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Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales

Les sociétés d’assurances

Exposé réalisé par:


BEDRAOUI Rita
BRAHMI Nabil
CHERRATE Lina
FIKRI Ali
LAHLOU Ines
ZERRAD Mehdi

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INTRODUCTION :
Définition du terme assurance: celui-ci désigne une conscience ou une certitude dans le
langage courant. Juridiquement parlant, une assurance est un service qui fournit une
prestation lors de la survenance d’un événement incertain et aléatoire souvent appelé
« risque ». La prestation, généralement financière, peut être destinée à un individu, une
association ou une entreprise en échange de la perception d’une cotisation ou prime.

C’est l’organisme d’assurance ou l'assureur qui s'engage à verser à l'assuré ou à ses


ayants-droit la prestation prévue au contrat d’assurance lorsque le risque assuré se réalise.
Exemple: AXA s’engage à verser à son client une indemnité en cas d’accident de circulation.

Au Maroc, on distingue quatre formes de sociétés d’assurances: les sociétés commerciales,


les mutuelles, les organismes de prévoyance sociale et les organismes d’assistance.

- Les sociétés commerciales : Ce sont des sociétés à but lucratif, elles doivent avoir un
capital minimum légalement exigé. Elles peuvent pratiquer toutes les branches
d’assurance, n’ont pas de limitation territoriale au Maroc et travaillent avec des
intermédiaires (agents généraux et courtiers);
- Les mutuelles : Ce sont des associations. Les cotisations sont toujours variables.
Elles ne peuvent donc jamais pratiquer d’opérations impliquant une gestion en
capitalisation et ne travaillent jamais avec des intermédiaires;
- Les organismes de prévoyance sociale : Ce sont des assurances publiques, elles sont
dispensées de la majorité des réglementations.

•La CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;

•La CIMR : La Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite ;

•Caisse Mutuelle Interprofessionnelle Marocaine (CMIM) ;

•Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS)

- La société centrale de réassurance : dont le rôle est de couvrir les primes des
sociétés d’assurance.

Avant d’apporter plus de détails sur ces 4 types de sociétés, nous allons d’abord définir les
conditions de leur constitution. Par la suite, nous allons présenter leurs règles de contrôle et
de gestion. Enfin, nous conclurons par une critique des sociétés d’assurance dans le
développement du Maroc.

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Section 1 : Conditions de constitution:


On commencera par déterminer les conditions qui permettent la création d’une société
d’assurance.
I. Conditions générales :
•Selon Article 158 : Toute entreprise qui entend réaliser une opération qualifiée d'assurance
ou de réassurance ou assimilée à une opération d'assurance est soumise aux dispositions de la
présente loi et des textes pris pour son application.
•Selon l’article 159 : Les opérations d'assurances s'entendent de toutes opérations portant sur
la couverture de risques concernant une
personne, un bien ou une responsabilité.
Les opérations de réassurance s'entendent de toutes opérations d'acceptation de risques cédés
par une entreprise
d'assurances et de réassurance.
Les opérations d’assurances et de réassurance visées aux 1er et 2ème alinéas ci-dessus sont
classées par catégories dont la liste est fixée par circulaire de l’Autorité.
•Selon l’article 160 : Les opérations assimilées à des opérations d'assurances sont les
suivantes :
1° les opérations qui font appel à l'épargne en vue de la capitalisation et comportant, en
échange de versements uniques ou périodiques, directs ou indirects, des engagements
déterminés ;
2° les opérations ayant pour objet l'acquisition d'immeubles au moyen de la constitution de
rentes viagères ;
3° les opérations qui font appel à l'épargne dans le but de réunir les sommes versées par les
adhérents en vue de la capitalisation en commun, en les faisant participer aux bénéfices de
sociétés gérées ou administrées directement ou indirectement par l’entreprise d’assurances et
de réassurance.

II. L’agrément:
Il constitue une condition particulière de constitution.
L’assureur est toujours une entreprise agréée par arrêté du ministre des finances pour
effectuer des opérations d’assurances ou de réassurances ou assimilées peu importe qu’elle
soit exclusivement une société anonyme - pour les entreprises à but lucratif - soit, une société

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d’assurances mutuelle ou leur unions. La décision portant agrément d’une société


d’assurances est publiée au « Bulletin officiel ».

