Vous êtes sur la page 1sur 24

ISG Sousse

M1 Master pro en comptabilité


Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

IAS 17: Contrats de location

L’IAS 17 a été adopté en Europe en vertu du règlement CE n° 2238/2004 du 29 décembre


2004. La dernière version de la norme est celle de l'IASB publiée le 18 décembre 2003 et les
amendements successifs à cette norme introduits par d'autres normes ou interprétations
homologuées. Elle est applicable pour les exercices ouverts à partir du 01 Janvier 2005.

L’IAS 17 fait référence aux normes d’interprétations suivantes :

-SIC 15 : Avantages dans les contrats de location simple ;

-SIC 27 : Evaluation de la substance de transactions comportant des opérations ayant la forme


juridique d’un contrat de location ;

-IFRIC 4 :Droits d’utilisation d’actifs : conditions permettant de déterminer si un accord


contient une location.

La norme similaire selon les NCT est la NC 41 « Contrats de location ». Cette norme est
similaire à l’IAS 17. En vigueur pour les exercices ouverts à compter du 01 Janvier 2008,
cette norme n’est pas obligatoire pour les exercices avant cette date. Son application
rétrospective est cependant encouragée.

SECTION 1. OBJECTIF ET CHAMP D’APPLICATION

L'objectif de l’IAS 17 est d'établir, pour le preneur et le bailleur, les principes comptables
appropriés et les informations à fournir au titre des contrats de location-financement et des
contrats de location simple.

L’IAS 17 s'applique lorsque la substance d'un accord inclut le transfert du droit d'utiliser
d’un actif pendant une période de temps convenue quelque soit la nature et l’étendue
des prestations fournies par le bailleur ainsi que la forme juridique du contrat (IFRIC 4,
SIC 27).

L’IAS 17 s'applique à la comptabilisation de tous les contrats de location autres que:


a) les contrats de location portant sur la prospection ou l'utilisation de minéraux, de pétrole,
de gaz naturel, et autres ressources similaires non renouvelables; et
b) les accords de licences portant sur des éléments tels que des films cinématographiques, des
enregistrements vidéo, des pièces de théâtre, des manuscrits, des brevets et des droits d'auteur.
L’IAS 17 ne s'applique pas à l'évaluation:
a) d'un bien immobilier détenu par des preneurs et comptabilisé comme immeuble de
placement (voir IAS 40 Immeubles de placement);
b) d'un immeuble de placement mis à disposition par des bailleurs en vertu de contrats de
location simple (voir IAS 40);
c) d'actifs biologiques détenus par des preneurs en vertu de contrats de location-financement
(voir IAS 41 Agriculture); ou

1
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

d) d'actifs biologiques mis à disposition par des bailleurs en vertu de contrats de location
simple (voir IAS 41).

SECTION 2. CLASSIFICATION DES CONTRATS DE LOCATION

Selon le §4, un contrat de location est un accord par lequel le bailleur cède au preneur, pour
une période déterminée, le droit d'utilisation d'un actif en échange d'un paiement ou d'une
série de paiements.

L’IAS 17 distingue trois types de contrats :

-Contrats de location simple,

-Contrat de location financement,

-Contrat de cession-bail.

Un contrat de location-financement est un contrat de location ayant pour effet de transférer au


preneur la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété d'un actif. Le
transfert de propriété peut intervenir ou non, in fine.

Les risques incluent les pertes éventuelles résultant de la sous-utilisation des capacités ou de
l'obsolescence technologique ainsi que des variations de la rentabilité dues à l'évolution de la
conjoncture économique.

Les avantages peuvent être représentés par l'espérance d'une exploitation rentable sur la durée
de vie économique de l'actif et d'un gain résultant d'une appréciation de sa valeur ou de la
réalisation d'une valeur résiduelle.

Un contrat de location simple désigne tout contrat de location autre qu'un contrat de location-
financement.

Les §10 et 11 avancent Huit présomptions simples alternatives (prise individuellement ou


conjointement) qui conduisent à classer le contrat en tant qu’un contrat de location
financement :

1) le contrat de location transfère la propriété de l'actif au preneur au terme de la durée du


contrat de location;

2) le contrat de location donne au preneur l'option d'acheter l'actif à un prix qui devrait être
suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle l'option peut être levée pour que,
dès le commencement du contrat de location, on ait la certitude raisonnable que l'option sera
levée;

3) la durée du contrat de location couvre la majeure partie de la durée de vie économique de


l'actif, même s'il n'y a pas transfert de propriété;

4) au commencement du contrat de location, la valeur actualisée des paiements minimaux au


titre de la location s'élève au moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l'actif loué; et

2
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

5) les actifs loués sont d'une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les utiliser
sans leur apporter de modifications majeures.

6) si le preneur peut résilier le contrat de location, les pertes subies par le bailleur relatives à
la résiliation sont à la charge du preneur;

7) les profits ou les pertes résultant de la variation de la juste valeur de la valeur résiduelle
sont à la charge du preneur (par exemple, sous la forme d'une diminution de loyer égale à la
majeure partie du produit de cession à la fin du contrat de location); et

8) le preneur a la faculté de poursuivre la location pour une deuxième période moyennant un


loyer sensiblement inférieur au prix du marché.

Date et cohérence de classification des contrats entre preneur et bailleur

Si le preneur et le bailleur conviennent de modifier les dispositions du contrat de location,


autrement que par un renouvellement du contrat de location, de telle sorte que le contrat de
location aurait été classé différemment, si ces modifications étaient intervenues au
commencement du contrat de location, l'accord révisé est considéré, pour toute sa durée,
comme un nouvel accord. L’IAS 17 n’avance pas de dispositions si les modifications étaient
intervenues en cours de l’exécution du contrat.
Toutefois, les changements affectant les estimations (par exemple, les changements
d'estimation de la durée de vie économique ou de la valeur résiduelle du bien loué) ou les
circonstances (par exemple, une défaillance du preneur) n'entraînent pas une nouvelle
classification du contrat de location à des fins comptables.

Dans la mesure où la transaction entre un bailleur et un preneur repose sur un contrat de


location conclu entre eux, il convient d'utiliser des définitions cohérentes. L'application de ces
définitions aux circonstances spécifiques du preneur et du bailleur peut parfois conduire le
bailleur et le preneur à classer un même contrat différemment. Cela peut être le cas, par
exemple, si le bailleur bénéficie d'une valeur résiduelle garantie par une partie non liée au
preneur.

