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les zoom’s
ion
Marketing
3e édit
le marketing
l’ENS Cachan, agrégé
d’économie-gestion et • Le marketing stratégique aborde successivement
Marketing stratégique
l’environnement de l’entreprise, l’organisation de la
docteur en sciences de
fonction marketing, la prévision, la planification et le
gestion de l’Université contrôle, les décisions stratégiques en marketing, les
Paris I. Il est Maître études de marché et le marketing international.
• Le comportement de l’acheteur et la gestion de
Comportement de l’acheteur
de conférences à
l’Université de Haute-
la relation client s’intéresse au comportement du
consommateur (BtoC), au comportement de l’acheteur Gestion de la relation client
Alsace et enseigne professionnel (BtoB) et à la gestion de la relation client
le marketing en (CRM). Marketing opérationnel
DUT Techniques de • Le marketing opérationnel traite de la politique de
produit, du marketing des services, de la gestion de la
commercialisation. marque, de la politique de prix, de la promotion des
Ses recherches portent ventes, de la politique de communication, du marketing
direct, de la politique de distribution, du marketing du
sur le comportement point de vente, du e-marketing, de la gestion de la force
d’achat des clients de vente.
professionnels, la Cet ouvrage s’adresse à toutes les personnes qui sou-
scientométrie et le haitent découvrir le marketing et comprendre ses enjeux,
management des
en particulier les étudiants de BTS Tertiaires, les étudiants
des cursus universitaires en gestion (DUT, Licences, Licences
Sébastien Soulez
3e édition
entreprises sportives. Professionnelles, Masters…) et les étudiants en écoles de
Management. C’est un outil de travail incontournable
pour maîtriser les règles du marketing et de l’action
commerciale.
s. Soulez
Prix : 18,50 e
ISBN 978-2-297-02552-2
Sébastien SOULEZ
Ancien élève de l’ENS Cachan, agrégé d’économie-gestion et
docteur en sciences de gestion de l’Université Paris I. Il est Maître de
conférences à l’Université de Haute-Alsace et enseigne le marketing
en DUT Techniques de commercialisation. Ses recherches portent sur
le comportement d’achat des clients professionnels, la scientométrie
et le management des entreprises sportives.
Du même auteur
–– Exercices de Marketing – 3e édition (coll. Les Zoom’s)
–– L’essentiel du Marketing – 3e édition (coll. Les Carrés)
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Le
Marketing
Marketing stratégique
Comportement de l’acheteur
Gestion de la relation client
Marketing opérationnel
3e édition
La collection
traite de :
la comptabilité : Comptabilité générale – Comptabilité de gestion –
Comptabilité des sociétés
l’analyse financière
la fiscalité
le droit : Introduction au droit – Droit des sociétés – Droit commercial
et des affaires – Droit social – Institutions de la France – Institutions
de l’Union européenne
l’économie
le marketing
les relations humaines
Présentation
L a démarche marketing est fondamentale pour de nombreux acteurs, les
entreprises bien sûr, mais aussi les associations, les clubs sportifs, les organisations
politiques, les organismes publics… Tous ces acteurs se servent régulièrement d’élé-
ments de marketing qu’il importe de connaître, de comprendre et de maîtriser. Cet
ouvrage concerne donc toutes les personnes qui désirent se familiariser avec les
concepts et les outils du marketing, qu’ils soient managers ou étudiants. Il concer-
ne particulièrement les étudiants engagés dans les filières de l’enseignement supé-
rieur en gestion qui sont confrontés à une épreuve de marketing.
Cet ouvrage présente les différentes dimensions de l’activité marketing et leurs
enjeux en trois grandes parties :
• le marketing stratégique ;
• le comportement de l’acheteur et la gestion de la relation client ;
• le marketing opérationnel.
La présentation des concepts fondamentaux est illustrée de nombreux exemples afin
de permettre au lecteur de découvrir le marketing et l’action commerciale et d’ap-
préhender ses enjeux. Des textes clairs et synthétiques permettent à tous d’abor-
der cette discipline. Pour ceux qui souhaitent l’approfondir, chaque chapitre présen-
te un encadré portant sur les origines du marketing.
Un chapitre portant sur les tendances du marketing a également été ajouté dans
cette seconde édition. Cet ouvrage est donc un outil de travail incontournable
pour maîtriser les règles du marketing et de l’action commerciale.
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Sommaire
Présentation 5
•G8
LE MARKETING
Partie 1
Le marketing stratégique
Sommaire
59
A. Le modèle BCG (Boston Consulting Group) 60
B. Le modèle McKinsey 62
C. Le modèle Arthur D. Little 63
4 – Le choix des options fondamentales 64
A. La segmentation stratégique 65
B. Le choix des cibles 70
C. Le choix du positionnement 70
5 – Le choix d’une stratégie de développement 72
A. Les stratégies génériques de Porter 72
B. Les stratégies de croissance 73
C. Les stratégies concurrentielles 76
Chapitre 6 • Les études de marché 79
1 – Introduction 79
2 – Les sources d’informations 80
A. Une typologie des principales sources d’informations 81
B. Le système d’information marketing 81
3 – Les principaux types d’études de marché 82
4 – Les études quantitatives 83
A. L’élaboration du plan d’étude 83
B. Le recueil des données 90
C. Le traitement des données 91
D. Le contrôle des résultats 95
5 – Les études qualitatives 96
A. L’élaboration du plan d’étude 97
B. Le recueil des données 97
C. Le traitement des données 98
Chapitre 7 • Le marketing international 99
1 – Introduction 99
2 – Le concept de marketing international 99
A. Le marketing de l’export 100
B. Le marketing international 100
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•G10
C. Le marketing global
LE MARKETING
100
3 – Les stratégies de marketing international 101
A. La stratégie de standardisation 101
B. La stratégie d’adaptation 101
4 – Les choix opérationnels en marketing international 102
A. La politique de produit 102
B. La politique de prix 102
C. La politique de communication 103
D. La politique de distribution 103
5 – Le marketing interculturel 103
Partie 2
Comportement de l’acheteur et gestion de la relation client
E. Le processus d’achat
Sommaire
•G
11
129
F. Les variables relationnelles 129
3 – Le processus de prise de décision des entreprises 129
A. Les situations d’achat 130
B. Les phases d’achat 130
C. Les modèles d’achat organisationnel 130
4 – Le comportement d’achat des clients professionnels 131
A. Les principales différences avec le marketing Business-to-Business 132
B. Les spécificités des clients professionnels 133
Chapitre 10 • La gestion de la relation client 135
1 – Introduction 135
2 – Les principes du marketing relationnel 135
A. Le marketing de masse 135
B. Une définition du marketing relationnel 136
C. Le marketing one-to-one 137
3 – Les mécanismes théoriques 138
A. La fidélité 138
B. La satisfaction 140
C. L’engagement 140
D. La confiance 141
4 – La démarche de gestion de la relation client 141
A. Phase 1 : Connaître ses clients 142
B. Phase 2 : Différencier ses clients 143
C. Phase 3 : Dialoguer avec ses clients 146
D. Phase 4 : Proposer une offre personnalisée 146
5 – Les techniques de fidélisation 147
A. Les cadeaux 147
B. La carte de fidélité 147
C. Le club 147
D. Le consumer magazine 148
E. Les autres techniques de fidélisation 148
6 – Les outils de la GRC 149
7 – Les limites de la gestion de la relation client 149
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•G12
LE MARKETING
Partie 3
Le marketing opérationnel
3 – Le concept de servuction
Sommaire
•G
13
168
4 – La gestion de la qualité de services 169
A. Le modèle SERVQUAL 169
B. La gestion des services 170
Chapitre 13 • La gestion de la marque 171
1 – Définition 171
2 – La construction du capital marque 172
A. Le capital marque 172
B. Le nom et l’emblème de marque 173
C. La construction de l’identité de marque 173
D. Le co-branding 173
3 – La gestion d’une marque et les stratégies de marque 174
A. Le choix du type de marque 174
B. L’extension de marque 175
C. Le portefeuille de marques 175
Chapitre 14 • La politique de prix 177
1 – Généralités 177
A. Définition et objectifs de la politique de prix 177
B. La réglementation des prix 178
2 – Les modes de fixation du prix 179
A. La fixation des prix par les coûts 179
B. La fixation des prix par la demande 180
C. La fixation des prix en fonction de la concurrence 184
D. Une méthode globale de fixation des prix 185
3 – Les stratégies de prix 185
A. La stratégie de pénétration 185
B. La stratégie d’écrémage 186
C. La stratégie de prix différenciés 186
D. La stratégie d’alignement 186
4 – La gestion stratégique des prix d’une gamme 187
5 – La politique de modification de prix 187
A. Les réductions de prix 187
B. Les modulations de prix 188
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•G14
LE MARKETING
217
1 – Le champ du marketing direct 217
A. Définition 217
B. Le ciblage 218
C. Les objectifs du marketing direct 218
2 – Les fichiers et les bases de données 219
A. Les catégories de fichiers 219
B. Le traitement des fichiers 220
C. Les bases de données 220
D. Le cadre légal de l’utilisation d’informations 221
3 – La conduite d’une opération de marketing direct 221
A. Les vecteurs du marketing direct 221
B. Les critères de choix 225
C. Les phases d’une opération de marketing direct 225
4 – Les limites du marketing direct 226
A. La baisse de l’efficacité des vecteurs spécifiques au marketing direct 226
B. La saturation de la cible 226
C. Les conséquences éthiques 226
Chapitre 18 • La politique de distribution 227
1 – Introduction 227
2 – L’appareil commercial français 228
A. Les formes de commerce 228
B. Les formes de vente 229
3 – Les circuits de distribution 230
4 – Les stratégies de distribution 232
A. Les principales stratégies 232
B. Le choix d’une stratégie de distribution 234
C. L’évaluation des distributeurs 234
D. Le trade marketing 235
Chapitre 19 • Le marketing du point de vente 237
1 – Introduction 237
2 – Les stratégies d’implantation d’un magasin 238
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•G16
LE MARKETING
Sommaire
267
A. La fixation des objectifs 268
B. La rémunération de la force de vente 269
C. Le contrôle de la force de vente 271
5 – Les principes de la négociation 271
A. La phase de préparation 272
B. La phase d’entretien 272
C. La phase de conclusion 273
D. L’adaptation aux différents types de clients 273
Chapitre 22 • Les tendances du marketing 275
1 – Introduction 275
2 – La marque 276
3 – Le marketing tribal 276
4 – Le marketing expérientiel 277
5 – Le marketing sensoriel 278
6 – Le marketing du bas de la pyramide 278
7 – La marque employeur 279
8 – Le marketing éthique 279
9 – L’ambush marketing 280
10 – Le M-marketing 281
11 – Le marketing générationnel 282
12 – Conclusion 282
Bibliographie 283
Index 285
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Chapitre
La démarche marketing 1
1 Définitions
De manière générale, le marketing est utilisé :
– dans tous les types d’organisations (entreprises de production, de distribution, de services,
mais aussi associations, organisations politiques…) ;
– pour tous les participants à la décision d’achat (consommateur final, distributeur, prescrip-
teur, utilisateur, importateur, collectivités…) ;
– pour toutes formes de production (biens, services, dons, idées…).
Le terme marketing est ambigu : il désigne tout à la fois des politiques de l’offre et des politiques
de la demande, tout en comprenant en son cœur la notion d’échange.
A – Le marketing de l’offre
Historiquement, le premier type de définitions retient l’idée de mise sur le marché (to market en
anglais) d’un produit ou d’un service qu’il faut vendre à un prospect.
Définition
Le marketing regroupe alors l’ensemble des actions permettant d’adapter la demande à l’offre, la
démarche marketing consistant à mettre l’offre en avant (par sa promotion, son packaging, son prix…)
afin de susciter une demande (l’achat du produit ou du service).
Il ressort de cette définition l’idée que l’entreprise peut être amenée à manipuler le consommateur
pour lui faire acheter un produit dont il ne ressent pas naturellement le besoin.
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•G20
LE MARKETING
OFFRE DEMANDE
MARKETING
Dans cette optique, c’est l’offre qui crée la demande. Le marketing a pour objectif de permettre la
vente au plus grand nombre d’un produit existant.
Exemple
Dans l’industrie automobile, le segment monospace a été inventé ex-nihilo par des
ingénieurs. Il ne correspondait pas à une demande formulée explicitement par les consom-
mateurs et le Renault Espace s’est imposé au fil du temps et des actions de marketing. De
manière générale, les innovations radicales sortent rarement de l’imagination des consom-
mateurs.
B – Le marketing de la demande
Une autre vision du marketing consiste à placer le client au centre des préoccupations de l’entre-
prise.
Définition
Le marketing est alors conçu comme l’ensemble des actions qui ont pour objectif de prévoir ou de consta-
ter les besoins du consommateur dans une catégorie de produits ou de services et de réaliser l’adaptation
en continu de l’appareil productif et commercial d’une entreprise aux besoins ainsi déterminés.
Selon cette définition, le marketing est un état d’esprit qui impose de concevoir la stratégie de
l’entreprise en fonction des besoins des clients, destinataires de l’offre de l’entreprise.
DEMANDE OFFRE
MARKETING
Dans cette optique, c’est la demande qui crée l’offre. Le marketing a pour objectif de déterminer
les besoins des consommateurs afin de créer un produit ou un service parfaitement adapté à ces
besoins de sorte que le produit ou service se vende « tout seul ».
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Exemple
Chapitre 1 • La démarche marketing
•G21
Du fait des nouveaux modes de vie dans les pays occidentaux, et à la suite d’études de
marché, les marques de pâtes alimentaires ont remarqué qu’il existait une demande pour
des produits qui cuisent rapidement. Ils ont alors lancé des pâtes à cuisson rapide qui ont
connu un succès important.
C – Le marketing de l’échange
Enfin, une autre vision tente la synthèse des deux définitions précédentes en mettant au cœur du
marketing l’idée d’échange.
Définition
Le marketing est alors le mécanisme par lequel les individus satisfont leurs besoins et désirs au moyen
de l’échange de produits et services qui ont de la valeur.
•G22
LE MARKETING
Franck Cochoy, dans Une histoire du marketing). Le concept de marketing suit alors les évolutions
économiques, le marketing passant par plusieurs phases.
Avant 1900
À partir de 2000 1980-2000
le commerce
le marketing le marketing
traditionnel
one-to-one relationnel
de proximité
1950-1970 1970-1980
le marketing le marketing
de masse de segmentation
3 La démarche marketing
La démarche marketing combine une culture marketing (un état d’esprit) à des techniques marke-
ting (un savoir-faire).
A – La culture marketing
Une entreprise est un concentré de cultures très différentes qu’il faut faire cohabiter, parfois diffi-
cilement. De manière un peu caricaturale, il est courant de voir s’opposer trois grandes cultures :
– la culture d’ingénieur est tournée vers les techniques de production, l’ingénieur étant jugé sur
les critères de qualité du produit, de coût et de délai de production (QCD) ;
– la culture financière est orientée vers les résultats financiers de l’entreprise, l’objectif étant
d’atteindre la meilleure rentabilité possible et, souvent, de réduire les coûts ;
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•G24
LE MARKETING
– la culture commerciale est centrée sur le client, les vendeurs répercutant les demandes des
clients dans l’entreprise, même les plus farfelues si une grosse vente est espérée.
Il est aisé de comprendre les oppositions entre ces trois cultures : le commercial se tourne fré-
quemment vers l’ingénieur pour obtenir, à la demande du client, une modification du produit qui
lui est refusée pour des raisons, le plus souvent, de coût ; en outre, il supporte mal les rappels à
l’ordre fréquents des financiers pour ses dépassements de frais, sa gestion approximative ou ses
demandes de hausse de budget.
La culture marketing est portée par les équipes commerciales (les vendeurs), qui répercutent les
demandes des clients dans l’entreprise (mais sont davantage tournées vers la vente) et, surtout, par
les équipes marketing qui sont la « voix du client » dans l’entreprise. La culture marketing est alors
un véritable état d’esprit qui consiste à se mettre au service de clients que l’on a choisi afin de trou-
ver le produit qui leur convient.
À NOTER • Les oppositions entre les tenants de cultures différentes proviennent souvent de luttes de
pouvoir. La réussite d’une entreprise repose cependant sur leur entente.
Offre
Études de marché
produit
Segmentation
Ciblage
Positionnement
Marketing mix
Comme nous l’avons observé précédemment, l’offre produit peut préexister : le marketing sert
alors à convaincre le client d’acheter le produit. Dans une optique plus logique, l’offre produit est
censée être la conséquence de l’observation des besoins des consommateurs.
1) Les études de marché
Elles ont pour objectif, en amont, de comprendre les besoins (boire, manger, s’amuser) et les désirs
(un soda, une choucroute, une sortie au Macumba) des consommateurs afin de construire une
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offre adaptée. En aval, les études de marché s’intéressent aussi à la satisfaction des clients et à leur
jugement de manière à améliorer l’offre. C’est le travail du responsable des études aidé de char-
gés d’études.
2) La segmentation, le ciblage et le positionnement
Ils reposent sur l’idée qu’un même produit ne peut satisfaire tous les consommateurs. Il faut donc
diviser le marché en différents segments de consommateurs. Pour une offre en particulier, il faut
cibler un ou des segment(s) que l’on juge plus intéressés par l’offre de l’entreprise. Enfin, le posi-
tionnement correspond aux attributs de l’offre qui sont mis en avant par l’entreprise. Le service
marketing dans son ensemble (chargés d’études, chefs de produit, chefs de pub…) travaille sur ces
trois concepts.
3) Le marketing mix
Il correspond aux variables marketing que l’entreprise peut actionner pour modifier l’offre, c’est-à-
dire les « 4 P » (Price, Product, Promotion, Place). L’entreprise fixe tout d’abord un (ou des) prix.
Elle élabore une offre produit, choisit une marque, un packaging. Elle élabore une stratégie de
communication (la copie stratégie). Elle choisit enfin son mode de distribution et organise sa force
de vente. Définir le marketing mix est la tâche principale du service marketing.
Le choix du mix résulte d’un compromis entre la nécessité pour l’entreprise de réaliser une opéra-
tion rentable, la satisfaction dans les meilleures conditions des besoins et désirs du consommateur
et la prise en considération des réactions probables des concurrents, dans le respect de la straté-
gie marketing retenue.
À NOTER • Les techniques du marketing sont plus nombreuses et plus complexes que les trois piliers
présentés ici. Elles seront abordées en profondeur tout au long des chapitres de cet ouvrage.
•G26
LE MARKETING
l’entreprise. Les autres directions se considèrent ainsi souvent plus efficaces que la direction mar-
keting en termes de décisions stratégiques et de qualité du travail.
Ces critiques sont relayées par quelques-uns des plus éminents spécialistes académiques du mar-
keting. Le professeur Jagdish Sheth a ainsi récemment prévenu que le marketing pourrait rapide-
ment perdre tout pouvoir dans l’entreprise s’il demeurait incapable de s’évaluer, face à des
indicateurs financiers aujourd’hui tout puissants.
Si l’évaluation n’est pas le fort des managers en marketing, il faut aussi souligner l’intérêt d’adop-
ter des critères autres que financiers pour juger des performances du marketing. La satisfaction du
client, par exemple, engendre indirectement (par la fidélité) des rentrées d’argent à long terme dif-
ficilement mesurables aujourd’hui. L’évaluation financière est certes importante mais elle ne doit
pas être le seul critère de performance du marketing, au détriment du client et de la concurrence.
PARTIE 1
Le marketing
stratégique
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L’environnement Chapitre
de l’entreprise 2
1 L’environnement et le marché
Dans son sens le plus restrictif, celui des économistes, un marché est un lieu de rencontre entre
une offre et une demande et conduit à la détermination d’un prix.
Exemple
Le marché automobile regroupe l’ensemble des constructeurs automobiles (l’offre) et l’en-
semble des consommateurs qui souhaitent pouvoir se déplacer de manière autonome d’un
lieu à un autre (la demande).
Les entreprises cherchent à s’imposer sur leur(s) marché(s), compte tenu de leurs propres capaci-
tés, des actions de la concurrence et des besoins des consommateurs. Elles doivent aussi tenir
compte de l’environnement dans lequel elles se trouvent, c’est-à-dire de l’ensemble des éléments
externes à l’entreprise susceptibles d’influencer son activité.
MACRO-ENVIRONNEMENT
OFFRE DEMANDE
MICRO-ENVIRONNEMENT
•G30
LE MARKETING
À NOTER • La notion d’environnement sera abordée plus en détail dans le chapitre 5 lorsque sera
détaillée la méthode SWOT.
Enfin, la position de l’entreprise sur un marché donné peut être mesurée par sa part de marché,
qui est le rapport entre les ventes d’un produit et les ventes totales de ce type de produit sur le
marché.
Exemple
L’entreprise C & C commercialise deux types de chaussettes : en laine ou en fil d’Écosse. En
2012, elle a vendu 100 000 paires de chaussettes, dont 90 % en laine et 10 % en fil
d’Écosse. Une paire de chaussettes en laine est vendue 7 € et une paire de chaussettes en
fil d’Écosse 12 €. Le marché total des chaussettes en France est de un million de paires en
2012, dont 30 % sont en laine en 10 % en fil d’Écosse (le reste en coton). La valeur totale
des ventes de chaussettes en 2012 est de 5,2 millions d’euros, dont 35 % imputables aux
chaussettes en laine et 20 % imputables aux chaussettes en fil d’Écosse.
1. Calcul des ventes totales sur chacun des deux marchés
Le marché des chaussettes en laine en 2012 est de 30 % × 1 000 000 = 300 000 unités
Le marché des chaussettes en fil d’Écosse est de 10 % × 1 000 000 = 100 000 unités
2. Calcul des ventes de C & C sur chacun des deux marchés
Les ventes de chaussettes en laine en 2012 sont de 90 % × 100 000 = 90 000 unités
Les ventes de chaussettes en fil d’Écosse sont de 10 % × 100 000 = 10 000 unités
3. Calcul de la part de marché en volume sur chacun des deux marchés
La part de marché en volume de C & C sur le marché des chaussettes en laine en 2012 est
de 90 000 / 300 000 × 100 = 30 %
La part de marché en volume de C & C sur le marché des chaussettes en fil d’Écosse en
2012 est de 10 000 / 100 000 × 100 = 10 %
4. Calcul de la part de marché en valeur sur chacun des deux marchés
La part de marché en valeur de C & C sur le marché des chaussettes en laine en 2012 est
de (90 000 × 7) / (5 200 000 × 35 %) × 100 = 34,6 %
La part de marché en valeur de C & C sur le marché des chaussettes en fil d’Écosse en 2012
est de (10 000 × 12) / (5 200 000 × 20 %) × 100 = 11,5 %
Les prix de C & C sont donc en moyenne plus élevés que ceux de ses concurrents puisque
sa part de marché en valeur est supérieure à sa part de marché en volume.
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•G32
LE MARKETING
Exemple
La famille Durand a décidé d’acheter un ordinateur portable au petit dernier qui entre en
école de commerce. Les parents jouent alors le rôle d’acheteur de l’ordinateur alors que
l’étudiant en sera le consommateur. Avant l’achat, il est fort probable que les parents se
soient renseignés, et aient été influencés, par un oncle spécialiste d’informatique et par un
vendeur de la FNAC par exemple, qui jouent le rôle de prescripteurs.
2) Du côté de l’offre
Il faut distinguer les fournisseurs, les distributeurs, le producteur et ses concurrents. Les fournis-
seurs vont approvisionner l’entreprise en biens ou en services nécessaires à la production. Les dis-
tributeurs jouent un rôle d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Le producteur
construit une offre destinée à être vendue au consommateur. Il n’est généralement pas le seul à
commercialiser une même catégorie de produits et doit donc faire face à des concurrents, directs
ou indirects.
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Exemple
Chapitre 2 • L’environnement de l’entreprise
•G
33
Le concurrent direct de la marque Orangina est la marque Fanta qui commercialise, comme
elle, une boisson sucrée et gazeuse à l’orange. Par extension, ses concurrents indirects sur le
marché des sodas sont aussi Coca-Cola ou Pepsi. Enfin, on peut même considérer, dans une
optique de besoins à satisfaire (le goûter des enfants par exemple), que les producteurs de jus
d’orange, de jus de raisin, voire d’eau minérale, sont aussi ses concurrents indirects.
Il est primordial de retenir qu’une entreprise, lorsqu’elle doit prendre une décision, quelle qu’elle
soit, doit absolument tenir compte de tous les acteurs présents sur son marché. En particulier, toute
décision concernant une action de marketing doit être précédée d’une analyse interne de l’entre-
prise et de sa rentabilité, d’une analyse de la concurrence et de ses réactions probables et d’une
analyse de la demande des consommateurs.
3 La notion de concurrence
La concurrence est l’un des fondements du système capitaliste. Pour une entreprise, la notion de
concurrence est partout :
– sur le marché du travail, l’entreprise cherche à attirer et retenir les meilleurs profils ;
– sur le marché financier, l’entreprise cherche à attirer les investisseurs et à emprunter au
meilleur taux ;
– sur le marché des approvisionnements, l’entreprise souhaite travailler avec les meilleurs four-
nisseurs ;
– sur le marché aval, l’entreprise lutte pour convaincre les clients et les distributeurs que ses pro-
duits sont meilleurs que ceux de ses concurrents.
En marketing, il est possible de définir la concurrence de deux manières :
– une première définition stipule que les produits dont les ventes peuvent être affectées par les
actions marketing d’autres produits sont en concurrence avec ces produits ;
– une seconde définition précise que des produits sont en concurrence si les consommateurs
les considèrent interchangeables par rapport à un but donné.
L’intensité de la concurrence dépend :
– du nombre de participants (l’intensité de la concurrence est d’autant plus forte qu’il existe un
grand nombre de concurrents sur un marché donné) ;
– des stratégies des entreprises (l’intensité de la concurrence est d’autant plus forte qu’elles
mettent en œuvre des stratégies offensives – par exemple une stratégie de pénétration de mar-
ché – plutôt que des stratégies défensives – par exemple une stratégie d’alignement) ;
– de la nature des produits (l’intensité de la concurrence est d’autant plus forte que les produits
sont facilement reproductibles et peu coûteux, ce qui est le cas de bonbons par exemple mais
pas d’une centrale nucléaire).
02-Chap02:4406_Chap_02_xp5.qxd 10/05/12 16:01 Page34
•G34
LE MARKETING
Les structures de marché les plus classiques sont synthétisées dans le tableau suivant :
Nombre Situation
Exemple
de vendeurs concurrentielle
L’entreprise RFF (Réseau Ferré de France) possède le mono-
pole de l’entretien des lignes de chemin de fer. C’est une
situation que les économistes appellent un « monopole natu-
Un vendeur Monopole rel », c’est-à-dire un marché pour lequel le coût des facteurs
de production est minimal lorsque la production est réalisée
par une seule entreprise.
Dans cette situation, deux vendeurs font face à un grand
nombre d’acheteurs potentiels. Airbus et Boeing sont un
Deux vendeurs Duopole parfait exemple de duopole au niveau mondial pour les
avions de ligne.
Un petit nombre de vendeurs fait face à un grand nombre
Quelques d’acheteurs potentiels. Le marché français de la téléphonie
Oligopole
vendeurs mobile correspond à ce cas.
Une situation de concurrence existe lorsque les consomma-
Multitude teurs ont le choix, pour une même catégorie de produits,
Concurrence entre un grand nombre de vendeurs. Le marché du transport
de vendeurs
routier par exemple est un marché de concurrence.
La concurrence est en réalité, sur beaucoup de marchés, limitée par les efforts de différenciation
des produits par les entreprises concurrentes (qui amènent à des situations de concurrence mono-
polistique) ou par le phénomène de concentration des entreprises.
À l’inverse de la situation de concurrence pure, beaucoup d’entreprises préfèrent coopérer pour
maîtriser un marché ou une filière, pour se développer à l’international ou pour atteindre la taille
critique qui leur permet de rester compétitives. Les diverses formes de coopération sont :
– le GIE (groupement d’intérêt économique), comme par exemple Airbus qui réunit des entre-
prises de plusieurs pays européens ;
– la joint-venture qui est une entreprise gérant un projet risqué en commun (deux acteurs ou
plus) au niveau international ;
– l’alliance qui consiste à passer des accords pour des activités de recherche, de production ou
de commercialisation sans que l’indépendance économique et financière des entreprises qui
s’allient soit remise en cause. On distingue l’alliance d’intégration conjointe (les produits sont
par la suite concurrents, comme PSA et Fiat pour réaliser des monospaces par exemple),
l’alliance additive (partage des ressources pour développer un produit commun, comme le
moteur diesel développé en commun par PSA et Ford) et l’alliance complémentaire (combinai-
son d’actifs complémentaires, comme entre Matra et Renault pour développer l’Espace).
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L’organisation Chapitre
de la fonction marketing 3
1 Introduction
Toute entreprise, pour atteindre ses objectifs, doit adopter une organisation ayant pour fonction
de diviser les activités (marketing, ressources humaines, finance…) et d’assurer la coordination des
tâches entre les membres.
La fonction marketing possède un rôle particulier dans l’entreprise, qui varie en fonction de la cul-
ture de l’entreprise, de sa taille et de ses objectifs.
Exemple
Dans une très petite entreprise (TPE), le dirigeant/propriétaire joue tous les rôles dans son
entreprise : il est à la fois le producteur, le commercial, le comptable… Une grande entre-
prise possédera des fonctions spécialisées gérées par des directions différentes, la fonction
marketing étant parfois confondue avec la fonction commerciale.
Toutes les entreprises ne sont pas structurées de la même manière. Selon la structure adoptée, le
marketing jouera un rôle très influent ou un rôle mineur. Par ailleurs, l’état d’esprit marketing
influence parfois l’organisation entière par le biais du marketing interne.
•G36
A – La structure fonctionnelle
LE MARKETING
L’organisation du département marketing par fonctions est la plus courante. Elle implique en effet
que le directeur du marketing (ou le directeur commercial lorsque ces deux fonctions sont réunies en
une seule) s’appuie sur des services spécialisés à même de le conseiller dans ses choix stratégiques.
Direction marketing
Direction marketing
Cette organisation possède l’avantage de l’équité entre les produits, même si la réalité est souvent
•G
37
moins favorable : le chef de produit doit souvent se contenter d’entériner les décisions d’autres res-
ponsables et de gérer à longueur de journée des problèmes divers.
À NOTER • Dans les entreprises qui commercialisent de nombreux produits sous des marques diffé-
rentes, l’organisation par produits se transforme souvent en organisation par marques, avec des chefs
de marques en lieu et place des chefs de produits.
Exemple
Sur le marché des soupes, une organisation par produits distinguerait les soupes des velou-
tés ou des moulinés (avec trois chefs de produits), une organisation par marques distingue-
rait Maggi de Knorr (deux chefs de marques) et une organisation par catégorie de produits
s’intéresserait simplement aux soupes (un category manager).
Appliqué à la grande distribution, ce concept implique la création de rayons spécialisés non plus
par produits (lait, sucre, café) mais par catégories (ici le petit-déjeuner).
Cette organisation, pour un producteur, permet d’assurer le développement de toutes ses catégo-
ries de produits tout en permettant d’améliorer les relations avec les distributeurs. Mais, par son
orientation distributeur, elle tend à oublier le consommateur et ses besoins.
Direction marketing
•G38
LE MARKETING
Ce mode d’organisation est très développé dans le domaine des services (banques, assurances,
téléphonie) pour lesquels un service proche peut être proposé à des clients ayant des besoins et
des comportements très variés : un entrepreneur qui crée sa société a besoin d’un prêt, tout
comme un particulier qui doit financer sa maison, mais le banquier ne peut utiliser les mêmes argu-
ments dans les deux cas.
Certaines entreprises adoptent des structures divisionnelles ou matricielles. Dans ces deux cas, la
fonction marketing échappe au mode fonctionnel décrit dans les cinq organisations précédentes.
Dans le cas d’une structure divisionnelle, l’entreprise peut choisir de déléguer l’ensemble des
activités marketing aux différentes divisions. Ce choix a l’avantage de rendre encore plus autonome
chaque division qui est responsable de ses résultats. En revanche, il existe alors des déséconomies
d’échelle, le nombre de responsables marketing étant multiplié par le nombre de divisions.
L’entreprise peut aussi choisir de conserver une partie des activités marketing au siège social de
l’entreprise et de n’octroyer aux divisions qu’une partie de ces activités (la gestion des produits par
exemple, alors que la publicité et la distribution sont gérées au siège).
Dans le cas d’une structure matricielle, un salarié a deux responsables : son responsable fonc-
tionnel (par exemple le responsable des études de marché pour un chargé d’études) et le chef de
projet (par exemple le chef de projet A380 chez Airbus). Dans ce cas, le chargé d’études doit
accomplir des tâches pour le projet ainsi que des tâches fonctionnelles (à moins qu’il ne soit tota-
lement délégué au projet pour la durée du projet).
Exemple
Renault est une grande entreprise qui possède simultanément plusieurs types de structures.
Par exemple, l’entreprise possède une Division spécialisée dans les véhicules utilitaires (la DVU).
Celle-ci est à la fois structurée de manière fonctionnelle (avec une direction commerciale, une
direction des affaires économiques et du contrôle de gestion, une direction des ressources
humaines…) et de manière matricielle (avec des directions de projet pour chaque véhicule,
Kangoo, Trafic ou Master). La fonction commerciale est structurée de manière fonctionnelle,
avec six fonctions : le département des études de marché, le département de la prévision et
des prix, le département dédié aux services, ainsi que trois départements dédiés aux produits
(les services marketing Kangoo, Trafic et Master). Ce sont ces trois derniers départements qui
gèrent, pour les produits concernés, la distribution et la communication en lien avec la direc-
tion de la publicité et le réseau.
À NOTER • Les différents types de structures présentés ci-dessus sont souvent mélangés dans une
même entreprise : il est possible d’adopter, pour plusieurs zones géographiques, des responsables pro-
duits chargés d’une clientèle particulière par exemple.
3 Le marketing interne
Si la fonction marketing est d’abord subordonnée aux décisions de la direction générale, son esprit
peut influencer l’ensemble de l’entreprise. C’est le marketing interne, qui représente l’ensemble
des moyens mis en œuvre pour convaincre le personnel de l’entreprise d’adopter une orientation
client.
03-Chap03:4406_Chap_03_xp5.qxd 10/05/12 16:02 Page40
•G40
Exemple
LE MARKETING
« Il s'agit de mieux centrer nos produits sur les attentes du client ». Telle est la réponse appor-
tée par Carlos Ghosn, le président de l'alliance Renault-Nissan, à la question d'un journaliste
concernant les objectifs de Renault pour les trois prochaines années, durant son discours de
février 2006 sur le plan de croissance du groupe jusqu’à l’horizon 2009. Cet exemple illustre
le fait que le leader de la « marque au losange » tient à se recentrer sur les clients et tient à
le faire savoir à ses clients mais aussi à ses salariés.
Une entreprise est orientée client lorsque l’ensemble de ses fonctions place au centre de leurs pré-
occupations la satisfaction du client. Cet état d’esprit issu du marketing peut se diffuser à toute
l’entreprise :
– l’ingénierie, le design, la R&D (recherche et développement) ont intérêt à connaître les
attentes des clients au moment d’effectuer des choix et de concevoir des produits ;
– la finance et la comptabilité sont plus souvent au contact des clients que l’on ne croit, pour
de la facturation, du crédit... ;
– la logistique et le SAV (service après-vente) sont les premiers à subir l’insatisfaction des clients
en cas d’erreur ou de retard et doivent être prêts à y faire face ;
– la production cherche à répondre aux besoins des clients en termes de qualité, de coûts et de
délais ;
– le marketing, la vente et la communication ne peuvent se passer d’une réflexion continue
sur les attentes du client.
À NOTER • Cet état d’esprit marketing peut être mal compris par les autres fonctions de l’entreprise,
parfois même par les équipes marketing elles-mêmes, dans la mesure où chacun est jugé sur des cri-
tères différents et doit se concentrer sur son travail à court terme.
04-Chap04:4406_Chap_04_xp5.qxd 10/05/12 16:03 Page41
et contrôle 4
1 La prévision
Toutes les entreprises ont besoin d’anticiper le futur pour prendre les bonnes décisions stratégiques
et opérationnelles. Elles vont donc mettre en place des systèmes de prévision touchant à la fois à
l’environnement concurrentiel et à la demande des consommateurs.
A – L’intelligence marketing
Le premier type de prévision que l’entreprise doit effectuer concerne l’évolution de son environne-
ment : elle doit s’informer régulièrement et obtenir des données sur des phénomènes qu’elle subit.
L’intelligence marketing consiste à recueillir, protéger et/ou diffuser de l’information stratégique
pour la politique marketing de l’entreprise.
Cette définition comprend trois volets :
– la veille concurrentielle qui consiste à recueillir de l’information sur l’environnement concur-
rentiel de l’entreprise ;
– la protection des données sensibles de l’entreprise face à l’espionnage économique ;
– la diffusion d’informations utiles à la stratégie de l’entreprise.
Les prévisions de l’entreprise sur son environnement peuvent concerner :
– l’environnement économique (conjoncture, fiscalité, taux d’intérêts) ;
– l’environnement démographique (évolution de la natalité) ;
– l’environnement technologique (innovations, découvertes scientifiques) ;
– l’environnement politique (évolution de la législation) ;
– l’environnement culturel (valeurs, styles de vie, attitudes par rapport aux marques ou à la publi-
cité) ;
– l’environnement concurrentiel (nouveaux entrants, stratégies du leader ou du challenger, évo-
lutions des 4P).
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•G42
LE MARKETING
Toutes ces informations peuvent s’obtenir auprès des partenaires de l’entreprise (fournisseurs, dis-
tributeurs, banquiers…), des clients (par des discussions informelles ou des études) ou des ven-
deurs qui détiennent souvent de nombreuses informations intéressantes. De nombreuses
informations publiques peuvent aussi être consultées (INSEE, chambres de commerce, ministères,
centres de recherche…).
Exemple
Dix experts sont contactés pour émettre des prévisions sur l’évolution de l’automobile dans
vingt ans. À chaque expert est distribué un questionnaire qui comprend notamment la
question fermée : « quel sera selon vous le pourcentage de voitures hybrides dans vingt
ans ? ». Les experts pouvant répondre sur une échelle en quatre points, le coordinateur de
l’étude observe que 6 experts ont répondu « entre 20 et 30 % », 2 experts ont porté leur
choix sur la réponse « moins de 20 % », 1 expert estime que le chiffre sera compris « entre
30 et 40 % » et 1 expert juge que la réponse probable se situe « entre 40 et 50 % ». Le
coordinateur renvoie ces résultats aux dix experts en préservant leur anonymat et leur
demande de conserver ou modifier leur jugement initial. Les nouveaux résultats montrent
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que 8 experts ont conservé leur jugement et que 2 experts supplémentaires se sont portés
•G43
sur la réponse « entre 20 et 30 % ». Suite à une troisième itération, le groupe d’experts choi-
sit finalement cette prévision.
Exemple
Avant le lancement d’un nouveau véhicule utilitaire, Mercedes décide d’envoyer des ques-
tionnaires d’intention d’achat à 200 acheteurs représentatifs de la cible (5 000 grandes socié-
tés faisant partie des comptes-clés). Parmi eux, 62 % estiment qu’ils achèteront
probablement ou très probablement ce produit, alors que 24 % ne l’achèteront probable-
ment ou certainement pas (le reste ne sachant pas répondre). Suite à cette étude, Mercedes
prévoit qu’environ 3 000 comptes-clés achèteront en moyenne 60 véhicules (nombre moyen
de véhicules achetés par cette cible chez Mercedes), soit une demande potentielle de
180 000 véhicules. Mercedes peut donc lancer son nouvel utilitaire.
04-Chap04:4406_Chap_04_xp5.qxd 10/05/12 16:03 Page44
•G44
LE MARKETING
À NOTER • Le défaut principal de toutes les méthodes déclaratives tient dans les biais potentiels de
leurs résultats. Leur fiabilité est éminemment variable et il est prudent de les croiser avec d’autres
méthodes.
Exemple
Le principe des moyennes mobiles est de remplacer la valeur des ventes en t par une nou-
velle valeur, moyenne arithmétique des n périodes autour de t. La formule appliquée est
donc :
Ventes
400
320
210
100
Une société dispose des données de ventes sur cinq mois (mars à juillet). Elle souhaite éta-
blir une prévision des ventes pour le mois d’août. Elle décide de calculer, pour chaque mois,
une moyenne mobile sur trois périodes. Pour le mois d’avril, le nouveau niveau des ventes
est : V’(avril) = {V(mars) +V(avril) + V(mai)}/3 = {100+320+210}/3 = 210
En procédant de la même manière, on trouve les ventes de mai (310) et de juin (237). Les
moyennes mobiles pour mars et juillet ne peuvent être calculées que sur deux mois.
Graphiquement, les moyennes mobiles dessinent une droite qui donne, par extrapolation,
les ventes estimées pour août.
– le lissage exponentiel est aussi conçu comme un moyen de prévoir les valeurs de séries tempo-
relles en faisant la moyenne pondérée des observations antérieures mais, contrairement aux
moyennes mobiles, le système de pondération est conçu de telle manière que les observations plus
récentes sont pondérées plus fortement que les observations moins récentes pour la prévision ;
Exemple
Le principe du lissage exponentiel est de remplacer la valeur des ventes en t par une nou-
velle valeur, moyenne géométrique des n périodes autour de t. La formule appliquée est
donc :
Ventes
400
320
210
100
•G46
LE MARKETING
Prenons le même exemple que précédemment. La société souhaite établir une prévision des
ventes pour le mois d’août par lissage exponentiel et retient un coefficient α de 0,4.
En appliquant la formule, le nouveau niveau des ventes pour le mois de juillet est :
V’(juillet) = (0,4 × 100) + (0,4 × 0,6 × 400) + [(0,4 × 0,6)2 × 210] + [(0,4 × 0,6)3 × 320] +
[(0,4 × 0,6)4 × 100] = 167
En procédant de la même manière pour les autres mois, on trouve à chaque fois le niveau
des ventes V’, ce qui permet de dessiner une droite qui donne, par extrapolation, une pré-
vision pour le mois d’août.
– la décomposition de tendances est une méthode qui consiste à décomposer les ventes pas-
sées en plusieurs éléments, à effectuer une prévision pour chacun de ces éléments, et à prévoir
les ventes futures en sommant ces multiples prévisions ;
Exemple
Le principe de la décomposition de tendances est de décomposer les ventes en trois par-
ties : la tendance (par nature indépendante de la conjoncture), la variation saisonnière (évo-
lution de court terme qui s’ajoute à la tendance) et l’aléa (évolution imprévisible).
La prévision des ventes futures est alors la somme des prévisions d’évolutions de ces trois
composantes, soit :
Ventes
totales
1er achat
2e achat
Temps
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Un exemple classique est celui du lancement de nouveaux produits. La courbe des ventes
•G
47
peut être décomposée en deux courbes : les nouveaux acheteurs et les clients satisfaits qui
rachètent. La courbe des nouveaux acheteurs suit une courbe du cycle de vie : elle croît, puis
décroît. Les ventes totales dépendent donc de plus en plus du réachat. Au vu de la courbe
de 2e achat, on peut imaginer que les acheteurs sont peu satisfaits (il y a beaucoup moins
de 2e achat que de 1er achat) ce qui, par extrapolation, conduira à une diminution forte de
la courbe des ventes totales.
– la régression linéaire est une méthode statistique qui consiste à tracer une droite de régres-
sion en lieu et place d’un nuage de points représentant les ventes réelles, permettant ainsi, par
extrapolation, de déterminer les ventes futures ;
Exemple
Le principe de la régression linéaire est de trouver une relation linéaire (sous la forme d’une
droite) là où les ventes sont irrégulières (sous la forme d’une courbe).
Cette droite de régression est représentée par l’équation :
y = ax + b
Ventes
Temps
Le nuage de points orange représente les valeurs de x. La droite de régression calculée per-
met de déterminer la valeur des ventes futures (point noir).
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•G48
Ces méthodes consistent à établir des relations de causalité entre le niveau des ventes (variable
expliquée) et une ou plusieurs variables qui influencent ce niveau des ventes (variables explicatives).
