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REPUBLIQUE DU SENEGAL

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
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UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

CERTIFICAT JURIDIQUE
IMPÔT SUR LES SOCIETES

Formateur :

M. Abdoulaye GNINGUE, Inspecteur des Impôts et des Domaines


Cours de fiscalité/ Cours d’Impôt sur les Sociétés

Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest Année académique : 2013-2014

« La fiscalité ne parviendrait à se construire que dans le registre de l’exception.»

COURS D’IMPÔT SUR LES SOCIETES

Formateur :

M. Abdoulaye GNINGUE, Inspecteur des Impôts et des Domaines.

Avertissement : Ce document est exclusivement réservé à la formation


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CHAPITRE I- GENERALITES

Il est établi un impôt annuel sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétés et autres
personnes morales visées à l’article 4 du CGI. Cet impôt est désigné sous le nom d’impôt sur
les sociétés (article 2 du CGI). Les principales caractéristiques de cet impôt sont les
suivantes :
l’impôt est dû par certaines personnes morales, particulièrement les SA et les
SARL ;
l’impôt frappe le bénéfice net annuel, c’est-à-dire la différence entre d’une part les
produits d’exploitation, les produits financiers et les plus-values, et d’autre part les
charges et pertes encourues pendant l’exercice considéré ;
le taux de l’impôt est proportionnel et est fixé actuellement à 30% du bénéfice
imposable (article 36 du CGI). Ce taux s’applique aux revenus de l’exercice clos
le 31 décembre 2012 (article 718 CGI). Il est à noter que ce taux était de 25%
entre 2006 et 2011 ;
le bénéfice imposable doit faire l’objet d’une déclaration sur un imprimé spécial
fourni par l’administration fiscale. Cette déclaration doit intervenir au plus tard le
30 avril de l’année d’imposition (c’est-à-dire l’année qui suit celle de la réalisation
des revenus) (article 30 du CGI) ;
l’impôt doit être payé par avis d’appel nominatif par échéance ou spontanément
par le contribuable par voie d’acomptes provisionnels versés au plus tard le 15
février et le 30 avril de chaque année, et le règlement du solde se fait au plus
tard le 15 juin (articles 214 et 216 du CGI) ;
les personnes morales assujetties sont soit au régime du réel normal, soit au
régime du réel simplifié (chiffre d’affaires, toutes taxes comprises, est inférieur ou
égal à 100 millions y compris les opérations exonérées). Cette limite est ajustée
au prorata du temps d’exploitation pour les contribuables qui commencent ou
cessent leurs activités en cours d’année (article 28 CGI).

Section 1 : Le champ d’application


Paragraphe 1. Les personnes morales assujetties
La loi fiscale fait une distinction de base entre les sociétés de capitaux et les sociétés de
personnes. Les sociétés de capitaux sont des sociétés dans lesquelles les apports effectués
se substituent à la personnalité des associés. Ces derniers ne sont responsables des dettes
de la société que dans la limite de leurs apports. Dans les sociétés de personnes par contre,
la personnalité des associés est prépondérante. L’intangibilité du capital des sociétés de
personnes ne revêt pas un caractère aussi absolu que pour les sociétés de capitaux. Les
associés sont ainsi indéfiniment responsables des dettes de la société.
Cette distinction entre société de capitaux et société de personnes reste le critère objectif qui
détermine le régime fiscal applicable. Dans le principe, les premières relèvent de l’impôt sur
les sociétés (sociétés opaques) alors que les secondes verront leurs associés imposés,
chacun sur sa part des bénéfices (sociétés semi-transparentes).
Toutefois, la loi fiscale va au-delà de ce critère d’appréciation pour retenir dans le champ
d’application de l’impôt sur les sociétés, des personnes morales qui ne sont pas constituées
sous forme de sociétés de capitaux. A ce titre, certaines personnes morales sont
obligatoirement assujetties à l’IS alors que d’autres le sont volontairement.

1 – Les personnes morales obligatoirement assujetties


a- Les personnes morales assujetties en raison de leur forme juridique
Il s’agit :

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des sociétés de capitaux en particulier des Sociétés Anonymes (SA) y compris


les sociétés nationales et des Sociétés à Responsabilité limitée (SARL) ;
des sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée où l’associé unique est une
personne morale.
de la part des bénéfices correspondant aux droits des commanditaires dans une
société en commandite simple ;
de la part des bénéfices correspondant aux droits des associés dont les noms ne
sont pas révélés à l’administration fiscale dans une société en participation.

b- Les personnes morales assujetties en raison de leur activité


Il s’agit en particulier des sociétés ci-après :
les sociétés civiles quand elles se livrent à des opérations de nature industrielle,
commerciale, agricole, artisanale, fruitière et minière. Toutefois, les sociétés
civiles se livrant à des opérations de nature agricole ou artisanale peuvent opter
pour leur imposition selon le régime des sociétés de personnes ;
les sociétés coopératives de consommation lorsqu’elles possèdent des
établissements, boutiques ou magasins pour la livraison de marchandises ;
les sociétés coopératives et unions de coopératives d’industriels, de commerçants
ou d’artisans ;
les sociétés coopératives de production ;
les sociétés de crédit foncier ;
les établissements publics, les organismes de l’Etat ou des collectivités locales à
la condition qu’ils jouissent de l’autonomie financière et se livrent à une activité à
caractère industriel ou commercial, ou à des opérations à caractère lucratif ;
les sociétés d’assurance et de réassurance y compris celles à forme mutuelle ;
toutes autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif ;
les personnes morales domiciliées à l’étranger lorsqu’elles sont bénéficiaires de
revenus fonciers au Sénégal ou de plus-values provenant de la cession
d’immeubles sis au Sénégal ou de droits y relatifs ou réalisent des plus-values à
la suite de cessions de valeurs mobilières ou de droits sociaux détenus dans des
entreprises de droit sénégalais ;
2 – Les personnes morales assujetties volontaires
La loi fiscale offre à certaines sociétés de personnes la possibilité d’opter pour leur
imposition suivant le régime de l’impôt sur les sociétés. Il s’agit :
• des sociétés de fait ;
• des groupements d’intérêt économique ;
• des sociétés en nom collectif ;
• des sociétés en participation (la part des associés dont les noms sont connus de
l’administration fiscale) ;
• des sociétés en commandite simple (la part des commandités) ;
• des sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée où l’associé unique est une
personne physique ;
• des sociétés civiles professionnelles ;
• des sociétés civiles immobilières.
NB :
l’option pour le régime d’imposition des sociétés est définitive et irrévocable ;
l’option doit être notifiée à l’administration avant la fin du quatrième mois de
l’exercice au titre duquel la personne morale souhaite être soumise pour la
première fois à l’impôt sur les sociétés. Il en est de même en cas de
transformation d’une société opaque en une société semi transparente ;

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Paragraphe 2. Territorialité
a- Le principe
L’article 3 du CGI précise que l’impôt sur les sociétés est dû en raison des bénéfices réalisés
au Sénégal. En application de cette disposition, il convient de retenir que seuls sont
passibles de l’impôt sur les sociétés, les bénéfices réalisés par une société sénégalaise dans
des entreprises exploitées au Sénégal, quelle que soit leur nationalité. Il en résulte que les
bénéfices réalisés par une société sénégalaise dans des entreprises exploitées à l’étranger
ne sont pas soumis à l’impôt sur les sociétés au Sénégal.
A l’inverse, une société étrangère est imposable à l’impôt sur les sociétés au Sénégal à
raison des bénéfices tirés des entreprises qu’elle y exploite. En conséquence, les sociétés
imposables au Sénégal ne peuvent faire état des pertes réalisées par les entreprises qu’elles
exploitent à l’étranger.
b- Dérogation au principe de territorialité
Des conventions fiscales internationales viennent souvent préciser le lieu d’imposition de
certains bénéfices ou revenus. Ces conventions ont pour objet entre autres, d’éviter la
double imposition de ressortissants d’un pays. C’est ainsi que l’imposition d’un revenu qui
relève normalement du Sénégal, compte tenu des règles de territorialité, peut être dévolue à
un autre pays conformément aux dispositions de la convention fiscale liant ce pays au
Sénégal.
Mais, en fait, généralement les conventions internationales reprennent le principe de la
territorialité tel que défini par l’article 3 du CGI. C’est le cas notamment de la convention
fiscale franco-sénégalaise (article 10 de cette convention). La seule exception concerne les
entreprises d’exploitation de navires ou d’aéronefs en trafic international (compagnies
maritimes ou aérienne) : ces entreprises sont imposables exclusivement dans l’Etat où se
trouve leur domicile fiscal, c'est-à-dire, pour les sociétés leur siège social statutaire (article
12 de la convention fiscale franco-sénégalaise).
Paragraphe 3. Les personnes morales non imposées à l’impôt sur les sociétés
A. Les personnes morales exemptées de l’impôt sur les sociétés
Aux termes de l’article 5 du Code général des impôts, les sociétés et organismes suivants ne
sont pas dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés :
les groupements d’achat de consommation qui se bornent à réunir les
commandes de leurs adhérents et à distribuer, dans leurs magasins, les produits
et marchandises qui font l’objet de ces commandes ;
les caisses de crédit agricole mutuel ;
les organismes coopératifs agricoles et leurs unions visés par la loi portant statut
général des coopératives ;
les sociétés d’assurance et de réassurance mutuelles agricoles, ainsi que les
sociétés de statut analogue ;
les sociétés de secours mutuels ;
les sociétés de développement et d’encadrement rural à condition que leurs
ressources soient constituées à 80% au moins de subventions publiques ;
les associations et organismes sans but lucratif, ainsi que les fondations et waqf
reconnus d’utilité publique ;
les établissements publics, organismes, collectivités et autres personnes morales
de droit public sans but lucratif à l’exception :
des revenus issus de la location des immeubles bâtis et non bâtis dont ils
sont propriétaires et de ceux auxquels ils ont droit en qualité de membres
de sociétés immobilières,
des revenus de capitaux mobiliers.

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les sociétés coopératives d’habitat qui procèdent, sans but lucratif, au lotissement
et à la construction de logements au profit exclusif de leurs membres ;
Les sociétés immobilières de copropriété ou d’attribution, quelle que soit leur
forme juridique (SA ou SARL) sont non soumises à l’impôt sur les sociétés
(articles 5 et 35.3 du CGI) (société transparente).
B. Les personnes morales exonérées de l’impôt sur les sociétés
Elles sont prévues par les dispositions de l’article 6 du CGI (sociétés translucides).
Sont concernées par l’exonération d’impôt sur les sociétés, les sociétés d’investissement (à
capital fixe ou variable) dont au moins la moitié de la valeur nette du portefeuille global est
composée, à tout moment, d’actions de sociétés non cotées en bourse.
L’exonération porte sur :
la partie des bénéfices provenant des produits nets de leur portefeuille. Ces sociétés
cessent de bénéficier de l’exonération trois ans après leur création.
les plus-values de cessions des titres détenus par ces mêmes entreprises lorsque les
titres cédés ont été conservés dans le portefeuille de la société pendant une période
minimale de trois années à compter de leur date d’acquisition.
les plus-values de cession de titres réinvestis dans l’achat d’autres titres, dans un
délai de douze mois à compter de l’exercice de cession, et ce, quelle que soit la
durée de leur séjour dans le portefeuille de l’entreprise.
Section 2 : La détermination de la base imposable
Paragraphe 1. Bénéfice imposable et bénéfice comptable
Le résultat imposable à l’IS s’appuie sur le résultat comptable, c'est-à-dire la différence entre
les produits et les charges de l’exercice. Il correspond également à la variation de l’actif net
entre le début et la fin de l’exercice.
Suivant les dispositions des points 1 et 2 de l’article 8 du CGI, « le bénéfice imposable est le
bénéfice net déterminé d’après le résultat d’ensemble des opérations de toute nature
effectuées par les sociétés et personnes morales, y compris les cessions d’éléments d’actif,
soit en fin d’exploitation, soit en cours d’exploitation.
Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net à la clôture et à
l'ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à l'impôt, diminuée des
suppléments d'apport et augmentée des prélèvements effectués au cours de cette même
période par l’exploitant ou les associés. L'actif net s'entend de l'excédent des valeurs d'actif
sur le total formé au passif par les créances des tiers, les amortissements et les provisions
justifiées ». Cet article donne deux définitions successives du bénéfice imposable :
1. La première est dite théorie du compte de résultat : elle est fondée sur une approche
analytique en ce qu’elle vise l’ensemble des opérations de toute nature réalisées au cours
d’un même exercice ;
2. La seconde est dite théorie du bilan : elle est fondée sur une approche synthétique et vise
le résultat de la comparaison de deux bilans successifs : toute variation positive de l’actif net,
c'est-à-dire des capitaux propres, dégage un bénéfice imposable, tandis que la variation
négative dégage un déficit.

