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ISSN 0223-0143

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FINANCIER
147

fiscalité
Finances et
Dossier spécial
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Sommaire
147
Fiscalité et Finance d’entreprise 5
Jean-Luc Rossignol - Docteur en sciences de gestion
Maître de conférences à l’Université de Franche-Comté

Fiscalité des comptes courants d’associés et sous-capitalisation des


filiales 9
Marie-Antoinette Coudert - Docteur d’État en droit
Maître de Conférences à l’Université de Paris 1 (IAE)

Le coût fiscal du capital à risque et des fonds empruntés :

1129
l'expérience belge 16

7779
Michel De Wolf - Professeur à l'Université Catholique de Louvain
Docteur en droit - Réviseur d'entreprises

0:16
Fiscalité de l’endettement : liberté de gestion contre liberté

8.22
d’imposer 23
Hervé Kruger - I.E.P. Paris, D.E.A. Droit des Affaires, Expert-comptable,

0.21
Chargé d’enseignement en fiscalité (ECORIS - Chambéry)
1.14
Opportunities and risks of dividend spreads 29
24:4

Daniel Arthur Laprès - Avocat à la Cour d’Appel de Paris - Barrister and Solicitor
(Nouvelle Ecosse) - Professeur, Faculté Libre de Droit, d’Economie et de Gestion (Paris)
1599

La gestion fiscale du groupe multinational est-elle


10

créatrice de valeur ? 33
064:

Marie-Pierre Mairesse - Professeur à l’I.A.E. de l’Université de Valenciennes


0217

Prêts et fiscalité du prix de transfert en Amérique du Nord 46


:142

Jean-Pierre Vidal CA, Ph.D. - Professeur invité - HEC Montréal


nitra

Problématiques fiscales et financières des fusions dans le cadre des


LBO 55
G Ke

Martial Chadefaux et Philippe Desbrières


Professeurs à l’Université de Bourgogne - IAE Dijon
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Chronique bibliographique 63
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Photo de couverture : La Seine lors de l'opération "Paris Plage"- Photo : Thierry Vagne - 2004
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LA REVUE DU FINANCIER

Éditorial
Notre numéro 147 est consacré à un dossier spécial "Finances et Fiscalité "
coordonné par Jean-Luc Rossignol ; les 7 articles (France, Belgique & Canada)
qu'il comporte traitent aussi bien de la problématique de la fiscalité du financement
de l’entreprise par capitaux propres ou/et recours à l’endettement, que de la sous-
capitalisation des filiales, du rapport entre gestion fiscale et création de valeur, de
la fiscalité des prix de transfert en Amérique du Nord et de celle de la fiscalité des
opérations de restructurations.

1129
Bonne lecture.

7779
Erratum

0:16
Notre titre du numéro 146 présentait une regrettable erreur de temps : "Qui
était A. Riahi-Belkaoui ?" Le Professeur Degos, auteur de l'article

8.22
consacré à ce grand comptable, nous confirme qu'il se porte toujours fort
bien…

0.21
1.14
Le Directeur de la Publication
24:4
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10
064:
0217

Note aux auteurs


Les textes des propositions d’articles doivent être envoyés sous forme électronique ou en trois exemplaires
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au Directeur de la Publication qui transmet au Comité de rédaction :

La Revue du Financier
nitra

9/11 avenue Franklin D. Roosevelt


75008 PARIS
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e mail : revue.du.financier@cybel.fr

Les textes, une fois acceptés par le Comité de Lecture seront saisis ou intégrés dans un gabarit Word, disponible sur le site
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Web de la Revue du Financier : www.cybel.fr/finance/rdf.htm. Ils seront transmis à la Revue par courrier électronique ou
disquette.
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L’auteur ayant soumis un texte à des fins de publication dans la Revue du Financier s’engage à attendre la décision des
Comités de la revue et, en cas d’acceptation, de ne pas publier son article dans une autre Revue ou sur tout autre support,
sans accord préalable de la Revue.
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FISCALITÉ ET FINANCE D’ENTREPRISE

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France : 170 € TTC (TVA : 2,1%)
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LA REVUE DU FINANCIER

