1-Cadre règlementaire de la présentation des opérations d’assurance A/ Diversité d’ acteurs de
présentation des opérations d’assurance La présentation des opérations d’assurances au Maroc est composée, actuellement, de plusieurs acteurs, nous avons d’une part les distributeurs classiques à savoir les bureaux directs relevant des entreprises d’assurances et de réassurances elles même et les intermédiaires d’assurances (agents et sociétés de courtage), et d’autres part de acteurs de secteur financier à savoir les Banques, Barid Al Maghrib, les associations de micro crédit et les sociétés de financement . La présentation directe des opérations d’assurances est subordonnée à l’accord préalable de l’Autorité. Selon les dispositions de l’article 306 ,Barid-Al-maghrib,les banques et les associations de micro-crédit , ne peuvent présenter au public des opérations d'assurances qu’après obtention d’un agrément de l’Autorité à cet effet. Pour cet agrément, Barid Al-Maghrib et les banques doivent justifier à l’Autorité de l'existence de structures au niveau de leurs services destinés à présenter des opérations d'assurances. La présentation des opérations d'assurances par Barid Al- Maghrib et par les banques est limitée aux assurances de personnes, à l’assistance et à l’assurance crédit.La présentation des opérations d'assurances par les associations de micro-crédit est limitée aux assurances de personnes et aux assurances contre l'incendie et le vol, contractées par leurs clients. En France , On distingue deux types d’acteurs dans la distribution d’assurance. D’une part, les producteurs associés. D’autre part, les intermédiaires en assurance. -Les producteurs salariés ; Dans cette catégorie, on classe toutes les personnes ayant la charge de commercialiser des contrats d’assurance. On parle alors de production. Il s’agit donc de salariés qui peuvent être employés auprès d’une compagnie d’assurance ou auprès d’intermédiaires en assurance. Les réseaux de producteurs salariés travaillent majoritairement dans le domaine des assurances de personnes (vie et prévoyance) Les intermédiaires en assurance :Les intermédiaires en assurance distribuent également des produits d’assurance. La différence entre les producteurs salariés et les intermédiaires en assurance se situe dans le fait que ces derniers indépendants. Ainsi, qu’ils soient personne physique ou morale, l’intermédiaire ne perçoit pas de salaire d’une compagnie d’assurance. On distingue également plusieurs types d’intermédiaires : les courtiers, les agents généraux, les mandataires, les mandataires d’intermédiaires, etc.1/Intermédiaires d’assurance :La profession d’intermédiaire d’assurance est régie par le Livre IV de la Loi 17-99 portant code des assurances publiée au Bulletin Officiel n° 5054 du 2 ramadan 1423 (7 novembre 2002). Est intermédiaire d’assurance toute personne agrée par l’administration, en qualité d’Agent d’assurance, personne physique ou morale, ou en qualité de société de courtage.( art 291 du code des assurances) Les intermédiaires d’assurance sont Les courtiers, Les agents d’assurance, Les démarcheurs.*Le Courtier d’Assurance : Le courtier est la personne morale ayant la qualité de commerçant et immatriculée au registre de commerce pour le courtage d’assurances. Le courtier qui est le mandataire de son client assuré, ne peut offrir à celui -ci des conditions de prime de garantie autres que celles indiquées par l’entreprise d’assurance dont il est l’intermédiaire. Le courtier représente également l’entreprise d’assurance et de réassurance dans l’hypothèse ou celle -ci autorise la société de courtage à encaisser les primes à son profit. La société de courtage n’est autorisée à régler les sinistres pour le compte de l’entreprise d’assurance et de réassurance que sur mandat spécial.