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Impôt société

I. Présentation .......................................................................................................................2
II. Champs d’application de l’IS ...............................................................................................3
II.1 Sociétés de capitaux ..............................................................................................................3
II.2 Sociétés de personnes ...........................................................................................................3
II.3 Collectivités autres que les sociétés .......................................................................................3
II.4 Exonérations et régimes particuliers ......................................................................................4
III. Territorialité de l’IS .............................................................................................................5
III.1 Entreprises exploitées en France ..........................................................................................5
III.2 Entreprises exploitées en France et à l’étranger....................................................................5
IV. Bénéfice imposable et IS .....................................................................................................6
IV.1 Application des règles des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) .................................6
IV.2 Plus et moins-values professionnelles (régime de plus-values nettes à long terme) ..............6
IV.3 Taux de l’IS applicable ..........................................................................................................8
IV.4 Contribution sociale .............................................................................................................8
V. Report de déficits................................................................................................................9
V.1 Report en avant ....................................................................................................................9
V.2 Report en arrière ou « Carry back » .......................................................................................9
VI. Techniques de détermination du bénéfice imposable ...................................................... 10
VI.1 Cas courants et significatifs de choix ou retraitements fiscaux ............................................ 10
VI.2 Cas pratiques ..................................................................................................................... 16

Bruno D’oliveira - Master 2 Finance


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I. Présentation

L’impôt sur les sociétés (IS) est un impôt direct proportionnel sur le bénéfice des entreprises.

Dès lors qu’une entreprise réalise des bénéfices en France, ces derniers y sont soumis, que l’entreprise
soit elle-même française ou étrangère (Principe de la territorialité)

A l’IS, le bénéfice imposable est déterminé selon les règles applicables aux bénéfices industriels et
commerciaux (BIC).

Les « BIC » sont un des revenus dits « catégoriels » imposables à l’impôts sur le revenu. Il y en a
plusieurs :

▪ Les traitements, salaires


▪ Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
▪ Les bénéfices agricoles (BA)
▪ Les bénéfices non commerciaux (BNC)
▪ Les revenus mobiliers
▪ Les revenus fonciers
▪ Les plus-values
▪ Les rémunérations des dirigeants de certaines sociétés

Chaque catégorie implique des règles spécifiques de détermination des revenus imposables
correspondants, applicables in fine à l’impôt sur le revenu.

Pour déterminer les revenus imposables à l’IS (qui échappent donc à l’impôt sur le revenu), ce sont les
règles en matière de BIC qui sont utilisées, moyennant néanmoins dans quelques cas certaines
adaptations propres à l’IS.

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II. Champs d’application de l’IS

Sont en principe passibles de plein droit à l’IS les sociétés dites « de capitaux », ou encore les
collectivités (privées ou publiques) qui se livrent à une exploitation lucrative.
Certaines sociétés dites « de personnes » peuvent être soumises dans des cas très restreints.

II.1 Sociétés de capitaux

Principales sociétés de capitaux soumises :


- Sociétés anonymes et Sociétés par actions simplifiées
- Société en commandite par actions
- Sociétés à responsabilité limitée
- Sociétés coopératives

Ces deux dernières ne sont pas à proprement parler des sociétés de capitaux sur un plan strictement
juridique (plutôt qualifiées d’« hybride »).

Il existe 3 exceptions
- Société ayant la faculté d’opter pour le régime fiscal des sociétés de personnes
o SARL de famille
o SA, SARL et SAS non cotées créées depuis moins de 5 ans.
- EURL dont l’associé unique est une personne physique
- Sociétés immobilières de copropriété.

II.2 Sociétés de personnes

Les sociétés « de personnes » ne sont pas soumises à l’IS (Sociétés en noms collectifs, Sociétés en
commandite simple, sociétés civiles). Les bénéfices qu’elles réalisent sont imposables directement
entre les mains des leurs associés. On parle de transparence fiscale.

