Vous êtes sur la page 1sur 26

1.

Les évolutions du système bancaire et financier marocain


La logique de la libéralisation et de la mondialisation touche
aujourd’hui tous les secteurs de l’économie aussi bien sur le
plan national qu’international. Des mutations importantes
ont changé le paysage économique et politique planétaire. A
l’origine de ces bouleversements, l’éclatement politique des
ex-pays de l’Est notamment l’Union Soviétique ouvrant la
voie, dans un premier temps à une hégémonie des Etats Unis
sur l’échiquier international, et aujourd’hui plus encore une
hégémonie de la Chine. La logique de confrontation jadis
observée sur le plan politique s’est transformée en une
confrontation économique où la concurrence internationale
est devenue de plus en plus vive. On est passé alors d’une
alliance entre Etats d’obédience politique et idéologique
similaire à des groupements de pays privilégiant les intérêts
économiques partagés par les Nations.
Le Maroc, adopta une nouvelle politique économique lui
permettant d’intégrer le nouvel ordre mondial afin d’asseoir
sa croissance économique et sa compétitivité tout en
préservant ses équilibres fondamentaux internes. Le
processus de réformes fût entamée dés 1983 avec le plan
d’ajustement structurel visant une action de libéralisation
progressive en harmonie avec des impératifs d’ordre social,
les nouvelles mesures se succédèrent sur le plan de la
politique budgétaire, de l’échange, de la fiscalité, des
privatisations etc. L’analyse de la tendance fait ressortir une
nouvelle vision étatique consistant à mener les réformes qui
créent les ingrédients nécessaires pour un rôle de plus en
plus auto- régulateur de l’économie. Ainsi, observons-nous

1
un désengagement progressif de l’Etat des secteurs jugés
jadis prioritaires tel le logement, le tourisme, … en ouvrant la
voie au libre jeu du marché.
Le deuxième axe majeur des réformes entreprises concerne le
système financier qui s’inscrit également dans la mouvance
des politiques menées sur le plan économique. Les aspects
monétaires et financiers ont un rôle important dans le
développement des économies, dans leur stabilité macro-
économique et leurs perspectives d’avenir. Au niveau
mondial, plusieurs réformes de libéralisation monétaire et
financière ont été entreprises. Ces réformes avaient pour
objectif d’éliminer les barrières financière en libérant les taux
d’intérêt et permettre le passage d’une économie
d’endettement à une économie de marchés financiers. La
politique quantitative a cédé la place à la politique qualitative
reposant sur le libre jeu du marché et les mécanismes de
contrôle indirect. D’importantes actions ont été entreprises à
cet effet : déréglementation, désintermédiation,
décloisonnement, désencadrement, libéralisation des taux
d’intérêt et plus récemment la flexibilité des changes.
Les réformes successives du système financier et bancaire
marocain sont fortement inspirées des innovations observées
au niveau international. Elles se veulent un moyen au service
des réformes entreprises dans le cadre économique, et un
facilitateur de l’intégration du pays dans le nouvel ordre
mondial par le biais d’une politique fondée sur les
mécanismes du marché de crédit et le contrôle indirect. Les
réformes de le loi bancaire de 1993, 2006 et 2014 ont été
adoptées en tenant compte des réalités économiques

2
marocaines. Elles englobent la politique monétaire, la réforme
des établissements de crédit et les marchés des capitaux. Dés
lors la politique de crédit s’avère nécessaire dans la mesure
où elle vise la correspondance entre la création monétaire et
le niveau de l’offre en biens et services, elle vise également
l’approvisionnement de l’activité économique en crédit.
Autrement dit les autorités monétaires peuvent mener une
politique soit expansive soit restrictive, pour ce faire, elles
disposent d’un ensemble de techniques de contrôle.
Le droit bancaire est, sans doute, l’une des disciplines les plus
anciennes mais également les plus modernes. Il incarne les
constantes évolutions du droit économique. Cette évolution
sans précédent du droit bancaire est liée à la nature même de
cette activité qui touche l’ensemble des agents économiques,
citoyens, entreprises et administrations dans leurs relations
avec la monnaie et avec la banque. L’importance de nos jours
de la banque ne doit pas dissimuler les différentes critiques
dont fait l’objet l’activité bancaire , aussi bien politique ,
accusant les banques d’être à l’origine de la crise économique
internationale , que religieuses , condamnant , notamment
l’octroi , par les banques , des crédits avec intérêts. En dépit
de ces condamnations, le droit bancaire demeure une
branche essentielle du droit privé aussi bien au niveau
national qu’international.
Au niveau national
Le droit bancaire est régi par plusieurs dispositions
législatives se rapportant , principalement , au droit civil et
au droit des affaires : Loi 15-95 formant code de commerce ,
textes sur les sociétés commerciales ; Dahir n° 1-14-193 du