Paragraphe 2. Modalités pratiques de fixation du bénéfice imposable


L’impôt est établi chaque année sur les bénéfices réalisés pendant l’année précédente. Les
sociétés et les autres personnes morales assujetties à l’impôt sur les sociétés sont tenues
de déclarer le montant de leurs bénéfices imposables ou de leur déficit de l’année
précédente au plus tard le 30 avril de chaque année (article 30 du CGI).
Les sociétés et autres personnes morales exerçant leurs activités à la fois au Sénégal et à
l’étranger doivent déclarer, dans les mêmes délais, le montant de leur bénéfice total réalisé

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au Sénégal et à l’étranger. A la demande de l’administration, ces sociétés sont tenues de


fournir les copies des déclarations souscrites dans le ou les Etats où elles exercent des
activités, ainsi que les copies des pièces annexées à ces déclarations.
Lorsque les entreprises considérées ne tiennent pas une comptabilité permettant de
distinguer exactement le bénéfice ou le déficit réalisé au Sénégal et à l’étranger (comptabilité
analytique), elles pourront procéder, pour la détermination du bénéfice imposable au
Sénégal, à la répartition de leur résultat global au prorata des chiffres d’affaires réalisés dans
chaque Etat.

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CHAPITRE II- LA DETERMINATION DU RESULTAT IMPOSABLE


Comme précisé dans le chapitre précédent, le résultat qui sert de base au calcul de l’impôt
est la différence entre les produits bruts imposables et les charges déductibles. Cette
différence se traduit par un bénéfice fiscal, si elle est positive. Dans le cas contraire, elle
constitue un déficit fiscal.

Section 1 : Les produits bruts imposables


Paragraphe 1. Les produits d’exploitation

A / Les ventes de biens ou services


Pour l’appréciation des produits, le prix de vente s’entend généralement du prix facturé, net
de taxes collectées. Les entreprises doivent à ce titre, comptabiliser leurs ventes hors taxes.
1– Les règles de rattachement des créances
En application des dispositions de l’article 8 du CGI, l’impôt est établi sur le bénéfice réalisé
au titre de l’année soumise à imposition. En conséquence, pour la détermination du résultat
fiscal d’un exercice, seuls sont pris en compte les produits qui correspondent aux opérations
ayant donné naissance, au cours de la période d’imposition, à des créances acquises, c’est-
à-dire des créances certaines dans leur principe et déterminées dans leur montant, sans
considération de la date d’encaissement des sommes considérées.
Les produits correspondant à des créances sur la clientèle ou des versements reçus à
l’avance en paiement du prix sont rattachés à l’exercice au cours duquel intervient :
la livraison des biens, pour les ventes ou opérations assimilées ;
l’achèvement des travaux, pour les fournitures de services.
Il convient de noter qu’en ce qui concerne les fournitures de services, des exceptions sont
prévues pour les prestations continues, les prestations discontinues à échéances
successives et les travaux d’entreprise donnant lieu à réception.
Les prestations continues : elles reçoivent une exécution qui se prolonge dans le
temps sur plusieurs exercices. Il s’agit par exemple des cas où l’entreprise perçoit
des intérêts ou des loyers. Les produits de cette nature doivent être constatés au
fur et à mesure de l’exécution des prestations, quelle que soit la date fixée pour le
paiement du prix. Il est considéré qu’il y a exécution partielle de la prestation
année par année, de sorte à rattacher à chaque exercice les produits concernés.
A ce titre les intérêts courus ou les loyers courus à la fin de l’exercice doivent être
comptabilisés en produits.
Pour les prestations discontinues à échéances successives caractérisées
généralement par un contrat dont la prestation qui en résulte comporte des
phases d’exécution à des échéances successives qui peuvent être échelonnées
sur plusieurs exercices, la comptabilisation des produits se fait au fur et à mesure
de l’exécution de la prestation. Ce régime s’apparente à celui des ventes. Les
contrats d’entretien de matériel qui illustrent bien ce cas peuvent couvrir par
exemple une période au-delà d’un exercice comptable, mais avec des
interventions mensuelles. Le fait générateur se situe à chaque intervention.
S’agissant des travaux d’entreprise donnant lieu à réception complète ou partielle,
les produits sont pris en compte à la date de réception, même si elle est
seulement provisoire ou faite avec des réserves, ou à celle de la mise à
disposition du maître de l’ouvrage si elle est antérieure. La loi n° 2012-31 a ainsi
consacré pour les travaux d’entreprise la méthode de l’achèvement des travaux
au détriment de la méthode de l’avancement et du bénéfice partiel.

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Attendre que les travaux soient achevés pour comptabiliser une opération qui s’étale sur
plusieurs exercices n’est pas de nature à refléter l’activité de la société ; si une entreprise a
pour seul contrat la réalisation d’un chantier de travaux publics qui ne sera terminé que dans
5 ans, la méthode de l’achèvement conduit à ne comptabiliser ni chiffre d’affaires, ni bénéfice
pendant les quatre premiers exercices et à enregistrer sur le cinquième exercice les travaux
effectués depuis cinq ans.
Aussi, la doctrine administrative offraient-elles aux entreprises la possibilité d’appliquer la
méthode de l’avancement des travaux (réponse n°00859/DGID/LEG.1 du 06.12.1982).
Même les normes IAS ont consacré la méthode de l’avancement des travaux. Selon la
norme IAS 11 « Contrats de construction », les bénéfices sur ce type d’opérations doivent
obligatoirement être dégagés au fur et à mesure de l’avancement des travaux, de telle sorte
que les états financiers reflètent plus fidèlement les résultats de l’activité de la période qu’ils
couvrent, ce qui est un de leurs objectifs principaux.

2– Evaluation et valorisation des stocks


Les dispositions de l’article 8 du CGI précisent que les stocks doivent être évalués au prix de
revient ou au cours du jour de la clôture de l’exercice, si ce cours est inférieur au prix de
revient. Le coût de revient s’entend du prix d’achat augmenté des charges accessoires
rattachables directement à l’opération d’achat, et des charges d’installation qui sont
nécessaires pour mettre le bien en état d’utilisation. Lorsqu’à la date de l’inventaire le cours
du jour est inférieur au prix de revient, la dépréciation résultant de l’évaluation est constatée
sous la forme d’un amortissement ou d’une provision, selon que la dépréciation est jugée
définitive ou non (article 43 du SYSCOHADA). Il est à préciser par ailleurs que pour les biens
interchangeables (fongibles), la valorisation ne pourra se faire que par le biais des méthodes
acceptées par le SYSCOA, à savoir le PEPS ou FIFO et le CUMP (article 44 du
SYSCOHADA).

B / Les produits accessoires ou exceptionnels


Les entreprises peuvent réaliser des produits accessoires de nature diverse. Tous ces
produits sont en principe imposables. Il s’agit entre autres des revenus fonciers, des
dégrèvements d’impôts, des subventions, des indemnités ...

1– Les revenus fonciers


Le loyer des immeubles figurant à l’actif du bilan d’une entreprise entre dans son bénéfice
imposable. Les charges relatives à ces immeubles sont en conséquence déductibles suivant
les principes généraux de déduction des charges d’exploitation. Ces principes sont à cet
effet, nettement différents des règles particulières prévues pour la détermination du revenu
foncier des personnes physiques.

2– Les dégrèvements d’impôts


Un dégrèvement est une annulation totale ou partielle d’une imposition. Il est considéré
comme un produit de l’année au cours de laquelle il est accordé (sauf en ce qui concerne le
dégrèvement accordé sur un impôt qui n’est pas admis dans les charges déductibles).
Il convient de retenir que si une entreprise bénéficie d’un remboursement d’impôt, ce
dégrèvement constitue un profit imposable, si le remboursement correspond à un
dégrèvement accordé sur un impôt antérieurement déduit. Dans le cas contraire, le
dégrèvement n’est pas imposable, et doit être déduit extra comptablement.

3 – Les subventions
Les subventions reçues, quel qu’en soit l’auteur et quel qu’en soit l’objet (subvention
d’exploitation, d’équilibre ou d’investissement) sont normalement imposables. L’imposition se

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fait toutefois suivant des modalités différentes. Les subventions d’équilibre ou d’exploitation
sont imposables en totalité et immédiatement.
Par contre, les subventions d’investissement sont imposées par fraction. La législation
fiscale admet la règle comptable qui veut que l’enrichissement résultant de ces subventions
soit réparti sur plusieurs exercices comme suit :
si la subvention a servi à financer des équipements amortissables, elle est
rapportée au résultat de chacun des exercices à concurrence des amortissements
pratiqués à la clôture de l’exercice et se rapportant à la partie financée par
subvention.
si les équipements financés ne sont pas amortissables, la subvention est
rapportée par fractions égales au résultat des années pendant lesquelles les
biens ne peuvent être aliénés. Si aucune clause d’inaliénabilité n’est prévue, la
subvention est rapportée au résultat sur une période de dix (10) ans.
Exemple : une entreprise obtient une subvention de 1.000.000 FCFA pour l’acquisition d’un
matériel au même montant, amortissable sur cinq ans.
- Dotation aux amortissements en fin d’exercice : 1.000.000/5 = 200.000
- Ce montant sera intégré dans les bénéfices de l’exercice considéré.

4 – Les indemnités
Les indemnités perçues en réparation d’un préjudice subi (vol, inondation ou autre sinistre)
sont imposées normalement. Les indemnités perçues suite à la disparition d’une
immobilisation suivent toutefois le régime des plus-values. Le montant de l’indemnité
représente le prix de cession.

Paragraphe 2. Les produits financiers et revenus assimilés

A / Le régime des revenus de valeurs mobilières


1 – Les dividendes
Le dividende est la quote-part des bénéfices réalisés par une société et attribuée à chaque
associé. La loi fiscale fait une distinction entre les dividendes provenant d’une société non
filiale et ceux provenant d’une filiale.

a- Les dividendes provenant d’une société non filiale


Les dividendes reçus d’une société non filiale subissent une retenue à la source de 10%
opérée par la société qui verse les dividendes. Ils sont imposés entre les mains de la société
bénéficiaire. Les 40% de la retenue à la source de 10% constituent un crédit d’impôt à
déduire du montant de l’impôt sur les sociétés dû par ladite société.
Lorsque les produits de participation ne sont pas éligibles au régime des sociétés mère et
filiale, la société participante n’est soumise à l’impôt sur les sociétés que sur une quote-part
représentative de 40% du produit brut des participations.

NB : Régime des participations dans les sociétés non passibles de l’impôt sur les
sociétés
Lorsqu’une entreprise est membre d’une société (ou d’un groupement d’intérêt économique)
non passible d’IS, elle doit inclure dans ses résultats imposables sa part du bénéfice fiscal
de la société dont elle est membre, étant précisé que cette part est celle qui correspond à
ses droits dans les bénéfices même si ceux-ci n’ont pas été distribués. D’une manière
analogue, si la société de personne subit des pertes, l’entreprise membre peut retrancher de
ses propres résultats imposables la part qui lui incombe dans ces pertes.

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Application
Une SA a dégagé au titre de l’exercice N, un bénéfice comptable de 95 325 000. Au titre du
même exercice, la SA a reçu d’une société non filiale des dividendes pour un montant de
16 200 000. Calculer le montant de l’impôt sur les sociétés que la SA reste devoir payer au
titre de l’exercice considéré.

