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(L.E.A)
THESE DE DOCTORAT
Présentée par :
Professeur Titulaire
Décembre, 2018
Question de recherche : la fragilité des banques détériore-t-elle l’équilibre
macroéconomique des pays ?
2
Déclinaison des essais
Essai 1 :
Les indicateurs et les déterminants de la fragilité des banques en zone
franc africaine
Essai 2 :
L’analyse des effets de la fragilité des banques sur l’équilibre financier
en zone franc africaine
Essai 3 :
L’analyse des effets de la fragilité des banques sur l’équilibre réel en zone
franc africaine
3
Essai 1 :
Les indicateurs et les déterminants de la fragilité des banques en zone
franc africaine
4
Question de recherche de l’essai1 : Quels sont les indicateurs et les
déterminants de la fragilité des banques en zone franc africaine ?
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Plan
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a – La distance au
défaut……………………………………………………………..19
b – Le spread de la dette
subordonnée…………………………………………….22
a – La structure
bancaire……………………………………………………………..39
7
b – Le cadre réglementaire……………………………………………………………
41
b – Le comportement de
spéculation……………………………………………..45
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Introduction
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Un indicateur est un outil d’évaluation et d’aide à la décision. Il cherche à
traduire un phénomène ou un concept sous la forme d’un chiffre ou d’un
signal et de rendre l’information assimilable en vue d’établir des
comparaisons dans le temps ou l’espace (Boutaud, 2015).
Nous présentons tour à tour les indicateurs comptables des banques et les
autres indicateurs de la fragilité spécifique des banques.
1
La littérature relative aux crises bancaires s’attache de façon particulière à identifier et à décrire les
crises mais ne permet pas, pour des pays où la crise est rare voire inexistante, d’évaluer la fragilité de
leur système bancaire. En effet, si un pays n’a pas connu de crise, cela ne signifie pas que son
système bancaire est resté constamment sain et solide : les banques peuvent traverser des mauvaises
ou de bonnes périodes en enregistrant des degrés de pression faible ou élevée (Zouari,2005).
2
Mannasoo (2004) a calculé un indicateur composite de fragilité du secteur financier estonien à partir
de quatre sous indicateurs : la liquidité, le risque crédit, le capital et les indicateurs de fragilité
structurelle. Pour chaque sous-indicateur il retient des variables de mesure.
3
Le cadre CAMEL a été développé en vue d’être utilisé par les autorités de supervision pour noter les
banques supervisées. Elles doivent noter chaque banque pour chacun des 5 aspects du cadre, entre
1(meilleure note) et 5(pire des notes), et utiliser ces notes pour calculer une note synthétique dans le
même intervalle, de 1 à 5. Les banques dont la note est mauvaise (4 et 5) doivent être supervisées
beaucoup plus souvent que celles dont leur note est bonne (1 à 3). Les cinq éléments du cadre CAMEL
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autorités de supervision bancaire, et qui prend en considération des aspects
majeurs de la santé financière du bilan des banques (Thomson, 1991 ;
Hilbers et al, 2000 ; Bastan et al, 2018). Ainsi, nous présentons tour à tour,
le niveau des fonds propres, la qualité des actifs, la qualité de la gestion, les
profits, la liquidité.
L’adéquation des fonds propres est l’un des indicateurs les plus importants
de la santé financière du secteur bancaire car elle garantit la capacité de ce
secteur à absorber les pertes éventuelles générées par la manifestation de
certains risques ou de certains déséquilibres macroéconomiques importants
(Roman et al, 2013 ; Chiaramonte et Casu, 2016 ; Merilinen, 2016).
Une banque dont le niveau des fonds propres est faible est moins protégée
contre les pertes sur son portefeuille d’actifs qu’une banque dont le niveau
des fonds propres est plus élevé. En fait, les fonds propres constituent un
tampon qui absorbe les pertes dues à des chocs ou des mauvaises
allocations de ressources. Lorsque les pertes surviennent, une banque peut
devenir insolvable si son capital était nul ou faible bien avant les pertes. Car,
cette banque ne peut pas faire face à ses dettes qui deviennent plus élevées
que ses actifs (Wheelock et Wilson, 2000 ; Merilinen, 2016 ; 2010 ; Habba,
2016).