Fiscalité et Finance d’entreprise

1129
Jean-Luc Rossignol
Docteur en sciences de gestion

7779
Maître de conférences à l’Université de Franche-Comté

0:16
Les relations entre les sciences de gestion et la discipline juridique sont en fait particulièrement
étroites ; si gestion et droit appréhendent la notion d’organisation de façon parfois différente, cette

8.22
notion représente, pour autant et de façon incontestable, un concept fédérateur. La notion
d’organisation est l'un des objets déterminants sur lesquels sciences de gestion et discipline

0.21
juridique se focalisent. Selon le Professeur Jean-Louis Médus1, "le droit, et plus particulièrement le
1.14
droit des affaires, en tant que discipline "frontalière" des sciences de gestion, a une vocation
affirmée à concourir à la formalisation sinon d'une véritable théorie des sciences de gestion, à tout
24:4

le moins d'une théorie de l'organisation entendue comme l'objet central des recherches en gestion et
dans le même temps à fournir des outils pour l'analyse et la conduite des organisations". Droit et
1599

sciences de gestion, tout en reposant sur des concepts distincts issus de représentations parfois
divergentes de l'objet observé, disposent de frontières perméables qu'il est nécessaire de franchir,
instaurant ainsi une sorte de relation dialectique entre les approches qu'ils sous-tendent, toujours
10

selon le même auteur2.


064:

Plus encore, l’organisation est sans conteste devenue l’un des moteurs du système juridique3 ; elle
0217

subit les règles de droit existantes, elle les gère mais aussi en produit du fait de ses actions et des
contrats qu’elle génère dans la plénitude de son objet. Le numéro spécial de la RFG de novembre-
:142

décembre 2001 « De nouvelles règles pour l’entreprise » atteste de l’importance de ces


considérations ; Renaud de Rochebrune et Raymond-Alain Thiétart, dans leur préface (pp. 1-5),
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sont particulièrement explicites en la matière. Comme l’indiquent ces derniers, « l’apparition de


règles qu’impose ou propose le nouvel environnement de l’entreprise, à l’intérieur comme à
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l’extérieur de son appareil organisationnel, implique nécessairement l’invention, ou au moins la


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1
«Droit et Gestion», in Encyclopédie de Gestion, sous la direction de Yves Simon et Patrick Joffre, Economica 2ème édition,
1997, article n°52, tome 1, pp. 1016-1040
x.com

2
«Engagements de ratios et garanties par la gestion : réflexions sur les interactions entre le droit et les sciences de gestion»,
Cahiers de Recherche, n° 118, Ecole Supérieure Universitaire de Gestion, Université des Sciences Sociales de Toulouse I,
1993.
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3
Jean-Philippe Robé, « L’entreprise oubliée par le droit », Le Journal de l’Ecole de Paris, n°32, novembre-décembre 2001,
pp. 19-37)
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FISCALITÉ ET FINANCE D’ENTREPRISE
remise à jour, de stratégies et d’outils de gestion pour qu’ils soient adaptés à la nouvelle situation ».
Ces outils, comme par exemple les codes de conduites adoptés par les grandes entreprises
internationales, n’ont pas une origine législative ou réglementaire mais présentent un caractère
juridique certain, alors que volontairement établis. L’apparition de ce type d’outil démontre
combien les entreprises ont intégré la dimension juridique dans leur environnement ; dans son
article « Des normes de comportement mondiales pour les entreprises » (novembre-décembre 2001,
pp. 26-34), Kathryn Gordon en fait état de façon très approfondie, en notant l’émergence d’une
nouvelle catégorie de gestionnaires professionnels spécialisés dans le respect de la loi et des règles
éthiques.

Le Professeur Alain Couret s’interrogeait précisément, dans l’un des numéros de la Lettre des
Juristes d’Affaires (n° 603, du 17 juin 2002, p. 1 et 5), sur le foisonnement de « nouveaux droits »
qui sont légion en matière financière : droit financier, droit du financement, droit de l’ingénierie
financière, droit des marchés financiers … Pour cet auteur, il ne s’agit pas là de disciplines
autonomes mais bien de mix de règles, de disciplines transversales par nature qui obligent celui qui
veut les appréhender à connaître les arcanes de chacun des droits concernés, en plus de la gestion.

