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Champ d'application
La norme IFRS 16 est applicable à tous les contrats de location (et de sous-location), y
compris les contrats de location « cachés » dans un contrat d'achats de biens ou de prestations
de services (actuellement soumis à l'interprétation IFRIC 4).
Mais la norme ne s'applique pas (IFRS 16.3) :
pour les bailleurs, aux licences de propriété intellectuelle : celles-ci doivent en effet être
comptabilisées selon IFRS 15, Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus
avec les clients ;
– pour les preneurs, aux droits détenus en vertu d'accords de licences portant sur
des éléments tels que des films cinématographiques, des enregistrements vidéo, des
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pièces de théâtre, des manuscrits, des brevets et des droits d'auteur. Ces droits sont
comptabilisés en tant qu’immobilisation incorporelle selon IAS 38, portant sur
des films, des enregistrements vidéos, des pièces de théâtre, des manuscrits, des
brevets et des droits de reproduction. Pour des contrats de location portant sur ces
catégories de propriété intellectuelle, IAS 38 s’applique sans option possible
pour IFRS16. Pour les contrats de location portant sur d’autres types de droits
incorporels, l’IASB rend possible l’application d’IFRS 16, plutôt qu’IAS 38
(IFRS 16.4).
La norme IFRS 16 n'exclut pas explicitement les autres immobilisations incorporelles de son
champ d'application pour les preneurs. Elle précise que ces derniers peuvent leur appliquer les
dispositions de la norme mais ne sont pas tenus de le faire (IFRS 16.4).
aux accords de concession de service entrant dans le champ d'application de
l'interprétation IFRIC 12. En tout état de cause, les contrats de concession ne confèrent
pas au concessionnaire un droit de contrôle sur l’utilisation d’un actif sous-jacent (les
infrastructures concédées) et, de ce fait, ne sont pas des contrats de location
aux actifs biologiques détenus par des preneurs (soumis à IAS 41) ;
aux contrats d'exploration portant sur la prospection ou l'utilisation de minéraux, de
pétrole, de gaz naturel, et autres ressources similaires non renouvelables (soumis à IFRS
6) ;
Remarque
Les contrats de courte durée (c'est-à-dire dont la durée est inférieure ou égale à 12
mois) et les contrats portant sur des actifs de « faible valeur » entrent dans le champ
d'application d'IFRS 16. Toutefois, les preneurs peuvent bénéficier d'un traitement
simplifié pour ces contrats.
En effet, les contrats de location à court terme, c’est-à-dire ceux dont la durée est
de 12 mois au plus à partir du commencement de la location, et qui ne comportent
pas d’option d’achat sur le bien loué (peu importent les intentions du preneur quant
à l’exercice de l’option). Le choix en faveur de cette exemption doit être effectué
par catégorie d’actifs sous-jacents de même nature et d’usage semblable pour
l’entité (IFRS 16.B8). Les contrats de location portant sur des actifs sous-jacents de
faible valeur. Dans ce cas, le choix peut être exercé individuellement pour chaque
contrat de location (IFRS 16.B5).
Ces exemptions sont réservées aux preneurs et n’ont pas d’équivalent pour les bailleurs :
pour l’IASB, elles doivent faciliter l’application d’IFRS 16 par les preneurs, les
bailleurs étant peu affectés.
Le champ d’application d’IAS 40 sur les placements immobiliers est modifié afin d’y
inclure les placements immobiliers détenus en pleine propriété, mais également ceux
faisant l’objet de droits d’utilisation du fait de contrats de location (IFRS 16.BC 295). Il
en résulte que ces droits d’utilisation, sortis du champ d’IFRS 16, seront comptabilisés
soit au coût amorti, soit à la juste valeur par résultat, selon le choix que l’entité applique à
l’ensemble des placements immobiliers conformément à IAS 40.
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importe que les contrats portant sur des actifs de faible valeur soient peu significatifs
pour le preneur. L’appréciation est indépendante des données propres au preneur telles
que sa taille. Des entités de nature et de taille diverses doivent donc parvenir à la même
conclusion sur la question de savoir si un actif sous-jacent a une faible valeur (IFRS
16.B4).
Ceci permet à l’IASB de citer un seuil de valeur à neuf de l’actif sous-jacent au-delà
duquel la location ne peut bénéficier de l’exemption à ce titre : 5 000 $ (IFRS 16.BC
100).
PRATIQUE Ce seuil justifie selon la norme que (IFRS 16.B6 et IFRS 16.B8) :
– la location d’une automobile ne peut jamais bénéficier de l’exemption au titre de
la faible valeur car le prix à neuf d’une automobile ne peut être considéré comme de
faible valeur ;
– l’exemption à ce titre s’applique par exemple aux ordinateurs de bureau ou
portables, aux petits éléments de mobilier de bureau ou aux téléphones.
Conditions de l’exemption au titre de la faible valeur
L’IASB a souhaité prendre en considération les situations où un actif important serait
formé d’un grand nombre de composantes dont certaines seraient louées et qui,
individuellement, pourraient bénéficier de l’exemption au titre de la faible valeur (par
exemple, un équipement informatique comportant des éléments de faible valeur faisant
l’objet de locations).
Pour éviter que des locations bénéficient dans ce contexte de l’exemption au titre de la
faible valeur, les conditions suivantes sont imposées pour qu’un actif sous-jacent puisse
en bénéficier (IFRS 16.B5) :
l’actif sous-jacent ne doit pas être dépendant d’autres actifs ou étroitement lié à
ceux- ci ;
le preneur doit pouvoir bénéficier de l’utilisation de l’actif tel quel ou en mettant
en œuvre des ressources facilement accessibles pour lui.
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déterminée, en échange d'une contrepartie (IFRS 16.9). Toutefois, ses modalités d'application
sont largement modifiées.
Ainsi, à la date de conclusion d'un contrat, une entité doit déterminer si ce contrat est (ou
contient) un contrat de location (le cas échéant, « caché » dans un contrat de prestations de
services ou de fournitures de biens).
Cette détermination :
devra être effectuée pour chaque « composante de location » (IFRS 16.12 et .B12) (sur
les aspects liés à la séparation des composantes d'un contrat;
ne devra être à nouveau effectuée qu'en cas de modification des termes et conditions
du contrat (IFRS 16.11).
Cela sera le cas si les deux conditions suivantes sont remplies (IFRS 16.9 et .B9) :
l'exécution du contrat dépend de l'utilisation d'un actif identifié ; et
le contrat confère le droit au client de contrôler l'utilisation de l'actif identifié pour une
période de temps en échange d'une contrepartie.
Distinction avec le contrat de service : contrôle du droit d’utiliser l’actif par le
preneur
La location est différente du contrat de service car elle permet au client (le preneur)
d’obtenir le contrôle d’une ressource (le droit d’utiliser un actif), alors que, dans le
contrat de service, le fournisseur conserve le contrôle de l’intégralité des ressources
nécessaires à la fourniture du service. Il en résulte que la définition de la location selon
IFRS 16 est centrée sur le contrôle exercé par le client sur le droit d’utiliser un actif
précis.
Le contrôle du client sur le droit d’utiliser un actif existe lorsqu’il obtient pratiquement
tous les avantages économiques procurés par l’usage de l’actif pendant la durée
d’utilisation et lorsqu’il décide du mode d’utilisation de l’actif pendant cette période
(IFRS 16.B9). Lorsque le client contrôle l’utilisation de l’actif pendant une période
incluse dans un contrat d’une durée plus longue, il contient une location pendant cette
fraction de la durée du contrat global (IFRS 16.B10).
Le plus souvent, l’appréciation de l’existence du contrôle du client sur le droit
d’utilisation est simple. Elle le sera moins lorsque les décisions sur l’utilisation de
l’actif sont prises à la fois par le client et par le fournisseur, c’est-à-dire lorsque le
contrat donne la possibilité de prendre des décisions sur l’utilisation de l’actif à la fois
au client et au fournisseur, et lorsque les décisions sont prédéterminées.
Comparaison avec l’analyse des contrats selon IAS 17 et IFRIC 4
La définition générale de la location dans IFRS 16 est à première vue similaire à celle
figurant dans IAS 17. Néanmoins, IFRS 16 contient de nombreux développements qui
encadrent cette définition et en réduit le champ. Il en résulte que certains contrats de
location suivant IAS 17 et IFRIC 4 pourraient ne pas constituer une location selon IFRS
16. Il peut en être ainsi si un contrat de location selon IAS 17 n’identifie pas l’actif loué
ou s’il ne confère pas au preneur le droit de contrôler l’utilisation de l’actif sous-jacent
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L'actif doit être physiquement distinct et peut être une simple portion physique d'un actif (par
exemple, un étage d'un immeuble). Lorsque le contrat porte sur une fraction d’un actif, cette
portion sera considérée comme un actif identifié si elle est physiquement distincte (par
exemple, un étage d’un bâtiment). Si l’identification physique n’est pas possible (par exemple,
le droit d’utiliser une proportion de la capacité d’une fibre optique, la location d’un nombre de
m3 dans un entrepôt), l’actif n’est pas identifié. Néanmoins, si le contrat confère un droit
d’utilisation sur la quasi- intégralité de la capacité d’un actif qui permet au preneur de
disposer du droit d’en obtenir la quasi-totalité des avantages économiques, l’actif est
considéré identifié (IFRS 16.B20). On appelle ça le droit d’utilisation sur une fraction d’un
actif
L'actif ne sera pas un actif identifié si le fournisseur a un droit substantif de substitution de cet
actif pendant la durée d'utilisation. Ce droit substantif n'existe que si le fournisseur a
la possibilité pratique de substituer l'actif tout au long de la durée d'utilisation et
qu'il bénéficierait économiquement de cette substitution (IFRS 16.B14).
A noter que :
une telle possibilité pratique de substitution n'existerait pas, par exemple, si le client
peut l'empêcher, ou que le fournisseur ne dispose pas d'actifs alternatifs (ou ne peut
pas en disposer facilement) (IFRS 16.B14) ;
l'évaluation de l'existence ou non d'un tel droit substantif de substitution est effectuée
sur la base des faits et circonstances à la date de conclusion du contrat et ne prend pas
en compte les événements futurs dont la survenance n'est pas considérée comme
probable à cette même date (telles que l'existence d'un autre preneur qui serait prêt à
payer des loyers supérieurs dans le futur, une évolution significative du prix de marché
de l'actif, etc.) (IFRS 16.B16) ;
un droit ou une obligation pour le fournisseur de remplacer l'actif considéré à une
certaine date ou lors de l'occurrence d'un événement donné n'est pas un droit substantif
de substitution (puisqu'il n'existe pas tout au long de la durée d'utilisation de l'actif)
(IFRS 16.B15) ;
en outre, un droit ou une obligation de substitution de l'actif, en cas de
dysfonctionnement ou d'évolution technologique, par exemple, n'empêche pas un actif
d'être identifié (IFRS 16.B18).
Lorsque l'actif est situé dans les locaux du preneur, les coûts de substitution sont
généralement plus élevés que lorsqu'il est localisé chez le fournisseur et vont plus
probablement excéder les avantages économiques que le fournisseur pourrait retirer de la
substitution (IFRS 16.B17).
Si un client ne peut pas déterminer de manière immédiate si le fournisseur bénéficie ou non
d'un droit substantif de substitution, le client doit présumer que ce droit n'existe pas (IFRS
16.B19).
La réalité du droit de substitution doit être appréciée sur la base des circonstances existant à la
date de début du contrat et doit exclure les événements futurs qui, à la date de début du contrat, ne
sont pas susceptibles de se produire.
Exemples d’événements futurs ne devant pas être pris en considération (IFRS 16.B16) :
– laconvention conclue avec un client futur qui accepterait de payer un loyer
supérieur au marché pour utiliser l’actif et qui serait de nature à encourager le
fournisseur à exercer son droit de substitution ;
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Illustrations:
Actif implicitement spécifié
Le client X conclut avec le fournisseur Y un contrat de cinq ans portant sur l’utilisation de matériel
roulant spécialement conçu pour le client X. Ce matériel roulant est conçu pour transporter les
matériaux utilisés dans le processus de production du client X et ne peut pas être utilisé par d’autres
clients. Le matériel roulant n’est pas explicitement spécifié dans le contrat, mais le fournisseur Y ne
possède qu’un seul matériel roulant adapté à l’utilisation du client X. Si le matériel roulant ne
fonctionne pas correctement, le contrat oblige le fournisseur Y à réparer ou à remplacer le matériel
roulant. Supposons que le fournisseur Y n’a pas de droit substantiel de substitution.. Analyse: le
matériel roulant est un actif identifié. Bien que le matériel roulant ne soit pas explicitement spécifié
dans le contrat (par exemple, par son numéro de série), il est implicitement spécifié car le fournisseur
Y doit l’utiliser pour exécuter le contrat..
Actif identifié - spécifié implicitement au moment où l'actif est mis à la disposition du client.
Le client X conclut un contrat de cinq ans avec le fournisseur Y pour l'utilisation d'une voiture. Les
spécifications de la voiture sont spécifiées dans le contrat (marque, type, couleur, options, etc.). Au
début du contrat, la voiture n’est pas encore construite.
Analyse: La voiture est un actif identifié. Bien que la voiture ne puisse pas être identifiée au début du
contrat, il est évident qu'elle sera identifiable au début de la location. La voiture est identifiée comme
étant spécifiée implicitement au moment où elle est mise à la disposition du client pour utilisation
(c'est-à-dire à la date de début).
Le client X conclut avec le fournisseur Y un contrat de 12 ans portant sur le droit d’utiliser trois fibres
dans un câble à fibres optiques entre New York et Londres. Le contrat identifie trois des 20 fibres du
câble à utiliser par le client X. Les trois fibres sont exclusivement dédiées aux données du client X
pour la durée du contrat. Supposons que le fournisseur Y n’a pas de droit de substitution substantif.
Analyse: Les trois fibres sont des actifs identifiés car elles sont physiquement distinctes et
explicitement spécifiées dans le contrat.
Une entreprise de distribution de café obtient des droits d’occupation au sein d’un aéroport pendant 3
ans pour ses kiosques à café. Le contrat prévoit le nombre de m2 mis à disposition et indique que les
kiosques seront installés dans des zones d’embarquement. L’autorité aéroportuaire peut décider
unilatéralement de modifier les emplacements initiaux. Un changement d’emplacement
n’engendrerait aucun coût significatif pour l’aéroport, car les équipements du distributeur de café se
limitent à ses kiosques.
