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I – Introduction et généralités
4. Mécanisme de l’imposition
6. L’abus de droit
7. Les sanctions
8. Le recouvrement de l’impôt
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III - Les bénéfices professionnels
1. Personnes imposables
2. Les bénéfices des activités industrielles (BIC)
3. Les bénéfices des activités non commerciales (BNC)
4. Les bénéfices des professions agricoles (BA)
5. Déclarations (modèles).
1. Champ d’imposition
2. Opérations taxables
3. Exonérations
4. Modalités de calcul, base d’imposition et modèles de déclaration
5. Les conditions de déduction de la TVA (exclusions du droit à déduction)
6. Limitation du droit à déduction
7. Les régularisations de la TVA
8. Les régimes particuliers
1. Personnes assujetties
2. Opérations imposables
3. Exonérations
4. Fait générateur et exigibilité
5. Liquidation de la CSS (Nouveau modèle CA01 : TVA et CSS).
6. Personnes imposables
7. Calcul de la TCS et de l’IRPP et du FNH
8. Déclaration des retenues à la source (modèle ID 10)
9. Calcul de la Contribution à la formation professionnelle (CFP : modèle ID 28)
10. Déclarations (DAS : modèles de déclaration annuelle).
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I – Introduction et généralités
Avant d’étudier en détail les impôts et taxes en vigueur au Gabon, nous allons présenter dans ce premier
chapitre quelques généralités sur la fiscalité gabonaise, en introduisant successivement la notion d’impôt,
les principes généraux d’ordre constitutionnel, les sources du droit fiscal, la typologie des impôts et taxes,
les grands principes de la fiscalité gabonaise, l’organisation et l’organisation de l’administration fiscale.
Il n’existe pas de définition de l’impôt dans le CGI. Il faut se tourner vers la doctrine.
Une définition plus actuelle est tirée qui insiste sur la faculté contributive et l’interventionnisme étatique :
« L’impôt est une prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou morales de droit privé, voire
de droit public, d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité à titre définitif et sans contrepartie
déterminée, en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’intervention de la puissance
publique » (MEHL et BELTRAME, 1984).
Dans cette définition, la notion de contrepartie ou d’absence de contrepartie est importante car elle
distingue l’impôt de la redevance et de la taxe.
- La redevance est versée en contrepartie d’un service public ou le coût de l’utilisation d’un ouvrage
(concession de service public, péage routier, etc.…) ;
- La taxe est destinée à financer des organismes professionnels d’intérêt public (exemple : Conseil
Gabonais des Chargeurs) ou un service rendu à l’usage ;
- La cotisation sociale a pour objet le financement de la protection sociale.
La Constitution définit quelques principaux généraux en matière fiscale au premier rang desquels figure le
principe de la légalité de l’impôt. Il découle des articles 36 et 47 de la constitution.
Article 36 : « Le parlement vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du pouvoir exécutif dans les
conditions prévues par la constitution…) ».
Selon le principe de légalité, il appartient donc au parlement, seul, de créer, modifier ou supprimer l’impôt.
Notons que ce principe découle également de articles 13 et 14 de la déclaration des droits de l’homme et
du citoyen de 1789 ayant valeur constitutionnelle, puisque repris dans le préambule de la Constitution
gabonaise
Article 13 : « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution
commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs
facultés ».
Article 14 : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux – mêmes ou par leurs représentants, la
nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la
quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ».
D’autres principes de portée constitutionnelle régissent également le système fiscal. Il s’agit notamment :
« La nation proclame la solidarité et l’égalité de tous devant les charges publiques, chacun doit
participer, en proportion de ses ressources, au financement des dépenses publiques » ;
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- du principe de non – rétroactivité (assis sur l’article 48 de la Constitution) :
« Les recettes nouvelles qui peuvent être créées, s’il s’agit d’impôts directs et de contributions ou
taxes assimilables, sont mises en recouvrement pour compter du premier janvier »,
ainsi que l’article 8 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :
« La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut
être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement
appliquée. »
Ces conventions ont pour objet d’essayer d’éliminer toute double imposition en matière d’impôt sur le
revenu et d’impôt sur la fortune, de prévenir l’évasion fiscale, ainsi que d’organiser les modalités
d’échange de renseignements entre les administrations fiscales.
Ces conventions priment sur les dispositions du CGI (art. 2 : « Les règles d’assiette ; de liquidation et de
recouvrement des impôts, droits et taxes visés par le présent code sont applicables sous réserve des
dispositions des conventions internationales ratifiées par le Gabon »).
