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Introduction :
Axe 1 : Encadrement de la régulation financière
I. Présentation de la régulation financière
II. Contexte internationale de la régulation du marché financier
➢ Banque des règlements internationaux
➢ Le groupe de la banque mondiale
➢ Fonds monétaire international
➢ Comité de bale
➢ OCDE
➢ G20
➢ Les agences de notation financière
Conclusion
Introduction :
La régulation financière a un rôle d’arbitrage des marchés et des institutions financières. Son
implication a évolué dans le temps et semble reprendre de l’envergure suite à la crise.
Ainsi, la crise a soulevé encore une fois cette question de régulation, le but étant de réformer
cette institution financière pour instaurer une stabilité des marchés robuste aux chocs
systémiques. Cependant, la régulation financière, comme tout acteur du système financier,
doit faire face aux risques du marché, les évaluer et agir en conséquence, ce qui implique des
arbitrages.
En effet la notion de nouvelles formes de régulation recouvre toute intervention venant soit de
l’autorité publique, soit du secteur privé destinée à remédier aux défaillances de
l’administration classiquement entendue, ou aux défaillances du marché.
Les autorités de régulation disposent d’un pouvoir règlementaire subordonné et limité qui leur
permet d’apporter des précisions sur des matières techniques limitativement énumérés par le
législateur89. Cette activité normative qui s'inscrit dans un contexte préalablement défini
dépasse en pratique largement ce cadr
e formel. Résultat de la tendance naturelle de toute institution à étendre progressivement son
champ de pouvoir, le positionnement particulier et les procédés juridiques mis à la disposition
des autorités de régulation leur donnent de disposer d’importantes marges de manœuvre pour
mettre en œuvre
La mission du régulateur consiste à veiller à la protection des épargnants et au fonctionnement
régulier du marché financier. Cette double dimension de la mission du régulateur l’amène à
prendre des règles dans les divers domaines d’activités occupés par les acteurs du marché.
Toutefois, toutes les activités des acteurs du marché financier ne relèvent pas de la
compétence du régulateur. Par exemple, les sociétés commerciales sont en premier lieu
concernées par les règles intéressant le droit des sociétés. Ce n’est que lorsqu’elles décident
de faire appel aux marchés financiers pour le financement de leurs activités qu’elles peuvent
se voir appliquer des règles édictées par le régulateur. Cependant, lorsqu’un acteur, quel qu’il
soit, se décide de faire appel au marché financier, il est contraint de se soumettre à un certain
nombre de règles
La BRI est une organisation financière internationale créée en 1930 sous la forme juridique
d'une société anonyme, dont les actionnaires sont des banques centrales. Située à Bâle en
Suisse, elle se définit comme étant la « banque des banques centrales » dans son rapport
annuel ou, par abus de langage, la « banque centrale des banques centrales ». Sa principale
mission est la coopération entre banques centrales, elle joue un rôle déterminant dans la
gestion des réserves de devises de ces institutions.
La BRI favorise la coopération internationale entre les autorités monétaires et les autorités de
surveillance du secteur financier dans le cadre de réunions qu’elle organise à l’intention des
responsables de ces instances ainsi que dans le cadre du processus de Bâle qui consiste pour la
BRI à héberger des comités internationaux chargés d’élaborer des normes et d’œuvrer à
la stabilité financière.
• Le Comité de Bâle
Le Comité de Bâle ou Comité de Bâle sur le contrôle bancaire est un forum où sont traités
de manière régulière (quatre fois par an) les sujets relatifs à la supervision bancaire. Il est
hébergé par la Banque des règlements internationaux à Bâle. Créé en 1974par les gouverneurs
des banques centrales du « groupe des Dix » (G10), il a pour mission de renforcer
la régulation des banques et de promouvoir et diffuser de meilleures pratiques bancaires. Son
principal objectif est toutefois d’assurer la stabilité du système financier à l’échelle mondiale.
À cet effet, il établit des normes internationales dans le domaine du contrôle prudentiel des
banques et constitue une instance de coopération internationale sur ces questions.
C’est en 1988 que naissent les premiers accords de Bâle, communément appelés « Bâle I ».
Son dispositif principal (ratio de Bâle I, dit ratio « Cooke » du nom du premier Président du
Comité de Bâle) oblige les banques actives à l’international à détenir un minimum de fonds
propres au regard du montant de leurs engagements, l’objectif étant de réduire le risque
systémique.
Face à la complexification des produits financiers dans les années 1990, les membres
du Comité de Bâle ont été amenés à redéfinir, enrichir et améliorer les normes de régulation.
