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PROGRAMME

Titre I : Réglementation de l’assurance au Mali

Titre II : Secteur de l’assurance au Mali

Titre III : Produits d’assurances commercialisés au Mali

Introduction

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L’industrie des assurances malgré la croissance du chiffre d’affaires constaté d’année en
année demeure l’une des moins développée de la sous-région.

Cependant les potentialités existent, nous pouvons à juste titre considérer que le
désengagement de l’état de la sphère économique et l’essor des entreprises privées sont des
facteurs objectifs favorisant le développement progressif du secteur de l’assurance.

La maîtrise des risques dans un environnement marqué par la mondialisation des échanges
internationaux devient un instrument majeur de pérennisation et de renforcement de la
compétitivité de nos jeunes entreprises.

Le besoin d’assurance du patrimoine des ménages est tout aussi crucial du fait que cette
catégorie demeure potentiellement vulnérable en cas de survenance d’évènements accidentels
atteignant des biens acquis au prix de durs labeurs.

L’assurance est en définitive, l’outil privilégie pour la sécurisation du patrimoine des


entreprises et des ménages et permet par la même occasion la pérennisation de l’activité
économique malgré la survenance des sinistres.

Le rôle macro- économique du secteur est également à signaler puisque les compagnies
d’assurances sont des investisseurs potentiels à travers le placement des provisions techniques
et /ou mathématiques qu’elles détiennent dans des actifs tels les actions, obligations, droits
immobiliers ainsi que les dépôts à termes détenus auprès des établissements bancaires de la
place.

L’assurance permet la réduction du déficit budgétaire de l’état Malien par le reversement de


taxes prélevées auprès des assurés au moment de la souscription des contrats.

Nous proposons à présent l’étude de ce domaine dont l’importance pour le développement


économique d’un pays ne fait aucun doute à travers le programme ci- après :

- Titre I : Réglementation de l’assurance au Mali


- Titre II : Secteur de l’assurance au Mali
- Titre III : Produits d’assurances commercialisés au Mali

Titre I : Réglementation de l’assurance au Mali

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Chapitre I : Environnement du secteur de l’assurance au Mali

Au Mali, le secteur de l’assurance est régi par une double réglementation :

- Au niveau supranational, par le code CIMA (Conférence Interafricaine


des Marchés d’Assurances)
- Au niveau national, par les différents textes nationaux.

Dans les pays Francophones d’Afrique Centrale et de l’Ouest, le secteur de


l’assurance est en premier lieu régi par le code CIMA signé à Yaoundé le 10 juillet
1992 et entré en vigueur le 15 février 1995.

L’esprit de ce code est de rationaliser et développer tout en protégeant les assurés


et les victimes des accidents de la circulation routière. La CIMA est née des cendres
de la CICA (Conférence Internationale des Contrôles d’Assurance des Etats
Africains) qui fut crée au cours de la décennie 1960-1970 grâce à la coopération
Française.

Les principaux objectifs de la CIMA sont :

- renforcer la coopération, dans le domaine des assurances, dans les Etats


membres en instituant un marché élargi et intégré de l’industrie des assurances
réunissant les conditions d’un équilibre satisfaisant au point de vue technique,
économique et financier.
- Faciliter les conditions d’un développement et d’un assainissement des
entreprises d’assurance et accroître les retentions des primes d’assurance au
plan national et sous- régional.
- Favoriser l’investissement local des provisions techniques et mathématiques
générées par les opérations d’assurances, dans les conditions les meilleures au
profit de l’économie des pays ou de la sous- région.
- Poursuivre la politique d’harmonisation et d’unification des dispositions
législatives et réglementaire relatives aux opérations techniques d’assurance et
de réassurance ainsi qu’au contrôle des entreprises d’assurance.
- Poursuivre la formation des cadres et techniciens d’assurances pour le besoin
des entreprises et des administrations dans les Etats membres.

Le code CIMA composé de six livres :

- Livre I : Le contrat
- Livre II : Les assurances obligatoires
- Livre III : Les entreprises
- Livre IV : Règles Comptables applicables aux organismes d’assurance
- Livre V : Agents généraux, courtiers et autres intermédiaires d’assurance et de
capitalisation
- Livre VI : Organismes particuliers d’assurances
- Livre VII : Microassurance

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Chaque état membre dispose de textes spécifiques dont l’objectif d’adapter ou de compléter
les dispositions du code CIMA. Ainsi, au Mali les principaux textes régissant l’industrie des
assurances sont :

- La loi N°68-11/AN. RM du 17 février 1968, Décret N° 82 PG.RM du 18 mai 1968


portent sur l’obligation d’assurance responsabilité civile des véhicules terrestres à
moteur
- La loi N°81-78/AN. RM du 15 août 1981, N° 85-37/AN. RM du 14 mai 1985, le
décret N° 314/PG. RM du 05 décembre 1983 et l’arrêté N° 3364/MF. DNTCP du 14
juillet 1984 ont rendu obligatoire l’assurance des facultés transportées à l’importation
- L’arrêté N°97- 1595/MFC. SG du 08 octobre 1997, rend obligatoire l’assurance
responsabilité civile décennale en ce qui concerne les marchés publics de travaux
- L’arrêté N° 99- 0741 du 26 avril 1999 fixe les taux minima et maxima des
rémunérations des courtiers et sociétés de courtage
- L’arrêté N°99- 3565 du 1er novembre 1999 exige qu’au moins 30% du capital de toute
compagnie d’assurance implantée au Mali soit détenu par des nationaux
- L’arrêté N° 06/0251/MEF. SG du 10 février 2006 fixe le tarif minimal de l’assurance
responsabilité civile automobile.

Les structures de contrôle chargées du respect de la réglementation sont :

- A l’échelle supranationale : la Commission Régionale de Contrôle des Assurances


(CRCA) basée à Libreville au Gabon.
- A l’échelle nationale : la Direction Nationale des Assurances(DNA) qui relève du
ministère des finances.

Les compétence de la CRCA est étendue et a en charge le contrôle et la supervision de


l’ensemble des marchés des états membres de la CIMA. Ainsi, toute délivrance d’agrément
pour la constitution d’une société d’assurance doit être au préalable soumise à l’approbation
de la CRCA. La CRCA veille également au bon fonctionnement de l’ensemble des
compagnies d’assurances de la zone CIMA et prononce des sanctions allant de
l’avertissement au retrait d’agrément en fonction des infractions commises à la
réglementation.

Le relais de la CRCA au niveau national est assuré par la Direction Nationale des Assurances
qui dispose en son sein d’un corps de contrôleurs. C’est également la DNA qui donne son avis
technique au ministre des finances sur la délivrance d’agréments aux sociétés de courtage.

Chapitre II : Intervenants

A- Principaux intervenants

 Le client : le client est l’élément primordial dans toute opération d’assurance. Il


exprime de façon volontaire ou non (assurance obligatoire) un besoin d’assurance
pouvant porter soit sur la protection de son patrimoine ou au titre de la prévoyance.

 L’assureur : l’assureur est la personne morale chargée de proposer des offres


adaptées aux besoins des clients tout en respectant ses engagements contractuels c’est-

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à-dire le règlement des sinistres prévus au contrat. Au Mali, les compagnies
d’assurances sont constituées sous formes de sociétés anonymes et sont régis par le
livre III du code CIMA qui détermine les conditions d’agrément et de fonctionnement
de la société d’assurance.

 L’intermédiaire : la distribution des produits d’assurance est assurée par


l’intermédiaire d’assurance. Les principales formes de distribution de l’assurance au
Mali sont l’agent général, le courtier et les mandataires non salariés en assurance vie.
Nous reviendrons beaucoup plus en détail sur ce point dans le titre III du présent
programme.

 Le réassureur : C’est l’assureur de l’assureur. Grâce à sa capacité financière, il doit


assister l’assureur dans le respect de ses engagements, notamment en cas de sinistre.
Il n’existe aucun lien contractuel entre le client et le réassureur. En zone CIMA, deux
réassureurs bénéficient de la cession légale à savoir la CICA RE-15% et AFRICA RE
-5%. Les principaux réassureurs internationaux intervenants sur notre marché sont
SCOR, SWISSRE, BEST RE, MUNICH RE, TRUST-RE. Nous assistons à
l’émergence de réassureurs sous-régionaux de proximité tels que SEN-RE, GHANA-
RE, KENYA-RE, TUNIS-RE, CONTINENTAL-RE, ANENI-RE, NCA-RE. En vue
d’éviter la fuite de capitaux vers l’étranger, le code interdit la cession en réassurance
sur les risques de masse (accident, maladie, corps de véhicules terrestres autres que
ferroviaires, marchandises, Responsabilité Civile des véhicules terrestres à moteurs,
assurances vie, etc.) et limite à 50% sur les risques de pointes. Toute cession en
réassurance à l’étranger portant sur plus de 50% du risque est prohibée sauf
dérogation expresse accordée par le ministre en charge du secteur de l’assurance. Il est
à noter cependant que les assurances corps de navires corps de navires, d’aéronefs ou
de véhicules ferroviaires du fait de leurs spécificités peuvent être cédées à plus de 50%
sans aucune procédure spéciale ou restrictions. Au Mali, le réassureur est notamment
important pour la couverture de certains risques qui posent un problème de capacité
aux compagnies locales tels que le domaine de l’aéronautique, les mines, l’industrie
du coton et le domaine énergétique.

B- Autres intervenants

 L’expert : les experts d’assurances peuvent intervenir à la demande d’une entreprise


d’assurances ou d’un assuré, avant ou après le sinistre. Aussi ont-ils des missions qui,
par exemple en assurance de dommages, vont de la définition de la valeur des biens à
assurer, jusqu’à l’estimation du montant des dommages occasionnés par un sinistre et
la recherche des responsabilités engagées selon l’origine et les circonstances du
sinistre. Le métier d’expert d’assurances fait appel à un niveau de qualification élevé
et à des compétences techniques de haut niveau dans certains domaines tels que
l’ingénierie, architecture, médecine, etc.

 Les autorités de contrôle : Il s’agit de la CRCA et de la Direction Nationale des


Assurances qui sont chargées de veiller au respect des textes supranationaux et
nationaux régissant l’industrie des assurances.

 Le Comité des Compagnies d’Assurances du Mali (CCAM) : Il regroupe


l’ensemble des compagnies d’assurances et a pour objectifs principaux :

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- La promotion du secteur des assurances
- La défense des intérêts des assureurs auprès des autorités publiques
- La sensibilisation de la population
- La formation des opérateurs du secteur de l’assurance

A l’échelle Panafricain, les compagnies d’assurances sont regroupées au sein de la Fédération


des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines (FANAF) dont les objectifs sont :

- La promotion de l’assurance et de la réassurance


- La défense des intérêts du secteur
- La formation
- Le renforcement de la collaboration entre les compagnies.

