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INTRODUCTION GENERALE

Section 1 : Notions fondamentales

1. Définition et caractéristique de l’impôt


2. Les classifications des impôts et taxes
3. La structure des recettes fiscales de l’état

Section 2 : Eléments de technique fiscale

1. Champ d’application
2. L’exigibilité et le fait générateur
3. Le calcul de l’impôt : applique un tarif ou un barème à l’assiette déterminée
4. Le recouvrement : opération d’encaissement réel de l’impôt. ( avis, spontanément ou retenue
à la source )

Section 3 : Les sources du droit fiscal

1. La loi : article 34 de la constitution


2. Les sources conventionnelles
3. Les règlements
4. La jurisprudence

Section 4 : Fiscalité et comptabilité

1. Les sources du droit comptable :


2. Objectifs de la comptabilité et de la fiscalité

Section 5 : Méthodologie pour répondre à une difficulté fiscale

1. Détecter / soulever la difficulté fiscale : être dans l’anticipation, aucun doute n’est permis
2. Les sources de documentation lorsqu’une difficulté est identifiée
3. Dans l’hypothèse d’une interprétation

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Section 1 : Notions fondamentales

1. Définition et caractéristique de l’impôt

Définition proposée par l’administration fiscale : « les impôts sont des prestations pécuniaires mises
à la charge des personnes physiques et morales en fonction de leurs capacités contributives et sans
contrepartie déterminée, en vue de la couverture des dépenses et de la réalisation d’objectifs
économiques et sociaux fixés par la puissance publique » = Principe de l’égalité devant l’impôt

Attention, certaines dépenses ne sont pas couvertes par les recettes fiscales (ex dépenses sociales
couvertes par les contributions sociales )

3 caractéristiques principales de l’impôt :

- Notion de prélèvement : pécuniaire et définitif


- L’impôt est obligatoire / contrepartie sanctions pécuniaires prévues en cas de retard, fraude
ou dissimulation
- L’impôt ne comporte pas de contrepartie et se distingue : de la redevance qui est réclamée en
contrepartie d’un service public rendu et généralement proportionnel ( ex redevance
audiovisuelle ou OM) et des taxes qui en principe rémunèrent également un service mais sans
lien de proportionnalité avec le service rendu exemple taxe foncière )

La non-affectation des recettes fiscales correspond à un principe budgétaire de la comptabilité


publique

2. Les classifications des impôts et taxes

- Classification économique fondée sur l’élément économique qui est retenu comme assiette
de la contribution

o L’origine de la richesse, qui se traduit :

 Soit par la possession ou la transmission d’un capital ou d’un patrimoine


 Soit par la perception d’un revenu lié au travail ou à la propriété

o Et de ses emplois, par la dépense du revenu, ou encore la vente d’un capital lui-même.

Cette classification permet de définir l’élément économique sur lequel la contribution est assise : la
matière imposable

 L’imposition du revenu (Salaire, revenus fonciers, dividendes bénéfices)


 L’imposition de la dépense (TVA)
 L’imposition du capital (IFI, taxe foncière)

- Classification selon le mode de perception : impôts directs / Impôts indirect Ancienne


classification administrative

Direct : Versés directement à l’administration par le contribuable sans intermédiaire. Perception


simple à périodicité fixe : les rentrées sont prévisibles et la charge fiscale est visible
Exemple : Impôt sur le revenu ( hors prélèvement à la source) et Impôt sur les sociétés

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Indirect : Collectés par des intermédiaires, en principe à l’occasion d’une opération économique
particulière, puis reversés à l’Etat ;
Action rapide possible sur l’activité économique / perception continue qui dépend de l’activité
économique et nécessite un contrôle :
Impôt psychologique plus faible : moins apparents : TVA / TICPE ; prélèvement à la source ;
CSG

- Classification impôt réel et personnel

L’impôt réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur ( ex TVA)
L’impôt personnel est censé prendre en compte la situation personnelle du contribuable ( IR)

- Classification retenue par les services fiscaux

La fiscalité personnelle
Les fiscalités des entreprises
La TVA
La fiscalité immobilière
Les droits d’enregistrement
Les impôts locaux

