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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

PLAN
Introduction Générale ………………………………………………………………………… 04
Chapitre1 : L EVOLUTION DE LA REGLEMENTATION PRUDENTIELL……………… 06

Section 1 : La réglementation prudentielle : origine, justifications théoriques et objectifs …… 06


1-1 : origine de la réglementation prudentielle ……………………………………………….. 06
1-2 : justification de la réglementation prudentielle …………………………………………. 07
1-2-1 : externalités macroéconomiques……………………………………………………… . 08
1-2-2 externalités microéconomiques…………………………………………………………. 08
1-3 : objectifs de la réglementation prudentielle ……………………………………………. 09

Section 2 : Les instances concernées par la fixation des normes prudentielles à l’échelle
international …………………………………………………………………………………… 11

2-1 : les travaux menés par la comité de Bale en matière de contrôle prudentiel……………... 11
2-2 : situation Européenne : les travaux menés par la Commission de Bruxelles…………….. 13

Section 3 : l’application des nouvelles règles prudentielles en Tunisie……………………….. 15

3-1 : la division et la couverture des risques………………………………………………….. 16


3-2 : le suivi des engagements………………………………………………………………… 17

Conclusion……………………………………………………………………………………. 18

Chapitre 2 : LES RISQUES BANCAIRES…………………………………........................... 19

Section1 : les sources des risques…………………………………………………………….. 19

1-1: l’environnement comme source de risque……………………………………………….. 20


1-2 : le secteur d’activité comme source de risque…………………………………………… 20
1-3 : l’entreprise comme source de risque……………………………………………………. 21

Section 2 : les déférents types des risques…………………………………………………….. 21

2-1 : le risque de contrepartie………………………………………………………………… 21


2-2 : le risque de solvabilité………………………………………………………………….. 22
2-3 : le risque de marché …………………………………………………………………….. 23
2-4 : le risque de liquidité…………………………………………………………………….. 23
2-5 : le risque de taux………………………………………………………………………… 24
2-6 : le risque de change……………………………………………………………………… 25
2-7 : le risque de rentabilité…………………………………………………………………… 26
2-8 : autres risques……………………………………………………………………………. 26

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2-8-1 : le risque technologique………………………………………………………………… 26


2-8-2 : le risque de système……………………………………………………………………. 27
2-8-3 : le risque opérationnel…………………………………………………………………... 27

Section 3 : mesure des risques ………………………………………………………………… 27

3-1 : mesure du risque de liquidité ……………………………………………………………. 27


3-2 : mesure du risque taux…………………………………………………………………… 29
3-3 : mesure du risque de contrepartie………………………………………………………… 31
3-4 : mesure du risque de marché…………………………………………………………….. 31
3-5 : mesure du risque de change……………………………………………………………… 32

Conclusion…………………………………………………………………………………….. 32

Chapitre 3 : LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE DU SECTEYR BANCAIRE……. 34

Section1 : les fonds propres……………………………………………………………………. 34

1-1 : définition et catégories des fonds propres ……………………………………………….. 34


1-1-1 : définition des fonds propres……………………………………………………………. 34
1-1-2: catégories des fonds propres……………………………………………………………. 34
1-2 : l’allocation des fonds propres……………………………………………………………. 35
1-2-1 : coût des fonds propres et prise de risque………………………………………………. 35
1-2-2 : l’adéquation des fonds propres risque…………………………………………………. 36
1-2 : l’exigence des fonds propres minimaux…………………………………………………. 36

Section 2 : la pondération des risques………………………………………………………….. 37

2-1 : les engagement figurant au bilan………………………………………………………… 38


2-1-2 : les engagements pondérés à 0%...................................................................................... 38
2-1-2 : les engagements pondérés à 20%.................................................................................... 38
2-1-3 : les engagements pondérés à 50%.................................................................................... 38
2-1-4 : les engagements pondérés à 100%................................................................................. 39
2-2 : les engagement figurant en hors bilan…………………………………………………… 39
2-2-1 : la pondération liée aux opérations…………………………………………………….. 40
a) : les risques faibles à 0%........................................................................................................
40
b) : les risques modérés à 20%................................................................................................... 40
c) : les risques moyens à 50%.................................................................................................... 40
d) les risques élevés à 100%...................................................................................................... 40
2-2-2 : la pondération liée à la contrepartie ………………………………………………….. 41

Section 3 : les principaux ratios bancaires…………………………………………………….. 41

3-1 : le ratio Cooke……………………………………………………………………………. 41


3-2 : le ratio MC Donough……………………………………………………………………. 44
3-3 : le ratio de liquidité ………………………………………………………………………. 45

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3-4: le ratio de division des risques……………………………………………………………. 46


3-5 : le ratio de rendement des fonds propres………………………………………………… 47

Section 4 : les mesure de La réglementation prudentielle…………………………………….. 47

4-1 : notion de client douteux…………………………………………………………………. 48


4-1-1 : critères adopté par la norme comptable NC 24………………………………………... 48
4-1-2 : critères adopté par la circulaire BCT 91-24…………………………………………… 48
4-2 : la détermination des provisions………………………………………………………….. 49
4-2-1 : la règle de la détermination des provisions selon la norme comptable NC 24………... 49
4-2-2 : la règle de la détermination des provisions selon BCT 91-24…………………………. 50

Conclusion……………………………………………………………………………………… 51

Chapitre 4 : EVOLUTION DES FONDS PROPRES ET DU RATIO COOKE ET LEURS


IMPACTS SUR LA RENTABILITE DES ETABLISSEMENTS BANCAIRES (CAS DE LA
STB, BNA, BIAT, AMEN BANK, UBCI)……………………………………………………. 52

Section1 : évolution des fonds propres………………………………………………………… 53


1-1 : les fonds propres des banques étudiées…………………………………………………... 53
1-2 : évolution des fonds propres……………………………………………………………… 54

Section 2 : évolution du ratio Cooke…………………………………………………………… 59

Section 3 : impact de ratio Cooke sur la rentabilité……………………………………………. 63

3-1 : présentation du model …………………………………………………………………… 64


3-2 : présentation des résultats ………………………………………………………………… 65
3-3 : interprétation des résultats……………………………………………………………….. 66

Conclusion

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Introduction Générale

Il ne peut se concevoir actuellement aucun système économique du quel serait absente une
activité bancaire organisée en mesure de soutenir les programmes stratégiques de rigueur et
d'adhérer aux politiques de développement mise en vigueur. L'importance de cette activité,
considérée comme l'un des facteurs clés de l'émergence de toute économie, n'est pas récente. En
effet, dés 1911 Schumpeter insistait sur le rôle des banques dans la collecte de l'épargne et sur
leur capacité de créer un financement monétaire d'appoint par leur activité productive propre qui
est la distribution de crédit.

Ces fonctions dépassent l'intérêt particulier d'une banque puisqu'elles sont soutenues et
favorisés par les pouvoirs publics qui ont toujours désiré d'avoir une maîtrise des circuits de
financement. A cet effet, ils ont cherché de façon incessante, les moyens de réglementer et de
contrôler le système bancaire en imposant une série de contrainte.

Pour devenir compétitifs sur le marché mondial, certains pays ont adopté des approches
divers pour réformer leurs secteurs bancaires. Ces derniers ont accéléré la privatisation des
banques, ainsi que la révision de leurs gestions et ont renforcé la réglementation et leur contrôle
bancaire.

Ainsi, le système de mesures prudentielles est un ensemble de réglementation mise en place


dont le but de se prévenir d’une crise financière.

La réglementation financière impose aux établissements des ratios de gestion ou des


normes de comportement (surveillance des risques de marché, de contrepartie, contrôle interne...
etc.).

Actuellement le contrôle se justifie officiellement par deux types de préoccupation, qui


correspondent aux deux principales missions des banques centrales; contrôler l'évolution de
la masse monétaire et les taux d'intérêts a court terme, ainsi que protéger les déposants

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contre le risque de faillite et plus généralement assures le bon fonctionnement et la sécurité de


système de paiement.

Ainsi la Comité de Bâle sur la supervision bancaire, pour gérer les conséquences des prises
des risques ecclésiastes établissements financiers internationaux dans le cadre du passage aux
échanges flottants, a vu sa mission s'élargir pour devenir le principal lieu de production des
normes prudentielles destinées à assurer la sécurité du système financier international. Mais face
à l'instabilité et la complexité croissante de la finance internationale, le Comité de Bâle semble
rencontrer des grandes difficultés pour accomplir sa mission.

Selon cette optique, le cadre réglementaire doit permettre la liquidation en bon ordre des
banques en faillite et doit aussi éviter la perte de la confiance des épargnants. Elle arrive alors à
relever les ratios minimaux des fonds propres au dessus de normes et à nationaliser les régimes
de garantir des dépôts.

Cependant la multitude des risques confrontés par les banques nous amène à rechercher les
règles adoptées dans le cadre bancaire pour gérer ces risques.

Dans le premier chapitre, nous présenterons l'évolution de la réglementation prudentielle,


le deuxième chapitre traitera les risques bancaires, le troisième chapitre sera consacrer pour la
réglementation prudentielle du système bancaire et enfin dans le dernier chapitre, nous étudierons
l'évolution des fonds propres et du ratio Cooke et leurs impacts sur la rentabilité bancaire pour un
échantillon de cinq banques de dépôt

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CHAPITRE 1 : L EVOLUTION DE LA REGLEMENTATION


PRUDENTIELLE

La réglementation prudentielle vise la réalisation et le maintien de la stabilité financière


de l'établissement concerné, quel que soit le degré de solvabilité de cet établissement
.
Dans une première section, on présentera l’origine, la justification théorique et les
objectifs de La réglementation prudentielle, puis nous parlerons des instances concernées par la
fixation des normes prudentielles à l’échelle internationale, et en dernier lieu nous présenterons
les nouvelles règles prudentielles en Tunisie.
.

SECTION 1 : LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE : origine, justifications


théoriques et objectifs :

1-1Origine de la réglementation prudentielle11:

La naissance de la réglementation prudentielle des banques remonte aux années trente.


Les dernières règles sont apparues simultanément aux Etats unis et en Europe, mais la législation
s’organisait à un niveau purement national.

Entre 1930 et 1933, neuf milles banques américaines firent faillite. En Europe, la
déconfiture en 1931 de la Creditanstalt, plus grande banque Autrichienne, cause également une
série d’autres faillites. C’est donc pour éviter une répétition de la panique financière et des ruées
sur les guichets vécus durant la grande crise que les dernières règles prudentielles ont été
adoptées.

1
: www.unibas.ch/euro/inhalt/menu y/chieften/BS 29 pff –le 15-03-2004

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L’efficacité de la législation héritée des années trente a été démontrée dans les faits par un
nombre très bas de faillites bancaires jusqu’au milieu des années soixante-dix. Depuis ce moment
par contre, les problèmes se sont accumulés. Cela atteste d’une fragilité accrue du secteur
financier, due à plusieurs facteurs.

Premièrement les taux d’intérêt ont connu des variations très importantes ; cela a été le
facteur déterminant de l’insolvabilité des banques d’épargne américaines. Deuxièmement, la
concurrence s’est accrue dans le domaine bancaire à deux égards : d’une part, la
déréglementation a facilité la concurrence entre des entreprises à la finance directe par le marché
des titres. Il semble donc indiqué d’entreprendre une modernisation des règles prudentielles à fin
de sauvegarder leur efficacité.

La première question qu’il faut se poser est celle de la nécessité même d’une La
réglementation prudentielle des banques : quels danger a-t-elle pour but d’éviter, et est-elle en
mesure de le faire ?

1-2 Justifications théoriques de la réglementation prudentielle 2 :

La théorie économique enseigne qu’une structure de marché concurrentielle procure par


elle-même la discipline nécessaire assurant la meilleure allocation possible des ressources
productives ; une intervention législative de l’Etat ne pourrait que perturber le bon
fonctionnement des forces du marché. D’un point de vue économique, la seule justification
possible pour l’existence d’une réglementation prudentielle des banques et donc l’existence d’un
dysfonctionnement du marché dans le domaine bancaire. D’un point de vie théorique, en effet
l’examen du système bancaire conduit à identifier deux dysfonctionnements principaux. Il s’agit
de l’existence d’externalités au niveau macro- et microéconomique.

1-2-1-Externalités macroéconomiques :
2
?
: Idem.