C’est l’une des raisons pour lesquelles les banques et toute autre entreprise
maintiennent le niveau des fonds propres supérieur à zéro, en vue de faire
face à toute perte éventuelle. Le niveau de fonds propres à maintenir doit
dépendre du niveau de risques auxquels une banque fait face. C’est
sont : suffisance des fonds propres (capital adequacy) ; qualité des actifs (asset quality) ; gestion
(management) ; rentabilité (earning) ; liquidité (liquidity). Ces éléments permettent d’´évaluer la
vulnérabilité d’une banque à des risques financiers ou chocs externes (Cadet, 2009).
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pourquoi, dans l’accord de Bale II, le niveau de fonds propres requis dépend
des actifs pondérés aux risques.
Dans la plupart des études utilisées pour mesurer l'adéquation (ou niveau)
des fonds propres, le ratio des fonds propres est composé du ratio du capital
total sur l'actif total. L'évaluation de l'adéquation des fonds propres est
effectuée également à l'aide d'autres ratios significatifs, tels que : le ratio
capitaux propres / total des actifs, le ratio capitaux propres / prêts nets ou
le ratio capitaux propres / dettes (Bastan et al, 2018).
Selon, (Cantor et Johnson 1992 ; Brewer et al, 1996), deux ratios sont
considérés comme étant plus pertinents pour mesurer le niveau de fonds
propres des banques notamment, Le rapport entre le montant des fonds
propres au total actif, d’une part, et le ratio de solvabilité, d’autre part.
Le ratio de solvabilité en fait est d'une mesure plus précise du niveau des
fonds propres à couvrir les risques pris par les banques. Les actifs pris en
considération dans le calcul du ratio sont pondérés en fonction de leur
risque. En effet, les actifs sont classés, dans une première étape, dans
plusieurs catégories selon le niveau de risque associé aux sous-jacentes,
suite des coefficients de pondération sont déterminées en fonction du risque
de chaque catégorie. La somme des actifs pondérés en fonction du faire la
base du calcul de la solvabilité (Habba, 2016).
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tour, entraîner une hausse des taux des montants des prêts improductifs
(Jensen et Meckling, 1976).
Au terme de l’analyse, nous pouvons retenir que niveau des fonds propres
détermine en dernier ressort dans quelle mesure les institutions financières
peuvent faire face aux chocs affectant leur bilan. Il est donc utile de suivre
les ratios de fonds propres qui reflètent la capacité des banques à absorber
les pertes éventuelles générées par la manifestation de certains risques ou de
certains déséquilibres macroéconomiques importants. Par conséquent, un
faible niveau de fonds propre est un indicateur de fragilité des banques du
fait qu’il renseigne sur l’incapacité des banques à couvrir leurs pertes en cas
de choc, pouvant conduire à leur insolvabilité.
La qualité des actifs est un élément important qui mesure la fragilité d’une
banque et est directement liée à l'adéquation des fonds propres car la
plupart du temps, les risques de solvabilité sont déterminés par la
dépréciation des actifs (FMI et Banque mondiale, 2005).
En effet, la plupart des actifs des banques sont des prêts ou des placements
qui visent à générer des profits pour la banque. Lorsque la qualité des actifs
d’une banque est faible, c’est-à-dire, lorsque les actifs génèrent des pertes, la
banque peut devenir insolvable. Les indicateurs de la qualité des actifs sont
généralement des ratios financiers relatifs au portefeuille de crédits, vu que
le crédit constitue la principale activité des banques (Wheelock et Wilson,
2000).
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peuvent avoir une influence très significative sur l'évaluation des firmes
bancaires (Wahlen, 1994).
Mais le problème classique qui est apparu dans ce cas est que les données
sur le portefeuille de crédits sont spécifiques à la banque et ont de chances
de ne pas être à la disposition des praticiens de l'évaluation au moins avec
un degré d'exactitude semblable à celui qui apprécie les dirigeants.
c – La gestion
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Une saine gestion est un élément capital de la santé des banques, mais il est
difficile de la mesurer. Il s’agit principalement d’un facteur qualitatif
applicable à chaque institution. Toutefois, le regroupement de plusieurs
indicateurs peut donner comme le font les mesures de l’efficience un
indicateur de la qualité de la gestion (Hilbers et al, 2000).
La gestion d’une banque peut être de bonne qualité ou de faible qualité. Elle
est de bonne qualité lorsqu’elle permet à la banque de maximiser ses profits
par une allocation optimale de ses ressources, tout en limitant sa
vulnérabilité aux risques. Une banque dont la gestion est de bonne qualité
est donc robuste à faire face aux risques. Il s’agit donc d’une banque dont la
gestion est efficiente.
