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Chapitre premier : Champ d’application de

l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques


(IRPP)
Principe général

Selon l’article premier du code de l’IRPP et de l’IS, « l’impôt sur le revenu est dû par toute
personne physique, quelle que soit sa situation de famille, au titre de son revenu net global ».

SECTION 1 : Personnes imposables

Le droit interne distingue entre deux catégories de contribuables soumises à l’impôt sur le
revenu à savoir :

- Les personnes ayant leur résidence habituelle en Tunisie (critère de la résidence),

- Les personnes n’ayant pas de résidence habituelle en Tunisie mais qui réalisent des
revenus de source tunisienne (critère de la source du revenu).

Il est à noter que :


- Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu selon le critère de la
résidence habituelle de la personne, supportent l’impôt sur le montant global de
leurs revenus de source Tunisienne et de source étrangère.
- Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu selon le critère de la
source du revenu ne supportent l’impôt que sur le montant des revenus de source
Tunisienne.

1.1. Personnes physiques résidentes :

1.1.1. Article 2 du code de l’IRPP et de l’IS :


L’impôt sur le revenu est dû au 1er janvier de chaque année, par toute personne physique
ayant en Tunisie une résidence habituelle sur l'ensemble de ses revenus réalisés pendant
l'année précédente (la nationalité de la personne n'est pas déterminante).
Sont considérés comme ayant une résidence habituelle en Tunisie :
- les personnes qui y disposent d'une habitation principale ;
- les personnes qui, sans disposer d'habitation principale en Tunisie, y séjournent
pendant une période au moins égale à 183 Jours d'une façon continue ou
discontinue durant l'année civile ;
- les fonctionnaires et agents de l'Etat exerçant leur fonction ou chargés de mission
dans un pays étranger dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce pays, à un
impôt personnel frappant l'ensemble de leur revenu.

Ainsi, toute personne qui remplit l’un de ces trois critères définissant la résidence habituelle
au sens fiscal est soumise à l’impôt sur le revenu tunisien, sous réserve, pour les personnes
qui exercent leur activité au niveau de plusieurs pays, des dispositions des conventions
fiscales internationales conclues entre la Tunisie et un certain nombre d’autres pays.

1.1.2. Apport de la doctrine administrative :

* Détermination de la résidence principale :


1. Est résidente habituellement en Tunisie toute personne qui y dispose, à titre onéreux ou
gratuit, d’une habitation principale, c’est-à-dire elle occupe un logement en tant que
propriétaire, locataire, usufruitier ou en tant qu’occupant un logement mis gratuitement à sa
disposition.

2. La notion d’habitation principale suppose la permanence de l’installation de la personne en


Tunisie.

3. La notion d’habitation principale est indépendante du lieu et de la durée de séjour de la


personne, elle se trouve satisfaite aussi bien dans le cas où l’intéressé séjourne effectivement
en Tunisie, le cas le plus fréquent, comme dans celui où il dispose d’une habitation principale
en Tunisie sans y séjourner.

4. La notion "d'habitation principale" s'entend de tout lien choisi par la personne physique
pour sa résidence habituelle (où se trouvent son conjoint, ses enfants, ...) et exclut donc les
résidences utilisées, même durablement, pour des considérations d'affaires ou de travail.
* Détermination de la durée de séjour :

1. Toute personne qui séjourne en Tunisie pendant une période au moins égale à 183 jours au
cours de l’année civile est considéré comme résidente en Tunisie, que le séjour soit continu ou
discontinu et quelles que soient les modalités de ce séjour (hôtel, chambre meublée etc...);

2. L'appréciation de la durée de séjour s'effectue année par année. C'est ainsi qu'un
contribuable qui séjourne en Tunisie pendant une ou des périodes dont le total n'atteint pas
183 jours au cours d'une année civile n'est pas considéré comme ayant une résidence
habituelle en Tunisie au titre de cette année, alors même que son séjour se prolonge durant
l'année suivante et que le total de séjour au titre des deux années dépasse 183 jours. Au titre
de la deuxième année, il sera considéré comme ayant une résidence habituelle en Tunisie si
son séjour au cours de cette année est égal ou supérieur à 183 jours.

