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CHAPITRE I
CHAMP D’APPLICATION DE L’IR
SECTIONI -DEFINITION
En vertu des dispositions de l'article 21 du C.G.I, l’impôt sur le revenu (I.R) s'applique
aux revenus et profits des personnes physiques, ainsi que des personnes morales visées
à l’article 3 du C.G.I et n’ayant pas opté pour l’I.S, sous réserve des exonérations
expressément prévues par ce code.
Le revenu global correspond donc à la somme des revenus nets catégoriels1. Il repose
sur la détermination des revenus nets imposables de chaque catégorie, selon des règles
propres à chaque catégorie (voir section II du chapitre II).
Selon les dispositions de l’article 21 du C.G.I, l'I.R ne concerne que les revenus et
profits des personnes physiques. On trouve ainsi, les détenteurs de revenus
professionnels, agricoles, salariaux et revenus assimilés, revenus et profits fonciers,
ainsi que les revenus et profits de capitaux mobiliers.
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autres que ceux soumis à un taux spécifique libératoire (Cf. Chapitre 3)
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II- LES SOCIETES ET AUTRES GROUPEMENTS
Ainsi, sont passibles de l'I.R en vertu de l’article 23 du C.G.I, quelle que soit leur
nationalité, les personnes physiques :
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Ces membres sont soumis à l'impôt à raison de leur part dans le résultat de l'indivision ou de la société en
participation.
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ayant au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et
profits de source marocaine et étrangère ;
n'ayant pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs
revenus et profits de source marocaine ;
ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou
perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu
des conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’I.R.
En vertu de l'article 23 du C.G.I, une personne physique est considérée comme ayant
son domicile fiscal au Maroc lorsqu'elle y dispose de son foyer permanent d'habitation,
du centre de ses intérêts économiques ou lorsque la durée continue ou discontinue de
ses séjours au Maroc dépasse 183 jours pour toute période de 365 jours. Ces critères
sont énoncés par ordre d'importance.
le séjour est continu : dans ce cas, il suffit d'attendre l'écoulement des 183 jours ;
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le séjour est discontinu : dans ce cas, il faut attendre l'expiration de 365 jours à
compter de la première date d'entrée de la personne au Maroc et de totaliser les
différents séjours.La période de 365 jours peut chevaucher sur deux années civiles.
Les agents de l'Etat, qui exercent leurs fonctions ou sont chargés de mission dans un
pays étranger, sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Maroc, lorsqu'ils
sont exonérés, dans le pays étranger, de l'impôt personnel sur le revenu.
Ces agents sont dans tous les cas imposables au Maroc à raison de l’ensemble de leurs
revenus et profits de source marocaine (traitements et salaires, revenus et profits
fonciers, revenus et profits de capitaux mobiliers…etc) conformément aux dispositions
de la convention de Vienne. Ils ne seront appréhendés à l'impôt, d'après leurs revenus
de source étrangère que s'ils sont exonérés de l'impôt personnel sur les revenus dans le
pays où ils sont affectés.
Ces personnes sont passibles de l'I.R à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits
de source marocaine sous réserve des dispositions des conventions de non double
imposition. Il s'agit de l'application du principe général de territorialité qui veut que les
revenus acquis dans un pays soient imposés dans ce même pays, quelle que soit la
nationalité ou le lieu du domicile du bénéficiaire.
Les conventions fiscales conclues entre le Maroc et certains pays étrangers, peuvent
déroger au principe de la territorialité tel qu'il a été commenté ci-dessus. Ces
conventions ont la primauté sur la loi interne. L'objet de ces conventions est d'éviter la
double imposition des revenus d'un même contribuable en précisant, par catégorie de
revenu, le droit d'imposer de chacun des Etats contractants et les règles applicables en
vue d'éliminer ou d'atténuer la double imposition.