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risque associé aux actifs, ainsi que l’impact de chacun de ces actifs sur le
risque global de son portefeuille.
Alors qu’il est facile d’identifier les indicateurs des autres facteurs de
défaillance bancaire spécifique aux banques, ce n’est pas le cas pour la
gestion. C’est ce qui, probablement, explique que peu d’études empiriques
sur la défaillance bancaire considèrent la gestion.
Nous soulignons, toutefois, que certaines études utilisent aussi des variables
financières comme indicateurs de la qualité de la gestion. C’est le cas de
Thomson (1991) qui mesure la qualité de la gestion par le ratio du crédit aux
administrateurs et employés de la banque sur le total des actifs. Les
résultats de Thomson (1991) indiquent que la probabilité de défaillance
bancaire est affectée par la gestion bancaire. Molina (2002) a aussi utilisé
une variable financière pour mesurer la qualité de la gestion bancaire. Son
indicateur de gestion est un indice défini comme suit : (Dépenses de salaires
+ Coût d’exploitation - Contributions FOGADE)/ Revenu financier 4. L’indice
de Molina (2002) explique significativement la défaillance bancaire, suivant
les résultats de son étude.
Wheelock et Wilson (2000) ont utilisé ces deux méthodes pour mesurer la
qualité de la gestion des banques. Ils ont estime l’efficience en coût en
utilisant un modèle d’analyse des frontières stochastiques. Ils ont aussi
mesuré l’efficience technique, à partir de la méthode DEA. Les résultats de
Wheelock et Wilson (2000) révèlent que l’inefficience augmente le risque de
défaillance et réduit la probabilité d’acquisition bancaire. D’autres études,
telle que celle de Barr et al. (1994), ont montré qu’une mauvaise gestion est
un facteur de défaillance bancaire. Barr et al. (1994) ont utilisé la méthode
DEA pour mesurer la qualité de la gestion, et ont trouvé que cette mesure
différencie significativement les banques qui ont survécu de celles qui ont
fait faillite.
d – La rentabilité
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FOGADE est le sigle des Fonds de Garantie des Dépôts et de la Protection Bancaire (traduit par
nous). Le nom de cette agence, en espagnol, est : Fondo de Garantia de Depositos y Proteccion
Bancaria.
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La rentabilité est la capacité de tirer profit de toutes les activités
commerciales d’une organisation, d’une entreprise ou d’une entreprise. Il
montre avec quelle efficacité la direction peut réaliser des bénéfices en
utilisant toutes les ressources disponibles dans marché (Harward et Upton,
1991).
Rivard et Thomas (1997) suggèrent que la rentabilité est mieux mesurée par
le ROA car le ROA n’est pas faussé par des multiplicateurs d’équité élevés et
le ROA représente une meilleure mesure de la capacité de l'entreprise à
générer des rendements sur son portefeuille d'actifs.
ROA donne une idée quant à l'efficacité de la gestion à utiliser ses actifs pour
générer des bénéfices. Calculé en divisant le chiffre d'affaires annuel d'une
entreprise le bénéfice par son actif total, le ROA est affiché en pourcentage.
Parfois, on parle de "retour sur actif". Des études antérieures sur
l'adéquation des fonds propres en tant que déterminant de la rentabilité des
banques ont révélé qu'un niveau élevé de fonds propres Le ratio d'adéquation
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devrait signifier une banque qui opère avec trop de prudence et ignore les
transactions potentiellement rentables.
e – la liquidité
Quel que soit le secteur dans lequel évolue une firme, elle doit maintenir un
niveau de liquidité suffisant pour pouvoir faire face à d’éventuelles dépenses
urgentes. Parce que les banques utilisent des dépôts de court terme pour
accorder du crédit à long terme, elles sont plus vulnérables au risque de
liquidité que les firmes non financières. Si, dans une banque, une trop forte
proportion des dépôts est transformée en prêts à long terme, cette banque
risque de ne pas pouvoir faire face aux retraits des déposants ; ce qui peut
occasionner une panique bancaire. En effet, le problème de liquidité d’une
banque peut affecter tout le système bancaire.