Au plan local, les sources du droit fiscal sont par ordre hiérarchique les suivantes :
- La Constitution ;
- Les lois : essentiellement les lois de finances fixent chaque année les recettes et les dépenses de
l’Etat ;
- Les textes réglementaires (règlements d’administration publique, décrets et arrêtés) ;
- La doctrine administrative (composée des instructions et circulaires et, d’une façon générale, de
toute les positions écrites prises par l’administration en matières d’interprétation et d’application
des textes fiscaux) ;
- La jurisprudence : issue essentiellement du contentieux (exemple : l’administration fiscale peut
proposer au contribuable, dans le cadre d’une transaction, une atténuation d’amendes fiscales).
L’impôt personnel est un impôt qui s’attache aux facultés contributives du contribuable pour personnaliser
la charge qui pèse sur lui.
L’impôt réel est un impôt qui appréhende un bien dans sa dimension strictement économique
Ainsi, on peut distinguer l’impôt sur le revenu (impôt personnel) de la TVA (impôt réel).
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3.3. Distinction sur le critère économique
On distingue :
Les impôts directs sont des impôts acquittés par le contribuable et directement versés à l’administration
(IRPP, Impôt sur les bénéfices des sociétés, TCS, droit d’enregistrement).
Le redevable (contribuable), celui qui verse le montant de l’impôt, est alors celui qui supporte
effectivement l’impôt.
Les impôts indirects sont les impôts acquittés par le contribuable et versés à un tiers qui se charge de les
reverser au Trésor public (exemple la TVA).
4. Mécanisme de l’imposition
4.3. La territorialité
Le fait générateur peut être définit comme l’acte juridique ou l’événement qui fait naître une dette fiscale
(créance vis-à-vis de l’Etat).
C’est la date à laquelle l’impôt doit être payé. Par exemple, l’exigibilité de la TVA peut se définir comme le
droit que les services chargés du recouvrement peuvent valoir à un moment donné auprès du redevable,
pour obtenir le paiement.
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Elle s’effectue au siège de l’entreprise, sauf exception. Elle consiste à confronter la comptabilité présentée
à certaines données de fait ou matérielles afin de s’assurer de la sincérité des déclarations souscrites et
de procéder, le cas échéant, à l’établissement des impôts, droits et taxes éludés.
L’administration fiscale peut procéder au contrôle des déclarations souscrites par les contribuables depuis
ses locaux sans envoi d’un avis préalable.
L’administration fiscale peut demander par écrit, aux contribuables, tous renseignements, justifications ou
éclaircissements relatifs aux déclarations souscrites et aux actes déposés, y compris les catégories des
revenus pour lesquels ils ne sont pas astreints à la tenue d’une comptabilité.
Lorsque l’administration constate une insuffisance, une inexactitude ou une omission dans les éléments
servant de base au calcul des impôts, droits et taxes ou sommes quelconques dues en vertu du CGI, les
redressements correspondants sont effectués suivant la procédure contradictoire.
La charge de la preuve incombe à l’administration fiscale.
Elle s’applique :
- pour les contribuables qui n’ont pas déposé dans le délai légal les déclarations qu’ils sont tenus de
souscrire ;
- Lorsque le contribuable n’a pas régularisé sa situation dans les sept (7) jours suivant la réception
de la lettre de relance valant mise en demeure de déposer la déclaration ;
- lorsque le contribuable s’abstient de répondre dans le délai fixé à une demande d’éclaircissement
ou de justification ;
- en cas de défaut de tenue ou de présentation de tout ou partie de la comptabilité ou de pièces
justificatives constaté par procès – verbal ;
- en cas de rejet d’une comptabilité considérée par l’administration fiscale comme irrégulière et non
probante ;
- en cas d’opposition à un contrôle fiscal ;
- à tout contribuable qui déclare un revenu net inférieur d’au moins 40% à une somme forfaitaire
déterminée ;
- lorsque le contrôle fiscal ne peut avoir lieu du fait du contribuable ou de tiers.
6. L’abus de droit
Toute opération conclue sous la forme d’un contrat ou d’un acte juridique quelconque dissimulant une
réalisation ou un transfert de bénéfices ou revenus effectués directement ou par personnes interposées
n’est pas opposable à l’administration fiscale, qui a le droit de restituer à l’opération son véritable
caractère et de déterminer en conséquence, les bases des impôts, droits et taxes en cause (art. P 855).