Ces initiatives ont débouché sur la signature d’un deuxième accord, appelé « Bâle II », en
2004 puis, avant même la mise en œuvre complète des accords de Bâle II, d’un troisième (les
accords de Bâle III) en novembre 2010 en raison du déclenchement de la crise financière de
2007/2008.
La BRI contribue aux activités des banques centrales en les aidant dans la gestion de leurs
réserves et en favorisant la coopération internationale dans ce domaine. La BRI propose
également ses services financiers aux organisations financières internationales.
Au 31 mars 2017, le total des dépôts de la clientèle s’élevait à quelques 204 milliards de DTS,
dont 95 % libellés en devises et 5 % en or.
Le capital de la BRI est composé d’actions appartenant à 60 banques centrales, les institutions
et personnes privées en ayant été exclues depuis 2000. Ce capital est divisé en 600 000 actions
dont la moitié appartient aux banques centrales d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, de
France, d’Italie et des États-Unis.
Dotée d’un budget total de l’ordre de 275,4 millions de francs suisses en 2016/2017, et
employant 633 personnes provenant de 61 pays, la BRI dispose d’une structure de
gouvernance duale, avec un conseil d’administration qui détermine les grandes orientations
stratégiques ou politiques, et un directeur général qui a en charge la gestion de l’institution.
Le conseil d’administration est l’instance politique de la BRI dans laquelle sont prises les
principales décisions. Composé au maximum de 21 membres, dont les gouverneurs des
banques centrales de la France, d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, du Royaume-Uni, des
Etats-Unis, du Japon et de la Chine, il élit en son sein le président du Conseil d’administration
pour un mandat de trois ans renouvelable une fois.
Une spécificité des statuts de la BRI fait que les gouverneurs des banques centrales de France,
d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis sont membres de droit
du conseil d’administration et ont la possibilité de désigner un nouveau membre du conseil de
même nationalité que la leur.
C’est ce qui explique que la France compte deux membres au conseil d’administration de la
BRI, tout comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique ou l’Italie, mais pas le Japon ni
la Chine. A noter également que le Président du conseil des gouverneurs de la BCE est
également membre du conseil d’administration de la BRI.
Ce dernier se réunit au moins six fois par an et bénéficie de l’assistance de quatre comités
chargés de le conseiller.
Elle a été créée le 27 décembre 1945 à la suite des Accords de Bretton Woods (juillet 1944).
Son objectif actuel est de mettre fin à l'extrême pauvreté dans le monde et de promouvoir une
prospérité partagée
Depuis sa création, l'IDA a prêté 500 milliards de dollars à 108 pays, dont la moitié à des pays
africains, ciblant des projets de développement dans des domaines tels que l’éducation, la
santé, les dispositifs de sécurité sociale, l’approvisionnement en eau potable et
l’assainissement (36 %), la loi, la justice et l'administration publique (23 %), les
infrastructures (14 %), l’agriculture et le développement rural (8 %).
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a
été créé par la Convention de Washington du 18 mars 1965.
➢ Description
Il s'agit d'une organisation internationale faisant partie du Groupe de la Banque mondiale
qui offre des moyens de conciliation et d'arbitrage pour régler les différends relatifs aux
investissements opposant des États contractants à des ressortissants d'autres États
contractants (article 25 de ladite convention).
➢ Organes
• le conseil administratif (articles 4 à 8): qui comprend un représentant de chaque État
contractant;
• Un secrétariat (articles 9 et 10);
• Des listes (articles 12 à 16) : chaque partie est libre de nommer les arbitres qu'elles
souhaitent mais le CIRDI met à disposition une liste d'arbitres.
• Le CIRDI n'est pas gratuit (article 17) : les parties qui font appel à lui doivent payer
une redevance et les États membres de la Banque mondiale supportent l'excédent.
Le CIRDI fournit des services d'administration d'affaires aux tribunaux arbitraux créés sur le
fondement de la Convention de Washington par les parties à chaque affaire donnée.
Le Fonds monétaire international ou FMI (en anglais, International Monetary Fund ou IMF)
est une institution internationale regroupant 189 pays, dont le but est de « promouvoir la
coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les échanges
internationaux, contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et faire
reculer la pauvreté
Le FMI a ainsi pour fonction d'assurer la stabilité du système monétaire international (SMI)
et la gestion des crises monétaires et financières. Pour cela, il fournit des crédits aux pays qui
connaissent des difficultés financières mettant en péril l'organisation gouvernementale du
pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers) ou les flux
d'échanges de commerce international avec les autres pays.