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La disparition d’une banque entraîne au sein de l’économie une perte d’information sur
les entreprises qui s’adressaient à cet établissement. Les emprunteurs devront se tourner vers une
autre banque, à des conditions de crédit moins avantageuses. Il en résulte une réduction du niveau
global d’investissement et donc, indirectement, une augmentation du chômage.

Les banques assument un rôle spécifique dans le financement des activités des entreprises.
En effet, le crédit bancaire et l’emprunt direct sur les marchés financiers ne sont pas parfaitement
substituables. Le fait que le secteur financier est exposé à des risques qui en fin du compte
mettent l’économie toute entière en danger a été prouvé au-delà de toute contestation lors de la
grande crise des années trente : les banques, luttant pour leur survie, exigeaient le remboursement
des prêts en cours et refusaient d’accorder de nouveaux. Une telle situation crée un resserrement
du crédit qui peut aggraver une dépression économique.

Cette externalité est une variante macroéconomique du risque systémique étudié ci-après.
Elle justifie le souci de l’Etat de vouloir réglementer le domaine bancaire.

1-2-2- Externalités microéconomiques :

Ce deuxième danger propre au secteur bancaire, appelé aussi effet de domino, est la
justification la plus largement acceptée par les économistes pour une intervention de l’Etat sous
forme de réglementation prudentielle. Un problème se pose en cas de choc imprévu comme la
faillite d’un gros débiteur ou un krach boursier. Un tel choc engendre des doutes sur la solvabilité
de la banque, particulièrement auprès des petits épargnants mal informés. Comme les banques
fonctionnent sur le principe «premier arrivé, premier servi », il s’ensuit une ruée des déposants
sur les guichets. Cette ruée oblige la banque à vendre ses actifs peu liquides aggravant ainsi
encore plus l’état de ses finances et accentuant la panique des déposants. Les nombreux
créanciers sont en effet pris dans dilemme ; chaque retrait impose des externalités négatives sur
les autres déposants. L’impossibilité des créanciers de résoudre leur dilemme en trouvant une
solution coopérative crée la ruée fatale à la première banque, il s’agit la à proprement parler du
risque systémique à savoir le danger qu’une faillite initiale s’étende à d’autres banques.

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Premièrement la banque faillie est susceptible d’avoir à son passif des engagements détenus par
d’autres banques. Deuxièmement la faillite d’une première banque risque de poser une perte de
confiance susceptible d’en contaminer d’autre. Des règles prudentielles édictées par l’Etat sont à
même de réduire ces problèmes de ruées sur le guichet.

Mis à part le fait que les actifs des banques soient moins liquides que leurs passifs, une
autre caractéristique les rend plus fragile que les entreprises actives dans d’autres domaines. En
effet, alors que les entreprises non financières financent environ les deux tiers de leurs
investissements au moyen bénéfices reportés, les fonds nécessaires aux investissements des
banques ont pour la plus grande partie une source externe.

Par conséquent, la proportion de la dette par rapport au capital est beaucoup plus élevée
dans le secteur bancaire que dans le reste de l’économie, ce qui la rend plus fragile en réaction à
des chocs.

1-3 : Objectifs de la réglementation prudentielle 3 :

La réglementation prudentielle vise à assurer la sécurité du système et de prévenir les


faillites. Elle impose aux banques de très forte contrainte tant quantitative qu’en terme de mise en
place de dispositif de suivi et de contrôle des risques.

La réglementation prudentielle a pour objet la réalisation et le maintien de la stabilité


financière de l’établissement concernée, quelque soit le degré de solvabilité de cet établissement.

4
En Tunisie c’est la circulaire relative à la réglementation prudentielle pourtant sur la
couverture, la division et la classification des risques. Cette circulaire a institué ainsi, un nouveau
ratio de solvabilité appelé « ratio Cooke ».

Les buts de la réglementation prudentielle sont donc :

3
: SYLVIE DE GOUSEGE (1994) : « Gestion de la banque »
4
Circulaire bancaire N° 91-24 du 17 décembre 1991

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+ Assurer un fonctionnement efficient, fiable et efficace des marchés financiers y compris


le fonctionnement des forces du marché dans le respect de la concurrence.

+ S’assurer que la situation financière de la banque est saine, et que la banque fonctionne
d’une manière prudente

+ Préserver la stabilité du système financier et la confiance en ce système en grandissant


la solvabilité et la solidité financière des établissements financières

+ S’assurer que les ressources collectées par les banques sont utilisées à l’appui des
politiques économiques et monétaires définies par le pouvoir public

+ L’amélioration des relations avec la clientèle

+ Renforcement du secteur bancaire

+ Réduire le risque de faillite d’une banque qui peut engendrer le risque systémique sous
formes de faillites successives

+ Renforcer l’assise financière de la banque et sauvegarder sa crédibilité pour lui


permette :

++ D’assurer l’efficacité du processus d’intermédiation

++ D’accéder directement aux marchés extérieurs

++ De contribuer à l’ouvre de développements d’un coté et de garantir la sécurité


des déposants et des épargnants de l’autre.

+ Inciter les banques à adopter des méthodes modernes de gestion, d’évaluation


automatiques des risques et de prévenir les défaillances des entreprises en assurant un suivi

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permanent de tous leurs actifs.

Après avoir présenter l’origine, la justification théorique et les objectifs de la


réglementation prudentielle, nous allons dans la suite mettre l’accent sur les instances concernées
par la fixation des normes prudentielles à l’échelon internationale ; ainsi que les nouvelles règles
prudentielles en Tunisie.

SECTION 2 : LES INSTANCES CONCERNEES PAR LA FIXATION DES NORMES


PRUDENTIELLES A L ECHEL INTERNATIONAL :

Deux instances sont particulièrement concernées par la fixation de norme à l’échelle


internationale.

2-1 : Les travaux menés par le Comite international (Comité de Bâle) en matière de
contrôle prudentiel

C’était en décembre 1974 que les gouverneurs des banques centrales des pays du groupe
des dix G 10 se sont réunis, aux quels se sont joints deux pays pour qu’il s’agisse de l’Allemagne
Fédérale, de la Belgique du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon, du
Luxembourg, des Pays Bas, du Royaume uni, de la Suède et de la Suisse. Cette réunion statuait
sur la création d’un comité sur les règles et les pratiques de contrôle des opérations bancaires, et
connues aujourd’hui par le comité de Bâle sur le contrôle bancaire.

La création de ce comite était la solution adéquate pour pallier les graves perturbations
financiers notamment la faillite de la banque Herstatt en République Fédérale d’ Allemagne, ce ci
dans le cadre d’améliorer la coopération entre les autorités de tutelles bancaires pour ce qu’est de
l’échange des informations entre elles, de la coordination des modèles de partage des
responsabilités en ce qui concerne le contrôle d’activité bancaire internationale, et en fin de sa
compétence de renforcement de la solvabilité des banques internationales et de fixation des
normes minimums des fonds propres. Le comité de Bâle a pour mission donc de définir les
modalités d’une coopération internationale propre, de renforcer le contrôle prudentiel et de

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développer la qualité de la surveillance des banques 5

Selon JAN VAN DERVASSEN (2001)6, le travail considérable du comité s’est


matérialisé dans deux documents principaux. Il s’agit premièrement du concordat de Bâle,
régulant la répartition des responsables dans la surveillance des banques actives au niveau
international. Ce document, adopté en 1975 ; prévoit des compétences partagées entre autorités
de surveillance du pays d’origine et de pays d’accueil de l’établissement en cause.
Deuxièmement; le comité de Bâle a mis sur pied dés 1988 un cadre permettant d’évaluer la
solvabilité d’une banque. L’accord de Bâle, document portant sur la convergence internationale
de la mesure et des normes de fond propre, a été développé après plusieurs années de travail
préparatoire.

Compte tenu du calendrier actuel du comité de Bâle un ensemble de sous-groupes


techniques était, pour une date récente, consacrée à l’accord international sur les normes des
fonds propres.

Le premier accord de Bâle porte sur le ratio Cooke qu’est le principal ratio utilisé par les
banques.
Avec la complexité des activités bancaires, il s’est avéré que la mesure et la surveillance
de la solvabilité des banques par le seul ratio Cooke, ne suffisait plus. Il fallait procéder à une
refonte complète des modes de calcul pour intégrer la diversité des risques opérationnels.

Ainsi, la banque des règlements internationaux (BRI) a proposé en juin 1999 un projet de
reforme visant à définir un nouveau dispositif d’adéquation des fonds propres, mieux adoptés à
l’ensemble des risques bancaires comme le risque de marché, risque de liquidité, risque de
crédit…

En fait, la reforme a été parachevée à la fin de l’année 2001.

Ainsi, les travaux sur le nouveau ratio de solvabilité sous le contrôle de comité de Bâle et
5
: www.unibas.ch/euro/inhalt/menu y/chieften/BS29 pff- le 15-03-2004.
6
: JAN VAN DERVOSSEN (2001) « Bulletin du FM, volume 30, N° 3 -12-02-200 »

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sous la présidence de M. Mc DONOUGH ont démarré. Ce nouveau ratio de solvabilité portera le


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nom de Mc DONOUGH

Dans le cadre de la communauté Européenne, les efforts de rapprochement des


législations nationales ne sont pas seulement survenues en réponse à des développements
exogènes, mais ont de plus été -et sont toujours –le fruit d’une volonté politique de réaliser un
véritable marché intégré entre les états membres, en matière financière comme dans les autres
secteurs économiques.

2-2 : Situation européenne : les travaux menés par la commission de Bruxelles :

Selon SYLVIE DE GOUSEGNE (1994)8 Les réflexions menées au sein des instances
internationales concernent la mesure et la couverture des risques bancaires. Le problème se situe
au niveau de l’adoption des normes internationales par leurs pays .c’est le cas par exemple de la
prise en compte du ratio «COOKE » dans le cadre de la gestion du bilan.
.
En Europe, dans le but de faciliter l’accès à l’activités des établissements de crédit et son
exercice et à fin d’éliminer les différences les plus gérantes entre les législations, il a été formé un
organisme nommé par le conseil des communautés européennes, qui travaille dans un processus
devant faciliter la tache de surveillance globale des établissements de crédit qui opèrent dans les
états membre du conseil.
.
Selon le même auteur les travaux de coordination en matière d’établissement de crédit
visent essentiellement la protection de l’épargne, ainsi que la création des conditions d’égalités
dans la concurrence entre ces établissements .Les directives prises par le conseil des
communautés européenne doivent s’appliquer à l’ensemble des établissements de crédit ayant
leur siége social dans les états toute fois, il faut tenir compte des différences objectives
éventuelles qui pourraient exister entre leurs statuts et leurs missions propres prévus par les
législations nationales. En ce sens, la première directive du conseil à la coordination des
dispositions législatives, réglementations et administratives concernant l’accès à l’activité des
7
8
: SYLVIE DE GOUSEGE (1994) : « Gestion de la banque »

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établissements de crédits et son exercice reconnaît la possibilité d’existence de telles différences.


Elle dispose : « considérant qu’un seul et même régime de surveillance ne peut pas toujours
s’appliquer à tous types d’établissements de crédit pour lesquels une application immédiate de
celle-ci risque de soulever des problèmes d’ordres techniques , qu’il ne faut pas exclure que ,
dans l’avenir , des dispositions spécifiques s’appliquant à de tels établissements de s’avèrent
nécessaires ; qu’il est cependant souhaitable que ces dispositions spécifiques se basent sur un
certain nombre de principes communs ».

D’ailleurs, les dispositions de la directive précitée ne doivent pas porter atteint à


l’application des législations nationales, surtout complémentaires permettant aux établissements
de crédit d’exercer des activités spécifiques ou d’effectuer des types spécifiques d’opérations.

L’objectif lointain du conseil est donc d’introduire dans l’ensemble de la communauté,


des conditions uniformes d’agrément pour des catégories comparables d’établissements de crédit.

En outre, il a été instauré en vertu de la recommandation de la commission des


communautés européennes du 22 décembre 1986, un système de garantie des dépôts. Par ailleurs,
les transactions financières transfrontalières sont régies depuis février 1990 par une
recommandation spéciale. Il est à ajouter que la commission a proposé une modification avait
pour objet de fixer les modalités de couvertures des risques des banques notamment le risque de
position, le risque de règlement ou de contre partie, le risque de change et autres risques.