Contrat de location des terrains et des constructions

Règles spécifiques aux terrains


Le terrain présente la caractéristique d'avoir normalement une durée de vie économique
indéterminée et, s'il n'est pas prévu d'en transférer la propriété au preneur à l'issue de la durée
du contrat de location, le preneur ne reçoit en principe pas la quasi-totalité des risques et des
avantages inhérents à la propriété, auquel cas la location du terrain est un contrat de location
simple.
Selon les amendements de l’IAS 17 publiée en avril 2009, les contrats de location d’une très
longue durée (99ans) sont class en contrat de location financement. En effet, la valeur
résiduelle actualisée du terrain est négligeable et le preneur est économiquement assimilé à un
acquéreur.

Le terrain et la construction doivent être traités séparément aux fins de la classification du


contrat de location.

Si le titre de propriété comporte les deux éléments et qu’il est transféré à la fin de la durée au

3
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

preneur, les deux éléments sont traités comme faisant l’objet d’un contrat de location
financement, qu'ils soient analysés comme un ou deux contrats de location, sauf si d'autres
caractéristiques montrent clairement que le contrat de location ne transfère pas la quasi-
totalité des risques et avantages inhérents à la propriété d'un de ces éléments ou des deux.

Selon le §16, les paiements minimaux (y compris d'éventuels montants forfaitaires payables
d'avance) sont affectés entre les éléments terrain et constructions proportionnellement aux
justes valeurs relatives des droits dans un bail de l'élément terrain et de l'élément
constructions du contrat de location au commencement dudit contrat. Si les paiements au titre
de location ne peuvent être affectés de manière fiable entre ces deux éléments, le contrat de
location est classé dans sa totalité comme contrat de location-financement, sauf s'il est clair
que les deux éléments constituent des contrats de location simple, auquel cas le contrat de
location est classé dans sa totalité comme location simple. L’affectation des loyers entre le
terrain et la construction ne doit pas se faire au prorata des justes valeurs respectives mais au
prorata des justes valeurs relatives des « intérêts contractuels » détenus dans chacun des deux
éléments. Une méthode de répartition possible est celle du « taux de rendement terrain » qui
est égal au taux sans risque majoré par une prime variable en fonction de la localisation et des
caractéristiques du terrai. Les loyers relatifs aux constructions sont déterminés par la
déduction du rendement estimé du terrain.

Cas d’un accord relatif à composantes multiples (IFRIC 4: Droits d’utilisation d’actifs :
conditions permettant de déterminer si un accord contient une location)

Une entité peut conclure un accord, comportant une transaction ou une série de transactions
liées, qui n'a pas la forme légale d'un contrat de location mais qui confère un droit d'utiliser un
actif (par exemple, un élément d'immobilisation corporelle) en échange d'un paiement ou
d'une série de paiements. Les exemples d'accords dans lesquels une entité (le fournisseur)
peut conférer à une autre entité (l'acheteur) un tel droit d'utiliser un actif, souvent
conjointement avec des services liés, comprennent:

-les accords d'externalisation (par exemple, l'externalisation des fonctions de traitement des
données d'une entité),

-les accords dans l'industrie des télécommunications, dans lesquels les fournisseurs de
capacité de réseau concluent avec des acheteurs des contrats de fourniture de droits à capacité,

-les contrats d'achats fermes (take-or-pay) ou similaires, par lesquels les acheteurs doivent
effectuer des paiements spécifiés, qu'ils prennent ou non livraison des produits ou services
objet du contrat [par exemple, un contrat d'achat ferme (take-or-pay) pour acquérir
substantiellement la totalité de la production d'une centrale électrique d'un fournisseur].

L’objectif de l’interprétation IFRIC 4 est d’identifier un contrat de location implicite dans un


contrat de fourniture de biens et de prestations de services, c’est à dire identifier les conditions
dans lesquelles le contrat octroie un droit d’utilisation d’un actif.

Pour déterminer si un accord est, ou contient, un contrat de location, il convient de se fonder


sur la substance de l'accord et d'apprécier si:
a) l'exécution de l'accord dépend de l'utilisation d'un actif ou d'actifs spécifique(s) (l'actif); et
b) l'accord confère un droit d'utiliser l'actif.

4
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Utilisation d’un actif spécifique

Bien qu'un actif spécifique puisse être explicitement identifié dans un accord, il ne fait pas
l'objet d'un contrat de location si l'exécution de l'accord ne dépend pas de l'utilisation de l'actif
spécifié. Par exemple, si le fournisseur est tenu de livrer une quantité spécifiée de
marchandises ou de services et a le droit et la possibilité de les fournir en utilisant d'autres
actifs non spécifiés dans l'accord, dans ce cas, l'exécution de l'accord ne dépend pas de l'actif
spécifié et l'accord ne contient pas de contrat de location. Une obligation de garantie, qui
permet ou impose la substitution des mêmes actifs ou d'actifs similaires lorsque l'actif spécifié
ne fonctionne pas correctement, n'empêche pas le traitement en contrat de location. En outre,
une disposition contractuelle (éventuelle ou autre) permettant ou imposant au fournisseur de
substituer d'autres actifs pour une raison quelconque à ou après une date spécifiée, n'empêche
pas le traitement en contrat de location avant la date de substitution.

Droit d’utiliser l’actif

Un accord confère le droit d'utiliser l'actif si l'accord confère à l'acheteur (le preneur) le droit
de contrôler l'utilisation de l'actif sous-jacent. Le droit de contrôler l'utilisation de l'actif sous-
jacent est conféré si l'une quelconque des conditions suivantes est satisfaite:

a) l'acheteur a la possibilité ou le droit d'exploiter l'actif ou d'ordonner à d'autres de l'exploiter


de la façon qu'il établit tout en obtenant ou contrôlant plus qu'une partie insignifiante de la
production ou autre utilité de l'actif;

b) l'acheteur a la possibilité ou le droit de contrôler l'accès physique à l'actif sous-jacent tout


en obtenant ou en contrôlant plus qu'une partie insignifiante de la production ou autre utilité
de l'actif;

c) les faits et circonstances indiquent qu'il est peu probable qu'une ou plusieurs parties, autres
que l'acheteur, prendront plus qu'une partie insignifiante de la production ou autre utilité
produite ou générée par l'actif pendant la durée de l'accord, et le prix que l'acheteur paiera au
titre de la production n'est ni contractuellement fixé par unité de production ni égal au prix du
marché actuel par unité de production au moment de la livraison de la production.

Selon les §12 et 13 de l’IFRIC 4 Si un accord contient un contrat de location, les parties à
l'accord doivent appliquer à l'élément location du contrat les dispositions d'IAS 17. En effet,
le contrat doit être classé comme contrat de location-financement ou comme contrat de
location simple. D'autres éléments de l'accord qui ne sont pas dans le champ d'application
d'IAS 17 doivent être comptabilisés selon les autres normes.

