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CHAPITRE I 

: L’IMPOSITION DES PERSONNES PHYSIQUES (IRPP)

Les revenus des personnes physiques et les bénéfices réalisés par les entreprises sont soumis
selon la forme juridique de la personne qui les réalise à:
- l’IRPP (impôt sur le revenu des personnes physiques) lorsque le bénéficiaire du revenu est
une personne physique ou lorsque l’entreprise a la forme d’une entreprise individuelle.
- l’Impôt sur les sociétés lorsque l’entreprise a la forme d’une société passible de l’impôt sur
les sociétés.
Aux termes de l’article premier du code de l’IRPP et de l’IS, «l’impôt sur le revenu est dû par
toute personne physique, quelle que soit sa situation de famille, au titre de son revenu net
global».
L’impôt sur le revenu possède plusieurs caractéristiques :
1) C’est un impôt qui s’applique aux personnes physiques.
2) Il s’agit d’un impôt annuel.
3) C’est un impôt qui frappe le revenu mondial pour les personnes physiques résidentes.
4) Cet impôt s’applique sur le revenu net global du contribuable.
5) L’impôt sur le revenu est un impôt progressif.
6) L’impôt sur le revenu est un impôt personnel.
7) L’impôt sur le revenu est un impôt déclaratif. Il est liquidé au vue d’une déclaration
annuelle souscrite par le contribuable et soumise au droit de contrôle de l’administration.
Néanmoins, dans une large mesure, il est recouvré par voie de retenues à la source opérées sur
les salaires ou le chiffre d’affaires lors du paiement par l’employeur ou le client.

Plan
Section I : Champ d’application de l’IRPP
§ 1 : Les personnes ayant une résidence habituelle en Tunisie
§ 2 : Le critère de la source
§ 3 : Les personnes physiques résidentes exonérées
Section II : La liquidation de l’impôt
§ 1 : Détermination du revenu catégoriel (article 8 du code de l’IRPP)
§ 2 : Détermination du revenu net global
§ 3 : Le calcul de l’impôt
Section III : Le recouvrement de l’impôt
§1 : Les délais des dépôts des déclarations
§2 : Le lieu de dépôt de la déclaration annuelle des revenus

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SECTION I : CHAMP D’APLLICATION DE L’IRPP 

L’impôt sur le revenu touche l'ensemble des revenus quelle que soit leur source pour les
personnes physiques qui ont une résidence habituelle en Tunisie (§1). Pour les non-résidents,
l’impôt sur le revenu touche uniquement les revenus de source tunisienne (§2). Certaines
personnes physiques sont exemptées de l’IRPP (§3).

§ 1 : Les personnes ayant une résidence habituelle en Tunisie


L’article 2 du CIRPP  dispose : « Sous réserve des dispositions des conventions
internationales et des accords particuliers, l'impôt sur le revenu est dû au 1er janvier de
chaque année, par toute personne physique ayant en Tunisie une résidence habituelle sur
l'ensemble de ses bénéfices ou revenus réalisés pendant l'année précédente.

Sont considérés comme ayant une résidence habituelle en Tunisie :

1. Les personnes qui y disposent d'une habitation principale ;

Il s’agit, selon la note commune (N.C), n° 31/90, de la personne qui dispose en


Tunisie d’une habitation principale. En d’autres termes, est réputée résidente en Tunisie,
toute personne qui y dispose, à titre onéreux ou gratuit d’une habitation principale à titre
de propriétaire, de locataire, d’usufruitier ou même en tant que simple occupant d’un
logement mis gratuitement à sa disposition. La notion d’habitation principale suppose la
permanence de l’installation de la personne en Tunisie. Cette notion est indépendante du
lieu et de la durée de séjour de la personne, elle se trouve satisfaite aussi bien dans le
cas où l’intéressé séjournerait effectivement en Tunisie, cas le plus fréquent, comme
dans celui, où il dispose d’une habitation en Tunisie sans y séjourner. En outre, dans une
prise de position (341), du 12 mars 1999, la DGELF, a précisé que ‘’la notion
d’habitation principale, s’entend à tout lieu choisi par la personne physique, pour sa
résidence habituelle (où se trouve son conjoint, ses enfants …) et exclut donc les
résidences utilisés même durablement, pour des considérations d’affaires ou de travail’’.

2. Les personnes qui, sans disposition d'habitation principale en Tunisie, y séjournent


pendant une période au moins égale à 183 jours d'une façon continue ou discontinue
durant l'année civile ;

La N.C n°31/90, a démontré la question de séjour principal en disant ‘’ La personne


séjourne en Tunisie pendant une période égale ou supérieure à 183 jours, d’une façon
continue ou discontinue durant l’année civile dans le cas où elle ne disposerait pas
d’habitation principale et quelque soit le lieu de son séjour (hôtel, chambre meublée, etc.
…)’’.

3. Les fonctionnaires et agents de l'Etat exerçant leur fonction ou chargés de mission dans
un pays étranger dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce pays, à un impôt
personnel frappant l'ensemble de leur revenu. »

Toute personne qui remplit l’un de ces trois critères définissant la résidence habituelle au sens
fiscal est soumise à l’impôt sur le revenu tunisien, sous réserve, pour les personnes qui
exercent leur activité au niveau de plusieurs pays, des dispositions des conventions fiscales

2
internationales conclues entre la Tunisie et un certain nombre d’autres pays pour à la fois
éviter la double imposition et éviter l’évasion fiscale.

§ 2 : Le critère de la source


L'impôt sur le revenu s'applique également aux personnes physiques ne disposant pas d'une
résidence habituelle en Tunisie, mais qui réalisent des revenus de source tunisienne.

 Il s’agit des revenus d’immeubles sis en Tunisie, des pensions et rentes viagères dont
le débiteur réside en Tunisie,
 des revenus de capitaux mobiliers placés en Tunisie, des rémunérations des
prestations de toutes natures fournies ou utilisées en Tunisie.