 L’Association Professionnelle des Assureurs Conseil du Mali (AP- A.C.M) : Elle


regroupe l’ensemble des courtiers du Mali en vue de la défense de leurs intérêts
spécifiques et la promotion de l’industrie des assurances. En septembre 2005, un
nombre important de courtiers des pays membres de la zone CIMA ont mis en place le
Forum Interafricain des Courtiers d’assurances (FIAC). L’objectif de cette association
est le suivant :

- Apporter une aide aux pouvoirs publics et à la CIMA pour la défense des intérêts des
assurés.

Assurer la vulgarisation et la promotion du métier d’assureur- conseil

Titre II : Secteur de l’assurance au Mali

A- Réalités du marché

En 2018, douze sociétés d’assurances ont opéré sur le marché malien dont 03
sociétés Vie et 09 sociétés non vie.

La distribution des produits est effectuée par 464 intermédiaires dont 35 courtiers,
229 agents généraux et 200 conseillers vie.

2014 2015 2016 2017 2018


Courtiers 33 33 35 35 35
Agents 229
173 104 151 196
généraux
Conseillers vie 85 85 43 43 245
Total 291 222 151 196 509

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Le personnel des Sociétés d’assurances est évalué à 357 ainsi reparti : 128 cadres,
146 agents de maitrise et 83 employés.
L’effectif global du personnel des Sociétés d’assurances et des intermédiaires est
estimé à 1 037 salariés.

Catégories 2014 2015 2016 2017 2018

Cadres 95 93 97 99 128

Agents de Maîtrise 115 124 137 139 146

Employés 105 105 84 97 83

Total 315 322 318 335 357

Le marché Malien a réalisé en 2018, un chiffre d’affaires global de 48 225,1 millions


de francs CFA contre 45 075 millions de francs CFA en 2017, soit une progression
de 6,99%.

Cette progression vient de la branche Vie dont le chiffre d’affaires passe de


8 136 millions de francs CFA en 2017 à 10 389, millions de francs CFA en 2018 soit
27,70% d’évolution.

 Structure du marché (2018) :

Sociétés (Chiffre d'affaires en Non Vie Vie Total


millions de francs CFA)
ALLIANZ 4 404 4 404
ATLANTIQUE ASSURANCES 2 290 2 290
CNAR -Les Assurances Bleues 5 383 5 383
LAFIA 4 555 4 555
NALLIAS 3 666 3 666
NSIA 984 1 969 2 953
SABU NYUMAN SA 4 230 4 230
SAHAM 10 121 3 686 13 807
SONAVIE 4 734 4 734
SUNU 2 203 2 203
TOTAL 37 836 10 389 48 225

 Structure du portefeuille par branche :

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Dans le marché malien des assurances, la branche Non Vie maintient sa première
place avec une part de marché de 78,46% en 2018 contre 81,95% en 2017. Cette
diminution de part de marché s’explique par l’augmentation de la part de la branche
Vie en 2018.
Evolution des primes non vie en millions de francs CFA

36,939 37,835

32,427

28,301
25,158

2014 2015 2016 2017 2018

Source : Informations inter-compagnies

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Les compagnies opérant sur le marché Malien des assurances sont au nombre de 12 :

 En assurances vie : SONAVIE, NSIA VIE, SAHAM VIE


 En assurances non-vie : CNAR (Assurances Bleues), SABU NYUMAN, LAFIA,
SAHAM IARD, ALLIANZ MALI, NALLIAS, NSIA IARD, SUNU et Atlantique
Assurances.

B- Indicateurs de développement

Les indicateurs de développement de l’assurance au Mali sont parmi les plus bas de la sous-
région comme en témoignent les données ci-dessous :

 Prime moyenne vie et non vie par habitat


Source FANAF
Cotisations en FCFA 2000 2001 2002 2003 2004
Bénin 1 777 2 415 2 540 2 672 2 196
Burkina 1 011 1 058 1 107 1 235 1 335
Côte D’Ivoire 6 471 6 704 6 873 6 853 6724
Guinée 466 556 846 442 472
Mali 1 084 916 967 917 990
Niger 641 645 666 698 628
Sénégal 3 981 4 276 4 888 5 039 4 999
Togo 2 206 2 650 2 741 2 624 2 451

 Part des cotisations vie et non vie dans le PIB


Source FANAF
Cotisations (en % PIB) 2000 2001 2002 2003 2004
Bénin 0,68 0,85 0,86 0,87 0,87
Burkina 0,64 0,60 0,62 0,64 0,66
Côte D’Ivoire 1,49 1,42 1,42 1,43 1,49
Guinée 0,42 0,25 0,36 0,21 0,30
Mali 0,57 0,48 0,53 0,46 0,51
Niger 0,55 0,51 0,50 0,53 0,54
Sénégal 1,20 1,24 1,38 1,37 1,45
Togo 1,07 1,29 1,31 1,31 1,40

Les principaux obstacles au développement de l’assurance au Mali sont :

- Tradition d’entraide sociale


- Méconnaissance de l’assurance
- Croissances religieuses
- Faible pouvoir d’achat
- Non- respect des textes réglementaires

C- Perspectives

Malgré les difficultés actuelles, le secteur de l’assurance présente de perspectives de


développement à savoir :

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- le désengagement de l’état au profit du secteur privé
- la forte demande en assurances de personnes
- l’essor du secteur minier
- la construction des infrastructures de base
- la bancassurance
- le projet de coassurance communautaire

En vue de saisir ces opportunités qui s’offrent à notre marché, les assureurs doivent mettre
l’accent sur :

- le professionnalisme
- la qualité des prestations
- la capacité à gérer les sinistres industriels importants
- l’effort de communication et de sensibilisation.

Titre III : Produits d’assurances

La classification des produits d’assurances d’un point de vue technique permet de distinguer
deux grandes catégories à savoir :

- les assurances de personnes


- les assurances dommages

Chapitre I : Assurances de personnes

Les assurances de personnes ont pour objet le versement de prestations forfaitaires en cas
d’évènements affectant la personne même de l’assuré. Elles se subdivisent en deux grandes
catégories principales :

- les assurances sur la vie


- les assurances « individuelle accidents et maladie ».

Les assurances de personnes ne sont soumises au principe indemnitaire, puisque la valeur


pécuniaire de la personne humaine ne peut être fixée. On applique le principe forfaitaire, sauf
pour l’assurance des rais de soins.

A- Assurances vie

Les assurances VIE sont classées en trois grandes catégories :

- les assurances en cas de vie ;


- les assurances en cas de décès ;
- les assurances dites « Mixtes ».

a) Les assurances en cas de vie :

Cette catégorie de produits promet le paiement d’un capital ou le service d’une rente, si
l’assuré est vivant au terme du contrat.

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En principe, en cas de décès avant le terme fixé, aucun capital n’est versé, mais l’assureur
peut toujours proposer dans ce type de contrat la « contre- assurance » : c’est une option qui
prévoit le remboursement des primes payées (et non du capital) à un bénéficiaire désigné, en
cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat.

Il existe deux types de produits en cas de vie :

- le capital différé ;
- la rente viagère (immédiate ou différé).

 Le capital différé :

Le capital différé garantit le paiement du capital assuré au terme fixé dans le contrat si
l’assuré est vivant à cette date terme. En cas de décès avant le terme du contrat, les primes
payées sont acquises à l’assureur. Cependant en cas de contre- assurance, les primes sont
remboursées au bénéficiaire.
Le montant de la garantie est fixé par l’assuré ou le souscripteur au moment de la
souscription ou en cours de contrat. La somme versée, majorées de leurs produits financiers et
de la participation aux bénéfices, constitue le capital à terme. Au terme du contrat, le montant
de la garantie peut être versé, soit sous forme de capital, soit sous forme de rente viagère ou
temporaire. Le montant de la garantie est généralement exprimé en francs mais il peut être
donné dans certains pays en unités de comptes (panier de devises) ou en parts de SCI (Société
Civile Immobilière) ou en action de SICAV (Société d’Investissements à Capital Variable).

Peut être assuré toute personne physique sans conditions d’âge, et dans la plupart des cas,
sans tenir compte de l’état de santé (sauf lorsqu’il y’a contre- assurance).

Peut être souscripteur toute personne physique ou morale.

Peut être bénéficiaire toute personne physique ou morale désignée au contrat. Dans le cas où
le contrat précise l’acceptation du bénéficiaire, le contrat ne peut être modifié sans l’accord de
ce bénéficiaire.

La durée du contrat est limitée dans le temps. Elle s’exerce à compter de la prise d’effet
jusqu’au terme fixé dans la police.

La prime peut être acquittée de différentes façons :

- soit sous forme de prime unique ;


- soit sous forme de primes périodiques (constantes ou indexées).

Le capital différé est destiné à satisfaire le besoin d’épargne ou de placement et demeure le


contrat le plus économique pour se constituer un capital à un terme donné. Le capital différé
peut aussi bien constituer une épargne à moyen terme qu’un complément de retraite à long
terme.

En cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat, l’épargne constituée est définitivement
compromise. S’il y’a contre- assurance, seules les primes payées sont remboursées au
bénéficiaire désigné. Aucune prestation n’est effectuée s’il n’a pas de contre- assurance.

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 La rente viagère :

La rente viagère garantit le paiement d’une rente individuelle ou réversible à partir d’un terme
fixé (immédiat ou différé) pendant la durée de la vie d’une ou deux personnes désignées au
contrat.

Lorsque la rente est différée, elle peut être souscrite avec contre- assurance.

Le montant de la rente est fixé par la compagnie en contrepartie du capital constitutif de rente
versé par l’assuré, en fonction du terme choisi pour l’entrée en jouissance de la rente, et
également en fonction de l’âge du ou des assurés.

La réversion (c'est-à-dire le prolongement du service de la rente sur la tête d’un second


bénéficiaire après le décès du premier) peut être égale à 100%, 80%, 60% de la rente
d’origine. Il est tenu compte de la différence d’âge entre les deux assurés pour fixer le
montant de la rente.
Peut être assuré toute personne physique âgée de moins de 65 ans, sans conditions de santé.

Peut être souscripteur toute personne physique ou morale.

Peut être bénéficiaire une ou deux personnes physiques désignées au contrat.

La durée du service de la rente est en principe viagère. Elle s’exerce à compter de l’entrée en
jouissance, soit dès la souscription du contrat en cas de rente viagère immédiate, soit à partir
du terme fixé au contrat en cas de rente viagère différée. La rente temporaire, elle, est servie
pendant une durée limitée, spécifiée au contrat.

La prime peut être acquittée :

- soit sous forme de prime unique. Dans ce cas il est plutôt appelé « Capital constitutif
de la rente ». C’est le cas le plus usuel pour la rente viagère ;
- soit sous forme de primes périodiques (contrat choisi au départ pour le service d’une
rente dans l’objectif d’une rente). Ces primes périodiques peuvent être soit constantes,
soit indexées.