Pour appliquer les dispositions d'IAS 17, les paiements et autres contreparties imposés par
l'accord doivent être séparés au commencement de l'accord ou lors d'une réappréciation de
l'accord entre ceux afférents à la location et ceux concernant d'autres éléments sur la base de
leurs justes valeurs relatives. Les paiements minimaux au titre de la location n'incluent que les
paiements relatifs à la location (c'est-à-dire le droit d'utiliser l'actif) et excluent les paiements
relatifs à d'autres éléments de l'accord (par exemple, concernant les services et le coût des
intrants).

5
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Exemple

Une société de sous-traitance industrielle conclut un contrat avec une entreprise « X » de


fabrication d’un produit P. Ce contrat prévoit la mise à disposition à l’entreprise d’une unité
d’emballage du produit « P » pour une durée de 5 ans. Au cours de cette durée, la société de
sous traitance assure entièrement l’emballage du produit « P » moyennant une rémunération
annuelle de 600 000 DT (HT) (le service d’emballage annuel est normalement rendu sans
matériel à 185 000 DT (HT) par an). Par ailleurs, le contrat prévoit l’acquisition de l’unité
d’emballage par « X » au terme du contrat. On suppose que la durée d’utilité estimée de la
ligne d’emballage est de 10 ans. Le taux d’emprunt marginal de « X » s’élève à 6,5%. Le
contrat est conclu le 01/01/N, et les paiements sont à partir du 31/12/N
La substance de l’accord porte sur les éléments suivants :
-utilisation d’un actif spécifique : il s’agit de l’utilisation par « X » de l’unité d’emballage sur
une période de 5 ans
-droit d’utiliser l’actif : le contrat confère à « X » le droit de contrôle de l’unité sur la période
du contrat (accessibilité, niveau de production, etc)
Selon l’IFRIC 4, ce contrat comporte une composante relative à un contrat de location qui
doit être comptabilisée d’une manière séparée selon les dispositions de l’IAS 17.
Qualification de la composante location selon l’IAS 17 : Il s’agit d’un contrat de location
financement (transfert de propriété au terme du contrat). Selon l’IFRIC 4, les paiements
minimaux liés au contrat de location doivent être séparés des paiements du contrat global. En
cas d’espèce la valeur de paiement minimaux s’élève à 415 000 DT (HT) par an (600 000 –
185 000)
La valeur actualisée des paiements minimaux = 2 009 020 (415 000x(1-(1+6,5%)-6)/6,5%)
La valeur des paiements doit être décomposée entre le remboursement en principal et la
charge financière :
-Charges financière=6,5% * 2 009 020 = 130 586 DT
-Rbt du principal = 415 000 – 130 586 = 284 413 DT

Matériel industriel (B) 2 009 020


Passif lié à contrat de location – financement (B) 2 009 020
Services extérieurs (R ) 185 000
Charges financières (R ) 130 586
Passif lié à un contrat de 284 413
location financement
Etat TVA Déductible (B) 108 000
Banque (B) 672 600
Etat Retenue à la source (B) 35 400

Analyse de la substance des transactions ayant la forme juridique d’un contrat de


location (SIC 27)
En pratique plusieurs contrats de location sont réalise afin de réaliser un financement,
conférer un avantage fiscal ou assurer un rendement financier à un bénéficiaire sans porter sur
un droit d’utilisation effectif d’un actif bien déterminé.
Le §5 de la SIC 27 expose des indicateurs qui, individuellement, démontrent qu’un accord
ayant la forme juridique peut en substance ne pas comporter un contrat de location :
a) une entité conserve tous les risques et avantages inhérents à la propriété d'un actif sous-

6
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

jacent et bénéficie quasiment des mêmes droits quant à son utilisation qu'avant l'accord;
b) la principale justification de l'accord n'est pas de transférer le droit d'utilisation d'un actif
mais d'obtenir un avantage fiscal particulier; et
c) l'accord inclut une option dont les conditions rendent la levée presque certaine (par
exemple, une option de vente exerçable à un prix suffisamment supérieur à la juste valeur
attendue lorsqu'elle deviendra exerçable).

Par ailleurs, la SIC 27 aborde la problématique liée à l’analyse des comptes d’investissement
et des obligations issues de contrat de location et expose trois indicateurs qui individuellement
constituent une présomption de non qualification de ces éléments en tant qu’actif et passif et
ne doivent pas être comptabilisés par l'entité:
a) l'entité n'est pas en mesure de contrôler le compte d'investissement vers la poursuite de ses
propres objectifs et elle n'est pas obligée d'effectuer les paiements locatifs. Cela est le cas, par
exemple, lorsqu'un montant payé d'avance est placé dans un compte d'investissement séparé
pour protéger l'investisseur et ne peut être utilisé que pour payer ce dernier, lorsque
l'investisseur accepte que les obligations liées au paiement des loyers soient honorées en
prélevant sur les fonds du compte d'investissement et que l'entité n'a pas la faculté de retenir
les paiements effectués à l'investisseur à partir de ce compte;
b) l'entité n'a qu'un risque faible d'avoir à rembourser l'intégralité de la commission reçue
d'un investisseur et vraisemblablement d'avoir à payer une somme supplémentaire ou,
lorsqu'elle n'a reçu aucune commission, n'a qu'un risque faible d'avoir une somme à payer au
titre d'autres obligations (une garantie, par exemple). Il n'existe qu'un risque faible de
paiement lorsque, par exemple, les termes de l'accord lui imposent d'investir une somme
payée d'avance dans des actifs sans risque qui devraient générer des flux de trésorerie
suffisants pour exécuter ses obligations liées au paiement des loyers; et
c) les seuls flux de trésorerie attendus selon l'accord, en dehors des flux de trésorerie initiaux
au commencement de l'accord, sont les paiements des loyers effectués uniquement à partir de
fonds retirés du compte d'investissement séparé, constitué avec les flux de trésorerie initiaux.
SECTION 3. TRAITEMENT DES CONTRAT DE LOCATION CHEZ LE PRENEUR

1. Contrats de location financement

1.1. Comptabilisation initiale


Au début de la période de location, les preneurs doivent comptabiliser les contrats de
location-financement à l'actif et au passif de leur bilan pour des montants égaux :
- à la juste valeur du bien loué,
- ou, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la
location déterminée.
Ces deux valeurs doivent être évaluées à la date du commencement du contrat.
A- La juste valeur

Selon le §4, la juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un
passif éteint, entre parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de
concurrence normale. Cette valeur est estimée à la date du commencement du contrat c’est à
dire à la date de signature du contrat de location ou, si elle est antérieure, la date
d'engagement réciproque des parties sur les principales clauses du contrat de location.