7. Les sanctions
Il s’agit :
- des pénalités d’assiette (insuffisance de déclaration, omission ou inexactitudes) ;
- retard dans la déclaration ou absence de déclaration ;
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- des pénalités de recouvrement ;
- des pénalités particulières ;
Il s’agit des :
- peines principales (cf. art. du CGI : P 1024 à P 1029) ;
- peines complémentaires (cf. art du CGI : P 1030).
8. Le recouvrement de l’impôt
Le recouvrement des impôts, droits et taxes est confié au Receveur des impôts et, par délégation, en cas
d’absence de ce dernier, aux agents de la Recette du Centre des Impôts territorialement compétent ayant
le grade d’inspecteur.
L’administration fiscale gabonaise a été profondément réorganisée au cours de la décennie 2000 pour
réaliser toutes les missions dévolues à une administration fiscale moderne et efficace. On lira notamment
à ce sujet le rapport que le FMI lui a consacré en 2006 (Fiscal Affairs Dept., 2006).
Cette organisation repose sur la Direction Générale de Impôts (DGI) dont la tutelle est assurée le
Ministère du budget (ex Ministère de l’économie, du commerce, de l’industrie et du tourisme).
L’organisation de la DGI
Sous l’autorité du Directeur général des impôts, les différents services qui composent la DGI sont des
Services d’appui, les Services Centraux et les Services territoriaux.
Les services d’appui sont constitués par l’Inspection des services, la Direction de Ressources Humaines
et de moyens, la Direction de l’Informatique, la Direction de la Centralisation, de la Statistique et des
Emissions, la recette Principale et le Direction de Etudes et de la prospective.
Les Services Centraux sont constitués par la Direction de la législation et du contentieux, la Direction de
la législation fiscale, la Direction du Domaine et des opérations foncières, la Direction des Grandes
Entreprises et la Direction des régimes spécifiques.
- Les sociétés civiles qui se livrent à une exploitation ou à des opérations de nature commerciales ;
industrielle, artisanale ou agricole ;
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- Les sociétés civiles qui comprennent parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux
ou qui ont opté pour ce régime d’imposition.
Cette option est irrévocable et doit être signée par tous les associés.
L’article 3 du CGI précise que : « Sont nuls et de nul effet, tous avantages fiscaux, toutes exonérations
d’impôts, droits et taxes non prévus par la loi. »
1.3. Territorialité
Sous réserve des dispositions des conventions internationales, les bénéfices passibles de l’IS sont
déterminés en tenant compte des bénéfices obtenus dans les entreprises exploitées ou sur les opérations
réalisées au Gabon.
Selon de CGI, « le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après les résultat d’ensemble des
opérations de toute nature effectuées par les entreprises au cours de la période servant de base à l’IS, y
compris notamment les cessions d’éléments quelconques de l’actif, soit en cours, soit en fin d’exploitation.
Il inclut les revenus tirés de la participation à un GIE et correspondant aux droits détenus par la société
dans le capital dudit groupe.
Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l’actif net à la clôture et à l’ouverture de
la période dont les résultats doivent servir de base à l’impôt, diminuée des suppléments d’apport et
augmentée des suppléments effectués au cours de cette période par les associés.
L’actif net s’entend de l’excédent des valeurs d’actif sur le total formé au passif par les créances des tiers,
les amortissements et les provisions ».
L’IS est assis sur les bénéfices obtenus sur une période de 12 mois correspondant à l’année civil.
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2.1. Rattachement des produits et des charges à l’exercice
Par contre, pour les charges, le principe applicable est celui préconisé par le Syscohada (de la
spécialisation des exercices ou principe d’indépendance des exercices.
Article 59 de l’AUDCIF : « Le résultat chaque exercice est indépendant de celui qui précède et de celui qui
le suit ; pour sa détermination, il convient de lui rattacher et de lui imputer tous les évènements et toutes
opérations qui lui sont propres et ceux –la seulement »
En vertu de ce principe les produits (et les charges) sont comptabilisés en fonction de la date
d’engagement (date de livraison du bien, date d’exécution les prestations et non en fonction de la date de
paiement sauf pour les entités qui relèvent du Système minimal de trésorerie (SMT).
Ce principe stipule que, les biens acquis sont inscrits en comptabilité au coût d’acquisition (coût d’entrée :
article 60 de l’AUDCIF).
La variation des stocks de biens et de services produits est considérée, d’un point de vue comptable,
comme un produit (compte 73) alors que la variation de stocks de biens achetés sera considérée comme
une charge (compte 603).
