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TITRE 1 ER :

L’IMPÔT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES


(L’IRPP) :

L’IRPP peut être défini comme étant : « un prélèvement annuel, déclaratif, unique, global,
personnalisé et progressif ».
- Il est annuel, parce que l’IRPP est dû au titre de chaque année civile à raison de toutes
les recettes réalisées au cours de ladite année.
- Chaque revenu doit être rattaché à l’année de sa réalisation ou le cas échéant à celle de sa
perception : c’est la loi de finances qui autorise ce prélèvement annuel.
- Cet impôt est dit déclaratif : c'est-à-dire que chaque contribuable est libre de déclarer ce
qu’il perçoit. Ainsi, chaque contribuable résidant en Tunisie ou y réalise des opérations
lui procurant des revenus, est tenu de souscrire une déclaration d’ensemble pour tous les
revenus nets provenant des différentes activités qu’il exerce.
- A travers le système déclaratif, l’administration réalise un contrôle sur le patrimoine du
contribuable.
- Cet impôt est unique : il frappe une seule fois le revenu qui par la suite, peut circuler
librement sans aucune autre contrainte fiscale.
- Il est global : c'est-à-dire qu’il frappe la globalité du revenu ou la somme de revenus
réalisés par le foyer fiscal du contribuable.
- Cet impôt est personnalisé : ainsi et pour assurer la justice fiscale entre tous les
contribuables, la liquidation de l’impôt dû par une personne physique, doit tenir compte
de l’état civil de l’intéressé et des personnes prises à charge par ce dernier.
- Enfin, cet impôt est progressif. Il est calculé selon un barème progressif, fixé par le code
de l’IRPP de l’IS. Ce barème a comme caractéristique fondamentale de fixer un taux
d’impôt qui augmente progressivement avec la croissance du revenu. Plus le revenu est
élevé plus le taux de l’impôt est élevé.
Après la définition de l’IRPP et la démonstration de ses caractéristiques, on va dans le cadre de
ce titre 1er démontrer le champ d’application de cet impôt (chapitre I), puis étudier les régimes
d’imposition des différentes catégories de revenus (chapitre II).

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Chapitre I : le champ d’application de l’IRPP :

Sect. 1 : les personnes imposables :

Le code de l’IRPP et de l’IS distingue entre deux catégories de contribuables soumises à l’impôt
sur le revenu :
- Les personnes ayant leur résidence habituelle en Tunisie.
- Les personnes n’ayant pas de résidence habituelle en Tunisie, mais qui réalisent des
revenus de source tunisienne.
Paragraphe 1 : les personnes ayant une résidence habituelle en Tunisie : Aux termes de l’art.
2 du code de l’IRPP et de l’IS, « l’impôt sur le revenu est dû au 1er janvier de chaque année par
toute personne physique ayant en Tunisie une résidence habituelle, sur l’ensemble de ses
bénéfices ou revenus réalisés pendant l’année précédente ».
Le domicile fiscal (ou résidence) ne tient pas compte de la nationalité du contribuable. Le terme
« personne physique » couvre aussi bien les tunisiens que les étrangers.
L’art 2 du code retient deux(02) critères pour déterminer la résidence habituelle :
L’habitation principale et le séjour principal en Tunisie.

A- Disposition d’une habitation principale :


Il s’agit, selon la note commune (N.C), n° 31/90, de la personne qui dispose en Tunisie d’une
habitation principale. En d’autres termes, est réputée résidente en Tunisie, toute personne qui y
dispose, à titre onéreux ou gratuit d’une habitation principale à titre de propriétaire, de locataire,
d’usufruitier ou même en tant que simple occupant d’un logement mis gratuitement à sa
disposition.
La notion d’habitation principale suppose la permanence de l’installation de la personne en
Tunisie.
Cette notion est indépendante du lieu et de la durée de séjour de la personne, elle se trouve
satisfaite aussi bien dans le cas où l’intéressé séjournerait effectivement en Tunisie, cas le plus
fréquent, comme dans celui, où il dispose d’une habitation on Tunisie sans y séjourner.
En outre, dans une prise de position (341), du 12 mars1999, la DGELF, a précisé que ‘’la notion
d’habitation principale, s’entend à tout lieu choisi par la personne physique, pour sa résidence
habituelle (où se trouve son conjoint, ses enfants.) et exclut donc les résidences utilisés même
durablement, pour des considérations d’affaires ou de travail’’.

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B- Séjour principal :
Est considérer résident, toute personne qui, sans disposer d’habitation principale en Tunisie, y
séjourne pendant une période égale ou supérieure à 183 jours durant l’année civile.
L’appréciation de la durée de séjour s’effectue année par année.
La N.C n°31/90, à démontrée la question de séjour principal en disant ‘’ La personne séjourne en
Tunisie pendant une période égale ou supérieure à 183 jours, d’une façon continue ou
discontinue durant l’année civile dans le cas où elle ne disposerait pas d’habitation principale et
quel que soit le lieu de son séjour (hôtel, chambre meublée, etc.. )’’.

C- Cas des fonctionnaires et agents de l’Etat en service à l’étranger :


Les fonctionnaires et agents de l’État exerçant leur fonction ou chargés de mission dans un pays
étranger, dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce pays, à un impôt personnel frappant
l’ensemble de leur revenu. Ainsi, lorsque ces personnes n’apportent pas la preuve, qu’elles ont
été soumises à l’étranger à un impôt personnel sur l’ensemble de leurs revenus, c'est-à-dire
qu’elles sont exonérées de l’impôt sur le revenu ou imposées sur une partie de ses revenus dans
les pays où elles exercent, elles seront par conséquent considérées, comme ayant une résidence
habituelle en Tunisie et donc fiscalement imposable en Tunisie.
Dans les trois cas qui précédent, chaque personne est soumis à l’impôt sur le revenu, sur le
montant global de ses revenus de source tunisienne ou de source étrangère en application du
principe de la mondialité des revenus.

Paragraphe 2 : l’imposition à raison des revenus de source tunisienne :


Les personnes non résidentes qui réalisent des revenus de source tunisienne ou qui réalisent la
plus value prévue au paragraphe 2 de l’art 27 du code sont soumises à l’impôt en Tunisie a raison
de ses revenus de source tunisienne.
A- La notion de revenu de source Tunisienne :
L’art 3 du code énumère les revenus de source tunisienne en retenant deux critères généraux :
- Localisation en Tunisie des biens, des droits ou de l’activité génératrice du revenu.
- Domicile ou établissement en Tunisie du débiteur des revenus.
B- Les revenus des biens sis en Tunisie :
Il s’agit soit des revenus d’immeubles sis en Tunisie ou des droits relatifs à ces immeubles à
l’instar des droits immobiliers (nue- propriété, usufruit . . . ) et des droits mobiliers (loyer, cession
de parts des sociétés civiles immobilières) et plus généralement, la cession d’immeubles ou

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parties d’immeubles et des droits sociaux des sociétés civiles immobilières au sens de l’art 27
paragraphe 2 du code, soit des revenus d’exploitations sises en Tunisie, comme les revenus
provenant d’exploitations agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux réalisés dans des
entreprises exploitées en Tunisie. L’imposition de tels revenus est subordonnée à la condition
que ces activités présentent un certain caractère de permanence, plus généralement elles
constituent « une entreprise exploitée en Tunisie ».

C- Débiteurs des revenus domiciliés en Tunisie :


Il s’agit des revenus tirés d’activités exercées en Tunisie et revêtant un caractère temporaire et
indépendant. C’est le cas par exemples des artistes, des experts, des conférenciers, des arbitres,
des médecins, des avocats et des architectes et de toute personne exerçant une profession
indépendante ne nécessitant pas une installation permanente ou une base fixe en Tunisie, et des
revenus des capitaux mobiliers et des pensions et rentes viagères dont le débiteur est résident ou
est établi en Tunisie.
Ainsi, pour l’application de deux critères d’imposition précités (résidence habituelle et source),
la notion de nationalité n’est d’aucune importance. En effet, le terme ‘’personnes physiques’’,
couvre aussi bien les tunisiens que les étrangers.
Cependant, les personnes soumises à l’impôt sur le revenu le critère de la résidence habituelle
sont assujettis à une obligation fiscale illimitée, c'est-à- dire soumises à l’impôt sur le montant
global de ses revenus de source tunisienne ou de source étrangère, lors qu’ils n’ont pas été
soumis au paiement de l’impôt dans le pays d’origine(art.36 du CIRPPIS), alors que les personne
qui réalisent seulement des revenus de source tunisienne, elles seront donc imposables sur ces
revenus et ainsi soumises à une obligation fiscale limitée.

Paragraphe 3 : les personnes physiques résidentes exonérées :


A- Les agents du corps diplomatique :
Aux termes de l’art. 06 du code de l’IRPP et de l’IS, sont exonérés de l’impôt sur le revenu, les
agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère sous réserve de réciprocité.
B- Les personnes dont le revenu annuel ne dépasse pas 5.000 dt :
D’après les dispositions de l’article 73 de la loi n° 2013-54 du 30 décembre 2103 portant loi des
finances pour l’année 2014 relatives à l’allégement de la charge fiscale des personnes à faible
revenu, sont également exonérées de l’IRPP, les personnes qui disposent d’un revenu imposable
annuel après abattement des déductions communes ne dépassant pas 5.000dt et provenant des

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traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant, ainsi que, les
pensions et rentes viagères.
La volonté d’alléger la charge fiscale des personnes soumises à l’IRPP, par la généralisation de
l’exonération de la tranche de revenu ne dépassant pas 5000 dt, qui a été nettement exprimée par
les dispositions de la loi des finances complémentaire (LFC) pour l’année2014, n’a pas persistée.
En effet, la loi n° 2015-53 du 25 décembre 2015, portant loi des finances pour l’année 2016, a
reportée l’application de la généralisation de l’exonération de la tranche de revenu ne dépassant
pas 5.000 dt à toutes les personnes physiques.

Sect. 2 : la liquidation de l’impôt :

Pour procéder à la liquidation de l’impôt, il faut déterminer le revenu catégoriel (paragraphe 1) et


le revenu net global (paragraphe 2) pour pouvoir calculer l’impôt (paragraphe 3).
Paragraphe 1 : détermination du revenu catégoriel :
Le revenu net catégoriel imposable est constitué par l’excédent du produit brut, y compris les
avantages en nature sur les charges et dépenses effectuées en vue de l’acquisition et de la
conservation du revenu (art. 8 du CIRPPIS).
Les revenus réalisés au cours de l’année par le contribuable sont déterminés et évalués
distinctement, suivant les règles propres à chacune des catégories de revenus suivantes :
bénéfices industriels et commerciaux(BIC) ; bénéfices des professions non commerciales(BNC) ;
bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche(BAP) ; traitements, salaires, pensions,
indemnités et rentes viagères(TSPRV) ; revenus fonciers(RF) ; revenus de valeurs mobilières et
des capitaux mobiliers (RVMCM) et les autres revenus.
Il en résulte, des modes variés et divers (mode forfaitaire, mode réel, assiette forfaitaire) de
détermination du revenu imposable que le revenu net catégoriel provient généralement de la
déduction de produit brut, des charges et dépenses effectués pour l’acquisition et la conservation
dudit revenu.

Paragraphe 2 : détermination du revenu net global :


Le revenu net global est constitué par l’addition des revenus nets catégoriels, le total ainsi obtenu
est en principe un total net, puisque les chiffres retenus dans l’addition pour chacune des
catégories de bénéfices ou revenus sont eux-mêmes des chiffres nets obtenus en déduisant du
revenu catégoriel les charges imposables sur ce revenu catégoriel.
Cependant, le total net ainsi obtenu reste encore susceptible de certaines corrections.

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Pour obtenir le revenu net global imposable, il convient de déduire du revenu brut global, des
déductions dites déductions communes et de tenir compte de certaines exonérations.
Revenu net global = la somme algébrique des revenus nets catégoriels - déficits
des années antérieures non imputés.

Revenu Net imposable= Revenu Net global – déductions communes

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Chapitre II : Les Régimes d’imposition des différentes catégories de revenues

Selon l’article 08 du CIRPPIS, il existe sept catégories de revenus :


1. -Bénéfices industriels et commerciaux ;
2. -Bénéfices des professions non commerciales ;
3. -Bénéfices de l’exploitation agricole et de pèche ;
4. -Traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères ;
5. -Revenus fonciers ;
6. -Revenus des valeurs mobilières et des capitaux mobiliers ;
7. -Autres revenus.

Section 1 : Bénéfices Industriels Et Commerciaux (BIC)


Aux termes de l’article 9 du code de l’IRPP et de l’IS, sont considérés comme des bénéfices
industriels et commerciaux pour l’établissement de l’impôt sur le revenu, les bénéfices réalisés
dans des entreprises exerçant une activité commerciale au sens du code de commerce.

Paragraphe 1 : Champ d’application


1. Définition
Aux termes de l’article 9 du code de l’IRPP et de l’IS, sont considérés comme des bénéfices
industriels et commerciaux pour l’établissement de l’impôt sur le revenu, les bénéfices réalisés
dans des entreprises exerçant une activité commerciale au sens du code de commerce.
La doctrine administrative assimile à la catégorie des BIC, les bénéfices des activités artisanales.
2. Activités relevant des BIC
2.1. Activités concernées
Selon l’article 2 du code de commerce, « Est commerçant, quiconque, à titre professionnel,
procède à des actes de production, circulation, spéculation, entremise, sous réserve des
exceptions prévues par la loi.
Notamment, est commerçant, quiconque, à titre professionnel, procède :
 à l'extraction des matières premières ;
 à la fabrication et à la transformation des produits manufacturés ;
 à l'achat et à la vente ou à la location des biens quels qu'ils soient ;
 à des opérations d'entrepôt ou de gestion de magasins généraux ;
 au transport terrestre, maritime et aérien des biens et des personnes ;

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 à des opérations d'assurance terrestre, maritime et aérienne, quelles qu'en soient les modalités
;
 à des opérations de change, de banque ou de bourse ;
 à des opérations de commission, de courtage ; Opérations d’intermédiations réalisées par des
personnes indépendantes, qui consistent, contre rémunération, à mettre en relation deux
personnes qui désirent contracter.
NB : Le courtier réalisant des opérations de courtage de nature non commerciale (exemple :
courtier en produits agricoles) est considéré comme un commerçant.
 à l'exploitation d'agences d'affaires ;
 à l'exploitation d'entreprises de spectacles publics ;
 à l'exploitation des entreprises de publicité, d'édition, de communication ou de transmission
de nouvelles et renseignements.
Toutefois n'est pas commerçant, quiconque exerce une profession agricole dans la mesure où
l'intéressé ne fait que transformer et vendre les produits de son fonds. »

Ainsi, les commerçants (activité d’achat en vue de la vente), industriels, artisans et prestataires
de services commerciaux personnes physiques sont classés dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux. Nonobstant le fait que les artisans n’aient pas la qualité de
commerçant.
Par ailleurs, les quote-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les
entités fiscalement transparentes exerçant des activités commerciales relèvent aussi des bénéfices
industriels et commerciaux.
Rque : Certaines opérations visées ne peuvent être exercées que par des sociétés anonymes.

2.2. Conditions d’exercice


Le seul exercice de l’activité ne suffit pas en lui même pour faire de la personne qui l’exerce, un
commerçant, il faut que l’activité soit exercée à titre professionnel, pour le compte de la
personne qui l’exerce et dans un but lucratif.
 Exercice de l’activité à titre professionnel
Ce critère suppose que la personne qui accomplit des actes de commerce en fait sa profession,
dans le sens où elle doit se consacrer à titre principal à l’exercice de cette activité. Ce critère est
satisfait à chaque fois qu’il ya répétition des opérations même à des intervalles de temps pas très
rapprochés.

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 Exercice de l’activité pour son propre compte
L’exercice de l’activité pour son propre compte à ses risques et périls distinguerait le
commerçant du simple subordonné qui travaille sous ses ordres.
 Exercice de l’activité dans un but lucratif
La spéculation et la recherche du profit sont les éléments caractéristiques de l’exercice d’une
activité commerciale.

Toutefois, ne sont pas considérés comme activités commerciales, et ne sont pas de ce fait soumis
à l’IR dans la catégorie des BIC :
 La vente par les agriculteurs de leur propre production, même après une première
transformation. Toutefois, lorsqu’un agriculteur s’organise de la même manière qu’un
commerçant et écoule sa production notamment dans des boutiques agencées, les bénéfices qu’il
réalise dans ce cadre sont considérés comme provenant de l’exercice d’une activité commerciale.
 La vente par les peintres de leurs œuvres d’art. Toutefois si ces personnes se livrent à la
reproduction en séries d’une même oeuvre, les bénéfices réalisés à ce titre sont soumis à l’impôt
sur le revenu dans la catégorie des BIC.

