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L’Union Européenne a édicté un système commun de TVA à la fin des années 70, depuis régulièrement
modifié.
Le régime actuel de taxation des échanges entre les états membres a été introduit par une directive
du 16/12/1991, entré en vigueur le 1er janvier 1993.
Le texte de référence actuel est aujourd’hui la Directive 2006/112/CE du 28/11/2009, appelée
« directive TVA ». Cette directive est en quelque sorte un « annul et remplace » des textes précédents.
Elle a été modifiée par la suite par d’autres directives que l’on peut qualifier de correctives, le cadre
général de la directive 2006/112/CE n’étant pas remis en cause.
Chaque pays membre a dû conformer son droit interne au regard de ces directives Européennes.
Beaucoup de cas particuliers existent. Ce sont ces cas qui complexifient particulièrement l’application
de la TVA.
La TVA repose sur un régime de déductions, l’objectif étant qu’elle frappe seulement la « valeur
ajoutée » (ou plutôt la création de valeur du produit). A la fin du cycle suivi par le produit, la charge
fiscale globale qui l’a grevé est acquitté définitivement par le consommateur final.
La TVA est un impôt de forme puisqu’il est, en principe, neutre pour les entreprises. Sa particularité
réside principalement donc dans les risques qu’il représente en cas de mauvaise application.
1. Le fabricant facture à la centrale la TVA sur le bien vendu (Facturation 120€ TTC compte tenu
d’un taux à 20%). Cette TVA doit être reversée au trésor. Cas de figure très simplifié ici, le
fabriquant déduira la TVA ayant grevé l’achat des matières premières utilisées pour la
fabrication.
2. La centrale revend ce bien 150€ HT à un point de distribution, et collectera donc 30€ de TVA.
Cette TVA « collectée » doit être reversée au trésor déduction faite de la TVA acquittée au
fabricant pour l’achat du même bien (20€). Le reversement net s’élève donc à 10€, ce qui
revient à reverser la TVA sur la création de valeur (valeur ajoutée) du bien concerné : (150-
100) *20% = 10)
3. Le point de distribution vend le bien au consommateur final. Même schéma que
précédemment, à savoir reversement de la TVA sur la création de valeur soit (200-150) x20%
= 10€.
Ici la particularité vient du fait que le consommateur final supporte l’intégralité de la TVA
puisqu’il ne peut pas la récupérer, soit 40 € en tout (20€ lié à la vente après fabrication, 10€
lié à la « marge » de la centrale et 10€ liés à la « marge » du point de distribution).
Le but est ici de répondre à la question : L’opération économique étudiée est-elle soumise à TVA ?
Les opérations sont taxables si elles sont situées dans le champ d’application de la TVA. A contrario,
les opérations situées hors du champs d’application de la TVA n’y sont pas soumises.
Mais de nombreuses exceptions existent.
Les opérations qui entrent dans le champ d’application de la TVA sont les livraisons de biens et les
prestations de services effectués à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel. (Art 256, I
du CGI).
▪ Livraisons de biens
On entend ici les biens meubles corporels. La livraison d’un bien meuble corporel s’entend du transfert
de pouvoir disposer de ce bien comme un propriétaire (parfois même si le tiers concerné ne l’est pas
juridiquement parlant -> ex. location-vente)
Les transferts de biens meubles incorporels (ex. brevets/marque…) sont considérés en revanche
comme des prestations de services.
▪ Prestations de services
Les prestations de services sont définies comme les opérations autres que les livraisons de biens
corporels.
Attention toutefois à nombreux cas particuliers qui existent, par exemple les opérations portant sur
les logiciels. Globalement
- Cession de logiciels standards = Livraison de biens
- Cession de logiciels spécifiques = Prestation de service
Néanmoins, peu importe que l’opération se traduise par un bénéfice ou une perte. Dès lors qu’il
apparait une contrepartie, l’opération est jugée réalisée à titre onéreux. Sous réserve quand même
d’abus manifestes.