La rente viagère constitue un gage de sécurité pour le bénéficiaire sa vie durant, et également
pour le deuxième bénéficiaire (réversion).Elle évite au bénéficiaire les soucis de la gestion de
son capital.

Cependant, le choix d’une rente viagère entraîne l’aliénation définitive du capital et aucune
contre- assurance n’est possible pour l’option rente viagère immédiate.

b) Les assurances en cas de décès :

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Les produits d’assurances en cas de décès promettent le paiement du capital assuré à un
bénéficiaire désigné en cas de décès de l’assuré, soit avant le terme fixé au contrat, soit à
n’importe quel moment de la vie.

Il existe différents produits d’assurances en cas de décès :

 La vie entière :

La vie entière couvre le risque de décès, quel qu’en soit la cause, et quelle que soit la date de
survenance du décès. Le contrat couvre également l’invalidité absolue et définitive, qui est
assimilée au décès.

La vie entière peut être différée, c'est-à-dire que le paiement du capital est garanti en cas de
décès (ou invalidité absolu définitive) de l’assuré survenant après une date déterminée (le
différé).

Le montant de la garantie est fixé par le souscripteur ou l’assuré au moment de la


souscription ou en cours du contrat.

En cas de décès, le montant de la garantie promise peut être versé soit sous forme de capital,
soit sous forme de rente viagère ou temporaire.

Peut être assuré toute personne physique remplissant les conditions d’âge (être âgé de moins
de 65 ans) et de santé (l’état de santé est apprécié après que le postulant ait rempli un
questionnaire médical, et ait effectué des examens médicaux). Ne peuvent être assurés en vie
entière :

- les mineurs de moins de 12 ans,


- les majeurs en tutelles ;
- les personnes placées dans un établissement psychiatrique.
.
Peut être souscripteur, toute personne physique ou morale.

Peut être bénéficiaire, toute personne physique ou morale désignée au contrat. Dans le cas où
comprend l’acceptation du bénéficiaire, il ne peut être modifié sans l’accord de celui- ci.

La durée du contrat n’est pas limitée dans le temps. Elle s’exerce à compter de la prise d’effet
jusqu’à la date de survenance du décès de l’assuré.

La prime peut être acquittée de différentes façons au choix du souscripteur :

- soit sous forme de prime unique,


- soit sous forme de prime périodique (viagère ou temporaire).

Lorsque la compagnie d’assurances s’engage dans un contrat de vie entière, elle le fait pour la
durée de la vie de l’assuré, quelle que soit l’évolution de son état de santé, et sur la base du
tarif déterminée à la signature de la police. La vie entière est le contrat qui répond le mieux à
des objectifs de succession. Cependant le montant de la prime est plus élevé que celui de la
temporaire.

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 La temporaire décès :

La temporaire décès couvre le risque de décès, quelle qu’en soit la cause, pendant la durée de
la garantie. Il couvre également l’invalidité absolue et définitive, qui est assimilée au décès.

Le montant de la garantie est fixé par l’assuré ou le souscripteur au moment de la


souscription ou en cours du contrat. En cas de décès, l’indemnité promise peut être versée
sous forme de capital ou de rente viagère ou temporaire.

Peut être assuré, toute personne physique ou remplissant les conditions d’âge et de santé. Ne
peuvent être assurés :

- les mineurs de moins de 12 ans,


- les majeurs en tutelle,
- les personnes placées dans un établissement psychiatrique,
- en général, toute personne âgée de 65 ans et plus.

Peut être souscripteur, toute personne physique ou morale.

Peut être bénéficiaire, toute personne physique ou morale désignée au contrat.

La durée de la garantie est toujours limitée dans le temps. Elle s’exerce à compter de la prise
d’effet jusqu’au terme fixé dans la police.

La prime peut être déterminée de différentes façons :

- soit sous forme de prime unique ;


- soit sous forme de primes périodiques nivelées ou non.

La compagnie d’assurance, lorsque qu’elle s’engage, le fait pour la durée du contrat, quelle
que soit l’évolution de l’état de santé de l’assuré, et sur la base du tarif déterminé à la
signature. Le principal inconvénient de la temporaire décès est que c’est une assurance à
fonds perdus et aune aucune contre- assurance n’est possible.

 La temporaire décès au capital décroissant :

Ce produit est une variante de la temporaire décès et sert à la couverture d’un crédit. La
période de garantie couvre exactement la durée du prêt. En cas de décès, l’assureur couvre les
mensualités de remboursement restant dues, ce qui représente une somme décroissante au fur
et à mesure que l’on se rapproche du terme.

 La rente éducation :

Autre variante de la temporaire décès, ce produit est conçu pour permettre aux enfants de
poursuivre leurs études en cas de décès du chef de famille. Pour chaque enfant, une rente d’un
montant convenu est versé jusqu’à un âge qui peut aller jusqu’ à 25 ans.

c) Les assurances mixtes :

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Ce sont des combinaisons d’une garantie vie et d’une garantie en cas de décès. Il existe trois
types de contrat « Mixte » :

- la mixte proprement dit ;


- la terme fixe.

 L’assurance mixte :

Le contrat mixte garantit le paiement d’un capital à l’assuré s’il est vivant au terme fixé dans
le contrat ou le versement du capital au bénéficiaire désigné si l’assuré décède avant le terme
du contrat.

Le montant de la garantie est fixé par l’assuré ou le souscripteur au moment de la


souscription ou en cours de contrat. Le rapport entre le capital décès et le capital de survie
peut varier : la formule la plus courante est la mixte 100/100 (même capital en décès et en
vie), toutefois de nombreuses combinaisons existent. Au terme du contrat, le montant de la
garantie peut être versé sous forme de capital ou de rente viagère ou temporaire, individuelle
ou réversible.

La durée du contrat est toujours fixée dans la police. Le terme du contrat coïncide
généralement avec l’âge de la retraite ou à tout âge fixé à sa convenance par l’assuré, sans
excéder 65 ans.

La prime peut être acquittée généralement sous forme de primes périodiques annuelles qui
peuvent être fractionnées. La durée du paiement peut être inférieure à la durée du contrat.

La mixte permet le bénéfice d’une prestation, aussi bien en cas de décès qu’en cas de vie :
c’est le contraire d’une assurance à « fonds perdus ».

La mixte est cependant une assurance chère.

 L’assurance terme fixe :

Le contrat terme fixe garantit le paiement d’un capital à un terme fixé dans le contrat, que
l’assuré soit vivant ou non à ce terme. En cas de décès en cours de contrat, les primes cessent
d’être dues, mais le capital est versé au terme prévu.

La terme peut « simple » ou à « double effet ».

La « Terme fixe simple » correspond à la définition ci-dessus. La terme « double effet »


comporte une deuxième garantie décès versée sous forme de capital décès de l’assuré en cours
de contrat, le capital terme reste acquis et versé au terme du contrat.

La durée du contrat est limitée dans le temps et la prime peut être acquittée de différentes
façons au choix du souscripteur et généralement sous forme prime périodique.

d) Les garanties complémentaires :

15
Le contrat d’assurance vie peut prévoir des garanties complémentaires telles :

- l’exonération du paiement des primes : l’assureur prend en charge le paiement de la


prime au cas où le souscripteur est en incapacité temporaire ou définitive. Ainsi la
garantie décès peut se poursuivre ;
- le doublement ou triplement du capital garanti en cas de décès consécutif à un
accident ;
- le double effet : après le décès de l’assuré ayant donné lieu au paiement du capital,
l’assurance peut être reconduite (sans paiement de prime) sur la tête du conjoint tant
qu’il n’atteint pas 60 ans, et qu’il plusieurs enfants à charge ;
- l’invalidité absolue et définitive : elle se définit comme une invalidité qui, lorsqu’elle
frappe une personne, la rend incapable d’effectuer les actes ordinaires de la vie sans
l’assistance d’une tierce personne. Cette garantie est assimilée au décès, et est
accordée de façon automatique dans les contrats décès aujourd’hui ;
- les indemnités journalières : en cas d’incapacité temporaire totale de travail, l’assureur
verse à l’assuré au titre de cette garantie, une somme journalière généralement fixée au
1/365 ème de son revenu annuel. Des franchises différentes sont prévues selon que
l’incapacité résulte d’un accident ou d’une maladie ;
- l’exonération en cas de chômage : l’assuré est exonéré du paiement de la prime
pendant qu’il est au chômage (généralement 2 ans).

e) Les formes d’exploitations :

Les contrats d’assurance sur la vie sont exploités sous trois formes principales :

- la grande branche ;
- la branche collective ;
- la branche populaire.

 La grande branche :

La grande branche est la branche individuelle en assurance- vie, par opposition au contrat
groupe. Les contrats grande branche sont des contrats individuels, « sur mesure » et adaptés
aux besoins particuliers du client. Ce sont des contrats souples, les garanties sont
généralement élevées et les cotisations peuvent être fractionnées selon les possibilités du
client.

Les coûts de gestion des contrats individuels sont supérieurs à ceux des contrats collectifs,
mais les assureurs vie cherchent à les rendre plus attrayants par une répartition plus
importante de bénéfices, des valeurs de rachat importantes, et des cotisations variables.

 La branche collective ou assurance groupe :

L’assurance collective est souscrite par une personne morale ou un chef d’entreprise en vue
d’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à des conditions définies au contrat, pour
la couverture de risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant atteinte à
l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques d’incapacité de travail ou
invalidité de travail ou d’invalidité ou du risque de chômage. Les adhérents doivent avoir un
lien de même nature avec le souscripteur (art. 95 du code CIMA). Le contrat d’assurances
groupe s’adresse, par définition, à un groupe de plusieurs personnes couvertes par un seul

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contrat. Sa diffusion à un large groupe de personnes permet d’offrir l’assurance à des coûts
moindres et à des conditions d’assurabilité (questionnaire et visite médicale préalables non
obligatoires) plus souples que dans un contrat individuel.

 La branche populaire :

L’assurance populaire est une variante de l’assurance groupe, et elle permet de diffuser auprès
du public à revenus modestes des types de contrats grande branche (contrats mixtes, contrats
de capital différé, etc.) : les capitaux assurés en cas de vie et de décès sont plafonnés, et les
primes sont mensualisées et de niveau modeste.

f) Les caractéristiques du contrat d’assurance VIE

 Désignation d’un bénéficiaire

Le souscripteur est entièrement libre et il peut désigner la personne physique ou morale de son
choix. Pour les contrats d’assurance décès, il est nécessaire de désigner un bénéficiaire car,
en son absence, le capital versé par l’assureur serait réintégré dans la succession de l’assuré.
Le souscripteur pourra à tout moment changer de bénéficiaire aussi longtemps que le bénéfice
du contrat n’a pas été accepté par ce dernier. Cependant, la désignation devient irrévocable
lorsque le bénéficiaire a accepté de façon expresse ou tacite. Malgré l’acceptation du
bénéficiaire, le souscripteur pourra révoquer le bénéfice dans certains cas bien précis, en
dehors de l’accord express de ce dernier :

- tentative de meurtre de l’assuré par le bénéficiaire,


- ingratitude,
- divorce aux torts du conjoint bénéficiaire.