– l’aéroport peut faire déplacer les kiosques pendant la durée du contrat et modifier les emplacements
attribués à l’entreprise de distribution de café ;
– il bénéficierait économiquement du changement ainsi opéré en optimisant les surfaces disponibles
au sein des zones d’embarquement sans coût important.
Le droit de substitution étant réel, les emplacements consentis au distributeur de café ne sont pas un
actif identifié au sens d’IFRS 16. Le contrat est un contrat de service, et non un contrat de location.
Droits de substitution
Scénario A
Supposons qu'un fournisseur de stockage de données électroniques (fournisseur) fournisse des services
via un centre de données centralisé, impliquant l'utilisation d'un serveur spécifié (serveur n ° 9). Le
fournisseur maintient plusieurs serveurs identiques dans un seul emplacement accessible et détermine,
au début du contrat, qu’il est autorisé et peut facilement remplacer un autre serveur sans le
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consentement du client pendant toute la durée de son utilisation. De plus, le fournisseur gagnerait
économiquement à remplacer un actif alternatif, car cela lui permettrait d'optimiser les performances
de son réseau à un coût minime. En outre, le fournisseur a clairement indiqué qu'il avait négocié ce
droit de substitution en tant que droit important de l'accord et que ce droit de substitution avait une
incidence sur le prix de l'accord.
Analyse: le client n’a pas le droit d’utiliser un actif identifié car, au début du contrat, le fournisseur
dispose de la capacité pratique de remplacer le serveur et en tirerait des avantages économiques de la
substitution. Toutefois, si le client ne pouvait pas déterminer facilement si le fournisseur disposait d’un
droit substantiel de substitution (par exemple, la transparence dans ses activités est insuffisante), il
supposerait que le droit de substitution n’est pas substantiel et conclura qu’il existe un actif identifié.
Scénario B
Supposons les mêmes faits que dans le scénario A, à la différence que le serveur n ° 9 est personnalisé
et que le fournisseur n'a pas la capacité pratique de remplacer l'actif personnalisé tout au long de la
période d'utilisation. De plus, il n’est pas clair si le fournisseur gagnerait économiquement à se
procurer un autre actif similaire.
Analyse: Étant donné que le fournisseur n'a pas la capacité pratique de substituer l'actif et qu'il n'y a
aucune preuve d'avantage économique pour le fournisseur à substituer l'actif, le droit de substitution
est non substantiel et le serveur n ° 9 serait un actif identifié. Dans ce cas, aucune des conditions d'un
droit de substitution est rencontré. Pour rappel, les deux conditions doivent être remplies pour que le
fournisseur dispose d’un droit substantiel de substitution.
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si le contrat prévoit que l’usage d’un véhicule est limité à un certain kilométrage au cours
de la période d’utilisation, l’entité prend en compte les avantages économiques procurés
par le véhicule seulement au titre du kilométrage autorisé et non au-delà (IFRS 16.B22)
Les avantages économiques résultant de la propriété de l'actif sont, quant à eux, ignorés dans
cette détermination (IFRS 16.BC118). Ainsi, par exemple, un avantage fiscal existant pour le
propriétaire ou le constructeur d'une éolienne sera ignoré, alors qu'un crédit d'énergie
renouvelable, résultant de l'utilisation de l'éolienne, sera pris en compte.
Dans ce cadre, les portions de flux de trésorerie issues de l'utilisation de l'actif et qui doivent
être payées en tant que rémunération par le client au fournisseur (ou à un tiers) sont
considérées comme un avantage économique bénéficiant au client (IFRS 16.B23).
Ainsi, par exemple, un contrat prévoyant le versement au fournisseur de loyers variables basé
sur le chiffre d'affaires résultant de l'utilisation de l'actif n'empêche pas le client de bénéficier
de la quasi-totalité des avantages économiques résultant de l'utilisation de l'actif. Le
reversement au fournisseur n'est en effet que le paiement du loyer dû au titre de l'utilisation de
l'actif. Ainsi, Les flux de trésorerie des ventes réalisées dans ce magasin constituent les
avantages économiques procurés par le magasin, peu importe qu’une fraction de ces flux soit
versée au bailleur à titre de rémunération (IFRS 16.B23).
Cette disposition explicite de la norme a pour but d’éviter que le preneur dont une partie du
chiffre d’affaires est rétrocédée au bailleur sous forme de loyer variable puisse prétendre que le
contrat ne lui confère pas l’essentiel des avantages procurés par l’actif sous-jacent et ne
constitue pas une location.
Scénario A
Le client X conclut avec le fournisseur Y un contrat de cinq ans portant sur le droit de transporter du
pétrole du pays A au pays B par le biais de son pipeline. Le contrat prévoit que le client X aura le droit
d’utiliser 95% de la capacité du pipeline pendant toute la durée de l’entente.
Analyse: La partie capacité du pipeline est un actif identifié. Bien que 95% de la capacité du pipeline
ne soit pas physiquement distincte de la capacité restante du pipeline, cela représente la quasi-totalité
de la capacité de l'ensemble du pipeline et donne ainsi au client X le droit d'obtenir la quasi-totalité des
avantages économiques de l'utilisation du pipeline.
Scénario B
Supposons les mêmes faits que dans le scénario A, sauf que le client X a le droit d’utiliser 60% de la
capacité du pipeline pendant toute la durée de l’entente.
Analyse: La portion de capacité du pipeline n’est pas un actif identifié car 60% de sa capacité est
inférieure à la quasi-totalité de la capacité du pipeline. Le client X n’a pas le droit d’obtenir la quasi-
totalité des avantages économiques de l’utilisation du pipeline.
Le client a le droit de diriger l'utilisation de l'actif s'il a le droit de décider comment et à quelle
fin utiliser le bien (« how and for what purpose »), pendant la durée d'utilisation (IFRS
16.B24). Pour cette détermination, sont considérées les décisions pouvant être prises dans le
cadre du droit d'utilisation défini par le contrat et qui impactent les avantages économiques
pouvant être obtenus de l'utilisation de l'actif (IFRS 16.B25).
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Exemples d'illustrations
Un chargeur affrète auprès d’un armateur un navire pour transporter une cargaison entre
deux ports. Le navire, les deux ports, les dates de départ et d’arrivée sont précisés au
contrat. La cargaison occupe la quasi-totalité du navire. L’armateur exploite le navire
avec son personnel et l’entretien. Il est responsable du bon déroulement du transport de
la cargaison. Le chargeur n’a pas la possibilité de faire exploiter le navire par un autre
armateur ou de l’exploiter lui-même.
Le chargeur n’a pas le droit de décider l’objectif de l’utilisation du navire et la manière
de l’utiliser, puisque les deux éléments sont fixés par le contrat. Il s’agit du transport
entre les deux ports prévus au contrat d’une cargaison également spécifiée au contrat.
Le chargeur n’a pas le droit d’exploiter le navire et n’a pas conçu le navire de manière
à ce que son utilisation soit prédéterminée. Il a les mêmes droits, en termes
d’utilisation du navire, que ceux qui lui seraient reconnus s’il faisait partie d’un
ensemble de chargeurs utilisant le navire pour transporter des marchandises.
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Il en résulte que le chargeur n’a pas le droit de contrôler l’utilisation du navire. Cet
affrètement n’est pas un contrat de location au sens d’IFRS 16, même si le navire est
spécifié au contrat.
Un chargeur affrète un navire pour une durée de cinq ans auprès d’un armateur. Le
chargeur décide des cargaisons à transporter, des ports d’escale et des dates de voyage.
Le contrat prévoit néanmoins l’interdiction pour le chargeur de faire naviguer le navire
dans certaines zones géographiques affectées par la piraterie. L’armateur exploite le
navire, l’entretient et est responsable du bon déroulement des voyages.
Le chargeur détermine l’objectif de l’utilisation du navire et la manière de l’utiliser car il
décide à tout moment des cargaisons à transporter, des itinéraires, des dates de transport.
La restriction relative aux zones de piraterie peut être considérée comme un droit
protectif en faveur de l’armateur. En conséquence, le chargeur a le droit de décider de
l’utilisation du navire. Celui-ci est spécifié au contrat. Il en résulte que cet affrètement
est une location selon IFRS 16. La solution serait a fortiori identique si le navire était
affrété coque-nue par le chargeur, c’est-à-dire sans l’équipage de l’armateur.
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Exemples d'illustrations
Centrale solaire conçue par le preneur
Un distributeur d’électricité s’est engagé à acheter l’électricité produite par l’exploitant d’une
centrale solaire pendant 20 ans. Cette centrale est explicitement visée dans le contrat et
l’exploitant ne pourrait y substituer une autre source d’électricité. Elle a été conçue par le
distributeur d’électricité qui a fait appel à des experts pour en déterminer la localisation et les
caractéristiques techniques. Le producteur, propriétaire de la centrale, a été responsable de sa
construction avant de l’exploiter et de l’entretenir. L’exploitation de la centrale ne nécessite
aucune prise de décision sur l’opportunité de produire l’électricité, sur les périodes de
production et les quantités à produire car la conception de la centrale a prédéterminé ces
décisions. Le propriétaire de la centrale (l’exploitant) a bénéficié de réductions d’impôts en tant
que constructeur et propriétaire de la centrale, tandis que le distributeur reçoit des certificats
d’énergie renouvelable à raison de l’usage de la centrale solaire.
Le contrat prévoit l’utilisation d’un actif bien identifié, la centrale solaire, par le distributeur.
Le producteur / exploitant n’a aucun droit de substitution.
Le distributeur de l’électricité a un droit exclusif sur l’électricité produite par la centrale
solaire pendant 20 ans, il bénéficie des certificats d’énergie renouvelable qui constituent
une ressource complémentaire. Les aides fiscales obtenues par le producteur de l’électricité
sont liées à la propriété de la centrale, et non à son usage ; elles ne sont pas prises en
considération pour apprécier les avantages procurés par la centrale. Il en résulte que le
distributeur bénéficie de la quasi-totalité des avantages procurés par la centrale solaire.
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Centrale électrique
Un contrat peut comporter des clauses destinées à protéger les intérêts du fournisseur sur
l’actif ou sur d’autres actifs, protéger son personnel ou assurer le respect par le client de la
législation.
Les droits protectifs du fournisseur, qui ne font que définir le cadre du droit d'utilisation,
n'empêchent pas, en soi, le client d'avoir le droit de diriger l'utilisation de l'actif (IFRS
16.B30). Tel est le cas, par exemple, de la détermination d'une utilisation maximale d'un bien
(nombre maximal de kilomètres pour un véhicule, la limite d’utilisation de l’actif en termes de
quantité, de lieu et de période imposée au client ) ou d'une obligation d'exploiter l'actif
conformément aux prescriptions du fabricant (obligation d’information du fournisseur en cas
de changement de modalités d’utilisation de l’actif ).
Enfin, les décisions relatives à la maintenance ou au simple fait d'exploiter l'actif ne donnent
pas le droit de diriger le « comment et à quelle fin » l'actif est utilisé (elles en sont souvent le
résultat) (IFRS 16.B27).
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Dans les cas particuliers où le « comment et à quelle fin » l'actif est utilisé est prédéterminé, il
sera considéré que le client a le droit de diriger l'utilisation de l'actif (IFRS 16.B24b) :
s'il a le droit d'exploiter (ou de faire exploiter) l'actif pendant la durée d'utilisation,
sans que le fournisseur ne puisse modifier les instructions d'exploitation ; ou
s'il a conçu l'actif (ou certains de ses aspects) d'une manière qui prédétermine le «
comment et à quelle fin » l'actif est utilisé pendant la durée d'utilisation.
Ces droits protectifs définissent le champ des possibilités d’utilisation laissées au client. Pris
de manière isolée, ils n’empêchent pas le client de disposer du droit de décider le mode
d’utilisation de l’actif (IFRS 16.B29). Ils n’interdisent pas que le contrat puisse être une
location.
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Un bailleur consent à un preneur une prestation complète, comprenant la location d’un véhicule
et son entretien régulier pendant 3 ans. Le contrat prévoit le paiement de 3 échéances annuelles
de 6 000 qui comprennent la location et l’entretien.
Sur la base des autres offres de ce bailleur et des offres des bailleurs concurrents, le preneur
estime que la seule location du véhicule aurait représenté 3 paiements annuels de 5 400 et que
la seule prestation d’entretien aurait représenté 3 paiements annuels de 600.
Le preneur comptabilise la location du véhicule distinctement de la prestation d’entretien.
La dette liée au contrat de location du véhicule est évaluée sur la base de 3 paiements de 5
400. La composante entretien est enregistrée en charge pendant la période de 3 ans.
Toutefois, le preneur peut choisir de traiter le contrat en tant que location dans sa globalité,
sans séparer la composante entretien de la composante location. La dette de location serait
alors évaluée sur la base de 3 paiements de 6 000. Si ce choix est effectué, il doit être
appliqué à tous les contrats de location de véhicules.
Scénario B
Supposons les mêmes faits que dans le scénario A, sauf que le contrat confère également le
droit d'utiliser un camion de chargement supplémentaire. Ce camion de chargement pourrait
être utilisé par le locataire à d’autres fins (par exemple, pour transporter des minerais de fer
dans une autre mine).
Du point de vue du locataire, le contrat contient deux contrats de location
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Scénario B
Supposons que le scénario se répète comme dans le scénario A, sauf que, en outre, le contrat
impose au preneur de payer le coût de la restauration du matériel dans son état d'origine.
Bail 80 000 UM
Maintenance 10 000 UM
Total 90 000 UM
En supposant que les prix individuels ne peuvent pas être facilement observés, le preneur
effectue des estimations, en maximisant l'utilisation d'informations observables, des
composants de contrats de location et de contrats de non-location, comme suit:
Bail 85 000 UM
Maintenance 15 000 UM
Total 100 000 UM
Analyse: Le prix autonome de la composante crédit-bail représente 85% du total estimé des
prix autonomes. Le preneur alloue la contrepartie au contrat (90 000 UM) comme suit:
Le contrat prévoit 600 000 UM (a), payable en versements annuels de 150 000 UM, et un
montant variable qui dépend des heures de travail consacrées à la maintenance de la pelle à
longue portée. Le paiement variable est plafonné à 2% du coût de remplacement de la pelle
longue portée. La contrepartie inclut le coût des services de maintenance pour chaque
équipement.
