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Par Mohamed DIAKITE

Enseignant Chercheur à l’Université,


Doctorant à l’Université de Ouagadougou
TEL : 73 21 59 54

DEUXIEME PARTIE : L’IMPOT SUR LES


TRAITEMENTS ET SALAIRES
La fiscalité applicable aux revenus salariaux au Mali suit le régime de la retenue à la source.
Par traitements et salaires, on entend donc les rémunérations versées aux personnes qui se
trouvent dans un état de subordination juridique vis-à-vis de leur employeur.
Selon l’arrêté numéro 99- 0892 du ministère de l’économie et des finance dans son article 1 ,
l’impôt sur le traitement et salaire est assis sur l’ensemble rémunérations, salaires ou gains y
compris les avantages en nature, primes et indemnités diverse a l’exclusion de celles qui ont
un caractère de remboursement de frais.
Alors, dans le déroulement de ce chapitre, il sera question de voire, les revenus soumis et non
soumis à l’ITS (section 1), de voire les personnes imposables et lieu d’imposition (section 2),
de voire la détermination de la base d’imposition (section 3), de voire le calcul et le mode de
perception de l’ITS (section 4) et de voire enfin les dispositions spéciales applicables aux
contribuables en congé hors du Mali.

SECTION I : LES REVENUS SOUMIS ET NON SOUMIS A L’IMPOT SUR LES


TRAITEMENTS ET SALAIRES

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I- LES REVENUS IMPOSABLES A L’ITS :

Selon le code générale des impôts en son article 1 er « Il est institué au profit du budget de
l’État un Impôt sur les Traitements et Salaires applicable à toutes les sommes payées dans
l’année aux salariés par les employeurs publics et privés, directement ou par l’entremise d’un
tiers, en contrepartie ou à l’occasion du travail, notamment à titre de traitements, indemnités,
émoluments, commissions, participations, primes, gratifications, gages, pourboires et autres
rétributions, quelles qu’en soient la dénomination et la forme. »

Sont également passibles de cet impôt :

1. Les pensions et rentes viagères ;


2. Les rémunérations, quelle que soit leur appellation ( primes , et les indemnités liées a
la qualité du travail ou a la personne salarié, les primes ou les indemnités liées au resultat de
l’entreprise, les primes ou indemnités liées a des événements propres au salariés et les
avantage en nature ), à l’exception de celles visées à l’article 25 du Code, allouées aux
dirigeants des sociétés par actions et rétribuant leur fonction de direction. (Article 2 du CGI)

II- LES REVENUS EXONERES DE L’ITS

Le code général des impôts en son article 3, dispose que :


« Peuvent être affranchies de l’impôt :

1. Les allocations familiales et les allocations d’assistance à la famille


versées par l’État et les organismes de prévoyance sociale ;

2. Les majorations de soldes, d’indemnités ou de pensions attribuées en


considération des charges de famille et à condition que tous les salariés de
l’entreprise, sans distinction, bénéficient d’une allocation d’un montant
identique pour une même situation familiale ;

3. Les indemnités spéciales destinées à couvrir les frais de mission ou de


déplacement, les indemnités de risque ou toute autre indemnité dont
l’exonération est prévue par un texte réglementaire ;

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4. La retraite des combattants, les pensions servies aux victimes civiles et
militaires de la guerre ou à leurs ayants droit ;

5. Les rentes viagères et indemnités temporaires attribuées aux victimes


d’accidents de travail ;

6. Les indemnités de licenciement et de départ à la retraite, dans la limite des


montants fixés par le Code du travail.

Les conditions de déductibilité des primes et indemnités sont précisées par


Arrêté du Ministre chargé des Finances. »

SECTION 2 : LES PERSONNES IMPOSABLES ET LIEU D’IMPOSITION

I. L’impôt est dû au Mali par toutes personnes bénéficiaires des revenus


visés aux articles 1er et 2 du CGI, quels que soient leur statut et leur
nationalité, qui résident habituellement au Mali et y exercent une
activité rémunérée ou y perçoivent des revenus imposables.

II. Sont également imposables au Mali :

1 Les personnes domiciliées ou ayant une résidence habituelle au Mali alors


même que l’activité rémunérée s’exercerait hors dudit État ou que
l’employeur ou la partie versante serait domicilié ou établi hors de celui-ci.
Sont considérées comme ayant une résidence habituelle au Mali :

a) Les personnes qui y possèdent une habitation à leur disposition à titre de


propriétaires, usufruitiers ou locataires lorsque, dans ce dernier cas, la
location est conclue soit par convention unique, soit par conventions
successives, pour une durée d’au moins cent quatre-vingt-trois jours dans
l’année civile.

b) Les personnes qui, sans disposer au Mali d’une habitation dans les
conditions définies ci-dessus, ont néanmoins au Mali le lieu de leur séjour
principal.
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2 Les personnes domiciliées ou résidant hors du Mali, à la double condition
que l’activité rétribuée s’exerce dans cet État et que l’employeur ou la
partie versante y soit domicilié ou établi.
Toutefois, n’est pas imposable au Mali, le contribuable qui ayant son
domicile ou sa résidence habituelle dans un État ayant conclu avec le Mali
une convention en vue d’éliminer les doubles impositions, justifie y être
imposé sur l’ensemble de ses revenus.

3 Les personnes se trouvant en congé1 hors du Mali.

4 Les fonctionnaires ou agents de l’État et des collectivités territoriales


servant dans les pays étrangers où ils sont exemptés d’impôt sur le revenu
ou d’un impôt similaire en vertu des dispositions des accords
internationaux.