Elles peuvent néanmoins dans certains cas être soumises à l’IS :


- sur option volontairement exercée,
- de plein droit si la société se livre à une exploitation ou à des opérations présentant un
caractère industriel ou commercial au sens fiscal.

Question : Quel intérêt peut revêtir l’option à l’IS d’une société « de personne » ?

II.3 Collectivités autres que les sociétés

Enfin, certaines collectivités privées (associations loi 1901, fondations, syndicats professionnels…)
peuvent être soumises selon deux régimes différents

- Les règles et taux de droits communs s’appliquent aux collectivités qui se livrent à une
exploitation ou à des opérations à caractère lucratif
- Les collectivités qui ne se livrent à aucune activité lucrative mais qui perçoivent des revenus
de leur patrimoine (revenus fonciers, agricoles…) sont imposées selon des modalités allégées.

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II.4 Exonérations et régimes particuliers

Par effet de dispositions spécifiques, certaines sociétés, pourtant passible de l’IS, peuvent en être
exonérées (en totalité ou en partie), ou encore soumises selon des modalités spécifiques d’imposition.
De nombreux régimes particuliers existent. Ex :
- Zones franches urbaines,
- Zones de développement prioritaire,
- Sociétés exerçant dans les DOM,
- …

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III. Territorialité de l’IS

L’IS ne frappe que les bénéfices réalisés par des sociétés françaises, les revenus de source française
réalisés par les entreprises étrangères, ainsi que ceux dont l’imposition est attribuée à la France par
une convention internationale relative aux doubles impositions.

III.1 Entreprises exploitées en France

Cette notion implique l’imposition à l’IS des bénéfices des sociétés qui génèrent des profits en France
quelque-soit leur nationalité. Ainsi une société Allemande peut être soumise à IS, et une entreprise
française y échapper, au moins pour partie.

Quelques atténuations existent néanmoins, afin notamment de lutter contre l’évasion fiscale. On peut
citer par exemple certains paiements faits à des résidents de « paradis fiscaux ».

III.2 Entreprises exploitées en France et à l’étranger

Dans ce cas de figure, une ventilation doit être effectuée afin de ne taxer en France que la part des
bénéfices correspondant à l’exploitation en France. Cela peut poser de nombreuses difficultés si la
tenue de la comptabilité n’est pas dissociée.

Les sociétés françaises exerçant partiellement leur activité à l’étranger sont tenues de produire deux
séries de documents :
- Eléments comptables regroupant l’ensemble de son activité et quelque-soit la localisation
- Eléments afférents aux seules opérations imposables en France.

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IV. Bénéfice imposable et IS

IV.1 Application des règles des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC)

Les bénéfices passibles de l’IS sont déterminés selon les règles des Bénéfices Industriels et
Commerciaux applicables à l’impôt sur le revenu (Principe des revenus catégoriels), quelque-soit la
nature de l’activité de la société concernée.
Les textes prévoient néanmoins des applications spécifiques à l’IS.
En pratique, on parle de BIC-IS pour les sociétés passibles de l’IS et BIC-IR pour les sociétés
« transparentes fiscalement » mais qui déterminent leur résultat pour imposition directement entre
les mains de leurs associés.
Techniquement, la détermination du bénéfice imposable revient à retraiter le résultat comptable de
l’entreprise en fonction des règles des BIC. A ce bénéfice imposable est pratiqué le taux d’impôt société
en vigueur.

IV.2 Plus et moins-values professionnelles (régime de plus-values nettes à long terme)

Le régime des plus-values professionnelles est également un revenu catégoriel soumis à IS, mais dont
celles qualifiées de « long terme » peuvent bénéficier d’un régime de faveur. Il est donc nécessaire
d’isoler ce « bénéfice imposable spécifique ».