*Résidence des fonctionnaires et agents de l'Etat :


La personne est considérée comme un agent de l'Etat Tunisien exerçant ses fonctions ou
chargée de mission dans un pays étranger lorsqu'elle n'est pas soumise dans ce pays à un
impôt personnel sur l'ensemble de ses revenus ; c'est à dire qu'elle est exonérée de l'impôt sur
le revenu ou imposée sur une partie de ses revenus dans le pays où elle exerce (y compris
donc celui de revenu de source tunisienne).

1.1.3. Imposition des résidents :

Dans les trois cas qui précédent, l'intéressé est soumis à l'impôt sur le revenu sur le montant
global de ses revenus de source tunisienne ou de source étrangère en application du principe
de la mondialité des revenues.

1.2. Personnes non résidentes en Tunisie :


1.2.1. Revenus couverts par le champ d’application de l’impôt sur le revenu :
La loi de finances pour l’année 2003 a étendu le champ d’application de l’impôt sur le revenu
pour les personnes physiques non-résidents et non établis à tous les revenus réalisés en
Tunisie.
Ainsi et sous réserve de dispositions résultant des conventions fiscales internationales
lorsqu’elles sont plus favorables pour elles, les personnes physiques, qui ne sont pas
résidentes en Tunisie, mais qui réalisent des revenus de source tunisienne, sont soumises à
l'impôt sur le revenu uniquement à raison de ces revenus

1.2.2. Revenus exonérés


Certains revenus réalisés par les personnes physiques non-résidents sont expressément
exonérés de l’impôt, il s’agit :
- Des intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles ;
- Des rémunérations pour affrètement de navires ou d'aéronefs affectés au trafic
international.
Section 2 : Personnes exonérées
Sont exonérés de l'impôt sur le revenu, les agents diplomatiques et consulaires de nationalité
étrangère et ce dans la mesure où le pays qu’ils représentent consent des avantages analogues
aux agents diplomatiques et consulaires Tunisiens.
L’exonération ne s’applique pas donc, notamment :
- Aux diplomates de nationalité tunisienne exerçant leur activité en Tunisie au sein
des organisations internationales ou régionales ;
- Aux personnes de nationalité tunisienne qui sont au service des missions
diplomatiques des Etats étrangers ;
- Aux personnes de nationalité étrangère qui sont au service des missions
diplomatiques des Etats étrangers, mais n’ayant pas la qualité d’agent
diplomatique ou consulaire.

En dehors des agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère, une personne


physique demeure soumise à l’obligation de déclarer ses revenus, même si ceux-ci sont
exonérés de l’impôt sur le revenu.

Apport d l’Article 13 de la LF2018 et Article 13 LF2019

Nonobstant les dispositions de l’article 71 du code de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et de l’impôt sur les sociétés, les entreprises6 créées et ayant obtenu une attestation
de dépôt de déclaration d’investissement auprès des services concernés par le secteur
d’activité au cours des années 2018, 2019 et 2020, autres que celles exerçant dans le secteur
financier, les secteurs de l’énergie à l’exception des énergies renouvelables, des mines, de la
promotion immobilière, de la consommation sur place, du commerce et des opérateurs de
télécommunication, bénéficient de l’exonération de l’impôt sur le revenu7 pendant une
période de 4 ans8 à partir de la date d’entrée en activité effective, et ce, sans que le minimum
d'impôt, prévu aux articles 12 et 12 bis de la loi n° 89-114 du 30 décembre 1989 portant
promulgation du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les
sociétés, soit exigible. 9
Le bénéfice de l’exonération est subordonné à la tenue d’une comptabilité conforme à la
législation comptable des entreprises et à l’entrée en activité effective dans un délai de deux
ans à partir de la date de la déclaration de l’investissement de création.