Par ailleurs, l’attention du conseil des communautés européennes a été accordé d’une
façon spéciale à la surveillance des établissements de crédit sur une base consolidé qui fixe
comme objectif final d’assurer qu ‘une telle surveillance globale soit exercée par les autorités
compétentes dans les états membres. Seulement pour assurer la réalisation de cet objectif les
autorités compétentes doivent disposer des moyens leur permettant d’obtenir de toutes les
entreprises du groupe les informations nécessaires à l’exercice de leur mission.

Le seul souci des membres du conseil était donc de protéger les intérêts des déposants et
d’assurer la stabilité du système financier, c’est pourquoi toute méthode de surveillance qui vient

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déroger aux dispositions de la directive, et qui assure la réalisation de cet objectif ne peut être
interdite.

A ce propos il a été recommandé par la commission des communautés Européennes


un ratio de solvabilité appliqué aux établissements de crédit, la surveillance et le contrôle
prudentiel pour établir d’éventuelles comparaisons aussi bien à l’échelle mondial qu’entre les
pays
.

SECTION 3 : L APPLICATION DES NOUVELLES REGLES PRUDENTIELLES EN


TUNISIE :

L’application des normes prudentielles dans le système bancaire a débuté dans les années
80, pour gérer efficacement les risques dans les domaines financiers et économiques. Ce
dispositif fixe un certain nombre de contraintes aux établissements de crédit dans le but d’assurer
leur solvabilité et leur liquidité, donc de mieux connaître et gérer les risques. Ces normes sont
régulièrement mises à jour, en particulier au niveau des pondérations des risques.

En Tunisie, c’est la Banque Centrale de Tunisie (BCT) qui a le pouvoir de fixer les règles
prudentielles. Celles-ci portent sur les points suivants :

. La division et la couverture des risques


. Suivi des engagements et classifications des actifs
. Comptabilisation des intérêts (ou produits)
. Constitution des provisions
. Dispositions relatives au découvert
. Arrangement, rééchelonnement ou consolidation
. Dispositions diverses.
En ce qui nous concerne, on ne présentera que les deux premiers points concernant la
division et la couverture des risques et le suivi des engagements. Ces règles sont énumérées dans

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la circulaire destinée aux banques sous le N° 91-94 du 17 décembre 1991.

Cette dernière, a été modifiée par la circulaire N°99-04 du 19 mars 1999 et la circulaire
N°2001-12 04 mai 2001, dans le but de préparer les banques tunisiennes à la concurrence
internationale dans un contexte de libération.

Ces trois circulaires convergent vers un même objet qui est la division, la couverture des
risques et le suivi des engagements.

3-1 : La division et la couverture des risques :

La règle de division des risques vise à éviter une forte concentration des risques sur un
seul bénéficiaire. Ainsi, d’après l’article premier de la circulaire N°2001-12, le montant total des
risques encourus ne doit pas excéder :

+ 5 fois les fonds propres nets de la banque, pour les bénéficiaires dont les risques
encourus s’élèvent, pour chacun d’entre eux, à 5 % ou plus des fonds propres nets
+ 2 fois les fonds propres nets de la banque, pour les bénéficiaires dont les risques
encourus s’élèvent, pour chacun d’entre eux, à 15 % ou plus des fonds propres nets.

De plus, la concentration des risques doit dépasser 25 %des fonds propres nets de la
banque pour un même bénéficiaire (article 2 de la circulaire N° 99-04) et 3 fois les fonds propres
nets de la banque pour les dirigeants et les administrateurs, ainsi que les actionnaires dont la
participation au capital est supérieur à 10 %( article 3 de la circulaire N° 91-24).

En ce qui concerne les fonds propres nets, comme ils sont définis par l’article 5 de la
circulaire N° 99-04, ils sont composés de deux éléments : les fonds propres nets de base et des
fonds propres complémentaires. Ces fonds doivent représenter en permanence au moins 8% du
total de l’actif de la banque (bilan et hors bilan) pondéré en fonction des risques encourus.

3-2 : Le suivi des engagements :

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Les engagements sont divisés en deux catégories, les engagements du bilan et les
engagements du hors bilan. Pour le suivi de ses engagements, la banque exige un rapport d’audit
externe pour les entreprises ayant des risques dépassant 10 % des fonds propres. Ces
engagements sont pondérés par des coefficients de pondération (0 % ; 20 % ; 50 % ; 100%) dont
l’importance dépend du risque de la contrepartie et des garanties attachées aux opérations. (Par
exemple : les crédits à la clientèle sont pondérés à 100 % et les crédits à l’habitat sont pondérés à
50 %)

Pour l’évaluation des risques d’insolvabilité, les banques doivent distinguer leurs actifs du
bilan de du hors bilan en actifs courants et actifs classés

Les actifs courants sont les actifs sont dont le recouvrement intégral dans les délais parait
assuré pour les actifs classés on distingue quatre classes :

-Classe1 : actifs nécessitant un suivi particulier


-Classe2 : actifs incertains
-Classe 3 : actifs préoccupants
-Classe 4 : actifs compromis

CONCLUSION

La réglementation prudentielle est apparue des le début des années trente suite à une série
de faillite des banques américaines st Européennes et elle a évolue avec l’évolution du système
financier. L’objectif essentiel de La réglementation prudentielle est d’assurer la solvabilité de la

17
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

banque, autrement dit, c’est la relation entre les fonds propre, dettes et risques des actifs. Un
banquier prudent doit avoir la capacité de détecter les risques avant d’exercer son activité (accord
d’un crédit par exemple). Donc quels sont les risques bancaires et comment le banquier peut les
mesurer ?
La réponse à cette question fera l’objet de notre deuxième chapitre.

CHAPITRE 2 : LES RISQUES BANCAIRES

18
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Le risque est au cœur du métier de la banque, l’évolution extraordinaire, au cour des


dernières décennies, des instruments permettant de l’analyser, de le qualifier, de le modéliser et
d’en tirer des conséquences sur les méthodes de gestion des banques, sur les règles aux quelles
elles doivent se plier et sur leurs objectifs financiers. La notion de risque peut être définie comme
étant un engagement portant une incertitude dotée d’une probabilité de gain ou de préjudice, que
celui soit une dégradation ou une perte. Dans l’activité bancaire la prise de risque peut être
recherché pour ses possibles avantages futurs de gain. On distingue deux types de risque encouru
par un opérateur sur le marché des changes. Le risque commerciale qui est un risque qui résulte
de la détérioration de la situation financière d’un acheteur et qui abouti à l’insolvabilité de celui-
ci ou à sa carence pure et simple.
.
L’extension de l’activité des banques sur les marchés des capitaux a pour effet d’accroître
le risque traditionnel inhérent à l’activité bancaire et de faire apparaître des nouveaux risques.
Cependant, la multiplication des défaillances bancaires au cour des dernières années a amplifié la
propagation des risques à tout le système financier d’ou l’émergence de ce qu’on appelle risque
de système. De ce fait, nous avons jugé utile d’introduire ce chapitre par une première section ;
les sources de risque. Dans une deuxième section, nous présentons les différents types de risque
et en fin dans une dernière section nous identifions les mesures de risque.

SECTION 1 : LES SOURCES DES RISQUES :

En s’associant avec une entreprise ou avec un promoteur pour l’octroyer un crédit


d’investissement, la banque doit préciser l’avenir de l’entreprise ou du projet ; pour ce faire le
banquier doit prendre en compte tous les facteurs qui peuvent générer les risques d’insolvabilité
dont les sources sont différentes (économiques, sociales, politique…).l’application de risque
d’insolvabilité est donc de première importance et un crédit n’est accordé que si le banquier
estime que la probabilité de remboursement excède celle de non remboursement
.
De point de vue de l’entreprise, comme il a été souligné dans une étude faite à propos de
l’endettement des entreprises Tunisiennes, cet endettement étant conseillé mais jusqu’à certain

19
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

seuil d’endettement, ce ci engendrera l’accroissement du risque d’insolvabilité car un manque de


trésorerie peut provoquer la faillite de l’entreprise.
Comme les entrées de trésoreries ne sont pas garanties dans aucune entreprise, il existe toujours
un certain degré de risque.

1-1 :L’environnement comme source de risque9 :

Les risques liés à l’environnement appelés aussi risques conjoncturels sont des risques liés
à des facteurs incontrôlables par l’entreprise ou même que cette dernière n’a pas pouvoir les
maîtriser.
Ses risques peuvent être d’ordre politique (les révolutions, les guerres...), naturel (sécheresse...).
En général, la crise économique engendre des difficultés commerciales ou financières au
sein de l’entreprise et un accroissement du nombre des dépôts du bilan.
Tous les faits, peuvent influencer la politique de crédit d’une banque et obligent les
dirigeant des banques à modifier leur conduite, donc le banquier avant sa décision de crédit doit
faire des pensions à moyen et à long terme pour analyser la viabilité du projet et à financier tout
en prenant en considération les variations possibles des éléments de la conjoncture.

1-2: Le secteur d’activité comme source de risque10 :

Le changement de technologies (innovation, création) ; des goûts des consommateurs


(changement de mode…) ; une pénurie des matières première ; une baisse des prix peuvent
influencer les conditions de vie de l’entreprise et lui fait subir un risque professionnel (industriel
et commercial) et par conséquent l’entreprise est induite à changer ou à abandonner certaines
procédures de fabrication ou certains produits. De ce fait, la banque doit disposer de
l’information nécessaire sur les perspectives de développement de la branche d’activité dans la
quelle est placé le projet proposé avant d’engager sa disponibilité à terme.
Dans cette branche. La solution pour atteindre cet objectif de suivi de la branche ou
du secteur d’activité est l’étude approfondie des différents secteurs de l’activité économique par
le biais d’un service spécialisé.

9
: Cours 3éme gestion des institutions financières
10
: Idem

20
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

1-3 : L’entreprise comme source de risque :

La qui consent un crédit à moyen ou à long terme destiné à financer un actif immobilisé
ne peut compter pour se faire rembourser que sur un élément essentiel qui est l’aptitude de
l’entreprise à gagner de l’argent. Donc le banquier doit s’intéresser du l’avenir de l’entreprise ou
du projet financé et de son aptitude à réaliser des entrées, par conséquent il doit s’intéresser au
risque propre à l’entreprise si cette dernière envisage une extension de ses activités. Par
conséquent quelque soit la source du risque de non remboursement et quelque soit sa nature
partielle ou total le banquier devra avant la décision d’octroi d’investissement apprécier son
risque.

SECTION 2 : LES DIFFERENTS TYPES DE RISQUE :

La banque est confrontée à des risques d’origines diverses :

2-1 : Le risque de contre partie :

Selon SYLVIE DE GOUSEGNE (1996)11, le risque de contre partie ou risque de crédit


est le premier des risques au quel est confronté un établissement financier.

Le risque de contre partie désigne le risque de défaut des clients c’est-à-dire le risque de pertes
consécutives au défaut d’un emprunteur face à ses obligations.

Et selon JOEL BESIS (1995)12, la manifestation de ce risque se voit à partir de risque de


crédit et de risque sur le marché. En ce qui concerne le risque de crédit, le bénéficiaire du crédit
n’est pas en mesure de rembourser les crédits qui lui ont été consentis. Alors que pour le risque
sur les marchés, le développement des activités de marchés ont conduit les banques à détenir les

11
: SYLVIE DE GOUSEGE (1994) : « La banque : structures, marché et gestion »
12
JOEL BESIS (1995) : « La gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques » édition Dalloz.

21
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

titres pour des montant élevés. Et, comme pour les risques de crédit, elles sont exposées au risque
d’insolvabilité de l’émetteur de titres d’où une perte total ou partielle de la créance.

Le risque de contre partie intervient de manière fondamentale dans la gestion des actifs
passifs en ce sens que la base de toute gestion d’actif et la bonne qualité de créances. Il est vain
de s’efforcer de gérer un actif si leur évolution réelle diffère à un degré significatif, du résultat
escompte. D’autre part, si la gestion actif passif agit sur le risque de crédit, elle ne peut pas
indifférente à l’existence d’un volume anormalement élevé des créances impayées ; l’effet le plus
direct de la gestion actif passif de point de vue risque de contre partie a été le développement des
crédits à taux variable.

2-2 : Le risque de solvabilité :

Selon MATHIEU MICHEL (1995)13, Le risque de solvabilité est celui de ne pas


disposer des fonds propres suffisants pour aborder des pertes éventuelles. Ces pertes éventuelles
sont celles qui résultent de la manifestation de d’un ou de plusieurs risques précédemment définis
« comme dans toute entreprise, les pertes s’imputent sur les fonds propres, réserves puis capital
et la banque insolvable est celle dont les fonds propres deviennent inexistants ».

