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Classe : Licence 3

Cours de fiscalité des entreprises 2017

SYLLABUS DU COURS DE FISCALITE DES ENTREPRISES :


Licence 3ème année
1- DESCRIPTION SOMMAIRE

Il s’agit d’une discipline très pratique et suffisamment dynamique qui


présente les aspects généraux liés à l’environnement de la fiscalité. De plus elle
présente la fiscalité béninoise en impôts d’Etat et en impôts locaux en prenant
soin d’indiquer clairement les obligations du contribuable de même que les
sanctions auxquelles il est exposé en cas d’infractions.

2- OBJECTIFS

A la fin du cours les étudiants(es) devront être capables :

- De liquider correctement et sans difficulté le montant des impôts dans


tous les cas pratiques
- De maitriser les mécanismes comptables liés à chaque type d’impôt étudié
- De remplir les déclarations fiscales
- De réagir convenablement face aux épreuves de fiscalité des examens et
concours

3- CONTENU

1ère Partie : Rappel des Généralités sur l’impôt et sur la présentation de


l’administration fiscale Béninoise

Chapitre 1 : Définition, caractères et classification de l’impôt

Chapitre 2 : Les éléments de la technique fiscale

2ème Partie : Etude des impôts et taxes directs et indirects d’Etat

Chapitre 1 : Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques

Chapitre 2 : Impôt sur les Sociétés

Chapitre 3 : La Taxe sur la Valeur Ajoutée

Chapitre 4 : La Taxe Professionnelle Synthétique

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3ème Partie : Les modalités de contrôle par l’administration fiscale et leurs


conséquences

Chapitre 1 : Le Contrôle Fiscal

Chapitre 2 : Le Redressement Fiscal

Chapitre 3: Le Contentieux Fiscal

4- METHODOLOGIE

 Cours magistraux

 Travaux de groupe

5- MODE D’EVALUATION

 Contrôle continu (Interrogations écrites et devoir de table)

 Examen partiel (Contrôle final)

6- DOCUMENTS NECESSAIRES

 Recueil de textes fiscaux du Bénin

 Code général des impôts

 DISSOU Gaharou : Fiscalité des entreprises « LA SYNTHESE » : Guide


d’application et cas pratiques, Edition 2014

 YENOUSSI Nicolas : Mémento de fiscalité Tome 1 et 2, Edition 2008

7- FONCTIONNEMENT

Masse horaire : 20 heures

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Chapitre introductif

LE SYSTEME FISCAL BÉNINOIS

La République du Bénin possède une fiscalité héritée du système français et


reposant pour l’essentiel sur les administrations douanières et fiscales. Fiscalité
de type déclaratif, elle tire ses ressources de deux impôts principaux: l’impôt sur
les revenus des personnes physiques et des personnes morales et la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA). Le système fiscal connaît de grandes mutations depuis
une dizaine d’années, mutations liées à l’évolution de l’environnement
économique international et à l’effort d’harmonisation entrepris par l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine.

Les objectifs visés sont la modernisation, la rentabilisation du système et son


harmonisation aux directives communautaires.

La fiscalité intérieure du Bénin est régie par les dispositions de la loi n° 64-35
du 31 décembre 1964 portant codification des droits, impôts et taxes
fiscales d'enregistrement, de timbre, de publicité foncière et hypothécaire et sur
les revenus des capitaux mobiliers et de l’Ordonnance N°2 P.R./M.F.A.E.
du 10 janvier 1966 portant codification des impôts directs et indirects. Les
dispositions de ces textes sont, chaque année, modifiées, complétées ou
abrogées par les lois de Finances.

Le système de fiscalité intérieure de la République du Bénin comporte


des impôts, droits et taxes directs et indirects classifiés en fonction des
collectivités bénéficiaires de leurs produits.

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Partie 1 : LES IMPOTS, DROITS ET TAXES DIRECTS D’ETAT

CHAPITRE 1 : L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)

L'IRPP est déterminé suivant 5 catégories de revenus, à savoir :

- les BIC ;
- les BNC ;
- les revenus fonciers (RF) ;
- les traitements et salaires (TS) ;
- les revenus des capitaux mobiliers (RCM).

Sont concernées :

- les personnes domiciliées au Bénin sur l’ensemble de leur revenu de


source béninoise ou étrangère ;
- les personnes non domiciliées au Bénin, lorsqu’elles disposent de
revenu de source béninoise.

Sont également soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques :

- les associés des sociétés en nom collectif et ceux des sociétés en


commandite simple, lorsque ces sociétés n'ont pas opté pour l'impôt sur
les sociétés ;
- l’associé unique, personne physique de la société anonyme et de la
société unipersonnelle à responsabilité limitée ;
- les membres des sociétés civiles ;
- les membres des sociétés en participation, y compris les syndicats
financiers ;

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- les indivisaires, les membres des sociétés de fait et les membres


des groupements d’intérêt économique.
I- Calcul du revenu imposable

Le calcul du revenu imposable se fait en trois étapes.

1ère étape : détermination des revenus nets catégoriels

Chaque type de revenu (bénéfices industriel et commercial, bénéfice non


commercial et revenu foncier) est déterminé selon les règles propres à la
catégorie dont il relève.

2ème étape : détermination du revenu brut global

Le revenu brut global est égal à la somme algébrique des revenus nets
catégoriels réalisés par le contribuable et les membres de son foyer fiscal
dont les revenus sont imposables avec le sien.

En cas de disproportion marquée entre le train de vie d’un contribuable et ses


revenus, le revenu imposable à l’IRPP, ne peut être inférieur à une somme
forfaitaire déterminée en appliquant à certains éléments de ce train de vie prévus
à l'article 122 du CGI.

Il est à noter que les revenus salariaux et les revenus des capitaux mobiliers
font l’objet de prélèvement libératoire et ne sont pas compris dans le revenu
global.

3ème étape : détermination du revenu net global

Ce revenu est obtenu en déduisant du revenu brut global, les charges du


revenu global.

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Les charges déductibles du revenu global sont des charges qui ne se


rapportent à aucune catégorie de revenu et qui n’ont pas été pris en compte
pour la détermination du revenu net catégoriel.

II- Les règles de détermination des revenus nets catégoriels


A- Revenu des bénéfices industriels et commerciaux

Le résultat imposable est le résultat fiscal qui n’est rien d’autre que le résultat
comptable corrigé de la période. Ainsi le résultat fiscal est égal :

Résultat fiscal = Résultat Comptable + Réintégrations – Déductions


Résultat Comptable= Somme des Produits – Somme des Charges

Les conditions de déductibilité des charges est la même qu’en IS. Toutes fois
certaines charges ne sont pas déductibles. Il s’agit :

- Les intérêts sur compte courant d’associés ;


- Les charges personnelles de l’entrepreneur individuel ;
- Les dons et libéralités.
B- Revenu des professions non commerciales

Sous ce vocable, on regroupe :

- les revenus des professions libérales ;


- les revenus des charges et offices ;

Toutes occupations, exploitations lucratives et sources de profit ne se


rattachant pas à une autre catégorie de revenus. Il s’agit des produits ou
revenus listés au point 5 de l’article 40 du code général des Impôts tels que :

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- les revenus non dénommés et profits divers même occasionnels dès


lors que leur source est susceptible de renouvellement.
- les subsides régulièrement versés par des tiers à certaines personnes
et qui constituent pour celles-ci des moyens habituels d'existence,
dès lors qu'elles en disposent librement.

Sont toutefois exclus du champ d'application du présent article, les gains retirés
de la pratique des jeux de hasard et les plus-values de cession de valeurs
mobilières perçues par les personnes physiques n'ayant pas la qualité de
commerçant.

C- Les revenus salariaux

Le salaire mensuel imposable inclus le montant brut des traitements,


émoluments, pécules, gratifications, rétributions des heures supplémentaires,
avantages professionnelles en argent ou en nature et indemnités de toutes sortes
y compris les indemnités de transport ;
Toutefois pour les avantages en nature il sera retenu une valeur forfaitaire égal
à:

 15% du salaire de base en ce qui concerne le logement et ;


 15% du salaire de base pour la domesticité mais à la condition que le salaire
du domestique ait donné lieu au versement des cotisations sociales à la CNSS et
ait subi les retenues fiscales à la source.

NB : les frais de voyage des salariés étrangers supportés par les employeurs sont
considérés comme des avantages en nature et à ce titre sont pris en compte dans
la détermination de la base imposable.
En cas d’indemnités ou primes pluri mensuelles le salarié peut demander
qu’elles soient reparties pour l’établissement de l’IRPP sur l’année de leur
encaissement.

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Sont exonérées de l'impôt, les indemnités de licenciement, les allocations


familiales, allocations d’assistance et majorations de salaires ou
d’indemnités à caractère de prestation de sécurité sociale.

D- Les revenus des capitaux mobiliers

Sont considérés comme revenus des capitaux mobiliers :

- les revenus des valeurs mobilières ;


- les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants.

Sont aussi considérés comme revenus des valeurs mobilières distribués et


soumis à l’impôt sur le revenu :

- les rémunérations et avantages occultes ;


- les redressements des résultats déclarés à la suite d'un contrôle fiscal dans
la mesure où ils ne sont pas demeurés investis dans l'entreprise.
E- Les revenus fonciers

Les revenus des propriétés bâties et non bâties, les revenus accessoires
provenant notamment de la location du droit d'affiche, de la concession du
droit d'exploitation de carrières, de redevances tréfoncières ou autres
redevances analogues ayant leur origine dans le droit de propriété ou d'usufruit.

Les charges de la propriété déductibles sont :


- Les dépenses de réparation et d’entretien ; les frais de gérance et de
rémunération des gardiens et concierges effectivement supportés par le
propriétaire ;
- Les intérêts des dettes contractées pour l’acquisition, la construction, la
conservation, la réparation ou l’amélioration des propriétés ;
- Une déduction forfaitaire fixée à 30% des revenus bruts et représentant les
frais d’assurance, d’amortissement et de gestion

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- Le montant des impositions autre que celle incombant normalement à


l’occupant perçu à raison desdites propriétés au profit des collectivités locales
ou au profit de certains établissements publics ou d’organismes divers ;
Toutefois la déduction de ces charges est subordonnée à la production d’un
contrat de bail dûment enregistré pour les propriétés données en bail.

Un régime forfaitaire (micro foncier) est applicable aux contribuables ne


disposant que de revenus fonciers dont le montant n'excède pas 3.000.000 FCFA
par an, soit 250.000 F par mois.