7
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

B- Valeur des paiements minimaux actualisés

Les paiements minimaux au titre de la location sont les paiements que le preneur est, ou peut
être, tenu d'effectuer pendant la durée du contrat de location, à l'exclusion du loyer
conditionnel, du coût des services (maintenance, assurances, etc) et des taxes à payer par le
bailleur ou à rembourser au bailleur. Les paiements minimaux comportent aussi les montants
garantis par lui ou par une personne qui lui est liée.

Afin de déterminer leur valeur actualisée, les paiements minimaux sont actualisés au taux
d'intérêt implicite du contrat de location si celui-ci peut être déterminé, sinon le taux
d'emprunt marginal du preneur doit être utilisé.

Le taux d'intérêt implicite du contrat de location est le taux d'actualisation qui égalise, au
commencement du contrat de location, les sommes suivantes :

-la valeur actuelle cumulée des (i) paiements minimaux au titre de la location et de (ii) la
valeur résiduelle non garantie (La valeur résiduelle non garantie est la part de la valeur résiduelle de
l'actif loué dont la réalisation par le bailleur n'est pas assurée ou qui est garantie uniquement par une
partie liée au bailleur)

Le taux marginal d'endettement du preneur est le taux d'intérêt que le preneur aurait à
payer pour un contrat de location similaire ou, si celui-ci ne peut être déterminé, le taux
d'intérêt qu'obtiendrait le preneur, au commencement du contrat de location, pour emprunter
sur une durée et avec une garantie similaires les fonds nécessaires à l'acquisition de l'actif.

C- Valeur d’entrée de l’actif

La valeur d’entrée de l’actif est égale à la juste valeur (ou la valeur actualisées des paiement
minimaux garantis) majorée coûts directs initiaux du preneur. On cite, à titre d’exemple, les
frais d’acte, de port d’assurance et autres charges directement supportées par le preneur ainsi
que les frais de négociation et de la finalisation des accords de location. D’une manière
générale, il s’agit des coûts identifiés comme directement attribuables à des activités
conduites par le preneur en vue d'un contrat de location-financement.

1.2. Evaluation ultérieure

A-traitement des paiements minimaux


Les paiements minimaux doivent être ventilés entre la charge financière et l'amortissement du
solde de la dette. La charge financière doit être affectée à chaque période couverte par le
contrat de location de manière à obtenir un taux d'intérêt périodique constant sur le solde
restant dû au passif au titre de chaque période.

Les passifs représentant les contrats de location-financement doivent ainsi être classée en
passifs courants et passifs non courants et ce au fur et à mesure de l’avancement du contrat.

B-traitement des loyers conditionnels


Les loyers conditionnels doivent être comptabilisés comme une charge de la période au cours
de laquelle ils sont encourus.

C-traitement des actifs

8
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Une dotation aux amortissements doit être constatée pour les éléments d’actifs amortissables.
La méthode d'amortissement des actifs loués doit être cohérente avec celle applicable aux
actifs amortissables que possède l'entité, et la dotation aux amortissements doit être calculée
selon IAS 16 Immobilisations corporelles et IAS 38 Immobilisations incorporelles. Si l'on n'a
pas une certitude raisonnable que le preneur devient propriétaire de l'actif à la fin du contrat
de location, l'actif doit être totalement amorti sur la plus courte de la durée du contrat de
location et de sa durée d'utilité.

Le montant amortissable d'un actif loué est réparti sur chaque période comptable de la période
d'utilisation escomptée sur une base systématique et cohérente avec la politique
d'amortissement appliquée par le preneur aux actifs amortissables dont il est propriétaire.

Les dispositions de l’IAS 36 sont applicables pour tester les éventuelles dépréciations de
l’actif.

Le silence de l’IAS 17 signifie que le modèle de réévaluation est interdit pour les actifs objet
des contrats de location financement.

1.3. Exemple
Le 01/04/N, l’entreprise « X » a conclu un contrat de location avec un établissement financier
qui porte sur un méteil industriel avec une option d’achat à la fin du contrat pour une valeur
de 7000 DT (La juste valeur à cette date est de 25 000 DT). La valeur du marché du matériel
s’élève à la date de signature du contrat à 100 000 DT. La durée d’utilité de l’équipement est
estimée à 10ans. Le contrat prévoit :
-versement initial = 20 000 DT
-durée du contrat = 4 ans
-16 loyers trimestriels de 6 000 DT à terme échu,
Le taux implicite du contrat est déterminé comme suit :
100 000 = 20 000 + Σ 6 000/(1+t)i + 7000 (1+t)16
t= 2,96%

9
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Le tableau d’amortissement du passif lié au contrat de location-financement se présente


comme suit :

Date Paiement Intérêts Rbt Passif Capital restant dû


01/04/N 20 000 - 20 000 80 000
30/06/N 6 000 2 368 3 632 76 368
30/09/N 6 000 2 260 3 740 72 628
31/12/N 6 000 2 150 3 850 68 778
TOTAL N 38 000 6 778 31 222 -
31/03/N+1 6 000 2 036 3 964 64 814
30/06/N+1 6 000 1 918 4 082 60 732
30/09/N+1 6 000 1 798 4 202 56 530
31/12/N+1 6 000 1 673 4 327 52 203
31/03/N+2 6 000 1 545 4 455 47 748
30/06/N+2 6 000 1 413 4 587 43 161
30/09/N+2 6 000 1 278 4 722 38 439
31/12/N+2 6 000 1 138 4 862 33 577
31/03/N+3 6 000 994 5 006 28 571
30/06/N+3 6 000 846 5 154 23 417
30/09/N+3 6 000 693 5 307 18 110
31/12/N+3 6 000 536 5 464 12 646
31/03/N+4 6 000 354 12 646 -
TOTAUX 123 000 23 000 100 000 -

01/04/N
Matériel industriel (B) 100 000
TVA déductible 3 600
Passif courant de location financement 11 222
Passif non courant de location financement 68 778
Banque 20 060
Etat RS 3 540
30/06/N
Charges financières (R ) 2 368
Passif courant de location 3 632
financement
Etat TVA Déductible (B) 1 080
Banque (B) 6 018
Etat Retenue à la source (B) 1 062

A la fin de l’exercice (modèle de coût IAS 16/IAS 36) à appliquer pour l’équipement
01/04/N
Dotations aux amortissements 10 000
Amt du matériel industriel (B) 10 000
01/04/N
Passif non courant de location financement (B) 16 575
Passif courant de location financement (B) 16 575

2. Contrats de location simple

10
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

2.1 Principe
Les paiements au titre du contrat de location simple doivent être comptabilisés en charges sur
une base linéaire pendant toute la durée du contrat de location, à moins qu'une autre base
systématique soit plus représentative de l'échelonnement dans le temps des avantages qu'en
retirera l'utilisateur.