Une plus-value est la différence entre le prix de vente d’un actif immobilisé et sa valeur nette
comptable (i.e. prix d’acquisition - amortissement pratiqués fiscalement admis)

IV.2.1 Définition et qualification des plus-values et moins-values

Les plus et moins-values professionnelles sont les profits et pertes de caractère exceptionnel 1 réalisés
par les entreprises à l’occasion de cessions d’éléments d’actifs immobilisés (immeubles, mobiliers,
titres, …).

Une plus-value ou moins-value peut être constatée non seulement en cas de vente d’une
immobilisation mais aussi dans tout autre cas de sortie de l’actif du patrimoine de l’entité qui la détient
(rebut, donation, …).

En fonction de la durée de détention des actifs cédés, les plus ou moins-values sont qualifiées de
« court » ou « long » terme. Le seuil de détention est fixé à deux ans. Aussi, toute cession d’actif
détenu depuis moins de deux ans est qualifié de « court terme ». Au-delà de deux ans on parle de
« long terme ».

1A ce jour les impacts de sorties d’immobilisations sont comptabilisés en résultat exceptionnel. Une reforme de présentation
des états financiers est en cours et devrait aboutir à une redéfinition très stricte et limitative du résultat exceptionnel. Il est
prévu que lesdits impacts de sorties d’actifs soient comptabilisés en résultat d’exploitation. Une divergence de
« vocabulaire » devrait donc apparaitre entre la comptabilité et la fiscalité.

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IV.2.2 Notion de plus ou moins-value nette

Une compensation générale est opérée entre les plus et moins-values de même terme. Ainsi est
obtenue, le cas échéant, une plus ou moins-value nette à court terme et/ou une plus ou moins-value
nette à long terme.

IV.2.3 Régimes fiscaux des plus ou moins-values nettes (Règle des BIC et exception des BIC-IS)

En matière de BIC :
- Les plus ou moins-values nettes à court terme sont imposables au taux d’IS de droit commun.
Techniquement, ils sont « laissés » dans le bénéfice imposable de droit commun.
- Les plus-values nettes à long terme bénéficient de régimes de faveur (IS à taux réduit, parfois
nul).

En matière de BIC-IS, ce régime de faveur n’est applicable que dans les cas de cessions de certains
types de titres détenus depuis plus de deux ans, particulièrement les titres dits « de participation ».

Les titres de participation sont les titres inscrits à l’actif d’une entreprise lui permettant d’exercer une
influence notable sur une autre entreprise. Ils ont vocation à être conservés durablement. L’influence
notable est présumée lorsque qu’ils représentent une fraction supérieure à 10% du capital de
l’entreprise contrôlée. Comptablement, ils sont inscrits en compte 261.

Les plus-values nettes à long terme de cession de titres de participation sont exonérées d’IS, sous
réserve de la taxation d’une quote-part de frais généraux fixée forfaitairement à 12%.

Techniquement le montant de la plus-value nette est retranché du bénéfice imposable de droit


commun, et la quote-part de frais généraux lui est quant à lui rajouté.
Dans le cas d’une moins-value cela revient à majorer le bénéfice imposable du montant de la moins-
value nette (dans ce cas il n’y a pas de traitement de quote-part de frais et charges).

Cas pratique

Une entreprise soumise à l’IS a réalisé les cessions d’actifs suivantes.

1. Qualifier et déterminer le montant des plus ou moins-values nettes


2. L’entreprise a réalisé un bénéfice imposable de 150 000 Eur (avant traitement des plus-
values nettes à LT éventuelles). Déterminer le résultat imposable de droit commun.

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IV.3 Taux de l’IS applicable

IV.3.1 Taux normal

Le taux normal de l’IS est fixé à 25% à compter de 2022. Il a été longtemps fixé à 33 1/3% mais a été
progressivement diminué depuis 2017. L’objectif était de ramener le taux d’imposition français à la
moyenne européenne.

IV.3.2 Taux réduit en faveur des PME

Les PME bénéficient de plein droit d’un taux réduit de 15% dans la limite de 38 120 € de bénéfice
imposable. Au-delà de ce seuil, le taux normal s’applique.