III- le calcul de l’impôt

Barème relatif aux BIC, BNC et RF.

L’impôt sur le revenu des personnes physiques est obtenu par


application au revenu net global d’un barème à taux progressif. Le résultat
obtenu subi une réduction en fonction des charges de famille. Le barème
comporte cinq tranches de revenus soumis aux taux ci-après :

Tranches Taux

Jusqu’à 300.000 0%
300.000 à 2.000.000 20%
2.000.000 à 3.500.000 30%
3.500.000 à 5.500.000 40%
5.500.000 et plus 45%

L’abattement

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Le calcul de l’abattement est fonction de la situation et des charges de famille


du contribuable.

- Sont considérés comme enfants à charge à condition de n’avoir pas de


revenus distincts de ceux qui servent de base à l’imposition de ce dernier, ses
enfants ou ceux adoptés légalement qui ne sont pas âgés de plus de 21 ans ou de
plus de 25 ans s’ils justifient de la poursuite de leurs études ou s’ils sont
infirmes sans condition d’âge.
- Les charges de familles ne peuvent être attribuées qu’au seul chef de famille
pour le calcul de l’impôt. Il en résulte que les femmes mariées seront
considérées comme mariées sans enfants à charge quelque soit la profession du
mari sauf renoncement expresse de ce dernier.
- Les femmes célibataires, les divorcés ne pourront compter comme enfants à
charge que ceux dont elles ont la garde effective.

Les taux de réductions sont les suivants :

Nature du contribuable Taux

Célibataires n’ayant pas d’enfant à charge 0%

Célibataires ayant un enfant et mariés sans enfants à charge 5%

Célibataires ayant deux enfants et mariés avec un enfant à charge 7%

Célibataires ayant trois enfants et mariés avec deux enfants à charge 10%

Célibataires ayant quatre enfants et mariés avec trois enfants à charge 12%

Célibataires ayant cinq enfants et mariés avec quatre enfants à charge 15%

Célibataires ayant six enfants et mariés avec cinq enfants à charge 20%

Mariés avec six enfants et plus à charge 23%

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IRRP Net = IRRP Brut – Abattement

En matière de l’IRPP lorsque le présent barème donne un résultat insignifiant,


une cotisation minimale est exigée. Cette cotisation minimale est de :
a- 1% des produits encaissables pour les contribuables réalisant des bénéfices
industriels, commerciaux et non commerciaux, artisanales et agricoles ;
b- 0,60 F par litre de produit pétrolier vendu par les gérants de station-service et
autres distributeurs non importateurs de produits pétroliers s’approvisionnant
auprès des entreprises importatrices agrées ;
c- 10% du revenu net foncier pour les revenus fonciers.
Le montant minimum de l’impôt au niveau des points a et b ne peut être
inférieur à 200.000 F.

Taux relatifs aux RCM

Le taux de l’impôt est de 15%.

Il est réduit à :

- 10 % pour les produits des actions régulièrement distribués ;


- 7% pour les produits des actions régulièrement distribués par les sociétés
cotées sur une bourse des valeurs agrées par le Conseil Régional de
l’Epargne Publique et des Marchés Financiers au sein de l’UEMOA ;
- Les revenus des obligations et des lots et primes de remboursements
payés aux créanciers et aux porteurs d’obligations sont soumis à un taux
de 6% ;
- Ce taux est réduit à 3% en ce qui concerne le produit des obligations
émises par les Etats membres de l’UEMOA ainsi que celles mises
par les collectivités publiques et leurs démembrements lorsque la durée
est comprise entre 5 et 10 ans.

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- Le taux est de 0% pour les obligations de durée supérieure à 10 ans.


- En cas de cession des valeurs mobilières, les plus-values de cession
perçues par les particuliers supportent une imposition de 7% pour les
actions et 5% en ce qui concerne les obligations.
- En matière de revenus des créances, le taux d’imposition est de 15%.

Taux relatif aux traitements et salaires

Le revenu mensuel imposable est arrondi au millier de franc inferieur. Il


est fractionné en tranche et à chaque tranche il est appliqué un taux suivant le
barème à taux progressif ci-après :

Tranches Taux

Jusqu’à 50.000 0%
50.000 à 130.000 10%
130.000 à 280.000 15%
280.000 à 530.000 20%
530.000 et plus 30%

Le montant obtenu après totalisation des résultats de l’application du taux


à chaque tranche est réduit dans les proportions suivantes pour tenir compte du
nombre d’enfant à charge.

Nature du contribuable Taux

Contribuable n’ayant pas ou ayant un enfant à charge 0%

Contribuable ayant deux enfants à charge 5%

Contribuable ayant trois enfants à charge 10%

Contribuable ayant quatre enfants à charge 15%

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Contribuable ayant cinq enfants à charge 20%

Contribuable ayant six enfants et plus à charge 23%

CHAPITRE 2 : Impôt sur les sociétés (IS)

I- Personnes imposables

L’impôt sur les sociétés a été institué pour séparer l’imposition des
personnes physiques de celles des personnes morales. Relèvent de cet impôt
les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes (sur option).

II- Base imposable


Le résultat imposable est le résultat fiscal qui n’est rien d’autre que le
résultat comptable corrigé de la période. Ainsi le résultat fiscal est égal :

Résultat fiscal = Résultat Comptable + Réintégrations – Déductions


Résultat Comptable = Résultat des activités Ordinaires + Résultat Hors activités
Ordinaires
Résultat Comptable= Somme des Produits – Somme des Charges

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 Réintégrations : il s’agit des charges enregistrées en comptabilité générale


mais non admises en déduction par la fiscalité ; c’est aussi des produits non
enregistrés par la comptabilité générale mais imposables
 Déductions : il s’agit des produits enregistrés en comptabilité générale
mais non imposables, c’est aussi des charges non enregistrées en comptabilité
générale mais non imposables
III- Liquidation
Les taux sont :

- 25% pour les personnes morales ayant une activité industrielle et


les entreprises minières, en ce qui concerne les bénéfices provenant
exclusivement de l’exploitation d’un gisement de substances minérales.
- 30% pour les personnes morales autres que les industries.

Pour les bénéfices tirés des activités de recherche, d’exploitation, de


production et de vente d’hydrocarbures naturels, y compris les opérations
de transport en R publique du Bénin qui en sont l’accessoire, le taux de l’’impôt
sur les sociétés est compris entre 35% et 45% selon les clauses du contrat de
recherche et d’exploitation.

L'impôt minimum est fixée à :

- 0,75% des produits encaissables pour les entreprises commerciales et


0,5% pour les entreprises industrielles avec un montant minimum de
200.000 francs.
0,60 francs par litre au volume des produits pétroliers vendus pour les
stations-service et les distributeurs non importateurs de produits pétroliers,
avec le minimum de 200.000 francs.

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CHAPITRE 3 : La Taxe sur la Valeur Ajoutée

La Taxe sur Valeur Ajoutée est un impôt indirect assis sur les dépenses et
supportée par le dernier consommateur du bien.

La valeur ajoutée est la différence entre la production de l’exercice et les


consommations en provenance de tiers.

SECTION 1: Le cas des assujettis total

I- LE CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA

A- Les personnes habilitées à collecter la TVA

Ce sont les personnes assujetties reconnues par la loi c’est-à-dire les


personnes qui remplissent les conditions exigées par la loi en terme de

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formalités d’enregistrement, de seuil de chiffre d’affaire et bénéficiant de ce fait


du droit à déduction de la TVA supportée sur les achats.

B- Les opérations imposables

On distingue les opérations imposables par :

 NATURE (Article 219 et 220 du CGI)

Il s’agit :
 Les livraisons de marchandises au Bénin (transferts de propriété) ;
 Les prestations de services (transport, cession, location, conseils …) A
l’exception des activités agricoles.

 Une disposition expresse de la loi (Article 221 et222 du CGI)

On trouve notamment :
 Les importations ;
 Les ventes ;
 Les travaux immobiliers ;
 Les prestations de services ;
 Les opérations de transformation des produits agricoles ou piscicoles et
les autres opérations réalisées par les agriculteurs, pécheurs ou leurs
coopératives qui , en raison de leur importance sont assimilables à celles
réalisées par des industriels ou des commerçants, que ces opérations
constituent ou non le prolongement de l’activité agricole ou piscicole ;
 Les livraisons à soi-moi-même :
 Les prestations relatives aux télécommunications ;
 La fourniture d’eau et d’électricité ainsi que toutes les prestations
annexes ;

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 D’une manière générale, toute activité lucrative autre que les activités
agricoles et les emplois salariés.
C- les opérations exonérées
(Article 224 du CGI)

ANNEXE 1 DE L’ARTICLE 224 DU CGI

L’importation, la production et la vente des produits énumérés à l’annexe 1 de


l’article 224 du CGI sont exonérés. Il s’agit :

- Médicaments pour la médecine humaine et vétérinaire


- Sérums et vaccins ;
- Ouate, gazes, bandes et articles analogues ;
- Autres prestations et articles pharmaceutiques ;
- Seringues à usage unique ;
- Préservatifs ;
- Matériels et autres produits spécialisés pour les activités médicales ;
- Produits alimentaires de premières nécessité et non transformés :
 Pain, Maïs, Lait
 Pommes de terre et légumes de semence
 Mil, millet, sorgho et autres céréales sauf le riz
 Tubercules
 Légumineuses, Produit maraichers
 Déchets de poisson, Déchets des industries alimentaires
 Animaux reproducteurs
 Etc…

D- La territorialité

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Les règles de territorialités permettent de déterminer si une opération


taxable est soumise ou non à la TVA au Bénin compte tenu de sa nature et de
son lieu de réalisation.