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les actifs de court terme et les passifs de court terme. Logan (2001) a trouvé
les mêmes résultats que Wheelock et Wilson (2000) ; la liquidit´e réduit la
probabilité de défaillance. Arena (2008) a testé le ratio des actifs liquides sur
le total des passifs, comme indicateur du niveau de liquidité. Les résultats
de son étude révèlent que la liquidité réduit la probabilité de défaillance
bancaire en Amérique Latine et en Asie de l’Est.
Du point de vue de la supervision, les prix des titres émis par les banques
sont intéressants car ils peuvent compléter ou même se substituer aux
données comptables traditionnelles dans l'évaluation de la fragilité des
banques (Gropp et al, 2004).
Pour que les indicateurs de marché fournissent des informations utiles aux
superviseurs, ils doivent fournir des signaux facilement interprétables et
donner un signal de fragilité des banques accrue si (Gropp et al 2002, 2004)
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2°) si la volatilité des actifs augmente
Les prix des titres sont disponibles à une fréquence élevée et même en temps
réel. En revanche, les données de bilan sont disponibles avec des décalages
et sont déclarées sur une base trimestrielle uniquement. Ainsi, des mesures
basées sur les risques du marché ont été jugés plus fiables que d’autres
mesures reposant sur des états financiers (Hillegeist, Keating, Cram et
Lundstedt, 2004).
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marché, a gagné en importance ces dernières années, en partie à cause de
sa mise en œuvre commerciale réussie par Moody's KMV (Jorge et al, 2006).
Cette mesure du risque de crédit est basée sur le modèle de Merton (1974),
qui modélise l’équité d’une entreprise comme une option d’achat sur la
valeur des atouts. Le prix d’exercice est égal à la valeur du passif puisque
l’entreprise est en défaut de paiement sa valeur d'actif tombe en dessous de
la valeur nominale de sa dette. Par conséquent, La mesure de distance par
défaut est donc associée à la probabilité que la valeur des du marché actifs
d’une banque est inférieure à la valeur de sa dette.
21
sensiblement de celle d’une société non financière. Le modèle économique
d'un l’endettement, car les banques jouent principalement un rôle
d’intermédiaire entre les déposants et les emprunteurs. Pour une notation
ou un niveau de risque de crédit donné, les banques sont plus endettées
qu’une société non financière (Jorge et al, 2006).
22
En effet, depuis le milieu des années 1980, un nombre croissant
d'observateurs ont proposé d'utiliser la dette subordonnée comme un moyen
d'améliorer la discipline de marché (Bianchi et al, 2004 ; Tovar-García,
2015). Les détenteurs de dette subordonnée étant incités à surveiller la
situation financière des banques, les écarts de dette subordonnés observés
peuvent fournir des signaux informatifs sur la fragilité des banques à cet
égard (Bianchi et al, 2004). C’est dans ce sens que Covitz, Hancock et Kwast,
(2004) démontrent que la sensibilité au risque des décisions des
gestionnaires de financement des banques affecte les écarts d’émission de
dette subordonnée observés.
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degré de risque de chaque banque. Par conséquent, les créanciers des dettes
subordonnées exigeant des rendements plus élevés (mécanisme fondé sur les
prix) peuvent directement discipliner les banques et indirectement ket
signale aux régulateurs la fragilité des banques (Krishnan et al, 2005).
Toute Une critique courante à la dette subordonnée est qu'elle ne peut pas
fonctionner efficacement si les détenteurs croient que les banques fragiles
seront renflouées. Par conséquent, le prix de cette dette ne reflétera pas une
prime de risque de défaut, et la prise de risque bancaire sera non découragé.
Toutefois, si tel est le cas, les banques ne doivent émettre aucune émission
(Caldwell, 2005).
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Ainsi, il apparaît les spreads de la dette subordonnée renseignent sur les
incitations à la prise de risque des banques. En effet, les écarts de taux des
dettes subordonnées contiennent des informations sur les risque pris par les
banques dans leurs choix de portefeuille. Par conséquent, les créanciers des
dettes subordonnées exigeant des rendements plus élevés (mécanisme fondé
sur les prix) peuvent directement discipliner les banques et indirectement
ket signale aux régulateurs la fragilité des banques.
C’est dans cette veine que Kibritçioglu (2002) propose un indice de fragilité
bancaire à fréquence mensuelle. Basé exclusivement sur des données
bilantiaires, Cet indice est reflété par la combinaison de trois agrégats : les
dépôts bancaires, les créances sur la clientèle domestique privée et les dettes
libellées en monnaies étrangères. Il stipule, par ailleurs, que les fluctuations
de ces trois indicateurs expriment les changements dans l’échelle de
vulnérabilité du secteur bancaire. L’élaboration d’indices composites
agrégés de vulnérabilité constitue un outil statistique complémentaire aux
modèles économétriques.
