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Droit fiscal

Cours 1
11/03/2022

Table des matières


Leçon n°1 : principes généraux..............................................................................................................1
Introduction...........................................................................................................................................1
Réforme fiscale : de quoi parle-t-on ?................................................................................................2
1. La Notion d’Impôt...........................................................................................................................7
2. Éléments essentiels de l’impôt.......................................................................................................8
2.1. Champ d’application...............................................................................................................8
2.2. Calcul de l’impôt.....................................................................................................................8
3. Le système fiscal.............................................................................................................................9
4. Principes juridiques encadrant les règles de droit fiscal.................................................................9
4.1. Adoption de la règle...............................................................................................................9
4.1.1. Légalité de l’impôt..........................................................................................................9
4.1.2. L’annualité de l’impôt...................................................................................................11
4.1.3. L’égalité devant l’impôt................................................................................................11
4.1.4. Autres principes............................................................................................................13
4.1.5. Ordre public..................................................................................................................14
4.1.6. Evitement licite vs fraude fiscale (important)...............................................................15
4.1.7.Arrêt Brepols SUPER IMPORTANT.......................................................................................16

EXAMEN ECRIT A COURS OUVERT!!


Youtube : droit fiscal ichec : https://www.youtube.com/channel/UCkkJxBP-Hhjk9cKtey0-iow
=> Le contenu du cours a évolué mais on peut toujours regarder les vidéos pour compléter
nos notes.
8 séances de 3h de cours (5 cours le vendredi en présentiel et 3 cours en distanciel avec
les vidéos)
Liens utiles :
- Ministère des Finances : https://finances.belgium.be/fr/particuliers
o Textes légaux, commentaires administratifs (Com. IR, Manuel TVA),
jurisprudence : fisconetplus (ou lien suivant:
https://gcloudbelgium.sharepoint.com/sites/minfin-fisconet_public

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o Calcul : Module taxcalc pour calculs IPP :
http://ccff02.minfin.fgov.be/taxcalc/app/anonymous/public/calcbox/home.d

Leçon n°1 : principes généraux


Plan :
Introduction
1. La notion d’impot
2. Elément essentiels de l’impot
3. Le système fiscal
4. Principe juridique encadrant l’adoption et l’application des règles de droit fiscal

Introduction
La fiscalité est omniprésente en Belgique!
La fiscalité évolue tout le temps. La fiscalité incite à avoir des enfants (puisqu’on a des
avantages fiscaux : réduction d’impôts, allocations,…)
L’État VS les contribuables : Il y a un balancement entre l’état qui a besoin de ressources
pour se financer ses politiques publiques et le contribuable (obligation de contribuer à
l’impôt) qui est amené à donner une partie de son revenu à l’état.
L’Etat a besoin de l’argent des impôts pour financer ses politiques publiques et en
contrepartie, le citoyen a des garanties/protections.
La fiscalité évolue tout le temps (souvent chaque nouveau gouvernement apporte de nouvelles
règles fiscales).
La fiscalité est un droit auxiliaire ; c’est-à-dire que pour faire du droit fiscal, il faut des
connaissances dans l’ensemble des branches du droit. On va utiliser du droit pénale (amende
fiscales), constitutionnelle, droit comptable,…La fiscalité s’applique sur des institutions qui
prennent source dans d’autres institutions (dans le droit, la comptabilité, …), branche
secondaire.

Réforme fiscale : de quoi parle-t-on ?


Le système fiscale belge repose sur deux piliers:
- les taxes (= impôts) directes
- les taxes (=impôts) indirectes

Les taxes indirectes sont les taxes qui frappent une opération spécifique, une situation « one-
shot » ex : mourir implique des droits de succession qui sont des impôts indirects.
Ex : achat d’une bouteille d’eau au Delhaize, on paie la tva, on achète une maison, on paie le
droit d’acquisition => ce sont des taxes indirectes.

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Autres exemples :
- TVA
- droits d’enregistrement
- droits de succession
- taxe sur les opérations de bourse
- etc…

Par taxes directes, on entend principalement les impôts sur les revenus: (impôts qui durent
dans le temps)
- Impôt des personnes physiques (ça dure 1 ans => c’est pas un one shot => c’est une
opération qui dure dans le temps) => Impôts des personnes physique : on est taxé par
tranche, on n’est pas taxé sur tout le montant mais juste sur la partie qui dépasse le
montant (ex : je gagne 5000 je suis taxé sur 4000 à 20% et sur 1000$ à 40%).
- Impôt des sociétés
- Impôt des personnes morales (e.g. les ASBL)
- Impôt des non-résidents
L’impôt des sociétés a été réformé par le gouvernement Michel – l’enjeu aujourd’hui se situe
au niveau de l’impôt des personnes physiques.
L’impôt des personnes physique repose sur un principe de base: un revenu n’est taxé que
si une loi prévoit sa taxation. Sont ainsi taxés:
- les revenus immobiliers
- les revenus mobiliers
- les revenus professionnels
- les revenus divers
Les autres revenus (par exemple les gains au Lotto) ne sont pas taxés car ils ne sont pas visés
(ils ne sont pas prévu dans le code)
Au sein de chaque catégorie de revenus, il y a également de nombreuses exceptions ou
exonérations (i.e. les niches : endroit où on n’est pas taxé ou moins taxé (taxé plus
favorablement). Par exemple :
- Les revenus immobiliers sont taxés dans certaines conditions sur une base forfaitaire
(e.g. le revenu cadastral) ou ne sont en principe pas taxés (e.g. les plus- values sur la
revente d’un immeuble) => si on a un immeuble qu’on loue à quelqu’un => on n’est
pas taxé sur les loyers mais on est taxé sur le revenu cadastral. Si on revend un
immeuble, c’est pas taxable
- Les revenus mobiliers (=dividendes et intérêt) ne visent pas tous les types
d’investissement (e.g. les revenus de certains contrats d’assurance ou les plus-values
sur actions sont en principe exonérées)

