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Le traitement

salariale au Mali
Le salaire correspond à la somme payée directement ou indirectement par tout
moyen au salarié en raison de son emploi. Il est obtenu a partir du brut après
déduction des retenues sur salaires (retenus fiscales, sociales, avances et
acomptes etc. …).

Partie 1 : Le salaire brut


Les composants du salaire brut :

Le salaire brut = salaire de base + sursalaire +


heures supplémentaires + les primes & indemnités +
avantages en nature

 Le salaire de base :
Étant défini comme la partie stable de la rémunération, il comprend également les
augmentations légales et réglementaires ;

 Le sursalaire :
C’est le complément de salaire versé par l’employeur au-dessus du salaire de base. De
manière pratique, c’est la différence entre le salaire du marché et celui de la convention
collective.

 Les heures supplémentaires :


Les heures supplémentaires sont représentées par les heures effectuées au-delà de la 40e
heure. Elles se calculent par semaine civile (du lundi à 0 h au dimanche à 24 h) et bénéficient
d’une majoration.
Ces heures sont majorées au MALI comme suite :

De 10% au-delà de la 40e à la 48e incluse, soit 8 heures (heures supplémentaires)


De 25% à partir de la 49 (heures supplémentaires)
De 50% lorsqu'elle se situe de la nuit (entre 21h et 5h, incluses) de jours non
ouvrables :
100% lorsqu'elle se situe de nuit

 Les primes et indemnités :

On peut les classer en deux catégories : celles qui sont imposables et celles non
imposables cf (ITS-CCGI_Arrêté 99-0894 art 7b-8 CGI_Indemnités non imposables)

 Les avantages en natures :

Ils consistent dans la mise à la disposition du salarié des biens dont l’employeur est
propriétaire ou locataire, ou dans la prise en charge par celui-ci des services
incombant normalement au salarié, donc gratuitement (nourriture, logement y
compris le matériel et le mobilier, la consommation d’ eau, d’électricité, de téléphone ,
le courrier électronique, la domesticité: gardien, jardinier, cuisinier, et nourrice), et le
transport y compris les dotations en carburant, à l’ exception des transports communs,
la mise à la disposition de véhicule, équipement ou entretien du véhicule du salarié.

Partie 2 : Les retenues sur salaires au


MALI

Chapitre 1 : les retenues fiscales

Le travailleur ne perçoit pas l’intégralité de son salaire, l’employeur va retenir :


 Pour le compte l’ITS, la TL, la CFE
 Pour le compte des organismes sociaux l’IPNS
 Pour le compte de lui-même : avances et acomptes accordés au personnel
 Pour le compte de toute de toute autre personne lui ayant notifié une
ordonnance de saisie arrêt délivrée contre son salaire (opposition sur salaires)

1. L’ITS (impôt retenu sur le traitement des salaires) :


a) Assujetties
 Sont assujetties à l’ITS les personnes bénéficiant de traitements et salaires qui résident
habituellement au Mali et y exercent une activité rémunérée ou y perçoivent des
revenus imposables ;
 Les personnes domiciliées ou ayant une résidence habituelle au Mali, alors même que
l’activité rémunérée ou que l’employeur ou la partie versante est hors Mali.

NB : Sont considérées comme ayant une résidence habituelle au Mali :


Les personnes qui possèdent une habitation à leur disposition à titre de propriétaire ou
locataire.
Les personnes qui sans disposer au Mali d’une habitation dans les conditions définies
ont néanmoins au Mali le lieu de leur séjour principal ;
Les personnes domiciliées ou résidant hors du Mali, à la double condition que
l’activité rétribuée s’exerce au Mali et, que l’employeur ou la partie versante y soit
domicilié ou établi. Toutefois n’est pas imposable, le contribuable qui ayant son
domicile ou sa résidence habituelle dans un État ayant conclu avec le Mali une
convention en vue d’éliminer les doubles impositions.
Les personnes se trouvant en congé hors du Mali ;
Les fonctionnaires ou agents de l’État et des collectivités publiques servant dans les
pays