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Le preneur comptabilise les composants autres que des contrats de location (services de
maintenance) séparément de chaque contrat de location d’équipement en application du
paragraphe 12 d’IFRS 16. Le locataire ne choisit pas l’opportunité pratique mentionnée au
paragraphe 15 d’IFRS 16. Le preneur tient compte des exigences du paragraphe B32 d’IFRS
16 et conclut que le contrat de location du bulldozer, le contrat de location du camion et le
contrat de location de la pelle hydraulique à longue portée sont des éléments de contrat de
location distincts.
Ceci est dû au fait:
(a) Le locataire peut tirer parti de l'utilisation de chacun des trois équipements, seul ou
associé à d'autres ressources facilement disponibles (par exemple, le locataire pourrait
facilement louer ou acheter un autre camion ou excavateur pour ses activités); et
(b) Bien que le locataire loue les trois équipements dans un seul but (c’est-à-dire pour
s’engager dans des activités minières), les machines ne sont ni très dépendantes ni
étroitement liées entre elles. La capacité du preneur à tirer profit de la location de chaque
équipement n’est pas affectée de manière significative par sa décision de louer ou de ne
pas louer l’autre équipement au bailleur.
Par conséquent, le locataire conclut que le contrat comprend trois éléments de contrat de
location et trois éléments de contrat de location (services de maintenance). Le preneur applique
les directives des paragraphes 13 à 14 d'IFRS 16 pour attribuer la contrepartie du contrat aux
trois composants de contrat de location et aux composants autres que de contrat de location.
Plusieurs fournisseurs fournissent des services de maintenance pour un bulldozer et un camion
similaires. En conséquence, il existe des prix autonomes observables pour les services de
maintenance de ces deux équipements loués. Le locataire est en mesure d’établir des prix
individuels observables pour l’entretien du bulldozer et du camion de 32 000 et 16 000 UM,
respectivement, en supposant des conditions de paiement similaires à celles du contrat avec le
bailleur. La pelle longue portée est hautement spécialisée et, par conséquent, d’autres
fournisseurs ne louent pas et ne fournissent pas de services de maintenance pour des pelles
similaires. Néanmoins, le bailleur fournit des contrats de service de maintenance de quatre ans
aux clients qui achètent des pelles similaires à longue portée à bailleur. La contrepartie
constatée pour ces contrats de service de maintenance d'une durée de quatre ans correspond à
un montant fixe de 56 000 UM, payable sur quatre ans, et à un montant variable qui dépend
des heures des travaux effectués pour l’entretien de la pelle longue portée. Ce paiement
variable est plafonné à 2% du coût de remplacement de la pelle longue portée. Par conséquent,
le locataire estime que le prix total des services de maintenance de la pelle longue portée est de
56 000 UM, plus tout montant variable. Le locataire est en mesure d'établir des prix individuels
observables pour les contrats de location du bulldozer, du camion et de la pelle à longue portée
respectivement de 170 000 UM, de 102 000 UM et de 24 000 UM.
Le preneur affecte la contrepartie fixe contenue dans le contrat (600 000 UM) aux composants
de contrats de location et de contrats de location, comme suit:
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(a) Dans ces exemples illustratifs, les montants en devises sont libellés en «unités monétaires»
(UM).
Principes
Comme dans la norme IAS 17 antérieurement applicable, la durée du contrat à prendre en
compte n'est pas limitée à la durée ferme contractuelle. Elle est définie comme la période non
résiliable pendant laquelle le preneur a le droit d'utiliser l'actif sous-jacent, à laquelle doivent
être ajoutées les périodes couvertes par (IFRS 16.18) :
des options de renouvellement du contrat dont l'exercice est raisonnablement certain ; et
des options de résiliation que le preneur est raisonnablement certain de ne pas exercer.
La notion de « raisonnablement » certain est similaire à celle qui existait dans la norme IAS 17.
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Pour déterminer la durée d'un contrat de location et évaluer sa période non résiliable, une
entité doit déterminer la durée pendant laquelle celui-ci est exécutoire (au sens d'« enforceable
»). Un contrat de location n'est plus exécutoire lorsque le preneur et le bailleur ont chacun le
droit de résilier le contrat sans la permission de l'autre partie et en s'exposant tout au plus à
une pénalité négligeable (IFRS 16.B34).
Remarque La durée de la location est un élément majeur dans les estimations à effectuer
au début du bail et ultérieurement, car c’est principalement de cette estimation que
dépend le montant de la dette de loyer à faire figurer au passif.
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En tenant compte des périodes optionnelles pour évaluer cette durée, la norme impose la
comptabilisation de dettes qui dépendent de décisions du preneur, par exemple celles de
renouveler le contrat ou de ne pas l’interrompre, ou celle d’exercer l’option d’acquérir le
bien. Il s’agit d’une disposition dérogatoire par rapport aux principes de comptabilisation
des passifs retenus par les normes sur les instruments financiers et par IAS 37 sur les
provisions, ces normes rendant nécessaires l’existence d’une obligation et excluant
qu’une option sous le contrôle du preneur puisse fonder la comptabilisation d’un passif.
Tel serait le cas d’une location comportant des loyers plus élevés que les prix de marché
pendant une durée initiale de 3 ans, puis une option de renouvellement de 3 ans prévoyant
des loyers inférieurs au prix de marché. Dans cet exemple, si la norme ne prévoyait pas
la prise en compte des options de renouvellement, le preneur comptabiliserait la dette de
loyers due pendant les 3 premières années et négligerait la dette des 3 années suivantes.
IFRS 16 évite cet écueil et impose de comptabiliser la dette sur une durée de 6 ans
comprenant la période de renouvellement, même si celle-ci est sous le contrôle du
preneur (IFRS 16.BC152 à BC158).
Pour apprécier si le preneur est raisonnablement certain d’exercer une option de prolongation
de la location, ou de ne pas exercer une option de résiliation anticipée, l’entité prend en
considération tous les faits et circonstances pertinents de nature à inciter le preneur à exercer l’option
de prolongation ou à ne pas exercer l’option de résiliation anticipée (IFRS 16.19)
En outre :
si seul le preneur a une option de résiliation du contrat, la durée sera déterminée en
fonction du caractère raisonnablement certain ou non de poursuite du contrat (c'est-à-
dire du caractère raisonnablement certain ou non de non-exercice de l'option de
résiliation) ;
si seul le bailleur a une option de résiliation du contrat, la durée non résiliable de celui-
ci comprend la période couverte par cette option (IFRS 16.B35).
A la date de prise d'effet du contrat, tous les faits et circonstances (y compris les
modifications attendues de ces derniers jusqu'à la date d'exercice de l'option) créant
une incitation économique pour le preneur d'exercer une option de renouvellement (ou de ne
pas exercer une option de résiliation) doivent être pris en compte pour déterminer la durée du
contrat (IFRS 16.19), tels que (liste non exhaustive) (IFRS 16.B37) :
les aspects contractuels : niveau des loyers de renouvellement, pénalités en cas de
résiliation, garantie de valeur résiduelle, existence d'autres éléments contractuels
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Plus la période pendant laquelle le bail ne peut être annulée est courte, plus il est probable que
le preneur exercera l’option de prolongation de la location ou n’exercera pas l’option de
résiliation anticipée. Cela résulte de ce que les coûts de mise en place d’une nouvelle location
sont ressentis comme d’autant plus importants que la période pendant laquelle la location ne
peut être annulée est courte (IFRS 16.B39).
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La pratique du preneur quant aux durées d’utilisation de types particuliers d’actifs, qu’ils
soient loués ou détenus en pleine propriété, et les raisons économiques justifiant cette
pratique, peuvent être utiles pour apprécier si le preneur est raisonnablement certain d’exercer
une option ou de ne pas l’exercer. Si un preneur a l’habitude d’utiliser un type particulier
d’actif pendant une certaine période, ou s’il a l’habitude d’exercer des options incluses dans
des locations portant sur des types particuliers d’actifs sous-jacents, il doit examiner les
raisons économiques de ces pratiques afin d’apprécier s’il est raisonnablement certain
d’exercer les options incluses dans les locations de ce type d’actif (IFRS 16.B40).
La durée du contrat doit faire l'objet d'une révision dans les cas suivants (IFRS 16.20 et .21) :
si la période non résiliable du contrat change ;
Cela sera le cas, par exemple :
o si le preneur exerce une option qui n'avait pas été prise en compte dans la
détermination initiale de la durée (ou à l'inverse, n'exerce pas une option qui
avait été prise en compte) ;
o si un événement intervient qui oblige le preneur à exercer l'option (alors que
cet exercice n'avait pas été prévu dans la durée) ou lui interdit de l'exercer
(alors qu'elle avait été initialement prise en compte).
pour les preneurs seulement : en cas d'événement ou de changement de circonstance
significatif sous le contrôle du preneur, qui affecte le caractère raisonnablement
certain d'exercice d'une option de renouvellement (ou de non-exercice d'une option de
résiliation).
Cela sera le cas, par exemple (IFRS 16.B41) :
o de la réalisation d'investissements significatifs indissociables du bien ou d'une
modification substantielle de l'actif, qui n'avaient pas été anticipées à la date de
prise d'effet ;
o de la conclusion d'un contrat de sous-location de l'actif loué, pour une période
plus longue que la durée ferme du contrat de location ;
o d'une décision stratégique du preneur qui a un impact direct sur l'exercice ou
non d'une option (notamment, décision de vente d'un actif alternatif ou
d'extension d'un contrat de location d'un actif complémentaire).
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le preneur exerce une option qui n’était pas précédemment considérée comme devant
être exercée pour déterminer la durée de la location ;
le preneur n’exerce pas une option qui avait été initialement considérée comme devant
être exercée pour déterminer la durée de la location ;
il se produit un événement qui déclenche une clause contractuelle obligeant le preneur
à exercer une option, non considérée précédemment comme devant être exercée pour
déterminer la durée de la location ;
à l’inverse, il se produit un événement qui déclenche une clause contractuelle
interdisant au preneur d’exercer une option, précédemment considérée comme devant
être exercée pour déterminer la durée de la location.
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Illustrations
Scénario A
L'entité P conclut un contrat de location d'équipement qui comprend une période non résiliable de quatre ans et
une option de renouvellement à prix fixe de deux ans avec des paiements de location futurs qui sont censés se
rapprocher des taux du marché au début de la location. Aucune pénalité de résiliation ni aucun autre facteur
n'indiquent que l'entité P est raisonnablement certaine d'exercer l'option de renouvellement.
Scénario B
L'entité Q conclut un contrat de location pour un immeuble qui inclut une durée non annulable de quatre ans et
une option de renouvellement du prix du marché d'une durée de deux ans. Avant de prendre possession de
l'immeuble, l'entité Q paie les améliorations locatives. Les améliorations locatives devraient avoir une valeur
significative au bout de quatre ans, et cette valeur ne peut être réalisée que par l'occupation continue de la
propriété louée.
Analyse: Au début du bail, l'entité Q détermine qu'il est raisonnablement certain d'exercer l'option de
renouvellement, car elle subirait une pénalité économique importante si elle abandonnait les améliorations
locatives à la fin de la période initiale non résiliable. Au début du bail, l'entité Q conclut que la durée du bail est
de six ans.
Scénario C
L'entité R conclut un contrat de location pour un espace de vente au détail identifié dans un centre commercial.
L'espace de vente au détail sera disponible pour l'entité R uniquement pendant les mois d'octobre, novembre et
décembre pendant une période non résiliable de cinq ans. Le bailleur accepte de fournir le même espace de vente
au détail pour chacune des cinq années.
Analyse: à la date de début du contrat de location, sa durée est de 15 mois (trois mois par an sur les cinq
périodes précisées dans le contrat).
Baux résiliables
Un contrat de location a une période initiale d'un an non résiliable et une prolongation d'un an si le preneur et le
bailleur sont d'accord. Il n'y a pas de pénalité si le locataire et le bailleur ne sont pas d'accord pour prolonger
l'année supplémentaire. La période initiale d'un an non résiliable correspond à la définition d'un contrat car elle
crée des droits et des obligations exécutoires. Toutefois, la période de prolongation d’un an ne correspond pas à
la définition deun contrat parce que le locataire et le bailleur pourraient choisir unilatéralement de ne pas
prolonger l'accord sans une sanction plus qu'insignifiante. Autrement dit, au début du bail, aucune des parties n’a
de droits et d’obligations exécutoires au-delà de la période initiale non résiliable.
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Scénario A
Un locataire conclut un contrat de location d'une durée de neuf mois non résiliable avec une
option de prolongation du contrat de location pour une durée de quatre mois. Le bail n'a pas
d'option d'achat. À la date de début du bail, le preneur conclut qu'il est raisonnablement certain
d'exercer l'option de prolongation, car les paiements de location mensuels au cours de la
période de prolongation sont nettement inférieurs aux taux du marché.
Par conséquent, le locataire ne peut pas comptabiliser le contrat de location en tant que contrat
de location à court terme.
Scénario B
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Supposons les mêmes faits que dans le scénario A, sauf qu'à la date de prise d'effet du contrat,
le preneur conclut qu'il n'est pas raisonnablement certain d'exercer l'option de prolongation,
car les paiements de location mensuels au cours de la période de prolongation optionnelle sont
conformes aux taux du marché et aucun autre facteur ne rendrait raisonnablement certaine
l’exercice de l’option de renouvellement.
Analyse: La durée du bail est de 12 mois ou moins, soit neuf mois. Par conséquent, le preneur
peut (sous réserve de sa méthode comptable, par catégorie d’actifs sous-jacents) comptabiliser
le contrat de location en vertu de l’exemption pour location à court terme, c’est-à-dire qu’il
comptabilise les paiements au titre de la location en tant que charge, de manière linéaire sur le
contrat terme ou une autre base systématique et ne comptabilise pas dans son bilan un passif
locatif ou un droit d’utilisation, semblable à un contrat de location simple selon IAS 17.
L'exemption est possible quel que soit le nombre d'actifs loués et la taille de la société (IFRS
16.B4).
Un actif ne peut être considéré comme de faible valeur que si les deux conditions suivantes
sont remplies (IFRS 16.B5) :
le preneur peut bénéficier de l'utilisation de l'actif pris isolément ou en le combinant
avec des ressources aisément disponibles (c'est-à-dire des ressources vendues ou
louées séparément par des fournisseurs ou des ressources dont le preneur dispose déjà)
; et
l'actif sous-jacent n'est pas fortement dépendant ou étroitement lié à d'autres actifs.
Ces conditions reprennent en grande partie celles définissant les contrats de location
distincts, à comptabiliser séparément.