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En ce qui concerne les revenus professionnels, il y a également de nombreuses subtilités et
exceptions:
- il est possible de « passer en société » et d’utiliser d’autres types de revenus pour se
rémunérer (e.g. les dividendes) => on se met en société pour payer moins de taxes sur
le bénéfice. MAIS PROBLEME : pour retirer le cash faudra distribuer des dividendes
et on est taxé sur dividendes (+/- 30%)

- des avantages sociaux sont exonérés (e.g. chèques-repas ou primes syndicales) => on
paie pas d’impôts sur les chèques repas.

- des régimes spécifiques existent pour les rémunérations en nature (on n’est pas
totalement taxé sur tout l’avantage mais une partie):
o voitures de sociétés
o mise à disposition de GSM
o mise à disposition de gaz et d’électricité
o mise à disposition d’ordinateurs

Les revenus sont ensuite soumis à l’impôt dans un régime dual :


- Les revenus immobiliers et professionnels sont taxés aux taux progressifs: plus on
gagne, plus on paie.

- Les revenus mobiliers (et divers) sont taxés à un taux fixe (i.e. le taux est le même,
peu importe le montant gagné)
Qui décide quoi ?
a) Taxes indirectes
- TVA: l’état Fédéral
- Droits d’enregistrement et de succession : les Régions
- Taxe sur les opérations de bourse: fédéral

b) Taxes directes
- Fédéral, mais les Régions peuvent prélever des centimes additionnels et octroyer
des réductions ou des augmentations d’impôt
- L’impôts des personne physique c’est fédéral et régional
 Toucher à l’impôt des personnes physiques c’est donc toucher aux revenus des
Régions
Le système fiscal belge est ancien (il date en grande partie de 1964) et est très complexe.
Les taux sont très élevés (mais il existe pas mal de niches, quoique ces niches diminuent avec
le temps ...)
Situation actuelle

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La situation ne s’est pas améliorée avec les années même si les plus bas revenus ont vu leur
revenu net augmenter (de 70 à 86%) alors que ce n’est pas le cas des hauts revenus.
Le taux fixe en ce qui concerne les revenus mobiliers prend la forme du précompte mobilier.
Le taux du précompte a explosé ces dernières années :
- Les intérêts étaient soumis à un taux de 15% avant 2011 (maintenant 30%)
- Les dividendes étaient soumis à un taux de 15% puis 25% et aujourd’hui 30%
- Les bonis de liquidation étaient pas taxés, ils sont maintenant taxés à 30%
En ce qui concerne les impôts indirects, la situation est similaire :
- Le taux de TVA est assez élevé en Belgique (21%) mais il existe toute une série de
taux réduits
- les droits d’enregistrement (à Bruxelles et en Wallonie, 12,5%) sont les plus élevés
d’Europe, mais on ne taxe pas les ventes de sociétés immobilières
- les droits de succession atteignent des sommets (tarifs « raisonnables » en ligne directe
puis très élevés dans les autres cas de figure) mais les donations mobilières sont peu
ou pas taxées

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on paie beaucoup d’impôts en Belgique

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Le boni de liquidation , c’est le revenu que vous percevez en tant qu’actionnaire lorsqu’on
liquide la société => il est taxé à 30%.
On paie beaucoup d’impôts mais on a beaucoup de dépenses publiques => tous ce qu’on paie
comme impôts, l’état va l’utiliser pour fournir des services/biens à la population.

nouvelle réforme => la charge salariale va etre réduite mais on va élargir la base => la base
c’est le montant taxable.

1. La Notion d’Impôt
Cour de cassation (20/03/2003) : « L’impôt est un prélèvement pratiqué par voie d’autorité
par l’Etat, les régions, les communautés, les provinces ou les communes sur les ressources
des personnes qui y vivent ou y possèdent des intérêts pour être affecté aux services d’utilité
publique ».
L’impôt c’est un rapport entre l’état et le citoyen => vous êtes citoyen belge, vous résidez en
Belgique => vous payez des impôts => on demande pas notre avis, vous êtes obligé.
Qui pratique ? l’état, les régions, les communautés, les provinces et communes.

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Il faut avoir un rapport avec un territoire : ex : maison situé sur le territoire belge = taxable en
Belgique)
- Prélèvement pratiqué par voie d’autorité : on ne demande pas l’avis aux contribuables
- Par l’Etat, les régions, les communautés, les provinces ou les communes (fédéralisme,
décentralisation) : en pratique, seulement les régions (pas les communautés) car trop
compliqué (ex : BXL, sur 2 communautés)
- Sur les ressources des personnes qui y vivent ou y possèdent des intérêts (territorialité)
: pour que l’Etat taxe, il faut un lien entre la matière imposable et le territoire
- Pour être affecté aux services d’utilité publique : les impôts servent à financer le
budget de l’Etat en général, jamais qqch en particulier

o Fonction de redistribution des richesses


o Fonction d’incitation
o Pénalisation dans les domaines les plus divers (économie, emploi, recherche,
environnement, énergie, aménagement du territoire ou du parc immobilier, ...)

