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INSTITUT NATIONALE DES SCEINCES ET DE GESTION

MASTER 1 CCA

2020

COUR DE FISCALITE :

1- IMPOTS SUR LES SOCIETES


2- TAXE SUR LA VALEUR AJOUTE
3- IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES

Jacques Brice LIBIZANGOMO


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I) L’IMPOT SUR LES SOCIETES

Plan

Introduction

Section 1 : Champ d’application de l’impôt sur les sociétés

A- Personnes Imposables (Art. 5 CGI)


B- Exonération (Art.6 CGI):
C- Territorialité (Art.7 CGI)
D- Période d’imposition (Art.15 CGI)

Section 2 : Liquidation

A- Produit Brut
B- Charges d’Exploitation
1- Conditions générales de déductibilité des charges
a) Conditions de forme
b) Conditions de fond
2- Charges décaissées

A. Frais généraux (Art.11-1 CGI)

1- Rémunérations versées aux salariés et aux associés

2- Jetons de présence et les tantièmes

3- Dépenses à caractère somptuaire


4- Frais de siège et d’assistance technique
5- Redevances versées pour l’utilisation des brevets, marques, dessins et
modèles.
6- Frais de voyage pour congé payé des associés salariés
7- Primes d’assurance
8- Commissions et courtages perçus à l’étranger
9- Libéralité, dons, subvention

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10- Impôt, taxes et amendes

B. Charges financières : ce sont les intérêts des comptes courants associés.

1- Intérêt des comptes des capitaux appartenant à des tiers

2- Intérêt au compte courant

3- Charges calculées

A- Déficits (Art.11-IV CGI)


B- Provisions (Art.11-VI CGI)
- Condition de fond
- Condition de forme
C- Amortissement (Art.11-V-a CGI)
 Taux (Art.16 du CGI)

Section 3 : Recouvrement

Livre des procédures fiscales (Code général des Impôts)

Section 4 : Sanctions

Livre des procédures fiscales (Code général des Impôts)

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Impôt sur les sociétés (IS)

L’Impôt sur les sociétés (IS) est un impôt direct. C’est la quotité du prélèvement
fiscal qui est retenu sur les sociétés.

Il n’existe pas d’activité qui relève spécifiquement de l’impôt sur les sociétés de par sa nature.

L’impôt sur les sociétés est davantage lié soit à la nature juridique de l’entreprise
(établissements financiers par exemple), soit à un choix du contribuable qui ne souhaite pas
être imposé personnellement sur les bénéfices de la société.

La forme juridique de la société conditionne ou détermine la nature de l’impôt à


appliquer.

C’est un impôt direct frappant l’ensemble des Bénéfices Industriels et Commerciaux. d’une
entreprise ou d’une personne morale assimilée au taux de 3O% (taux normal) (Art.16 du
CGI)

L’imposition frappe les revenus tirés de l’exploitation d’une entreprise au Gabon ou les
bénéfices dont l’imposition est attribuée au Gabon par une convention fiscale internationale
relative aux doubles impositions juridiques.

CONSIDERATIONS GENERALES

Définition :

1) L’entreprise est un organisme autonome résultant de la combinaison de deux (2)


cellules : une cellule économique composée essentiellement des éléments matériels et
financiers et, une cellule sociale composée des éléments humains en vue de la
production des biens et des services marchands.
2) La société est une convention ou une ou plusieurs personnes se mettent ensemble en
vue de partager les résultats.

I. Rappel historique :

L’IS est un impôt d’apparition récente car tous les revenus étaient imposés comme étant des
revenus des personnes physiques.

C’est l’acte n°3/72/ UDEAC qui institue l’IS dans l’UDEAC. Cet acte n°3/72 UDEAC a été
repris dans la législation gabonaise par la loi n°12/73 du 20/12/73, portant création de l’IS

II. La légitimité de l’IS

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La personne morale participe à la création de la richesse à ce titre, l’administration a un droit
de prélèvement sur les personnes morales. L’IS est un impôt sur les considérations réelles
c’est donc un impôt impersonnel.

III. L’imposition à l’IS n’est pas une imposition exclusive.


Ainsi, tout au long de leur vie, les sociétés commerciales rencontrent l’impôt à l’étape
de :
a) La naissance ou la constitution(*)
b) Son parcours (pendant sa vie)
c) La dissolution du capital

(*) La date de naissance de la société correspond à sa date d’immatriculation au registre du


commerce et du crédit immobilier.