Le risque de solvabilité résulte de l’interaction risque de l’activité bancaire capital


bancaire. Il est mesuré généralement par la banque comme étant la probabilité de défaillance.

A un capital donné, son niveau dépend de la position de la banque sur des autres risques,
et son suivi peu être assuré par celui des autres risques.

Généralement, l’analyse de risque nous donne la notion que les pertes encourues
proviennent de crédits non remboursés, de moins valus en raisons d’évolutions défavorables des
taux d’intérêt et de change. En plus ces pertes s’imputent sur les fonds propres, réserve puis
capital et de banque insolvable est celle dont les fonds propres deviennent inexistants.
La notion de solvabilité et son inverse, insolvabilité, introduisent les deux concepts
matérialisant la double origine de l’insolvabilité de la banque :

13
MATHIEU MICHEL (1995) : « L’exploitant bancaire et le risque de crédit ».

22
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

- Le risque de l’entreprise.
- Le risque de crédit.

Le risque de solvabilité qui à été négligé pendant très long terme est le fondement du
métier du banquier.

2-3 : Le risque de marché 14:

Le risque de marché est le risque de voir la valeur de marché d’une position affectée
défavorable par la variation d’un plusieurs paramètres de marchés. Il intéresse les activités de
négociation sur les marchés de capitaux. Ces paramètres peuvent être des taux d’intérêt, des cours
de change, des cours d’actions, des indices boursiers…etc.

2-4 : Le risque de liquidité :

Selon MICHEL ROUACH et GERNARD NAULLEAU (1994)15, le risque de liquidité


est issu du rôle de transformation d’une banque dont le terme des emplois est en générale
supérieure au terme des ressources, transformation inhérent à l’activité bancaire. Il ne s’agit pas
donc d’éviter la transformation mais de pouvoir évaluer, en cas de crise de liquidité et compte
tenu de l’échéancier des actifs et des passifs, en combien de temps et à quel prix la banque pourra
honorer ses engagements ?

Pour une banque, ce risque peut entre naître par la manifestation de l’une ou de solutions
suivantes :
-La structure de bilan bancaire peut faire apparaître des emplois à échéances longues,
financés par des ressources à échéance courtes, ou dont les échéances ne changent pas ou
s’abrégent.

-La liquidité de marché peut affecter la capacité des intervenants à se financer à des
conditions normales et à un coût raisonnable. La manifestation simultané de ces deux situations
14
:Idem
15
: MICHEL ROUACH et GERNARD NAULLEAU (1994) : « Le contrôle de gestion bancaire et financière »

23
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

peut mettre la banque dans une position critique de liquidité dans la mesure ou elle peut se
trouver face à une demande intense de liquidité, de la part de ses déposants, alors que ni la
structure de son bilan ni les condition de marché ne permettent l’obtention des fonds nécessaire à
un coût normale.

« Risque de liquidité comporte deux origines :

-Le risque de liquidité immédiate : la banque est dans l’incapacité de faire face à une
demande massive et imprévu de retraits de la part de ses déposants.

-Le risque de transformation : il résulte d’une modification progressive du terme des


emplois qui s’allonge alors que celui des ressources demeure inchangé ou s’abrège ».

2-5 : Le risque de taux :

Selon JOEL BESIS (1995)16, le risque de taux a été défini comme celui qui, sous l’effet
d’une variation adverse des taux d’intérêts, détériore la situation patrimoniale de la banque est
pensé sur son équilibre d’exploitation.

Le risque de taux d’intérêt est le risque de voir les résultats affectés défavorablement par
les mouvements de taux d’intérêt. Le risque de taux est un risque essentiel pour les banques car le
quasi totalité de leur encours du bilan engendre des revenus et des changes qui sont, à plus ou
moins long terme, indexés sur le taux de marché. Les taux de marchés sont instables, et cette
instabilité se répercute sur les résultats.

Le risque de taux d’intérêt représente pour un établissement de crédit l’éventualité de voir


sa rentabilité ou la valeur de ses fonds propres affectés par l’évolution du taux d’intérêt.

2-6 : Le risque de change :

16
: JOEL BESIS (1995) : « Gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques » édition Dalloz Paris P 15

24
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

« Dès qu’une banque détient des créances et dettes libellées en devise, elle est exposée à
un risque de change qui se traduit par des gains ou des pertes latents ou constatés qui influent sur
le résultat » 17

Le tableau suivant indique la situation d’un établissement en fonction de variation de


cours de devise :

Créance en devise Hausse de devise Gain


Créance en devise Baisse de devise Perte
Dettes en devise Hausse de devise Perte
Dettes en devise Baisse de devise Gain

Le risque de traduction consolidation : la nécessité d’exprimer les résultats de l’activité


d’un établissement de crédit dans une monnaie d’expression unique (celle du bilan de
consolidation), qui n’est pas obligatoirement celle dans la quelle la majorité des opérations sont
effectuées, a pour effet de figer définitivement, et ce ci indépendamment du degré de couverture
atteint dans chaque devise prise séparément.

2-7 : Le risque de rentabilité 18 :

Ce type de risque que peut supporter le banquier concerne son propre compte de résultat,
ou, en regard de ses charges d’exploitation (frais de fonctionnement comportant les achats de
fournitures, d’énergie, les coûts des loyers, assurances, entretien …) et des coûts de collecte ou de
refinancement, le banquier doit dégager des produits bancaires en volume suffisant (ce qui pose
le problème des taux à appliquer à chaque crédit) pour dégager un produit net.

17
: SYLVIE DE GOUSEGE (1996) : « La banque, structures, marchés et gestion » 2éme édition Dalloz Paris P103.
18
: Cours 3éme gestion des institutions financières

25
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Mais il est également indispensable que ces produits soient disponibles, c’est-à-dire qu’ils
soient effectivement payés par chaque client emprunteur, et non pas l’occasion d’un complément
de crédit.

Le concept de rentabilité découle de deux éléments radicalement différents :


- un risque au niveau de la productivité de l’activité bancaire
- un risque de taux
On note que : le risque de rentabilité est permanent au niveau de l’activité bancaire en
raison de la fluctuation quotidienne des taux d’intérêt sur le marché monétaire. En effet, ce risque
se manifeste essentiellement dans les taux d’intérêt bancaires.

2-8 : Autres risques :

Selon MATHIEU MICHEL (1995)19, des nouveaux risques sont apparaît a cause des
variations des prix des marchés au niveau de bilan bancaire.

2-8-1 : le risque technologique :

Les banques se sont trouvées sur des marchés fortement concurrentiels. Ainsi, et pour
lutter contre la banalisation de leurs produits, les banques doivent acquérir des nouvelles
technologies qui permettent d’informatiser les opérations bancaires, de développer des réseaux de
telle communication et de créer des nouveaux produits.

2-8-2 : le risque de système :

Selon le même auteur, le risque système est défini comme « l’éventualité pour une
économie qu’apparaissent des états dans les quels les réponses des gents aux risques qu’ils
percevoir, loin de conduire à une meilleur répétition des risques individuel amenant à élever
l’incertitude général ». Le risque de système se transmet aux banques à travers :

19
: MATHIEU MICHEL (1995) : « L’exploitant bancaire et le risque de crédit »

26
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

. Les positions de spéculation ou d’arbitrage que la banque peut prendre sur le marché des
capitaux.

. Les crédits que la banque accorde aux intermédiaires financiers pour soutenir leurs
activités sur le marché.

2-8-3 : le risque opérationnel :

Ce risque résulte des coûts encourus sous forme des fautes commises au cours des
transactions, telles que la défaillance d’un engagement ( projet ), la défaillance pour faire face à
des exigences réglementaires.

SECTION 3 : MESURES DES RISQUES :

La prise en compte du risque impliquerait non seulement l’évaluation des risques


inhérentes aux différents engagements et opérations individuels mais aussi leurs effets
d’interaction et les possibilités de leur consolidation. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre
analyse qui vise la présentation des différentes mesures possibles des risques bancaires.

3-1 : Mesure du risque de liquidité :

Selon SYLVIE DE GOUSEGNE (1994)20, il existe plusieurs méthodes pour mesurer le


risque de liquidité, des méthodes qui ont le plus souvent été mises au point par les autorités
monétaires qui ont la charge de la prévention de ce risque. Ces méthodes ont en commun
d’établir au préalable un profil d’échéances.

* un profil d’échéance est un tableau qui classe les actifs et les passifs selon leur
durée restant à courir et qui présente les caractéristiques suivantes :
- les classes d’échéances sont plus ou moins fines, et ce, en fonction du terme
des actifs et des passifs.

20
: SYLVIE DE GOUSEGE (1994) : « La banque : structures, marché et gestion »

27
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

- Les actifs et les passifs sont évalués avec la plus grande exactitude possible, ce
qui conduit à résoudre plusieurs difficultés :
o L’évaluation des engagements hors bilan
o Les actifs et passifs sans stipulation de terme. Il s’agit, par exemple
de l’encaisse de la banque, des dépôts à vue ou des fonds propres.
o Les actifs et passifs à échéance juridique différant de leur échéance
pratique.
On peut aussi calculer un indice de liquidité par trois méthodes qui vont être proposées :

La méthode des impasses successives :

Une impasse se définit comme suit : pour une classe d’échéance, c’est la différence entre
les actifs et passifs.

On calcule pour chaque classe une impasse qui est un indicateur de montant, durée et
échéance de la transformation opérée par la banque. Le calcul met en évidence les discordances
d’échéances ainsi que les sortant de fonds maximum aux quelles la banque aura à faire face,
période par période.

La méthode des impasses cumulées :

Le profil d’échéances est cumulé par la classe et on calcule alors les passifs et les actifs
cumulés par échéance puis les impasses cumulées.

La méthode des nombres :

Cette méthode pondère les actifs et les passifs de chaque classe par le nombre moyen de
jour de chaque classe. Puis on calcule le ratio (R)

R = ∑ Des passifs pondérés / ∑ Des actifs pondérés

28
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

° Si R est faible : la banque transforme des ressources à court terme en emplois à


long terme
° Si R > 1 : la banque ne transforme pas

3-2 : Mesure du risque de taux 21 :

La mesure du risque de taux présente des similitudes avec celle du risque de liquidité
Le profil d’échéances ne se diffère pas de celle analysé précédemment
° Le calcul d’un indice de risque de taux :

Soit RST : le ratio de sensibilité aux variations des taux. Ce ratio se calcule ainsi pour une
échéance donnée

RST = Actifs sensibles aux variations de taux / Passifs sensibles aux


variations de taux

° Si RST = 1 : indique pour l’échéance en question en parfait adossement des actifs et


passifs
° Si RST < 1 : indique, une position courte, donc favorable en cas de hausse de taux
° Si RST > 1 : indique, une position longue, donc favorable en cas de baisse de taux.
On peut utiliser également les indices ayant recours à l’actualisation. Une méthode plus
technique d’évaluation du risque de taux utilise le concept de duration, « la duration étant :
Une durée pondérée par la valeur actuelle des flux engendrés par un actif ou un passif donné ».
Plus précisément : la duration est égale à la somme des durées pondérées par la valeur
actuelle de tous les flux divisée par la somme des valeurs actuelles de tous les flux.

La duration est une indication de durée. Elle indique « le laps de temps nécessaire pour
que le prix d’un actif apprécier à sa valeur actuelle soit récupéré ».

21
: Cours 3éme année gestion des institutions financières (matière : comptabilité des institutions financières).

29
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

La duration est également un indicateur de sensibilité, la sensibilité étant la variation de la


valeur d’un actif induite par la variation du taux d’intérêt.

Trois situations sont possibles, présentées dans le tableau ci-dessous :

Situation en cas de

Hausse de Baisse de
taux taux
Duration actif > Duration passif Défavorable Favorable

Duration actif < Duration passif Favorable Défavorable

Duration actif = Duration passif Neutre Neutre

3-3: Mesure de risque de contrepartie 22:

La mesure de risque de contrepartie est la responsabilité essentielle du banquier


car c’est lui ci qui décide d’accorder un crédit ou d’acheter un titre. Elle diffère selon la
contrepartie.