L’article 8 du CGI stipule que : « les stocks sont évalués aux prix de revient. Si le cours du jour est
inférieur au prix de revient, l’entreprise doit constituer une provision pour dépréciation de stocks. »
Il faut donc recourir l’article 44 de l’AUDCIF qui stipule que seules deux méthode de valorisations des
stocks sont autorisées (CUMP et PEPS (FIFO)). A leur sortie de magasin, les biens fongibles
(interchangeables) sont évalués, soit en considérant que le premier bien entré est le premier bien sorti
(PEPS), soit à leur coût unitaire moyen pondéré (CUMP).
Certaines reprises de provisions doivent faire l’objet d’un retraitement fiscal. Il s’agit des provisions dont la
dotation n’a pas été considérée comme déductible lorsqu’elle a été constituée. Le cas le plus fréquent est
celui de la provision pour congés payés.
Si la provision était déductible fiscalement, la reprise sur provision quand celle-ci n’a plus lieu d’être, est
normalement taxable à l’IS et n’a pas à être déduite (Donc, à réintégrer).
Les plus-values provenant de la cession en cours d’exploitation des éléments de l’actif immobilisé ne sont
pas imposables, si celui qui les réalise prend l’engagement de réinvestir en immobilisations nouvelles
dans son entreprise en respectant les conditions ci-après :
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- Réinvestir une somme égale au montant de ces plus-values ajoutée au prix de revient des
éléments cédés (Valeur d’acquisition du bien + plus-value de cession du bien).
Toutefois, le réemploi ainsi prévu ne peut être effectué en achat ou la souscription d’actions de sociétés
ou de titres de participation.
Il ne s’agit donc pas en réalité d’une exonération, mais plutôt d’un étalement ou d’un report d’imposition.
Application
Une entreprise d’installation/entretien froid et électricité basée à Libreville cède l’année N un véhicule
d’intervention sur cite client pour 20 000 000 FCFA.
Ce véhicule avait été acquis pour la somme de 60 000 000 FCFA et amorti à hauteur de 50 000 000
FCFA.
La société réinvesti l’année N + 1 dans un nouvel un nouveau véhicule d’une valeur de 75 000 000 FCFA,
amortissable sur 5 ans.
Travail à faire :
Déterminer le montant à réinvestir dans les 3 ans pour que la plus-value soit exonérée.
Solution
Plus-value = 20 000 000 – (60 000 000 – 50 000 000) = 10 000 000
Le montant à réinvestir dans les 3 ans pour que la plus-value soit exonérée est de :
Cette valeur est utilisée pour le calcul des amortissements et de plus-values ultérieures
N.B : Si le montant réinvesti était inférieur à 70 000 000, seule une partie de la plus-value sera exonérée.
Exemple : L’entité a réinvesti pour 55 000 000 FCFA
Donc, exonération = 60 000 000 – 55 000 000 = 5 000 000 (partie exonéré)
Le solde : 10 000 000 – 5 000 000 = 5 000 000 est réintégré au résultat fiscal.
« Le bénéfice net imposable est établi sous déduction de tous frais et charges nécessités par l’exercice de
l’activité imposable au Gabon et satisfaisant aux conditions (6) suivantes :
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- Se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise ;
- Etre compris dans les charges de l’exercice au cours duquel ils ont été engagés ;
- Ne pas être exclus des charges déductibles par détermination de la loi ;
- Ne pas être considérés comme acte anormal de gestion.
Est réputé acte anormal de gestion tout acte qui met une dépense ou une perte à la charge de l’entreprise
ou qui prive cette dernière d’une recette sans que l’acte soit justifié par les intérêts de l’exploitation
commerciale. Il s’agit d’un acte accompli dans l’intérêt d’un tiers par rapport à l’entreprise ou qui n’apporte
à cette entreprise qu’un intérêt minime hors de proportion avec l’avantage que le tiers peut en retirer,
notamment :
Sous ces conditions, quelles sont les charges déductibles (Frais généraux)
Article : 11-I : « Les frais généraux de toute nature, les dépenses de personnel et de main-d’œuvre, les
cotisations sociales, les dépenses relatives aux locaux, matériels et mobiliers, les frais divers et
exceptionnels, les primes d’assurances, certaines libéralités, dons et subventions. »
Les rémunérations allouées à un salarié qui ne correspondent pas à un travail effectif ou ont un
caractère exagéré. Cette disposition s’applique à toutes les rémunérations directes ou indirectes y
compris les indemnités, allocations, avantages en nature et remboursement de frais.