Paragraphe 2 : Régimes d’imposition des bénéfices industriels et Commerciaux


Les revenus relevant de la catégorie des BIC sont soumis à l’impôt selon deux régimes :
  le régime réel.
  le régime du forfait d’impôt ;
1. Le Régime Réel d’imposition
Le résultat fiscal est déterminé à partir du résultat comptable tout en procédant à des
retraitements (réintégrations, déductions.)
Les modalités de détermination du résultat fiscal sont traitées par les articles 10 à 15 du code de
l’IRPP et de l’IS. Elles vont faire l’objet d’une étude détaillée dans le chapitre 6 traitant la
détermination du résultat fiscal.
L’imposition selon le régime réel implique la tenue d’une comptabilité régulière et complète
conformément aux règles édictées par le système comptables des entreprises.
L’imposition selon le régime réel peut dégager un résultat bénéficiaire comme elle peut dégager
un résultat déficitaire qui peut s’imputer sur les autres catégories de revenus et en cas
d’insuffisance, se reporter en avant sur les années suivantes.

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2. Le Régime du forfait d’impôt
Un régime forfaitaire d'imposition a été institué, au profit des petits exploitants, personnes
physiques relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux.
La loi de finances pour l’année 2011 a révisé le régime forfaitaire de l’impôt sur le revenu et ce
au niveau des conditions d’éligibilité au régime, au niveau de son tarif et au niveau des
obligations des bénéficiaires dudit régime.
Par ailleurs, et dans le même cadre, il a été réservé au régime en question une section dans le
code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés intitulée «
Régime forfaitaire de l’impôt sur le revenu » comportant les articles de 44 bis à 44 sexies.
Les articles 17 et 18 de la loi n°2015-53 du 25 décembre 2015 portant loi de finances pour
l’année 2016 ont comporté des nouvelles mesures tendant à maîtriser le bénéfice du régime
forfaitaire, à améliorer son rendement et à assouplir l’adhésion des forfaitaires au régime réel.
Ces mesures concernent les conditions d’éligibilité au régime forfaitaire, le tarif de l’impôt
forfaitaire et les obligations comptables en cas de changement au régime réel.
L’article 16 de la loi n° 2017-66 du 18 décembre 2017 portant loi de finances pour l’année 2018
a introduit des modifications au régime forfaitaire de l’impôt sur le revenue.
2.1. Conditions d’éligibilité au régime du forfait d’impôt
a- Conditions générales
Sont éligibles au régime forfaitaire d’imposition, les petits exploitants personnes physiques qui
exercent une activité industrielle, artisanale, commerciale ou des services dans le cadre d’une
exploitation :
-Entreprises individuelles réalisant des revenus dans la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux dans le cadre d’un établissement unique :
- Non importatrices,
- Non rémunérées par des commissions,
- Ne fabricant pas de produits à base d’alcool,
- N’exerçant pas l’activité de commerce de gros,
- Ne possédant pas plus d’un véhicule de transport en commun de personnes ou de transport de
marchandises dont la charge utile ne dépasse pas 3 tonnes et demi,
- Dont les exploitants ne réalisent pas des revenus de la catégorie des bénéfices des professions
non commerciales,
- Non soumises à la taxe sur la valeur ajoutée selon le régime réel,

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- N’ayant pas été soumises à l’impôt sur le revenu des personnes physiques selon le régime réel
suite à une vérification fiscale,
- N’exerçant pas dans les zones communales les activités fixées par le décret n° 2014-2939 du
1er août 2014,
- Dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 100.000 dinars. Le seuil maximum du chiffre
d’affaires permettant de bénéficier du régime forfaitaire dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux est unifié à 100.000 dinars, pour tous les secteurs.

b- Pour la période d’éligibilité au régime forfaitaire


La loi de finances pour l’année 2016 a fixé la période pour le bénéfice du régime forfaitaire à 3
ans à compter de la date de dépôt de la déclaration d’existence. A l’expiration de cette période,
les personnes soumises à ce régime sont déclassées au régime réel.
Conformément aux dispositions de l'article 16 de la loi de finances pour l'année 2018, le régime
forfaitaire est accordé pour une période de 4 ans au lieu de 3 ans, et ce, à compter de la date de
dépôt de la déclaration d’existence.

Par ailleurs, les entreprises soumises au régime forfaitaire et exerçant avant le 1er janvier 2016,
sont considérées créées à cette date et la période de 4 ans est décomptée, dans ce cas, à partir de
cette même date. Ainsi, les entreprises en question seront déclassées au régime réel à partir du
1er Janvier 2020 lorsqu’elles ne justifient pas leur éligibilité au régime forfaitaire.

Lorsque la période de 4 ans expire au cours de l’année, les entreprises concernées seront
déclassées au régime réel à partir du 1er janvier de l’année qui suit celle au cours de laquelle
la période de 4 ans a expiré. La période des 4 ans peut être renouvelée lorsque les données
relatives à l’activité et portées par le contribuable sur sa déclaration annuelle justifient son
éligibilité au bénéfice du régime forfaitaire. Il s'agit des mêmes informations prévues au
paragraphe I susmentionné

c- Entreprises exclues du régime forfaitaire


A partir du 1er janvier 2015, sont exclues du bénéfice de ce régime les entreprises qui exercent
dans les zones communales des activités qui sont fixées par le Décret n° 2014-2939 du 1er août
2014.

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2.2 Tarif de l’impôt forfaitaire
Taux
Le tarif de l’impôt forfaitaire est fixé comme suit :
 pour le chiffre d’affaires égal ou inférieur à 10.000 dinars :
 100 dinars par an pour les entreprises implantées en dehors des zones communales ;
 200 dinars par an pour les entreprises implantées dans les autres zones.

L’article 16 de la loi n° 2017-66 du 18 décembre 2017 portant loi de finances pour l’année 2018
a introduit des modifications au régime forfaitaire de l’impôt sur le revenu comme suit :
1- le relèvement du tarif de l'impôt forfaitaire pour le chiffre d'affaires égal ou inférieur à 10.000
dinars comme suit :
- de 150 dinars à 200 dinars par an pour les entreprises implantées dans les zones communales
conformément aux limites territoriales des communes en vigueur avant le 1er janvier 2015 ;
- de 75 dinars à 100 dinars par an pour les entreprises implantées dans les autres zones.
2. la prolongation de la période du bénéfice du régime forfaitaire de 3 à 4 ans à compter de la
date du dépôt de la déclaration d’existence.
 pour le chiffre d’affaires compris entre 10.000 dinars et 100.000 dinars : 3% du chiffre
d’affaires.
Minimum
L’impôt forfaitaire annuel ne peut pas être inférieur à 75 dinars pour les entreprises implantées
en dehors des zones communales et à 150 dinars pour les autres entreprises.
Majoration d’assiette
L’impôt dû est majoré de 50% en cas de dépôt de la déclaration annuelle de l’impôt après 30
jours de l’expiration des délais légaux.
Caractère unique du forfait et répartition de l’impôt forfaitaire
L’impôt forfaitaire, y compris le minimum sus indiqué entraîne un impôt unique. Ainsi, il est
libératoire de:
 L’impôt sur le revenu au titre des bénéfices industriels et commerciaux,
 La taxe sur la valeur ajoutée au régime réel, et L’impôt forfaitaire comprend la taxe sur les
établissements à caractère industriel, commercial ou professionnel.

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Exemple 1:
Soit une personne physique, soumise à l’impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire exerçant
l’ activité de vente de chaussures dans une zone communale qui a réalisé au cours de l’exercice
2015 un chiffre d’affaires de 85.500 dinars.
Dans ce cas, son impôt forfaitaire exigible est calculé comme suit :
_ chiffre d’affaires entre 0 et 10.000 dinars 150 D
_ chiffre d’affaires dépassant 10.000 dinars (75.500D * 3%) 2265 D
Impôt total exigible : 2415D
L’impôt ainsi déterminé comprend la taxe sur les établissements à caractère industriel,
commercial, ou professionnel représentant 25% de l’impôt forfaitaire, (20% du montant de
l’impôt forfaitaire total,) à savoir 2415 D * 20% = 483 D
L’impôt forfaitaire dû est donc de 2415D – 483D = 1932 D

Sect. 1 : les bénéfices des professions non commerciales (BNC)

Paragraphe 1 : la notion des BNC :

Aux termes de l’art. 21 du CIRPPIS : « sont considérés comme provenant de l’exercice d’une
profession non commerciale, les bénéfices réalisés par les professions libérales, par les charges et
offices dont les titulaires n’ont pas la qualité de commerçant et par toutes les occupations ou
exploitations non commerciales à but lucratif »

Il ressort de ces dispositions que la catégorie des BNC regroupe réellement trois types d’activités
distinctes :

-Les professions libérales


-Les charges et offices
- Toutes les occupations ou exploitation non commerciales à but lucratif.
A- Les professions libérales : sont celles où l’activité intellectuelle joue un rôle primordial et qui
consiste en la pratique personnelle d’une science ou d’un art permettant à la personne qui les
exercent une indépendance totale.
Les professions libérales sont de deux catégories :
-Celles qui sont organisées dans un ordre professionnel, tels que les avocats, les huissiers
notaires, les experts-comptables, les comptables, les médecins, les chirurgiens-dentistes, les
architectes, etc.

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-Celles qui ne sont pas organisées dans un ordre professionnel, comme : les conseils juridiques et
fiscaux, les bureaux d’études, les bureaux d’encadrement et d’assistance fiscale, etc.

B- Les charges et offices, dont les titulaires n’ont pas la qualité de commerçant. On relève dans
cette catégorie, à titre d’exemple, les notaires et les commissaires -priseurs.

C- Toutes les occupations et exploitations non commerciales à butlucratif :

Il peut s’agir des droits d’auteurs perçus par les écrivains ou compositeurs ou par leurs héritiers
et légataires, les produits perçus par les inventeurs ou leurs héritiers, diverses professions dont
les agents commerciaux ou d’assurance qui n’ont pas la qualité de commerçant, les exploitants
de laboratoires d’analyses médicales, les administrateurs judiciaires, les écoles et universités
privées, les auto-écoles.

Paragraphe 2 : Régime d’imposition de BNC :

Les revenus relevant de la catégorie des B.N.C sont soumis à l’impôt selon deux régimes :
- le régime du forfait d’assiette ;
- le régime réel.
A lesquelles, on peut ajouter un cas particulier relatif aux membres des sociétés civiles
professionnelles.
A - Le régime du forfait d’assiette :

Le régime du forfait d’assiette est un régime d’imposition, commun aux BNC et certains revenus
fonciers, ainsi que les revenus agricoles, mais selon des modalités différentes, est de loin, le
régime dominant dans l’imposition des BNC.

Pourtant, aux termes de l’art 22 du code, la règle pour les BNC est la détermination du bénéfice
professionnel, par la différence entre les produits bruts réalisés au cours de l’année civile et les
charges nécessitées par l’exploitation au titre de la même année. Le paragraphe 2 dudit article
ajoute : « Ce pendant, les intéressés peuvent opter, à l’occasion du dépôt de
leurs déclarations de l’impôt sur le revenu, pour leur imposition sur la base d’un bénéfice
forfaitaire, (forfait d’assiette) égal à80%deleurs recettesbrutes encaissées », c’est-à-dire, leurs
recettes, T.V.A comprise.BCE NET= 80% x recettes brutes encaissées.

Dans le cas où les intéressés ont été soumis au titre, d’une année donnée à l’impôt sur le revenu

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selon le régime réel, le dit régime devient définitif et ne peut faire l’objet de renonciation. Alors
que le régime réel est définitif, celui du forfait d’assiette, reste précaire et peut être abandonné
définitivement par l’adoption du régime réel.

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- Modifié par l’art.46 de la loi n°2013-54 du 30 décembre 2013, portant loi des finances pour
l’année 2014
Le régime du forfait d’assiette des BNC présente deux caractéristiques :

1 - c’est un régime qui ne connait aucune possibilité de déficit : Ainsi, le choix du forfait
d’assiette aboutit à un seul type de résultat catégoriel : le bénéfice.

2 - c’est un régime basé sur les recettes réalisées : le seul critère pris en compte, pour la
détermination du forfait d’assiette est les recettes réalisées, d’où l’importance de bien définir les
recettes visées.

Le terme recettes brutes couvre tous les encaissements réalisés durant l’année considérée, TVA
comprise, indépendamment de l’année à laquelle, ils se rapportent, il peut s’agir de recettes
correspondant à des opérations réalisées au cours de la même année ou au cours des années
antérieures ou encore à titre d’avances.

La notion '’d’encaissement “désigne la disposition par le bénéficiaire des sommes d’argent, sous
quelque forme que se soit, à savoir notamment : la remise d’un chèque ou d’un effet de
commerce, le crédit d’un compte bancaire ou postal, l’inscription en compte courant, la remise
de biens, droits et valeurs en échange des services rendus.

Par contre, ne sont pas compris dans les recettes : les créances acquises au cours d’une année et
non recouvrées, les débours, c’est-à-dire, les remboursements par les clients des frais leur
incombant et avancés par le contribuable.

Il a eu lieu de signaler, que le forfait d’assiette n’admet aucune déduction de quelle que nature
que ce soit, même justifiée, tels que : les frais de formation et participation aux congrès engagés
par le corps médical, les frais de déplacement engagés par les huissiers notaires, etc.
L’impôt annuel des BNC forfaitaires, soumis à l’IR, ne peut être inférieur à un minimum d’impôt
du droit commun, égal à 0,2 % du chiffre d’affaires ou des recettes, à exception du chiffre
d’affaires provenant de l’exportation.1 En sus du minimum d’impôt du droit commun
susmentionné, les BNC forfaitaires, sont soumis à partir de la quatrième année suivant celle du

1 - Disposition prévue par la L.F. pour l’année 2014.

27
dépôt de la déclaration d’existence, à un minimum d’impôt correspondant au revenu des
personnes qui exercent une activité ayant un similaire dans le secteur public, à l’impôt exigible
par les personnes exerçant la même activité et selon le même grade dans ledit secteur.

Aux termes du paragraphe 3 de l’art 62 du code de l’IRPP et de l’IS, les BNC qui choisissent le
régime du forfait d’assiette sont dispensés de la tenue d’une comptabilité, conformément aux
règles édictées par la loi et les normes comptables.

Néanmoins, ils sont tenus, de tenir un registre côté et paraphé par le service de contrôle des
impôts sur lequel sont portées au jour le jour les recettes et les dépenses. Ils ont en outre, soumis
à l’obligation de facturation et justification du chiffre d’affaires.2

Toutefois, l’art.8 de la LFC pour l’année 2014, a prévu que les personnes qui réalisent des
revenus dans la catégorie de BNC, peuvent tenir une comptabilité simplifiée, lorsque leur chiffre
d’affaires ne dépasse pas 150 000 dinars.
Exemple:

Supposons qu’une personne physique exerçant une profession libérale et soumise a l’impôt selon
le régime de forfait d’assiette ,a réalisé au titre de l’année 2014, des revenus bruts de 70.100 dt et
supposons qu’il est marié et qu’il a deux enfants a charge dont le premier est infirme et âgé de26
ans et le second âgé de 24 ans et étudiant non boursier et qu’il a payé à la CNSS un montant
de1.603,168dt, au titre de sa cotisation au régime légale de sécurité sociale.

Dans ce cas, la base de l’impôt sur le revenu et l’impôt du à ce titre sont déterminés comme suit :
-revenus bruts : 70.100dt
-déduction de 20 % : 14.020dt
-revenus nets : 56.080dt
- déduction de cotisations sociales : 1.603 ,16dt
-déductions communes (150D+1200D+1000 D) = 2.350dt -revenu global net imposable=
52.126 ,832D soit 52.127dt
-impôt dû selon le barème de l’impôt : = 13.769 ,450dt
B- Le régime réel :
Les règles de détermination du résultat fiscal des BNC selon le régime réel sont les mêmes, que

2 - Dans une prise de position n° 1075(bis) du 06 septembre 2011, la DGELF, a précisé que :
- les personnes exerçant une profession non commerciale sont tenues par l’obligation de facturation (...),
- une liste nominative des clients ne peut pas servir comme élément justificatif du chiffre d’affaires(...). Le chiffre
d’affaires étant justifié par des factures, des notes de débit ou tout autre document en tenant lieu.

28
celles édictées en matière des BIC, déterminées par les articles de 10 à 15 du CIRPPIS. Ainsi, le
bénéfice imposable se définit par la différence entre les produits bruts et les charge nécessitées
par l’exploitation au titre de la même année.
Ainsi, le bénéfice net des activités non commerciales, sont déterminés à partir d’une comptabilité
conformément à la législation comptable des entreprises. A partir de ce résultat comptable on
procède à la détermination du résultat fiscal, conformément aux dispositions des articles de 10 à
15 du CIRPPIS. Ainsi, le bénéfice imposable se définit par la différence entre les produits bruts
et les charge nécessitées par l’exploitation au titre de la même année.

- - Le produit brut: dégagé par l’exercice d’une profession non commerciale se présentent, en
général, sous forme de produits d’exploitation et de revenus ou bénéfices exceptionnels.

- Les_produits d’exploitation : sont les sommes effectivement encaissées où qui sont mises à la
disposition du contribuable au titre d’un exercice donné.

Il s’agit des montants reçus à l’occasion, de l’exercice d’actes ou des prestations normalement
effectués, ou ceux qui résultent d’opérations occasionnelles, comme les honoraires, les
commissions, les vacations ou les ristournes, les avance sur honoraires, les avances sur les
prestations futures ou encore les revenus financiers provenant des placements à caractère
professionnel.