 Défaut de paiement

L’assureur n’a pas d’action pour exiger le paiement des primes afférentes aux contrats
d’assurance vie ou de capitalisation. Le défaut de paiement d’une prime ou d’une cotisation
ne peut avoir pour sanction que la suspension ou la résiliation pure et simple du contrat et,
dans ce dernier cas, le versement de la valeur de rachat que ledit contrat a éventuellement
acquise.

 Suicide

L’assurance en cas de décès est nul effet si l’assuré se donne volontairement et consciemment
la mort au cours des deux premières années du contrat.

 Indemnité de rachat

Pour tout contrat sur la vie et tout contrat de capitalisation comportant une valeur de rachat,
cette valeur de rachat est égale à la provision mathématique du contrat diminuée,
éventuellement, d’une indemnité qui ne peut dépasser 5% de cette provision mathématique.
Cette indemnité doit être nulle à l’issue d’une période de 10 ans à compter de la date d’effet
du contrat. Ce rachat est généralement possible qu’après le paiement d’au moins deux années
de primes ou 15% du total des primes prévues au contrat.

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 Avances

L’avance est un prêt consenti par l’assureur à l’assuré souscripteur, par prélèvement sur la
provision mathématique constituée dans le contrat. Par conséquent, le montant de l’avance est
toujours inférieur à la provision mathématique constituée, et ne peut être consentie que dans la
limite de la valeur de rachat.

 Participation bénéficiaire

Le code CIMA impose aux assureurs faire participer leurs assurés aux bénéfices réalisés dans
leurs opérations relatives aux contrats individuels et collectifs de toute nature, à l’exception
des contrats collectifs en cas de décès et des contrats à capital variable. Ces bénéfices sont de
deux sortes :

- les bénéfices financiers,


- les bénéfices techniques, qui comportent les bénéfices de mortalité et les bénéfices de
gestion.

 Exclusions

- Exclusions légales : suicide, meurtre de l’assuré par le bénéficiaire, le risque de


guerre.
- Exclusions conventionnelles ou contractuelles : rixes, aviation, pratique de certains
sports, professions dangereuses, etc.

g) Calcul de la prime en assurances VIE

Pour calculer la prime d’un contrat d’assurance vie, il faut que l’assureur puisse évaluer avec
une certaine précision la probabilité de décès de l’assuré pendant la durée du contrat
(assurance décès) ou de sa survie au terme de cette période (assurance vie). Cette première
opération se fait à partir de tables statistiques qui permettent de calculer la probabilité de
verser la prestation, la date à laquelle elle sera versée, ou la durée pendant laquelle la
prestation sera servie (rente viagère par exemple).

Par ailleurs, l’assureur doit utiliser un taux d’intérêt pour calculer la valeur actuelle des
primes annuelles et des prestations du contrat.

 Les tables de mortalité :

Les calculs de probabilité de décès et de survie sont donnés par des tables statistiques
annexées à l’article 338 du code CIMA. Il s’agit de :

- table de mortalité TD pour les assurances en cas de décès,


- table de mortalité TV pour les assurances en cas de vie.

Partant d’une population de 1 000 000 de « têtes », les tables de mortalité donnent le nombre
de survivants à l’âge « x » (lx) et le nombre de décès entre l’âge « x » et l’âge « x+1 » (dx) et
ceci pour chaque âge depuis la naissance.

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Il se dégage généralement un résultat favorable à l’assureur en comparant les tables théoriques
à la réalité. Cet écart représente un bénéfice technique redistribué aux assurés sous forme de
participation bénéficiaire. En effet, le code CIMA impose aux assureurs d’utiliser ces tables
par mesure de précaution et les oblige également à reverser 90% des bénéfices techniques
aux assurés (article 82).

 Le taux d’intérêt technique

Les assureurs doivent calculer leurs tarifs sur la base d’un taux d’intérêt technique au plus
égal à 3,5% (article 338). Ceci permet aux assureurs de réaliser un bénéfice financiers au
cours des placements effectués et ainsi 85% de ces bénéfices financiers sont reversés aux
assurés.

Exercices d’application :

 Le capital différé

Un assuré de 40 ans souscrit un contrat capital différé sans contre assurance lui garantissant
un capital de 50 000 000 FCFA à l’âge de 60 ans. A l’aide de la table de mortalité annexée à
l’article 338 du code CIMA, déterminer le montant de la prime unique à payer.

 La rente viagère

Monsieur Coulibaly qui vient d’avoir 60 ans dispose d’un capital de 60 000 000 FCFA. Il
veut savoir quelle rente viagère il pourrait toucher en remettant son capital à un assureur (il
choisit une rente à taux zéro payable chaque année à la date anniversaire).

 La vie entière

Quelle est la prime unique à payer par un assuré de 40 ans désirant souscrire une assurance
vie entière sans contre assurance sachant que :

- il désire léguer à ses ayants droit un capital de 50 000 000 FCFA


- la table de mortalité (TD) théorique utilisée est celle du code CIMA
- le taux technique est de 3,5% .

 La temporaire décès

Calculer la valeur de la prime pure unique d’une assurance temporaire décès de durée 5 ans
sur une tête de 40 ans pour un capital de 40 000 000 FCFA sachant que :

- la table de mortalité (TD) à utiliser est celle du code CIMA


- le taux d’intérêt technique est de 3,5%

 La mixte

Calculer la prime unique à payer pour l’assurance mixte du contrat ci- après :

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- Age de l’assuré : 40 ans
- Durée du contrat : 15 ans
- Capital décès : 50 000 000 FCFA
- Capital vie : 40 000 000 FCFA
- Table mortalité : code CIMA
- Taux technique : code CIMA

B- Assurances non vie

 L’assurance Individuelle contre les accidents

Il s’agit d’une assurance d’une assurance de personnes « non vie » qui prévoit le paiement de
prestations fixées au contrat en cas d’accident corporel survenant dans les circonstances
prévues au contrat.

a) Objet de la garantie :

Cette assurance a pour but la réparation forfaitaire des conséquences dommageables des
accidents corporels qui peuvent atteindre la personne désignée au contrat.

Réparation forfaitaire : La somme assurée est déterminée par l’assurée, en relation avec sa
capacité à s’acquitter de la prime correspondante.

Conséquences dommageables : Il peut s’agir décès, d’une invalidité permanente, d’une


incapacité temporaire, ou simplement des frais nécessités par le traitement.

Accident : Par accident, il faut entendre une atteinte corporelle, non intentionnelle de la part
de l’assuré et provenant de l’action soudaine d’une cause extérieure survenant aussi bien au
cours de la vie professionnelle qu’au cours de la vie privée.

b) Formules d’assurance

- L’Assurance Individuelle globale protège l’assuré en toutes circonstances, c’est-à-dire


aussi bien au cours de sa vie privée que de sa vie professionnelle.
- L’Assurance Individuelle Limitée protège l’assuré contre un ou plusieurs risques
déterminés résultant soit de la vie privée, de la circulation, de la pratique des sports,
d’un voyage, etc.
- L’assurance Individuelle Professionnelle s’applique aux personnes exerçant une
profession déterminée.

c) Garanties Principales

L’accident peut entraîner le Décès ou l’Invalidité Permanente, l’Incapacité Temporaire ou le


paiement des frais de traitement.

- La garantie décès : Le capital assuré doit être mentionné aux Conditions Particulières.
Il est versé au bénéficiaire désigné au contrat en cas de Décès de l’assuré consécutif à
un accident (survenant en principe moins de deux ans après l’accident).

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- La garantie Invalidité Permanente : Le contrat prévoit un capital qui est versé en
totalité en cas d’invalidité totale. En cas d’Invalidité Partielle, le capital versé est
réduit du taux d’Invalidité. Le taux d’Invalidité est mesuré à la date de consolidation
en utilisant le barème d’Invalidité stipulé au contrat. Suivant les contrats, ce peut être
le barème conventionnel (souvent appelé « droit commun » ou « ordinaire »), le
barème des accidents du travail qui est plus favorable à l’assuré que le droit commun,
les barèmes spéciaux réservés à certaines professions (médecins, artistes, etc.) qui
permettent d’assurer pour des sommes considérables des invalidités qui seraient
considérées comme relativement mineures par les barèmes habituels.
- La garantie Incapacité Temporaire : Il s’agit du versement d’indemnités journalières
quand l’assuré doit interrompre provisoirement ses activités professionnelles à la suite
d’un accident garanti. La durée maximale pour le paiement de ces indemnités est en
général de 365 jours. L’assureur ne commence effectivement le paiement qu’après une
franchise exprimée en nombre de jours (généralement 7 jours). Le montant de
l’indemnité journalière doit être en principe plafonné à 0,25 pour mille des capitaux
décès et invalidité (règle du quart pour mille) sans autant dépasser le gain normal de
l’assuré.
- La garantie des Frais de Soins ou de Traitement : C’est le remboursement des
dépenses médicales consécutives à l’accident.
- Les autres garanties : Il s’agit de la garantie perte de profession qui prévoit le
versement du capital invalidité si l’accident rend l’assuré totalement incapable
d’exercer sa profession de manière définitive et cela quelque soit le taux d’invalidité,
le préjudice esthétique qui est souvent difficile à évaluer, les frais de recours contre le
responsable de l’accident (actions amiables et judiciaires) en vue d’obtenir des
dommages et intérêts suite à des lésions corporels.

d) Règles Techniques

Les contrats Individuelle Accidents standard peuvent exclure :

- Certains évènements : suicide ou tentative de suicide, le meurtre de l’assuré par le


bénéficiaire
- Certaines circonstances : ivresse, drogue, rixes, émeutes
- Sport professionnel : compétition automobile, sports aériens

L’assureur sera également attentif aux points suivants :

- Age de l’assuré : Normalement, pas de souscription avant 6 ans et après 60 ans. Les
Garanties cessent à 70 ans (ou réduites de moitié entre 70 et 75 ans)
- Etat de santé et infirmités préexistantes
- Montant des garanties : raisonnables par rapport à la situation financière et familiale
de l’assuré.

e) Tarification

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Prenons le cas d’une garantie globale vie privée et professionnelle (la plus courante). Les
barèmes des compagnies prennent en comptes :

- la profession de l’assuré : travail manuel habituel, travail manuel occasionnel, travail


manuel inexistant
- intensité des déplacements : circulation intense, circulation occasionnelle, circulation
inexistante
- circonstances aggravantes : manipulations de marchandises lourdes, utilisation
d’outillages dangereux, travaux en hauteur.