Article 3 du CIRPP1 prévoit :

« L'impôt est également dû par les personnes physiques non résidentes qui réalisent des
revenus de source tunisienne ou qui réalisent la plus-value prévue au paragraphe 2 de l'article
27 du présent code à raison des seuls revenus ou plus-value. Les dispositions du présent
paragraphe s’appliquent à la plus value provenant de la cession de actions ou des parts
sociales ou des parts des fonds prévus par la législation les régissant et ce pour les opérations
de cession intervenant à partir du 1er janvier 2011 ».

Remarque : Bien que situées dans le champ d'application de l'impôt sur le revenu, les
sociétés de personnes ne sont pas redevables en tant que telles à l'impôt sur le revenu,
les bénéfices qu'elles réalisent sont imposables entre les mains de leurs associés
proportionnellement à leurs droits dans le capital social. Il s'agit à titre d'exemple des
sociétés en nom collectif.

§ 3 : Les personnes physiques résidentes exonérées


Aux termes de l’art. 06 du code de l’IRPP et de l’IS, sont exonérés de l’impôt sur le
revenu, les agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère sous réserve de
réciprocité.

Section II : La liquidation de l’impôt

Pour procéder à la liquidation de l’impôt, il faut déterminer le revenu catégoriel (paragraphe


1) et le revenu net global (paragraphe 2) pour pouvoir calculer l’impôt (paragraphe 3).

IRPP = REVENU IMPOSABLE + BAREME D’IMPOSITION

Pour liquider l’IRPP d’une PP, il faut dégager son revenu imposable global puis appliquer les
barèmes d’impositions.

1
L’article 3 a été modifié par la LF 17/10/2010 pour l’année 2011 .

3
§ 1 : Détermination du revenu catégoriel (article 8 du code de l’IRPP)
= Détermination du revenu imposable global
Le revenu global est constitué par le montant total des revenus net catégoriels déterminés
distinctement suivant les règles propres à chacune des catégories de revenus.

La fiscalité tunisienne distingue entre sept catégories de revenus :


1 - les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) (articles 9 à 15 ainsi que l’article 44-IV) ;
2 - les bénéfices des professions non commerciales (BNC) (articles 21 et 22) ;
3 - les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche (articles 23 et 24) ;
4 - les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères (articles 25 et 26) ;
5 - les revenus fonciers (articles 27 et 28) ;
6 - les revenus des valeurs mobilières (articles 29 à 33) et les revenus des capitaux mobiliers
(articles 34 et 35) ;
7 – les autres revenus : revenus de source étrangère (articles 36 et 37).

Le revenu net imposable est calculé après avoir déterminé séparément le résultat net
imposable correspondant à chacune de ces catégories sachant que la détermination du résultat
net de chaque catégorie de revenus obéit à des règles très différentes.

1. Les Bénéfices Industriels et Commerciaux (B.I.C)


a) Définition du revenu catégoriel
Aux termes de l’article 9 du code de l’IRPP et de l’IS, sont qualifiés de bénéfices industriels
et commerciaux, les bénéfices réalisés dans des entreprises exerçant une activité commerciale
au sens du code de commerce. La doctrine administrative assimile à la catégorie des BIC, les
bénéfices des activités artisanales.
b) Activités relevant des BIC
Selon l’art. 9 du CIRPPIS sont qualifiés des B.I.C, les bénéfices réalisés par les
entreprises exerçant une activité commerciale au sens du code de commerce qui
donne une définition du commerçant et des actes de commerce.
Les actes de commerce sont les actes réalisés par une personne qui agit à titre
professionnel en procédant à des actes de production de circulation, de
spéculation et d’entremise.

Rentrent dans cette catégorie :


 les actes relevant de l’extraction des matières premières,
 de la production et de la transformation des produits manufacturés,
 de l’achat, de la vente ou de la location des biens,
 des opérations de transport,
 d’assurance
 de change de banque et de bourse
 des opérations de commission et de courtage,

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 de l’exploitation d’agences d’affaires,
 de l’exploitation d’entreprises de spectacle
 des opérations effectuées par les entreprises de publicité, d’édition, de communication
ou de transmission de nouvelles ou de renseignements.
L’exercice d’une activité commerciale suppose la réunion de trois conditions :
accomplissement d’actes de commerce, à titre habituel etdans un but lucratif.

Les commerçants, industriels et prestataires de services commerciaux personnes physiques


relèvent de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux.
La location d'immeubles d'habitation meublés relève de la catégorie des BIC. L'hébergement
des étudiants (location en meublés) par un propriétaire personne physique génère, par
conséquent, un revenu qui relève de la catégorie des BIC.
2. Les Bénéfices Non Commerciaux (B.N.C)
Définition du revenu catégoriel
En application des dispositions de l’article 21 du code de l’IRPP et de l’IS, la catégorie des
bénéfices non commerciaux comprend :
- les revenus des professions libérales : Il s’agit notamment des revenus réalisés par les
médecins, les avocats, les experts quelle que soit leur spécialisation, les conseils, les
architectes.
- les profits réalisés par les titulaires de charges et offices. Ce sont notamment les
huissiers, les notaires. En revanche, les courtiers et les agents de changes sont imposables
dans la catégorie des B.I.C ils exercent une activité commerciale.
- Les revenus réalisés dans le cadre de toute autre activité non commerciale et qui ne
trouvent pas place dans une autre catégorie de revenu définie par le code. Il s’agit notamment
des revenus réalisés par les établissements d’enseignement ou de formation, les dessinateurs,
peintres et sculpteurs ; les sportifs ; les droits d’auteur ; les produits perçus par les inventeurs;
les auto-écoles.
3. Les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche
Définition du revenu catégoriel
Aux termes de l’article 23 du code de l’IRPP et de l’IS, sont considérés comme bénéfices
d’exploitation agricole ou de pêche, les revenus que l’exploitation de biens ruraux procure
soit aux propriétaires exploitant eux-mêmes, soit aux métayers ou autres, ainsi que les revenus
provenant de la pêche.
4. Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères
Cette catégorie de revenu concerne le plus grand nombre de contribuables.
Aux termes de l’article 25 du code de l’IRPP et de l’IS, sont soumis à l’impôt sur le revenu
en tant qu’élément du revenu global :
- Traitements et salaires
Les traitements sont les rémunérations payées par l’Etat ou les collectivités publiques locales
aux fonctionnaires nommés par un acte administratif.