Section 2 : Sociétés d’assurances:


Dans ce volet, nous allons présenter plus en détails les 4 types de sociétés d’assurances
précédemment citées dans l’introduction.

I. Sociétés Anonymes:

Les sociétés d’assurance sont soit des sociétés anonymes soit à forme mutuelle. Une société
anonyme d’assurance est une société commerciale ayant pour vocation de réaliser des
bénéfices et de les distribuer à ses actionnaires.

Ces sociétés d'assurances doivent justifier d'un capital social d'au moins cinquante millions
(50.000.000) de dirhams. Et en considération des opérations que la société d'assurance entend
pratiquer et des prévisions de ses engagements, l'Autorité peut exiger la constitution d'un
capital social supérieur au minimum précité. A sa souscription, le capital social précité doit
être entièrement libéré en numéraire. L’article 172 dispose que s’il y’a un changement de
majorité, une cession de plus de dix pour cent (10%) des actions ou toute prise de contrôle
direct ou indirect supérieur à trente pour cent (30 %) du capital social, doivent recueillir
l'accord préalable de l’Autorité. Réponse qui doit intervenir dans les trente jours qui suivent
la date de réception de la demande présentée à cet effet.

Contrairement aux mutuelles, les sociétés anonymes d’assurance gèrent le risque et les tarifs
en les personnalisant. En effet, ces assureurs tiendront très souvent compte d’un ensemble de
paramètres personnels avant d’établir leur tarification et d’évaluer le montant de la prime
demandé à l’assuré.

Leurs ressources principales sont constituées par des primes d’assurance et on parle plutôt de
cotisations dans le cadre des mutuelles, les deux représentent le coût de la garantie. Une
prime d’assurance est la somme que paie le souscripteur d’un contrat à un assureur en
échange des garanties définies. En d’autres termes, c’est le montant final que vous payez à
échéance de votre contrat pour être couvert contre des risques prédéfinis avec la compagnie
d’assurance.

La prime d’assurance est donc annuelle. Généralement, la prime d’assurance augmente en


fonction du nombre de garanties auxquelles vous adhérez. Plus vous avez de garanties, plus
les risques couverts sont nombreux. Elles peuvent varier selon plusieurs paramètres comme
l'âge de l'assuré ou l’intensité du risque.

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II. Sociétés d’assurances mutuelles et leurs unions;

Les assurances mutuelles sont plutôt pratiquées par les sociétés d’assurances mutuelles ou
leurs unions qui sont constituées par les assurés eux-mêmes désirant mettre en commun les
risques auxquels ils sont exposés.

La mutuelle sert à désigner, plus exactement, le caractère réciproque d'un droit ou d'une
obligation. Cela consiste en la mise en commun des moyens de chacun, dans l'objectif de
faire face aux aléas de santé. Elle se distingue d'un service public, d'une société commerciale
et d'un organisme caritatif puisqu’elle n'apporte de service, d'assistance ou de secours qu'à ses
propres membres et cela dans la limite de leur participation. Cependant, les sociétés
d’assurances mutuelles restent réglementées de la même manière que les sociétés
commerciales.

Concernant les sociétés à forme mutuelles, l’article 173 du code des assurances, dispose,
qu’elles : « garantissent au profit de leurs membres, personnes physiques ou morales, appelés
sociétaires, moyennant le versement d'une cotisation fixe ou variable, le règlement intégral de
leurs engagements, en cas de réalisation des risques dont elles ont pris la charge ».

Ce sont des sociétés à but non lucratif ce qui signifie qu’elles n’ont pas d’actionnaires à
rémunérer. Elles sont fondées sur la solidarité entre leurs membres pour le remboursement de
leurs charges et frais médicaux occasionnés par les maladies ou accidents.