3
24 décembre 2014 portant promulgation de la loi n°103-12
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
; Dahir n° 1-05-38 du 23 novembre 2005 portant
promulgation de la loi n°76-03 portant statut de Bank
AlMaghreb …. On trouve également des textes de sources
professionnelles qui concernent principalement : Les
circulaires de Bank Al Maghreb sont, suivant les dispositions
de l’article 24 de la loi bancaire, homologuées par arrêtés du
ministre chargé des finances et publiées au Bulletin Officiel,
ce qui assure leur force obligatoire. Les circulaires et les
différentes instructions sur la réglementation de change au
Maroc.
Au niveau international
La réglementation internationale n’a pas été sans influence
sur l’activité bancaire marocaine. Deux exemples peuvent
illustrer ce constat. Il s’agit en l’occurrence : Des accords de
Bâle (I, II et III) et qui ont, en général, pour objet de minimiser
les risques inhérents aux différentes transactions bancaires,
risque de crédit, risque de marché et risque opérationnel et
harmoniser les normes prudentielles. Les règles de la
chambre de commerce internationale ayant pour objet de
poser des normes à certaines opérations de commerce
internationale : Ces règles, si elles sont choisies par les
parties ont une portée purement contractuelle. Parmi les
règles établies par la CCI, on cite les règles Uniformes sur les
garanties sur demande (RUU 758, dont la dernière version est
entrée en vigueur le 1 er juillet 2010) ; les règles et pratiques
internationales relatives aux lettres de crédit stand-by (RPIS

4
98) et les règles et usances uniformes de la CCI sur les crédits
documentaires (entrée en vigueur en juillet 2007).

2. Qu’est ce qu’un droit bancaire ?


Définition: Le droit bancaire est l’une des branches du droit
les plus anciennes mais aussi l’une des plus modernes. Car
la fonction de paiement et de crédit, consubstantielle à
l’activité est ancestrale Le droit bancaire est une matière
vaste et complexe qui touche de près le commerce de l'argent.
Le droit bancaire peut être défini comme l’ensemble des
dispositions juridiques qui gouvernent l’exercice de commerce
des banques, ces dispositions ne sont pas contenues dans un
seul texte il n’existe pas de code bancaire, il faut dire que cette
branche de droit fait l'objet d'une inflation législative, et d’un
éparpillement de textes de loi.

Les sources du droit bancaire


La nouvelle loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit
et organismes assimilés1 Parmi les objectifs annoncés de
cette nouvelle loi : - Commercialiser au Maroc et donc
réglementer les nouveaux produits de la finance islamique. -
Financer l’économie et développer le secteur bancaire
marocain au niveau régional et international. - Attirer des
investisseurs moyen-orientaux. - Dynamiser le marché
bancaire marocain. - Accroître le taux de bancarisation de la
population marocaine sceptiques vis-àvis des autres
catégories d’établissements de crédit. Le taux de
bancarisation aujourd’hui ne dépasse pas 56 %. - Harmoniser
la nouvelle loi bancaire avec d'autres textes législatifs dont la

5
loi sur la protection du consommateur, les lois sur la lutte
contre le blanchiment et sur la concurrence, et la loi relative
à la protection des données privées. Le Conseil Economique,
Social et Environnemental estime que la nouvelle loi a comme
principaux apports: 1. L'introduction de nouvelles
dispositions relatives aux associations de micro-crédit et
banques offshore2 . Tout en restant régies parleurs textes
spécifiques, ces dernières seront soumises aux dispositions
de la loi bancaire relatives à l'octroi et au retrait d'agrément,
à la réglementation prudentielle et comptable et au régime des
sanctions; 2. L'introduction du statut d'établissements de
paiement habilités à effectuer des opérations de paiement et
englobant les sociétés de transfert de fonds régies par la loi
en vigueur, et le développement de dispositions relatives à la
définition des conglomérats financiers et à leur surveillance;
3. L'introduction d'un cadre légal et réglementaire pour
l'encadrement de l'activité de commercialisation des produits
et services de banques participatives dans le secteur bancaire
marocain; 4. L'instauration d'un cadre de surveillance macro-
prudentielle et de gestion des crises systémiques et
l'introduction de nouvelles règles de gouvernance du secteur
bancaire; 5. La mise en conformité de la loi bancaire avec
d'autres textes législatifs par sa mise en adéquation avec la
loi sur la protection du consommateur, celles de lutte contre
le blanchiment et sur la concurrence, et celle relative à la
protection des données privées; 6. La mise en place de
passerelles entre Bank Al Maghrib et le Conseil de la
Concurrence concerné par les situations de fusions relatives
aux établissements de crédit.