Résolution de l’application
Pour l’exercice considéré, la société a reçu un dividende net de 16 200 000. En considérant
que ces dividendes proviennent d’une société non filiale et ne sont imposables qu’à
concurrence de 40% de leur montant brut, il convient de déterminer ce montant brut qui a
par ailleurs servi à la détermination du montant de la retenue à la source, soit 16 200 000/0,9
= 18 000 000.
Pour le calcul du bénéfice fiscal, il convient de déduire du bénéfice comptable un montant
égal à 60% du montant brut (18 000 000), soit 10 800 000, ce qui donne un bénéfice fiscal
de 84 525 000.
L’IS correspondant est de 30% de 84 525 000, soit 25 357 500. Sur ce montant, il faudra
déduire 40% de la retenue à la source qui constitue un crédit d’impôt. La société restera
devoir payer la différence, soit 23 357 500 – 720 000 = 24 637 500.

b- Les dividendes reçus d’une société filiale


Les dispositions de l’article 21 du CGI précisent que les produits bruts des participations
d’une société mère dans le capital d’une filiale sont retranchés du bénéfice net total,
déduction faite d’une quote-part représentative des frais et charges. Cette quote-part est
fixée uniformément à 5% du produit total des participations mais ne peut excéder, pour
chaque période d’imposition, le montant total des frais et charges de toute nature exposés
par la société participante au cours de ladite période. La retenue à la source effectuée par la
filiale ne constitue pas un crédit d’impôt pour la mère.
S’agissant de l’imposition de la quote-part représentative de frais et charges, il convient de
faire remarquer qu’un principe général de fiscalité voudrait qu’il ne soit pas retenu, comme
charge déductible, une dépense ne se rapportant pas à un revenu imposable. Il est admis à
cet égard d’exclure des frais généraux, les frais supportés par la société mère dans le cadre
de la gestion de ses participations dans la filiale. Notons qu’en vertu des dispositions de
l’article 22 du CGI, le régime "mère-filiale" est appliqué à condition que :
la société mère et la société filiale soient, quelle que soit leur forme, imposable à
l’impôt sur les sociétés ;
la société mère ait son siège social au Sénégal ;
les actions ou parts d’intérêts possédées par la première société représentent au
moins 10% du capital de la seconde ;
les actions ou parts soient souscrites ou attribuées à l’émission et soient inscrites
au nom de la société ou que celle-ci s’engage à les conserver pendant deux (2)
années consécutives au moins sous la forme nominative. La lettre portant cet
engagement doit être annexée à la déclaration des résultats.
Le régime "mère-filiale" est un régime de déduction revenu sur revenu qui a un double
objectif :
d’éviter la double imposition au titre de l’impôt sur les sociétés des bénéfices de la
filiale distribués à la mère ;
de permettre à la mère, lors de la redistribution des produits de la filiale, de
transmettre à ses associés le crédit d’impôt attaché à ses produits.

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Application : Au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2012, la SARL Alpha reçoit de sa


filiale un dividende net d’un montant de 90.000 F. Elle distribue à son tour 250.000 F à ses
associés (dont un qui détient 10% des parts de son capital).
Dividende net reçu de sa filiale.....……….……………………….90.000
Retenue opérée par la filiale (libératoire)…………………………..10.000
Dividende brut……………………………………………………..100.000
Quote-part de frais (5% du brut)……………………………………5.000
La somme non soumise à l’IS chez la mère……………………..95.000
Les 100.000 F de brut supportent un impôt de 10.000 + (30% x 5.000) soit 11.500
Ainsi 100.000 F-11.500 soit 88.500 F est le montant net reçu de sa filiale.
La SARL Alpha impute sur les 250.000 F les 88.500 F reçus nets de sa filiale et n’opère une
retenue d’impôt que sur le reste (puisque la redistribution des produits de filiales est
exonérée de la retenue à la source), soit 161.500 x 10% = 16.150 F.
Les associés de la SARL Alpha reçoivent le dividende net de 250.000 F-16.150 F=233.850 F
assorti du crédit d’impôt total (incluant la retenue initialement opérée par la filiale), soit
10.000 F+16.150 F = 26.150 F.
L’associé personne morale (non éligible au régime mère-filiale) qui a droit par exemple à
10% de la distribution et qui est passible de l’impôt sur les sociétés devra inclure dans son
bénéfice imposable les 40% de 25.000 F bruts qui lui reviennent et déduira de l’impôt
exigible sur son bénéfice un crédit d’impôt de 40% de 2.615 F.
Si l’associé (ayant toujours droit à 10% de la distribution) est une personne physique
redevable de l’impôt sur le revenu, les 23.385 F nets reçus échappent à cet impôt (car la
retenue est libératoire) et bien entendu aucune imputation du crédit d’impôt n’est à opérer.
Précision importante :
Lorsque la filiale a son siège à l’étranger, la situation varie en fonction de la distinction
suivante :
si le pays considéré est lié au Sénégal par une convention fiscale, il faut déduire le
montant brut et réintégrer une quote-part de frais fixé forfaitairement à 5% du montant
brut des dividendes mais sans excéder, pour chaque période d’imposition, le montant
total des frais et charges de toute nature exposés par la société participante au cours
de ladite période (la retenue à la source opérée par la filiale est certes libératoire
mais la mère garde la possibilité de pouvoir transmettre le crédit d’impôt à ses
associés) ;
si le pays considéré n’est pas lié au Sénégal par une convention fiscale, il faut
déduire le montant net et réintégrer une quote-part de frais fixé forfaitairement à 5%
du montant net des dividendes mais sans excéder, pour chaque période d’imposition,
le montant total des frais et charges de toute nature exposés par la société
participante au cours de ladite période (la retenue à la source opérée par la filiale n’
est pas constitutive de crédit d’impôt que la mère peut transmettre à ses associés).
En principe si une société possède des parts dans une filiale ayant son siège social hors de
la zone UEMOA, le régime mère-filiale ne peut pas s’appliquer en vertu des dispositions de
l’article 9.2 alinéa 5 de la Directive 01/2008/CM/UEMOA, portant harmonisation des
modalités de détermination du résultat imposable des personnes morales en sein de
l’UEMOA.

c- Les produits de la holding


Une holding est une société ayant pour vocation de regrouper des associés qui souhaitent
acquérir une influence significative dans les diverses sociétés détenues. Aux produits d’une
holding, on appliquera le régime mère-filiale à condition :

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que la holding soit de droit sénégalais et être constituée sous forme de SA ou de


SARL,
que les deux tiers au moins de l’actif immobilisé soit composés de participations qui
répondent aux conditions du régime mère-filiale,
la holding ne peut exercer que les activités suivantes :
la gestion de participations,
effectuer des prestations correspondants à des fonctions de direction, de
gestion, de coordination et de contrôle de sociétés du groupe ;
se livrer à des activités de recherche et de développement au seul profit du
groupe,
assurer la gestion de la trésorerie du groupe.

2 - Les intérêts des obligations


Les obligations sont des titres de créance négociables, représentant une part d’un emprunt à
long terme et conférant à leur possesseur le droit de percevoir un intérêt. L’obligation est une
valeur à revenu fixe par opposition à l’action qui est une valeur à revenu variable.
Là aussi, la loi fiscale fait une distinction entre les intérêts et produits d’obligations dont le
remboursement est à échéance d’au moins cinq (5) ans et les intérêts et produits à
échéance de moins de cinq (5) ans. Les premiers subissent une retenue à la source de 6%.
Cette retenue à la source est libératoire du paiement de tout autre impôt sur les intérêts et
produits considérés. Les seconds subissent une retenue à la source de 13% qui constitue un
crédit d’impôt imputable sur le montant de l’impôt sur les sociétés.

B / Les intérêts de créance


Il faut faire la différence entre les intérêts exonérés, les intérêts de bons de caisse et les
autres intérêts.

1– Les intérêts exonérés


Les dispositions combinées des articles 12 et 105 du CGI font état d’intérêts de créances
non imposables à l’impôt sur les sociétés. Il s’agit pour l’essentiel d’intérêts issus de prêts
consentis à un certain nombre d’organismes expressément cités à l’article 105 du CGI.
L’Etat, les communes et les collectivités locales font partie de ces organismes.
Toutefois, s’agissant des intérêts des valeurs d’Etat, une quote-part représentative des
charges est fixée uniformément à 2,5% du produit total de ces titres.
2– Les intérêts de bons de caisse
Les bons de caisse sont des titres à court ou moyen terme émis par un organisme financier
en représentation d’un prêt productif d’intérêt. Ils constituent un déficit de dépôt nominatif ou
libellé au porteur de l’établissement émetteur.
Les intérêts des bons de caisse subissent un prélèvement libératoire de 20%. Ce
prélèvement est opéré par l’organisme qui verse les intérêts et dispense le bénéficiaire de
les intégrer dans ses revenus (ou bénéfices) imposables.
3– Les autres intérêts de créance
Les autres intérêts de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants sont frappés
d’une retenue à la source dont le taux est fixé à 16%. Toutefois, pour les intérêts et autres
produits de comptes de dépôts et des comptes courants ouverts dans les écritures d’une
banque, d’un agent de change, d’un courtier en valeurs mobilières et de comptable du
Trésor, quelle que soit la date de l’ouverture des comptes, le taux de la retenue est fixé à
8%. Pour ces dépôts à terme, la retenue opérée est non libératoire et constitue donc un
crédit d’impôt.

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C / Les gains de change


Le gain de change résultant de la différence existant entre la valeur d’origine des créances et
dettes libellées en monnaie étrangère, est le montant payé ou encaissé au cours de la
période comptable de règlement.
Sont également considérés comme des gains de change réalisés, les écarts de conversion
positifs constatés sur les disponibilités considérées à la fin de l’exercice. Les gains de
change réalisés doivent être évalués et intégrés au résultat comptable.
Les écarts de conversion positifs constatés sur des créances et dettes libellées en monnaie
étrangère et non échues (gains latents) sont désormais pris en compte pour la détermination
du bénéfice imposable.

Paragraphe 3. Les abandons de créances


Un abandon de créances est soit à caractère commercial, soit financier.
Un abandon de créances à caractère commercial est celui qui trouve son origine dans les
relations commerciales qui unissent deux partenaires. Ceux-ci peuvent être juridiquement
indépendants l’un de l’autre ou appartenir à un même groupe.
Les conséquences fiscales sont les suivantes :
l’abandon de créance constitue pour le fournisseur une perte qui vient en déduction
des ses résultats imposables ;
à l’inverse, il constitue pour le bénéficiaire de l’aide un profit imposable puisqu’il se
traduit par une augmentation de l’actif net.
Par contre un abandon de créance à caractère financier ne se conçoit qu’au sein des
groupes de sociétés. Le régime fiscal de ces abandons de créance est tributaire de la
situation nette de la filiale :
tant que la situation nette de la filiale demeure négative, on applique le droit
commun : perte déductible pour la mère, profit imposable pour la filiale ;
dès lors que la situation nette de la filiale devient positive, l’abandon de créance
consentis par la société mère cesse d’être déductible ; corrélativement, il n’est pas
imposable chez la filiale ; cette exonération est toutefois subordonnée à l’engagement
pris par la filiale d’augmenter son capital dans les deux ans pour un montant égal à
l’aide qui lui a été consentie (article 24 CGI) ; dans la mesure où l’abandon de
créance rend la situation nette de la filiale positive, il y’a augmentation
correspondante de la valeur réelle des titres détenus par la société mère ; celle-ci
s’appauvrit donc pas ; l’opération est assimilée à un apport en société.

Application :
Le bilan d’une filiale présente une situation négative de 5.000.000 F ; pour la renflouer, sa
mère, qui possède 80% de son capital, lui consent un abandon de créance de 1.100.000 F.

Bilan de filiale avant l’abandon de la créance

Actif réel………………..3.500.000 Capital………………….….800.000


Pertes…………………...(1.300.000)
Situation nette négative…... (500.000)
Avances de la mère…….1.100.000
Autres emprunt………….2.900.000
Total……………………3.500.000 Total………………………3.500.000

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Bilan de filiale après l’abandon de la créance

Actif réel………………..3.500.000 Capital…………………….800.000


Pertes………………….....(200.000)
Situation nette positive……..600.000
Autres emprunt………...2.900.000
Total……………………3.500.000 Total……………………..3.500.000

L’abandon de créance consenti par la société mère est déductible de ses résultats
imposable (imposable également chez la filiale) à concurrence :
d’une part, de la situation nette négative avant abandon de créance………………..
500.000
d’autre part, de la proportion de la situation nette positive après abandon de créance
correspondant à la participation des associés minoritaires : 600.000 x
20%..............................120.000
Soit un total de 620.000.
Le surplus (1.100.000-620.000=480.000) est traité fiscalement comme un supplément
d’apport puisque la participation de la mère dans le capital de la filiale s’est valorisée de ce
montant ; la valeur réelle des titres de la mère est en effet de 480.000 (600.000 x
80%=480.000).