En outre, un actif sous-loué (ou que le preneur a l'intention de sous-louer) ne peut pas être
considéré comme un actif de faible valeur (IFRS 16.B7).
La norme elle-même ne définit pas de seuil strict sur les contrats de location portant sur un
actif de faible valeur. Toutefois, les bases de conclusion indiquent que, lors des discussions en
2015, il s'agissait pour l'IASB des actifs d'une valeur individuelle à neuf de l'ordre de 5 000
USD (ou moins) (IFRS 16.BC100).
Il en est ainsi, par exemple, des tablettes, des ordinateurs, des meubles de bureau ou des
téléphones. En revanche, un actif comme une voiture n'est pas éligible à l'exemption (IFRS
16.B6 et .B8).
Le preneur peut opter pour cette exemption contrat par contrat (IFRS 16.8).
2. Evaluation initiale
Hormis les situations où l'entité peut opter pour les exemptions possibles, le preneur doit
constater, à la date de prise d'effet d'un contrat de location (IFRS 16.22) :
un actif, représentatif du droit d'utilisation de l'actif loué pendant la durée du contrat ;
une dette au titre de l'obligation de paiement des loyers.
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A la date de prise d'effet du contrat de location, le droit d'utilisation est évalué à son coût
(IFRS 16.23), comprenant (IFRS 16.24) :
le montant initial de la dette;
les paiements d'avance faits au bailleur, nets le cas échéant des avantages reçus du
bailleur ;
Les avantages reçus du bailleur comprennent les paiements effectués par le bailleur au
preneur en lien avec le contrat ou le remboursement ou la prise en charge par le bailleur de
coûts, en principe supportés par le locataire.
les coûts directs initiaux encourus par le preneur pour la conclusion du contrat ;
Les coûts directs initiaux sont définis comme les coûts marginaux encourus pour
l'obtention d'un contrat de location, qui n'auraient pas été engagés si le contrat n'avait pas
été conclu (IFRS 16.A).
une estimation des coûts de démantèlement ou de remise en état du bien loué selon les
termes du contrat.
Ces coûts ne seront en revanche pas compris dans le droit d'utilisation s'ils sont encourus pour
produire des stocks.
L'obligation du preneur à ce titre peut exister dès la prise d'effet du contrat ou au fur et à
mesure de l'utilisation du bien loué.
Ces obligations sont comptabilisées conformément à IAS 37, Provisions, passifs éventuels et
actifs éventuels (IFRS 16.25).
Illustration
Un preneur accepte de louer un entrepôt bâti sur un terrain pollué et de prendre en charge le
coût de dépollution. À la date de comptabilisation initiale du droit d’utilisation, il ajoute au
coût de celui-ci le montant actualisé de la dépense de dépollution en contrepartie d’une
provision conforme à IAS 37.
Un contrat de location d’une usine impose au preneur de restituer l’usine en bon état à
l’issue de la location et définit précisément cet état qui correspond à l’existant à la date de
commencement de la location. L’obligation issue de cette clause contractuelle se concrétise
au fur et à mesure de l’utilisation de l’usine et impose de constater une provision pour
remise en état selon les dispositions d’IAS 37. En application d’IAS 2, les dotations
périodiques à cette provision peuvent être des dépenses incorporables au coût des biens
produits dans l’usine et stockés.
Nature du droit d’utilisation – IFRS 16 n’indique pas si le droit d’utilisation est une
immobilisation incorporelle ou une immobilisation corporelle. Il en résulte que le droit
d’utilisation constitue un nouveau type d’actifs obéissant à des règles comptables autonomes.
Si une réglementation ou une convention fait référence aux seules immobilisations corporelles
et incorporelles, ces deux catégories n’incluent pas les droits d’utilisation résultant de contrats
de location. Par exemple, si une convention de prêt prévoit que les investissements annuels de
l’emprunteur en immobilisations incorporelles et corporelles ne doivent pas dépasser un
certain seuil, les droits d’utilisation acquis au cours de l’exercice ne seront pas compris dans
les investissements de l’emprunteur.
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A la prise d'effet du contrat, la dette de loyers est comptabilisée pour un montant égal à
la valeur actualisée des loyers sur la durée du contrat, telle que déterminée par l'entreprise.
Cette actualisation des loyers est effectuée au taux d'intérêt implicite du contrat, si celui-ci est
aisément déterminé, ou, s'il ne l'est pas, au taux d'endettement marginal du preneur (IFRS
16.26).
De manière comparable à la norme IAS 17 antérieurement applicable :
le taux d'intérêt implicite du contrat est le taux d'actualisation qui donne une valeur
actuelle cumulée des paiements de loyers et de la valeur résiduelle non garantie égale
à la somme de la juste valeur de l'actif loué et des coûts directs initiaux du bailleur ;
le taux d'endettement marginal du preneur est le taux d'intérêt qu'il obtiendrait pour
emprunter les fonds nécessaires à l'acquisition d'un actif de valeur identique à celui du
droit d'utilisation, sur une durée et avec une garantie similaires à celles du contrat et
dans un environnement économique similaire.
Les montants pris en compte au titre des loyers dans l'évaluation de la dette sont (IFRS
16.27):
les loyers fixes y compris les loyers considérés comme fixes en substance, c'est-à-dire
ceux qui sont variables dans la forme mais ne le sont pas en substance, diminués des
avantages restant à recevoir du bailleur ;
Les loyers fixes en substance sont les loyers qui, même s'ils peuvent contenir une
variabilité dans leur forme, sont en substance inévitables. Tel est le cas, par exemple
(IFRS 16.B42) :
o de loyers conditionnés au fonctionnement de l'actif ;
o de loyers conditionnés à un événement qui n'a pas de véritable possibilité de ne
pas intervenir ;
o de loyers initialement variables basés sur l'utilisation du bien mais qui perdent
leur variabilité à une certaine date et deviennent fixes pour la durée restante du
contrat ; ces loyers deviennent fixes en substance à la date considérée ;
o de situations dans lesquelles, alors que le preneur pourrait effectuer plus d'une
série de paiements, une seule série est réaliste (dans ce cas, il convient de
retenir cette dernière) ;
o de situations dans lesquelles le preneur pourrait effectuer plusieurs séries de
paiements réalistes (dans ce cas, la série à retenir est celle des paiements dont
la valeur actualisée est la plus faible).
les loyers variables basés sur un taux ou index en utilisant le taux ou index à la date de
prise d'effet du contrat ;
Ceux-ci comprennent également les paiements qui varieraient pour tenir compte de
l'évolution des prix du marché locatif (IFRS 16.28).
Illustration - Paiement de loyer variable qui dépend d’un indice ou d’un taux
L'entité A conclut un contrat de location de propriété d'une durée de 10 ans. Le loyer pour la
première année est de 1 000 UM. Les loyers sont liés à l’indice des prix à la consommation
(IPC), c’est-à-dire non à un taux d’intérêt variable. L'IPC au début de la première année est de
100. Les paiements de location sont mis à jour à la fin de la deuxième année. À la fin de la
première année, l'IPC est de 105. À la fin de la deuxième année, l'IPC est de 108.
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Analyse: à la date de début du contrat de location, les paiements de location s'élèvent à 1 000
UM par an pendant 10 ans. L'entité A ne prend pas en compte les modifications futures
potentielles de l'indice. À la fin de la première année, les paiements n'ayant pas changé, le
passif n'est pas mis à jour. À la fin de la deuxième année, lorsque les paiements de location
changent, l’entité A met à jour les huit paiements de location restants à 1 080 UM par an (1
000 UM / 100 * 108) et ne modifie pas son taux d’actualisation pour réévaluer le passif locatif
(et droit d'utilisation).
Ceci est une modification par rapport à la norme IAS 17 antérieurement applicable, qui
incluait dans les paiements minimaux le montant total de la garantie de valeur résiduelle
octroyée par le preneur.
La norme IFRS 16 ne précise pas les modalités de détermination du montant de paiement
attendu au titre des garanties de valeur résiduelle (probabilités pondérées, résultat le plus
probable, etc.).
le prix d'exercice d'une option d'achat si l'exercice de l'option est raisonnablement
certain ;
La détermination du caractère raisonnablement certain de l'exercice d'une option
d'achat est faite de manière similaire à celle des options de renouvellement.
les pénalités de résiliation ou de non-renouvellement du contrat (qui doivent être
prises en compte de manière cohérente avec la détermination de la durée du contrat).
Sauf s'ils constituent des loyers fixes en substance, les loyers variables qui sont basés sur un
autre élément qu'un taux ou un index, comme les loyers basés sur l'utilisation du bien
loué (par exemple, sur le nombre de kilomètres parcourus pour une voiture) ou sur sa
performance (par exemple, sur le chiffre d'affaires d'un magasin) sont exclus de l'évaluation
de la dette (IFRS 16.BC164 et .BC168 s.).
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Les paiements au titre de la location ne comprennent pas ceux à effectuer en vertu des
dispositions du contrat autres que celles liées à la location (par exemple, l’entretien des biens
loués), à moins que le preneur n’ait choisi de comptabiliser globalement ce contrat comme s’il
était constitué uniquement par une location (IFRS 16A).
PAIEMENTS NON CITÉS PAR IFRS 16 La norme est muette sur divers catégories de
paiements liés au contrat de location, notamment les suivants:
• Le preneur peut être tenu de rembourser au bailleur des frais encourus par ce
dernier du fait de la location ou du bien loué, tels que des taxes. IAS 17 (§ 4)
exclut ces remboursements des paiements minimaux à effectuer par le preneur
(paiements utilisés pour déterminer le taux implicite
du contrat de location et l’investissement brut du bailleur dans la location). Sous
réserve d’une analyse complémentaire, cette solution pourrait être transposable à
IFRS 16.
• Le contrat peut imposer au preneur le versement au bailleur d’un dépôt de
garantie pour garantir le respect de ses obligations, ces paiements étant
remboursables à l’issue de la location. Ces dépôts constituant des actifs
financiers séparables du contrat de location, ils sont comptabilisés selon la norme
sur les instruments financiers. Comme, en général, les dépôts de garantie ne
comportent pas d’intérêts, la différence entre le montant payé et la juste valeur
du dépôt à la date de commencement du bail fait partie des paiements à prendre
en considération pour déterminer le coût du droit d’utilisation.
• Le preneur peut être tenu de verser une indemnité à l’ancien occupant des
locaux faisant l’objet du contrat de location. L’exemple 13 figurant dans
l’annexe d’IFRS 16 (cette annexe ne fait pas partie de la norme) illustre le cas où
cette indemnité fait partie des coûts directs initiaux encourus par le preneur. À ce
titre, elle est incorporée dans le coût du droit d’utilisation.
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
c. Le taux d'actualisation
Le taux d’actualisation à utiliser pour déterminer la dette liée à la location est le taux
implicite du contrat de location ou, si celui-ci ne peut être facilement déterminé par le
preneur, le taux marginal d’endettement du preneur (IFRS 16.26).
Le taux implicite du contrat est le taux qui, à une date donnée, permet d’égaliser, d’une
part, les paiements à effectuer par le preneur et la valeur résiduelle non garantie du bien
loué et, d’autre part, la juste valeur de l’actif sous-jacent augmenté des coûts directs
initiaux du bailleur. Le taux d’endettement marginal du preneur est le taux que
supporterait le preneur s’il devait emprunter sur une durée équivalente au contrat de
location, avec les mêmes garanties, la somme nécessaire pour obtenir un actif de même
valeur que le coût du droit d’utilisation, dans un environnement économique similaire
(IFRS 16, ann. A).
En pratique, il sera souvent difficile pour le preneur de déterminer le taux
implicite de la location, à défaut de connaître certaines données propres au bailleur,
telles que la valeur résiduelle du bien à l’issue de la location. Ce sera le cas de la plupart
des baux immobiliers, d’autant que pour les bailleurs immobiliers eux-mêmes, le taux
implicite du bail peut ne pas être une donnée usuelle de gestion. Pour les locations de
matériels sur des durées longues, le taux implicite de la location pourra être connu du
preneur s’il a constitué l’un des termes financiers de la négociation de la location.
À défaut de connaître le taux implicite de la location, le preneur devra utiliser son taux
marginal d’endettement. Si le taux marginal du preneur est conceptuellement défini par
la norme, il correspond néanmoins à un taux purement théorique pour le preneur qui
devra tenter de le reconstituer. Les premières études de sociétés cotées sur cette
question témoignent des difficultés pratiques pour parvenir à l’évaluer. Or, le choix des
taux d’actualisation aura une influence sensible sur le niveau de la dette de location
comptabilisée au bilan. Une trop grande dispersion des modes de détermination des
taux d’actualisation affectera défavorablement la comparabilité des bilans des entités
appliquant IFRS 16.
La détermination des taux d’actualisation est d’ores et déjà identifiée comme une source importante de
difficultés dans la mise en œuvre d’IFRS 16.
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Frais divers liés au bail : frais d’avocat (10) + indemnité payée à l’ancien
occupant (130) + frais d’agent immobilier (25) + frais d’installation (250)
Les paiements variables pris en considération pour déterminer la dette sont limités
à ceux qui sont basés sur un indice ou un taux – Les paiements dont la variabilité
dépend d’autres facteurs, tels que le chiffre d’affaires du preneur, ne sont pas pris en
considération pour déterminer la dette de loyer et sont comptabilisés en charge
lorsqu’ils sont encourus.
Les paiements variables qui dépendent d’un indice ou d’un taux incluent notamment les
paiements liés à des indices de prix à la consommation, à des références de taux
d’intérêt.
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3. Evaluation ultérieure
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Le taux sera celui ayant servi à l'actualisation des paiements lors de l'évaluation initiale ou le
taux tel que révisé ultérieurement le cas échéant.
Seront constatés en résultat (sauf s'ils peuvent être incorporés dans le coût d'un actif en vertu
d'une autre norme) (IFRS 16.38) :
la charge d'intérêts de la période (qui sera dégressive, compte tenu de la méthode du
TIE) ;
les paiements variables non pris en compte dans l'évaluation initiale de la dette et
encourus au cours de la période considérée.
La dette liée au contrat de location est évaluée ultérieurement sur la base d’un processus
comparable à la méthode du coût amorti au taux d’intérêt effectif (IFRS 16.36 et 37) :
– elle est augmentée à hauteur des charges d’intérêts déterminées par application du taux
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Un contrat de location prévoit 5 échéances annuelles de loyers payables à terme échu de 1 000
chacune. Le loyer est révisable chaque année sur la base du dernier niveau connu de l’indice des
loyers commerciaux (ILC) publié par l’Insee. À la date de mise en place de la location, le niveau
de l’indice est de 108. Le niveau de l’indice précédant la première échéance est de 115. Le taux
marginal d’endettement du preneur est de 5 (impossibilité de connaître le taux implicite de la
location).