Section 1 : Champ d’application de l’impôt sur les sociétés

A- Personnes Imposables (Art. 5 CGI)

1- L’IS s’applique de plein droit et quelque soit leur objet :


- aux sociétés de capitaux : (sociétés anonymes, les sociétés en commandite par action,
les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés à responsabilité limitée
unipersonnelle).
- aux sociétés coopératives et leurs unions ;
- aux établissements et aux organismes publics ainsi qu’a toute personnes morales se
livrant à une activité lucrative ;
- aux associations sans but lucratif qui réalisent du bénéfice.
2- L’IS s’applique également aux sociétés qui sont imposables :
- soit en raison de leur objet : bien que revêtant leur forme de société civile, elles
peuvent se livrer à une exploitation ou à des opérations de nature commerciale.
- Soit en raison de la qualité de leurs associés c'est-à-dire lorsqu’elles comprennent
parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux.
3- Y sont assujettis par option :
- les sociétés des personnes comme les sociétés civiles peuvent opter pour le régime fiscal
des sociétés de capitaux.

- des sociétés en nom collectif ;


- des sociétés en commandite simple ;
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- les associations en participation.
- les syndicats financiers (associations bancaires).
4- Sont enfin soumis à l’IS:
- les établissements Publics et collectivités diverses.

B- Exonération (Art.6 CGI):

- Les sociétés de production, de commercialisation et de ventes des produits agricoles à


forme civile ;
- Des syndicats agricoles et coopératifs ;
- Les caisses de crédits agricoles mutuels (crédits ruraux) ;
- Les associations sans but lucratif ;
- Les collectivités locales ;
- Les mutuelles scolaires ;
- Les cercles et les clubs privés ;
- Les établissements publics scientifiques d’enseignement et d’assistance, etc.

C- Territorialité (Art.7 CGI) :

Les bénéfices passibles de l’IS sont ceux obtenus dans les entreprises exploitées ou sur
des opérations réalisées au Gabon (sous réserve de l’application des conventions fiscales
internationales).

En conséquence, les sociétés dont le siège est situé hors du Gabon sont imposables au
Gabon, en raison des produits tirés des exploitations et des opérations réalisées au Gabon.

D- Période d’imposition (Art.15 CGI)

Au Gabon, l’exercice comptable coïncide avec l’année budgétaire c'est-à-dire du 1er


janvier au 31 décembre. Les entreprises qui ont réalisées leurs activités pendant 12 mois de
l’année doivent payer l’impôt sur ces 12 mois. Exceptionnellement, les entreprises qui
commencent leurs activités au cours des six mois précédant la date de clôture obligatoire sont
autorisées à produire une déclaration dont la durée excède 12 mois.

A aucun moment, l’exercice ne peut excéder 18 mois.

Section 2 : Liquidation
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* Détermination de la Base Imposable

Le bénéfice imposable à l’IS est un bénéfice Net. Le bénéfice net est le résultat du produit
brut diminué des charges.

C- Produit Brut

Il comprend:

- la marge brute : la marge brute est un bénéfice professionnel pour les activités
commerciales d’achat/revente. Elle se calcule par la différence entre le produit de
vente et la valeur en coût des stocks vendus.
- La valeur ajoutée constitue un bénéfice professionnel pour les entreprises de
transformation (secteur industriel). Elle est calculée par la différence entre la
production de la période et les consommations intermédiaires.
- Les produits et profits divers : ce sont, en général, les revenus fonciers et les revenus
des capitaux mobiliers.
- Les plus values des cessions. Elles peuvent soit être réinvesties ; soit être réintégrées
dans la base de calcul de l’IS.
D- Charges d’Exploitation

1- Conditions générales de déductibilité des charges

A- Conditions de forme
Pour être admise en déduction de bénéfice, les charges doivent en principe :

- être comptabilisées ;
- être justifiée.
B- Conditions de fond
Pour être admise en déduction, les charges d’exploitation doivent être en principe :

- exposées dans l’intérêt direct de la société ;


- correspondre à une charge effective ;
- engagées au cours de l’exercice imposable.
Exceptionnellement, les amortissements et les provisions peuvent être déduits hors des
exercices où ils ont pris naissance.