SECTION 3 :DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION


Pour la détermination des bases d’imposition, il est tenu compte du montant total net des
traitements, salaires, pécules, indemnités, émoluments, primes, gratifications et de leurs
suppléments ainsi que de tous autres avantages en argent ou en nature accordés aux
intéressés, sous réserve des dispositions de l’article3.

En ce qui concerne les rémunérations allouées sous forme d’avantages en nature à défaut de
bases certaines résultant de quittances, factures, mémoires ou de tout autre document
permettant de déterminer la valeur intrinsèque et réelle des avantages concédés, il pourra être
retenu les évaluations résultant des diverses conventions collectives, sans toutefois que
l’administration soit liée par ces évaluations.

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Pour l’application des dispositions de l’article 1er du présent Code, le domicile fiscal des fonctionnaires
précédemment en service au Mali et jouissant d’un congé administratif hors du Mali demeure la résidence qui leur
était affectée en raison de leurs fonctions avant leur départ en congé.

Il en est de même pour les salariés des entreprises privées exerçant leur activité au Mali qui, pendant la durée de leur
congé hors du Mali, continuent à être rétribués par l’entreprise à laquelle ils appartenaient avant leur départ en congé.

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Le montant net du revenu imposable est déterminé en déduisant du montant brut des sommes
payées et de la valeur des avantages accordés pendant une année :

a) les retenues faites par l’employeur en vue de la constitution de pensions ou de retraites


dans la limite de 4 % des salaires bruts.
Cependant dans certains cas particuliers, cette limite déductible sera conforme au plafond
fixé par les textes législatifs régissant ces domaines,

b) les allocations et indemnités spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction
ou à l’emploi effectivement utilisées conformément à leur objet.

Toutefois, en ce qui concerne les allocations et indemnités, un Arrêté du Ministre chargé des
Finances en fixe le maximum déductible.

Le montant de la somme déductible du revenu imposable à titre d’indemnité de dépaysement


des cadres salariés expatriés du secteur public ou privé est déterminé par Arrêté du Ministre
chargé des Finances.

SECTION 4 : CALCUL ET MODE DE PERCEPTION DE L’ITS


L’impôt sur les traitements et salaires est calculé par:
a) l’application au revenu imposable des taux d’imposition conformément au barème;

b) l’application à l’impôt brut ainsi obtenu des réductions pour charge de famille.

Les taux applicables au revenu imposable sont fixés comme suit pour chaque tranche de
revenu:

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Nouvelle tranche de revenu 1er Juillet 2015 – réduction d’ITS au taux de 8%

Taux ITS PAR ITS ANNUEL

TRANCHES DE REVENUS TRANCHE BRUT


(Cumul)

0 à 330 000 0% 0 0

330 001 à 578 400 5% 12 420 12 420

578 401 à 1 176 000 12% 71 760 84 180

1 176 001 à 1 789 733 18% 110 400 194 580

1 789 734 à 2 384 195 26% 154 560 349 140

2 384 196 à 3 494 130 31% 344 080 693 220

Au-delà de 3 494 130 37% - -

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c, la Célibataire, divorcé(e) ou veuf (veuve), sans enfant à charge : 0%

réduction Marié(e), sans enfant à charge : 10 %


pour
Par enfant à charge, jusqu’au dixième inclus : 2,5 %
charge de
famille :

La réduction pour charge de famille applicable à l’impôt brut est déterminée comme suit :

L’enfant majeur infirme donne droit à une réduction d’impôt de 10 %.

Dans le cas d’imposition séparée de la femme mariée, chaque époux dispose


de la réduction de 10 %, majorée éventuellement de celle à laquelle ouvrent
droit les enfants effectivement à sa charge.
Les époux qui le souhaitent, peuvent demander expressément la répartition
entre eux du taux de réduction globale attachée aux enfants à charge, à la
condition que ce taux demeure inchangé.
Sont considérés comme étant à la charge du contribuable, à la condition de ne
pas avoir de revenus distincts de ceux qui servent de base d’imposition de ce
dernier :
- les enfants mineurs ;
- les enfants majeurs autres qu’infirmes ou âgés de moins de 25 ans
lorsqu’ils poursuivent leurs études ou qu’ils accomplissent la durée légale
de leur service militaire ;
- les enfants infirmes.
Sous les mêmes conditions, les enfants recueillis par lui à son propre foyer
sous le régime de l’adoption et dont il assure entièrement l’entretien.

Toutefois, le nombre d’enfants adoptifs susceptibles d’être considérés comme


étant à la charge du contribuable ne peut être supérieur à 4, il n’est cependant
pas limité pour les enfants ayant fait l’objet d’une adoption-filiation, ainsi que

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pour les orphelins de père ou de mère, qui ont fait l’objet d’une adoption-
protection.
Pour l’application de l’impôt, la situation à retenir est celle existant au
1er janvier de l’année d’imposition.

A compter du 1er janvier 2008, l’impôt calcule est réduit de deux points de pourcentage au
profit de l’employé sous réserve qu’il porte sur un revenu afférent à une
période postérieure au 31 décembre 2007.

le montant annuel de l’impôt dû est obtenu en multipliant le montant des droits liquidés en
application des dispositions des articles 9 et 12 du CGI par le taux réel ampute
de la réduction de deux point de pourcentage.

Le taux est égal au rapport entre


- Le montant de l’impôt liquide conformément aux dispositions des articles
9 et 12 du CGI [numérateur].
- Et le montant annuel du revenu imposable [dénominateur]

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