 Par principe, toutes opérations réalisées sur le territoire Béninois sont


assujetties à la TVA ;
 Les exportations taxables sont exonérées de la TVA par application de 0%
à la base pour permettre aux entreprises exportatrices d’être en position de
concurrence. Les exportateurs de produits taxables au Bénin conservent
ainsi leur droit à déduction de la TVA contrairement aux contribuables
qui réalisent des opérations exonérées.
 Les importations sont également assujetties à la TVA
II- L’ASSIETTE DE LA TVA
A- La base imposable

Opérations Base d’imposition Observations


Livraison à soi-même Coût de revient pour les biens CR= consommation matières premières et
fabriqués y compris la main matières consommables + MOD + charges
d’œuvre des biens et services, indirectes de production
valeur vénale ou coût d’achat pour
les biens prélevés.
Importations Valeur en douane majorée des Les droits payés au cordon douanier sont : la
droits et taxes à caractère douanier TVA, le prélèvement communautaire (PC), le
prélèvement communautaire de solidarité (PCS),
la redevance statistique (RS), la taxe statistique
(TS), le droit d’entrée (DE), le droit de douane
(DD).
Exception : l’acompte BIC (AIB) ne fait pas
partie de la base de calcul de la TVA
Echanges et reprises Valeurs de produits reçus majorées

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Cours de fiscalité des entreprises 2017
de la soulte éventuelle
Dommages-intérêts Non imposables même s’ils se
rattachent à une activité imposable
à la TVA
Intermédiaires et Montant de leur rémunération Les conditions suivantes doivent être remplies :
commissionnaires - L’acte de commerce doit être accompli
en vertu d’un mandat préalable
- Le mandataire doit rendre compte à son
commettant
- Le commissionnaire doit être rémunéré
sur une commission
Agences de voyage La marge : la différence entre le Cette marge s’apprécie globalement pour
prix TTC payé par le client et le l’ensemble des affaires et non opérations par
prix facturée à l’agence opérations

 La base imposable pour les importations


Eléments Montant

Coût d’achat +

Assurance +

Fret +

Emballages perdus +

Valeur CAF
V.CAF
Droit de douane (DD)
+
Droit d’entrée (DE)
+
prélèvement communautaire (PC)
+
prélèvement communautaire de solidarité (PCS) +
+
redevance statistique (RS)
+
taxe statistique (TS)

Base imposable (BI)


BI

B- Le débours

Le débours est définit comme un remboursement de frais pour frais. Il est


composé de toutes les dépenses effectuées par le transitaire depuis le cordon

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

douanier au magasin du client. Il s’agit de : DE, DD, PCS, PC, RS, TS, acompte
forfaitaire, transport TTC du port au magasin, assurance payée au Bénin et la
TVA payée.

C- Notes additives

Eléments inclus dans la base même s’ils sont facturés à part

 le prix hors taxe, les aides et subventions à caractère commercial de


même que les subventions d’exploitation
 les frais d’emballages perdus non récupérables
 les frais de commission et de courtage
 les frais de transport facturé avec les biens livrés
 les indemnités exigées pour mauvaise exécution du contrat (résultant
des clauses pénales par exemple)
 les frais accessoires : taxe parafiscale, timbres relatifs à l’opération
 les intérêts pour règlement à terme
 les frais d’emballages, de transport et d’assurance (CAF)
 les impôts et taxes indirects autres que la TVA
 les autres majorations et bonifications facturées par le fournisseur
(pour livraison rapide, pour services divers…)

III- Notion du fait générateur et d’exigibilité de la TVA


A- Définitions
 Fait générateur : Evénement qui fait naître la créance de l’Etat.
 Exigibilité : Droit que le trésor public peut faire valoir à partir d’un
moment donné pour obtenir le paiement de la TVA auprès du redevable.

Le fait générateur et l’exigibilité peuvent coïncider ou différer selon la nature de


l’opération.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

B- Tableau du Fait générateur et d’exigibilité


Opérations Fait générateur Exigibilité
Importation Dédouanement ou la mise à la Dédouanement
consommation
Ventes Livraison du bien Livraison du bien
Prestations de services Accomplissement du service Accomplissement du service
Travaux immobiliers Exécution des travaux Exécution des travaux
Livraison à soi-même Première utilisation Première utilisation

Attention :

La constatation du fait générateur ne peut en aucun cas être postérieure à


l’établissement d’une facture totale ou partielle.

En cas de règlement après la livraison ou l’accomplissement de service,


l’exigibilité n’est pas retardée. Le vendeur fait avance de la TVA, le client ayant
un droit à déduction avant d’avoir payé.

D’une façon générale c’est la facturation qui indique l’exigibilité.

Cas particuliers des avances et acomptes et des ventes à l’Etat

Opérations Fait générateur Exigibilité


Avances et Versement d’avances et La TVA est immédiatement exigible sur
acomptes acomptes le montant correspondant
Opérations avec Livraison de marchandises, La TVA est exigible lors du paiement.
l’Etat de fourniture, des travaux et Une retenue de 40% de la TVA est
services opérée par le service chargé d’exécuter
le paiement.
IV- La liquidation de la TVA
A- Les mécanismes comptables

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Après détermination de la base imposable il convient de calculer le


montant de la TVA. Elle se calcule sur le montant brut HT diminué de toutes les
réductions auquel on applique le taux de 18% ou 0%.

 MHT * 18% = TVA


 MHT + TVA = MTTC
 MHT = MTTC / 118%
 Biens et services exclus du droit à déduction (article 235 du CGI)

Certains biens et services font l’objet de mesures particulières dont les


fondements sont variés et inspirés par une volonté de rigueur et de cohérence
fiscale. Ces mesures sont dérogatoires au principe de la déduction. La TVA qui
concerne les dépenses relatives à ces biens et service prévus par l’article 235 du
CGI, ne peut être déduite et reste à la charge de l’entreprise. Le tableau ci-
dessous en dresse la liste.
Les exclusions du droit à déduction Exemples
a-) Véhicules de tourisme ou de transport de Bicyclettes, motocyclettes, automobiles.
personnes ou à usage mixte ainsi que leurs parties, Exception : véhicule utilitaire (camion, tracteur), véhicules
pièces détachées ou accessoires y compris les utilisés par les loueurs professionnels et les crédits bailleurs.
véhicules de moins de 10 places assises.
b-) Carburant pour véhicules. En réalité, seuls les produits pétroliers utilisés pour le
fonctionnement de tous les véhicules sont exclus du droit à
déduction à l’exception du carburant pour groupe électrogène.
c-) les dépenses exposées pour assurer le logement ou Logement, restaurant, réception, téléphone privé, spectacle.
l’hébergement des dirigeants et du personnel non
chargé de la surveillance ou de la sécurité de
l’entreprise.
d-) le mobilier et le matériel de logement ainsi que  Climatiseurs et autres installations à conditionnement
tous les objets qui ne sont pas strictement d’air.
indispensables à l’activité de l’entreprise.  Réfrigérateurs à usage domestique ;
NB : les mêmes biens utilisés par les professionnels  Les tapis et moquettes ;
de l’hôtellerie et de restauration peuvent être admis  Les vases, pots à fleurs et autres objets décoratifs ;
en déduction.  Les gravures et sculptures ;
 Les nappes, assiettes, plats et verres acquis pour l’usage

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du personnel ou pour les réceptions organisées au nom
de l’entreprise.
e-) les dons et libéralités y compris ceux ayant un Cadeaux, étrennes, etc.…
caractère publicitaire d’une valeur unitaire supérieure
à 10.000 FCFA TTC.
f-) les services se rapportant à des biens exclus du Réparation de voiture de tourisme, climatiseur…
droit à déduction.

SECTION 2 : LE CAS DES ASSUJETTIS PARTIELS

I- Définition
Sont considérés comme assujettis partiels les contribuables qui réalisent à
la fois des opérations qui entrent dans le champ d’application de la TVA
(opérations taxables) et des opérations qui n’y entrent pas (opérations
exonérées).

Ces dernières ne sont autorisés à imputer qu’une fraction de la TVA payée


en amont lors des achats sur la base d’un pourcentage appelé Prorata de
déduction (PD). Le prorata est toujours arrondi à l’unité supérieure.

II- Détermination du prorata


Sont exclus de la base de calcul du prorata :

 Les subventions d’équipement ou d’investissement reçues


 Les livraisons à soi même
 Les indemnités d’assurance
 Les dommages et intérêts reçus
 Les remboursements de débours non soumis à la TVA obtenus par un
mandataire
 Les cessions d’immobilisation et de biens d’occasion

C h iffre d ' affaires taxables


PD= ∗100
C h iffre d ' affaires total

Chiffre d’affaire est composé des ventes au Bénin de produits taxables et


exonérés, ventes à l’exportation de produits taxables et exonérés, prestations de

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

services, travaux facturés, produits accessoires et autres etc. En somme c’est


l’ensemble des éléments de la classe 701 à 707 du plan comptable.

III- Principe de fonctionnement


Le prorata de déduction s’applique aux opérations qui donnent droit à déduction
de la TVA. Mais des dispositions sont prévues à l’article 237 du CGI à savoir :

 Si le bien ou le service est destiné à une activité taxable, la TVA est


déductible à 100%
 Si le bien ou le service est destiné à une activité exonérée, la TVA n’est
pas déductible
 Si le bien ou le service aboutit concurremment à la réalisation d’activité
taxable et exonérée, la TVA est déductible au prorata
 La TVA sur les acquisitions d’immobilisation est déduite au prorata
quelle que soit le type d’activité à laquelle elles sont affectées.
Remarque :

 le prorata provisoire utilisé en cours d’année d’un exercice N n’est rien


d’autre que le prorata définitif de l’exercice N-1 calculé sur la base des
données définitives de cet exercice clos.
 En fin d’exercice N, le prorata définitif est calculé et l’on procède aux
régularisations qui s’imposent.
IV- Les cas régularisations du prorata de déduction
La régularisation du prorata intervient dans les cas suivants (Art 239 nouveau du
CGI) :

 Le calcul du prorata définitif


 La cession d’une immobilisation
 La destruction d’un bien ayant donné lieu à une déduction
 L’affectation d’un bien à une autre activité ou à un usage n’ouvrant pas
droit à déduction
 L’abandon de la qualité d’assujetti
 La cessation d’activité.
Le reversement de la TVA doit être effectué dans les vingt (20) jours qui suivent
l’évènement ayant motivé la remise en cause du droit déduction. Tout retard ou
irrégularité entraine des sanctions prévues aux articles 262 et suivants.

1) Le calcul du prorata définitif


Régularisations Analyses comptables Observations

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Cours de fiscalité des entreprises 2017
PD < PP Reversement de TVA D : 2../6.. A inscrire sur la ligne 11 de
R = TVA récupérable*(PP-PD) C : 445 la fiche de déclaration du
mois de Mai au plus tard.
PD > PP Complément de déduction de TVA D : 445 A inscrire sur la ligne 10 de
C = TVA récupérable*(PD-PP) C : 2../6.. la fiche de déclaration du
mois de Mai au plus tard.

Important : il est nécessaire de régulariser le prorata définitif avant le calcul


des amortissements afin d’éviter de biaiser les comptes de résultat.