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Les salaires sont les rémunérations payées par un employeur à ses employés en application
d’un contrat de travail.
- Les pensions
Les pensions sont des allocations périodiques qui ne représentent pas la rémunération de
services actuels mais de services passés. Il s’agit des pensions de retraite.
Les pensions peuvent être servies en raison d’une décision de justice, c’est le cas, à titre
d’exemple, des obligations alimentaires entre époux ou entre parents en ligne directe.
- Les rentes viagères
Les rentes viagères sont des versements périodiques effectués au profit du bénéficiaire,
jusqu’à son décès et ce, en exécution d’un engagement contractuel ou d’un jugement.
5. Les revenus fonciers
Il existe deux catégories de revenus fonciers :
- les revenus provenant de la location d’immeubles,
- et la plus-value de cession d’immeubles et des titres assimilés (dite plus-value immobilière).
Définition du revenu catégoriel
L’article 27 du code de l’IRPP et de l’IS retient une définition résiduelle pour les revenus
fonciers. Ainsi, sont traités en tant que revenus fonciers, les revenus provenant des loyers des
propriétés bâties et des propriétés non bâties y compris ceux des terrains occupés par les
carrières ainsi que les recettes provenant de la location du droit d’affichage, de la concession
du droit de propriété ou d’usufruit des immeubles.
6. Les revenus des valeurs mobilières et Les revenus des capitaux mobiliers
* On entend par valeurs mobilières les titres de propriété du capital (actions de sociétés
anonymes et parts de sociétés à responsabilité limitée notamment).
* On entend par capitaux mobiliers, les placements à intérêts. Ces placements à revenus fixes
se distinguent des valeurs mobilières qui sont des placements dits à risque.
Les capitaux mobiliers sont des créances ou des titres de créances alors que les valeurs
mobilières sont représentées par des titres de capital.
 7. Autres revenus : Les revenus de source étrangère  (articles 36 du code de
l’IRPP et de l’IS)
Aux termes de l’article 36 du code de l’IRPP et de l’IS, seuls les revenus de source
étrangère qui n’ont pas été soumis au paiement de l’impôt dans le pays d’origine sont
imposables en Tunisie entre les mains du bénéficiaire résident en Tunisie. En plus de cette
règle fondamentale du droit commun, l’imposition des revenus de source étrangère relève, le
plus souvent, du domaine de la fiscalité internationale chaque fois que le revenu est réalisé
dans un pays qui a conclu avec la Tunisie une convention de non double imposition.

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§ 2 : Détermination du revenu net global
Le revenu global ainsi obtenu est encore susceptible de certaines corrections. Pour obtenir le
revenu net global imposable, il convient de déduire du revenu brut global des déductions dites
déductions communes et de tenir compte de certaines exonérations.

A) La notion fiscale des déductions communes


Les déductions communes sont prévues aux articles 39 à 41 du CIRPP.

Pour déterminer le revenu net global imposable, il convient de déduire de la somme des
revenus nets catégoriels imposables un certain nombre de déductions dites communes
lorsqu’elles ne sont pas prises en compte dans l’évaluation de l’une des catégories de revenus.

Ces déductions constituent en quelque sorte des charges déductibles du revenu global.

Revenu net imposable = La somme des Revenus catégoriels nets – déductions


communes

Le revenu global imposable est déterminé en appliquant à la somme algébrique des différentes
catégories de revenus nets les déductions communes énumérées par les articles 39 et 40 du
code de l’IRPP et de l’IS.

Il convient de préciser qu’outre les déductions communes énumérées par le droit commun,
des déductions spécifiques peuvent être appliquées dans le cadre de la législation régissant les
avantages fiscaux.

Pour être déductibles, les charges communes du revenu global doivent présenter les
caractéristiques suivantes :

 Être prévues par la loi : Ainsi, seules les déductions expressément énoncées
par la loi sont susceptibles d’être retranchées du revenu global imposable.
 Ne pas faire l’objet d’une double déduction : Ainsi, lorsqu’une charge faisant
partie de la liste des déductions communes a déjà fait l’objet de déduction au
niveau d’un revenu catégoriel elle n’est plus déductible du revenu global.
 Hormis les abattements forfaitaires liés à la famille, pour être déductible, la
charge du revenu global doit avoir fait l’objet d’un paiement au cours de
l’année au titre de laquelle l’impôt est dû.
 La charge doit être justifiée de façon probante.

La justification est exigée au moment du dépôt de la déclaration. Elle peut faire l’objet d’une
demande de justification adressée par l’administration au contribuable.

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B) Les principales déductions communes
En régime de droit commun, la fiscalité tunisienne comprend plusieurs types de charges
susceptibles de faire l’objet d’une déduction du revenu global.

Le législateur prévoit prend donc en considération les facultés contributives du


contribuable pour dégager le revenu imposable. L’IRPP, étant un impôt personnel, un certain
nombre de charges, au sens du droit fiscal, sont considérées comme devant être déductibles
par soucis d’équité fiscale.

Il convient pour notre part de passer en revue les charges communes déductibles prévues par
la législation fiscale.

On relève :

1- Les charges familiales:


a) La déduction forfaitaire au titre de chef de famille ( article 40.1 du code de
l’IRPP et de l’IS)
En sa qualité de chef de famille, tout contribuable a droit à une déduction du revenu global de
300 dinars par an.

Aux termes de l’article 5 du code de l’IRPP et de l’IS appuyée par la note commune
n°2/1990, a le statut fiscal de chef de famille :

- L’époux ;

- Le divorcé ou la divorcée qui a la garde des enfants ;

- Le veuf ou la veuve ;

- L’adoptant ou l’adoptante ;

- L’épouse qui justifie que le mari ne dispose d’aucune source de revenu durant l’année
précédant celle de l’imposition ;

- La femme remariée qui a la garde d’enfants issus d’un précédent mariage.

b) Les enfants à charge (article 40.II et III du code de l’IRPP et de l’IS)


Le chef de famille a droit à une déduction du revenu global au titre des enfants à charge
calculée selon le nombre d’enfants, leur rang et leur statut.