En fonction de ces critères, le barème indique une classe de tarification d’autant plus élevé
que le risque est aggravé.
A cette classe de tarification correspond le taux à appliquer au capital garanti pour calculer la
cotisation.
Pour les garanties Décès et Invalidité, le taux est exprimé en pour millage des capitaux
assurés.
Pour la garantie Incapacité Temporaire, le taux est exprimé en Francs pour 1 Franc
d’Indemnité Journalière.

Extrait d’un barème :

Classe de Décès Invalidité Incapacité


Tarification Taux pour mille Taux pour mille Temporaire
Francs pour 1 Franc

1-2 1,45 1,45 4 francs


3-4 1,95 1,95 6 francs
5-6 4,40 4,40 15 francs

Exemple d’Application

Soit un assuré de la classe 4 souhaitant les garanties suivantes :

- Décès : 100 000 F


- Invalidité Permanente Totale : 200 000 F
- Incapacité Temporaire : 150 F par jour

Le montant de la prime à payer sera donc de :

195 F+ 390 F+ 900 F=1 485 F

La cotisation des frais de soins, l’usage est de retenir une prime forfaitaire dont le montant
dépend du plafond de garantie.

f) Sinistre

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Nous étude va porter sur les différents cas de préjudices pouvant être subis par l’assuré :

- Cas du décès : En cas de décès, le capital prévu aux conditions particulières sera payé
au bénéficiaire sous déduction éventuelle des sommes payées au titre de l’Incapacité
Permanente. En effet, il ne peut y avoir de cumul des capitaux Décès et Invalidité
Permanente Totale.
- Cas de l’Invalidité Permanente : Le taux d’invalidité est déterminé après consolidation
en fonction du barème en vigueur dans le contrat. Le taux ainsi obtenu est appliqué au
capital prévu aux conditions particulières pour obtenir le montant à verser à l’assuré.
En cas d’invalidité multiple suite à un même évènement, c’est la règle dite de
Balthazar est appliqué pour déterminer le taux d’invalidité à savoir que le taux de
chaque invalidité s’applique non sur la capacité d’un individu sain, mais sur la
capacité restante après déduction de la première invalidité.
- Cas de l’Incapacité Temporaire : L’accident ayant entraîné pour l’assuré un arrêt
momentané de ses activités, il lui est versé une indemnité journalière qui est fixée au
contrat, après épuisement du délai d’attente ou franchise et pendant un maximum de
365 jours.
- Cas des frais de soins ou de traitement: L’assureur rembourse les frais de traitement
consécutifs à un accident garanti à concurrence du montant fixé au contrat.

 L’assurance Maladie

Dans les pays où il existe un régime de base obligatoire, l’assurance maladie vient en
complément de ce régime de base. Quand il n’existe pas de régime comme c’est le cas actuel
de notre pays, l’assurance maladie procure la totalité de la couverture.

a) Objet du contrat

Protéger les personnes assurées contre les conséquences pécuniaires de la maladie ou de


l’accident.
Par maladie, il faut entendre une altération de la santé constatée par une autorité médicale
compétente.
Les prestations sont de deux sortes :

- prestations en nature : remboursement des frais nécessités par le traitement


- prestations en espèces : paiement d’une indemnité journalière du fait de l’incapacité
temporaire

b) Formules d’assurance

L’assurance maladie peut être souscrite aussi bien sous la forme individuelle que sous la
forme groupe. L’assureur préfère généralement la forme groupe du fait que le résultat
technique en ce concerne l’assurance individuelle est fréquemment déficitaire du fait de
l’anti- sélection. On entend par anti- sélection le fait de ne proposer à l’adhésion du contrat
maladie que les personnes dont la morbidité est généralement élevée, ou qui doivent faire face
à un traitement lourd.

c) Garanties principales

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Les principales garanties sont les suivantes :

- les frais médicaux : consultations, analyses, etc.


- les frais pharmaceutiques
- les frais chirurgicaux
- les frais d’hospitalisation

Moyennant stipulation expresse dans le contrat et paiement d’une cotisation additionnelle, le


client peut souscrire une ou plusieurs des garanties optionnelles suivantes :

- les frais d’accouchement


- les frais optiques
- les frais dentaires
- l’évacuation sanitaire
- le rapatriement de corps
- les frais funéraires
- indemnité journalière

d) Exclusions de garanties

Les exclusions de garanties sont des évènements pour lesquels la garantie de l’assureur n’est
pas due. En assurance maladie, nous pouvons citer à titre indicatif :

- les bilans de santé


- les cures de rajeunissement
- les maladies préexistantes
- l’ivresse
- la pratique de sports à titre professionnel, etc.

e) Règles Techniques souscription

L’assurance maladie est un produit sensible et l’équilibre de la branche peut être rompu si
certaines règles de souscriptions ne sont pas établies à l’avance. Parmi ces règles, nous
pouvons citer :

- le questionnaire médical permettant d’évaluer l’état de santé du proposant avec


l’exclusion des maladies préexistantes
- la visité médicale préalable exigée dans certains cas
- l’usage de franchise sous forme de ticket modérateur et/ou de délai d’attente
- la règle d’antériorité à savoir qu’une maladie préexistante à la date de souscription fait
l’objet d’exclusion
- le plafonnement des garanties : limite globale et sous- limites
- les conditionnalités de l’évacuation sanitaire à savoir qu’un malade déjà condamné ne
peut être évacué.

f) Tarification

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Le tarif est généralement fixé de façon forfaitaire en fonction des critères d’appréciation ci-
après:

- la taille du groupe
- le secteur d’activité
- l’âge moyen
- la répartition du groupe : enfants, femmes, hommes
- les garanties accordées

Une prime par individu est ainsi déterminée et pourra être modulée dans l’avenir en fonction
de la clause d’ajustement.

Exemple :
RAPPORT S/P POURCENTAGE D’ AJUSTEMENT
0 à 0,49 Réduction de 25%
0,50 à 0,59 Réduction de 15%
0,60 à 0,69 Réduction de 5%
0,70 à 0,79 Sans changement
0,80 à 0,94 Majoration de 15%
0,95 à 1,14 Majoration de 30%
1,15 à 1,29 Majoration de 50%
1,30 au delà Majoration de 60%

Le pourcentage d’ajustement est déterminé en tenant compte du chargement d’acquisition et


du chargement de gestion. Le but recherché est de maintenir l’équilibre du contrat en majorant
ou en diminuant la prime.

Dans notre exemple, l’équilibre est atteint lorsqu’on a :

- 70% de la charge sinistre


- 15% de chargement d’acquisition
- 10% de chargement de gestion
- 5% de chargement de sécurité

g) Sinistre

Les prestations accordées par l’assureur en maladie sont de deux sortes :

- les prestations en nature


- les prestations en espèces

Les prestations en nature concernent toute la panoplie de garanties précédemment étudiée à


savoir :

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- les frais médicaux : consultations, analyses, etc.
- les frais pharmaceutiques
- les frais chirurgicaux
- les frais d’hospitalisation
- les frais d’accouchement
- les frais optiques
- les frais dentaires
- l’évacuation sanitaire
- le rapatriement de corps
- les frais funéraires

Comme nous pouvons le constater seule la garantie indemnité journalière est concernée par
les prestations en espèces et le mode d’indemnisation repose sur une somme forfaitaire versée
à l’assuré en cas d’arrêt maladie.

Par contre le règlement des prestations en natures repose sur deux principes :

- le remboursement des frais préalablement exposés par l’assuré


- le système de tiers payant sur la base du bon de prise en charge de l’assuré
Le remboursement d’actes médicaux se fait sur la base de la nomenclature retenue par les
professionnels de la santé.

Exemple :

Nature des actes Lettre clé

Consultation généraliste C
Consultation de nuit CN
Consultation Dimanche et jours fériés CD
Visite au domicile V
Visite du Dimanche et jours fériés VD
Visite de nuit VN

Consultation spécialiste CS
Consultations spécialiste de nuit CSN
Consultation spécialiste dimanche et jours fériés CSD
Visite spécialiste au domicile du malade VS
Visite spécialiste du dimanche et jours fériés VSD
Visite de nuit du spécialiste VSN

Soins dentaires D

Acte chirurgical K
Petite chirurgie PC
Analyse de laboratoire B
Certificat médical
Indemnité kilométrique IK
Electrothérapie KR
Radiodiagnostic R

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Journée d’hospitalisation J

Actes de spécialité (sage femme. Et autres) SF

Soins infirmier (sage femme,infirm.accoucheur) SFI


Soins infirmiers (par infirmier) AMI

Pour tenir compte de la pénibilité des actes, les clés sont suivies d’un coefficient.

Exemple :

10 jours d’hospitalisation s’écrit J 10

Si le contrat prévoit un remboursement à 80% avec les plafonds particuliers suivants :

C= 6 000 J= 10 000 KR= 1 000 V= 3 000 R= 500


CS=10 000 K= 1 000 B= 600 PC= 500 D= 1 200

Alors le remboursement de 10 d’hospitalisations s’élèvera à 80 000 FCFA.

Chapitre II : Assurances dommages

Les assurances dommages sont un domaine vaste qui concerne la protection du patrimoine des
particuliers et des entreprises.

Généralement connu sous le vocable d’assurance IARD, les assurances dommages


comprennent deux grandes catégories de risques :

- les assurances de responsabilités ou assurances du passif


- les assurances de choses ou de biens également appelés assurances de l’actif.

Le principe des assurances de responsabilité civile est que le bénéfice de l’indemnité


appartient à un tiers par opposition aux assurances de choses ou de biens où l’assuré est lui
même directement bénéficiaire ou dans certains cas ses créanciers.

L’étude des différents produits d’assurances dommages que nous allons à présent entamer
nous permettra de mieux appréhender les techniques par lesquelles un individu ou une
entreprise peut parvenir à sécuriser son patrimoine dans un environnement où la réalisation de
certains risques tels que l’incendie ou le bris de machines peuvent être à l’origine d’une
faillite en absence de solution assurantielle.

A- Assurances de Responsabilité Civile

Etude préliminaire

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Avant l’étude proprement dite des produits d’assurance responsabilité civile commercialisés
sur le marché Malien, il convient dans un premier temps de définir le fondement juridique du
concept de « Responsabilité Civile »

Dans un souci de simplicité, nous pouvons distinguer deux types de responsabilité civile :

- la responsabilité civile délictuelle


- la responsabilité civile contractuelle

a) La responsabilité civile délictuelle

La responsabilité civile délictuelle défini par les articles 1382 à 1386 du code civil a pour
objet la réparation des dommages causés à autrui, soit par son fait personnel, soit du fait des
choses que l’on a sous sa garde ou des personnes dont on doit répondre.

