Vous êtes sur la page 1sur 4

Notion de salaire

Aucune définition légale n’a été donnée au salaire.


Le salaire est « la contrepartie d’un travail effectué par un ouvrier ou un employé au
profit d’un employeur auquel il est lié par un contrat de travail ».
I- Fixation du salaire :
Selon l’article 345 du code de travail :
« Le salaire est librement fixé par accord direct entre les parties ».
le montant du salaire est, le plus souvent, déterminé par l’employeur en fonction de la
qualification reconnue au salarié à l’embauche.
SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti)
Selon l’article 356 c. Tv.
« le salaire minimum légal ne peut être inférieur aux montants fixés par voie
réglementaire ».
Aucun salaire ne peut être payé en dessous du salaire minimum.
Calcul : depuis le 1er juillet 2020
- Dans les activités non agricoles, le SMIG est calculé sur la base d’une rémunération
horaire :
Taux actuel 14,81 MAD /h
44 h / semaine (44 h/6 jours = 7,33 h / j 7,33 x 26 j travail = 190, 58 arrondi à 191 h)
191h / mois
SMIG mensuel : 2828,71 MAD / mois
- Dans les activités agricoles, le SMAG (Salaire Minimum Agricole garanti) est calculé sur
la base d’une rémunération journalière .
Taux actuel 76,70 MAD / jour (depuis le 1er juillet 2020).
II- Formes du salaire
Le salaire peut prendre l’une des formes suivantes :
A- Salaire au temps
Ce salaire ne tient compte que du temps passé au travail. Aucun autre élément n’est pris
en considération.
Il peut être horaire, journalier, hebdomadaire, bimensuel ou mensuel.
B- Salaire au rendement
Il est fixé en fonction des quantités produites, de l’économie de temps réalisé ou de
l’effort déployé  par le salarié.  Il peut prendre l’une des formes suivantes :
- Salaire aux pièces
- Salaire à la tâ che
- Primes de rendement
C- Salaire en fonction du chiffre d’affaires
Le salaire est constitué d’un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par le salarié. C’est
un pourcentage des commandes fermes s’ajoutant au salaire fixe. 
III - Composition du salaire :
A- Les éléments inclus dans le salaire :
Le salaire est composé de :
- Salaire de base
- Compléments ou accessoires

a- Le salaire de base
Il s’agit de la contrepartie du travail fourni.
b- Les compléments de salaire
1- Les avantages en nature : c’est une rémunération complémentaire donnée en nature
(nourriture, logement, chauffage, habillement, voiture de service…etc.) Exemple :
Chantiers qui se trouvent loin des agglomérations ; Hô tellerie et Restauration ; cas des
concierges. 
2- Les gratifications : c’est une somme d’argent remise par l’employeur au salarié:
- soit parce qu’il lui a donné satisfaction en accomplissant normalement son travail, mais
aussi et surtout lorsqu’il a contribué à la prospérité de son entreprise (exercice
satisfaisant : prime de bilan, 13ème mois).
- soit à l’occasion d’événements familiaux intéressant le salarié (mariage ou naissance
d’un enfant)
3- Les primes : Une prime peut répondre à l’un des trois objectifs : 
 rémunérer la stabilité du salarié dans l’entreprise (prime d’ancienneté et
d’assiduité). L’article 350 du code de travail dispose que tout salarié doit
bénéficier d’une prime d’ancienneté fixée dans les conditions suivantes : 
- une augmentation de 5% du salaire après 2 ans de service 
   - une augmentation de 10% du salaire après 5 ans de service 
 - une augmentation de 15% du salaire après 12 ans service 
 - une augmentation de 20% du salaire après 20 ans de service
 - une augmentation de 25% du salaire après 25 ans de service
 rémunérer un effort particulier imposé par la nature du travail (prime de
pénibilité : travail dans des conditions pénibles : froid, chaleur, travaux en
hauteur pour le bâ timent)
 rémunérer un effort particulier dans l’accomplissement du travail : primes
incitant le salarié à produire plus (prime de rendement).
IV- Paiement du salaire
A- Modalités de paiement
Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal au Maroc. 
Le versement du salaire est effectué en espèces pour les ouvriers et par chèque ou
virement pour les employés et les cadres.
Ps: Dès que le montant total de la rémunération excède 10.000 dhs le paiement du
salaire doit se réaliser par chèque ou virement.
B- Périodicité de paiement
Le salaire doit être payé :
- au moins deux fois par mois à 16 jours d’intervalle aux ouvriers
- au moins une fois par mois aux employés
Si le travail est aux pièces ou à la tâ che ( où l’exécution doit durer plus de 15 jours) le
travailleur doit recevoir des acomptes chaque quinzaine et être payé intégralement dans
la quinzaine qui suit la livraison d’ouvrage.
C- Moment de paiement
Le paiement du salaire ne peut avoir lieu un jour où le salarié a droit au repos. Exception
: Entreprises des bâ timents et travaux publics (BTP).
Le paiement commence à l’heure indiquée et doit se terminer au plus tard 30 min après
l’heure fixée pour la fin du travail du salarié