 Distinction avec les « redevances »


Ex : les redevances de parking, comme les amendes quand on est mal garé (25 €), ça
répond à toute l’idée de l’impôt mais avec une contrepartie d’un service (mise à
disposition de l’espace communal). On rétribue ce service en payant la redevance

Principe de proportionnalité : la redevance ne doit pas être disproportionnée par


rapport au service offert en contrepartie.

 Distinction avec les cotisations sociales/parafiscalité


Les impôts servent à financer le budget de l’Etat mais pas qqch en particulier, pas un
impôt qui sert à payer uniquement la sécurité sociale (>< cotisation sociale)
Pour avoir un impôts => il faut une loi >< Alors que cotisation social peut etre prévu par autre
chose que la loi

 Utilité de la distinction
L’utilité de la distinction c’est que les règles que nous allons voir plus tard ne
s’appliquent que pour les impôts et non pas pour les redevances ou les cotisations
sociales.

2. Éléments essentiels de l’impôt


2.1. Champ d’application
- Assiette = Matière imposable : élément ou l’ensemble d’éléments ayant une valeur
économique à partir desquels est déterminé la base (= montant sur lequel l’impôt est
calculé, le revenu à proprement parlé)
- Fait générateur : ensemble des conditions (situation du contribuable, moment lieu de
l’opération accomplies) qui doivent être remplies pour donner naissance à la dette

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d’impôt : vise les contribuables soit à long terme (1 an, IPP), soit en une opération one
shot (TVA)
- Redevable : contribuable légal (ex : vendeur) >< Contribuable réel (ex : acheteur)

2.2. Calcul de l’impôt


- Base imposable : le montant sur lequel l’impôt est calculé
- Taux ou tarif : si qqch n’a pas de taux spécifique, il a un taux fixe de 50 €. Il existe
des taux proportionnels, progressifs (augmentent en fonction du montant), …
- Exonération/exemption/réduction : pas soumis à l’impôt (si taxation c’est la règles
=> alors exonération c’est pas de taxation, lorsqu’on parle d’exonération, on veut tout
simplement dire qu’il n’y a pas de taxation)
- Procédure (renvoi) : établissement, contrôle, (si la recouvrement)

3. Le système fiscal
Typologie :
- Impôts directs (payé et supporté par la même personne) et indirects (payé par une
personne et payé par une autre, ex : TVA, droit de succession, …)

- Impôts réels (on ne tient pas compte de la situation financière du contribuable, ex :


taux de la TVA qui ne bouge jamais) et personnels (ex : qui s’adaptent en fonction de
la situation du contribuable, ex : enfants à charge, IPP, …)
- Impôts fixes, proportionnels et progressifs = 3 types d’impôts (distinction en termes
de taux)
- Impôt sur les revenus (le + courant), le capital (n’existe plus en Belgique mais impôt
sur les comptes titres (actions, obligations, …) pour un montant > 500 000 €, taxation
de 0,15% de la somme) et impôt sur la consommation (impôt indirect, payé par les
consommateurs et collecté par les Ep)

o IPP => fédéral et régional


o Précompte mobilier => régional
o Droit d’enregistrement => régionale
o TVA => fédéral

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4. Principes juridiques encadrant les règles de droit fiscal

4.1. Adoption de la règle


4.1.1. Légalité de l’impôt
Article 170, const. : «Aucun impôt au profit de l'Etat ne peut être établi que par une loi »
➔ C’est-à-dire que pour qu’il y ait un impôt, il faut nécessairement une loi votée par le
parlement (c’est un garanti démocratique) et PAS un arrêté royal
- Historique : avant on se basait sur le droit hollandais : dans la loi fondamentale (loi
fondamentale = constitution) des Pays-Bas : un impôt peut etre prévu « en vertu
d’une loi », interdiction pour l’exécutif de lever l’impôt (ex : le Roi ( roi =
gouvernement) pouvait créer un impôt et l’exécutif ne pouvait rien y faire)
o Différence entre par une loi et en vertu d’une loi : par une loi = la loi doit fixer
tous les éléments de l’impôt >< en vertu d’une loi = la loi peut prévoir une
compétence d’édicter l’impôt vers une autre autorité (qui est l’exécutif dans
notre cas)

- Portée : le législateur détermine les éléments essentiels de l’impôt (assiette (fait


générateur), taux, exonération, (procédure), recouvrement)
Exemple : Ex: C. const., 13 mars 2008, n°54/2008.
En 2007, c’était la crise économique, (hausse des prix des matières premières) le
gouvernement de l’époque décide de venir en aide aux citoyens pour les aider à faire face à la
hausse des prix du chauffage (car explosion du prix des matières premières) en donnant des
réductions à ceux qui se chauffent au gaz. Le ministre des finances convoque les entreprises
actives dans le secteur du gaz (Electrabel) et leur demande d’intervenir dans le paiement de la
taxe (contribution des entreprises gazière pour réduire la facture de gaz des citoyens). Ils ont
fait un accord en disant les entreprises actives dans la production de gaz contribueront dans
100 millions d’euro