22
: Idem

30
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

-Si le destinataire du crédit est une entreprise, le banquier évalue le risque grâce à
un diagnostic financier qui fait recevoir à tous les instruments de l’analyse financière (ratio,
tableau…)
-Si le crédit est accordé à un particulier l’appréciation du risque est plus difficile
en l’absence d’éléments de types documents comptables reflétant la situation financière de
l’emprunteur. L’analyse du risque des particuliers est très souvent formalisée grâce à l’utilisation
du crédit scoring. C’est un procédé qui s’efforce de synthétiser le risque de non remboursement
d’un crédit au moyen d’une note au score.

3-4 : Mesure de risque du marché :

Le risque du marché est celui de déviation défavorable de la valeur du marché des


positions minimales requise pour le liquider. La mesure de ce risque se fait à partir de l’instabilité
des paramètres du marché (le taux d’intérêt, les indice boursiers, les taux de change…etc.).
3-5 : Mesure du risque de change 23 :

Le risque de change se mesure par la position de change, devise par devise. Les
prêts et emprunts de dinars et devise sont reportés dans les échéanciers de calcule du risque de
taux.

La banque peut calculer alors, pour chaque devise, la perte engendrée par une variation
adverse des cours de change et la somme de ces pertes est une évaluation de l’exposition globale
au risque de change qui peut être comparée au montant des fonds propre.

CONCLUSION :

23
: Cours 3éme année gestion des institutions, financières (matière : finance international).

31
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

L’aggravation du risque, telle quelle est perçue aujourd’hui, résulte d’une évolution qui a
marqué les dernières décennies. Le risque et l’incertitude sont au cœur des évolutions
contemporaines, les émergences progressivement au niveau de la conscience collective. Une
meilleure conscience du risque a permis la recherche de solutions nouvelles.
Parmi ces solutions apparaît la réglementation prudentielle, qui fera l’objet de notre troisième
chapitre.

CHAPITRE 3 : LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE DU SECTEUR BANCAIRE

Le secteur bancaire est un secteur très risqué suite à la complexité des instruments
financiers, à la mondialisation de la concurrence et surtout suite au changement de la demande
des services financiers. A fin de confronter ces risques, les autorités doivent établir une
réglementation prudentielle qui aura comme but la minimisation des risques encourus par les
firmes bancaires.

Les règles d’adéquation des fonds propres sont au cœur de la nouvelle réglementation.
Elles visent à instaurer un plancher de fonds propres en fonction des risques.

Dans ce chapitre nous présenterons en premier lieu les fonds propres bancaires, puis nous
présenterons la pondération des risques bancaires. Ensuite, nous parlerons des principaux ratios
bancaires, et en dernier lieu, nous présenterons les mesures de la réglementation prudentielle à
savoir la classification des actifs et la constitution des provisions.

32
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

SECTION 1 : LES FONDS PROPRES :

1-1 : Définition et catégories des fonds propres :

1-1-1 : Définition :

Les fonds propres sont les éléments des passifs qui appartiennent aux actionnaires, c’est la
différence entre le total de l’actif et le total du passif due au tiers. Ils constituent le gage ultime
des risques assumés

1-1-2 : Catégories des fonds propres :

D’après JOEL BESIS (1995)24, on distingue trois catégories des fonds propres :

Les fonds propres de base ou « noyau dur » :

Les fonds propres de base comprennent les éléments de meilleure qualité et retenu sans
limite. Ce sont essentiellement :
- le capital
- les réserves : il s’agit de réserves constituées pour affectation du résultat, ne peuvent être inclues
que les réserves et les écarts de réévaluation.
- les primes d’émission, d’apport, de fusion, de cession ou de conversion.
- le résultat du dernier exercice clos, dans l’attente de son affection, diminué de la distribution de
dividendes à prévoir

Les fonds pour risques bancaires généraux (FRBG) 25 :

24
: JOEL BESIS (1995) : « Gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques » édition Dalloz
25
: Le FRBG est défini comme « Le montant que les dirigeants responsables décident d’affecter à la couverture de
certains risques non encor identifiés »

33
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Les sommes constituant le FRBG sont considérées comme ayant un caractère de réserve
et ne doivent donc pas être afférentes à des risques clairement identifiés.

De ces éléments il convient de retrancher les actions propres, la part non libérée du capital, le
report a nouveau débiteur, les frais d’établissement et les immobilisation incorporelles.

Les fonds propres complémentaires :

Les fonds propres complémentaires sont constitués par les écarts de réévaluation, les
instruments de dette subordonnée à terme ou les instruments de capital hybrides comme les titres
subordonnés ont une durée indéterminée (TSDI) ou les titres participatifs (TP). Les fonds
propres complémentaires incluent également les plus values latentes résultant de la détention de
titre de placement évalué au bilan à leur coût d’origine. Les fonds propres complémentaires
doivent être
Inférieurs ou égaux aux fonds propres de base.

Cette réglementation vise à doter les banques en fonds propres suffisants pour absorber les
pertes envisageables avec une sécurité minimale.

1-2 : L’allocation des fonds propres :

Selon SYLVIE DE GOUSEGNE (1995)26, l’allocation des fonds propres traite de


l’adéquation des fonds propres risques non pas de la façon globale comme le faite la
réglementation mais par type d’activités. De plus, elle incorpore le coût des fonds propres dans
les calculs des marges 27

1-2-1 : Coût des fonds propres et prise de risque :

L’exigence réglementaire en fonds propres peut entraîner des effets pervers. D’une part,
afin de compenser le coût des fonds propres, une banque peut être incitée à choisir les actifs les
26
: SYLVIE DE GOUSEGE (1995) : « La banque : structures, marchés, gestion »deuxième édition
27
: Ce devellopement s’appuie sur l’étude de LEVY-GARBAOUA V. « Le ratio Cooke et les fonds propres des
banques » revue d’économie financière n° 27-1993

34
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

plus risqués dont les rendements sont plus élevés. Ou encore, le banquier assimile les fonds
propres réglementaires à un ticket d’entrer sur le marché des actifs risqués et dés leurs montants
atteints, le risque des actifs n’est plus pris en considération.

A l’inverse, la banque insuffisamment dotée en capitaux propres et dont l’incapacité de


les accroître plafonnera ses risques par exemple en rationnant les crédits comme en période
d’encadrement du crédit.

Ces comportements sont liés à l’unicité du taux du ratio de solvabilité pour toutes les
contreparties même si, en fonction de la garantie dont elles semblent assorties, elles sont
pondérées. Un crédit à une PME et un crédit à une grande entreprise sont soumis au même ratio
de solvabilité comme le sont un swap d’un an et le swap de cinq ans. D’où la question de
l’adéquation des fonds propres au risque.

1-2-2: L’adéquation fonds propres risques :


Si la réglementation doit être simple avec un ratio unique, la question d’une allocation
différenciée des fonds propres mérite toute fois d’être posée : la banque, société- mère d’un
groupe ou à structure décentralisée, doit-elle allouer à chaque filiale ou entité une dotation
uniforme de fonds propres ou au contraire en fonction des risques assumées ?

- les fonds propres réglementaires


- les fonds propres économiques qui sont affectés aux différents rapports
économiques et elles doivent être suffisante pour dégager une rémunération
conforme aux exigences de la banque en la matière.

La mise en place d’une allocation des fonds propres nécessite une classification fiable des
activités de la banque selon le critère du risque. L’utilisation de séries historiques, qui indique les
opérations ayant provoqué des pertes, facilite l’établissement de cette classification. Et la
tarification adopté par la banque utilise les résultats obtenus grâce à une facturation incorporant
des primes de risques, des prix plus élevés pour les activités les plus risquées mais à rendement
aléatoire et grosses consommatrices de fonds propres.

1-3 : L’exigence des fonds propres minimaux :

35
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Selon JACQUES DARMON (1998)28, les différentes méthodes proposées par la comité
de Bâle pour calculer les fonds propres nécessaires à une activité de crédit sécurisée, illustrent le
pas supplémentaire franchit par les autorités de régulation dans leur rôle de fournisseur de bien
public.

Trois niveaux sont proposés pour juger des exigences de fonds propres. De plus sophistiquer, ont
trouvé le recours aux models interne, l’utilisation d’évaluation interne de risques, l’appel aux
agences de notation privées.

La possibilité de l’utilisation de models internes de risques de crédit, se sera couverte qu’à


l’avenir mais elle illustre le pas en avant que ne tarderont pas à réaliser les plus gros
établissements. Pour l’instant, les réticences du comité de Bâle, comme dans le cas de contrôle
des risques des marchés, ne portent que sur les aspects techniques de la méthode : manque de
données chiffrées, difficulté d’équilibrage et d’estimation de paramètre …

Une méthode standard est proposée aux établissements les moins en pointe. Celle-ci
consiste à recourir aux évaluations de risque fournis par les agences de notation. C’est assurément
la partie des propositions du comité de Bâle qui a fait l’objet des plus grandes critiques.

Ainsi, le nouvel accord de Bâle sur les fonds propres établis au 11/07/2002 implique un
progrès significatif fondé sur l’annonce du comité de Bâle d’une évaluation de l’impact du
nouvel accord sur les fonds propres du 19/11/2001, ainsi que la proposition du comité tendant à
29
l’adaptation d’un nouvel accord sur les fonds propres du 16/01/2001

SECTION 2 : LA PONDERATION DES RISQUES 30:

D’après JOEL BESIS (1995)31, le ratio de solvabilité est un rapport entre les fonds
propres (le numérateur), et les risques pondérés (le dénominateur).

28
: JACQUES DARMON (1998) : « Stratégie bancaire et gestion du bilan »
29
: Europ. : 2003, la commission européenne –marché intérieur (sujet : fonds propres réglementaires)
30
: Cette pondération est d’après MICHEL ROUACH et GERARD NAULLEAU « Le contrôle de gestion
bancaire et financier » 1994
31
: JOEL BESIS (1995) : « Gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques » édition Dalloz

36
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

- le numérateur comprend les fonds propres définis précédemment.


-
le dénominateur est constitué par les risques comprenant les actifs et les
engagements hors bilan.

Ces éléments ne sont pas homogènes entre eux, quant aux risques qu’ils représentent pour
permettre de les rendre homogènes. Ces engagements vont être pondérés suivant les taux.

2-1 : Les engagements figurant au bilan :

Quatre taux sont prévus pour rendre homogènes les engagements figurant au bilan.
2-1-1 : Les engagements pondérés à 0 % :

Ce sont notamment les éléments ci après :

- Les postes caisses et assimilés.


- Les créances sur les administrations centrales et les banques centrales.
- Les créances sur les communautés européennes, ou expressément garantie par
elles.
- Les actifs garantis par le nantissement, ou une affectation en garantie
équivalente, des titres émis par les Etats, des dépôts auprès des établissements prêteurs et des
certificats de dépôts émis et déposés auprès de l’établissement prêteur .

2-1-2 : Les engagements pondérés à 20 % :

Les engagements pondérés à 20 % les éléments ci-après :

- Les créances sur les banques multilatérales de développement ou de créances


expressément garanties par celles-ci.
- Les créances sur les administrations régionales ou locales
- Les valeurs en cours de recouvrements.
- Les actifs garantis par un nantissement, ou par une affectation en garantie
équivalente des titres émis par les banques multilatérales de développement et

37
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

les administrations régionales ou locales, des dépôts auprès des établissements


de crédits émis par des établissements de crédits (autres que l’établissement
prêteur) et des certificats de dépôts émis par des établissements de crédits
(autres que l’établissement prêteur).

2-1-3 : Les engagements pondérés à 50 % :

Les engagements pondérés à 50 % sont les éléments ci-après :

- Les crédits consentis pour l’acquisition ou l’aménagement d’un logement,


garanti par une hypothèque qu’est ou sera occupée ou donnée en location par
l’emprunteur.
- Les opérations de crédit-bail ou de location avec option d’achat sur des biens
immobiliers.
- Les comptes de régulation dont les contreparties ne peuvent pas être
déterminés.

2-1-4 : Les engagements pondérés à 100 % :

Les engagements pondérés à 100 % sont tous les autres risques pondérés, notamment :

- Crédits distribués à la clientèle.


- Crédit-bail mobilier.
- Titres émis par la clientèle.
- Immobilisation.
- Promotion immobilière.
- Créance sur (ou garanties par) les compagnies d’assurance.
- « Parts spécifiques »de fonds communs de créances.
- prêts participatifs et subordonnés en faveur de la clientèle.

2-2 : Les engagements figurant en hors bilan :

38
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Ces engagements font l’objet d’une double pondération :

- La première pondération est en fonction de l’opération suivant quatre taux.