- les autres_produits : peuvent concerner des revenus exceptionnels qui ne sont pas rattachés a
l’exploitation à l’exemple des plus- values résultant de cessions portant sur des éléments
immobilisés, des plus- values de réévaluation suivies d’une cession.

1 - les charges d’exploitation : Sont nécessaires à l’exploitation, toutes les charges qui découlent
de l’exercice de l’activité et qui ont un caractère professionnel.
A ce titre, l’art. 22 paragraphe2, renvoi aux dispositions appliquées aux
B. I.C, dès lors que les dispositions se trouvent satisfaites (tenue d’une comptabilité
conforme aux prescriptions légales). Ainsi, sont déductibles, des charges d’exploitation, comme :
les achats, les frais de personnels, les travaux , les fournitures et services extérieurs , les frais
divers ,les amortissements , les frais financiers , les frais d’établissement ou encore les
provisions.

Toutefois, la LFC pour l’année 2014, a prévu que les personnes qui réalisent des revenus dans la
catégorie des BNC, soumises au régime forfaitaire du revenu imposable, qui optent pour le
régime réel d’imposition, bénéficient d’une déduction de 75%, 50% et 25% de leurs revenus au

29
titre de la première, deuxième et troisième année et ce nonobstant le minimum d’impôt.3

En outre et dans le souci d’assurer une stabilité au niveau du régime d’imposition de cette
catégorie de revenus, l’art.71 de la n°2001-123 du 28 décembre 2001, portant la L.F pour l’année
2002, a prévu que les personnes physiques qui réalisent des revenus relevant de la catégorie des
BNC et qui déposent leur déclaration annuelle au titre d’une année donnée, sur la base du régime
réel, ne peuvent plus exercer l’option pour le régime forfaitaire. Le régime réel sera dans ce cas
définitif et irrévocable.

C- Cas particulier de membres des sociétés civiles professionnelles.


Les sociétés civiles professionnelles, dotées de la personnalité morale, qui ont pour objectif
l’exercice en commun d’une activité professionnelle (médecins, avocats,.). Elles sont soumises
au régime fiscal des sociétés des personnes et chacun des membres, est soumis à l’IR, sur la base
de sa part dans le bénéfice de la société.

Sect. 2 : les bénéfices des exploitations agricoles et de pêche.

Paragraphel : la notion des bénéfices agricoles et de pêche.

Selon l’art. 23 du CIRPPIS : «sont considérés comme bénéfices d’exploitation agricole ou de


pêche, les revenus que l’exploitation de biens ruraux procurés, soit aux propriétaires exploitants
eux-mêmes, soit aux métayers ou autres, ainsi que les revenus provenant de la pêche. »

« Ces bénéfices comprennent, notamment les produits provenant de la céréaliculture, de la


viticulture, de l’agrumiculture et de l’oléiculture (...), ainsi que de l’élevage, des produits de la
mer et de la concession du droit de pacage réalisés par toute personne qui exploite à titre de
propriétaire ou de locataire ».

A- Les revenus provenant de l’agriculture et de la pêche :

Les bénéfices agricoles peuvent être réalisés, soit :

Dans le cadre d’une exploitation directe par le propriétaire, ou en faisant recours à un personnel
salarié, dans ce cas, l’impôt est dû parle propriétaire exploitant 4;
Dans le cadre d’un fermage, c’est-à-dire, opération par laquelle, le propriétaire concède à un
3 - Art.8 de la LFC pour l’année 2014.
4 - Si la propriété est exploitée en association entre le chef de famille et ses enfants majeurs, chacun des membres
de cette association est imposable pour la part lui revenant.

30
fermier le droit d’exploitation des biens agricoles (terrains et matériels,.) en contrepartie d’une
rémunération en espèces ou en nature (produits agricoles). Dans ce cas, seul l’exploitant direct, à
savoir le fermier sera soumis à l’IR. Par contre, les rémunérations réalisées par le propriétaire
sont considérées comme des revenus fonciers et soumis à l’IR à ce titre ;
Dans le cadre de métayage, c’est-à-dire, dans le cadre d’un contrat, écrit ou verbal, par lequel le
propriétaire de biens ruraux met cesderniers à la disposition d’une autre personne, en vue d’en
partager la production dans des conditions fixées d’avance. Dans ce cas, le propriétaire garde au
même titre que le métayer, la qualité d’exploitant agricole et les bénéfices qu’il réalise sont
soumis à l’IR au titre des bénéfices agricoles et de la pêche.
Quant aux bénéfices provenant de la pêche, ils peuvent être réalisés par un pêcheur, que ce soit il
exploite sa propre barque ou celle d’autrui.
Sont également compris dans la dite catégorie, les revenus réalisés par les armateurs de bateaux
de pêche, pour la part leur revenant de l’exploitation du bateau.

Par contre, la part revenant aux marins pêcheurs, qui exercent leurs activités sur des
embarcations, ne leur appartenant pas (sont rétribués à la part) est classée dans la catégorie des
traitements et salaires.

B- Limite avec d’autres catégories de revenus :

Les bénéfices agricoles et de pêche peuvent être limités avec les BIC ou avec les RF.

> Limite avec les BIC : les bénéfices réalisés de la vente de produits agricoles en
l’état dans les circuits habituels (marchés de gros, vente aux transformateurs,...), sont classés
dans la catégorie des BAP. Toutefois, en cas d’écoulement d’une production agricole dans le
cadre d’installations commerciales permanentes (plusieurs points de ventes), les bénéfices
découlant de cette opération sont classés dans la catégorie des BIC, dès lors que l’intéressé est
organisé et écoule sa production dans les mêmes conditions qu’un marchand des légumes.
En outre, en cas d’opérations de première transformation qui ne nécessite pas une mécanisation
poussée, les bénéfices en découlant, gardent la qualité des BAP. Mais, si les moyens matériels et
humains mis en œuvre sont importants, les bénéfices qu’en résultent sont considérés comme
étant des BIC.
> Limite avec les R.F : les revenus provenant de location de domaines agricoles
sont classés dans la catégorie des revenus fonciers.

Paragraphe2 : les régimes d’imposition des bénéfices agricoles et depêche :

31
Aux termes de l’art.24 du CIRPPIS, le bénéfice net des exploitations agricoles, peut être
déterminé, selon l’un des trois modes ci-après développés :

1- Le régime de l’excédent des recettes sur lesdépenses ;


2- Le régime réel ;
3- Le régime de détermination forfaitaire.

1- le régime de l’excédent des recettes sur les dépenses:

Selon ce régime, le bénéfice net des exploitations agricoles ou de pêche, est constitué par
l’excédent des recettes totales réalisées au cours de l’année civile sur les dépenses nécessitées par
l’exploitation pendant la même année, compte tenu du jeu des stocks.

En outre, la doctrine de l’administration fiscale (BODI, texte D.G.I 93/22, note comme n°15), a
ajoutée que, ce mode de détermination du revenu net agricole, n’implique pas la tenue d’une
comptabilité, mais tout simplement
l’existence des pièces justifiant les recettes et les pièces, justifiant les dépenses d’exploitation.

2- le régime réel :

Ce mode de détermination du bénéfice net est applicable aux personnes qui justifient la tenue
d’une comptabilité, conformément à la législation comptable en vigueur.

Dans ce cas, le bénéfice de la catégorie est déterminé comme en matière des BIC.

Le régime réel, qui résulte d’un simple choix du contribuable ne nécessitant aucune démarche
d’option auprès de l’administration fiscale, et implique néanmoins, la tenue d’une comptabilité
régulière et complète conformément aux règles édictées par la loi et les normes comptables.

3- le régime de détermination forfaitaire :

En l’absence de justifications de recettes et des dépenses ou de la tenue d’une comptabilité, le


revenu net est déterminé sur la base d’une évaluation forfaitaire, après consultation des experts
du domaine et tenant compte de la nature des spéculations selon les régions.

En pratique, ce régime s’applique à certains revenus agricoles, il s’agit :

 de l’agrumiculture ;

32
 de l’oléiculture ;
 de la céréaliculture ;
 et de la viticulture.

Ainsi, il est établi chaque année, un forfait d’assiette par catégorie de culture (soit à l’hectare ou
par pied d’arbre, par exemple) et après classement en différentes régions selon le rendement, en
fonction des conditions climatiques de chacune des régions.

Sect. 3 : Les traitements, salaires, pensions et rentesviagères(TSPRV) :

Les articles 25 et 26 du CIRPPIS, définissent les notions de traitements, de salaires, de pensions


et de rentes viagères et précisent les règles qui gouvernent la détermination du revenu imposable.

Paragraphe 1 : Définition des revenus imposables :

Ces quatre catégories peuvent être réunies en deux blocs :

1- Les traitements et salaires ; couvrant toutes les rémunérations perçues à raison de


l’exercice d’une profession publique ou privée ce qui inclut les primes, les gratifications et les
avantages en nature.
D’une façon plus précise, ont la qualité de salarié, dont les revenus font partie des traitements et
salaires, toutes les personnes liées à un employeur par un contrat de travail ou celles qui sont
tenues par un lien de subordination où d’étroite dépendance notamment d’un statut comme pour
ce qui est des fonctionnaires ou agents publics.
Cependant, certaines personnes peuvent acquérir cette qualité à l’exemple de certains dirigeants
de sociétés de sociétés (gérant-salarié, président directeur général d’une société anonyme ou
encore dirigeant d’une entreprise publique).
Ainsi, la rémunération des gérants majoritaires des SARL, est imposable dans la catégorie des
traitements et salaires après l’abattement de la déduction pour frais professionnels5.
2- les pensions et rentes viagères, il peut s’agir de pensions de retraite ou d’invalidité, des
pensions alimentaires servies de façons obligatoire (par décision de justice) ou à titre onéreux
mais aussi les rentes temporaires.

Cependant, les revenus provenant des TSPRV et dont leurs montant annuel net ne dépassant pas

5 - Voir l’art.42 de la loi n°2010-58 du 17 décembre 2010, portant L.F pour l’année 2011, le texte DGI n°2011/16,
N.C n°8/2011.

33
après abattements au titre de la situation et des charges familiales, 5.000 dt sont exclus de l’IR.

Paragraphe 2 : Détermination du revenu net :

L’art 26 du CIRPPIS dispose que :

« I -Le revenu net est déterminé en déduisant du montant brut des éléments de revenu y compris
les avantages en nature :

- Les retenues obligatoires effectuées par l’employeur en vue de la constitution de rentes, de


pensions, de retraite ou pour la couverture de régimes obligatoires de sécurité sociale.

-Les frais professionnels fixés forfaitairement à 10 % du reliquat après déduction de ces retenues.

II- Lespensions et rentes viagères bénéficient pour leur imposition d’un abattement de 25 %
de leur montant brut.
III- Lesavantages en nature sont évalués d’après leur valeur réelle, toutefois, les personnes qui
bénéficient du droit d’une indemnité de logement et qui occupent un logement, propriété de
l’employeur sans bénéfice de l’indemnité, sont soumis à l’impôt sur la base du montant de
l’indemnité qui devait leur être servie.
Le même procédé est retenu en cas d’utilisation d’une voiture de service pour des besoins
personnels ».
Il ressort de ces considérations, que les traitements et salaires doivent comprendre, le revenu
imposable du contribuable qui se détermine par la rémunération proprement dite, a laquelle
doivent s’ajouter les avantages en nature d’après leur valeur réelle même si l’administration
semble d’avoir à ce titre une position plus simple. Il s’agit à ce titre, de logement mis a la
disposition de l’employé par l’entreprise, ou de voitures de fonction, mais cela peut concerner
aussi d’autres indemnités : pourboires, rémunérations complémentaires, etc.

On doit ajouter, que les indemnités de logement ou de voiture sont évaluées selon des indices
plus favorables aux contribuables puisque les références sont faites par rapport aux indemnités
allouées aux fonctionnaires des administrations publiques.

Enfin les entreprises ne sont pas tenues d’inclure dans la base imposable les indemnités
correspondant à des obligations imposées aux contribuables dans l’exercice de leur fonction, cela
peut concerner les indemnités de résidence pour une personne résident obligatoirement ou à titre
professionnel dans une locale fournie par l’entreprise et mis à la disposition des salariés pour des

34
raisons professionnelles imposées par l’employeur.

On conclusion, nous pouvons dire que, le revenu brut qui provient des traitements, salaires,
pensions et rentes viagères, doit faire l’objet de deux retenues :

- La première est une retenue à caractère sociale et représente la contribution du


salarié à la couverture de la charge sociale.

- La seconde retenue ou abattement, qui doit être nécessairement effectuée après la


première, est une déduction forfaitaire au titre des frais professionnels, de 10% du revenu
restant pour les personnes actives et de 25% pour les pensionnés.
Le solde restant constitue ainsi la base du revenu imposable.

Illustrations :

- N°1) Soit une personne physique qui perçoit en 2013 un salaire mensuel net de cotisations
sociales obligatoires égal à 1.200 dt. Supposons que l’intéressé soit marié et qu’il ait 05 enfants à
sa charge dont le premier est infirme et âgé de 26 ans, le deuxième est âgé de23 ans et poursuit
ses études supérieurs sans bénéfice de bourse et les trois autres sont âgés de moins de 20 ans.

Dans ce cas le revenu annuel imposable et la retenue à la source mensuelle par l’employeur est
déterminée comme suit :
-Revenu annuel imposable :
- 1.200Dtx12 = 14.400Dt
- Revenu net : 14.400-(14.400x10%) = 12.960 Dt.
-Déductions communes :
- chef de famille : 150dt
- enfant infirme : 1.200dt
- enfant étudiant non boursier : 1.000dt
- les autres enfants à charge : (75+60+45) soit 180dt
- Revenu net imposable = 10.430dt
- IR dû = 1.632,5Dt, calculé comme suit :
. 10.000Dx15.25 % = 1.525dt.
. 430x25% = 107.5dt

35
-Retenue à la source mensuelle :1.632,5/12 =136,041 Dt.

- N°2) Soit un retraité qui perçoit en 2013 une pension de retraite global, d’un montant brut de
21.000 dt. Supposons que l’intéressé soit marié et qu’il ait 05 enfants à sa charge dont le premier
est infirme et âgé de 30 ans, qui exerçait la fonction d’un médecin, le deuxième est âgé de 25 ans
et poursuit ses études supérieurs sans bénéfice de bourse, alors que le troisième âgé de 24 ans est
handicapé.

Dans ce cas le revenu annuel imposable et la retenue à la source mensuelle au titre de la pension
de retraite est déterminée comme suit :
- abattement de 25% : 21.000dt- (21.000x 25%) = 15.750dt.
- déduction pour chef de famille :150dt
- Déduction pour enfant à charge : (1.000dt + 1.200dt)= 2.200dt
- Revenu net imposable :13.400dt
- IR dû = 2.375dt, calculé comme suit :
* 10.000dt x 15.25% = 1.525dt
* 3.400 x 25 % = 850dt
- la retenue à la source mensuelle au titre de l’IR sur les pensions de retraite
2.375 dt
est : = 197,916 dt

Sect.4 : les revenus fonciers (R.F) :

Paragraphe 1 : Domaine des revenus fonciers :

Aux termes de l’art. 27 du CIRPPIS, sont considérés comme des revenus fonciers et sous réserve
qu’ils n’entrent pas dans d’autres catégories :

- Les loyers des propriétés bâties et des propriétés non bâties y compris ceux des terrains
occupés par les carrières.

- La plus value de cession des droits sociaux dans les sociétés immobilières, de terrains à bâtir
détenus depuis moins de 05 ans sauf lorsqu’une telle cession est faite au conjoint ou aux parents
en ligne directe ou dans le cadre d’une expropriation pour cause d’utilité publique ou l’habitation

36
principale.

- La plus-value de cession de lots ou parties de lots dont l’origine provient de la cession de terre
domaniale a vocation agricole..

Sont également imposable dans cette catégorie :

- La location du droit d’affichage, c.-à-d, les redevances perçues pour l’utilisation des murs,
balcons, toitures en vue de l’affichage ou de la publicité lumineuse ;
- Plus généralement, toutes autres redevance qui ont leur origine dans le droit de propriété ou
d’usufruit et qui proviennent de la mise a la disposition de tiers, par les propriétaires, des certains
droits attachés à la propriété (par exemple, droit de chasse ou de pèche si la propriété est
effectuée à la pèche ou à la chasse).

En contre partie, sont toutefois exemptées de la plus-value immobilière les cessions faites au
profit du conjoint, des ascendants ou des descendants, des bénéficiaires du droit de priorité
d’achat à l’intérieur des périmètres des
réserves fonciers, de ceux faisant objet d’une expropriation pour cause d’utilité publique, ou d’un
seul local à usage d’habitation dans la limite d’une superficie globale ne dépassant pas 1000m 2 y
compris ,les dépendances bâties ou non bâties pour la première opération de cession.

Paragraphe2 : Modalités d’imposition du revenu foncier :

Déterminé par l’art. 28 du CIRPPIS, le revenu imposable varie en fonction de la nature de


l’opération imposée : loyer ou plus-value.