Paragraphe 4. Les plus-values


En règle générale, une plus-value est imposable si elle est réalisée. Elle est alors comprise
dans les produits de l’exercice au cours duquel elle est réalisée. Il y a réalisation lorsque
l’élément auquel la plus-value s’applique change de patrimoine par suite d’une vente, d’une
donation, d’un apport en société. Pour l’application des règles fiscales, il convient de
distinguer :
Les plus-values réalisées en cours d’exploitation ;
Les plus-values réalisées à l’occasion de cessation totale ou partielle d’activité ;
Les plus-values de fusion ;
Les plus-values de scission ou apport partiel d’actifs ;
Les plus-values de réévaluation de bilan.

A. Les plus values en cours d’exploitation sur cessions d’éléments de


l’actif immobilisé
Les plus-values réalisées en cours d’exploitation sont comprises en totalité dans les résultats
de l’exercice de leur réalisation. Elles peuvent toutefois bénéficier d’une exonération lorsque
certaines conditions sont réunies.
1. Les Conditions de l’Exonération
Les plus-values provenant de la cession en cours d'exploitation des éléments de l'actif
immobilisé ne sont pas comprises dans le bénéfice imposable de l'exercice au cours duquel
elles ont été réalisées si les conditions suivantes sont réunies :
a. Condition relative à la nature du réinvestissement
Le contribuable doit prendre l'engagement de réinvestir en immobilisations dans les
entreprises installées au Sénégal dont il a la propriété. Cet engagement de réinvestir doit
être annexé à la déclaration des résultats de l'exercice au cours duquel les plus-values ont
été réalisées.
Sont considérées comme faisant partie de l'actif immobilisé, les valeurs constituant le
portefeuille lorsqu'elles sont entrées dans le patrimoine de l'entreprise 5 ans au moins avant

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la date de la cession. Lorsque des valeurs identiques non discernables ont été acquises à
des dates différentes, on considère que les valeurs cédées sont les plus anciennes.
Sont assimilées à des immobilisations, les souscriptions à des augmentations de capital par
acquisition d'actions ou de parts nouvelles de toutes sociétés à caractère industriel installées
au Sénégal.

b. Conditions relatives au délai et à l’origine des fonds réinvestis


Le réinvestissement doit :
- être effectué avant l'expiration d'un délai de 3 ans à partir de la clôture de cet
exercice ;
- correspondre à une somme au moins égale au montant de ces plus-values ajoutées
au prix de revient des éléments cédés ;
- les fonds consacrés au réinvestissement doivent provenir soit des bénéfices
antérieurs mis en réserve, soit de bénéfices réalisés au cours du délai de
réinvestissement.
c. L’Affectation de la plus-value exonérée
Si le remploi est effectué dans le délai de 3 ans, les plus-values distraites du bénéfice
imposable viennent en déduction du prix de revient des nouvelles immobilisations, soit pour
le calcul des amortissements s'il s'agit d'éléments d'actif amortissables, soit pour le calcul
des plus-values réalisées ultérieurement s'il s'agit d'éléments non amortissables.
Remarque : Il apparaît ainsi que la plus-value exonérée se trouve ultérieurement reprise
dans le bénéfice soit par le biais d’une réduction des amortissements, soit par un
accroissement de la plus-value résultant de la cession éventuelle de la nouvelle
immobilisation (s’il s’agit d’élément non amortissable).
d. Cas de non réinvestissement dans le délai légal
Lorsque l’engagement de réinvestir n’est pas respecté, les plus values sont rapportées au
bénéfice imposable de l'exercice au cours duquel a expiré le délai de trois ans.
Toutefois, si le contribuable vient à cesser son activité ou à céder son entreprise au cours du
délai de trois ans, les plus-values à réinvestir seront immédiatement taxées dans les
conditions prévues pour l’imposition des entreprises en cessation.
2. Les plus values de cessions d’immeubles rénovés ou restaurés
Sont également exonérées de l'impôt sur les sociétés, les plus-values réalisées à l'occasion
de la cession d'immeubles rénovés ou restaurés dans des localités dont la liste est fixée par
décret (Saint-Louis et Rufisque), à condition que le contribuable réinvestisse, dans les
formes et délais prévus pour l’exonération des plus values en cours d’exploitation, une
somme égale au montant des plus-values ajouté au prix de revient des éléments cédés.
Si le remploi n'est pas effectué dans les formes et délais prévus, les plus-values sont
rapportées au bénéfice imposable de l'exercice au cours duquel a expiré le délai de
réinvestissement.
B. Plus-value réalisée à l’occasion de la cessation partielle ou totale
d’activité (article 259 CGI)
Il s’agit de plus-value provenant de la cession d’éléments d’actif immobilisé en fin
d’exploitation (cession partielle ou totale, dissolution ...).
Le traitement fiscal des plus-values réalisées se règle ainsi qu’il suit :

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si la cession partielle ou la cessation intervient moins de cinq (5) ans après la


création ou l’achat de l’entreprise, les plus-values sont retenues dans les
bénéfices imposables pour la moitié de leur montant ;
si la cession ou la cessation intervient cinq (5) ans ou plus après la création ou
l’achat de l’entreprise, les plus-values sont imposables seulement pour le tiers de
leur montant.

C. Les plus values de fusion de sociétés


La fusion est l’opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés décident la réunion de leurs
patrimoines et la mise en commun de leurs activités. Une fusion suppose la réunion de deux
ou plusieurs sociétés préexistantes, soit qu’elles se confondent pour former une société
nouvelle (fusion combinaison), soit que l’une d’entre elles absorbe les autres (fusion
absorption).
La scission est la division d’une société en plusieurs. C’est une opération par laquelle une
société disparaît en apportant l’intégralité de son actif net à deux ou plusieurs sociétés
existantes ou créées à cette fin. Les plus-values, autres que celles réalisées sur les
marchandises, résultant de l'attribution d'actions ou de parts sociales à la suite de fusion de
sociétés anonymes ou à responsabilité limitée sont exonérées de l'impôt sur les sociétés.
Toutefois, le bénéfice de l’exonération est subordonnée à l'obligation, constatée dans l'acte
de fusion ou d'apport, pour la société bénéficiaire de l'apport de calculer, en ce qui concerne
les éléments autres que les marchandises comprises dans l'apport, les amortissements
annuels à prélever sur les bénéfices ainsi que les plus-values ultérieures résultant de la
réalisation de ces éléments, d'après le prix de revient qu'ils comportaient pour les sociétés
fusionnées ou pour la société apporteuse, déduction faite des amortissements déjà pratiqués
par elles.
Cela veut dire tout simplement que pour bénéficier de ce régime d’exonération, la société
absorbante ou nouvelle ou bénéficiaire de l’apport doit prendre l’engagement dans l’acte de
fusion ou d’apport, de calculer les amortissements futurs ainsi que les plus-values ultérieures
non pas sur la valeur d’apport des biens apportés (VNC + Plus-value), mais sur la VNC du
bien au jour de l’apport.
NB : Dans l’hypothèse où l’exonération n’est pas demandée, la situation est réglée ainsi qu’il
suit :
• chez la société apporteuse : Il s’agit d’un cas de cessation de droit commun. Les
plus-values sont imposées pour le tiers ou la moitié de leur montant selon que la
société existe depuis cinq (5) ans ou plus ou depuis moins de cinq (5) ans ;
• chez la société absorbante ou nouvelle : Les biens apportés seront amortis sur la
base de leurs valeurs d’apport, la plus-value de cession ultérieure sera également
calculée sur cette base.

D. Les plus values sur apports partiels d’actifs


L’apport partiel d’actif est l’opération par laquelle une société apporte à une autre société
(nouvelle ou déjà créée) une branche de son exploitation. Les plus-values, autres que celles
réalisées sur les marchandises, résultant de l'attribution gratuite d'actions ou de parts
sociales, à la suite de l'apport par une société anonyme ou à responsabilité limitée, à une
autre société constituée sous une de ces formes, d'une partie de ces éléments d'actif est
exonérée à condition que :
la société bénéficiaire de l'apport ait son siège social au Sénégal ;
l'apport se présente sous la forme d'une fusion, d'un apport partiel ou d'une scission
de société.

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De la même façon qu’en matière de fusion, le bénéfice de l’exonération est subordonnée à


l'obligation, constatée dans l'acte de fusion ou d'apport, pour la société bénéficiaire de
l'apport de calculer, en ce qui concerne les éléments autres que les marchandises comprises
dans l'apport, les amortissements annuels à déduire ainsi que les plus-values ultérieures
résultant de la réalisation de ces éléments, d'après le prix de revient qu'ils comportaient pour
les sociétés fusionnées ou pour la société apporteuse, déduction faite des amortissements
déjà pratiqués par elles. Dans toutes ces opérations, les associés de la société qui apporte
tout ou partie de son actif net reçoivent en contrepartie des actions ou des parts sociales
émises par la société bénéficiaire de l’apport.
E. Plus-value de réévaluation libre de bilan
Toutes les entreprises peuvent pratiquer une réévaluation libre de leur bilan. La plus-value
dégagée suite à cette réévaluation est imposable en totalité et immédiatement au titre de
l’exercice au cours duquel les biens ont été réévalués. Elle doit donc être ajoutée
extracomptablement au résultat fiscal.
F. Plus-value de réévaluation légale de bilan
1. Les personnes concernées
Les personnes physiques ou morales qui exercent une activité industrielle, commerciale,
artisanale, agricole ou libérale ont la faculté de réévaluer les immobilisations inscrites à l’actif
du bilan clos en 2012.
Il peut être procédé à cette réévaluation soit dans les écritures du premier exercice clos en
2012, soit dans celles des exercices clos en 2013 ou 2014. La réévaluation doit être
effectuée durant la période coïncidant avec l'exercice social. Elle ne peut être ni étalée ni
partielle.
2. Les personnes exclues
Sont toutefois exclues de la réévaluation :
1. les sociétés de fait ;
2. les sociétés en liquidation ;
3. les personnes physiques et les personnes morales exerçant une activité civile
3. Les modalités de réévaluation
La réévaluation s’applique aux biens immobilisés amortissables. Les valeurs réévaluées de
ces immobilisations ne doivent pas dépasser les montants obtenus en appliquant au coût
d’achat ou de revient de l’élément les indices fixés par arrêté du Ministre des finances
déduction faite des amortissements déjà effectués, réévalués pour chaque exercice en
fonction des mêmes indices.
Les indices sont représentatifs :

du prix des constructions en ce qui concerne les biens de cette nature ;


du prix des matériels et outillages en ce qui concerne les autres éléments
amortissables.
Les biens qui ne figurent pas au bilan à la date de prise d’effet de la réévaluation sont
toutefois exclus
4. Détermination et sort de la plus-value de réévaluation
La plus-value dégagée par la réévaluation est égale à la différence entre la valeur réévaluée
et la valeur nette comptable avant réévaluation.
Les plus-values de réévaluation des éléments d’actif immobilisé sont portées directement en
franchise d’impôt, à une provision spéciale au passif du bilan.

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Il doit être produit un état détaillé de cette provision en annexe au bilan et aux déclarations
fiscales des intéressés. Cette provision spéciale est rapportée chaque année aux résultats
en fonction de l’amortissement des biens réévalués.
En cas de cession d’une immobilisation réévaluée, la fraction résiduelle de la provision
spéciale est rapportée aux résultats de l’exercice de la cession.
La plus-value ou la moins-value de cession est calculée à partir de la valeur réévaluée. Une
décision du Ministre chargé des finances fixe les modalités d’application. Toutefois, la
réévaluation n’a pas d’effet sur l’assiette des contributions foncières et de la patente.

Application
Une SA installée au Sénégal a dégagé au cours de l’exercice 2012 un bénéfice comptable
de 195 525 700 pour un chiffre d’affaires de 200 000 000.