Lors d'une crise financière, pour éviter qu’un pays ne fasse « défaut » (c’est-à-dire que ce
pays ne puisse plus rembourser ses créanciers, voire ne plus payer ses dépenses courantes), le
FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne. Le FMI
conditionne l’obtention de prêts à la mise en place de certaines réformes économiques visant
en principe à réguler la gestion des finances publiques (ingérence financière) et à établir une
croissance économique équilibrée à long terme.
Le groupe des vingt (G20) créé en 1999 est un groupe de rencontres et de décisions
informelles mis en place pour faire face à la succession de crises financières dans les années
1990. Il est composé de dix-neuf pays et de l'Union européenne.
Le G20 réunit une fois par an les chefs d'État, les ministres des Finances, ainsi que les
gouverneurs des banques centrales des pays industrialisés et des pays émergents, dans le but
de faciliter la concertation économique internationale et de proposer des solutions aux
différentes crises économiques. Il représente 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la
population mondiale et plus de 90 % du produit mondial brut (somme des PIB de tous les
pays du monde).
Composition du G20 :
Le G20 regroupe les principaux pays industrialisés et émergents du monde, dont les 7 pays
membres du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Japon), les 5
du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), ainsi que l’Australie, l’Argentine,
le Mexique, l’Arabie Saoudite, la Turquie, la Corée du sud et l’Indonésie. La vingtième place
est occupée par le pays assurant la présidence tournante de l'Union Européenne. À ces pays
s’ajoutent régulièrement 5 pays invités dont l’Espagne (pays invité permanent).
Le groupe des vingt invite aussi les institutions de « Bretton Woods » représentées par le
directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le président de la Banque mondiale,
le président du Comité monétaire et financier international, celui du Comité de
développement du FMI et de la Banque mondiale. Le G20 recourt aussi à l’expertise
technique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de
l’Organisation internationale du travail (OIT), de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC), ou encore du Conseil de stabilité financière (CSF).
Enfin, depuis plusieurs années, le G20 a élargi son cercle pour inclure la société civile au
travers des groupes d’engagement comme les ONG, les représentants des employeurs et les
syndicats. Parmi les groupes d’engagements présents au G20 citons Business (B20), Civil
Society (C20), Labour (L20), Science (S20), Think Tanks (T20), Women (W20) et Youth
(Y20).
- Coordonner les positions des pays du G20 dans d’autres organisations internationales
comme le FMI ou la Banque mondiale, pour orienter et articuler leur action au service
d’une croissance mondiale forte et régulée.
- Contribuer à la formation d’un cadre de gouvernance économique international qui
facilite le partage de bonnes pratiques et une mondialisation au bénéfice de tous.
En 2020, l'OCDE compte 37 pays membres et regroupe plusieurs centaines d'experts. Elle
publie fréquemment des études économiques et sociales — analyses, prévisions et
recommandations de politique économique — et des statistiques, principalement concernant
ses pays membres.
1. Définition :
Ces agences de notation financière sont spécialisées dans ce que l'on nomme en anglais le «
rating ». Elles se chargent d'évaluer le risque de solvabilité des emprunteurs. Les emprunteurs,
dans ce cas précis, peuvent être des entreprises privées ou publiques, des États, des
collectivités locales comme les départements ou les régions, des communes
L’utilité de ces agences s’explique par l’asymétrie de l’information entre les émetteurs et les
investisseurs, les investisseurs étant désavantagés. La justification générale est que les
agences de notation rendent service en diffusant l’information et en rendant publiques les
informations économiques et financières sur les entreprises et les Etats, et sont utiles car elles
leur servent de système d’alerte lorsque leur note baisse.
Le rôle des agences de rating est donc de mesurer précisément le risque de non
remboursement des dettes que présente l'emprunteur, on parle aussi de la « qualité de la
signature ».
En produisant une information facile à interpréter par les investisseurs en fonction du type de
risque qu’ils désirent prendre, les agences de notation assurent une meilleure allocation des
capitaux, diminuent les coûts pour les prêteurs et les emprunteurs, et augmentent l’efficience
du marché.
Il existe 550 agences de notation dans le monde même si sont citées surtout les 3 ou 4 plus
grandes dans les médias. Ces trois plus grosses agences internationales : Standard and Poor’s,
Moody’s et Fitch, qui détiennent ensemble 93% du marché européen de la notation.