Au regard de la TVA, un assujetti s’entend de toute personne qui, quelque-soit son statut juridique,
effectue de manière indépendante et habituelle une des activités économiques suivantes :
- Activité de nature industrielle ou commerciale
- Activités libérales (avec quelques exception – médecine et soins-)
- Activités agricoles (sauf quelques dispositions particulières)
- Activités civiles (sauf exonérations expresses prévues par la loi)
- Activités extractives.
Activité habituelle : Une personne qui réalise une de ces activités à titre occasionnel n’a pas en principe
la qualité d’assujetti.
Activité indépendante : Il s’agit des personnes exerçant une activité sous leur propre responsabilité et
avec une totale liberté de réalisation. Ce qui exclut, par exemple, les salariés.
Certaines opérations, qui n’entrent pas par définition dans le champ d’application de la TVA, y sont
néanmoins soumises en vertu d’une disposition spéciale de la loi.
La liste de ces opérations est limitative.
Certaines activités, pourtant incluses par nature dans le champ d’application de la TVA, en sont
dispensées en vertu de disposition particulières de la loi.
Cette dispense l’est « par défaut ». Mais, pour un nombre précis de cas, certaines activités peuvent
être soumises à TVA sur option de l’assujetti.
Exemples
Certaines activités exonérées peuvent par dérogation être soumises à TVA, au choix du contribuable.
Pour se faire, une option expresse doit être déposée auprès de l’administration fiscale. Cette option
est valable deux ans et renouvelable par tacite reconduction jusqu’à dénonciation.
En principe le fait de réaliser une activité exonérée de TVA implique l’absence de facturation de cette
taxe auprès de la clientèle de l’opérateur économique mais surtout l’impossibilité de déduire la TVA
acquittée pour l’achat des biens ou prestations de services nécessaires à ladite activité. Aussi, cette
TVA « non récupérable » vient augmenter la valeur de ces biens et/ou services (charge
supplémentaire).
En pratique, les opérations exonérées en vertu d’une règle de territorialité ouvrent en principe droit à
déduction de la TVA (Ex. Export, livraisons intracommunautaires, transports internationaux). Ce sont
les activités exonérées de par leur nature intrinsèque qui ne permettent pas cette déduction, sous
réserve de quelques exceptions.
L’option à la TVA relève donc d’une stratégie au cas par cas. Cette opportunité a pour conséquence de
soumettre les assujettis aux obligations relatives à la TVA mais surtout de leur faire bénéficier du droit
à déduction de la TVA ayant grevés les éléments du coût des biens vendus ou services rendus.
La décision d’opter dépend donc en général du statut fiscal des clients de l’assujetti (peuvent-ils
déduire la tva ?) et du niveau d’investissement de l’optant (importance de la tva à déduire).
Cas pratique 1 : d’après vous ces opérations sont-elles dans le champ ou hors champs de TVA ?
Expert-comptable
Coiffeur
Professeur au sein de l’éducation nationale
L’intervenant en face de vous
Publicité à la télévision
Location d’un entrepôt nu à une entreprise industrielle
Vente d’un fonds de commerce
Médecin
Vétérinaire
Représentant percevant un fixe + prime sur objectif
Agent commercial en freelance
Cas pratique 2
Une personne, dirigeante et actionnaire majoritaire d’une SAS loue à cette structure et via sa SCI un
entrepôt nu. Ladite SAS y réalise son activité économique.
Cette location est-elle soumise à TVA ?
Si non est-il possible d’opter ?
Si oui, y a-t-il intérêt à opter ?
Si je dois opter mais que j’oublie de le faire, que se passe-t-il ?
Pour être soumise à TVA française, les opérations économiques (livraison de bien / prestations de
service) doivent être localisées en France. Si ce n’est pas le cas on parle d’ « extraterritorialité ».
Ces règlent différent selon qu’il s’agit de livraisons de biens ou de prestations de services.