Sont considérés en droit fiscal comme enfants à charge et à la condition de ne pas avoir de
revenus déclarés distinctement de ceux du chef de famille :

- les quatre premiers enfants ou les enfants adoptés âgés de moins de 20 ans au 1er janvier
de l’année d’imposition ou de moins de 25 ans au 1er janvier de l’année d’imposition si
l’enfant poursuit des études supérieures sans bénéficier d’une bourse d’études.

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- tout enfant infirme quel que soient son âge ou son rang.

La déduction au titre des enfants à charge peut être résumée dans le tableau suivant:

Les 4 premiers enfants


Etudiants non
Agés de moins de
Rang de boursiers âgés de
20 ans au 1er Les enfants infirmes2
l’enfant moins de 25 ans au
janvier de l’année
1er janvier de l’année
d’imposition
d’imposition3
1er 100 1000 1er 2000
2ème 100 1000 2ème 2000
3ème 100 1000 3ème 2000
4ème 100 1000 4ème 2000
5ème 0 0 5ème 2000
6 ème
0 0 6 ème
2000
Plafond 400 4000 Etc… 2000D

La loi de finances du 18/12/2017 a apporté des révisions des déductions familiales qui sont
entrées en vigueur le 1er janvier 2019.

Les déductions ont été révisées comme suit :

c) Les parents à charge (article 40.IV du code de l’IRPP et de l’IS)


Tout contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge plafonnée au
maximum à 450 dinars par parent à charge (450 dinars par an pour la mère et 450 D par ans
pour le père), à la triple condition que :

 Le montant déduit chez le contribuable figure sur la déclaration des revenus du


parent bénéficiaire en tant que pension reçue.
 La déclaration annuelle des revenus du parent bénéficiaire est déposée
concomitamment (en même temps) avec la déclaration annuelle du contribuable qui
mentionne la déduction au titre du parent à charge.

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(Modifié Art 50 LF 2004-90 du 31/12/2004, Art. 40-2 LF 2009-71 du 21/12/2009, Art 94-2 LF 2013-54 du
30/12/2013 et Art 55 LF 2017-66 du 18/12/2017)
3
(Modifié Art. 40-1 LF 2009-71 du 21/12/2009 et Art 94-1 LF 2013-54 du 30/12/2013)

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 Le revenu du ou des parents à charge y compris le montant déductible chez le
contribuable donneur n’excède pas le salaire minimum interprofessionnel garanti.

Qu’est-ce que le SMIG ?


Par définition, le SMIG est le salaire minimum interprofessionnel garanti. Il représente ainsi le salaire horaire
minimal qui est fixé par la loi et qui est imposé à tous les employeurs. De ce fait, tout employeur est tenu de
verser à ses employés un salaire dont le taux horaire n’est pas inférieur au SMIG. En Tunisie, le SMIG est fixé à
403,104 dinars pour les régimes de travail de 48 heures et à 343,892 dinars pour les régimes de travail de 40
heures.

Lorsque la charge des parents est assurée par plus d’un enfant, les enfants contribuables
se répartissent le montant de la déduction autorisée au titre de leurs parents à charge.

Application :

Soit un contribuable soumis à l’IRPP ayant les charges familiales suivantes :


-Marié
-Parent de 5 enfants : E1 = 24 ans et commerçant, E2 = 22 ans étudiant non boursier, E3= 19
ans et Infirme, E4, 17 ans et lycéen, E5, 13 ans et collégien
-Parents à charge : Mère veuve sans emploi.
 Charges déductibles : 300+ 1000+2000+100+450 = 3850dinars
*

2- Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire et gratuit (article 39-.1 du code de
l’IRPP et de l’IS)

Pour être déductible du revenu global, la rente ou la pension doit remplir trois conditions
cumulatives :

 être due à titre obligatoire : le caractère obligatoire résulte d’une décision de justice
(tel est le cas par exemple d’une pension alimentaire versée en cas de divorce). Il
peut aussi résulter d’un engagement librement consenti lorsqu’il découle d’un titre
faisant preuve d’une obligation.
 la rente ou la pension doit être due à titre gratuit.
 le montant déductible est limité au montant effectivement payé au cours de l’année
au titre de laquelle l’imposition est due dans la limite de la somme exigible en vertu
de l’obligation légale.

3- Les primes afférentes aux contrats d’assurance-vie ( article 39-2 du code de l’IRPP et
de l’IS)
Sont déductibles du revenu global les primes d’assurances vie lorsqu’ils comportent l’une de
trois garanties suivantes:

 Garantie d’un capital à l’assuré, ou à ses descendants en cas de vie d’une durée
effective au moins égale dix ans.
 Garantie d’une rente viagère à l’assuré, ou à ses descendants avec jouissance
effective diffère d’au moins dix ans.

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 Garantie d’un capital en cas de décès au profit du conjoint, des ascendants ou
descendants de l’assuré.

Sont déductibles les primes payées par le souscripteur dans le cadre des contrats
d’assurance vie et des contrats de capitalisation dans la limite de 10000 dinars par an.

4- Les sommes payées au titre du remboursement des prêts universitaires en principal


et intérêts (art.39.3 du CIRPPIS).
Sont déductibles du revenu global, les sommes payées en principal et intérêts au titre du
remboursement des prêts universitaires, dont a bénéficie un contribuable durant sa vie
universitaire, et ce, quelle que soit la qualité de l’organisme prêteur : trésor public, banques et
caisses sociales (CNSS et CNRPS).

5- Les intérêts payés au titre des prêts relatifs aux logements sociaux (art.39.4 du
CIRPPIS).
En vertu de l’article 39 de la loi des finances pour l’année 2010, les personnes physiques,
peuvent déduire pour la détermination de leur revenu net imposable, les intérêts des prêts
relatifs à l’acquisition ou à la construction d’un logement social au sens de la législation
relative aux interventions du fonds de promotion du logement social au profit des salariés
(FO.PRO.LO.S).