b) Exonérations :
Les primes et indemnités consenties pour des raisons liées à la nature de l’emploi
ou aux conditions particulières de travail ;
Allocations de caractère social (allocations familiales et allocations d’assistance versés
par l’Etat) les majorations de solde, d’indemnités ou de pensions versés en raison des
charges de famille à tous les employés ;
Indemnités de licenciement ou de départ à la retraite, la retraite des combattants, les
pensions aux victimes civiles et militaires de guerre ou leurs ayants droits, les rentes
viagères aux victimes d’accident de travail.
Les primes et indemnités consenties pour des raisons liées à des obligations
légales et réglementaires, dont l’exonération est expressément prévue par les
textes :L’indemnité spéciale
l’ indemnité de solidarité de 1991 (catégories A =2 000 F, B=5 000 F; C =6 500 F) ;
La prime de poussière ;
Les indemnités de risque sur le maniement des derniers et la gestion des matières,
mais aussi les conditions particulières suivant lettre N°1114/MEF-DGI du 27 mai
2011.
Suivant l’arrêté N° 99-894/MF-SG les allocations et indemnités spéciales
destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou l’emploi sont déductibles
dans les limites de :
80 000 FCFA par mois et par dirigeant salarié pour les entreprises dont le chiffre d’affaires
(CA) dépasse 250 000 000F et 60 000F par mois et par dirigeant salarié des autres entreprises.
II est à retenir que le mot dirigeant désigne le Directeur général et le Directeur général adjoint.
.
c) Les avantages en natures

Les avantages en nature sont imposables pour 50% de leur valeur intrinsèque et réelle.
A défaut de base certaine permettant de déterminer la valeur intrinsèque et réelle, il
sera retenu 50% de la valeur locative sur la base de l’Impôt sur le revenu foncier
(IRF).

d) Base imposable

BASE =salaire de base + sursalaire + heures supplémentaires +


primes & indemnité non imposables + 50% des avantages en natures

e) Liquidation

Suivant la loi N°010 du 19 avril 2016 portant modification de la loi N° 06-067 du 29


décembre 2006 portant Code Général des Impôts, il ressort un nouveau barème sur les taux
applicables aux tranches de revenus depuis le 1er juillet 2015, il se présente comme suit :

Réduction pour charge de famille = ITS Brut X Taux de la réduction variable suivant le
statut matrimonial du contribuable

Célibataire, divorcé ou veuf, sans enfant à charge……….………0%


Marié(e), sans enfant à charge………………………………….10%
Par enfant à charge, jusqu’ au dixième inclus………….……...2,5%
L’enfant majeur infirme donne droit à une réduction d’impôt de 10%

NB :
Sont considérés comme étant à la charge du contribuable à condition de ne pas avoir de
revenus distincts de ceux qui servent de base d’imposition pour ce dernier : les enfants
mineurs, majeurs, et autres infirmes âgés de moins de 25 ans lorsqu’ ils poursuivent les études
ou leur service militaire.
Les enfants adoptifs (adoption filiation et adoption protection) sont également pris comme
enfants à charge.
Dans le cas d’imposition séparée de la femme mariée, chaque époux dispose de la réduction
de 10%, majorée éventuellement de celle à laquelle ouvre droit les enfants effectivement à la
charge. Toutefois les époux peuvent demander expressément la répartition entre eux du taux
de réduction globale des enfants.

ITS BRUT ANNUEL = (base ITS annuel – Borne inferieur) *Taux +Cn-1
Base annuelle = ITS *12
ITS net = ITS Brut -réduction

2. La contribution forfaitaire a la charge de l’employeur


(CFE)

a) Assujetties
La contribution forfaitaire à la charge de l’employeur est due par tous les particuliers et toutes
les sociétés passibles de l’impôt sur les Sociétés ou de l’impôt sur les Bénéfices Industriels et
Commerciaux et de l’impôt sur les bénéfices agricoles.

b) Détermination de la base taxable et le taux

CFE= SALAIRE BRUT * 3,5

c) Les exonérations de la CFE

Les sommes ou avantages en nature versés ou alloués à des salariés recrutés à


compter du 1er janvier 1989, titulaires de l’un des diplômes mentionnés à l’article 132
du code des impôts et âgés de moins de 40 ans à la date de leur embauche, sont
exonérés à partir de cette dernière date de la contribution forfaitaire pendant une
durée de trois ans.

Les sommes ou avantages en nature versés ou alloués à des salariés recrutés par un
nouvel employeur à compter du 1 er janvier 1990 et qui ont fait précédemment l’objet
d’un licenciement pour motif économique, sont exonérés, à compter de la date
d’embauche de la contribution forfaitaire pendant une durée de deux ans.
L’allocation versée au stagiaire est déduite du montant de l’assiette de la contribution
forfaitaire due par employeur au titre des salaires payés à son personnel.

L’employeur bénéficie d’une déduction pleine des allocations pour la première


Période et d’une déduction dégressive pour les deux dernières périodes.