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2- Charges décaissées

A. Frais généraux (Art.11-1 CGI)

1- Rémunérations versées aux salariés et aux associés

- Pour les salariés, ces rémunérations doivent correspondre à un travail effectif et ne


doivent pas être exagérées pour être déductibles ;
- Pour les associés, les rémunérations ne doivent être exagérées.
2- Jetons de présence et les tantièmes

Il s’agit de deux formes distinctes de rémunérations des administrateurs des sociétés


anonymes.

- les tantièmes ne sont pas en tant que tel considérés comme charges déductibles,
puisqu’ils sont prélevés sur les bénéfices nets de l’entreprise.
- Par contre, les jetons de présence sont admis sans limitation en déduction du résultat
imposable à condition qu’ils constituent une juste contrepartie du service rendu.
3- Dépenses à caractère somptuaire

Les dépenses et charges de toute nature ayant trait à l’exercice de la chasse, de la pêche
sportive à l’utilisation des bateaux de plaisance, d’avion de tourisme et des résidences
d’agrément sont exclus des charges déductibles.

4-Frais de siège et d’assistance technique

- Les frais de siège affectent les rapports d’une société étrangère et sa succursale gabonaise : il
s’agit des frais débités au sein d’une même structure juridique. Jusqu’en 1996, la déduction de
ces frais était limitée à 10% du bénéfice imposable. Depuis le 1 er janvier 97, ces frais doivent
être justifiés pour être supprimée.

- L’assistance technique affecte les rapports entre une société étrangère et une société
ayant entre elles les liens de dépendance juridique ou des faits. Ex : le cas d’une
filiale. Idem en matière de frais de siège.
5- Redevances versées pour l’utilisation des brevets, marques, dessins et modèles .

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Les sommes versées pour utilisation de brevet et autres en cours de validité constituent
des charges d’exploitation. Cependant, lorsqu’elles profitent à une entreprise hors de la
CEMAC et participant à la gestion ou au capital d’une entreprise de la CEMAC, elles sont
considérées comme des distributions des bénéfices.

6-Frais de voyage pour congé payé des associés salariés

A l’occasion des congés de leurs associés salariés des entreprises, les sociétés sont
admises à porter en déduction de leurs bénéfices les frais de transport aller et retour des dits
associés, de leurs épouses et de leurs enfants à charge. Dans la limite de la valeur d’un billet
par an au prix normal.

7- Primes d’assurance

- Lorsqu’elles sont payées au profit de l’entreprise. Elles sont déductibles ;


- Lorsqu’elles sont payées au profit d’une tierce personne (le DG), elles ne sont pas
déductibles.
8- Commissions et courtages perçus à l’étranger

Les commissions et courtages portant sur les marchandises achetées pour le compte
des entreprises situées au Gabon ne doivent pas dépasser 5% du prix d’achat. Ces
commissions doivent faire l’objet d’une facture régulière jointe à celle des fournisseurs.

9- Libéralité, dons, subvention

Les libéralités, dons et subvention ne sont pas déductibles. Ils le sont sous certaines
conditions :

- Ils doivent être versés à des œuvres ou à des organismes.


- Les œuvres ou organismes doivent être d’intérêt général et avoir en outre un caractère
philanthropique, social ou familial.
- Les œuvres ou organismes bénéficiant du versement doivent être situés au Gabon. Ces
versements ne doivent pas dépasser 1‰ du chiffre d’affaires de l’exercice.
10- Impôt, taxes et amendes

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Seuls sont déductibles, les impôts professionnels c'est-à-dire la patente, la licence… ne
sont pas déductibles : IS, IRPP, les amendes, les pénalités, les majorations, la confiscation etc.

B- Charges financières : ce sont les intérêts des comptes courants associés.

3- Charges calculées

Elles sont appelées ainsi parce qu’elles ne correspondent pas à des sorties de fonds.
Leur évaluation procède à de calculs établis sur des bases déterminées par
l’administration.

D- Déficits (Art.11-IV CGI)


En cas de déficit subit au cours d’un exercice, ce déficit est considéré pour l’assiette
de l’IS comme une charge de l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé pendant
ledit exercice.

Si le bénéfice n’est pas suffisant, pour que la déduction puisse être intégralement
apurée, la déduction de l’excédent du déficit est reporté successivement sur l’exercice
suivant jusqu’au 5ème exercice qui suit l’exercice déficitaire.