Est considéré comme logement social d’après la législation en vigueur, tout logement dont la
superficie ne dépasse pas 100 m 2 et le coût de construction ou d’acquisition ne dépasse pas
aussi 67.500dt. Cependant, la LFC pour l’année 2015 est venue modifier les dispositions du
point 4, du paragr. I, de l’art.39 du CIRPPIS, comme suit : « les intérêts et les commissions
payées au titre des prêts relatifs à l’acquisition ou à la construction d’un logement dont le
coût, d’acquisition ou de construction ne dépasse pas 200.000 dt. Ces dispositions,
s’appliquent aux opérations d’acquisition ou de construction dans le cadre des contrats des
ventes murabaha ».

Les nouvelles dispositions, concernent exclusivement, les montants dont l’échéance intervient
à partir du 1er janvier 2016. Ainsi, l’apport de cette loi est comme suit :

- Elargissement du champ d’application de la mesure pour englober les habitations dont le


coût d’acquisition ou de construction ne dépasse pas 200.000 dt (La déduction n’est plus
limitée aux achats de logements sociaux),
- L’avantage est limité à une seule fois,
- Les opérations d’acquisition ou de construction dans le cadre des contrats murabaha sont
éligibles à l’avantage.

Définition du contrat de vente murabaha : C’est un contrat par lequel un financier acquiert à la demande d’un
client, des biens meubles ou immeubles en vue de les lui revendre à un prix payable à terme moyennant des
paiements échelonnés pour une période donnée à un prix convenu entre les parties. D’après la NC n°28-2016

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6-Les sommes payées par les travailleurs non salariés au titre de leur cotisation
obligatoire à l’un des régimes légaux de sécurité sociale (art.39..5 du CIRPPIS).
L’article 44 de la loi n° 2009-71du 21 décembre 2009, portant loi des finances pour l’année
2010, a permis aux travailleurs non salariés de déduire leur cotisation obligatoire à l’un des
régimes légaux de la sécurité sociale de la base d’imposition sur le revenu des personnes
physiques. Cette mesure concerne toutes les personnes physiques n’ayant pas la qualité de
salarié et qui sont affiliées obligatoirement à l’un des régimes légaux de la sécurité sociale. Il
s’agit notamment des titulaires des professions libérales, des exploitants individuels des
entreprises industrielles, commerciales ou des services et des gérants qui détiennent la
majorité du capital des SARL. La déduction a lieu au niveau du revenu net du concerné.

7- La franchise sur les intérêts de l’épargne et des obligations (art.39.II du


CIRPPIS).
Bien que faisant l’objet de retenue à la source au taux de 20% calculée sur leur montant brut,
les intérêts perçus par les personnes physiques au cours d’une année au titre des comptes
spéciaux d’épargne ouverts auprès des banques ou de la caisse d’épargne nationale de Tunisie
(CENT) ou au titre des emprunts obligataires bénéficient d’une franchise fiscale (et sont de ce
fait déductibles du montant des intérêts imposables) dans la limite d’un montant annuel global
de 1500dt sans que ce montant n’excède pas 1000dt pour les intérêts provenant des comptes
spéciaux d’épargne ouverts auprès des banques et auprès de la C.E.N.T.

8- Les autres déductions : avantages fiscaux (articles : 39. III, III bis, III ter, V, V bis,
VI, VII, VIII, IX et X ; 39 bis ; 39 ter ; 39 quater ; 39 quinquies ; 39 sexies et 39 septies
du CIRPPIS)

D’après les dispositions des articles sus-énumérées, les autres déductions concernent
généralement d’avantages fiscaux, sous forme de déductions de revenus provenant de
l’exploitation ou des déductions pour réinvestissements dans les conditions et limites prévus
par la législation en vigueur.

Ainsi, sont déductibles de l’assiette imposable les revenus réalisés et/ou réinvestis dans
certains secteurs, et les sommes déposées dans certains types de comptes destinés à
l’investissement et les dons et subventions accordées aux programmes de la promotion de
l’emploi, tels que :

- Les revenus réinvestis dans la réalisation des projets d’hébergement ou de restauration au


profit d’étudiants.

- Les dons et subventions accordées au profit du fonds national de l’emploi (FNE), dans la
limite des montants des dons et des subventions payées (art.39.X).

- La déduction d’une quote-part de revenus ou de bénéfices provenant de l’exploitation des


trois premières années d’activité des entreprises créées à partir du 1er janvier 2011, ainsi que
par les entreprises constituées par les personnes au chômage titulaires d’un diplôme
universitaire ou d’un brevet de technicien supérieur et créées au cours de l’année 2016, dont

12
le chiffre d’affaire annuel brut n’excède pas 300 mille dinars, pour les activités de services et
des professions non commerciales et 600 mille dinars, pour les activités d’achat en vue de la
revente et les activités de transformation et la consommation sur place, et ce, dans la limite de
75% ( au cours de la 1ére année d’activité), 50%( au cours de la 2 ème année d’activité), 25%
(au cours de la 3ème année d’activité)…

C- Les exonérations
L’article 38 du code de l’IRPP et de l’IS exonère de l’impôt les revenus suivants4 :

1) Les rentes viagères et allocations temporaires accordées aux victimes d’accident de travail
ou aux ayants droit.

2) Les rentes viagères servies en représentation de dommages et intérêts en vertu d’un


jugement pour la réparation d’un préjudice corporel.

3) Les traitements, salaires et indemnités servis par les Etats étrangers au profit du personnel
détaché auprès du gouvernement Tunisien dans le cadre de la coopération technique.

4) Les allocations, Indemnités et prestations servies sous quelle que forme que ce soit en
application de la législation relative à l’assistance, à l’assurance et à la sécurité sociale : Sont
à ce titre non soumis à l’impôt les allocations familiales, les indemnités de maladies ainsi que
toutes les prestations fournies par la sécurité sociale. Il en est de même des indemnités
d’assurance autres que professionnelles.

5) L’indemnité de licenciement dite gratification de fin de service : La gratification de fin de


fin de service est exonérée dans les limites fixées dans le cadre de la législation régissant le
travail ou dans les limites fixés dans le cadre des opérations de licenciement de salariés pour
des raisons économiques et approuvées par la commission de contrôle des licenciements et
par l’inspection du travail ou fixées dans le cadre des décisions de la commission
d’assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique.