Attention : Là aussi, des opérations pourtant imposables peuvent ne pas l’être en fonction
d’exonérations particulières. (Ex. exportations).
a. Définitions de territoires
Pour juger de la territorialité il faut avant tout connaitre la notion de territoire. Il y a trois ensembles
b. Principe de l’autoliquidation
Néanmoins, particulièrement en matière d’échanges internationaux, la TVA peut parfois être due par
l’acheteur du bien ou le preneur du service.
Le but est de désigner le redevable de la TVA au sein du pays de taxation, rendant plus simple les
contrôles d’application des règles en matière de TVA. On parle d’une inversion de la redevabilité.
D’une manière générale le lieu de livraison d’un bien meuble corporel est le lieu de départ dudit bien
puisque le transfert de propriété se fait en principe à ce moment-là. Ainsi, le transport d’un bien à
partir de la France implique en principe l’application de la TVA française quelque-soit le lieu de
destination.
Néanmoins, ces règles portent de nombreuses et significatives exceptions, notamment aux regards
des échanges internationaux.
▪ Echanges intracommunautaires
Il s’agit des livraisons de biens entre Etats membre de l’UE. On parle d’acquisitions
intracommunautaires (entrée) ou de livraisons intracommunautaires (sorties)
Les exceptions liées à ces échanges ne concernent que les opérations réalisées entre assujettis. Les
opérations réalisées avec des particuliers suivent le régime général.
Dans le cas d’échanges intracommunautaires réalisés entre assujettis, les opérations sont réputées
être effectuées dans le pays d’arrivée des marchandises.
Ceci implique l’exonération de TVA dans le pays de départ des livraisons intracommunautaires et
inversement la taxation dans le pays d’arrivée des acquisitions intracommunautaires.
Dans ce dernier cas, le redevable n’est plus le vendeur mais l’acquéreur du bien (inversion de la
redevabilité - principe général de l’autoliquidation).
L’application de ces dispositions imposent quelques formalités obligatoires sous peine de remise en
cause
▪ Echanges extracommunautaires
Il s’agit des livraisons de biens entrant dans l’UE depuis un Pays tiers (Importation) et inversement
(Exportation)
Dans le cas d’échanges extracommunautaires, les opérations sont réputées être effectuées dans le
pays d’arrivée des marchandises.
Ceci implique l’exonération de TVA des exportations et inversement la taxation dans le pays d’arrivée
des importations.
Les échanges de biens strictement extraterritoriaux (i.e. transferts de biens exclusivement réalisés en
dehors de l’Union Européenne) suivent le régime des exportations.
Pour les opérations réalisées entre un assujetti et un non assujetti (B to C), la prestation est réputée
être réalisée dans le pays où est établi le prestataire.
Le redevable de la TVA est donc également le prestataire (prestation majorée de la TVA sur la facture).
Dans ce cas de figure, la prestation est réputée réalisée au lieu où se trouve le preneur du service.
Lorsque le vendeur et le preneur sont situés en France, c’est le prestataire qui est redevable de la TVA
(prestation majorée de la TVA sur la facture).
En revanche, si le prestataire n’est pas établi en France, c’est le preneur qui est redevable de la TVA.
Cela implique
- Une exonération de TVA sur la facture du prestataire
- L’autoliquidation de la TVA par le preneur
c. Dérogations
Des dérogations existent qui établissent le lieu de la prestation de service sur le territoire de
consommation effectif du service. Dérogations parfois spécifiques à la typologie d’opérations
(B2C/B2B)
Le fait générateur se défini comme « le fait par lequel sont réalisées les conditions nécessaires pour
l’exigibilité de la taxe ». Il se produit donc au moment où se produit l’opération, ce qui donne naissance
à la créance fiscale du Trésor.
L’exigibilité se défini comme « le droit que le Trésor peut faire valoir à partir d’un moment donné
auprès du redevable pour obtenir le paiement de la taxe ». Cette exigibilité détermine la période
d’imposition, le montant à déclarer mais également, et corrélativement le droit à déduction chez
l’acheteur du bien ou du service.