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 Mais comment financer cette réduction ? Au moyen d’une contribution, un impôt à
charge des entreprises actives sur le marché du gaz. A l’époque, que 2 acteurs sur le
marché (Electrabel et Distrigaz) qui dépendaient du même groupe (GDS Suez).
Le gouvernement fixe un budget de 100 millions d’euros qui sera émis dans un projet de loi
pour ensuite être voté et devenir une loi. MAIS Les entreprises qui avaient marqué leur accord
introduisent un recours d’annulation de la loi devant la cour constitutionnelle en disant que
cette taxe ne respecte pas le principe d’égalité d’impôts. Ils disent que cette loi est
contraire à la constitution car le principe de légalité n’est pas respecté CAR tous les éléments
essentiels de l’impôt ne sont pas déterminé par la loi.
De quel éléments de la loi parlent-ils ? la répartition du montant globale de 100 millions
d’Euros entre les entreprise actives sur le marché. La loi ne prévoyait que le montant global et
pas le montant que chaque redevable devrait payer (C’est un élément essentiel de l’impôt qui
manque !) => Donc la Cour a conclu une violation de la constitution.
Normalement, la Cour aurait dû annuler la loi. Mais elle a le pouvoir de moduler la portée de
ses arrêts et de maintenir les effets de la loi ! (la cour peut ne pas annuler une loi et garder les
éléments de la loi, maintenir les effets d’une loi)
 C’était un exemple de violation du principe de légalité.
 En Belgique, la plus part des loi proviennent d’un projet de loi et c’est l’exécutif qui
fait le projet et puis il est voté par le parlement.

- Portée : absence de force obligatoire des circulaires, questions parlementaires,


décisions anticipées.
- Nuances : projet de loi, habilitation du « Roi » limitée et confirmée par une loi
(attention quand on parle du ROI, on parle du gouvernement)
- c’est le législateur qui donne le pouvoir à l’exécutif pour lever un impôt) et ensuite le
parlement doit valider l’impôt qui a été prévu par l’arrêté royal.
En droit fiscal, on accorde une grande importance à cette loi qui prévoit les impôts. Elle est
censée dire ce qu’elle dit (on ne peut pas interpréter la loi). Parfois quand une loi génère des
questions d’interprétation, le parlement doit répondre aux questions avec sa vision des choses.
Les décisions anticipés (Rouhling) = une question que le contribuable pose à l’administration
sur le sort fiscal qui sera réservé à une opération. Le contribuable a un projet et il aimerai
savoir les conséquences fiscales de son projet (comment je vais me faire taxé ?). (dans la
pratique, on se rend compte que le service des décisions anticipés a sa propres manière
d’interpréter la loi (alors qu’en théorie il ne faut PAS d’interprétation de loi) => violation du
principe de légalité).
4.1.2. L’annualité de l’impôt
Article 171, const. : « Les impôts au profit de l'Etat, de la communauté́ et de la région
sont votés annuellement. Les règles qui les établissent n'ont force que pour un an si elles
ne sont pas renouvelées »
- Ça ne veut PAS dire que chaque année, le parlement doit revoter l’ensemble du droit
fiscal.

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- ça veut dire que chaque année le législateur va accorder une autorisation à l’exécutif
(= le gouvernement et l’administration) de lever l’impôt (= appliquer les règles de
droit fiscal). (cette autorisation se fait via la loi qui vote le budget => c’est une
intervention formelle)
Distinction entre le principe légal d’annalité et le principe d’annualité (principe d’annalité
concerne l’impôt sur le Revenu : période imposable = 1 année => principe d’annalité => un
contribuable va etre taxé annuellement sur les revenus qu’il a perçu au cours d’une année)
Ex : si on a des frais professionnels qu’on déduit qui sont survenus en 2015, on ne pourra pas
les déduire sur les revenus de 2016 ou 2014, ils sont uniquement déductibles en 2015
(principe d’annualité)
4.1.3. L’égalité devant l’impôt
Sources : les contribuables sont égaux devant le loi, l’impôt ne peut pas discriminer
- Article 172, const. : « Il ne peut être établi de privilège en matière d’impôts. Nulle
exemption ou modération d’impôt ne peut être établie que par la loi »
- Article 10, const. : « Il n’y a dans l’Etat aucune distinction d’ordres. Les belges sont
égaux devant la loi »
- Article 11, const. : « La jouissance des droits et libertés reconnus aux belges doit
être assurée sans discrimination »
Interdiction des discrimination engendré par le droit fiscal
Portée : différence de traitement justifiée (OK) vs discrimination (KO)
 la différence de traitement doit être justifiée par des critères raisonnables sinon on
tombe dans la discrimination)
En droit fiscal, on a une conception du principe d’égalité qui est un peu moins rigide que
dans les autres matières car créer un impôt génère d’office des différences de traitement. Ex :
lorsqu’on créée des taux d’impôt progressif => le taux d’impôt augmente (ca génère des
différence de traitement)
- Réaliser un objectif budgétaire est essentiel pour l’état (pour l’intérêt général) à et
donc permet de faire des différences de traitement. (car le budget de l’état est une
matière importante
Exemples :
- Règles à l’IPP sont différentes des règles de l’Isoc ou de l’IPM => il y a une
différence de traitement (c’est OK) C. const.,16 septembre 2010, n°103/2010
o C’est justifié d’être taxé différemment CAR ce sont 2 personnes différentes