3. La structure des recettes fiscales de l’état

Le budget de l’état voté pour la loi de finance 2023 disponible sur le site
https://www.economie.gouv.fr/facileco/comptes-publics/budget-etat

Voir tableau INSEE Excel : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381416#tableau-figure1

Section 2 : Eléments de technique fiscale

1. Champ d’application

Définir le champ d’application revient à préciser :

- Les personnes imposables : ce sont les personnes désignées par la loi comme contribuables :
ex commerçants

Le contribuable est la personne qui supporte la charge de l’impôt


L’assujetti est la personne qui se trouve dans le champ d’application de l’impôt
Le redevable est la personne qui doit verser l’impôt car elle réalise des opérations soumises (il
est possible d’être assujetti sans être redevable : cas du médecin exonéré de TVA)

- Les opérations imposables : actes et évènements relatifs au revenu, à la dépense ou au capital


devant être soumis à l’impôt.

- Les règles de territorialité : précisent les limités de territorialités : conventions fiscales modèle
type OCDE : modèle de convention fiscale a essentiellement pour objectif d'éviter toute perte
financière ou toute discrimination dans les échanges internationaux, liées au risque de double
imposition par l'Etat de la résidence et l'Etat de la source du revenu considéré.

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- L’assiette de l’impôt : fixe les règles d’évaluation correspondante : Plusieurs approches :
o Évaluation réelle ( bénéfice)
o Evaluation approchée ( micro)
o Evaluation indiciaire ( valeur locative)

2. L’exigibilité et le fait générateur :

- Fait générateur : évènement par lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires à
l’exigibilité
- Exigibilités : évènement qui rend une personne redevable de l’impôt : ex TVA exigible le
16/21/24 du mois qui suit l’acte

3. Le calcul de l’impôt : applique un tarif ou un barème à l’assiette


déterminée

4. Le recouvrement : opération d’encaissement réel de l’impôt. ( avis,


spontanément ou retenue à la source )

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Section 3 : Les sources du droit fiscal

1. La loi : article 34 de la constitution :

« La loi fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toute nature »

La loi fiscale est votée par le parlement avant chaque fin d’année ( la loi des finances ). Elle peut faire
l’objet de rectification

La loi des finances 2022 : La loi n°2021-1900 du jeudi 30 décembre 2021 de finances pour
2022, promulguée par le Président de la République, a été publiée au Journal officiel ce
vendredi 31 décembre.

2. Les sources conventionnelles


- Conventions internationales dites de double imposition
- Conventions internationales destinées à lutter contre la fraude fiscale
- Dispositions communautaires : le Conseil de l’Union Européenne arrête des directives
destinées à permettre une harmonisation des législations nationales

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3. Les règlements

Les lois sont complétées, en vue de leur mise en application, par les décrets et les arrêtés
ministériels, d’un niveau hiérarchique inférieur aux lois.
Les instructions et circulaires ministérielles viennent compléter l’ensemble et constituent la
doctrine administrative.

4. La jurisprudence

Il s’agit des jugements rendus en matière fiscale par les juridictions contentieuses. Il nécessaire
depuis quelques années de prendre en considération la jurisprudence de la CJUE, primauté du
droit européen sur le droit français

Articulation : exemple pratique : TVA sur marge :

- Réponse à une question préjudiciable posée par le Conseil d’Etat à la CJUE


- Jurisprudence du CE
- Instruction fiscale

Autre exemple : Traitement des rémunérations des dirigeants de SELARL : divergence CE et BOI et Par
lettre du 13 décembre 2022, la Direction de la Législation Fiscale (DLF) de la DGFIP a notifié qu’elle
invalide le § 110 de la doctrine administrative (BOFIP réf. BOI-BNC-DECLA-10-10) et admet
l’illégalité de la réponse dite « Cousin » (RM 39397 JOAN 16/9/1996 p.4930)2

Section 4 : Fiscalité et comptabilité

1. Les sources du droit comptable :

Le droit comptable puise ses règles et ses principes :

- D’une part, dans le droit commercial qui définit pour les commerçants les obligations
comptables
- D’autre part, le Plan comptable général qui précise les modalités et les normes de tenue des
comptabilités
- Et enfin, dans les règlements, avis et recommandations de l’Autorité des Normes Comptables

2. Objectifs de la comptabilité et de la fiscalité

En droit fiscal français, le résultat imposable est calculé à partir du résultat comptable, auquel on
apporte, le cas échéant, les modifications exigées par la loi fiscale dans le "tableau de détermination
du résultat fiscal".