*L’Agent d’assurances :L’agent d’assurance est la personne physique ou morale titulaire d’un mandat d’agent d’assurance. L’étendue de ses activités est fixée par son traité de nomination dont les conditions générales sont déterminées par le statut général des agents d’assurance. L’agent d’assurance peut présenter, au plus, deux entreprises d’assurances et de réassurance à condition d’obtenir l’accord de l’entreprise avec laquelle il a souscrit le premier traité de nomination. En tant que mandataire, le portefeuille est géré par l’agent, mais il appartient à sa compagnie. Les consommateurs ont parfois du mal à choisir entre l’agent général et le courtier d’assurance. La différence entre les deux est que l’agent travaille pour une compagnie d’assurances. Il en est le mandataire, et il représente cette compagnie auprès des assurés. Il exerce une profession libérale, et sa rémunération se fait sur les commissions attribuées par les compagnies d'assurances. Il n’a pas de portefeuille propre puisque c’est la compagnie qui est la propriétaire du portefeuille de clients. Le courtier d’assurances est un indépendant qui compare toutes les offres du marchés pour les proposer à ses clients. Il est rémunéré sur les frais de courtage. Il est chargé par ses clients de trouver auprès de différentes compagnies les contrats les mieux adaptés à leurs besoins et aussi ceux présentant les meilleurs coûts. Il a donc l’obligation de conseiller au mieux ses clients. Il représente les intérêts de l’assuré auprès des compagnies et il est le propriétaire de son portefeuille de clients. La grande différence à souligner est donc que l’agent général d’assurances représente une compagnie d’assurance auprès des assurés tandis que le courtier d’assurances représente les assurés auprès de différentes compagnies. L’agent d’assurances dépend donc d’une compagnie alors que le courtier d’assurance est tout à fait indépendant. De ce fait, en cas de faute commise par le courtier pouvant causer des dommages à l’assuré, la responsabilité de la compagnie ne sera pas engagée. L’agent général d’assurances au contraire, engage la responsabilité de la compagnie qu’il représente en cas de dommage*Le Démarcheur : Le démarcheur et la personne physique non salariée mandatée par l’intermédiaire d’assurance ou par l’entreprise d’assurance pour faire du démarchage. Le démarcheur n'a pas la qualité d'intermédiaire d’assurances, sa mission se limite à se rendre habituellement au domicile ou à la résidence des personnes ou sur leurs lieux de travail ou dans les lieux publics en vue de conseiller la souscription d'un contrat d'assurance ou d'exposer oralement ou par écrit à un souscripteur éventuel des conditions de garantie d'un contrat d'assurance. Pour que cette collaboration ait un caractère légal, l’intermédiaire doit dresser la liste des démarcheurs à son service et la communiquer annuellement à l’ACAPS. A noter que le démarcheur ne doit disposer d’aucun local, c’est un technico-commercial itinérant agissant pour le compte et sous la responsabilité de l’intermédiaire. 2/ Bancassurance : Il s’agit d’une notion qui donne lieu à plusieurs interprétations. En effet, on ne trouve de définition claire, ni dans la pratique, ni dans la théorie. On peut, en principe définir la bancassurance d’un point de vue fonctionnel comme les services financiers intégrant des produits propres de la banque et de l’assurance. Elle désigne toute distribution d’assurance par les guichets des établissements financiers y compris au titre de simples accords entre les assureurs et les banques. En effet, et compte tenu de l’importance en nombre et en implantation géographie des agences bancaires, des accords se sont établis naturellement entre les assureurs et les banquiers pour que ces derniers incluent dans leurs offres des prestations d’assurance. L’activité de la bancassurance est quant à elle exercée par les banques, les sociétés de financement et les associations de microcrédit. Différentes banques sont agréées pour la présentation des opérations d’assurances de personnes, d’assistance et de crédit conformément à l’article 306 de la loi 17-99 portant Code des assurances. L'exercice de la bancassurance en vertu du principe de la connexité et des dispositions du code des assurances ne concerne pas uniquement les assurances de personnes. Les assurances dommages sont également largement concernées. Toutefois, aucune banque ne peut présenter au public des opérations d'assurances sans l'obtention de l'agrément administratif prévu par le code des assurances (art 306 code des assurances). A- Formes d’interactions des acteurs de la présentation des opérations d’assurance/ 1- Relations avec les assurés Par son écoute et ses conseils, l’intermédiaire d’assurance propose à l’assuré les produits d’assurances les plus adaptés à ses besoins et en fonction de chaque situation. Pour cela, l’intermédiaire d’assurance doit veiller à ce que l’assuré lui fasse part de tout élément lui permettant d’apprécier au mieux l’étendue des risques devant être couverts. De