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CHAPITRE II
LA BASE DE L’IMPOT SUR LE REVENU
I) Le RGI
RGI = ∑ Revenu nets catégoriels
Les revenus nets catégoriels sont obtenus en déduisant du revenu brut de la catégorie
les dépenses en vue de l’acquisition de ce revenu. Ces dépenses sont généralement des
déductions et abattements forfaitaires.Le revenu net de chaque catégorie de revenu est
déterminé distinctement suivant les règles propres à chacune d’elles telles prévues par
le CGI (voir section II suivante).
1ère déduction :
Le montant des dons en argent ou en nature octroyé à certains aux organismes visés à
l’article 10-I-B-2° du CGI (voir la liste exhaustive de ces organismes à l’annexe 1) ;
Remarque Importante :Les dons aux œuvres sociales des entreprises publiques ou
privées et aux œuvres sociales des institutions qui sont autorisées par la loi qui les
institue à percevoir des dons sont limités à deux pour mille (2 °/oo) du CAHT du
donateur.
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Exercice d’application N° 1:
Le résultat fiscal au titre de l’année 2015 d’une entreprise soumise à l’IR est de 360
000 DH. Cette même année, son CAHT est de 1 500 000 DH.
En Mai 2015, cette entreprise a fait un don de l'ordre de 6 000 DH aux œuvres sociales
de l’ONCF.
TAF : déterminer le Revenu Global Net Imposable de cette entreprise.
2ème déduction
Le montant des intérêtsliés aux prêts accordés3 aux contribuablesoulemontant de la
rémunération convenue d’avance entre les contribuables et les établissements de
crédit et les organismes assimilés dans le cadre d’un contrat « Mourabaha »en vue de
l’acquisition ou de la construction de logement économiqueà usage d’habitation
principalepar les institutions spécialisées.
Remarques Importantes !
Cette déduction (2ème déduction) est limitée à 10% du RGI.
Les intérêts des prêts ainsi que le montant de la rémunération convenue
d’avance dans le cadre d’un contrat « Mourabaha », obtenus en vue de
l'acquisition de terrains, de l'acquisition ou la construction de résidences
secondaires, de l'aménagement ou de l'addition de construction sont
exclus du bénéfice de ladite déduction.
Exerciced’application n°2
Le RGI d’un contribuable est de 120.000 DH au titre de l’année 2015.
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Par les établissements de crédit et organismes assimilés; les œuvres sociales du secteur public, semi-public ou
privé et par les entreprise.
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Exercice d’application n°3
Un contribuable a disposé au titre de l’année 2015 d’un revenu global imposable
(RGI) de 140 000 DH. Il a contracté auprès des œuvres sociales de son entreprise et
auprès de la banque un prêt pour l’acquisition d’un logement à titre d’habitation
principale. Il rembourse chaque année le montant des intérêts suivants :
3ème déduction :
Dans la limite de 10% du RGI, les primes ou cotisations se rapportant aux contrats
individuels ou collectifs d’assurance retraite d’une durée égale au moins à 8 ans
souscrits auprès des sociétés d’assurances établies au Maroc et dont les prestations
sont servies aux bénéficiaires à partir de l’âge de 50 ans révolus.
Exercice d’application n° 4
Un contribuable a disposé au cours de l'année 2015 des revenus suivants :
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SECTION II- DETERMINATION DES REVENUS NETS
CATEGORIELS
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2) Base d’imposition des revenus salariaux et assimilés
Le montant du revenu (salaire) net imposable (RNI) ou (SNI) est obtenu en
retranchant des sommes brutes payées au titre des revenus et avantages énumérés à
l’article 56 ci-dessus :
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b) Les déductions
b-1) Les frais professionnels : ce sont des frais inhérents à la fonction ou à
l’emploi4, calculés aux taux forfaitaires suivants :
20 % pour les personnes ne relevant pas des catégories professionnelles visées ci-
après, sans que cette déduction puisse excéder 30.000 DH. Le revenu brut
imposable (RBI) auquel s’applique le pourcentage ne doit pas comprendre les
avantages en argent ou en nature.