Selon le §34, Pour les contrats de location simple, les paiements au titre de la location (à
l'exclusion du coût des services tels que l'assurance et la maintenance) sont comptabilisés en
charges sur une base linéaire, à moins qu'une autre base systématique de comptabilisation ne
soit représentative de l'échelonnement dans le temps des avantages qu'en retirera l'utilisateur,
même si les paiements ne sont pas effectués sur cette base.

Exemple

Un locataire loue un local dans le cadre d’un contrat de location simple sur une période de 5
ans. Le contrat prévoit un loyer annuel de 1 200 DT et une augmentation fixe annuelle de 3%
compte tenu de l’inflation.
La charge annuelle doit être égale à une quote-part annuelle (sur les cinq ans) :
(1200+(1200*1,03)+(1200*1,03)2+(1200*1,03)3+(1200*1,03)4)/5 = 1 274,2 DT.

Le loyer annuel est comptabilisé comme suit


01/04/N
Loyer ( R ) 1274
Tva déductible (B ) 216
Banque (B) 1 204
Etat Retenue à la source 212
Charge à payer (B) 74

2.2 Avantages liées au contrat de location simple SIC 15


Tous les avantages consentis pour la négociation ou le renouvellement d'un contrat de
location simple doivent être comptabilisés comme étant constitutifs de la contrepartie
acceptée pour l'utilisation de l'actif loué, quelles que soient la nature, la forme et la date de
paiement de ces avantages.

Le bailleur doit comptabiliser le coût cumulé de ces avantages comme une réduction des
revenus locatifs sur la durée du contrat de location sur une base linéaire, à moins qu'une autre
méthode systématique ne soit représentative de la façon dont l'avantage relatif au bien loué se
consomme dans le temps.

Le locataire doit comptabiliser le profit cumulé des avantages comme une diminution de la
charge locative sur la durée du contrat de location sur une base linéaire, à moins qu'une autre
méthode systématique ne soit représentative de la façon dont le locataire tire avantage dans le
temps de l'utilisation du bien loué (exemple : prise en charge des frais de relocation, de
déménagement par le bailleur).

Des coûts encourus par le locataire, incluant les coûts liés à une location préexistante (par
exemple, des coûts au titre de la résiliation, de la relocation ou des améliorations
d'agencements ou d'aménagements), doivent être comptabilisés par le locataire selon les
normes applicables pour ces coûts, y compris les coûts qui sont effectivement remboursés

11
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

sous la forme d'un avantage contractuel.

SECTION 3. TRAITEMENT DES CONTRAT DE LOCATION CHEZ LE BAILLEUR


1. Contrats de location financement
1.1. Comptabilisation initiale
Dans la même lignée du traitement chez le preneur, le fond économique exige que l’actif soit
comptabilisé chez le preneur. Il en découle que le bailleur doit comptabiliser dans son bilan
les actifs détenus en vertu d'un contrat de location-financement et les présenter comme des
créances.

La valeur d’entrée des créances est égale au montant égal à l'investissement net dans le
contrat de location majoré par coûts directs initiaux tels que des commissions et honoraires
juridiques et des coûts marginaux internes directement attribuables à la négociation et à la
rédaction du contrat de location. Les coûts directs initiaux ne sont pas inclus dans la valeur
d’entrée de la créance pour les distributeurs ou les fabricants des biens objet du contrat.

L'investissement brut dans le contrat de location est le total:


i) des paiements minimaux à recevoir au titre de la location par le bailleur dans le cadre d'un
contrat de location- financement; et
ii) de toutes les valeurs résiduelles non garanties revenant au bailleur.
L'investissement net dans le contrat de location est l'investissement brut dans ledit contrat
actualisé au taux d'intérêt implicite du contrat de location.

Le taux d'intérêt implicite du contrat de location est le taux d'actualisation qui donne, au
commencement du contrat de location, une valeur actuelle cumulée: a) des paiements
minimaux au titre de la location; et de b) la valeur résiduelle non garantie égale à la somme: i)
de la juste valeur de l'actif loué; et ii) des coûts directs initiaux du bailleur.

1.2. Evaluation ultérieure


La comptabilisation de produits financiers doit s'effectuer sur la base d'une formule traduisant
un taux de rentabilité périodique constant sur l'en-cours d'investissement net du bailleur dans
le contrat de location-financement.

Les paiements au titre de la location correspondant à la période sont imputés, à l'exclusion du


coût des services, sur l'investissement brut résultant du contrat de location pour diminuer à la
fois le montant du principal et le montant des produits financiers non acquis.

Le 01/04/N, l’entreprise « X » a conclu un contrat de location avec un établissement financier


qui porte sur un méteil industriel avec une option d’achat à la fin du contrat pour une valeur
de 3 000 DT (La juste valeur à cette date est de 30 000 DT). La valeur du marché du matériel
s’élève à la date de signature du contrat à 100 000 DT. La durée d’utilité de l’équipement est
estimée à 10ans et le bailleur a engagé des frais qui s’élèvent à 4000 DT (HT). Le contrat
prévoit :
-versement initial = 20 000 DT
-durée du contrat = 4 ans
-16 loyers trimestriels de 6 000 DT à terme échu,
Le taux implicite du contrat est déterminé comme suit :
104 000 = 20 000 + Σ 6 000/(1+t)i + 3000 (1+t)16

12
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

t= 1,949%
Le tableau lié à la décomposition du loyer se présente comme suit :

13
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Date Paiement Intérêts Rbt Investissement net


résiduel
01/04/N 20 000 20 000 84 000
30/06/N 6 000 1 637 4 363 79 637
30/09/N 6 000 1 552 4 448 75 189
31/12/N 6 000 1 465 4 535 70 654
TOTAL N 38 000 4 654 33 346
31/03/N+1 6 000 1 377 4 623 66 031
30/06/N+1 6 000 1 287 4 713 61318
30/09/N+1 6 000 1 195 4 805 56 513
31/12/N+1 6 000 1 101 4 899 51 614
31/03/N+2 6 000 1 006 4 994 46 620
30/06/N+2 6 000 909 5 091 41 529
30/09/N+2 6 000 809 5 191 36 338
31/12/N+2 6 000 708 5 292 31 046
31/03/N+3 6 000 605 5 395 25 651
30/06/N+3 6 000 500 5 500 20 151
30/09/N+3 6 000 393 5 607 14 544
31/12/N+3 6 000 283 5 717 8 828
31/03/N+4 9 000 172 8 828
TOTAUX 104 000

A la signature du contrat :

01/04/N
Créances location financement (B) 104 000
TVA déductible 18 480
Banque 20 060
01/04/N
Banque (B) 20 060
Etat Retenue à la source (B) 3 540
Créances location financement (B) 20 000
Etat TVA Collectée 3 600
Au règlement des loyers