Voir retraitement du résultat fiscal sur une liasse fiscale : 2058 E sur les régimes réels

Cette « connexion » entre la fiscalité et la comptabilité est consacrée par l'article 38 quater de l'annexe
III au CGI : « Les entreprises doivent respecter les définitions édictées par le plan comptable général,
sous réserve que celles-ci ne soient pas incompatibles avec les règles applicables pour l'assiette de
l'impôt ».

La jurisprudence fiscale s'efforce de limiter au maximum les divergences entre la comptabilité et la


fiscalité. C’est évidemment une solution opportune qui simplifie quelque peu la gestion des

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entreprises. Par conséquent, lorsque la solution comptable n’est pas radicalement incompatible avec
les règles fiscales, la jurisprudence retient les solutions comptables.

On peut illustrer cette jurisprudence par quelques exemples récents :

• lorsqu'une provision passée dans les écritures comptables est déductible fiscalement,
l'entreprise n'a pas le choix : elle est tenue de suivre le traitement comptable en déduisant, au
titre de l'exercice où elle a été comptabilisée, la provision de son résultat fiscal (CE 23
décembre 2013 n° 346018 plén., min. c/ SAS Foncière du Rond Point : RJF 3/2014, n° 218)

• une société qui s'est conformée à un avis du comité d'urgence du CNC ne peut faire l'objet
d'un redressement (à propos de la déduction d'une provision pour dépréciation de titres) ;
dans son arrêt, le Conseil d'Etat ne cite pas expressément cet avis mais il reprend à son compte
le raisonnement suivi par le comité (CE 1er avril 2015 , no 362317 : Droit Fiscal, 19-20/2015,
comm. 284, note De Bissy; RJF 6/2015, n° 470, Chr. Labrune, p. 443 ; BDCF 6/2015, n° 63; DF
40/2015, comm. 598, note A.Carpentier). Dans un arrêt ultérieur, le Conseil d'Etat s'est
expressément référé à un avis du comité d'urgence (modifié depuis lors) pour valider la
déduction d'une provision (CE 14 octobre 2015, 374566, Sté NRJ Groupe : RJF 1/2016, n° 7;
conclusions E.Bokdam-Tognetti, C 7).

La règle en matière de provisions est donc celle de la connexion fiscalo-comptable, la divergence


constituant l’exception.

Cependant, des correctifs doivent être effectués lorsqu’ils sont exigés par les textes. Il résulte, en effet,
des dispositions de l'article 38 quater de l'annexe III, cité ci-dessus, que la réglementation comptable
ne peut faire échec à l'application de la loi fiscale. On peut citer notamment la réintégration des
provisions constituées en vue de faire face à des charges de retraites ou des indemnités de
licenciement (art. 39-1-5° CGI).

Autre exemple :

 Divergence fiscalo comptable sur l’amortissement du fonds commercial des petites


entreprises

Plan comptable : Possibilité d’amortir sur 10 ans.