pour les personnes relevant des catégories professionnelles suivantes aux taux
désignés ci-après sans que cette déduction puisse excéder 30.000 DH5 :
25 % pour le personnel des casinos et cercles supportant des frais de
représentation et de veillée ou de double résidence ;
35 % pour les ouvriers d'imprimerie de journaux travaillant la nuit,
ouvriers mineurs, artistes dramatiques, lyriques, cinématographiques ou
chorégraphiques, artistes musiciens, chefs d'orchestre ;
45 % pour les personnes relevant des catégories professionnelles
désignées ci-après :
journalistes, rédacteurs, photographes et directeurs de
journaux ;
agents de placement de l'assurance-vie, inspecteurs et
contrôleurs des compagnies d'assurances des branche-vie,
capitalisation et épargne ;
personnel navigant de l'aviation marchande comprenant :
pilotes, mécaniciens et personnel de cabine navigant des
compagnies de transport aérien, pilotes et mécaniciens
employés par les maisons de construction d'avions et de
moteurs pour l'essai de prototypes, pilotes moniteurs d'aéro-
clubs et des écoles d'aviation civile.
40 % pour le personnel navigant de la marine marchande et de la
pêche maritime.
Exercice d’application n° 6
La rémunération brute d’un salarié célibataire est constituée comme suit :
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Pour le calcul de ces déductions , le revenu brut auquel s’appliquent les pourcentages s’entend du montant
global des rémunérations acquises aux intéressés y compris les indemnités versées à titre de frais d’emploi, de
service, de route et autres allocations similaires, exclusion faite des avantages en argent ou en nature.
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Frais dedéplacement justifié .................................................................9 000 DH
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Pour les salariés relevant du secteur privé : le taux est fixé à 4,52%du
salaire brut réparti à raison de 50% à la charge de l’employeur et 50% à
la charge du salarié.
Cas des entreprises souscrivant à un contrat de groupe auprès d’une
compagnie d’assurance ou une mutuelle privée :Les entreprises bénéficiant
d’une couverture médicale privée à la date d’entrée en vigueur de l’AMO (2005)
pouvaient continuer à maintenir cette couverture à condition de couvrir l’ensemble
des salariés. Initialement, Cette disposition transitoire était autorisée pour 5 ans
renouvelables. Or, en fin 2014 elle a été prolongée encore pour 3 ans de plus.
Remarques Importantes
La déduction (b5) est subordonnée à la condition que les montants des
remboursements soient retenus et versés mensuellement par l’employeur ou le
débirentier aux organismes de crédit agréés.
Dans le cas où la condition précitée n’est pas remplie, le salarié peut bénéficier de
la déduction des intérêts afférents aux prêts ou de la rémunérationafférente au
contrat « Mourabaha » contractés en vue de l’acquisition de logements à usage
d’habitation principale dans la limite de 10 % du revenu net imposable.
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Exerciced’applicationn°7 BIS
Soit un salarié relevant du secteur privé, marié et ayant deux enfants à charge qui
bénéficie d’un revenu brut global annuel de 106 000 DH (dont 6 000 DH de Frais de
déplacement et 4 800 DH d’allocations familiales).
En 2015, ledit contribuable a financé l’acquisition de son logement social destiné à
son habitation principale, auprès d’un établissement bancaire, par voie de"
Mourabaha". Les montants des remboursements du coût d’acquisition et de la
rémunération convenue d’avance sont retenus et versés mensuellement par
l’employeur à l’établissement de crédit. En 2015, il a remboursé une somme annuelle
de 30 120 DH ventilée comme suit :
20 000 DH au titre du coût d’acquisition ;
10 120 DH au titre de la rémunération convenue d’avance.
TAF : Calculer le salaire net imposable de ce salarié.
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