Illing et Liu (2006), quant à eux, ont construit dans une première étape un
sous-indice propre au secteur bancaire canadien en estimant le rendement
de l’indice boursier du secteur bancaire. Celui-ci a servi, dans une seconde
étape, à la construction de l’indice global de la vulnérabilité financière.
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bancaire marocain composé de plusieurs variables supposées refléter les
faiblesses de ce secteur.
2°) les indicateurs de marché sont issus des informations des marchés afin
de compléter les indicateurs du bilan dans l’évaluation la fragilité des
banques. Ainsi, la distance au défaut est une mesure du risque de défaut.
Tandis que les spreads dette subordonnée quant à eux mesure la prise de
risque des banques dans le choix de leur portefeuille d’actifs.
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comme fondamentales pour mesurer la fragilité des banques, une série
d’indices de fragilité des banques est construite afin d’évaluer avec
exactitude les périodes d’un secteur de fragilité bancaire.
Les banques par leur métier socialement utile, qui consiste à transformer
des ressources à court terme en crédits à moyen et long terme et donc à
transformer des échéances, sont exposées au risque d’illiquidité (Idrissi et
Madiès, 2012).
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vendant des actifs. Tous les deux solutions au problème de liquidité sur le
dépôt côté sont problématiques. Le marché interbancaire peut pas
disponible si, comme dans la crise de 2007, les marchés financiers cessent
de fonctionner correctement. Et la vente active pour faire face aux demandes
de liquidités à court terme risque de baisser le prix en dessous de la valeur
intrinsèque des actifs (Clichici, 2014).
Les prêts non performants, lorsqu’ils sont fortement représentés au sein des
bilans des banques, génèrent des pertes, qui fragilisent des banques et
peuvent finalement à l’insolvabilité des banques (Gonzalez-Hermosillo et al,
1997).
Pour ce qui est des fonds propres, l’importance des créances douteuses dans
le portefeuille des actifs bancaire érodent ces derniers. En effet, les créances
douteuses augmentent généralement les actifs pondérés par les risques (par
exemple par un ajustement des pondérations de risque calculées sur la base
des notations internes (internal ratings-based), et donc les fonds propres
réglementaires minimums qui doivent être détenus (Gonzalez-hermosillo,
1999).
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Conjointement, c’est deux processus peuvent faire en sorte que
l’accroissement des créances improductives dans le bilan conduit à la
fragilisation des banques (c’est-à-dire à une forte exposition des banques au
risque de défaut7 et/ou générer des pertes conduisant à l’érosion de fonds
propres et à la baisse du profit bancaire).
7
Le risques de défaut est le risque que les débiteurs ne veuillent ou ne puissent pas (par exemple en
raison de l’évolution de la conjoncture) rembourser leur dette (Gonzalez-Hermosillo, 19999).
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a – la gouvernance interne des banques.
En premier lieu il faut noter que jusqu’à 2011, il n’y avait pas de définition
spéciale de la gouvernance des banques. Les banques sont un élément
essentiel et d’une grande importance pour l’économie ce qui a conduit
certains chercheurs à prêter attention à leur gouvernance.
8
Notamment, les Nations Unies, la BM et le FMI.
9
La gouvernance bancaire a ainsi une double dimension notamment (Stuart et Gillan, 2006 ; Lobez ;
2010) : une dimension externe qui concerne la réglementation prudentielle, qui est l’ensemble des
règles visant à mesurer et à maîtriser les risques générés par l’activité bancaire, d’une part, et la
dimension interne, Comme pour toute société, le caractère prédominant de la gouvernance interne
d’une banque est le mode d’administration choisi et son efficacité, d’autre part.
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La structure de gouvernance est donc un facteur important des activités non
performantes des banques. En effet, les banques ayant un conseil
d’administration moins restrictif ont tangence à prendre des risques
excessifs dans l’optique d’accroître leur profit, ce qui les exposent à une
accumulation des créances douteuses fragilisant de ce fait les bilans
bancaire (Pathan, 2009).