Les cotisations sociales versées aux caisses étrangères de retraite par les entreprises sont
admises en déduction pour l’assiette de l’IS lorsqu’elles présentent un caractère obligatoire et
dans la limite de 15% du salaire brut alloué à l’assuré social (ne vaut que pour le salarié en
position de détachement)
Les cotisations versées à titre volontaire par les entreprises en faveur de leurs salariés pour la
constitution d’un capital ou d’une rente au moment de leur départ à la retraite sont admises en
déduction pour l’assiette de l’IS dans la limite de 10% du salaire brut alloué à l’assuré social, à
condition que ces cotisations soient versées à des compagnies d’assurances-vie ou à des
banques commerciales installées au Gabon.
Les indemnités de fonction versées aux administrateurs des sociétés ne sont pas admises en
déduction du bénéfice imposable (sauf si elles ont le caractère de salaire).
Les rémunérations allouées à quelque titre que ce soit à l’administrateur unique d’une société
anonyme ne sont pas déductibles
Les allocations forfaitaires attribuées aux dirigeants ou aux cadres des entreprises pour frais de
représentation et de déplacement remboursés aux intéressés sont non déductibles.
Trois conditions sont posées à la déduction des frais de siège, frais d’études, frais d’assistance
technique, financière ou comptable, commissions et honoraires, intérêts, arrérages et autres produits
des obligations, créances, dépôts et cautionnements, frais d’utilisation des brevets, licences, marques,
dessins, procédés de fabrication, modèles et autres droits analogues. Ces frais versés à une
personne physique ou morale hors CEMAC ne sont déductibles que si le débiteur apporte la preuve
qu’elles correspondent à des opérations réelles, qu’elles ne présentent pas un caractère anormal et
qu’elles ne sont pas exagérés. Les frais ayant un caractère forfaitaire ne sont pas déductibles.
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- Les commissions
Les commissions ou courtages portant sur les marchandises achetées pour le compte des entreprises
situées au Gabon sont admises en déduction de l’assiette de l’IS que dans la limite de 5% du montant
des achats (Facture régulière faisant office de preuve).
- Dépenses locatives
Le montant des locations concédées à une société est admis en déduction à la seule condition qu’il ne
présente aucun dépassement par rapport à la moyenne des loyers pratiqués.
Cependant lorsqu’un associé détient au moins 10% des parts ou des actions d’une société, le produit
de ses locations, autres que celles des immeubles, consenties à cette société ne peut être admis dans
les charges déductibles. Les loyers des biens sous contrat de crédit-bail sont déductibles.
Les frais de transport (billets de voyages à l’occasion des congés du personnel expatrié) ne sont admis en
déduction de l’assiette de l’IS qu’à la condition que le voyage ait été effectué.
Les frais de transport aller et retour desdits personnels, de leurs épouses et de leurs enfants à charge ne
sont déductibles que dans la limite d’un billet par au tarif normal.
- Impôts et taxes
L’IS et l’IRPP ne sont pas déductibles, de mêmes que les transactions, amendes, confiscations et
pénalités. La prise en charge des impôts personnels des salariés, cadres et dirigeants est interdite.
- Primes d’assurances
Sont déductibles de l’assiette de l’IS (pour la part incombant aux opérations faites au Gabon) :
Les primes d’assurances contractées au profit de l’entreprise pour couvrir les risques dont
la réalisation entraîne directement et par elle-même, une diminution de l’actif net ;
Les primes d’assurances constituant par elles-mêmes une charge d’exploitation ;
Les primes d’assurance-maladie versées aux compagnies d’assurance locales au profit du
personnel lorsque ne figurent pas dans les charges déductibles, les remboursements de
frais de cette nature au profit des mêmes personnes.
N.B : Ne sont pas admises en déduction du bénéfice imposable, les sommes constituées par l’entreprises
en vue de sa propre assurance (des sommes mises dans un compte de l’entreprise au profit d’elle-
même).
- Charges financières
Les intérêts servis aux associés à raison des sommes qu’ils laissent ou mettent à la disposition de la
société en sus de leurs parts de capital, quelle que soit la forme de la société, sont admis dans la limite de
ceux calculés au taux des avances de la B.E.A.C. majoré de deux points, à condition que le capital de la
société soit entièrement libéré.
Dans les sociétés par actions ou dans le SARL, la déduction n’est admise en ce qui concerne les sommes
versées par les associés ou actionnaires possédant en droit ou en fait la direction de l’entreprise, que
dans la mesure où ces sommes n’excèdent pas, pour l’ensemble desdits associés ou actionnaires, la
moitié du capital social libéré.
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- Amortissements
Son déductibles les amortissements réellement comptabilisés sur la base de la durée probable d’usage, y
compris ceux qui auraient été régulièrement comptabilisés, mais différés en période déficitaire.