 La responsabilité civile délictuelle pour faute personnelle :

L’article 1382 du code civil stipule : « Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »
Article 1383 du code civil : « Chacun est responsable du dommage qu’il a causé, non
seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence ».

Cette responsabilité dite subjective fait peser sur la victime la lourde charge de la faute du
responsable . Cette responsabilité doit être établie de la manière suivante :

- une faute, même très légère, doit être relevée à la charge du responsable
- un dommage certain, matériel, corporel ou immatériel subi par la victime
- un lien de causalité, entre la faute et le dommage.

L’auteur des dommages peut s’exonérer en prouvant tout simplement qu’il n’a pas commis de
faute.

 La responsabilité civile délictuelle du fait des choses

Article 1384,al. 1 : « On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre,
ou des choses que l’on a sous sa garde. »

On entend par garde « l’usage, le contrôle et la direction » qui sont des éléments ayant une
importance capitale sur le plan de la jurisprudence.

Cette responsabilité est dite objective à savoir que dès lors que le dommage est causé par une
chose, le gardien supporte une « présomption de responsabilité ». La victime n’a plu à établir
la faute de l’auteur du dommage, mais seulement le lien de causalité entre l’intervention de la
chose et le dommage.

Cependant, cette présomption de responsabilité n’est pas irréfragable, et l’auteur du dommage


peut s’exonérer en rompant ce lien de causalité par la preuve d’une cause étrangère
constitutive de force majeure, qu’elle vienne d’un cas fortuit, du fait d’un tiers, ou de la faute
de la faute de la victime.

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 La responsabilité civile délictuelle du fait d’autrui

Article 1384, al.5 : « Les maîtres et commettants sont responsables du dommage causé par
leurs domestiques et préposés, dans les fonctions auxquelles il les ont employés. »

Ainsi les commettants sont responsables non seulement en qualité de gardiens des choses
utilisées par leurs préposés mais plus généralement pour tout dommage causé par les préposés
à des tiers, dans le cadre de leurs fonctions.

La responsabilité civile du fait d’autrui concerne aussi celle des parents du fait de leurs
enfants, des artisans du fait de leurs apprentis, ou des commettants du fait de leurs préposés.

Cette responsabilité du fait d’autrui est objective et le civilement responsable ne peut


s’exonérer qu’en établissement la rupture du lien d’autorité ou l’abus de fonction.

b) La responsabilité civile contractuelle

La responsabilité contractuelle est la responsabilité encourue par un débiteur à l’égard d’un


contractant qui subit un dommage du fait de l’inexécution des obligations prévues au contrat.

Ainsi la mise en jeu de la responsabilité contractuelle suppose l’existence d’un contrat entre
responsable et la victime, et la preuve d’un dommage causé par l’inexécution des obligations
nées du contrat. A cet égard, l’on distingue deux types d’obligations pouvant naître à partir
d’un contrat :

 La responsabilité pour inexécution d’une obligation de moyens

Les obligations de moyens, dites encore obligations de prudence ou de diligence, sont celles
dans lesquelles le débiteur ne s’est engagé qu’à apporter tous ses soins à la réalisation d’un
résultat qui est recherché, mais qui n’est pas garanti : le type en est l’obligation du médecin
qui s’engage à soigner le malade conformément aux données actuelles de la science, mais qui
ne saurait garantir le guérison.

Lorsque le débiteur n’est tenu que d’une obligation de moyens, le contractant victime doit
prouver que son dommage est dû à une faute, même très légère, du responsable. Ici le régime
de la responsabilité contractuelle est très proche de celui édicté par les articles 1382-1383 du
code civil en matière délictuelle (Responsabilité délictuelle pour faute personnelle).

 La responsabilité pour inexécution d’une obligation de résultat

Les obligations déterminées, ou de résultat sont celles dans lesquelles le débiteur s’est engagé
à obtenir un résultat qu’il garantit. Lorsque l’intégrité corporelle est en jeu, on parle
d’obligation de sécurité dont le type est celle à laquelle est tenu le transporteur de personne.

Dans le cadre des obligations de résultat, la victime n’a pas à prouver la faute du débiteur,
mais seulement l’inexécution contractuelle, cause de son dommage. Par ailleurs le contractant
responsable peut s’exonérer, comme le gardien délictuel de la chose, en prouvant la cause
étrangère, constitutive de force majeure.

29
 Assurance Automobile

L’assurance automobile revêt une grande importance dans notre pays du fait de sa
vulgarisation par rapport aux autres produits d’assurances. En effet, le législateur a rendu
obligatoire la souscription de cette assurance en ce qui concerne le volet « responsabilité
civile » d’autant plus que l’automobile devenu symbole du modernisme est aussi à l’origine
d’accidents graves entraînant des dommages corporels et matériels importants.

En dehors de la garantie responsabilité civile proprement dite, la branche automobile


comporte également une panoplie de garanties dites facultatives. Il convient à présent
d’explorer le domaine très vaste de ce produit d’assurance.

a) La garantie responsabilité civile

C’est la garantie dite obligatoire du fait des textes nationaux (la loi N°68-11/AN-RM) mais
également du code CIMA dont le livre II est spécialement dédiée à l’assurance responsabilité
civile automobile.

 Personnes assujetties à l’obligation d’assurance responsabilité civile :

Selon l’article 200 du code CIMA, cette obligation incombe à toute personne physique ou
toute personne morale autre que l’Etat dont la responsabilité civile peut être engagée en raison
de dommages subis par des tiers ( art.1382 à 1386 du code civil) résultant d’atteintes aux
personnes ou aux biens et causés par un véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses remorques
ou semi- remorque.

Par remorque ou semi remorque, il faut entendre :

- tous les véhicules terrestres construits en vue d’être attelés à un véhicule terrestre à
moteur et destinés au transport de personnes, des animaux ou des choses ;
- tous les autres appareils terrestres attelés à un véhicule terrestre.

 Etendue de l’obligation d’assurance :

L’obligation d’assurance s’applique à la réparation des dommages corporels ou matériels


résultant :

- des accidents, incendies ou explosions causés par le véhicule, les accessoires et


produits servant à son utilisation, les objets et substances qu’il transporte ;
- de la chute de ces accessoires, substances ou produits.

La garantie s’étend en principe à l’ensemble des pays membres de la CIMA.

Dans la pratique, la carte brune est exigée pour la circulation dans les tétas membres de la
CEDEAO signataires de la convention « Carte brune ».

 Exclusions de garanties :

La garantie ne joue pas pour les personnes et évènements ci- après :

30
- la personne conduisant le véhicule ;
- les salariés et préposés de l’assuré responsable dans l’exercice de leurs fonctions ;
- la responsabilité civile des professionnels de la réparation, de la vente et du contrôle
de l’automobile ;
- le véhicule assuré ;
- les risques nucléaires ;
- les dommages atteignant les immeubles, choses ou animaux loués ou confiés au
conducteur à n’importe quel titre ;
- les dommages causés aux marchandises et objets transportés, sauf en ce qui concerne
la détérioration des vêtements des personnes transportées, lorsque celle-ci est
l’accessoire d’un accident corporel ;
- le défaut de permis de conduire ;
- le transport non effectué dans les conditions suffisantes de sécurité fixées par un arrêté
des autorités compétentes ;
- les dommages causés aux personnes transportées à titre onéreux, sauf en ce qui
concerne les contrats souscrits par des transporteurs de personnes pour les véhicules
servant à l’exercice de leur profession ;
- les dommages causés par le véhicule, lorsqu’il transporte des matières inflammables,
explosives, corrosives ou comburantes si la quantité ou le poids dépassent
respectivement 500 Kilogrammes et 600 litres ;
- les dommages survenus au cours d’épreuves, courses, compétitions ou leurs essais.

 Exclusions inopposables aux tiers :

Ne sont pas opposables aux victimes ou à leurs ayants droits :

- la franchise sauf en ce qui concerne les dommages matériels ;


- les déchéances, à l’exception de la suspension régulière de la garantie pour non-
paiement de prime ;
- la règle proportionnelle de primes pour fausse déclaration non- intentionnelle de
l’assuré ;
- le défaut de permis de conduire ;
- le transport non effectué dans les conditions suffisantes de sécurité ;
- les risques nucléaires ;
- le transport de matières inflammables ;
- les dommages survenus ou cours des épreuves, courses, etc.

Dans les cas susmentionnés, l’assureur procède au paiement de l’indemnité pour le compte du
responsable. Il peut exercer contre ce dernier une action en remboursement pour toutes les
sommes qu’il a ainsi payées.

 Tarif minimal :

Conformément à l’article 201 du code CIMA, il a été élaboré au Mali, un tarif minimal en
responsabilité civile qui repose sur les critères suivants :

- Caractéristiques et usage du véhicule ;


- Zone géographique de circulation ;

31
- statut socio- professionnel et caractéristiques du conducteur habituel.

Voir texte ci- dessous :

TARIF MINIMAL
RESPONSABILITE CIVILE AUTOMOBILE
“MARCHE MALIEN”
DISPOSITIONS GENERALES

DEFINITION DES RISQUES

Article 1er : le présent tarif s’applique à l’assurance des véhicules terrestres à moteur, à leurs
remorques et semi-remorques.

Article 2 : Etendue territoriale

Le présent tarif est applicable aux véhicules en circulation au Mali, sur l’ensemble des
territoires des Etats membres de la CIMA et de la CEDEAO.

Article 3 : Définition du tarif

Le présent tarif est un tarif minimal qui repose sur les critères suivants :

1) L’usage et les caractéristiques du véhicule


2) Les zones géographiques de circulation
3) Le statut socioprofessionnel et les caractéristiques du conducteur habituel.

Article 4 : L’usage et les caractéristiques du véhicule

Les véhicules sont du point de vue de leur usage repartis en dix (10) catégories.

Catégorie 1 : Véhicules à carrosserie de tourisme appartenant à des personnes physiques,


morales utilisées tant pour les besoins professionnels que privés et qui sont aménagés pour le
transport de personne à titre gratuit.

Catégorie 2 : véhicules à carrosserie conçue pour le transport de marchandises ou de


matériels, utilisés pour le transport de produits, marchandises ou matériels appartenant à
l’assuré.

Catégorie 3 : véhicules à carrosserie conçue pour le transport de marchandises ou de


matériels appartenant à des tiers.

Catégorie 4 : a) véhicules aménagés pour le transport des personnes (sauf taxis).

b) Véhicules aménagés pour le transport de personnes à titre onéreux (taxis) .


Maximum 4 personnes

32
c) Véhicules aménagés pour le transport de personnes à titre onéreux taxis au-
delà de 4 places.

Catégorie 5 : véhicules motorisés à deux ou trois roues et véhicules à quatre roues d’un poids
égal ou inférieur à 150 kg dont le nombre de places n’excède pas deux.