Ces modèles mathématiques sont bien plus puissants que les méthodes statistiques vues précé-
demment, à condition toutefois de bien identifier les variables à même d’influencer la demande,
sans en oublier d’importantes.
À NOTER • Le défaut principal de toutes les méthodes statistiques tient dans leur hypothèse centrale :
les tendances du passé vont se reproduire dans le futur. Leur fiabilité est donc très variable selon que
cette hypothèse se vérifie ou pas.
2 La planification
Le plan de marketing correspond aux actions à mener pour atteindre les objectifs fixés dans le
cadre de la stratégie de l’entreprise. Il regroupe la définition des objectifs commerciaux, la straté-
gie commerciale à suivre et le marketing mix.
Les avantages de la planification en marketing sont multiples :
– la planification évite l’improvisation ;
04-Chap04:4406_Chap_04_xp5.qxd 10/05/12 16:03 Page49
Exemple
Une entreprise persuadée que « planifier, c’est anticiper » définira des objectifs de produc-
tion et de vente précis qui découleront de modèles de prévision (produire mille T-shirts
orange à pois bleu par exemple). Le jour où la demande changera radicalement (le consom-
mateur veut désormais des T-shirts vert à pois rose), elle préférera considérer que « planifier,
c’est organiser », c’est-à-dire se préoccuper des ressources nécessaires à la vente, à la com-
munication…
La plupart des grandes entreprises ont adopté un système de planification complexe, fondé sur des
plans à court, moyen et long terme. Il existe cependant plusieurs types de plans qui ont chacun
une échéance et des caractéristiques particulières :
– le plan stratégique définit la stratégie marketing de l’entreprise sur le moyen et long terme
(par exemple un plan quadriennal) et fait partie intégrante de la stratégie globale de l’entre-
prise ;
– le plan marketing produit définit les options stratégiques et opérationnelles retenues pour
chaque produit sur le moyen terme (on parle souvent de plateforme marketing produit lors du
lancement d’un nouveau produit) ;
– le plan marketing opérationnel consiste à planifier les évolutions de chaque composante du
marketing mix (prix, produit, communication et distribution) sur le court terme (généralement
l’année à venir).
La méthode de planification la plus usuelle consiste à définir à la fois les objectifs, les budgets
et le calendrier d’une opération. Il faut aussi se demander qui doit être le rédacteur et responsable
principal du plan et à qui ce plan doit être destiné.
Le schéma suivant résume les réponses généralement apportées à ces questions :
– le plan stratégique de long terme est défini par la direction marketing, parfois en lien avec une
direction de la planification lorsque cette dernière existe ;
– le plan marketing produit est défini sur le moyen terme à la fois par la direction marketing et
les opérationnels concernés, la direction marketing jouant un plus grand rôle lors du lancement
d’un produit nouveau, par nature risqué ;
– le plan marketing opérationnel incombe aux opérationnels, en lien avec la direction marke-
ting pour les opérations les plus importantes.
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•G50
Direction de la
LE MARKETING
Chef de produit
Direction
stratégie et de la marketing Chef de pub
planification
Chef des ventes
Les différents plans de marketing sont diffusés à toutes les personnes concernées (direction, opé-
rationnels au siège social de l’entreprise, réseau de distribution, filiales étrangères…), a fortiori lors-
qu’ils sont le socle du contrôle des activités de chacun.
Par définition, le contrôle de l’activité marketing consiste à mesurer les écarts entre les objec-
tifs et la réalité et à proposer des mesures correctives fondées sur un diagnostic précis et pertinent.
À NOTER • Toutes les actions de marketing ne peuvent être contrôlées. Elles ne peuvent en effet être
toutes soumises à des objectifs quantitatifs précis. En outre, certaines activités (la publicité par exemple)
ont des effets difficilement mesurables indépendamment de l’ensemble des autres variables de marché.
Concernant la fixation des objectifs, ils doivent être atteignables, facilement mesurables et équi-
tables.
04-Chap04:4406_Chap_04_xp5.qxd 10/05/12 16:03 Page51
Exemple
Chapitre 4 • Prévision, planification et contrôle
•G
51
L’ensemble d’une équipe de vendeurs se voit attribuer le même objectif : vendre cent pro-
duits par mois. Cependant, le vendeur expérimenté sait par avance qu’il n’aura aucun mal
à atteindre cet objectif alors que le jeune vendeur, ayant un portefeuille de clients beau-
coup moins étoffé, sait qu’il n’a aucune chance de l’atteindre. Tout le problème est de trou-
ver un équilibre entre l’objectif difficile à atteindre, et donc motivant, et l’objectif
inatteignable, et donc démotivant.
Concernant la mesure des écarts, l’entreprise doit parallèlement mettre en place un système de
remontée d’informations et un système de détection et d’explication des écarts par rapport aux
objectifs initiaux.
Exemple
Un vendeur a pris deux fois plus de commandes que son objectif initial. Son chef des ventes
remarque cet écart grâce au système d’informations mis en place au siège et demande une
analyse au contrôleur de gestion affecté à son équipe. Ce dernier lui confirme le dépasse-
ment des objectifs, mais seulement de 30 %, le reste étant des commandes non encore
payées. En outre, il prévient le chef des ventes du risque de rupture de stock qu’encoure
l’entreprise, qui n’a pas prévu une telle demande dans son plan stratégique.
Concernant les mesures correctives, l’entreprise doit à la fois s’interroger sur le niveau des objec-
tifs (trop élevé ou trop faible) et sur les moyens octroyés pour les atteindre.
Exemple
Un grand magasin constate, le 24 du mois, que son objectif de ventes de 1 000 produits X
aura du mal à être atteint : seuls 650 produits ont été vendus. Les mesures correctives prises
par le directeur du magasin sont doubles : il révise son objectif à la baisse (900 au lieu de
1 000) et demande au siège de lui envoyer un vendeur supplémentaire pour la dernière
semaine du mois.
Le contrôle de l’activité marketing peut être exercé par la fonction marketing ou par des services
extérieurs au marketing, par exemple des auditeurs (internes ou externes à l’entreprise) ou des
contrôleurs de gestion. Ces derniers sont plus particulièrement chargés d’examiner la pertinence
des choix stratégiques et opérationnels effectués et la rentabilité des actions de marketing.
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en marketing 5
1 Introduction
Le rôle d’un responsable marketing est de prendre deux grands types de décisions :
– des décisions stratégiques, de long terme, portant sur les domaines d’activité et les produits,
la fonction du marketing stratégique étant de définir la mission de l’entreprise, de circonscrire
des objectifs, de réfléchir à une stratégie de développement et de maintenir un portefeuille de
produits équilibré ;
– des décisions opérationnelles, de plus court terme, en rapport avec le produit, le prix, la com-
munication, la force de vente, la promotion des ventes, la fonction essentielle du marketing opé-
rationnel étant de créer le chiffre d’affaires, c’est-à-dire de vendre.
À NOTER • Alors que le département marketing d’une entreprise s’occupe tous les jours de marketing
opérationnel, les décisions de marketing stratégique sont plus rares : elles interviennent lors du lance-
ment d’un nouveau produit, au moment de l’établissement des plans et des budgets, en cas d’imprévu
(concurrence, demande) ou d’échec de la stratégie définie.
Phase 1
Diagnostic de la situation : marché, concurrence et interne
Phase 2
Analyses de portefeuille
Phase 3
Choix des options fondamentales : segmentation, ciblage et positionnement
Phase 4
Choix d’une stratégie de développement
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page54
•G54
C’est la première étape lors de l’élaboration d’une stratégie. La formulation d’une stratégie mar-
keting doit être précédée d’une analyse approfondie de la situation débouchant sur un diagnostic.
Cette analyse comporte trois volets : les domaines d’activité de l’entreprise, la concurrence, le mar-
ché et l’environnement.
A – L’analyse de domaine
Une entreprise doit, tout d’abord, analyser ses propres domaines d’activité et choisir ceux qu’elle
souhaite développer et ceux, au contraire, qu’elle souhaite abandonner. Cette analyse de domaine
comporte trois étapes : l’analyse du métier de l’entreprise, l’analyse de ses marchés et l’analyse de
ses domaines d’activité stratégiques (DAS).
1) Le métier de l’entreprise
Définir le métier d’une entreprise, c’est comprendre quels sont les savoir-faire maîtrisés par l’en-
semble des personnes qui travaillent dans l’entreprise.
Exemple
Les métiers du jetable (Bic) s’opposent aux métiers du luxe (Mont Blanc), le métier de la
banque d’affaire à celui de la banque de détail, le métier de la conception et de la vente de
voitures de luxe au métier des véhicules bas de gamme.
Une entreprise est la somme de ses compétences. Parmi celles-ci, elle va mettre en avant des com-
pétences jugées fondamentales (core competencies) car ayant, selon elle, un impact stratégique
global sur l’ensemble de l’entreprise.
Exemple
Le métier de constructeur automobile consiste aujourd’hui à maîtriser deux grandes com-
pétences, la conception et l’assemblage ; la maîtrise de compétences en électronique et en
télécommunications conduit à explorer le métier de la communication (Orange gère du télé-
phone fixe et portable, de l’internet…).
Beaucoup d’entreprises se sont trompées de métier en cherchant à se diversifier et ont fini
par se recentrer sur leur métier de base, comme par exemple Vivendi qui a revendu tout ce
qui ne touchait pas aux médias.
Les entreprises définissent généralement leur métier en termes de produits : Toyota est une entre-
prise automobile par exemple. Cependant, d’un point de vue marketing, il peut être préférable de
définir le métier à partir des besoins des clients : par exemple, le transport est un besoin qui peut
être satisfait par une charrette à bœufs, une voiture, un train ou un avion.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page55
Exemple
Chapitre 5 • Les décisions stratégiques en marketing
•G
55
La SNCF était une compagnie de chemin de fer, c’est aujourd’hui une entreprise de trans-
port. TF1 n’est plus une chaîne de TV mais une entreprise de loisirs…
Chaque entreprise peut définit son métier de manière différente. Or, c’est la vision qu’elle a de son
métier qui est le fondement de ses choix stratégiques.
2) Les marchés de l’entreprise
La définition par l’entreprise de son métier a des conséquences sur sa façon de percevoir ses mar-
chés. Adopter une définition par les besoins permet de mieux appréhender, pour une entreprise,
son champ concurrentiel.
Exemple
Si Orangina adopte une définition produit de son métier (la boisson gazeuse à l’orange), la
marque identifie quelques rares concurrents (Fanta, les marques de distributeurs) ; si elle
adopte une définition marché (toute boisson qui étanche la soif), elle doit prendre en consi-
dération les fabricants de jus de fruits, de limonade, voire d’eau minérale, et appréhende le
marché comme le consommateur le vit lui-même.
Pour les gestionnaires commerciaux, un marché est composé de l’ensemble des acheteurs d’un
produit ou d’un service. On oppose traditionnellement :
– le marché principal qui est l’ensemble des produits semblables et directement concurrents (par
exemple, pour le Renault Kangoo, le marché des fourgonnettes) ;
– le marché environnant qui est l’ensemble des produits de nature différente du produit princi-
pal mais satisfaisant les mêmes besoins et les mêmes motivations dans les mêmes circonstances
(par exemple les camions) ;
– le marché générique qui regroupe tous les produits liés au genre du besoin satisfait par le pro-
duit principal (par exemple l’automobile ou les véhicules industriels) ;
– le marché support qui est l’ensemble des produits dont la présence est nécessaire à la consom-
mation du produit étudié (par exemple les stations essence).
Il ne faut donc pas se cantonner dans une vision restrictive de son marché. Les concurrents les plus
redoutables peuvent surgir d’entreprises appartenant au même marché principal mais aussi d’en-
treprises du marché environnant (qui se diversifieraient).
Exemple
Virgin, spécialiste de la vente de biens culturels, est subitement devenu un concurrent pour
Pepsi en lançant la marque Virgin Cola.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page56
•G56
LE MARKETING
Exemple
Renault a identifié quatre DAS au sein de son offre automobile : la voiture de ville, le mono-
space, l’utilitaire et le véhicule industriel.
Les grandes entreprises ont souvent plusieurs activités relativement différentes qui doivent suivre
des stratégies spécifiques. C’est pourquoi elles s’organisent selon plusieurs DAS (ou strategic busi-
ness units, SBU).
Exemple
Bouygues possède trois domaines d’activité majeurs : le BTP, les médias (TF1) et les télé-
communications (Bouygues Télécom).
B – L’analyse de la concurrence
L’analyse de la concurrence vise à établir d’éventuels avantages concurrentiels de l’entreprise (com-
pétitivité de l’entreprise) et à mettre en avant l’intensité concurrentielle sur son marché.
1) L’avantage concurrentiel
Une entreprise possède un avantage concurrentiel si les caractéristiques de ses produits ou de ses
marques lui donnent une certaine supériorité sur l’un ou l’autre de ses concurrents.
L’avantage concurrentiel peut être interne ou externe :
– un avantage concurrentiel est dit externe lorsqu’il s’appuie sur des qualités distinctives du
produit qui constituent une valeur pour l’acheteur, soit en diminuant ses coûts d’utilisation, soit
en augmentant sa performance d’utilisation (un avantage concurrentiel externe permet de faire
accepter un prix plus élevé et est généralement mis en avant dans les communications publici-
taires de l’entreprise) ;
– un avantage concurrentiel est dit interne lorsqu’il s’appuie sur une supériorité de l’entreprise
dans la maîtrise des coûts de fabrication, d’administration ou de gestion du produit qui apporte
une valeur au producteur en lui donnant un coût de revient inférieur à celui du concurrent priori-
taire (un avantage concurrentiel interne est donc la conséquence d’une meilleure productivité).
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page57
2) Le modèle de Porter
•G
57
La notion de rivalité élargie, due à Michael Porter, s’appuie sur l’idée que la capacité d’une entre-
prise à exploiter un avantage concurrentiel sur son marché dépend à la fois de la concurrence
directe qu’elle y rencontre, mais aussi du rôle exercé par des forces rivales telles que les entrants
potentiels, les produits de substitution (menaces directes), les clients et les fournisseurs (menaces
indirectes du fait de leur pouvoir de négociation).
NOUVEAUX ENTRANTS
POUVOIR DE POUVOIR DE
INTENSITE DE LA
NEGOCIATION DES NEGOCIATION
CONCURRENCE
FOURNISSEURS DES CLIENTS
PRODUITS
DE SUBSTITUTION
C’est le jeu de ces cinq forces concurrentielles qui détermine l’attrait à long terme d’un marché :
a. la menace liée à l’intensité de la concurrence : l’attractivité d’un marché dépend du nombre
de concurrents présents et de leur force. Plus l’intensité concurrentielle est forte, plus il y a un
risque de guerre des prix, d’affrontement publicitaire ou de lancements de produits concurrents
fréquents, et moins le marché est attractif ;
b. la menace liée aux nouveaux entrants : elle consiste à évaluer l’arrivée potentielle prochaine
de concurrents sur le marché de l’entreprise. Clairement, un marché est d’autant plus attractif pour
une entreprise en place qu’il est protégé par des brevets, un accès privilégié aux matières premières
ou la nécessité d’effectuer de lourds investissements ;
c. la menace liée aux produits de substitution : un marché est d’autant moins attractif qu’il
existe des substituts, déjà présents ou potentiels ;
d. la menace liée au pouvoir de négociation des clients : le pouvoir des clients dépend de leur
nombre, de leur poids dans le chiffre d’affaires de l’entreprise et du nombre de concurrents. Un
marché est ainsi moins attractif si les clients disposent d’un pouvoir de négociation important (ce
qui est souvent le cas en marketing business-to-business) ;
e. la menace liée au pouvoir de négociation des fournisseurs : le pouvoir des fournisseurs
dépend principalement de l’importance de leurs produits pour l’entreprise et de leur nombre. Un
marché est d’autant moins attractif que le rapport de force est en faveur des fournisseurs.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page58
•G58
LE
L’identification des concurrents de l’entreprise est insuffisante en ce qu’elle ne dit rien de leurs
caractéristiques, forces ou faiblesses, qu’il est nécessaire de repérer.
Il s’agit, dans un premier temps, de déterminer de quel groupe stratégique l’entreprise fait par-
tie, un groupe stratégique correspondant à un groupe d’entreprises appartenant au même métier
et qui suivent des stratégies proches. Repérer son groupe stratégique est important pour une entre-
prise car la concurrence intervient d’abord à l’intérieur d’un groupe donné.
L’analyse des caractéristiques des concurrents passe ensuite par l’étude de trois variables :
– la part de marché, ou la part des ventes totales réalisées par chaque concurrent sur un mar-
ché donné ;
– la notoriété spontanée (pourcentage de la population qui cite chacun des concurrents spon-
tanément) et la notoriété assistée (pourcentage de la population qui cite chacun des concur-
rents lorsqu’on lui présente une liste des marques existantes) ;
– la préférence, ou encore l’expression d’un choix parmi les différents concurrents par le consom-
mateur.
L’entreprise doit ensuite comparer ses propres résultats à ceux de ses concurrents et, éventuelle-
ment, imiter les meilleurs dans chaque domaine (cette activité est appelée benchmarking lorsque
l’entreprise identifie et reprend les meilleures pratiques d’entreprises appartenant à d’autres sec-
teurs d’activité que le sien).
C – L’analyse de l’environnement
L’analyse de l’environnement interne et externe de l’entreprise est réalisée à partir d’une matrice
synthétique appelée SWOT (pour strengths, weaknesses, opportunities, threats). Elle résume les
menaces et les opportunités de l’environnement externe et les forces et les faiblesses internes de
l’entreprise.
1) L’analyse externe
Une entreprise doit analyser :
– son macroenvironnement (qui comprend l’environnement économique, technologique ou
encore socioculturel) ;
– son microenvironnement (ou environnement spécifique, composé des clients, concurrents,
distributeurs et fournisseurs).
Une telle analyse consiste à repérer les tendances actuelles ou à venir qui pourraient influer sur l’ac-
tivité de l’entreprise. Ces tendances peuvent apparaître comme des opportunités ou comme des
menaces pour l’entreprise.
Une opportunité correspond à un événement ayant une influence positive sur l’activité de l’en-
treprise. Elle est plus ou moins attractive et l’entreprise possède plus ou moins de chance d’en pro-
fiter selon ses capacités stratégiques.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page59
Exemple
Chapitre 5 • Les décisions stratégiques en marketing
•G59
L’évolution de la réglementation en matière fiscale lors de l’achat d’un bien immobilier pour
en faire sa résidence principale constitue une opportunité pour nombre d’entreprises du
secteur (agences immobilières, banques…) qui peuvent espérer voir les ventes augmenter.
Une menace correspond à un événement ayant une influence négative sur l’activité de l’entre-
prise. Celle-ci est plus ou moins grave et a plus ou moins de chances de survenir.
Exemple
L’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité en France au 1er juillet 2004 pour les
professionnels et au 1er juillet 2007 pour les particuliers a constitué une menace certaine
pour le monopole national qu’était EDF.
2) L’analyse interne
Un domaine d’activité doit aussi être évalué afin de découvrir quelles sont ses forces et ses fai-
blesses. Il s’agit alors d’analyser les différentes fonctions de l’entreprise (commerciale, finance, pro-
duction, ressources humaines, logistique…) et de repérer les caractéristiques qui constituent un
avantage concurrentiel et les caractéristiques qui constituent un désavantage concurrentiel.
Si le problème posé est strictement marketing, les forces et les faiblesses peuvent ne s’appliquer
qu’à la fonction marketing. On étudiera les forces et les faiblesses en termes de produit, prix, dis-
tribution, communication, force de vente…
Une fois le diagnostic effectué et les objectifs formulés, l’entreprise est en mesure d’analyser son
propre portefeuille d’activités.
•G60
Selon le modèle BCG, l’intérêt des domaines d’activité d’une entreprise dépend uniquement de
deux critères objectifs :
– le taux de croissance du marché (passé et futur) ;
– la part de marché relative de l’entreprise sur ce marché qui est mesurée par le rapport entre
sa propre part de marché et celle du concurrent jugé le plus important.
Exemple
Si l’entreprise est leader sur son marché avec une part de marché de 30 % et que son princi-
pal concurrent possède une part de marché de 20 %, la part de marché relative de l’entre-
prise sera de 30/20, soit 1,5 ; si, au contraire, l’entreprise fait partie des petits producteurs et
possède une part de marché de 10 %, alors que son principal concurrent possède une part
de marché de 40 %, sa part de marché relative sera de 10/40, soit 0,25.
Ces deux mesures simples permettent ensuite de situer sur une matrice l’ensemble des activités de
l’entreprise. L’axe des ordonnées représente les taux de croissance et l’axe des abscisses les parts
de marché relatives. Chaque domaine d’activité est situé dans l’une des quatre cases de la matrice
et est représenté par un cercle d’une surface proportionnelle au chiffre d’affaires de l’entreprise
dans l’activité dont il est question.
15 %
Stars Dilemmes
10 % C
E
Taux de
croissance 5 %
du marché
D
0% A
B
Vaches à lait Poids morts
–5%
10 3 1 0,6 0,1
Part de marché relative
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page61
Une matrice BCG est divisée en quatre zones, en distinguant taux de croissance fort et faible et
•G61
Le modèle BCG est très utilisé en pratique car il est simple d’utilisation (les données peuvent être aisé-
ment trouvées et représentées schématiquement). Cependant, il n’est pas exempt de faiblesses :
– il ne s’applique qu’aux activités actuelles d’une entreprise (les activités futures ne possédant pas
encore de part de marché relative…) ;
– il présuppose un lien exclusif entre la compétitivité d’une entreprise sur un marché et sa part de
marché relative, alors qu’une entreprise peut très bien détenir une part de marché relative faible
et être très compétitive.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page62
•G62
LE MARKETING
Il faut donc nuancer les recommandations du modèle BCG et retenir que des produits qui, sur la
matrice BCG, sont des dilemmes, ou même des poids morts, peuvent avoir en réalité un fort poten-
tiel en termes de rentabilité.
À NOTER • La méthode PIMS (Profit Impact of Marketing Strategy) a mis en évidence la relation entre part
de marché et rentabilité. D’après PIMS, la rentabilité moyenne avant impôts est de 9 % pour une part de
marché inférieure à 10 %. Un gain de 10 points de part de marché s’accompagne d’un accroissement de
rentabilité de 5 points. Ainsi avec 40 % de part de marché, la rentabilité moyenne est de 30 %. D’autres
études ont cependant conclu à l’existence d’une relation « en V » entre part de marché et rentabilité. Dans
ce cas le secteur se compose de quelques leaders largement bénéficiaires, de quelques PME également ren-
tables car très spécialisées, et d’un grand nombre d’entreprises moyennes aux résultats médiocres.
B – Le modèle McKinsey
Le modèle McKinsey s’appuie sur deux critères d’évaluation des domaines d’activité :
– l’attrait du marché qui est mesuré à partir d’une pondération de plusieurs facteurs comme la
taille actuelle du marché, son taux de croissance, le taux de marge moyen… ;
– la compétence de l’entreprise est mesurée à partir d’une combinaison de critères tels que la
part de marché actuelle de l’entreprise, ses coûts de revient, la qualité de ses produits, son
image…
Pour chacun de ces deux critères, on distingue trois niveaux (fort, moyen, faible). La matrice
McKinsey segmente donc les domaines d’activité d’une entreprise en neuf zones.
Fort
Forte A
Compétitivité
de l’entreprise
Attrait
Moyen
du marché Moyenne
B
D
Faible
Faible E
C
Fort
Forte Moyen
Moyenne Faible
Faible
Compétence de marché
Attrait du l’entreprise
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page63
Plus les domaines d’activité sont proches de l’angle supérieur gauche, plus ils sont censés être ren-
tables pour l’entreprise.
Comme le modèle BCG, le modèle McKinsey délivre des recommandations qui sont fonction de la
position du domaine d’activité dans la matrice :
Attrait du marché
•G64
LE MARKETING
Maturité de l’activité
Dominante
DEVELOPPEMENT
NATUREL
Forte C
B
Position E
concurrentielle Favorable
D
SELECTION
Faible A
Marginale ABANDON
Dans la matrice A.D. Little, les recommandations stratégiques ne dépendent pas uniquement des
cases de la matrice. On distingue trois grands types de prescriptions :
– le développement naturel, c’est-à-dire une stratégie d’investissements massifs en vue de
développer l’activité, correspond aux activités pour lesquelles l’entreprise a une bonne position
concurrentielle et à celles en phase de lancement ;
– le développement sélectif correspond à une stratégie plus prudente d’investissements pour
certaines activités à position concurrentielle moyenne, voire faible ;
– l’abandon est la stratégie à suivre pour les activités générant peu de rentabilité et ayant une
position concurrentielle faible.
Choisir le positionnement
A – La segmentation stratégique
Le principe de base de la segmentation est le suivant : aucune entreprise ne peut espérer vendre
un produit à tous les consommateurs, et tous les consommateurs ne veulent pas de ce produit. Il
faut donc segmenter le marché, c’est-à-dire le diviser en plusieurs groupes de consommateurs
ayant chacun des besoins homogènes vis-à-vis du produit de l’entreprise.
Exemple
Henri Ford a vendu sa Ford T noire à l’ensemble du marché américain, les consommateurs
découvrant l’automobile à cette époque n’étaient pas fondamentalement différents et une
segmentation n’avait alors que peu de sens. Mais Ford a ensuite été dépassé par General
Motors qui a su segmenter le marché et proposer des voitures différentes pour chaque seg-
ment (Chevrolet, Buick, Cadillac, Mustang…). Aujourd’hui, le marché automobile est extrê-
mement segmenté : voiture de luxe, voiture familiale, monospace compact, voiture de
sport, coupé cabriolet, petites voitures de ville, toutes ces offres sont adaptées à des seg-
ments de marché de plus en plus fins.
On peut raisonnablement penser que les hommes et les femmes achètent leur voiture selon
des critères différents (critère sexe) ; de même, les désirs vis-à-vis d’une automobile sont sen-
siblement différents dans le nord et le sud de l’Europe (critère géographique).
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page66
•G66
LE MARKETING
Nord Sud
1. Hommes 2. Hommes
Hommes du nord du sud
3. Femmes 4. Femmes
Femmes du nord du sud
Une marque d’automobile qui ne segmente pas son marché s’adresse indifféremment à
l’ensemble des consommateurs. Une marque qui considère que le sexe est le meilleur cri-
tère de segmentation choisira deux segments (hommes et femmes). Une marque qui consi-
dère que la géographie explique mieux les différences entre les acheteurs choisira aussi deux
segments (nord et sud). Enfin, une marque qui souhaite utiliser ces deux critères divisera son
marché en quatre segments distincts.
À NOTER • Ces deux approches représentent deux façons de penser : la segmentation a priori est un
processus de désagrégation d’un marché en sous groupes alors que la typologie peut être vue comme
un processus d’agrégation d’individus au sein de groupes. Les approches de segmentation peuvent être
classées selon que ce sont les caractéristiques des clients qui les identifient ou leur façon de se com-
porter face à des produits ou services.
Les critères de segmentation les plus usités sont listés dans le tableau suivant :
Pour des raisons d’efficacité, les responsables marketing combinent plusieurs critères : c’est la seg-
mentation multicritères.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page67
À NOTER • Les entreprises utilisent aujourd’hui deux grands types de segmentation qu’elles jugent par-
•G67
•G68
LE MARKETING
Variables intrinsèques
Variables d’exploitation
Variables d’achat
Variables situationnelles
Caractéristiques
personnelles
À NOTER • Bien que les modèles reposant sur les avantages recherchés donnent de bien meilleurs résul-
tats, l’utilisation de la segmentation dans les entreprises est limitée et parfois simpliste car les managers
ont souvent une conception de la segmentation qui repose sur un principe d’économie et sur l’utilisa-
tion de variables simples (comme la taille).
3) La segmentation AID
La méthode AID (Automatic Interaction Detector) permet de segmenter la population grâce à un
arbre de classification. Contrairement aux méthodes descriptives, la méthode AID est explicative :
les critères de segmentation sont choisis selon leur capacité à expliquer un comportement.
Plusieurs étapes peuvent être distinguées :
– sélectionner l’attitude à expliquer (par exemple la variable « consommation du produit ») et
la coder sous forme binaire (oui/non, consomme/ne consomme pas…) ;
– faire la liste de tous les critères de segmentation pertinents (codés de manière binaire) ;
– effectuer une enquête afin de mesurer ces variables sur un échantillon représentatif ;
– construire un arbre de segmentation à partir de tests du khi² réalisés entre la variable à expli-
quer et les critères de segmentation (est conservé en premier le critère de segmentation pour
lequel le khi² est le plus élevé, ce critère sépare les individus en deux groupes à l’intérieur des-
quels la même recherche du meilleur critère de segmentation est conduite à nouveau, jusqu’à
épuisement des critères significatifs).
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:27 Page69
Exemple
Chapitre 5 • Les décisions stratégiques en marketing
•G
69
Ne possède pas
Possède un vêtement STAR
de vêtement STAR
Total
Jeunes Adultes Sous-total Jeunes Adultes Sous-total
Hommes 5 5 10 22 18 40 50
Femmes 5 15 20 16 14 30 50
Total 10 20 30 38 32 70 100
Un calcul du Khi² montre que celui-ci est de 4,76 (donc significatif) entre le sexe et le com-
portement d’achat, alors qu’il n’est que de 3,69 (donc non significatif) entre l’âge et le com-
portement d’achat. Le marché est donc découpé dans un premier temps entre hommes et
femmes.
Pour les hommes, le khi² entre l’âge et le comportement est de 0,08 (donc non significatif)
alors que pour les femmes il est de 3,95 (donc significatif). L’âge est donc un critère à rete-
nir pour segmenter les femmes.
•G70
Tous les segments ne possèdent pas la même valeur aux yeux d’une entreprise : certains sont plus
attractifs que d’autres (en termes de rentabilité potentielle, de croissance…) et tous ne peuvent
être atteints par l’entreprise compte tenu de son offre.
Il faut donc évaluer la valeur de chaque segment selon plusieurs critères :
– des critères quantitatifs, comme la taille du segment, la rentabilité, la croissance, les res-
sources nécessaires pour l’atteindre ;
– des critères qualitatifs, comme la présence d’un concurrent puissant, la capacité de l’entre-
prise à satisfaire les besoins des consommateurs du segment ou l’adéquation avec les objectifs
de l’entreprise.
C – Le choix du positionnement
Le positionnement d’une offre sur un marché correspond aux attributs différenciant que l’entre-
prise souhaite lui donner aux yeux des consommateurs.
Le positionnement d’un produit dans l’esprit des consommateurs correspond à leur réponse à plu-
sieurs questions simples :
– de quelle catégorie de produit s’agit-il ?
Exemple
Justin Bridou a le choix entre un positionnement « saucisson » et un positionnement
« apéritif ».
Il s’agit alors de réfléchir aux caractéristiques distinctives du produit : il peut s’agir soit de perfor-
mances objectives, soit d’attributs imaginaires, affectifs ou symboliques liés à la personnalité de la
marque. Ces caractéristiques sont le plus souvent décrites sur des cartes perceptuelles.
Exemple
C1
E1
C3
C2
C4
Incompréhensible
L’entreprise 1 (E1) possède un positionnement médian, son livre de marketing est jugé plu-
tôt clair avec un format relativement peu pratique.
La concurrence s’est positionnée soit sur un style clair (C1), soit sur un format pratique (C2).
Les cas de C3 et C4 sont ceux d’entreprises n’ayant visiblement pas adopté de positionne-
ment ou ayant adopté un positionnement qui n’est pas compris ou accepté par le consom-
mateur.
Il existe sur ce marché un créneau pour un livre de marketing qui se positionne sur un style
clair avec un format pratique.
•G72
Sont ici présentées les principales stratégies adoptables par une entreprise en fonction de sa situa-
tion sur son marché. En effet, toutes les entreprises intervenant sur un même marché ne poursui-
vent pas la même stratégie, compte tenu de leurs objectifs et ressources.
Secteur tout
entier Différenciation Domination
par les coûts
Cible
stratégique
Segment
particulier Concentration
Exemple
La stratégie des avionneurs « low cost », comme Ryan Air ou Easy Jet par exemple, est une
stratégie de domination par les coûts.
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page73
Exemple
La marque Rolls Royce a dominé pendant très longtemps le marché des voitures de luxe
grâce à une stratégie de différenciation.
– la concentration (ou stratégie de niche) consiste à rassembler l’ensemble des moyens marke-
ting sur quelques produits qui vont viser un petit nombre de segments de marché (voire un seul).
Exemple
La marque Bjorg s’est spécialisée sur les produits issus de l’agriculture biologique et ne com-
mercialise ses produits que sur cette niche de marché.
Selon Porter, le risque principal pour une entreprise est celui d’être copié par ses concurrents : toute
la difficulté est donc de choisir une stratégie originale et difficilement copiable.
•G74
LE MARKETING
Fournisseurs de
Matières Premières
Motorola
(semi-conducteurs)
Grundig
(radio/TV)
Buehler Bosch Siemens
(système ABS) (système ABS) (système ABS)
Renault
Constructeur
Croissance intensive
Renault
Concessionnaires
Particuliers Entreprises
“Ventes Flottes”
Professionnels
Salariés
1) La croissance intensive
•G75
Une stratégie de croissance intensive se justifie pour une entreprise lorsque celle-ci n’a pas com-
plètement exploité les opportunités offertes par les produits dont elle dispose dans les marchés
qu’elle couvre actuellement. Différentes stratégies peuvent être envisagées :
– les stratégies de pénétration de marchés consistent à essayer d’accroître les ventes des pro-
duits actuels dans les marchés existants. Plusieurs voies peuvent être adoptées :
• croissance interne : développer la demande primaire (convertir les non-utilisateurs, augmen-
ter l’usage des utilisateurs, accroître les occasions de consommation ou trouver de nouvelles
occasions de consommation) ou augmenter la part de marché au détriment des concurrents
(par des actions promotionnelles par exemple),
• croissance externe : accroître la part de marché par une stratégie d’acquisition ou par la créa-
tion d’entreprises conjointes ;
– les stratégies de développement par les marchés ont pour objectif de développer les ventes
en introduisant les produits actuels de l’entreprise sur de nouveaux marchés (en s’adressant à
de nouveaux segments de consommateurs – BtoB/BtoC par exemple –, ou en s’implantant dans
d’autres régions ou pays) ;
– les stratégies de développement par les produits consistent à augmenter les ventes en déve-
loppant des produits améliorés ou nouveaux destinés aux marchés déjà desservis par l’entreprise
(par une extension de gamme ou une amélioration de la qualité par exemple).
2) La croissance intégrative
Une stratégie de croissance intégrative se justifie si une entreprise peut améliorer sa rentabilité en
contrôlant différentes activités d’importance stratégique pour elle, situées dans la filière industrielle
dans laquelle elle s’insère. On établit une distinction entre intégration amont, intégration aval et
intégration horizontale :
– les stratégies d’intégration vers l’amont consistent à contrôler une source d’approvisionne-
ment d’importance stratégique ;
– les stratégies d’intégration vers l’aval ont comme motivation de base d’assurer le contrôle de
débouchés pour l’entreprise (succursales ou concessionnaires automobiles par exemple) ;
– les stratégies d’intégration horizontale cherchent à renforcer la position concurrentielle en
absorbant ou en contrôlant certains concurrents.
3) La croissance par diversification
Une stratégie de croissance par diversification implique l’entrée sur des marchés nouveaux pour
l’entreprise. C’est une stratégie risquée qui se justifie si la filière industrielle dans laquelle s’insère
l’entreprise présente trop peu d’opportunités de croissance ou de rentabilité, soit parce que la
concurrence occupe une position trop forte, soit parce que le marché est en déclin. On distingue
la diversification concentrique et la diversification pure :
05-Chap05:4406_Chap_05_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page76
•G76
LE MARKETING
selon trois critères, vulnérabilité (à quelles manœuvres stratégiques le leader serait-il le plus vul-
nérable ?), provocation (quelles sont les manœuvres qui menaceraient ses objectifs à un point
tel qu’il serait contraint de riposter ?), représailles (quelles actions pourraient être entreprises qui
n’entraîneraient pas une réponse efficace du leader ?).
L’idéal est d’adopter une stratégie contre laquelle le concurrent est incapable de réagir, en raison
de sa situation actuelle ou de ses objectifs prioritaires.
À NOTER • Le risque d’une stratégie axée uniquement sur un « marketing guerrier » est de consacrer
l’essentiel des énergies à chasser la concurrence, au risque de perdre de vue l’objectif de satisfaction
des besoins des acheteurs. Une entreprise entièrement centrée sur les concurrents tend à adopter un
comportement réactif qui dépend davantage des actions des concurrents que de l’évolution des
besoins du marché. Il faut donc garder un bon équilibre entre ces deux orientations.
Chapitre
Les études de marché 6
1 Introduction
Une étude de marché correspond au recueil et à l’exploitation d’informations par l’entreprise
dans le but de mieux comprendre le consommateur ou le marché.
Les études de marché sont particulièrement importantes pour une entreprise car elles permettent
la compréhension et la résolution de problèmes de marketing.
Une étude de marché s’avère très utile aussi bien en amont (avant le lancement d’un nouveau pro-
duit par exemple) qu’en aval (pour comprendre la satisfaction des clients par exemple) d’une action
de marketing. La fonction études intervient donc comme fonction support à tout instant, dès lors
qu’un problème de marketing ponctuel doit être résolu ou comme aide à la décision stratégique.
Les études de marché peuvent répondre à plusieurs objectifs :
– comprendre un phénomène :
Exemple
Une entreprise enregistre une baisse des ventes incompréhensible sur le segment des plus
de 60 ans. Quelles en sont les causes ? Ce phénomène est-il dû aux consommateurs (fac-
teurs personnels), à l’entreprise (modification d’un élément du mix crucial pour ce segment),
à l’équipe de vente (changement de vendeurs clés), aux concurrents (entrée sur le marché
d’une PME aux produits innovants et à la stratégie agressive) ?
– décrire un phénomène :
Exemple
Le comportement d’achat des artisans ressemble-t-il davantage à celui des consommateurs
particuliers ou à celui des moyennes et grandes entreprises ? Pour répondre à cette ques-
tion, l’entreprise Lapeyre va tout d’abord chercher à décrire les caractéristiques du compor-
tement en magasin de ces trois types d’acheteurs : horaires de fréquentation, volumes
d’achat, types de demandes, interactions avec les vendeurs…
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•G80
Exemple
Fisher a modifié récemment l’un de ses produits, la bière Dorelei :
• modification du nom : la Dorelei est devenue la Fisher Ambrée ;
• modification du packaging : la taille de la bouteille est passée de 50 cl à 66 cl ;
• modification du prix unitaire ;
• modification du prix de la consigne de la bouteille (baisse de 0,50 € à 0,30 €).
Quelles sont les conséquences sur les ventes ?
Quelle variable a eu le plus d’importance dans la modification du volume des ventes ?
Exemple
Une entreprise souhaite augmenter le salaire de ses commerciaux tout en rentabilisant cet
investissement : l’accroissement des ventes doit dépasser la hausse de la masse salariale.
Quelle sera l’influence du salaire, et de la motivation des vendeurs, sur les ventes ?
– décider :
Exemple
Une entreprise veut lancer un nouveau produit. Le dirigeant hésite sur le mode de distribu-
tion à privilégier : grande distribution, distribution sélective, enseigne en nom propre… la
réalisation d’une étude peut l’aider à décider.
À NOTER • L’une des raisons principales de l’échec de nouveaux produits ou de la faillite de petites
entreprises tient dans l’absence, ou les défauts, d’études de marché. Ce qui apparaît comme une excel-
lente idée pour son concepteur peut n’être qu’un gadget inutile pour nombre de clients potentiels. À
l’entreprise de s’en apercevoir avant le lancement, par le biais d’études.
Il est usuel de distinguer les données primaires produites par l’entreprise spécialement pour
résoudre un problème ponctuel, des données secondaires qui sont des données préexistantes.
Une étude débute souvent par une phase de recueil de données secondaires. On différencie géné-
ralement les données secondaires internes, qui sont des informations déjà produites par l’en-
treprise et qui peuvent être trouvées en son sein, des données secondaires externes qui sont des
données publiques.
La différence entre données primaires et secondaires est d’abord une différence de coût. Les don-
nées secondaires sont disponibles alors que les données primaires nécessitent un recueil spécifique
forcément plus coûteux.
À NOTER • Les données secondaires jouent un double rôle essentiel à côté des données primaires. Elles
sont sources de nouvelles informations, mais permettent aussi de comprendre le contexte de l’étude.
Données primaires et secondaires sont donc complémentaires et la période de recueil des données doit
contribuer à la collecte de ces deux types de données.
•G82
Exemple
LE MARKETING
À NOTER • À l’intérieur des études quantitatives, on parle aussi de variables qualitatives pour nommer
les variables nominales (le sexe par exemple) ou ordinales (un classement), et de variables quantitatives
pour nommer les variables métriques (la taille par exemple). Nous reviendrons sur ces nuances dans la
partie suivante.
06-Chap06:4406_Chap_06_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page83
Le tableau suivant synthétise les principaux types d’études de marché dans la continuité du schéma
•G83
précédant.
À NOTER • Les méthodes de traitement des données, non exhaustives dans ce tableau, seront explici-
tées dans les deux points suivants.
•G84
1) Qui interroger ?
LE MARKETING
La population à étudier doit être définie le plus précisément possible. Cette étape permet d’établir
une base de sondage c’est-à-dire la liste exhaustive des personnes appartenant à la population.
Exemple
Colgate se pose la question de savoir combien de fois par jour les enfants de 6 à 12 ans se
brossent les dents. La population est théoriquement l’ensemble des enfants français de 6 à
12 ans. Cependant, deux problèmes surviennent immédiatement : où trouver une base de
données de tous les enfants de 6 à 12 ans ? Ces derniers sont les utilisateurs des brosses à
dents, mais en sont-ils les acheteurs ? L’entreprise se rabat alors sur la population des
ménages français avec jeunes enfants.
Exemple
Pour un modèle d’enquête fondé sur un échantillon aléatoire simple, on peut calculer la
taille d’échantillon requise en appliquant la formule suivante :
t2 × p(1 – p)
n=
m2
06-Chap06:4406_Chap_06_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page85
L’entreprise concernée devra interroger au moins 323 artisans pour obtenir un échantillon
de taille suffisante.
À NOTER • Lorsque l’échantillon comprend au moins un septième de la population totale, il est appelé
échantillon exhaustif. Par exemple, une entreprise qui s’intéresse aux fans de jeux de tennis sur PC (on
sait par les chiffres de ventes qu’ils sont 2 100) et qui en interroge 300 possède un échantillon que l’on
peut qualifier d’exhaustif.
•G86
Exemple
Méthodes aléatoires
L’échantillon est constitué en Un constructeur automobile souhaite étudier la satisfac-
tirant au sort totalement au tion de ses clients. La taille de l’échantillon devant être de
Méthode
hasard un nombre défini d’indi- 2 400 individus, il utilise une table de nombres au hasard
aléatoire simple vidus d’une base de données sur (la table de Kendall et Smith par exemple) pour tirer aléa-
la population totale. toirement cet échantillon de sa base de données clients.
L’échantillon est constitué par Le constructeur automobile divise sa population de
tirage aléatoire par strates. clients par zone géographique (nord et sud) et par mar-
Chaque strate est une division chés (clients particuliers et clients professionnels). Il
Méthode
de la population totale obtenue obtient donc 4 strates. Un tirage aléatoire est effectué au
aléatoire à l’aide d’une ou plusieurs infor- sein de chaque strate : on obtient donc quatre échan-
stratifiée mations. Les résultats sont tillons qui seront interrogés indépendamment.
ensuite obtenus par l’agrégation
des résultats de chaque strate.
Méthode L’échantillon est constitué selon Le même constructeur automobile divise ses clients en
l’idée que chaque individu pos- trois groupes : les acheteurs de véhicules particuliers, uti-
à probabilités
sède la même probabilité d’ap- litaires et industriels. À l’intérieur de ces trois groupes il
égales partenir à cet échantillon. effectue un tirage aléatoire.