L’amortissement est linéaire, c’est - à – dire qu’il se traduit par des annuités constantes. Certains taux
d’amortissement sont fixés par le CGI.
Article 11-V-d : « A la clôture de chaque exercice, la somme des amortissements effectivement pratiqués
depuis l’acquisition ou la création d’un élément donné ne peut être inférieure au montant cumulé des
amortissements calculés suivant le mode linéaire sur la durée normale d’utilisation.
A défaut de se conformer à cette obligation, l’entreprise perd définitivement le droit de déduire la fraction
des amortissements qui a été ainsi irrégulièrement différée. »
En clair, le minimum d’amortissement pratiqué à la clôture de chaque exercice sur chaque bien donné est
le linéaire. Si ce minimum n’est pas atteint, les amortissements différés seront définitivement perdus.
- Amortissements accélérés
Peuvent faire l’objet d’un amortissement accéléré, après autorisation du Directeur Général des impôts, les
matériels et outillages neufs lorsqu’ils remplissent les conditions suivantes :
Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité pourra être le double de celui calculé
d’après la durée d’utilisation. La période l’amortissement sera en conséquence réduite d’un an.
L’option pour l’application de l’amortissement accéléré doit être formulée par lettre au DG des impôts dans
les trois (3) qui suivent l’acquisition.
La prise e compte des amortissements à la clôture d’un exercice peut rendre ce dernier déficitaire ou peut
creuser davantage le déficit existant avant que les amortissements n’entrent en ligne de compte.
La part du déficit fiscal dûe aux amortissements pratiqués et comptabilisés durant l’exercice est appelée
amortissement réputés différés en période déficitaire. Cette possibilité est à la discrétion des dirigeant.
La notion d’amortissement réputés différés est une notion purement fiscale (pas d’écritures à passer.
Les amortissements réputés différés en période déficitaire s’imputent sur les bénéfices des exercices
suivants sans limitation de durée. Ils ne s’imputent que dans l’hypothèse où le déficit reportable aura été
entièrement annulé ou perdu.
Le déficit d’un exercice est considéré comme charge de l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé
pendant ledit exercice. Si ce bénéfice (de l’exercice suivant) n’est suffisant pour que la déduction puisse
être intégralement opérée, l’excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices suivants
jusqu’au cinquième exercice qui suit l’exercice déficitaire (article : 11- IV loi de finances 2014).
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Application
Travail à faire :
Sachant que les dotations aux amortissements de l’exercice s’élèvent à 8 000 000 FCFA, quel est le
montant des amortissements réputés différés en période déficitaire ?
Solution
- Provisions
La déductibilité des provisions est soumise à des conditions de forme et de fond (cf. article 6 du CGI).
- Sur la forme : Elles doivent figurer au relevé des provisions accompagnant la déclaration annuelle
des résultats et avoir été dûment comptabilisées.
- Sur le fond : Elles sont constituées en vue de faire face à des pertes ou charges nettement
précisées et que les événements en cours rendent probables.
Ainsi, les provisions à caractère forfaitaire ou établies sur des bases statistiques ne sont as en
principe déductibles.
N.B : Comme nous l’avons souligné plus haut, les provisions pour des charges qui sont par nature prises
en compte l’année de leur ordonnancement ne sont pas déductibles. Ce qui exclut de la déductibilité la
provision pour congés payés.
Pour le calcul de l’IS, le bénéfice imposable est arrondi au millier de F.CFA inférieur.
Ce taux est porté à 35% pour les entreprises du secteur pétrolier et minier et ramener à 25% pour :
- Du crédit d’impôt pour les nouvelles embauches de personnel salarié de nationalité gabonaise ;
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- Ce crédit est égal à 20% du montant des salaires bruts versés aux nouveaux salariés.
Le crédit est calculé chaque année uniquement sur les emplois supplémentaires crées par
rapport à l’exercice précédent.
- A défaut d’imputation sur l’impôt sur les sociétés sur l’exercice concerné, ce crédit est reportable, à
dûe concurrence, sur l’impôt des trois exercices suivants.
L’IS est diminué du crédit d’impôt correspondant à 5% du montant hors taxe de l’investissement pendant
une période de 5 ans, pour les investissements touristiques inférieurs à 300 000 000 FCFA agrées par le
Ministre en charge du tourisme et le Ministre chargé des finances.