D- Les heures supplémentaires


Tout travail effectué en dehors de l’horaire normal de l’entreprise est considéré comme
heure supplémentaire pour lesquelles la rémunération est majorée. 
Journée normale de travail

Travail effectué entre 6h et 21h Travail effectué entre 21h et 6h

Majoration de 25% Majoration de 50%

Journée de repos hebdomadaire


Travail effectué entre 6h et 21h Travail effectué entre 21h et 6h

Majoration de 50 % Majoration de 100%

F- Preuve de paiement
Il existe deux modes de preuve propres à la relation de travail et qui tendent à protéger
le salarié :
- Le bulletin de paye
- Le livre de paye

G- Protection de salaire
Pourquoi protéger le salaire ?
Au cours de l’exécution du travail le salaire peut se trouver menacé par certains dangers.
Ces dangers peuvent provenir soit :
1- de la part des créanciers de l’employeur lorsque le passif de ce dernier excède l’actif,
le salarié se trouve alors menacé de ne pouvoir recouvrer l’intégralité de la
rémunération.
2- de la part des créanciers du salarié lui-même qui pour se faire rembourser
l’intégralité de leurs créances, pourraient empêcher le versement du salaire entre les
mains du travailleur
3- de la part de l’employeur en utilisant la compensation lorsqu’il est créancier de son
employé.
a- protection à l’encontre des créanciers de l’employeur
• Le super privilège général :
Selon l’article 382 du code de travail les salariés bénéficient, pour le paiement des
salaires et indemnités dus par l’employeur du privilège de premier rang (super
privilège) institué sur la généralité des meubles de l’employeur.

b- protection à l’encontre des créanciers du salarié : saisie arrêt et cession de


salaires
C’est la protection du travailleur contre lui-même afin de ne pas permettre à ses
créanciers de saisir entre les mains de son employeur la totalité, ou presque, de son
salaire. En effet la saisie de la quasi-totalité de la rémunération risque de priver le
salaire de son caractère alimentaire.
La quotité saisissable :
la rémunération à prendre en considération comprend le salaire proprement dit et les
accessoires en nature et en espèces, dont il faut déduire : 
- les indemnités et rentes déclarées insaisissables par la loi 
- les sommes alloués au titre de remboursement de frais ou de dépenses subis par le
salarié en raison de de son travail
- les primes à la naissance
- l’indemnité de logement
- les allocations familiales 
- les indemnités et primes pour certaines occasions comme les fêtes religieuses
Le barème de calcul de la quotité saisissable
L’article 387 du code de travail dispose : les salaires sont saisissables à condition que le
montant retenu ne dépasse pas pour le salaire annuel les taux suivants : 
- le vingtième (1/20) sur la portion inférieure ou égale à quatre fois le salaire
minimum légal 
- le dixième (1/10) sur la portion supérieure à quatre fois le salaire minimum légal et
inférieur ou égal à 8 fois le salaire minimum légal
- le cinquième (1/5) sur la portion supérieure à huit fois le salaire minimum légal et
inférieure ou égale à douze fois le salaire minimum légal. 
- le quart (1/4) sur la portion supérieure à douze fois le salaire minimum légal et
inférieur ou égale à seize fois le salaire minimum légal.
- sans limitation sur la portion du salaire annuel supérieure à vingt fois le salaire
minimum légal.

Salaire brut annuel comprenant les accessoires 70.000 MAD


Salaire mensuel 5.833 MAD
Total des retenus 1.233 MAD
Quotité mensuelle saisissable 4.600 MAD
Quotité annuelle saisissable 55.200 MAD
Tranche applicable 5%
Le montant à saisir mensuellement est 230 dhs

Vous aimerez peut-être aussi