- La seconde pondération est en fonction de la contrepartie ; c’est donc le
principe de la conversion ou équivalent de risque de crédit.

2-2-1 : La pondération liée aux opérations :

Quatre taux sont prévus pour rendre homogènes les engagements figurant au hors bilan

a) les risques faibles à 0 % :

- Accords de refinancement assortis d’une durée initiale inférieure ou égale à un


an.
- Ouvertures de crédit assorti d’une durée initiale inférieure ou égale à un an.
- Engagements révocables inconditionnellement par la banque à tout moment et
sans préavis.
b) les risques modérés à 20 % :

- Obligations cautionnées.
- Crédits documentaires ou les marchandises servent de garantie.

c) les risques moyens à 50 % :


- Ouvertures de crédits confirmés accordées à la clientèle, de durée initiale supérieure à
un an.
- Cautions, avals et autres garanties accordés à al clientèle ou à des établissements de
crédit.
- Accords de refinancement accordés à des établissements de crédits dont la durée initiale
est supérieure à un an.

39
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

d) les risques élevés à 100 % :

- Contre garantis données à des établissements de crédits sur des risques sur
d’autres établissements de crédits.
- Garanties de remboursement de crédits distribuées par d’autres établissements.
- Acceptation à payer ou engagements de payer.
- Titres à recevoir.

2-2-2 : La pondération liée à la contrepartie :

Après la première pondération, les montants ainsi déterminés sont convertis en


équivalents risques de crédits et affectés de la pondération liée à la qualité de la contrepartie en
utilisant les pondérations figurant au bilan 32

En définitif, nous pouvons conclure que la pondération des risques s’effectue en fonction
des engagements. Pour les engagements figurant au bilan, il s’avère qu’il existe des engagements
pondérés à 0 %, d’autres à 20 %, 50 % et 100 % .Et pour les engagements figurant en hors bilan,
la pondération peut-être liée soit aux opérations d’une part : tel que pour une pondération ou le
risque est élevé, la pondération corresponde est de 100 %, pour un risque moyen la pondération
sera de 5 %, pour un risque faible, la pondération sera de 0 %.

SECTION 3 : LES PRINCIPAUX RATIOS BANCAIRES :

Le problème du banquier vis à vis de la masse des déposants consiste à être liquide et
solvable, donc, il devrait prendre en considération les mesures nécessaires pour ne pas perdre ses
qualificatifs. Pour se faire il devrait respecter certains ratios.

3-1 : Le ratio Cooke : 33

Le ratio Cooke c’est le principal ratio utilisé par les banques.

32
: Paragraphe 2-1 : Les engagements figurant au bilan.
33
: D’après le nom de l’ancien président de comité de Bâle : PETER COOKE

40
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

D’après MICHEL ROUACH et GERARD NAULLEAU (1994) 34, le ratio Cooke mis
en place en 1988, dans la version en vigueur en 1994, a pour objectif essentiel de limiter le risque
de défaillance de la contrepartie. Il a été donc conçu pour contraindre les établissements de crédit
à maintenir un certain niveau des fonds propres par rapport à leur engagement.

Selon les mêmes auteurs, les risques de marchés, notamment le risque de taux d’intérêt, le
risque de change et le risque sur les actions, ne sont pas encore pris en compte dans le dispositif
international des ratios réglementaires en vigueurs en 1994.

Le ratio met en rapport un montant de fonds propres avec un montant de risques :

Ratio Cooke = fonds propres / risques pondérés

Avec : * risques pondérés = crédit à la clientèle + titres en portefeuilles + engagements


hors bilan

* fonds propres = fonds propres de base (noyau dure) + fonds propres


complémentaires –éléments à déduire

Le calcul des risques pondérés se fait à partir des engagements enregistrés au bilan ainsi qu’au
hors bilan.

Le calcul à partir du bilan s’effectue en appliquant aux différentes natures d’engagements


un coefficient de pondération des risques ou « quotité de risque » le montant du risque pondéré
des engagements au bilan s’obtient par la formule suivante :

Engagement au bilan ×quotité de risque = risque pondéré

Le calcul à partir du hors bilan repose sur l’application à chaque nature d’engagement d’un
« facteur de conversion » qui conduit à la détermination d’un équivalent en terme « de risque de
34
: MICHEL ROUACH et GERNARD NAULLEAU (1994) : « Le contrôle de gestion bancaire et financière »

41
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

crédit » au quel est ensuite appliquée une quotité de risque comme pour le calcul précédent. La
formule de calcul s’établit de la façon suivante :

- Engagement hors bilan × facteur de conversion = équivalent risque de crédit


- Equivalent risque de crédit ×quotité de risque = risque pondéré

A chaque échéance, un certain nombre de conditions doivent être remplies :

 Le noyau dur doit être au minimum 50 % du total des fonds propres exigés
 L’encours de dette subordonnée à terme doit être plafonné à hauteur de 50 % du
noyau dur.

Le problème de la détermination de dénominateur de ratio Cooke (risques pondérés)


dépend de l’appréciation de risque de chaque type de crédit, et cette évaluation de risque ne peut
être que continue, ce que veut dire que si on veut par exemple respecter un ratio égale à 8 %, il
faudrait suivre quotidiennement la structure de chaque risque accordé par la banque. Par
conséquent le banquier est amené pour le respect de ratio Cooke a prendre en considération toute
les mesures et théories propres à la gestion de portefeuille, par ce qu’il gère l’évaluation de la
variance de chaque type de crédit, et par conséquent de chaque branche d’activité économique,
avec en plus la gouvernance des emprunteurs eux-mêmes35.

Les avantages du ratio Cooke :

36
D’après JOEL BESIS (1995), les principaux avantages du ratio Cooke sont sa
simplicité méthodologique d’une part, et sa mise en œuvre relativement aisée d’autre part.
La simplicité méthodologique est l’un des atours de ratio Cooke qui a permis sa diffusion
et favorisé l’acceptation de cette approche. Justifiée par l’observation historique du risque de
crédit, l’exigence de 8% a pu rapidement s’imposer comme un outil clair et robuste de
communication entre banques.

35
: Paragraphe 1 : fonds propres
36
: JOEL BESIS (1995) : « Gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques » édition Dalloz

42
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Par ailleurs, d’un point de vue économique, bien qu’il s’agit d’une norme quantitative, le
ratio de solvabilité laisse au banque une complète libre de choix dans la composition du
portefeuille : il ne s’agit ni de rationner, ni d’encadrer l’offre de crédit, mais d’exiger que l’offre
de financement ou l’acquisition d’actifs s’accompagne de ressources financières garantissant une
implication minimale des actionnaires.

Les faiblesses du ratio Cooke :

D’après PRICE WATER HOUSE COOPER (2003)37, le ratio Cooke est supposé
contribuer à la stabilité financière en obligeant les banques à constituer un coussin de fonds
adéquats aux risques. Cet objectif ne serait plus pleinement assuré pour les raisons suivantes :

* le ratio de solvabilité est incomplet puis qu’il se limitant initialement à la


quantification des risques de crédit et de contrepartie. La prise en compte depuis 1996 des
risques de marché dans le ratio de solvabilité n’épuise pas, ce pendant, l’ensemble des
risques supportés par les banques

* l’estimation du risque de crédit est rigide et simplificatrice.

3-2 : Le ratio Mc Donough 38:


Lancée en 2001 par le Comité de Bâle, la réflexion sur la réforme du ratio Cooke
fonctionne sur la base d'une discussion permanente entre le Comité et la profession bancaire. Si
ce mode de fonctionnement permet une construction progressive de la réforme, en revanche il
induit une certaine lourdeur dans la prise de décision. C'est ainsi que l'application du nouvel
accord a été reportée en 2006.

L'une des principales faiblesses du ratio actuel réside dans son caractère très forfaitaire.
De ce fait, il a entraîné la coexistence dans les banques de deux approches aujourd'hui très
différentes : l'approche réglementaire et l'approche dite "économique". Le reproche que l'on peut
37
: PRICE WATER HOUSE COOPER (203) : “ Financial services bulletin”
38
: http://www.xerion-finance.com/septembre 2002. phot le 24-05-2004

43
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

faire à l'approche réglementaire actuelle, c'est qu'elle ne prend en compte suffisamment la réalité
du risque. L'un des objectifs du nouveau ratio (Mc Donough) est donc de rapprocher les notions
de capital réglementaire et de capital économique.

Si le ratio Mc Donough a peu touché au risque de marché, en revanche il a modifié


profondément la prise en compte du risque de crédit en calant l'exigence réglementaire sur la
réalité des risques. L'autre grande nouveauté touche également à l'introduction d'une exigence au
titre du risque opérationnel. C'est certainement l'un des points les plus délicats dans la mesure où
les banques et les régulateurs sont encore peu avancé sur le suivi de ce type de risque. L'autre
grande nouveauté concerne la transparence qui sera imposée aux banques dans leur
communication financière. Enfin, malgré sa complexité, le nouvel accord laisse une certaine
souplesse aux banques qui pourront faire le choix entre plusieurs méthodes selon leur degré
d'avancement dans l'analyse et le pilotage des risques.

Les banques craignaient en effet que le nouvel accord pénalise leur portefeuille PME dont la
charge en capital risque d'être plus lourde. Sur ce point, le comité a semble-t-il écouté les banques
et va introduire plus de souplesse en introduisant des segments "corporatif" dont le traitement va
être différencié.

Un autre point de discussion concernait le risque opérationnel qui risque d'alourdir la


charge en capital des banques. Très tôt dans les discussions, certaines font prévaloir le fait que
l'allocation du capital pour couvrir le risque n'est pas nécessaire mais que le renforcement des
contrôles (y compris interne) suffit à éviter aux banques le risque de faillite. Pour ces banques,
l'application du pilier II est donc largement suffisante alors même que le comité a confirmé cet
été qu'il souhaite appliquer le pilier I face au risque opérationnel… Le comité reconnaît tout de
même qu'il est essentiel d'introduire plus de flexibilité dans l'approche avancée et a accepté de
supprimer une charge en capital minimale qu'il avait initialement prévu dans l'approche avancée.

3-3 : Le ratio de liquidité :

44
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

D’après JOEL BESIS (1995)39, le principe du ratio de liquidité est d’obliger les
établissements à détenir des montants minimaux d’actifs liquides en leur imposant une contrainte
du type :

Actifs liquides / Passifs exigibles >100 %

Le calcul du ratio réglementaire comporte plusieurs étapes. Il se réfère aux exigibilités et


disponibilités à moins d’un an. Les différentes postes d’actifs et de passifs à court terme sont
reprises avec des coefficients de pondération variables. Ces coefficients visent à tenir compte de
la plus ou moins grande stabilité des différentes postes. Par exemple, les dépôts a vue, exigibles
immédiatement, sont repris pour une part inférieur à 100 %. Ces pondérations, de caractère
normatif, peuvent servir de référence à des ratios internes que les établissements définissent dans
le cadre de leur propre gestion. Mais les ratios internes sont souvent plus contraignants que les
ratios réglementaires.

3-4 : Le ratio de division des risques :

De même d’après JOEL BESIS (1995), une division minimale des risques doit être
respectée. Divers ratios sont définis à cet effet. Pour un même bénéficiaire, les risques sur un seul
débiteur sont limités en pourcentage des fonds propres, ce qui assure un minimum de
diversification :

Risque sur un débiteur < 40 % des fonds propres

La logique est simple. Elle consiste à énoncer que l’établissement prêteur ne doit pas faire
défaut simplement par ce que l’une de ses contreparties importantes fait défaut. Mais
naturellement, cette règle de bon sens n’est pas suffisante. Un défaut ne peut entraîner celui du
prêteur, mais plusieurs défauts des clients d’une même banque peuvent survenir en même temps.

39
: JOEL BESIS (1995) : « Gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques » édition Dalloz

45
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Une autre règle concerne les grands risques, c'est-à-dire tout risque sur un client qui
excède 10 % des fonds propres de l’établissement préteur. La somme des grands risques ne peut
dépasser huit fois les fonds propres, et aucun grand risque ne peut excéder 25 % de ces fonds
propres.

3-5 : Les ratios de rendements des fonds propres :

D’après MICHEL ROUACH et GERARD NAULLEAU (1994)40, ces ratios sont suivis
de façon très attentive par les directions générales. Le ratio principal s’exprime sous la forme du
rapport : résultat net / fonds propres. Il traduit le niveau de rémunération des fonds propres
attribués au centre de profit.