À la date de mise en place de la location, le preneur comptabilise une dette de location basée sur 5
échéances de loyer de 1 000 et actualisée à 5 , ce qui engendre le tableau suivant
d’amortissement de la dette.
Lorsque le nouveau loyer est connu, l’entité augmente la dette de loyers et le droit d’utilisation de 281
(4 611 – 4 330). La base amortissable du droit d’utilisation est rehaussée de manière prospective.
Outre les cas de modifications de contrats une réévaluation de la dette devra être effectuée en
contrepartie de l'actif droit d'utilisation dans les situations suivantes (IFRS 16.39 à .42) :
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Si, en revanche, la valeur comptable du droit d'utilisation est nulle et que la dette doit être
diminuée, l'écart considéré doit être comptabilisé au compte de résultat (IFRS 16.39).
1. en cas de révision de la durée du contrat;
2. en cas de modification relative à l'évaluation du caractère raisonnablement certain (ou non)
de l'exercice d'une option d'achat ;
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Une modification de contrat est définie comme une modification du périmètre ou du loyer de
ce contrat, qui n'était pas prévue dans les termes et conditions du contrat d'origine (par
exemple, ajout ou suppression du droit d'utilisation de certains actifs sous-jacents, ou
augmentation ou diminution de la durée du contrat) (IFRS 16.A).
Lorsque la modification du contrat est comptabilisée comme un contrat distinct, elle n’a aucun effet
sur la comptabilisation du contrat d’origine qui continue d’être enregistré selon les modalités retenues
précédemment.
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Illustrations
Un preneur dispose d’un bail pour des bureaux d’une durée de 3 ans prévoyant un loyer de 100000
par an payable en fin d’année. Compte tenu d’un taux d’actualisation de 4%, sa dette de loyer au
début de l’année 3 représente 96 154. À cette date, il renégocie le bail avec le bailleur afin
d’obtenir une durée complémentaire de 4 ans, le loyer annuel restant inchangé. À la date de
l’avenant au bail, la nouvelle durée de celui-ci est de 5 ans. Le taux d’endettement marginal du
preneur est de 5% à cette même date.
Cette modification du contrat de location n’ajoute pas de droits d’utilisation sur des actifs sous-
jacents et se borne à augmenter la durée d’utilisation des droits conférés par la location initiale.
Elle n’est pas comptabilisée en tant que contrat distinct. Au début de l’année 3, le preneur
estime sa nouvelle dette de loyer, soit 5 échéances de 100 000, sur la base du nouveau taux
d’actualisation de 5%, ce qui aboutit à un montant de 432 948. La différence entre cette
nouvelle dette et la dette de 96 154, soit 336 804, est comptabilisée à l’actif en augmentation du
droit d’utilisation.
Un bail prévoit 5 échéances de loyer de 231 payables en fin d’année pour une surface de
bureau de 1 000 m2. Au terme de la 3e année de location, la dette de loyer déterminée au
taux marginal d’endettement du preneur de 5% est égale à 430, tandis que le droit
d’utilisation a une valeur nette comptable de 400 (valeur brute initiale de 1 000 amortie de
3/5).
Le preneur négocie la restitution au bailleur de 40% des surfaces louées. Les deux dernières échéances
du bail sont refixées à 150. Il décomptabilise 40% de la valeur nette comptable du droit d’utilisation et
40% de la dette de loyer, soit respectivement 160 (40% de 400) et 172 (40% de 430). La différence de 12
entre ces deux montants est enregistrée en profit au compte de résultat. Le droit d’utilisation ne s’élève
plus qu’à 240. Le montant de la dette de loyer est ramené à 258 (430 – 172). La dette de loyer doit à
nouveau être ajustée pour tenir compte des nouvelles échéances de loyer. Sur la base d’un taux marginal
d’endettement du preneur de 7%, les 2 dernières échéances du bail de 150 représentent une dette de 271.
Il convient de rehausser la dette de loyer de 258 à 271, soit une augmentation de 13 dont la contrepartie
est le droit d’utilisation qui est désormais de 253.
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En cas de réduction de loyers sans aucun autre changement du contrat, cet avenant au bail ne peut
être comptabilisé en tant que contrat distinct. Il nécessite de recalculer la dette de loyer sur la base
du taux d’actualisation à la date de la modification. La réduction de la dette de loyer a pour
contrepartie une réduction du droit d’utilisation.
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Les dispositions de la norme IFRS 16 en matière de présentation des états financiers sont les
suivantes :
1. Bilan :
a. Les droits d'utilisation doivent être présentés à l'actif des preneurs (IFRS 16.47a) :
soit séparément des autres actifs ;
soit au sein des immobilisations de même nature que les actifs sous-jacents loués
(comme s'ils étaient détenus en propre), avec une information en annexe indiquant les
postes du bilan dans lesquels les droits d'utilisation ont été inclus.
En revanche, si le droit d'utilisation remplit la définition d'immeuble de placement
d'IAS 40, cette présentation n'est pas applicable, le droit d'utilisation devant alors être
présenté en immeuble de placement (IFRS 16.48).
b. Les dettes de loyers doivent être présentées au passif des preneurs (IFRS 16.47b) :
soit séparément des autres dettes ;
soit en les incluant dans d'autres postes de dettes mais avec une information en annexe
détaillant les postes de passif dans lesquels elles ont été incluses.
La dette de loyers devra être décomposée en dette courante et non courante, en application des
principes d'IAS1.
2. Compte de résultat
Le preneur doit présenter séparément la charge d'intérêts relative à la dette de loyers (charge
financière) et la charge d'amortissement du droit d'utilisation (IFRS 16.49).
3. Etat des flux de trésorerie Le preneur doit classer (IFRS 16.50) :
le remboursement du principal de la dette de loyers dans les flux de financement ;
le paiement des intérêts relatifs à la dette de loyers en flux de financement ou en flux
opérationnels ;
les paiements de loyers qui n'ont pas été pris en compte dans l'évaluation de la dette de
loyers (certains loyers variables, les loyers relatifs aux contrats de courte durée et les
loyers des contrats portant sur des actifs de faible valeur si le traitement optionnel a été
retenu pour ces contrats) doivent être présentés dans les flux des activités opérationnelles.
6. Informations en annexe
L'objectif des informations à fournir en annexe aux états financiers est de permettre aux
utilisateurs d'apprécier les impacts des contrats de location sur la situation financière, la
performance et les flux de trésorerie de l'entité (IFRS 16.51).
Ces informations doivent être présentées dans une note unique aux états financiers (IFRS
16.52).
Ainsi, les preneurs doivent fournir, pour la période présentée, les informations quantitatives
suivantes (IFRS 16.53) :
Ces informations doivent être présentées sous la forme d'un tableau, sauf si un autre format
est plus approprié.
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En outre, les montants présentés doivent comprendre les coûts que le preneur aurait
incorporés dans la valeur comptable d'un autre actif pendant la période considérée (IFRS
16.54).
les valeurs nettes comptables des droits d'utilisation présentées par classe d'actifs sous-
jacents ;
la charge d'amortissement des droits d'utilisation présentée par classe d'actifs sous-jacents;
les augmentations des droits d'utilisation ;
la charge financière relative à la dette de loyers ;
la charge de loyers relative aux contrats de courte durée, si l'exemption a été retenue par le
preneur ;
Si le portefeuille de contrats de courte durée auxquels l'exemption est appliquée et auxquels
un preneur est engagé à la date de clôture est différent de celui de l'exercice publié, le preneur
devra en outre communiquer le montant des engagements considérés (IFRS 16.55).
Aucune information n'est requise pour la charge relative aux contrats d'une durée inférieure
ou égale à un mois (IFRS 16.53c).
la charge de loyer relative aux contrats portant sur des actifs de faible valeur, si
l'exemption a été retenue par le preneur ;
Pour l'exemption relative aux contrats portant sur des actifs de faible valeur, voir n° 32998.
Cette charge ne devra pas comprendre celle constatée au titre de contrats portant sur des actifs
de faible valeur et qui sont de courte durée (comprise à ce titre dans l'information requise pour
ces derniers) (IFRS 16.53d).
la charge de loyers variables non inclus dans la dette de loyers (voir n° 33003) ;
les revenus issus des contrats de sous-locations ;
le flux total de sortie de trésorerie afférent aux contrats de location ;
les gains ou pertes résultant d'opérations de cession-bail.
Les montants de charge listés ci-avant doivent inclure les coûts incorporés dans la
valeur comptable d'un autre actif, le cas échéant (IFRS 16.54).
Pour les droits d'utilisation répondant à la définition d'immeuble de placement, les preneurs
doivent fournir les informations requises par la norme IAS 40 et sont dispensés de la
publication de certains des éléments listés ci-avant (IFRS 16.56).
Un preneur qui applique le modèle de réévaluation d'IAS 16 à certains de ses droits
d'utilisation devra également fournir les informations requises par IAS 16.77 (IFRS 16.57).
Les preneurs doivent également fournir une analyse des échéances de la dette de loyers,
conformément à IFRS 7.39 et .B11, séparément de l'analyse des échéances des autres dettes
financières (IFRS 16.58).
Outre les informations quantitatives listées ci-avant, les preneurs doivent fournir toute
information qualitative et quantitative additionnelle nécessaire à l'atteinte de l'objectif précité
(IFRS 16.59). Il peut s'agir, notamment (liste non exhaustive), d'informations permettant aux
utilisateurs des états financiers d'apprécier :
la nature des activités de location du preneur ;
les sorties de trésorerie futures non prises en compte dans l'évaluation de la dette et
auxquelles le preneur est potentiellement exposé ;
Notamment en raison :
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Définitions
La norme IFRS 16 maintient, pour les bailleurs (et contrairement aux preneurs), la distinction
qui existait dans la norme IAS 17 entre contrats de location simple et contrats de location-
financement, déterminante pour leur traitement comptable (IFRS 16.61). L’enjeu de la
distinction pour le bailleur est la détermination de la nature de l’actif conféré par la location : une
immobilisation ou une créance financière.
Un contrat de location est classé en contrat de location-financement s'il a pour effet de
transférer au preneur la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à la propriété d'un
actif. Un contrat ne transférant pas cette quasi-totalité des risques et avantages est classé
en contrat de location simple (IFRS 16.62).
La norme IFRS 16.B53 précise que :
les risques incluent, par exemple, les pertes éventuelles résultant de la sous-utilisation
des capacités ou de l'obsolescence technologique ainsi que des variations de la
rentabilité dues à l'évolution de la conjoncture économique ;
les avantages peuvent être représentés par l'espérance d'une exploitation rentable sur la
durée de vie économique de l'actif et d'un gain résultant d'une appréciation de sa
valeur ou de la réalisation d'une valeur résiduelle.
Le classement d'un contrat en location-financement ou en location simple dépend de la réalité
de la transaction (substance) plutôt que de la forme du contrat (IFRS 16.63).
La classification du contrat s'opère à la date de conclusion du contrat de location (IFRS
16.66).
La date de conclusion du contrat de location est la date de signature du contrat ou, si elle est
antérieure, la date d'engagement réciproque des parties sur les principales clauses du contrat
(« inception date ») (IFRS 16.A).
Cette date peut être différente de la date de prise d'effet du contrat, correspondant au début de
la période de location (« commencement date »), à laquelle le contrat de location est
comptabilisé (IFRS 16.A).
Si un contrat prévoit des ajustements de loyers entre la date de conclusion du contrat et sa
prise d'effet dans certaines circonstances (par exemple, en cas d'augmentation du coût de
l'actif sous-jacent pour le bailleur ou en cas de modification de ses coûts de financement), un
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tel changement est présumé être intervenu à la date de conclusion du contrat, pour les besoins
de sa classification en location simple ou location-financement (IFRS 16.B54).
Un changement de classification n'est effectué qu'en cas de modification du contrat (IFRS
16.66).
Une modification de contrat est une modification du périmètre ou du loyer de ce contrat, qui
n'était pas prévue dans les termes et conditions du contrat d'origine (par exemple, ajout ou
suppression du droit d'utilisation de certains actifs sous-jacents ou augmentation ou
diminution de la durée du contrat) (IFRS 16.A).
Ainsi, les changements d'estimations (par exemple, de la durée de vie économique ou de la
valeur résiduelle du bien loué) ou les changements de circonstances (par exemple, une
défaillance du preneur) n'entraînent pas une nouvelle classification du contrat de location
(IFRS 16.66).
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
e. les actifs loués sont d'une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les
utiliser sans que des modifications majeures ne leur soient apportées.
En outre, la norme IFRS 16 identifie trois indicateurs de situation supplémentaires qui,
individuellement ou conjointement, pourraient également conduire à classer un contrat en tant
que contrat de location-financement (IFRS 16.64) :
si le preneur peut résilier le contrat de location, les pertes subies par le bailleur
relatives à la résiliation sont à la charge du preneur ;
les profits ou pertes résultant de la variation de la juste valeur de la valeur résiduelle
sont au bénéfice ou à la charge du preneur (par exemple, sous la forme d'une
diminution de loyer égale à la majeure partie du produit de cession à la fin du contrat
de location) ;
le preneur a la faculté de poursuivre la location pour une deuxième période moyennant
un loyer sensiblement inférieur à celui du marché.
Remarque
La norme précise que les exemples et indicateurs présentés ci-avant ne sont pas toujours concluants. En
effet, si d'autres indicateurs que ceux précités permettent de démontrer que le contrat ne transfère pas, en
substance, la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à la propriété de l'actif, la location est classée
en location simple (IFRS 16.65).
Tel pourrait être le cas, par exemple, lorsque la propriété de l'actif est ou peut être transférée à la fin du bail
pour un montant égal à la juste valeur de l'actif à cette date ou lorsque des loyers variables sont prévus dans
le contrat, de telle sorte que l'essentiel des risques et avantages n'est pas transféré au preneur.
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
La norme IFRS 16.B55 précise en outre que la durée de vie indéterminée du terrain est un
élément important à prendre en compte dans la classification du contrat de location de ce
dernier.
2. Contrats de location-financement
a. Evaluation initiale
Le bailleur, dans un contrat de location-financement, transfère la quasi-totalité des risques et
avantages attachés à l'actif loué au preneur.