Catégorie 6 : véhicules appartenant ou confiés aux garagistes et professionnels de la vente et


de la réparation les essais ou la mise au point.

Catégorie 7 : véhicules à usage d’auto-école à commande double ou simple.

Catégorie 8 : véhicules à carrosserie de tourisme destinés à la location avec ou sans


chauffeur.

Catégorie 9 : engins mobiles, de chantier c’est-à-dire appareils mobiles utilisés par les
entreprises industrielles, agencés spécialement pour l’exécution de leurs travaux de chantier,
se déplaçant sous grues ou chenilles, soit par leurs propres moyens, soit étant tractés par un
autre motorisé.

Catégorie 10 : véhicules de type spéciaux ne rentrant dans aucune des catégories 1 à 9


notamment les véhicules d’ambulance, les corbillards, les fourgons funéraires, les véhicules
utilisés uniquement pour l’enlèvement des ordures, les véhicules des collectivités publiques
(arroseurs, balayeuses, goudronneuses, véhicules de vidange). Les tracteurs agricoles et
forestiers, les véhicules circulant sur aérodromes, etc..

Les caractéristiques du véhicule à retenir pour la tarification sont :

1) La puissance administrative
2) Le nombre de places payantes autorisées pour les véhicules dont l’usage entre dans
la catégorie 4
3) La source d’énergie : essence ou gas-oil

Article 5 : Les zones géographiques de circulation

Le territoire Malien est divisé en deux (2) zones de circulation qui se présentent comme suit :

a) Zone A : District de Bamako, régions de Mopti, Kayes, Koulikoro, Sikasso et


Ségou.
b) Zone B : les régions de Gao, Kidal et Tombouctou.

La zone géographique se détermine en fonction du domicile de l’assuré et du garage habituel


du véhicule. Toutefois, en cas de divergence dans la détermination de la zone, il sera fait
application du tarif de la zone la plus grave.

Article 6 : Le statut socioprofessionnel et caractéristiques du conducteur habituel

33
Les catégories socioprofessionnelles devant servir de base à la tarification sont scindées en
deux (2) groupes :

- Groupe 1 : Personnes physiques


- Groupe 2 : Personnes morales

Il sera fait application d’une majoration de 5 % pour tous les véhicules du groupe 2.

LES CONDUCTEURS HABITUELS SONT RANGES EN DEUX CLASSES SELON


L’AGE DU PERMIS DE CONDUIRE:

 Classe 1 : moins de deux ans


 Classe 2 : supérieure ou égale à deux ans.

La prime de référence est majorée de 5 % pour la classe “1”.

Article 7 : DUREE DE L’ASSURANCE

Les primes indiquées dans le présent tarif s’entendent pour une garantie de douze (12) mois.

Toutefois, les assurances temporaires peuvent être souscrites sur les bases suivantes (tableau
ci-dessous)

DUREE TAUX
De 1 jour à 10 jours 15 %
De 11 jours à 20 jours 20 %
De 21 jours à 30 jours 25 %
De 31 jours à 2 mois 30 %
De 61 jours à 3 mois 40 %
De 91 jours à 6 mois 70 %
De 121 jours à 9 mois 90 %
De plus de 9 mois 100 %

NB : les taux sont applicables sur les primes nettes annuelles des risques garantis, il reste
entendu que : pour une durée totale de garantie de plus de 9 mois en plusieurs fractionnement,
la somme de fraction de prime ainsi perçue ne doit pas être inférieure à 105 % de la prime
annuelle.

ARTICLE 8 : SUSPENSION DES CONTRATS

En cas de suspension de contrat non consécutive à un sinistre garanti et non inférieur à quatre
(4) semaines consécutives, le souscripteur bénéficie de la remise en vigueur du contrat à son
choix :

- Soit d’une ristourne de prime égale aux ¾ du prorata de la prime afférente à la


période de suspension, à valoir sur la prime de la prochaine année d’assurance
- Soit d’une prorogation de garantie égale au ¾ de la période de suspension.

NB : Les contrats inférieurs à 3 mois ne donnent pas droit à une suspension.

34
Article 9 : LES FLOTTES

Seuls les véhicules immatriculés au nom d’une même personne physique ou morale dont le
nombre est supérieur ou égal à deux et ayant une même échéance de prime peuvent être
considérés comme constituant une flotte.

Les primes applicables aux flottes sont celles du tarif de base de la catégorie à laquelle
appartient chaque véhicule composant la flotte. Toutefois des réductions peuvent être
accordées aux conditions suivantes mentionnées au tableau ci-dessous :

NOMBRE DE VEHICULES ASSURES PAR REDUCTION


UN MEME SOUSCRIPTEUR
De 02 à 10 véhicules assurés 10 % sur la prime de l’exercice en cours
De 11 à 20 véhicules assurés 15 % sur la prime de l’exercice en cours
De 21 à 30 véhicules assurés 20 % sur la prime de l’exercice en cours
De 31 à 40 véhicules assurés 25 % sur la prime de l’exercice en cours
De 41 à 50 véhicules assurés 30 % sur la prime de l’exercice en cours
De 51 et plus de véhicules assurés 35 % sur la prime de l’exercice en cours

ARTICLE 10 : BONUS-MALUS

1) BONUS

Les taux sont fixés comme suit :

* Pour les polices mono- véhicules

- 10 % au 1er renouvellement sans sinistre


- 15 % au 2ème renouvellement sans sinistre
- 20 % au 3ème renouvellement sans sinistre.

NB : aucune réduction supérieure n’est possible pour les prochaines échéances.

* Bonus pour les flottes :

NOMBRE DE VEHICULES
2 à 20 10 % sur les primes de renouvellement
Plus de 20 15 % pour bonus

2) MALUS POUR DECLARATION DE SINISTRE RESPONSABLE

Les Compagnies d’Assurances sont tenues d’appliquer sur les tarifs annexés des majorations
tenant compte de la sinistralité et du résultat de la police au cours des derniers exercices pour
un même véhicule.

35
* Pour les polices mono- véhicules: au renouvellement, la prime de l’année précédente est
majorée de :

- 10 % pour un (1) sinistre responsable


- 15 % pour deux (2) sinistres responsables
- 20 % à partir de trois (3) sinistres responsables

* Pour les polices flottes

- 2 à 10 véhicules lorsque le nombre de sinistre responsable est supérieur à 50 % du


nombre de véhicules assurés, le montant de la majoration est obtenu en multipliant
la prime de référence par le ratio suivant :

45 % x (2S – V) x P
V
S = nombre de sinistre responsable
V = nombre de véhicules assurés
P = la prime de référence

NB : Lorsque le nombre de véhicule a varié dans l’année d’assurance, V s’obtient par la


moyenne arithmétique du nombre de véhicules au 1er jour de l’assurance, du nombre de
véhicules au dernier jour de l’assurance arrondi au chiffre supérieur.

- Plus de 10 véhicules, la prime de référence est majorée lorsque le rapport S/P


(Sinistre à Prime) de la flotte est supérieur à 70 % selon le barème suivant :

S/P DE LA FLOTTE MAJORATION


70 à 80 % 5%
81 – 100 % 15 %
101 – 130 % 30 %
131 – 160 % 40 %
Au delà de 160 % Recours au BCT

CHAPITRE II : MONTANT DE LA PRIME DE BASE ANNUELLE

Article 11 : le montant de la prime de référence est celui obtenu par application additionnelle
au montant de la prime de base ci-dessus indiquée, les majorations liées au statut
socioprofessionnel et à la classe du conducteur.

Article 12 : pour bénéficier de la bonification, le client qui quitte une Compagnie pour une
autre est tenu d’apporter à la nouvelle Compagnie, une attestation de non sinistralité délivrée
par la Compagnie précédente.

Article 13 : les tableaux ci-dessous donnent le montant minimal de la prime de base annuelle
hors frais et taxes.

c) Les garanties facultatives

36
Ces garanties ne font pas partie du champs de l’assurance responsabilité civile proprement
dite, mais le fait qu’elle sont rattachées à l’assurance automobile ne nous permet pas pour des
raisons académiques de les étudier sous l’angle des « assurances de choses ou biens ». Ces
garanties sont dites facultatives car l’assuré n’a pas une obligation légale de les souscrire
contrairement à la garantie responsabilité civile automobile précédemment étudiée. La
pertinence des garanties facultatives tient du fait des insuffisances de l’assurance
responsabilité civile à savoir :

- l’absence de toute protection juridique en cas d’accident de la circulation routière


- l’exclusion du conducteur fautif ainsi que des préposés salariés dans l’exercice de
leurs fonctions
- la non prise du véhicule assuré.

Ces « trous » de garanties laissés par l’assurance au tiers sont ainsi compensés par les
garanties facultatives dont les plus importantes sont les suivantes :

- la garantie défense et recours (protection juridique)


- la garantie conducteurs passagers ou personnes transportées
- la garantie dommages (tierce collision ou tierce complète)
- la garantie incendie
- la garantie vol
- la garantie bris de glaces.

L’ensemble de ces différentes donne lieu à une large couverture communément appelée
assurance « Tous risques automobile ».

La tarification des garanties facultatives obéit aux règles suivantes :

- la défense et recours : généralement 5% de la prime responsabilité civile


- les conducteurs et passagers : un montant forfaitaire est dégagé en fonction des
montants des capitaux décès, invalidité, frais médicaux souhaités ainsi que le
nombre de places. Cette garantie est assimilable à une forme particulière de
l’assurance IAC étudié plus haut.
- La garantie dommages : la prime est obtenue en multipliant le taux de prime prévu
par la valeur neuve du véhicule sans tenir de la vétusté.
- La garantie incendie : la prime est obtenue en multipliant le taux de prime prévu
par la valeur vénale du véhicule (valeur neuve vétusté déduite)
- La garantie vol : la prime est obtenue en multipliant le taux de prime prévu par la
valeur vénale du véhicule
- La garantie bris de glaces : la prime est obtenue en multipliant le taux de prime par
la valeur neuve du véhicule.

d) Le règlement de sinistre

Le règlement de sinistre en ce concerne l’assurance responsabilité civile automobile est


différent selon qu’il s’agit d’indemniser des dégâts purement matériels ou des préjudices
corporels :

37
 En ce qui concerne les dommages matériels : la procédure de règlement du sinistre,
la procédure d’indemnisation plus rapide et peut se résumer aux étapes ci- après :

- la déclaration de sinistre par l’assuré (dans un délai de cinq jours)


- le Procès verbal de constat de l’accident (devant être transmis par la police ou la
gendarmerie dans un délai maximum de trois mois)
- la vérification des données relatives à l’assuré : son permis, la visite technique, etc.
- l’expertise du véhicule
- le devis des réparations approuvé par l’expert
- l’offre d’indemnisation de l’assureur.

 En ce qui concerne les dommages corporels : la procédure d’indemnisation est plus


longue et deux cas de figurent peuvent se présenter : soit la victime est blessée ou
elle décède.