même l’intermédiaire doit informer l’assuré de l’étendue des garanties dont il peut bénéficier ainsi que des exclusions et des franchises qui s’appliqueront en cas de survenance d’un sinistre et du montant de la prime à régler. La confiance, la bonne foi et la transparence sont à la base de tout contrat d’assurance et d’une relation durable entre un intermédiaire d’assurance et son client assuré. Il y a lieu de rappeler que l’intermédiaire d’assurance est soumis aux lois et dispositions réglementaires suivantes :*La loi 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur : L’intermédiaire est tenu par un devoir d’information et de conseil au consommateur. *La loi n°09-08 relative à la protection des données personnelles : L’intermédiaire doit veiller à protéger les données personnelles recueillies auprès des assurés et à la sécurité dans leur utilisation et leur traitement. *La loi 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux La circulaire ACAPS N° DAPS/EA11/16 du 04 juillet 2011 : L’intermédiaire a une obligation de vigilance, de veille interne et de déclaration de soupçon dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.Les banques dans le cadre de bancassurance sont aussi concernées par ces mêmes dispositions réglementaires. 1/ Relations des compagnies d’assurance avec les autres acteurs d’assurance *Relations des compagnies d’assurance avec les intermédiaires d’assurance **Le Traité de nomination : Les compagnies d’assurances s’appuient sur leur réseau traditionnel que sont les intermédiaires d’assurance pour le placement des produits d’assurance, le recouvrement des primes d’assurance ainsi que la gestion des sinistres. Les relations entre les compagnies d’assurances et ce réseau traditionnel sont principalement régis par le traité de nomination en ce qui concerne les agents ou la convention de courtage pour les courtiers.Le traité de nomination permet de spécifier l’étendue et la nature des opérations que l’agent de l’assurance doit effectuer pour le compte de l’entreprise d’assurance qu’il présente. La compagnie d’assurance a la qualité de mandant en vertu du mandat conclu avec son agent « Traité de nomination », ainsi la compagnie d’assurance est civilement responsable de son mandataire, agent, dans l’exercice de ses fonctions. De ce fait, en cas d’erreur ou de faute commise involontairement par l’agent, la compagnie en assume les conséquences. Les compagnies d’assurance peuvent révoquer leurs agents et mettre fin au traité de nomination dans les cas suivants : En cas d’incapacité notoire, En cas d’insuffisance de production Et en cas de faute professionnelle. ** Le Commissionnement :Les intermédiaires d’assurance sont rétribués par les compagnies d’assurance par des commissions qui sont des taux des primes et qui différent d’une branche d’assurance à une autre et d‘une compagnie à une autre.Ces commissions sont servies par les compagnies d’assurance et peut être librement négociée entre les deux parties. Sont interdits : **L’encaissement d’un montant de prime supérieur à celui fixé par la compagnie, représentant par exemple des honoraires d’étude préalable ou des frais de gestion des sinistres ou des frais de recours effectué pour le compte d’un client non titulaire d’une garantie défense et recours. **De même sont interdites les primes de bonne gestion en fin d’exercice qui tiennent compte de la croissance de la production, de l’équilibre par branche et du rapport sinistres à prime.**A l’inverse, toute ristourne de commission au client ou à la compagnie est interdite.En pratique, afin de permettre d’apporter le meilleur service aux assurés, les compagnies d’assurance octroient aux agents et courtiers des mandats d’encaissement et de gestion de leurs produits d’assurance. Les compagnies peuvent également donner des délégations de souscription pour certains produits. Ainsi un grand nombre de tâches de souscription, de recouvrement et de gestion sont effectuées par les intermédiaires d’assurance faisant d’eux un maillon incontournable de l’industrie de l’assurance. Enfin, les agents et les courtiers peuvent régler aux assurés les indemnités de sinistres pour le compte d’une compagnie d’assurance. Pour cela, cette dernière doit leur délivrer un mandat spécial. Les agents d’assurance doivent verser les primes encaissées pour le compte des entreprises d’assurances dans les délais fixés par voie réglementaire.