Cette opération peut être assimilée à une « vente » à crédit. Ainsi, à la date de prise d'effet du
contrat, le bailleur doit comptabiliser dans son bilan les actifs détenus en vertu d'un contrat de
location-financement et les présenter comme des créances pour un montant égal à
l'investissement net dans le contrat (IFRS 16.67). En conséquence, il doit :
sortir du bilan l'immobilisation louée, la quasi-totalité des risques et avantages
inhérents à la propriété de l'actif ayant été transférée au preneur ;
constater une créance pour une valeur égale à son investissement net dans le contrat de
location ;
L'investissement net dans le contrat de location est égal à la valeur actualisée de
l'investissement brut au taux d'intérêt implicite du contrat (IFRS 16.A).
Le taux d'intérêt implicite du contrat est le taux d'actualisation qui donne une valeur actuelle
cumulée des paiements de loyers et de la valeur résiduelle non garantie égale à la somme de la
juste valeur de l'actif loué et des coûts directs initiaux du bailleur.
Les coûts directs initiaux sont définis comme les coûts marginaux encourus pour l'obtention
d'un contrat de location, qui n'auraient pas été engagés si le contrat n'avait pas été conclu, à
l'exception des coûts encourus par les bailleurs fabricants distributeurs pour l'obtention d'un
contrat de location-financement (IFRS 16.A), voir Remarque ci-après.
L'investissement brut dans le contrat de location est la somme des paiements de location à
recevoir par le bailleur au titre du contrat de location-financement, majorée de toute valeur
résiduelle non garantie revenant au bailleur (IFRS 16.A).
Les paiements à recevoir au titre de la location comprennent (IFRS 16.70) :
les loyers fixes y compris les loyers considérés comme fixes en substance, diminués
des avantages octroyés par le bailleur au preneur et restant à payer par le bailleur ;
les loyers variables basés sur un taux ou index, en utilisant le taux ou index à la date
de prise d'effet du contrat ;
toute valeur résiduelle dont le paiement est garanti au bailleur par le preneur, par une
personne liée au preneur, ou par un tiers indépendant qui a la capacité financière
d'assumer ses obligations de garantie ;
le prix d'exercice d'une option d'achat si l'exercice de l'option est raisonnablement
certain ;
les pénalités de résiliation ou de non-renouvellement du contrat (qui doivent être
prises en compte de manière cohérente avec la détermination de la durée du contrat).
Les produits financiers non acquis correspondent à la différence entre l'investissement brut et
l'investissement net (IFRS 16.A).
Les coûts directs initiaux encourus par le bailleur sont automatiquement incorporés dans la
créance initiale, de par la définition du taux implicite du contrat de location. Ils sont ainsi
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
étalés sur la durée du contrat, selon le même rythme que les produits financiers et en réduction
de ces derniers (IFRS 16.69).
Illustration
Le contrat de location d’un matériel conclu par un bailleur a une durée de 3 ans et comporte une option de
renouvellement de 2 ans en faveur du preneur.
La durée de vie économique du matériel est de 5 ans. Le bailleur acquiert le matériel neuf pour un prix de
830 qui correspond à sa juste valeur.
Les loyers sont de 200 par an payables d’avance, y compris pendant la période de renouvellement. Le
preneur n’est tenu d’aucun autre paiement.
Le bailleur acquitte une commission de 25 à l’intermédiaire ayant permis la conclusion du contrat. Il estime
que le preneur exercera son option de renouvellement, de sorte qu’à l’issue de la location, le matériel aura
une valeur résiduelle quasi nulle.
Le contrat de location est une location financement puisque la durée du contrat correspond à la majeure
partie de la durée de vie économique de l’actif sous-jacent.
L’investissement brut du bailleur dans le contrat de location est la somme des loyers à recevoir du preneur,
soit 5 x 200 (1 000), la valeur résiduelle non garantie étant proche de zéro.
Le taux implicite du contrat de location est le taux d’actualisation qui rend égaux la juste valeur
du matériel loué, soit 830, augmentée des coûts directs initiaux de 25, et les 5 paiements de 200
à recevoir du preneur. Ce taux est de 8,5% au cas particulier. Actualisés à ce taux, les 5 paiements de 200
représentent un montant de 855, soit la somme de la juste valeur du matériel de 830
et des coûts directs initiaux de 25.
Les écritures comptables du bailleur sont les suivantes à la date de mise en place de la location.
Comptabilisation de l’investissement net dans le contrat de location
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
effet, s'il était artificiellement bas en vue d'attirer des clients, de constater une part excessive de revenu dans
le résultat de l'exercice de la vente et une part insuffisante de produits financiers sur la durée du contrat de
location (IFRS 16.73).
Les coûts directs initiaux encourus par un bailleur fabricant ou distributeur ne peuvent pas être étalés, ces
coûts étant principalement liés au résultat de cession. Ils sont donc exclus de l'investissement net dans le
contrat de location (IFRS 16.74) et sont en conséquence constatés intégralement en charges lors de la
comptabilisation du résultat de cession (c'est-à-dire, lors de la prise d'effet du contrat de location).
Illustrations
Un industriel, fabricant-bailleur de matériels, a conclu un contrat de location d’une durée de 5 ans pour un
matériel qu’il a fabriqué, dont la durée de vie économique est également de 5 ans. À l’issue de la location,
le matériel aura une valeur résiduelle quasi nulle.
Selon les tarifs du fabricant, le prix de vente du matériel est de 855 après prise en compte des remises
usuelles, ce qui correspond à sa juste valeur. Le preneur est tenu de payer 5 loyers annuels de 200 payables
d’avance.
Le bailleur acquitte une commission de 25 à l’intermédiaire ayant permis de conclure le contrat.
Le coût de fabrication du matériel loué ressort à 740 selon les stocks de produits finis du fabricant.
L’actualisation à un taux de marché des paiements à effectuer par le preneur n’aboutit pas à un montant
inférieur à la juste valeur du matériel.
Le contrat de location est une location financement, puisque la durée de la location couvre la durée de vie
économique du bien loué. Le fabricant réalise une vente dont le prix est de 855 et qui dégage une marge de
115, égale à la différence entre ce prix et le coût du matériel vendu de 740.
La commission de 25 versée à un intermédiaire est comptabilisée en charge lorsqu’elle est encourue. Les
écritures du fabricant à la date de mise en place de la location sont les suivantes.
Remarques:
• Les fabricants ou négociants offrent souvent des taux d’intérêt peu élevés pour attirer
les clients. L’utilisation de tels taux pour comptabiliser la location financement
majorerait la créance sur le preneur ainsi que le profit réalisé au commencement de la
location. Le bailleur doit donc ramener son profit à celui qui aurait été obtenu si le
taux d’intérêt avait été un taux de marché (IFRS 16.73).
• Le fabricant ou le négociant comptabilise en charge les coûts commerciaux ayant
permis de réaliser les ventes obtenues grâce à des locations financement, car ces
coûts proviennent essentiellement d’une démarche commerciale visant à réaliser une
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
marge. Ces coûts, exclus de la définition des coûts directs initiaux, ne sont donc pas
inclus dans l’investissement net dans la location financement (IFRS 16.74).
• Lorsque la location consentie par le fabricant ou le négociant de l’actif sous-jacent
est une location simple, aucun résultat ne peut être constaté lors de la conclusion de
la location, celle-ci ne pouvant être assimilée à une vente (IFRS 16.86).
b. Evaluation ultérieure
Les produits financiers sont constatés, sur la durée du contrat, sur la base d'une formule
traduisant un taux de rentabilité périodique constant sur l'encours d'investissement net restant
du bailleur (IFRS 16.75 s.).
Ainsi, les produits financiers doivent être répartis sur la durée du contrat de manière
systématique et rationnelle. Le bailleur doit imputer à l'investissement brut dans le contrat de
location les paiements de loyers de la période considérée pour diminuer à la fois le principal
et les produits financiers non acquis (IFRS 16.76).
La valeur résiduelle non garantie est comprise dans l'investissement brut (pour sa valeur
brute) et dans l'investissement net (pour sa valeur actualisée) et, en conséquence, une partie
des produits financiers non acquis au bailleur (correspondant à la différence entre ces deux
valeurs) lui est relative. Ainsi (IFRS 16.77) :
le bailleur doit revoir régulièrement l'estimation des valeurs résiduelles non garanties ;
en cas de baisse par rapport à l'estimation antérieure, le rythme d'étalement des
produits sur la durée du contrat est révisé et tout ajustement est constaté en perte de la
période, en contrepartie d'une diminution de la créance.
Un bailleur doit appliquer les dispositions de décomptabilisation et de dépréciation d'IFRS 9,
Instruments financiers, à l'investissement net dans le contrat (IFRS 16.77).
Il en résulte qu’en cas de défaillance financière du preneur, le bailleur établit une nouvelle
séquence de paiements espérés et l’actualise au taux d’actualisation retenu initialement. Cette
nouvelle valeur actualisée est substituée à la valeur comptable de la créance et la différence
est comptabilisée en charge.
Le bailleur revoit régulièrement l’estimation de la valeur résiduelle non garantie utilisée pour
calculer l’investissement brut provenant de la location. En cas de diminution de la valeur
résiduelle non garantie, le bailleur réestime la séquence des produits en cours de location et
comptabilise immédiatement en charge la diminution des produits déjà comptabilisés (IFRS
16.77).
En outre, un actif issu d'un contrat de location-financement classé comme un actif détenu en
vue de la vente (ou compris dans un groupe d'actifs destiné à être cédé et classé comme
détenu en vue de la vente) doit être évalué conformément à IFRS 5, Actifs non courants
détenus en vue de la vente et activités abandonnées (IFRS 16.78).
Illustration
L’investissement net du bailleur dans un contrat de location, à la mise en place de la location, est égal à
855 et correspond à l’actualisation à 8,5% de 5 loyers annuels de 200 payables d’avance. Compte tenu
du premier loyer payable à la mise en place de la location, l’investissement net est ramené à 655 (855 –
200) à cette date.
50
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La comptabilisation du contrat pendant sa durée de 5 ans est effectuée sur la base d’un tableau
d’amortissement de la créance dans lequel les produits financiers annuels sont égaux à 8,5% du
montant de la créance en début d’année.
Les produits financiers du bailleur pour la 1ère année sont égaux à 56 (8,5% * 655).
En début de 2e année de la location, après paiement de la 2e échéance de loyer, la créance est de 511,
soit 655 + 56 – 200. Les produits financiers de l’année suivante sont de 43 (8,5% * 511), etc.
a. Evaluation
Les actifs faisant l'objet de contrats de location simple doivent être présentés au bilan du
bailleur selon la nature de l'actif (IFRS 16.88).
Au compte de résultat, les revenus locatifs doivent être comptabilisés en produits de façon
linéaire sur toute la durée du contrat de location, à moins qu'une autre base systématique ne
soit plus représentative de l'échelonnement dans le temps de la diminution de l'avantage retiré
de l'utilisation de l'actif loué (IFRS 16.81).
Un bailleur fabricant-distributeur ne reconnaît pas de profit de cession à la prise d'effet d'un
contrat de location simple, dans la mesure où celui-ci n'équivaut pas à une vente du bien loué
(IFRS 16.86).
51
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Comme pour l'ensemble des actifs immobilisés (et de manière cohérente avec les autres
actifs), les amortissements d'un bien loué sont évalués et comptabilisés conformément aux
normes IAS 16 et IAS 38, les dépréciations sont déterminées et comptabilisées conformément
à la norme IAS 36 (IFRS 16.84 et .85).
Les coûts encourus pour acquérir les revenus locatifs sont constatés en charges (IFRS 16.82).
En revanche, les coûts directs initiaux engagés pour la conclusion du contrat sont à intégrer
dans le coût des immobilisations (et repris au compte de résultat de manière étalée, sur la
durée du contrat de location, au même rythme que les revenus locatifs) (IFRS 16.83).
52
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
L’entité B acheteuse consent une location de cet actif à A pour une durée de 2 ans, moyennant deux
loyers de 1 000 payables à la fin de la 1re année du bail et à la fin de la 2de.
La location ne comporte pas d’option et aucun coût direct n’a été encouru initialement par A.
Pour l’acheteur-bailleur, la location est une location simple puisque la durée de la location de
2 ans est manifestement plus courte que la durée d’utilité résiduelle de l’équipement. L’acheteur-bailleur
comptabilise l’équipement acquis à son coût, soit 10 000, et l’amortit selon un plan d’amortissement
homogène avec les plans d’amortissement des actifs similaires qu’il possède. Les 2 échéances de loyer
de 1 000 sont enregistrées en produit, linéairement ou selon une autre méthode systématique plus
représentative de la séquence selon laquelle l’avantage tiré de l’utilisation de l’actif se réduit.
Pour le vendeur-preneur, la dette liée à la sous-location est comptabilisée sur la base du plan
d’amortissement suivant.
Le rapport entre la dette de sous-location et le prix de vente du bien permet de mesurer la part des
droits d’utilisation conservée sur l’équipement par le vendeur-preneur. Cette part est de 18,33%
au cas particulier, soit 1 833/10 000, et représente une valeur comptable de 1 283 (7 000 * 18,33 ).
Elle signifie que le vendeur-preneur n’a en fait cédé que 81,67% des droits d’utilisation. Il en
résulte les conséquences suivantes sur le bilan du vendeur-preneur :
– ses liquidités augmentent de 10 000, soit le prix de vente perçu de l’entité B ;
– à la valeur nette comptable de 7 000 de l’équipement, comptabilisé en immobilisations
corporelles et qui doit être décomptabilisé, est substituée la valeur comptable des droits
d’utilisation obtenus du fait de la location qui s’élève à 1 283 ;
– ses dettes augmentent de 1 833, soit la dette de loyers au titre de la location mise en place.
Il résulte de ces mouvements un profit de 2 450 :
Débit Crédit
Postes du bilan affectés
Disponibilités 10 000 –
Immobilisations corporelles – 7 000
Droit d’utilisation 1 283 –
Dettes – 1 833
Profit – 2 450
11 283 11 283
Si la juste valeur de la rémunération obtenue pour la vente de l’actif n’est pas égale à la
juste valeur de l’actif cédé, ou si les paiements à recevoir en vertu du contrat de location
ne sont pas au prix de marché, l’entité procède aux ajustements suivants afin que le prix
de vente soit évalué à la juste valeur (IFRS 16.101) :
– les conditions retenues en dessous du marché s’analysent en des avances au titre
des paiements résultant de la location ;
– les conditions retenues au-dessus du marché s’analysent en un financement
additionnel procuré au vendeur-preneur par l’acheteur-bailleur.