1129
Le développement de ces disciplines transversales illustre ainsi l’importance de la dimension
juridique dans le monde financier. L’un des volets de cette dimension juridique est naturellement
fiscal. Considérée il y a quelques années comme une contrainte qu'il convenait de subir

7779
passivement, la variable fiscale est devenue un paramètre nécessaire de la gestion de toute
organisation4, paramètre dont l'utilisation judicieuse procure une richesse certaine, du fait

0:16
essentiellement des incidences qu'il peut avoir en termes de trésorerie. Dans ce cadre et dans
l'optique d'une maximisation de la valeur, l'entreprise cherche à minimiser l'ensemble de ses coûts et

8.22
donc son coût fiscal.

0.21
Fiscalité et finances disposent ainsi de frontières perméables qu'il est sans conteste nécessaire de
franchir. Les recherches en la matière sont essentiellement d’origine anglo-saxonne ; ainsi,
1.14
Modigliani et Miller ont su, dès 1963, introduire l'imposition sur les bénéfices dans le cadre de leur
étude sur l'existence d'une structure optimale de capital et, ainsi, nuancer leur position de 1958,
24:4

selon laquelle la valeur de la firme était indépendante de sa structure financière. De nombreux


auteurs anglo-saxons ont suivi, sur les thèmes suivants : fiscalité et structure du capital, fiscalité et
1599

décisions d’investissement, fiscalité et décisions de financement, fiscalité et dividendes, choix


fiscaux et planning fiscal… En France, la littérature financière porte à cet aspect un intérêt encore
10

peu développé. Un état de l’art des thèses soutenues fait ressortir 11 thèses à dominante financière
064:

ou conjuguant fiscalité et finances sur les 38 thèses soutenues en sciences de gestion s’intéressant
aux aspects fiscaux, d’après la base de données Docthèses (cf. tableau n° 1).
0217
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4
Cf. Amann (1992), Percerou (1990) et Scholes et Wolfson (1996) ; ces derniers présentent dans leur ouvrage un cadre
conceptuel permettant d'intégrer la fiscalité dans les décisions d'investissement et de financement de l'entreprise.
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LA REVUE DU FINANCIER

Tableau n° 1 : Etat de l’art des thèses fiscalo-financières soutenues en sciences de gestion


AUTEUR ANNEE DIRECTEUR UNIVERSITE TITRE
BARRY JACQUILLAT FISCALITE ET DETERMINANTS DU COMPORTEMENT
1984 PARIS 9
SYLLA A. B. D'ENDETTEMENT DES ENTREPRISES FRANCAISES, 1959-1980
LA POLITIQUE DES DIVIDENDES EN PAYS EN VOIE DE
BOUKHRIS
1991 CONSO P. PARIS 9 DEVELOPPEMENT - CAS DE LA TUNISIE : THEORIES ET
L.
PRATIQUES

BREGEAU D. 1983 VAILHEN C-A. RENNES 1 ASPECTS FISCAL ET FINANCIER DES PRIX DE TRANSFERT

STRATEGIE DE DIVERSIFICATION INTERNATIONALE DE LA


DE
1986 MARTINET A. LYON 3 FIRME : L'IMPLANTATION D'UNE FILIALE DANS UN PAYS EN
VAUJANY R.
VOIE DE DEVELOPPEMENT
DESBRIERES POLITIQUE DES DIVIDENDES ET FISCALITE : ETUDE DE L'EFFET
1987 ALBOUY M. GRENOBLE 2
P. DE CLIENTELE
LA GESTION FISCALE DES PMI : UN MYTHE. LE LIEN FISCALITE-
LIGER A. 1987 VAILHEN C-A. RENNES 1
FINANCEMENT

1129
STRUCTURE FINANCIERE DE LA FIRME MULTINATIONALE :
MAIRESSE DESMULIERS
1999 VALENCIENNES ROLE DE LA VARIABLE FISCALE ET PRATIQUES FINANCIERES
M-P. G.
DES FIRMES FRANCAISES