✓ Standard an Poor’s : cette agence américaine, avec 1.7 milliard de dollars de chiffre
d’affaire, classe les titres de long terme en catégorie allant de AAA (la notela plus
élevé) à D (la note la plus basse réservée aux titres dont l’émetteur est en risque de
faillite).
✓ B. Moody’s investors service : cette agence américaine avec 2 milliards de dollars de
chiffre d’affaire, offre pour les titres à longue maturité, un classement en catégories
allant par ordre décroissant de Aaa à C.
✓ C. Fitch : cette franco-américaine, avec 650 millions de dollars de chiffre d’affaire,
offre la même notation que standard ana poor’s pour les valeurs à longue maturité.
Pour ceux dont l’échéance est de court terme, les notes sont A1 (sécurité maximale et
haute qualité) à C (en défaillance).
Ces agences de notation (credit rating agencies), ont pour mission principale de délivrer des
informations sur le risque de défaut de paiement des entreprises ou des gouvernements, en
notant la qualité des titres qu’ils émettent.
Le tableau suivant nous propose une revue des différentes notes pour l'endettement dans les
Trois principales agences de notation :
Remarque :
On trouve également des notations intermédiaires, en effet les notes peuvent être affublées
d'un "+" ou "-" ou encore d'un "1" ou "2", etc. Ainsi on retrouvera des notations du type AA+,
A-, Aa2, etc. Cela permet des classifications plus fines des différents emprunteurs. Ces
différentes notations peuvent être regroupées en deux grandes familles : la catégorie
"Investissement" ou "High Grade" contenant les notes comprises de AAA à BBB, la catégorie
dite "spéculative" pour les notes inférieures.
Il faut également souligner que la notation est assortie d'une orientation à moyen terme
permettant de situer un peu mieux la tendance à venir pour la qualité de l'émetteur.
Danscertaines situations, on parle de "mise sous surveillance". En effet, les étapes les plus
importantes de la vie des sociétés (acquisitions, fusions, investissements très importants...)
sont susceptibles de modifier fortement leur physionomie.
❖ Produits et services offerts :
Un tour sur les sites internet des trois plus importantes agences de notation financière nous
renseigne sur les produits et services offerts (voir tableau ci-dessous). Les agences sont
contactées par les émetteurs pour fournir des notations sur une très vaste gamme d'instruments
et produits financiers allant des dettes souveraines aux obligations d'entreprises en passant par
les organismes de placement collectif à valeurs mobilières et les produits structurés. De par
leur expertise, certaines assurent aussi des formations pour les professionnels faisant affaire
avec le monde financier, mais ceci reste marginal dans leur activité.
* Fonction de veille.
• Sous réserve de conserver la confidentialité des informations fournies et d’éviter les délits
d’initiés, les agences de notation peuvent disposer d’informations privilégiées sur l’état
financier et les perspectives d’avenir de l’émetteur analysé, tout en réduisant le coût de
collecte et de traitement de l’information. Elles se distinguent des analystes financiers, qui
n’ont en principe accès qu’à l’information publique (informations qualifiées de blanches)..
• Les agences synthétisent l’information pour les besoins du marché et les investisseurs ont
semblé accorder leur confiance à cette information de façon excessive. Comme on l’a vu
récemment avec le cas des États-Unis et de la Grèce, le marché réagit fortement et parfois
irrationnellement à toute modification effective de note ou à une simple annonce d’une
révision hypothétique de cette note. Les agences de notations, qualifiées de plus en plus de «
pseudo-initiés » selon la forme forte de la théorie de l’efficience informationnelle des marchés
financiers, ont une influence réelle sur lesdits marchés. L’impact de leur décision sur les
émetteurs et les investisseurs est décisif.
• Les agences de notation jouissaient d’une bonne réputation et d’un rôle essentiel dans les
financements des économies. Au fil du temps, les régulateurs pour des raisons pratiques, ont
1
Source : sites internet de Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings
cherché de plus en plus à imposer le recours à la notation dans le financement des
investisseurs. Cette tendance de fond fait suite au financement systématique par le marché,
que ce soit dans une formulation simple prenant la forme d’emprunts obligataires ou assimilés
ou de produits nouveaux où le risque de défaut est difficile à appréhender car il est diffus dans
des modes de financement complexe tels que les titrisations.les agences contribuent à la
gestion des portefeuilles en proposant des conseils aux investisseurs via les orientations à
moyen terme émises avec les notes. Mais ce service, qui devrait être fondé sur une
constatation a posteriori, du type « étant donné la situation financière de l’entreprise et sa
notation, que devons-nous faire ? » s’est parfois transformé en service a priori ce qui change
totalement la nature du problème puisque l’agence passe du rôle d’évaluateur au rôle de
conseiller, par nature différent.