L’entité évalue l’ajustement à effectuer en vertu du paragraphe 101 de la norme sur la
base de celle des méthodes suivantes qui est la plus facile à mettre en œuvre (IFRS
16.102) :
53
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
2- LES SOUS-LOCATIONS
a) Principe
Une sous-location est l’opération par laquelle le preneur dans une location initiale (la
location initiale) consent une location (la sous-location) à un nouveau preneur (le
preneur final). Le preneur initial devenu bailleur continue de faire figurer à son passif la
dette de loyers issue du bail initial.
b) Qualification de la sous-location
La comptabilisation de l’actif résultant du bail initial dépend de la qualification donnée
à la sous-location, cette qualification étant effectuée selon les dispositions applicables
aux bailleurs.
La qualification en tant que location simple ou location financement est effectuée par
référence au droit d’utilisation obtenu par le preneur initial du fait du bail initial, et non
par référence à l’actif sous-jacent à ce droit d’utilisation (IFRS 16.B58b).
Par exemple, si le preneur dans un bail de locaux sous-loue les locaux loués à un
nouveau preneur pour la durée résiduelle du bail initial, la sous-location est une location
financement, puisqu’elle porte sur l’intégralité de la durée de vie résiduelle du droit
d’utilisation dont dispose le preneur initial.
Si la sous-location est une location financement
Lorsque la sous-location est qualifiée de location financement, l’actif du preneur initial
est constitué par une créance sur le sous-locataire. Le preneur initial décomptabilise la
valeur nette comptable du droit d’utilisation à la date de commencement de la sous-
location et y substitue l’investissement net dans le contrat de sous-location déterminé
selon les dispositions applicables aux bailleurs. La différence entre les deux montants
est enregistrée en résultat.
54
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Illustration
Un preneur dispose de locaux loués depuis 2 ans. Son bail se prolonge sans possibilité de sortie
pendant 3 ans. À la fin de la 2e année du bail, il lui reste à payer 3 échéances de loyer de 112,
sa dette résiduelle de loyers est de 312, son droit d’utilisation d’une valeur brute de 500 est
amorti de 200 (valeur nette comptable de 300).
N’ayant plus l’utilité de ces locaux, le preneur envisage les deux possibilités suivantes :
– (1) une sous-location pendant l’année 3 pour un loyer de 120 ;
– (2) une sous-location pendant la durée résiduelle de la location pour 3 échéances de loyer
120. À défaut de pouvoir déterminer le taux implicite de la location financement, le taux
d’actualisation utilisé pour actualiser les 3 loyers de 120 est le taux de 4 retenu pour le bail
initial.
• Si la solution (1) est retenue, la sous-location est une location simple. Le droit d’utilisation issu
du bail initial est maintenu à l’actif et continue d’être amorti. Le loyer de sous-location est
comptabilisé en produit sur la durée de cette sous-location.
• Si la solution (2) est retenue, la sous-location est une location financement selon les critères de
classification des contrats de location (en l’occurrence, la sous-location porte sur la durée
résiduelle du droit d’utilisation né du premier contrat). La créance financière (l’investissement
net) liée à cette sous- location, obtenue en actualisant à 4 les 3 loyers de 120, est égale à
333.
Le preneur décomptabilise la valeur nette comptable du droit d’utilisation né du bail initial qui
s’élève à 300 et y substitue la valeur de la créance de 333. La différence entre ces deux
montants, soit 33, est un profit à enregistrer en résultat.
Dans les deux cas, la dette née du bail initial continue de figurer au passif du preneur et d’être comptabilisée
indépendamment de la sous-location.
La norme sera applicable au plus tard dans les comptes ouverts à compter du 1er janvier 2019.
L’application anticipée est possible à condition que l’entité applique déjà IFRS 15. Cette
disposition s’explique par les références à IFRS 15 qui existent dans IFRS 16. En cas
d’application anticipée, celle-ci est signalée dans l’annexe (IFRS 16.C1). La date de première
application est définie comme le début de l’exercice au cours duquel l’entité applique pour la
première fois IFRS 16 (IFRS 16.C2).
55
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
à ne pas appliquer IFRS 16 aux contrats qui n’étaient pas précédemment identifiés en
tant que location suivant IAS 17 et IFRIC 4 (IFRS 16.C3). En conséquence, si un
contrat de service en cours à la date de première application n’avait pas été identifié
comme contenant une location, et si l’application d’IFRS 16 à ce contrat de service
montre qu’il contient une location, la mesure de simplification conduit à maintenir
l’analyse antérieure effectuée sous IAS 17 et IFRIC 4.
Si une entité adopte cette mesure simplificatrice, elle devra l’indiquer et la mettre en œuvre
pour l’ensemble de ses contrats. Dès lors, les paragraphes 9 à 11 d’IFRS 16 sur l’identification
des contrats de location ne devront être appliqués qu’aux contrats conclus ou modifiés après la
date de première application (IFRS 16.C4).
Illustration
56
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Un bail sur des locaux de bureau, conclu en 2008, est toujours en vigueur à la date de la
transition à IFRS 16. Le bail a été renouvelé deux fois conformément aux options de
renouvellement offertes au
preneur par le contrat. Les loyers sont revus chaque année sur la base d’un indice. Le bail a fait
l’objet d’un avenant.
Le preneur doit reconstituer la dette et le droit d’utilisation à la date de commencement du contrat :
– en recherchant le taux d’actualisation en vigueur à l’époque ;
– en utilisant le niveau des loyers de l’époque, sans tenir compte du montant de l’indice à la date
de la transition ;
– en reconstituant les hypothèses de durée de la location à son commencement, sur la base des
prévisions à cette date quant à l’exercice ou non des options de renouvellement, sans tenir
compte des décisions effectives ultérieures ayant pu contredire ces prévisions initiales ;
– en recherchant les coûts directs initiaux à inclure dans le montant initial du droit d’utilisation,
etc. Une fois connus la dette et le droit d’utilisation à la date de commencement du contrat, le
preneur doit reconstituer les montants successifs de la dette et du droit d’utilisation (valeur brute
et amortissement) en tenant compte de la variation de l’indice, des modifications des hypothèses
sur la durée de la location pouvant nécessiter la détermination de nouveaux taux d’actualisation,
de l’avenant au contrat qui contraint à rechercher la nouvelle séquence de loyers et le taux
d’actualisation applicable lors de cet avenant, des éventuelles dépréciations à comptabiliser sur le
droit d’utilisation, etc. Il s’agit ainsi d’un processus particulièrement long et complexe.
Principe : pas de retraitement des comptes comparatifs des exercices antérieurs – IFRS
16 offre aux preneurs qui adoptent la rétroactivité partielle une série de mesures de
simplification.
REMARQUE On peut s’étonner que ces mesures ne bénéficient pas aussi aux preneurs qui
57
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
ii) la valeur comptable du droit d’utilisation à la date de première application est égale à
la dette de loyers, ajustée des paiements constatés d’avance ou provisionnés relatifs à la
location en cause, comptabilisés au bilan immédiatement avant la date de première
application ;
– il applique IAS 36 sur les dépréciations au droit d’utilisation à la date d’application initiale,
à moins que le preneur n’applique la mesure simplificatrice décrite au paragraphe C10(b)
indiqué ci-dessous, consistant à reclasser en déduction du droit d’utilisation les provisions
pour contrats de location déficitaires.
Indépendamment des dispositions précédentes, le preneur (IFRS 16.C9) :
– n’est tenu d’aucun retraitement à la date de transition au titre des locations simples
portant sur des actifs de faible valeur qui ne donnent pas lieu à la constatation au bilan d’une
dette de loyer et d’un droit d’utilisation (IFRS 16.6) ;
– n’est tenu d’aucun retraitement à la date de transition pour les locations précédemment
comptabilisées en tant qu’investissement immobilier selon l’option d’évaluation à la juste
valeur prévue par IAS 40. Le preneur comptabilise le droit d’utilisation et la dette provenant
de ces locations conformément à la norme IAS 40 et à IFRS 16 à partir de la date de
première application.
- comptabilise le droit d’utilisation à la juste valeur à la date de première application pour
les locations précédemment comptabilisées en tant que locations simples et qui seront
désormais comptabilisées en tant qu’investissement immobilier en retenant l’option juste
valeur prévue par IAS 40, à compter de la date de première application. Le preneur
comptabilise le droit d’utilisation et la dette correspondant à ces locations en appliquant
IAS 40 et IFRS 16 à la date de première application.
Le preneur est autorisé à utiliser une ou plusieurs des mesures simplificatrices énumérées ci-
dessous s’il choisit d’appliquer la rétroactivité partielle. Ces mesures simplificatrices sont
appliquées contrat par contrat (IFRS 16.C10) :
– le preneur peut appliquer un taux d’actualisation unique à un ensemble de contrats
ayant des caractéristiques voisines (durée résiduelle comparable, natures d’actifs similaires,
environnement économique homogène) ;
– le preneur peut se fonder sur son appréciation du caractère déficitaire d’un contrat de
location selon IAS 37, immédiatement avant la date de première application, pour
éviter d’avoir à procéder à un test de dépréciation. Dans ce cas, la provision pour contrat
déficitaire figurant au passif immédiatement avant la date de première application est
déduite du coût du droit d’utilisation ;
– le preneur est autorisé à ne pas retraiter les locations dont la durée résiduelle est
inférieure à 12 mois à la date de première application. Dans ce cas, le preneur comptabilise
ces locations de la même manière que les locations à court terme (IFRS 16.6). Il inclut
les coûts liés à ces locations dans l’information à fournir sur les charges engendrées par
les locations à court terme, au titre de la période comptable annuelle incluant la date de
première application ;
– le preneur peut ne pas tenir compte des coûts directs initiaux pour évaluer le droit
d’utilisation à la date de première application ;
– le preneur peut se référer à des informations dont il n’aurait pas pu disposer s’il avait
appliqué la norme IFRS 16 lors des arrêtés précédents, par exemple pour déterminer la
durée des locations en présence d’options de prolongation ou de résiliation anticipée.
Contrats de location précédemment comptabilisés en tant que location financement – Lorsque le
preneur adopte l’approche rétrospective partielle décrite ci-dessus, la valeur comptable des
actifs financés par location financement et celle de la dette provenant de ces contrats, déterminés
immédiatement avant la date de première application, deviennent la valeur comptable du droit
d’utilisation et la valeur comptable de la dette correspondante à la date de première
58
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
application.
À partir de la date de première application, ces deux postes sont comptabilisés selon les
dispositions d’IFRS 16 (IFRS 16.C11).
L’entité ne doit pas rechercher si les ventes suivies de locations conclues avant la date de
première application ont donné lieu à des transferts d’actifs se qualifiant en tant que vente selon
IFRS 15 (IFRS 16.C16).
Si le contrat de location ayant suivi une vente a été qualifié de location financement selon les
dispositions d’IAS 17, le vendeur-preneur doit (IFRS 16.C17) :
– comptabiliser cette location comme les autres locations-financement existant à la date de
première application ;
– continuer d’étaler sur la durée de la location le profit réalisé lors de la vente.
Si la cession bail a été comptabilisée en tant que vente et si la location a été comptabilisée en
tant que location simple, le vendeur-preneur doit (IFRS 16.C18) :
– comptabiliser la location de la même manière que toutes les autres locations simples
existant à la date de première application ;
– ajuster le droit d’utilisation au titre des profits ou pertes différés résultant de conditions
hors marché et figurant au bilan immédiatement avant la date de première application.
59
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Question
Comment les options de résiliation d'un contrat de location impactent-elles la durée
de celui-ci ?
Réponse
Cela dépend.Les droits détenus par chacune des parties au contrat de location
(preneur et bailleur), et le niveau de pénalités devant le cas échéant être encourues
par celles-ci, doivent être analysés afin de déterminer la période pendant laquelle le
contrat est exécutoire. En outre, si le preneur dispose d'options de résiliation au
cours de la période exécutoire, l'aspect raisonnablement certain de la poursuite du
contrat de location par le preneur (c'est-à-dire l'aspect raisonnablement certain de
non-exercice de son option de résiliation) devra être analysé afin de déterminer la
durée de contrat devant être retenue pour l'évaluation de l'actif « droit d'utilisation »
et de la dette de loyers.
SECTION II Contrats de location dans les états financiers du
preneur
I.Exemptions
Contrats de courte durée - Contrats à durée indéterminée ou renouvelables par tacite
reconduction
Question
Un contrat (sans option d'achat) d'une durée inférieure ou égale à un an
renouvelable par tacite reconduction ou à durée indéterminée peut-il être qualifié de
contrat de courte durée pour lequel le preneur peut bénéficier de l'exemption
optionnelle de reconnaissance de l'actif « droit d'utilisation » et de la dette de loyers
?
Réponse
Cela dépend.Une fois la période exécutoire déterminée (selon les droits des parties
- bailleur et preneur - et du niveau de pénalités que celles-ci encourraient en cas de
60
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
résiliation), la durée du contrat de location devra être définie par le preneur, au sein
de cette période exécutoire, en fonction du caractère raisonnablement certain ou
non de poursuite du contrat (c'est-à-dire du caractère raisonnablement certain ou
non de non-exercice de son option de résiliation). Si la durée en résultant est
inférieure ou égale à 12 mois, le preneur pourra opter pour l'exemption prévue par
la norme (et ce, pour toute la classe correspondante d'actifs loués sous-
jacents).Dans le cas contraire, l'exemption ne pourra pas être appliquée. En outre, le
contrat devra être considéré comme un nouveau contrat en cas de modification de
celui-ci, ou de changement de sa durée (pouvant résulter par exemple, du non-
exercice d'une option de résiliation par les parties, ou d'une réappréciation par le
preneur, dans les conditions requises par la norme, du caractère raisonnablement
certain de non-exercice de son option de résiliation). Ce n'est que si ce « nouveau »
contrat a une durée inférieure ou égale à 12 mois que l'exemption pourra être
maintenue.
II.Comptabilisation initiale des contrats de location chez le
preneur
Quelle est la date à laquelle un preneur doit reconnaître l'actif « droit d'utilisation »
et la dette de loyers correspondante, lorsque qu'un bien, dans lequel il doit effectuer
des travaux, est mis à sa disposition par le bailleur de manière anticipée par rapport
à la date de prise d'effet juridique du bail ?