Selon l’article 174, elles doivent justifier d'un nombre minimum de sociétaires qui ne peut
être inférieur à dix mille (10.000) personnes. Cette disposition ne s'applique pas aux sociétés
d'assurances mutuelles qui s'engagent, de par leurs statuts, à adhérer à une union de
mutuelles. L’article 176 du code des assurances, dispose que les sociétés d'assurances
mutuelles doivent justifier d'un fonds d'établissement minimum de cinquante millions
(50.000.000) de dirhams. Mais l’Autorité peut augmenter le montant minimum précité en
considération des opérations que la société d’assurance mutuelle entend pratiquer et des
prévisions de ses engagements.

III. Organismes de prévoyance sociale :

Les organismes de prévoyance sociale sont des organismes publics qui n’ont pas la même
réglementation que les assurances mais ils sont soumis au contrôle de l’ACAPS car ils font

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de la prévoyance sociale . Il existe deux types d'organisations: les mutuelles (prestations à


court terme + allocation familiale) et les régimes de retraite (prestations à long terme).

Il faut rappeler que la CNSS est un organisme de prévoyance particulier puisqu’il confond les
prestations à long terme, à court terme et les allocations familiales.

IV. Société Centrale de Réassurances :

La SCR, constituée en vertu du Dahir du 20 avril 1960, est un établissement public de droit
commercial doté de l’autonomie financière.

Les sociétés d’assurance doivent obligatoirement lui céder 10% des primes reçues. Au-delà
de cette limite, les sociétés d’assurance peuvent se réassurer à l’étranger.

Elle peut en tant que société privée conclure des conventions de réassurances.

Section 3 : Règles de contrôle

Il s’agit de présenter les principes de contrôle et de gestion des sociétés d’assurance.

I. L’étendue du contrôle:

L’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) est l’autorité


compétente pour contrôler les entreprises d’assurances et de réassurance, les intermédiaires
d’assurances ainsi que les organismes de prévoyance sociale.

Cette dernière à été créée pour remplacer la Direction des Assurances et de la Prévoyance
Sociale.

Ce contrôle se manifeste non seulement sur les documents exigés par la présente loi mais
aussi sur ceux demandés par l'Autorité́ dans la mesure où ils sont nécessaires à la mission de
contrôle.

Le contrôle s'exerce également sur place par des agents de l’Autorité assermentée déléguée à
cet effet. Ces derniers pourront vérifier sur place toutes les opérations pratiquées par les
entreprises d'assurances et de réassurance ceci dans l'intérêt des assurés, souscripteurs et
bénéficiaires de contrats.

L'Autorité peut décider d'étendre le contrôle sur place d'une entreprise d'assurances et de
réassurance dans les cas suivants, et ce en vertu de l’article 243 :

- Pour toute société dans laquelle cette entreprise détient, directement ou indirectement,
plus que la moitié du capital ou des droits de vote;

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- Pour les organismes de toute nature ayant passé directement ou indirectement avec
cette entreprise, une convention de gestion, de réassurance ou de tout autre type
susceptible d'altérer son autonomie de fonctionnement ou de décision concernant l'un
quelconque de ses domaines d'activité.

Cette manœuvre a pour but de veiller au respect et à l’application de la présente loi.

Autrement dit, elle a pour objet la vérification de la situation financière réelle de l'entreprise
d'assurance et de réassurance contrôlée, ainsi que le respect par cette entreprise des
engagements qu'elle a contractés à l'égard des assurés ou bénéficiaires de contrats.

Quant aux entreprises d'assurances et de réassurance, ces dernières sont tenues de produire
tous les documents de nature à permettre le contrôle selon l’article 245 du code des
assurances.

II. Les modalités de contrôle:


Ces modalités peuvent être réparties entre trois niveaux juridique, financier et social.

1) Contrôle juridique:
Lorsqu'une entreprise d'assurances et de réassurance enfreint une disposition de la présente
loi ou des textes pris pour son application, l’Autorité peut lui adresser :
- Une mise en garde ;
- Une injonction à l'effet de prendre dans un délai déterminé toute mesure destinée à
rétablir ou à renforcer son équilibre financier ou à corriger ses pratiques.

2) Contrôle social:
L’Autorité peut, pour protéger les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats, ordonner la
suspension de paiement des valeurs de rachat ou le versement d'avances sur les contrats qui
en comportent. Cette décision doit être motivée et ne devrait avoir lieu que lorsque les
circonstances compromettent les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats.