• La difficulté des agences à toujours anticiper les défaillances des emprunteurs. Ainsi à la
veille du scandale Enron de 2001 comme lors de la crise des subprimes de 2008, plusieurs
entreprises sont tombées en cessation de paiement, ou leurs titres ont été totalement dépréciés,
alors qu'elles avaient une notation considérée comme tout à fait solvable ou sûre.
• L’opacité des méthodes de notation : quelles sont les principales variables prises en compte
pour juger de la solvabilité d’un État, d’une collectivité locale, d’une entreprise ou d’une
banque ?
Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) a été institué en 1993 et a connu
plusieurs étapes ayant marqué son évolution tant sur le plan de son organisation et son mode
de fonctionnement que sur le plan des missions qui lui sont dévolues. L’objectif principal
étant de doter l’autorité de marché des pouvoirs nécessaires et de lui fournir les moyens
d’actions suffisants afin d’assurer une surveillance efficace des marchés et des intervenants et
plus globalement accompagner le processus du développement des marchés.
L'Autorité marocaine du marché des capitaux ou AMMC est créé par une loi de 2013, mais la
transition du CDVM à l'AMMC ne commence qu'en 2016.
L'AMMC est plus une institution indépendante du pouvoir exécutif, puisque le CDVM était
présidé par le ministre des finances, délégué à cet effet, alors que le président de l’AMMC est
nommé par le Roi, avec un mandat renouvelable une seule fois. Le renforcement de
l’indépendance de cet organisme passe également par l’institution d’un collège des sanctions,
structure indépendante au sein de l’AMMC, dirigée par un magistrat et qui est chargée
d’instruire les dossiers pouvant faire l’objet d’une sanction par cette autorité ou susceptible
d’être transmis à la justice.
Le président de l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux est nommé par Sa Majesté Le
Roi que Dieu L'assiste, sur proposition du Chef du Gouvernement à l'initiative du Ministre de
l'Economie et Finances.
Conseil d’administration :
Sous réserve des pouvoirs attribués au président de l'AMMC et des missions qui sont
imparties au collège des sanctions, le conseil d'administration est investi de tous les pouvoirs
et attributions nécessaires à l'administration de l'AMMC et à l'accomplissement des missions
dévolues à cette dernière en vertu de la loi relative à l'Autorité Marocaine du Marché des
Capitaux. Les attributions du conseil d'administrations sont fixées par l'article 16 de ladite loi.
Le conseil d'administration comprend, outre son président :
• Deux représentants compétents de l’administration ;
• Un représentant de Bank Al-Maghrib dûment désigné par le gouverneur ;
• Trois personnalités désignées intuitu personae par l'administration pour leur
compétence dans les domaines financier et juridique et connues pour leur intégrité.
La présidence du conseil d'administration est assurée par le président de l'AMMC dont les
attributions sont fixées par l'article 18 de la loi relative à l'Autorité Marocaine du Marché des
Capitaux.
• Instruire les faits susceptibles de donner lieu à une sanction prononcée par le président
de l’AMMC ;
• Donner son avis sur la qualification éventuellement pénale de faits et proposer, le cas
échéant, au président de l’AMMC, la saisine de l’autorité judiciaire compétente ;
• Proposer au président la sanction disciplinaire à l’issue d’une procédure d’instruction.
Le collège des sanctions est composé d’un magistrat, qui préside le collège, et de deux
membres nommés par le conseil d'administration sur la base de leur compétence. Le mandat
des membres du collège est de quatre années renouvelables une fois.
Commissaire du gouvernement :
2. Rôle et missions :
En tant qu’autorité de régulation du marché des capitaux, l'AMMC a été instituée par le Dahir
n° 1-13-21 portant loi n° 43-12 et a pour mission de :
Pour la réalisation de ces missions, l'AMMC est dotée des prérogatives suivantes :
A travers les circulaires, l'AMMC fixe les règles de pratique professionnelle, les règles
déontologiques et les modalités techniques ou pratiques d’application des lois et règlements.
L’élaboration des circulaires est menée en concertation avec les professionnels et s’appuie sur
les pratiques et les normes internationales en matière de réglementation des marchés de
capitaux. Les circulaires sont homologuées par l'administration et publiées au "Bulletin
officiel".