30/06/N
Banque (B) 6 018
Etat Retenue à la source (B) 1 062
Produits financier (R ) 1 637
Créances location financement (B) 4 363
Etat TVA Collectée 1 080
Révision de la valeur résiduelle non garantie (VRNG)

Le §41 avance un traitement rétrospectif de la baisse de l’estimation de la VRNG revenant au


bailleur. En effet, Les valeurs résiduelles estimées et non garanties retenues pour le calcul de
l'investissement brut du bailleur dans le contrat de location doivent être révisées

14
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

régulièrement. Si l'on constate une diminution de la valeur résiduelle estimée non garantie,
l'imputation des revenus sur la durée du contrat de location est revue et toute diminution au
titre de montants constatés par régularisation est immédiatement comptabilisée (en contre
partie de la diminution de la créance). Il en découle que la valeur des loyers et/ou leur
décomposition en remboursement de l’investissement net et produits financiers au cours des
périodes précédentes doivent être régularisés au titre de l’exercice du changement de
l’estimation.
La norme est silencieuse quant au traitement de la hausse de la valeur estimée de la VRNG ce
qui prône le maintien de la valeur retenue pour le traitement de la durée restante du contrat.
Cas particulier : Le bailleur est le fabriquant ou le distributeur de l’actif utilisé
Les bailleurs fabricants ou distributeurs doivent comptabiliser les profits ou pertes sur les
ventes de la période, selon les principes retenus par l'entité pour ses ventes fermes.

Si les taux d'intérêt donnés sont artificiellement bas, le profit réalisé sur la vente sera limité au
profit que l'on obtiendrait si l'on facturait un taux d'intérêt de marché.

Les coûts encourus par des bailleurs fabricants ou distributeurs dans le cadre de la négociation
et de la rédaction d'un contrat de location doivent être comptabilisés en charges lors de la
comptabilisation du profit réalisé sur la vente (A la différence des bailleurs, établissements
financiers).

Les fabricants ou les distributeurs donnent souvent à leurs clients le choix entre l'achat ou la
location d'un actif. Pour les bailleurs fabricants ou distributeurs, un contrat de location-
financement génère deux types de revenus:

a) le profit ou la perte équivalant au profit ou à la perte résultant d'une vente ferme de l'actif
loué, au prix de vente normal, tenant compte d'éventuelles ristournes ou remises
commerciales; et

b) le produit financier sur la durée du contrat de location.

Le produit des ventes comptabilisé au début de la période de location par un bailleur


fabricant ou distributeur est la juste valeur de l'actif ou, si elle est inférieure, la valeur
actualisée des paiements minimaux revenant au bailleur au titre de la location, calculée
en utilisant un taux d'intérêt commercial.

Le coût des ventes comptabilisé au début de la durée du contrat de location est le coût, ou la
valeur comptable si elle est différente, du bien loué, moins la valeur actuelle de la valeur
résiduelle non garantie.

La différence entre le produit des ventes et le coût des ventes est le profit sur la vente qui est
comptabilisé selon les principes retenus par l'entité pour ses ventes fermes.

Exemple

Un concessionnaire de véhicules donne en location financement une voiture neuve dont la


valeur est estimée à 50 000 DT (HT). Le contrat prévoit :

15
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

-le versement de fonds propres immédiat de 8 000 DT (HT)


-12 Loyers trimestriels au taux commercial (trimestriel) de 2,8%.
Le locataire devient propriétaire au terme du contrat (aucune VRNG n’est estimée)
La valeur du loyer est ainsi déterminée
50 000 = 8 000 + Σ L/(1+2,8%)i
L=4 169 DT.
Le concessionnaire a engagé des frais de 1 000 DT (HT) au titre de la signature du contrat.
Ces frais sont constatés en charges et ne doivent pas être incorporés dans la valeur de
l’investissement net.
La décomposition des loyers se présente comme suit :
Date Paiement Intérêts Rbt Investissement net
résiduel
01/01/N 8 000 8 000 42 000
31/03/N 4 169 1 176 2 993 39 007
30/06/N 4 169 1 092 3 077 35 930
30/09/N 4 169 1 006 3 163 32 767
31/12/N 4 169 917 3 252 29 515
TOTAL N 24 676 4 191 20 485

01/01/N
Créances location financement (B) 50 000
Ventes en location financement (R) 50 000
01/04/N
Frais sur ventes (R) 1 000
Etat tva déd (B) 180
Banque 1 180
31/03/N
Banque (B) 4182
Etat Retenue à la source (B) 737
Créances location financement (B) 2 993
Produits financier (R ) 1 176
Etat TVA Collectée 750
Les bailleurs fabricants ou distributeurs proposent parfois des taux d'intérêt artificiellement
bas pour attirer les clients. L'utilisation d'un taux artificiellement bas aurait pour effet de
comptabiliser au moment de la vente une partie excessive du revenu total de la transaction. Si
les taux d'intérêt du contrat de location sont artificiellement bas, le profit sur la vente doit être
limité à ce qu'il aurait été si l'on avait utilisé un taux d'intérêt commercial.

Exemple

Un distributeur de motocycles propose la location d’un nouveau modèle et sa cession


« gratuite » au terme du contrat. Il propose une location sur 12 loyers de 400 DT (HT) chacun

16
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

soit 4 800 DT (HT), le prix de vente affiché. Le distributeur informe ces clients que le
financement de ce prix sera « gratuit ». Le taux commercial trimestriel du secteur est estimé à
1,5%.
Le taux du contrat affiché est anormalement bas, le prix de vente est déterminé en
actualisation les paiement minimaux au taux commercial, soit :
Σ 400/(1+2,8%)i = 4 363 DT.

17
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Date Paiement Intérêts Rbt Investissement net


résiduel
31/03/N 400 65 335 4 028
30/06/N 400 60 340 3 688
30/09/N 400 55 345 3 344
31/12/N 400 50 350 2 994
TOTAL N 1 600 230 1 370

01/01/N
Créances location financement (B) 50 000
Ventes en location financement (R) 50 000
31/03/N
Banque (B) 401
Etat Retenue à la source (B) 71
Créances location financement (B) 400
Etat TVA Collectée 72

2. Contrats de location simple

Les actifs faisant l'objet de contrats de location simple doivent être présentés au bilan du
bailleur selon la nature de l'actif.

Les revenus locatifs provenant des contrats de location simple doivent être comptabilisés en
produits de façon linéaire sur toute la durée du contrat de location, à moins qu'une autre base
systématique ne soit plus représentative de l'échelonnement dans le temps de la diminution de
l'avantage retiré de l'utilisation de l'actif loué.