L’échantillon est constitué selon Ce dernier décide que les individus issus de ces trois
Méthode l’idée que chaque individu ne groupes ne doivent pas avoir la même probabilité d’ap-
à probabilités possède pas la même probabilité partenance à l’échantillon : la probabilité d’un client de
inégales d’appartenir à cet échantillon. véhicule particulier est alors fixée à 0,5, contre 0,25 pour
les deux autres groupes.
À NOTER • Au sein des méthodes aléatoires, les méthodes aléatoires simples et stratifiées peuvent être
à probabilités égales ou inégales.
L’échantillon est constitué à Une entreprise confie à une société d’études le soin
partir de critères ayant une dis- d’interroger 400 personnes majeures dans le cadre
tribution connue et jugés im- d’une étude sur les soins capillaires. Les critères jugés
portants par rapport à la pro- essentiels sont le sexe, l’âge et la profession du répon-
blématique de l’étude. C’est dant. La répartition de l’échantillon à obtenir selon ces
la méthode la plus utilisée en trois critères est la suivante :
raison de son faible coût et de
sa simplicité (elle ne nécessite Sexe Âge Profession
Méthode
pas l’existence d’une base de Hommes 100 18/34 ans 25 Cadres 155
des quotas
sondage mais seulement d’in-
formations statistiques sur la Femmes 300 35/54 ans 235 Employés 195
population enquêtée).
55 ans et + 140 Inactifs 30
Total 400 Total 400 Total 400
•G88
Type de
Principe Exemple
LE MARKETING
Avantages Inconvénients
question
L’interviewé possède Pourquoi Ce format favorise les Ce format peut amener des réponses
Question une totale liberté aimez-vous, réponses spontanées superficielles et suppose un traite-
ouverte de réponse. la marque X ? et approfondies. ment plus complexe des réponses a
posteriori (codage des réponses).
L’interviewé doit Aimez-vous Ce format facilite Ce format pose problème si la liste de
Question choisir entre un la marque X ? la retranscription réponses est incomplète ou ambiguë.
fermée certain nombre de q Oui (pré codage).
réponses prédéfinies. q Non
La forme la plus simple de question fermée est un choix binaire (oui ou non par exemple). Une
forme plus complexe est l’existence d’une échelle de réponse qui permet au répondant d’indi-
quer la position qui reflète le mieux son attitude.
Type d’échelle Exemple
Pour qui ce film a-t-il été fait ?
Échelle dichotomique
q Pour les enfants q Pour les adultes
Classez ces fleuves du plus long au moins long :
Échelle de classement par rangs
le Nil – le Danube – la Volga – l’Amazonie
Échelle d’Osgood Ce film vous paraît s’adresser en priorité (cochez une case) :
(dite sémantique différentiel) Aux enfants : - - - - - - : Aux adultes
Positionnez sur l’échelle suivante les 3 films X, Y et Z :
Échelle graphique
Pour les enfants : - - - - - - : Pour les adultes
Pour ce film, entourez le chiffre avec lequel vous êtes en accord (+ indiquant
Échelle de Stapel que vous êtes d’accord et – que vous êtes en désaccord)
+3 +2 +1 Pour les enfants –1 –2 –3
Indiquez à quel point vous avez aimé ou pas ce film pour enfants
Échelle par icônes (entourez le symbole correspondant)
FF F C G GG
Ce film est uniquement un film pour enfants : cochez l’affirmation avec
laquelle vous êtes le plus en accord
Échelle de Likert q Tout à fait d’accord q Plutôt pas d’accord
q Plutôt d’accord q Pas du tout d’accord
q Indécis
Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de ce film ?
(entourez la réponse correspondante)
Échelle de Thurstone (dite à Très Satisfait Ni satisfait Insatisfait Très
supports sémantiques) satisfait ni insatisfait insatisfait
10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
À NOTER • Lorsqu’une échelle comporte des modalités, le nombre optimum est de 7 modalités. En
outre, la question du nombre pair ou impair est important : un nombre impair de modalités permet
d’inclure une opinion neutre et possède des propriétés mathématiques supérieures au nombre pair qui
permet cependant de forcer les répondants à se positionner.
06-Chap06:4406_Chap_06_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page89
Formuler incorrectement une question induit souvent des biais qui peuvent annihiler tout l’intérêt
des réponses apportées au questionnaire. De nombreux biais existent :
Les termes peu « Dans vos achats de vêtements, La procrastination est le fait de reporter ses
êtes-vous sujet à la procrasti- actions. Si le répondant ne connaît pas ce terme,
compréhensibles nation ? » il ne répondra pas ou répondra n’importe quoi.
Les termes imprécis « Faites-vous souvent vos courses Le terme souvent est beaucoup trop flou : les
chez Leclerc ? » réponses n’auront pas la même signification
ou ambigus selon les répondants.
Une formulation « La non-présence d’alcools de Cette double négation n’apporte rien sinon de
poire n’est-elle pas néfaste pour ce la confusion : il faut préférer « l’absence est-elle
trop complexe magasin ? » néfaste… ? »
Une réponse « Pensez-vous que le blocage du Si l’on souhaite étudier l’opinion des acheteurs
magasin par une grève serait sur les grévistes, d’autres questions plus fines
induite gênant pour vous ? » sont possibles…
« Une plateforme de jeux unique, à Une telle question (surtout si elles s’accumulent)
Les questions trop l’image du rêve d’un représentant entraîne inévitablement la lassitude du répon-
d’EA Sports, qui accueillerait dant qui risque de mal lire ou de répondre à
longues chaque jeu de chaque console, pour côté de la question posée.
vous est-ce possible ? »
•G 90
LE MARKETING
Le recueil de données par un enquêteur en face-à-face présente le plus d’avantages mais demeure
le mode de recueil le plus coûteux.
À NOTER • Le choix du mode de recueil des données doit intervenir dès la phase initiale car il condi-
tionne les autres choix du plan d’étude.
06-Chap06:4406_Chap_06_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page91
Suite à la phase de recueil des données, l’entreprise doit les analyser à l’aide d’outils statistiques
qui lui permettent de rendre intelligible un nombre conséquent d’informations.
Exemple
Les constructeurs automobiles réalisent chaque année en partenariat une étude auprès d’un
échantillon de 1 800 personnes à qui sont posées 63 questions. Cette étude permet donc
de recueillir 113 400 éléments d’informations.
À NOTER • De nombreux questionnaires sont rendus incomplets ou mal remplis. Ils doivent alors être
supprimés si le répondant ne peut être réinterrogé, ce qui entraîne un biais d’échantillonnage.
•G92
LE MARKETING
Les tests les plus usuels, en fonction de la qualité des deux variables que l’on souhaite comparer,
sont résumés dans le tableau suivant :
Variable expliquée
Métrique Ordinale Nominale
Variable explicative
Test U de Mann-Whitney
Test de différence de moyennes
Nominale Analyse de variance (ANOVA)
Test de Kolmogorov-Smirnov Test du Khi2
Test de Kruskal-Wallis
Coefficient de corrélation
Ordinale Coefficient point multisérial
des rangs
Métrique Régression simple
Source : Évrard Y., Pras B. et Roux E. (2003), Market : études et recherches en marketing, Paris, Dunod.
Les variables nominales et métriques sont les plus couramment utilisées. En présence d’une
variable nominale, on étudie la fréquence de ses modalités. Le test du Khi2 permet d’analyser les
liens existants entre deux variables nominales.
Étape 2 Calcul des fréquences théoriques : pour chaque case, on multiplie la somme obser-
vée en colonne par la somme observée en ligne et on divise le chiffre obtenu par le
nombre total de répondants.
•G94
À NOTER • Toutes ces méthodes sont décrites dans de nombreux livres spécialisés que le lecteur inté-
ressé pourra consulter.
06-Chap06:4406_Chap_06_xp5.qxd 21/05/12 16:28 Page95
non oui
une plusieurs
oui non
Métrique ? Métrique ?
Les variables sont-
Typologie elles ordinales ?
oui non oui non
oui non
Analyse
Explicative métrique ?
factorielle Analyse Modèles
canonique log-linéaires
oui non oui non
Analyse Analyse des
Analyse de
multidimensionnelle correspondances Analyse
la variance Analyse
des similarités discriminante,
Régression conjointe
linéaire logit, probit
Source : Évrard Y., Pras B. et Roux E. (2003), Market : études et recherches en marketing, Paris, Dunod.
•G96
Biais Définition
LE MARKETING
Exemple
Le lien entre deux variables étudiées En plein milieu d’une étude sur l’influence des mes-
Effet est perturbé par l’intervention, au sages d’information de la SNCF sur la satisfaction des
d’histoire cours de l’étude, d’une troisième voyageurs, une grève se déclenche.
variable non prise en compte.
L’objet de l’étude est modifié de Lors d’une étude longitudinale sur l’intention de se
manière endogène au cours de marier, le pourcentage de mariage ne cesse d’augmen-
Effet
l’étude. ter ce qui autoalimente le phénomène (intentions de
de maturation plus en plus positives au fur et à mesure que l’image du
mariage change du fait des chiffres en hausse).
Les répondants doivent se prononcer Une entreprise demande à un consommateur de noter
de nombreuses fois en peu de temps un produit trois fois par jour. Au bout d’une semaine,
Effet de test ce qui engendre rationalisation et ce dernier répondra n’importe quoi (par lassitude) ou
baisse d’intérêt. toujours la même chose (rationalisation).
L’instrument de mesure ou celui qui Un questionnaire de satisfaction comprend une
Effet d’instru-
l’administre sont mal adaptés à échelle en 512 points.
mentalisation l’étude.
Effet de régres- Les répondants ont été mal sélection- Une étude sur le chocolat a lieu une fois par an, au
sion statistique nés. moment de Pâques.
L’échantillon n’est pas représentatif de Un échantillon est sélectionné sur la base de la
Effet la population de l’étude. méthode des quotas. Par la suite, un quart des répon-
de sélection dants sont exclus arbitrairement ce qui introduit une
distorsion de l’échantillon.
Lors d’une étude où chaque répon- Les expérimentations consistent très souvent à mesu-
Effet de dant doit intervenir plusieurs fois, des rer une variable avant et après l’intervention d’un sti-
mortalité répondants refusent de participer à mulus : si une partie des répondants de la première
expérimentale une ou plusieurs phases. phase ne participe pas à la seconde phase, il y a une
distorsion de l’échantillon.
Le répondant en sait trop ce qui Un participant à un panel apprend par un autre parti-
Effet de conta- influence ses réponses. cipant qu’il va devoir juger un nouveau produit le len-
mination demain : celui-ci se précipite sur Internet pour
s’informer.
Afin d’améliorer la validité externe d’une étude, il est souhaitable d’interroger un grand nombre
de personnes (de trop petits échantillons ne permettent pas de généraliser les résultats d’une
étude) et de répéter l’étude dans le temps.
Après avoir vérifié la validité des résultats de l’étude, cette dernière doit être exploitée : le chargé
d’études doit alors émettre des recommandations qui vont participer à la prise de décisions.
analyses de contenu. L’analyse de contenu est une technique permettant la description objective
•G
97
•G98
LE MARKETING
À NOTER • Pour analyser des entretiens, il faut d’abord les retranscrire. Cette retranscription fait perdre
une partie de la richesse des données puisqu’elle ne permet pas de rendre compte des silences par
exemple.
Le marketing Chapitre
international 7
1 Introduction
L’entreprise, par choix stratégique, cherche parfois à exporter ses produits ou services en dehors de
son marché domestique. C’est là qu’intervient la notion de marketing international, qui combine
à la fois la problématique du marketing interculturel (le consommateur français n’est pas le
consommateur japonais) et les différents choix stratégiques et opérationnels à opérer lorsque
l’on veut toucher de nouveaux marchés.
Les raisons qui poussent les entreprises à s’internationaliser sont multiples :
– un marché domestique d’une taille trop faible (par exemple, les entreprises Lego ou Bang
& Olufsen ne vendent pas seulement dans leur pays d’origine, le Danemark) ;
– un marché domestique saturé (le marché automobile européen est tellement concurrentiel
que la plupart des grands constructeurs cherchent à vendre dans des pays dits émergents,
comme le Brésil, l’Inde ou la Chine) ;
– une stratégie de croissance naturelle (dans le cadre d’une stratégie de spécialisation, par
exemple, une entreprise peut éviter de sortir de son métier d’origine et continuer cependant à
voir ses ventes croître) ;
– un moyen d’abaisser les coûts de production (par le biais de l’augmentation des volumes de
vente ou en profitant de coûts de main-d’œuvre et de matières premières plus faibles).
À NOTER • Beaucoup d’entreprises ne vendent que sur leur marché national, que ce soit pour des rai-
sons individuelles (un patron de petite entreprise ne souhaite pas forcément grandir et prendre le risque
d’exporter), pour des raisons politiques (certaines entreprises sont cantonnées au marché domestique)
ou pour des raisons structurelles (le bien ou service commercialisé par l’entreprise ne s’exporte pas :
c’est le cas de la plupart des services, par exemple les services à domicile, et de beaucoup de structures
d’entreprises, un boucher ou un artisan du BTP ne vendront que sur leur marché local).
•G
100
LE MARKETING
livre demeurent bien entendu tous valables, ainsi que les techniques et méthodes décrites. Ce qui
change, ce n’est pas le marketing mais plutôt le marché, c’est-à-dire l’environnement (linguistique,
légal et monétaire) et, surtout, le consommateur. Vendre sur des marchés étrangers nécessite donc
une adaptation des techniques adoptées habituellement par l’entreprise.
En outre, il n’existe pas un concept de marketing international unique mais au moins trois visions
différentes : le marketing de l’export, le marketing international et le marketing global.
A – Le marketing de l’export
Le marketing international, pour beaucoup d’entreprises, consiste simplement à exporter, plus ou
moins fréquemment, des produits, en ne changeant rien des pratiques marketing habituelles de
l’entreprise. Le principe est de dire que ce qui marche sur le marché français doit aussi fonctionner
sur des marchés étrangers.
Dans ce cas, un simple service export suffit à gérer l’ensemble des opérations. Une autre solution
est de passer par des intermédiaires qui connaissent les subtilités des marchés visés : on parle alors
d’exportation indirecte.
B – Le marketing international
On commence véritablement à parler de marketing international lorsqu’une entreprise vend régu-
lièrement sur plusieurs marchés internationaux. Dans ce cas, elle a souvent intérêt à créer une
direction spécifique chargée des ventes à l’international, qui sera organisée de manière géogra-
phique (zones plus ou moins homogènes, comme par exemple l’Europe du Nord et l’Europe du
Sud), par produits ou par filiales.
Cette vision du marketing international conduit le plus souvent à adopter des politiques marketing
différentes pour chaque zone géographique ou filiale, la stratégie de l’entreprise étant coordonnée
au niveau de la direction centrale.
C – Le marketing global
Les entreprises que l’on nomme « multinationales » ne sont plus attachées à un territoire et éta-
blissent leurs plans marketing au niveau mondial. Dans ce cas, elles doivent opter pour l’une de ces
stratégies de prise de décision :
– le marché mondial de l’entreprise peut être considéré comme relativement homogène, les pro-
cédures de décisions sont alors identiques quel que soit le pays visé ;
– le marché mondial de l’entreprise est considéré comme hétérogène, il doit donc être segmenté
et les décisions sont différentes selon le découpage adopté ;
– enfin, une stratégie intermédiaire peut être choisie : certaines décisions sont alors mondiales
(par exemple la politique de communication publicitaire) alors que d’autres sont laissées à l’ap-
préciation de chaque zone (par exemple la stratégie de distribution).
07-Chap07:4406_Chap_07_xp5.qxd 10/05/12 16:06 Page101
Depuis fort longtemps, il existe un débat entre les tenants de l’adaptation aux spécificités locales
et les partisans de la standardisation.
Les origines du marketing
Theodore Levitt, dans un fameux article de la Harvard Business Review publié en 1983, « The
Globalization of Markets », soutient que la standardisation est la meilleure stratégie possible dans des
marchés globalisés. Dès cette époque, il prédit que les traditions locales allaient disparaître, balayées
par les offres globales, devenues plus avantageuses du fait des économies d’échelle. Par ailleurs, Levitt
estime que le progrès des transports et des technologies de l’information et de la communication
contribue à créer des besoins homogènes à travers différents pays et régions du monde. Si l’on peut
considérer que, dans une certaine mesure, les faits lui ont donné raison, l’offre marketing est en réa-
lité rarement complètement standardisée. Au moins l’une des variables du mix est susceptible d’être
adaptée. La standardisation telle que prévue par Levitt ne se vérifie donc pas toujours…
A – La stratégie de standardisation
Cette stratégie affirme l’unicité du marché mondial plutôt que la vision de nombreux marchés dif-
férenciés. Elle consiste à uniformiser la politique de marketing : un même produit au même prix
avec la même communication et dans les mêmes circuits de distribution dans le monde entier.
Cette stratégie se justifie par :
– des économies d’échelle substantielles (sur les achats, la R & D ou la logistique par exemple)
qui permettent de réduire les coûts ;
– une baisse des budgets de communication (celle-ci étant standardisée) ;
– une meilleure cohérence en termes d’image de marque.
Standardiser à l’extrême une politique de marketing ne peut concerner qu’un petit nombre de
grandes entreprises commercialisant des marques globales (Nestlé, Coca-Cola…). Cette stratégie
n’est cependant pas sans risques, la plupart des consommateurs étant influencés par leur contexte
national. La plupart des entreprises préfèrent donc adapter, au moins en partie, leur politique mar-
keting aux spécificités de chaque pays.
B – La stratégie d’adaptation
La stratégie d’adaptation consiste à moduler les différents éléments du marketing mix afin de les
adapter aux spécificités de chaque marché. Dans cette optique, la prise en compte des différences
culturelles et de l’interaction entre cultures apparaît comme incontournable, tant pour satisfaire la
diversité de la demande que pour développer des équipes marketing multiculturelles.
Cette stratégie se justifie par :
– la nécessaire adaptation aux besoins des consommateurs ;
07-Chap07:4406_Chap_07_xp5.qxd 10/05/12 16:06 Page102
•G
102
A – La politique de produit
Lorsqu’une entreprise cherche à pénétrer un marché étranger, la principale décision concernant le
produit est celle de son adaptation au contexte local ou de sa standardisation.
Il faut cependant distinguer :
– le produit en lui-même qui peut être intéressant à standardiser car c’est là que se nichent les
économies d’échelle potentielles les plus importantes ;
– les services périphériques qui doivent généralement être adaptés au marché local ;
– les attributs symboliques du produit (image véhiculée par le nom, le « made in »…) ont sou-
vent intérêt à être standardisés lorsqu’ils sont perçus de manière identique et valorisante dans tous
les pays, mais peuvent être adaptés dans certains cas (nom ridicule dans une langue par exemple).
Enfin, le lancement de nouveaux produits à l’international nécessite de choisir entre deux straté-
gies : un produit existant lancé dans un nouveau pays (stratégie d’extension) ou un produit entiè-
rement nouveau, éventuellement non commercialisé dans le pays d’origine.
B – La politique de prix
Pour l’essentiel, une entreprise qui s’internationalise a le choix entre trois politiques de prix :
– un prix standardisé, identique dans tous les pays ;
– un prix adapté à chaque marché ;
– un prix aligné sur celui des principaux concurrents.
Chacune de ces trois politiques comporte des risques :
– un risque de perte de parts de marché en raison des disparités en termes de niveaux de vie dans
le premier cas ;
07-Chap07:4406_Chap_07_xp5.qxd 10/05/12 16:06 Page103
– un risque de création d’importations parallèles dans le second cas (une même automobile pou-
•G
103
vant être jusqu’à 30 % moins chères aux Pays-Bas qu’en Grande-Bretagne, certains profession-
nels britanniques n’hésitent pas à se fournir en Hollande) ;
– enfin, un risque d’inadéquation au marché local dans le troisième cas.
Face aux écarts de prix parfois énormes entre deux pays pourtant proches pour des produits pour-
tant strictement identiques, beaucoup de multinationales cherchent aujourd’hui à homogénéiser
davantage leurs prix, notamment au niveau européen.
C – La politique de communication
Pour une entreprise, la décision principale en matière de communication internationale consiste à
adapter ou pas sa stratégie de communication nationale pour les marchés étrangers.
Le choix de la standardisation possède un argument fort : la création d’une image mondiale à un
moindre coût. Dans ce cas, le slogan peut être identique, ainsi que la promesse ou encore l’argu-
mentaire.
Cependant, l’ensemble du médiaplanning ne peut souvent être repris à l’identique pour des rai-
sons réglementaires (concernant la publicité comparative par exemple) ou pour des raisons cultu-
relles (un même design peut paraître moderne dans un pays et trop avant-gardiste dans un autre).
D – La politique de distribution
Comme pour la communication, la politique de distribution peut être globale (un réseau de fran-
chisés dans tous les pays par exemple) ou adaptée aux spécificités locales. On constate néanmoins
une prédominance de l’adaptation en raison notamment des lois très différentes selon les pays.
La politique de distribution concerne aussi bien l’acheminement des produits vers les marchés
étrangers (rôle des importateurs) que leur distribution sur le marché local (par le biais d’un réseau
propre, de franchisés ou de la grande distribution par exemple). La difficulté est alors de trouver le
bon partenaire qui saura vendre un grand volume de produits sans sacrifier l’image du produit.
À NOTER • Les circuits de distribution sont très variables d’un pays à l’autre. Dans les pays anglo-
saxons, les produits alimentaires sont essentiellement commercialisés dans des grands hypermarchés
alors que dans beaucoup de pays en voie de développement le petit commerce de détail est roi.
Quelques distributeurs mondiaux existent, parmi lesquels Wal-Mart, Metro ou Carrefour.
5 Le marketing interculturel
À la suite des nombreux débats portant sur la standardisation ou l’adaptation des politiques de
marketing, la notion de marketing culturel a été proposée dans une optique de synthèse.
Il s’agit alors d’homogénéiser au maximum les pratiques de marketing tout en respectant les dif-
férences culturelles mais en cherchant à les surmonter. À la différence de la stratégie d’adaptation
07-Chap07:4406_Chap_07_xp5.qxd 10/05/12 16:06 Page104
•G
104
LE MARKETING
qui met en lumière les spécificités de chaque pays en les jugeant insurmontables, le marketing
interculturel pointe du doigt ces mêmes spécificités mais pour mieux les dépasser. Pour ce faire, le
principe général de la démarche est d’identifier les principaux traits culturels existants dans le
monde afin de faire émerger des zones d’affinités culturelles dans lesquelles une standardisation
semble possible.
Les efforts de globalisation, tant du côté de l’offre que de la demande, semblent cependant rela-
tivement vains, d’autant que le processus de globalisation apparaît souvent comme imposé au
consommateur, ce qui peut provoquer des réactions de rejet.
08-Chap08:4406_Chap_08_xp5.qxd 21/05/12 16:29 Page105
PARTIE 2
Comportement
de l’acheteur
et gestion
de la relation
client
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08-Chap08:4406_Chap_08_xp5.qxd 21/05/12 16:29 Page107
Le comportement Chapitre
du consommateur 8
1 Introduction
Tous les responsables du marketing rêvent de connaître au plus près le comportement d’achat de
leurs clients et de comprendre les raisons intimes de leurs achats. Ce souhait est compréhensible
si l’on considère que cette connaissance permettrait d’orienter les achats des consommateurs dans
le sens voulu par une entreprise donnée. Mais il est aussi utopique dans la mesure où il existe
presque autant de comportements différents que de clients.
L’étude du comportement du consommateur a donc pour ambition d’aider le responsable marke-
ting à prendre les bonnes décisions en matière, notamment, de marketing opérationnel.
À NOTER • Le marketing Business-to-Consumer, ou BtoC, est le marketing pratiqué par les entreprises
qui servent des marchés de grande consommation, c’est-à-dire qui vendent des produits ou des ser-
vices à des consommateurs particuliers. Le comportement de consommation des particuliers est l’objet
de ce chapitre, le chapitre suivant traitant du marketing Business-to-Business et du comportement
d’achat des entreprises.
Courant Définition
Le comportement de l’individu s’explique par un modèle stimulus-réponse : le
Béhaviorisme consommateur réagit (réponse) aux actions marketing de l’entreprise (stimulus).
Le comportement de l’individu s’explique par ses capacités de traitement de l’in-
Cognitivisme formation : le consommateur, lorsqu’il doit prendre une décision d’achat, met en
œuvre des ressources et des compétences propres destinées à faire le « bon » choix.
Le comportement de l’individu s’explique par des désirs et des résistances : le
Psychanalyse consommateur procède à des choix que l’on peut expliquer par le biais de moti-
vations souvent inconscientes.
Psychologie Le comportement de l’individu s’explique par des facteurs purement psychologiques :
expérimentale le consommateur fait des choix dépendant de ses perceptions, de sa mémoire...
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108
Variables individuelles
Reconnaissance du besoin
Âge, Sexe, Education
Âge, Sexe, Education
Profession et CSP
Profession et CSP
Ressources
Recherche d’informations Ressources
Personnalité
StylePersonnalité
de vie et valeurs
Style de vie et valeurs
Expérience
Expérience
Motivation
Evaluation des alternatives Motivation
Implication
Implication
Attitudes
Attitudes
le consommateur vieillit, plus il accumule d’expérience avec le produit, moins il a besoin d’in-
formations pour sélectionner les marques et plus il forme des préférences stables ;
Exemple
On pourrait penser que chaque tranche d’âge consomme très différemment et que les per-
sonnes les plus âgées sont les plus routinières. Même si cela est parfois vrai, il faut se méfier
des stéréotypes : des produits ciblant les enfants peuvent aussi être achetés par des adultes,
à l’image de certains produits « générationnels » comme le dessin animé « Les Mystérieuses
Cités d’Or » qui s’est vendu en DVD à de nombreux trentenaires…
À NOTER • Il faut aussi tenir compte de l’âge subjectif qui, au contraire de l’âge réel des individus, est
leur âge perçu : un adolescent préférera souvent paraître plus vieux que son âge alors qu’une personne
de plus de 50 ans se verra souvent bien plus jeune qu’elle ne l’est réellement.
– le niveau d’éducation de l’acheteur fait aussi l’objet d’un certain consensus : il reflète la capa-
cité de l’individu à traiter l’information, les acheteurs les plus éduqués ayant plus d’expérience
dans le traitement des informations abstraites ;
– la situation de famille (marié ou célibataire notamment) et le nombre d’enfants peuvent
jouer un rôle dans les préférences des acheteurs, même si cette influence est sans doute corré-
lée à l’âge de l’individu (les personnes qui ont des enfants étant en moyenne plus âgées que
celles qui n’en ont pas) ;
À NOTER • La situation de famille est liée à la catégorie socioprofessionnelle : ainsi, les hommes céli-
bataires font davantage partie des catégories modestes alors que ce sont les femmes très diplômées
qui sont plus souvent célibataires.
– l’influence du genre de l’individu sur le comportement d’achat est bien connue : une
approche considère qu’un individu a, inconsciemment, le devoir moral d’adopter le comporte-
ment de sa catégorie sexuelle, ce qui a une influence sur ses choix puisque, dans une société
donnée, les hommes et les femmes n’ont souvent pas le même rôle à jouer en fonction des
situations dans lesquelles ils se trouvent. Cette explication théorique, ainsi que les différences
d’expertise souvent observées dans une catégorie de produit entre hommes et femmes, condui-
sent à penser que le genre peut influencer les préférences lors de l’achat ;
Exemple
Le sexe permet d’expliquer le comportement d’achat de nombreux produits, comme les
vêtements, pour lesquels les femmes développent souvent (mais pas toujours) une plus
grande expertise que les hommes.
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110
LE MARKETING
– les ressources temporelles, autrement dit le temps dont l’individu dispose pour consommer,
jouent aussi un grand rôle dans le comportement d’achat du consommateur. Le temps est une
contrainte pour le consommateur : il doit souvent choisir, en dehors de son temps de travail,
entre plusieurs types de loisirs, la consommation étant parfois considérée comme un loisir, par-
fois comme une contrainte. Le processus de choix du consommateur, comme son humeur, varie-
ront en fonction du plaisir qu’il retire de l’activité de consommation.
3) Les variables psychographiques
Les variables psychographiques, étudiées à partir des activités, centres d’intérêts et opinions des
individus, regroupent la personnalité, le style de vie et les valeurs, trois variables qui influencent le
comportement d’achat.
De nombreuses théories, souvent fondées sur les travaux de Freud, ont cherché à relier le concept
de personnalité au comportement du consommateur. Schématiquement, il existe des caractéris-
tiques individuelles stables (la personnalité de l’individu) qui expliquent la façon dont l’individu per-
çoit une situation donnée, ce qui engendre des processus psychologiques particuliers (croyances,
attitudes) qui amènent finalement le comportement.
Les valeurs constituent un référentiel personnel qui oriente les décisions de l’individu.
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Exemple
Chapitre 8 • Le comportement du consommateur
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111
Rokeach distingue les valeurs terminales (les buts poursuivis par l’individu) des valeurs ins-
trumentales (manières de se comporter qui permettent de réaliser les valeurs terminales).
Par exemple, l’ambition (valeur instrumentale) peut permettre d’obtenir une vie confortable
(valeur terminale). Ou encore être maître de soi amène à la sagesse.
À NOTER • Les valeurs sont identiques dans toutes les cultures mais elles ne sont pas nécessairement
hiérarchisées de la même manière. La hiérarchisation des valeurs dépend aussi, entre autres, de l’âge
de l’individu.
Le lien entre les valeurs et le comportement de consommation peut être effectué par le biais des
chaînes moyens-fins : il s’agit alors de relier les caractéristiques des produits avec les bénéfices
espérés et la (ou les) valeur(s) terminale(s) induite(s).
Le style de vie reflète l’approche d’un individu face à son environnement. Il s’agit généralement
de réduire à quelques grands traits un ensemble de caractéristiques individuelles : par exemple les
« égocentriques », les « matérialistes » ou les « activistes » seront différenciés selon leur rapport à
l’argent et leur degré d’hédonisme. Les styles de vie sont liés aux valeurs des individus.
4) L’expérience, l’expertise et la familiarité
La familiarité est la somme des expériences acquises par le consommateur à propos d’une marque
ou d’un produit. Elle s’accumule au cours du temps par le biais de la publicité, des discussions avec
des vendeurs, des échanges avec d’autres consommateurs ou suite à une expérience directe avec
le produit.
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112
LE MARKETING
L’expérience acquise par le consommateur ne garantit pas son expertise, qui regroupe à la fois les
connaissances et les compétences de l’individu. L’expertise vis-à-vis d’un produit accroît générale-
ment le niveau d’attentes du consommateur.
5) Les caractéristiques psychologiques
Le comportement d’achat du consommateur dépend, enfin, de variables psychologiques : motiva-
tions d’achat, implication et attitudes.
Les besoins sont un état de tension (par exemple la faim) ressenti par l’individu. À partir d’un cer-
tain seuil, ce besoin devient pressant et il se transforme en motif, ou encore en motivation
d’achat. Lorsque l’individu prend conscience du besoin, il met en œuvre des mécanismes motiva-
tionnels qui conduisent au comportement (par exemple aller acheter un sandwich).
L’implication est l’état non observable de motivation, d’excitation ou d’intérêt qui entraîne des
comportements. On distingue souvent deux types d’implication :
– l’implication de situation concerne une situation d’achat particulière et informe sur les efforts que
l’acheteur est prêt à consentir pour cet achat ;
– l’implication durable, concept proche de l’attachement, permet de mesurer le degré d’implica-
tion de l’individu pour une catégorie de produit au cours du temps.
Le comportement du consommateur va, enfin, dépendre de ses propres croyances et de ses atti-
tudes. L’attitude, qui permet de mesurer la position d’un individu par rapport à un produit ou une
marque, s’appuie sur des croyances. Ce sont elles qui expliquent que l’on soit plus ou moins favo-
rable à une idée, un parti politique ou une marque. L’attitude est habituellement divisée en trois
composantes :
– une composante cognitive qui représente l’ensemble des connaissances que le consommateur
a du produit ;
– une composante affective qui représente l’ensemble des sentiments éprouvés par le consom-
mateur à propos du produit ;
– une composante conative qui représente l’intention de comportement du consommateur
envers le produit et qui est mesurée par l’intention d’achat.
Les composantes de l’attitude ne sont pas indépendantes : il existe en effet une hiérarchie des effets.
Le comportement du consommateur est une discipline centrale du marketing et son apparition est
quasiment concomitante de celle de la discipline tant la compréhension du consommateur est impor-
tante pour les entreprises. Parmi les très nombreux travaux de chercheurs au cours du temps, ceux sur
l’implication ont été particulièrement fructueux. Les premiers travaux sur l’implication sont dus à des
chercheurs en psychologie sociale, comme Sherif et Cantril dès 1947. Les Français Gilles Laurent et
Jean-Noël Kapferer se sont distingués en approfondissant en 1986 le concept d’implication et en pro-
posant des profils d’implication. Selon eux, le concept d’implication est multidimensionnel : il intègre
à la fois l’intérêt, le plaisir, la valeur de signe (le produit reflète qui l’on est) et le risque perçu (la pro-
babilité de se tromper et ses conséquences), tous ces éléments étant des causes de l’implication du
consommateur. L’apport principal de ces chercheurs est d’avoir proposé une échelle de mesure de l’im-
plication, qui figure toujours aujourd’hui parmi les plus utilisées en recherche en marketing. Cette
échelle permet de distinguer des produits ayant un score d’implication proche en ce sens qu’ils peu-
vent avoir des sources d’implication très différentes.
Exemple
Pour un visiteur étranger, asiatique ou anglo-saxon, la culture française est évidente à perce-
voir : elle est représentée aussi bien par la tradition culinaire que par un certain code de bien-
séance. Cependant, à l’intérieur même du pays, de nombreuses sous cultures peuvent être
identifiées : un Alsacien, au tempérament germanique, possède une culture très différente, sur
bien des aspects, d’un Marseillais, au comportement davantage latin.
Il existe un lien étroit entre la culture et les habitudes de consommation. Un achat peut ainsi signi-
fier un attachement à des valeurs culturelles. Si l’achat demeure un acte individuel, le rôle de la cul-
ture ne doit pas être négligé pour expliquer les comportements d’achat.
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114
Exemple
LE MARKETING
Dans la culture occidentale, un parapluie a une fonction unique : protéger de la pluie. Les
ventes croissent lorsque la météo est mauvaise et inversement. Cependant, dans d’autres
cultures, et sous d’autres latitudes, le parapluie possède d’autres fonctions. En Asie par
exemple, il est fréquent de voir des personnes se servir d’un parapluie pour se protéger…
du soleil. Une entreprise commercialisant des parapluies en Asie ne devra donc pas s’éton-
ner de la décorrélation entre météo et niveau des ventes.
2) La classe sociale
Issue des travaux de sociologues tels que Marx, Weber, Veblen ou Bourdieu, la classe sociale
représente une strate dans la société regroupant des individus plus ou moins homogènes qui se
reconnaissent, consciemment ou non, les mêmes valeurs, modes de vie ou comportements.
Exemple
La classe ouvrière ou la bourgeoisie font partie des classes sociales classiques. L’INSEE pré-
fère distinguer les classes sociales selon la profession, le niveau de formation et la distinc-
tion entre le statut (salarié ou indépendant), ce qui donne la nomenclature PCS (professions
et catégories socioprofessionnelles).
Les pratiques de consommation, ainsi que l’usage des produits, diffèrent fréquemment en fonction
des classes sociales.
3) La famille
La famille influence incontestablement les comportements de consommation. Elle est en effet un
lieu privilégié d’échanges, un lieu de socialisation et une cellule dans laquelle chaque individu joue
un rôle.
Il faut cependant distinguer deux situations : l’influence des parents sur leurs enfants, d’une part,
et l’influence du conjoint et des enfants sur l’individu d’autre part.
– l’influence des parents s’exerce sur les enfants car ils leur transmettent des valeurs, des
croyances, des attitudes qui déterminent, parfois pendant très longtemps, leurs comporte-
ments ;
– les influences croisées au sein de la cellule familiale peuvent, pour certains achats, avoir une
grande importance. On observe alors un processus d’achat collectif, et non plus individuel, dans
lequel chacun cherche à jouer un rôle.
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Exemple
Chapitre 8 • Le comportement du consommateur
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115
De nombreuses études ont cherché à mesurer l’influence des deux conjoints, ainsi que celle
des enfants, lors d’achats courants. Il ressort que les décisions portant sur les dépenses de
logement ou de vacances sont majoritairement conjointes alors que les décisions d’achat
d’automobile sont dominées par le mari et les décisions d’achat de produits alimentaires
sont dominées par la femme. Les enfants possèdent une grande influence lors de l’achat
d’un ordinateur ou de jeux vidéo.
4) Les groupes
Un individu fait partie de plusieurs groupes sociaux qui influencent ses comportements. On dis-
tingue généralement deux types de groupe :
– les groupes primaires sont ceux que l’individu fréquente fréquemment (famille, cercles d’amis,
voisins) ;
– les groupes secondaires sont ceux que l’individu fréquente moins régulièrement (associations,
clubs de sport, relations professionnelles).
Le mécanisme d’influence du groupe sur l’individu est relativement simple : lorsque l’individu
cherche à appartenir à un groupe, ou à y demeurer, il aura tendance à se conformer aux valeurs
dominantes du groupe. Par ailleurs, au moment d’effectuer des choix importants, l’individu pourra
se tourner vers le groupe afin d’y trouver des experts, ou tout simplement des personnes de
confiance à qui demander conseil.
Le principe reste identique que le groupe soit réel (un groupe d’amis qui se réunit dans un restau-
rant) ou virtuel (un groupe de discussion sur Internet).
Exemple
Les communautés virtuelles sur Internet sont particulièrement influentes dans certains
domaines comme les jeux vidéo. De nombreux sites regroupent des amateurs de jeux afin
qu’ils se mesurent entre eux. Les affinités qui en découlent contribuent à constituer des
réseaux d’amitiés virtuelles très influentes lors des décisions d’achat de la suite du jeu par
exemple.
Lorsqu’un groupe se crée, il n’est pas rare qu’un individu domine les autres : c’est le leader d’opi-
nion. Ce dernier possède trois caractéristiques : son expertise (qui lui confère sa légitimité), son
aisance à communiquer et sa capacité d’influence. L’entreprise a tout intérêt à réussir à identifier,
puis à influencer, les leaders d’opinion car ils peuvent générer des ventes bien au-delà de leurs seuls
achats personnels.
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116
LE MARKETING
D’autres types de groupes sont apparus récemment : on parle ainsi de plus en plus de tribus et de
réseaux :
– une tribu est un groupe plus ou moins éphémère qui se constitue autour d’un centre d’intérêt
commun ;
– le concept de réseau social permet de prendre en considération les contacts d’un individu mais
aussi les contacts de ses contacts, éventuellement mobilisables en cas de besoin.
5) Les situations
Les comportements dépendent enfin de facteurs situationnels. On distingue :
– la situation d’usage : c’est la façon dont le consommateur compte faire usage du produit ;
Exemple
Le processus de choix sera certainement très différent si l’on cherche un pantalon pour aller
travailler ou pour partir en vacances dans des pays tropicaux.
Exemple
Le type et le montant des achats effectués sur un marché peuvent dépendre de la météo
ou du temps dont dispose le consommateur pour faire ses courses.
A – La reconnaissance du besoin
L’initiation du processus de décision est la reconnaissance d’un besoin par le consommateur. Ce
dernier peut être issu de stimuli endogènes ou exogènes :
– les stimuli endogènes proviennent du consommateur lui-même, de son état interne ;
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Exemple
Chapitre 8 • Le comportement du consommateur
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117
Il peut s’agir de besoins fondamentaux (la faim, la soif), d’humeur (l’envie de sortir au
cinéma), ou de besoins liés à une insatisfaction (manger du chocolat ou de la glace suite à
une discussion houleuse par exemple).
Exemple
Il peut s’agir d’un événement (le voisin qui passe sa tondeuse à gazon fait se rendre compte
qu’il faudrait en faire de même dans son propre jardin et donc acheter une tondeuse à
gazon neuve) ou d’une observation de l’individu (passer devant une brasserie peut révéler
le besoin de boire).
B – La recherche d’informations
Selon la complexité de l’achat envisagé, la recherche d’informations est nécessaire ou pas. Lorsque
l’achat est jugé important, de nombreuses sources d’informations, internes ou externes, peuvent
être utilisées :
– la mémoire est la première source d’informations mobilisée par le consommateur ;
– le réseau relationnel susceptible d’apporter des informations utiles (famille, amis, amis
d’amis…) ;
– les sources d’informations commerciales (publicité, prospectus, catalogues, sites Internet
commerciaux, vendeurs…) assumées comme subjectives ;
– l’information publique indépendante (organismes publics, sites Internet comparatifs, maga-
zines de consommateurs…) ;
– l’expérience fait enfin partie des sources d’informations utilisées (essais de produits, observa-
tion…).
La recherche d’informations représente un coût pour le consommateur (financier, mais aussi en
termes de temps passé). Une recherche d’informations extensive est donc mise en œuvre seule-
ment si le consommateur a de bonnes raisons de le faire : lorsque l’achat est risqué, lorsqu’il est
jugé important ou encore lorsque les informations sont aisément et rapidement disponibles.
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118
LE MARKETING
La recherche d’informations a aussi pour objectif de sélectionner, parmi l’ensemble des marques
disponibles, les marques qui seront finalement évaluées : c’est l’ensemble de considération.
Ensemble universel
Ensemble de connaissance
Contexte
Ensemble de considération
Ensemble de choix
Choix
Exemple
Chapitre 8 • Le comportement du consommateur
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119
Un individu qui souhaite acheter un ludospace a le choix entre une dizaine de marques pré-
sentes sur le marché (ensemble universel). Parmi elles, il n’en connaît que six (ensemble de
connaissance). Pour des raisons qui lui sont propres, il a décidé de ne choisir qu’entre des
marques françaises. Son ensemble de considération est donc composé des trois leaders :
Renault Kangoo, Citroën Berlingo et Peugeot Partner. Il va donc aller visiter les concession-
naires de ces trois marques. Comme l’une des trois marques ne lui propose pas de lui
reprendre son ancien véhicule, son ensemble de choix ne comportera finalement que deux
marques.
Exemple
Un attribut est une caractéristique objective d’un produit. Une automobile par exemple pos-
sède de nombreux attributs : nombre de portes, nombre de couleurs proposées, type de
motorisation, niveau d’équipements…
Le principe des modèles non compensatoires est que le choix s’effectue à partir du rejet des
alternatives jugées non pertinentes ou de la sélection de l’alternative la meilleure sur le critère jugé
le plus important.
a) Le modèle lexicographique
Le principe du modèle lexicographique est que l’individu va hiérarchiser les attributs, puis choi-
sir le produit jugé le meilleur sur l’attribut le plus important. En cas d’égalité entre deux produits,
le choix se fera sur le second attribut le plus important.
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•G
120
Exemple
LE MARKETING
Prenons l’exemple de l’achat d’un téléphone portable. Le tableau suivant donne les notes (sur 10)
attribuées par un consommateur à trois produits sur trois critères qu’il juge essentiels :
b) Le modèle conjonctif
Le principe du modèle conjonctif est que l’individu va, pour chaque attribut, fixer un seuil en des-
sous duquel l’achat sera inacceptable. Si ce seuil est draconien, il se peut qu’aucun produit ne soit
choisi. À l’inverse, ce modèle de choix peut aboutir à retenir un grand nombre de solutions. Si c’est
le cas, l’individu devra retenir un autre modèle de prise de décision.
c) Le modèle d’élimination par aspects
Ce modèle est fondé sur le même principe que le modèle conjonctif mais ajoute une hiérarchisa-
tion des attributs de sorte que l’on élimine les produits insuffisants sur le critère le plus important,
puis sur le second critère, et ainsi de suite jusqu’à choisir le produit restant.