Avis du 8 septembre 2021 du Conseil d’Etat : Non pas de déduction DONC divergence

Loi de finances 2022 : les Petites entreprises pourraient amortir à condition d’acquérir les fonds de
commerce 2022/2023 (très ponctuel )

Section 5 : Pour aller plus loin : Méthodologie pour répondre à une difficulté fiscale

1- Détecter / soulever la difficulté fiscale : être dans l’anticipation, aucune incertitude n’est
permise

Les moyens de détection :

 La pratique, la documentation, la formation continue, la curiosité

Feuillet rapide Francis Lefebvre / Revue de droit fiscal sont essentiels

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2 – Les sources de documentation lorsqu’une difficulté est identifiée

 Code général des Impôts

 Mémento fiscal Francis Lefebvre ( modalité de recherche )

 Documentation détail Francis Lefebvre ET Bulletin Officiel des Impôts

 Consultants de l’Ordre des Experts comptables ( INFODOC) / Cridon dans l’hypothèse


d’une collaboration avec un Notaire

3- Dans l’hypothèse d’une interprétation :

 Mention expresse : atténuer les conséquences financières d’un redressement

L'intérêt de retard n'est pas applicable au titre des éléments d'imposition pour lesquels le contribuable
fait connaître, par une indication expresse portée sur la déclaration ou l'acte, ou dans une note
annexée, les motifs de droit ou de fait qui le conduisent à ne pas les mentionner en totalité ou en
partie, ou à leur donner une qualification qui, si elle était fondée, entraînerait une taxation atténuée,
ou fait état de déductions qui sont ultérieurement reconnues injustifiées.
La dispense d'intérêt de retard résultant d'une « mention expresse » ne fait pas obstacle à l'application
des pénalités prévues en cas de manquement délibéré.

 Rescrits le cas échéant pour sécuriser le dossier

En contrepartie des pouvoirs étendus de contrôle et de rectification reconnus à


l'administration fiscale, les contribuables bénéficient de droits et garanties. Certains
d'entre eux sont de portée générale, comme le droit pour le contribuable de consulter
l'administration sur sa situation fiscale (procédure de rescrit) ou la garantie contre les
changements de doctrine administrative. D'autres, en nombre important, sont attachés
à la mise en œuvre d'opérations de contrôle approfondies (vérification de comptabilité,
examen de comptabilité, examen contradictoire de la situation fiscale personnelle). Les
contribuables soumis à un simple contrôle sur pièces (ou à un contrôle sur leur propre
demande) n'en bénéficient donc pas, même s'ils disposent de certains droits.

Enfin, les contribuables contrôlés peuvent éventuellement bénéficier de la « déduction


en cascade » des rappels d'impôts.

Les contribuables ont la possibilité, d'une manière générale, d'interroger


l'administration sur l'application des règles fiscales, et notamment sur leur situation au
regard de ces règles.

Ces demandes de renseignements sont parfois prévues par les textes et les réponses
susceptibles d'engager l'administration (procédure dite du « rescrit fiscal »).
Ainsi, l'administration peut être interrogée sur son interprétation des textes pour une
application générale ou particulière. La position qu'elle exprime lui est alors opposable
(LPF art. L 80 A : voir n° 79540 s.).

Elle peut être également saisie de demandes d'appréciation d'une situation de fait (LPF
art. L 80 B et L 80 C : voir n° 79560 s.). Lorsqu'il s'agit d'une demande écrite, précise et

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complète formulée aux fins de prise de position formelle sur sa situation de fait par un
contribuable de bonne foi, elle doit se prononcer dans un délai de trois mois (LPF art. L
80 B, 1°). Ce délai court à compter de la réception de la demande par le service
compétent (ou, si l'administration a sollicité des renseignements complémentaires, à
compter de la réception des compléments demandés). La réponse de l'administration
lui est opposable, de même d'ailleurs que l'accord tacite qu'elle est réputée donner dans
certaines situations si elle ne répond pas dans un délai déterminé (n° 79565).
En outre, lorsque l'administration a pris formellement position à la suite d'une demande
écrite, précise et complète déposée par un contribuable de bonne foi sur sa situation de
fait (y compris sur les situations visées au n° 79565) ou dans le cadre de la procédure de
« rescrit-valeur » (n° 79373), l'intéressé peut, dans un délai de deux mois, solliciter un
second examen de sa demande, à condition de n'invoquer aucun élément nouveau.
L'administration examine la demande de manière collégiale et y répond de façon
définitive selon les mêmes règles et délais que ceux qui sont applicables à la demande
initiale, décomptés à partir de la nouvelle saisine (LPF art. L 80 CB).

QCM

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