Les coûts, y compris l'amortissement, encourus pour l'acquisition des revenus locatifs sont
comptabilisés en charges. Les revenus locatifs (à l'exclusion des sommes reçues au titre de
services fournis tels que l'assurance et la maintenance) sont comptabilisés sur toute la durée
du contrat de location selon une méthode linéaire, même si les recettes ne le sont pas sur cette
base, à moins qu'une autre base systématique ne permette de mieux rendre compte de
l'échelonnement dans le temps de la diminution de l'avantage retiré de l'utilisation de l'actif
loué.

Les coûts directs initiaux encourus par les bailleurs lors de la négociation et de la rédaction
d'un contrat de location simple sont ajoutés à la valeur comptable de l'actif loué et sont
comptabilisés en charges sur la période de location, sur la même base que les revenus locatifs.

La méthode d'amortissement des actifs amortissables loués doit être cohérente avec la
méthode normale d'amortissement du bailleur applicable à des actifs similaires, et la dotation
aux amortissements doit être calculée selon IAS 16 et IAS 38.

Pour déterminer si un actif loué a perdu de la valeur, le bailleur applique IAS 36.

18
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Exemple

La société « X » loue un immeuble à partir du 01/04/N pour une valeur annuelle de 100 000
DT (HT) sur une durée de 5 ans avec une révision annuelle de 5% du loyer à partir de la
troisième année de location. Par ailleurs la société a encouru des frais d’intermédiation de 20
000 DT (HT/ TVA 12%). Les loyers sont payés à l’avance.

Le loyer à constater annuellement en produit s’élève à = (100 000 + 100 000+ 100
000*(1,05)+ 100 000*(1,05)2+100 000*(1,05)3 )/5 = 106 202,5 DT.

01/04/N
CCA (B) 20 000
TVA déd 2 400
Banque (B) 22 400
01/04/N
Banque (B) 100 300
Etat Retenue à la source (B) 17 700
Produits de Location (R) 79652(106
202,5X9/12)
Etat TVA Collectée 18 000
PCA (B) 20 348
31/12/N
Produits de Location (R) 3 000 (20000/5*9/12)
Banque (B) 22 400

SECTION 3. TRAITEMENT DES CONTRAT DE CESSION-BAIL « LEASE-BACK »

1. Définition
Une transaction de cession-bail est une opération de cession d'un actif pour le reprendre en
location.
Cette opération permet au propriétaire initial du bien de bénéficier d’une ressource financière
(le prix du bien) tout en gardant son utilisation. Le paiement au titre de la location et le prix
de vente sont généralement liés car ils sont négociés ensemble. Il sont ainsi transactionnelles
et ne correspondent pas aux prix du marché.
Il s’agit ainsi deux transactions simultanées:
-Une cession de l’actif du preneur au bailleur
-Une location de l’actif par le bailleur au preneur
L’IAS 17 relève deux traitements comptables de cession-bail qui dépendent de la
classification du contrat de location.

2. Location financement

Si l'opération de cession-bail débouche sur une location-financement, la transaction est pour


le bailleur un moyen d'accorder un financement au preneur, l'actif tenant lieu de sûreté. C'est
pourquoi il ne convient pas de considérer un excédent des produits de cession par rapport à la
valeur comptable comme un produit (chez le preneur/cédant). Le preneur doit ainsi tenir

19
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

compte de l’impôt différé au sens de l’IAS 12. Le même étalement serait obligatoire en cas de
perte.

Un tel excédent est différé et amorti sur la durée du contrat de location. Le traitement du
contrat de location est réalisé conformément aux dispositions de l’IAS 17 chez le preneur et le
bailleur.

Selon le §64, le preneur doit à la veille du contrat appliquer les dispositions de l’IAS 36
(constater une dépréciation) si la juste valeur de l’actif est inférieure à sa valeur comptable.

Exemple
Le 01/01/N, l’entreprise « X » a conclu avec un établissement financier un contrat de cession
bail ayant pour objet un équipement industriel au terme duquel « X » redeviendra propriétaire
de l’équipement aux conditions suivantes :
-Prix de cession= 94 500 DT
-Loyers annuels (3 ans)= 38 000 DT.
Le matériel est initialement acquis pour 120 000Dt, les amortissement cumulé le 01/01/N
s’élèvent à 40 000 DT et la durée d’utilité restante est de 5 ans.
Il s’agit d’un contrat de location financement. Le taux annuel implicite du contrat/t est tel
que :94 500 = Σ 38 000/(1+t%)i ;t=10%
*Traitement de l’opération de cession

01/01/N
Banque (B) 94 500
Amortissement (B) 40 000
IDA (B) 4 350
Equipement Industriel (B) 120 000
PCA (B) 14 500
Impôt sur le résultat (R ) 4 350
*Traitement de l’entrée en vigueur du contrat de location-financement (chez « X »)

01/01/N
Matériel industriel (B) 94 500
Passif courant de location financement 28 550
Passif non courant de location financement 65 950
*Evaluation du matériel (chez « X »)

31/12/N
Dotation aux amortissements (R) 18 900 (94 500/5)
Amortissement de l’équipement (B) 18 900
*Règlement de la première échéance (31/12/N) (chez « X »)

31/12/N
Charges financières (R ) 9 450
Passif courant de location 28 550
financement

20
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

Etat TVA Déductible (B) 6 840


Banque (B) 38 114
Etat Retenue à la source (B) 6 726
*Etalement du gain net sur cession (31/12/N) (chez « X »)

PCA (B) 4 833 (14 500/3)


Impôt sur le résultat (R ) 1450 (4350/3)
Gain sur cession des immobilisations (R) 4 833
IDA (B) 1 450
3. Location simple

Si la transaction est effectuée à la juste valeur, tout profit ou perte doit être comptabilisé
immédiatement.

Si le prix de vente est inférieur à la juste valeur, tout profit ou perte doit être comptabilisé
immédiatement; en revanche, si la perte est compensée par des paiements futurs inférieurs au
prix du marché, elle doit être différée et amortie proportionnellement aux paiements au titre
de la location sur la période pendant laquelle il est prévu d'utiliser l'actif.

Si le prix de vente est supérieur à la juste valeur, l'excédent doit être différé et amorti sur la
durée d'utilisation attendue de l'actif.

Si les paiements au titre de la location et le prix de vente correspondent à la juste valeur de


l'actif, la transaction de vente a été normale et tout profit ou perte doit être comptabilisé
immédiatement.

Si la juste valeur lors de la transaction de cession-bail est inférieure à la valeur comptable de


l'actif, une perte égale au montant de la différence entre la valeur comptable et la juste valeur
doit être comptabilisée immédiatement.