Exemple
Reprenons l’exemple de l’achat d’un téléphone portable. Le tableau suivant donne les notes
(sur 10) attribuées par un consommateur à quatre produits sur cinq critères :
Si ce consommateur juge inacceptable qu’un critère soit noté en dessous de 5 sur 10, le
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121
modèle conjonctif enseigne qu’il éliminera les produits A, B et D (tous ces produits possè-
dent au moins un critère inférieur au seuil de 5). Il choisira donc le produit C.
En revanche, si le seuil minimal est fixé à 4 sur 10, le modèle conjonctif ne permet plus de
choisir (les produits A et B sont éliminés mais il reste à se décider entre les produits C et D).
Admettons que le consommateur juge que le poids est l’attribut le plus important (seuil de
4), suivi du prix, ce deuxième critère devant dépasser un seuil de 6 sur 10. Le modèle d’éli-
mination par aspects permet alors d’éliminer le produit B sur le critère du poids (note infé-
rieure au seuil de 4), puis d’éliminer les produits A et D sur le critère du prix (note inférieure
au seuil de 6). Le produit C est alors choisi.
2) Le modèle compensatoire
Un consommateur suit une approche compensatoire lorsqu’il compense des mauvais scores sur
certaines caractéristiques par de bons scores sur d’autres caractéristiques du produit. Dans ce cas, le
produit choisi est celui qui obtient le meilleur score global selon une fonction d’évaluation pondérée.
Le score de chaque produit dépend de l’évaluation de chaque attribut mais aussi de son importance.
Exemple
L’ensemble de considération d’un individu souhaitant acheter un ludospace est constitué
des trois marques françaises. En fonction de ses croyances propres, il affecte une note à
chaque marque sur les quatre attributs qu’il juge important :
Aucun véhicule n’étant le meilleur sur l’ensemble des critères, le modèle compensatoire va
nous aider à les départager. Les scores se calculent comme suit :
Renault Kangoo = (6,0 × 0,3) + (7,5 × 0,4) + (8,0 × 0,1) + (7,0 × 0,2) = 7,0
Citroën Berlingo = (7,0 × 0,3) + (6,5 × 0,4) + (7,0 × 0,1) + (7,5 × 0,2) = 6,9
Peugeot Partner = (6,5 × 0,3) + (7,0 × 0,4) + (7,0 × 0,1) + (7,5 × 0,2) = 6,95
Selon le modèle compensatoire, c’est Renault Kangoo qui sera choisi.
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122
LE MARKETING
À NOTER • L’hypothèse sous-jacente de ces modèles est que les consommateurs effectuent des calculs,
consciemment ou pas, à propos des attributs des différents produits concurrents afin de prendre leur
décision. Ce présupposé est bien entendu critiquable et chacun comprend que bon nombre de déci-
sions d’achat ne passent pas un processus aussi complexe. Cependant, ces modèles sont utiles et opé-
rationnels pour les entreprises.
D – La prise de décision
Une fois la phase d’évaluation effectuée, le consommateur est en principe en situation d’acheter
le produit qu’il a classé en tête. Il peut ainsi déclarer une intention d’achat.
Cependant, le passage de l’intention au comportement n’est pas certain. Plusieurs facteurs peu-
vent interférer :
– une intervention extérieure défavorable peut faire changer d’avis ;
– le contexte d’achat peut évoluer (un nouveau concurrent peut faire son apparition par
exemple) ;
– le niveau de risque perçu peut inciter le consommateur à la procrastination (report de l’achat).
À NOTER • Il est courant de distinguer plusieurs sortes de risque perçu : le risque fonctionnel (le pro-
duit n’atteint pas la performance espérée), le risque physique (le produit, dangereux, menace l’intégrité
physique), le risque financier (le produit était moins cher ailleurs ou sa qualité nécessite de le rempla-
cer rapidement) et le risque psychosocial (le produit déçoit et altère l’image de l’acheteur auprès de son
entourage).
E – L’évaluation post-achat
Suite à l’achat, puis à la consommation d’un produit, le consommateur ressent de la satisfaction
ou de l’insatisfaction.
Cette évaluation dépend de ce que l’on appelle la disconfirmation des attentes : le consomma-
teur va comparer la performance perçue du produit à son niveau d’attentes initial. Si les attentes
sont comblées, il sera satisfait, si la performance est en deçà de ses attentes, il sera insatisfait.
Exemple
Un client A d’une marque d’automobile bas de gamme aura un niveau d’attente faible, par
exemple 5/10. En revanche, un client B d’une marque haut de gamme aura des attentes très
élevées, par exemple 8,5/10. La marque bas de gamme peut très bien tomber rapidement
en panne : ses performances seront alors mal jugées, par exemple 4/10, et le client A sera
alors mécontent. Mais il se peut aussi que le client A trouve que sa voiture n’est pas si mau-
vaise que cela : il pourra alors lui attribuer une note de performance de 7/10 et sera alors
très content de son achat. Inversement, le niveau d’attentes du client B est tellement élevé
que la marque d’automobile aura davantage de difficultés à ne pas le décevoir.
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Le consommateur n’aime pas se tromper : il aura alors tendance à rechercher, parfois inconsciem-
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ment, des informations positives sur le produit acheté afin de le conforter dans sa décision.
Un client satisfait est doublement important pour l’entreprise : d’abord parce qu’il aura davantage
de chances d’être fidèle à la marque, et ensuite parce qu’il pourra effectuer un bouche-à-oreille
positif autour de la marque.
Inversement, un client insatisfait génère un bouche-à-oreille négatif qui peut être très préjudi-
ciable à la marque. Celle-ci cherche alors à l’en dissuader en communiquant avec le client et en
« l’indemnisant » afin de modifier son sentiment post-achat.
Exemple
La compagnie aérienne British Airways a été l’une des premières à mettre en place une poli-
tique marketing spécifique pour les clients mécontents : le service après-vente avait pour
mission de reconnaître systématiquement ses torts et d’indemniser le client insatisfait. Cette
politique a, certes, un coût, mais des études ont montré que le faible pourcentage de clients
qui se plaint fait aussi partie des meilleurs acheteurs et peut être assez aisément fidélisé par
un simple geste commercial, peu coûteux au regard de la valeur à vie d’un client fidèle.
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Le comportement de Chapitre
l’acheteur professionnel 9
1 Introduction
Traditionnellement, le marketing distingue le marché des consommateurs particuliers (aussi appelé
Business-to-Consumer, ou BtoC), du marché des entreprises, ou plus largement des organisations
(nommé Business-to-Business, ou BtoB).
Le marketing Business-to-Business, ou marketing interorganisationnel (ou interentreprises) s’inté-
resse à la vente de produits ou de services entre organisations (entreprises, mais aussi administra-
tions, associations…).
À NOTER • Le terme de marketing industriel a longtemps été employé mais il présente l’inconvénient
d’oublier certaines activités (entreprises de services) ou certains clients (les artisans, commerçants…).
Une classification, fonction du type de produit vendu, du type de client et de son usage du pro-
duit, permet de distinguer les différents pans du marketing :
– le marketing Business-to-Consumer (BtoC), ou marketing de grande consommation, s’inté-
resse au cas d’un consommateur final achetant un bien de grande consommation, qu’il soit fon-
gible ou durable ;
– le marketing industriel stricto sensu s’attache à décrire l’achat de biens industriels par des
grandes organisations dotées de centres d’achat ;
– le marketing Business-to-Business (BtoB), tel que son nom le définit, s’intéresse à l’achat
interorganisationnel, l’organisation achetant pour un usage strictement professionnel ;
– enfin, le marketing Business-to-Professional (BtoP) s’attache à comprendre le comporte-
ment d’achat des clients professionnels, autrement dit les très petites entreprises (artisans, com-
merçants, professions libérales…), et intègre donc les cas de l’achat à usage privé effectué par
des entreprises, de l’achat en tant que client final de biens de grande consommation fongibles
ou durables, et bien sûr de tous types de biens pour un usage professionnel.
À NOTER • Le cas des clients professionnels est particulier et sera traité dans la dernière partie de ce
chapitre. Les points suivants concernent uniquement le marketing Business-to-Business au sens strict,
c’est-à-dire essentiellement les grandes entreprises.
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•G
126
LE
B – La structure du marché
•G
127
Exemple
La concentration du secteur automobile et les alliances de marques pour fabriquer des véhi-
cules utilitaires par exemple induisent un nombre de clients toujours plus restreint pour les
fournisseurs de ces grands constructeurs, comme Valeo ou Faurecia.
– les acheteurs font des achats en plus grandes quantités et de plus grands montants d’ar-
gent sont mis en jeu : les achats sont donc considérés comme plus importants pour l’entre-
prise vendeuse ;
Exemple
Une erreur lors d’une grosse commande peut avoir de graves conséquences pour une entre-
prise, parfois jusqu’à la disparition pour les plus petites d’entre elles. Les conséquences sont
rarement aussi importantes pour des particuliers.
– les clients sur un marché Business-to-Business ont des besoins extrêmement différents
pour un même produit ou service, du fait notamment de leur taille différente.
Exemple
France Télécom ou EDF fournissent en liaisons téléphoniques ou en électricité à la fois des
grandes multinationales et de petits artisans qui travaillent à leur domicile.
C – La demande
Le troisième type de caractéristiques concerne la demande. Ainsi, l’une des plus importantes spé-
cificités du marketing Business-to-Business est l’existence d’une demande dérivée, ce qui signifie
que c’est le marché final des utilisateurs qui commande les achats de l’entreprise.
Dans l’exemple ci-dessous, le fabricant de chaussures n’achète pas des peaux qui lui plaisent mais
qui, selon lui, vont permettre de fabriquer des chaussures qui vont plaire à son client final.
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LE MARKETING
Ainsi, le succès du produit commercialisé par le fournisseur (ici Soficuir) est étroitement lié au suc-
cès du produit fini réalisé par son client (Hasley) auprès de ses propres clients (les distributeurs et
le consommateur final). C’est aussi ce que l’on nomme le Business-to-Business-to-Consumer.
SOFICUIR
(tanneur : fournisseur de peaux)
HASLEY
(fabricant de chaussures)
Acheteur final
D – L’unité d’achat
Le quatrième type de caractéristiques concerne le centre d’achat : il s’agit de l’ensemble des indi-
vidus et groupes qui interviennent dans le processus de prise de décision d’achat, et en partagent
les objectifs ainsi que les risques.
En marketing Business-to-Business, l’importance des achats incite généralement à la création d’un
centre d’achat. Les décisions sont alors le plus souvent complexes, collectives, les critères de choix
nombreux et sophistiqués…
Lors d’un achat organisationnel, plusieurs rôles ont été identifiés : l’initiateur lance le processus
d’achat par la reconnaissance des besoins, pendant qu’à l’autre bout du processus on trouve le
décideur (la personne qui prend la décision finale). Entre ces deux intervenants, on distingue les
acheteurs (intégrés à une Direction des Achats dans les grandes entreprises), les prescripteurs et les
utilisateurs.
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E – Le processus d’achat
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Un autre type de caractéristiques concerne le processus d’achat. Ainsi, on trouve sur des marchés
industriels :
– des acheteurs professionnels qui répondent à la demande et aux besoins d’autres personnes
et qui ne sont pas les utilisateurs finaux du produit ;
– un processus d’achat rationnel avec des contraintes et des influences que l’on ne trouve pas
pour l’achat d’un particulier ;
– des influences multiples à l’intérieur et en dehors de l’entreprise ;
– une vente par étapes et un rôle actif du client.
Exemple
Les constructeurs automobiles vendent directement (sans passer par l’intermédiaire du
réseau) aux clients « grands comptes », ou clients flottes, c’est-à-dire aux quelques grandes
entreprises qui achètent des volumes importants. Il existe de nombreuses interactions avec
ces grands comptes : La Poste, par exemple, va réclamer des véhicules correspondant à un
cahier des charges spécifique et draconien concernant les entrants (portières) et les boîtes
de vitesse du fait d’un usage intensif (qualifié de « stop and go ») qui use beaucoup plus rapi-
dement les véhicules. Pour satisfaire cet important client, les constructeurs automobiles
n’hésitent pas à lui prêter des véhicules comportant des capteurs afin de pouvoir effectuer
les modifications nécessaires sur les véhicules de série. Ce type de relation très étroite peut
être qualifié d’interaction directe.
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130
Robinson, Faris et Wind ont présenté en 1967 le modèle Buygrid, qui permet de différencier trois
situations d’achat (appelées Buyclass) :
– l’achat nouveau ;
– le rachat modifié ;
– le rachat à l’identique.
Acheteur
Rachat modifié Moyen Moyen
et techniciens
Acheteur
Rachat à l’identique Faible Nul
et/ou utilisateurs
Comme on peut le voir à la lecture du tableau, le processus d’achat est sensiblement différent dans
les trois situations : il s’agit d’un processus d’achat routinier dans le cas du rachat à l’identique,
d’un processus d’achat à la complexité limitée dans le cas du rachat modifié et, enfin, d’un pro-
cessus d’achat complexe dans le cas de l’achat nouveau.
•G
132
LE MARKETING
prendre une importance cruciale). Parfois, cependant, ils peuvent être rapprochés du marketing
Business-to-Consumer (leur achat est individuel, parfois irrationnel ou statutaire, avec un processus
de décision généralement simple). C’est pourquoi une approche en termes de continuum est déve-
loppée.
Exemple
Un client professionnel, lorsqu’il achète un logiciel de comptabilité ou un ordinateur, fait cet
achat pour son entreprise mais on ne peut pas considérer qu’il y a demande dérivée comme
lorsque Valeo vend un siège de voiture à Renault qui vend ensuite une automobile à un
consommateur final. Ce consommateur final pouvant d’ailleurs être un artisan, donc une
entreprise. Cela ne signifie pas qu’un client professionnel n’achète jamais de produits entrant
dans ce cadre de demande dérivée : l’achat de ciment ou de papier peint par un artisan du
BTP pour construire et aménager la maison de son client correspond en effet à une demande
dérivée, le papier peint étant choisi de fait par le client final. Mais beaucoup d’achats effec-
tués par des clients professionnels, sinon la majorité, le sont en tant que consommateur final.
Il faut préciser aussi que cette situation n’est nullement l’apanage des clients professionnels.
On peut trouver des exemples d’achats effectués par des grandes entreprises en tant que
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consommateur final : les fournitures (stylo, papier, encre…), la machine à café, les impri-
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133
mantes, voire les voitures confiées aux commerciaux qui sont identiques aux voitures conduites
par des consommateurs particuliers. Enfin, il peut exister une demande dérivée aussi en mar-
keting de grande consommation.
3) L’unité d’achat
En BtoB, l’achat est complexe et collectif. Or, l’achat par des clients professionnels ne semble pas
aussi complexe. En effet, le client professionnel joue tous les rôles (décideur et utilisateur notam-
ment) et ne fait pas partie d’un centre d’achat.
À NOTER • L’achat effectué par des clients professionnels serait alors plus proche d’un achat fortement
impliquant en marketing Business-to-Consumer pour lequel l’acheteur va faire appel à des experts
parmi les membres de son entourage.
4) Le processus d’achat
En BtoB, l’achat est réalisé par des acheteurs professionnels, rationnels, qui répondent aux besoins
d’autres personnes. Cela ne correspond pas au cas des clients professionnels : si, pour les achats
entrant dans leur domaine de compétences (qui sont loin de représenter tous leurs achats), les
clients professionnels semblent en effet posséder les caractéristiques d’acheteurs professionnels,
on ne peut pas vraiment dire qu’ils jouent un rôle actif (la perceuse achetée par un artisan n’a pas
été fabriquée selon ses besoins propres et ses éventuelles indications), ils n’achètent généralement
pas directement chez le fabriquant et ont peu ou pas de pouvoir face au vendeur. En ce sens, ils
ressemblent plutôt à des consommateurs particuliers.
Différences par rapport aux particuliers Différences par rapport aux grandes sociétés
• Les professionnels sont des entreprises, c’est-à- • Les professionnels sont des entreprises, certes,
dire que leurs achats sont assimilables à des mais sans centre d’achat, ils ne sont pas des
investissements, qu’ils n’achètent pas pour leur acheteurs professionnels.
propre plaisir mais pour faire leur travail. • Ils se déplacent le plus souvent sur le lieu de
• Ils ont des besoins d’entreprises qui exigent vente pour effectuer leurs achats, à la diffé-
généralement une attention et une proposition rence des sociétés.
commerciale spécifique. • Ils sont généralement très seuls, tant dans la
• La fréquence et le volume de leurs achats sont prise de décision que dans l’usage des pro-
généralement incomparables par rapport à duits/services achetés.
ceux de consommateurs particuliers.
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134
LE MARKETING
client 10
1 Introduction
Le marketing relationnel est apparu récemment en se fondant sur les déficiences du marketing tra-
ditionnel. Il cherche à mettre au centre des préoccupations des managers le client, vu comme la
composante primordiale du fonds de commerce des entreprises.
La gestion de la relation client est ainsi une démarche qui vise à mieux connaître et mieux satisfaire
les clients identifiés par leur potentiel d’activité et de rentabilité, à travers une pluralité de canaux
de contact, dans le cadre d’une relation durable, afin d’accroître le chiffre d’affaires et la rentabi-
lité de l’entreprise.
À NOTER • Les termes « marketing relationnel » et « gestion de la relation client » (ou CRM, Customer
Relationship Management, en anglais) sont utilisés ici pour définir la même réalité, même s’ils peuvent
parfois être nuancés.
Si l’entreprise est orientée client et qu’elle met en application la définition de la GRC, alors celle-ci
ne concerne pas seulement le service commercial et marketing. La direction générale doit prendre
ses décisions en fonction du client (décisions stratégiques et pilotage des décisions), même si une
partie de ses activités (contrôle) est exclue du périmètre de la GRC ; la direction commerciale est
en principe quasiment totalement concernée par la GRC ; toutes les décisions de la direction mar-
keting sont concernées par la GRC, tout comme pour le service après-vente ; une partie de la direc-
tion de la communication et de la direction informatique entrent aussi dans le périmètre de la GRC.
A – Le marketing de masse
Le marketing de masse correspond au développement du « marketing management », avec en par-
ticulier le concept fameux des 4P. Il privilégie des situations de contacts nombreux avec des
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136
LE MARKETING
ensembles anonymes au moyen de médias de masse et au travers d’une distribution de masse. Les
caractéristiques de ce marketing de masse sont :
– une focalisation sur la transaction (plutôt que sur la relation) ;
– une réflexion à court terme ;
– une communication à sens unique (du producteur vers le consommateur) ;
– une priorité donnée à l’acquisition de nouveaux clients (plutôt qu’à la fidélisation) ;
– un indicateur clé : la part de marché (plutôt que le taux de rétention ou la satisfaction).
Ce marketing de masse a atteint ses limites dans les années récentes en raison de la saturation des
marchés (exacerbation de la concurrence et multiplication des offres), du raccourcissement du cycle
de vie des produits et du développement des NTIC.
En effet, dans ces conditions, il devient beaucoup plus difficile pour une entreprise d’acquérir de
nouveaux clients et d’accroître sa part de marché. Surtout, de nouvelles technologies apparaissent
qui, si elles ne sont pas exploitées, risquent de faire perdre un avantage concurrentiel à une entre-
prise sur son marché.
C’est pourquoi on assiste au passage d’un marketing de masse à un marketing plus relationnel.
Les origines du marketing
La gestion de la relation client trouve son origine principalement dans deux courants de pensée :
– le premier date des années 1980. Il est issu du milieu académique (Berry, 1983). Il s’agit du courant
du marketing relationnel, stimulé par les problèmes du marketing industriel et des services (dans un
contexte général de multiplication d’alliances stratégiques aux États-Unis). Les travaux se désintéres-
sent de la question du choix des marques et mettent au cœur de leur réflexion l’établissement et le
maintien d’un lien à long terme entre le client et l’entreprise ;
– le deuxième courant est le fruit des travaux de consultants. Il correspond aux travaux sur l’orienta-
tion client, se préoccupe de la gestion et du maintien de la clientèle et fait émerger les idées de
« Lifetime Value », de portefeuille de clientèle ainsi que du marketing « One-to-One » (Peppers et
Rogers, 1993).
Ces deux courants s’appuient sur un constat d’échec du marketing de masse (distribution de masse et
communication de masse) dans bien des situations, échec qui tient selon ces auteurs à l’éloignement
entre l’entreprise et ses clients. Parallèlement, les entreprises ont dû faire face à la nécessité de réduire
les coûts marketing et de maintenir les parts de marché dans un contexte saturé par une offre plé-
thorique. Dans ce contexte, la sélection des meilleurs clients et leur contrôle comportemental devien-
nent essentiels, car la fidélité n’est pas forcément durable.
Morgan et Hunt définissent le marketing relationnel comme « toutes les activités de marketing diri-
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137
Cela sous-entend que l’on peut avoir des échanges plutôt relationnels (par exemple aller boire un
café au bistrot tous les matins à la même heure) et d’autres échanges plutôt transactionnels (ache-
ter une plaquette de beurre tous les mois au supermarché). Il n’y a donc pas un passage brusque
d’un marketing centré sur la transaction à un marketing centré sur la relation mais une évolution
qui dépend du contexte : on observe bien sûr davantage de relations en marketing des services ou
en marketing Business-to-Business qu’en grande consommation.
En marketing relationnel, on parle de dyade pour qualifier l’interaction entre les deux acteurs de
l’échange. Deux typologies peuvent être distinguées :
Typologie 1 Typologie 2
Dyade Individuel à Individuel
Dyade Producteur/Consommateur Ex : médecin et patient
Dyade Individuel à Entreprise
Dyade Producteur/Distributeur Ex : client et artisan
Dyade Entreprise à Entreprise
Dyade Distributeur/Consommateur Ex : entreprise et consultant
C – Le marketing one-to-one
Le marketing one-to-one va plus loin que le marketing relationnel en ce sens qu’il individualise réel-
lement la relation. Les outils du marketing de masse ne sont plus utilisés, la relation personnalisée
seule compte. Les principes du marketing one-to-one sont les suivants :
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–
138
individualisation de la relation ;
LE MARKETING
– connaissance du client ;
– écoute du client ;
– production à la demande ;
– mémoire du client (au sein d’une base de données).
Finalement, on peut résumer les oppositions fondamentales entre le marketing traditionnel et le
marketing one-to-one :
– le marketing one-to-one est centré sur la création d’un flux régulier de transactions, et non sur
une transaction en particulier sur laquelle il faut maximiser le profit immédiat ;
– le marketing one-to-one est fondé sur une réflexion à long terme : le client peut coûter à court
terme s’il rapporte à long terme ;
– le marketing one-to-one procède par un dialogue interactif (écoute du client centrale) et non
par des communications à sens unique ;
– la priorité du marketing one-to-one est la rétention des clients actuels et non l’acquisition fré-
nétique de nouveaux clients au risque de perdre les clients fidèles ;
– l’indicateur clé du marketing one-to-one est la part de client (la part des achats d’un client dans
une entreprise) et non la part de marché (qui ne permet pas de se rendre compte du taux
d’attrition, c’est-à-dire de la perte de clients fidèles).
Satisfaction Fidélité
Confiance Engagement
A – La fidélité
La fidélité des individus aux marques est décomposée en deux dimensions, comportementale et
attitudinale. On admet ainsi que la fidélité s’exprime par des comportements de consommation
et s’explique par des attitudes favorables des consommateurs.
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1) La dimension comportementale
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139
La fidélité est vue comme un comportement de réachat d’un produit ou d’une marque, ou
encore dans une enseigne particulière, ou enfin de visite régulière à un vendeur.
Dans ce cadre, plusieurs indicateurs sont observés et calculés par l’entreprise :
– le taux de réachat est le ratio du nombre de ré-acheteurs d’un produit X sur le nombre d’ache-
teurs initiaux ;
Exemple
Une entreprise avait 16 000 clients du type X et 48 000 clients du type Y qui ont tous acheté
au moins une fois en 2006 mais seuls 80 % des clients X et 40 % des clients Y ont racheté
en 2007. On peut alors calculer le taux de réachat :
TR = [(0,8 × 16 000) + (0,4 × 48 000)] / (16 000 + 48 000) × 100 = 50 %
– le taux de nourriture est la part de marché volume relative d’une marque donnée au sein du
portefeuille de marques achetées par une personne dans une même catégorie de produit.
Exemple
Un client Z a acheté 8 produits de la marque A en 2007. Cette même année, il a acheté
7 produits de la marque B et 13 produits de la marque C. Le taux de nourriture pour la
marque A est donc : TN = 8 / (8 + 7 + 13) × 100 = 28,57 %
À NOTER • Cette définition est bien sûr trop simple et comporte de nombreuses limites : un client qui
achète alternativement une marque X puis Y est-il fidèle ou infidèle à X et à Y ? Un client qui achète
dix fois la marque X, puis une fois le marque Y, puis de nouveau la marque X est-il pour autant infi-
dèle ? De manière générale, comment mesurer la fidélité à une marque d’acheteurs multimarques (par
exemple des flottes automobiles) ?
2) La dimension attitudinale
La fidélité est alors vue comme une attitude, positive ou négative, à l’égard du produit, de la
marque ou de l’entreprise. Elle correspond à un jugement du consommateur, une perception sub-
jective.
À cet égard, la fidélité est liée à de nombreux concepts qui se mesurent par des échelles de per-
ception du consommateur : intention de réachat, satisfaction, engagement, confiance, attache-
ment…
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140
LE MARKETING
En tout état de cause, les entreprises cherchent trop souvent à classer leurs clients en fidèles ou
infidèles. En réalité la fidélité est une question de degré : elle ne peut s’apprécier qu’à partir d’un
score établi en fonction du nombre de situations pour lesquelles elle est observée.
3) La fidélité, la rétention et l’inertie
Il faut faire la différence entre le comportement d’un client fidèle et d’autres comportements qui
sont en apparence identiques mais qui, dans les faits, ne reflètent pas de la fidélité et peuvent être
le fruit de facteurs d’influence variés :
– lorsque le comportement observé est dû à la présence d’attitudes positives (satisfaction,
confiance, engagement) et seulement dans ce cas, il reflète la fidélité du client ;
– lorsque ce comportement est lié à une dépendance non partagée du client envers son fournis-
seur (dépendance unilatérale dans laquelle le client se sent contraint de maintenir la relation en
raison de la difficulté de remplacer son partenaire), il reflète de la rétention ;
– enfin, lorsque le comportement est le fruit de l’habitude, c’est-à-dire lorsque le client ne se sent
pas contraint de continuer la relation, ne développe pas particulièrement d’attitudes positives
ou négatives vis-à-vis du fournisseur (il est plutôt neutre ou sans opinion), mais continue sans
réellement se poser de questions, il reflète de l’inertie.
B – La satisfaction
La satisfaction peut être définie à deux niveaux :
– comme un jugement évaluatif consécutif à un choix pour une occasion d’achat spécifique dans
le cadre de l’étude d’une transaction particulière (on parle de satisfaction transactionnelle) ;
– comme une évaluation globale fondée sur l’expérience totale d’achat et de consommation d’un
produit ou d’un service par le consommateur à travers le temps dans le cadre de la relation
totale (on parle alors de satisfaction relationnelle).
Les recherches effectuées en grande consommation ont très tôt conclu à l’existence d’un lien entre
satisfaction et fidélité du client. On a ainsi affirmé que la fidélité à la marque varie directement avec
la satisfaction perçue.
À NOTER • Des études ont mis en évidence que le fait d’être satisfait ne suffisait pas pour qu’un client
soit fidèle. Reicheld souligne même que « entre 65 % et 85 % des consommateurs qui changent de
fournisseur affirment être satisfaits ou très satisfaits de ce fournisseur ».
C – L’engagement
L’engagement est l’une des variables psychologiques influençant la relation entre le client et le
fournisseur qui a le plus été étudié en marketing, notamment pour différencier les clients « qui res-
tent » de ceux « qui partent ».
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L’engagement peut être défini comme la volonté du client de développer et maintenir sa relation
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D – La confiance
La satisfaction et l’engagement ne constituent pas les deux seules variables psychologiques ayant
une influence sur la fidélité du client. La confiance que le client va accorder à son fournisseur aura
également une influence réelle sur sa fidélité.
La définition de la confiance est divisée en deux aspects :
– une attente cognitive ou un sentiment affectif au sujet de partenaire de l’échange. On obtient
alors des définitions du type : « la confiance existe quand l’une des parties croit en la fiabilité et
l’intégrité du partenaire de l’échange » ;
– la volonté d’une partie d’être en position vulnérable vis-à-vis des actions d’une autre partie,
volonté basée sur l’espoir que l’autre engagera des actions spécifiques favorables et qu’il ne
cherchera pas à tirer profit de sa position de supériorité.
On peut donc finalement définir la confiance comme « la volonté de se fier à un partenaire
d’échange en qui l’on croit ».
•G
142
Pour faire du marketing relationnel, il faut connaître parfaitement chaque client : en effet, le mar-
keting relationnel repose de fait sur la pertinence de la collecte et du traitement des données
clients. D’où la nécessité absolue de bâtir une Base de Données (BDD).
Pourquoi cette nécessité de la BDD ? D’abord parce que, pour le fidéliser, il faut connaître le client.
Ensuite parce que pour être rentable, il faut identifier les postes de dépenses et être capable de dis-
tinguer les clients rentables des clients non rentables. Plus d’informations c’est plus de connais-
sances et donc plus d’efficacité dans la relation.
L’entreprise doit d’abord nourrir sa base de données d’informations multiples sur le client. Pour
résumer, on doit trouver pour chaque client :
– ses données personnelles ;
– son historique d’achats ;
– ses préférences et ses besoins.
La base de données n’a d’utilité que si elle est en permanence enrichie (nouvelles données) et
actualisée (données les plus récentes), grâce à des informations internes (vendeurs…) et externes
(achat de fichiers…), tout ceci dans le but de segmenter la clientèle (et de mettre à jour cette seg-
mentation) et d’adapter la politique de communication.
De nombreuses sources sont utilisables pour alimenter la base de données de l’entreprise :
– l’achat, la location ou l’échange de fichiers ou de BDD (beaucoup d’entreprises vendent ou
louent tout ou partie de leur BDD client) ;
– les mégabases de données comportementales (par exemple Calyx ou Consodata) ;
– les téléconseillers (et de manière générale tous les vendeurs) obtiennent de très nombreuses
informations qui doivent être enregistrées (le SAV par exemple) ;
– le commerce électronique (un site vitrine ou un site marchand fournissent des informations
intéressantes) ;
– les enquêtes (qualitatives/quantitatives, sondages, panels, questionnaires…).
D’une manière générale, les données ne manquent pas. Le problème est plutôt la mise en œuvre
de mécanismes automatiques qui permettent de les regrouper, de les homogénéiser, de les com-
pléter si besoin est (problématique notamment de dédoublonnage : élimination des doublons), le
tout avec un cycle de mise à jour approprié (sachant que chaque BDD est mise à jour sur des cycles
très différents : mois, jour, heure…).
De cette multiplicité des sources de données clients dans l’entreprise et de la volonté d’orienter les
décisions vers le client naissent le data warehouse. Un data warehouse, ou entrepôt de données,
est une collection de données structurées consolidant les informations en provenance des diffé-
rents systèmes opérationnels et dédiée à l’aide à la décision.
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Les spécialistes des statistiques et du marketing font un usage particulier du data warehouse : le
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143
datamining (fouille de données). Il s’agit de découvrir des relations inconnues entre certaines don-
nées de l’entreprise. Les logiciels de datamining procèdent à des recherches automatiques pour
découvrir dans les données des zones où certaines informations importantes peuvent être cachées.
Les utilisateurs peuvent alors explorer ces zones plus en détail pour y découvrir le plus souvent des
informations stratégiques.
À NOTER • Le datamining est souvent freiné par la difficulté d’accès aux données, la charge de travail
pour préparer la base d’analyse et la mauvaise qualité des données.
•G
144
LE MARKETING
fur et à mesure des achats des différents clients : La Redoute par exemple indique sur ses mailings à
quelle catégorie de clients vous appartenez, et cette catégorie peut évoluer (ainsi que les cadeaux et
bons de réduction offerts bien sûr).
Exemple
L’entreprise CW distingue 3 types de clients : Mme Pousse, Mme Colvert et M. Henri. On
connaît pour chacun ses dépenses sur les 6 dernières années, le taux de marge (8 %), la
durée de vie espérée et le coût d’acquisition.
CLIENTS Mme Colvert M. Henri Mme Pousse
Durée de vie estimée du client type 5 ans 10 ans 15 ans
Dépense totale (6 ans) 300 € 180 € 120 €
Dépense annuelle moyenne 50 € 30 € 20 €
Bénéfice annuel moyen 4€ 2,40 € 1,60 €
Bénéfice « à vie » moyen 4 × 5 = 20 € 24 € 24 €
Coût d’acquisition 15 € 10 € 6€
Lifetime value 20 – 15 = 5 € 24 – 10 = 14 € 24 – 6 = 18 €
La Lifetime Value est égale à la somme des bénéfices sur la durée de vie du client à laquelle
on ôte naturellement les coûts d’acquisition. Soit pour M. Henri un bénéfice escompté
= (180 / 6) × 10 × 8 % = 24 € et sa lifetime value est de : LTV = 24 – 10 = 14 €.
•G
146
LE MARKETING
Une entreprise qui escompte une forte valeur à vie pour un client lambda va nécessairement
essayer de le fidéliser et pourra engager des sommes plus importantes en fidélisation que si elle
escompte un retour financier plus faible.
À NOTER • Il n’y a pas que la valeur financière du client ou sa valeur marketing. Il faut aussi prendre
en compte la valeur stratégique du client.
Il existe bien sûr de très nombreuses techniques de fidélisation utilisées par les entreprises. L’intérêt
de chacune est variable selon les contextes et seules quelques-unes, parmi les plus utilisées, sont
présentées ici. Il est aussi essentiel de comprendre que la difficulté pour une entreprise donnée est
de trouver l’assemblage de techniques de fidélisation qui ne remette pas en cause la philosophie
de la stratégie de fidélisation et qui soit totalement compatible avec le plan d’actions commer-
ciales.
A – Les cadeaux
Offrir un cadeau à un client est l’une des techniques de fidélisation les plus courantes. En effet, un
cadeau peut facilement être personnalisé et il est aisé de trouver un cadeau peu coûteux pour l’en-
treprise. Cependant, le cadeau n’est un facteur d’image puissant que si sa valeur réelle est perçue
sans aucun doute possible par le client bénéficiaire. Cette technique de fidélisation nécessite un choix
méticuleux du produit offert, tant du point de vue qualitatif que concurrentiel. D’autant plus que son
effet n’est généralement que ponctuel en l’absence de rappel de la marque sur le cadeau lui-même.
B – La carte de fidélité
Son principe est simple : le client se voit décerner une carte (nominative le plus souvent) lui per-
mettant d’obtenir différents avantages auprès de l’entreprise et/ou de certains partenaires (crédit,
cumul de points, cadeaux, réductions, envoi de catalogues, accès privilégié à des services, assis-
tance technique, juridique…).
En dépit de la prolifération des cartes de fidélité qui conduit à une certaine saturation de la cible,
c’est l’une des techniques de fidélisation les plus pertinentes, notamment parce qu’elle peut être
utilisée à deux niveaux : le porteur de la carte obtient des avantages sur simple présentation de sa
carte (le client est actif) et l’émetteur de la carte utilise les informations comportementales collec-
tées pour déclencher des actions marketing adaptées. La carte de fidélité est aussi l’un des sup-
ports de fidélisation les plus utilisés car il est très souple sur le plan de sa mise en place, et le plus
souvent simple d’utilisation pour le détenteur.
Il faut cependant faire très attention aux choix effectués : l’objectif n’est pas de multiplier le nombre
de porteurs de carte mais de les cibler et de leur offrir des avantages personnalisés et de multiplier les
occasions d’utilisation. En outre, il faut se poser de nombreuses questions dont la réponse appartient
à chaque entreprise selon son contexte : prix de la carte, nombre de porteurs (sentiment de privilège),
multiplication des partenaires, suivi de la base des porteurs, durée des avantages…
C – Le club
Conçu comme une technique de fidélisation, le club suppose un fonctionnement régulier et une
périodicité rigoureuse des contacts avec ses membres. Il peut être utilisé à deux niveaux :
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148
LE MARKETING
– le club demeure virtuel et ses membres ne sont reliés entre eux que par l’entreprise ;
– l’entreprise constitue un véritable lien entre les membres du club qui sont alors eux-mêmes inter-
connectés.
Plus le produit et/ou son achat est impliquant, plus le club se justifie. Plus le produit est un produit
de grande consommation, plus le taux de renouvellement risque d’être élevé et l’objectif de fidé-
lisation jamais atteint. Enfin, la question de l’association avec un ou plusieurs partenaires doit être
posée : l’intérêt est la multiplication des avantages pour le consommateur, l’inconvénient réside
dans la non-convergence des intérêts des partenaires et dans la non-complémentarité de leurs
offres.
D – Le consumer magazine
Il s’agit de l’envoi régulier d’un magazine (gratuit le plus souvent) aux consommateurs qui s’y sont
abonnés. Il comporte des informations générales mais surtout des informations sur les produits
et/ou activités de l’entreprise.
De nombreux exemples existent en France : Gan diffuse Objectif Demain, Danone a imaginé
Danoé, BMW informe ses clients avec BMW Passions, Cegetel envoie à ses abonnés SFR Magazine,
McDonald’s communique avec Messages et Ca se passe comme ça, Poulain diffuse Tentations
Chocolats, La Poste édite La Poste et Vous, La FNAC fait payer Epok…
Le magazine de clientèle est un outil de fidélisation puissant, certaines marques en créent même
un par marque (Nestlé pour Maggi par exemple). Un consumer magazine est l’occasion privilégiée
de parler des produits de l’entreprise, l’essentiel du contenu traite donc de ces produits, de leur vie
et de leur évolution, des modalités d’utilisation et de consommation.
Hormis les frais de conception et la qualité du support lui-même (nombre de pages, qualité du
papier…), le coût dépend directement du nombre de consommateurs destinataires. À titre
d’exemple le magazine Danoé est tiré à trois millions d’exemplaires ! D’où la présence parfois de
publicités (pour des produits non concurrents).
La GRC s’appuie sur de nombreux outils, souvent proposés par des entreprises spécialisées en CRM :
– les ERP (enterprise resource planning) ou PGI (Progiciel de Gestion Intégrée) sont des logiciels
intégrant les principales fonctions nécessaires à la gestion des flux et des procédures de l’entre-
prise (comptabilité, logistique, paie et ressources humaines…) ;
– les applications CRM (IBM, Microsoft, Siebel, SAP, Oracle…) qui peuvent être en ASP
(Application Service Provider, ou services logiciels loués en ligne) ;
– le portail d’entreprise est un site Web qui permet l’accès à l’ensemble des services en ligne
que propose l’entreprise ;
– la SFA (Sales Force Automation) est un logiciel visant à automatiser le cycle de vente (saisie des
objectifs et prévisions, gestion des affaires, suivi des clients, reporting) ;
– les logiciels de Géomarketing permettent une intégration des données géographiques et
socio-démographiques dans le processus d’analyse ;
– les Plates-formes e-CRM permettent une personnalisation des sites en temps réel, des actions de
fidélisation on line, un support clientèle via le Web, la gestion des contacts par courrier électronique ;
– l’EDI (Electronic Data Interchange) consiste en un échange informatisé de données structurées
d’ordinateur à ordinateur (le plus souvent d’entreprise à entreprise).
PARTIE 3
Le marketing
opérationnel
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Chapitre
La politique de produit 11
1 Définition et classifications
A – La définition du concept
Tout ce qu’une entreprise commercialise peut s’entendre sous le vocable de produit. Un produit
satisfait des besoins en contrepartie, en général, d’un prix payé par l’acheteur.
Un produit peut être un bien tangible (un objet) ou un service. Il peut aussi s’agir d’une combinai-
son des deux (restaurants, hôtels…). À ces deux catégories, on peut ajouter :
– les expériences : loisirs, spectacles…
– les événements : Jeux Olympiques, championnats sportifs…
– les personnes : un leader politique, un acteur…
– les lieux : l’Alsace, la ville de Colmar…
– les organisations : L’UNICEF, la mairie de Paris…
B – Les classifications
Il existe plusieurs classifications des produits et services vendus par une entreprise. Les plus cou-
rantes opposent les types d’acheteurs (consommateurs ou entreprises), la durabilité et la tangibi-
lité du produit, ou encore son usage.
Biens de grande consommation Biens industriels
Produits d’achat courant : biens de première Biens incorporés dans un produit fini : produits
nécessité (pain, lait), produits d’achat impulsif agricoles, composants, pièces.
(friandises), produits de dépannage (parapluie).
Produits d’achat réfléchi : gros électroménager, Biens d’équipement : bâtiments, installations fixes,
meubles, vêtements. outillage.
Produits de spécialité : parfums, bijoux. Fournitures et services : papier, peinture, services
d’entretien, conseils.
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•G
154
– les biens périssables qui sont des biens tangibles consommés en une ou un petit nombre de
fois (produits alimentaires, produits d’entretien) ;
– les biens durables qui sont des biens tangibles qui survivent à de nombreuses utilisations (réfri-
gérateurs, vêtements, automobiles) ;
– les services qui sont intangibles et périssables (réparations, coupe de cheveux).
Aucune de ces classifications n’est parfaite. En effet, les entreprises peuvent aussi acheter des biens
de grande consommation. De même, beaucoup de biens sont un mélange de produit et de service.
À NOTER • À l’intérieur de l’entreprise, les responsables commerciaux classifient les produits qu’ils ven-
dent : c’est ce que l’on appelle la nomenclature. Le résultat en est le fichier « produits » de l’entreprise
qui sert à l’édition du catalogue destiné aux clients. Dans la pratique, à chaque produit est assignée une
référence produit, classification propre à chaque entreprise. Les code-barres (système GENCOD) sont un
effort d’uniformisation destiné à faciliter les échanges entre producteurs et distributeurs.
A – Définition
La stratégie de positionnement et de différenciation d’un produit doit évoluer à mesure que les
conditions de marché et de concurrence se modifient. Ces évolutions peuvent être synthétisées par
le concept de cycle de vie.
Quatre hypothèses sous-tendent ce concept de cycle de vie du produit :
– un produit a une vie limitée ;
– ses ventes passent par différents stades d’évolution ;
– son niveau de rentabilité varie à chaque étape du cycle ;
– les stratégies de gestion les plus appropriées diffèrent à chaque étape.
La courbe de cycle de vie est divisée en quatre phases :
– la phase de lancement est une période de faible croissance correspondant à l’introduction pro-
gressive du produit sur le marché. Pendant cette phase, on observe un profit négatif du fait des
dépenses importantes effectuées pour lancer le produit ;
– la croissance est caractérisée par une pénétration rapide du produit sur le marché et un accrois-
sement substantiel des bénéfices ;
– la maturité marque un ralentissement de la croissance du fait que le produit est déjà bien
implanté chez de nombreux acheteurs potentiels. Le bénéfice atteint son niveau maximal, puis
commence à décroître en raison des dépenses marketing engagées pour soutenir le produit face
à la concurrence ;
– enfin, le déclin se caractérise par une diminution des ventes et des bénéfices.
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Maturité
Déclin
Croissance
Lancement
Temps
À NOTER • Tous les produits ne suivent pas nécessairement une telle courbe en S. On peut observer
des séquences à double cycle (redémarrage après une phase de déclin), une stabilisation plus ou moins
longue suivant une phase de déclin ou encore de multiples rebondissements (dus à des innovations pro-
duit par exemple).
•G
156
LE MARKETING
sur un marché en plein développement et, inversement, on peut lancer un produit avec succès sur
un marché en déclin (ex : Malboro Light).
En combinant la phase de vie d’un produit et celle de son marché, plusieurs situations types peu-
vent être mises en lumière. Pour un produit en phase de lancement, on distingue :
– un produit en lancement sur un marché en lancement : le marché est créé par une entre-
prise qui lance un nouveau produit (ex. : Actimel qui a créé le marché des alicaments, les ali-
ments médicaments) ;
– un produit en lancement sur un marché en croissance : il s’agit d’une stratégie de suiveur
par une entreprise qui a attendu que quelqu’un d’autre prenne le risque de créer le marché
(exemple : Darty a lancé sa Box longtemps après les leaders du secteur comme Orange) ;
– un produit en lancement sur un marché à maturité : c’est la politique la plus fréquente sur
tous les marchés où il faut sans cesse innover pour continuer à exister (exemple : tout nouveau
lancement de voiture sur un segment existant, la nouvelle Laguna par exemple) ;
– un produit en lancement sur un marché en déclin : un marché en déclin peut être très ren-
table (exemple : le marché des cigarettes ou celui des spiritueux).