2) Cas de cession d’immobilisation


Seules les immobilisations en services et qui n’ont pas été totalement amorties et
ayant bénéficiés du droit à déduction feront l’objet d’une régularisation.

dur é e restante à courir


TVA à reverser=TVA initialement d é duite
dur é e totale

TVA initialement déduite = PAHT*0,18* prorata définitif de l’année d’achat

Ainsi le résultat sur cession (R/C) est égal :

R/C = Prix de cession HT - (VNC + TVA à reverser + frais sur cession)

CHAPITRE 4 : La Taxe Professionnelle Synthétique

I- Définition et caractères de la TPS

La Taxe Professionnelle Synthétique est une contribution unique à la charge


des micros et petites entreprises relevant du régime du forfait, installées au
Bénin et dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur ou égal à 50.000.000
FCFA quel que soit la nature de leur activité (article 1084-18 du CGI).

Elle regroupe quatre impôts à savoir : le versement patronal sur salaires,


l’impôt sur le revenu, la contribution des patentes et la contribution des licences.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

La taxe professionnelle synthétique est caractérisée par son unicité, sa


simplicité, sa prévisibilité et enfin par sa justice.

II- Champ d’application

La taxe professionnelle synthétique est due par toutes entreprises exerçant au


Bénin et dont le chiffre d’affaire annuel est inférieur ou égal à 50.000.000 FCFA
quel que soit la nature de l’activité. Les dispositions fiscales permettent de faire
entre les micros et les petites entreprises.

Chiffre d’affaires
CA <= 20.000.000 Micros Entreprises
20.000.000 < CA <= 50.000.000 Petites Entreprises

III- Assiette

La base imposable de cet impôt est le chiffre d’affaires annuel réalisé par
les entreprises c’est-à-dire l’ensemble des ventes du 1 er janvier au 31 décembre
d’une année.

Pour les nouvelles entreprises la TPS est calculée sur la base du chiffre
d’affaires réalisé entre la date de leur création et le 31 décembre de l’année.

IV- Fait générateur et exigibilité

Le fait générateur de la TPS est la réalisation d’un chiffre d’affaires (la


somme des ventes) par les entreprises concernées.

Chaque entreprise souscrit elle-même sa déclaration de TPS en


remplissant la fiche de paiement tout en indiquant son chiffre d’affaires.

Eléments Modalités
Micros entreprises - TPS inferieures à 50.000 FCFA :
paiement en une seule tranche au
plus tard le 30 avril N+1.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017
- TPS supérieure à 50.000 FCFA :
paiement en un versement au plus
tard le 30 avril N+1 ou au choix en
deux versement de montant égal, le
1er avant le 31 janvier et le second au
plus tard le 30 avril.
Petites entreprises Paiement en deux versements de montant
égal, le 1er avant le 31 janvier et le second
avant le 30 avril N+1.
V- Liquidation
1- Cas des micros entreprises

Elles payent la TPS selon le barème suivant :

Tarif de l’impôt en FCFA


Tranches du CA en FCFA Activités de négoce Autres activités
0 – 1.000.000 6.250 10.000
1.000.000 – 2.500.000 21.875 35.000
2.500.000 – 5.000.000 46.875 75.000
5.000.000 – 10.000.000 93.750 150.000
10.000.000 – 15.000.000 156.250 250.000
15.000.000 – 20.000.000 218.750 350.000

Très important :

 les micros entreprises importatrices ou exportatrices quel que soit le


niveau de leur chiffre d’affaires paient le maximum de la TPS des
micros entreprises (article 1084-22 du CGI) ;
 Le paiement de tout ou d’une partie de la TPS donne droit à une quittance.
le solde de la TPS due donne droit à une vignette qui doit être affichée de
façon visible dans l’entreprise.

1.1- Cas des marchands forains

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Les marchands forains (ambulants) qui vendent en étalage ou sur


inventaire des objets de menues valeurs paient la moitié des tarifs relatifs aux
activités de négoce (article 1084-23 du CGI).

Tranches du CA en FCFA Tarif de l’impôt


0 – 1.000.000 3.125
1.000.000 – 2.500.000 10.937,5
2.500.000 – 5.000.000 23.437,5
5.000.000 – 10.000.000 46.875
10.000.000 – 15.000.000 78.125
15.000.000 – 20.000.000 109.375

1.2- Cas des transporteurs routiers relevant des micros entreprises

Les transporteurs routiers relevant des micros entreprises paient la TPS


suivant les tarifs ci-après :

 Transport public de personnes

Capacité du véhicule Tarif de l’impôt en FCFA


0 – 9 places 38.000
10 – 20 places 57.000
Supérieur à 20 places 86.800

 Transport public de marchandises

Capacité du véhicule Tarif de l’impôt en FCFA


0 – 2,5 tonnes 49.500
2,6 – 5 tonnes 57.000
5,01 – 10 tonnes 86.800
Supérieur à 10 tonnes 136.400

2- Cas des petites entreprises

Pour ces entreprises la TPS est déterminée par application des taux
suivants au montant du chiffre d’affaires réalisé :

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

 1,25% pour les activités de négoce


 2% pour les autres activités

Remarque :

 Le montant minimum de la TPS à payer même si une petite entreprise


réalise un chiffre d’affaire inférieur à 20.000.000 FCFA s’élève à 225.000
FCFA.
 Si le montant du chiffre d’affaires d’une petite entreprise est inférieur à
20.000.000 FCFA pendant deux ans consécutifs, elle est déclassée et
devient une micro entreprise.
 Le paiement de tout ou d’une partie de la TPS donne droit à une quittance.
Le solde de la TPS due donne droit à une vignette qui doit être affichée
de façon visible dans l’entreprise.
VI- Avantages fiscaux,
 Les nouvelles entreprises créées

Une réduction de la TPS est accordée aux nouvelles entreprises régulièrement


créées selon les modalités suivantes :

 25% au titre de la première année d’exercice ;


 25% au titre de la deuxième année d’exercice ;
 50% au titre de la troisième année d’exercice.
 Les entreprises adhérentes des centres de gestion agréés (CGA)

Une réduction de la TPS est accordée aux entreprises membres des centres de
gestion agréés selon les modalités suivantes :

 40% pendant les quatre premières années à compter de celle de l’année


d’adhésion ;

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

 Une réduction complémentaire de 10% est accordée pour les adhérents


exerçant dans le secteur primaire.
VII- Les pénalités et sanctions(article 1084-25 ; 26 et 27 du CGI)
 A compter du 1er mai de chaque année, le montant de la taxe est majorée
de 20% ;
 Le défaut d’affichage de la vignette ou de sa présentation suite à une
réquisition de l’administration fiscale entraîne l’application d’une amende
de 20.000 FCFA ;
 Pour les marchands, le défaut de justification du paiement de la TPS
entraîne la saisie des marchandises ou l’immobilisation du véhicule. La
restitution des objets saisis ou la remise en circulation du véhicule est
subordonnée au règlement de la taxe ;
 Quiconque aura délivré, utilisé ou présenté une fausse quittance ou une
quittance falsifiée pour échapper au paiement de la TPS est passible d’une
amende de 1.000.000 de francs CFA et d’une peine d’emprisonnement de
trois (03) à cinq (05) ans.
NB : La TPS ne s’applique pas aux nouvelles entreprises dont le capital
social à la constitution est supérieur cinq cent millions (500.000.000) de
francs CFA.

Partie 2 : Modalités d'exercice du droit de contrôle et de vérification de


l’administration fiscale et ses conséquences

CHAPITRE 1 : Modalités d'exercice du droit de contrôle et de


vérification de l’administration

Le contrôle de l'impôt, qui revêt des formes diverses, suppose la mise en


œuvre par les services fiscaux, de différents droits dont les plus importants

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

sont le droit de vérification, le droit de communication et le droit de


visite, d'investigation et de saisie.

Le contrôle fiscal est susceptible de comporter, notamment en matière


d'impôts sur les revenus et de taxes sur le chiffre d'affaires, deux formes à
savoir : le contrôle interne et le contrôle externe.

D'autres modalités sont prévues pour certains impôts ou dans le cadre des
mesures diverses de contrôle et de prévention de la fraude fiscale.

I- Le contrôle interne

Il est composé du contrôle formel et du contrôle sur pièces.

A. le contrôle formel
1- Définition

Le contrôle formel s’exerce dès la réception par le service d ’assiette


des déclarations déposées par les contribuables. Il concerne l’ensemble des
documents produits et consiste en un examen de la qualité formelle des
éléments déclarés et à rectifier les erreurs matérielles susceptibles de
bloquer la procédure d’imposition.

2- Effet

En aucun cas, le contrôle formel ne peut se traduire par une notification de


redressements, puisqu’il constitue une phase préparatoire au CSP.

B. l e contrôle sur pièces (CSP) : Article 1085-A


1) Définition

Encore appelé contrôle de cabinet, il consiste en un examen critique


à posteriori et du bureau, de la cohérence :

- des déclarations ;

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

- de la situation fiscale des contribuables à l’ aide de tous


renseignements et documents tirés du dossier d’une part et des
informations complémentaires demandées aux contribuables lui même
ou obtenues auprès des tiers à l’ occasion de l’exercice du droit de
communication d’autre part.
2) Objectifs

Le CSP permet :

- la détection d es contribuables défaillants ;


- la prévention et la réparation des erreurs relevées dans les
déclarations ;
- la sélection des dossiers devant faire l’objet d’un CFE .
3) Conséquence du C SP

Trois cas sont possibles :

1er cas : la situation est conforme : le dossier est classé.

2ème cas : existence d’erreurs ou d’insuffisances isolées. Une notification de


redressement pourra être a dressée au contribuable.

3ème cas : mise en évidence d’une situation a priori incohérente nécessitant un


examen approfondi voir des recherches extérieures. Dans un tel cas, le dossier
est proposé au programme de CFE.

II- Le c contrôle fiscal externe

Il revêt 2 formes, à savoir le contrôle ponctuel, la vérification générale.

A- L e contrôle ponctuel (article 1085 bis CGI)


1- Définition

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

C’est une forme de contrôle sur place qui ne constitue pas une
vérification de comptabilités (art. 1085 bis al 1). En conséquence, les
dispositions combinées des articles 1085 bis al 1 er et R.1-c du LPF
permettent de procéder, le cas échéant , à une vérification de comptabilité
portant sur la même période.