B- Provisions (Art.11-VI CGI)

Ce sont des déductions opérées sur le résultat d’un exercice en vue de faire
face ultérieurement à une perte ou à une charge dont l’objet est nettement précisé mais
dont la réalisation incertaine apparaît probable en raison d’évènements survenus au
cours de l’exercice et qui existent toujours à la clôture dudit exercice.

Une provision correspond à la fois à une charge et donc à une imputation du résultat
(aspect dotation) et à une sorte de réserve (aspect ressource), destinée à faire face :

- soit à une dépréciation ou à un risque de perte d’un élément d’actif ;


- soit à une charge non encore effective à la clôture de l’exercice mais que les
évènements en cours rendent probables.
Les conditions d’une provision entraînent donc une charge au compte de résultat. Sa
reprise ultérieure entraîne un produit.

L’admission des provisions dans les charges déductibles pour l’assiette de l’impôt est
subordonnée à des conditions de fond et de forme.

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- Condition de forme
La provision doit être effectivement constatée en comptabilité,
la provision doit figurer sur un relevé spécial du tableau 5 de la liasse fiscale ou de la
déclaration statistique et fiscale (tableau 5 de la DSF).

- Condition de fond
Pour que la provision soit admise en déduction, la dépréciation,
la perte ou la charge doit :

- être nettement précisée ;


- être probable ;
- avoir son origine dans l’exercice ;
- être elle-même déductible par nature.
C- Amortissement (Art.11-V-a CGI)

C’est la constatation en comptabilité de la dépréciation par suite d’usure,


du temps ou des évolutions technologiques de certains éléments de l’actif immobilisé.

Il résulte de cette définition, que toutes les immobilisations sont amortissables à


l’exception de celles qui ne se déprécient pas normalement par l’usage et le temps tels
que les terrains et les éléments incorporels (fonds de commerce, droit au bail).

Peuvent, toutefois, faire l’objet d’un amortissement déductible pour l’assiette de


l’impôt :

- les brevets dont la valeur est normalement liée au temps ;


- les frais d’établissement peuvent faire l’objet d’un amortissement pour une
période maximale de 3 ans ;
- la base des calculs des amortissements est assise sur la notion de prix de revient.
Trois systèmes d’amortissement sont admis dans la législation fiscale gabonaise.

- l’amortissement linéaire : l’amortissement linéaire est répartie de manière


constate. L’annuité d’amortissement se calcule de la manière suivante :
Base amortissable X le taux d’amortissement

* Taux (Art.16 CGI)

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Le taux de l’impôt est fixé à 30%, 35% et 25%.

Section 3 : Recouvrement

Les sociétés sont assujetties au régime du bénéfice réel. La comptabilité doit


être tenue selon les normes du plan comptable OHADA.

La déclaration des résultats (Modèle ID 01) doit être déposée chaque année à
l’administration avant le 30 avril de l’année d’imposition (Art. 20 CGI). L’année
d’imposition est l’année qui suit celle de la réalisation des revenus.

Deux exceptions :

1- quand le 30 avril est un jour férié ou 1 jour non ouvrable, la déclaration sera
déposée le 1er jour ouvrable du mois de mai sans pénalité ;
2- quand la société a demandé et obtenu un report de délai de dépôt de la
déclaration au-delà du 30 avril.
Dans cette dernière exception, si la société a obtenu satisfaction, si elle respecte le
délai demandé, elle ne va pas encourir de pénalité.

Les sociétés passibles de l’IS sont tenues de verser deux acomptes. Le premier
est égal au quart (25%) de l’IS N-1, le deuxième au tiers (33,33%) de l’impôt payé
l’année précédant celle de l’année d’imposition.

Les acomptes sont calculés et versés sans avis le 30 novembre pour le premier et le 30
janvier pour le second. Le solde est payé spontanément à la date du dépôt de la
déclaration le 30 avril au plus tard (Art.21 CGI).

Remarque : Le montant de l’impôt dû par un assujetti à l’IS ne peut être


inférieur à celui qui résulterait de l’application du taux de 1% à la base de référence (à
savoir 1.000.000 Art.24 CGI). Elle est constituée par le CA global réalisé au cours de
l’exercice d’imposition (Art.25 CGI).