§ 3- Le calcul de l’impôt

Pour étudier le calcul de l’impôt il faut définir l’assiette de l’impôt comme étant la base de
calcul de cet impôt, c'est-à-dire la matière imposable sur laquelle va être déterminé l’impôt.
La définition de la matière imposable relève du législateur et celui-ci choisit la richesse du
contribuable imposable tout en prenant en considération ses facultés contributives.
 Pour l’IRPP, l’assiette imposable c’est un revenu net global
Par ailleurs l’évènement qui crée la dette fiscale ou ce qu’on appelle le « fait générateur »
peut être un acte juridique ou une situation économique cela dépend de la nature de la matière
imposable. A cet égard le Pr Bouvier affirme que « la notion de fait générateur est importante
car elle détermine non seulement la naissance de la créance de fiscalité mais également le
champ d’application de la loi fiscale en vigueur, à la fois dans l’espace et dans le temps ».

4
Seules quelques exonérations sont citées..

13
 Pour L’IRPP, le fait générateur de l’impôt sur le revenu est la  mise à disposition
du revenu.

Une fois déterminé l’assiette et le fait générateur il faut liquider l’impôt. Le Pr Bouvier
précise que liquider l’impôt c’est calculer la dette fiscale du contribuable par application des
dispositions législatives.
De plus J. Grosclaude et Ph. Marchessou précisent que la liquidation de l’impôt «  comprend
deux étapes : la première consiste à évaluer l’assiette tandis que la seconde consiste à calculer
le montant de la dette fiscale à partir de l’assiette. »
Cette opération est effectuée soit par le contribuable lui-même (TVA, IS) soit par
l’administration : c’est le cas de l’IRPP.
 Liquider l’impôt revient à en calculer précisément le montant.
Il faut relever deux régimes d’imposition :

 Le régime forfaitaire : fondé sur une approximation


 et le régime réel : il est fondé sur l’exigence de la tenue d’une comptabilité
rigoureuse et conforme à la législation comptable des entreprises.
Toutefois il faut relever qu’il y a deux étapes essentielles dans l’opération de liquidation. En
effet avant l’application du tarif il convient d’évaluer la matière imposable. Or l’évaluation de
cette assiette peut se faire soit à travers la déclaration fiscale soit par l’administration
fiscale (comme le prévoient les articles 42 et 43 du CIRPP : Détermination de l’assiette de
l’IR sur la base des éléments de train de vie ou sur la base des dépenses personnelles
ostensibles et notoires ou selon l’accroissement du patrimoine).
A) Le calcul de l’impôt selon le régime forfaitaire
 Selon ce régime on va calculer l’impôt de manière approximative.

Le chiffre d’affaires requis pour le bénéfice du régime forfaitaire a été révisé à la hausse
et les conditions d’éligibilité ont été simplifiées.
Sont soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire d'imposition les
entreprises individuelles qui réalisent des revenus dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux dans le cadre d’un établissement unique :
 Non importatrices
 Non rémunérées par des commissions
 Ne fabriquant pas de produits à base d’alcool
 N’exerçant pas l’activité de commerce de gros
 Ne possédant pas plus d’un véhicule de transport en commun ou de marchandises dont
la charge utile ne dépasse pas 3 tonnes et demi,
 Dont les exploitants ne réalisent pas des revenus dans la catégorie des bénéfices des
professions non commerciales,

Dont le chiffre d'affaires annuel n’excède pas :

14
• 100 mille dinars pour les activités d’achat en vue de la revente, les activités de
transformation et la consommation sur place et pour les activités de services.

Le tarif de l’impôt forfaitaire sur le revenu est fixé sur la base d’un taux sur le chiffre
d’affaires annuel.

Le taux de l’impôt forfaitaire à été unifié à 3%, pour toutes les activités depuis l’année
2016, et ce, pour le chiffre d’affaires annuel compris entre 10.000dt et 100.000dt, alors
que le chiffre d’affaires inférieur ou égal à 10.000dt sera soumis à un tarif forfaitaire,
qui varie entre 100dt pour les entreprises implantées en dehors des zones communales et
200dt pour les entreprises situées dans les autres zones.

Exemple :
Soit une personne physique, soumise à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire
exerçant l’activité de vente de chaussures dans une zone communale, qui a réalisé au
cours de l’exercice 2021 un chiffre d’affaires de 85.500dt.
Dans ce cas, son impôt forfaitaire exigible est calculé comme suit :
Chiffre d’affaires entre 0 et 10.000dt = 200dt
Chiffre d’affaires dépassant 10.000dt, soit (75.500× 3%) = 2265dt
Impôt total exigible = 2475dt
L’impôt ainsi déterminé comprend la taxe sur les établissements à caractère
industriel, commercial, ou professionnel (TCL), égale à 20% du montant
l’impôt forfaitaire total, soit 2415 × 20% = 483dt
L’impôt forfaitaire dû est donc de 2415- 483 =1932dt

La LF 2015 a exclu plusieurs activités du régime forfaitaire. Environ 68 secteurs seront


exclus, dès début 2015, du régime fiscal forfaitaire. Parmi ces secteurs figurent le prêt-
à-porter, les produits de textile, la parfumerie et produits de beauté, les articles de
bijouteries, les équipements médicaux et scientifiques, le commerce des lunettes
optiques, les produits paramédicaux, la vente des motos, le commerce du bois et
dérivés, les meubles et ameublement, les activités de thermalisme (stations thermales),
la location de voitures et l'exploitation des salles de fêtes.

En Tunisie, le régime forfaitaire constitue l'un des plus grands problèmes du système fiscal.
Car, bien qu'il regroupe plus de 395 mille affiliés (60% des contribuables), il ne contribue que
de 0,2% aux recettes fiscales du pays.