Ces dispositions ne s’appliquent pas aux entreprises créées dans le cadre des opérations de
transmission ou suite à la cessation d’activité ou suite à la modification de la forme juridique
de l’entreprise, et ce, pour l'exercice de la même activité 10relative au même produit ou au
même service.11 Sont également exclues du bénéfice de la dite exonération les entreprises
constituées entre des personnes exerçant une activité de même nature que l’activité de
l’entreprise créée et concernée par l’avantage

CHAPITRE II : Règles générales


d’assujettissement à l’impôt sur le revenu
La fiscalité tunisienne distingue entre huit catégories de revenus :

- les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) (articles 9 à 15 ainsi que l’article 44);

- les bénéfices des professions non commerciales (BNC) (articles 21 et 22) ;

- les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche (articles 23 et 24) ;

- les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères (articles 25 et 26) ;

- les revenus fonciers (articles 27 et 28) ;

- les revenus des valeurs mobilières (articles 29 à 33) ;

- les revenus des capitaux mobiliers (articles 34 et 35) ;

- les autres revenus (articles 36 et 37).

SECTION 1 : Annualité de l’impôt sur le revenu

L'impôt sur le revenu est annuel, il est dû au premier Janvier de chaque année sur la base du
montant total des bénéfices ou revenus réalisés ou perçus pendant l'année précédente.
Toutefois, le code de l’IRPP et de l’IS a prévu des dérogations à ce principe d’imposition, et
ce, dans les conditions suivantes.
 Lorsqu'un contribuable précédemment non résident en Tunisie, s'y établit en cours
d'année, son imposition est déterminée à raison des revenus réalisés ou perçus à
compter du jour de son établissement en Tunisie.

 Lorsqu'un contribuable, auparavant résident en Tunisie, transfère son domicile hors de


Tunisie, l'impôt est établi sur ses revenus réalisés ou perçus pendant l'année de son
départ jusqu'à la date de ce départ ainsi que sur ceux qui lui sont acquis sans en avoir
la disposition avant cette date.

 En cas de décès, l'impôt est établi à raison des revenus dont le contribuable a disposé
ou qu'il a réalisés jusqu'au jour de son décès.

Par ailleurs, en cas de cession ou de cessation totale de l’exploitation, l’impôt est établi sur les
bénéfices réalisés à partir du 1er janvier jusqu’ à la date de la cession ou de la cessation de
l’exploitation.

SECTION 2 : Modalités d’imposition

En vertu de la législation fiscale en vigueur, l’imposition dans un foyer a lieu séparément


entre les époux.

L’imposition du chef de famille peut avoir lieu à raison de ses propres revenus ainsi que de
revenus de ses enfants à charge (enfants âgés de moins de 20 ans au 1er janvier de l’année
d’imposition). Toutefois le chef de famille peut opter pour l’imposition distincte de ses
enfants mineurs qui réalisent des revenus.

En cas d’imposition séparée des enfants à charge, aucune déduction pour charge de famille ne
peut être opérée à ce titre du revenu imposable du chef de famille. A ce titre, est considéré
comme chef de famille : l’époux ; le divorcé ou la divorcée qui a la garde des enfants ;

le veuf (ou la veuve) même sans enfants à charge ; l’adoptant.

A ce titre, est considéré comme chef de famille :

 lorsqu’elle justifie que le mari ne dispose d’aucune source de revenu durant l’année
précédant celle de l’imposition ;
 lorsque remariée, elle a la garde des enfants issus d’un précédent mariage.

SECTION 3 : Schéma général de détermination du revenu net global imposable

Pour la détermination du revenu net imposable, il est procédé ainsi :

 Détermination du revenu net catégoriel pour chacune des catégories de revenu compte
tenu des règles qui lui sont propres.

 Détermination du revenu net global avec compensation entre catégories bénéficiaires


et autres déficitaires lorsque le déficit est justifié par une comptabilité régulière, y
compris la comptabilité simplifiée tenue conformément aux dispositions de l’article 62
du code de l’IRPP et de l’IS.

Revenu net global = Somme des revenus catégoriels – Déficits des années antérieures non
imputés

 Détermination du revenu net soumis à l’impôt après la déduction des charges et


déductions communes, c’est-à-dire celles qui ne se rapportent pas à une catégorie
déterminée de revenus ou bénéfices.

 Calcul de l’IRPP par application du barème progressif.

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