Elle est mise en œuvre lorsque les anomalies détectées ne remettent pas en
cause la situation globale de l’ entreprise ou permettent une exploitation
rapide et ciblée. C’est un contrôle sur place dont la rapidité d’intervention
permet de préserver efficacement les intérêts du Trésor public. Le CP porte :

- Soit sur un point spécifique de la situation fiscale de l’entreprise


(exemple des op ration s de T VA du … au …) ;
- Soit sur l’ensemble de l’impôt dû au titre d’une période.
2- Programmation et sélection

L’engagement du CP est motivé par la nécessité de réaliser


rapidement l’intervention . Il implique une grande souplesse dans la gestion
de la programmation. Ce type de contrôle ne peut en aucun cas constituer
un outil de sélection en vue d’une vérification générale ultérieure.

S’agissant d’une intervention rapide et ciblée, le C P doit être écarté


dans les cas suivants :

- Lorsque le contribuable n’a pas souscrit ses déclarations sur


l’ensemble de la période non prescrite ;
- Lorsque les anomalies relevées dans le dossier nécessitent des
investigations approfondies dans la comptabilité.
3- Champ d’application du C P

A titre indicatif et non limitatif, le CP est particulièrement adapté :

Page 34
Cours de fiscalité des entreprises 2017

- En matière de T VA : avant ou après un remboursement de crédit


de TVA et pour contrôler la réalité des opérations déclarées à
l’exportation ou en exonération de taxe ;
- En matière IRPP ou d’IS : contrôle de certaines provisions, contrôle de
la réalité et de la nature d’une prestation rémunérée par l’entreprise,
contrôle des dettes envers les associés
- Au contrôle de la TVS lorsque l’enjeu est significatif (entreprise utilisant
un parc de véhicules important).

Par ailleurs, le CP peut être analysé comme le prolongement d’un


CSP. Par exemple, en cas d’absence de réponse du contribuable à une
demande du service ou de réponse incomplète ou inexploitable.

Les redressements effectués ne peuvent concerner que les impôts à


paiement mensuel ou trimestriel dus au titre de l’année en cours et
l’impôt sur le revenu de l’année dont la déclaration est souscrite au cours
de l’année du contrôle (article 1085 bis alinéa 3).

En outre, les pièces de procédure (avis de contrôle et notification de


Redressement) doivent être adaptées et faire apparaître clairement le
caractère ponctuel des investigations diligentées.

La rapidité qui doit caractériser le CP conduit à limiter impérativement le


nombre d’intervention sur place qui ne peut dépasser deux demi-journées et
exceptionnellement trois demi-journées (article 1085 bis alinéa 3).

4- Agents chargés de la mise en œuvre du contrôle ponctuel

Le CP relève plus particulièrement de la compétence des services


gestionnaires dans la mesure où :

- Il est adapté aux contraintes de ces services ;


- Il constitue la poursuite sur place d’investigations engagées en CSP.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Le CP est exécuté par les agents des impôts ayant au moins le grade
d’inspecteur.

Les services vérificateurs (et tout inspecteur) peuvent cependant, à titre


exceptionnel, lorsqu’ils sont désignés à cet effet par le Directeur Général des
Impôts.

5- Les suites du CP

A l’instar des autres formes de contrôle, la procédure débute par une


notification de redressement, se poursuit par la possibilité donnée au
contribuable d’y répondre, la confirmation de redressement et peut se
prolonger devant la commission des impôts.

B- L a vérification générale

Alors que le droit d’investigation consiste en une collecte de renseignements,


le droit de vérification oblige les agents de l’administration à une
recherche critique de conformité ou de cohérence des documents vérifiés.
C’est un contrôle beaucoup plus poussé.

Longtemps circonscrite à la vérification de comptabilité, cette forme de


contrôle a été étendue à l’examen de la situation fiscale des personnes
physiques (ESFP).

1- La vérification de comptabilité

En l’absence de définition par le législateur, elle peut être définie


comme un ensemble d’opérations qui a pour objet d’examiner la comptabilité
d’une entreprise et de la confronter aux renseignements détenus par
l’administration, afin de mesurer la sincérité et l’exhaustivité des déclarations
souscrites. Elle est à distinguer du droit de communication ou

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

l’administration prend simplement connaissance des informations contenues


dans les livres comptables.

a) Les contribuables concernés

Sont concernés par la vérification de comptabilité (et le contrôle


ponctuel) les contribuables soumis à l’obligation de tenir une comptabilité
pour l’activité faisant l’objet du contrôle. Cette obligation concerne les
commerçants et les industriels, mais aussi les membres des professions
libérales et les exploitants agricoles. Ainsi, il ne peut être procédé à une
vérification de comptabilité ni en matière de revenu fonciers ni en matière
de traitements et salaires. Symétriquement, le contribuable qui a été imposé
pour ces revenus ne peut pas se prévaloir des garanties prévues en matière
de vérification de comptabilité. Pour la Cour de Cassation, les droits
d’enregistrement peuvent faire l’objet d’une vérification de comptabilité,
s’ils procèdent d’une activité professionnelle obligeant le contribuable à la
tenue d’une comptabilité ou s’ils sont assis sur les éléments comptables d’une
telle activité .

b) Les types de vérification

Une vérification de comptabilité peut être générale, simple, complète,


limitée ou étendue.

Elle est dite générale lorsque le même agent des impôts vérifie la situation
fiscale de l’entreprise au regard de tous les impôts selon le système déclaratif
(impôts directs et indirects, droits d’enregistrement). Elle est simple dans tous
les cas y compris celui de la vérification dite mixte effectuée par le même
agent des impôts directs et des droits d’enregistrement.

Qu’elle soit générale ou simple, une vérification de comptabilité peut être


complète ou limitée. Elle est dite complète lorsqu’elle porte sur toute la période

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

non couverte par la prescription. Elle est dite limitée lorsqu’elle porte
seulement sur une partie de la période non prescrite, sur une fraction des
activités de l’entreprise.

Enfin, elle peut être étendue lorsque simultanément à la vérification de


comptabilité le vérificateur procède à la vérification personnelle de l’exploitant
ou des principaux dirigeants.

c)Les documents vérifiés

- Les livres comptables

Les documents soumis à vérification sont non seulement les livres


comptables en application de l’Acte uniforme de l’OHADA portant
organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises (article 19)
avec toutes les pièces justificatives (factures d’achat, copie des factures de
ventes, etc.) Mais également les documents dont la tenue est rendue
obligatoire par des dispositions du CGI (article 33). Il s’agit du livre-journal, du
grand livre, du livre de paye et du livre d’inventaire.

Ces documents sont également exigés en cas de contrôle ponctuel.

- Comptes bancaires à usage mixte

Certains documents présentent le caractère de documents comptables


même lorsqu’ils retracent partiellement des opérations de caractère privé. Il en
va ainsi des comptes financiers mixtes utilisés à la fois pour des opérations
privées et des opérations professionnelles. En effet, l'article 1085 quater 2 du
CGI dispose, que dans le cadre d’une vérification de comptabilité , le
vérificateur peut examiner les comptes financiers utilisés à la fois à titre
privé et ou professionnel et demander au contribuable tous éclaircissements ou
justifications sur ces opérations sans que cet examen puisse être considéré
comme l’engagement d’une vérification personnelle.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Remarque : Il peut arriver que le vérificateur ait connaissance de


documents de nature non comptable ou non obligatoire : en général,
l’utilisation de tels documents pour fonder un rehaussement n’entraîne pas
l’irrégularité de la vérification, sauf s’ils sont couverts par le secret
professionnel.

- Comptabilité informatisée

Si la comptabilité est établie au moyen de systèmes informatisés, le


contrôle porte sur l'ensemble des informations, données et traitements
informatiques qui concourent directement ou indirectement à la formation des
résultats comptables ou fiscaux et à l'élaboration des déclarations rendues
obligatoires par le CGI ainsi que sur la documentation relative aux analyses, à
la programmation et à l'exécution des traitements.

Les agents des impôts peuvent effectuer des tris, classements ainsi que
tous les traitements et calculs aux fins de s'assurer de la concordance
entre la copie des enregistrements concourant à la formation du résultat
comptable et les déclarations fiscales du contribuable.

d) Lieu de la vérification générale

En principe, la vérification s'effectue sur place. Cependant, sur demande


écrite du contribuable, l'examen des documents comptables peut avoir lieu
dans le bureau de son comptable ou du vérificateur.

Le principe du contrôle sur place entraîne une conséquence importante qui


est l’emport de documents. Défense est donc faite au vérificateur d’emporter
des documents comptables dans les bureaux de l’administration. En effet,
le juge estimera qu’il prive alors le contribuable une possibilité de dialogue.
L’interdiction a une portée très générale dans la mesure ou l’emport d’un
seul document suffit à entacher d’irrégularité l’ensemble de la procédure

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

de vérification. L’interdiction n’englobe pas la remise de photocopies ou de


copies de fichiers informatiques.

Dans le cas où la vérification se déroule au bureau du vérificateur,


reçu détaillé des documents emportés, doit être remis par le vérificateur au
contribuable.

Ce dernier devant en délivrer décharge lors de leur restitution. Mais cette


façon de procéder, qui doit conserver un caractère exceptionnel, ne doit pas
avoir pour effet de priver le contribuable de la possibilité voulue par le
législateur d'un débat contradictoire avec le vérificateur.

2- L'examen de la situation fiscale personnelle (art. 1085 quater du CGI)

En France, l'examen contradictoire de la situation fiscale des personnes


physiques (ESFP) était dénommé «vérification approfondie de situation
fiscale d'ensemble» (VASFE) jusqu'en 1987, puis jusqu'en 1997 «examen
contradictoire de l'ensemble de la situation fiscale personnelle», a comme
caractéristique essentielle sa généralité, dans la mesure où tout contribuable
passible de l'IRPP peut y être soumis.

Au Bénin, l’examen de la situation fiscale personnelle (ESFP) a été codifié


pour la 1ère fois par la loi de finances pour la gestion 2011.

