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Pr 

: H. BENYAMNA/FISCALITE APPROFONDIE

L’Impôt sur le
Revenu
Professeur Responsable : H. BENYAMNA
Niveau :
3èmeAnnée (Semestre 5)
Année universitaire : 2020/2021

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Pr : H. BENYAMNA/FISCALITE APPROFONDIE

CHAPITRE I
CHAMP D’APPLICATION DE L’IR

SECTIONI -DEFINITION
En vertu des dispositions de l'article 21 du C.G.I, l’impôt sur le revenu (I.R) s'applique
aux revenus et profits des personnes physiques, ainsi que des personnes morales visées
à l’article 3 du C.G.I et n’ayant pas opté pour l’I.S, sous réserve des exonérations
expressément prévues par ce code.

SECTION II – REVENUS ET PROFITS IMPOSABLES A L’IR

En vertu des dispositions de l’article 22 du C.G.I, l'I.R s'applique aux catégories de


revenus et profits suivants :

 les revenus professionnels ;


 les revenus salariaux et revenus assimilés ;
 les revenus provenant des exploitations agricoles ;
 les revenus et profits fonciers ;
 les revenus et profits de capitaux mobiliers.

Le revenu global correspond donc à la somme des revenus nets catégoriels 1. Il repose
sur la détermination des revenus nets imposables de chaque catégorie, selon des règles
propres à chaque catégorie (voir section II du chapitre II).

SECTION III- LES PERSONNES IMPOSABLES A L’IR

I- LES PERSONNES PHYSIQUES

Selon les dispositions de l’article 21 du C.G.I, l'I.R ne concerne que les revenus et
profits des personnes physiques. On trouve ainsi, les détenteurs de revenus
professionnels, agricoles, salariaux et revenus assimilés, revenus et profits fonciers,
ainsi que les revenus et profits de capitaux mobiliers.

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autres que ceux soumis à un taux spécifique libératoire (Cf. Chapitre 3)

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Toutefois, la notion de "personnes physiques" telle qu'énoncée par l'article 21 du


C.G.I ne doit pas être considérée comme désignant uniquement les individus, car
l'I.R s'applique également à certains groupements de personnes physiques. Dans ces
cas, l’impôt est émis au nom de l’associé principal.

II- LES SOCIETES ET AUTRES GROUPEMENTS

Sont également assujetties à l'I.R. :

 En tant que groupements : les sociétés en nom collectif, en commandite simple


et de fait ne comprenant que des personnes physiques et n'ayant pas opté pour
l'I.S. Le résultat bénéficiaire réalisé par ces groupements est considéré comme
un revenu professionnel du principal associé et s'ajoute par conséquent à ses
autres revenus.
 Individuellement, les personnes physiques membres1, entre autres, des sociétés
en participation, même lorsque lesdites sociétés comprennent des personnes
morales;

SECTION IV- LES PERSONNES EXONEREES DE L'IR

Sont exonérés de l’I.R en vertu des dispositions de l’article 24 du C.G.I :

1- Les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires de


nationalité étrangère en poste au Maroc ainsi que le personnel des organisations
internationales, et ce dans la mesure où les pays qu'ils représentent concèdent
des avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires marocains et
ce conformément aux dispositions de l’article 34 de la convention de Vienne
relative aux relations diplomatiques. Cette exonération concerne l'ensemble de
leurs revenus de source étrangère. Par contre les intéressés restent passibles de
l'impôt, dans les conditions de droit commun, à raison de leurs revenus de
source marocaine.
2- Les personnes résidentes pour les produits qui leur sont versés en contrepartie
de l’usage ou du droit à l’usage de droits d’auteurs sur les œuvres littéraires,
artistiques ou scientifiques.

SECTION V- TERITORIALITE DE L'IR

Le principe de la territorialité de l'impôt est basé sur :

la notion du domicile fiscal,


celle de la source du revenu

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Ces membres sont soumis à l'impôt à raison de leur part dans le résultat de l'indivision ou de la société en
participation.

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sur le droit d’imposer attribué au Maroc dans le cadre d’une convention de non
double imposition conclue avec un certain nombre de pays.