Ces règles sont en pratique très simplifiée car représentent beaucoup de difficultés d’application
« facture par facture ». Mais elles peuvent servir lors des changements de taux pour connaitre ceux
applicables en fonction des dates de fait générateur.
En revanche, la TVA devient exigible lors de l’encaissement du prix. Cela peut impliquer des difficultés
en cas de paiements fractionnées (acomptes, encaissements successifs, paiements par compensations
de créances, …) On parle de TVA « à l’encaissement ».
Il est toutefois possible de déroger à cette règle en optant pour la TVA « sur les débits ». Cette option,
exerçable à tout moment, n’est pas irrévocable.
Ce taux concerne les produits de première nécessité et les opérations ayant une utilité sociale.
Sont particulièrement concernés les produits alimentaires, les abonnements au gaz et à l’électricité, …
Ce taux, apparus relativement récemment, s’applique à une liste excessivement limitative de biens et
services.
En revanche, il existe de nombreux cas où la TVA acquittée ne peut être déduite (principe de neutralité
remise en question de fait).
▪ Les dépenses doivent être affectées aux besoins d’une activité économique réalisée à titre
onéreux ouvrant droit à déduction (condition de fond), et ne doivent pas faire l’objet d’une
exclusion expresse du droit à déduction.
Ex. TVA sur les véhicules de tourismes, sur les frais d’hébergements, sur le carburant…
▪Les dépenses doivent être justifiées par une facture comportant l’ensemble des mentions
obligatoires (condition de forme).
La facture constitue un élément fondamental du droit à déduction. Elle doit être établie au
nom de l’entreprise qui exercera la déduction. La TVA doit par ailleurs être régulièrement
facturée et doit apparaitre distinctement.
▪Le droit à déduction ne peut être exercé par le client que lorsque l’exigibilité de la taxe
chez le fournisseur/prestataire est intervenue (condition de temps).
Le droit à déduction prend naissance chez le client lorsque le TVA correspondante devient
exigible chez le fournisseur ou le prestataire (cf. régimes « au débit » et à l’ « encaissement »)
Bien entendu, pour bénéficier du droit à déduction de la TVA ayant grevé ses achats, l’opérateur
économique doit avoir la qualité d’assujetti agissant en tant que tel dans le cadre de son activité
économique. Pour ce faire, il convient pour le tiers concerné de prouver son intention d’affecter le
bien/service à une activité économique.
Un bien affecté par le redevable pour partie à son activité économique et pour partie à son usage privé
n’ouvre droit à déduction que pour la quote-part professionnelle.
Il est égal à la proportion d’utilisation du bien ou service concerné à la réalisation d’opérations dans le
champ et hors champ. Il varie entre 0 et 1.
Ex. un service acquis pour la réalisation d’une opération « hors champs » verra son coefficient
d’assujettissement fixé à 0.
Lorsqu’un bien ou service est utilisé à la fois pour des opérations imposables et non imposables (ie.
Hors champs), c’est l’assujetti qui détermine sous sa propre responsabilité la proportion d’utilisation.
Elle peut être déterminée par des critères physiques (surface de locaux, temps d’exécutions, …) ou
financiers (répartition de chiffre d’affaires, …).
En principe ce coefficient se calcule pour chaque achat réalisé, mais une tolérance existe permettant
le calcul d’un coefficient unique et provisoire, à ajuster à la fin de l’exercice selon données définitives.
Le coefficient de taxation sert à distinguer, au sein des activités situées dans le champ de TVA (ie
imposables), la taxe grevant des seuls biens ou services affectés à la réalisation d’opérations ouvrant
droit à déduction.
Il est calculé en proportion des chiffres d’affaires concernés. Là aussi, il est possible d’utiliser un taux
provisoire à ajuster en fin d’exercice.
Pour les immobilisations, la TVA déductible est calculée sur la base de coefficients d’assujettissement
et de taxation « à date ». Chaque année, l’entreprise doit procéder à des régularisations si le produit
coef. Assujettissement x coef. Taxation évolue de plus de 10% par rapport à celui pratiqué lors de
l’achat des immobilisations concernées, et ce pendant 5 ans pour les biens meubles et 20 ans pour les
immeubles.