Par ailleurs, Les banques sont généralement plus exposées aux asymétries
d’informations entre les membres internes « les dirigeants » et externes « les
actionnaires et les déposants » en comparaison avec des sociétés non
financières, parce que les gestionnaires sont plus en mesure de cacher des
informations. Ceci rend difficile pour les actionnaires et les créanciers de
surveiller les dirigeants des banques en cas d’une mauvaise allocation des
ressources qui augmente leur exposition aux risques (Rose, 2003).
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institution financière peut non seulement réduire les conflits d'agence, mais
aussi surveiller les opérations dans le but d’obtenir une meilleure
performance. Les administrateurs indépendants offrent également une
expertise et leur l'expérience sur la limitation des prises de risques excessifs
(Brick et Chidambaram, 2008).
En somme, nous pouvons retenir que les banques ayant une mauvaise
gouvernance ont tendance à changer leurs allocations de portefeuille en
optant pour les activités dont la probabilité de réalisation est faible mais
avec des rendements. Et cela du fait du conflit d’agence qui existe entre les
dirigeants et les actionnaires et les déposants. L’orientation de l’allocation
des ressources bancaires vers des activités risquées peut conduire à
l’augmentation des prêts non productifs qui fragilisent des bilans bancaires
Une gestion de bonne qualité est définie comme étant celle permettant à la
banque de maximiser le profit par une allocation optimale des ressources,
tout en limitant l’exposition de la banque aux risques (Cadet, 2009).
Tenant compte de cette définition, une banque dont la gestion est de bonne
qualité, intègre dans sa fonction de maximisation du profit, des niveaux
suffisants de fonds propres et de liquidité. Par contre, une mauvaise gestion
interne du risque bancaire entraîne une inefficacité des coûts, réduit la
rentabilité et augmente les problèmes de crédit, ce qui peut éventuellement
provoquer une faillite bancaire (Koju et al, 2018). En effet, une banque dont
la qualité de la gestion est faible intègre des niveaux respectifs de fonds
32
propres et de liquidité insuffisants dans sa fonction de maximisation du
profit (Jeitschko et Jeung 2005 ; Altunbas et al. 2007).
Les banques Inefficaces ont tendance à faire des emprunts avec des normes
de crédit faibles pour couvrir les inefficiences des coûts (Altunbas et al. 2007
; Williams 2004), alors que les banques performantes ont tendance à détenir
des prêts relativement plus sûrs (Fiordelisi et al, 2011). Cela indique que les
banques inefficaces sur le plan opérationnel (c'est-à-dire les banques dont la
gestion est inefficace) ont tendance à accorder des prêts risqués (Gorton et
Rosen 1995 ; Kwan et Eisenbeis 1997).
33
En terme de solution, les banques doivent de leur côté accroître la
diversification des revenus sources et rentabilité via des stratégies
d’investissement diversifiées. En outre, comme la mauvaise de la qualité des
prêts dans le système bancaire est principalement influencée par des
événements internes, ce qui implique qu’en plus de surveiller les indicateurs
financiers des banques, les régulateurs bancaires devraient également
surveiller les indicateurs de gestion bancaire dans l'exercice de leurs
activités de supervision (Koju et al, 2018).
En somme, il est à retenir qu’une mauvaise gestion interne des banques est
un facteur clé de la fragilité des banques. En effet, une mauvaise interne
gestion des banques engendre un nombre élevé de prêts improductifs, qui
détériore la qualité de son actif et entraîne finalement une défaillance
bancaire.
34
Le grand éventail des études qui traitent de l'approche macroéconomique,
met en avant la forte influence des contractions économiques sur les
banques. Souvent matérialisé par la libéralisation financière aveugle et
brutale qui rend les banques plus vulnérables aux chocs
macroéconomiques. Particulièrement, l'exaltation des politiques publiques
inadaptées aux changements financiers et le laxisme des autorités de
supervision, qui aggravent fortement les fragilités bancaires.
Ainsi, la présente partie s’attèlera à analyser les indicateurs (2.1), d’une part,
et les déterminants (2.2) de la fragilité systémique des banques, d’autre part.
35
ménages et donc de l'investissement. Lorsque le revenu des ménages
diminue cela induit impérativement une baisse du volume des dépôts des
banques et donc une réelle détérioration de la rentabilité bancaire. Les
banques se trouvent alors face à deux risques ; un risque de liquidité suite à
un assèchement des avoirs bancaires et un risque de non remboursement de
dette et donc d'insolvabilité (Zaghdoudi, 2015).