L'AMMC habilite les personnes physiques à exercer certaines fonctions au sein des personnes
morales soumises à son contrôle. L'habilitation se matérialise par l'octroi d'une carte
professionnelle à l'issu d'un examen. Elle a une durée déterminée en fonction de la nature de
la fonction exercée. L'AMMC tient un registre des personnes habilitées et porte cette liste à la
connaissance du public.
Selon le cas, l'AMMC agrée les produits d’épargne collective ou formule un avis à leur sujet
et vise les notes d’information destinées aux investisseurs. Les produits concernés sont les
OPCVM, les OPCR et les FPCT. A travers cette prérogative, l'AMMC veille à sécuriser
l’investissement en s’assurant du respect des exigences légales et réglementaires relatives aux
produits et à l’information des investisseurs et en vérifiant la capacité des intervenants à gérer
lesdits produits.
Les intervenants soumis à la procédure d’agrément sont les sociétés de bourse, les sociétés de
gestion des OPCR et FPCT. L'AMMC instruit les dossiers d’agrément et transmet un avis au
ministre chargé des finances qui octroie ou refuse l’agrément. L'AMMC vérifie que les
intervenants ayant demandé l’agrément présentent les garanties suffisantes, notamment en ce
qui concerne leur organisation, leurs moyens techniques et financiers et l’expérience de leurs
dirigeants.
L'AMMC vise les notes d'information des émetteurs à l’occasion d’opérations d’appel public
à l’épargne, d’offres publiques et des programmes de rachat, après examen de la pertinence et
de la cohérence de l’information destinée aux investisseurs. L’objectif est de s’assurer que les
investisseurs disposent de toute l’information pertinente pour prendre leurs décisions
d’investissement en connaissance de cause. La note d’information visée par l'AMMC est mise
gratuitement à la disposition du public préalablement au début de l’opération.
L’objectif de ce contrôle est de veiller à ce que le public ait une information régulière sur les
émetteurs qui le sollicitent. Ainsi, l'AMMC s’assure que ces derniers respectent leurs
obligations de publication des états financiers annuels et semestriels et rendent publique toute
information importante pouvant avoir une influence sur les cours en bourse de leurs titres ou
une incidence sur le patrimoine des porteurs de titres. Elle veille à ce que l’information soit
précise, sincère, exacte et diffusée, à temps, à l’ensemble de la communauté financière.
Les intervenants soumis au contrôle de l'AMMC sont les sociétés de bourse, la bourse des
valeurs, les teneurs de compte, le dépositaire central et les sociétés de gestion. Ce contrôle se
décline sous deux formes complémentaires : le contrôle sur place, à travers des inspections au
sein des locaux des intervenants, et le contrôle sur pièces, à travers des reportings dont
l'AMMC fixe le contenu et la périodicité. La finalité principale du contrôle est de s’assurer
que l’intervenant présente en permanence des garanties suffisantes, notamment en ce qui
concerne son organisation, ses moyens techniques, financiers et humains et de vérifier que les
conditions d’agrément sont maintenues.
L'AMMC reçoit les plaintes des épargnants concernant les opérations sur instruments
financiers, procède à la vérification du bienfondé de la plainte et prend les mesures qui
s'imposent.
L'AMMC veille à la conformité des transactions sur les instruments financiers aux règles du
marché afin d’en assurer l'intégrité. L'AMMC mène des enquêtes, quand c’est nécessaire.
Quand les faits se révèlent avérés, l'AMMC est habilitée à prononcer des sanctions à
l’encontre d’intervenants suite à la constatation d’infractions ou manquements aux règles
régissant leurs activités ou le fonctionnement du marché. Les sanctions sont prononcées selon
une procédure respectueuse des droits de défense des intervenants concernés.
CONCLUSION
La crise 2007-2008 résulte d’une politique économique insoutenable et d’une prise de risque
excessive de certaines institutions financières. Cette crise a montré qu’il était nécessaire, dans
un contexte où les doctrines et les instruments de la prévention des crises financières sont en
mutation, de mettre en place de nouvelles régulations et supervisions plus adéquates. De
nombreuses réformes ont été entreprises, ou sont en cours de discussion. En Europe, celles-ci
comprennent des changements de la législation, la création d’une nouvelle architecture de
supervision et une transposition des nouvelles normes internationales, dont l’objectif est
d’assurer la sécurité, la stabilité et le développement du système financier. En revanche, la
question d’efficacité de toutes ces réformes reste soulevée.