Ce coefficient dépend de la règlementation en vigueur. Ce sont donc les dispositions légales qui servent
pour valoriser ce coefficient.
Une entreprise dispose de bureau de 500m². Un plateau de 300m² est utilisé pour une activité
d’assurance (hors champs) et un de 200m² pour du négoce de vin (dans le champ) et de la formation
professionnelle (dans le champ mais exonéré selon disposition spéciale).
En N, l’activité d’assurance a généré un CA de 250 000 €, le négoce 50 000 € et la formation de 30 000
€.
Calculer dans ces deux cas le coefficient de déduction applicable et le montant de tva
récupérable
Lorsqu’un assujetti exerce plusieurs activités qui ne sont pas soumises aux mêmes régimes
d’application en matière de TVA, il peut (ou doit dans certains cas) constituer des « secteurs d’activités
distincts ». Cela revient à compartimenter chacune des activités réalisées afin de leur affecter leurs
propres achats de biens ou services et ainsi faciliter le traitement de la TVA correspondante.
En pratique cela revient à isoler les secteurs soumis à TVA, les secteurs non soumis et, par défaut, un
secteur dit « mixte »
Le plus souvent, cette pluralité d’activité apparait lorsqu’une entreprise réalise à la fois une activité
industrielle et une activité financière, tout en affectant pour chacune d’elles des moyens dédiés
(personnel, matériel, locaux, …). Autre cas de figure courant : Entreprise qui loue plusieurs bâtiments
avec des régimes de TVA différents => Un secteur par bâtiment.
La constitution de secteurs d’activité distincts facilite l’analyse de la TVA déductible sur biens et
services puisque le but est d’attribuer lesdits achats à 100% sur un de ces secteurs. Aussi, en principe,
s’il s’agit
- d’un secteur dans le champ de TVA, la TVA est déductible (sauf cas d’exonération
spécifique,
- d’un secteur hors champ, la TVA n’est pas récupérable (sauf éventuelle option »)
Dans le cas de TVA récupérable, peuvent toujours s’appliquer les coefficients de taxation et/ou
d’admission.
Pour les achats « mixtes » (i.e. que l’on ne peut pas attribuer directement à tel ou tel secteur), le
coefficient de déduction continue de s’appliquer. (Ex. Honoraires d’expert-comptable, commissaire
aux comptes, …)
Sauf exonération particulière, les entreprises établies en France et non soumises à TVA, en totalité ou
en partie, sont redevables d’une taxe dite « sur les salaires ».
A noter, si la TVA est neutre pour les entreprises, la taxe sur les salaires constitue quant à elle une
charge.
Cette taxe est due par toutes les personnes physiques ou morales qui
- Ne sont pas soumises à TVA l’année du versement des rémunérations (hors champs, ou
dans le champ mais exonéré)
- Ou n’ont pas été soumises à TVA à hauteur de 90% au moins de leur chiffre d’affaires
l’année civile précédent celui de versement des rémunérations.
Cette notion de chiffre d’affaires est large. On parle plus souvent de « recettes ». Les produits
financiers (en particulier les dividendes encaissés) sont à retenir comme recette d’une activité non
imposable (hors champs).
L’assiette de cette taxe est la même que celle servant au calcul de la CSG, c’est-à-dire applicable aux
revenus d’activité (salaires, primes, avantages, …). Sont également inclues les rémunérations des
dirigeants de sociétés. (Gérants minoritaires de SARL, Présidents de CA, DG des SA, présidents et
dirigeants de SAS).
Les entreprises dont l’activité est soumise à 100% à TVA sont exonérées de taxe sur les salaires.
Inversement, les entreprises qui ne sont pas concernées par la TVA sont soumise intégralement à la
taxe sur les salaires.