En effet, les ménages vont essayer de garder à court terme un seuil normal
de consommation malgré la baisse de leurs revenus. Ce comportement
engendre une baisse inévitable de leurs dépôts en banques et donc une
dégradation de la situation de la trésorerie bancaire. Par conséquent, les
établissements de crédits se trouvent d'une part dans l'incapacité de fournir
dans l'immédiat de la liquidité à leurs clients et, d'autre part, incapables de
subvenir à leurs obligations en termes de dette dans les délais prévus
(Zaghdoudi, 2015).
En outre, l’impact de la sphère réelle sur la santé des banques est souvent
mesuré par un indicateur de la production. C’est dans ce sens qu’Arena
(2008), par exemple, utilise la croissance du PIB comme indicateur
macroéconomique de la fragilité bancaire. En effet, une baisse de la
croissance du Pib peut conduire à une fragilité bancaire. Un taux de
croissance du Pib faible accroît l’insolvabilité des emprunteurs des banques,
ce qui détériore la qualité des actifs détenus par des banques et augmente la
part des prêts non productifs dans les bilans des banques (Eichler et al,
2012).
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macroéconomique est un bon prédicteur de la vulnérabilité bancaire. Aussi
Le ratio du crédit bancaire sur le PIB est un autre exemple d’indicateur
macroéconomique utilisé pour mesurer la fragilité des banques bancaire
(Hutchison, 2002 ; Gonzàlez-Hermosillo et al., 1997).
37
investisseurs et déstabilise les appuis de leurs analyses de solvabilité. Étant
donné la rigidité des salaires, une augmentation du niveau des prix conduit
à une réduction du revenu réel des ménages. La conséquence en est que les
ménages dont les salaires sont assez bas, sont incapables de rembourser
leurs dettes bancaires.
38
Par ailleurs, Demirgüç-Kunt et Detragiache (1998), utilise, du taux d’intérêt
réel de comme un indicateur macroéconomique de la faiblesse des banques.
En effet, un taux d’intérêt réel plus élevé accentue la fragilité du secteur
bancaire. Une hausse taux d’intérêt à court terme augmentent le coût de
financement des banques (les taux d’intérêt payés aux déposants ou aux
prêteurs du marché monétaire), qui ne peuvent être compensés (à court
terme) en relevant le taux d’intérêt appliqué aux emprunteurs en raison de la
nature des opérations bancaires actifs (principalement des emprunts à long
terme à taux fixe). Ainsi selon eux, même si les taux d’intérêt plus élevés
pourraient être rapidement répercutés sur emprunteurs, ils nuiraient à la
qualité des actifs bancaires en raison d’une fraction plus élevée prêts non
performants.
39
tels que : la volatilité du taux de change, la dépréciation du taux de change
des taux de change et les termes de l’échange, la croissance plus rapide du
crédit etc.
40
Aussi, Une part plus importante de la participation étrangère dans le secteur
bancaire national pourrait accroître ou réduire la fragilité du secteur
bancaire. D'une part, les banques étrangères pourraient transférer leur
savoir-faire au secteur bancaire national, augmentant ainsi son efficacité et
réduisant sa fragilité. En outre, les banques multinationales peuvent
renforcer la stabilité du secteur bancaire national dans la mesure où elles
ont tendance à soutenir leurs filiales étrangères en période de crise en
utilisant des injections de capital, par exemple (De Haas et Van Lelyveld,
2010).
Par ailleurs, les banques étrangères peuvent être une source de fragilité du
secteur bancaire national. Claessens et al. (2001) affirment que les banques
étrangères améliorent généralement le fonctionnement du secteur bancaire
national à long terme, mais peuvent également conduire à une concurrence
accrue, ce qui peut réduire les bénéfices des banques nationales, ce qui les
rend plus vulnérables.
41
De plus, la taille moyenne plus grande des banques dans les secteurs
bancaires concentrés suggère une meilleure diversification de leurs activités.
42
universelles sont mieux à même de diversifier leurs activités, ce qui suggère
une fragilité accrue en imposant des restrictions d'activité.
43
2.2.2 – La libéralisation financière
44
Plihon, 2001). En donnant aux banques une plus grande liberté d’action, la
libéralisation financière accroît les opportunités de prise de risque. En
principe, cette prise de risque supplémentaire n’est pas nécessairement
mauvaise pour l’économie (Chari et Henry, 2002 ; McKinnon et Shaw, 1973).