Exemple

Le 01/01/N, l’entreprise « X » cède un immeuble. Le contrat prévoit que cet immeuble sera
immédiatement loué à « X » pour une période non renouvelable de 10 nans. Cet immeuble est
acquis à 5 000 000 DT et amorti à 2 500 000 DT au 01/01/N.

1er cas : le prix de cession= 7 000 000 DT et les loyers correspondent au prix du marché.

Le gain ou la perte sur cession sont constatées immédiatement.

01/01/N
Banque (B) 7 000 000
Amortissement (B) 2 500 000
Constructions (B) 5 000 000
Gain net sur cession d’immobilisations (R ) 4 500 000

21
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

2ème cas : le prix de cession est inférieur au prix du marché

H1 : prix de cession = 7000 KDT et la valeur du marché = 8000 KDT.

Gain constaté immédiatement

H2 : prix de cession = 2000 KDT et la valeur du marché = 3000 KDT

Les loyers correspondent au prix du marché, la perte est constatée immédiatement

01/01/N
Banque (B) 2 000 000
Amortissement (B) 2 500 000
Perte nette sur cession 500 000
Constructions (B) 5 000 000
Les loyers inférieurs au prix du marché. La perte doit être étalée car elle compense la
différence entre la charge de loyer contractuelle et le loyer du marché

01/01/N
Banque (B) 2 000 000
Amortissement (B) 2 500 000
CCA (B) 500 000
Constructions (B) 5 000 000
Etalement de la perte (N)
Charge de loyers (R) 50 000
CCA (B) 50 000
ème
3 Cas : Le prix de cession (3 500 000 ) est supérieur à la valeur du marché (3 000 000)

Le gain provenant de l’écart entre le prix de cession et la valeur du marché doit être étalé
sur la durée du contrat de location.
01/01/N
Banque (B) 3 500 000
Amortissement (B) 2 500 000
Constructions (B) 5 000 000
Gain net sur cession d’immobilisations (R ) 500 000
PCA (B) 500 000
Etalement du gain (N)
PCA (B) 50 000
Charges de loyers (R ) 50 000

22
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

SECTION 4. INFORMATIONS A FOURNIR


1. Chez le preneur

Location financement (§31 en plus des informations de Location simple (§35 en plus des informations de
l’IFRS 7 « instruments financiers ») l’IFRS 7 « instruments financiers »)

-pour chaque catégorie d'actif, la valeur nette comptable à la -le montant total des paiements minimaux futurs à
date de clôture; effectuer au titre de la location en vertu de contrats de
location simple non résiliables pour chacune des
-un rapprochement entre le total des paiements minimaux périodes suivantes:
futurs au titre de la location à la date de clôture et leur i) à moins d'un an;
valeur actualisée. En outre, l'entité doit indiquer, à la date de ii) à plus d'un an mais moins de cinq ans;
clôture, le total des paiements minimaux futurs au titre de la iii) à plus de cinq ans;
location et leur valeur actualisée, pour chacune des périodes
suivantes: -le total, à la date de clôture, des futurs paiements
i) à moins d'un an; minimaux de contrats de sous-location que l'on s'attend
ii) à plus d'un an mais moins de cinq ans; à recevoir au titre de contrats de sous-location non
iii) à plus de cinq ans; résiliables;

-les loyers conditionnels inclus dans les charges de la -le montant des paiements de location et de sous-
période; location comptabilisés comme charges de la période en
indiquant séparément les montants correspondant aux
-le total, à la date de clôture, des futurs paiements minimaux paiements minimaux, les loyers conditionnels et le
de contrats de sous-location que l'on s'attend à recevoir au revenu des sous-locations;
titre de contrats de sous-location non résiliables;
-une description générale des principales dispositions
-une description générale des dispositions significatives des des contrats de location du preneur comprenant, sans
contrats de location du preneur comprenant, sans toutefois toutefois s'y limiter:
s'y limiter: i) la base de détermination des paiements au titre des
i) la base de détermination des paiements au titre des loyers loyers conditionnels;
conditionnels; ii) l'existence et les conditions d'options de
ii) l'existence et les conditions d'options de renouvellement renouvellement ou d'achat et de clauses d'indexation, et
ou d'achat et de clauses d'indexation, et leurs termes; et leurs termes; et
iii) les restrictions imposées par les dispositions iii) les restrictions imposées par les dispositions
contractuelles concernant notamment les dividendes, contractuelles concernant notamment les dividendes,
l'endettement complémentaire et d'autres locations. l'endettement complémentaire et d'autres locations.

2. Chez le bailleur
Location financement (§47 en plus des informations de Location simple (§35 en plus des informations de
l’IFRS 7 « instruments financiers ») l’IFRS 7 « instruments financiers »)

-un rapprochement entre l'investissement brut dans le -le montant des paiements futurs minimaux à recevoir
contrat de location à la date de clôture et la valeur actualisée au titre de contrats de location simple non résiliables en
des paiements minimaux à recevoir au titre de la location à cumul et pour chacune des périodes suivantes:
la date de clôture. En outre, l'entité doit indiquer, à la date i) à moins d'un an;
de clôture, l'investissement brut dans le contrat de location ii) à plus d'un an mais moins de cinq ans;
et la valeur actualisée des paiements minimaux à recevoir au iii) à plus de cinq ans;
titre de la location, à chacune des périodes suivantes:
-les loyers conditionnels totaux comptabilisés dans les
i) à moins d'un an;
produits de la période;
ii) à plus d'un an mais moins de cinq ans;

23
ISG Sousse
M1 Master pro en comptabilité
Normes IAS/IFRS
Eléments de cours préparés par Mohamed Khaled GHOZZI

iii) à plus de cinq ans;


-une description générale des dispositions des contrats
-les produits financiers non acquis; de location du bailleur.

-les valeurs résiduelles non garanties revenant au bailleur;

-la correction de valeur cumulée des paiements minimaux au


titre de la location non recouvrables;

-les loyers conditionnels comptabilisés dans les produits de


la période;

-une description générale des dispositions significatives des


contrats de location du bailleur.

IFRS (IAS 17) POUR LES PME

Divergences avec les FULL IFRS

➢ Traitement des paiements au titre des contrats de location simple


La répartition des produits et charges de loyers se fait sur une base linéaire sauf si une autre
base ne soit plus pertinente ou si les loyers sont indexés sur l’inflation. Dans ce cas, la
répartition doit tenir compte des ajustements liés à l’inflation (IFRS pour les PME).

Les ajustements des charges/revenus des loyers au titre de l’inflation ne sont pas prévus par
l’IAS 17 (Full IFRS)

➢ Les normes d’interprétation


Les SIC 15 et 27 ne sont pas reprises par les IFRS pour les PME.

24

Vous aimerez peut-être aussi