- Cour const.,13 septembre 2011, n°154/2010 : mesures favorables aux PME* (la
mesure conservé = absence de majoration en cas d’insuffisance de versements
anticipés au cours des 3 premières années), référence à l’article 215, CIR 92 pas
justifiée, discrimination (KO) (le législateur s’est dit : ‘ je vais favoriser les PME et je
vais leur attribuer un avantage et cet avantage ce sera la non application d’une

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majoration en cas d’insuffisance du VA (VA c’est comme le précompte professionnel
pour un travail. Pour les indépendant/ société, elles doivent payer leur impôt de
manière anticipé en faisant des VA (versement anticipé) quand les versement anticipé
ne sont pas suffisants/ qu’ils ne couvrent pas la dette fiscale future => le contribuable
doit subir une majoration)

- (en gros, on paie des versement anticipé de l’impôt et après l’administration fiscal fait
les calculs et si on a trop payé, ils nous remboursent et si on a pas assez payer => il y a
une majoration et on devra la payer)

o La question se pose alors de « Qu’est-ce qu’une PME ? » à l’époque : Critère


de distinction entre PME et grandes entreprises sur base du montant des
bénéfices (qui peut énormément varier d’une année à l’autre donc pas objectif)
(article 215 du CIR) => il y des taux de 33,99% et il y avait aussi des taux
réduit qui s’appliquaient lorsque la société ne réalisait pas un bénéfice de
323.000 euros.

o La loi disait que on impose les société à 323.000$ et toutes les pme sont les
entreprise qui ont un bénéfice inférieur à 323.000$.

 Un recours va etre introduit, en disant que le montant de bénéfice qu’on


réalise n’a rien avoir avec le fait qu’on soi, une PME ou non et ce
critère peut varier d’une année à l’autre (une entreprise peut etre une
année considéré comme grande entreprise parce qu’elle réalisé un
bénfice supérieur au montant fixé et une année sera considéré comme
une PME, car elle aura réalisé un bénéfice inférieur au montant fixé)
=> 323.000 n’a rien avoir la taille de l’entreprise => c’est rejeter.

- Le recours sera introduit en fonction de critère de distinction qui n’est pas pertinent
pour toucher les PME.
- Le législateur a modifié la notion de PME et maintenant elle est déterminée par
rapport au montant du chiffre d’affaires, le nombre de travailleurs équivalents temps-
plein,… (voir droit des sociétés)

4.1.4. Autres principes


Non-rétroactivité = pas d’effet avant la date où la loi a été éditée
- Article 2 du Code civil : « La loi ne dispose que pour l'avenir : elle n'a point d'effet
rétroactif ». une loi n’est sensé produire d’effet avant son entrée en vigueur, une loi
d’impôt ne vaut que pour l’avenir, ça ne taxe pas des situations qui se sont produites
avant son entrée en vigueur. (c’est pas un principe absolu => il y a une exception)
- Dérogations légales : le législateur fédéral (le Parlement) peut voter une loi validant
des choses rétroactives (ex : les additionnels communaux sont votés pour l’année
précédente)

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Additionnels communaux : on calcule L’IPP puis on rajoute une couche supplémentaire (= les
additionnel communaux, qui représentent un % de l’impôt), les communes votent un %
additionnel entre 0% et 9%. Si on a un impôt de 100$ et un additionnel de 7% => on paie un
impôt de 107$. (les 7$ vont etre versé par l’état fédéral à la commune). Il faut voter le taux
des annuels communaux à l’IPP chaque année (c’est les communes qui le votent), et les
communes, au fil des années ont commencé à oublier de voter, elles ont commencé à voter en
retard => ce qui fait que ce qu’elle votaient avait un effet rétroactif (chose contraire au
principe de non rétroactivité). Les contribuables se sont plaint et ils ont obtenu un gain de
cause.
Le législateur fédéral a adopté une loi (car la situation budgétaire des communes n’était pas
très bonne) pour que les communes puissent valider avec un effet rétroactif les additionnels
communaux. => c’est admissible (hiérarchie des normes), le principe de rétroactivité est
inscrit dans une loi (article 2, code civil), une loi communal est inférieur à une loi fédéral
(hiérarchie des normes) donc une loi communale doit respecter l’article 2 du code civil.
C’est la loi FEDERAL qui autorise les additionnels communaux avec effets rétroactif => c’est
un autre loi (une loi peut déroger d’une autre loi) => il n’y a pas de discrimination car par
l’action de cette loi, le législateur favorise l’intérêt général.
=> une loi d’impôt PEUT etre rétroactive.
Principe de non rétroactivité n’est pas absolu, il existe des exceptions.
Les additionnels communaux : Les communes peuvent établir une taxe additionnelle à l'impôt
des personnes physiques. Cette taxe est calculée en appliquant un pourcentage de l'impôt des
personnes physiques. Tous les habitants de la commune qui sont soumis à l'impôt des
personnes physiques sont également soumis à la taxe communale.
 En droit fiscal il est possible d’introduire des règles rétroactive
2e principe : Interdiction des doubles impositions (non bis in idem)
- On ne peut pas etre taxé 2 fois sur le même revenu
- Pas un principe absolu (vérifier si la double imposition est autorisée ou pas selon le
cas)
- Double imposition juridique : même impôt, même situation, même période, même
contribuable/double imposition juridique internationale
- Double imposition économique : taxation d’un même élément de revenu (ou de
fortune) dans le chef de deux contribuables distincts
Exemple : un contribuable belge a des actions dans une société française (qui lui paie donc
des dividendes), qui peut et va taxer ? La Belgique (l’endroit où vit le contribuable) ou la
France (= l’état de la source du revenu) ? => Principe de territorialité en termes d’impôts.
Dans les Conventions Préventives de Double Imposition (CDPI), on dit : « La Belgique, Etat
de résidence, peut taxer le montant qu’elle veut (le montant prévu par la loi) ET la France,
Etat de la source/origine du revenu, peut aussi taxer MAIS le taux de sa taxation ne pourra pas
dépasser un certain pourcentage (15%) ». Donc principe pas absolu car quand même double
imposition même si limitée. (il y a un traité entre les 2 pays qui détermine le type et le degré
d’imposition)