En effet, les banques peuvent désormais financer des projets risqués dont le
rendement anticipé est élevé et qui sont socialement désirables.
S’il y a prise de risque excessive, mettant en danger les banques, c’est parce
que ces dernières sont incitées à adopter un tel comportement par
l’environnement légal et réglementaire. Selon l’approche la plus répandue,
les actionnaires et les dirigeants des banques sont incités à prendre plus de
risques car la baisse des profits (et les pertes éventuelles) liée à la montée de
la concurrence réduit la valeur économique de la banque. Le coût de la
faillite étant minoré pour les actionnaires et les dirigeants bancaires, ceux-ci
sont incités à choisir des stratégies plus risquées (Caprio et Summers,
1993 ; Hellmann, Murdock et Stiglitz, 2000).
45
compte, les défaillances et les crises bancaires s’expliquent en grande partie
par une libéralisation financière insuffisante.
46
Partant de cette définition, et en élargissant celle-ci au cas de la finance et
des banques, on peut considérer que les opérations spéculatives ont quatre
caractéristiques (Plihon, 1996) :
1°) elles impliquent une prise de risque, c’est-à-dire des prises de position
sur les taux d’intérêt, les prix d’actifs ou les taux de change ;
2°) ces opérations sont motivées par l’espoir de plus-values liées aux
variations anticipées des prix des actifs ;
4°) elles s’effectuent le plus souvent « à crédit », c’est-à-dire que les capitaux
engagés sont empruntés par les spéculateurs qui cherchent à faire jouer des
effets de levier.
14
L’euphorie constitue la première phase de la spéculation, caractérisée par une perte de contact des
agents économiques avec la réalité (les fondamentaux) et par des phénomènes de psychose collective,
notamment des comportements mimétiques
15
La « détresse financière », phase finale de la spéculation qui précède la panique, résulte des tensions
expérimentées par les spéculateurs lorsque, à la suite de prises de risque excessives, ceux-ci se
trouvent en situation de ne plus pouvoir faire face à leurs engagements.
16
Le « déplacement » est un événement extérieur, d’une ampleur importante, qui modifie les
perspectives, les attentes, les centres de profits, les comportements. Dans l’histoire financière, de tels
déplacements peuvent être constitués par des événements politiques (guerres, changements de
régimes…) ou économiques (découverte denouvelles colonies ou de mines d’or…) (Miotti et Plihon,
2001).
47
des eurobanques dont la crise de la dette du début des années quatre-vingt
fut l’épilogue.
Par ailleurs, le fait que les banques, profitant des innovations financières
(titrisation des créances, produits dérivés), externalisent une part croissante
de leurs risques de manière à réaliser des économies en termes de
couverture de risques par des fonds propres coûteux. A cet effet, on assiste
48
à une diffusion accrue du risque sur les marchés par intermédiaires
bancaires qui le portaient traditionnellement dans leur bilan avant, ce qui
expose ces établissements de crédit à un danger de nature systémique lié au
transfert des risques à des acteurs moins surveillés (Plihon, 2006).
49
50
Conclusion
Pour ce qui est du premier axe, celui relatif à l’analyse des indicateurs et
déterminants de la fragilité spécifique des banques, il s’organise en deux
partie :
Pour ce qui est des indicateurs du cadre CAMEL, ils sont issus d’un
ensemble de variable expliquant la situation financière des banques. Il s’agit
51
plus précisément : suffisance des fonds propres (capital adequacy) ; qualité
des actifs (asset quality) ; gestion (management) ; rentabilité (earning) ;
liquidité (liquidity).
1°) les bilans bancaires via l’accroissement des créances douteuses dans les
bilans bancaires ;
52
En considérant l’approche microéconomique de la fragilité des banques, seul
l’équilibre de la banque pourrait alors être détérioré. Ainsi, un accent
particulier a-t-il été mis sur le contrôle prudentiel par le biais de la politique
microprudentielle. En effet, l’objectif visé par la politique microprudentielle
est de garantir la solvabilité des banques c’est-à-dire la réduction de leur
fragilité induite généralement par la faiblesse de la gouvernance interne de la
banque, notamment dans la gestion des risques.
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D’important déterminants permettent de rendre compte de la fragilité
systémique des banques. A cet effet, la littérature relève principalement deux
notamment :
54
(microéconomique) des banques, mais aussi la fragilité macroéconomique
par la prévention et gestion du risque systémique.
55
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