Application
La balance après inventaire (avant calcul de l'IS) en ce qui concerne les produits et les charges de la
société GABON DECO ci-après :
Lors de la revue des comptes, vous avez relevé quelques charges et produits regroupés en :
Travail à faire :
Solution :
- Amendes et pénalités ;
- Provisions pour congés payés ;
- Dons versés à l’étranger ;
- Dépenses somptuaires ;
- Dépenses non justifiées.
Provisions pour congés payés (charges) et les reprise de ces provisions (produits) :
N.B : Article 11- VI, alinéa 5 du CGI : « En aucun cas, il ne sera constitué de provisions pour des charges
qui sont par nature prises en compte l’année de leur ordonnancement ».
Article 16 : Pour le calcul de l’IS, le bénéfice imposable est arrondi au millier de FCFA inférieur.
Impôt sur les sociétés : 32 355 000 x 30% = 9 706 500 FCFA
Obligation de comparer l’IS calculé à l’IMF et retenir le plus élevé des deux impôts :
IMF = 1% du chiffre d’affaires (article 25 du CGI) est égal à la somme des tous les produits.
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- Paiement de l’impôt (Modalités de recouvrement de l’IS)
Le premier acompte est égal à un quart (1/4) de l’IS payé l’année précédente (à verser au plus
tard le 30/11 ;
Le deuxième acompte est égal au tiers (1/3) de l’IS de l’année précédente (à verser au plus tard le
30 Janvier ;
Le solde de l’IS de l’exercice clôturé est payé le 30/04.
Article 20 du CGI : Pour l’assiette de l’IS les redevables sont tenus de souscrire et faire parvenir à
l’administration fiscale avant le 30 avril de l’année suivante la Déclaration Statistique et Fiscale (DSF) en
deux exemplaires (imprimé fourni par l’administration fiscale).
1° une entreprise nouvellement immatriculée, n’ayant jamais exercé une activité de quelque nature que ce
soit au Gabon et dont la création ne résulté pas du seul changement de raison sociale ou des dirigeants
sociaux avec poursuite des activités antérieures ;
Pour les entreprises exerçant leurs activités dans les secteurs éligibles aux codes spécifiques prévus par
la charte des investissements, l’exonération de l’IS porte sur les trois (3) premiers exercices.
Pour bénéficier de ces dispositions, les conditions suivantes doivent être remplies :
- L’entreprise nouvelle doit exercer son activité dans les secteurs industriel, minier, agricole ou
forestier et de la pêche artisanale ;
- L’entreprise doit avoir procédé, à l’issue du troisième exercice d’activité, à des investissements en
immobilisations stables et définitives pour un montant minimum de :
200 000 000 FCFA si l’activité est exercée dans le secteur industriel ;
500 000 000 FCFA si l’activité est exercée dans le secteur minier ;
100 000 000 FCFA si l’activité est exercée dans les secteurs agricole ; de la pêche artisanale
et des services.
L’entreprise est tenue de présenter une comptabilité complète et régulière établie
conformément aux normes du Syscohada.
Durant les cinq premiers exercices de leur activité, les entreprises nouvelles créées au Gabon peuvent
bénéficier :
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Pour le calcul de la période de 5 ans, le premier exercice est compté comme une année entière quelle
que soit la date du début de l’activité au cours de cet exercice.
Le montant de l’impôt dû par chaque société ou entreprise ne peut être inférieur à l’IMF qui résulterait de
l’application du taux de 1% du Chiffre d’affaires ou à la somme de 1 000 000 FCFA correspondant au
minimum de perception.
Lorsque l’exercice comptable est inférieur ou supérieur à douze (12) mois, la somme de 1 000 000 FCFA
est calculée prorata temporis.
Le chiffre d’affaires global servant au calcul de l’IMF est constitué par les éléments suivants :
- Toutes les opérations entrant dans le cadre des activités de la société y compris les produits et
profits divers réalisés au cours de l’exercice notamment :
Exonération à l’IMF
Sont exonérées de l’IMF et du minimum de perception, les sociétés ou personnes morales exonérées d’IS
telles que visées à l’article 6 du CGI (voir page 9) ci-dessus.
Sont également exonérées, au titre des deux premiers exercices en cas de déficit, les sociétés ou
personnes morales nouvellement immatriculées ; quel que soit le secteur d’activité.
Pour les entreprises nouvelles et par dérogation à la condition précédente, la loi de finances N° 26/2016
du 6/01/17 stipule que : « la durée d’exonération du minimum de perception est portée à cinq (5) ans pour
les PME/PMI visées à l’article 3 de la loi n° 16/2005 du 20 septembre 2006 (Loi portant promotion des
PME/PMI).