7779
LEVASSEUR LE DIVIDENDE : SON ELABORATION COMME SIGNAL DE LA
MOISSON L. 1996 LILLE 2
M. FIRME A L'ACTIONNAIRE
CASTAGNEDE LES INVESTISSEMENTS ARABES EN FRANCE : ASPECTS

0:16
OJJEH M. 1987 PARIS 9
B. FINANCIERS ET FISCAUX
TRONCHET LE REGIME FISCAL DES REMUNERATIONS DE DIRIGEANTS DE
1990 TELLER R. NICE
J. SOCIETES SOUMISES A L'IS

8.22
EFFET-CLIENTELE ET POLITIQUE FINANCIERE DE L'ENTREPRISE
ZOUARI K. 1989 GALESNE A. RENNES 1
: ETUDE THEORIQUE ET EMPIRIQUE

0.21
1.14
Par ailleurs, on dénombre seulement cinq articles déjà anciens parus dans la revue Finance
s'intéressant aux aspects fiscaux, dont 3 ne portent pas sur le marché français :
24:4

• Michel Dietsch, « Fiscalité et rendement du capital investi dans les entreprises en période
1599

d’inflation », Vol. 5, n° 1, Avril 1984, pp. 85-116 ;


• Hiromitsu Kanemasu, Robert Litzenberger et Jacques Rolfo, « Pricing US Treasury
10

Securities with Tax effects Using the Likelihood Function », Vol. 6, n° 2, Décembre 1985,
064:

pp. 187-216 ;
• Jean-Marie Gagnon, Jean-Marc Suret et Josée St-Pierre, « Asymétrie de l’information,
0217

fiscalité et endettement au Canada », Vol. 8, n° 1, Juin 1987, pp. 75-103 ;


• Philippe Desbrières, « L’effet de clientèle des dividendes sur le marché français : un test
:142

empirique », Vol. 9, n° 1, Juin 1988, pp. 5-16, article issu de sa thèse qui porte sur l’existence
de clientèles fiscales en matière de dividendes ;
nitra

• Jean-Marc Suret et Jean-Marie Gagnon, « The Canadian tax reform and dividends : a
reexamination », Vol. 10, n° 2, Décembre 1989, pp. 27-49.
G Ke

La norme fiscale s'impose, pourtant, pleinement aux activités et aux opérations de la firme ; le taux
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d'imposition influence ainsi considérablement le bénéfice par action qui, selon les normes de
reporting actuelles, est un déterminant clef de la valeur pour l'actionnaire. L’élargissement du cadre
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d’analyse à l’aspect fiscal permettrait de mieux comprendre le comportement fiscal de la firme et


donc son comportement général en tant qu’organisation. L'approche fiscale n'a pas été totalement
appréhendée dans sa globalité ni dans certaines de ses implications, et plus particulièrement dans le
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cadre des recherches en finances. L'incidence fiscale n'est peut-être pas déterminante à ce niveau,
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FISCALITÉ ET FINANCE D’ENTREPRISE
mais l'ignorer conduit à un raisonnement trop restrictif et à une analyse dépourvue de toute
possibilité d'optimisation de la gestion. Si la fiscalité constitue un instrument de politique
économique pour l'Etat, il est certain qu'elle est de même un instrument de la politique de
l'entreprise, qui a ses propres objectifs et sa propre rationalité, en introduisant des distorsions dans
ses choix, y compris financiers.

Ce numéro spécial n'a pas vocation à combler ces lacunes mais beaucoup plus simplement de
révéler l’intérêt de cette double approche. Il regroupe ainsi 7 articles écrits ou co-écrits par des
enseignants-chercheurs français et étrangers (Belgique, Canada) mais aussi des praticiens (avocat,
expert-comptable). Ces contributions portent naturellement sur la problématique de la fiscalité du
financement de l’entreprise par capitaux propres ou/et recours à l’endettement. Hervé Kruger pose
tout d’abord la problématique de la fiscalité de l’endettement au travers du grand principe qu’est
celui de la liberté de gestion et s’intéresse aux situations françaises, internationales et européennes à
cet égard. Marie-Antoinette Coudert nous en livre une analyse plus technique et plus
particulièrement axée sur le thème de la sous-capitalisation des filiales et le recours, qui peut être
massif, aux comptes courants d’associés. Michel De Wolf illustre cette problématique par