Naturellement, toutes les situations sont imaginables et doivent donner lieu à une politique mar-
keting spécifique.
À NOTER • Finalement, à quoi sert le cycle de vie ? Il représente un moyen d’analyse et de planifica-
tion pour l’entreprise. Et certainement pas un indicateur objectif qui réglerait de manière inéluctable la
vie de tous les produits : les produits qui réussissent sont ceux qui mettent en échec le cycle de vie et
qui savent prolonger les périodes de croissance et de maturité en se transformant et en s’adaptant aux
conditions changeantes du marché.
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A – Définition
Le marketing opérationnel commence par la formulation d’une offre susceptible de répondre
aux besoins et aux désirs des clients visés. Ceux-ci jugeront de l’offre en fonction des caractéris-
tiques et de la qualité du produit ou du service proposé. C’est ce que l’on appelle la valeur
d’usage : l’appréciation de la qualité d’un bien en fonction de la satisfaction que son possesseur
tire de son usage, ou des services que rend son utilisation.
Exemple
Une bouteille d’eau satisfait le besoin de se désaltérer, une automobile le besoin de se
déplacer.
En réalité, les produits ne font pas que satisfaire des besoins simples. Ils satisfont aussi des besoins
d’appartenance, des besoins d’estime… Le responsable marketing doit être attentif aux aspects
physiques et fonctionnels du produit mais aussi aux aspects sociologiques, car ce sont bien sou-
vent ces derniers qui engendrent l’achat.
Exemple
Une automobile peut être décrite en termes de cylindrée, nombre de places, taille du coffre,
direction assistée ou pas, ABS ou pas…
Exemple
Les performances d’un modèle de voiture peuvent être décrites en termes de vitesse de
pointe, de consommation moyenne, de distance de freinage…
•G
158
LE MARKETING
On peut ajouter au sein de cette liste : la conformité (respect des performances annoncées), la
durabilité (durée de vie dans des conditions habituelles), la fiabilité (absence de pannes), la répa-
rabilité (facilité de réparation).
Dans tous les cas, il ne s’agit nullement d’être le meilleur partout, il faut seulement que le produit
possède des caractéristiques qui plaisent au consommateur.
Exemple
Un consommateur très attentif au SAV ou au prix ne choisira pas le produit qui possède des
caractéristiques correspondant pourtant exactement à l’usage qu’il veut en faire ; un autre
consommateur se focalisera uniquement sur les dimensions ; enfin un troisième ne jugera
de la qualité du produit que par sa durabilité.
Il ne faut pas confondre qualité du produit et avantage produit. L’avantage produit est l’en-
semble des caractéristiques distinctives du produit, c’est-à-dire celles que ses concurrents ne pos-
sèdent pas.
Pour être vendu durablement, un produit doit être de qualité. En revanche, il n’est pas toujours
indispensable de posséder un avantage produit (cf. les imitateurs), même si un avantage concur-
rentiel est toujours appréciable (on peut communiquer dessus, en jouer lors des négociations avec
les distributeurs…).
Il ne faut pas seulement affirmer que son produit est de qualité, il faut le prouver. C’est la fonction
des normes de qualité et des labels de qualité. Les normes les plus connues et les plus appli-
quées sont les normes ISO 9000, qui garantissent le respect de la qualité à tous les niveaux du pro-
cessus de conception, production et de distribution d’un produit ou d’un service.
Ces normes s’appuient sur des documents et des procédures de conception, de travail, de mise au
point, de contrôle, de réponse aux demandes des clients notamment. Elles sont contrôlées par des
organismes extérieurs, habilitées par un organisme international (AFAQ, Veritas, AFNOR…).
Les labels les plus connus sont l’AOC (produit typique par son origine), le Label Rouge (produits
agricoles de référence dans une catégorie de produits), le logo AB (agriculture biologique).
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4 La politique de packaging
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159
A – Définition du packaging
Le packaging est l’ensemble des éléments matériels qui sont vendus avec le produit en vue de per-
mettre ou de faciliter sa protection, son transport, son stockage, sa présentation en linéaire, son
identification et son utilisation par le consommateur.
On distingue souvent trois niveaux au sein du packaging :
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160
LE MARKETING
Les tests de packaging permettent de mesurer le degré auquel un packaging répond aux diffé-
rentes fonctions qui viennent d’être décrites.
En plus du conditionnement et de l’emballage, le producteur doit penser à l’étiquetage de son
produit. L’étiquette est la partie du conditionnement qui contient l’information décrivant le pro-
duit. Elle sert à informer le consommateur (composition d’un produit périssable, caractéristiques
d’un réfrigérateur) et à promouvoir le produit (graphisme), et répond souvent à des obligations
légales (poids, part des lipides/glucides/protides, date de péremption, origine, code-barres).
5 La politique de gamme
Même si une entreprise peut théoriquement ne commercialiser qu’un produit unique ou un petit
nombre de produits, la plupart d’entre elles vendent de nombreux produits différents. Il faut alors
être capable de les hiérarchiser et de gérer l’ensemble des gammes de produits commercialisés.
A – L’assortiment de produits
On appelle assortiment l’ensemble des gammes et articles proposés à la vente par une entreprise.
Exemple
Renault commercialise des véhicules particuliers, des utilitaires, du matériel agricole, des
véhicules et moteurs de compétition, des services financiers… ; Procter & Gamble vend des
lessives (Ariel…), des produits d’entretien (Mr. Propre…), des couches (Pampers), des sham-
poings (Head & Shoulders…), des chips (Pringles), des parfums (Hugo Boss, Lacoste…).
Un assortiment peut donc être composé d’une ou plusieurs catégories de produits, c’est-à-dire
des produits qui possèdent une même fonction pour le consommateur. Chaque catégorie de pro-
duit constitue une gamme : on appelle gamme un ensemble de produits de la même catégorie
commercialisés par la même entreprise. Chaque gamme comprend plusieurs lignes de produits.
Enfin, chaque ligne de produit est composée d’articles (ou de références).
Exemple
La gamme d’automobiles de Renault comprend 8 lignes principales (Twingo, Clio, Modus,
Mégane, Laguna, VelSatis, Espace et Utilitaires).
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Une gamme de produits peut être caractérisée par sa largeur, sa profondeur et sa longueur :
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Exemple
Au sein des utilitaires Citroën, le vieux C15 cannibalise certainement le Citroën Berlingo
mais contribue aussi à faire baisser les ventes de ses concurrents, notamment Renault
Kangoo, et permet d’assurer un bénéfice supplémentaire.
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Les consommateurs peuvent être classés selon leur processus d’adoption des nouveautés. On dis-
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tingue alors : les innovateurs (2 % de la population), les adopteurs précoces, la majorité précoce,
la majorité tardive et les retardataires.
Le problème de l’entreprise consiste donc à identifier les caractéristiques de ceux qui ont des
chances de devenir des innovateurs et des adopteurs précoces pour son produit afin de les influen-
cer (campagnes de communication, événementiel…). De même, le bouche-à-oreille joue souvent
un rôle important et il importe de repérer et de convaincre les leaders d’opinion (ou prescripteurs).
Les origines du marketing
L'adoption d'une innovation par les consommateurs est un processus dynamique : le nombre total
d'adopteurs au temps t est guidé par des processus de communication. Le chercheur américain Frank
Bass a proposé dès 1969, dans son modèle de diffusion des innovations, de distinguer un groupe
d'adopteurs qui adoptent l'innovation indépendamment des décisions des tiers, qu’il nomme « les inno-
vateurs ». Les autres adopteurs vont subir une influence de la part des adopteurs précédents qui sera
croissante dans le temps avec le nombre d'adopteurs. Bass propose de les appeler « les imitateurs ». La
proposition de Bass prend la forme suivante :
n(t) = [p + (q/m) x N(t)] x [m – N(t)]
Où m est le nombre total d'individus qui potentiellement adopteront l'innovation (le marché potentiel),
n(t) est le nombre d’imitateurs en t et N(t) le nombre d’adopteurs précoces en t. Suivant Bass, p est appelé
coefficient d'innovation et q est appelé coefficient d'imitation. Quelques études postérieures proposent
de les appeler, respectivement, « coefficient d'influence externe » et « coefficient d'influence interne ».
Cette proposition dérive de la distinction de deux influences guidant l'adoption : l'influence externe, telle
que les médias ou la communication marketing et l'influence interne ou communication interpersonnelle.
À partir du modèle de Bass, la vitesse d'adoption peut être mesurée par l'action conjointe de ces deux
coefficients p et q. Le temps nécessaire pour atteindre ce maximum est calculé par :
t* = - [ln (p/q) / (p+q)]
Beaucoup de variations sur le modèle de diffusion de Bass ont été développées au cours du temps, néces-
sitant souvent plus de précisions ou s’appliquant dans certaines circonstances.
B – Le renouvellement de la gamme
Le renouvellement de la gamme signifie l’introduction de produits nouveaux (ou la modification de
produits actuels, type phase 2 – ou re-lifting – de voitures) et l’abandon de certains produits. Ces
derniers sont de deux types :
– les échecs de produits nouveaux sont très fréquents et la décision d’abandon s’impose sou-
vent d’elle-même. Lorsque cette dernière n’est pas évidente, il faut choisir entre trois options :
tout abandonner très vite (arrêter les frais), modifier une composante majeure du mix (le prix
par exemple) ou repenser tout le positionnement (ex : Twingo) ;
– l’élimination des vieux produits s’impose parfois car ils peuvent ne plus être rentables. Une
telle décision est toujours difficile à prendre, notamment en raison de l’attachement au produit
de la part de consommateurs fidèles et des risques de déréférencement d’autres produits de la
gamme chez les distributeurs.
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164
C – L’extension de gamme
LE MARKETING
L’extension de la gamme signifie introduire de nouvelles variantes dans la même catégorie de pro-
duits. On peut étendre la gamme vers le bas, vers le haut, dans les deux sens ou de manière hori-
zontale :
– l’extension vers le bas : l’entreprise possède des produits haut ou moyen de gamme et sou-
haite lancer un produit bon marché afin d’attirer une clientèle plus large. Le risque principal de
ce type de stratégie est la dilution de l’image de marque ;
Exemple
Mercedes, longtemps uniquement producteur de produits haut de gamme, a lancé la Classe
A afin d’étendre sa gamme vers le bas et de conquérir de nouveaux segments de marché
qui étaient inoccupés.
– l’extension vers le haut : une entreprise qui vend du bas de gamme peut vouloir rehausser sa
ligne de produits pour accroître ses marges, améliorer son image, toucher une nouvelle clientèle
et fidéliser ses propres clients qui souhaiteraient monter en gamme. Le risque principal est lié à
l’image actuelle de l’entreprise, jugée bas de gamme (au sens péjoratif) par les consommateurs ;
Exemple
Monoprix, à côté de sa MDD classique, a lancé avec succès les produits Monoprix Gourmet.
– l’extension dans les deux sens : Une société présente en milieu de gamme peut vouloir se
positionner sur la totalité du marché ;
Exemple
Le groupe Accor possède Formule 1, Ibis, Novotel et Sofitel.
Exemple
Danette lance des produits au chocolat sur lit de poire à côté du caramel, vanille, pistache…,
et des liégeois, des mousses…, à côté des crèmes desserts originelles.
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Chapitre
Le marketing des services 12
1 Le concept de service
Exemple
Un plombier, un cordonnier, un comptable ou un consultant travaillent tous dans une entre-
prise du secteur des services (au sens de l’INSEE), dit aussi secteur tertiaire. Cependant, ils
ne commercialisent pas forcément qu’un service : un plombier par exemple vendra un ser-
vice (la réparation d’un radiateur) en même temps qu’un produit (un robinet). De même,
tous les services ne sont pas marchands (une association d’aide à la lecture ne se fait pas
rémunérer pour le service qu’elle propose).
À la différence d’un produit, un service ne peut pas être décrit par des caractéristiques tangibles et
ne donne lieu à aucun transfert de propriété.
À NOTER • Compris dans leur sens le plus large, les services recouvrent un vaste champ d’activités qui
va du commerce à l’administration, en passant par les transports, les activités financières et immobi-
lières, les services aux entreprises et aux particuliers, l’éducation, la santé et l’action sociale. C’est le
sens généralement donné par les anglo-saxons au terme « services ».
•G
166
Exemple
LE MARKETING
2) L’indivisibilité
Un service est fabriqué en même temps qu’il est consommé, on ne peut diviser la fabrication et la
commercialisation. D’où l’importance du relationnel entre le client et le personnel qui réalise la
prestation de service.
Exemple
Alors que l’on peut théoriquement fabriquer autant de Ford Ka que le consommateur en
désire, il n’en va pas de même pour un concert de Bénabar : la capacité de production est
limitée à la disponibilité de l’artiste.
3) La variabilité
Un service est éminemment variable selon les circonstances.
Exemple
Un même repas dans un restaurant ne sera pas identique d’un jour sur l’autre, il dépend de
l’humeur et de l’inspiration du chef.
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4) La périssabilité
Chapitre 12 • Le marketing des services
•G
167
Exemple
Toute place non vendue dans un avion ou un théâtre est perdue à jamais…
Exemple
Services périphériques
Produit/Service Service de base
Nécessaires Ajoutés
Restauration, journaux,
Voyage aérien Se déplacer Livraison des bagages coupe de Champagne
Trajet en TGV Se déplacer Place pour les bagages Restauration
Coupe de cheveux Beauté/hygiène Vêtement de protection Journaux people, café
Écouter de la Formation,
Chaîne hi-fi Garantie, SAV
musique dossiers techniques
•G
168
3 Le concept de servuction
LE MARKETING
Environnement Client A
matériel
Organisation
invisible =
« back office »
Contacts avec le
personnel
Client B
Exemple
Pour un déjeuner dans un fast-food, par exemple, il y a bien interactions entre les clients
(par exemple dans la file d’attente ou au moment de prendre une table qu’un autre client
quitte), interaction avec l’entreprise (environnement matériel : la caisse, les tables, le fait de
devoir se servir de serviettes et de pailles… ; contact avec le personnel : essentiellement à
la prise de commande mais aussi avec le personnel de nettoyage) et présence non visible
pour le client (la livraison, la cuisine…).
En marketing des services, trois éléments sont donc primordiaux et doivent faire l’objet d’une ges-
tion spécifique :
– la gestion de la participation du client (le niveau d’implication du client, c’est-à-dire le niveau
de production du client dans le système de servuction, est stratégique) ;
– la gestion du personnel de contact (c’est l’élément central de la servuction : l’employé en
contact avec le client produit une prestation avec le client et il représente l’entreprise) ;
– la gestion du support physique (gestion de l’espace et du temps qui génère une ambiance).
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Exemple
Chapitre 12 • Le marketing des services
•G
169
Rôle du personnel Rôle principal : prendre les commandes rapidement et sans erreurs,
servir les plats et encaisser.
au contact Rôle secondaire : maintenir le restaurant propre.
On comprend donc l’importance du marketing relationnel, tant en interne (gestion des employés)
qu’en externe (qualité perçue du service par le client), en marketing des services.
À NOTER • Si l’aspect relationnel avec les employés relève davantage de la Gestion des Ressources
Humaines, la gestion de la relation client, développée dans le chapitre 10, est primordiale en marketing
des services.
A – Le modèle SERVQUAL
L’outil le plus utilisé en pratique est le modèle SERVQUAL (pour service quality), popularisé par les
chercheurs américains Parasuraman, Zeithaml et Berry en 1985. Ce modèle permet, pour une
entreprise de services, d’analyser ses propres lacunes en termes de qualité de ses services et, ainsi,
d’affecter des ressources financières pour améliorer les points déficients.
Selon cette méthode, qui consiste à interroger des clients sur leur perception de la qualité d’un ser-
vice, cinq types d’écarts préjudiciables pour l’entreprise peuvent être mis en lumière :
– l’écart entre la perception par l’entreprise des attentes des clients et la perception par le client
du service réellement rendu ;
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170
LE MARKETING
– l’écart entre la perception par l’entreprise des attentes des clients et sa traduction en normes de
qualité sur le terrain ;
– l’écart entre les normes de qualité édictées par l’entreprise et la prestation réelle de service ;
– l’écart entre la prestation réelle de service et la communication que fait l’entreprise à son propos ;
– l’écart entre le service perçu par le client et le service attendu.
La méthodologie proposée pour éliminer ces écarts, lorsqu’ils existent, se fonde sur cinq dimen-
sions principales :
– les éléments tangibles : aspect des installations, de l’équipement, du personnel en contact ;
– la fiabilité : capacité d’assurer précisément le service promis en toute confiance ;
– la réactivité : volonté d’aider le client et de fournir un service rapide ;
– la réassurance : compétences et courtoisie des employés, ainsi que leur capacité à inspirer
confiance et à rassurer le client ;
– l’empathie : capacité de se mettre à la place du client pour devancer ses besoins.
À NOTER • SERVQUAL est principalement utilisé pour mesurer la qualité de service d’une entreprise. Il
peut également être appliqué en interne pour comprendre les perceptions qu’ont les employés de la
qualité de service.
Chapitre
La gestion de la marque 13
1 Définition
La politique de marque constitue l’une des priorités actuelles des politiques marketing des entre-
prises. Ces dernières cherchent à créer, développer, protéger leurs marques. En effet, elles leur per-
mettent d’adopter des prix plus élevés pour leurs produits, de favoriser la fidélité des clients et de
se différencier des concurrents.
Une marque est un nom, un terme, un signe, un symbole, un dessin ou toute combinaison de ces
éléments servant à identifier les biens ou services d’un vendeur ou d’un groupe de vendeurs et à
les différencier des concurrents.
Les marques existent depuis très longtemps et les grandes marques sont souvent anciennes.
Exemple
La Caisse d’Épargne a été fondée en 1818, l’Écureuil devenant son symbole en 1950 ;
Poulain existe depuis 1830, Hermès depuis 1837, LU depuis 1846, Coca Cola depuis 1886.
La marque joue un rôle à la fois pour les clients qui l’achètent et pour les entreprises qui la créent
et la gèrent. Pour l’entreprise, elle constitue un véritable capital.
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172
LE MARKETING
Exemple
Jaguar possède un capital marque fondé sur le client très positif car les clients réagissent
plus favorablement à ses produits et à son marketing lorsqu’ils ont identifié la marque. C’est
très souvent l’inverse pour Lada…
La valeur d’une marque peut être mesurée en termes marketing : c’est la notoriété et l’image de
marque. Elle peut aussi être mesurée financièrement, par des modèles d’évaluation relativement
complexes (modèle BAV, modèle de Aaker, modèle Brandz…).
Exemple
Interbrand réalise chaque année un classement des marques les plus puissantes. Parmi elles,
Coca-Cola vaut 65 milliards de dollars. En France, c’est Louis Vuitton, avec plus de 16 mil-
liards d’euros, qui est la marque la plus valorisée.
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D – Le co-branding
Un dernier moyen de construire le capital marque est de l’emprunter à d’autres : il s’agit du co-
branding. On peut le définir comme toute association de deux marques pour commercialiser un
produit commun.
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174
Exemple
LE MARKETING
Le rasoir Coolskin de Philips qui contient de la crème adoucissante Nivea ; Peugeot 206
Roland Garros ; glace Häagen-Dazs au Bailey’s…
Le co-branding permet d’associer l’image et la notoriété des deux marques qui partagent en outre
les coûts (de conception, de lancement et de commercialisation). Mais il existe aussi des risques :
cannibalisation, dilution de l’image…
B – L’extension de marque
Chapitre 13 • La gestion de la marque
•G 175
L’extension de marque consiste à utiliser une marque qui a déjà fait ses preuves pour lancer un
produit appartenant à une nouvelle catégorie.
Exemple
La Laitière (yaourts, glaces, chocolat au lait), Taillefine (eau, biscuits apéritifs, yaourts).
L’avantage est clairement de faire bénéficier le nouveau produit de l’image existante de la marque.
Cependant, il existe toujours des risques en termes de cohérence (les exemples de La Laitière et
Taillefine sont clairement des extensions de marque cohérentes). Plus grave, un échec sur un pro-
duit peut jeter le discrédit sur la marque entière générant des coûts catastrophiques et souvent
irrattrapables.
C – Le portefeuille de marques
Le portefeuille de marques est l’ensemble des marques qu’une entreprise commercialise dans
une catégorie de produits. En introduisant plusieurs marques en parallèle, l’entreprise s’assure une
taille de linéaire plus importante, au détriment de la concurrence. La recherche de variété du
consommateur peut ensuite profiter à l’entreprise. Enfin, la concurrence au sein même de l’entre-
prise entre ses différentes marques (PSA : Peugeot + Citroën) génère souvent (mais pas toujours)
des résultats positifs (du type 1 + 1 = 3).
Au sein du portefeuille de marques, on peut distinguer :
– les marques d’attaque : elles sont positionnées en fonction des marques concurrentes afin que
les marques phares puissent conserver leur propre positionnement ;
– les vaches à lait : ce sont des marques extrêmement rentables qui possèdent de nombreux
clients fidèles, malgré des ventes stables ou en déclin ;
– les marques d’appel : elles ont pour but de faire venir à l’entreprise de nouveaux clients, en
espérant ensuite une montée en gamme ;
– les marques de prestige : elles ajoutent du prestige et confèrent de la crédibilité au portefeuille
de marques dans son ensemble.
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Chapitre
La politique de prix 14
1 Généralités
Le prix est l’expression monétaire de la valeur d’un produit. Il possède, au sein des variables du mix,
une importance particulière car il est source de revenus pour l’entreprise. Il est en outre aisément
modifiable, à la différence des décisions en matière de produit ou de distribution qui se situent sur
le moyen ou le long terme.
À NOTER • Tous les contrats ne donnent pas nécessairement lieu à un prix, par exemple un don, du
troc, des cadeaux lors d’actions promotionnelles, des journaux gratuits…
La politique de prix consiste à déterminer les prix auxquels une entreprise vendra chacun de ses
produits à chacun de ses clients. Il faut alors distinguer deux situations :
– l’entreprise fixe les prix de vente que paieront les acheteurs finals : c’est le cas de la vente
directe (l’entreprise fixe alors les PVC, prix de vente consommateurs) ou lorsque l’entreprise peut
imposer à ses distributeurs un prix final. Dans ce dernier cas, le producteur fixe à la fois le prix
de vente distributeur et le PVC, et fixe aussi de fait les marges du distributeur (cas de construc-
teurs automobiles vis-à-vis de leur réseau exclusif par exemple) ;
– l’entreprise négocie le prix de vente aux distributeurs, ces derniers fixent ensuite leur
marge et appliquent un prix de vente au consommateur final.
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178
Exemple
LE MARKETING
Les objectifs de la politique de prix peuvent être très variés. On peut en distinguer quatre :
– objectif de volume : il s’agit de pratiquer un prix suffisamment bas pour faire augmenter la
part de marché, l’hypothèse étant qu’un volume de vente élevé entraîne des coûts réduits (éco-
nomies d’échelles) et donc des profits plus importants ;
– objectif de rentabilité : la maximisation du profit est l’un des objectifs les plus fréquents. À
partir d’une courbe de coûts et d’une courbe de demande, on fixe un prix maximisant le profit.
En réalité, les courbes sont difficiles à évaluer et on ne tient pas compte de la concurrence ;
– objectif d’image : certaines entreprises souhaitent apparaître comme des leaders en termes de
qualité. Comme des prix élevés sont souvent associés à une qualité élevée, l’entreprise va fixer
des prix élevés dans le but de s’assurer une bonne image. D’autres recherchent à l’inverse une
image de prix bas ;
– objectifs « sociaux » : certaines organisations (associations par exemple) peuvent pratiquer un
prix coûtant, voire inférieur au coût de revient (grâce à des subventions), dans le but de faciliter
l’accès au produit par les plus démunis.
venance doit aussi être mentionnée : viandes, fruits et légumes), le barème de prix et les condi-
tions de revente de tout producteur doivent être accessibles (afin d’empêcher des prix discrimi-
natoires).
Les prix sont donc fixés librement sous réserve de se conformer au droit de la concurrence. Ce
dernier interdit :
– les atteintes au nom commercial ou à la propriété industrielle, notamment la marque ;
– le détournement de clientèle (par le dénigrement, la publicité comparative non objective, les
packagings introduisant une confusion sur l’entreprise par exemple). Il s’agit de ce que l’on
nomme habituellement la concurrence déloyale ;
– les pratiques anticoncurrentielles : il s’agit des clauses de non-concurrence abusives (pour
être valable, une clause de non-concurrence, l’interdiction pour un vendeur de s’installer trop
près de son ancienne implantation par exemple, doit présenter un intérêt pour le bénéficiaire et
ne pas supprimer sa liberté d’action) et du refus de contracter (le refus de vente est interdit sauf
si le client n’est pas solvable, a une réputation douteuse ou une demande anormale) ;
– les ententes et les abus de position dominante : les ententes sont interdites si elles aboutis-
sent à se partager le marché ou à vendre au même prix, entravent ou suppriment le libre jeu de
la concurrence. Ces pratiques sont portées devant le Conseil de la Concurrence en France ou la
Commission de Bruxelles au niveau Européen.
Exemple
Un fabricant d’ours en peluche possède les caractéristiques suivantes : des coûts variables
(proportionnels aux volumes) de 2 € par peluche, des coûts fixes (indépendants des
volumes) s’élevant à 600 000 € et des ventes prévisionnelles évaluées à 150 000 unités. Le
coût à l’unité d’une peluche (CU) est égal à son coût variable (CV) auquel on ajoute le coût
fixe (CF) divisé par les ventes prévues (V), soit ici : CU = 2 + (600 000 / 150 000) = 6 €.
Si l’entreprise fixe sa marge à 20 %, elle adoptera le prix suivant :
p = CU / (1 – taux de marge) = 6 / (1 – 0,2) = 7,50 €.
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LE MARKETING
À NOTER • Les entreprises de distribution sont les plus nombreuses à adopter cette démarche qui est
relativement aisée pour elles : le coût unitaire du produit est connu, c’est le prix payé au producteur !
Pour les producteurs en revanche, ce calcul reste tout théorique, les coûts étant difficiles à évaluer par-
faitement, ces derniers dépendant des volumes de vente… Or les volumes de vente sont aussi très dif-
ficiles à estimer.
Cette méthode utilisée seule (sans tenir compte de la demande ou de la concurrence) ne peut pas
conduire à un prix maximisant la rentabilité. Elle est même clairement erronée lorsque les ventes
réelles s’éloignent des anticipations. Cependant c’est une pratique très courante car :
– les coûts sont généralement plus aisés à estimer que la demande ;
– si tous les concurrents adoptent cette méthode on évite généralement une guerre des prix tou-
jours très coûteuse.
Une autre méthode fondée sur les coûts consiste à déterminer le prix qui permet d’obtenir un
taux de rentabilité donné, compte tenu du volume de vente attendu.
Exemple
Pour lancer son activité, notre fabricant d’ours en peluche a investi 2 000 000 € (I) et il sou-
haite obtenir un taux de rentabilité (ou taux de retour sur investissement, ROI) de 15 %, soit
300 000 €. Le prix est alors fixé de la façon suivante :
p = CU + [(ROI × I) / V] = 6 + [(0,15 × 2 000 000) / 150 000] = 8 €.
Problème : on n’est jamais sûr de vendre 150 000 unités pour ce prix…
Il faut donc toujours calculer le point mort, c’est-à-dire le volume de vente à partir duquel
le produit, pour un coût donné, devient rentable.
Point mort = CF / (p – CV) = 600 000 / (8 – 2) = 100 000
Le point mort est atteint pour un volume de 100 000 ours en peluche. En dessous de ce
seuil, l’entreprise perd de l’argent. Au-dessus l’activité est rentable.
La fixation d’un prix en fonction d’un objectif de rentabilité pose cependant un problème non
négligeable : au départ, c’est une estimation du volume de vente qui a permis de calculer le prix ;
or le prix influence à l’évidence le volume de vente… Cette tautologie tient à l’ignorance, à ce
stade, de l’élasticité de la demande et des prix des concurrents, que nous allons voir à présent.
Les chercheurs américains Gabor et Granger ont été les premiers, dès 1961, à étudier la mémorisation
des prix par les consommateurs. Quarante années de recherche sur le prix ont permis d’établir que
l’acheteur juge les prix par comparaison avec un prix de référence qui peut être interne ou externe : le
prix de référence interne est issu de la mémoire du consommateur (il se souvient du dernier prix payé
pour un produit similaire ou est capable d’évaluer un prix moyen pour la catégorie de produit) alors
que le prix de référence externe provient des publicités ou de l’observation des prix sur le lieu de vente.
Il est intéressant de noter que les consommateurs ont en général une faible mémorisation des prix
(environ 40 % des consommateurs seulement mémorisent un prix), que celle-ci est peu précise (erreur
de 10 à 30 %), différente selon les produits (plus élevée pour les produits achetés fréquemment) et
variable selon le statut social (Desmet et Zollinger, 1997).
Exemple
Au prix de 8 €, un ours en peluche se vend à 12 000 unités. Au prix de 9 €, ses ventes pas-
sent à 9 000 unités. L’élasticité de la demande (entre 8 € et 9 €) est donc de :
e = [(9 000 – 12 000) / 12 000] / [(9 – 8) / 8] = – 0,25 / 0,125 = – 2
La hausse du prix de 12,5 % provoque une baisse de la demande de 25 %, soit un facteur
2 (une hausse du prix de 1 % provoque une baisse de la demande de 2 %).
Généralement, l’élasticité prix de la demande est négative (une hausse du prix engendre une baisse
de la demande). La demande est parfois inélastique, l’élasticité étant alors nulle (exemple de l’es-
sence), plus rarement l’élasticité est positive (par un effet d’image ou dans le cas d’un produit favo-
risé par le distributeur car il lui rapporte davantage).
La question de la fixation des prix serait fortement simplifiée si l’entreprise pouvait établir la courbe
d’élasticité de la demande d’un produit par rapport à son prix puisqu’elle serait alors capable d’en-
visager le volume de ses ventes pour tous les prix. Ce n’est évidemment pas le cas. Dans la pra-
tique, les entreprises essaient d’estimer approximativement quel serait le volume des ventes pour
un ou plusieurs prix possibles, et ce par plusieurs méthodes :
– l’analyse des ventes passées : ces analyses statistiques sont très utilisées (panels), mais ne
garantissent en rien l’exactitude des résultats car le passé ne permet que rarement de prévoir le
futur et, en outre, il est difficile d’isoler l’effet du prix sur les autres variables ;
– les enquêtes : méthodes directes (on demande si l’enquêté achèterait à un prix A, puis B…) ou
indirectes (on demande à l’enquêté son prix maximum et son prix minimum).
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2) La valeur perçue
LE MARKETING
D’autres méthodes consistent à mesurer la valeur perçue en interrogeant les consommateurs sur
la valeur qu’ils attachent au produit. Trois techniques sont utilisées en pratique :
– la méthode d’évaluation : le client potentiel fixe un prix qui correspond à la valeur qu’il attri-
bue au produit ;
– la méthode des sommes constantes : le client potentiel répartit un nombre fixe de points
entre plusieurs produits concurrents en fonction de la valeur qu’il attribue à chacun ;
– la méthode des attributs : le client potentiel distribue un nombre fixe de points entre plusieurs
attributs du produit pour déterminer leur importance, puis répartit à nouveau ce même nombre
de points pour chaque attribut entre différents produits concurrents. L’entreprise peut ensuite
aisément calculer la valeur perçue de chaque produit en multipliant les scores obtenus pour
chaque produit par les notes d’importance des attributs ce qui lui permet in fine de calculer le
prix de son produit en fonction de la valeur perçue des différents produits concurrents.
Exemple
On demande à des consommateurs de répartir 100 points entre trois produits pour chacun
des trois attributs. On leur demande ensuite de répartir 100 points pour déterminer l’im-
portance qu’ils accordent aux trois attributs. Dans le tableau suivant, on observe que le pro-
duit X possède une valeur perçue supérieure à celle de ses concurrents. La société X peut
donc se permettre d’adopter un prix plus élevé.
Score
Attribut Produit X Produit Y Produit Z
d’importance
40 Goût 50 30 20
35 Taux de sucre 50 40 10
25 Forme 30 50 20
100 Valeur perçue 4 500 3 850 1 650
3) Le prix d’acceptabilité
Enfin, la méthode la plus utilisée consiste à établir le prix d’acceptabilité d’un produit par les
clients potentiels : les clients évaluent la valeur qu’ils sont disposés à payer pour un produit et le
prix d’acceptabilité correspond au plus grand nombre d’acheteurs potentiels pour ce prix.
À NOTER • Le prix d’acceptabilité est parfois aussi nommé prix psychologique, en référence à l’étude
de la psychologie des consommateurs qui permet de le déterminer. Cependant, la notion de prix psy-
chologique devrait plutôt être utilisée pour nommer des prix non arrondis.
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Méthode
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Étape 1 Il s’agit d’interroger un échantillon représentatif de la cible, deux questions leur étant
posées afin d’évaluer la fourchette de prix acceptable pour chacun.
1. À partir de quel prix ce produit est-il trop cher pour vous ?
2. En dessous de quel prix ce produit n’est-il pas assez cher pour vous ? (ou encore : en
dessous de quel prix auriez-vous peur que sa qualité soit insuffisante ?).
Étape 2 Les réponses sont rassemblées et mises sous la forme de fréquences.
Fréquences Fréquences
Prix Question 1 Question 2
Question 1 Question 2
100 0 60 0% 15 %
110 24 80 6% 20 %
120 16 120 4% 30 %
130 180 80 45 % 20 %
140 100 60 25 % 15 %
150 80 0 20 % 0%
400 400 100 % 100 %
Explication de la ligne 2 : sur les 400 personnes interrogées, 24 estiment que 110 €
représente un prix excessif et 80 jugent que c’est un prix insuffisant.
Étape 3 Fréquences cumulées croissantes et décroissantes (colonnes 4 et 5).
1 2 3 4 5 6 7
Cumulés Cumulés
Fréquences Fréquences % de non- %
Prix croissants décroissants
Question 1 Question 2 acheteurs d’acheteurs
Question 1 Question 2
100 0 15 0 100 100 0
110 6 20 6 85 91 9
120 4 30 10 65 75 25
130 45 20 55 35 90 10
140 25 15 80 15 95 5
150 20 0 100 0 100 0
Explication des colonnes 2 et 4 : vendu à 100 €, le produit n’est considéré trop cher par
personne ; à 110 € en revanche, 6 % n’achètent plus. Le prix de 120 € décourage 4 %
supplémentaires. Si l’on vend à 120 € on aura donc comme non acheteurs : les 4 % qui
décrochent à 120 € et, bien entendu, les 6 % qui déjà ne voulaient pas dépenser plus
que 110 € soit un total de 10 % de personnes qui n’achèteront pas. En suivant le même
raisonnement, on cumule les non-acheteurs jusqu’au bas de la colonne 4 et, finalement,
150 € découragerait toute la cible.
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LE MARKETING
Cette pratique est assez répandue mais il faut toujours se méfier des risques liés à une guerre des
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prix. D’abord, toute modification de prix est immédiatement visible par les concurrents, qui peu-
vent rapidement se sentir agressés et réagir (d’où un avantage limité). Ensuite, une hausse ou
baisse de prix doit être radicale pour être remarquée par le consommateur. Dans tous les cas, une
guerre des prix élimine les plus faibles, coûte très cher aux plus forts et ne profite qu’aux distribu-
teurs et aux consommateurs. D’où les réticences des producteurs à utiliser cette arme. Ils utilisent
beaucoup plus souvent les conditions exceptionnelles (remises) et les promotions qui ont l’avan-
tage d’être des réductions temporaires.
À NOTER • Les prix non arrondis, parfois nommés prix psychologiques, sont des prix que l’entreprise a
réduit légèrement en dessous d’un prix rond. L’idée est que le consommateur va être davantage attiré
par un prix à 19,99 € qu’à 20 € car il est censé se dire qu’il s’agit de 10 € et quelques… En réalité,
aucune étude ne valide réellement la pertinence de ces prix non arrondis : il s’agit plutôt d’indiquer une
promotion ou de se différencier de la concurrence.
A – La stratégie de pénétration
Cette stratégie consiste à adopter pour le produit considéré un prix relativement bas, ne dégageant
qu’une marge unitaire faible. L’objectif est de toucher beaucoup de consommateurs et donc
de vendre des quantités importantes.
Cette stratégie s’applique principalement lors du lancement d’un produit mais aussi dans les
phases ultérieures de son cycle de vie (en phase de maturité sur des marchés très concurrentiels où
règne une concurrence pour les parts de marché par exemple).
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– l’entreprise pense que l’élasticité de la demande par rapport au prix est forte (par exemple le
marché des pâtes alimentaires) ;
– une forte augmentation de la production permet de diminuer le coût de revient unitaire ;
– l’entreprise souhaite empêcher des concurrents potentiels de pénétrer sur le marché.
B – La stratégie d’écrémage
Une stratégie d’écrémage consiste à adopter pour le produit considéré un prix relativement élevé
permettant une marge unitaire forte. L’objectif est le plus souvent de maximiser à court terme
la rentabilité d’un produit nouveau.
Cette stratégie se justifie lorsque le produit nouveau propose une innovation permettant une forte
différenciation par rapport à la concurrence. Un prix élevé correspondra alors à la différence de
valeur perçue par le consommateur entre l’innovation proposée et les produits concurrents. Cette
stratégie est aussi valable dans la mesure où la demande est généralement peu élastique au début
de la vie d’un produit radicalement nouveau : en effet, le consommateur ne peut comparer le pro-
duit à des concurrents qui n’existent pas encore.
Il s’agit aussi d’une stratégie adoptée par des entreprises fabriquant des produits de luxe, dont le
prix élevé est souvent davantage une motivation qu’un obstacle à l’achat. L’objectif est alors la ren-
tabilité mais aussi l’image : le prix illustre le positionnement haut de gamme du produit.
D – La stratégie d’alignement
Il s’agit simplement de s’aligner sur la concurrence, l’entreprise vendant au même prix que son
concurrent principal.
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Une entreprise doit définir de nombreux prix en même temps. Comme lors de la fixation du prix
d’un produit seul, la gestion stratégique des prix d’une gamme doit tenir compte simultanément
des coûts, de la clientèle et des prix des concurrents.
La fixation du prix d’un produit ne peut être faite indépendamment de la gamme à laquelle il
appartient, l’objectif étant alors de maximiser les bénéfices de toute la gamme. Si le positionne-
ment en termes de prix entre deux produits de la même gamme est trop proche, la demande se
reportera inévitablement sur le modèle ayant le meilleur avantage concurrentiel : c’est ce que l’on
appelle la cannibalisation entre deux produits et c’est ce que l’entreprise essaie souvent d’éviter,
même si la cannibalisation est parfois volontaire.
Concrètement, l’entreprise met souvent en place un système servant à distinguer plusieurs niveaux
de qualité, et donc plusieurs niveaux de prix : entrée de gamme, milieu de gamme, haut de gamme
(exemple : nombre d’étoiles des hôtels).
Il faut aussi tenir compte des caractéristiques de certains marchés :
– les produits liés : il s’agit de produits dont le fonctionnement nécessite l’achat d’autres produits
(par exemple imprimantes et cartouches d’encre, jouet et pile électrique…). Le prix du produit prin-
cipal est alors souvent réduit mais le prix des accessoires comprend lui une marge élevée ;
– les sous-produits : des sous-produits peuvent apparaître lors de la production d’un produit
principal (par exemple la découpe de produits de boucherie peut donner lieu à des sous-pro-
duits comme la nourriture pour animaux). Il est alors intéressant d’essayer de les vendre à un
prix qui couvre au moins les coûts qui leur sont directement imputables ;
– les prix par lots : les produits d’une même gamme peuvent être commercialisés ensemble ce
qui permet de fixer un prix global attirant. L’objectif est alors d’effectuer des ventes addition-
nelles, certains consommateurs achetant le lot alors qu’ils n’auraient pas acheté tous les pro-
duits qui le composent.
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Le rabais est une diminution spontanée ou négociée sur le prix proposé ou facturé. Il est appliqué
sur des articles présentant un défaut ou demeurés longtemps en stock (cas des soldes). Les entre-
prises peuvent aussi accorder des rabais, appelés escomptes, aux clients qui payent au comptant.
Les remises sont des réductions de prix consenties pour des volumes d’achats importants ou en
raison de la fidélité du client. Elles ont donc pour but d’inciter l’acheteur à concentrer ses achats
sur un même fournisseur.
Une ristourne est une réduction de prix déterminée selon le montant annuel du chiffre d’affaires
réalisé avec l’acheteur. En général, la somme lui est remboursée en fin d’année, mais la contre-
partie peut également prendre la forme d’un service rendu par le vendeur.
À NOTER • La circulaire du 16 mai 2003 relative à la négociation commerciale entre fournisseurs et dis-
tributeurs précise que : « le montant et les modalités selon lesquelles tout acheteur peut bénéficier de
réductions de prix, qu’il s’agisse de rabais, de remises ou de ristournes, ainsi que les conditions dans
lesquelles elles sont consenties doivent figurer dans les conditions générales de vente ».
Exemple
Une entreprise vend à 3 € des glaces. En juin elle en vend 2 000 unités qui lui ont coûté
5 400 €. Le bénéfice est donc de 600 €, soit 10 % du chiffre d’affaires. En augmentant son
prix de 15 centimes (5 % d’augmentation), et pour une demande inchangée, le bénéfice
passe à 900 €, soit une augmentation de 50 % !
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190
LE MARKETING
Dans tous les cas, il faut être capable d’anticiper les réactions des clients et des concurrents à ces
hausses ou à ces baisses de prix :
– les clients peuvent mal interpréter ces modifications : une baisse de prix peut vouloir dire baisse
de la qualité, entreprise mal en point financièrement, produit qui se vend mal ; à l’inverse, une
hausse de prix peut vouloir dire que le produit est très demandé et qu’il faut l’acheter tout de
suite au risque de ne plus le trouver ;
– la réaction des concurrents est d’autant plus forte qu’ils sont peu nombreux. Elle dépend aussi
de son interprétation : l’entreprise essaie de s’approprier son marché, elle est en difficulté, elle
cherche à diminuer les prix de l’ensemble du secteur…
À l’inverse, l’entreprise doit aussi être prête à réagir à toute modification de prix de ses concur-
rents. Elle dispose de plusieurs possibilités en cas de baisse :
– s’aligner ;
– maintenir ses prix ;
– réduire ses prix davantage que le concurrent ;
– augmenter les prix en contre-attaquant sur le produit ;
– lancer un nouveau produit moins cher.
Finalement, toute décision, qui doit parfois être très rapide, dépend de l’élasticité de la demande
au prix du secteur, de l’étape du produit dans son cycle de vie, de son importance stratégique pour
l’entreprise et des capacités de production.
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Chapitre
La promotion des ventes 15
1 Introduction
La promotion des ventes consiste à offrir, de manière temporaire, des moyens matériels ou des
avantages financiers dans le but de modifier des comportements.
Exemple
Une marque de shampoings va proposer une offre de 3 bouteilles pour le prix de 2 cir-
conscrite sur une semaine particulière. Cette offre a des chances d’accroître la part de mar-
ché de la marque à court terme mais cette dernière tend généralement à retrouver son
niveau initial relativement rapidement après l’arrêt de l’offre promotionnelle.
En France, les dépenses de promotion des ventes, qui sont restées pendant très longtemps bien infé-
rieures à celles de la publicité, ont tendance à progresser très rapidement ces dernières années. Avec
plus de 5 milliards d’euros, elles représentent un quart de l’ensemble des investissements dans la com-
munication hors média. Aux États-Unis, le budget total consacré à la promotion des ventes est même
aujourd’hui bien supérieur à celui de la publicité. Sur certains marchés (par exemple les pâtes ali-
mentaires), les ventes lors de promotions sont capitales pour glaner des parts de marché.