Réponse
A notre avis, et même si les droits du preneur pendant la phase de mise à
disposition anticipée sont limités à la réalisation de travaux, le preneur dispose d'un
droit d'utiliser l'actif dès cette date de mise à disposition. En conséquence, la prise
d'effet du bail (telle que définie par IFRS 16) est remplie dès la date de mise à
disposition anticipée, et le preneur doit, à cette même date, reconnaître l'actif « droit
d'utilisation » et la dette de loyers.En outre, et dès lors que le modèle du coût est
utilisé pour l'évaluation ultérieure du droit d'utilisation, la date de mise à disposition
anticipée est la date à laquelle le preneur doit commencer à amortir l'actif « droit
d'utilisation ».
B.Evaluation initiale du droit d'utilisation
Droit au bail
61
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Comment comptabiliser dans les états financiers du nouveau preneur les sommes
versées pour acquérir un bail commercial auprès de l'ancien preneur (« droit au bail
») ?
Réponse
A notre avis, le droit au bail doit être inclus dans le droit d'utilisation constaté par le
preneur, selon deux méthodes possibles :
- soit en étant inclus dans le droit d'utilisation de manière fongible. Dans ce cas, le
droit d'utilisation dans son ensemble peut avoir une valeur résiduelle correspondant
à la valeur attendue du droit au bail à l'issue du contrat ; - soit en tant que
composant distinct du droit d'utilisation. Dans ce cas, ce composant spécifique peut
avoir une valeur résiduelle correspondant à la valeur attendue du droit au bail à
l'issue du contrat, dans la limite de la valeur initiale du composant.
L'approche retenue doit être appliquée de manière homogène pour toutes les
opérations de même nature et faire l'objet d'une information en annexe aux états
financiers.
C.Evaluation initiale de la dette de loyers
1. Taux d'actualisation
Question
Le taux d'intérêt implicite du contrat peut-il toujours être utilisé par le preneur pour
l'évaluation de la dette de loyers ?
Réponse
Non, le taux d'intérêt implicite ne peut être utilisé que s'il est aisément déterminé,
ce qui ne sera pas le cas dès lors que des hypothèses significatives doivent être
prises pour sa détermination et que celles-ci font l'objet d'évaluations
potentiellement divergentes, par exemple. En conséquence, à notre avis, pour des
actifs loués tels que des biens immobiliers, le preneur devra utiliser son taux
d'endettement marginal. De même, le taux d'endettement marginal du preneur devra
être utilisé si les caractéristiques du contrat aboutissent à un taux d'intérêt ne
reflétant pas la manière dont le prix du contrat a été déterminé (par exemple, en cas
d'existence de loyers variables significatifs basés sur l'utilisation ou la performance
du bien loué).
III.Comptabilisation ultérieure
Question
62
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Paiements variables basés sur Lorsque les flux de loyers sont modifiés Taux d'actualisation inchangé (sauf si
un indice ou un taux (y (c'est-à-dire lorsque l'ajustement du taux le changement des loyers résulte de la
compris changement résultant ou de l'indice prend effet). fluctuation d'un taux d'intérêt variable)
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Loyers fixes en substance Lorsque des loyers initialement variables A notre avis, taux d'actualisation
(IFRS 16.36c et .B42a) deviennent fixes en substance (voir inchangé
remarque ci-après).
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
En revanche, si le contrat d'origine était un contrat de courte durée pour lequel le preneur a
choisi d'opter pour l'exemption prévue par la norme, le contrat modifié sera considéré comme
un nouveau contrat.
Question
A quel niveau un actif « droit d'utilisation » doit-il être testé pour dépréciation ?
Réponse
Après sa constatation initiale, un actif « droit d'utilisation » évalué selon le modèle
du coût est soumis aux dispositions de la norme IAS 36, Dépréciation d'actifs, pour
déterminer s'il s'est déprécié. Lorsqu'un tel actif ne génère pas des flux de trésorerie
largement indépendants de ceux générés par d'autres actifs, la valeur recouvrable du
droit d'utilisation ne peut pas être déterminée individuellement. Il est alors testé
pour dépréciation au niveau de l'unité génératrice de trésorerie (UGT) à laquelle il
appartient.
IV.Modalités de transition
Taux d'endettement marginal à la date de première application
65
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Question
En cas d'utilisation de la méthode de transition rétrospective simplifiée, quel taux
d'actualisation un preneur doit-il utiliser pour l'évaluation de l'actif « droit
d'utilisation » et de la dette de loyers à la date de première application ?
Réponse
Le preneur devra utiliser son taux d'endettement marginal à la date de première
application. A notre avis, la détermination de ce taux en matière de durée peut faire
l'objet d'un choix de méthode comptable, à indiquer en annexe aux états financiers.
Ainsi le preneur pourra utiliser un taux d'endettement marginal reflétant la durée
résiduelle du contrat de location à la date de première application ou un taux
reflétant la durée initiale de celui-ci.
SECTION IIIContrats de location dans les états financiers du
bailleur
Question
Existe-t-il un seuil chiffré de la valeur actualisée des paiements de loyers
permettant de déterminer si un contrat doit être qualifié de contrat de location
simple ou de contrat de location-financement ?
Réponse
Non. La norme IFRS 16 ne fournit pas d'indicateur chiffré mais précise que le contrat devrait,
en principe, être qualifié de contrat de location-financement dès lors que, à la date de
conclusion du contrat de location, la valeur actualisée des paiements de loyers s'élève au
moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l'actif loué. En conséquence, en IFRS, la
qualification du contrat de location repose sur une appréciation de la substance de l'opération,
prenant en compte des facteurs qualitatifs et quantitatifs.
L'entité A loue une machine à l'entité B. La juste valeur de la machine s'élève à 76
500. Les loyers annuels s'élèvent à 9 500. La durée du contrat est de 9 ans. Les
valeurs résiduelles garanties et non garanties sont respectivement de 9 000 et 12
000. Le taux d'intérêt implicite du contrat est donc de 6%.
Solution de l'exemple
Les données économiques indiquent que le contrat devrait en principe être classé en contrat
de location-financement. En effet, la valeur actuelle des paiements de loyers s'élève à 69 943
[9 500 × (1-1,06 -9) / 0,06 + 9 000 × 1,06 -9], soit 91,3% de la juste valeur de l'actif loué,
proportion qui peut être considérée comme représentant la quasi-totalité de la juste valeur de
66
COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
l'actif loué.La conclusion n'aurait pas été différente, à notre avis, en l'absence d'indicateur
contraire, si les valeurs résiduelles garanties et non garanties avaient été légèrement
différentes (par exemple, une valeur résiduelle garantie et non garantie respectivement de 7
000 et 14 000). En effet, la valeur actualisée des paiements de loyers aurait été de 68 759 [9
500 × (1-1,06 -9) / 0,06 + 7 000 × 1,06 -9], soit 89,8 % de la juste valeur de l'actif loué,
proportion qui peut également être considérée comme représentant la quasi-totalité de la
juste valeur de l'actif loué. Un tel contrat, dont la substance n'est pas fondamentalement
différente du contrat précédent, aurait, à notre avis, été classé à tort en contrat de location
simple si un seuil de 90 % avait été utilisé.
Question
Comment un bailleur doit-il classer un contrat de location portant sur un terrain
seul ?
Réponse
En appliquant les mêmes principes que pour les contrats portant sur les autres
actifs, c'est-à-dire en appréciant le transfert ou non de la quasi-totalité des risques et
avantages attachés à l'actif. La durée de vie indéterminée des terrains est toutefois
une donnée importante à prendre en compte dans la classification.
Qualification d'un contrat de location portant sur un ensemble immobilier
Question
Comment un bailleur doit-il classer un contrat de location portant sur un ensemble
immobilier ?
Réponse
Le terrain et la construction doivent être considérés séparément afin de qualifier
distinctement le contrat de location relatif à chaque élément.
En effet, la norme IFRS 16 précise que les éléments terrain et construction du contrat de
location doivent être considérés séparément pour en effectuer la classification en location
simple ou location-financement (IFRS 16.B55).
En ce qui concerne la classification des contrats de location de terrain, et la prise en compte de leur durée de
vie indéterminée, La norme IFRS 16.B55 indique que les contrats de location portant sur des terrains sont
classés en location simple ou en location-financement selon les mêmes principes que les contrats portant sur
les autres actifs loués. Elle précise en outre que la durée de vie indéterminée du terrain est un élément
important à prendre en compte dans la classification du contrat de location de ce dernier. Dans un contrat de
location de terrain portant sur des durées très longues (99 ans, 500 ans ou 999 ans), la valeur résiduelle
actualisée du terrain en fin de bail représente un montant négligeable et le preneur est dans une situation
économique similaire à celle d'un acquéreur du terrain (IFRS 16.BCZ241 à .BCZ244). Ces contrats de
location sont dès lors classés en location-financement.)
Il est, par conséquent, nécessaire de décomposer le contrat en deux contrats (contrat de
location du terrain et contrat de location de la construction).
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
Toutefois, lorsque la location d'un terrain et de constructions pour laquelle le montant qui serait
initialement comptabilisé pour l'élément terrain est non significatif, le terrain et les constructions peuvent
être traités comme une seule unité aux fins de la qualification du contrat de location. Dans ce cas, la durée
de vie économique des constructions est considérée comme la durée de vie économique de l'ensemble de
l'actif loué (IFRS 16.B57).
Dans ce cadre, et dans les cas fréquents où la qualification ne peut pas être effectuée de
manière exclusivement qualitative, les paiements de loyers relatifs au contrat de location
dans son ensemble doivent être affectés entre les éléments terrain et construction, au
prorata des justes valeurs relatives des « intérêts contractuels » détenus dans le terrain et la
construction (« in proportion to the relative fair values of the leasehold interests in the land
element and buildings element of the lease »), et non au prorata des justes valeurs du
terrain et de la construction eux-mêmes (IFRS 16.B56, .BCZ245 à .BCZ247).
En effet, une allocation des loyers au prorata des justes valeurs du terrain et de la construction eux-mêmes
ne refléterait pas le fait que la valeur d'un terrain devrait se maintenir dans le temps (compte tenu de sa
durée de vie indéterminée), alors que celle d'une construction diminue, au moins en partie, pendant la
durée de la location. Ainsi, les loyers alloués à la construction devraient inclure, outre la rentabilité du
bailleur, la perte de valeur de la construction pendant la durée du contrat. D'où une répartition des loyers
devant être faite sur la base des justes valeurs relatives des « intérêts contractuels » détenus dans chacun
des actifs (IFRS 16.BCZ246 et .BCZ247).La norme ne précise pas comment déterminer les justes valeurs
relatives des intérêts contractuels détenus dans le terrain et la construction. A notre avis, plusieurs
méthodes d'évaluation peuvent être mises en œuvre (avec généralement l'appui d'un spécialiste), toutes
devant être réalisées au minimum à partir des informations suivantes :
- juste valeur de l'ensemble immobilier à la conclusion du contrat de location ;- affectation de cette juste
valeur entre la juste valeur du terrain et la juste valeur de la construction ;- valeur résiduelle de l'ensemble
immobilier à l'issue du contrat de location ;- loyer de l'ensemble immobilier à la date de conclusion du
contrat de location.
Sur ces bases, un taux de rendement de l'ensemble immobilier sera déterminé. Une des méthodes
d'évaluation possibles serait alors d'apprécier un « taux de rendement terrain » (inférieur à celui de
l'ensemble immobilier) qui sera basé sur un taux d'intérêt sans risque, augmenté d'une prime de risque
(dépendant de la localisation et des caractéristiques du terrain). De ce taux découlera le loyer relatif au
terrain, qui, déduit de celui de l'ensemble immobilier, permettra d'estimer le loyer relatif à la
construction.Dans le cas toutefois où les paiements de loyers ne peuvent être affectés de manière fiable
entre les éléments terrain et construction, la norme IFRS 16.B56 précise que le contrat de location est
classé dans sa totalité comme contrat de location-financement, sauf s'il est clair que les deux éléments
constituent des contrats de location simple.
Question
Comment un bailleur doit-il comptabiliser une augmentation fixe annuelle de loyer
destinée à compenser les effets de l'inflation dans le cadre d'un contrat de location
simple ?
Réponse
L'augmentation fixe annuelle de loyer doit être répartie sur une base linéaire sur
toute la durée du contrat de location.
Un bailleur loue un bien à un preneur dans le cadre d'un contrat de location
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COURS IFRS 16: Contrat de location Enseignant Mr Makram ZOUARI - expert comptable
simple sur une période de 6 années. Le contrat prévoit un loyer annuel de 1 200 et
une augmentation fixe annuelle de 3 % destinée à compenser les effets de
l'inflation.
Solution de l'exemple
Le produit annuel de loyer devra être calculé de la façon suivante : 1/6 × [1 200
+ (1 200 × 1,03) + (1 200 × 1,03 2) + (1 200 × 1,03 3) + (1 200 × 1,03 4) + (1
200 × 1,03 5)] = 1 293,7.Au total, sur la durée du bail, les loyers comptabilisés
s'élèveront à (1 293,7 × 6), soit 7 762. Remarque Certains avaient pensé pouvoir
déterminer la charge annuelle de loyer comme suit :
N 1 200
3
N+3 1 200 × (1,03) = 1 311
4
N+4 1 200 × (1,03) = 1 351
5
N+5 1 200 × (1,03) = 1 391
TOTAL 7 762
Cette approche est toutefois clairement rejetée par la norme, l'ensemble des
paiements du contrat devant être réparti de manière linéaire sur la durée du bail
(sauf si une autre base systématique était plus représentative du rythme auquel les
avantages tirés de l'utilisation de l'actif sous-jacent diminuent, ce qui n'est pas le
cas dans cet exemple).
III.Contrats de location-financement
Date de comptabilisation initiale d'un contrat de location-financement
Question
Quelle est la date de comptabilisation initiale d'un contrat de location-financement
dans les états financiers du bailleur ?
Réponse
La date de comptabilisation initiale du contrat est sa date de prise d'effet, qui
correspond à la date à laquelle le preneur est habilité à exercer son droit d'utilisation
de l'actif loué, et non la date de conclusion du contrat de bail (date de signature du
contrat ou, si elle est antérieure, de l'accord des parties sur les clauses essentielles
de celui-ci). La date de conclusion du contrat est, en revanche, la date à laquelle
doit être effectuée la classification du contrat en location simple ou en location-
financement.
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