1129
l’expérience belge en matière de capital risque, alors que Daniel Laprès nous fait profiter de sa
grande expérience américaine, en anglais ! Cette problématique conduit Marie-Pierre Mairesse à

7779
s’interroger sur le point de savoir si la gestion fiscale du groupe multinational est créatrice de
valeur, que ce soit dans le choix de la localisation de l’investissement ou plus encore lors du
rapatriement des fonds. Cette gestion fiscale des groupes de sociétés trouve ensuite deux

0:16
illustrations, celle de la fiscalité des prix de transfert en Amérique du Nord par Jean-Pierre Vidal et

8.22
celle de la fiscalité des opérations de restructurations par Martial Chadefaux et Philippe Desbrières
qui ont retenu l’exemple des fusions suite à un LBO.

0.21
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Fiscalité des comptes courants d’associés


et sous-capitalisation des filiales

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Marie-Antoinette Coudert
Docteur d’État en droit - Maître de Conférences à l’Université de Paris 1 (IAE)

7779
0:16
8.22
Le financement en compte courant est l’une des causes de la sous-capitalisation des
groupes de sociétés.

0.21
Il existe dans la législation fiscale française deux textes dont l’objet est de lutter contre la
sous-capitalisation des filiales en limitant le taux d’intérêt déductible et en limitant le
1.14
montant des avances dont la rémunération est déductible.
Ce dispositif est-il compatible avec les conventions internationales signées par la France ?
24:4

Est-il compatible avec le principe communautaire de liberté d’établissement ?


1599

L’intérêt pour cette question vient de rebondir après deux arrêts récemment rendus par le
Conseil d’État.
Cet article propose une réflexion sur le dispositif fiscal français de lutte contre la pratique
10

de la sous-capitalisation des filiales après les deux décisions de principe de la Haute


064:

Assemblée.
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FISCALITE DES COMPTES COURANTS D’ASSOCIES ET SOUS-CAPITALISATION DES FILIALES

Problématique
Pour assurer leurs besoins de financement les sociétés disposent de deux sources : l’augmentation
du capital social et l’emprunt. Au titre de l’emprunt la voie privilégiée, tant par les groupes que
par les sociétés familiales, est l’avance en compte courant d’associé.
La double qualité d’apporteur en capital et d’apporteur en compte courant fait d’une même
personne un associé et un créancier. Ainsi les associés participent au financement de la société non
seulement par leurs apports en capital mais également par leurs « apports en compte courant ».
Or ces deux modes de financement des sociétés ne sont équivalents ni sur le plan juridique ni sur
le plan fiscal.
Sur le plan juridique, la participation à une augmentation de capital fait d’une personne un associé
alors que l’avance en compte courant en fait un prêteur, peu important l’origine de ce prêt (fonds
déposés ou sommes laissées en compte dans la société). En outre, l’augmentation de capital
entraînant une modification des statuts nécessite la réunion d’une assemblée générale
extraordinaire alors que l’avance en compte courant n’est soumise à aucun formalisme.

1129
Sur le plan fiscal, la rémunération de l’apport en capital sous forme de dividendes est un emploi
du bénéfice après impôt alors que la rémunération du prêteur, fût-il associé, est une charge

7779
déductible du résultat imposable de la société.

0:16
Il apparaît donc fiscalement plus avantageux pour une société d’assurer son financement par le
recours aux prêts d’associés plutôt que par le recours aux augmentations de capital. Mais un appel

8.22
systématique au financement par emprunt déséquilibre la structure financière de la société qui
devient « sous-capitalisée », donc financièrement vulnérable.