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3e principe : Respect des droits fondamentaux (de l’homme) (CEDH), du droit international
(CPDI : convention préventive de la double imposition => traité entre 2 états qui vise à
solution les problème e double imposition), du droit de l’UE
- Respect du droit international au sens large, le droit international prime sur le droit
national
- Exemple principe des droits fondamentaux : taux marginal de 90% droits de
succession est une atteinte au droit de propriété (C. const., 22 juin 2005, n°
107/2005) : en belgique, en matière de droits de succession (droit qui s’applique au
décès de quelqu’un), on a un taux maximum/ marginal de 90% d’impôt qui s’applique
entre les personnes qui n’ont aucun lien familial (ex : neveu est considéré une
personne étrangère), un contribuable a introduit un recours à la Cour constitutionnelle
car atteinte au droit de propriété (c’est limite du vol de la part de l’état) donc la cour
constitutionnelle a introduit une diminution à 80%.
- (ex ; si vous héritez de 175.000$ et que vous êtes étranger au défunt (pas de lien de
parenté) => on va payer 90% de droit de succession.
- Exemple quand je meurs et j’ai 0 héritier, j’ai que mon neveu => mon neveu va hériter
de 90%. Mais après ils ont trouvé que c’est tt much => diminution à 80%

4.1.5. Ordre public


- Le droit fiscal est d’ordre public. Il touche aux intérêts essentiels de l’Etat (le budget
est essentiel pour l’état)
- Les contribuables ont l’obligation de payer l’impôt dû et l’état dispose de moyen
pour contraindre ces contribuables à payer.
- L’état créancier a plus de droits qu’un créancier moyen. Ils peuvent par exemple, faire
des saisies.
- Les commentaires administratifs, circulaires, réponses aux questions parlementaires,
décisions anticipées ne peuvent déroger à la loi. Il ne s’agit pas de déroger à la loi car
elle est d’ordre public.
- Interprétation stricte : on ne peut pas interpréter la loi fiscale par analogie, elle doit
être claire (texte clair).
- Interdiction des transactions sur une question de droit avec l’administration mais on
peut transiger sur une question de fait (Ex : on peut transiger sur à combien de % le
contribuable affecte son véhicule à son utilisation professionnelle, personnelle,… est
ce que c’est 50%, 25% => on constitue un accord avec l’administration mais c’est un
accord de fait et pas de droit)

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4.1.6. Evitement licite vs fraude fiscale (important)

Evitement licite ou « évasion fiscale » : se placer en dehors du champ d’application de la loi


d’impôt par des comportements sincères ne comportant aucune altération de la réalité à
l’égard du fisc. (on ne cache rien)
Exemple : évitement matériel (rasoirs jetables => Il y a des écotaxes qui frappent les rasoirs
jetables. Si on veut éviter cet impôt, on peut soit éviter de se raser, soit acheter un rasoir
électrique. => De cette façon, on évite l’impôt = c’est un évitement licite (= évasion fiscale)
Cet évitement licite peut s’accomplir par un acte juridique (=évitement juridique) : Exemple :
le financement d’une société peut se faire par 2 manière : par capitaux ou par emprunt. L’une
des options n’est pas neutre sur le plan fiscal (car pas pareil sur le plan fiscal de passer par des
capitaux propres que par un emprunt).
- Emprunt : la société peut déduire les intérêts qu’elle paye sur l’emprunt de ses impôts
(impact fiscal négatif pour la société)
- Capitaux : rémunération des actionnaires par des dividendes pas déductible pour la
société !
- Fiscalement, il est plus avantageux pour l’entreprise de se financer via un emprunt car
ça va générer une charge déductible qui diminuer la pression fiscal.
- Choisir l’emprunt est une sorte d’évitement licite et juridique de l’impôt. C’est donc
légal ! On ne peut rien y trouver à redire.
Éventuellement dans certains cas, on peut voir dans cette évasion fiscale une problématique
(on estime que ce n’est pas juste !) On pourra lutter contre ces pratique fiscales
évitements licites au moyen d’une disposition anti-abus.
Une disposition anti-abus c’est une disposition d’une loi qui dit que je considère (en tant que
législateur) que telle pratique d’évasion fiscale est abusive.
L’abus au sens fiscal c’est une pratique d’évasion fiscale que le législateur va prévoir comme
abusive et donc prévoir une disposition en vue de lutter contre cette pratique.
Mais dans certains cas le législateur peut décider d’intervenir et de dire que, bien que cette
pratique soit légale, il n’est pas d’accord et donc adopte une règle pour la contrer
spécifiquement = la disposition anti-abus
- Général vise à combattre tous les abus qui existent, et cette règle définit l’abus avec
des critères
- Spécial vise à combattre un abus en particulier