La mesure s’adresse aux PME qui réalisent un chiffre d’affaires annuel de moins de 7 630 000 € HT.
S’il s’agit de sociétés, le capital doit être entièrement libéré et détenu pour 75% au moins par des
personnes physiques (ou par des personnes morales qui répondent aux mêmes caractéristiques, i.e.
CA < 7 630 000 € HT & Capital entièrement libéré et détenu pour 75% au moins par des personnes
physiques).

IV.3.3 Taux applicables aux plus-values nettes à long terme


Les plus ou moins-values nettes à long terme sur cession de titres de participations sont exonérées
d’IS. En cas de plus-value, reste taxable une quote-part de frais et charges valorisée forfaitairement à
12%.
Les autres plus ou moins-values nettes à LT sur certains titres sont imposables à des taux réduits.

IV.4 Contribution sociale


Les entreprises qui acquittent un IS supérieur à 763 000€ sont soumises à une contribution sociale,
juridiquement distincte de l’IS, mais assise dessus.
Elle s’élève à 3,3% de l’IS acquitté excédant le seuil de 763 000 €.

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V. Report de déficits

Il s’agit d’une spécificité du régime BIC IS. Lorsque qu’une entité soumise à l’IS constate un déficit fiscal,
deux choix s’offrent à elle.

V.1 Report en avant

Il s’agit du régime de droit commun.

Le report en avant du déficit est illimité dans le temps. Il est toutefois plafonné à 1 000 000 € + 50% de
la fraction du bénéfice excédant ce seuil. Cela revient, pour l’entreprise dans cette situation, à acquitter
de l’IS sur 50% du bénéfice fiscal de l’exercice et à reporter en avant le reliquat des déficits antérieurs
non imputés.

Cas pratique

Une entreprise soumise à l’IS réalise les bénéfices fiscaux suivants (avant imputation d’éventuels
déficits).

Il n’y a pas de « stock » déficit reportable en N-1.

 Calculer les bénéfices imposables « après imputation des déficits reportables » pour les
années N+1 à N+4

V.2 Report en arrière ou « Carry back »

Le système du carry back permet d’imputer le déficit constaté à la clôture d’un exercice sur le bénéfice
de l’exercice précédent, générant ainsi une créance sur le trésor du montant de l’excédent d’impôt
antérieurement versé.
L’option pour ce régime vaut réclamation contentieuse.

L’option ne peut être exercée que pour le déficit de l’exercice, lequel n’est reportable que sur le
bénéfice de l’exercice précédent, et ce pour un montant plafonné à 1 000 000 €.

Le bénéfice fiscal de l’exercice servant à l’imputation est celui soumis au taux normal ou réduit selon
dispositif de faveur des PME, à l’exclusion de la fraction ayant fait l’objet d’une distribution et/ou ayant
donné lieu au paiement de l’IS au moyen de crédit d’impôts.

La créance fiscale obtenue peut servir au paiement de l’IS dû au titre des exercices clos des cinq années
suivantes. Au terme, si cette créance n’est pas totalement imputée, elle est remboursable par le trésor.
Le déficit qui n’a pas pu être reporté en arrière demeure reportable en avant selon le régime de droit
commun.

Question : Quel peut être l’intérêt de cette solution pour une entreprise ?

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VI. Techniques de détermination du bénéfice imposable

Le résultat fiscal d’une entreprise est déterminé à partir de son résultat comptable, ajusté le cas
échéant de retraitements fiscaux. Ces retraitements peuvent avoir plusieurs origines, dont
- Des divergences d’interprétation entre la comptabilité et la fiscalité
- Des dispositifs fiscaux spécifiques

« Toutes les charges sont déductibles sauf celles qui ne le sont pas »

On parle de réintégration ou de déduction fiscale.