- En cas de blessure : L’assureur est tenu en principe de présenter l’offre


d’indemnité à la victime dans un délai maximum de 12 mois à compter de
l’accident. Les différents chefs de préjudices indemnisables suivant le code
CIMA sont : les frais médicaux, l’incapacité temporaire ( arrêt de travail sur
la base du certificat médical), l’incapacité permanente (préjudice
physiologique, préjudice économique à partir d’un taux d’incapacité de 50%,
préjudice moral à partir d’un taux capacité de 80%, assistance d’une tierce
personne à partir d’un taux d’incapacité de 80%, souffrance physique et
préjudice esthétique, préjudice de carrière et les frais funéraires. Le principe
retenu dans l’indemnisation des préjudices corporels suivant le code CIMA
est la barémisation qui permet la juste réparation des dommages sans
possibilité de spéculation de la part de la victime ou même du tribunal. Les
différentes informations que la victime doit fournir à l’assureur pour son
indemnisation sont :
- Ses nom et prénoms ;
- Ses date et lieu de naissance ;
- Son activité professionnelle et l’adresse de son employeur ;
- Le montant de ses revenus professionnels avec les justificatifs utiles ;
- La description des atteintes à sa personne accompagnée d’une copie du
certificat médical initial et autres pièces justificatives en cas de consolidation ;
- Les nom, prénoms et adresses des personnes à sa charge au moment de
l’accident ;
- La liste des tiers payeurs (sécurité sociale) appelés à lui verser des
prestations ;
- Le lieu où les correspondances doivent être adressées ;
- La carte d’identité
- L’extrait d’acte de naissance ;
- L’acte de mariage.

- En cas de décès : L’assureur doit faire l’offre d’indemnité aux ayants droit de
la victime dans un délai maximum de 8 mois après le décès. Les différents
chefs de préjudices indemnisables en cas de décès sont : frais funéraires (sur
justificatifs), préjudice économique des ayants droit et le préjudice moral des
ayants droit. Les différentes informations à fournir par les ayants droit en vue
de leur indemnisation par l’assureur sont :

38
- Ses nom et prénoms

- Ses date et lieu de naissance ;

- Les nom et prénoms, date et lieu de naissance de la victime ;

- Ses liens avec la victime ;

- Son activité professionnelle et adresse de son employeur ;

- Le montant de ses revenus avec les justificatifs utiles ;

- La description de son préjudice, notamment les frais de toute nature qu’elle a


exposé du fait de l’accident ;

- La liste des tiers payeurs appelés à lui verser des prestations, ainsi que leurs
adresses ;

- Le lieu où les correspondances doivent être adressées ;

- Le certificat de décès de la victime ;

- Le jugement d’hérédité non frappé d’appel ;

- Le certificat de vie ;

- Le certificat de genre de mort ;

- Les actes civils des ayants droit et leurs pièces d’identité.

L’offre d’indemnité de l’assureur doit toujours indiquer l’évaluation de chaque chef de


préjudice et les sommes qui reviennent au bénéficiaire (art. 243 du code CIMA).

 Assurance responsabilité civile

Comme nous venons de le constater, l’assurance responsabilité civile automobile est un


produit spécifique dont la souscription fait l’objet d’une obligation légale imposée par le
législateur. Cette particularité ne doit pas occulter le champ vaste de l’assurance
responsabilité civile applicable d’une part aux particuliers et d’autres part aux entreprises.
En ce qui concerne les particuliers, les différents produits adaptables à ses besoins sont :

- la responsabilité civile chef de famille : en effet le chef de famille doit répondre


des préjudices (corporels, matériels et immatériels) causés aux tiers du fait de sa
faute personnelle, de celle de sa conjointe, de ses enfants ou de ses préposés
salariés (domestiques, gardiens, etc.) dans l’exercice de leurs fonction. De même,
il répond des dommages causés aux tiers du fait des choses dont il a la garde
notamment les animaux domestiques et autres biens dangereux (piscines, etc.). La
responsabilité civile chef de famille à la demande de l’assuré peut être étendue à la
responsabilité civile scolaire qui garantit notamment les enfants assurés par rapport

39
aux dommages qu’ils peuvent causer à des tiers aussi sur le trajet de l’école que
dans l’enceinte de l’établissement scolaire.
- la responsabilité civile du chasseur : c’est un produit ciblé qui prend en compte la
responsabilité civile de l’assuré en raison des accidents corporels occasionnés par
tout acte de chasse ou de destruction d’animaux par les chiens dont il a la garde.

Lorsque l’assuré est une entreprise, on parle alors de produit d’assurance « Responsabilité
Civile Chef d’Entreprise ». La responsabilité civile d’un chef d’entreprise, vis-à-vis des tiers
d’une part et de ses clients d’autre part, peut être recherchée à plusieurs niveaux :

- tout d’abord, du fait de l’exploitation de son entreprise (au cours de la production


des biens et services, de l’exécution des travaux). Elle est alors couverte par la
garantie « RC Exploitation » encore appelée « RC avant livraison ».
- par ailleurs, du fait de ses biens et services livrés ou travaux exécutés non
conformes (vice de fabrication, de conception, défaut de matière, etc.). Elle peut
être couverte dans ce cas par la garantie « RC Produits » encore appelée « RC
après livraison » ou par la garantie « RC après travaux ». Lorsque l’assuré exerce
une profession libérale, on parle généralement de Professionnelle » qui couvre les
dommages (corporel, matériel et immatériel) causés aux tiers et/ou clients du fait
des erreurs, négligences et autres professionnelles. Les professions qui sont
traditionnelles concernées par la RC professionnelle sont : les entrepreneurs, les
architectes, les hôteliers, les courtiers, les professions médicales, etc.

En sus de ces deux garanties classiques, l’assuré peut souscrire la garantie « Défense et
recours » qui permet à la fois la défense de l’assuré devant toute juridiction civile ou pénale et
exercer le recours au nom de l’assuré pour la réparation des dommages qu’il a subis suite à un
évènement préalablement couvert par le contrat.

La détermination de la prime d’assurance en assurance responsabilité civile peut se faire de


deux manières :

- la prime forfaitaire ou fixe


- la prime variable ou ajustable.

Comme son nom l’indique, la prime forfaitaire ou fixe est l’approche généralement adoptée
pour les risques de particuliers ou les entreprises de petites ou moyennes tailles. Le montant
de la prime de la fréquence et du coût moyen des sinistres pour la catégorie de risques
observés, mais cette cotisation demeure constante d’année en année sauf révision du taux de
prime sur la base des statistiques globales de sinistralité.

Par contre, la prime variable ou ajustable est utilisée pour les grandes entreprise dont la
cotisation en assurance Responsabilité Civile dépend de paramètres variables tels que :

- l’effectif de l’entreprise
- la masse salariale annuelle
- le chiffre d’affaires annuel.

Dans la pratique sur notre marché, c’est le chiffre d’affaires qui sert d’assiette de prime pour
la détermination de la cotisation.

40
Le second élément indispensable pour la détermination de la prime d’assurance est bien
entendu le taux de prime qui dépend des critères suivants :

- l’activité de l’assuré
- l’étendue des garanties
- les mesures de prévention, etc.

Sur la base de l’assiette de prime et du taux de prime, l’assuré prélève à la souscription du


contrat une prime dite provision qui sera ajustée en fin d’année d’assurance en fonction du
montant réel du chiffre d’affaires sur la période d’assurance écoulée. Cette technique suppose
une bonne collaboration de l’assuré qui doit faire une déclaration de bonne foi de l’assiette de
prime réelle.

En ce qui concerne le règlement des sinistres, les assurances responsabilités civiles posent
fondamentalement le problème de détermination du sinistre dans le temps. En effet, trois
évènements sont susceptibles de se produire :

- le fait générateur
- la réalisation des dommages
- la réclamation de la victime

Nous retiendrons alors que le sinistre est réalisé à la date de survenance des dommages. Il
suffit donc que la date de survenance des dommages se situe pendant la période de validité du
contrat pour que la garantie soit due. Cette situation n’est pas aisée dans certains cas de
maladies professionnelles où les manifestations sont tardives (victimes de l’amiante).

Le contrat d’assurance responsabilité civile peut être valable partout dans le monde
généralement avec l’exclusion de l’Amérique du Nord.

 Responsabilité civile décennale

Ce produit dont la souscription est obligatoire dans notre pays pour les chantiers publics
relève des risques de constructions.
Son fondement juridique relève des articles 1792 et 2270 du code civil Français qui stipulent
que « Tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou
l’acquéreur de l’ouvrage, des dommages qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui,
l’affectant dans l’un de ses éléments constitutifs ou l’un de ses éléments d’équipements, le
rendent impropre à sa destination. Une telle responsabilité n’a point lieu si le constructeur
prouve que les dommages proviennent d’une cause étrangère. Le délai de prescription de cette
responsabilité est de 10 ans à partir de la réception de l’ouvrage ».
De cette analyse, il convient de retenir les points suivants :

- l’assurance décennale est le prolongement de l’assurance « Tous Risque Chantiers »


dont la garantie prend fin à partir de la réception de l’ouvrage.
- La garantie s’étend sur 10 ans à compter de la réception provisoire de l’ouvrage.
- C’est une assurance pour le compte de tous intervenant au chantier à l’exception du
bureau de contrôle technique.

41
Les dommages relevant de la responsabilité civile décennale peuvent être classés en deux
catégories :

- les dommages qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou d’un élément


d’équipement indissociable : il s’agit non seulement du risque actuel d’effondrement,
mais également un risque futur de fragilité qui peut abréger la pérennité de la
construction. Ces défauts trouvent en général leur origine dans le gros œuvre.
- Les défauts qui rendent l’ouvrage impropre à sa destination : défaut d’étanchéité,
d’isolation thermique ou phonique, etc.

Sans entrer dans l’énumération exhaustive des exclusions, nous devons retenir de façon
fondamentale que l’assurance responsabilité civile décennale exclut les dommages corporels
et immatériels ainsi que ceux causés aux tiers. Il s’agit d’une responsabilité civile
contractuelle avec obligation de résultat et le moyen d’exonération possible est la force
majeure ou la cause étrangère. L’exclusion du bureau de contrôle de la garantie permet à
l’assureur d’engager une action récursoire contre ce dernier au cas où sa responsabilité serait
retenue

L’assiette de prime est le coût total de la construction déclaré par l’assuré. Ce coût doit
couvrir le montant définitif des dépenses de l’ensemble des travaux afférents à la réalisation
de l’opération de construction, toutes révisions, honoraires, taxes et s’il y’a lieu travaux
supplémentaires y compris.
La tarification dépend des paramètres suivants :

- le PV de réception du bureau de contrôle technique


- la nature du chantier
- la qualité des intervenants

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