A-Pour les immeubles et parties d’immeubles loués :

Les revenus fonciers qui proviennent des immeubles ou parties d’immeubles loués peuvent être
soumis à l’impôt selon trois régimes d’imposition :

- Le régime réel.
- Le régime du forfait partiel d’assiette réservé aux revenus des immeubles bâtis ;et
- le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus des terrains non-bâtis.
1- Le régime réel :

Les règles de détermination du résultat fiscal selon le régime réel des revenus fonciers, sont les

37
mêmes que celles édictées en matière des B.I.C.

Ainsi, le bénéfice imposable se définit par la différence entre l’ensemble des recettes et
l’ensemble des dépenses.

Les recettes sont représentées par le montant brut reçu par le propriétaire augmenté des dépenses
qui lui incombent et qui sont conventionnellement mises à la charge du locataire, mais diminué
des dépenses supportées par lepropriétaire pour le compte du locataire. On doit y ajouter la
location du droit d’affichage, la concession du droit de propriété ou d’usufruit.
De toutes ces indications, il ressort que les recettes comprennent :

 Le loyer en principal couvrant les loyers perçus au cours d’une année d’imposition quelle
que soit la période à laquelle ils se rapportent, les loyers arriérés et les loyers perçus
d’avance.
 En revanche ne peuvent être inclus les loyers qui restent impayés pour lesquels le
propriétaire n’a pas effectué les diligences nécessaires.
 Sont également considérer comme des revenus, les dépenses incombant normalement aux
propriétaires soit, par contrat, ou à l’échange des locataires à l’exemple des réparations
autres que celles qui sont normalement dues par les locataires, les impôts dus par le
propriétaire ou les primes d’assurance contre les risques dont le propriétaire est
responsable.
 Cependant, de la somme des loyers et revenus accessoires, on diminuera les dépenses
effectuées et susceptibles d’être déduites comme les frais d’entretiens et de réparation
justifiés et la taxe sur les immeubles bâtis.

2- Le régime du forfait partiel d’assiette applicable aux revenus desimmeubles bâtis :

A défaut de détermination selon le régime réel qui nécessite la tenue d’une comptabilité
régulière, le revenu imposable des propriétés bâtis est déterminé comme suit : déduction du
revenu brut 30% au titre des charges de gestion, des rémunérations de concierge, d’assurance et
d’amortissement, ainsi que les frais réparation et d’entretien justifiés et la taxe sur les immeubles
bâtis acquittée.
Toutefois cette déduction forfaitaire au taux de 30% a été réduite au taux de 20% par la loi des
finances pour la gestion 2016.6
Le revenu net imposable est déterminé selon la formule suivante :

6 - Modifié par l’art. 21 du la LF pour l’année 2016

38
(a)-{(b) +(c)+(d)}
a = Recette T.V.A comprise.
b = 20% des recettes T.V.A comprise au titre descharges de gestiondes
rémunérations de concierge, des assurances et des amortissements.
c = Frais de réparation et d’entretien justifiés.

d = La taxe sur les immeubles bâtis acquittée.

Exemple :

Supposons qu’une personne physique a réalisé au titre de l’année 2013 de revenus bruts de
25.000Dt, provenant de location des immeubles bâtis et a acquitté 5.500Dt comme frais de
réparation et d’entretien justifiés et 1.250 Dt au titre de la taxe sur les immeubles bâtis.

Supposons que cette personne a optée pour le régime de forfait partiel d’assiette.

Dans ce cas la base de l’impôt sur revenu provenant de loyers immobiliers est déterminée
comme suit :

25.000D (loyers encaissés) - [(25.000Dt*30 %) +5.500Dt +1.250Dt] = 10.750Dt.


3- Le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus desimmeubles (terrains)
non bâtis :

Aux termes du paragraphe 2, alinéa II , de l’art 28 du CIRPPIS , le revenu net des propriétés non
bâties louées est évalué en déduisant du revenu brut le montant des dépenses justifiées et
nécessitées par la production de ce revenu, ainsi que la taxe sur les terrains non bâtis acquittée.

B- Pour la Plus-value immobilière (PVI) :

Le paragraphe.4 de l’art 28 du CIRPPIS, dispose que la plus- value imposable est égale à la
différence entre le prix de cession des biens et le prix de revient de l’acquisition, de la donation,
de l’échange ou de la construction y compris la valeur du terrain majoré des montants justifiés
des dépenses et de 10% par année de détention.

Le prix de cession peut être remplacé par le prix révisé à la suite d’opérations de vérifications
fiscales selon les procédures applicables en matière des droits d’enregistrements.

Toutefois, s’agissant des donations, des échanges ou des biens hérités, le prix de revient est
déterminé à partir des valeurs déclarées dans les actes des donations, d’échange ou dans les

39
déclarations déposées au titre des mutations par décès.

Concernant les terres domaniales attribuées, ayant perdu leur vocation agricole avant les délais
fixés par la législation (20, 30, ou 40 ans) et, afin d’obtenir la main levée, la Plus-value est
calculée sur la base de la valeur des biens fixée par un expert du domaine de l’Etat.

1) Taux d’imposition :

La plus- value immobilière est soumise aux taux d’imposition suivante :


-15% lorsque la cession intervient au cours de la période de 05 ans à compter de la date de la
possession.

-10% lorsque la cession intervient après 05 ans à compter de la date de possession. Toutefois, ce
taux s’applique en cas de cession des biens hérités quelle que soit la période de détention.

2) Calcul de l’assiette imposable :

L’assiette est déterminée par la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition ou de
revient majorée de 10% par année de détention.

-Le prix de cession : est égal au prix de vente convenu dans le contrat ou le prix rectifié selon la
procédure en vigueur en matière de révision des prix de cession applicable aux droits
d’enregistrement.

-Le prix d’acquisition ou de revient est constitué par le prix de revient d’acquisition, d’échange
ou de construction des biens cédés y compris la valeur du terrain.

-La majoration de 10 % l’an : le prix du revient, d’acquisition, d’échange ou de construction est


actualisé par une augmentation de 10 % par année de détention.

Pour le calcul de la période de détention, l’année est décompte pour 360 jours et le mois pour 30
jours.

L’application de l’augmentation de 10 % par année de détention est déterminée selon la formule


suivante :VxTxP/ (360 x 100)

• V = Représente la valeur d’acquisition, d’échange .ou de construction.


• T = Le taux de 10%
• P= La période de détention en nombre de jours.

40
3) Déclaration :

La déclaration de l’impôt sur la plus-value immobilière doit être effectuée à la recette du lieu de
résidence du contribuable au plus tard a la fin du 3éme mois suivant celui de la réalisation
effectué de la cession.

Exemple1

Soit une personne physique qui a acquis un terrain destiné à la construction le 15 Janvier 2009
pour un prime de revient de 80 000 Dt et la cédé le 30 Octobre 2013 pour un prix de180 000 Dt.

T.A.F : Déterminer l’impôt du au titre de la plus-value immobilière ?

L’impôt sur le revenu au titre de la plus-value immobilière est liquidé de la manière suivante :

* Durée de détention du terrain :

Du 15 Janvier 2009 au 30 Octobre 2013, soit 4 ans, 9 mois et 16 jours soit (4x360) + (9x30) +
16)

= 1440+270 +16 = 1726 jours.

Actualisation de la valeur d’acquisition :V x T xP/ (360 x 100)

80.000+ (80 000 * 10* 1726/360*100) = 118.355,560 Dt


* Détermination de la plus-value réalisée :
-Plus-value= Prix de cession - Prix de revient actualisé
180. 000 - 118.355,560=Plus-value réalisée = 61.644,440D
* Liquidation de l’IR du :
La durée de détention étant inférieur à 05 ans, le taux applicable est 15 %.
Soit, 61.644 ,440 x 15 % = 9.246,666 soit 9247 D.
N.B : La déclaration au titre de l’IR sur la plus-value immobilière doit être déposée au plus tard
le 31 /01/2014.

Exemple2:

Considérons une personne qui a cédé, par contrat en date de 30 Juin 2014, à un prix de 280 .000

41
Dt, une maison secondaire qu’elle achetée le 1 er Mars 2004 à 100. 000 Dt. Elle a payé des
honoraires et des commissions qui se sont élevés à 2.700 Dt et a acquitté des droits
d’enregistrement pour 6.000 Dt.

En 2014, elle a effectué des aménagements pour un montant de 20. 000 Dt, dont les travaux ont
été réalisés pendant la période allant de 20 Avril 2014 au premier Juin de la même année.

T.A.F : Déterminer la plus-value immobilière résultant de la cession et liquider l’IR dû ?


Réponse:
*Période de détention de l’immeuble :
Du 1er mars 2004 au 30 juin 2014 soit 10 ans et 4 mois, c à d 3720 jours. *L’application de 10%
sur la valeur d’acquisition :
(100000+2700+6000)x 10x3720 = 112.323,333 Dt 36 000
*Application de 10 % par an sur la valeur d’aménagements

Les aménagements ayant été terminés le 1er Juin 2014, la période à prendre en considération est
de 01 mois et 10 jours soit 40 jours.
20 000x10x40 =222,222 Dt
36 000
*Prix de revient actualisé :
100. 000+ 2. 700+ 6. 000+ 112.323,333+20. 000+222, 222 =
241.245 ,550 Dt.
* Plus-value réalisée :
280 000 - 241.245,550 = 38.754,450 Dt
*Liquidation de l’IR dû :
La durée de détention de l’immeuble étant supérieur à 10 ans, le taux applicable est de 10 %.

Soit : 38.754,450x 10% = 3.875,445 soit 3876 Dt.

N.B : La déclaration au titre de l’IR sur la plus-value immobilière doit être déposée au plus tard
le 30 Septembre 2014.

Sect. 5 : les revenus des valeurs mobilières et des capitauxmobiliers.

Dans le cadre de cette section, on va étudier d’abord les notions des RVMCM (paragr.1 er),
ensuite la détermination de revenus imposables dans cette catégorie (paragr.2 nd) et enfin, la plus-

42
value de cession des actions et des parts sociales non rattachées à un actif professionnel
(paragr.3)
Paragraphe 1 : les notions des revenus des valeurs mobilières et descapitaux mobiliers
(RVMCM) :

Les revenus des valeurs mobilières correspondent généralement à des revenus distribués, alors
que ceux concernant les créances ou les capitaux mobiliers s’intéressent, aussi bien aux créances,
aux dépôts, au cautionnement, ainsi qui aux comptes courants.

A- Les revenus des valeurs mobilières (RVM):

Les RVM sont définis par les articles 29 à 32 du CIRPPIS.

Ils couvrent, les revenus, ou les bénéfices qui y sont assimilées, distribués par les personnes
morales suivantes :

 Les sociétés passibles à l’IS, ainsi que, les coopérations et ces unions ;
 Les associations en participation qui revêtent en faite une forme juridique, qui les rendent
imposables à l’IS ;
 Les établissements tunisiens des sociétés étrangères, passibles à l’IS ;
 Les revenus des parts des fonds communs en placement en valeurs mobilières et des parts
des fonds d’amorçage.

Constituent, ainsi des revenus distribués imposables :

- -Les bénéfices ou produits qui ne sont ni mis en réserve, ni incorporés en capital ;

- Les sommes et valeurs mises à la disposition des associes, des actionnes et des porteurs
des parts et qui ne sont pas prélevés sur les bénéfices ;

- Les bénéfices réalisés en Tunisie par des établissements tunisiens des sociétés
étrangères ;
- Les sommes mises à la disposition des associés directement ou par personnes interposées,
autres que celles qui sont soumises entre la société mère et ses filiales, et qui ne sont
prélevés sur les bénéfices, dont notamment : la prise en charge des dépenses personnelles
de l’un des associés et la vente par un associé à la société de biens pour une valeur
supérieure à la valeur réelle ou la vente par la société à un associé d’un bien pour une

43
valeur inférieure à la valeur réelle ;

- Les avances, acomptes ou prêts (sauf preuve contraire, si les sommes allouées à l’associé,
l’ont été sur la base d’un contrat de prêt régulièrement établi et remboursé avant la
clôture de l’exercice au cours duquel, elle a été consentie).

- Les rémunérations, avantages occultes : il s’agit de charges régulièrement comptabilisées


(honoraires, commissions,...), sauf que l’entreprise refuse de relever l’identité des
bénéficiaires ;

- les bénéfices occultes : à la différence des rémunérations et avantages occultes. Les


bénéfices occultes n’apparaissent pas en comptabilité. Il s’agit généralement de
minoration du chiffre d’affaires.

- Les intérêts excédentaires par rapport au taux de 8%, servis aux associés à raison des
sommes qu’ils versent à la société en sus de leur apport dans le capital social, ainsi que la
rémunération des sommes dépassant 50% du capital ;

- Les dividendes distribués à partir du premier janvier 2015, par les sociétés soumises à
l’IS, aux personnes physiques dépassant les 10.000 dinars, par an et aux personnes
morales non résidentes.
- Les jetons de présence et les tantièmes attribués aux membres des conseils
d’administrations ou des conseils de surveillance en leur dite qualité ;

- Les revenus des parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières prévus par
la loi n°2001-83 du 24 Juillet2001 portant promulgation du code des organismes de
placement collectif ;

- Les bénéfices et réserves capitalisées depuis moins de cinq ans, lorsqu’une personne
morale soumise à l’IS, cesse d’être soumise ;

- La plus- value de cession des actions et des parts sociales pour les opérations de cession
effectuées depuis le 01 janvier 2004 ;

- Ne sont pas, en revanche, considérés comme revenues distribués et échappent par


conséquent à l’IRPP:

- L’amortissement du capital réalisé au moyen de fonds provenant de la cession d’éléments


d’actif, ainsi que les remboursements d’apports, en cas de réduction du capital ;

44
- La distribution de la prime d’émission à ceux qui en fait l’apport (les apporteurs) ;
- Les sommes remboursées aux associés lors de la liquidation relative à leurs apports au
capital ou sur un capital précédemment amorti ayant supporté l’impôt ou sur les réserves
capitalisées depuis plus de 05 ans.
- La rémunération des gérants majoritaires des SARL, ne relève plus de la catégorie des
RVM, mais de la catégorie des traitements et salaires.
Apport des lois de finances 2011, 2014 , 2015 et 2017

1. La loi des finances pour la gestion 2011 stipule que la rémunération des gérants majoritaires des SARL
ne relève plusde la catégorie des revenus de valeurs mobilières, cette rémunération est désormais
imposable dans la catégorie destraitements et salaires après déduction de l’abattement au titre des frais
professionnels.

2. La loi des finances pour la gestion 2014 a prévu :

 La suppression de l’exonération des dividendes pour les personnes physiques et pour les
personnes morales nonrésidentes, à partir du 1er janvier 2015.
 Nouvelle obligation d’effectuer la RS au taux de 5% lors du paiement, à partir du 1er
janvier 2015, des dividendesaux personnes physiques et aux personnes morales non résidentes
Toutefois, la retenue à la source n’est pas applicable pour la distribution de bénéfices à partir des fonds
propres figurantau bilan de la société distributrice au 31 décembre 2013 à condition de mentionner desdits
fonds dans les notes aux étatsfinanciers déposés au titre de l’année 2013.

3. La loi des finances pour la gestion 2015 soumet les revenus distribués par les établissements tunisiens
de sociétésétrangères à une retenue à la source libératoire au taux de 5%, applicable sur les revenus
réalisés à partir du 1erjanvier 2014 sous réserve des dispositions des conventions de non double imposition
applicables.

L’impôt exigible en Tunisie au titre des bénéfices distribués par les sociétés non résidentes est payé
conformémentaux dispositions des conventions de non double imposition par leurs établissements stables
en Tunisie par voie dedépôt d’une déclaration à cet effet dans le même délai que la déclaration annuelle
d’impôt.

4. La LF2017 a prévu une nouvelle classification des rémunérations et des primes attribuées
conformément à lalégislation et aux réglementations en vigueur aux membres des conseils, des directoires
et des comités des sociétésanonymes et des sociétés en commandite par actions en leur dite qualité dans la
catégorie des revenus de valeursmobilières à l’instar des jetons de présence accordées aux membres du
conseil d’administration ou du conseil desurveillance. Ainsi, les rémunérations et primes payées aux

45
membres des conseils d’administration, des directoires etdes comités prévus par la législation en vigueur
en leur dite qualité des sociétés anonymes et des sociétés encommandite par actions sont assimilées à des
revenus de valeurs mobilières et, par conséquent, elles sont soumisesà la retenue à la source au taux de
20% et ce, qu’il s’agisse de membres indépendants ou de salariés de lasociété elle-même en leur qualité
de membres auxdits conseils, comités ou directoires.

Sur cette base, la DGELF a précisé que les primes et rémunérations payées conformément à l’article 204
du codedes sociétés commerciales aux salariés membres dans des conseils en contrepartie de leur
présence au conseild’administration de la société dans laquelle ils sont associés ou actionnaires sont
soumises entre les mains desbénéficiaires à la retenue à la source au taux de 20% de leur montant brut. En
revanche, les primes exceptionnellespayées aux salariés qui représentent leurs sociétés dans les sociétés
dans lesquelles elles ont des siègesreprésentatifs dans leurs conseils, conformément aux dispositions de
l’article 205 du CSC sont assimilées à descompléments de salaires soumis au même régime fiscal des
salaires desdits représentants.

5. L’article 46 de la loi de finances pour l’année 2018 a augmenté le taux de l’impôt dû au titre des
bénéfices distribuésde 5% à 10%.