1 - Ce bénéfice comprend les résultats des opérations ci-après :


exportation 32 500 000
déficit de sa succursale du Mali 16 400 000
bénéfice de sa succursale de Thiès 26 746 000
2 - La société a réalisé au cours de l’exercice :
dividendes nets reçus d’une filiale installée à Dakar 13 770 000
dividendes bruts reçus d’une société non filiale 12 000 000
intérêts nets d’obligations de plus de cinq ans 10 340 000
intérêts bruts d’obligations de moins de cinq ans 7 850 000
3- Plus-value de cession :
Cette plus-value a été réalisée sur la cession d’une machine suivant les conditions ci-
après : date d’acquisition, le 01/07/2003 ; prix de d’achat, 24 500 000 ; DUP, 8 ans ; date de
cession, le 31/03/2005 ; prix de cession, 22 250 000. A la cession, l’entreprise a pris des
engagements pour bénéficier des exonérations. Au 01/10/2008, la société a acquis au titre
de ses engagements une nouvelle machine pour un montant de 20 220 000. Il est à préciser
que le comptable a oublié de passer les amortissements relatifs à la nouvelle immobilisation
qui a une durée de 5 ans.
TAF : Opérer les redressements nécessaires du bénéfice comptable pour obtenir le résultat
fiscal de 2012 en justifiant les solutions retenues et calculer le montant de l’impôt sur les
sociétés à payer.
Correction de l’application
Déductions Réintégrations
Bénéfice - 195 525 700
Exportation (produit imposable) - -
Déficit succursale Mali (territorialement non lié) - 16 400 000
Bénéfice succursale Thiès (imposable) - -
Dividendes nets reçus de la filiale de Dakar 14 535 000 -
Dividendes bruts reçus d’une société non filiale 7 200 000 -
Intérêts nets d’obligations de plus de 5 ans 11 000 000 -
Intérêts bruts d’obligations de moins de 5 ans - -
Plus-value de cession - 3 109 375
Amortissements 1 011 000 -
Totaux 33 746 000 215 035 075

Part du dividende net à déduire : (13 770 000 / 0,9) x 95% = 14 535 000.

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Retenue à la source sur dividendes reçus de la société non filiale = 40% x 12 000 000 x 10%
= 480 000 constituant un crédit d’impôt.
Retenue à la source sur intérêts d’obligations de moins de 5 ans = 7 850 000 x 13% =
1 020 500 constituant un crédit d’impôt.
Bénéfice imposable (arrondi au millier de franc inférieur) = (215 035 075 – 33 746 000) = 181
289 000
Impôt sur les sociétés = 181 289 000 x 30% = 54 386 700.
Impôt à payer = 54 386 700 – (420 000 + 1 020 500) = 52 946 200.

Paragraphe 5. Les prix de transferts


Pour l'établissement de l'impôt sur les sociétés dû par les entreprises qui sont sous la
dépendance ou qui possèdent le contrôle d'entreprises situées hors du Sénégal, les
bénéfices indirectement transférés à ces dernières soit par majoration ou diminution des prix
d'achat ou de vente, soit par sous-capitalisation, soit par tout autre moyen, seront incorporés
aux résultats accusés par les comptabilités.
Il est procédé de même pour les entreprises qui sont sous la dépendance d'une entreprise
ou d'un groupe possédant également le contrôle d'entreprises situées hors du Sénégal.
La condition de dépendance ou de contrôle n'est pas exigée lorsque le transfert s'effectue
avec des entreprises établies dans un état étranger ou dans un territoire situé hors du
Sénégal dont le régime fiscal est privilégié, ou dans un pays non coopératif.
Les personnes sont considérées comme soumises à un régime fiscal privilégié dans l'Etat ou
le territoire considéré si elles n'y sont pas imposables ou si elles y sont assujetties à des
impôts sur les bénéfices ou les revenus dont le montant est inférieur de plus de la moitié à
celui de l'impôt sur les bénéfices ou sur les revenus dont elles auraient été redevables dans
les conditions de droit commun au Sénégal, si elles y avaient été domiciliées ou établies.
Sont considérés comme non coopératifs, les Etats et territoires qui ne se conforment pas aux
standards internationaux en matière de transparence et d'échange d'informations dans le
domaine fiscal, de manière à favoriser l'assistance administrative nécessaire à l'application
de la législation fiscale sénégalaise. La liste desdits Etats est fixée par décision du Ministre
chargé des finances.
Des liens de dépendance sont réputés exister entre deux entreprises :
a- lorsque l'une détient directement ou par personne interposée la majorité du capital
social de l'autre ou y exerce en fait le pouvoir de décision ;
b- lorsqu'elles sont placées l'une et l'autre, dans les conditions définies au a, sous le
contrôle d'une même entreprise.
En cas de défaut de réponse à la demande écrite formulée par l’administration sur des
informations concernant les modalités de fixation du prix des transactions intragroupe ou en
cas d'absence de production ou de production partielle de la documentation détaillée que les
entreprises sous dépendance étrangère doivent tenir, les bases d'imposition concernées par
la demande sont évaluées par l'administration à partir des éléments dont elle dispose.
A défaut d'éléments précis pour opérer les rectifications, les produits imposables sont
déterminés par comparaison avec ceux des entreprises similaires exploitées normalement.

Section 2 : Les charges déductibles


Les charges à déduire des produits bruts imposables doivent satisfaire à un certain nombre
de conditions, à savoir :

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• être exposées dans l’intérêt de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale de la


société. Pour la détermination du résultat fiscal, cette condition a pour effet d’interdire la
prise en charge de dépenses ayant un caractère somptuaire et ne se rattachant pas de ce
fait à l’exploitation ou celles ne procédant pas d’un acte normal de gestion commerciale ;
• correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes. Ces
justifications peuvent revêtir des formes diverses : factures, livre de paie, mémoires …
• se traduire par une diminution de l’actif net ou être destinées à parer une diminution de
l’actif net. Les charges ne doivent avoir ni pour résultat l’entrée d’un nouvel élément dans
l’actif immobilisé, ni pour effet de prolonger la durée probable d’utilisation d’un élément
d’actif. Les dépenses supportées à ce titre doivent être portées non pas parmi les frais
généraux, mais à un compte d’immobilisation et donner lieu, le cas échéant, à un
amortissement. Si une immobilisation a été comptabilisée à tort en frais généraux, le prix
d’acquisition doit être rapporté au résultat. S’il s’agit d’une immobilisation amortissable, il est
admis que l’entreprise retrouve le droit de pratiquer un amortissement dans les conditions de
droit commun dès la régularisation de ses écritures comptables, par l’inscription à l’actif, de
l’élément considéré ;
• être comprises dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées.
Les charges doivent être rattachées au résultat de l’exercice au cours duquel elles ont été
engagées, dès lors qu’elles présentent le caractère de dettes certaines dans leur principe et
dans leur montant ;
• être engagées pour la réalisation de produits imposables. Les charges déductibles
doivent concourir à la formation d’un produit soumis à l’impôt sur les sociétés. Dans le cas
contraire, elles ne sont pas acceptées en déduction. Dans le cas où la comptabilité ne
permettrait pas de dissocier les charges à réintégrer, l’administration peut recourir à des
méthodes de ratios ou de clé de répartition pour les déterminer forfaitairement (quote-part de
5% des produits bruts des dividendes d’une filiale par exemple …).
• ne pas être exclue du champ de déductibilité par une disposition expresse de la loi.

Paragraphe I. Les frais généraux


Le point 1.a de l’article 9 du CGI pose le principe de la déductibilité des frais généraux de
toute nature, des dépenses de personnel, de main d’œuvre, du loyer des immeubles dont la
société est locataire. Toutefois, Le ministre chargé des Finances peut prendre par arrêté,
toutes dispositions en vue de limiter la déduction des charges susvisées.

Les frais généraux sont des dépenses faites pour le bon fonctionnement de l’exploitation
(transport et services extérieurs dont le montant des déductions ne connait de limite autre
que les conditions générales de déductibilité des charges).

Paragraphe II- les versements au profit du personnel de l’entreprise


Les rémunérations directes ou indirectes, y compris les indemnités, avantages en nature et
remboursements de frais, sont admises en déduction des résultats, à condition qu’elles
correspondent à un travail effectif et ne soient pas excessives, eu égard à l’importance du
service rendu. Elles sont soumises à la retenue à la source sur les salaires et traitements.
Il faut noter également que les jetons de présence (indemnités de fonction) attribués à tous
les administrateurs en tant que membres du conseil d’administration sont déductibles pour la
détermination de l’assiette de l’impôt. Ils sont néanmoins soumis à la retenue à la source au
titre des revenus de valeurs mobilières.
A. Les rémunérations des associés-gérants majoritaires
Les salaires versés aux actionnaires et administrateurs constituent des charges déductibles
dès lors qu’ils correspondent à un travail effectif et ne sont pas exagérés.

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En ce qui concerne les sociétés à responsabilité limitée, les sociétés en commandite simple,
les rémunérations allouées aux associés-gérants majoritaires, aux associés- gérants
commandités et figurant dans les frais et charges sont admises en déduction du bénéfice de
la société pour l'établissement de l'impôt, à condition que ces rémunérations correspondent
à un travail effectif et ne soient pas exagérées. Ces rémunérations sont soumises, au nom
de ces derniers, dans la catégorie des traitements et salaires.
B. Les loyers supportés au profit du personnel
En ce qui concerne les entreprises qui logent leur personnel dans des locaux pris en
location, un arrêté du ministre chargé des Finances fixait une limite de déductibilité des
loyers à 100 000 f par mois par pièce d’habitation principale sans pouvoir excéder quatre (4)
pièces principales.
C. Les abondements et versements complémentaires
Les abondements ou versements complémentaires à l’occasion de l’émission et l’achat de
parts de fonds commun de placement d’entreprise sont déductibles à la condition que ledit
fonds soit établi au Sénégal et dans la limite de 10% du salaire du bénéficiaire.
D. Les œuvres sociales
Le principe de la déductibilité des libéralités octroyées sous forme d’œuvres sociales
consenties au profit du personnel est désormais admis. Toutefois, la loi renvoie à une
décision du ministre chargé des Finances pour la définition de la liste et ses limites de
déduction.
E. Les frais d’assurance au profit du personnel
Sont déductibles, les primes d’assurance versées à des compagnies d’assurance agréées et
établies au Sénégal ou à la Caisse de Retraite par Répartition avec Epargne de l’Union
Monétaire Ouest Africain (CRRAE-UMOA) en vue de couvrir :
a) des indemnités légales de fin de carrière, de décès ou de départ à la retraite acquises
au cours de l’exercice. Toutefois, les primes d’assurances dues pour couvrir les droits
acquis antérieurement sont déductibles par fraction de 20%, à compter du 1er janvier
2013 ;

b) des cotisations relatives aux pensions de retraite complémentaire supportées au


cours de l’exercice sous forme de rente et des cotisations relatives à la retraite
complémentaire supportées au cours de l’exercice sous forme de capital, dans la
mesure où elles n’excèdent pas 10 % du salaire du bénéficiaire. Toutefois, dans cette
option, l’assureur doit prélever un impôt libératoire de 10 % sur le capital à verser aux
assurés bénéficiant de dix ans de cotisations au moins. Pour être déductibles, les
cotisations ou primes relatives aux indemnités légales de fin de carrière, de décès ou
de départ à la retraite et aux pensions de retraite complémentaire doivent bénéficier à
l’ensemble ou à une ou plusieurs catégories de personnel ;

c) des cotisations relatives à l’assurance-maladie supportées au profit du personnel et


versées au cours de l’exercice ;
En dehors de ces cas, les primes versées ne peuvent être considérées comme des charges
d’exploitation et ne sont donc déductibles que si les deux (2) conditions suivantes sont
remplies :


le bénéficiaire doit être salarié de l’entreprise ;

les primes versées doivent constituer un élément normal de la rémunération de
l’intéressé.
Il faut cependant noter que si le bénéficiaire d’une assurance n’est pas salarié de
l’entreprise, on est en présence d’une libéralité : la prime n’est pas acceptée en déduction.

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Paragraphe III- les libéralités au profit de personnes étrangères à


l’entreprise
A. Les dons
Dans le principe, les dons ne sont pas déductibles parce qu’ils ne constituent pas des
dépenses nécessitées par l’exercice de la profession, mais représentent plutôt des
libéralités.
Toutefois, l’article 9 du CGI, en son point 3, pose le principe de la déductibilité des
versements effectués au profit d’organismes, fondations, waqf ou associations reconnus
d’utilité publique par arrêté du Ministre chargé des finances. La déduction de ces frais est
cependant limitée à 0,5 du chiffre d’affaire de l’entreprise.