Schématiquement le résultat fiscal est calculé selon un tableau comme celui-ci

Av an t I S Ap r ès I S
Résultat comptable
REINTEGRATIONS 0 0

Impôt société N

DEDUCTIONS 0 0

RESU LTA T F ISCA L 0 0


Im puta ti on déf i ci ts a ntéri eurs
RESU LTA T IMPOSA BLE 0 0

VI.1 Cas courants et significatifs de choix ou retraitements fiscaux

Sont exposés ci-dessous un certain nombre de cas courants et/ou importants à connaitre cas de
retraitements rencontrés. Cette liste est très loin d’être exhaustive.

VI.1.1 Charges somptuaires

Un certain nombre de dépenses dites « somptuaires » ne peuvent donner lieu à déduction fiscale.
- Charges ayant trait à l’exercice de la chasse ou de l’exercice non professionnel de la pêche
- Charges en vue d’obtenir la disposition de résidences de plaisance ou d’agrément, et leur
entretien,

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- Charges en vue d’obtenir la disposition de yachts ou de bateau de plaisance, et leur entretien,
- L’amortissement des voitures dites particulières.

Quelques exceptions peuvent exister (ex. achat, location et entretien de demeures historiques)

Les charges d’amortissement ou de location des voitures dites « particulières » (ou de « tourisme »)
voient donc leur déductibilité limitée à certains plafonds.
En pratique, un amortissement est recalculé sur la base du plafond de valeur des véhicules concernés
et le différentiel avec l’amortissement comptable (i.e. pratiqué sur la valeur d’acquisition du bien) est
réintégrée fiscalement.

Les plafonds correspondants dépendent de la date d’entrée du véhicule dans le parc de l’entreprise
mais également de leur taux d’émission de dioxyde de carbone. Ils sont résumés dans le tableau ci-
dessous.

Attention, cette limitation ne s’applique pas aux entreprises lorsque ces voitures sont essentielles à
leur activité (ambulances, auto-écoles, …)

A noter que la détention ou location de véhicules dits « de tourisme » par une entreprise impliquent
également le paiement d’une taxe spécifique (TVS). Cette charge est exclue du droit à déduction de
l’IS, elle est donc elle aussi réintégrée.
Cette taxe est également progressive en fonction du taux d’émission de CO² des véhicules
correspondants.

Cas pratique
Un véhicule est acquis 35 000 Eur le 15/02/2020. Il émet 140 g de CO² au km et est amorti sur 5 ans.
Calculer le montant à réintégrer au titre de 2020.

VI.1.2 Participation des salariés

La charge de participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise est déductible du bénéfice fiscal
de l’exercice suivant celui ayant servi de base de calcul.
Le calcul étant en effet assis, entre autres, sur le résultat fiscal de l’exercice, sa déduction fiscale
immédiate est impossible.

En revanche, le paiement de la participation donne lieu également au paiement d’un forfait social de
20% (charges sociales forfaitaires). Ce dernier est quant à lui déductible dès sa constatation.
Cela implique un calcul itératif de la participation puisque

- Un premier calcul est réalisé pour valoriser le forfait social (RSP)


- Un second est effectué en incluant l’impact du forfait social dans le résultat fiscal (RSP’)

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VI.1.3 Intérêts servis aux associés

Sous réserve de libération du capital social, la déduction des intérêts versés aux associés à raisons des
sommes qu’ils laissent à la disposition d’une société, quelque-soit sa forme, est admise dans la limite
d’un taux d’intérêt maximal. Ce dernier est publié chaque trimestre.

Le taux maximum des intérêts déductible est égal à la moyenne annuelle des taux effectifs moyens
pratiqués par les établissements de crédit pour des prêts à taux variable aux entreprises, d’une durée
initiale supérieure à deux ans.

Dernier taux connus :

Néanmoins, la déductibilité des intérêts servis par une société passible de l’IS à des entreprises liées
(au sens art 39, 12 du CGI) est limité à ce taux ou au taux de marché s’il est supérieur. Ce dernier doit
être expressément motivé et justifié.
Ce cas de figure apparait le plus souvent lors de prêt (obligations, …).