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=> l’abus fiscale c’est toujours en lien avec l’évasion (jamais de la fraude) que le législateur
va considérer comme problématique
>< Fraude fiscale : infraction à la norme fiscale commise dans le but d’éluder l’impôt qui se
matérialise par certaines pratiques mensongères à l’égard du fisc. (le contribuable ne dit pas
toute la vérité
Exemple : ventes en noir (il cache la vente à l’administration, il fait ça pour payer moins
d’impôt => il fraude), fausses factures, dissimulation de prix (ex : achat d’une maison, on
déclare un prix inférieur au prix réel pour payer moins de taxes ; la maison coute 200.000$, on
indique 100.000$ dans l’acte et vous payer les 100.000 autre sur le coté comme ca il paient
moins d’impot).

En gros :
La fraude fiscale peut être définie comme étant « une violation de la loi fiscale qui comporte
généralement une altération de la vérité et qui est omise dans le but d'éviter ou de diminuer
une charge fiscale. Pour être sanctionnée sur le plan pénal, la fraude fiscale requiert deux
éléments constitutifs : un élément matériel, à savoir une violation de la loi fiscale, et un
élément intentionnel, à savoir l’intention frauduleuse.
Lorsque l'élément intentionnel d'éluder l'impôt existe mais qu'il n'y a aucune violation de la
loi, aucun élément matériel ne peut entraîner la qualification de fraude fiscale.
L'évitement licite de l'impôt signifie que tout contribuable a le droit d'organiser ses affaires
de manière à éviter les impôts, pour autant qu'il n'enfreigne aucune disposition de la loi
fiscale, et n'accomplisse pas d'actes simulés.
Cette notion implique que, lorsqu'il y a plusieurs méthodes juridiques pour réaliser une
opération économique, le contribuable est libre de choisir la voie qui lui coûtera le moins
cher sur le plan fiscal, à condition de s'y tenir effectivement. La seule condition est qu'il faut
que cela corresponde à la "réalité juridique", c'est-à-dire que toutes les conséquences
juridiques de ces actes soient respectées par les parties
4.1.7.Arrêt Brepols SUPER IMPORTANT
Il y a d’un côté l’évitement licite ET la fraude fiscale. Et dans l’évitement licite on a une sous-
catégorie qui est l’abus fiscal ( = l’abus fiscal c’est toujours une pratique d’évitement licite)
Arrêt de la Cour de cassation du 6 juin 1961.
C’est un arrêt qui laisse le choix au contribuable de la voix légale la moins imposée. C’est-à-
dire valider les pratiques d’évasion fiscale ou d’évitement licite de l’impôt.

Brepols c’est une société qui fabrique des agendas papiers. C’est belge et en rapport avec la
fiscalité.
De quoi s’agit-il dans cette décision ?
Une société industrielle en perte se transforme en une société financière par apport de ses
actifs industriels à une société nouvelle (une 2e société est constitué, les actifs de la société

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1 vont aller à la société 2, société 1 va etre actionnaire de la société 2. La société 1 prête de
l’argent à la société 2 => la société 2 va payer des intérêt à la société 1 => ca réduit sa base
fiscal, elle va payer moins d’impôt ET la société 1 perçoit des intérêts (c’est un revenu) mais
ces intérêts vont épongé avec les pertes antérieures donc ne paie pas d’impôt non plus) ,
puis la société 1 consent un prêt important à sa filiale de manière à ce que les intérêts
payés par cette dernière réduisent son bénéfice, tandis que les intérêts perçus par la
société-mère échappent à l’imposition par la récupération des pertes antérieures. à La
société 1 va se retrouver actionnaire de la société 2. Elle prête de l’argent à la société 2
(dette de la société 2 vis-à-vis de sa mère). à La société 2 qui a emprunté de l’argent à la
société 1 va lui payer des intérêts.

Les intérêts sont déduits des impôts de la société 2.


La société 1 ne paye pas non plus d’impôt car ils sont épongés par les pertes.
C’est un schéma un peu win-win.

L’administration voit que cela est fait pour payer moins d’impôts et donc elle décide de
l’attaquer. Pour l’administration : ce prêt déguise un apport et les intérêts doivent être
traités comme des dividendes (et pas des intérêts) => à des conditions moins avantageuses
(pas déductibles pour la fille) => Sur base d’une appréciation économique et non d’une règle
car estime comme abusif et inconvenable et qu’il faudrait payer les impôts

Réponse de la Cour de Cassation : « Attendu, d’autre part, qu’il n’y a ni simulation prohibée
à l’égard du fisc, ni partant fraude fiscale, lorsque, en vue de bénéficier d’un régime fiscal
plus favorable, les parties, usant de la liberté des conventions, sans toutefois violer aucune
obligation légale, établissent des actes dont elles acceptent toutes les conséquences, même
si la forme qu’elles leur donnent n’est pas la plus normale »
 La Cour dit qu’il n’y a aucune base juridique pour contrer, que c’est une pratique
sincère pour payer moins d’impôts et donc qu’il faut l’accepter. (la légalité du choix
pour le contribuable de la voix légale la moins imposée, tant que le contribuable ne
dissimule rien à l’administration même si l’acte qu’il a fait c’est pour payer moins
d’impôt c’est pas grave. (ce n’est pas de la fraude fiscale, même si ce n’est pas la
forme la plus normal d’agir, cela n’est pas attaquable).
C’est inattaquable tant que le contribuable respecte les conséquences juridiques de ses
actes et ne dissimule rien à l’administration. C’est le choix de la voix légale la moins
imposée !
Ex : si on a un bien à donner à nos enfants, on va étaler la donation du bien à la place de le
donner d’un coup ça va donc étaler les impôts à la place de payer beaucoup d’un seul coup.