•G
192
LE MARKETING
La différence entre les effets attendus et la réalité perçue par le consommateur ou le distribu-
teur peut parfois être importante. Quatre types d’effets négatifs peuvent survenir :
– un effet d’anticipation survient lorsque le distributeur annule ou diminue ses achats habituels
pour attendre la promotion : dans ce cas, la hausse des ventes la semaine de la promotion sera
compensée négativement par la baisse des ventes les semaines précédentes ;
– l’effet de stockage concerne les consommateurs qui ont tendance à acheter davantage de pro-
duits en promotion que de coutume, ce qui diminue leurs achats les semaines suivantes ;
– un effet de cannibalisation peut apparaître si la promotion pousse les consommateurs ou les
distributeurs à se détourner d’autres produits de la même marque ;
– l’effet de fidélisation promotionnelle signifie que la promotion attire des consommateurs
notoirement infidèles qui n’achètent que des promotions et se détournent de la marque lorsque
la promotion est terminée.
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La promotion des ventes intéresse les chercheurs en marketing depuis de longues années. L’une des
questions centrales tourne autour de la mesure de l’effet de stockage qui succède à une promotion,
c’est-à-dire l’accélération des achats par le consommateur (soit qu’il achète plus que d’habitude, soit
plus souvent). Les premiers chercheurs ayant apporté une preuve empirique de l’accélération des
achats ont été les chercheurs américains Ronald Ward et James Davis en 1978. Ces derniers ont utilisé
un modèle de régression pour montrer que les quantités de jus d’orange achetées étaient plus impor-
tantes lorsqu’un coupon promotionnel était offert. Un autre chercheur américain, Robert Shoemaker,
confirme et approfondit ce résultat en 1979 : en comparant des achats en promotion et hors promo-
tion (pour du café et des détergents), il prouve que les promotions ont tendance à accroître les quan-
tités achetées plutôt qu’à diminuer l’intervalle entre deux achats.
Enfin, il faut tenir compte des effets de la promotion sur l’image de marque : si celle-ci peut
être améliorée si le consommateur a le sentiment de faire une bonne affaire, il arrive que l’accu-
mulation de promotions dégrade l’image d’une marque qui apparaît alors comme de mauvaise
qualité, n’arrivant pas à se vendre ou même trop bon marché.
Exemple
À l’occasion de ses 20 ans, une marque de gants décide de faire une promotion qui prend
la forme d’un prix anniversaire, inférieur de 5 % au prix habituel.
– l’offre de remboursement est une réduction de prix, immédiate (au passage en caisse) ou dif-
férée (sur preuve d’achat) ;
Exemple
Pour accroître ses ventes en fin de mois et faire essayer le produit, une marque de glaces
propose aux consommateurs une offre « satisfait ou remboursé » : si le client est insatisfait
du produit, il peut être intégralement ou partiellement remboursé de son achat.
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194
LE MARKETING
– la vente groupée consiste à vendre par lots des produits vendus habituellement à l’unité ;
Exemple
Une marque de shampoing se paye une tête de gondole en supermarché pour promouvoir
son nouveau produit proposé sous la forme de trois produits pour le prix de deux.
– la reprise d’anciens produits est une forme déguisée de réduction de prix et se pratique géné-
ralement pour des produits durables (automobiles, électroménager…) ;
Exemple
Un concessionnaire automobile propose au cours du mois de juin de reprendre, au prix de
l’argus, votre ancien véhicule (de la marque ou d’un concurrent) si vous achetez un break
dans sa concession.
– la vente jumelée consiste à vendre, à un prix très attractif, deux produits différents.
Exemple
Un producteur de whiskey propose une offre spéciale : une bouteille de whiskey de la
marque est vendue conjointement avec un verre, pour le prix habituel de la bouteille.
De telles offres de prix sont soumises à une réglementation très stricte. En particulier, la revente à
perte est formellement interdite par la loi, en dehors de six cas spéciaux : les produits périssables
menacés d’altération rapide, les ventes de liquidation, les ventes de produits saisonniers (en fin de
saison et entre deux saisons), les produits démodés, la baisse des cours, et l’alignement sur la
concurrence.
Exemple
Une marque de céréales offre à ses clients, des enfants, un porte-clés que ces derniers peu-
vent trouver, gratuitement, à l’intérieur de leur paquet de céréale préféré.
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– la prime différée consiste à offrir un article supplémentaire qui est remis au client de manière
différée, contre une preuve d’achat ;
Exemple
Un producteur de boisson gazeuse à l’orange propose à ses clients de recevoir un tee-shirt
à l’effigie de la marque contre l’envoi de 10 étoiles, chaque bouteille achetée permettant
de collecter 2 étoiles.
Exemple
Un producteur de pâte à tartiner communique autour de son nouveau conditionnement en
forme de verre que le client peut facilement réutiliser.
Exemple
Un fabricant de crème solaire propose à ses clients, lors de l’achat d’un tube de crème
solaire classique, un échantillon de crème solaire spéciale pour les enfants.
La réglementation des primes et cadeaux a été modifiée depuis l’ordonnance de 1986 relative
à la liberté des prix et de la concurrence qui interdisait les primes. Aujourd’hui, les primes sont
autorisées si elles sont identiques au produit vendu ou si elles ne dépassent pas une certaine valeur
(de même que les échantillons). En pratique, leur valeur maximale est fonction du prix de vente
TTC du produit principal :
– elle est au maximum de 7 % du prix net si celui-ci est inférieur ou égal à 80 € ;
– elle est au maximum de 5 € plus 1 % du prix net si celui-ci est supérieur à 80 € ;
– sa valeur de doit jamais dépasser 60 €.
Exemple
Une montre a une valeur de 85 €. Son fabricant pourra offrir une prime ou un échantillon
d’une valeur maximale égale à : 5 + (0,01 × 85) = 5,85 €. Un constructeur automobile qui
commercialise une voiture valant 15 000 € pourrait théoriquement offrir une prime égale à
155 € (soit 0,01 × 150 + 5). Il n’en a évidement pas le droit et doit se limiter au maximum
de 60 €.
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•G
196
Un jeu est par définition une loterie de forme « tirage au sort » dont le gain ne peut être condi-
tionné à une obligation d’achat.
Un concours, contrairement au jeu, peut permettre un gain conditionné à une obligation d’achat,
à la condition expresse de ne pas faire intervenir le hasard. On distingue le concours promotion-
nel, lié aux caractéristiques du produit et soumis à une obligation d’achat, du concours publici-
taire pour lequel aucun achat n’est nécessaire.
Exemple
Un vendeur de céréales organise un concours dont le détail est expliqué à l’intérieur des
paquets : l’obligation d’achat est alors évidente mais les questions posées ne doivent pas
être trop faciles sans quoi le concours pourrait être requalifié en jeu, par nature sans obli-
gation d’achat !
D – Les essais
Par définition les techniques d’essai ont pour but de faire essayer le produit et sont donc très uti-
lisées pour des produits nouveaux ou que l’on souhaite développer.
Il est courant de distinguer :
– l’essai gratuit qui consiste à offrir le produit afin de le faire essayer dans l’espoir d’achats
futurs ;
Exemple
Un éditeur de magazines financiers envoie gratuitement le numéro du mois d’octobre à un
échantillon de cadres supérieurs avec une proposition d’abonnement.
– l’échantillon gratuit qui permet au consommateur de tester le produit dans des conditions
réelles ;
Exemple
Les parfums, dont l’achat est la plupart du temps conditionné à la possibilité d’un essai,
sont régulièrement diffusés sous forme d’échantillons gratuits dans des magazines.
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– la dégustation gratuite qui consiste à faire goûter un produit par les acheteurs potentiels ;
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197
Exemple
Une marque de bière embauche des étudiants pour faire goûter la nouvelle bière de la
marque au rayon liquide d’un hypermarché.
– la démonstration qui est une présentation des qualités d’un produit lorsque celui-ci ne peut
être essayé directement par le consommateur.
Exemple
Un démonstrateur présente dans un supermarché les caractéristiques et les potentialités
d’un nouveau robot ménager multifonctions.
La publicité sur le lieu de vente (PLV) consiste à la fois à provoquer l’essai d’un produit, grâce à
des stands de présentation et de dégustation, et à en faire la promotion via des affichettes, des
présentoirs, des têtes de gondole, des autocollants, des bornes interactives, etc.
E – La promotion réseau
Outre les techniques promotionnelles précédentes, amplement utilisées par les producteurs et les
distributeurs auprès des consommateurs, d’autres techniques spécifiques sont utilisées par les pro-
ducteurs auprès des distributeurs et de la force de vente. On appelle promotion réseau ces dif-
férentes techniques :
– afin d’inciter les distributeurs à pousser leurs produits, les marques utilisent essentiellement les
réductions de prix, les stimulations (récompense liée à une animation promotionnelle par
exemple), les bonus produit (somme d’argent octroyée en fonction de l’atteinte d’objectifs de
volume de vente) et les cadeaux publicitaires (cadeaux payés par les marques mais remis au
consommateur par le distributeur) ;
– afin d’inciter les vendeurs à accroître leurs volumes de vente pour des produits particuliers, les
marques utilisent des stimulants comme les primes de fin d’année, les concours de vente et
les voyages.
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198
LE MARKETING
La politique Chapitre
de communication 16
1 Introduction
La communication marketing consiste à transmettre des messages à des cibles dans le but de
modifier leurs attitudes et leurs comportements.
Cette définition restant très générale, il est nécessaire de préciser qui sont les destinataires d’une
communication, ce sur quoi elle porte et quels peuvent être ses objectifs.
Communication
•G
200
LE MARKETING
À NOTER • La promotion des ventes est traitée de manière exhaustive dans le chapitre 15 et le mar-
keting direct dans le chapitre 17.
A – Le système de communication
Comprendre la communication, c’est répondre à une question simple : qui dit quoi à qui à travers
quel canal et avec quel effet ? (il s’agit du modèle des 5W formulé par Lasswell : « Who says What
to Whom through Which channel with What effect ? »).
BRUITS
RETROACTION
En mettant en pratique les principes schématisés ci-dessus, on en déduit que l’entreprise qui sou-
haite communiquer volontairement doit :
– connaître au mieux les récepteurs afin de pouvoir coder son message en faisant en sorte qu’il
soit décodé correctement ;
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B – La communication persuasive
En marketing, la communication est utilisée pour convaincre autrui : il s’agit donc de communi-
cation persuasive.
Cependant, pour persuader les consommateurs d’acheter ses produits, l’entreprise se heurte au
grand nombre d’informations commerciales reçues quotidiennement par un individu : ce dernier
n’observe qu’une petite centaine de message (sur les 1 500 auxquels il peut être confronté chaque
jour) et est capable de n’en traiter concrètement qu’une dizaine. La communication marketing est
donc d’abord une bataille pour capter l’attention du consommateur avant même de faire pas-
ser un message et de faire en sorte qu’il soit mémorisé.
Exemple
Pour capter l’attention du consommateur, les entreprises utilisent parfois une technique
appelée teasing. Il s’agit d’intriguer le consommateur par une première communication,
puis de lui révéler dans une communication suivante l’auteur de la publicité.
L’exemple de teasing réussi le plus connu est celui organisé en 1981 par l’afficheur Avenir.
Il se décomposait en trois étapes :
1. Le lundi, une jeune femme en bikini proclame sur une affiche : « Le 2 septembre, j’enlève
le haut ! »
2. Le mercredi, elle réapparaît seins nus en promettant : « Le 4 septembre, j’enlève le bas ! »
3. Enfin, le vendredi, nue mais de dos, elle affirme : « Avenir, l’afficheur qui tient ses pro-
messes ! »
L’afficheur effectue là une simple publicité démonstrative (Avenir démontre sa capacité à
placer un très grand nombre d’affiches tous les deux jours, et donc une capacité logistique
meilleure que celle de ses concurrents) mais en retenant à coup sûr l’attention.
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202
LE MARKETING
Parmi ces modèles, plusieurs entrent en concurrence pour expliquer les effets d’une communica-
tion marketing sur le consommateur :
– le modèle d’apprentissage (ou modèle learn-feel-do) explique un choix rationnel, la commu-
nication permettant d’améliorer la connaissance du consommateur, qui forme alors une attitude
et procède ensuite à un achat (comportement) ;
Le modèle d'apprentissage de base
– le modèle d’implication minimale s’applique à des achats peu impliquants pour lesquels l’at-
titude se construit après l’essai du produit, la communication cherchant alors en premier lieu à
faire connaître (notoriété) le produit ou la marque ;
Le modèle d’implication minimale
– le modèle de dissonance explique l’influence de la communication pour des achats qui pré-
cèdent la connaissance et la formation des attitudes, la communication servant alors essentiel-
lement à impulser l’acte d’achat et à justifier le bien fondé de l’achat par le consommateur.
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Le modèle de dissonance
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203
Étape 4 : Étape 6 :
Étape 2 :
Choisir le mix de Lancer la campagne
Allouer les budgets
communication de communication
Étape 7 :
Contrôler les résultats et mettre en œuvre des mesures correctives
•G
204
Exemple
LE MARKETING
Une étude a mesuré que le degré de familiarité des consommateurs pour un produit était
le suivant : 40 % des consommateurs interrogés déclaraient le connaître bien ou très bien,
15 % un peu, 10 % en avaient vaguement entendu parler et 35 % n’en avaient jamais
entendu parler. Suite à cette étude, la direction de l’entreprise a fixé un nouvel objectif au
service marketing : mieux faire connaître le produit et atteindre un taux de connaissance
bonne ou très bonne supérieur à 50 % en fin d’année.
– les objectifs affectifs sont le plus souvent de faire aimer le produit ou la marque et donc
d’améliorer son image ;
Exemple
Un constructeur automobile obtient, pour sa marque, une note de jugement global de neuf
sur dix. Son concurrent principal n’obtient qu’une note de sept sur dix, alors que les deux
marques ont le même degré de notoriété. La seconde marque devra axer sa communication
sur l’image, même si celle-ci met souvent des années avant d’évoluer.
– les objectifs conatifs consistent à agir sur les comportements et concernent donc l’accroisse-
ment des volumes de vente, de la part de marché et/ou de la rentabilité d’un produit ou d’une
marque (on mesure alors les intentions d’achat des consommateurs suite à la communication).
Exemple
Même si de bonnes notoriété et image ne sont pas nécessairement le gage de fortes ventes,
et que la communication, si elle peut agir sur ces deux composantes, a davantage de diffi-
cultés à agir sur la composante comportementale, des objectifs conatifs sont souvent fixés
en préalable à l’obtention de budgets de communication. Une marque comme Mercedes,
par exemple, qui possède une excellente image et une notoriété importante, aura comme
objectif conatif principal de pousser à l’achat un petit nombre de clients fortunés qui assu-
reront une bonne rentabilité à l’entreprise.
La mesure de la réussite d’une campagne de communication repose bien souvent davantage sur
des indices de notoriété et d’image que sur un accroissement des ventes qui peut être dû à de
nombreux facteurs concomitants à la communication de l’entreprise (une action d’un concurrent,
une modification du prix…).
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206
Il ne faut pas confondre un contact avec une cible, ni la cible marketing et la cible de communication :
– un contact correspond à la situation dans laquelle le message est vu, lu ou entendu par des
individus qui appartiennent ou pas à la cible, définie comme l’ensemble des individus que l’en-
treprise souhaite toucher à travers le message ;
– la cible marketing correspond à tous les individus que l’entreprise souhaiterait voir acheter le
produit alors que la cible de communication correspond aux individus visés par le message de
l’entreprise.
Exemple
Une entreprise lance un nouveau soda à la fleur d’oranger. Afin de le faire connaître et de
convaincre les consommateurs de l’acheter, elle diffuse une publicité télévisée tous les mer-
credis à 16 heures sur TF1, France 2 et France 3 pendant quatre semaines. En tout, plus de
deux millions de personnes différentes auront été en contact avec ce message, mais seule-
ment 600 000 appartenaient à la cible marketing (les familles avec ados) et 150 000 à la
cible de communication (les adolescentes à qui cette publicité s’adressait).
Une campagne de communication émanant d’une entreprise ne peut s’adresser à tous, la popula-
tion n’étant pas homogène, elle ne peut décoder de la même manière le message, il est donc
nécessaire de déterminer au préalable une ou des cibles à viser.
La télévision permet de toucher une audience élevée La promotion des ventes comprend l’essai gratuit,
(média de masse) tout en ciblant de mieux en mieux les réductions temporaires de prix, les primes et
(multiplication des chaînes). Le gros des dépenses est cadeaux, la mise en avant des produits, les concours,
concentré sur quelques chaînes (plus de 55 % pour jeux et loteries et les promotions distributeurs.
TF1).
La presse, premier média publicitaire, permet un Le marketing direct regroupe notamment les mai-
ciblage fin (presse féminine, magazines TV, écono- lings, les catalogues, les prospectus (ou ISA), le mar-
miques…). keting téléphonique et l’e-mailing.
La radio permet la création de trafic vers les points de Les relations publiques comprennent les visites
vente, la promotion et le lancement de produits (elle d’entreprises, réceptions, cadeaux d’entreprises,
est très utilisée par la distribution). voyages touristiques…
Le cinéma est un média marginal sur le plan quanti- Le marketing événementiel consiste en la création
tatif, mais très qualitatif (attention soutenue de la part d’événements par une entreprise dans un but de
de l’audience). communication.
L’affichage est un média de masse (via les affiches Le sponsoring est un vecteur de communication qui
4 × 3, les plus courantes) qui permet la construction permet d’accroître la notoriété et souvent d’améliorer
rapide de notoriété. l’image de marque.
Internet est un canal de communication par le biais des Le bouche-à-oreille peut être provoqué par l’entre-
sites de marques, des sites généralistes (moteurs, prise (on parle de marketing viral, ou de buzz marke-
annuaires), des sites spécialisés (bourse par exemple) ou ting) dans le but de transformer des consommateurs
sous la forme de bandeaux publicitaires, de fenêtres Pop- satisfaits en véritables commerciaux pour la marque.
up…
Le mix de communication comprend des outils dont la transmission d’un message est l’objectif
unique et des outils pour lesquels la communication est annexe et passe par des canaux individuels
(force de vente, experts dans l’entourage, connaissances) ou impersonnels.
E – La création du message
Le contenu du message est fondamental quant à son efficacité. Il s’agit de déterminer l’axe prin-
cipal développé au sein du message, la façon de le présenter et la crédibilisation du contenu :
– l’axe retenu peut être un axe rationnel (communication démonstrative, parfois comparative) ou
un axe émotionnel (le message provoque une émotion positive, comme l’humour, susceptible
d’engendrer une attitude positive envers la marque, ou une émotion négative, comme la peur,
qui vise alors à empêcher un comportement – l’alcool au volant par exemple) ;
– la présentation du message consiste à mettre en avant des arguments, et ce dans un
contexte, avec un certain ton… La façon de présenter un argument peut engendrer des résul-
tats radicalement différents : par exemple, un message insistant sur la qualité principale du pro-
duit n’aura pas du tout le même résultat que le même message insistant sur l’absence de
défauts du produit ;
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•G
208
LE MARKETING
– enfin, un message contient souvent une source, c’est-à-dire un élément extérieur à l’entreprise
qui apparaît pour crédibiliser le message (par exemple une star en vogue ou un expert reconnu).
À NOTER • Le processus de création d’un message publicitaire sera développé dans la partie suivante.
Exemple
Le lancement de la nouvelle Mini a conjugué de nombreux vecteurs de communication : un
plan média de prélancement dans de nombreux magazines a permis d’informer le consom-
mateur et de créer du bouche-à-oreille, trois vagues de mailing ont joué un rôle de teasing,
un site Internet a été créé (sa notoriété étant permise par la distribution de cartes postales),
une vague de presse a accompagné le lancement en même temps qu’un événementiel qui
a permis l’essai de la nouvelle voiture.
La communication ne peut pas se passer d’instruments permettant de vérifier les résultats induits
par les campagnes, d’autant qu’elle apparaît de plus en plus comme un investissement qu’il s’agit
de rentabiliser. La masse considérable des sommes investies en publicité (parfois plus de 15 % du
chiffre d’affaires) exige de la part de l’entreprise qui les engage et de l’agence qui les dirige vers tel
ou tel emploi, une assurance chiffrée, précise et vérifiable. Les publicitaires doivent accepter la
mesure de l’efficacité de leur travail comme gage de confiance entre eux-mêmes et les annonceurs.
Cependant, les modèles de mesure de l’efficacité de la communication marketing souffrent tou-
jours de défauts, en particulier la non prise en compte de l’ensemble des facteurs qui, conjugués,
influencent l’évolution des ventes d’une entreprise.
4 La communication média
La communication média, ou publicité, demeure l’un des vecteurs les plus puissants de communi-
cation. Pour le marketing, il s’agit à la fois d’encadrer le travail de création et de sélectionner les
médias et les supports de publicité.
A – Définitions
La publicité est un outil de communication visant à capter l’attention, la retenir et faire passer un
message dans le but d’accroître les ventes de l’entreprise et/ou d’améliorer sa notoriété et son
image.
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– les médias qui sont des vecteurs d’informations appartenant à une catégorie prédéterminée
(presse, télévision…) ;
– les supports qui sont les organes de diffusion payants des publicités (par exemple le journal Le
Monde ou le magazine Elle pour la presse, TF1 ou M6 pour le média télévision…).
Par ailleurs, plusieurs types d’acteurs interviennent sur le marché de la publicité :
– les annonceurs qui sont les entreprises qui souhaitent communiquer ;
– les médias qui diffusent ces publicités ;
– les agences de publicité qui créent les messages.
B – La réglementation de la publicité
La publicité est très réglementée, et ce dans plusieurs domaines :
– la publicité mensongère est formellement interdite ;
À NOTER • c’est le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP), créé en 1954, qui est chargé d’étudier
les publicités, d’émettre des recommandations, voire de poursuivre en justice les contrevenants.
– la publicité télévisée est soumise à de nombreuses limites : temps d’antenne pour la publicité
réduit, nombre de coupures publicitaires réglementé, absence de certains produits (produits
pharmaceutiques, tabac et boissons alcoolisées) ;
– la publicité comparative est autorisée, mais elle est soumise à de fortes restrictions : elle doit
être véridique, ne doit pas induire le consommateur en erreur et ne peut porter que sur des
caractéristiques objectives.
Exemple
Avant d’être rachetée par SFR (pour sa partie française), l’entreprise suédoise Télé2 a pro-
cédé à de nombreuses publicités comparatives par voie d’affichage qui mettaient en avant
les prix de l’opérateur historique, France Télécom, et les siens, beaucoup moins élevés.
C – La création du message
Une fois les principaux objectifs de la campagne et le montant du budget fixés, une entreprise qui
souhaite communiquer doit faire intervenir des spécialistes de la création publicitaire. En règle
générale, ce n’est pas elle, en effet, qui se charge de trouver le slogan ou le ton du message. En
revanche, c’est à l’entreprise d’encadrer l’agence de publicité et de fixer un cahier des charges pré-
cis : c’est la copie stratégie.
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•G
210
LE MARKETING
La copie stratégie est un document remis par l’entreprise à l’agence qui précise quatre éléments
fondamentaux :
– la promesse est la proposition concrète faite au consommateur qui révèle en principe le posi-
tionnement du produit ;
– la preuve cherche à crédibiliser le message en apportant un élément illustrant la promesse ;
– le bénéfice client est l’avantage que va retirer le client de l’usage du produit ;
– le ton correspond à l’atmosphère du message publicitaire.
Exemple
Lors du lancement de son ludospace, Renault a orienté son message vers une promesse
d’une vraie berline compacte, maniable et pratique. La preuve est donnée par les dimen-
sions du coffre, la qualité perçue et l’amélioration de l’acoustique. Le bénéfice client tient
dans la praticité du véhicule associée au petit prix. Enfin, le ton de la publicité est ludique
et enjoué.
À NOTER • Une copie stratégie rigide n’est pas à recommander car elle bride l’imagination et la créa-
tivité des équipes de créatifs. D’autres méthodes plus souples ont donc été conseillées, comme la copie
stratégie créative, le plan de travail créatif ou les méthodes visant à améliorer l’image sans insister sur
les raisons d’achat rationnelles.
D – Le plan média
Si le responsable marketing intervient relativement modérément dans la conception du message,
il est en revanche indispensable de choisir le bon média, le bon support, et d’évaluer les retombées
de la compagne de publicité.
1) Les outils de sélection des médias et des supports
Il existe essentiellement trois outils de sélection en communication média :
– les échelles de puissance mesurent le nombre de personnes touchées (l’audience totale), éven-
tuellement appartenant à la cible (l’audience utile) ;
Exemple
Une entreprise hésite entre un plan média associant deux supports de presse et un support
radio et un plan média 100 % télévision. Elle sait que sa publicité télévisée sera vue par
9 millions de personnes, dont 10 % appartiennent à la cible. Les deux supports de presse
sont lus chacun par 100 000 personnes, toutes étant dans la cible visée. La radio pressentie
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touche 2 millions de personnes mais seules 5 % appartiennent à la cible. On peut donc cal-
•G211
– les échelles d’affinité mesurent la part de l’audience touchée qui appartient à la cible visée (le
taux d’affinité) ;
Exemple
Le taux d’affinité est la proportion d’individus appartenant à la cible qui utilise ce support.
Elle est calculée par la formule suivante :
audience utile
A=
audience totale
Une entreprise connaît l’audience de différents supports ainsi que la cible appartenant à
chacun des supports :
– le magazine A est lu par 100 000 fidèles mais seuls 5 000 sont dans la cible désirée ;
– le magazine B est lu par 15 000 personnes dont 7 500 font partie de la cible.
Étant donné le taux d’affinité de chacun des supports (5 % pour le magazine A et 50 %
pour le magazine B), elle préférera retenir le second magazine, même si son audience totale
est bien plus faible.
– les échelles de coût cherchent à mesurer le coût nécessaire pour toucher une partie définie de
la cible (coût pour mille) ;
Exemple
Le coût pour mille correspond au coût que doit payer une entreprise pour toucher mille per-
sonnes faisant partie de la cible. Il se calcule selon la formule suivante :
•G
212
LE
D’autres types de mesures sont aussi utilisés, comme l’occasion de voir (ODV) ou l’occasion d’en-
tendre (ODE) qui correspondent, pour les différents médias, au nombre total de contacts entre le
message et les individus suite à un nombre déterminé d’émissions du message. Un contact utile
correspond au contact entre un individu appartenant à la cible et un message.
Le GRP (Gross Rating Point), ou point de pénétration brut, est le nombre de contacts moyen
qu’ont eu les individus appartenant à la cible avec le message.
Exemple
Le GRP se calcule de la manière suivante :
audience utile × nombre de passage de l’annonce
GRP =
cible visée
Une publicité télévisée touche 12 millions de personnes, dont 2 % dans la cible, et passe
deux fois en un mois. La même publicité, en radio cette fois, et pour le même coût, touche
2 millions de personnes (10 % appartenant à la cible) avec quatre passages dans le mois.
Enfin, la publicité dans un magazine pourrait toucher 250 000 lecteurs, tous dans la cible,
avec 1 passage par semaine pendant un mois. Sachant que l’entreprise vise une cible de
100 000 personnes, quel plan choisir ?
Le plan télévision a un GRP de : [(12 000 000 × 0,02) × 2] / 100 000 = 4,8
Le plan radio a un GRP de : [(2 000 000 × 0,1) × 4] / 100 000 = 8
Le plan magazine a un GRP de : [(250 000 × 1) × 4] / 100 000 = 10
Pour la radio par exemple, ce GRP signifie que chaque individu appartenant à la cible est en
moyenne huit fois en contact avec le message. Comme il est préférable d’obtenir le GRP le
plus élevé possible, cette entreprise choisira le plan magazine.
À NOTER • Certains médias peuvent être éliminés d’office car ils sont interdits pour le secteur consi-
déré (cas des alcools ou du tabac à la télévision par exemple) ou parce qu’ils ne correspondent pas aux
impératifs temporels de l’entreprise (cas de produits saisonniers qui ne pourront réaliser de grandes
campagnes de publicité en période de fortes communications comme les mois de novembre ou
décembre par exemple).
Les méthodes de choix d’un support varient selon le média envisagé. Elles s’appuient cependant
sur les outils quantitatifs présentés plus haut.
En presse, on ajoute la distinction entre lectorat primaire (la diffusion d’un support de presse,
c’est-à-dire le nombre total d’exemplaires vendus) et lectorat secondaire (les lecteurs qui profi-
tent de l’achat effectué par une autre personne), et celle entre taux de circulation (nombre d’in-
dividus ayant lu le même support) et reprises en main (nombre de fois qu’un même individu est
en contact avec un support).
En télévision, l’indicateur principal est l’audience mesurée par l’institut Médiamétrie tandis qu’en
radio ou au cinéma des études mesurent la fréquence d’écoute et de sortie.
3) Les mesures d’efficacité
Un message est efficace s’il touche la cible qu’il est censé viser, s’il est retenu et qu’il a des effets
positifs sur des indicateurs marketing comme la notoriété ou l’image, ainsi que sur les ventes de
l’entreprise.
Outre les mesures fondées sur des études postérieures à la diffusion de messages publicitaires, l’en-
treprise essaie de calculer le score de mémorisation de ses campagnes. Deux indices permettent
de le calculer :
– la loi du souvenir permet d’indiquer le taux de mémorisation selon le nombre de contacts avec
le message ;
Exemple
La loi du souvenir est fondée sur un indice de mémorisation suite à un premier contact avec
le message, appelé coefficient β de Morgenzstern. Elle permet alors de calculer le nombre
d’individus qui auront mémorisé la publicité suite à un nombre n de contacts, selon la for-
mule suivante :
S = [1 – (1 – β)n] × audience utile
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•G
214
LE MARKETING
Une publicité au cinéma est retenue en moyenne par 70 % des individus présents dans la
salle. Si une entreprise de jeux vidéo diffuse une publicité à destination des adolescents
avant la diffusion d’un film d’horreur par exemple, qu’elle sait que 25 000 individus appar-
tenant à la cible ont effectivement vu cette publicité (dont 5 000 qui auront vu le film deux
fois), elle peut mesurer le nombre d’individus ayant retenu la campagne de publicité suite à
sa diffusion :
Pour les adolescents ayant vu une fois le film : S = [1 – (1 – 0,7)1] × 20 000 = 14 000
Pour les adolescents ayant vu deux fois le film : S = [1 – (1 – 0,7)2] × 5 000 = 4 550
En tout, 18 550 personnes, sur les 25 000 qui ont vu le film, se souviendront de la publi-
cité, ce qui est un bon score.
Exemple
On calcule généralement deux scores de mémorisation : un score brut qui correspond au
pourcentage de personnes qui se souviennent d’avoir vu une publicité de la maque, la caté-
gorie de produits ayant été citée au préalable (score brut assisté) ou non (score brut spon-
tané), et un score prouvé qui mesure la part du score brut qui est capable de décrire
précisément le contenu du message publicitaire.
Exemple
Chapitre 16 • La politique de communication
•G
215
Une entreprise qui possède une part de marché de 8 % effectue en moyenne 10 millions
d’euros de dépenses publicitaires mensuellement. Elle décide de lancer une nouvelle cam-
pagne de publicité disposant d’un budget d’un million d’euros supplémentaires par mois.
Le montant global des dépenses de communication s’établit sur cette catégorie de produits
à 100 millions d’euros. Suite à la campagne de publicité, la part de marché de l’entreprise
passe à 10 %.
Elle calcule alors sa part de voix : PdV = 11/100 × 100 = 11 %
Avant la campagne de publicité, elle avait une part de voix de : 10/100 × 100 = 10 %
Même si la part de voix demeure inférieure à la part de marché, l’écart a diminué ce qui
indique que la dernière publicité a eu un impact très positif sur les ventes.
À NOTER • La plupart des entreprises, au moins les plus grandes d’entre elles, utilise des modèles com-
plexes afin de déterminer l’efficacité de leurs campagnes publicitaires.
A – La communication événementielle
La communication événementielle consiste à créer ou à s’associer à un événement de manière
à faire parler de la marque et à améliorer sa notoriété et son image.
Lorsque l’événement est conçu par l’entreprise, on parle d’événementiel. Lorsque l’entreprise
s’associe à un événement externe, on parle de parrainage (parfois de mécénat dans le domaine
culturel et de sponsoring dans le domaine sportif et télévisuel).
Chacun de ces outils est mis en œuvre en vue d’atteindre un objectif spécifique :
– l’organisation d’événements par l’entreprise peut avoir pour objectifs de faire essayer un pro-
duit, d’associer un produit à un univers particulier, de remercier des clients spéciaux, d’espérer
des retombées médiatiques… ;
– le sponsoring d’émissions télévisées a pour principal objectif d’améliorer le taux de noto-
riété ;
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•G
216
LE MARKETING
– le sponsoring sportif permet de jouer sur la notoriété et l’image dans la mesure où le produit
possède un lien avec l’événement ;
– le mécénat sert essentiellement à améliorer l’image de marque de l’entreprise.
Chapitre
Le marketing direct 17
A – Définition
Le marketing direct peut être défini comme une démarche interactive qui utilise des médias
publicitaires combinés à l’exploitation systématique d’informations individuelles dans le but d’ob-
tenir des réponses mesurables et d’effectuer des transactions à distance de manière personnalisée.
La collecte d’informations a pour objectif de recueillir une information individuelle. En effet, le mar-
keting direct repose sur un postulat : plus la cible est connue, plus l’offre est adaptée à ses
attentes (et donc attractive), et meilleures sont les ventes de l’entreprise.
L’objectif principal d’une action de marketing direct est de provoquer chez une cible un compor-
tement attendu (un achat par exemple, mais aussi une prise de rendez-vous ou une demande de
documentation) grâce à une communication contenant un élément promotionnel. Le comporte-
ment attendu n’est généralement mis en œuvre que si l’offre contient un élément exceptionnel et
non durable. Une offre de marketing direct contient toujours, en outre, un moyen de réponse (cou-
pon, numéro de téléphone, adresse courrier ou e-mail…).
Le marketing direct consiste donc à utiliser de l’information individuelle pour adapter l’offre de
l’entreprise. C’est cette approche personnalisée qui différencie l’approche marketing direct de l’ap-
proche marketing classique.
À NOTER • Il ne faut pas croire que le marketing dit classique et le marketing direct sont deux entités dis-
semblables dont les contours seraient clairement délimités. Le marketing direct fait partie de la démarche mar-
keting toute entière, ce n’est qu’un moyen parmi d’autres. En particulier, selon le moyen de communication
utilisé (mailing vs. affichage ou TV) et selon le type d’opération marketing, il se peut que les différences soient
imperceptibles. Il n’est donc pas nécessaire de chercher à tout prix à dire d’une offre qu’elle est «marketing
direct» ou «marketing classique». Il se peut très bien qu’elle soit un mélange des deux approches.
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•G
218
Exemple
LE MARKETING
B – Le ciblage
À l’origine, la Vente Par Correspondance (VPC), puis le marketing direct, s’adressent seulement au
grand public (BtoC). Aujourd’hui, le marketing direct fait partie des outils utilisés en marketing BtoB
et il est en fort développement.
Deux cibles peuvent être visées : les prospects et les clients.
Par opposition au client qui, lui, a déjà acheté dans l’entreprise, un prospect est un client potentiel
qui a généralement manifesté un intérêt pour l’offre. Le prospect peut être qualifié de froid, tiède
ou chaud. Ces qualificatifs s’évaluent en fonction du niveau d’intérêt et des délais dans lesquels
s’inscrit l’intention d’achat du prospect.
– prospecter : le marketing direct s’inscrit dans les campagnes de prospection. Il permet de ratio-
•G
219
naliser les efforts de commercialisation, de soutenir la force de vente, de stimuler le trafic sur les
lieux de vente et d’optimiser l’identification des prospects ;
– fidéliser : les techniques de fidélisation de clients sont très économiques (par rapport à la pros-
pection). Cependant, on observe de nombreux cas d’entreprises qui dépensent sans compter
pour acquérir des clients nouveaux et qui omettent de fidéliser les clients acquis (par exemple
dans la téléphonie mobile ou chez les fournisseurs d’accès à Internet) ;
– vendre : la vente est l’objectif principal du marketing direct. Les dépenses de marketing direct
ne se justifient souvent que parce qu’elles génèrent du chiffre d’affaires. Afin de vendre sont
massivement utilisées des techniques promotionnelles, ainsi que l’ensemble des techniques de
vente écrites (mailing) ou orales (phoning).
Les origines du marketing
Avant le début des années 1980, peu de recherches ont été effectuées en marketing direct. Selon Taylor
et Brown (1979), « les théories sont alors quasiment inexistantes dans la littérature académique ». En
1987, Nancy Lambert, chercheuse américaine, raconte dans un article du Journal of Direct Marketing les
débuts du marketing direct : en 1872, Aaron Montgomery Ward quitte son emploi de vendeur à 23 $
par semaine chez Marshall Field à Chicago afin de lancer une entreprise de vente par correspondance
avec un ami, George R. Thorne. Avec un capital de 2 400 $ et de grands espoirs, ils envoient alors une
simple page recto contenant une liste de 160 articles ménagers à tous les membres du syndicat de l’agri-
culture. Selon les mots de Ward, « notre entreprise était vue avec une grande suspicion par ceux que
nous souhaitions devenir des clients, elle était ridiculisée par les commerces de détail, les fabricants dou-
taient fortement et tous nous prédisaient une vie fort courte ». Et, bien sûr, l’entreprise existe toujours.
À NOTER • Un fichier est dit renseigné lorsqu’il contient, outre l’adresse, d’autres informations utili-
sables pour personnaliser le message. Il est dit qualifié lorsqu’il contient des informations précises sur
l’intérêt porté par le destinataire à l’offre.
•G
220
LE MARKETING
L’entreprise peut constituer elle-même un fichier de prospects par le biais de la publicité directe
(fichier interne) ou accéder à des fichiers externes déjà constitués.
L’entreprise collecte des données sur des personnes les ayant fournies
Fichier interne de manière spontanée ou suite à une action de l’entreprise.
– Les fichiers de compilation contiennent des variables dites d’état
(électeurs, commerçants…) et peuvent comporter des informations
spécifiques (nombre d’enfants, profession…)
– Les fichiers de presse contiennent une information sur les centres
Fichiers externes d’intérêt du prospect via son type d’abonnement
– Les fichiers de comportement VPC contiennent des informations
sur des prospects qui pratiquent l’achat à distance
– Les fichiers d’entreprise sont constitués à partir de diverses bases
de données (greffe des tribunaux de commerce, INSEE…)
Lorsqu’une entreprise souhaite utiliser un fichier externe, elle doit au préalable établir un contrat
qui précise la propriété (achat, location ou échange), les conditions d’utilisation et, bien sûr, la
rémunération du propriétaire du fichier.
À NOTER • Le terme de dédoublonnage est utilisé pour ôter des doublons dans un même fichier alors
que la déduplication porte sur plusieurs fichiers entre eux. Ces techniques de dédoublonnage/dédupli-
cation permettent d’effectuer des rapprochements entre fichiers pour enrichir les enregistrements de
l’un vers l’autre, par exemple pour de la mise à jour de numéro de téléphone.
Lorsque le fichier est renseigné, les informations disponibles (attitudes, comportements…) peuvent
être utilisées pour segmenter les prospects et adapter la communication. Les comportements des
prospects, connus de l’entreprise car à la base de la création du fichier, sont donc utilisés pour
déterminer le contenu de la communication et améliorer sa pertinence.
À NOTER • Des limites, précisées par la CNIL, existent cependant à ces droits. Par exemple, il est des
cas où l’obligation d’information est exclue (fichiers de police ou de gendarmerie et fichiers relatifs à
des condamnations pénales notamment).
•G
222
Ce sont des messages imprimés sur papier utilisés spécifiquement dans le cadre d’opérations de
marketing direct. On distingue :
– le mailing adressé (ou publipostage) ;
– le mailing groupé (ou bus mailing) ;
– l’imprimé sans adresse (ISA) ou prospectus ;
– le catalogue ;
– l’asile colis.
Les médias de masse écrits utilisés dans le cadre de communications classiques peuvent aussi être
utilisés pour des opérations de marketing direct. On distingue alors :
– la presse (presse quotidienne ou magazines) ;
– l’affichage.
En marketing direct, la presse est utilisée par la publication d’annonces presse ou par l’insertion
d’encarts presse (brochés ou jetés, c’est-à-dire agrafés ou non).
LES MÉDIAS DE MASSE ÉCRITS
Vecteurs Principales caractéristiques Qualité du contact
L’annonce presse en marketing direct offre l’accès à des La qualité du contact dépend de
moyens de réponse (coupon à découper, numéro vert…). l’attention apportée à la lecture.
On distingue l’annonce presse (page de publicité offrant une Pour une annonce, la durée de
offre promotionnelle et laissant une grande place au moyen de vie du support permet de nom-
Annonce réponse) et l’encart presse, broché (agrafé dans le magazine) breux contacts sur une même
ou jeté (glissé à l’intérieur), qui utilise le magazine pour diffu- cible (reprise en main) et sur
Presse ser un message, souvent au format carte postale. d’autres lecteurs (circulation).
Le choix du support (Télérama ou Télé7jours par exemple) est Lorsqu’il s’agit d’un encart, le
fonction d’une analyse coût/efficacité qui dépend de la puis- contact disparaît généralement
sance du support (diffusion du support visé ou nombre de après la première lecture.
contacts potentiels) et de son économie (coût au contact).
•G
224
LE MARKETING
Le fax (ou télécopie) permet la diffusion d’un message numérisé et L’utilisation du fax est souvent mal
sa réception sous forme papier. Ses caractéristiques, en particulier vécue car la cible supporte des
la garantie de réception, la souplesse d’utilisation et le coûts (papier et encre, coût indi-
contact direct, conduisent à son utilisation pour des campagnes rect car le fax n’est pas utilisable
Fax
de marketing direct. pendant la réception).
Le fax est principalement utilisé dans le monde professionnel L’émission à la demande du
(cibles BtoB), le taux d’équipement étant proche de 100 % dans destinataire permet d’éviter ces
les entreprises (alors qu’il est faible chez les particuliers). limites.
On distingue en marketing direct le téléachat (vente) et le marke- La qualité du contact pour le mar-
ting direct télévisé (publicité). keting direct télévisé (et dans une
Le marketing direct télévisé utilise les chaînes de télévision pour moindre mesure le téléachat) est
diffuser des spots publicitaires qui montrent des produits/services et globalement médiocre.
Télévision offrent des moyens de réaction (numéro de téléphone, site Le cadre juridique concernant le
Internet…). La puissance de la télévision permet d’obtenir des coûts téléachat est en outre assez restric-
de prospection au mille largement inférieurs à ceux de la presse. tif pour ce qui est de l’utilisation
Le téléachat concerne les achats de produits/services montrés à la des chaînes généralistes (en terme
télévision. Il génère des ventes importantes sur des périodes courtes. de temps d’antenne notamment).
On distingue le courrier électronique et les sites Internet. Le spamming est déconseillé car le
L’e-mail est utilisé de différentes manières : récepteur réagit souvent négative-
- l’envoi en masse (spamming) est un simple transfert des pra- ment à ces envois. De plus, les
tiques du mailing avec la location d’adresses et l’envoi d’un mes- fournisseurs d’accès bloquent
sage promotionnel standardisé ; souvent les spams.
- l’envoi ciblé correspond à un message unique proposant une En termes de qualité de contact,
Internet offre promotionnelle ou une lettre d’information (newsletter) ; les sites Internet possèdent le
- l’envoi personnalisé est un message envoyé en fonction d’évé- grand avantage d’être visités
nements liés aux centres d’intérêts déclarés par l’internaute. volontairement par les internautes
Les entreprises proposent en outre des sites Internet « vitrines », et évitent de ce fait le sentiment
décrivant leur activité, et/ou des sites « marchands ». d’intrusion et les effets de satura-
Les autres applications concernent la communication directe tion des mailings.
(bandeaux publicitaires, sponsorisation de mots-clés…).