Le taux de 10% s’applique- aux bénéfices distribués à partir du 1er janvier 2018, sous reserve de
certainesexonérations.

Détermination de la base imposable

Lorsqu’un revenu assimilé aux valeurs mobilières est imposable, l’assiette soumise à l’impôt est
constituée par lerevenu brut avant toute déduction de retenues à la source

B - les revenues des capitaux mobiliers (RCM) :

En vertu de l’art. 34 du CIRPPIS, sont considérés comme des RCM, les produits suivants :

- Les intérêts , arrérages ,lots et primes de remboursement et tout autres produits de mêmes
nature , des effets et obligations publics et autres titres d’emprunt négociables émis par l’État, les
CPL, les établissements publics, les associations de toute nature et les sociétés civiles et
commerciales ;
- Les intérêts des créances ;
- Les intérêts des dépôts de sommes d’argents (à vue ou échéance fixe) ;
- Les intérêts et les rémunérations de cautionnements.

46
- Les produits des comptes courants ;
- les revenus des parts et le boni de liquidation du fonds commun des créances ;
- Le bénéfice net des sukuks et leurs revenus, ainsi que les produits de liquidation du fonds
commun des sukuks, prévu par la législation les régissant.

Définition des Sukuks islamiques :


Les sukuks sont des titres négociables qui représentent des parts communes à valeur égale dans
la propriété de biens, d’usufruit, des services, de droits, existants ou qui seront créés ou un
mélange de biens. D’usufruit, de services, de monnaies et créances du produit de la souscription.
Ils sont émis dans le cadre d’un contrat conformément aux normes charaiques et sur la base du
principe de partage de profits et de pertes.
Il s’agit d’un produit financier adossé à un actif tangible et à échéance fixe qui confère un droit
de créances à son propriétaire.
Celui-ci reçoit une part du profit attachée au rendement de l’actif sous-jacent.
Le sukuk est ainsi un produit financier qui a une échéance fixée d’avance et est adossés à un actif
permettant de rémunérer le placement.
Les sukuks sont structurés de telle sorte que leurs détenteurs courent un risque ‘’de crédit’’ et
reçoivent une part de profit et non un intérêt fixe.
Les produits sous-jacents des sukuks peuvent être représentés par des contrats tels l’Ijara, la
Musharaka et la Mudharaba.(D 'après la N.C n°28/2016)

Paragraphe 2 : la détermination du revenu imposable.

A - Pour les valeurs mobilières ; lors qu’un revenu assimilé, aux valeurs mobilières est
imposable, l’assiette soumise à l’impôt est constituée par le revenu brut, avant toute déduction de
retenue à la source.

Pour l’essentiel, le revenu imposable correspond à la notion dedistribution, ou au bénéfice ou


revenu distribué.

B - les capitaux mobiliers restent, quand à eux, soumis à l’imposition. A ce titre, l’art. 35 du
CIRPPIS, prévoit que le revenu net catégoriel est constitué par le montant brut des intérêts et
tous autres produits ou avantages que le créanciers perçoit au cours de l’année précédent celle de
l’imposition, ce qui implique la prise en compte, des revenus :

47
 Perçus au titre de l’année ;
 Perçus au titre d’arriérés ;
 Perçus par anticipation.

Il ressort de l’art.38 du CIRPPIS, que :


L’ensemble de revenus des capitaux mobiliers sont, en principe assujettis à l’IR, qu’il s’agit du
revenu brut de l’année précédent celle de l’imposition, quelle qu’en soit l’origine, dès lors que, le
revenu ne bénéficie pas d’une exonération particulière.

Et que, pour les comptes spéciaux ouverts auprès des banques, les contribuables puissent
bénéficiers de l’exonération au niveau de la base imposable, d’une déduction ne dépassant pas 3
000 dinars par an. Cette déduction est fixée à 5 000 dinars par an pour les emprunts obligataires.

Toutefois, et en cas de cumul de revenus d’obligations et de comptes spéciaux d’épargne, il sera


fait application de chaque plafond de déduction d’une manière distincte, sans que le montant
déductible excède 5000dt.

Précisons que, selon l’art 38, les intérêts suivants bénéficient d’une exonération complète :

- Les intérêts des dépôts et les titres en divises ou en dinars convertibles.

- Les intérêts des comptes courant ouverts entre industriel, commerçant ou exploitants agricoles
sous réserve que, les opérations inscrites au compte courant se rattachent exclusivement à la
profession.
- Les intérêts d’épargne logement servis aux titulaires des comptes d’épargne logement.
- Les intérêts des comptes d’épargne pour étudiants ouverts auprès des banques par les parents
au profit de leurs enfants.
- Les intérêts des comptes d’épargne pour l’investissement dans la limite de 2.000Dt.

Exemples :
- N° 1) - imposition des revenus distribués :
Supposons qu’une personne physique ait encaissé au cours de l’année 2015 des dividendes de
50.000 dt.
Dans ce cas l’entreprise distributrice desdits dividendes, doit appliquer la retenue à la source
libératoire au taux de 5% comme suit :

48
50  000 dt x 5% = 2.500 dt.
- N°2) - impositions des revenus de capitaux mobiliers :
Supposons qu’une personne physique ait encaissé au cours de l’année 2015 des revenus
provenant d’intérêts des comptes d’épargne spéciaux ouverts auprès d’une banque d’un montant
de 10.000 dt.
Dans ce cas l’imposition d’intérêts encaissés sera effectuée comme suit :
- Franchise dans la limite de 1.000 dt ;
- R.N.I égal : 9.000 dt ;
- L’application d’une retenue à la source au taux de 20% imputable sur l’IR, soit 9.000 dtx 20%
= 1.800 dt.

Paragraphe 3 : L’impôt sur l a plus-value mobilière(PVM ).


Dans le cadre dans ce paragraphe, on va étudier l’imposition de la PVM réalisée par les résidents
(A) et l’imposition de la PVM réalisée par les personnes physiques non résidentes (B).

A- Imposition de la PVM réalisée par les résidents.

a- Champ d’application :

La catégorie des revenus des revenus des valeurs mobilières comprend, comme on l’a vu
précédemment, la plus-value de cession des actions et des parts sociales ou de leur rétrocession.
Fait également partie de catégorie des RVM, la plus-value de cession ou de rétrocession des parts
des fonds prévus par la législation les régissant, et ce, pour les opérations de cession ou de
rétrocession intervenant à partir du 1er janvier 2012.
La plus-value de cession d’actions et des parts sociales, réalisée par les personnes physiques à
titre particulier est soumise à un régime d’imposition spécifique libératoire de l’IR.

La cession s’entend ici de toute opération de vente, d’échange, de donation ou d’apport en


société.

En revanche, est exonérée de l’impôt sur la plus-value des actions et parts sociales :

 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions cotées à la BVMT


souscrites ou acquises avant le 1er janvier 2011 ou les actions dans le cadre d’une opération
d’introduction à la BVMT ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions cotées à la BVMT

49
souscrites ou acquises avant le 1er janvier 2011, lorsque leur cession ou rétrocession a lieu
après l’expiration de l’année suivant celle de leur souscription ou de leur acquisition ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions des SICAV et les
parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières, prévus par l’art.10 du code
des organismes de placement collectif, promulgué par la loi n°2001-83du 24 juillet 2001 ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des parts des fonds d’amorçage,
prévus par la loi n°2005-58 du 18juillet 2005 et les parts des fonds communs de placement
à risque, prévus par l’art.22 (ter), du code des organismes de placement collectifs,
promulgué par la loi n°2001-83du 24 juillet 2001 qui emploient leurs actifs dans la
souscription auxparts de fonds d’amorçage susvisés, conformément à la législation les
régissant ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions et les parts sociales
cédées ou rétrocédées pour le compte des tiers personnes physiques, par les SICAR,
souscrites ou acquises dans le cadre de l’art.39, paragr. I du CIRPPIS, ainsi que, les parts
des fonds communs de placement à risque, souscrites dans le cadre du paragr. II du même
article, lorsque la cession ou la rétrocession a lieu après l’expiration de la cinquième année
suivant celle de la souscription aux actions, aux parts sociales ou aux parts ou de leur
acquisition, et ce, dans la limite de 50% de la plus-value réalisée ;

 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions et les parts sociales


cédées ou rétrocédées pour le compte des tiers personnes physiques, par les SICAR,
souscrites ou acquises dans le cadre de l’art.39, paragr. III (septies) du CIRPPIS et les parts
des fonds communs de placement à risque souscrites dans le cadre du paragr. IV du même
article ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions et les parts sociales
objet d’apport au capital de la société mère ou de la société holding, sous réserve de
l’engagement de la société mère ou de la société holding, d’introduire ses actions à la
BVMT, dans un délai ne dépassant pas la fin de l’année suivant celle de l’exonération. Ce
délai est prorogé d’une seule année par arrêté du ministre des finances sur la base d’un
rapport motivé du CMF ;
 La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions ou des parts
sociales dans la limite de 10.000 dt par an ;
La plus-value de la cession totale des actions ou des parts sociales, détenues par un dirigeant

50
dans le capital d’une société qu’il dirige, suite à l’atteinte par ce dernier de l’âge de la retraite
ou suite à son incapacité de poursuivre la gestion de la société.
 Se trouvent également hors champ d’application de l’IR, les plus-values sur cession des
parts des fonds communs des créances et les résultats de cession des titres rattachés à un
actif professionnel, font partie du résultat global réalisé au titre de l’année de la cession
selon la règle d’affectation.

b-Assiette imposable et taux d’imposition de PVM:

1- Détermination de l ’assiette imposable :

La plus-value imposable est égale à la différence entre le prix de cession des titres et leur coût
d’acquisition diminuée de la moins-value enregistrée au cours de la même année et de 10.000 dt
du reliquat.

Toutefois, n’est pas déductible, la moins-value découlant de la cession d’actions, dont la plus-
value éventuelle serait exonérée de l’impôt conformément à la législation en vigueur.

Deux éléments à prendre ainsi en considération, pour la détermination de la plus-value : le prix


de cession et le prix d’acquisition.

Quant au prix de cession à retenir est le prix stipulé entre les parties, le cas échéant dans un acte.

Alors que, le prix ou le coût d’acquisition, s’entend du prix payé pour l’acquisition des actions en
question, y compris la prime d’émission, le cas échéant majoré des frais dûment justifiés,
engagés pour leur acquisition, tels que : les frais d’enregistrement à la BVMT et la commission
des intermédiaires en bourse.
Le coût d’acquisition est déterminé annuellement, selon la méthode du coût moyen_pondéré de
l’année d’acquisition. La cession concerne les premiers titres acquis.

Au-delà de ce cadre général de détermination du prix d’acquisition, il existait des cas


particuliers, concernant les actions et les parts acquis par voie de succession ou de donation et les
actions ou parts sociales distribuées gratuitement par la société émettrice.

Dans le premier cas, et selon la doctrine administrative, le coût d’acquisition unitaire est
constitué par la valeur réelle des actions à la date du décès ou de donation, majorée des frais

51
engagés et dûment justifiés et notamment les droits d’enregistrement, le cas échéant devisée par
le nombre d’actions, et ce, pour les actions acquises par voie de succession ou de donation.

Alors que, lorsque l’associé ou l’actionnaire, procède à la cession d’actions ou des parts sociales,
acquises gratuitement, la valeur d’acquisition de l’action est égale selon la doctrine
administrative, au quotient de la valeur d’acquisition des actions par le nombre total des actions y
compris, celles acquises gratuitement, et ce, pour les actions acquises gratuitement.

2- Taux d’imposition :

La plus-value provenant de la cession par les personnes physiques résidentes, d’actions ou des
parts sociales non rattachées à un actif professionnel, est soumise à l’IR au taux de 10%.
B- L’imposition de la PVMréalisée par les personnes physiques nonrésidentes :
L’imposition de la PVM réalisée par les personnes physiques non résidentes, se caractérise par
certaines particularités, au niveau du champ d’application de l’impôt(a) et au niveau des
modalités de son paiement(b).
a- Les particularités du champ d’application de l’impôt :

Le champ d’application de l’IR et de l’IS a été étendu à la plus -value réalisée en Tunisie, par les
personnes non résidentes, non établies, des opérations de cession d’actions ou des parts sociales
ou des parts des fonds prévus par la législation les régissant, qui ont lieu à partir du 1 er janvier
2011, et ce, sous réserve des exonérations prévues par la législation en vigueur, citées ci-dessus
et des exonérations prévues par les CNDI conclues entre la Tunisie et les pays de résidence des
cédants.

b- Les particularités des modalités de paiement de l’impôt :

Si les CNDI, ne prévoyant pas de modalités d’imposition particulières, le droit commun est
applicable dans ce cas.

L’imposition a lieu par voie de retenue à la source au taux de 10% de la plus- value, avec un
maximum de 2,5% du prix de cession pour lespersonnes physiques . L’option pour le dépôt
d’une déclaration au titre des opérations de cession réalisées au cours d’une année donnée et la
demande de restitution de l’excédent de la retenue à la source sont possibles.
Etant précisé que pour les cas de cession entre des non résidents, la distribution de dividendes au
nouvel acquéreur est subordonnée à la

52
justification du paiement de l’impôt sur la plus-value, par le cédant ou de son non exigibilité.

Cas d’illustration :( texte DGI n°2011/25, N.C n°16/2011)


Exemple n°1 : cas des_personnes_physiques résidentes.
Soit un investisseur qui a acquis le 5 janvier 2011, 10 actions d’une banque tunisienne à 30 dt
chacune. Le 15 janvier 2011, la banque a procédée à une attribution d’actions gratuites, à raison
d’une action nouvelle pour deux actions anciennes.
Dans ce cas le titre a détaché un droit d’attribution, dont la valeur du prix de revient théorique
donné par la BVMT est de 10 dt. Ainsi, l’investisseur se trouve le même jour détenteur de 10
actions anciennes, droit détaché et de 10 droits d’attribution.
Le 25 janvier 2011, l’action ancienne est cotée à 26 dt, le droit d’attribution à 12 dt et l’action
nouvelle gratuite est 24 dt.
Le 10 mai 2011, l’investisseur a décidé de convertir les droits d’attribution en nouvelles actions
et le 15 mai 2011, il a cédé les actions anciennes (cours boursier : action ancienne=26dt, action
nouvelle=24dt).
Dans ce cas la situation de l’intéressé se présente comme suit :

1- Le jour de détachementt(le 15 janvier2011) :

L’investisseur détient 10 actions anciennes, dont le prix de revient estégal à 200dt et 10 droits
d’attribution, dont le prix de revient est égal à100dt.
Soit, (20x10) + (10x10) =300dt.

2- Cession des actions anciennes et de droits d’attribution (10 mai2011).


N.B : cours boursier : action ancienne=26dt, droit d’attribution=12dt)

-Prix de cession des actions anciennes : 10x26 = 260dt

-Prix de cession des droits d’attribution : 10x12 = 120dt


Total = 380dt Détermination de la plus-value imposable :
- actions anciennes : 260 - 200 = 60dt
- droits d’attribution : 120 - 100 =20dt
Total = 80dt
3- Conversion des droits d’attribution en nouvelles actions (10mai2011).

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- Prix de revient d’une nouvelle action gratuite : 2 x10 = 20dt.
- Nombre d’actions gratuites : 5 actions.
- Prix de revient des actions gratuites : 5x 20 = 100dt.
- Prix de cession des actions anciennes au cours de l’année 2011 :
10x 26 = 260dt.
- Prix de cession des actions gratuites au cours de l’année 2012 :
5 x 24 = 120dt
Plus- value imposable : - actions anciennes : 260 - 200 = 60dt
- actions nouvelles : 120 - 100 = 20dt

Exemple n°2 :cas des_personnes non résidentes non établies.


Soit une personne physique résidente au Qatar, qui cède ses participations au capital des sociétés
résidentes en Tunisie, réalisant les résultats suivants :
- une plus-value de 10.000dt, provenant de la cession au cours du mois de mai 2011, d’actions
cotées à la BVMT, acquises au cours du mois de février 2010.
- une plus-value de 50.000dt, provenant de la cession au cours du mois de mai 2011 et cédées au
cours du mois de novembre de la même année, pour un montant de 200.000dt.
Dans ce cas la situation de l’intéressé se présente, comme suit :

1- Pour la plus-value de 10.000dt.

Cette plus-value est malgré qu’elle soit réalisée en 2011, mais elle reste non soumise à l’impôt en
Tunisie, et ce, en application des dispositions de l’art.41 de la L.F pour l’année 2011, qui
prévoient que ‘’ pour la cession des actions cotées à la BVMT, la plus- value y relative est
imposable seulement, lorsque les actions ont été acquises ou souscrites à partir du 1er janvier
2011 et ont été cédées avant l’expiration de l’année’’.

2- Pour la plus-value de 50.000dt.


Cette plus- value est imposable en Tunisie, pour deux raisons au moins :
- la première est que les opérations d’acquisition et de cession des actions cotées, ont intervenus
au cours de l’année 2011.
- la deuxième est que la CNDI Tuniso-Qatarienne, prévoit l’imposition en Tunisie des personnes
non résidentes non établies, pour leurs revenus résultant de la plus-value provenant de la cession
des titres.