Cas pratique
Un associé d’une SAS avance 50 000 € en compte courant le 01/01/2021. Ces 50 000 € n’ont pas varié
sur l’exercice et sont rémunérés au 31/12/2021 à 3%.
Calculer le montant dit « excédentaire »

VI.1.4 Limitation de déductibilité des charges financières nettes

Est visé ici l’excédent de charges financières déductibles1 déduction faites des produits financiers
imposables.
1 En cas de réintégration fiscale d’intérêts servis aux associés (cf. paragraphe précédent) le montant correspondant n’est pas ici retenu

Ces éléments ont une portée très large (ex. on y inclut les gains et pertes de change)

Les entreprises non sous capitalisées peuvent déduire leurs charges financières nettes dans la limite
de 30% de leur Ebitda fiscal ou de 3 millions d’euros par exercice (montant le plus important des deux).

Ebitda fiscal =
Résultat fiscal soumis au taux d’IS de droit commun et réduit en faveur des PME (avant imputation des
déficits reportables et du plafonnement des charges financières)
+ charges financières déductibles
+ dotation au provisions déductibles
+ amortissements déductibles
- produits financiers imposables
- reprises de provisions imposables

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Cas pratique :
En N une entreprise réalise un résultat fiscal de 3 Meur, en ce inclus
Des charges financières nettes pour 5 Meur
Des amortissements nets pour 5,9MEur
 Calculer le montant des charges financières ne pouvant donner lieu à déduction et à reporter

Une société membre d’un groupe consolidé peut bénéficier d’une déduction complémentaire de 75%
des charges non admises en déduction. Cette faculté est subordonnée au fait que son ratio fonds
propres/actifs soit supérieur ou égale au même ratio du périmètre consolidé.

A noter enfin que les sociétés dites sous capitalisées voient des plafonds plus restrictifs s’appliquer.
Une société est considérée comme sous capitalisée lorsque ses dettes vis-à-vis d’entreprises liées (au
sens art 39, 12 du CGI) excède une fois et demie le montant de ses fonds propres (appréciés au choix
à l’ouverture ou à la clôture de l’exercice).

Entreprises liées (au sens art 39, 12 du CGI) : Des liens de dépendances sont réputées exister lorsqu’une entreprise
détient directement ou indirectement la majorité du capital social de l’autre, ou si elle dispose du pouvoir de
décision ou encore si les deux structures sont elles mêmes contrôlées par une même entreprise et dans les mêmes
conditions.

Deux assiettes de charges financières sont ici déterminées


- La première qui correspond aux intérêts relatifs à la dette non liée à la sous-capitalisation
- La seconde correspond aux intérêts relatifs à la dette liée à la sous-capitalisation
La première assiette se voit appliquer le 1er plafond (30% de l’ebitda fiscal proratisé, plafonné à 3
millions d’euros également proratisé). A la seconde s’applique un 2nd plafond plus restrictif (10% de
l’ebitda fiscal proratisé plafonné à 1 millions d’euros également proratisé). Les intérêts reportables au
titre de ce second plafond sont limités à 1/3 de leur valeur. Le différentiel ne peut donc jamais être
déduit.

Cas pratique 2
Suite de l’exemple démarré ci-dessus
L’entreprise dispose de fonds propres de 20M€, et de dettes de 100M€ (dont 58M€ provenant
d’entreprises liées)
Elle est donc sous capitalisée puisque 58 >1,5x20
 Calculer le montant des charges financières ne pouvant donner lieu à reporter et ceux
définitivement perdus

Lorsque l’entreprise appartient à un Groupe consolidé, si le ratio d’endettement de ce dernier est


supérieur à celui de l’entreprise sous capitalisée, cette limitation ne s’applique pas et la déduction
supplémentaire de 75 % peut s’appliquer le cas échéant.

Les charges limitées et reportables selon ces dispositifs le sont pendant 5 ans, et ne sont imputables
que dans la mesure où, lors des exercices postérieurs, les limites de déduction des charges financière
le permettent.