Une vision plus dynamique de ce ratio consiste à le calculer suivant une approche
marginaliste en faisant le rapport entre la variation du résultat net et la variation des fonds
propres :

Ratio de rentabilité additionnelle des fonds propres = variation du résultat net / variation
des fonds propres

Le ratio de rentabilité additionnelle permet de suivre la rémunération des fonds propres


supplémentaires accordés à un centre de profit ou à une activité donnée.

Après avoir étudier les principaux ratios qui permettent à la banque de mieux gérer les
risques et être toujours solvable pour répondre aux besoins de sa clientèle. On va étudier dans ce
qui suit les mesures de la réglementation prudentielle à savoir : la classification des actifs et la
constitution des provisions. Ses mesures sont spécifiques au système bancaire Tunisien, et qui
sont généralement édicté par la banque centrale.

SECTION 4 : LES MESURES DE LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE :

40
: MICHEL ROUACH et GERNARD NAULLEAU (1994) : « Le contrôle de gestion bancaire et financière »

46
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

4-1 : Notion de client douteux :

La notion de client douteux a été traitée par la norme comptable NE 24 relative à la


comptabilisation des engagements selon des critères qualitatifs.

La circulaire 41BCT a adopté à la fois des critères qualitatifs et quantitatifs pour classer un
client comme étant douteux.

4-1-1 : Critère adopté par la norme comptable NC 24 :

Selon la norme comptable 24, les engagements d’un client sont qualifiés de douteux
lorsqu’il existe un risque que le client n’honore pas ses engagements et que ce risque peut être
lié soit à des difficultés qu’il éprouve ou qu’il est prévisible qu’il éprouvera pour honorer ses
engagements ou encore au fait qu’il conteste le montant de ses engagements.

Pour déterminer si un client doit être ou non considéré comme un client douteux, la
direction générale doit tenir compte selon la norme comptable 24 d’un certain nombre de critère :

- Conjoncture économique générale et spécifique au secteur d’activité.


- La situation financière du débiteur.
- Les retards de paiements des échéances antérieurs.
- Les risques pays.

4-1-2 : Critères adoptés par la circulaire BCT 91-24 :

La circulaire classe les clients douteux selon des critères qualitatifs (mêmes critères vus
ci-dessus et adoptés par la NC 24) et des critères quantitatifs relatifs à l’antériorité des impayés.
Ces critères quantitatifs permettent de classer un client et ses engagements en actifs courants,
actifs nécessitants un suivi particulier, actifs préoccupants, actifs incertains et actifs compromis.

Les règles de classification se présentent comme suit :

41
: Circulaire bancaire n° 91-24 du 17 décembre 1991.

47
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

 classe 0 ou A : pas d’impayés (situation saine) : actifs courants.


 classe 1 ou B1 : impayés entre 0 et 90 jours : actifs nécessitant un suivi particulier.
 classe 2 ou B2 : retard de 90 à 180 jours : actifs incertains.
 classe 3 ou B3 : retard de 180 à 360 jours : actifs préoccupant.
 classe 4 ou B4 : retard supérieure à 360 jours : actifs compromis.

Pour la circulaire, il s’agit d’appliquer en premier lieu le critère d’antériorité des impayés
pour aboutir à la classification des clients par mis les classes 0, 1, 2, 3 ou 4, cette classification est
ensuite affinée en appliquant les autres critères qualitatifs.

4-2 : La détermination des provisions :

4-2-1 : La règle de détermination de la provision selon NC 24 :

Les provisions sont constituées pour faire face au risque de contrepartie, les provisions
doivent être appliquées sur la valeur total des engagements douteux qu’ils soient échus ou non,
ainsi que les revus constatés en résultat au cours des exercices antérieurs.

La règles de détermination des provisions diffère selon que l’engagement est constaté au
bilan ou en hors bilan.

- Pour les crédits au bilan :

La détermination de la base de la provision se fait comme suit :

 Engagements échus et impayés + engagements non encore échus + intérêts


encourus échus et non échus constatés en résultat au cours des exercices antérieurs
et demeures impayés = coût de crédit.
 Coût de crédit – remboursement futur espérés (par cash flou) = risque résiduel.
 Risque résiduel – garanties = montant à provisionner (provision pour dépréciation).

48
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Le montant à provisionner dégagé de cette formule ne doit pas être inférieure au montant
des intérêts constatés au résultat des exercices antérieurs et demeures impayés.

- Pour les engagements hors bilan :

La détermination de la base de la provision se fait comme suit :

 (Montant de l’engagements non encore échus × probabilité de réalisation de


l’engagement) / (intérêt et commissions constatées en résultat au cours des
exercices antérieurs et demeures impayés) = coût de l’engagement.
 Coût de l’engagement – remboursements futurs espérés = risque résiduel.
 Risque résiduel – garantie = montant à provisionner (provision pour risque et
charge).

Le montant à provisionner dégagé de cette formule ne doit pas être inférieure au montant
des intérêts et commissions constatés en résultat au cours des exercices antérieures et demeures
impayés.

4-2-2 : Règles de détermination de la provision selon la circulaire BCT 91-24 :

L’estimation des provisions selon la circulaire BCT 91-24 est faite en rapport directe avec
la classe dans la quelle figure un engagement. En effet lorsqu’un engagement figure dans la
classe 2 ou B2, il doit faire l’objet au minimum d’une provision égale à 20 %, lorsqu’il est classé
en classe 3 ou B3, la provision est égale à 50 %, et elle est de 100 % lorsqu’il figure dans la classe
4 ou B4.

49
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

CONCLUSION :

La prise de risque est au cœur de l’activité bancaire, elle a aussi un impact considérable
sur la rentabilité des établissements de crédit. La gestion des risques est de plus en plus sollicitée
pour en assurer la mesure, l’analyse et le suivi, en cohérence avec les politiques générales
décidées par les directions. Le suivi des risques compte tenu également d’éléments conjoncturels
propres au début des années 90, occupe dorénavant une part importante de l’activité de
contrôleurs de gestion de la banque.

Ainsi, et de façon concomitante, les ratios réglementaires relatifs aux établissements de


crédit ont été uniformisé et en forcés, ces dernières années. Le principal ratio utilisé par les
banques est le ratio Cooke qui fera l’objet d’une étude pratique pour le système bancaire Tunisien
dans le chapitre 4.

50
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

CHAPITRE 4 : EVOLUTION DES FONDS PROPRES ET DU RATIO COOKE ET

LEURS IMPACTS SUR LA RENTABILITE DES ETABLISSEMENTS BANCAIRE :

CAS (STB, BNA, BIAT, AMEN BANK, UBCI)

Le problème du banquier vis-à-vis de la masse des déposants consiste à être liquide


et solvable, donc il devrait prendre en considération les mesures nécessaires pour ne pas
perdre ses qualificatifs. Pour se faire il devrait respecter certains ratios dont le principal est le
ratio Cooke.

D’après MICHEL ROUACH et GERARD NAULLEAU (1994)42, le ratio Cooke


mis en place en 1988, dans la version en vigueur en 1994, a pour objectif essentiel de limiter
le risque de défaillance de la contre partie. Il a donc conçu pour contraindre les établissements
de crédit à maintenir un certain niveau des fonds propres par rapport à leurs engagements.
C’est pour cela qu’on va étudier dans cette analyse l’évolution des fonds propres et du ratio
Cooke d’un certain nombre des banques tunisiennes. De ce faite un indicateur pris isolement
n’a aucune intérêt, il faut donc procéder à une comparaison entre deux ou plusieurs périodes
ou bien entre les banques.

Le paysage bancaire tunisien étant assez grand et varié, notre étude se limitera à un
certain nombre des banques de dépôt qui sont :

Deux banques publiques :

- La Banque Nationale Agricole (BNA).


- La Société Tunisienne de Banque (STB).

Trois banques privés :

- La Banque Internationale de Tunisie (BIAT).

42
: MICHEL ROUACH et GERNARD NAULLEAU (1994) : « Le contrôle de gestion bancaire »

51
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

- L UNION Bancaire pour le Commerce et l’Industrie (UBCI).


- L’Amen Banque.

Les différents indicateurs retenus sont obtenus sur la base des données comptables
concernant les bilans et les états de résultat des banques ci-dessus citées, et ce concernant la
période allant de 1994 jusqu’à 2002. On procédera dons à une analyse comparative pour mieux
tirer les interprétations les plus significatives.

Dans ce chapitre nous présenterons en premier lieu l’évolution des fonds propres,
puis nous présenterons l’évolution du ratio Cooke. En suite, nous étudierons l’impact de cette
évolution sur la rentabilité bancaire.

SECTION 1 : EVOLUTION DES FONDS PROPRES :

Les fonds propres d’une banque représentent le total des capitaux propres après la
répartition de bénéfice figurant au rapport annuel de chaque banque et plus précisément au bilan
du 31-12 de chaque année.

Nous allons présenter dans un premier tableau les fonds propres de chaque banque
étudiée (annexe 1), et dans un deuxième tableau l’évolution de ces fonds propres et par la suite
nous interprétons cette évolution.

1-1 : Les fonds propres des banques étudiées

Les fonds propres des banques étudiées sont extraits des rapports annuels de chaque
banque et des rapports annuels de l’APBT 43 ce concernant la période allant de 1994 jusqu’à 2002
(annexe 1).

1-2 : Evolution des fonds propres :

43
: APBT : Agence Professionnelle des Banques Tunisiennes

52
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

L’évolution des fonds propres est présentée dans le tableau 2 qui est déduit de
l’annexe 1.

Tableau 2 : évolution des fonds propres : (les données sont en %)

STB BNA BIAT Amen UBCI


BANK
1994 39 ,46 147,46 42 ,48 7,43 --------------
1995 -2,8 13,82 2 ,2 24,58 73,87
1996 -2,51 0,58 -0,003 1,06 28,55
1997 2,86 0,49 0,54 30,88 8,27
1998 6,01 0,3 96,69 1,68 9,36
1999 38,8 12,79 26,34 15,99 8,82
2000 125,03 2,41 8,39 7,78 9,23
2001 2,11 1,56 0,27 25,21 9,47
2002 0,95 -1,2 -6,26 13,44 085

Cet indice (I) est calculé comme suit :

I = fonds propres de l’année N – fonds propres de l’année N-1  / fonds propres de l’année N-1

L’évolution des cinq banques sur la période allant de 1994 à 2002 est schématisée ci après

53
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

:
Evolution des fonds propres de la BNA (en 1000 DT)

Les fonds propres de la BNA ont augmenté d’une manière importante en 1994 avec
un taux de 147,56%, entre 1995 et 2001, ces fonds évoluent d’une manière presque stable. En fin
ils reconnaissent une légère tendance à la baisse en 2002 avec un taux de -1,2%

Evolution des fonds propres de la STB (en 1000DT)

54
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Les fonds propres de la STB ont augmenté avec un taux de 39,46% en 1994,
ensuite, ils enregistrent une baisse successive durant les années 95 et 96, puis, ils reconnaissent
de nouveau une tendance à la hausse en atteignant un taux important de 125,03% en 2000. En fin
ils enregistrent une légère hausse en atteignant 0,95% en 2002.

Evolution des fonds propres de la BIAT (en 1000DT)

55
------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Pour la BIAT on remarque que les fonds propres ont enregistré un taux
d’accroissement de 42,48% en 1994, ensuite ils reconnaissent une variation faible, soit à la
hausse, soit à la baisse mais ils ont évolue d’une manière importante en 1998 en atteignant
96,68%. En fin ils reconnaissent une baisse de -6,06% en 2002.

Evolution des Fonds Propres de l’Amen Bank (en 1000DT)


.

Les fonds propres d’Amen Bank augmentent d’une année à une autre pour atteindre25,
21% en 2001. Les augmentation des fonds propres peuvent être expliquées par la stratégie adopté
par l’Amen Bank afin d’améliorer sa solvabilité.

Evolution des fonds propres de l’UBCI (en 1000DT)

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Pour l’UBCI les fonds propres ont augmenté successivement pour atteindre 28,55% en
1996, ensuite ils évoluent d’une année à autre.

Les augmentations des fonds propres peuvent entre expliquées par le respect des normes
imposées par la Banque Centrale.

Généralement on peut remarquer que les fonds propres de ces banques augmentent d’une
année à autre. Cette augmentation résulte d’une part de l’augmentation du capital social de
chaque banque et d’autre part, de la poursuite de la constitution des réserves par les banques de
dépôt. Mais aussi il ne faut pas oublier que la réglementation imposée par la banque centrale tel
que le respect de ratio Cooke, et que le respect de celui ci passe par le respect des fonds propres.