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MEMENTO SUR LE TRAITEMENT FISCAL DE CERTAINES OPERATIONS
ET APPROCHE DE CERTAINES NOTIONS

1- PRINCIPE DE TERRITORIALITE DE L’IMPOT SUR LES


SOCIETES( Art. 7 du CGI)
A la différence de l’IR qui, sous réserve des conventions fiscales internationales,
s’applique au revenu mondiale du contribuable, l’IS est régi par le principe de
territorialité : les bénéfices passible de l’IS sont déterminés en tenant compte
uniquement des bénéfices réalisés dans les entreprises exploitées au Gabon
ainsi que de ceux dont l’imposition est attribué au Gabon par une convention
fiscale internationale relative aux doubles impositions.
Il en résulte que :

 Les sociétés gabonaises sont exonérées de l’IS à raison des bénéfices


qu’elles réalisent dans des entreprises exploités à l’étranger même si la
comptabilité de ces exploitations est centralisée au Gabon ;
 Les sociétés étrangères (quelles que soit leur nationalité) sont imposées à
l’IS au Gabon à raison des résultats de leurs entreprises exploités au
Gabon.
Le principe de territorialité s’applique aussi pour la prise en compte des pertes :
les pertes subies dans les entreprises exploitées hors du Gabon ne sont pas
imputables sur les bénéfices réalisés au Gabon.

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A. NOTION D’ENTREPRISE EXPLOITEE AU GABON

1. DOCTRINE/ MODELE DE CONVENTION FISCALE


INTERNATIONALE (OCDE)
L’imposition à l’IS au Gabon ne suppose pas nécessairement l’existence d’un
véritable établissement au Gabon. La doctrine retient comme critère
d’imposition l’exercice habituel d’une activité commerciale au Gabon, ce qui est
plus large.
L’exercice habituel d’une activité commerciale au Gabon et imposable au
Gabon peut résulter :

 Soit de la présence au Gabon d’un établissement stable, c’est-a-dire, d’une


installation possédant un caractère de permanence et une autonomie
propre (succursale, usine, comptoir de vente, etc.) ;
 Soit de la réalisation d’opérations au Gabon par l’intermédiaire de
représentants n’ayant pas de personnalité professionnelle distincte de
l’entreprise qui les emploie, véritables préposés exerçant une activité
commerciale pour le compte de l’entreprise ;
 Soit de la réalisation au Gabon d’opérations formant un cycle commercial
complet se détachant des autres opérations de l’entreprise, tel qu’achat et
vente de marchandises.
 Systématiquement, l’entreprise gabonaise qui exerce une activité à
l’étranger sous la forme d’un établissement, de représentants ou d’un
cycle commercial complet d’opérations n’est pas soumise à l’IS sur le
résultat de cette activité. Toutefois, les opérations réalisées à l’étranger
par une société gabonaise dans le cadre d’un cycle complet sont soumise à
l’IS si elles ne sont pas détachables, par leur nature ou par leur mode
d’exécution, des opérations réalisées au Gabon par l’entreprise.
EXEMPLES
Les bénéfices réalisés par une société gabonaise sur l’exécution à l’étranger d’un
chantier de construction ou de travaux ne sont pas imposable au Gabon lorsque,
eu égard à la durée, à l’importance et à l’autonomie technique des opérations
réalisés sur place, ce chantier peut être considéré comme une entreprise
exploitée hors du Gabon, même si certaines tâches de gestion et de direction
sont exécutées au Gabon.

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Une entreprise gabonaise qui vend à l’étranger des produits achetés à l’étranger
est imposable au Gabon pour ces bénéfices, si toutes les décisions
correspondantes émanent du Gabon où la société a son seul établissement. Les
opérations ne peuvent être considérées comme constituant un cycle commercial
complet à l’étranger.