VI.1.5 Bénéfices des sociétés « transparentes fiscalement »


Les sociétés dites « transparentes fiscalement » voient leurs résultats imposés l’année de leur
constatation directement entre les mains de leurs associés selon le régime qui leur est propre (IR/IS)

Aussi, à l’IS, la quote-part de ce résultat doit être réintégré fiscalement.

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Lors des exercices postérieurs, ces résultats peuvent donner lieu à distribution. Le produit
correspondant est donc déduit fiscalement.

VI.1.6 Plus-values nettes à long terme (titre de participation) et provisions

Comme évoqué précédemment, les plus-values nettes à long terme suivent des régimes fiscaux de
faveur en matière d’IS. Aussi, ces valeurs sont neutralisées (déduction des plus-values et réintégration
des moins-values) et imposées à part le cas échéant.
Dans le cas d’une plus-value nette à long terme de cession de titres de participation, cette déduction
est opérée sous réserve de la réintégration d’une quote-part de frais et charge valorisée
forfaitairement à 12%.

Pour les sociétés à l’IS, ce régime de plus-value nette à long terme est très restrictif, et ne porte que
sur des actifs très précis (particulièrement les titres de participation).
Aussi, toute provision pour dépréciation relative à ces actifs doit être retraitées fiscalement (les
dotations aux provisions doivent être réintégrées et les reprises déduites).

VI.1.7 Impôt société

L’impôt société étant calculé à partir du résultat fiscal de la société, il est naturellement non déductible
fiscalement.

VI.1.8 Dividendes dans le cadre du régime mère/filles

Ce régime, optionnel, permet aux sociétés mères de bénéficier de l’exonération des dividendes reçues
de leurs filiales, sous réserve de la taxation d’une quotepart de frais et charges (5% dans le cas général,
ramené à 1% pour les sociétés membres d’un groupe d’intégration fiscale)
Vu plus en détail dans le cours « Fiscalité des Groupes »

VI.1.9 Provisions

Sur le plan fiscal, la déduction des provisions est subordonnée à cinq conditions :
1. La provision doit être destinée à faire face à une perte ou une charge déductible,
2. La perte ou la charge doit être nettement précisée (pas de provision « en masse »),
3. La perte ou la charge doit être probable (et non éventuelle, de type provision auto-assureur),
4. La probabilité de la perte doit provenir d’un évènement en cours et dont l’origine se situe au
cours de l’exercice de constatation de la provision,
5. La provision doit être effectivement constatée dans les comptes.

Toute charge de provision qui ne répond pas à ces critères est réintégrée fiscalement.

Ex. provision pour IS, provision pour départ en retraite.

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VI.1.10 Aides et avantages accordés à des tiers

Certaines fois, des sociétés accordent des aides à d’autres entités (abandons de créances notamment),
quelles soient liées ou non.

La charge qui en résulte est déductible fiscalement sous réserve des quelques conditions

- Ces aides doivent relever d’une gestion « normale » (but économique évident à l’opération)
- Elles doivent avoir une contrepartie équivalente pour l’entreprise qui y consent (sauf en cas
de plan de sauvegarde ou de redressement de l’entreprise aidée),
- Avoir la nature d’aide « commerciale »
- Ou avoir la nature d’aide financière mais dans le seul cas où l’entreprise aidée est en difficulté
financière (procédures règlementaires de conciliation, sauvegarde, redressement ou
liquidation judiciaire).

Dans les autres cas, la charge correspondante n’est pas déductible fiscalement, et le produit n’est pas
imposable chez le bénéficiaire de l’aide.

A contrario, si la charge est déductible, le produit est imposable chez le bénéficiaire de l’aide.

VI.1.11 Frais d’acquisition d’immobilisations

Pour les immobilisations corporelles ou incorporelles, ces frais peuvent être inclus dans la valeur des
biens immobilisés soit passés directement charge au cours de l’exercice de leur constatation. L’option
de comptabilisation vaut option fiscale. Attention toutefois au cas des actifs non amortissables.