Ce type de contrôle est surtout mis en œuvre à l'encontre des contribuables


pour lesquels un CSP a fait apparaître une disproportion entre le revenu
déclaré d'une part, et les dépenses et acquisitions d'autre part. C’est un
contrôle fiscal particulièrement redoutée les contribuables en raison des
techniques de caractère inquisitorial souvent mises en œuvre.

a) La notion d'ESFP

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Selon l'article 1085 quater alinéa 2 du CGI, l'ESFP est un contrôle de


«la cohérence entre, d'une part, les revenus déclarés et, d'autre part, la
situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie
des membres du foyer fiscal». Cette définition a le mérite d'insister sur le
critère du contrôle de cohérence entre d'une part les revenus déclarés et d'autre
part des éléments autres que les revenus. Il permet dans une certaine mesure de
différencier cette modalité de contrôle d'autres formes de contrôle.

b) L'ESFP et les autres formes de contrôle

Quand le vérificateur se contente de vérifier si le contribuable a bien déclaré


et correctement calculé tous les revenus provenant de sources identifiées
ou identifiables notamment par l'exercice du droit de communication, il procède
à un CSP.

En revanche, si le vérificateur au lieu de se contenter d'un simple


rapprochement vérifie la cohérence entre d'une part les revenus déclarés et
d'autre part des éléments patrimoniaux qui doivent en principe refléter les
revenus dont le contribuable a disposé, il se livre à un ESFP.

De la même manière, quand il cherche à déterminer l'enrichissement


du contribuable et à vérifier l'ensemble de ses ressources en examinant
notamment ses comptes bancaires sur une ou plusieurs années ou sa
situation patrimoniale, il procède à un ESFP.

Pour ce qui est de la vérification de comptabilité, elle s'en distingue a


priori aisément dans la mesure où l'ESFP ne comporte pas l'examen d'une
comptabilité, les particuliers n'y étant pas astreints. Mais il est fréquent que
l'administration procède simultanément ou successivement à la vérification de
la comptabilité de l'entreprise et à l'ESFP de l'exploitant individuel, du
dirigeant ou de l'associé. Tel est le cas des vérifications dites étendues. Des

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

interférences peuvent alors se produire entre les deux formes de vérifications


notamment en cas d'examen de comptes mixtes. Ainsi au cours d'un ESFP,
l'administration peut examiner les opérations figurant sur les comptes
mixtes, utilisés à la fois à titre privé et professionnel, et demander au
contribuable tous éclaircissements ou justifications sur ces opérations, sans
que cet examen et ces demandes constituent le début d'une vérification de
comptabilité.

De même, au cours d'une vérification de comptabilité, l'administration


peut procéder aux mêmes examens et demandes sans que ceux-ci constituent le
début d'un ESFP (article 1085 quater-2 du CGI).

c) Le déroutement de l'ESFP

Contrairement à ce qui se passe en matière de vérification de comptabilité,


l'ESFP peut se dérouler en tous lieux, normalement dans les locaux de
l'administration, mais également, si le contribuable le demande à son domicile,
chez son conseil ou dans son entreprise.

- La démarche du vérificateur

Le travail du vérificateur débute par un contrôle de bureau consacré à


un examen du dossier du contribuable complété, le cas échéant, par des
renseignements obtenus grâce à l'exercice du droit de communication ou par des
informations spontanées : le chef comptable licencié ou le conjoint délaissé
peuvent se révéler des auxiliaires précieux de l'administration.

En cas d’incohérence entre les informations qu'il possède et qui ont trait au
train de vie, aux dépenses et aux acquisitions patrimoniales du contribuable
d'une part et les revenus que celui-ci a déclarés d'autre part, le vérificateur va
établir ce qu'il est convenu d'appeler une balance de trésorerie.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

La balance de trésorerie permet de vérifier si le montant total des


dépenses pendant la période examinée est égal à celui des ressources dont
le contribuable a disposé officiellement au cours de la même période. Si
cette balance de trésorerie fait apparaître un montant de dépenses supérieur à
celui des revenus déclarés elle laisse présumer l'existence de revenus dissimulés.

Au vu de ces résultats, le vérificateur engage avec le contribuable un


dialogue qui peut suivant le cas, prendre la forme d'entretiens (encore
qu'aucun texte n'impose un débat oral), d'échanges de correspondance ou de
demandes de justifications ou d'éclaircissements.

Dans la mesure où l'ESFP se déroule, en règle générale, dans les locaux


de l'administration, au contraire de la règle suivie en matière de
vérification de comptabilité, le vérificateur peut emporter et conserver les
documents communiqués par le contribuable sans aucune formalité. La seule
obligation qui lui est faite est de restituer les documents emportés avant
d'adresser au contribuable une demande de justifications.

Si à la fin de l'examen, le vérificateur constate une insuffisance des


disponibilités dégagées par rapport aux disponibilités employées il pourra
procéder à une taxation d'office, sauf si le contribuable apporte des
justifications suffisantes.

CHAPITRE 2 : Les procédures de redressement fiscal

Le contrôle de l'impôt peut permettre de constater des omissions, des


insuffisances ou des dissimulations commises par les contribuables. Le
paiement des suppléments de droits, éventuellement assortis de pénalités,
ne peut être réclamé, en principe, qu'après l'aboutissement d'une procédure
contradictoire, dans la mesure où les contribuables se sont conformés aux
obligations fiscales et comptables qui leur incombaient. Lorsqu'il en est ainsi,

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

la procédure généralement suivie est la procédure de redressement


contradictoire (PRC).

En revanche, en cas de défaut ou de dépôt tardif de déclaration, le service


des impôts recourt à des procédures d'imposition d'office (PIO). Celles-ci
font perdre au contribuable le bénéfice des garanties attachées au déroulement
de la PRC et lui font supporter la charge de la preuve de l'exagération
de l'imposition établie par l'administration.

Il en est de même en présence de manœuvres d'opposition à


fonctions ou lorsque le contribuable s'abstient de répondre à certaines
demandes de justifications ou fournit une réponse insuffisante ou tardive à une
mise en demeure d'avoir à compléter les renseignements demandés.

I- La PRC ou procédure de droit commun : Article 1085-A du CGI


A. Champ d’application
1- Principe

Lorsque l'administration constate une insuffisance, une inexactitude, une


omission ou une dissimulation dans les éléments servant de base au calcul
des impôts et taxes dus en vertu du CGI, les redressements doivent être
effectuées selon la PRC.

Il s'ensuit que, sous peine de vice de forme entachant de manière


définitive le supplément d'impôt établi, cette proc dure doit être suivie d’une
notification au contribuable des bases d'imposition.

2- Exceptions
 Exceptions expressément prévues par la loi : Les dispositions qui
précèdent ne sont pas applicables en matière d'impositions directes
perçues au profit des collectivités locales (article 1085-B)
 Dans les cas d’imposition d’office prévus par la loi.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

B. Déroulement de la PRC

La PRC est engagée par une notification, adressée au contribuable, des


redressements que l'administration envisage d'apporter à ses déclarations.

La réception de cette notification de redressement par le redevable entraîne


divers effets tant à l'égard de ce dernier que de l'administration.

1- La notification de redressement (NdR)

Les NDR que l'administration adresse au contribuable doivent être


motivées. E n même temps, l'intéressé est invité à faire parvenir son
acceptation ou ses observations dans un délai de 30 jours à compter de
la réception de cette notification.

Il s'agit donc d'un acte de procédure soumis à des règles strictes relatives :

 à la compétence des agents habilités à notifier des redressements ;


 à l'identité du destinataire ;
 à la forme et au contenu de la NdR.
a) Compétence des agents

Pour être conformes au principe de légalité posé par le droit


administratif, les décisions de l'administration doivent être prises par une
autorité compétente. Cette compétence suppose la réunion des trois éléments
suivants.

 Compétence matérielle des agents

Les agents des impôts appartenant à des corps des catégories A et B


sont seuls compétents pour fixer les bases d'impositions, liquider les
impôts, taxes et redevances et notifier les redressements.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Ces opérations s'entendent de la conduite des procédures relatives à


l'assiette, la liquidation et le contrôle de ces impôts (contrôle sur pièces,
investigations sur place, réception des contribuables...) et de la signature
de tous actes administratifs y afférents (avis de vérification , mises en
demeure, demandes d'éclaircissements et /ou de justifications, NdR,
confirmation de redressements, etc.).

 Compétence territoriale des agents

Les agents des impôts des catégories A et B peuvent exercer leurs


attributions à l'égard des personnes physiques ou morales qui ont déposé
ou auraient dû déposer dans le ressort territorial du service déconcentré ou du
service à compétence nationale dan s lequel ils sont affectés, une
déclaration, un acte ou tout autre document.

Le lieu de déclaration correspond en règle générale à la résidence


principale, au siège, au principal établissement , au lieu de direction
effective, au lieu d'exercice de l'activité du contribuable ou au lieu de
situation des biens.

 Compétence temporelle des agents

Les pièces de procédure ainsi que les actes administratifs peuvent être
valablement établis par les agents appartenant à des corps de catégories A et B
à partir de la date d'effet de la décision prononçant leur affectation dans la
direction.

b) Destinataire de la NdR

La NdR doit être adressée, en un seul exemplaire, au contribuable ou


à son représentant légal. Un autre exemplaire reste au dossier et servira de
preuve en cas de contestation.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Si le contribuable est une société, les redressements doivent être notifiés :

 À la société sous sa dénomination ou sa raison sociale, en ce qui


concerne les impôts dus par celle-ci.
 À chacun des associés, pour les redressements comportant des
conséquences sur leur situation fiscale propre.

Si le contribuable est une personne physique

 En matière d'IRPP, la NdR doit être faite au contribuable. Par


conséquent , pour les personnes mariées, à Monsieur ou Madame,
sauf imposition séparée des époux.
 Au regard des autres impôts, la NdR est adressée à la personne
ayant la qualité de contribuable ou de redevable.

Si le contribuable est décédé, la NdR est faite aux ayants droit en leur qualité
d'héritiers représentant le défunt.

À l'égard des indivisions, si les redressements concernent l'impôt sur le


revenu, une NdR distincte est adressée à chaque coïndivisaire. Dans les autres
cas, les redressements notifiés à l'un d'eux valent à l'égard des autres.

En cas de redressement et de liquidation judiciaires, la NdR doit être


adressée à l'Administrateur judiciaire ou au Syndic.

c) Forme de la NDR
 Acheminement et adresse

En principe, la notification est effectuée par pli postal recommandé avec


accusé de réception ou par cahier de transmission.

L'adresse à retenir est, en principe, celle du lieu où les contribuables


souscrivent leurs déclarations, à savoir :

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

 pour les sociétés : le principal établissement, ou par exception, le siège


social ou la direction effective ;
 pour les personnes physiques : la résidence ou le principal établissement ;

Remarque : La NdR remise au contribuable ne peut être considérée


comme régulière que si celui-ci en accuse réception par écrit ou y fait
immédiatement figurer ses observations ou encore signe le cahier de
transmission.