Une vision générale présentée dans l’annexe 2 montre que si on classe les banques selon
l’évolution des fonds propres est ce ci en calculant la moyenne pour cette période que la BNA
occupe la première place suivi par la STB, la BIAT puis l’Amen Banque, alors que l’UBCI
occupe la dernière place malgré les efforts de cette établissement pour améliorer son niveau de
solvabilité.

L’évolution des fonds propres à un effet direct sur l’évolution de ratio Cooke c’est pour
cela qu’on va étudier dans la deuxième section l’évolution du ratio Cooke.

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

SECTION 2 : EVOLUTION DU RATIO COOKE :

L’évolution de ratio Cooke est présentée dans le tableau suivant (les données sont
en %).

STB BNA BIAT Amen Bank UBCI


1994 6 ,87 7,23 6,13 3,33
1995 6,54 7,82 6,47 4,04 11,15
1996 6,32 8,02 6,41 5,12 14,52
1997 6,25 8,19 6,54 6,15 12,52
1998 7,2 10,6 9,17 7 13
1999 9,5 11,48 9,94 8,8 12
2000 10,85 11,72 10,3 10 10,5
2001 11,23 11,97 10,54 10,5 11,3
2002 11,27 8,78 9 9 14

Source : -Rapport de l’APBT 1994-2002


-Rapport de chaque banque 1994-2002

Evolution du Ratio Cooke de la STB

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

On observe une légère baisse entre 95 et 97, le taux a passé de 6,54% en 1995 à 6,25% en
199, par la suite, il augmente de nouveau pour atteindre un niveau de 11,27% en 2002.
On remarque que tout au long de cette période que le ratio Cooke est respecté puis qu’il
est supérieure à 5%jusqu’au 98 est supérieure à 8%durant le reste de la période. Finalement on
remarque que l’évolution des fonds propres et de ratio Cooke est une évolution dans le même
sens qu’est tout à fait logique.

Evolution du ratio Cooke de la BNA

On observe une augmentation successive durant cette période en atteignant 11,97% en


2001, ensuite il a diminué pour atteindre 8,78% en 2002. Cette croissance s’explique par le
renforcement des fonds propres.

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

L’étude empirique de ratio Cooke montre une amélioration de la situation nette de la


BNA dans la mesure ou le ratio Cooke est respectée car il est supérieur au minimum exigé par la
banque centrale.

Evolution du Ratio Cooke de l’Amen Bank

Pour l’Amen Bank, on remarque qu’il y a une évolution progressive qui s’établit à
11% en 2002, alors qu’il était de 3,33% en 2004, soit d’une augmentation de 2,30%, on
remarque également que le minimum exigé n’est respecté qu’à partir de 1996. L’amélioration
continue du ratio d’une année à autre s’explique par l’amélioration de la situation financière
suite au renforcement des fonds propres et la maîtrise.

Evolution du Ratio Cooke de la BIAT

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Pour la BIAT, le ratio Cooke a connu une évolution importante car le taux à passé de
6,13% en 1994 avec un minimum de 5%, à un taux de 10,54% en 2001 avec un minimum de 8%,
soit une augmentation de 0,7194%, mais en 2002 il connu une légère baisse et passera à 9%.
Cette augmentation s’explique par le renforcement des fonds propres tout au long de cette
période.

Evolution du Ratio Cooke de l’UBCI

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

On remarque que tout au long de cette période le ratio Cooke est respecté puisqu’il est
supérieur à 5% jusqu’au 1998, et supérieur à 8% durant le reste de la période.

On remarque également que si on classe les banques selon le ratio Cooke durant cette
période, l’UBCI occupe la première place, et ce ci est due à la stratégie adopté par l’UBCI à
savoir les renforcements fonds propres.
.
Selon le ratio et en calculant la moyenne (voir annexe 2) pour toute la période on peut
classer les cinq banques comme suit : l’UBCI occupe la première place suivi par la BNA, la
STB, la BIAT et en fin l’Amen Banque occupe la dernière place.

Les fonds propres de toute établissements bancaire sont directement liés à la rentabilité
et ce ci peut être expliquer par l’augmentation de résultat net de toute ces banques durant la
période étudiée.

L’augmentation des fonds propres provoquera une augmentation du ratio Cooke, mais
cette augmentation de solvabilité de la banque peut encore être justifiée par une bonne gestion
de leur engagement et au suivi de ces relations en diminuant les risques encourus par cette
dernière.

Le respect de ratio Cooke assure la solvabilité du système bancaire en réduisant les


risques financiers encourus par les établissements financiers.

Certes le ratio Cooke présente des influences sur la solvabilité et la rentabilité des
banques, mais il ne faut pas oublier qu’il ne prend compte que des risques de crédits tout en
négligeant les autres risques comme le risque de marché.

SECTION 3 : IMPACT DE RATIO COOKE SUR LA RENTABILITE :

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------------------ La réglementation prudentielle du système bancaire Tunisien –ESCT -------------

Pour mesurer l’impact du ratio Cooke sur la rentabilité des établissements bancaires,
on a pris un échantillon de cinq banques : 2 publics (BNA, STB) et 3 privées (BIAT, UBCI, et L
Amen BANK) sur le quel nous avons effectuer des régressions simples sur le model suivant :

3-1 : Présentation du model :

Le model utilisé est un model linéaire simple qui se présente comme suit :

RTi = α + β RCi + εi avec i =BNA, STB, BIAT, UBCI, Amen Bank

RTi : rentabilité de la banque i


RCi : ratio Cooke de la banque i
εi : terms d’erreurs

Avec rentabilité financière = bénéfice net / fonds propres


Nous avons supposé que les hypothèses de la MCO sont vérifiées :

* Hypothèse 1 :

Les termes d’erreurs ont une espérance mathématique nulle. Ce qui s’écrit :

E (ut) = 0
* Hypothèse 2 :

Les termes d’erreurs ont une variance constante et finie. Ceci se traduit par :

V (ut) = б2 = constant
E (ut2) = б2
* Hypothèse 3 :

Les termes d’erreurs sont indépendants d’une observation à une autre. Ceci s’exprime par :

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Cov (ut, ut’) = 0 t≠t’


E (ut ut’) = 0 t≠t’

* Hypothèse 4 :

Pour toute observation t, le terme d’erreur est indépendant de la variable explicative. D’ou

Cov (ut, xt) = 0 t = 1…T

* Hypothèse 5 :

Les variables d’erreurs sont distribuées selon une loi Normale.

3-2 : Présentation des résultats :

Amen Bank

Variable coefficient T (student) probabilité R2 P (FC)


Constante 0.1326136 7.977 0.000 0.000 0.889
Ratio Cooke 0.056413 0.827 0.436 0.00 0.889

BIAT

Variable coefficient T (student) probabilité R2 P (FC)


Constante .0870474 0.983 0.359 0.035 0.47
Ratio Cooke 0.7211719 0.689 0.513 0.0635 0.47

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BNA

Variable coefficient T (student) probabilité R2 P (F)


Constante 0.92548 2.290 0.056 0.0447 0.33
Ratio Cooke -.2386461 -0.572 0.585 0.0447 0.33

STB

Variable coefficient T (student) probabilité R2 P (FC)


Constante 0.2127658 4.943 0.002 03914 4.5
Ratio Cooke -1.047408 -2.122 0.072 0.3914 4.5

UBCI

Variable coefficient T (student) probabilité R2 P (FC)


Constante 0.1098518 0.39 0.71 0.0041 0.02
Ratio Cooke 0.3564864 0.157 0.88 0.0041 0.02

3-3 : Interprétation des résultats :

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Annexe1 : évolution des fonds propres

UBCI STB BNA Amen Bank BIAT


1994 40950 123466 262297 51665 82656
1995 71202 120001 298552 64365 84482
1996 91532 116982 300291 65062 84454
1997 99067 120455 301766 85158 84917
1998 108344 127704 302927 86593 167020
1999 117906 177259 341689 100443 211016
2000 128800 398899 349951 108266 228732
2001 141000 407327 3555435 135560 229362
2002 142200 411197 351116 159816 215000
.

Source :
-Rapport annuel de l’APBT
-Rapport annuel chaque banque

Annexe2 : la moyenne des fonds propres et du ratio Cooke

Amen Bank BIAT UBCI BNA STB


Fonds propres 115359 154182 104556 318225 222588
moyens
Ratio Cooke 7,16% 8,27% 12 ,37% 10,64% 8,44%
moyens

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Annexe 3 : Présentation d’un bilan d’une Banque de Dépôt

Actif Passif
Système financier Système financier
- Caisse BCT, certificat de dépôt et billets de - Banque de dépôt, banque d’investissement
trésorerie acquis ou de développement.
- Banque de dépôts, banque d’investissement - Organisme financier spécialisé.
ou de développement. - Banques résidentes.
- Organisme financier spécialisé. - Siège, succursales et agences.
- Banques résidentes.
- Siège, succursales et agences chèques
postaux.
Crédit à la clientèle Crédit à la clientèle
- Performance des comptes. - compte a vue
- Avances sur comptes à termes, bons de - compte d’épargne.
caisse et autres produits financiers. - Compte à terme, bon de caisse et autre
- Opérations de leasing. produit fournisseurs.
- Prêts de leasing. - Autres sommes dues à la clientèle.
- Prêts syndiques. * Certificat de dépôt.
- Comptes de débiteur à la clientèle. * Billet de trésorerie émis par les organismes
- Crédits sur sources spéciales. de leasing auprès de la clientèle.
- Valeurs imposées à 1 ère ou 2éme * Ressources spéciales compte exigible après
présentation ou chez l’huissier. en classement.
- Arrangement, rééchelonnement et * Créditeurs divers.
consolidation. * Compte de régulation.
- Créance immobilisée douteuse ou litigieuse. * Obligation.
* portefeuille encaissement. * Amortissements.
* Débiteurs divers.
* Comptes de régularisation.
Portefeuille titre Provisions

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- Titre d’état. - Provisions dépréciation de titre.


- Titre de participation libérée. - Provision pour créances immobilisées
- Titre de transaction et de placement. douteuses ou litigieuse.
- Achat par la banque de ses propres titres. - Provision non affectées à des risques ou à
- Prêt participatifs, parts social, et compte des charges préalables.
courant associés. - Autres.
- Autres obligations. Réserves
* immobilisations. - Réserves légales réserves extraordinaires.
* Immobilisations pour les opérations de - Réserves pour investissement exonéré.
leasing. * Prime d’émission.
* Non valeurs. * Fonds social.
* Actionnaires (peut non libéré du capital). * Capital ou dotation.
* Résultat en instance d’approbation. * Prêt participatif.
* Excédents des charges sur les produits. * Compte courant associes.
* Report à nouveau.
* Résultats en instances d’approbation.
* Exedents des produits sur les charges.

Total actif Total passif

Source : la banque centrale de Tunisie

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BIBLIOGRAPHIE

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Jacques Darmon (1998) : stratégie bancaire et gestion de bilan
Jamel Eddine Chichti (2001) : L’intermédiation financière des banques et des assurances
Jan Van Drossen (2001) : Bulletin du FMI, volume 30 N° 3
Joël Bésis (1995) : Gestion des risques et gestion des actifs passifs des banques, Dalloz
Mathieu Michel (1995) : L’exploitation bancaire et le risque de crédit
Michel Rouach et Gérard Naulleau (1994) : Le contrôle de gestion bancaire et financière
Price Water House Cooper (2003): Financial services bulletin
Sylvie de Gousegne (1994) : La banque : structure marchés gestion, Paris Dalloz
Sylvie de Gousegne (1996) : Gestion de la banque
Revue d’économie financier n° 27-1993 : Le ratio Cooke et les fonds propres des banques
Europ. 2003, la commission européenne, marché intérieur (sujet : fonds propres réglementaires)
Revue « Banque » n° 579 (1997) : Dossier gestion globale des risques.
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Revue « Banque » (avril 2002) : Le nouveau ratio de solvabilité
La banque centrale de Tunisie circulaire n°2001/04 du 16 février 2001
La banque centrale de Tunisie circulaire n°2001/12 du 4 mai 2001
La banque centrale de Tunisie circulaire n°2001/65 du 10 juillet 2001
La banque centrale de Tunisie circulaire n°91-25 (1991)
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http://www.xerion-finance.com./septembre 2002.

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