B. Les versements en cas de catastrophe


En cas de situation de catastrophe déclarée par l’autorité publique, les aides
consenties sous forme de versements opérés par les entreprises dans des comptes ouverts
au nom de l’Etat sont également déductibles en totalité, sous réserve que soient jointes à la
déclaration des résultats les pièces justificatives attestant de la date et du montant de
chaque versement.

Paragraphe IV-les charges fiscales


Sont déductibles les impôts à la charge de l’entreprise mis en recouvrement au cours
de l’exercice, à l’exception de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le minimum forfaitaire
sur les sociétés, de la taxe sur les excédents de provisions, de la taxe spéciale sur les
voitures particulières des personnes morales. Aussi, parce qu’elle n’est pas à la charge de
l’entreprise, la taxe sur la valeur ajoutée récupérable ne fait pas partie des charges
déductibles.
Le principe reste que sont déductibles tous les impôts professionnels qui sont à la
charge de l’entreprise, qu’il s’agisse d’impôts directs ou indirects dans la mesure où ils
trouvent leur source dans les opérations effectuées par l’entreprise. Il faut rappeler que les
dégrèvements se rapportant en tout ou partie à des impôts déjà comptabilisés au titre d’un
exercice clos doivent faire l’objet de réintégrations extracomptables.

Paragraphe V- les sanctions pécuniaires


Les transactions, amendes, confiscations, pénalités de toute nature notamment celles
mises à la charge des contrevenants à la réglementation régissant les prix, le contrôle des
changes ainsi que l'assiette, la liquidation et le recouvrement des impôts, contributions, taxes
et tous droits d'entrée, de sortie, de circulation ou de consommation, ne sont pas admises en
déduction des bénéfices soumis à l'impôt.
Ne sont pas visées les sanctions commerciales conventionnelles (qu’elles soient
appelées amende, pénalité ou intérêts de retard) qu’un créancier applique à son débiteur
pour défaut de respect de clauses contractuelles.

Paragraphe VI- les charges financières


A. Le principe
Les charges financières sont les intérêts, agios, et autres frais supportés à l’occasion
de prêts, avances ou crédits consentis à l’entreprise. D’une manière générale, ce sont les
intérêts alloués aux capitaux investis dans l’entreprise.
Les charges financières sont, sauf exception, soumises à la retenue à la source sur
les revenus de créances, dépôts et cautionnements. Les charges financières ne sont
déductibles que si les sommes reçues sont utilisées pour les besoins de l’entreprise.

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B. Cas des intérêts versés en compte courant


Les intérêts servis aux actionnaires ou associés à raison des sommes qu’ils laissent
ou mettent directement, ou par personne interposée, à la disposition de la société en sus de
leur part de capital, quelle que soit la forme de la société, ne sont déductibles que dans les
conditions suivantes :

1. Restriction générale
Elle concerne toutes les sociétés et est relative au taux d’intérêt maximum admis et
au montant des sommes apportées.
Le taux maximum des intérêts est limité à trois (3) points au dessus du taux des
avances de la BCEAO. Notons que chaque compte courant doit être considéré isolément.
Aucune compensation n’est possible entre un excédant d’intérêt constaté pour un compte
(taux supérieur au maximum admis) et une insuffisance d’intérêt pour un autre compte (taux
inférieur au maximum admis).
Le montant des sommes apportées ne peut excéder pour l’ensemble des associés le
montant du capital social de la société, cette limite n’étant toutefois pas applicable aux
sociétés à risque illimité non imposables à l’impôt sur les sociétés ainsi qu’aux actionnaires
ou associés des sociétés holdings éligible au régime mère-filiale. Il s’agit d’un plafond global
qui vaut pour le total des avances des associés et non d’un plafond individuel qui serait
applicable à chacun séparément.
Il semble, au regard de cette disposition, qu’en cas de comptes courants excédant le
capital social, les sociétés de capitaux ne puissent même pas déduire la partie des
intérêts portant sur la part du montant des prêts équivalent au capital libéré.

2. Restriction relative aux sociétés par actions et aux sociétés à


responsabilité limitée
Les sociétés par actions et les sociétés à responsabilité limitée ne sauraient déduire de leur
résultat imposable, les intérêts qu’elles versent aux comptes courants d’associés tant que le
capital n’est pas intégralement libéré.
Paragraphe VII- les frais de siège
Pour les entreprises qui exercent leur activité au Sénégal et dont le siège social est situé à
l'étranger, une quote-part des frais de siège incombant aux dites entreprises calculée, sous
réserve des conventions internationales, au prorata du chiffre d'affaires global de ces mêmes
entreprises sans pouvoir excéder 20% du bénéfice comptable réalisé au Sénégal avant
déduction de la quote-part des frais de siège. Sont concernés, les entreprises qui exercent
leur activité au Sénégal et dont le siège social se trouve à l’Etranger. C'est-à-dire les
succursales de sociétés étrangères.
Paragraphe VIII- les dépenses d’étude et de prospection à l’étranger
Les dépenses d’études et de prospection exposées en vue de l’installation à l’étranger d’un
établissement de vente, d’un bureau de renseignements supportées pour le fonctionnement
dudit établissement ou bureau pendant les trois premiers exercices, peuvent être admises en
déduction pour la détermination du bénéfice net imposable afférent à ces exercices.
Ces sommes déduites des bénéfices devront faire l’objet d’un relevé spécial détaillé, annexé
à la déclaration annuelle de résultat. Elles seront rapportées par fractions égales aux
bénéfices imposables des trois exercices consécutifs, à partir du quatrième suivant celui de
la création de l’établissement ou du bureau.

Paragraphe IX- Limitation de déduction de sommes versées dans un


régime fiscal privilégié
Les intérêts, arrérages et autres produits des obligations, créances, dépôts et
cautionnements, les redevances de cession ou concession de licences d'exploitation, de

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brevets d'invention, de marques de fabrique, procédés ou formules de fabrication et autres


droits analogues ou les rémunérations de services, payés ou dus par une personne physique
ou morale domiciliée ou établie au Sénégal à des personnes physiques ou morales qui sont
domiciliées ou établies dans un Etat étranger ou un territoire situé hors du Sénégal et y sont
soumises à un régime fiscal privilégié, ou un pays non coopératif, ne sont admis comme
charges déductibles pour l'établissement de l'impôt que si le débiteur apporte la preuve que
les dépenses correspondent à des opérations réelles et qu'elles ne présentent pas un
caractère anormal ou exagéré.
Il en est de même pour tout versement effectué sur un compte tenu dans un organisme
financier établi dans un des Etats ou territoires non coopératifs ou à fiscalité privilégiée. Les
personnes sont considérées comme soumises à un régime fiscal privilégié dans l'Etat ou le
territoire considéré si elles n'y sont pas imposables ou si elles y sont assujetties à des impôts
sur les bénéfices ou les revenus dont le montant est inférieur de plus de la moitié à celui de
l'impôt sur les bénéfices ou sur les revenus dont elles auraient été redevables dans les
conditions de droit commun au Sénégal, si elles y avaient été domiciliées ou établies.
Sont considérés comme non coopératifs, les Etats et territoires qui ne se conforment pas aux
standards internationaux en matière de transparence et d'échange d'informations dans le
domaine fiscal, de manière à favoriser l'assistance administrative nécessaire à l'application
de la législation fiscale sénégalaise. La liste desdits Etats est fixée par décision du Ministre
chargé des finances.

Paragraphe X- Les amortissements


L’amortissement constate la dépréciation d’un bien immobilisé par l’entreprise du fait de son
utilisation. Il n’est pas possible, toutefois, d’amortir un terrain, sauf le cas d’un terrain de
carrière.

A. Le mode linéaire: le principe


L’amortissement des biens d'équipement effectué par l'entreprise est déductible dans les
limites de ceux qui sont généralement admis d'après les usages de chaque nature
d'industrie, de commerce ou d'exploitation, y compris ceux qui ayant été régulièrement
comptabilisés en période déficitaire, sont réputés différés.

B. L’amortissement accéléré
Pourront toutefois faire l'objet d'un amortissement accéléré, les matériels et outillages neufs
remplissant à la fois la double condition :
a) d'être utilisés exclusivement pour les opérations industrielles de fabrication, de
manutention, de transport, de tourisme, de pêche, d'élevage et d'exploitation agricole, ou de
remplir une fonction anti-polluante, sous réserve dans ce dernier cas, que l'équipement ait
été agréé par le département ministériel compétent ;
b) d'être normalement utilisables pendant au moins cinq ans.
Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité d'amortissement calculé
d'après leur durée d'utilisation normale pourra être doublé, cette durée étant réduite d'une
année.

C. L’amortissement dégressif
L'amortissement des biens d'équipement autres que les immeubles d'habitation, les
chantiers et les locaux servant à l'exercice de la profession, acquis ou fabriqués depuis le
1er janvier 1987 par les entreprises industrielles peut être calculé suivant un système
d'amortissement dégressif. Le taux applicable pour le calcul de l'amortissement dégressif est
obtenu en multipliant le taux d'amortissement linéaire correspondant à la durée normale

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d'utilisation du bien par un coefficient fixé à 2 lorsque la durée normale d'utilisation est de
cinq ans et à 2,5 lorsque cette durée est supérieure à cinq ans.
A la clôture de chaque exercice, le total des amortissements dégressifs pratiqués depuis
l'acquisition ou la fabrication des biens d'équipement ne peut être inférieur au montant
cumulé des amortissements opérés suivant le mode linéaire et répartis sur la durée normale
d'utilisation. Le non respect de cette obligation entraîne pour le contribuable la perte du droit
de déduire la fraction des amortissements qui a été ainsi différée.

D. L’amortissement de biens pris en crédit-bail


Les biens d’équipement amortissables s’entendent de ceux acquis par l’entreprise, ainsi que
de ceux loués par celle-ci dans le cadre d’un contrat de crédit-bail et inscrits à l’actif du bilan.
Toutefois, chez le crédit-bailleur, les amortissements relatifs aux biens donnés en crédit-bail
ne sont pas admis en déduction des bénéfices soumis à l’impôt.

E. Les amortissements dans le cadre de partenariat public-privé


Sont également imputés du résultat imposable les amortissements relatifs à l’exécution
d’une convention de partenariat public-privé calculés selon les conditions suivantes :
a) dans le cadre d’une telle convention, le concessionnaire peut, en compensation de la
remise gratuite des biens au concédant en fin de contrat, pratiquer sur les
investissements en actifs immobilisés qu’il a réalisés, un amortissement de caducité
déductible du résultat et compris, le cas échéant, dans les amortissements réputés
différés.
b) la constitution de l’amortissement de caducité est faite selon les méthodes
suivantes :

- linéaire sur la durée de la concession ou ;


- progressive sur la durée de la concession, en fonction de l’évolution prévisionnelle de
l’activité (mesurée par les recettes ou par les excédents bruts d’exploitation).
Relativement à la subvention d’investissement versée par le concédant, le
concessionnaire opère une reprise en déduction de l’amortissement de caducité. Le montant
à doter en amortissement de caducité est alors égal à la valeur de l’immobilisation, déduction
faite de la subvention.

c) Les dotations aux amortissements constituées durant la phase d’exonération au titre


d’exercices dont le résultat fiscal est déficitaire sont réputées différées.