15
B) Le calcul de l’impôt selon le régime réel
Dans ce régime, on calcule l’impôt sur la base des bénéfices/revenus réellement effectués en
cours d’année.
L’impôt est calculé en appliquant le taux progressif en vigueur au cours de l’année
d’imposition au revenu net global du contribuable.
L’article 44 du CIRPP instaure un barème de droit commun applicable afin de calculer
l’impôt progressif par tranches. La progressivité de l’impôt a été mise en place en France avec
l’instauration de l’IR au début du 20 ème siècle, l’idée étant que pour être équitable, l’impôt
doit être progressif. En effet l’impôt progressif augmente en fonction de la matière imposable,
il conduit ainsi à taxer progressivement les revenus et à alourdir le poids de l’impôt pour les
contribuables les plus fortunés.
L’impôt sur le revenu est un impôt progressif, selon la méthode de la progressivité par
tranches. Dans cette méthode, le revenu imposable est découpé en tranches successives,
imposables l’une après l’autre à un taux qui croit de tranche en tranche jusqu’à une dernière
tranche à partir de laquelle le taux devient proportionnel, constant, de manière à éviter la
confiscation à laquelle conduirait une progressivité illimitée.

Le barème d’imposition de l’IRPP a été prévu dans l’article 44 du code l’IRPP en 1989, et il a
fallu attendre la LF n°2016-78 du 17/12/2016 pour modifier les taux.

L’assiette imposable à l’impôt sur le revenu des personnes physiques constituée par le revenu
net global arrondi au dinar supérieur est soumise à l’impôt selon le barème progressif suivant :

Taux effectif à la
Tranches Taux
limite supérieure
De 0 à 5000 dinars
0% 0%

5.000,001  à  20.000 Dinars 26% 19,50%

20.000,001  à 30.000 Dinars 28% 22,33%

30.000,001  à 50.000 Dinars 32% 26,20%

Au-delà   de   50.000 Dinars 35% --------

Exemple 1: Soit un contribuable ayant un revenu imposable de 63 100 dinars.

L’impôt sur le revenu dû par ce contribuable en 2018 sera calculé comme suit :
1- 5000-0= 5000X0%= 0
2- 20 000-5000= 15 000X26%=3900
3- 30000-20000=10 000X28%= 2800
4- 50000-30000= 20 000X32%=6400
5- 63100-50000=13100x35%= 4585

IRPP = 17685dt

16
Exemple 2 : Soit un contribuable ayant un revenu imposable de 37350 dinars.

L’impôt sur le revenu dû par ce contribuable en 2018 sera calculé comme suit :
1-5000-0= 5000X0%= 0
1- 20 000-5000= 15 000X26%=3900
2- 30000-20000=10 000X28%= 2800
3- 37350-30000= 7350X32%= 2352

IRPP = 9052 dt

La loi de finances 2018 instaure une contribution sociale de solidarité (CSS) (Article 53)

Sont soumises à la CSS, au titre des revenus et bénéfices réalisés à partir du 1er janvier 2018,
les personnes physiques soumises l’IRPP selon le barème et les entreprises et sociétés qu’elles
soient soumises ou non à l’IS.

Le taux de la CSS est de 1% pour les personnes physiques.

Les modalités de révision de la contribution sociale de solidarité (CSS) (1% du bénéfice ou salaire) ont été
prévues par la Loi de finance 2020 et viennent d'être commentées et expliquées par la note commune de
l'administration fiscale n°28/2019.
A cet effet, cette note commune prévoit ce qui suit:
1-les personnes physiques qui ont un salaire inférieur à 5000Dt par année sont exonérées de la contribution
sociale de solidarité
2- La CSS est relevée:
           - de 1% à 3% pour les sociétés soumises au taux d'impôt de 35% (banques, établissements financiers,
entreprises d'assurance et de réassurance). 
           -de 1% à 2% pour les autres sociétés soumises au taux d'impôt de 35% du bénéfice
ces relèvements sont prévus pour 3 ans uniquement (2020, 2021 et 2022)
3-le montant minimum de la contribution CSS due par les sociétés soumises au l'impôt au taux de 13.5% est de
100Dt.

C) L’évaluation de l’impôt par l’administration


Il s’agit d’une évaluation forfaitaire du revenu global imposable effectuée par l’administration
fiscale suite à un contrôle. Deux méthodes sont prévues par le code de l’IRPP : la
détermination de l’assiette de l’impôt sur le revenu sur les éléments de train de vie (1) et sur la
base des dépenses personnelles ostensibles et notoires ou selon l’accroissement du patrimoine
(2).
1) La méthode de l’article 42 du CIRPP

Lorsque l’administration fiscale constate une disproportion marquée entre le « train de vie »
d’un contribuable et les revenus qu’il a déclarés, elle peut engager un examen contradictoire
de sa situation fiscale personnelle, procédure particulière qui fera l’objet d’une autre
publication, et elle peut engager (ce qu’elle fait relativement rarement) la taxation forfaitaire
d’après les signes extérieurs.

17
Sauf justification contraire et en cas de disproportion marquée entre le train de vie d'un
contribuable et les revenus qu'il déclare, le revenu global imposable ne peut être inférieur à
une somme forfaitaire déterminée en appliquant à certains éléments de train de vie des
contribuables le barème figurant à l'annexe I du code.
La loi de finances pour l'exercice 2019 (LF2019)  revoit les éléments de train de vie
applicable pour l’évaluation forfaitaire des revenus imposable au titre de l’année 2018 et
suivante comme suit :

Le fait de disposer :

- 3 éléments caractéristiques de train de vie : le revenu forfaitaire est majoré de 25 %

- 4 éléments ou plus, le revenu est majoré de 40%.

Exemple :

Une personne physique Mr Kamel déclare un revenu net global de 100 000 D en 2021,
celui déclaré en 2019 est de 80 000D.

Suite à une VA, il est établi les éléments suivants :

 Résidence principale avec piscine dont la valeur locative réelle annuelle a été
estimée à 40 000DT

 Résidence secondaire avec piscine dont la valeur locative réelle annuelle a été
estimée à 15 000DT

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 Une voiture d’une puissance fiscale de 15 CV

 Croisière dans les caraïbes : cout du voyage 10000D + allocation touristique : 6000D

 2 employés de maison.