Le stage de formation professionnelle des jeunes diplômés sans emploi.


L’allocation versée aux stagiaires n’est pas prise en compte dans le calcul des autres impôts de
l’entreprise.

NB : Cependant le décret N° 92-128/PM-RM du 18 avril 1992 fixant les modalités

D’application du stage de formation des jeunes diplômés sans emploi, stipule les jeunes
diplômés bénéficiaires de contrat de qualification perçoivent une allocation égale à 50% du
salaire de base de la catégorie professionnelle correspondant à l’emploi tenu, sans que le
montant total puisse dépasser 50 000FCFA. Le nombre de bénéficiaires du contrat de
qualification ne saurait dépasser 10% de l’effectif du personnel permanent de l’entreprise.

C) De la liquidation et du recouvrement

La contribution afférente aux paiements effectués pendant un mois déterminé doit être
versée dans les 15 premiers jours du mois suivant ou le cas échéant le premier jour
ouvrable suivant le quinzième jour dudit mois, lorsque celui-ci tombe sur un jour non
ouvrable au service des impôts dont relève le siège social de l’employeur ou le
principal établissement de celui-ci au Mali.

Lorsque le montant de la contribution mensuelle n’excède pas 5.000FCFA le


versement peut n’être effectué que dans les 15 premiers jours des mois d’avril, juillet,
octobre et janvier pour chaque trimestre écoulé. Si, pour un mois déterminé le montant
de la contribution vient à excéder 5.000FCFA la totalité de la contribution due depuis
le début du trimestre en cours doit être versée dans les 15 premiers jours du mois
suivant.

3. LA TAXE SUR LOGEMENT (TL)

a) Champ d’application :
L’ordonnance n°10/CMLN du 18 mars 1971 fixant le taux de la Taxe-Logement, est exécutée
comme une loi d ’Etat et précise la base d’imposition composée de la masse salariale brute
supportée par les employeurs publics et privés. Elle ne prévoit pas dans ses dispositions
l’éventualité d’une exonération de la taxe.

b) Détermination de la base imposable


L’ordonnance n° 10/CMLN du 18 mars 1971 précise que le taux de la Taxe-Logement est
égale à 1% de la masse salariale brute supportée par les employeurs publics et privés. Il faut
en conclure que le fait générateur est constitué par l’allocation versée par tout employeur à un
ou à des employés.

BASE = traitements salaires+ indemnités versées


NB :D’une façon plus concrète, la base soumise à la contribution forfaitaire peut être réduite
de certaines indemnités ou rémunérations comme suit : les sommes ou avantages en nature
versés ou allouées sur une période de trois ans au profit des salariés « jeunes diplômés »
régulièrement recrutés et remplissant les conditions d’âge et de diplômé prévues au code
Général des impôts et des salaires bruts versés sur une période de deux ans au profit des
travailleurs ayant fait l’objet de recrutement par un nouvel employeur suite à des
licenciements pour motif économique. Alors ne seront également pas comprises dans la base
soumise à la CF, les allocations versées au stagiaire de façon totale ou partielle sur une
période de trois ans.

c) De la liquidation et du recouvrement :

La taxe est déclarée et payée à la recette des taxes indirectes du lieu du ressort administratif
ou du siège social de l’employeur. Les déclarations sont mensuelles, et se font dans les mêmes
conditions et sous les mêmes sanctions que la contribution forfaitaire.
La taxe-logement afférente au paiement effectué pendant le mois, doit être versé dans les 15
premiers jours du mois suivant à la caisse du Receveur des taxes indirectes du siège de
l’employeur.

Chapitre 2 : le régime social malien


Le régime malien de sécurité sociale couvre les salariés des secteurs public et privé. Il
comprend les branches suivantes :
 Maladie-maternité,
 Accidents du travail et maladies professionnelles,
 Vieillesse, invalidité, décès-survivants
 Prestations familiales.
Nb : Les travailleurs indépendants peuvent adhérer volontairement aux couvertures des
assurances vieillesse, maladie et prestations familiales.