17-Chap17:4406_Chap_17_xp5.qxd 10/05/12 16:15 Page225
Le choix d’un vecteur pour une campagne de marketing direct dépend essentiellement de deux
éléments : la précision de la communication (c’est-à-dire le niveau de ciblage) désirée par l’entre-
prise émettrice et la qualité du contact générée par le vecteur.
1) La précision de la communication
On se demande ici si l’entreprise a besoin, en fonction des objectifs de sa campagne de marketing
direct, d’un vecteur qui lui permette de cibler de manière très précise ou d’en rester à un média de
masse. On distingue alors quatre types de communications :
– la communication banale autorise très peu de critères de ciblage et utilise des vecteurs bana-
lisés au moindre coût par contact (exemple : ISA) ;
– la communication ciblée permet de différencier les prospects selon des critères simples,
comme l’âge ou le sexe (exemple : annonce presse ou bus mailing) ;
– la communication segmentée permet d’introduire des variables descriptives (prénom, sexe),
géographiques (ville, quartier), comportementales (abonné), qui proviennent généralement de
fichiers plus ou moins bien renseignés (exemple : mailing indifférencié) ;
– la communication individualisée se fonde sur des informations spécifiques détenues sur un
individu pour adapter le message et l’offre et s’appuie sur une base de données (exemple : mai-
ling personnalisé).
2) Le nombre de contact
On mesure le nombre de contacts grâce à trois facteurs :
– la circulation correspond à l’exposition de plusieurs personnes appartenant à la cible à un vec-
teur unique ;
– la durée de vie (on distingue les vecteurs à durée de vie courte, comme les ISA, des vecteurs
à durée de vie longue, comme les catalogues) ;
– les reprises en main correspondent au nombre de contacts avec le vecteur pour une même
personne.
•G
226
LE MARKETING
B – La saturation de la cible
La multiplication des sollicitations pourrait conduire à une saturation psychologique et à un phé-
nomène de rejet. L’entreprise doit prendre en compte ce phénomène dans la mesure où il pourrait
altérer son image de marque. Elle doit notamment tenir compte des phénomènes de saisonnalité
qui existent pour les vecteurs de marketing direct (peu d’envois en été, très grand nombre en sep-
tembre/octobre par exemple).
La politique Chapitre
de distribution 18
1 Introduction
La politique de distribution, pour un producteur, consiste le plus souvent à choisir des intermé-
diaires entre lui et les consommateurs qui achèteront ses produits.
Vendre par le biais d’intermédiaires, le cas le plus général aujourd’hui, comporte des avantages
aussi bien que des inconvénients :
•G
228
LE MARKETING
À NOTER • Le rapport de force entre producteurs et distributeurs, et les conflits afférents, ont changé
de nature ces dernières années, notamment avec la montée en puissance des marques de distributeur
(MDD) et du hard discount. Aujourd’hui, même Coca-Cola ou Danone doivent négocier âprement avec
Carrefour ou Wal-Mart qui représentent souvent une part très importante de leur chiffre d’affaires.
Exemple
Auchan (hypermarchés et supermarchés), Lidl (hard-discount), la FNAC (grande surface non
alimentaire) ou les Galeries Lafayette (grands magasins) disposent de centrales d’achat qui
négocient directement avec les producteurs et assurent la fonction de vente au détail de
produits de marques dans leurs nombreux magasins.
Exemple
Mme Durand, fleuriste à Tours, s’approvisionne régulièrement sur le marché d’intérêt natio-
nal (MIN) de Rungis et vend au détail des fleurs coupées et des plantes en pots.
SAB est un grossiste en informatique : il approvisionne de nombreux détaillants à partir d’un
catalogue de plus de 2 000 références de produits achetés en grande quantité chez les pro-
ducteurs asiatiques.
Exemple
Les magasins U sont un regroupement de commerces de détail indépendants qui ont fait le
choix de profiter d’une centrale d’achat et de communications communes mais demeurent
propriétaires de leurs magasins et peuvent à tout moment quitter cette forme de commerce
associé (coopérative) et redevenir un acteur du commerce indépendant.
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À NOTER • L’entreprise Metro, 5e groupe mondial de distribution, a mis en place dans les années 1960
•G
229
le concept du « Cash & Carry », une activité de grossiste professionnel en libre service possédant une
originalité : les clients sont des professionnels indépendants (détaillants alimentaires, cafetiers, hôte-
liers, restaurateurs, artisans, professions libérales, PME et PMI), les produits vendus étant spécifiques et
répondant aux attentes de cette clientèle.
Vente à distance
Magasin en libre-service
Absence d’un vendeur
Vente automatique
Dans un magasin avec vendeur, l’influence du contact personnel joue un rôle primordial. C’est
la forme de vente la plus usuelle.
Les magasins en libre-service ont fait leur apparition en France dans les années 1950. Il faut dis-
tinguer, selon le critère de la surface de vente :
– le petit magasin de proximité qui fait moins de 120 m2 ;
– la supérette qui possède une surface allant de 120 à 400 m2 ;
– le hard-discount dont la surface est inférieure à 1 000 m2 ;
– les supermarchés qui ont une surface comprise entre 400 et 2 500 m2 ;
– les hypermarchés qui occupent une surface supérieure à 2 500 m2.
La vente sur un marché occupe une faible part des ventes, surtout dans les domaines alimentaires
et textile.
La vente à domicile regroupe la vente au porte-à-porte, limitée et sévèrement réglementée, et la
vente par réunion (ou vente par réseau coopté).
Exemple
L’exemple de vente par réunion le plus fameux est celui de Tupperware. Le principe est
qu’un producteur confie des produits à un vendeur qui les présente et les vend à son domi-
cile à des personnes de son entourage qui peuvent elles-mêmes se transformer par la suite
en vendeur pour la même société. Cette forme de distribution, peu coûteuse pour l’entre-
prise, existe toujours pour la lingerie ou les ustensiles de cuisine par exemple.
18-Chap18:4406_Chap_18_xp5.qxd 21/05/12 16:32 Page230
•G
230
LE MARKETING
PRODUCTEUR
GSB
GROSSISTE
(grande Surface de Bricolage)
INSTALLATEUR
Artisan chauffagiste
CONSOMMATEUR
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Le circuit classique de vente d’une chaudière est un canal long, qui passe par un grossiste (qui
stocke les produits), puis par un installateur qui vend le produit et le pose chez le consommateur.
Pour des produits moins techniques (radiateur), le canal peut être plus court et peut pas-
ser par des GSB.
Certains producteurs (par exemple l’allemand Viessmann) adoptent un canal court : ils intè-
grent la fonction de grossiste via des agences en nom propre qui commercialisent les pro-
duits directement aux installateurs.
Enfin, un canal ultracourt est théoriquement possible : le producteur pourrait toucher le
consommateur par un site Internet ou des magasins d’usine.
Un canal de distribution se caractérise par sa longueur. On distingue alors essentiellement trois
types de canaux de distribution :
– le canal ultracourt (ou canal direct) correspond à la vente directe, sans intermédiaire, entre le
producteur et le consommateur ;
Exemple
Un producteur de pain d’épices, le Rucher du Bonhomme, se rend au marché de Noël de
Ribeauvillé pour écouler une partie de sa production. Il vend directement aux habitants et
aux touristes sans passer par un distributeur.
Exemple
Un habitant de Nancy souhaite acheter une voiture. Il se rend chez un concessionnaire Ford,
distributeur exclusif de la marque, intermédiaire unique entre le producteur et le consom-
mateur.
Exemple
Un producteur de tomates de Marmande commence par vendre sa production à une coopé-
rative (premier intermédiaire). Celle-ci écoule ses tomates via le marché d’intérêt national
(MIN) de Rungis qui joue le rôle de grossiste (deuxième intermédiaire). Un épicier parisien (un
détaillant) vient acheter directement au MIN de Rungis une dizaine de cagettes de tomates
(troisième intermédiaire) qu’il pourra vendre aux consommateurs du 15e arrondissement.
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232
LE MARKETING
Si chacun de ces canaux possède naturellement des avantages et des inconvénients, il est clair que
beaucoup d’acteurs sur le marché subissent un mode de distribution plus qu’ils ne le choisissent :
le producteur de tomates de l’exemple précédent, s’il veut écouler rapidement sa production
(risque de pourriture de produits périssables) auprès d’un grand nombre de clients (production très
importante en volume) n’a guère d’autre choix que de passer par la grande distribution, même si
celle-ci lui impose des prix qui ne lui laissent que peu ou pas de marge.
À NOTER • La plupart des services ont, par essence, un mode de distribution direct puisque le presta-
taire de service assure la production du service en même temps qu’il est consommé (comme pour une
coupe de cheveux par exemple).
Exemple
La marque Linvosges, fabricant de linge de maison, écoule sa production, à côté de distri-
buteurs classiques, par un canal direct via son magasin d’usine.
Exemple
Chapitre 18 • La politique de distribution
•G
233
Les constructeurs automobiles français possèdent une petite partie de leur réseau : c’est ce
que l’on appelle les succursales automobiles.
La plupart des producteurs passent cependant par des distributeurs professionnels. Dans ce cas,
trois choix stratégiques existent :
– la stratégie de distribution intensive qui consiste à maximiser le nombre de points de vente
qui référencent le produit ;
Exemple
Cette stratégie concerne le plus souvent les biens de consommation courante (qui adoptent
en général un circuit long). Par exemple, les stylos BIC sont distribués en grande surface,
dans les tabacs/presse…
– la stratégie de distribution sélective (ou restrictive) qui consiste à sélectionner un petit nombre
de distributeurs sur des critères précis (qualités techniques, image de marque…) ;
Exemple
La société ORY à Colmar est un distributeur agréé pour des marques de colles et adhésifs
(par exemple 3M).
Exemple
La franchise est un accord passé entre un fabricant (franchiseur) et un réseau de détaillant
ou un investisseur individuel (franchisé) qui permet au premier de bénéficier d’un système
de distribution sans avoir à investir et aux seconds de tirer parti d’une image, d’une assis-
tance ou d’une expérience en matière de gestion. Par exemple, les magasins Yves Rocher
ou les restaurants McDonald appartiennent à des franchisés.
Une concession est un contrat commercial par lequel un commerçant indépendant dit
« concessionnaire » se procure auprès d’un autre commerçant, fabriquant ou grossiste, des
marchandises qu’il s’engage à commercialiser sous la marque du concédant, lequel lui
confère une exclusivité pour un temps et dans une ère géographique délimitée. Il s’agit en
général d’une exclusivité de vente. Mais des exclusivités se rencontrent aussi dans les
contrats de fournitures et les contrats de prestations de services (par exemple dans le cas
des concessionnaires automobiles).
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234
LE MARKETING
Exemple
Renault (succursales en propre, concessionnaires et garagistes), Petit Bateau (qui possède
des enseignes et vend également via des corners au Printemps par exemple) ou Guy
Degrenne (boutiques, grands magasins et détaillants indépendants) ont fait ce choix.
À NOTER • On appelle « Pull » une stratégie qui consiste à communiquer à l’attention du consomma-
teur par de la publicité pour l’attirer vers le produit. On appelle « Push » une stratégie qui vise à
pousser le produit vers le consommateur, à l’aide de la force de vente, de la promotion, ou en stimu-
lant les distributeurs.
Exemple
La distribution numérique mesure la qualité du référencement. Le ratio est calculé selon la
formule suivante :
À NOTER • Il existe de nombreux autres indicateurs de performance de la distribution qui seront abor-
dés dans le chapitre suivant consacré au marketing du point de vente.
D – Le trade marketing
On pourrait facilement imaginer que les producteurs et les distributeurs sont en guerre ouverte per-
manente pour capter la marge générée par la vente des différents produits et services, d’autant
plus que les marques de distributeur rognent de manière régulière les parts de marché des marques
nationales.
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236
LE MARKETING
En réalité, ces acteurs doivent tous les deux réussir à convaincre le consommateur qu’il est le
meilleur (le meilleur produit à acheter pour le producteur, le meilleur magasin à visiter pour le dis-
tributeur). Une stratégie de collaboration entre producteurs et distributeurs est alors souvent obser-
vée (en parallèle des conflits récurrents) : elle est appelée trade marketing.
Le trade marketing rassemble toutes les actions de marketing visant à optimiser les relations entre
un producteur et ses distributeurs.
On peut distinguer :
– les partenariats de produits ou de marques qui consistent à lancer un produit ou une marque
en collaboration ;
Exemple
L’exclusivité d’une enseigne pour le test, puis le lancement, d’un nouveau produit high-tech
à forte marge.
Exemple
Une opération de promotion des ventes organisée par des grandes marques nationales à
l’occasion de l’anniversaire d’une enseigne de grande distribution.
Exemple
La gestion des linéaires peut être améliorée par des études de marché co-financées par un
producteur et un distributeur.
Exemple
Une marque nationale d’enduit de lissage réalise plus de 40 % de son chiffre d’affaires dans
l’enseigne Castorama. Celle-ci lui demande de produire, dans son usine, un produit iden-
tique au sien qui sera commercialisé (moins cher) sous la marque de distributeur Castorama.
La marque nationale accepte par nécessité mais aussi pour le complément de revenus occa-
sionné par cette coopération.
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Le marketing Chapitre
du point de vente 19
1 Introduction
La politique de marketing du point de vente, pour un distributeur, consiste à effectuer des choix
de marketing qui s’apparentent aux 4P dans le triple objectif d’attirer le consommateur, d’optimi-
ser ses achats et de le fidéliser à l’enseigne.
Pour ce faire, plusieurs types de décisions doivent être prises :
COMMENT ?
À NOTER • Le marketing du point de vente concerne essentiellement les distributeurs. Cependant, les
producteurs jouent un rôle actif dans la politique de merchandising en mettant en place des actions
promotionnelles ou en contribuant activement à la gestion des linéaires qui les concernent par exemple.
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238
Exemple
Les parts de marché des grandes enseignes alimentaires n’ont, faute de réelle concurrence
sur les prix et faute d’ouverture de nouveaux magasins, quasiment pas varié depuis 1996.
La part de marché du hard discount, par exemple, plafonne à 13 % du marché alors qu’elle
est de 36 % en Belgique, pays qui a vu ce type de commerce arriver en même temps qu’en
France. Concernant les prix, le taux de profit des distributeurs alimentaires a gagné plus de
10 points en 10 ans alors qu’il est resté stable dans le reste de l’économie (selon les éco-
nomistes du Cepremap).
La zone de chalandise d’une enseigne est un secteur géographique qui contient des clients qui
•G
239
ont une probabilité positive d’acheter une catégorie de produits ou de services donnée proposée
à la vente par ce magasin.
La zone de chalandise dépend de nombreuses variables :
– les caractéristiques du magasin (niveaux de gamme, taille du magasin, assortiment…) ;
– les facteurs environnementaux (concurrence, environnement socio-économique…).
Il existe essentiellement deux catégories de modèles de choix d’implantation : les modèles théo-
riques et les modèles empiriques.
À NOTER • La modélisation de l’implantation des magasins est beaucoup étudiée par les chercheurs en
géographie. Ces modèles sous-tendent les logiciels de géomarketing qui permettent l’étude approfon-
die de la zone de chalandise.
Exemple
Selon le modèle de gravitation de Reilly, l’attractivité relative d’un magasin x et d’un maga-
sin y pour un consommateur lambda situé dans une zone a est la suivante :
•G
240
LE MARKETING
Par exemple, M. Dupont, qui habite à Mérimont, hésite entre la supérette de Viremont,
3 000 habitants (à 3 kilomètres, ou 10 minutes en voiture), et le supermarché de Breuil,
2 000 habitants (à 5 kilomètres, ou 20 minutes en voiture). L’utilisation de la formule indi-
quée plus haut donne le calcul suivant :
AViremont = ln 3 000 – 2 × ln 10 = 3,4
ABreuil = ln 2 000 – 2 × ln 20 = 1,6
M. Dupont ira donc deux fois plus souvent à Viremont qu’à Breuil.
La méthode du temps de conduite est une seconde façon de mesurer la zone de chalandise d’un
magasin. Le modèle suppose que les clients vont fréquenter un magasin seulement selon des cri-
tères de proximité mesurés en termes de temps de conduite.
2) Les modèles empiriques
Ils se fondent sur l’expérience passée pour déterminer les zones de chalandise.
La méthode Analog consiste à représenter sur une carte les lieux d’habitation de tous les clients
d’un magasin, chaque point ayant une taille proportionnelle à la contribution du client pour le
magasin. Il est alors possible, en partant du lieu d’implantation du magasin, de déterminer des
cercles concentriques qui représentent la zone de chalandise selon plusieurs niveaux, du plus
proche au plus éloigné.
Exemple
Un magasin situé sur la place du village aura 80 % des clients de la zone située autour de cette
place, 60 % des clients habitant à moins de 500 mètres, 40 % des clients habitant entre
500 mètres et 1 kilomètre et 20 % des clients habitant entre 1 et 2 kilomètres du magasin.
Le concept de la zone de chalandise a été défini par le chercheur américain Bert Rosenbloom dans un
article du Journal of Marketing de 1976. Selon lui, une zone de chalandise est un construit possédant
trois dimensions distinctes : une dimension géographique (souvent prise en compte par les managers
qui utilisent nombre de modèles mathématiques pour calculer leur zone de chalandise), une dimen-
sion commerciale (qui décrit la demande potentielle de la part des personnes se trouvant dans la zone
autour du magasin) et une dimension d’hétérogénéité (qui prend en considération la diversité des
demandes à prendre en compte pour le magasin). Rosenbloom est aussi l’un des premiers chercheurs
à avoir proposé l’idée de retailing mix pour exprimer le marketing mix du distributeur.
FOURNISSEURS
CENTRALE DE
RÉFÉRENCEMENT
CENTRALE D’ACHAT
MAGASINS
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•G
242
LE MARKETING
Magasin A
Fournisseur A
Magasin B
Fournisseur B
Magasin C
– l’approvisionnement par entrepôt qui consiste à stocker les marchandises dans l’entrepôt du
distributeur ;
Magasin A
Fournisseur A Entrepôt A
Entrepôt B
Fournisseur B Magasin B
19-Chap19:4406_Chap_19_xp5.qxd 21/05/12 16:38 Page243
– l’approvisionnement par plateforme qui consiste à livrer de grandes quantités dans un entre-
•G
243
pôt banalisé puis à dispatcher les marchandises dans les divers magasins alentour.
Magasin A
Fournisseur A
Plateforme
d’éclatement
Fournisseur B Magasin B
L’approvisionnement direct est simple mais coûteux (en temps, le déchargement pouvant être
très long en cas d’arrivée massive, et en argent, l’emploi de manutentionnaires étant nécessaire).
L’approvisionnement par entrepôt permet d’améliorer l’approvisionnement mais est plutôt
adopté pour des produits durables. Enfin, l’approvisionnement par plateforme permet d’adap-
ter la demande des magasins aux livraisons sans frais de stockage.
Le système choisi le sera parce qu’il aura un coût total de distribution plus faible que les autres.
Exemple
Le coût total de distribution s’écrit :
•G
244
LE MARKETING
Selon Keppner, le merchandising correspond aux 5B (ou aux 5R en anglais) : le bon produit, au bon
moment, au bon endroit, en bonnes quantités et au bon prix.
Le merchandising présente une utilité pour :
– le producteur qui, en symbiose avec le distributeur, cherche à optimiser ses ventes par une pré-
sentation plus favorable de ses produits en linéaire ;
– le distributeur qui cherche à optimiser sa rentabilité en mettant en avant les produits sur les-
quels il obtient une plus forte marge ;
– le consommateur qui se trouve face à un choix simplifié.
Exemple
Un consommateur voyage pour atteindre son lieu de vacances et s’arrête dans une station
essence. Il souhaite effectuer un arrêt de 10 minutes pour se reposer mais n’a pas prévu
d’acheter : le merchandising d’impact cherchera à retenir son attention en mettant en avant
des produits adaptés (sandwich, sucreries…). Il achètera finalement une bouteille d’eau
(achat d’impulsion). Ce même consommateur, sur son lieu de villégiature, se rend dans une
supérette pour acheter de la nourriture pour une semaine : le merchandising d’influence
cherchera à optimiser ses achats, c’est-à-dire faire en sorte qu’il achète plus, ou des produits
plus chers que prévus.
B – L’agencement du magasin
L’objectif est d’allouer l’espace disponible dans le magasin de sorte à optimiser les ventes et la ren-
tabilité. Pour cela, il est nécessaire de trouver la disposition qui fera circuler le client dans le maxi-
mum de rayons. Il faut donc prendre deux types de décisions :
– répartir l’espace disponible entre les catégories de produits ;
– disposer les linéaires afin de maximiser la circulation des clients.
Afin de répartir l’espace disponible, le rendement au m2 ainsi que les chiffres de vente sont le
plus souvent utilisés.
Exemple
Un magasin de sport définit le chiffre d’affaires prévisionnel de trois catégories de produits.
Il sait par ailleurs, par expérience, que chaque catégorie de produit rapporte plus ou moins
selon qu’il dispose de beaucoup ou de peu de mètres carrés disponibles.
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Compte tenu du chiffre d’affaires espéré et des normes de rendement, on calcule que le
magasin doit allouer 160 m2 (sur 300) au textile et seulement 60 m2 aux sports collectifs.
La disposition des linéaires par catégories de produits doit aussi être pensée en fonction du sens
de circulation des clients, de contraintes techniques (salle attenante pour le rayon poissonnerie par
exemple) et de la nature des produits (produits d’appel, produits courants, produits d’impulsion),
tout en tenant compte des zones (froides ou chaudes) du magasin.
Exemple
Une supérette implante ses différents rayons en plaçant tout d’abord les produits d’appel,
puis les produits courants, et enfin les produits d’impulsion :
Caisses
Soupes Hygiène Lessives
Parmi les conseils usuels, on retrouve celui de placer le rayon liquide près de l’entrée pour
remplir en premier le caddie ou les produits à contraintes techniques sur les extérieurs.
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•G
246
LE MARKETING
La situation idéale serait celle où le client est forcé de passer par tous les rayons, sans cependant
s’en offusquer, car cela augmente les chances d’achats non prévus.
Exemple
Les magasins Ikéa ont été les premiers à imposer un sens de circulation obligatoire dans
leurs magasins : le client rentre dans le magasin en un point A et ressort en un point B,
proche de A, en ayant fait le tour intégral du magasin.
C – La gestion du linéaire
La place attribuée à chaque catégorie de produits et l’agencement des références à l’intérieur
d’une catégorie dépendent de critères esthétiques, techniques, de commodité et de rentabilité. En
dehors des méthodes classiques qui seront abordées juste après, il faut tenir compte :
– du facing (les produits présentés sur la première rangée, et donc vus de face par le client) qui
doit être maximisé ;
– du mobilier et de la hauteur de présentation des produits (les produits à hauteur d’yeux
se vendent généralement mieux) ;
– des têtes de gondole qui sont vues plusieurs fois et servent généralement à placer les offres
promotionnelles.
D’un point de vue quantitatif, le linéaire est composé selon des indices calculés en fonction de la
rentabilité des produits par mètre linéaire (ML), de l’attractivité du rayon ou de son efficacité.
1) Les indices de sensibilité
Les indices de sensibilité (ou d’allocation linéaire) permettent de justifier l’allocation de mètres
linéaires à des produits selon la règle qui veut que la part représentée par le produit dans le chiffre
d’affaires doit être similaire à la place que le magasin lui accorde en linéaire.
La longueur de linéaire accordée à un produit est mesurée en mètres linéaires (ML). C’est sa mesure
au sol. Cependant, sa réelle importance dans le linéaire est mesurée par le mètre linéaire développé
(MLD) qui correspond au linéaire au sol (en ML) multiplié par le nombre de niveaux du linéaire.
Exemple
Un magasin dispose de meubles mesurant 2 mètres linéaires. Chaque meuble comprend
quatre étagères. Le nombre de mètres linéaires développés est donc de 4 × 2 = 8 MLD.
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– l’indice de sensibilité selon le chiffre d’affaires (ISCA) consiste à rapporter la part du chiffre
d’affaires réalisé par le produit dans sa catégorie au pourcentage du linéaire qu’on lui accorde ;
Exemple
L’ISCA s’écrit :
Prenons l’exemple d’un rayon liquide d’une grande surface. Deux boissons gazeuses à
l’orange (A et B) se partagent équitablement 1,50 ML sur 2 étagères, soit 3 MLD. La bois-
son A réalise un CA de 120 000 € alors que la boisson B se contente de 80 000 €. Il est alors
possible de calculer les ISCA de chaque boisson :
ISCA(A) = [(120 000 / 200 000) / (1,5 / 3)] = 1,2
ISCA(B) = [(80 000 / 200 000) / (1,5 / 3)] = 0,8
Un magasin qui adopte un indice de sensibilité suit la règle d’allocation de linéaire suivante :
– si ISCA > 1, la longueur de linéaire accordée au produit doit être accrue ;
– si ISCA < 1, la longueur de linéaire accordée au produit doit être diminuée ;
– si ISCA = 1, la longueur de linéaire accordée au produit est optimale.
Dans cet exemple, il faut donc accroître la place du produit A en linéaire.
– l’indice de sensibilité selon la marge brute (ISMB) consiste à rapporter la part de la marge
brute réalisée par le produit dans sa catégorie au pourcentage du linéaire qu’on lui accorde ;
– l’indice de sensibilité selon la quantité (ISQ) consiste à rapporter la part des quantités ven-
dues du produit dans sa catégorie au pourcentage du linéaire qu’on lui accorde.
2) Les indices de comportement
Les indices de comportement mesurent le comportement du client face au linéaire et donc l’at-
tractivité du rayon. On distingue :
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•G
248
LE MARKETING
Exemple
L’indice de passage s’écrit :
Si un magasin voit entrer 2 000 personnes par jour et que le rayon bières est visité par
500 personnes (dont 100 passent trois fois dans le rayon et 200 deux fois) et le rayon eaux
gazeuses par 1 500 (toutes n’y passent qu’une seule fois), les indices de passage sont les
suivants :
IP(bières) = [200 + (200 × 2) + (100 × 3)] / 2 000 = 0,45
IP(eaux) = 1 500 / 2 000 = 0,75
Vraisemblablement, le rayon bières est mal positionné dans le magasin par rapport au rayon
eaux gazeuses.
Exemple
L’indice d’attention s’écrit :
Le rayon lessives d’un magasin est parcouru quotidiennement par 1 000 personnes, dont
800 s’arrêtent au moins une fois. L’indice d’attention est alors de 800 / 1 000 = 0,8
Le rayon lessive semble correctement assorti (bon choix de produits bien positionnés).
Exemple
L’indice de prise en main s’écrit :
Nombre de produits pris en main
IPM =
Nombre d’arrêts dans le rayon
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Le rayon desserts d’un hypermarché a été observé par vidéo. Il ressort que, sur une journée,
2 000 personnes se sont arrêtées dans ce rayon, dont la moitié une fois et l’autre moitié
deux fois. Un dixième des 1 000 personnes s’étant arrêté une fois ont pris un produit en
main alors que ce taux est de 20 % pour les 1 000 personnes s’étant arrêté deux fois.
L’indice de prise en main est de 300 / 3 000 = 0,1
Le rayon desserts a un problème de prise en main : le packaging est sans doute trop peu
attractif.
Exemple
L’indice d’achat s’écrit :
Exemple
L’indice d’attractivité s’écrit :
Un magasin a un indice de passage de 0,5 pour le rayon lingerie et de 0,3 pour le rayon
bières. Il observe aussi que l’indice d’achat des deux rayons est inverse : 0,5 pour le rayon
bières et 0,3 pour le rayon lingerie. Les indices d’attractivité sont de 1,66 pour le rayon
bières et de 0,6 pour le rayon lingerie. Ce dernier semble donc, mystérieusement, visité par
nombre de non-acheteurs.
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•G
250
Exemple
Une GSS de bricolage achète du carrelage 5 € HT et le vend 7,50 € HT. Elle se procure éga-
lement des listels qui lui reviennent 0,60 € l’unité et qu’elle commercialise 2 € l’unité. En
début de semaine, la GSS reçoit 600 unités de carrelage et la même quantité de listel (alors
qu’il lui reste 1 000 unités de chaque). En fin de semaine, elle constate qu’il lui
reste 800 unités de carrelage alors que tout le listel a été vendu. Les carrelages profitent de
12 MLD alors que les listels n’en ont que 2. Les calculs suivants sont donc réalisés :
Marge du carrelage = (7,5 – 5) × (600 + 1 000 – 800) = 2 000 €
Marge du listel = (2 – 0,6) × (600 + 1 000) = 2 240 €
Coefficient de rotation du carrelage = 800 / (1 600 + 800 / 2) = 0,66
Coefficient de rotation du listel = 1 600 / (1 600 + 0 / 2) = 2
Indice de rentabilité du carrelage = 2 000 × 0,66 / 12 = 110
Indice de rentabilité du listel = 2 240 × 2 / 2 = 2 240
Manifestement, le listel se vend mieux que le carrelage et mériterait davantage d’espace.
A – La politique d’assortiment
•G
251
Exemple
Un catalogue de chaussures possède un assortiment large et profond : en effet, il propose
de nombreuses catégories de produits (chaussures de ville, de sport, de montagne…) et, à
l’intérieur d’une même catégorie de produits, beaucoup de marques concurrentes (Nike,
Adidas, Reebok pour des chaussures de sport par exemple).
Exemple
Un grand magasin se doit de proposer des horaires d’ouverture large, un grand parking, des
toilettes, divers modes de paiement, une belle vitrine, des cabines d’essayage mais aussi du
conseil, du crédit, du service après-vente ou de la livraison.
Les théories autour du marketing expérientiel, qui considèrent que l’achat n’est pas seulement un
comportement déterminé par des stimuli marketing (le prix notamment) mais une expérience à
vivre, conduisent à privilégier l’ambiance du magasin comme un outil participant à l’image du
magasin et au bien-être du client.
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•G
252
Les distributeurs peuvent calculer aisément leurs prix en ajoutant une marge à leur coût de revient
(c’est-à-dire au prix auquel ils ont acheté le produit au producteur). Le prix est une variable fonda-
mentale pour le producteur qui cherche en permanence à être moins cher que ses concurrents, ce
qui conduit à des politiques de promotions ou, à l’inverse, de prix bas en permanence.
Les distributeurs, comme les producteurs, utilisent généralement deux indicateurs :
– le taux de marque, qui est la marge commerciale exprimée en pourcentage du prix de vente ;
– le taux de marge, qui est le pourcentage de la marge dans le prix d’achat.
Exemple
Une enseigne informatique cherche à fixer le prix d’un ordinateur. Dans un premier temps,
elle va s’aider du taux de marque en appliquant la formule suivante :
Avec un prix d’achat de 300 €et un taux de marque désiré de 20 %, le prix de vente sera
de :
Prix de vente = 300 / (1 – 0,2) = 375 €.
Dans un second temps, il est possible de calculer le taux de marge selon la formule sui-
vante :
Chapitre
Le e-marketing 20
1 Introduction
Le e-commerce aux particuliers a généré en France plus de 37 milliards d’euros de chiffre d’affaires
en 2011 pour plus de 100 000 sites Internet marchands. Il existe plus de 42 millions d’internautes
en France, dont 30 millions d’acheteurs en ligne. Enfin, 73 % des entreprises françaises ont acheté
en ligne en 2011.
Exemple
Selon la FEVAD, les quinze sites Internet les plus visités au quatrième trimestre 2011 en
France sont Amazon (près de 13 millions de visiteurs uniques par mois), Fnac (9,7), Ebay
(9,4), PriceMinister (9,3), Cdiscount (9,2), La Redoute (7,1), Voyages-sncf.com (6,9),
Carrefour (6,8), Vente-privee.com (6,6), Pixmania (6,1), Rue du Commerce (5,7), Darty (5,1),
3Suisses (5,0), Decathlon (3,9), et Leroy Merlin (3,6). Soit huit pure players et sept sites d’en-
treprises traditionnelles.
À NOTER • L’échange électronique entre entreprises est appelé B2B. On nomme B2C le commerce élec-
tronique à destination des particuliers (via des sites Internet marchands). Enfin, le commerce électro-
nique entre particuliers est appelé C2C (pour Consumer-to-Consumer).
Internet remplit essentiellement deux fonctions : c’est un nouveau canal de distribution et un nou-
veau canal de communication. De manière un peu plus précise, on peut dire qu’il est :
– un outil de promotion ;
– un outil de communication (interne et externe) ;
– un outil de marketing (notamment grâce aux bases de données constituées) ;
– un outil de commercialisation ;
– un outil d’écoute du marché et de service après-vente ;
– un outil de veille stratégique.
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•G
254
LE MARKETING
A – Le commerce électronique
Le commerce électronique (ou e-commerce) correspond aux échanges de biens ou de services
via Internet. Ce dernier est alors vu comme un nouveau canal de distribution.
Tous les produits ou services ne peuvent être commercialisés par ce mode de distribution (du fait
de la relation directe nécessaire à la vente de certains produits ou services). Cependant, des biens
durables (comme des automobiles par exemple) commencent eux aussi à être vendus par ce biais.
Aujourd’hui, les entreprises réalisent que tout ne peut se vendre sur Internet : dans beaucoup de cas,
la décision d’achat se fait en ligne, mais la transaction se fait encore et toujours dans une boutique. En
revanche, tous les produits ou services peuvent utiliser Internet comme vecteur de communication.
Le commerce électronique entre dans le cadre des lois sur la vente à distance, ce qui implique
que le consommateur possède un délai de rétractation de 7 jours pendant lequel il peut choisir de
renvoyer le produit et se faire rembourser (ceci à l’exception de certains services).
Chapitre 20 • Le e-marketing
– les vêtements (lafraise.com est une start-up spécialisée dans les tee-shirts par exemple) ;
•G
255
Exemple
La FNAC commercialise des produits culturels via ses points de vente physiques présents
dans toute la France et sur son site Internet, fnac.com, qui génère de nombreuses ventes
additionnelles. Son chiffre d’affaires total en 2010 était de 4,5 milliards d’euros, dont près
de 490 millions d’euros sur fnac.com (soit 11 %), ce dernier étant par ailleurs un outil d’in-
formation préalable à l’achat en magasin dans plus de 66 % des cas.
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•G
256
LE MARKETING
Ces entreprises adoptent alors une stratégie appelée stratégie multicanal qui associe :
– des magasins physiques, avec ou sans vendeurs ;
– de la vente à distance via des catalogues promus par du marketing direct ;
– de la vente via un site internet ;
– et, parfois, de nouveaux canaux de distribution comme la télévision numérique ou les télé-
phones mobiles.
L’intérêt d’une telle stratégie est de prendre en considération le nombre de plus en plus important
de consommateurs qui utilisent pour leurs achats plusieurs canaux de distribution interactifs.
L’exemple des supermarchés drive
Un supermarché drive est un concept de distribution qui consiste à passer commande sur Internet, puis
à venir chercher ses courses en voiture dans un lieu de vente physique. Ce concept est déjà très connu
dans le domaine des fast-foods mais le développement des supermarchés drive est très récent en
France.
Le système du drive dans la grande distribution se décompose en plusieurs étapes :
– le client passe sa commande sur un site internet spécialement prévu à cet effet ;
– il paye ses achats, soit en ligne, soit au drive lors du retrait des achats ;
– la commande enregistrée est aussitôt préparée par un opérateur présent dans le magasin où le
consommateur prévoit de venir retirer ses achats ;
– le client n’a alors plus, à l’heure de son choix, qu’à se présenter au drive où un employé se charge
de déposer l’ensemble des articles dans son véhicule.
Cette formule offre de nombreux avantages pour le consommateur : gain de temps (pas d’attente en
caisse), tarifs identiques à ceux du magasin (contrairement aux supermarchés en ligne, souvent beau-
coup plus chers que la grande distribution traditionnelle), limitation des achats d’impulsion.
L’entreprise y gagne aussi (accroissement des volumes de ventes, notamment par acquisition d’une
nouvelle clientèle), même si sa marge est moins élevée qu’habituellement.
3 Un canal de communication
Le marketing en ligne correspond aux opérations de marketing sur Internet, notamment en vue
de communiquer autour d’un produit ou d’un service pour le promouvoir. Internet est alors vu
comme un nouveau canal de communication.
Si les entreprises utilisent le plus souvent les nouvelles technologies comme vecteur de communi-
cation interne (l’intranet permet de diffuser toutes sortes de contenus), elles sont de plus en plus
nombreuses à se lancer dans des opérations de communication externe.
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Chapitre 20 • Le e-marketing
Internet possède des caractéristiques spécifiques qui le différencient des outils de communication
traditionnels :
– Internet est un support publicitaire de masse, un des seuls à toucher autant de monde avec
un nombre d’internautes évalués à plus de deux milliards dans le monde ;
– c’est un vecteur virtuel qui permet une qualité de communication, une convivialité et une créa-
tivité bien plus grandes que dans les médias traditionnels (courrier ou téléphone par exemple) ;
– le coût global d’une campagne de communication par Internet est beaucoup plus faible que
tout autre support de communication ;
– la diffusion de l’information est quasiment instantanée ;
– Internet permet une meilleure connaissance du client ce qui permet de mieux le cibler et de
le fidéliser plus aisément ;
– la communication via Internet est moins intrusive et moins connotée négativement que la publi-
cité traditionnelle dans la mesure où l’internaute demeure actif ;
– dans le cas de l’envoi d’e-mails, le coût de l’impression est supporté par le client ce qui
génère des économies pour l’entreprise (mais peut altérer son image en cas de spamming).
Beaucoup d’entreprises essaient de profiter de ces caractéristiques d’Internet, notamment de sa
puissance de diffusion, en menant des actions dites de marketing viral. Ce dernier se définit
comme une action menée par une entreprise afin de se faire connaître auprès d’un maximum d’in-
ternautes grâce au bouche-à-oreille (c’est pourquoi on parle aussi parfois de bouche-à-oreille
électronique). Il s’agit donc d’une technique reposant sur la transmission de proche en proche,
par voie électronique (emails, Facebook, Twitter…), de messages commerciaux, les consommateurs
devenant, gratuitement, les meilleurs commerciaux de la marque.
Exemple
Les exemples les plus connus de marketing viral réussi sont ceux de la société Budweiser (et
son « Whassup » repris dans le monde entier) ou encore l’écran de veille proposé gratuite-
ment par la marque de lingerie Aubade.
•G
258
Exemple
LE MARKETING
Les envois d’e-mails font généralement suite à une opération de prospection visant à obte-
nir des adresses. Si l’entreprise envoie un mail à toutes les personnes n’ayant pas coché une
case exprimant un refus de recevoir ce type d’envoi, on parle d’opt-out. Si elle n’envoie d’e-
mails qu’aux personnes ayant coché une case demandant une information de manière expli-
cite, on parle d’opt-in.
– les bandeaux publicitaires, à taille et format variables, sont insérés sur une page Internet (vue
comme un espace publicitaire) consultée par un internaute et permettent de personnaliser la
communication (le bandeau que va voir un internaute dépend de ses caractéristiques, enregis-
trées au préalable par le site Internet à l’aide de cookies) ;
– les liens sponsorisés correspondent à des mots clés qui, demandés par un internaute sur un
moteur de recherche, font apparaître un lien vers le site internet d’une entreprise ;
– le parrainage de sites consiste à associer le nom d’une entreprise à un site Internet dans le but
d’améliorer sa notoriété et son image.
Le coût de ces opérations est très peu important comparé à celui de la publicité télévisée par
exemple, mais les taux de clics sont généralement très faibles : environ 18 % pour des e-mails en
opt-in contre 2 % pour l’opt-out et 0,65 % pour les bannières publicitaires.
C – Le site Internet
Un site Internet peut être un site marchand si des produits ou des services sont commercialisés par
son biais. Il peut aussi être un simple site vitrine, qui a alors pour objectif de communiquer autour
de l’entreprise, de ses valeurs et de son offre.
Ces sites permettent notamment de mettre en ligne le catalogue de l’entreprise, de présenter
l’offre sous son meilleur jour (présentation interactive par exemple) voire de créer des communau-
tés virtuelles, c’est-à-dire des groupes de consommateurs qui peuvent se parler par le biais du site
Internet en question (généralement via des forums).
Exemple
Les forums les plus efficaces sont ceux des sites Internet informatiques, grâce auxquels n’im-
porte quel internaute peut poser des questions techniques et recevoir des réponses, et ceux
des sites d’éditeurs de logiciels, notamment de jeux vidéo. Se créent alors de véritables com-
munautés virtuelles, qui deviennent des groupes d’amis sans jamais, le plus souvent, se ren-
contrer. Une entreprise qui réussit à créer une telle communauté peut souffrir de ses
remarques acerbes et de ses attentes plus élevées que la moyenne, mais elle bénéficie le
plus souvent d’un taux de fidélisation très important.
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de vente 21
1 Définitions
La force de vente d’une entreprise est l’ensemble du personnel commercial chargé de vendre les
produits et les services de l’entreprise et de stimuler la demande par des contacts interpersonnels
avec les clients ou les prospects.
Exemple
La force de vente est composée de vendeurs aux caractéristiques et tâches multiples : quoi
de commun en effet entre le visiteur médical, la vendeuse dans un grand magasin, le télé-
vendeur et le technico-commercial ? Le visiteur médical, par exemple, est le représentant
des laboratoires auprès des professionnels de santé (médecins généralistes ou spécialistes,
praticiens hospitaliers, pharmaciens). Il fait la promotion des médicaments et autres produits
de son employeur. Les 18 000 visiteurs médicaux représentent 20 % de l’emploi de l’in-
dustrie pharmaceutique.
Les classifications de la force de vente sont multiples. On peut proposer la représentation suivante :
Une entreprise peut avoir une force de vente propre, déléguer cette activité en externe ou pana-
cher ces deux formules. Le vendeur est soit un salarié, soit un indépendant.
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•G
260
LE MARKETING
– parmi les forces de vente propres de l’entreprise, le vendeur salarié est la forme la plus répan-
due : il s’agit simplement d’un employé d’une entreprise qui aura des tâches de vente, que ce
soit sur le terrain (visites, porte à porte), en magasin (« corner » dans un grand magasin ou
magasin de la marque) ou par téléphone (télévendeur ou téléconseiller) ;
– le VRP (voyageur, représentant, placier) est un vendeur professionnel salarié d’une (on parle
alors de VRP exclusif) ou de plusieurs entreprises (VRP multicartes). Seul le VRP exclusif fait par-
tie de la force de vente propre car il est alors aisément contrôlable (le VRP multicartes peut plus
facilement refuser une consigne car il risque alors d’augmenter les ventes d’autres produits et
de négliger ceux de l’entreprise) ;
– parmi les forces de ventes indépendantes, on distingue :
• les agents commerciaux qui sont des intermédiaires non salariés, sous contrat avec l’entre-
prise (ils agissent au nom du mandant), et qui effectuent des ventes pour celle-ci,
• les commissionnaires qui sont des intermédiaires non salariés de l’entreprise agissant en nom
propre et recevant une commission sur chaque vente effectuée,
• les courtiers qui sont des intermédiaires non salariés occasionnels ayant pour fonction de
mettre en rapport un offreur et un demandeur ;
– enfin, les forces de vente additionnelles sont des vendeurs salariés qui interviennent ponc-
tuellement pour une occasion particulière (ouverture de magasin, action promotionnelle…). Ces
vendeurs peuvent être recrutés auprès de prestataires de services (ils font alors partie de la force
de vente déléguée) ou bien être des « super » vendeurs en interne (force de vente propre) char-
gés d’améliorer les ventes habituelles d’un magasin ou d’un produit.
La gestion de la force de vente suit habituellement le schéma suivant :
RECRUTEMENT DE LA
FORCE DE VENTE
ORGANISATION DE LA ANIMATION DE LA
FORCE DE VENTE FORCE DE VENTE
ORGANISATION DE LA
FORCE DE VENTE
À NOTER • Le mix marketing a été défini selon l’expression « 4P », pour produit, prix, communication et
distribution, excluant de fait la force de vente. Celle-ci est pourtant essentielle dans l’optique de l’obten-
tion du chiffre d’affaires de l’entreprise (c’est le vendeur qui obtient le chiffre d’affaires). Habituellement,
la notion de force de vente est abordée en même temps que la distribution, ainsi que dans les dévelop-
pements consacrés à la communication (le vendeur étant un vecteur important de la communication de
l’entreprise). On pourrait pourtant considérer la force de vente comme le véritable 5e « P ».