De manière intermédiaire, les entreprises soumises à TVA pour moins de 90% de leur chiffre d’affaires
sont redevables de la taxe sur les salaires sur une fraction des rémunérations versées sur l’année.
- Au numérateur le chiffre d’affaires réalisé en N-1 non passible de la TVA (i.e. recettes et
autres produits hors champs et/ou exonérés, en ce compris les produits financiers -
dividendes)
- Au dénominateur le chiffre d’affaires total réalisé en N-1 (soumis à TVA, hors champs,
exonéré).
La taxe se calcule sur le montant total des rémunérations brutes individuelles. Elle comporte
Cas pratique :
Une holding emploi trois salariés. Les rémunérations de chacun s’élèvent respectivement à 5000€,
15.000€ et 30.000€.
Par ailleurs, elle a réalisé un CA taxable (management fees) de 100 000 € et a encaissé des dividendes
pour 40 000 €.
III.4.3 Cas des entreprises ayant constitué des secteurs d’activités distincts
En principe, le pourcentage des salaires imposables est identique pour tous les établissements d’une
même entreprise. Mais lorsque des secteurs distincts ont été définis, l’application de la taxe sur les
salaires se pratique au regard de chaque secteur. En pratique la taxe sur les salaires se calcule comme
suit
A noter que la notion de secteur d’activité est incompatible avec les pouvoirs transversaux des
dirigeants. En effet, les dirigeants ayant de fait les pouvoirs les plus étendus dans la gestion et la
direction de la société, leur rémunération ne peut faire l’objet d’une affectation exclusive à tel ou tel
secteur d’activité. Ainsi, leur rémunération entre dans le calcul de la base imposable à la taxe sur les
salaires à proportion du rapport général d’assujettissement de l’entreprise.
La preuve contraire est néanmoins possible mais elle doit être justifiée par des éléments produits par
l’entreprise montrant que le dirigeant concerné a des attributions limitées. En pratique, cette preuve
est excessivement difficile à apporter.
Cas pratique 2
Recalculer la taxe sur les salaires (le rapport d’assujettissement de l’entreprise étant toujours
le même)
Toute personne physique ou morale soumise à TVA doit souscrire une déclaration d’existence dans les
15 jours du commencement de ses opérations.
Par suite de cette déclaration, un numéro individuel d’identification à la TVA est attribué à l’assujetti.
La structure des numéros d’identification est propre à chaque pays membre de l’union Européenne.
Ce numéro doit apparaitre sur les factures émises, et communiqué aux fournisseurs, pour justifier
auprès de lui de sa qualité d’assujetti (important dans les cas d’autoliquidation).
Les assujettis doivent tenir une comptabilité leur permettant de justifier des opérations qu’ils réalisent,
qu’elles soient imposables ou non.
Les assujettis doivent donc comptabiliser les opérations imposables distinguées par nature.
Ex. Livraisons de produits achetés ou fabriqués par l’entreprise, ventes à consommer sur place,
prestations de services, fournitures de logements, …
Par ailleurs, les entreprises qui commercialisent des produits soumis à la TVA à des taux différents (ou
exonérés) doivent répartir leurs recettes par catégorie d’opération et par taux d’imposition.
La règlementation de la TVA implique l’obligation générale de délivrance d’une facture. Sauf cas
spécifiques, doivent donner lieu à facturation toutes les opérations réalisées au profit d’un autre
assujetti ou d’une personne morale non assujettie.
En principe les factures doivent être émises dès la réalisation de la livraison de bien ou la prestation
de service. En pratique il y a souvent des différés (temps de mises en œuvre, facture récapitulatives
périodiques, …)
Par ailleurs, un tiers qui mentionne à tort de la TVA sur sa facture est redevable de cette TVA. Et son
client ne peut pas la récupérer. Et cela est la même chose en cas de factures sur opérations fictives.
Cela montre une fois de plus que le caractère très formel de la TVA.
Pour les opérations réalisées entre assujettis, l’émission de factures électroniques va devenir
obligatoire à partir de 2024. Obligation progressive en fonction de la taille des entreprises.