« Cet avantage ne bénéficie pas aux entreprises qui auront débuté leurs activités au moins deux ans
avant leur immatriculation ».
Application
La SA « Les Délices de l’Estuaire » est une cliente du cabinet FIDEXCE. La SA au capital de 10 000 000
FCFA, est une société dont l’impôt sur les sociétés de l’exercice 2017 n’est pas encore déterminé à ce
jour.
La SA a réalisé au 31/12/2017 un chiffre d’affaires de 1 674 312 504 FCFA et un résultat comptable
provisoire de 9 163 200 FCFA.
Pour obtenir ce résultat, plusieurs opérations ont été prises en compte parmi lesquelles :
1. La société a versé des commissions sur achats de 6 350 000 FCFA pour un montant des achats
de 70 500 000 FCFA ;
2. La provision pour congés payés de l’exercice 2017 s’élève à 7 820 000 FCFA, celle de l’exercice
2016 s’était élevée à 6 900 000 FCFA ;
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3. La société a payé une somme de 1 300 000 FCFA au titre de pénalités pour paiement tardif de la
CNSS ;
4. Les associés ont versé en compte courant une somme de 45 000 000 FCFA. Cette somme
concerne les associés dirigeants à hauteur de 25 000 000 FCFA et les associés non dirigeants
pour le reste. Le taux de rémunération utilisé par l’entreprise a été de 14% tandis que le taux des
avances de la BEAC a été de 9% ;
5. La SA a versé des redevances à une société anglaise pour 3 200 000 FCFA au cours de
l’exercice ;
6. La SA a versé également des dons de 2 300 000 FCFA à la croix rouge Gabonaise et 1 950 000
FCFA à la croix rouge Centrafricaine.
Travail à faire :
Solution :
2. Calcul de l’IMF
On calcule l’IMF :
Son taux est de 1% du chiffre d’affaires global (article 25 du CGI). Les entreprises nouvellement
immatriculées quel que soit le secteur d’activité sont exonérées de l’IMF pour les deux premiers exercices
si le résultat fiscal est déficitaire.
On pose :
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5. Détermination de l’IS 2017
Eléments + -
Bénéfice provisoire (comptable) 9 163 200
A réintégrer :
- Commissions sur achats
Commissions déductibles 70 500 000 x 0,05 = 3 525 000
A réintégrer : 6 350 000 - 3 525 000 2 825 000
- Provisions pour congés payés
Les rovisions pour congés payé ne sont pas déductibles.
En conséquences, les provisions congés payés de 2017 sont 7 820 000
à réintégrer et les provisions congés payés 2016 sont déduire
- Pénalités ; article 11-I-3 ne sont pa déductible 1 300 000
- Intérêts sur les sommes versées par les associés en compte courant
de l'entreprise sont déductible sous 2 conditions (art. 11-II alinéa 3) :
1ère condition : le taux utilisé pour la rémunération ne doit pas dépasser
le taux de la BEAC + 2 points ;
2ème condition : Pour les associés dirigeants, le montant prêté ne doit pas
dépassé la moitié du capital libéré
- Cas des associés non dirigeants :
Intérêts versés par l'entreprise : 20 000 000 x 0,14 = 2 800 000
Intérêts déductibles : 20 000 000 x 0,11 = 2 200 000
Montant à réintégrer 2 800 000 - 2 200 000 = 600 000 600 000
- Cas des associés dirigeants :
intérêts versés par l'entreprise : 25 000 000 x 0,14 = 3 500 000
Capital limite : 10 000 000 x 1,5 = 15 000 000
Intérêts déductible : 15 000 000 x (9 + 2)% = 1 650 000
Montant à réintégrer : 3 500 000 - 1 650 000 = 1 850 000 1 850 000
- Redevances brevets, licences, marques (article 11 - I - 1 - f) :
Les redevances brevets, licences sont déductibles si l'entreprise bénéficiaire est
situé dans la zone CEMAC
Ce n'est pa le cas = Entreprise anglaise = à réintégrer 3 200 000
- Dons et libéralités :
Les dons et libéralités sont déductibles s'ils sont fait au Gabon et dans ce cas
leur déductibilité est limité à 1°/oo du CA
Don versé e Centrafrique : 1 950 000 à réintégrer 1 950 000
Don versé au Gabon : 1 674 312 504 x 1/1000 = 1 674 312
A réintégrer : 2 300 000 - 1 674 312 = 625 688 625 688
A déduire :
Provisons congés payés 2016 6 900 000
Total 29 333 888 6 900 000
Bénéfice fiscal 22 433 888