3) Contrôle financier:
Dans ce type de contrôle, l’Autorité peut exiger la présentation du programme de
financement des 3 prochaines années lorsqu’elle s’aperçoit que la marge de solvabilité
n’atteint pas ou plus le montant minimum fixé par la loi.

Lorsque l’Autorité s’aperçoit que l’entreprise risque de ne pas donner de garanties financières
suffisantes pour lui permettre de remplir ses engagements, elle peut lui :

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- Interdire de souscrire de nouveaux contrats de plus de 2 ans;


- Contrainte à présenter un plan de redressement. Si par la suite, ce dernier est accepté
par l’Autorité, elle en précisera les délais et les modalités d’application.

Cependant, l’Autorité peut être confrontée à un refus de présentation ou d’exécution du plan


de redressement par l’entreprise concernée. Elle peut alors agir en circonstances et par
exemple, retirer partiellement ou totalement son agrément.

Enfin, l’Autorité peut octroyer une aide imputée sur le Fonds de solidarité des assurances
précité à toute entreprise dont le déséquilibre résulte des opérations d'assurances obligatoires
qu'elle pratique.

III. Le retrait d’agrément:

L’Autorité peut retirer partiellement ou totalement l'agrément à une entreprise d'assurances et


de réassurance lorsque:
L'intérêt général l'exige ;a
- L'entreprise ne fonctionne pas conformément à la législation et à la réglementation en
vigueur ;
- L'entreprise refuse la souscription de l'assurance des risques automobiles;
- L'entreprise ne remplit pas les garanties financières.

Toutefois, le retrait total ou partiel de l'agrément ne peut intervenir qu'après avis de la


commission de discipline. L'entreprise concernée doit être mise en demeure, par lettre
recommandée avec accusé de réception et sera tenue de présenter par la suite ses observations
par écrit dans un délai de quinze (15) jours suivant la réception de la lettre.

Si l’autorité décide bel et bien de retirer l’agrément, sa décision est publiée au Bulletin
Officiel. Dans les 20 jours qui suivent cette publication, tous les contrats souscrits auprès de
l’entreprise concernée cessent de plein droit d'avoir effet et toutes les primes doivent être
remboursées.

Il est également opportun de préciser que le retrait total de l'agrément entraîne dissolution et
liquidation de l'entreprise.

Section 4 : Critique:

Le besoin de sécurité conduit à une demande d’assurance de plus en plus importante tant en
qualité qu’en quantité. Celà est dû au fait que les compagnies d’assurances possèdent des
apports non négligeables à la société et à l’économie par la fonction de régulation du

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patrimoine : l’assurance est en effet un moyen de garantir un équilibre entre le revenu et la


consommation en maîtrisant l’enjeu du risque. C’est l’élément moral dont joue l’assurance.

Cette maîtrise du risque s’opère par la solidarité qui permet de faire supporter à la collectivité
les dommages subis par les uns et par les autres. En ce sens, l’Etat a tout intérêt à intervenir
dans les affaires des assurances s’il souhaite protéger les personnes privées, notamment
lorsqu’il s’agit de la solvabilité des sociétés d’assurance.

Cependant, les sociétés d’assurance, inscrites dans un contexte de concurrence et forgées


dans un esprit d'opportunisme, oublient de respecter les règles essentielles de solvabilité. La
conséquence prévisible est un manquement aux engagements qui finit par nuire au
développement des acteurs économiques et par extension à celui du pays : le secteur tombe
en crise.

Enfin, l’acheteur du produit d’assurance ne sait pas si son assureur sera présent au moment du
sinistre du fait de la nature même du contrat d’assurance qui implique de rémunérer
l’assureur avant que ce dernier ne puisse fournir sa marchandise à la survenance du sinistre.
Et cette même nature du contrat exige des compétences en matière de tarification puisque la
rémunération des risques.

Le problème est clair : le défaut de solvabilité dû à la disparité des primes et des sociétés
d’assurances constitue non seulement un frein à la croissance et au développement mais
implique aussi une crise de confiance, élément primordial d’une économie saine.

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