 Présentation de la NdR

La NdR est normalement établie sur un imprimé conçu à cet effet.


Mais la circonstance qu'elle serait rédigée autrement ne vicie pas la procédure
dès lors que les mentions obligatoires y figurent.

d) Contenu de la NdR
 Mentions préliminaires. La NdR, datée et signée par l’agent qui en est
charge, doit comporter :
 L’indication des noms et fonction de l’agent, du service expéditeur,
de l’adresse des bureaux et du n° de téléphone ;
 L’indication qu’il dispose d’un délai de 30 jours pour adresser son
acceptation ou ses observations ;
 L’indication des impôts, déclarations, actes, faits ou périodes faisant
l’objet de la NdR ;
 La mention, en cas de contrôle ponctuel et de vérification de
comptabilité, des dates de début et de fin des opérations sur place.
 Nature, motif et montant des redressements :
 Nature des redressements : Une NdR doit distinguer chaque
impôt ou groupe d’impôts ayant fait l’objet du contrôle et faire
apparaître distinctement les redressements afférents à chaque années
vérifiées.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

 Motifs des redressements : Une NdR n’est valable que si elle


en comporte les motifs. Ceux-ci doivent être exposés de manière
précise pour que le contribuable soit suffisamment éclairé afin de
formuler ses observations ou faire connaître son acceptation.

L’administration est tenue d’informer le contribuable de la teneur et de


l’origine des renseignements et documents obtenus des tiers sur lesquels elle
s’est fondée pour établir l’imposition faisant l’objet de la NdR.

En pratique, il faut :

 un rappel succinct des faits,


 rappeler la règle de droit (la législation applicable),
 et enfin tirer la conclusion : application de la règle de droit aux faits.
 Montant des redressements : dans la pratique, la NdR comporte
l’indication relative au montant des suppléments de droits ou des
pénalités dont l’application est envisagée et la possibilité de bénéfice
d'une transaction.
2- Les effets de la NdR

La NdR a pour effet :

 d'interrompre le délai de répétition ;


 d'ouvrir au profit du contribuable un délai de réponse de 30 jours ;
 de fixer les limites de l'imposition supplémentaire à établir ;
a) Interruption du délai de prescription

Ainsi qu'il a été indiqué, la NdR interrompt la prescription et fait courir un


nouveau délai de même nature et de même durée que celui interrompu.

Il en résulte que l'imposition relative au redressement notifié pourra


être mise en recouvrement au plus tard le dernier jour du nouveau délai.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

L'interruption de la prescription reste acquise même dans le cas où, après


avoir mis en recouvrement l'imposition correspondant, l'administration en
accorde ultérieurement la décharge d'office.

b) Ouverture d'un délai de réponse au profit du contribuable


 Calcul du délai de réponse

Le délai de réponse de 30 jours ouvert par la NdR court à compter du


jour de la réception de celle-ci. S'agissant d'un délai franc, il doit être fait
abstraction du jour de la réception par le contribuable et du jour de l'échéance.

Dès lors, le premier jour du délai est fixé au lendemain de la date à


laquelle le contribuable a reçu ou est réputé avoir reçu la NdR. Le délai expire
le trente et unième jour suivant celui de la réception par le contribuable.

 Personnes habilitées à répondre à la NdR

Ont qualité pour cela :

 le contribuable lui-même ou son représentant légal ;


 toute personne disposant d'un mandat régulier délivré à cet effet. À ce
sujet, les avocats ont qualité pour représenter leurs clients, au cours de la
procédure de contrôle, sans avoir à justifier du mandat qu'ils sont réputés
avoir reçu de ces derniers lorsqu'ils déclarent agir pour leur compte.

c) Fixation des limites de l'imposition

Alors qu'une imposition assurée sur des bases supérieures à celles qui ont fait
l'objet de la NdR serait irrégulière à concurrence de la fraction de l'impôt
correspondant à la partie ne figurant pas sur cette NdR, une imposition établie
sur des bases inférieures serait régulière.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

En outre, dans la limite du délai de répétition, l'administration conserve la


possibilité de proposer de nouveaux redressements venant s'ajouter aux
précédentes.

C- La confirmation de redressement

Si le redevable donne son accord dans le délai prescrit ou si des


observations présentées dans ce délai sont reconnues fondées,
l'administration lui adresse une confirmation de redressement et procède à
l'émission d'un avis d’imposition sur la base acceptée par l'intéressé.

À défaut de réponse ou d'accord dans le délai prescrit, l'administration fixe


la base de l'imposition et calcule le montant de l'impôt exigible, sous
réserve du droit de réclamation du redevable après l'établissement de l’avis
d’imposition. Toutefois, le service est tenu obligatoirement d'indiquer les raisons
qui justifient le rejet des observations.

Lorsque les observations du contribuable sont entièrement fondées, la


rectification envisagée est abandonnée.

Pour rédiger la confirmation de redressement, il faut :

 passer en revue tous les points saillants de la notification ;


 confronter la réponse du contribuable à chaque chef de redressement et
tirer une conclusion (redressement maintenu ou abandonné) ;
 considérer l'absence de réponse sur un point comme une acceptation
des redressements.

Remarque : le contribuable qui a accepté les rectifications proposées, conserve


le droit de réclamer contre l'imposition après sa mise en recouvrement, mais la
charge de la preuve lui incombe.

D- Intervention de la commission de conciliation des impôts

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Lorsque le désaccord persiste, il peut être soumis, su r l'initiative de


l'administration ou à la demande du redevable, à la commission des impôts.

1- Conditions de recevabilité des demandes


 La procédure de rectification contradictoire ne doit être ni écartée ni close.
L'intervention de la commission est donc exclue :
 soit lorsque l'administration est fonder à écarter l'application de la
procédure contradictoire ;
 soit lorsque l'imposition a été établie.
 La demande doit faire suite à un désaccord : la commission ne peut, par
conséquent, être saisie, ni avant que le contribuable ait répondu à la Nd R,
ni a près qu'il ait accepté formellement ou tacitement le redressement.
 Le dés accord doit concerner une matière dans laquelle l'intervention de
la commission est expressément prévue par la loi
 Le désaccord doit concerner les questions de fait ou l’appréciation
des faits
2- Conséquences de la saisine de la commission

L'administration doit surseoir à l'établissement de l'imposition correspondant


aux redressements litigieux jusqu'à la notification au contribuable de l' avis
rendu par la commission qui n ’est pas opposable à l’ administration.

CHAPITRE 3 : Le Contentieux Fiscal

Le contentieux fiscal peut être défini comme l’ensemble des règles et


procédures qui s’appliquent aux litiges nés à l’occasion de l’établissement ou du
recouvrement de l’impôt.

Cette définition distingue donc le contentieux de l’assiette et celui de


recouvrement.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

- la première consiste en l’établissement de l’impôt et comprend à la fois


la détermination et l’évaluation de la matière imposable et le calcul de
l’impôt ou liquidation (phase de l’assiette) ;
- la seconde phase est celle du recouvrement qui consiste en
l’encaissement effectif de la créance fiscale précédée de tâches
administratives variables selon la nature de l’imposition et le degré de
coopération du contribuable.

En abordant l’étude du contentieux fiscal, il faut préciser que le droit fiscal a


prévu également une procédure gracieuse qui permet aux contribuables, en
dehors de tout litige ou contestation de l’imposition d’obtenir une modération ou
une remise d’impôt, ou de pénalité en invoquant alors un motif de gêne,
d’indigence ou de difficultés financières.

I. LE CONTENTIEUX DE L’ASSIETTE

Au sens large, le contentieux de l’assiette désigne l’ensemble des litiges qui


naissent de l’action de l’administration fiscale dans le domaine de
l’établissement de l’impôt.

A. Le contentieux proprement dit


1- La phase administrative

En fonction de leur nature et de leur contenue, les demandes contentieuses


sont qualifiées de :

- demande en décharge, lorsqu’il y a contestation de la totalité de


l’imposition,
- demande en décharge, lorsqu’il y contestation partielle de l’imposition,
- demande en restitution, lorsqu’il y a contestation d’un impôt versé
spontanément sans émission d’un rôle. Ex : Acompte de l’IRPP-BIC
exigible, TVA, droit d’enregistrement et de timbre.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

 Le délai de présentation de la réclamation

C’est le délai de droit commun prévu à l’article L. 142 du LPF : « A l’ égard


des contribuables figurant à un rôle nominatif, le délai de réclamation est
de 3 mois à compter du jour où le contribuable a eu connaissance de
l’existence de l’imposition ».

En principe, le non-respect du délai légal de réclamation entraîne le rejet de


la demande pour vice de forme.

En matière de droit d’enregistrement l’article L. 127 du LPF dispose que


« L’action en restitution des sommes indument ou irrégulièrement perçues par
suite d’une erreur des parties ou de l’Administration est prescrite après un délai
de deux ans, à partir du paiement ».

La réclamation doit être établie sous la forme d’une simple lettre adressée au
Directeur Général des Impôts et des Domaines.

Outre le nom et l’adresse du contribuable demandeur, toute réclamation doit


mentionner :

- l’imposition contestée,
- l’exposé sommaire des motifs (moyens),
- les conclusions de la partie requérante,
- la signature manuscrite de son auteur.

En outre, la réclamation doit être appuyée de l’avis d’imposition


contestée.

 Le sursis de paiement

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Le sursis de paiement est la faculté offerte légalement au contribuable à qui


un complément d’imposition est réclamé, de différer le paiement jusqu’à ce que
l’Administration ou le Juge fiscal ait statué sur sa réclamation.

Selon l’article L. 219 du LPF, le contribuable qui conteste une imposition,


peut surseoir au paiement de la partie contestée de ladite imposition, à condition
de constituer, auprès du Receveur des impôts assignataire, un cautionnement ou
une caution bancaire égal au quart du montant de l’imposition contestée.

 La décision
 Cas des impôts locaux

Lorsque le montant de la cause ne dépasse pas 2 000 000 F, la décision sur


les réclamations contentieuse est du ressort des directeurs départementaux des
impôts. Au-delà de cette limite, la décision est du ressort du DGI.

 Cas d’Impôts d’Etat

La décision sur les réclamations appartient au DGI pour les causes dont le
montant ne dépasse pas 10 000 000 F. Au-delà de ce seuil, c’est le MEF qui est
compétent.