B. EXECEPTIONS AU PRINCIPE DE TERRITORIALITE


1. PRIX DE TRANSFERT

L’article 12 du CGI souhaite empêcher certaines pratiques qui consistent à


localiser à l’étranger des bénéfices normalement imposables au Gabon, pour
lutter contre l’évasion fiscale internationale.
Par exemple, en application de article 12 du CGI, pour le calcul de l’impôt dû
par les entreprises qui sont sous la dépendance ou qui possèdent le contrôle
d’entreprises situées hors du Gabon, les bénéfices indirectement transférés à ces
dernières, soit par voie de majoration ou de diminution des prix d’achat ou de
vente, soit par tout autre moyen, sont rapportés aux résultats imposables.
2- BENEFICE IMPOSABLE
Le bénéfice imposable à l’IS est déterminé à partir du résultat comptable de
l’entreprise. Mais, pour le calcul de l’impôt, il est nécessaire d’apporter au
résultat comptable un certain nombre de corrections extra-comptables pour tenir
compte des règles fiscales spécifiques qui peuvent être différentes des règles
comptables qui ont permis de déterminer le résultat comptable. Les corrections
sont soit des réintégrations fiscales, soit des déductions fiscales (corrections
extra-comptables) et figurent sur le tableau de « détermination du résultat
fiscal ». Ce tableau pour la déclaration des assujettis à l’IS est le tableau 24 de la
DSF.

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Les réintégrations (ou corrections positives) ont notamment pour objet d’ajouter
au résultat comptable, des charges qui sont comptabilisées et qui ne so nt pas
déductibles en fiscalité.
Les déductions (ou corrections négatives) ont notamment pour objet de
retrancher du résultat comptable, des produits qui sont comptabilisés et qui ne
sont pas imposables en fiscalité.
Il est important de souligner les deux points suivants : une entreprise n’a qu’un
bilan et qu’un compte de résultat établi selon les règles comptables ; en
revanche une entreprise a deux résultats, un résultat comptable et un résultat
fiscal.
Le résultat fiscal et le résultat comptable ne répondent pas aux mêmes objectifs,
puisque que le résultat fiscal sert d’assiette à l’impôt qui lui-même assure la
couverture des charges publiques.
A- RATTACHEMENT DES PRODUITS ET DES CHARGES A
L’EXERCICE FISCAL : La règle de la spécialisation des exercices.

1- Exception à la règle de l’enregistrement des produits à l’achèvement


de la prestation
Lorsque l’exécution d’une prestation de service s’échelonne sur deux ou
plusieurs exercices, la règle de l’indépendance des exercices vient en conflit
avec celle du rattachement des produits de l’exercice d’achèvement de la
prestation. Si la prestation présente un caractère continu ou comporte des phases
d’exécution successives, les produits sont pris en compte sans attendre que
l’exécution du contrat soit achevée.
Pour les prestations continues, telles que les prêts, les locations ou les contrats
d’assurances, les produits sont pris en compte au fur et à mesure de l’exécution.
On enregistre les produits courus jusqu’à la clôture de l’exercice. Le même
principe est retenu pour les prestations discontinues à échéances successives qui
s’échelonnent sur plusieurs exercices.
EXEMPLES

 Contrat d’entretien, cours par correspondance, contrat pluriannuel de


publicité, prestation des entreprises d’expertise comptable et commissariat
aux comptes.
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 Les honoraires facturés par une société d’expertise comptable où les
acomptes qu’elle a perçus sont pris en compte dans le résultat d’un
exercice pour la part qui correspond aux travaux déjà réalisés à la clôture
de cet exercice .Cette part peut être déterminée pour chaque client en
fonction du temps passé. Les entreprises concernés doivent donc estimer,
à la clôture de l’exercice, la valeur des prestations effectuées jusqu’à cette
date.

2- Contrats à long terme

Les entreprises de bâtiment et de travaux publics ont le choix entre deux


méthodes de comptabilisation des produits. La méthode « à l’achèvement » (est
la méthode souvent retenue).
Pour les travaux d’entreprise qui donnent lieu à une réception complète ou
partiel par le maitre d’ouvrage, les produits doivent être pris en compte à la date
de cette réception, même si elle est provisoire ou assortie de réserves. Toutefois,
si le constructeur met les travaux réalisés à la disposition du maitre de l’ouvrage
avant que celui-ci ne procède à leur réception, les produits correspondants
doivent être rattachés dès la mise à disposition.
La méthode « à l’avancement » est une tolérance administrative.
L’administration autorise les entreprises de bâtiment et de travaux publics à
inclure, dans les produits d’exploitation de l’exercice ,les acomptes devenus
exigibles au cours de l’exercice ,tels qu’ils apparaissent sur la dernière situation
de travaux établie avant la clôture de l’exercice. Dans ce cas, les travaux ainsi
pris en compte doivent être exclus du poste « travaux en cours ».
B- COMPTABILISATION DES DETTES CERTAINS
Les charges déductibles pour la détermination du bénéfice imposable sont prises
en compte au titre de l’exercice au cours duquel elles sont devenues certaines
dans leur principe et dans leur montant.