54
Dans ce cas l’impôt est dû, par voie de retenue à la source au taux de 2,5% du prix de cession des
actions.
Soit : 200.000 dt x 2,5 % = 5.000 dt.
Toutefois, l’intéressé peut opter pour le paiement de l’IR au titre de la plus-value réalisée,
comme suit :
- plus-value imposable : 50.000 -10.000 = 40.000 dt
- l’impôt dû au titre de la plus-value : 40.000 x 10 % = 4.000dt
- excédant d’impôt restituable : 5.000 - 4.000 = 1.000 dt

Sect. 6 : Autres revenus(articles 36 et 37 du CIRPPIS


Paragraphe 1 : Définition.
La catégorie « autres revenus », comprend outre les revenus de source étrangère, les revenus
réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie, ainsi que, les revenus déterminés selon les
dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon l’accroissement du patrimoine
conformément aux dispositions de l’article 43 du CIRPPIS, en cas de non réalisation desrevenus
dans la catégorie des BIC ou des BNC ou des BAP.
Toutefois, les revenus de source étrangère, ne font pas partie du revenu global du contribuable
que dans la mesure où :
- Ils n’ont pas fait l’objet d’une imposition dans le pays d’origine ;
- La CNDI entre la Tunisie et le pays de la source, attribue le droit d’imposition de ces revenus à
la Tunisie.
Etant préciser que le revenu de source étrangère ayant subi l’impôt à l’étranger, contrairement à
ce qui prévu par la CNDI entre la Tunisie et le pays de la source du revenu, est considéré n’ayant
supporté l’impôt à l’étranger et demeure imposable en Tunisie.

Paragraphe 2 : Détermination du revenu net imposable.


A-Pour les revenus de la source étrangère.
a- Régime général :
Aux termes de l’art.37 du CIRPPIS « le revenu net est constitué par les sommes effectivement
perçues de l’étranger ».

55
b- Cas particulier des traitements et salaires de source étrangère :

Le revenu net des traitements et salaires est déterminé après une déduction forfaitaire de 10%,
conformément aux dispositions de l’article 26 du CIRPPIS.
c- Cas particulier des pensions et des rentes viagères de sourceétrangère :
Le revenu net des pensions et rentes viagères de source étrangère est déterminé après une
déduction de 80% de son montant brut.L’application de l’abattement de 80% au titre des
pensions et rentes viagères est subordonnée :
-au transfert des pensions et rentes viagères dans un compte bancaire ou postale en Tunisie ou à
leur déclaration à l’importation ;
- à la production à l’appui de la déclaration annuelle d’impôt les justificatifs du transfert ou de
l’imposition desdits montants en Tunisie.
Faute de quoi, le revenu net des pensions et rentes viagères de source étrangère est déterminé
après une déduction de 25% de son montant brut, comme c’est le cas pour les pensions et rentes
viagères en droit commun. L’imposition des pensions et des rentes viagères de source étrangère
en Tunisie, s’applique à tous les résidents de la Tunisie qui reçoivent des pensions ou des rentes
viagères de l’étranger et ce nonobstant leur nationalité y compris les tunisiens. L’imposition
desdites rentes aura lieu dans le cadre de la déclaration annuelle de l’impôt.

B-Pour les autres sources de revenu :

Les autres sources de revenu sont déterminées comme suit :

- par le montant brut provenant des jeux de pari, de hasard et de loterie, qui sera soumis à
une retenue à la source définitive au taux de 25% ; -et par le revenu déterminé selon les dépenses
personnelles ostensibles et notoires et selon l’accroissement du patrimoine.
Dans le second cas, le revenu ainsi déterminé fait l’objet de l’imposition selon les règles définies
par le barème général, prévu par l’art.44 du CIRPPIS.

Cas d’illustration :
Cas n°1 : _pensions de retraite de source étrangère.
Supposons qu’un retraité marié et résident en Tunisie, bénéficie d’une pension de retraite
mensuelle provenant de la France, d’un montant égal à 2.500dt. Etant donné que ladite pension
est imposable conformément aux dispositions de la convention Tuniso-française de non double

56
imposition, exclusivement en Tunisie, et dans la mesure où le retraité concerné ne réalise pas
d’autres catégories de revenus, l’impôt exigible sur son revenu Global est calculé comme suit :
- Revenu annuel global : (2.500 *12) = 30.000dt.
- Déduction (80%) : = 24.000dt.
- Déduction au titre du chef de famille : = 150dt.
- Revenu net imposable := 5.850dt.
- L’IR dû : = 652.5dt.
Cas n°2 : les revenus déterminés selon les dépenses_personnellesostensibles et notoires et
selon l'accroissement du_patrimoine.
Supposons qu’une personne qui n’a pas effectué une déclaration sur le revenu au titre d’un
exercice déterminé, possède les éléments suivants :
- Une résidence principale dont la valeur locative s’est établie à 5.000 dt, qui contiennent une
piscine.
- Une résidence secondaire dont la valeur locative s’est établie à 2.400 dt.
- Une voiture de tourisme d’une puissance fiscale de 9 CV, âgé d’une année.
- Une autre voiture de tourisme d’une puissance fiscale de 7 CV, âgé de 4 ans.
Supposons aussi, que cette personne employait dans sa résidence principale, deux femmes de
ménages, un jardinier et un concierge, tous âgées de moins 60 ans, et qu’elle a effectuée, pendant
l’exercice imposable,
4 voyages en Alger, en Chine, en Dubaï et en Turquie.

Le prix du billet d’avion pour le premier voyage est de 300dt, pour le second voyage est de
1.800dt, pour le troisième voyage est de 1.400dt et pour le quatrième est de 360dt. Quant à
l’allocution touristique autorisée par la BCT, elle est égale à 6.000dt.
Quelle serait la base de revenu imposable évalué ?

1- Résidence principale :

Valeur locative réellex 3, soit 5.000x3 = 15.000dt

2- Piscine : 5.000dt
3- Résidence secondaire :
Valeur locative réelle x 6, soit 2.400 x 6 = 14.400 dt
4- Voiture d’une puissance fiscale 9 CV :

57
300dt par cheval-vapeur de la puissance fiscale de la voiture, soit 300x9 = 2.700dt
5- Voiture d’une puissance fiscale 7 CV : 300 x7 = 2.100dt
6- Employés de maisons :

500dt par chaque personne âgée de moins 60 ans, soit500 x 4 = 2.000dt

7- Voyages de tourisme à l’étranger :


5 fois le prix du titre de transport, majoré de 5 fois le montant de l’allocation touristique
autorisée par la BCT.
Soit :
- pour le 1er voyage (300x5) + (6.000x5) = 32.500dt ;
- pour le 2nd voyage (1.800x5) + (6.000x5) = 39.000dt ;
- pour le 3ème voyage (1.400x5) + (6.000x5) = 37.000dt ;
- pour le 4ème voyage (360 x5) + (6.000 x5) = 32.800dt.

La base de revenu ainsi évaluée est égale à 182.500dt. Cette base doit être majorée de 40%,
compte tenu de la présence de plus de 4 éléments caractéristiques de train de vie.

Soit, 182.500 + (182.500 x 40%) = 255.500dt.

Enfin le revenu ainsi déterminé (255.500dt), fait l’objet de l’imposition selon les règles définies
par le barème général de l’impôt.

Chapitre III : Calcul du revenu Net imposable et détermination de l’IRPP

58
A- Les déductions communes :
Pour déterminer le revenu net global imposable, il convient de déduire de la somme des revenus
net catégoriels imposables un certain nombre de déductions dites ‘’déductions communes”,
lorsqu’elles ne sont pas prises en compte dans l’évaluation de l’une des catégories de revenus.
Ces déductions communes, constituent en quelques sortes, des charges déductibles du revenu
global ou des charges communes de revenu global.

Revenu net imposable = Revenu net global - déductions communes

Les déductions communes sont énumérées par les articles 39 et 40 du CIRPPIS. Outre ces
déductions communes, des déductions supplémentaires, peuvent être appliquées dans le cadre de
la législation régissant les avantages fiscaux.
Pour être déductibles, les charges communes du revenu global, doivent présenter les
caractéristiques suivantes :

- Etre prévues par la loi,


- Ne pas faire l’objet d’une double déduction,
- Hormis les abattements forfaitaires liés à la famille, pour être déductibles, la charge du
revenu global doit avoir fait l’objet d’un paiement au cours de l’année au titre de laquelle
l’impôt est dû,
- La charge doit être justifiée de façon probante.
En régime de droit commun, la fiscalité tunisienne comprend dix types des charges susceptibles
de faire l’objet d’une déduction du revenu global :
1- Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire où gratuit (art. 39. I.1 du CIRRPIS) :
Pour être déductibles du revenu global, la rente ou la pension doit remplir trois conditions
cumulatives :
• Doit être due à titre gratuit, c.-à-d., sans contrepartie au profit de celui qui la verse.
• A titre obligatoire : ce caractère peut résulter d’une décision de justice, d’une obligation
légale ou d’un engagement librement consenti.
• Le montant déductible est lié au montant effectivement payé au cours de l’année au titre de
laquelle l’imposition est due dans la limite de la somme exigible en vertu de l’obligation légale.
2- Les primes afférentes aux contrats d’assurance-vie (art.39.I.2 du CIRPPIS) :
Sont déductibles du revenu global lorsqu’ils comportent l’une de trois garanties suivantes :

59
• Garantie d’un capital à l’assuré, ou à ses descendants en cas de vie d’une durée effective au
moins égale dix ans.
• Garantie d’une rente viagère à l’assuré, ou à ses descendants avec jouissance effective
diffère d’au moins dix ans.
• Garantie d’un capital en cas de décès au profit du conjoint, des ascendants ou descendants de
l’assuré.
Ces versements ont été admis en déduction du revenu global net soumis à l’impôt sur le revenu
et dans la limite d’un plafond annuel de 3.000 dt, réparti comme suit : (1.200dt au titre de
l’assuré, 600dt au titre du conjoint et 300 dt au titre de chaque enfant à charge dans la limite des
quatre premiers enfants), compte non tenu des enfants infirmes, qui donnent droit à la déduction
de 300 dt, par enfant, quelque soit son rang et quelque soit son âge.
En cas de souscription d’un contrat d’assurance-vie qui répond aux conditions sus-indiquées, par
un assuré qui n’a pas la qualité du chef de famille, il peut bénéficier de la déduction des primes
payées dans la limite de 1.200dt, majorée de 600 dt au titre du conjoint.
Toutefois, l’art.42 de la LFC pour l’année 2012, a relevé le plafond déductible, des primes
d’assurance-vie, du revenu global net soumis à l’impôt sur le revenu à 10.000dt par an,
nonobstant la situation familiale du contribuable, qu’il soit célibataire, marié, avec ou sans
enfants à charge.
Ladite loi a prévu aussi qu’en cas d’un mariage, la souscription d’un contrat d’assurance-vie par
chacun des conjoints, donne droit à chacun d’eux à la déduction des primes d’assurances payées,
et ce dans la limite de 10.000dt.
La déduction susvisée s’applique aux primes assurances-vie payées par l’affilié dans le cadre des
contrats collectifs d’assurance, d’une durée d’affiliation effective égale au moins à dix ans et
sans que sa cotisation dans ces contrats, soit inférieure à une cotisation minimale dont le taux est
fixé par l’arrêté du ministre des finances du 11 mars 2014.
Il a eu lieu de mentionner que pour le cas des salariés et des retraités, les primes d’assurance-vie,
sont déductibles au niveau de l’assiette de la retenue à la source, et ce, sur la base d’une
attestation de paiement des primes délivrée par la compagnie d’assurance concernée.
Le rachat des contrats d’assurance-vie avant satisfaction des conditions relatives aux garanties
susvisées est subordonné à la production d’une attestation de régularisation de la situation fiscale
des primes déduites (paiement de l’impôt dû au titre des primes versées et déduites du revenu
global net soumis à l’impôt sur le revenu), délivrée par les services des impôts compétents.
A défaut, l’entreprise d’assurance est tenue solidairement avec le souscripteur aux contrats

60
individuels ou l’affilié aux contrats collectifs par le paiement des montants exigibles.

3- Les sommes payées au titre du remboursement des prêts universitaires en principal et intérêts
(art.39.I.3 du CIRPPIS) :
Sont déductibles du revenu global, les sommes payées en principal et intérêts au titre du
remboursement des prêts universitaires, dont a bénéficie un contribuable durant sa vie
universitaire, et ce, quelle que soit la qualité de l’organisme prêteur : trésor public, banques et
caisses sociales (CNSS et CNRPS).

4- les intérêts payés au titre des prêts relatifs aux logements sociaux (art.39.I.4 du CIRPPIS) :
En vertu de l’article 39 de la loi des finances pour l’année 2010, les personnes physiques,
peuvent déduire pour la détermination de leur revenu net imposable, les intérêts des prêts relatifs
à l’acquisition ou à la construction d’un logement social au sens de la législation relative aux
interventions du fonds de promotion du logement social au profit des salariés (FO.PRO.LO.S).
Est considérer comme logement social d’après la législation en vigueur, tout logement dont la
superficie ne dépasse pas 100 m et le coût de construction ou d’acquisition ne dépasse pas aussi
67.500dt.

Cependant, la LFC pour l’année 2015 est venue modifier les dispositions du point 4, du paragr. I,
de l’art.39 du CIRPPIS, comme suit : « les intérêts et les commissions payées au titre des prêts
relatifs à l’acquisition ou à la construction d’un logement dont le coût, d’acquisition ou de
construction ne dépasse pas 200.000 dt.

Ces dispositions, s’appliquent aux opérations d’acquisition ou de construction dans le cadre des
contrats des ventes murabaha ».

Les nouvelles dispositions, concernent exclusivement, les montants dont l’échéance intervient à
partir du 1er janvier 2016.Ainsi, l’apport de cette loi est comme suit :

- Elargissement du champ d’application de la mesure pour englober les habitations dont le


coût d’acquisition ou de construction ne dépasse pas 200 000dt (La déduction n’est plus
limitée aux achats de logements sociaux),
- Possibilité de déduction des commissions,
- L’avantage est limité à une seule fois,
- Les opérations d’acquisition ou de construction dans le cadre des contrats murabaha sont

61
éligibles à l’avantage.
Définition du contrat de vente murabaha :
C’est un contrat par lequel un financier acquiert à la demande d’un client, des biens meubles ou
immeubles en vue de les lui revendre à un prix payable à terme moyennant des paiements
échelonnés pour une période donnée à un prix convenu entre les parties.
D’après la NC n°28-2016

5- Les sommes payées par les travailleurs non salariés au titre de leur cotisation obligatoire à l’un des
régimes légaux de sécurité sociale (art.39.I.5 du CIRPPIS) :

L’article 44 de la loi n° 2009-71du 21 décembre 2009, portant loi des finances pour l’année2010,
a permis aux travailleurs non salariés de déduire leur cotisation obligatoire à l’un des régimes
légaux de la sécurité sociale de la base d’imposition sur le revenu des personnes physiques.

Cette mesure concerne toutes les personnes physiques n’ayant pas la qualité de salarié et qui sont
affiliées obligatoirement à l’un des régimes légaux de la sécurité sociale. Il s’agit notamment des
titulaires des professions libérales, des exploitants individuels des entreprises industrielles,
commerciales ou des services et des gérants qui détiennent la majorité du capital des SARL. La
déduction a lieu au niveau du revenu net du concerné.

5) La franchise sur les intérêts de l’épargne et des obligations(art.39.II du CIRPPIS) :


Sont déductibles du revenu global:

Les intérêts perçus par le contribuable au cours de l'année au titre des comptes spéciaux
d'épargne ouvertsauprès des banques, ou de la Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie ouLes
intérêts au titre des emprunts obligataires.

En vertu de la LF2017, la déduction s’effectue dans la limite d'un montant annuel de cinq mille
dinars (5 000D) sans quece montant n'excède trois mille dinars (3 000 D) pour les intérêts
provenant des comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès desbanques et auprès de la Caisse
d'Epargne Nationale de Tunisie

Bien que faisant l’objet de retenue à la source au taux de 20% calculée sur leur montant brut, les
intérêts perçus par les personnes physiques au cours d’une année au titre des comptes spéciaux
d’épargne ouverts auprès des banques ou de la caisse d’épargne nationale de Tunisie (CENT) ou

62
au titre des emprunts obligataires bénéficient d’une franchise fiscale (et sont de ce fait
déductibles du montant des intérêts imposables) dans la limite d’un montant annuel global de
5 000 dt.

6) La déduction forfaitaire au titre de chef de famille (art.40.I du CIRPPIS) :


En sa qualité de chef de famille, tout contribuable a droit à une déduction du revenu global de
300 dt par an.
Aux termes de l’art 5 du CIRPP/IS, a le statut fiscal de chef de famille : l’époux, le divorcé ou la
divorcée qui a la garde des enfants, le veuf ou la veuve, l’adoptant ou l’adoptante, l’épouse qui
justifie que le mari ne dispose d’aucune source de revenu durant l’année précédente celle de
l’imposition, la femme remariée qui a la garde d’enfants issus d’un précédent mariage.