0.21
Pour lutter contre l’endettement excessif des sociétés le législateur a adopté deux textes, les
articles 39-1-3° et l’article 212-1° du Code général des impôts, qui soumettent respectivement la
1.14
déduction des intérêts des avances consenties par les associés à une limitation tenant à un taux
d’intérêt maximal et à une limitation tenant à un encours maximal des avances
24:4

Ces deux textes visent expressément les fonds laissés en compte courant par les associés et non
1599

par les tiers. Il est donc possible à une société d’échapper à la limitation légale de déductibilité en
empruntant auprès d’une société du groupe, par exemple une société sœur. Toutefois
10

l’Administration fiscale dispose de l’arme de l’article 57 du CGI pour réprimer les transferts
064:

indirects de bénéfices à l’Étranger réalisés, notamment, sous couvert d’opération de prêts.


0217

L’Administration dispose-t-elle d’autres moyens pour faire échec au phénomène de sous-


capitalisation ? 1
:142

On pense tout d’abord à une application de la théorie de l’abus de droit. Dans quelle mesure les
nitra

griefs de caractère fictif de la dette d’acquisition ou de pratique de sous - capitalisation à but


exclusivement fiscal pourraient-ils être invoqués ?
G Ke

À partir du moment où les comptes courants d’associés sont réglementés par le Code général des
impôts le cumul de la qualité d’associé et de prêteur est licite et, partant, il n’est pas concevable de
soutenir que les sommes empruntées auprès des associés déguisent un supplément d’apport en
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capital. Dans le même esprit on ne saurait tirer argument de l’augmentation des charges
financières générée par le recours à l’emprunt pour arguer d’un but exclusivement fiscal
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1
Voir Allard de Waal « Sous-capitalisation, abus de droit et acte anormal de gestion » : Revue de Droit fiscal 1997, n° 7, p.
252.
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9
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LA REVUE DU FINANCIER
Le recours à la théorie de l’abus de droit s’avère inopérant. On peut alors envisager d’invoquer la
théorie de l’acte anormal de gestion.

La doctrine administrative répond clairement sur ce point : « S’il y a lieu de rechercher l’emploi
qui a été fait des capitaux empruntés, il ne convient pas de s’immiscer dans la gestion financière
de l’entreprise en portant un jugement sur l’opportunité de tel ou tel emprunt dès lors que celui-ci
a effectivement été contracté dans un but commercial. Mais il appartient à l’Administration
d’apprécier si les capitaux empruntés ont bien été utilisés pour des besoins professionnels et non
au profit personnel de l’exploitant ou des associés » 2.

Le recours à la théorie de l’acte anormal de gestion s’avère également inopérant, selon la doctrine
fiscale elle-même, dès lors que les fonds prêtés servent normalement à la réalisation de l’objet
social.
On constate donc que l’Administration fiscale ne dispose, en ce qui concerne les prêts effectués
par les associés, que des dispositions des articles 39 - 1- 3° et 212 du CGI.

1129
Quelle est l’économie de ce dispositif ? Quel est son champ d’application ?
D’où, les deux propositions qui articulent cet article :

7779
- le dispositif légal anti-sous-capitalisation des filiales (I) ;
- la remise en cause du dispositif anti-sous-capitalisation dans le cadre des groupes

0:16
internationaux (II).

8.22
I - Le dispositif légal anti-sous-capitalisation des filiales
0.21
Les limitations au taux d’intérêt maximum déductible et à l’encours des avances se cumulent étant
1.14
précisé qu’elles s’appliquent distinctement en commençant par la seconde limitation.
24:4

1 - Le taux d’intérêt maximum des intérêts déductibles


1599

L’article 39-1-3° du CGI concerne la rémunération des sommes laissées par les associés en
compte courant dans la société.
10
064:

Aux termes de cet article, les intérêts servis aux associés (dirigeants ou non) à raison des sommes
qu’ils laissent ou mettent à la disposition de la société, quelle que soit sa forme, en sus de leur part
0217

de capital, ne sont déductibles que si le capital est entièrement libéré et dans la limite d’un taux
égal à la moyenne annuelle des taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit
:142

pour des prêts à taux variable aux entreprises d’une durée initiale supérieure à deux ans. Ainsi,
pour une société dont l’exercice coïncide avec l’année civile, le taux d’intérêt maximum
nitra

déductible s’établit à 5 ,05 % en 2003.