**Le contrôle La profession d’intermédiaire d’assurance est une activité fortement réglementée et soumise de ce fait à de nombreuses règles de contrôle (Livre IV - Titre III du code des assurances et arrêtés réglementaires pris pour son application. Des intermédiaires par les entreprises d’assurance : Les entreprises d’assurances peuvent, à tout moment, vérifier sur place, les opérations d’assurance s effectuées par leurs agents d’assurances, mandataires. Les intermédiaires d’assurances doivent également se soumettre au contrôle que les compagnies d’assurance souhaiteraient opérer pour les opérations qui les concernent (Article 317 du code des assurances). En pratique, selon les compagnies, un chargé de compte – qui peut avoir la fonction d’un animateur commercial, d’un inspecteur, d’un coordinateur – est chargé d’assurer la coordination avec l’intermédiaire d’assurance. L’intermédiaire est tenu de respecter les règles de souscription et les procédures qui lui sont communiquées par les compagnies avec lesquelles il collabore. Toutes les compagnies ont aujourd’hui mis en place des « web services » facilitant la souscription de plusieurs produits d’assurances (Automobile, Responsabilités Civiles, Multirisques, Accident du Travail, Assistance, etc…). Dans certains cas, ces plateformes permettent également la réalisation d’actes de gestion au niveau de l’intermédiaire (avenants, annulations, résiliations) ainsi que la déclaration et le suivi des sinistres. Certes, ces systèmes améliorent considérablement le service à l’assuré grâce notamment à la réactivité de l’intermédiaire et à la célérité dans le traitement des réclamations et des incidents (workflow), mais au prix d’une masse de travail considérable chez l’intermédiaire qui s’est vu confier au fil des ans de plus en plus de tâches de gestion auparavant effectuées au sein des compagnies. Les compagnies organisent régulièrement des séances de formation concernant leurs nouveaux produits et les plateformes de souscription déléguées mises en place pour la souscription. Enfin, les différents services de la compagnie adressent à l’intermédiaire d’assurance divers états récapitulant l’activité de ce dernier pour assurer le suivi relatif à la production, au recouvrement et aux sinistres. Ace titre, les intermédiaires d’assurance sont soumis par la réglementation aux exigences suivantes :-Délai de versement des primes aux compagnies : Les intermédiaires d’assurance sont tenus de verser les primes encaissés dans les 15 jours qui suivent le mois de leur encaissement (CF arrêté du M.F du 5.01.2012 – BO n° 6010) .-Règlement des sinistres pour le compte des compagnies d’assurance : La société de courtage qui souhaite régler à ses clients les indemnités de sinistres pour le compte d’une compagnie d’assurance doit être en possession d’un mandat spécial délivré à cet effet par la compagnie. L’agent peut y être autorisé, de par sa qualité de mandataire, au travers de son traité de nomination. Le contrôle de l’ACAPS. Les intermédiaires d'assurances sont également soumis au contrôle des agents de l’ACAPS qui peuvent à tout moment, vérifier sur place les opérations effectuées. Les intermédiaires d'assurances sont tenus de mettre à leur disposition le personnel qualifié pour leur fournir les renseignements qu'ils jugent nécessaires pour l'exercice du contrôle.(Article 315 et 316 du code des assurances) Les intermédiaires d'assurances doivent produire à l'administration les documents qui permettent de rendre compte de leurs activités dans les délais et conformément aux modèles prévus par voie réglementaire. Il reste entendu, que la non production des pièces prescrites dans les délais impartis est passible conformément à l’art 323 du code des assurances d’une amende administrative de 500 DH jour de retard. L’intermédiaire doit également faire figurer sur son papier en tête, prospectus plaques et tous autres imprimés destinés au public, tous les éléments nécessaires à l’identification du cabinet : nom, type de société, capital, adresse, n° du registre du commerce, d’ICE, d’identification fiscal, n° de patente, n° de l’agrément et la mention « Intermédiaire d’assurance régi par la loi 17-99 portant code des assurances ». Tout changement d’adresse, d’enseigne ou de dénomination sociale doit être communiqué dans un délai de 10 jours au ministre des finances pour mise à jour de l’agrément. *Relations des compagnies d’assurance avec la bancassurance : Dans le cadre d'un crédit destiné au financement de l'achat d'un bien immobilier ou d'équipement , le banquier peut exiger une assurance incendie, multirisques , perte d'exploitation ou de revenu. De même, avant d'émettre de nouveaux moyens de paiement et pour éviter l'éventualité de la recherche de sa responsabilité, la banque veillera à leur sécurisation, y compris par la souscription d'une assurance garantissant les dommages susceptibles d'être engendrés à cause de l'existence dudit moyen de paiement (carte bancaire par exemple). Ainsi, la banque contribuera à la diffusion des assurances dommages selon deux démarches. La première consiste à agir en tant que souscripteur. La deuxième sera la technique d'indication au sens du droit français.*Action en tant que souscripteur : Pour protéger un bien financé contre les risques susceptibles de fragiliser la sécurité de son Emploi ou se prémunir contre l'éventualité de la recherche de sa responsabilité, du fait de la mise en circulation de moyens de paiement par exemple, un banquier aura tout intérêt à négocier et à souscrire les garanties d'un contrat d'assurance dommages pour le compte de sa clientèle. La légalité de cette démarche se confirme par le contenu de l'article 40 du code des assurances marocain qui dispose que "toute personne ayant intérêt à la conservation d'une chose peut la faire assurer”. Ainsi, la banque choisira un intermédiaire agréé auprès duquel elle souscrira un contrat d'assurance dommages pour le compte de sa clientèle. La nécessité de la transition par un intermédiaire agréé résulte des prescriptions du code des assurances qui stipule dans son article 289 que les opérations d'assurances autres que celles afférentes aux assurances de personnes, à l'assistance et à l'assurance-crédit, ne peuvent être présentées aux banques et à Barid Al-Maghrib que par les intermédiaires d'assurances définis à l'article 291, lorsque les banques ou Barid Al- Maghrib agissent en tant que souscripteurs de contrats pour le compte de leur clientèle. Une autre technique permettrait au banquier de se faire rémunérer dans le cadre de la diffusion des assurances dommages. Il s'agit de la mise en relation de l'assuré avec l'assureur, désignée par le législateur français par le terme "Indication". Cette institution prévue par le droit français est absente du nouveau code des assurances marocain; mais elle n'est pas interdite. **Action par le moyen de l'indication ; En France à titre d'exemple, l'article R511-3 du code des assurances autorise la rétribution des Indicateurs dont le rôle se borne à mettre en relation l'assuré et l'assureur ou à signaler l'un à l'autre. Cette démarche peut être utilisée dans le cadre de la bancassurance au Maroc. Toutefois, le banquier doit agir avec prudence pour ne pas tomber dans l'interdit. I] est très facile de glisser sur le champs de la présentation des opérations d’assurances. En effet, l'article 306 énonce clairement que la présentation des opérations d'assurances par Barid Al-Maghrib et par les banques est limitée aux assurances de personnes, à l'assistance et l'assurance-crédit. Le texte ne définit malheureusement pas ce qu'il entend par présentation des opérations d'assurances. L'article R511-2 du code des assurances français considère comme présentation d'une opération d'assurances "le fait, pour toute personne physique ou morale, de solliciter ou de recueillir la souscription d'un contrat d'assurance ou de capitalisation ou l'adhésion à un tel contrat ou d'exposer oralement ou par écrit à un souscripteur ou adhérent éventuel, en vue de cette souscription ou adhésion, les conditions de garantie d'un tel contrat”. En définitive, la banque pourra procéder dans l'avenir à la proposition des contrats d'assurances de personnes en vertu d'un agrément de courtage et d'un traité de nomination signé avec chaque compagnie d'assurances partenaire. En revanche, elle peut continuer à diffuser des assurances dommages, soit en tant que souscripteur pour compte de ses clients, en passant obligatoirement par un intermédiaire, soit en tant qu'indicateur (au sens de la législation française) en mettant en relation assurés et assureurs. Dans le premier cas, il serait tout à fait légitime de facturer au client assuré la contrepartie de la prestation rendue. Dans le second cas, la banque se fera rétribuer à l'instar de la pratique française par voie de rétrocession de commissions.