7) Les enfants à charge (art.40.II et III du CIRPPIS) :


Le chef de famille a droit à une déduction du revenu global au titre des enfants à charge calculé
selon le nombre d’enfants, leur rang et leur statut. Sont considérés fiscalement comme enfants à
charge et à la condition de ne pas avoir de revenus déclarés distinctement de ceux du chef de
famille.
- Les quartes premiers enfants ou les enfants adoptés âgés de moins de 20 ans au 1 er janvier de
l’année d’imposition ou de moins de 25 ans au 1 er janvier de l’année d’imposition si l’enfant
poursuit des études supérieures sans bénéficier d’une bourse d’études.
- Tout enfant infirme quelque soit son âge ou son rang.
La déduction au titre des enfants à charge est fixée aux sommes suivantes :

63
Rang de Enfant âgés de moins de 20 Etudiant non boursier âgés de Les enfants
l’enfant ans du 1er janvier de l’année moins de 25 ans au 1er janvier de infirmes
d’imposition l’année d’imposition

1er 90dt 1000dt7 1200dt8

2 éme 75dt 1000dt 1200dt

3éme 60dt 1000dt 1200dt

4éme 45dt 1000dt 1200dt

Plafond 270dt 4000dt Sans


plafond

1- Les parents à charge :(art.40.IV du CIRPPIS) :


Tout contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge dans la limite de
5% du revenu net soumis à l’impôt plafonnée au maximum à 150dt, par parent à charge, à la
triple condition que :

- Le montant déduit chez le contribuable, figure sur la déclaration des revenus du parent
bénéficiaire en tant que pension reçue.
- La déclaration annuelle des revenus du parent bénéficiaire est déposée concomitamment
avec la déclaration annuelle du contribuable qui mentionne la déduction au titre du parent
à charge.
- Le revenu du ou des parents à charge y compris le montant déductible chez le
contribuable donneur n’excède pas le SMIG.
Lorsque la charge des parents est assurée par plus d’un enfant, les enfants contribuables se
repartissent le montant de la déduction autorisée au titre de leurs parents à charge.
La déduction pour parents à charge peut être résumée selon les formules suivantes :
*1ere limite : (5%du RNGI plafonné à 150dt par parent à charge) :

7- L’article 94, points I et II la loi n°2013-54 du 30décembre 2013, portant loi des
finances pour l’année 2014, a relevé la déduction pour enfant étudiant non boursier de
600dt à 1000dt et la déduction pour enfant infirme de 1000dt à 1200dt.
8- Ibid.

64
C.-à-d. [(RNI /1.05) x 5 % = 5% : 1.05] , si le montant qui résulte de cette opération est
inferieur ou égal à 150 dt, il sera retenu. Par contre, s’il dépasse ce plafond, il ne peut pas être
retenu.
*2eme limite : (Revenu du parent à charge +déduction de 5%, doit être inférieur ou égal au
SMIG, si supérieur au SMIG, il sera non retenu.
Dans ce cas la déduction autorisée sera calculée selon la formule suivante : (Revenu du parent
+ la déduction pour parent à charge /12 < au SMIG.
2- Les autres déductions (articles : 39. III, III bis, III ter, V, V bis, VI, VII, VIII, IX et X ;
39 bis ; 39 ter ; 39 quater ; 39 quinquies ; 39 sexies et 39 septies du CIRPPIS) :
D’après les dispositions des articles sus-énumérées, les autres déductions s’agissaient
généralement d’avantages fiscaux, sous forme de déductions de revenus provenant de
l’exploitation ou des déductions pour réinvestissements dans les conditions et limites prévus
par la législation en vigueur.
Ainsi, sont déductibles de l’assiette imposable les revenus réalisés et/ou réinvestis dans
certains secteurs, et les sommes déposées dans certains types de comptes destinés à
l’investissement et les dons et subventions accordées aux programmes de la promotion de
l’emploi, tels que :
- Les revenus de la location d’immeubles ou de la restauration au profit d’étudiants
(art.39.III).
- Les revenus réinvestis dans la souscription au capital initial ou son augmentation des
entreprises qui réalisent des projets d’hébergement ou de restauration au profit d’étudiants
(art.39.ÏÏI (bis).
- Les revenus réinvestis dans la réalisation des projets d’hébergement ou de restauration au
profit d’étudiants (art.39.ÏÏI (ter).
- Les revenus provenant des opérations d’exportation des services et d’exportation de
marchandises acquises localement (art.39. V).
- La déduction dans la limite de 50% de l’assiette imposable des revenus provenant des
opérations de courtage international (art.39.V (bis).
- Les revenus réinvestis dans la souscription au capital initial ou à son augmentation des
entreprises qui s’installent à l’étranger, ayant pour objet la commercialisation de
marchandises et de services tunisiens (art.39.VI).
- Les revenus provenant de la location des constructions verticales destinées à l’habitat
collectif, social ou économique (art.39.VII).

65
- Les sommes déposées dans des comptes intitulés ‘’ comptes d’épargne en actions’’(CEA).
La déduction s’effectue dans la limite de 50.000 dt par an (art.39.VIII).
- La déduction dans la limite de 50% de revenu imposable, des revenus réinvestis dans la
souscription au capital initial ou à son augmentation des entreprises exerçant exclusivement
dans le secteur du montage des équipements informatiques et dans les secteurs des services
d’ingénierie informatique et les services connexes (art.39.IX).
- Les dons et subventions accordées au profit du fonds national de l’emploi (FNE), dans la
limite des montants des dons et des subventions payées (art.39.X).
- La déduction dans la limite de 50% de l’assiette imposable des revenus provenant de
l’exploitation des bureaux d’encadrement et d’assistance fiscale(BEAF), et ce, durant les trois
premières années d’activité (art39.XI).
- La déduction dans la limite de 20.000 dt par an, des sommes déposées dans ‘’les comptes-
épargne pour l’investissement’’ et la déduction des intérêts perçus sur ces comptes dans la
limite de 2.000 dt (art.39.bis).
- Les revenus réinvestis dans l’acquisition des parts des fonds d’amorçage prévus par la loi
n°2005-58 du 18 juillet 2005 et des parts des fonds communs de placement à risque prévu par
l’art.22.ter, du code des organismes de placement collectifs promulgué par la loi n°2001-83du
24 juillet2001( arts.39.ter, 39 quinquies et 39 septies).
- La déduction des revenus ou bénéfices réinvestis dans l’acquisition des entreprises dans le
cadre des paragraphes I et II de l’art. 11 bis du CIRPPIS, relatif à ‘’l’encouragement de la
transmission des entreprises’’ et ce dans la limite de 35% des revenus ou bénéfices soumis à
l’impôt sur le revenu de l’année de l’acquisition (art.39 quater).
- La déduction d’une quote-part de revenus ou de bénéfices provenant de l’exploitation des
trois premières années d’activité des entreprises créées à partir du 1er janvier 2011, ainsi que
par les entreprises constituées par les personnes au chômage titulaires d’un diplôme
universitaire ou d’un brevet de technicien supérieur et créées au cours de l’année 2016, dont
le chiffre d’affaire annuel brut n’excède pas 300 mille dinars, pour les activités de services et
des professions non commerciales et 600 mille dinars, pour les activités d’achat en vue de la
revente et les activités de transformation et la consommation sur place, et ce, dans la limite de
75%( au cours de la 1ére année d’activité), 50%( au cours de la 2 èmeannée ’activité), 25%( au
cours de la 3ème année d’activité), (art.39 sexies et art.13 de la loi n°2015-53 du 25 décembre
2015, portant L.F pour l’année 2016).

66
B- Les exonérations :

L’article 38 du code l’IRPP et de l’IS exonère de l’IRPP, les revenus suivants :


1) Les rentes viagères et allocations temporaires accordées aux victimes d’accident de travail
ou aux ayants droit ;
2) Les rentes viagères servies en réparation de dommages et intérêts en vertu d’un jugement
pour la réparation d’un préjudice corporel ;
3) Les traitements, salaires et indemnités servis par les Etats étrangers aux profits des
personnels détachés auprès du gouvernement tunisien dans le cadre de la coopération
technique ;
4) Les allocations, indemnités et prestations servies sous quelle que forme que ce soit en
application de la législation relative à l’assistance, à l’assurance et à la sécurité sociale ;
Sont à ce titre non soumis à l’impôt les allocations familiales, les indemnités de maladies ainsi
que toutes les prestations fournies par la sécurité sociale. Il en est de même des indemnités
d’assurance autres que professionnelles.

Dans le même sens, l’article 115 de la loi n° 60-30 du 14/12/1960 relative à l’organisation des
régimes de sécurité sociale dispose que : « les personnes qui bénéficient des prestations
sociales sont exemptés de tous impôts et taxes sur les sommes perçues par elles au titre
desdits régimes sociaux » ;

5) L’indemnité de licenciement dite gratification de fin de service : la gratification de fin de


service est exonérée dans les limites fixées dans le cadre de la législation régissant le travail
ou dans les limites fixés dans le cadre des opérations de licenciement de salariés pour des
raisons économiques et approuvés par la commission de contrôle des licenciements et par
l’inspection du travail ou fixées dans le cadre des décisions de la commission
d’assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique ;
6) Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi
supportés par les salariés dans la mesure où elles sont justifiées : sont à ce titre non soumis à
l’impôt selon la doctrine administrative (BODI ; texte DGI n° 90/07, note commune n°2 ;
pages 49 à 65) :
■ L’indemnité de salissure ;
■ L’indemnité de panier ou la nourriture servie au personnel atteint à rester sur les lieux
du travail durant les heures de repas ;
■ Le logement pour les personnes astreintes à rester sur les lieuxdutravail même en

67
dehors des heures de services ou son équivalentenindemnité service en argent ;
■ Le logement fourni par l’employeur du fait de l’isolement du lieu du travail ;
■ L’uniforme de travail et matériel de sécurité ;
■ Les avantages octroyés pour des raisons de protectionsanitairedusalarié ;
■ La prise en charge du téléphone en raison de son utilisation pour les besoins du service
;
■ Les remboursements de frais effectués soit sur justifications produites par le salarié
(telles que factures d’hébergement, de restaurant, de transport, etc. .) ou sur la base d’un
forfait fixé par un texte réglementaire ;
■ Les sommes prélevées sur le fonds social pour servir le financement d’œuvres sociales
ou des divers avantages au personnel (tels que l es tickets restaurants, etc. .) ;
■ La fourniture gratuite de publications périodiques ;
■ La gratuité du transport pour les agents actifsdessociétésdeTransport ;
7) Les intérêts de l’épargne logement servis aux titulaires de contrats d’épargne-logement ;
8) Les intérêts des dépôts et de titres en devises ou en dinars convertibles ;
9) Les opérations inscrites au compte courant producteur d’intérêt créditeur doivent se
rattacher exclusivement à une activité industrielle, commerciale ou d’exploitation agricole
exercée par l’une ou l’autre des parties. Bien entendu, l’exonération des intérêts créditeurs de
compte courant ne concerne que les industriels, commerçants et agriculteurs personnes
physiques ;
■ Les intérêts des comptes d’épargne pour les études, ouverts auprès des banques par les
parents au profit de leurs enfants.
■ La plus value réalisée par les salariées suite à la levée de l’option de souscription au
capital social des sociétés exerçant essentiellement dans le secteur de services informatiques,
d’ingénierie informatique et de services connexes ainsi que les sociétés qui opèrent
essentiellement dans les secteurs de la technologie de communication et des nouvelles
technologies à condition que :
■ L’offre de l’option ne concerne pas les salariés dont la participation au capital social
de la société excède, au moment de l’offre de l’option, 10% de son capital souscrit.
■ Les actions ou les parts concernées ne fassent pas l’objet de cessions avant l’expiration
de la troisième année suivant celle au cours de laquelle l’option est levée.
■ La plus value est calculée sur la base de la différence entre la valeur réelle des actions

68
et des parts sociales, déterminée à la date de la levée de l’option d’une part, et la valeur de
souscription à ces actions ou parts sociales ou de leur acquisition, d’autre part.
10) Les cotisations payées par les employeurs dans le cadre des contrats collectifs
d’assurance vie visés par le paragraphe 2 de l’article 39 du code de l’IRPP et de l’IS.
11) Les intérêts des comptes d’épargne pour l’investissement, dans la limite de 2.000 dinars
par an.
12) Les sommes payées dans le cadre d’exécution des contrats d’assurance-vie, visés par le
paragraphe 2, de l’art.39.I du CIRPPIS.
13) La plus-value prévue par le paragraphe 2 de l’art.3 et par l’art.31 (bis) du CIRPPIS et
relative aux droits y relatifs aux :
- Actions cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), souscrites ou
acquises avant le 1er janvier 2011 ou les actions dans le cadre d’une opération d’introduction à
la BVMT ;
- Les actions cotées à la BVMT, souscrites ou acquises à partir du 1 er janvier 2011 ou
lorsque la cession ou rétrocession a lieu après l’expiration de l’année suivant celle de leur
souscription ou de leur acquisition ;
14) Les actions des sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) et les parts des
fonds communs de placement en valeurs mobilières ;
15) Les parts des fonds d’amorçage et les parts des fonds communs à placement à risque ;
16) Les actions et les parts sociales cédées ou rétrocédées pour le compte des tiers,
personnes physiques, par les sociétés d’investissement à capital risque (SICAR) ;
17) Les actions ou les parts sociales objet d’apport au capital de société mère ou de société
holding, sous réserve de l’engagement de société mère ou de société holding d’introduire ses
actions à la BVMT, dans un délai ne dépassant pas la fin de l’année suivant celle de
l’exonération.
18) La plus-value provenant de revenus des valeurs mobilières et de la cession par des
personnes physiques non résidentes des actions ou des parts sociales, à partir du 1 er janvier
2011, prévues par l’art.31 (bis) et l’art.3, paragr.2 du CIRPPIS et ce dans la limite de 10.000
dt par an ;
19) La plus-value provenant de la cession totale des actions ou des parts sociales détenues,
par un dirigeant dans le capital de la société qu’il dirige, suite à l’atteinte par ce dernier de
l’âge de la retraite ou suite à son incapacité de poursuivre la gestion de la société ;
20) Les revenus provenant de la location de terres agricoles réservées aux grandes cultures,

69
objet de contrats de location conclus pour une durée minimale de trois ans ;
21) Les primes accordées dans le cadre des interventions du FNE et les primes accordées
par les entreprises dans le même cadre ;
22) Les primes portant indemnisation des martyrs et des blessés de la révolution du 14
janvier 2011 ;
23) Le revenu annuel net qui ne dépasse pas après abattements au titre de la situation et des
charges familiales, 5.000 dt, et ce, pour les personnes qui réalisent exclusivement des revenus
provenant des TSPRV.
En schématisant la détermination du revenu net global imposable, il est procédé ainsi :
1- Détermination du revenu net catégoriel pour chacune des catégories de revenu, compte
tenu des règles qui lui sont propres ;

Revenu net catégoriel= Produits- Charges


2- Détermination du revenu net global avec compensation entre catégories bénéficiaires
et autres déficitaires, lorsque le déficit est justifié par une comptabilité régulière, y compris la
comptabilité simplifiée tenue conformément aux dispositions de l’art.62 du CIRPPIS ;

Revenu net global = la somme algébrique des revenus nets catégoriels - déficits des années
antérieures non imputés.
Détermination du revenu net soumis à l’impôt après la déduction des charges et déductions
communes, c’est-à- dire, celles qui ne serapportent à une catégorie déterminée de revenus ou
bénéfices ; Revenu net imposable = revenu net global - déductions communes
3- Calcul de l’IRPP, par l’application du barème progressif prévu par l’art.44 du CIRPPIS
sur le revenu net imposable;
Revenu net imposable x le taux qui le correspond de barème progressif.

70
Paragraphe 3 : le calcul de l’impôt
En général l’impôt sur le revenu, doit être calculé selon le barème progressif (A). Dans
certains cas, l’impôt dû ne peut être inférieur à un minimum (B).
A- Le calcul de l’impôt selon le barème progressif :
L’impôt sur le revenu est un impôt progressif, selon, la méthode de la progressivité par
tranches.
Dans cette méthode, le revenu imposable est découpé en tranches successives imposables
l’une après l’autre à un taux qui croit de tranche à autre jusqu’à une dernière tranche à partir
duquel le taux devient proportionnel, constant de manière à éviter la confiscation à laquelle
conduirait à une progressivité illimitée.

Pour calculer l’impôt, on applique au revenu net global imposable le barème d’imposition
progressive prévu par l’art 44.I du code de l’IRPP et de l’IS.L’assiette imposable à l’impôt sur
le revenu des personnes physiques constituée par le revenu net global arrondi au dinarsupérieur

-Barème de l’impôt sur le revenu avant 2017:

Tranches Taux Taux effectif à la limite


supérieure

71
0 à1500dt 0% 0%

1500,001 à 5000dt 15% 10.50%

5.000,001 à 10.000dt 20% 15.25%

10.000,001 à 20.0000dt 25% 20.125%

20.000,001 à 50.000dt 30% 26.05%

Au-delà de 50.000dt 35%

L’article 14 de la loi de finances pour l’année 2017 a révisé le barème de l’impôt sur le revenu, sur la
base duquel estcalculé l’impôt dû sur le revenu annuel global net réalisé au titre de l’année 2017 et des
années ultérieures comme suit :

B- Le minimum d’impôt :

a- Le minimum d’impôt en droit commun :


L’impôt annuel des personnes physiques soumises à l’IR, au titre des bénéfices industriels et
commerciaux selon le régime réel ou des bénéfices des professions non commerciales, ne peut
être inferieur à un minimum de 0,2 % du montant brut du chiffre d’affaires ou des recettes à
l’exception du chiffre d’affaire ou des recettes provenant de l’exportation, avec un minimum
d’impôt de 300 dt exigible, même en cas de non réalisation d’un chiffre d’affaires.9

b- Le minimum d’impôt pour les personnes bénéficiaires des avantagesdes avantages


fiscaux :

9 -Modifié par la L.F pour l’année 2014.