G Ke

Les intérêts versés au-delà de cette limite sont réintégrés dans le résultat imposable sur l’état 2058
- A de la liasse fiscale.
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2 Doc. adm. 4 C-521, n° 5 et 6, 30 octobre 1997 ; voir également sur le principe de non-immixtion de l’Administration dans
larvo

la gestion financière de la société : CAA Nancy, 28 nov. 1991, n° 371 : RJF 5/92, n° 633 – CE 30 déc. 2003, n° 233894,
sect., SA Andritz : RJF 3/ 04 , n° 238 ; Revue de Droit fiscal, 2004, n° 16, comm. 427.
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10
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FISCALITE DES COMPTES COURANTS D’ASSOCIES ET SOUS-CAPITALISATION DES FILIALES
En outre, le fait que la société mère se soit elle-même endettée à un taux supérieur à ladite limite
pour prêter à sa filiale ne permet pas à cette dernière d’échapper à la réintégration dès lors que la
mère n’a pas agi comme mandataire de sa filiale en empruntant auprès des banques 3.

2 - L’encours maximum des avances


L’article 212 - 1° du CGI limite, pour les sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés, la
déduction des intérêts ainsi plafonnés. Aux termes de cet article la déduction des intérêts n’est
admise, pour les associés ou actionnaires possédant en droit ou en fait la direction de l’entreprise
ou détenant plus de 50 % des droits financiers ou des droits de vote attachés aux titres émis par la
société que dans la mesure où ces sommes n’excèdent pas pour l’ensemble des associés ou
actionnaires une fois et demie le capital social. Autrement dit, l’article 212 -1° établit un ratio
« admissible » entre les fonds empruntés et le capital social de la société emprunteuse.

Les intérêts déductibles sont donc calculés sur un plafond global d’avances égal à 150 % du
capital social.

1129
Toutefois, aux termes de l’article 212 - 1°- b la limitation ne s’applique pas aux avances
consenties à des filiales par des sociétés ayant la qualité de société mère au sens de l’article 145 du

7779
CGI.

0:16
Selon l’article 145 du CGI, et sous réserve de conditions relatives à la nature et à l’importance de
la participation qu’il est sans intérêt d’évoquer ici, les sociétés « mères » sont des personnes

8.22
morales qui sont soumises de plein droit ou sur option à l’impôt sur les sociétés au taux normal.

0.21
Le critère retenu étant l’assujettissement à l’impôt sur les sociétés français, il résulte d’une
interprétation stricto sensu des dispositions combinées des articles 212-1°-b et 145 du CGI que
1.14
bénéficient de cette mesure de faveur les avances consenties par les sociétés françaises et les
avances consenties par les établissements stables en France de sociétés étrangères via lesquels
24:4

elles sont imposées en France, si les titres de la filiale française figurent à l’actif de l’établissement
stable.
1599

On observera qu’une société française est traitée différemment selon que son capital est détenu par
10

une autre société française ou par une société étrangère. Autrement dit, et sous réserve du cas où la
064:

société mère étrangère dispose d’un établissement stable en France, une société française détenue
par une société étrangère se trouve défavorisée par rapport à une société française détenue par une
0217

autre société française, du moins au regard des dispositions du Code général des impôts précitées.
:142

II - La remise en cause du dispositif anti-sous -


capitalisation dans le cadre des groupes internationaux
nitra
G Ke

Le caractère discriminatoire résultant de la combinaison des articles 212 -1°-b et 145 du CGI a été
invoqué par les contribuables tant sur le fondement des conventions bilatérales conclues par la
France avec les pays étrangers que sur le principe de liberté d’établissement édicté par l’article 43
:ENC

(ex. art. 52) du Traité instituant la Communauté européenne.


x.com

Pour l’Administration fiscale il n’y aurait pas de discrimination, ni au regard des conventions
internationales ni au regard du droit communautaire, car une discrimination ne peut résulter que de
larvo

3
CE, 27 février 1989, n° 61397 : RJF 4/89, n° 414.
.scho

11
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