Il existe toujours un moyen de lutter contre l’évasion fiscale si problématique : dispositions


anti-abus (mais ici ce n’était pas le cas !)

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Il y a deux types de disposition anti-abus :
- Spéciales vise à réprimer un abus en particulier.
- Générales qui s’applique à tout type d’abus
Ex : Anti bus à caractère spécial : donation immobilière étalé

La clause de la maison mortuaire :


Cas classique de succession :
Un couple de contribuables où un des conjoint prévoit dans son testament que tout son
patrimoine ira au conjoint survivant lors du décès.
Du point de vue de l’impôt successoral, le survivant paye un droit de succession sur tout.
(sur la totalité du patrimoine, le survivant paye des droit de succession (des taxes)

comment éviter les droits de succession : on prévoit une clause de la maison mortuaire.
C’est une disposition du contrat de mariage qui prévoit qu’en cas de fin du mariage pour
quelques cause que ce soit (ex : divorce, décès,…) ; il est prévu que la totalité revienne à un
époux nommément désigné.
Ça a le même effet (d’un point de vue civil) que le testament.
Alors que sur le plan fiscal, la clause de la maison mortuaire ne donne droit à rien (PAS DE
DROIT DE SUCCESSION!) . sur le plan fiscal, le testament donne lieu au droit de succession
ALORS QUE la clause de la maison mortuaire ne donne droit à rien.

C’est donc pas par le décès qu’il y a un transfert du patrimoine, mais bien par la clause du
mariage. Donc cela ne donne pas lieu aux droits de succession. (c’est pas par l’effet du décès
qu’il y a le transfert du patrimoine mais par la clause du mariage).
On peut signer une clause de maison mortuaire sur son lit de mort (quelques jours avant le
décès). Cela permet d’éviter l’impôt de droit de succession. => On ne cache rien à
l’administration, c’est donc licite et légal !
Ce n’est pas juste car certains payent énormément d’impôt et d’autre pas (parce qu’ils ont
appliqué la clause de la maison mortuaire) => cette pratique pouvait etre considéré comme
un abus fiscal et peut etre combattu par une disposition anti-abus à caractère général.

Disposition anti-abus à caractère général :


Cas spécifique : Article 344, CIR 92 (ex. d'imp. 2014) / Disposition anti-abus fiscal
§ 1er. N'est pas opposable à l'administration, l'acte juridique ni l'ensemble d'actes juridiques
réalisant une même opération lorsque l'administration démontre par présomptions ou par
d'autres moyens de preuve visés à l'article 340 et à la lumière de circonstances objectives,
qu'il y a abus fiscal.
Il y a abus fiscal lorsque le contribuable réalise, par l'acte juridique ou l'ensemble d'actes
juridiques qu'il a posé, l'une des opérations suivantes :

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 1° une opération par laquelle il se place en violation des objectifs d'une disposition
du présent Code ou des arrêtés pris en exécution de celui-ci, en-dehors du champ
d'application de cette disposition ; ou
 2° une opération par laquelle il prétend à un avantage fiscal prévu par une
disposition du présent Code ou des arrêtés pris en exécution de celui-ci, dont l'octroi
serait contraire aux objectifs de cette disposition et dont le but essentiel est
l'obtention de cet avantage.

Abus fiscal est en contradiction avec les objectifs poursuivis par le législateur.
C’est quoi les Objectifs suivi par le législateur dans le droit fiscal : Il faut les chercher dans la
loi. (pas toujours clair à identifier).

Si on réfléchit avec la clause de la maison mortuaire (est-ce que cela est contraire
ou non aux objectifs du législateur qui est de taxé les succession) ; on peut voir
que l’objectif du législateur est de taxer les successions. C’est donc une clause qui
est qualifiable d’ABUS.

Une fois que ça a été considéré comme abus fiscal, Il appartient au contribuable de prouver
que le choix de cet acte juridique ou de cet ensemble d'actes juridiques se justifie par
d'autres motifs que la volonté d'éviter les impôts sur les revenus.
Lorsque le contribuable ne fournit pas la preuve contraire, la base imposable et le calcul de
l'impôt sont rétablis en manière telle que l'opération est soumise à un prélèvement
conforme à l'objectif de la loi, comme si l'abus n'avait pas eu lieu.

À retenir :
Différence entre évasion fiscal, fraude fiscal et abus fiscal
Arrêt Brepol => évasion fiscal
Pour lutter contre l’évasion fiscal, on a des disposition anti abus.
Un abus c’est une pratique d’évasion fiscal qualifié comme tel par le législateur.
La disposition anti-abus vise à taxé cet abus :
- Spécial : disposition anti-abus qui vise un abus en particulier
- Général : susceptible de s’appliquer à tout type d’abus
(critère qui permet de déterminer un abus c’est la violation des objectifs poursuivit pas le
législateur fiscal et déterminer ces objectifs c’est pas évident).

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