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Toutefois, si une dette n’est pas certaine mais présente un degré suffisant de
probabilité, il est possible de constituer une provision déductible du résultat
fiscal sauf exception.
Une provision pour risques et charges est un passif dont l’échéance ou le
montant n’est pas fixé de façon précise.
De même, si une créance inscrite à l’actif du bilan présente un risque de non-
recouvrement, il est possible de constituer une provision pour dépréciation de
cette créance douteuse.

C- EVALUATION DES CREANCES ET DES DETTES


Les créances et dettes libellés en CFA sont retenues pour leur valeur nominale.
Mais elles peuvent faire l’objet d’une provision pour dépréciation lorsque leur
recouvrement est douteux ou litigieux.
En revanche, les avoirs en devises et les créances et dettes libellés en monnaies
étrangères doivent être évalués à la clôture de chaque exercice en fonction du
dernier cours de change. Les écarts de conversion (perte et profit) sont pris en
compte pour la détermination du résultat imposable à l’exercice.

I. LES GAINS LATENTS DE CHANGE


En comptabilité, la perte latente est uniquement comptabilisée au passif du
bilan. Différences de conversion –Passif, qui constate une augmentation de
créance ou une diminution de dette. En fiscalité, ce gain latent est
immédiatement imposable, il doit être réintégré au résultat fiscal sur le tableau
de détermination du résultat fiscal (Tab 24).
II. LES PERTES LATENTES DE CHANGE
En comptabilité, la perte latente est portée à l’Actif du bilan. Différences de
conversion – Actif.

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Il constate une diminution de créance ou une augmentation de dettes. De plus,
la perte latente entraine, a priori, la constitution d’une « Provision pour pertes
de change ».
En fiscalité, la perte latente portée au bilan est immédiatement déductible. Pour
éviter une double déduction, la provision pour pertes de change n’est pas
fiscalement déductible et doit être réintégrée. Nous avons ainsi, une
réintégration fiscale à effectuer (la provision pour pertes de change) et une
déduction fiscale à effectuer (l’écart de conversion) sur le tableau de
détermination du résultat fiscal.
ATTENTION
Divergences entre résultat comptable et résultat fiscal
Pour les créances et les dettes figurant au bilan, cette divergence implique des
corrections extra-comptables sur l’imprimé n°2058-A de détermination du
résultat fiscal :

 La perte latente de l’exercice est à déduire pour la détermination du


résultat fiscal. Corrélativement, la perte latente de l’exercice précédent est
à réintégrer pour la détermination du résultat fiscal.
 Le gain latent de l’exercice est à réintégrer pour la détermination du
résultat fiscal. Corrélativement, le gain latent de l’exercice précédent est à
déduire pour la détermination du résultat fiscal ;
 La dotation aux provisions pour perte de change constituée en
comptabilité pour faire face aux pertes de change doit être réintégrée pour
la détermination du résultat fiscal. Corrélativement, la reprise sur
provisions pour pertes de change constatée en comptabilité est à déduire
pour la détermination du résultat fiscal.

III. EXERCICE DE DEDUCTION DES CHARGES


Les frais généraux et les achats doivent être rattachés à l’exercice au cours
duquel la dette de l’entreprise est devenue à la fois certaine dans son principe et
déterminée quant à un son montant.
Les charges qui ont été engagées mais se rapportent à l’exercice suivant
(compte : Charges constatées d’avance) doivent être extournes des charges de

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l’exercice. Tel est le cas des loyers et des primes d’assurances correspondant à
une période qui s’étend au-delà de la clôture de l’exercice.
Les charges engagées au cours de l’exercice et qui restent à payer à la date de
clôture de l’exercice doivent être prises en compte, si elles présentent à cette
date le caractère d’une dette certaine dans son principe et dans son montant.
IV. DEPENSES ENGAGEES DANS L’INTERET DU PERSONNEL
DES ENTREPRISES RELEVANT DE L’IR OU BIEN
SOUMISES A L’IS
Les dépenses effectuées en faveur des œuvres sociales réservées au personnel
ont le caractère de charges d’exploitation déductibles à condition que les
sommes versées cessent complètement d’être à la disposition de l’entreprise.

Jacques Brice LIBIZANGOMO


Inspecteur Central des Impôts Page 20

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