Paragraphe XI- les provisions


A. Les conditions générales de déductibilité des provisions
La provision est une déduction destinée à faire face soit à une dépréciation d’un
élément d’actif, soit à une charge. Il doit s’agir d’une dépréciation ou charge précise quant à
son objet, incertaine mais probable quant à sa réalisation.
Il ressort, en effet, des dispositions de l’article 11 du CGI que sont déductibles « Les
provisions constituées en vue de faire face à des pertes ou charges nettement précisées et
que les événements en cours rendent probables, à condition quelles aient été effectivement
constatées dans les écritures de l'exercice et figurent au relevé des provisions. »
Les provisions ont pour objet de couvrir des pertes ou charges futures, mais ayant
leur origine dans l’exercice. En ce qui les concerne, une certitude existe sur un seul point, à
savoir l’élément d’actif auquel s’applique la provision.
Il y a incertitude quant à la réalisation effective et au montant exact de la perte. Cette
dernière doit cependant être probable. La déduction ainsi autorisée n’est que provisoire et

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sera ultérieurement rapportée au résultat si la perte ou la charge envisagée ne se réalise


pas.
1- Les Conditions de Fond
Il faut que la provision ait un objet nettement précisé. Il faut qu’il y ait individualisation
précise de l’élément d’actif objet de la perte probable ou de la nature de la charge à prévoir.
N’est pas déductible à ce titre, la provision pour créance douteuse calculée en appliquant un
abattement ou un pourcentage forfaitaire au montant des créances à recouvrer.
Il faut que les pertes ou charges soient probables et non purement éventuelles.
L’éventualité d’une perte ou d’une charge résulte d’un simple risque d’ordre général, alors
que sa probabilité est établie par des circonstances précises, particulières. Aucune créance
de l’entreprise ne donne de crainte en particulier, mais un risque général existe sur
l’ensemble des créances. Une ou plusieurs d’entre elles peuvent devenir irrécouvrables. On
est en présence d’une perte éventuelle : pas de provisions possibles.
Par contre, si un débiteur montre des signes notoires de défaillance (société en liquidation,
procédures judiciaires …), la perte est probable et il est possible de passer une provision.
Les pertes ou charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en cours. C’est le
principe de la séparation des exercices comptables qui sert de fondement à la constitution
de provisions. Il faut rattacher à un exercice toutes les charges qui trouvent leur source,
notamment celles que les évènements en cours rendent probables. La probabilité de la perte
ou de la charge doit résulter des évènements en cours à la clôture de l’exercice. Une
provision motivée par un évènement ayant eu naissance après la clôture de l’exercice sera
par conséquent rejetée. C’est l’exercice suivant qui devra supporter la charge.

Les pertes ou charges provisionnées doivent être déductibles. On ne peut déduire


par le biais d’une provision, une somme qui ne correspondrait pas à une perte ou charge
déductible si l’évènement envisagé se réalisait (provision pour impôt sur les sociétés,
provision pour amende et pénalité par exemple).

2- Les Conditions de Forme


Pour être déductible, une provision doit être constatée effectivement dans les
écritures comptables et figurer sur le relevé des provisions qui doit être joint à la déclaration
des résultats.

3 – Surveillance de l’Affectation définitive de la Provision


La provision est une déduction motivée par une perte ou charge dont la réalisation
n’est pas certaine et dont le montant n’est qu’estimé. Elle n’a donc qu’un caractère provisoire
et doit être par conséquent surveillée.

a- La Perte ou Charge se réalise pour un montant supérieur à la


Provision
La déduction devient définitive par la passation de la charge définitive et il est ajouté
un supplément de déduction égal à la différence entre le montant effectif de la perte ou
charge et celui de la provision initialement comptabilisée.

b- La provision reçoit un emploi non conforme ou devient sans objet


Les provisions qui, en tout ou en partie reçoivent un emploi non conforme à leur
destination ou deviennent sans objet au cours d'un exercice ultérieur sont rapportées aux
recettes dudit exercice, sauf disposition réglementaire contraire. On acquiert la certitude que
la perte ou charge ne se réalise pas ou ne se réalise que partiellement (la créance douteuse
est recouvrée en totalité ou en partie par exemple).

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Dans ce cas, l’entreprise doit réintégrer la provision, en totalité ou en partie, dans les
bénéfices de l’exercice au cours duquel elle est devenue sans objet. Dans le cas contraire,
l’Administration peut procéder à cette réintégration même si l’exercice en cause est atteint
par la prescription (la provision est alors rattachée au bénéfice du plus ancien exercice non
prescrit).
4 – Les Provisions Irrégulièrement Constatée
Lorsqu’elle ne répond pas aux conditions requises, la provision doit être réintégrée
par voir extra comptable dans le résultat fiscal de l’exercice au cours duquel elle a été
passée en comptabilité.
En conséquence de la réintégration des provisions non déductibles, l’entreprise doit
également déduire par voie extra comptable les provisions qui viendraient à être réintégrées
dans les résultats comptables. Au point de vue fiscal, les provisions non déductibles sont
considérées comme n’ayant jamais existé.

5– Cas particulier des provisions pour congés payés


Au regard des dispositions fiscales, l’indemnité de congés payés constitue une charge
normale de l’exercice au cours duquel le salarié prend le congé correspondant.
Les dispositions de l’article 11 du CGI précisent en effet que les provisions pour congés
payés ne sont déductibles qu’au titre de l’exercice de leur paiement effectif. Les entreprises
doivent par conséquent réintégrer de manière extra comptable la dotation au compte de
provision pour congés payés.
B. Les provisions règlementées
Sont également admises en déduction :
1. La provision constituée par les banques, les systèmes financiers décentralisés
et les établissements financiers

2. Les provisions techniques constituées par les compagnies d’assurance

3. Les provisions pour grosses réparations pour les entreprises de navigation


maritime agréées

4. Les provisions constituées par le concessionnaire d’une convention de


partenariat public-privé
Section 4 : la détermination du montant de l’IS à acquitter
Paragraphe I- L’aide fiscal à l’investissement suite à une réévaluation de bilan
Les personnes physiques ou morales qui ont procédé à la réévaluation légale de leur bilan,
telle que prévue pour la détermination de leur plus-value, bénéficient d’une aide fiscale
déductible de leur résultat imposable égale à 15 % des investissements nets réalisés dans
les cinq années, à compter du 1er janvier de l’année suivant celle de la réévaluation.
Ouvrent droit à cette déduction, les immobilisations corporelles créées ou acquises en l'état
neuf, amortissables, à l'exception des véhicules de tourisme et des constructions à usage
d'habitation.
Par conséquent, ces exclusions ne s'appliquent pas :
- aux véhicules destinés à l'exploitation des entreprises de transport et de location de
voitures ;
- aux constructions d'immeubles à usage touristique.
La déduction est égale à 15 % de l'excédent de l'investissement sans pouvoir dépasser le
montant de la provision spéciale de réévaluation. Elle s'opère sur les résultats de l'exercice

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au cours duquel les investissements ont été réalisés. L'investissement net est constitué par
la différence entre la valeur des immobilisations amortissables figurant au bilan d'ouverture
et la valeur des immobilisations de même nature figurant au bilan de clôture de chaque
exercice.
Paragraphe II- Les incitations fiscales
La loi n° 2012-32 du 31 décembre 2012 modifiant diverses dispositions législatives
relatives aux régimes fiscaux particuliers a parachevé le processus de rassemblement de
toutes les dispositions de fiscalité intérieure dans le CGI. Celui-ci est désormais le siège
unique de toutes les dispositions à caractère fiscal ayant un impact sur les règles de
liquidation des impôts dont il prévoit la perception.
La législation fiscale comprendrait ainsi directement dans ses dispositions un « droit
commun incitatif » né d’un travail de consolidation et de réaménagement du dispositif fiscal
incitatif ayant abouti à la transposition de l’ensemble des dispositions de fiscalité intérieure
relative aux régimes fiscaux particuliers dans le nouveau CGI.
C’est ainsi que des régimes d’incitation fiscale qui étaient contenus dans des lois telles que
celle portant Code des investissements, Statut de l’entreprise franche d’exportation ou
encore Code minier ont été réaménagés et systématiquement insérés dans le CGI.
C’est ce qui a donné lieu, pour le cas d’entreprises soumises à l’IS, à l’apparition de
nouvelles dispositions relatives au crédit d’impôt pour investissement et à la réduction
d’impôt pour exportation.

A. Le crédit d’impôt pour investissement


1. Les personnes éligibles
Sont éligibles, les entreprises qui réalisent des investissements d’un montant d’au moins
cent (100) millions de francs, peuvent bénéficier d’une réduction du montant de l’impôt dont
elles sont redevables. Pour donner droit au crédit d’impôt, les investissements doivent avoir
pour objet la création ou l’extension d'établissements.
L’entreprise nouvelle est toute entité économique nouvellement créée et en phase de
réalisation d’investissements, en vue du démarrage de ses activités. L’extension s’entend de
tout programme d’investissement agréé, initié par une entreprise existante et qui engendre :
- un accroissement d’au moins 50 % de la capacité de production ou de la valeur
d’acquisition des actifs immobilisés ;
- ou un investissement en matériels de production d’au moins 100 millions FCFA.
Pour les petites et moyennes entreprises (PME), ce montant est ramené à quinze (15)
millions à la condition que l’entreprise investisse dans un des secteurs spécifiques visés pour
les PME. Est considérée comme PME, toute entreprise productrice de biens et services qui,
au niveau consolidé, remplit cumulativement, les conditions suivantes :
- chiffre d’affaires inférieur à 250 millions ;
- nombre d’emplois permanents compris entre trois et cinquante ;
- tenir une comptabilité conforme au système comptable ouest africain (SYSCOA).
Sous réserve de justifications, toute personne qui satisfait aux conditions requises peut, dans
l’année qui suit la réalisation d’un programme d’investissement, faire valoir son droit au
bénéfice du crédit d’impôt pour investissement.

2. Nature de l’activité éligible


Les investissements doivent avoir pour objet la création ou l’extension d'établissements doit
s’effectuer dans un ou plusieurs des secteurs d’activités suivants :

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- agriculture, pêche, élevage et activités de stockage de produits d’origine végétale,


animale ou halieutique ;
- activités manufacturières de production ou de transformation, extraction ou
transformation de substances minérales, pétrolières … ;
- tourisme, aménagements et industries touristiques, hôtellerie, parcs industriels,
éducation, santé, télé-services, montage et maintenance d’équipements industriels,
transport, réalisations d’infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires …
Dans tous les cas, les reventes en l’état sont exclues du bénéfice de ce régime.
Pour les PME, lorsque le montant de l’éligibilité est ramené à quinze (15) millions,
l’investissement doit être réalisé dans un ou plusieurs des secteurs ci-après :
- secteur primaire et activités connexes : agriculture, pêche, élevage et activités de
stockage, de conditionnement et de transformation des produits locaux d’origine
végétale, animale ou halieutique, industrie agro-alimentaire ;
- secteurs sociaux : santé, éducation, formation ;
- services : montage, maintenance d’équipements industriels et télé services.

3. Formes de l’investissement
Les investissements doivent, en outre, revêtir une des formes suivantes :
- acquisition de terrains à usage professionnel ;
- acquisition de biens mobiliers neufs à usage professionnel ;
- acquisition de matériels neufs ;
- acquisition de biens immatériels.
4. Détermination du crédit d’impôt imputable
- Pour l’entreprise nouvelle, le montant des déductions autorisées est fixé à 40 % du
montant des investissements. Il est cependant plafonné à 50 % du bénéfice
imposable.
- Concernant l’investissement relatif à l’extension, le montant des déductions
autorisées est fixé à 30 % du montant des investissements plafonné à 50 % du
bénéfice imposable.
- Le plafond de déduction est porté à 70 % du bénéfice imposable, si l’entreprise
nouvelle ou en extension est implantée dans une région autre que Dakar.
Dans tous les cas, la déduction du crédit d’impôt peut s’étaler sur cinq (5) exercices fiscaux
successifs à compter de l’année suivant la clôture du programme d’investissements.
Toutefois, pour les entreprises qui réalisent un investissement d’un montant excédant 250
milliards, la durée est portée à dix (10) exercices. Le reliquat du crédit d’impôt qui n’a pu
être imputé durant la période devient caduc.
B. La réduction d’impôt pour exportation
Toute entreprise qui exporte au moins 80% de son chiffre d’affaires est autorisée à déduire
50% de son bénéfice imposable pour le calcul de l’impôt. L’entreprise doit, pour bénéficier de
la réduction, justifier de l’exportation effective et du rapatriement des devises.
Les exportations indirectes sont exclues dans la détermination du chiffre d’affaires.
Les entreprises minières et pétrolières sont exclues du bénéfice de cette réduction.
C. L’imputation des déficits antérieurs
En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est déduit du bénéfice réalisé pendant
l'exercice suivant. Si ce bénéfice n'est pas suffisant pour que la déduction puisse être

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intégralement opérée, l'excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices
suivants, jusqu'au 3ème exercice qui suit l'exercice déficitaire.
Toutefois, cette limitation du délai de report ne s'applique pas aux amortissements
comptabilisés en période déficitaire. On dit alors que la limitation du report dans le temps ne
s’applique qu’aux déficits dits ordinaires.
Le caractère bénéficiaire ou déficitaire d'un exercice doit s'apprécier par référence au
résultat comptable qui est :
- augmenté des réintégrations extracomptables et ;
- diminué des déductions extracomptables, non compris les déficits des exercices
antérieurs.
Quant au résultat fiscal de l’exercice, il est déterminé de la manière suivante :
- réintégration des amortissements de l'exercice déjà comptabilisés lorsque l'exercice
est déficitaire;
- déduction des déficits ordinaires des exercices antérieurs, puis des amortissements
réputés différés des exercices antérieurs lorsque l'exercice est bénéficiaire.
Paragraphe III- La liquidation du montant de l’IS dû
Le taux de l’impôt sur les sociétés est fixé à 30 % du bénéfice imposable. Toute fraction du
bénéfice imposable inférieure à mille francs est négligée. Il est applicable sur le résultat de
l’exercice clos au 31 décembre 2012.