72
Selon l’art.12 de la loi n°89-114, du 30 décembre 1989, portant promulgation du CIRPPIS, les
personnes physiques bénéficiaires des avantages fiscaux, doivent payer, en règle générale, un
minimum de 60% de l’IR normalement dû (sans tenir compte de l’avantage fiscal).

Sect. 3 : le recouvrement de l’impôt (dispositions communes àl’IRPP et à l’IS) :

Seront examinés dans cette section : les modalités de paiement (paragr. 1), les délais et le lieu
de dépôt de la déclaration des revenus (paragraphes 2 et3) et les obligations de contribuable
(paragraphe 4).
Paragraphe4 - les modalités de paiement de l’impôt :
A- Les acomptes provisionnels : (art.51 du CIRPPIS)
a- Les personnes soumises :
1) Les personnes physiques réalisant des bénéfices industriels et
commerciaux et des professions non commerciales.
Les personnes physiques exerçant une activité commerciale ou une profession non
commerciale sont soumises au paiement de 3 avances au titre de l’impôt dû en raison de leurs
revenus ou bénéfices appelées « acomptes provisionnels »(A.P).
Payables à partir de la 2éme année d’activité, ces acomptes sont perçus par échéances égales
chacune à 30% de l’impôt dû.
b- Les personnes exonérées :
Sont exonérées du paiement des acomptes provisionnels :
- Les exploitants dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche.
- Les artisans soumis au régime forfaitaire optionnel (l’article44,paragr. IV. 1 bis).
- Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des traitements et
salaires.
- Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des revenus fonciers et
des revenus des capitaux mobiliers et des valeurs mobilières.
c) Base et taux des acomptes provisionnels :
Les acomptes provisionnels sont perçus selon trois (3) échéances forfaitaires égale chacune à
30% du montant de l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année précédente.
d) Délais de paiement des acomptes provisionnels :
Les déclarations des acomptes provisionnels et leur paiement s’effectuent pendant les vingt-
cinquièmes premiers jours (pour les personnes physiques) pendant les vingt-huitièmes

73
premiers jours (pour les personnes morales), de sixième, neuvième et douzième mois qui
suivent la clôture de l’exercice.
e) l’imputation des acomptes provisionnels sur l’impôt sur le revenu ou restitution de ces
acomptes non imputés après trois années :
Les acomptes provisionnels payés au titre d’une année sont imputables sur l’impôt sur le
revenu dû au titre de cette même année, l’excédent non imputé est imputable sur les acomptes
provisionnels ou sur l’impôt annuel exigible ultérieurement.
Si au bout de la 3éme année il persiste encore un reliquat non imputé, il est restituable sur
demande. Il peut également continuer à faire l’objet d’une imputation.
Le délai de trois années commence à courir à compter de la date du dépôt de la déclaration
des revenus et non à partir de la date de paiement des acomptes.
B- Les avances : (art.51 (bis) du CIRPPIS)
- Les sociétés de personnes sont soumises à une avance au titre de l’IRPP et de l’IS dû sur
les revenus de leurs associés ou membres. Le taux d’avance est égal à 25% du bénéfice réalisé
par les sociétés de personnes.
- Les importations de produits de consommation sont soumises à une avance égale à 10%
de la valeur en douane des produits, tous droits et taxes compris. Ces avances sont déductibles
des A.P, et le ca échéant de l’IR ou de l’IS.
- Les sociétés et groupements à l’exclusion des fonds communs des créances, sont
soumis au paiement d’une avance au titre de l’IR ou de l’IS dû sur les revenus de leurs
associés ou membres. Cette avance est due au taux de 25%, sur la base des bénéfices réalisés
au titre de l’année précédente.
Dans ces différents cas, la déclaration de l’avance et son paiement s’effectuent dans les délais
du janvier de l’année (N+1), c’est-à-dire, au cours du mois du janvier de l’année qui suit, celle
au cours duquel l’avance à été retenue.
- Les entreprises de production industrielle et les entreprises exerçant l’activité de
commerce du gros, doivent facturer une avance au taux de 1%, sur leurs ventes au profit des
personnes physiques soumises à l’IR selon le forfaitaire dans la catégorie des BIC ou sur la
base d’une assiette forfaitaire, dans la catégorie des BNC.
La déclaration de l’avance et son paiement doivent avoir lieu au cours du mois qui suit celui
au cours duquel a été facturé.
C- La retenue à la source tend à devenir le mode de droit commun durecouvrement de
l’impôt : (articles 52 et 53 du CIRPPIS).

74
Technique de recouvrement, « la retenue à la source est à l’origine une perception anticipée
opérée pour le compte de l’Etat par un tiers payeur, à valoir sur les acomptes provisionnels ou
l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés dû par le bénéficiaire à raison des ses revenus
».

a- Un champ d’application étendu :


La retenue à la source s’applique aux :
- Traitements, salaires, pensions et rentes viagères.
- Les revenus des professions non commerciales : honoraires des professions libérales
(médecins, avocats,.).
- Les revenus fonciers (loyers, plus valus immobilières).
- Les revenus de capitaux mobiliers et les jetons de présence.
- Rémunérations au titre des activités non commerciales. b- Des taux variés :
Les taux de la retenue à la source sont variés et fixés par le législateur (l’article 52 et53 du
code de l’IRPP et de l’IS). Ils sont calculés sur la base du montant brut payé.
Tantôt, ces taux sont libératoires de l’impôt, et parfois, ils sont imputables sur l’impôt sur le
revenu ou l’impôt sur les sociétés exigible ultérieurement.

Tableau récapitulatif des différentes retenues à la source selon le droit fiscal


tunisien
Champ d’application Taux

1- Les honoraires, commissions, Export:2.5%


courtages, vacations, loyers et
rémunérations des activités non
Local 15%
commerciales, quelque en soit
l’appellation, payés par l’Etat, les CPL et
les personnes morales, ainsi que les
personnes physiques soumises à l’IR
selon le régime réel.

75
2- Honoraires servis aux personnes Export 2.5 %
morales et aux personnes physiques
soumises à l’impôt selon le régime réel. Local 5%

3- Honoraires servis aux bureaux d’études 2.5%


justifiant qu’au moins 50% de leur chiffre
d’affaire hors taxe au titre de l’exercice
précédent proviennent de l’exportation

4- Loyers d’hôtels payés aux personnes 5%


morales et aux personnes physiques
soumises à l’IR selon le régime réel

5- Rémunération servies aux artistes, aux 5%


créateurs et aux personnes morales
soumises à l’IS, et ce, au titre de la
production, la diffusion et la présentation
des œuvres théâtrales, scéniques,
musicales, littéraires et plastiques

6- Rémunérations servies à des non 15% ou 25%


résidents et non établis en Tunisie

7- revenus de capitaux mobiliers 20 ou 25%

8- Revenus distribuées 5%

9- Intérêts et prêts servis aux banques non 5%1ou25%

76
résidentes et non établies

10- Jetons de présence 20%ou25%

11- La plus-value immobilière, dans les cas 2.5%


des cessions faites au profit de l’État, des
CPL, ou au profit des personnes morales ou
physiques soumises à l’IR selon le régime
réel.

12 -Les montants payés par l’État, les CPL et 1.5%


les EPA, pour le montant supérieur à 1.000 dt
TTC.

13- Dividendes (distribués à partir du 1er


janvier2015), selon le cas :
- PP résidentes : 5%.
- PM résidentes : 0%

- Personnes non résidentes : PP et PM 5%


25%
- PP et PM résidentes dans des paradis
fiscaux :
14- Cession des fonds de commerce 2.5%
15- Cession d’actions, parts sociales et parts
des fonds par les PP et PM Non résidentes :
- Pour les PP : 10% de la PVplafonnée à 2.5 % du prix de
cession.
- Pour les PM : 25 % plafonnée à 5 %.

Enfin, il faut mentionner que la retenue à la source, doit faire l’objet d’un reversement à la
recette des finances concernée pendant les quinze premiers jours du mois qui suit le mois au
cours duquel, elle a été effectuée, pour les personnes physiques et pendant les vingt-huitième

77
premiers jours pour les personnes morales, lors de dépôt de la déclaration mensuelle de
l’impôt. Egalement, un certificat de retenue à la source, doit être délivré, par la personne ou
l’organisme qui a opérée la retenue, à l’occasion de chaque paiement soumis à la retenue à la
source, aux bénéficiaires, et ce, pour que ces derniers peuvent calculer et imputer la retenue à
la source effectuée, de l’IR dû, au titre de l’année d’imposition.
Il a lieu de mentionner que les acomptes provisionnels, l’avance et les retenus autres que
libératoires payés par tout contribuable ou pour son compte au titre d’un exercice, sont
imputables sur l ’IR ou l ’IS dû à raison des revenus ou bénéfices réalisés par l’intéressé ou
lui revenant pendant le même exercice.10
Suite à la régularisation de la situation des acomptes prévisionnels, de l’avance et des retenues
à la source par leur imputation sur l’IR ou l’IS dû, les sommes perçus en trop peuvent être
reportables ou restituables sur demande et après contrôle fiscal.
Toutefois, la L.F pour la gestion 2012, a instauré une avance sur le crédit d’IR et d’IS, sans
contrôle préalable aux taux de 35% du crédit d’IS, pour les entreprises légalement soumises à
audit par un commissaire aux comptes et pour les quelles la certification ne comporte pas de
réserves touchant l’assiette d’impôt et 15% pour les autres cas. Le reliquat du crédit est
restituable après contrôle fiscal.

Paragraphe2- Délais de la déclaration annuelle des revenus :


A- Contribuables ayant une seule catégorie de revenu :
- Jusqu’au 25 février pour les personnes qui réalisent desrevenusdecapitaux mobiliers,
des revenus fonciers et des revenus de source étrangère.Ces revenus sont considérés comme
une seule catégorie de revenu.
- Jusqu’au 25 avril pour les commerçants.
- Jusqu’au 25 mai pour les prestataires de services et lespersonnes quiexercent une
activité industrielle ou une profession non commerciale ainsi que les personnes qui exercent
plusieurs activités ou qui réalisent plus d’une seule catégorie de revenu (dont au moins une
activité est commerce ou industrie ou prestation de services, ou bénéfices non commerciaux).
- Jusqu’au 25 juillet pour les personnes qui exercent une activité artisanale.
- Jusqu’au 25 aout pourles personnes qui réalisent, des bénéficesd’exploitation agricole
ou de pêche.
- Jusqu’au 5 décembre pour les salariés et les bénéficiaires depensionou de rentes

10 - Art.54 du CIRPPIS.

78
viagères.
- Pour les personnes dontla date de clôture de l’exercice est arrêtée àune date autre que
le 31Décembre, la déclaration doit être déposée jusqu’au vingt cinquièmes jours du troisième
mois qui suit ladite date.

B- Contribuables exerçant plusieurs activités et cumulant plusieursrevenus :


Dans ce cas, la déclaration annuelle des revenus regroupant l’ensemble des revenus doit être
déposée selon l’échéancier suivant :
- jusqu’au 25 mai si l’une des activités relève du commerce, de l’industrie, des prestations de
service ou des bénéfices des professions non commerciales.
-jusqu’au 25 juillet pour les personnes qui réalisent en plus des revenus provenant d’une
activité artisanale ou des revenus provenant des traitements, salaries, pensions et rentes
viagères de source étrangère ; revenus des valeurs mobilières ou des capitaux mobiliers ; des
revenus fonciers.
-jusqu’au 05 décembre pour les personnes qui réalisent en plus des traitements, salaires,
pensions et rentes viagères ; les revenus suivants : revenus des valeurs mobilières et des
capitaux mobiliers, les revenus fonciers, les revenus de source étrangère et les bénéfices
d’exploitation agricole et de pêche.

C- Prsonnes n’exerçant aucune activité et ne réalisant aucun revenu :


Les personnes oisives (sans activité et sans profession), ne sont soumises à aucun délai précis
de déclaration et peuvent par conséquent déposer leur déclaration sans pénalité à n’importe
quelle date de l’année.
Toutefois, il a lieu de mentionner que, tout retard dans le paiement de tout ou partie de l’impôt
entraine, l’application d’une pénalité de retard liquidée aux taux de 0.5% du montant de
l’impôt par mois ou fraction de mois de retard, lorsque l’impôt exigible est acquitté
spontanément et sansl’intervention préalable des services du contrôle fiscal.

Paragraphe 3- Lieu de dépôt de la déclaration annuelle des revenus :


Il y a lieu de distinguer entre les contribuables domiciliés en Tunisie (A) et les contribuables
non domiciliés (B).

A- Les contribuables domiciliés en Tunisie :

79
Pour les contribuables domiciliés en Tunisie, soumis à l’IRPP, le lieu d’imposition est réputée
être :
- Celui de leur établissement pour les personnes exerçant une activité commerciale,
industrielle, artisanale ou une profession non commerciale.
- Celui de leur résidence pour les autres cas.
En cas de pluralité des établissements ou de résidences, au lieu du principal établissement ou
résidence.
Le lieu du principal établissement ou résidence est en principe celui où réside l’intéressé de
façon effective et habituelle.

B- Personnes non domiciliées en Tunisie :


Pour les personnes non domiciliées en Tunisie :
- Le siège de l’administration dont ils relèvent pour les fonctionnaires ou agents de
l’Etat exerçant leurs fonctions à l’étranger.
- Le siège de leur activité, ou encore le lieu où se trouve le plus important de leurs biens,
pour les personnes exerçant des activités en Tunisie ou y possédant des biens sans y avoir leur
domicile
- Dans tous les cas, le lieu d’imposition est apprécié le 31 décembre de l’année de
perception des revenus.

Paragraphe 4 : Les obligations de contribuable (articles 55 à 62 du CIRPPIS).


Le code de l’IR et de l’IS, met à la charge des contribuables les obligations suivants :
- Le dépôt d’une déclaration d’existence. Ainsi, toute personne qui s’adonne à l’exercice
d’une activité industrielle, commerciale, artisanale ou d’une profession non commerciale,
ainsi que toute personne morale est tenue avant d’entamer son activité de déposer au bureau
du contrôle des impôts du lieu de son imposition une déclaration d’existence.
- Le dépôt d’une déclaration de cession ou de cessation. Ainsi, dans les cas de cession ou
de cessation totale d’une entreprise, une déclaration de cession ou de cessation, doit être
déposée dans les quinze jours de la cession ou de la fermeture définitive d’établissement,
lorsqu’il s’agit de cessation auprès des services fiscaux compétents.
- Le dépôt de différentes déclarations fiscales mensuelles et annuelles, ainsi que les
déclarations des acomptes provisionnelles, de l’avance sur bénéfices, et ce, dans les délais et
lieux susmentionnées au paragraphe précédent.

80
- La tenue d’une comptabilité conformément à la législation comptable. Cette obligation
concerne les personnes physiques soumises au régime réel dans, les catégories des BIC, BNC,
BAP et RF, ainsi que les personnes morales. Alors que pour les personnes soumises à l’IR
selon le régime forfaitaire, elles sont obligées de tenir un registre coté et paraphé par les
services du contrôle fiscal compétent sur lequel sont portées au jour à jour les recettes et les
dépenses.
L’omission des ces obligations fiscales et surtout le dépôt de la déclaration annuelle de
l’impôt sur le revenu ou l’inexactitude des déclarations, tel est le cas de la disproportion
marquée entre le train de vie d’un contribuable et les revenus qu’il déclare, ne met pas le
contribuable à l’abri de toute révision (à la hausse) de sa déclaration par les services de
contrôle des impôts.
Cette révision appelée « évaluations forfaitaires du revenu imposable», et prévu par les
articles 42 et 43 du CIRPPIS, prend pour base :
- les éléments du train de vie du contribuable ;
- les dépenses personnelles, ostensibles et notoires ;
- l’accroissement du patrimoine.
Les éléments du train de vie, dont il s’agit, sont énumérés dans l’annexedu code. Ils sont
représentés par toutes les possessions (meubles et immeubles) et par les employés (de maison
et autres) du contribuable, ainsi que par leur voyage d’agrément ou de tourisme à l’étranger.
A chaque élément du train de vie est affecté un montant forfaitaire correspondant.
- Exemple :
- une résidence secondaire est retenue pour six fois sa valeur locative réelle ;
- une voiture de tourisme d’une puissance fiscale comprise entre 7 et 10 CV, est retenu
pour 300 dt, par chaque cheval- vapeur ;
- un employé de maison (âgé de moins 60 ans) : 500 dt ;
- une piscine : 5.000 dt ;

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