Conformément à l’article L. 144 du LPF, le Ministre ou le Directeur Général


des Impôts doit statuer dans le délai de 6 mois suivant la date de présentation de
la réclamation. Le défaut de réponse dans le délai de 6 mois équivaut à une
décision implicite de rejet ; ce qui donne droit au contribuable à saisir
directement la Cour suprême (Chambre Administrative).

2- La phase juridictionnelle

Le recours contentieux est ouvert par une demande dite requête introductive
d’instance, que le contribuable doit présenter dans les 2 mois de la notification
de la décision de rejet total ou partiel.

Page 55
Cours de fiscalité des entreprises 2017

Au Bénin, la chambre administrative de la Cour Suprême (tribunal


administratif) est compétente en matière d’impôts directs, de TVA, de droits
d’accises et de toutes taxes sur le CA.

Quant aux tribunaux judiciaires, ils sont compétents en matière de droit


d’enregistrement et taxe de la conservation foncière, droits de timbre, taxe sur
les véhicules de tourisme des sociétés.

3- Les voies administratives de règlement de litiges

Il s’agit des procédures de dégrèvement fiscal qui n’ont pas pour origine, en
principe, une contestation initiale de l’imposition et dont le dénouement ne peut
faire intervenir une juridiction.

B. Les recours gracieux

Des remises totales ou des modérations d’impôts et taxe régulièrement établis


lorsque le contribuable est dans l’impossibilité de payer par suite de gêne ou
d’indigence.

Des remises totales ou partielle de pénalité amende et majoration lorsque ces


sanctions et, le cas échéant, les impositions auxquelles elles se rapportent sont
devenues définitives.

Dans la limite de 10 000 000 F, la décision gracieuse appartient au DGI. Au-


delà de ce montant, la décision est du ressort du MEF.

C. La transaction

Elle consiste en un « Gentleman agreement » entre l’administration fiscale et


le contribuable portant sur la réduction des pénalités ayant le caractère de
sanction fiscale non définitive, quel que soit l’impôt auquel cette pénalité se
rapporte du moment où les droits sont enrôlés suite à une procédure de

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

redressement fiscal. La transaction ne portera jamais, sur les droits simples des
impositions.

D. Le dégrèvement d’office

Dégrever veut dire décharger le contribuable d’une partie ou de la totalité des


impôts émis. S’il n’y a pas eu d’émission de titre, on parle de restitution.

Ainsi, l’administration fiscale est autorisée à prononcer, de son propre chef


‘spontanément), ou à la suite de demande effectuée par les contribuables des
décisions ayant pour objet de réparer en toute matière fiscale les erreurs
d’imposition commises au préjudice du contribuable.

II- Le contentieux du recouvrement

Le contentieux du recouvrement est la contestation par le contribuable ou par


un tiers du recouvrement forcé de l’impôt. L’action contentieuse en
recouvrement débute par le dépôt d’une réclamation avant de soumettre le litige
au juge.

 L’opposition à poursuite

La demande du contribuable est qualifiée d’opposition à poursuite lorsque


c’est la régularité formelle des actes de poursuites qui est contestée. Par
exemple : le non-respect des délais des actes ou de la chronologie des actes,

 L’opposition à contrainte

La demande du contribuable est ainsi qualifiée lorsque c’est le fond de


l’obligation au paiement qui est remise en cause. Dans ce cas, la contestation
porte soit, sur l’existence de l’obligation de payer soit, sur tout autre motif qui
ne remet pas en cause l’assiette ou le calcul de l’imposition.

Applications

Cas 1 :

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

Au titre de l’exercice N, la SARL MEDINA dont le chiffre des affaires HT est


de 1.846.580.455 F, a souscrit sa déclaration de l’impôt sur les sociétés une
semaine après le délai légal. Son résultat comptable avant impôt déclaré est de
324.347.975 F.

En votre qualité d’inspecteur des impôts, vous êtes passé dans l’entreprise en
vue d’effectuer un contrôle sur place de l’impôt sur les BIC de l’exercice N. il
ressort de vos investigations les constats ci-après :

a- Les TVA ont étés bien comptabilisées.


b- Des intérêts de 780.000 Font été servis sur les avances en compte courant
de 10.000.000 F effectuées par les associés.
c- Un matériel industriel non exclu du droit à déduction de la TVA, acquis
pour 11.646.600 TTC est amorti au taux 33,33% alors que le taux fiscal
est de 25%.
d- Une plus value sur cession placée sous le régime de l’article 23 du CGI de
1.268.658 F est contenue dans le résultat d’exploitation. (Il s’agit d’une
plus value de cession à réinvestir considérée ici comme produit imposable
dans le résultat d’exploitation).
e- Les impôts et taxes comptabilisés en charge :
 IRPP-TS 12.210.000 F
 TVS 4.450.000 F
 VPS 7.812.000 F
 AIB payé au cordon douanier 18.659.356 F
 Patente 1.598.568 F
 IRPP du gérant 532.269 F
f- Reprise de provision devenue sans objet : 15.698.321 F. cette reprise de
provision n’a pas été prise en compte lors du calcul du résultat comptable.
Rappelons que la provision constituée en N-4 avait été réintégré par
l’administration fiscale lors du contrôle fiscal.
g- Acquisition d’un véhicule de tourisme pour le directeur : valeur d’origine
HT 24.295.000 F. TVA payée à l’achat 18% du montant HT. La date
d’acquisition est le 30/04/N et l’amortissement comptable a été bien
comptabilisé.
h- Déficit fiscal exercice N-5 inscrit en charge : 8.500.000 F.

Renseignements divers :

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

 Déficit fiscal N-3 : 526.000 F


 Taux d’avance BCEAO : 6,5%
 Impôt sur les sociétés N-1 : 129.258.800 F
 Impôt sur les sociétés N-2 : 125.365.963 F
 L’entreprise utilise un prorata de déduction de 75%
 Les déficits antérieurs sont reportables dans les conditions prévues par les
textes.

TAF :

1- Retrouver l’impôt sur les sociétés (et éventuellement les pénalités) déclaré
et payé par la SARL MEDINA à la souscription de sa déclaration sur les
sociétés.
2- Analyser les opérations ci-dessus et calculer le résultat fiscal de l’exercice
N.
3- Déterminer le complément d’impôt sur les sociétés dû par la SARL
MEDINA (et éventuellement les pénalités et amendes fiscales sachant que
la mauvaise foi est requise du moment ou cette société n’en est pas à sa
première infraction pour les irrégularités constatées).

Cas 2 :
La SARL MEDINA a réalisé au titre du mois de Mars N les opérations
suivantes :
 Vente a l’exportation de produits taxables 120.000.000 HT
 Ventes locales de produits taxables 350.000.000 HT
 Achat de produits pétroliers 3.875.000 HT dont 1.000.000 pour le
fonctionnement des véhicules et le reste pour l’industrie.
 Achat de tapis et moquettes 700.000 HT.
 Achat d’une Peugeot 406 affectée au DG 24.295.000 HT
 Achat d’un immeuble devant servir de locaux administratifs 15.000.000.
 Prestations de services 15.000.000 HT
 Achat d’un véhicule pour le transport en commun du personnel
46.000.000 HT (il s’agit ici d’un véhicule de 50 places).
 Importation de marchandise par commande : D003101 valeur CAF
118.000.000, PC 0,5%, AIB 1%.
 Créances devenues irrécouvrables au cours du mois 10.000.000 HT
 Achat d’un ordinateur 3.800.000
 Achat de consommables informatiques 920.000 HT.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

TAF : Déterminer la situation fiscale de cette entreprise au regard de la TVA au


titre du mois de Février et Mars N.
Annexe : Opérations réalisées par l’entreprise au titre de l’année N-1
 Livraison à soi-même d’un camion 48.586.365 HT
 Vente à l’exportation de produits taxables 789.365.987 HT
 Vente à l’exportation de produits non taxables 7 653.265.659 HT
 Vente au Bénin de produits taxables 63.658.236 HT
 Vente au Bénin de produits exonérés 6.533.269.325 HT
 Cession d’éléments d’actif immobilisé 2.500 000
 Remboursement frais pour frais sans majoration de débours obtenus
3.000.000 HT
 Subvention d’équipement reçus de l’Etat 32 000 000
 Livraison à soi-même d’un immeuble à usage de bureau 46.325.698 HT

Au cours du mois de février de l’exercice N, la société a collecté sur ses ventes


42.563.698 F de TVA alors que les TVA payées en amont du même mois
s’élève à 75.369.648 F. dont 7.256.389 F de TVA portant sur des biens exclus
du droit à déduction.

Cas 3 :

Monsieur et Madame AZIZ sont mariés et ont 3 enfants à charge.

Questions :

1) Indiquer le régime fiscal de la SARL Unipersonnelle de plein droit et sur


option.
2) Citer les revenus imposables du couple et déterminer net catégoriel de
chaque revenu.
3) Calculer le RBG et le RNG
4) Calculer les impôts supportés par le couple.
Annexe

 Le capital est de 1 000 000 F.


 Le chiffre d’affaires HT réalisé à la clôture de l’exercice 2011 s’élève à
296 000 000 F.

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Cours de fiscalité des entreprises 2017

1- Mr AZIZ est promoteur de la SARL unipersonnelle ZDB. L’entité a


dégagé un résultat comptable avant impôt de 24 206 500 F. L’analyse des
comptes de l’exercice 2011, vous a conduit aux observations suivantes :
a) La rémunération de Monsieur AZIZ en tant que gérant est comptabilisée
pour un montant annuel de 5 400 000 F ;
b) Une plus value de 700.000 F figure dans les produits alors qu’elle est
placée sous le régime de l’article 23
c) Monsieur AZIZ a laissé en compte-courant une somme de 20 000 000 F
pendant la période allant de 1er janvier au 31 décembre 2011. Cette
somme a été rémunérée au taux de 12%. Le taux de la BCEAO est de 7%.
2- Mme AZIZ est employée à plein temps dans une société. Elle a reçu une
rémunération annuelle de 2 400 000 F (soit 200 000 F par mois).
3- Le couple a acquis, il y a quelques années, un immeuble donné en
location à une société de la place pour un loyer mensuel de 600 000 F. Les
charges engagées au titre de l’exercice pour ce bâtiment sont :
 Taxe foncière (foncier bâti) : 118 000 F ;
 Entretien et réparation 650.000 F
 Assurance : 80 000 F ;
 Amortissements : 1 800 000 F.

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