Le bénéfice imposable des contribuables relevant du régime du réel simplifié est déterminé
dans les mêmes conditions que celles prévues pour les entreprises soumises au régime du
bénéfice réel normal.

Toutefois, les personnes morales ayant adhéré à un centre de gestion bénéficient d’un
abattement de 15 % sur le bénéfice taxable à l’impôt sur les sociétés.

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ANNEXE I : LES OBLIGATIONS DECLARATIVES


(ARTICLES 30-33 CGI)

Les sociétés et personnes morales passibles de l’impôt sur les sociétés sont tenues de
déclarer le montant de leur bénéfice imposable ou de leur déficit de l’année précédente au
plus tard le 30 avril de chaque année. En même temps que leur déclaration de revenus, les
contribuables ci-dessus désignés, sont tenus de fournir, en fonction de leur cadre comptable,
cinq exemplaires des états et documents énumérés ci-dessous, sous peine des sanctions
prévues à l'article 667 du Code général des Impôts. Les entreprises et organismes relevant
du cadre comptable dénommé SYSCOA doivent joindre les documents comptables visés par
les articles 8 et 12 du Règlement relatif au droit comptable dans les Etats de l’UEMOA, sous
les réserves prévues aux articles 11 et 13 dudit Règlement, à savoir :

- le bilan ;
- le compte de résultat ;
- le tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE) ;
- l'état annexé ;
- l'état supplémentaire.
Les sociétés d'assurance ou de réassurance, de capitalisation ou d'épargne doivent remettre
en plus des états comptables visés à l'article 422 du Traité de la Conférence interafricaine
des marchés d'assurance (CIMA), un double du compte rendu détaillé et des tableaux
annexés par elles, fournis au ministre chargé des Finances. Les banques et les
établissements financiers, quant à eux, sont tenus de produire les documents comptables ci-
après :

- le bilan;
- le hors bilan;
- le compte de résultat;
- la fiche annuelle de renseignements affectation du résultat;
- l'annexe.
Ils remettent, en outre, une copie des états annuels sur l'exploitation bancaire déposés à
l'institut d'émission.
Les contribuables ci-dessus visés doivent produire, par ailleurs, un relevé de leurs
amortissements et des provisions constituées par prélèvement sur les bénéfices avec
l'indication précise de l'objet de ces amortissements et provisions ainsi qu'un relevé détaillé
des frais généraux.

Les entreprises dont le siège social est situé hors du Sénégal remettent en plus des
documents sus visés un exemplaire de leur bilan général.

Les sociétés qui se livrent à la vente en gros ou en demi-gros de produits fabriqués par elles-
mêmes, de produits ou marchandises achetés ou importés, sont tenues de fournir, avant le
30 avril de chaque année, la liste nominative de leurs clients, avec indication de leur numéro
d'identification national des entreprises et associations (NINEA), leurs adresses, ainsi que le
montant du chiffre d'affaires réalisé avec chacun d'eux au cours de l'année civile précédente.
Cette obligation ne s'applique pas aux ventes au détail, aux ventes faites aux particuliers
pour les besoins normaux de leur consommation privée, et aux ventes d'un montant annuel
inférieur à 1 000 000 F par client.

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ANNEXE II : L’IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE SUR LES SOCIETES


(ARTICLES 38-40 CGI)

1. Les personnes redevables de l’IMF


L'impôt minimum forfaitaire frappe les sociétés et les personnes morales passibles de l'impôt
sur les sociétés.

Il est dû par toutes les sociétés ou personnes morales déficitaires ou dont le résultat fiscal ne
permet pas de générer un impôt sur les sociétés supérieur au montant déterminé par le tarif
ci-dessous.

2. Les personnes redevables de l’IMF


Sont exonérées de l'impôt minimum forfaitaire :

les entreprises ayant commencé leurs premières opérations dans le courant de


l'année précédant celle de l'imposition et les sociétés ayant clos leur premier bilan au
cours ou à la fin de ladite année, à la condition, dans ce cas, que l'exercice ne soit
pas d'une durée supérieure à douze mois ;

les entreprises ayant pour objet exclusif l'édition, l'impression ou la vente de feuilles
périodiques ;

les entreprises ayant cessé toute activité professionnelle antérieurement au 1er


janvier de l'année d'imposition et non assujetties à la contribution des patentes dans
les rôles de l'année en cours ;

les titulaires de permis d’exploitation ou de concession minière ou pétrolière, pendant


une période de trois (03) ans, à compter de la date de délivrance du titre
d’exploitation.

3. Tarif de l’IMF
L'impôt minimum forfaitaire est dû sur le chiffre d’affaires hors taxes réalisé l'année
précédant celle de l'imposition, à raison de 0,5 %.

En aucun cas, le montant dû ne peut ni être inférieur à 500.000 francs ni être supérieur à
5.000.000.

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ANNEXE III : LES ACOMPTES PROVISIONNELS


(ARTICLES 213-219 CGI)

L’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR) donnent lieu chaque année, au
versement d’acomptes, à imputer sur l’impôt dû au titre de ladite année sur les revenus de
l’année précédente.

Toutefois, les salariés et les titulaires de revenus relevant du régime de la retenue à la


source sont dispensés du versement d’acomptes provisionnels, s’ils ne disposent que de
revenus ayant subi une retenue à la source.

Dates d’exigibilité des acomptes


Les acomptes qui sont au nombre de deux sont exigibles :

- pour le 1er acompte, dans les 15 premiers jours du mois de février de chaque
année ;
- pour le 2ème acompte, au plus tard le 30 avril de chaque année.

En ce qui concerne les sociétés, le solde de l’IS calculé d’après les résultats déclarés doit
être acquitté spontanément le 15 juin au plus tard.

Mode de calcul des acomptes


Chaque acompte est égal au tiers de l’impôt dû sur les résultats du dernier exercice imposé
au titre de l’année précédente.

En cas d’exercice d’une durée inférieure ou supérieure à un an, les acomptes sont calculés
sur la base des bénéfices rapportés à une période de douze mois et versés respectivement
aux dates ci-dessus.

Le montant des acomptes est arrondi à la centaine de francs inférieure. Toute somme
inférieure à 50 francs sera rapportée au montant suivant exigible, ou négligée s’il s’agit du
dernier acompte.

Exemple :

Le résultat du dernier exercice imposé en 2008 est celui de l’année 2007. Si l’IS dû sur ce
résultat est de 3.000.000 francs, alors les acomptes provisionnels sur les résultats de
l’exercice 2008 à payer en 2009 sont les suivants :

- au 15 février 2009 : 1 000 000 (3 000 000/3) ;


- au 30 avril 2009 : 1 000 000.
Et pour les sociétés, le solde à verser au 15 juin 2009, est égal à la différence entre l’IS
effectivement dû sur les résultats de 2008 et les 2 000 000 d’acomptes versés.

Pour les sociétés et personnes morales passibles de l’IS, le premier acompte ne peut être
inférieur au montant de l’IMF. Sauf pour les sociétés exonérées de cet impôt, le premier
acompte se confond avec l’IMF.

Le 2ème acompte est, selon le cas, égal :

- au tiers de l’impôt dû au titre de l’année précédente, si le premier acompte était


lui-même égal ou supérieur au montant de l’IMF ;

Aucun acompte n’est dû lorsque le premier acompte est inférieur à l’IMF.

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Modalités de versement des acomptes


Les contribuables reçoivent des avis d’appel nominatif par échéance. Toutefois, si un
contribuable ne reçoit pas cet avis d’appel, il est tenu de calculer lui-même, chaque acompte
et de le verser spontanément.

Le contribuable qui estime que le montant de l’acompte déjà versé au titre d’un exercice est
égal ou supérieur à la cotisation dont il sera finalement redevable pour cet exercice, peut se
dispenser d’effectuer le versement du deuxième acompte, en remettant au comptable public
chargé du recouvrement, au plus tard le 30 avril, une lettre datée et signée.

Si l’imposition mise en recouvrement par voie de rôle est inférieure au total des acomptes
versés par le contribuable au titre de la même année, l’excédent versé est imputé sur les
exercices suivants ou remboursé si le redevable cesse son activité ou quitte le Sénégal, ou
si l’exploitation est restée déficitaire pendant deux exercices consécutifs d’au moins douze
mois. Cet excédent peut également, à la demande du contribuable, être utilisé pour le
paiement de tout autre impôt direct ou taxes assimilées dont il est par ailleurs redevable.

En ce qui concerne les redevables de l’IMF, la fraction du premier acompte correspondant


au montant de cet impôt demeure acquise au Trésor.

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ANNEXE IV : LA TAXE SUR LES EXCEDENTS DE PROVISIONS TECHNIQUES


(Articles 41 à 46 CGI)

Il est institué, au profit du budget de l’Etat, une taxe applicable aux excédents de provisions
techniques réintégrées aux résultats imposables des exercices soumis à l’impôt sur les
sociétés à compter du premier janvier 2013.

I. Personnes imposable
Sont soumises à la taxe sur les excédents de provisions techniques les entreprises
d’assurance de dommages de toute nature normalement passibles de l’impôt sur les sociétés,
lorsqu’elles rapportent au résultat imposable d’un exercice l’excédent des provisions
constituées pour faire face au règlement des sinistres advenus au cours d’un exercice
antérieur. La taxe représente l’intérêt correspondant l’avantage de trésorerie ainsi obtenu.

II. Assiette
La taxe est assise sur le montant de l’impôt sur les sociétés qui aurait dû être acquitté
l’année de la constitution des provisions en l’absence d’excédent.

Pour le calcul de la taxe, les excédents des provisions réintégrées sont diminués :

d’une part, d’une franchise égale, pour chaque excèdent, à 5 % du montant de celui-
ci et des règlements de sinistres effectués au cours de l’exercice par prélèvement sur
la provision correspondante ;
d’autre part, des dotations complémentaires constituées à la clôture du même
exercice en vue de faire face à l’aggravation du coût estimé des sinistres advenus au
cours d’autres exercices antérieurs.

Chaque excédent de provision, après application de la franchise, et chaque dotation


complémentaire sont rattachés à l’exercice au cours duquel la provision initiale a été
constituée.

La taxe concerne les opérations d’assurances classées dans les neuf premières catégories
prévues à l’article 411 du Code des assurances de la Conférence Interafricaine des Marchés
d’Assurance (CIMA).

III. Taux
La taxe est calculée au taux de 0,33 % par mois écoulé entre la clôture de l’exercice au titre
duquel la provision initiale ou la dotation complémentaire a été constituée et la clôture de
l’exercice au titre duquel l’excèdent de provisions a été réintégré. Toutefois, il est fait
abstraction du nombre de mois correspondant à des exercices au titre desquels il n’était pas
dû d’impôt sur les sociétés. L’impôt dû s’entend de celui calcul avant imputation des crédits
d’impôt.
Dans le cas où le montant des provisions constituées pour faire face aux sinistres d’un
exercice déterminé a été augmenté à la clôture d’un exercice ultérieur, les sommes
réintégrées sont réputées provenir par priorité de la dotation la plus récemment pratiquée.

IV. Obligations déclaratives


Les personnes imposables doivent joindre à leur déclaration de résultat et à leur bilan un
état spécial, établi sur papier libre, des provisions techniques faisant, le cas échéant,
ressortir les excédents et la taxe due conformément aux dispositions des articles 42 et 43.
La taxe est acquittée dans les quatre mois de la clôture de l'exercice. Elle est liquidée,
déclarée et recouvrée comme en matière de taxes sur le chiffre d'affaires et sous les mêmes
garanties et sanctions.

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