A terme, les informations figurant sur ces factures devront être transmises à l’administration afin de
moderniser la collecte de la TVA et les modalités de contrôle.
Ce processus est déjà en application pour les commandes publiques. [ex.Chorus]
Préambule : Les assujettis (émetteurs et récepteur des factures) doivent assurer l’authenticité de
l’origine, l’intégrité du contenu et la lisibilité des factures quel que soit leur format
(papier/électronique), à compter de leur émission jusqu’à la fin de leur conservation.
Une facture électronique est une facture transmise, reçue et archivée sous forme électronique.
L’intégralité du processus de facturation doit être électronique.
Cas 1 : Une facture créée sous forme électronique imprimée et transmise en mode papier ne constitue
pas une facture électronique.
Cas 2 : De même une facture papier numérisée n’est pas une facture électronique.
Afin d’assurer l’authenticité de l’origine, l’intégrité du contenu et la lisibilité des factures, les assujettis
disposent de deux « processus ». Ces derniers sont « au choix » des tiers concernés, la méthode de
l’émetteur ne s’impose en principe pas au récepteur.
On parle ici d’un recours à la signature électronique « avancée », fondée sur un certificat qualifié, et
créée par un dispositif sécurisé de création de signature. Il s’agit d’une donnée sous forme électronique
« attachée » à la facture.
Elle permet d’identifier la personne qui l’appose, et de manifester son accord. Deux protocoles sont
admis.
On parle ici d’un échange de données informatisé (EDI « Fiscal »), c’est-à-dire un échange de facture
par voie électronique sous forme de fichier structuré selon une norme convenue et pouvant être traité
automatiquement. Le système de télétransmission utilisé doit respecter les conditions exigées par les
textes (CGI) et être conforme aux normes prévues :
- Les mentions obligatoires des factures doivent être présentes sur le fichier transmis
- Liste récapitulative : Les parties doivent disposer d’une liste récapitulative séquentielle de
tous les messages émis et reçus, ainsi que leurs anomalies éventuelles. La liste doit
comporter a minima le numéro et date de facture, la date et heure de constitution du
message, les montants HT et TTC des transactions (avec code devise le cas échéant, les
éléments d’identification de l’émetteur et du récepteur (Siret, Siren, …), la version du
logiciel utilisé et les anomalies intervenues lors de chaque transmission.
La piste d’audit doit permettre de reconstituer le processus de facturation depuis l’origine (réception
d’une commande) jusqu’à la fin (modalité de conservation des données -archivage-).
On parle ici de la facturation émise mais également reçue.
- D’établir un lien entre la facture et la réalité de l’opération facturée. Ils doivent être mis
en place dés lors qu’un processus de facturation existe et actualiser en cas de changement
de ce dernier,
- D’établir la réalité de l’opération et de vérifier l’exactitude des mentions figurant sur la
facture et leur bonne forme
- De prévenir certains risques (protection des données, solutions en cas de panne ou perte
de données, transmission de mauvaises informations – ex. doublons de factures-)
La piste d’audit est dite « fiable » lorsque l’administration peut établir le lien entre les pièces
justificatives et les opérations réalisées.
La piste d’audit doit être contrôlée régulièrement par les assujettis concernés. Ces contrôles doivent
être documentés.
Dans chacun des trois cas vus ci avant, l’administration a une mission de contrôle.
Lorsque l’entreprise voit son système de signature électronique, son Edi ou sa piste d’audit fiable (si
tant est qu’il y en ait une) rejetés, elle s’expose à diverses sanctions entrainant également ses propres
clients
- Les factures émises ne constituent plus des factures dites « d’origine ». Cela peut conduire
ultimement à un rejet de comptabilité.
- La TVA facturée reste due par l’entreprise
- La TVA déduite est remise en cause
- La déductibilité de la TVA par ses clients peut être remise en cause
A ce jour des atténuations existent si le client peut prouver qu’il dispose, de son côté, d’une piste
d’audit fiable