 Le revenu forfaitaire déterminé par application du barème s’élève à :

Résidence principale 40000X 3 = 120 000


Résidence secondaire 15000X6= 90 000
2 piscines 1000X2=2000
Voiture automobile 1425
Voyage 10000+ 6000 = 16000
Frais de transport
Allocation touristique

Employés de maison (378.560X12= 4542.72d) X2 = 9085.44


Total 237085.44

La personne physique dispose de 6 éléments de train de vie ce qui entraîne la


majoration de 40 %.
Ainsi le revenu forfaitaire est égal à :
237085.44+ 237085.44 X 40% = 331 919.616 DT

Ainsi l’application de la majoration de 40% aux revenus déclarés en 2021 et en 2020


donnent lieu à un montant égal à :
Pour 2021 : 100 000 + (100 000x40%) = 140000 DT
Pour 2020 : 80000+ (80 000x40%) = 112 000D
 Les éléments de train de vie étant supérieur à chacun des revenus déterminés à partir
des déclarations faites au titre des années 2021/2020, c’est le revu forfaitaire tel que
déterminé par application du barème qui constitue la base imposable de l’IR.
--------------------------------------------------------------------------------------

2) La méthode de l’article 43 du CIRPP

La détermination du revenu global imposable sur la base des dépenses personnelles


ostensibles et notoires ou selon l’accroissement du patrimoine est prévue par l’article
43 §2 du code de l’IRPP qui dispose que «  cette procédure est utilisée lorsque le
montant de cette évaluation augmenté des frais subsistance et compte tenu du train de
vie de l’intéressé dépasse son revenu déclaré lequel est déterminé selon le même
procédé retenu en matière d’imposition forfaitaire en fonction des éléments de train de
vie. »

Cette méthode s’applique en fait à tout contribuable tant qu’il n’a pas justifié les
origines de financement de ses dépenses ou bien l’accroissement de sa fortune.

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Exemple : on reprend l’exemple de Mr Kamel. Supposons qu’il a acheté courant 2021
un bien immobilier pour la valeur de 300 000D et que les frais d’acquisition se sont
élevés à 16 000D.

Les revenus déterminé à partir des éléments de train de vie est de : 331 919.616 DT

Le revenu déterminé compte tenu de l’accroissement du patrimoine est égal à

331 919.616 + 300000D +16000D = 647 919.616D

Ce revenu est retenu pour servir d’assiette à l’IR déclaré à moins que le contribuable
n’apporte la preuve de l’exagération de l’imposition…

Section III : Le recouvrement de l’impôt

Seront examinés les délais et le lieu de dépôt de la déclaration des revenus. Quant aux
modalités de paiement elles seront traitées dans le chapitre III.

§1 : Les délais des dépôts des déclarations.


Plusieurs délais sont prévus par la loi fiscale selon la catégorie de revenu. On distingue :

 Jusqu’au 25 février pour les personnes qui réalisent des revenus de capitaux
mobiliers, des revenus fonciers et des revenus de source étrangère ;

La déclaration de la plus-value de cession des actions et parts sociale doit aussi


respecter ce délai ;

 Jusqu’au 25 avril pour les commerçants ;


 Jusqu’au 25 mai pour les prestataires de services et les personnes qui exercent
plusieurs activités ou qui réalisent plus qu’une seule catégorie de revenu.
 Jusqu’au 25 juillet pour les personnes qui exercent une activité artisanale. Ce délai
s’applique également aux personnes qui réalisent, en plus des bénéfices des activités
artisanales, des revenus de capitaux mobiliers, des revenus fonciers et des revenus de
source étrangère ;
 Jusqu’au 25 août pour les personnes qui réalisent des bénéfices des bénéfices
d’exploitation agricole ou de pêche.
 Jusqu’au 5 décembre pour les salariés et les bénéficiaires de pensions ou de rentes
viagères y compris lorsqu’elles réalisent en sus de leurs salaires, pensions ou rentes
viagères, des revenus de capitaux mobiliers et/ou des revenus fonciers et/ou des revenus
de source étrangère et/ou de plus-value sur cession des actions et parts sociales et/ou des
bénéfices des exploitations agricoles ou de pêche.

Pour les contribuables dont l’exercice comptable est arrêté à une date autre que le 31
décembre, la déclaration doit être déposée jusqu’au 25ème jour du 3ème mois qui suit la date
de clôture de l’exercice.

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Lorsqu’un contribuable cumule plusieurs catégories de revenus ou exerce plusieurs activités,
sa déclaration annuelle des revenus regroupant l’ensemble des revenus doit être déposée
jusqu’au 25 mai si l’une des activités relève du commerce, de l’industrie, des prestations de
service ou des bénéfices des professions non commerciales.
Il en est de même des personnes qui cumulent une activité artisanale et une activité salariée.

Pour les personnes qui ne réalisent aucun revenu, lorsqu’elle relève d’une catégorie de
revenus, toute personne qui ne réalise aucun revenu imposable doit déposer sa déclaration
dans le délai prévu pour la catégorie de revenus de laquelle elle relève (personne déficitaire).
En revanche, les personnes sans activité et sans profession ne sont pas soumises à un délai
déterminé de dépôt de déclaration. Elles peuvent, par conséquent, déposer leur déclaration
sans pénalité à n’importe quelle date de l’année.5
§2 : Le lieu de dépôt de la déclaration annuelle des revenus
Le lieu d’imposition est apprécié au 1er janvier de l’année qui suit l’année au titre de laquelle
les revenus sont réalisés.
Pour les personnes soumises à l’impôt sur le revenu, le lieu d’imposition est réputé être :
- celui de leur établissement principal pour les personnes physiques exerçant une activité
commerciale, industrielle, artisanale ou une profession non commerciale dans le cadre d’un
ou plusieurs établissements sis en Tunisie ;  
- au lieu du domicile principal pour les personnes physiques réalisant des revenus ou
bénéfices provenant exclusivement d’autres sources ou provenant de l’étranger. A défaut de
domicile en Tunisie, l’impôt doit être établi et déclaré au lieu de la source principale des
revenus et bénéfices.
Les contribuables exerçant leurs activités professionnelles dans plusieurs établissements
doivent joindre à leurs déclarations fiscales des renseignements détaillés sur l’activité de
chacun de leurs établissements, et ce selon un modèle fourni par l’Administration.

5
Voir BODI, Texte DGI n° 94/02, Note commune n° 1, page 13.

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