Les adhérents peuvent être représenté dans le tableau suivant :


Branches Adhérents
Assurance Maladie Obligatoire (AMO) Les travailleurs salariés du secteur privé, les
travailleurs du secteur public, les titulaires de
pensions des secteurs public et privé, les
assurés volontaires affiliés au régime
d'assurance volontaire de l'INPS.
Régime d'Assistance Médicale (RAMED) Pour pouvoir bénéficier du régime et obtenir
une carte RAMED, il faut :
 S’immatriculer auprès de l'ANAM,
 Être reconnu comme "indigent" ou
entrant dans la catégorie des personnes
en situation d'assistance sociale et
présenter un certificat délivré par la
mairie du lieu d'habitation,
 Ne pas être assujetti à l'AMO ni à
aucun système d'assurance,
 Être sans ressources.
Vieillesse, invalidité, décès-survivants
(INPS) Le régime malien d'assurance pension vise
l'assurance invalidité, vieillesse et survivants.
Il concerne les travailleurs salariés et les
assurés volontaires.

Prestations familiales. Les prestations familiales sont accordées : à


tout travailleur salarié sous condition
d'activité, à l'assuré volontaire, au
pensionné(e) veuve/veuf d'un bénéficiaire.
Accidents du travail, maladies professionnelles Cette assurance ne concerne que les
travailleurs salariés.

1) Organisation administrative du système social


malien :

 La Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CANAM), est chargée de la gestion du


régime AMO. Certaines compétences (attestations de droits, paiement des prestataires
de soins, recouvrement des cotisations) sont déléguées à : l'Institut National de
Prévoyance Sociale (INPS) pour les travailleurs salariés et non-salariés, les
pensionnés des régimes privés,
 La Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) pour les fonctionnaires civils et
militaires, les députés et les pensionnés de la fonction publique.
 L’Agence Nationale d'Assistance Médicale (ANAM) gère le Régime d'Assistance
Médicale (RAMED),
 La Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) est chargée pour le compte des
salariés des secteurs publics (administrations, militaires, parlementaires...), de la
gestion de l'AMO et des régimes de pensions

2) Cotisations pour travailleurs salariés

 Les cotisations sont payées sur la totalité du salaire.


 Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est, depuis le 1 janvier 2016,
de : 40 000 FCFA par mois, 230,77 FCFA par heure.
 Le taux de la cotisation due au titre du régime de l'assurance maladie obligatoire
(AMO) à la charge des pensionnés est fixé à 0,75 %.

Cotisations au 1 janvier 2023


Branches Part patronale Part salariale

Prestations 8% -
familiales
Indemnités
journalières de
maternité
Assurance maladie 3,5 % 3,06 %
obligatoire (AMO)
Accidents du De 1 à 4 % suivant les -
travail, risques encouru
Maladies
professionnelles
Vieillesse 5,4 %1 3,6 %
Invalidité,
survivants (INPS)
taxe au titre de 1%
l'ANPE (Agence
Nationale pour
l'Emploi)
Total INPS entre 18,9 et 6,66 %
21,9 %

1
5,4 % répartis comme suit : 3, 4 % pour la vieillesse et 2 % pour l'invalidité et le décès
NB :
 Les cotisations sont payées sur la totalité du salaire.
 Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est, depuis le 1 janvier 2016,
de : 40 000 FCFA par mois, 230,77 FCFA par heure.
 Le taux de la cotisation due au titre du régime de l'assurance maladie obligatoire
(AMO) à la charge des pensionnés est fixé à 0,75 %.

2) Les travailleurs non-salariés :


L'adhésion des travailleurs non-salariés aux différents risques est volontaire. Peuvent s'affilier
volontairement au régime de protection sociale, les membres non-salariés des professions
libérales, artisanales, commerciales et industrielles ainsi que les travailleurs indépendants, les
travailleurs du monde agricole, les artistes, les sportifs, les religieux.
Les revenus trimestriels des travailleurs non-salariés sont classés en 5 catégories de revenus
qui déterminent le montant des cotisations versées pour les prestations familiales, l'AMO et
les pensions
Les cotisations sont versées trimestriellement. L'organisme chargé du recouvrement des
cotisations est l'Institut National de Prévoyance Sociale (INPS).

Branches Taux
Prestations familiales 8%
Assurance maladie obligatoire (AMO) 6,56 %
Vieillesse Invalidité, survivants 9%

Classe Revenus trimestriels Plafond trimestriel


s
1 Moins de 150 000 FCFA 125 000 FCFA
2 150 000 à 450 000 FCFA 400 000 FCFA
3 450 000 à 750 000 FCFA 675 000 FCFA
4 750 000 à 1 500 000 FCFA 900 000 FCFA
5 Plus de 1 500 000 FCFA 1 000 000 FCFA

3) Base des cotisattions dues a l’INPS


BASE =SALAIRE REEL + PRIMES ET INDEMNITES + AVANTAGES
EN NATURE

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