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Organiser la force de vente signifie conjointement définir sa taille optimale et décider d’une struc-
ture adéquate. Ce sont des décisions hautement stratégiques compte tenu du coût d’une force de
vente (qui demeure bien plus élevé que celui des techniques de marketing direct, comme le mar-
keting téléphonique ou les mailings, même si leur efficacité est moindre).
Exemple
L’enseigne Conforama a réalisé 3 275 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006 dans ses
246 magasins français. Elle estime que chaque vendeur réalise 655 000 euros de chiffre
d’affaires annuellement. Lors du lancement d’un nouveau magasin, le directeur lui assigne
comme objectif d’atteindre les 13 millions d’euros de chiffre d’affaires dès la première
année. À partir des chiffres précédents, il est possible de calculer la taille de la force de vente
du nouveau magasin : 13 000 000 / 655 000 = 19,85, soit 20 vendeurs.
– dans d’autres cas, l’entreprise sait corréler, pour chaque année antérieure, le nombre de
vendeurs au chiffre d’affaires annuel obtenu : elle peut alors à l’aide d’une régression
linéaire simple obtenir la taille optimale de la force de vente.
Exemple
Une entreprise observe l’évolution de son chiffre d’affaires sur les trois dernières années et
la compare au nombre de vendeurs présents dans l’entreprise :
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•G
262
2004
LE MARKETING
2005 2006
CA annuel
120 000 150 000 180 000 Y
(en €)
Nombre de
8 10 12 X
vendeurs
Pour l’année 2007, l’entreprise a un objectif de chiffre d’affaires de 240 000 €. Afin d’esti-
mer le nombre de vendeurs nécessaires pour atteindre cet objectif, il suffit alors de déter-
miner la droite de régression : Y = 15 000 X
Pour un CA de 240 000 €, il faut avoir : 240 000 = 15 000 X, soit X = 16 vendeurs.
L’entreprise doit donc embaucher 4 vendeurs supplémentaires en 2007.
Notons que cet exemple est simpliste puisque la relation entre X et Y est parfaitement
linéaire, ce qui n’est pas souvent le cas dans la réalité.
2) L’analyse coût/avantage
L’analyse coût/avantage, comme son nom l’indique, consiste à comparer le coût du recrutement
d’un nouveau vendeur à ce qu’il permet d’apporter à l’entreprise. L’entreprise a alors intérêt à
recruter jusqu’à ce que le recrutement coûte plus cher que le bénéfice engendré.
Exemple
Une entreprise a obtenu en 2006 un chiffre d’affaires de 600 000 euros avec ses 10 ven-
deurs. Elle est capable d’estimer le coût supplémentaire par vendeur, ainsi que l’accroisse-
ment de chiffre d’affaires qui en résulterait :
hier se reproduira aujourd’hui. En effet, on ne peut observer le bénéfice réel lié au recrutement
d’un nouveau vendeur que longtemps après son arrivée.
3) La méthode liée à l’estimation de la charge de travail
Cette méthode est la plus courante car la plus opérationnelle.
Méthode
Étape 1 L’entreprise doit segmenter son fichier client selon le ou les critères qu’elle juge perti-
nent : chiffre d’affaires (gros, moyens et petits clients), nombre et fréquence des com-
mandes annuelles, niveau de fidélité, catégorie (détaillants, grossistes…).
Étape 2 L’entreprise estime le nombre de visites qu’elle juge nécessaire pour chaque type de
client.
Étape 3 Ces informations sont résumées dans un tableau.
Type de Fréquence annuelle
Nombre
client des visites
A 150 12
B 200 6
C 300 6
D 50 52
Total 7 400
L’entreprise calcule ensuite la charge de travail annuelle totale. Ici, elle s’élève à :
C = (150 × 12) + (200 x 6) + (300 × 6) + (50 × 52) = 7 400 visites annuelles.
Étape 4 L’entreprise fixe, en fonction de son expérience et des vendeurs dont elle dispose, le
nombre de visites annuelles que peut effectuer un vendeur. Par exemple, N = 500.
Étape 5 Il devient possible de calculer la taille de la force de vente à partir de la formule suivante :
F = C/N
Soit ici F = 7 400/500 = 14,8.
L’entreprise doit donc embaucher 15 vendeurs.
•G
264
1) Le découpage géographique
LE MARKETING
Lorsqu’une entreprise ne commercialise qu’un seul produit (ou une catégorie de produits) à une clien-
tèle relativement homogène, le découpage en secteurs de son marché se fera sous forme géogra-
phique. Autrement dit, chaque vendeur sera affecté à une zone qu’il devra gérer personnellement.
Exemple
Les visiteurs médicaux d’un laboratoire pharmaceutique sont chargés de visiter l’ensemble
des médecins appartenant à un secteur géographique donné afin de leur vanter l’ensemble
de la gamme de médicaments commercialisée par le laboratoire.
Ce découpage possède l’avantage d’être simple, d’éviter, par la notion de territoire, la concur-
rence entre les vendeurs et de motiver les vendeurs à tisser un réseau relationnel profond avec les
clients appartenant à leur secteur.
En revanche, l’inconvénient de ce type de découpage est qu’il est parfois inefficace et surtout
inéquitable (chaque vendeur se verra affecter un secteur qui aura plus ou moins de potentiel et
sera donc plus ou moins rémunérateur).
2) Le découpage par produits
Lorsqu’une entreprise commercialise des produits très différents (soit à l’intérieur d’une même
catégorie de produits, soit des catégories de produits variées), le découpage en secteurs de son
marché se fera par produits. Autrement dit, chaque vendeur devra vendre un seul type de pro-
duit à tous les clients de l’entreprise.
Exemple
La plupart des GSS ont des vendeurs spécialisés par catégorie de produits : chez Darty, un
vendeur s’occupera de vous vendre un téléviseur alors qu’un autre sera spécialiste des pro-
duits blancs (réfrigérateurs, machines à laver…).
Ce découpage possède un avantage : il permet de disposer de vendeurs très compétents sur des
domaines précis (un commercial qui a l’habitude de ne vendre que des imprimantes par exemple
sera beaucoup plus efficace car il connaît parfaitement les attentes de ses clients).
L’inconvénient majeur est qu’il est nécessaire d’avoir autant de commerciaux que de produits à
vendre, ce qui peut poser un problème en termes de gestion de la relation client si une entreprise
cliente achète différents produits.
Le découpage par produits est donc plutôt à réserver aux équipements à fort contenu technolo-
gique ou industriel, qui nécessitent un savoir-faire particulier, et donc des spécialistes.
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Lorsqu’une entreprise s’adresse à des clientèles très hétérogènes (que ce soit en termes de carac-
téristiques intrinsèques ou de besoins), le découpage en secteurs de son marché se fera par
clients. Autrement dit, chaque vendeur ne vendra la gamme de produits de l’entreprise qu’à un
seul type de clients.
Exemple
Ce type de découpage peut se faire par types de marchés (BtoB vs. BtoC), par secteurs d’acti-
vité, par taille de clients, par volumes d’achats... Par exemple, les conseillers financiers des dif-
férentes banques sont spécialisés par type de client et par taille (grandes entreprises, appelés
comptes-clés, clients professionnels, clients particuliers), et par secteur d’activité à l’intérieur
des professionnels (artisans, commerçants, professions libérales).
L’avantage principal de ce découpage est la proximité qui peut exister entre le vendeur et son
client, dont il connaît précisément les besoins.
En revanche, il existe un inconvénient en termes de coût lorsque l’entreprise commercialise des
produits hétérogènes sur des marchés très dispersés géographiquement.
4) La taille et la forme des secteurs
Pour des raisons évidentes d’équité entre les vendeurs, l’entreprise doit faire attention, lors du
choix du découpage, à deux critères contradictoires :
– le potentiel de vente, qui conditionne souvent le niveau de rémunération des vendeurs, doit
être équitablement réparti entre les secteurs ;
– la charge de travail doit aussi être équitablement répartie, faute de quoi une même rémuné-
ration pourrait sanctionner des efforts très dissemblables.
Exemple
Un vendeur pourra être chargé des deux grandes villes du Haut-Rhin (Colmar et Mulhouse)
alors qu’un autre aura la charge de tous les villages du département. Dans ce cas, le poten-
tiel peut être comparable (le nombre de clients des deux secteurs est proche), mais le tra-
vail de démarchage du second vendeur sera plus difficile et fatigant en raison des distances
à effectuer. Il pourra alors lui être accordée une commission additionnelle.
Des logiciels informatiques permettent d’optimiser la forme des secteurs et les déplacements des
vendeurs afin de réduire leur coût et leur durée. La forme des secteurs dépend des barrières natu-
relles (montagnes…) et administratives (région…) et tient compte des souhaits des vendeurs (un
secteur « en marguerite » lui permet par exemple de rentrer chez lui chaque soir).
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•G
266
3 Le recrutement et la formation
LE MARKETING
Lorsque l’entreprise a décidé de la taille de la force de vente et de son organisation, il est temps
de recruter et de former les vendeurs.
À NOTER • Le recrutement et la formation des vendeurs sont de la responsabilité du service Ressources
Humaines de l’entreprise. Cette activité est parfois externalisée, c’est-à-dire confiée à des cabinets spé-
cialisés. Cependant, les responsables commerciaux, que le recrutement de bons vendeurs intéresse évi-
demment au plus haut point, suivent de très près cette opération.
Méthode
Étape 1 Définition du profil du poste et des qualités nécessaires pour accomplir le travail
Les qualités d’un bon vendeur
1. Empathie 5. Attrait pour l’argent
2. Relationnel 6. Ambition
3. Confiance en soi 7. Connaissance du produit
4. Énergie 8. Autonomie
Forum et Salons
Parrainage (forum de l’étudiant,
(recommandations salon de l’emploi...)
par des employés) Candidature interne
(affichage, intranet...)
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Une fois le vendeur sélectionné, la période d’essai sert de vérification a posteriori du choix effectué par
l’entreprise dans la mesure où elle peut tester en situation réelle les capacités du nouveau vendeur.
•G
268
La direction commerciale fixe des objectifs généraux et des objectifs de vente précis, appelés quo-
tas, à atteindre en respectant certaines normes de visite.
Les objectifs généraux peuvent être quantitatifs ou qualitatifs :
– les objectifs quantitatifs concernent un accroissement du chiffre d’affaires, du volume des
ventes (éventuellement par types de clients), de la contribution nette (c’est-à-dire du bénéfice),
de la distribution numérique (présence en magasin)… ;
– les objectifs qualitatifs concernent la notoriété et l’image de l’entreprise, la qualité du conseil
aux clients et du SAV, la mise en base de données d’informations clients…
Les quotas de vente sont des objectifs précis à atteindre par vendeur. L’atteinte de ces quotas per-
met généralement à un bon vendeur d’obtenir un bonus, mensuel ou annuel. Ils font donc partie
à la fois des outils de motivation, des moyens de contrôle et de la rémunération des vendeurs.
Comme pour tout objectif chiffré, il existe trois manières d’envisager les quotas :
– fixer des quotas bas permet à une majorité de vendeurs d’obtenir une prime ce qui leur donne
confiance mais ne les stimule que modérément ;
– fixer des quotas élevés est censé stimuler les vendeurs mais risque, en cas de non atteinte du
quota, de les décourager et d’accroître le turnover ;
– fixer des quotas variables permet d’adapter le niveau de stimulation aux caractéristiques per-
sonnelles de chaque vendeur ainsi qu’à celles de son secteur de vente.
Deux méthodes sont couramment utilisées pour fixer les quotas :
– la méthode de la répartition consiste à répartir le volume (ou la valeur) des ventes entre les
vendeurs selon un pourcentage déterminé à partir des résultats antérieurs ;
Exemple
Une équipe de trois vendeurs est chargée de commercialiser des antennes paraboliques
dans la ville de Limoges.
Vente Répartition Ventes
Vendeur Quota
(en volume) (en %) induites
A 560 56 +1% 566
B 210 21 + 10 % 231
C 230 23 +7% 246
Total 1 000 100 + 4,3 % 1 043
Le directeur commercial décide, pour son équipe de vendeurs, d’un quota de hausse du
volume de vente de 4,3 %. Compte tenu des ventes de l’année précédente, le vendeur A,
qui peut difficilement vendre davantage dans son secteur, se voit attribuer un quota faible
alors que les vendeurs B et C se voient attribuer un quota plus élevé.
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– la méthode des points consiste à attribuer à chaque produit de la gamme un certain nombre
•G
269
de points et à déterminer un quota de points à atteindre pour chaque vendeur, quel que soit le
produit vendu.
Exemple
Un magasin attribue par exemple 5 points à la vente d’un téléviseur, 8 points à la vente d’un
réfrigérateur et 10 points à la vente d’une cuisinière. Un vendeur doit atteindre un quota de
1 000 points par mois pour obtenir sa prime. Il peut l’atteindre en vendant 100 cuisinières
(vendeur spécialisé) ou en vendant une combinaison des trois produits.
Tous les vendeurs ne sont pas logés à la même enseigne : certains ont une grande liberté d’actions,
que ce soit en termes de couverture du secteur ou de gestion du temps. D’autres se voient attri-
buer des normes de visite précises, et ce pour plusieurs raisons :
– compte tenu du coût d’un vendeur, s’il décide de voir trop souvent un client qui rapporte peu,
la rentabilité de l’opération risque d’être négative pour l’entreprise ;
– inversement, des clients importants sont souvent trop peu visités alors qu’ils pourraient générer
des ventes supplémentaires.
Les normes de visite varient entre deux et six visites par an, en fonction du type de produit vendu
(fort contenu technique ou non), du type de client visité (relationnel ou non), des caractéristiques
du vendeur et des actions de la concurrence.
•G
270
LE MARKETING
En revanche, l’inconvénient majeur est de ne pas corréler la rémunération avec les résultats des
vendeurs ce qui ne les incite pas à atteindre, voire dépasser, des objectifs.
2) Le salaire variable
Beaucoup d’entreprises préfèrent adjoindre au salaire fixe une part variable, sous forme de com-
missions et/ou de primes :
– la commission est une rémunération proportionnelle au montant des ventes. Elle possède un
intérêt stratégique dans la mesure où l’entreprise peut décider de fixer un pourcentage de com-
mission plus élevé pour certains produits afin d’inciter les vendeurs à s’intéresser à eux de plus
près. De manière générale, les commissions sont de forts stimulants à la vente. Les inconvénients
de ce système sont connus : certains vendeurs auront une rémunération très faible s’ils ne par-
viennent pas à atteindre leurs objectifs, ce qui les incite à ne s’intéresser qu’à leur chiffre de
vente au détriment des autres objectifs qualitatifs ;
– la prime est une autre forme de rémunération variable incitative qui peut dépendre de plusieurs
facteurs : le respect des quotas, le respect des normes de visite, le dépassement des objectifs, la
meilleure progression, la prospection, la satisfaction des clients… Elle a pour objectif d’orienter
le comportement des vendeurs dans le sens désiré par l’entreprise. L’accumulation de primes
rend cependant le système de rémunération plus difficile à gérer et accroît le risque de mécon-
tentement des vendeurs en cas de non-obtention de la prime.
Le mix de rémunération consiste à mélanger savamment les deux formes de rémunération
décrites ci-dessus afin d’éliminer les inconvénients de chacunes.
3) Les avantages en nature
À l’intérieur du système de rémunération, l’entreprise a le choix entre un mode de rémunération
quantitatif, le salaire, et un mode de rémunération qualitatif appelé avantages en nature. Ces
derniers vont de la voiture de fonction, très courante pour les vendeurs itinérants, à la mutuelle
d’entreprise, l’assurance-vie, des réductions sur les produits de l’entreprise ou des aides personna-
lisées à la vente.
On peut aussi classer dans les avantages en nature les gains obtenus suite à des concours de vente
fréquemment organisés pour motiver et stimuler l’équipe de vente et qui permettent de gagner
des voyages, des cadeaux…
Les origines du marketing
Les chercheurs en marketing ont étudié depuis longtemps l’efficacité des plans de rémunération des
vendeurs. Le chercheur indien Rajiv Lal, professeur à Stanford et qui a aussi enseigné à l’INSEAD en
France, a publié un article en 1994 dans la revue Recherche et Applications en Marketing visant à syn-
thétiser, par des études de cas, les apports de la recherche dans ce domaine. Cinq études tentent d’éta-
blir la meilleure politique de rémunération selon le cas observé :
– le cas n° 1 est celui d’une entreprise peu concurrencée dont les ventes sont fortement liées, de ce
fait, aux efforts des vendeurs. Dans ce cas, Lal préconise une rémunération uniquement à la com-
mission assortie d’un fond destiné à assurer les vendeurs contre de mauvais résultats commerciaux ;
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– le cas n° 2 concerne une entreprise dans laquelle les vendeurs sont peu enclins à prendre des risques
•G
271
et où les ventes sont incertaines. Le chercheur conseille ici d’établir un plan de rémunération fonc-
tion de l’importance de la force de persuasion du vendeur pour effectuer une vente (qui doit engen-
drer une part variable élevée) et des facteurs non contrôlables par le vendeur (par exemple la
publicité de l’entreprise doit engendrer un salaire moindre pour le vendeur car les efforts sont dus à
la communication de l’entreprise et non au vendeur) ;
– le cas n° 3 préconise de soutenir les produits à plus forte marge par des commissions plus élevées ;
– le cas n° 4 insiste sur l’hétérogénéité des vendeurs et la gestion de ces différences. Il faut alors sti-
muler les vendeurs à l’aide de rémunérations flexibles (commissions) qui dépendent de quotas, d’ob-
jectifs de vente et du rendement du vendeur ;
– enfin le cas n° 5 concerne les cas de marchés instables. Il est alors nécessaire de différencier les objec-
tifs par régions en fonction de leurs évolutions propres.
Ces cinq études de cas permettent d’avoir une vision relativement exhaustive des situations devant les-
quelles nombre d’entreprises se trouvent lorsqu’elles doivent adopter un plan de rémunération de leur
force de vente.
•G
272
A – La phase de préparation
LE MARKETING
La phase de préparation est essentielle dans la réussite d’une négociation. Il s’agit de préparer la
visite, l’argumentaire et les marges financières de négociation :
– la préparation de la visite consiste à recueillir des informations sur le client, à maîtriser les
caractéristiques du produit et les conditions de marché, et ce afin d’être en mesure d’Attirer l’at-
tention du client, de susciter son Intérêt, d’éveiller son Désir d’achat et de le pousser à l’Action
(la commande). C’est la méthode AIDA ;
– la préparation de l’argumentaire suit la méthode CAP : le vendeur doit faire en sorte de pré-
senter les Caractéristiques du produit en insistant sur ses Avantages (ou bénéfices) tout en
n’omettant pas de présenter des Preuves de ce qu’il avance (par exemple par une démonstra-
tion, un test, un essai ou une rhétorique imparable) ;
– les marges financières de négociation sont essentielles : elles permettent de savoir jusqu’à
quel prix le vendeur peut se permettre d’aller pour obtenir la vente.
Exemple
Un vendeur de cuisine ou de meuble affiche fréquemment un prix qui représente le double
de sa valeur. Il a alors une grande marge de négociation.
Un fabricant automobile qui répond à un appel d’offres d’un industriel pour équiper sa
flotte de 1 000 fourgons supplémentaires sera incité à rogner ses marges, parfois jusqu’à
obtenir un bénéfice nul, pour obtenir ce marché.
B – La phase d’entretien
La phase d’entretien se divise en plusieurs étapes : la prise de contact, la découverte, l’argumen-
tation et le traitement des objections.
– la prise de contact conditionne la suite de la négociation : le vendeur doit à tout prix faire
bonne impression. L’aspect non verbal (gestes, tenue vestimentaire…) est aussi important que
l’aspect verbal ;
– la phase de découverte consiste à deviner, à l’aide d’un questionnement adéquat, les besoins
du client. Les questions doivent mettre en confiance le client, par l’intérêt que le vendeur lui
porte, sans se transformer en interrogatoire. Le vendeur cherche à la fois à distinguer les véri-
tables raisons d’achat qui pourraient inciter le client à passer commande et à cerner le caractère
du client afin d’adapter son discours ;
– la phase d’argumentation consiste à présenter les arguments qui vont éveiller l’intérêt du
client. Le vendeur doit choisir soigneusement la hiérarchie de ses arguments et l’ordre de leur
apparition. Il peut avoir intérêt à jouer sur le côté affectif ou, au contraire, à insister sur un dis-
cours très rationnel ;
21-Chap21:4406_Chap_21_xp5.qxd 21/05/12 16:33 Page273
– le traitement des objections est une phase à laquelle le vendeur doit spécialement se prépa-
•G
273
rer. Les clients ont souvent une réaction de défense qui les incite à dévaloriser le produit ou à le
comparer avec ceux de la concurrence. Le vendeur doit alors répondre au client en choisissant
la méthode qui lui semble adaptée :
• affaiblir l’objection en semblant donner raison au client tout en minimisant le problème,
• contourner l’objection en affirmant que le client est mal informé,
• transformer l’objection en question avant d’y répondre,
• reformuler l’objection afin d’apporter une réponse précise s’il s’agit d’une objection réelle.
C – La phase de conclusion
La phase de conclusion consiste à tenter d’obtenir une commande. Le vendeur peut attendre des
signaux de la part du client qui montrent que le client a pris sa décision ou initier la conclusion suite
à la présentation de l’ensemble de ses arguments.
Même si aucune commande n’a été passée, il ne faut jamais oublier que le client pourra acheter
plus tard. Il faut donc formuler une phrase de conclusion qui laisse ouverte toutes les possibilités
et qui laisse une bonne image du vendeur et de l’entreprise.
À NOTER • Les phases présentées ci-dessus s’appliquent à une vente en face-à-face. La vente télépho-
nique suit une méthode particulière, appelée CROC. L’appel téléphonique débute par la prise de
Contact (allô, bonjour, présentation du vendeur), le vendeur explique ensuite les Raisons de son appel,
enchaîne sur les Objectifs de l’appel (ce qu’il souhaite obtenir de son interlocuteur) puis termine l’ap-
pel avec la prise de Congé (reformulation, remerciement et salutations). Une affaire importante ne se
traite jamais au téléphone, l’appel téléphonique a pour but de nouer contact avec l’acheteur potentiel
et d’obtenir un rendez-vous.
•G
274
LE MARKETING
Dominant
Type 1 : Le Type 2 : Le
dominant dominant
extraverti introverti
du marketing 22
1 Introduction
Dans un monde en changements constants, le marketing doit sans cesse évoluer. C’est pourquoi
de nouveaux concepts apparaissent, qui représentent la tendance en marketing, tant dans les
recherches académiques que dans les pratiques managériales.
Marketing
générationnel
Marketing Marketing
opérationnel stratégique
Marketing
M-marketing expérientiel Marketing
du bas
de la pyramide
Marketing
Ambush
sensoriel
marketing
•G
276
2 La marque
LE MARKETING
Le concept de marque est très ancien mais ce sont ses dérivés qui sont tendances : on parle notam-
ment de personnalité de la marque, de capital marque ou de marque territoire.
Derrière le concept de personnalité de marque, il y a l’idée qu’une marque, comme un être
humain, possède des attributs psychologiques. Jennifer Aaker, une des meilleures spécialistes amé-
ricaines de la marque, en propose cinq dimensions : la sincérité (une marque serait « honnête »,
aurait « les pieds sur terre »), l’excitation (une marque serait audacieuse, branchée), la compétence
(fiable, intelligente), la sophistication (charmante) et la rudesse (dure, virile). Bien qu’osée, cette
description de la marque correspond à une certaine réalité : demandez à un consommateur son
avis sur M. Propre (rudesse/compétence) ou sur Mamie Nova (sincérité).
Le capital marque est la valeur apportée par la marque aux produits et services qu’elle couvre. La
marque est probablement l’actif immatériel le plus connu et le plus évalué. Elle est reconnue
comme actif incorporel au titre des IFRS et les valorisations qu’on leur prête donnent parfois le ver-
tige. Selon le cabinet Interbrand qui publie tous les ans un top cent des marques mondiales, la
marque Louis Vuitton vaut 23 milliards de dollars, L’Oréal, 8,7 et Danone 6,9.
La marque territoire considère que l’effet de la marque fonctionne également pour un territoire,
une ville, une région ou un pays. L’idée de comparer un pays à une marque, et d’utiliser le marke-
ting pour « vendre » un pays, est à mettre à l’actif de Philip Kotler en 1993, avec le concept de
nation branding. La marque nation, qui renvoie au made in et au country-of-origin effect bien
connus des chercheurs en marketing, s’est imposée dans l’actualité récente.
Enjeux et pistes de réflexion
1. Problématique : comment construire un capital de marque ? Par ses composantes
émotionnelles/affectives ? Sa personnalité ? Quel apport de chaque niveau de marque (mère/fille, pro-
duit, etc.) ?
2 Quelles stratégies d’arbitrage au sein du budget des ménages : mix entre Hard discount et marques
premium ? Vaut-il mieux se concentrer sur des marques premium ou tenter de contrer les MDD et le
hard discount (qui représentent la moitié de volumes de vente en France sur de nombreux marchés de
grande consommation) ?
3. Le concept de brand stretching : jusqu’ou étendre une marque ?
3 Le marketing tribal
Le marketing tribal (ou marketing communautaire) consiste à identifier des groupes d’individus
(appelés communautés ou tribus) dont les membres sont liés par des affinités qui leur sont propres
(ils partagent des idées communes, des valeurs ou un sentiment communautaire par exemple), et
ce dans le but de leur adresser un message spécifique ou de leur faire une offre adaptée.
Exemple
Née en 1983 aux États-Unis, la HOG (Harley Davidson Owners Group) est devenue la plus
grande communauté de marque au monde. Elle compte aujourd’hui 1 million de membres,
dont 10 500 en France.
22-Chap22:4406_Chap_22_xp5.qxd 10/05/12 16:19 Page277
Contrairement aux segments classiques du marketing management, ces tribus peuvent être consti-
•G
277
tuées d’individus très différents entre eux. Il peut en outre être difficile pour le marketing d’agir sur
ses membres qui ne sont pas aisément identifiables (pseudos sur Internet) et localisables.
Selon Bernard Cova et Marco Roncaglio, le marketing tribal se distingue moins par son territoire
que par un regard qui lui est propre, plus holistique (au niveau du groupe) qu'individualiste. Il prend
pour unité d'analyse des personnes hétérogènes mais inter-reliées, des personnes qui, au travers
d'émotions et d'expériences partagées, construisent et renforcent leurs liens à saveur communau-
taire, c'est-à-dire des tribus dites post-modernes.
4 Le marketing expérientiel
Les théories autour du marketing expérientiel considèrent que l’achat n’est pas seulement un com-
portement déterminé par des stimuli marketing (le prix notamment) mais une expérience à vivre,
conduisant à privilégier l’ambiance du magasin comme un outil participant à l’image du magasin
et au bien-être du client. L’approche expérientielle s’est attachée à introduire une rupture par rap-
port à un marketing essentiellement utilitariste. Holbrook et Hirschman soulignent l’importance
des aspects symboliques, esthétiques et hédonistes de la consommation qui participent à la
recherche de plaisir, de sensations ou d’émotions. Le consommateur n’est plus seulement ration-
nel mais doué d’une dimension affective et traversé par des émotions. Selon ces auteurs, ces émo-
tions ressenties lors de l’expérience de consommation sont plus intéressantes à étudier que les
modélisations traditionnelles qui minorent les aspects qualitatifs de la prise de décision du consom-
mateur.
Le marketing expérientiel cherche ainsi à impliquer le client final en le transformant en acteur, ce
qui lui permet de vivre une expérience impliquante et génératrice d’émotions. Le marketing expé-
rientiel s’appuie donc sur la communication événementielle, voire « spectaculaire », pour mettre
en scène les valeurs associées à une marque.
•G
278
5 Le marketing sensoriel
LE MARKETING
Le marketing sensoriel peut être défini comme le fait d’utiliser les facteurs d’atmosphère du point
de vente afin de susciter chez le consommateur des réactions favorables à l’acte d’achat. L’idée
générale est que l’environnement physique du point de vente (odeurs, musique, couleurs notam-
ment) influence les états émotionnels du consommateur, ces derniers pesant sur leurs comporte-
ments en magasin.
La théâtralisation du point de vente s’appuie sur cette idée, un peu manipulatrice il faut bien
le dire. Le responsable « metteur en scène » peut proposer divers éléments de théâtralisation
comme chez Nature et Découvertes : un scénario (la nature idéalisée) ; des acteurs que sont les
produits, les clients et les vendeurs étant les co-acteurs ; un décor combinant l'éclairage, les bruits
de forêt et des produits, la diffusion d'odeurs de sous-bois.
Exemple
Contrairement à ce que l’on croît souvent, l’efficacité du marketing sensoriel ne fait pas de
doute, au moins en termes d’image. Dans une expérience célèbre, des consommatrices
confrontées à l’achat de bas qu’elles croyaient identiques, alors que les uns étaient parfu-
més et les autres non, se sont montrées persuadées, après leur achat, que les bas parfumés
étaient de meilleure qualité !
petites entreprises qui achètent de petites quantités lors de chaque transaction. Or, une somme de
•G
279
petits profits générés par la grande masse des clients professionnels pourrait bien compter davan-
tage que les gros profits générés par les grands comptes.
7 La marque employeur
Attirer et fidéliser les talents devient un enjeu majeur pour les entreprises face à la pénurie de main-
d’œuvre. Elles doivent en même temps faire face à un second défi : l’arrivée sur le marché du tra-
vail de nouveaux employés, ceux de la génération Y, c’est-à-dire les personnes nées entre 1978 et
1994. Les comportements et les attentes différents de cette génération Y défient en effet les clas-
sifications habituelles des générations et nécessitent de repenser les différentes dimensions du
marketing interne.
Afin d’attirer les employés potentiels issus de cette génération, les entreprises peuvent, notam-
ment, développer leur marque employeur, c’est-à-dire la somme des bénéfices qui rendent l’en-
treprise différente et désirable en tant qu’employeur. Les fondements de la marque employeur se
trouvent dans les pratiques de marketing : comme dans le cas de la marque pour un produit, l’hy-
pothèse pour la marque employeur est que les candidats potentiels sont attirés vers une entreprise
du fait de leur perception de ses attributs, des bénéfices perçus et de leur perception de l’image
de marque.
Enjeux et pistes de réflexion
1. Problématique : attirer et retenir les talents en construisant et en communiquant une marque
employeur efficace.
2. Quelles sont les attentes de la génération Y par rapport à un employeur ? Correspondent-elles aux
attributs développés par les entreprises lorsqu’elles communiquent sur leur marque employeur ?
3. Image interne et externe de l’entreprise employeur ? Risque de disconfirmation des attentes si le
contenu communiqué de la marque employeur ne correspond pas au vécu de l’employé ?
8 Le marketing éthique
Parmi les termes à la mode en marketing, plusieurs sont apparus récemment dans la communication
des entreprises : qui n’a entendu parler de marketing éthique ou marketing socialement res-
ponsable, de développement durable, d’entreprise citoyenne ou de commerce équitable ?
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•G
280
LE MARKETING
La question centrale est ici l'utilisation d'arguments éthiques en marketing. Cette question est
d’autant plus problématique que les consommateurs ne sont plus dupes des techniques de com-
munication utilisées en marketing et se posent nécessairement la question de la crédibilité de l’en-
gagement éthique de l’entreprise qui communique. Dans ce contexte, une entreprise qui souhaite
adopter un comportement véritablement éthique se doit, selon Patrick Gabriel, de veiller à la cré-
dibilité de ses actions, de veiller à l’acceptabilité de ses actions et de rendre visibles les actions cré-
dibles et acceptables. C’est seulement ainsi que le marketing pourra aider les entreprises à aborder
l’ère du développement durable, au cœur duquel se trouvent les concepts d’efficacité sociétale et
de légitimité de l’entreprise.
Exemple
Le Code Pernod Ricard met en place des dispositions spécifiques en matière de publicité :
– présence obligatoire d’un message de modération dans toutes les publicités du Groupe,
– apposition sur toutes les bouteilles, dans les pays de l’Union européenne, d’un picto-
gramme informant les femmes enceintes des dangers de la consommation d’alcool,
– interdiction de faire figurer une marque sur un circuit automobile, un véhicule de sport
motorisé ou un pilote automobile en action,
– interdiction de l’obscénité et de la nudité gratuite dans la publicité,
– obligation de faire connaître et d’appliquer le Code par les prestataires de Pernod Ricard.
L’objectif est bien entendu un objectif de réputation et d’image et donc à terme de CA…
9 L’ambush marketing
L’ambush marketing (marketing sauvage ou parasite) consiste à associer son entreprise (ou ses pro-
duits et services, ou ses marques) à un événement majeur (souvent sportif), pour profiter de sa
notoriété ou de ses valeurs symboliques, sans l’autorisation de son organisateur. Il n’est pas néces-
sairement illicite : l’ambush marketing peut en effet chercher, par des actions tout à fait légales,
même si peu éthiques, à profiter d’une audience captive (un large public réuni pour assister à la
manifestation) ou de la renommée de l’événement.
22-Chap22:4406_Chap_22_xp5.qxd 10/05/12 16:19 Page281
Exemple
Chapitre 22 • Les tendances du marketing
•G
281
Nike est l’une des entreprises pionnières de l’ambush marketing. Par exemple, en 1992, elle
avait apposé de gigantesques panneaux publicitaires à proximité d’un stade, sans être spon-
sor des Jeux Olympiques. En 1994, Nike avait parrainé des conférences de presse avec
l’équipe de basketball des États-Unis alors que Reebok en était le sponsor officiel.
Cette technique pose évidemment problème aux sponsors officiels car l’exclusivité est ressentie
comme nécessaire par ces derniers pour qu’ils puissent bénéficier d’un transfert d’image en faveur
de leur entreprise ou de leurs produits ou services. Certaines formes d’ambush marketing tombent
d’ailleurs sous le coup de la loi.
Enjeux et pistes de réflexion
1. Problématique : comment se prémunir de concurrents parasites lorsque l’on est sponsor d’un évé-
nement ?
2. Comment les consommateurs réagissent-ils à ces opérations de pseudo-parrainage ?
3. La révélation de la stratégie de pseudo-parrainage peut-elle nuire aux pseudo-parrains et protéger
efficacement les organisateurs d’événements ?
10 Le M-marketing
Le M-marketing (marketing mobile) correspond aux opérations de marketing (vente ou communi-
cation) via des téléphones mobiles (smartphones).
Exemple
L’application Shazam pour iPhone est une application de reconnaissance auditive qui per-
met d’obtenir instantanément le titre d’une chanson que l’on est en train d’écouter. Il suf-
fit pour cela de lancer le logiciel et de braquer l’iPhone sur la source musicale, et après
quelques secondes Shazam fournit le titre de la chanson, mais également les coordonnées
complètes de celle-ci (album, artiste, pochette du CD…). Rien de plus simple ensuite que
d’acheter ce titre sur iTunes.
Le marketing mobile est amené à connaître un essor considérable à très court terme (il existe plus
de 10 millions de smartphones en France en 2011) et à modifier de manière substantielle le com-
portement des consommateurs qui pourront désormais assouvir leurs envies au gré de leurs péré-
grinations physiques et émotionnelles en les transformant en achat immédiat.
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•G
282
LE MARKETING
11 Le marketing générationnel
Le marketing générationnel correspond tout à la fois à l’utilisation du concept de génération
comme critère de segmentation et au fait de façonner et de communiquer une offre différenciée
selon les générations (on parle alors de marketing des seniors ou de marketing des ados par
exemple).
Le concept de cohorte générationnelle repose sur l’idée que les individus de chaque génération
sont influencés par le contexte politique, économique ou culturel dans lequel ils évoluent et que
les événements historiques qu’ils vivent façonnent leurs valeurs. En raison du fort pouvoir de ces
événements partagés, chaque génération développerait un ensemble unique de croyances et d’at-
titudes qui guideraient leurs comportements. Le marketing générationnel a ainsi été développé
pour comprendre le style de vie singulier auquel une génération aspire.
Exemple
La génération Y (ou « why generation » en anglais), qui fait référence aux personnes nées
entre 1977 et 1994, est considérée comme versatile, infidèle et très centrée sur sa (ou ses)
tribu(s). Le marketing générationnel cherche à créer une complicité entre la marque et les
membres de cette génération, par exemple en postant des vidéos sur YouTube, à l’image de
ce qu’a fait la marque KIA.
12 Conclusion
On peut relever plusieurs tendances dans la recherche en marketing sur les vingt dernières années.
Si certaines problématiques apparaissent comme récurrentes (étude du comportement du consom-
mateur, étude des 4P), d’autres sont en revanche directement victimes d’effets de mode : au niveau
global, les recherches relatives au marketing stratégique opèrent un net recul en faveur du marke-
ting opérationnel ; de manière plus détaillée, il ressort que des thèmes comme la communication,
la marque ou le prix progressent alors que ceux relatifs à l’innovation, à la fonction marketing, au
marketing international ou au marketing industriel reculent.
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Bibliographie
1 Les ouvrages de référence
•G
284
I
ndex
•G
286
Critiques du marketing, 25
LE MARKETING
étude quantitative, 83 et s.
Evénementiel, 215
CRM, 135 et s.
Croyance, 112 Export, 100
Croissance : Expérience, 111, 117
croissance intégrative, 75 Extension :
croissance intensive, 75 extension de gamme, 164
Culture marketing, 23 extension de marque, 175
Cycle de vie, 154 et s.
Facing, 246
Décomposition de tendances, 46 Familiarité, 111
Demande, 20, 29, 42 Famille, 114
Démarche marketing, 19 et s. Fichier, 91, 219 et s.
Design, 157 Fidélisation, 147 et s.
Diagnostic stratégique, 54 et s. Fidélité, 138 et s.
Disconfirmation des attentes, 122 Filière, 74, 128
Discrimination, 188 Fixation des prix, 179
Dissonance, 202 Fonction marketing, 35 et s.
Distributeurs, 32 Force de vente, 259 et s.
Distribution, 227 et s. Formation, 267
Diversification, 75 Fournisseur, 32, 57, 131
DN/DV, 235 Franchise, 233
Domaine d’activité stratégique (DAS), 56 Gamme, 160 et s.
Donnée : Géomarketing, 67, 149
donnée primaire/secondaire, 81 Gestion de la relation client (GRC), 135 et s.
donnée quantitative/qualitative, 82 Grossiste, 228, 231
recueil des données, 90, 97 Groupe stratégique, 58
traitement des données, 91, 98 GRP, 212
Duopole, 34
Dyade, 137 Hard discount, 229
Hiérarchie des effets, 112
Échantillon, 84 et s. Histoire du marketing, 21 et s.
Échelle, 88 Hypermarché, 229
Efficacité publicitaire, 208, 213
Élasticité, 181 Identité de marque, 173
E-marketing, 253 et s. Image de marque, 172
Emballage, 159 Implication, 112, 202
Engagement, 140 Indices :
Enquête, 90 indices de comportement, 247
Ensemble de considération, 118 indices de rentabilité, 250
Entretien : indices de sensibilité, 246
entretien de groupe, 83 Innovation, 163
entretien individuel, 83 INPI, 173
guide d’entretien, 97, 224 Intelligence marketing, 41
Environnement, 29, 41, 58 Intention d’achat, 122
ERP, 149 Internet, 224, 253 et s.
Essai gratuit, 196 ISA, 222
Éthique, 226 Jeu, 196
Étiquetage, 159 Joint-venture, 34
Étude :
étude de marché, 79 et s. Label, 158
étude qualitative, 96 et s. Lancement de nouveaux produits, 162
24-Index:4406_Index.qxd 21/05/12 16:34 Page287
Leader, 76
Leader d’opinion, 115, 277
Index
M-marketing, 281
Modèle :
•G
287
•G
288
stratégie de diversification, 75
stratégie de domination par les coûts, 73
Prospectus, 222 stratégie de marque, 174
Publicité, 208 stratégie de niche, 77
Publipostage, 222 stratégie de prix, 185 et s.
Push/Pull, 234 stratégie de produit, 162 et s.
stratégie de standardisation, 101
Qualité, 158, 169 stratégie d’implantation d’un magasin, 238 et s.
Question : stratégie d’intégration, 75
question fermée/ouverte, 88 stratégie générique, 72
question filtre, 90 stratégie multicanal, 256
Questionnaire, 87 Structure de la fonction marketing, 35 et s.
Quota, 87, 268 Suiveur, 77
Rabais, 188 Supermarché, 229
Recrutement de la force de vente, 266 SWOT, 58
Référencement, 241 Système d’information marketing (SIM), 81
Régression linéaire, 47 Taux de nourriture, 139
Relationnel, 23, 129, 135 et s. Taux de marge/Taux de marque, 252
Relations publiques, 215 Taux de réachat, 139
Remise, 188 Teasing, 201
Rémunération, 269 et s. Tendances du marketing, 275 et s.
Rentabilité, 33, 62, 178, 250 Test de différence de moyenne, 93
Reprises en main, 213, 225 Test du Khi2, 92
Réseau, 116, 197, 232 Tests, 48, 160, 162, 267
Revente à perte, 178, 194 Tête de gondole, 246
RFM, 143 Trade marketing, 235
Risque perçu, 122 Transactionnel, 137
Ristourne, 188 Tribu, 116, 276
Rivalité élargie, 57 Typologie, 66
Satisfaction, 122, 140 Utilisateur, 32
Segmentation, 65 et s. Urbanisme commercial, 238
Service, 165 et s.
SERVQUAL, 169 Validité, 95
Servuction, 168 Variable :
Site internet, 258 variable métrique, 91
Situations, 116, 130 variable nominale, 91
Sondage, 84 variable ordinale, 91
Source d’informations, 80 et s. Veille concurrentielle, 41
Sponsoring, 215 Vente :
Stratégie : vente à distance (VAD), 230, 254
stratégies concurrentielles, 76 et s. vente à domicile, 229
stratégie d’adaptation, 101 VPC, 218, 222
stratégie de concentration, 73 VRP, 260
stratégie de croissance, 73 et s.
stratégie de différenciation, 73 Yield management, 186, 189
stratégie de distribution, 232 et s. Zone de chalandise, 239 et s.
les zoom’s
ion
Marketing
3e édit
le marketing
l’ENS Cachan, agrégé
d’économie-gestion et • Le marketing stratégique aborde successivement
Marketing stratégique
l’environnement de l’entreprise, l’organisation de la
docteur en sciences de
fonction marketing, la prévision, la planification et le
gestion de l’Université contrôle, les décisions stratégiques en marketing, les
Paris I. Il est Maître études de marché et le marketing international.
• Le comportement de l’acheteur et la gestion de
Comportement de l’acheteur
de conférences à
l’Université de Haute-
la relation client s’intéresse au comportement du
consommateur (BtoC), au comportement de l’acheteur Gestion de la relation client
Alsace et enseigne professionnel (BtoB) et à la gestion de la relation client
le marketing en (CRM). Marketing opérationnel
DUT Techniques de • Le marketing opérationnel traite de la politique de
produit, du marketing des services, de la gestion de la
commercialisation. marque, de la politique de prix, de la promotion des
Ses recherches portent ventes, de la politique de communication, du marketing
direct, de la politique de distribution, du marketing du
sur le comportement point de vente, du e-marketing, de la gestion de la force
d’achat des clients de vente.
professionnels, la Cet ouvrage s’adresse à toutes les personnes qui sou-
scientométrie et le haitent découvrir le marketing et comprendre ses enjeux,
management des
en particulier les étudiants de BTS Tertiaires, les étudiants
des cursus universitaires en gestion (DUT, Licences, Licences
Sébastien Soulez
3e édition
entreprises sportives. Professionnelles, Masters…) et les étudiants en écoles de
Management. C’est un outil de travail incontournable
pour maîtriser les règles du marketing et de l’action
commerciale.
s. Soulez
Prix : 18,50 e
ISBN 978-2-297-02552-2