Ainsi, sont passibles de l'I.R en vertu de l’article 23 du C.G.I, quelle que soit leur
nationalité, les personnes physiques :

 ayant au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs revenus et


profits de source marocaine et étrangère ;
 n'ayant pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de leurs
revenus et profits de source marocaine ;
 ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou
perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu
des conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’I.R.

I- PERSONNES PHYSIQUES AYANT AU MAROC LEUR DOMICILE


FISCAL

1-DÉFINITION DU DOMICILE FISCAL

En vertu de l'article 23 du C.G.I, une personne physique est considérée comme ayant
son domicile fiscal au Maroc lorsqu'elle y dispose de son foyer permanent d'habitation,
du centre de ses intérêts économiques ou lorsque la durée continue ou discontinue de
ses séjours au Maroc dépasse 183 jours pour toute période de 365 jours. Ces critères
sont énoncés par ordre d'importance.

1-1° Le foyer permanent d'habitation

Le foyer est le lieu où le contribuable réside habituellement et de manière permanente.


La permanence de l'habitation, condition essentielle, suppose que le logement aménagé
à cette fin, est réservé par le contribuable à son usage et ou à celui de sa famille de
manière continue et non occasionnelle (voyages d'affaires, stages, vacances ou tout
autre court séjour).

1-2° Le centre des intérêts économiques

Le centre des intérêts économiques s'entend :

 du lieu d'exercice de la ou des activités du contribuable (critère d’ordre


professionnel) ;
 ou du lieu où il a effectué ses principaux investissements.

1-3° La durée du séjour au Maroc

Toute personne ayant séjourné au Maroc d'une manière continue ou discontinue


pendant plus de 183 jours, est considérée comme ayant son domicile fiscal au Maroc.

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La période de séjour commence à courir à partir du 1er jour de l'entrée de l'intéressé au


Maroc. Pour apprécier la durée du séjour, deux situations peuvent se présenter :

 le séjour est continu : dans ce cas, il suffit d'attendre l'écoulement des 183 jours ;
 le séjour est discontinu : dans ce cas, il faut attendre l'expiration de 365 jours à
compter de la première date d'entrée de la personne au Maroc et de totaliser les
différents séjours.La période de 365 jours peut chevaucher sur deux années civiles.

2) CAS DES AGENTS DE L'ETAT EN SERVICE À L'ÉTRANGER

Les agents de l'Etat, qui exercent leurs fonctions ou sont chargés de mission dans un
pays étranger, sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Maroc, lorsqu'ils
sont exonérés, dans le pays étranger, de l'impôt personnel sur le revenu.

Il s'agit des ambassadeurs, consuls, agents diplomatiques et consulaires, attachés


militaires, agents comptables et d'une manière générale les fonctionnaires et employés
de nationalité marocaine ou étrangère, placés sous contrat de travail avec le Royaume
du Maroc et exerçant leurs fonctions à l'étranger en cette qualité.

Ces agents sont dans tous les cas imposables au Maroc à raison de l’ensemble de leurs
revenus et profits de source marocaine (traitements et salaires, revenus et profits
fonciers, revenus et profits de capitaux mobiliers…etc) conformément aux dispositions
de la convention de Vienne. Ils ne seront appréhendés à l'impôt, d'après leurs revenus
de source étrangère que s'ils sont exonérés de l'impôt personnel sur les revenus dans le
pays où ils sont affectés.

II- PERSONNES PHYSIQUES N'AYANT PAS AU MAROC LEUR DOMICILE


FISCAL

Ces personnes sont passibles de l'I.R à raison de l’ensemble de leurs revenus et profits
de source marocaine sous réserve des dispositions des conventions de non double
imposition. Il s'agit de l'application du principe général de territorialité qui veut que les
revenus acquis dans un pays soient imposés dans ce même pays, quelle que soit la
nationalité ou le lieu du domicile du bénéficiaire.

III- CONVENTIONS FISCALES DE NON DOUBLE IMPOSITION

Les conventions fiscales conclues entre le Maroc et certains pays étrangers, peuvent
déroger au principe de la territorialité tel qu'il a été commenté ci-dessus. Ces
conventions ont la primauté sur la loi interne. L'objet de ces conventions est d'éviter la
double imposition des revenus d'un même contribuable en précisant, par catégorie de

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revenu, le droit d'imposer de chacun des Etats contractants et les règles applicables en
vue d'éliminer ou d'atténuer la double imposition.

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