En matière de titre de participation, les frais engagés par des sociétés soumises à l’IS pour acquérir
lesdits titres ne peuvent être déduits en intégralité la première année. Ils peuvent être néanmoins
amortis sur 5 ans (prorata temporis la première et dernière année) selon le régime des provisions
règlementés (amortissement dérogatoire).

L’option comptable emporte ici le traitement fiscal.

VI.1.12 Frais d’émission d’emprunts

Les frais ayant conduits à l’obtention d’un emprunt (commissions bancaires, publicité, …) peuvent être

- Soit déduits intégralement des résultats de l’exercice au cours duquel ils ont été exposés
- Soit être réparti sur la durée de l’emprunt sous-jacent (prorata temporis la première et
dernière année). Répartition soit proportionnelles selon modalités de remboursement soit par
fractions égales si lesdites conditions sont relativement stables.

L’option de comptabilisation vaut option fiscale. A savoir

- Dans le premier cas comptabilisation en charge


- Dans le second cas, utilisation de la technique des charges à étaler (technique utilisable dans
ce seul cas de figure)

Ici aussi, l’option comptable emporte ici le traitement fiscal.

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VI.2 Cas pratiques

Une entreprise nommée « A », soumise à l’IS, réalise en 2021 un résultat comptable de 50 000 Eur
(clôture 31/12/2021)
Déterminer son résultat fiscal et son IS compte tenu des éléments suivants :

 Le dirigeant de l’entreprise dispose d’un véhicule « particulier » détenu par l’entreprise, aux
caractéristiques suivantes
▪ Date d’acquisition : 15/10/2019
▪ Prix d’acquisition 23 000 Eur
▪ Amortissement sur 4 ans
▪ Emission CO²/km : 100g
▪ Paiement de la taxe sur les véhicules de société en 2021 pour 1 000 Eur

 La participation à verser aux salariés s’élèvent en 2022 à 38 000 Eur. Elle s’élevait en 2021 à
15 000 Eur

 Le dirigeant, actionnaire à hauteur de 80%, dispose d’un compte courant d’associé rémunéré.
Montant moyen mis à disposition en N : 250 000 €
Taux de rémunération accordé : 2,50%
Capital de la société entièrement libéré

 L’entreprise « A » détient 90% du capital d’une SCI qui n’a pas opté à l’IS.
Résultat de la SCI en 2021 : 200 000 €
Résultat de la SCI en 2020 affectés en 2021 aux associés : 10 000 €

 L’entreprise « A » a cédé en 2021 des titres de participation qu’elle détenait depuis plus de
deux ans.
Prix d’acquisition à l’origine : 10 000 €
Prix de cession : 15 000 €
L’entreprise avait anticipé une perte de valeur de ces titres en 2020 et avait provisionné 2 000€
par prudence. Provision reprise à l’occasion de cette cession.

 L’entreprise a souscrit le 1er mars 2021 un emprunt de 100 000€ remboursable en 7 ans. Elle a
acquitté 20 000€ de commissions (montage, …). Le dirigeant ne souhaite pas déduire cette
somme en une seule année mais prorata temporis sur la durée de l’emprunt. Les implications
correspondantes ne sont pas encore comptabilisées.

 L’entreprise « A » détient 100% du capital d’une autre société et avait un compte courant
ouvert dans ses livres pour 10 000 €. « A » a décidé d’abandonner cette somme (perte de
10 000 € déjà en comptabilité). Le but de cette opération est de renforcer les capitaux de la
filiale soumise à rude concurrence sur son marché. Cette filiale n’est pas en procédure de
protection (LJ/RJ…)

 L’entreprise dispose d’un déficit reportable de 20 000 Eur

Bruno D’oliveira - Master 2 Finance


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Format attendu de la réponse

Bruno D’oliveira - Master 2 Finance


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