6
Le code de commerce : Le droit bancaire est généralement
scruté comme une branche du droit commercial. Ce
rattachement est justifié par l’article 6 du code de commerce
qui juge acte de commerce « les opérations de banque » il en
résulte que les établissements de crédit sont des
commerçants puisqu’ils accomplissent, à titre de profession
habituelle, des opérations de banque. Le code de commerce
constitue une véritable source de droit bancaire dans la
mesure où il encadre, les effets de commerce, la prescription,
les contrats bancaires, le redressement et la liquidation
judiciaires des entreprises
oi 31-08 édictant des mesures protectrices du consommateur
Cette loi est entrée en vigueur le 7 avril 2011, date de sa
publication au bulletin officiel, a consacré de nombreuses
règles nouvelles visant à renforcer la protection des
consommateurs, à consolider leurs droits fondamentaux et à
promouvoir la culture consumériste. Cette loi n’a pas ignoré
le consommateur des produits bancaire puisqu’elle lui a
consacré des dispositions le protégeant contre les abus des
banquiers Ces règles concernent l’information du
consommateur, sa protection contre les clauses abusives, sa
protection en matière de publicité, de contrats conclus à
distance, de démarchage, l’abus de faiblesse et le crédit à la
consommation
Les textes réglementaires : ces textes concernent les décrets
d’application de la loi bancaire , les arrêtés du ministre
chargés des finances et les circulaires de Bank-AlMaghrib,
Se pose la question de la valeur juridique des circulaires du
gouverneur de Bank-Al-Maghrib : Si En France les circulaires

7
sont des textes explicatifs d’une loi, d’un décret ou d’un
arrêté, elles ne sont pas une source du droit. Ce n’est
qu’exceptionnellement, et uniquement à l’occasion d’un
recours contentieux, que le conseil d’État peut juger qu’une
circulaire a une valeur réglementaire . Il en va autrement au
Maroc puisque les circulaires de Bank-Al-Maghrib ne se
limitent pas à interpréter la loi mais plutôt à combler les
lacunes, expliquant ainsi l’inflation qui affecte le nombre des
circulaires de Bank-Al-Maghrib ; Concernant l’opposabilité
des circulaires, la jurisprudence marocaine a eu l’occasion de
statuer sur cette question précisant ainsi qu’elles ne sont pas
opposables aux tiers.
Quant à la valeur juridique des circulaires de Bank-al-
Maghrib, l’article 24 de la loi 103-12 en a affermi la force en
tant que source de droit, édictant ainsi que « Les circulaires
du wali de Bank Al-Maghrib prises en application de la
présente loi et des dispositions législatives et réglementaires
en vigueur sont publiées au Bulletin Officiel après
homologation par arrêtés du ministre chargé des finances »
Désormais les circulaires doivent êtres homologuées et
publiées au Bulletin officiel. A ce titre la jurisprudence pourra
contribuer à la consécration de ce principe, ce qui tend à
présager de l’opposabilité éventuelle de la circulaire aux tiers.
La jurisprudence a un rôle important dans l’évolution du droit
bancaire, non seulement pour interpréter les textes mais
également pour créer en dehors de tout texte le régime
juridique de certaines opérations, ainsi a-telle reconnu force
obligatoire au mécanisme du compte courant. Elle est à
l’origine de certains devoirs imposés au banquier dans sa

8
relation avec la clientèle, comme le célèbre devoir
d’information et le devoir de mise en garde.
L’usage en droit bancaire se confond avec l’usage commercial
en général. Cette situation particulière explique, la large
influence des normes bancaires spontanées en la matière et
en explique la pérennité. Incontestablement, les usages
bancaires d’aujourd’hui sont les descendants des usages
d’autrefois qui, dès le XIIe siècle, résultaient de la rencontre
entre commerçants dans les foires. Les usages bancaires
jouent un rôle important en matière bancaire. Nés de la
pratique bancaire, ils sont multiples et concernent tant les
relations des établissements de crédit entre eux que leurs
relations avec les clients. Ainsi, certain auteur considère-il, «
parmi les émetteurs de législation privée, les établissements
de crédit qu’il décrit comme les « grands féodaux de notre
époque (…) dont la présence écrasante pèse sur toute la vie
des affaires comme sur celles des particuliers ». Un autre
auteur met en avant le fait que « Le monde de la banque révèle
la puissance créatrice de la pratique »
Parmi les usages en vigueur, on peut citer celui des dates de
valeur ou celui consistant à retenir une année de 360 jours
pour le calcul des intérêts de prêts accordés à des
professionnels. Certains usages sont désormais adoptés par
la loi ; ainsi en est-il de l’usage suivi par les banques de
respecter un préavis en cas d’interruption d’un crédit
consenti à durée indéterminée D’autres usages sont
consacrés par la jurisprudence ; ainsi en estil de la protection
du banquier escompteur.

9
Les usages s'appliquent entre banques sans restriction, la
question de leur application aux clients est plus délicate. Les
usages bancaires ont une force uniquement dans les rapports
entre professionnels, la banque peut sans difficulté se
prévaloir de l’usage en cause dans la mesure où les parties au
litige sont deux professionnels. Les usages ne sont pas
directement opposables aux clients des banquiers. Leur
opposabilité dépend de la connaissance que le client a des
usages en cause. Le contenu de ces usages est parfois établi,
en cas de litige, au moyen d’un parère qui est un certificat
délivré par un organisme professionnel (comme l’Association
française des banques).
Les établissements de crédit
L'article premier de la loi bancaire, définit les établissements
de crédit comme : « Les personnes morales qui exercent leur
activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social,
la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur
dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre
de profession habituelle, une ou plusieurs des activités
suivantes : « la réception de fonds du public, les opérations
de crédit, la mise à disposition de la clientèle de tous moyens
de paiement ou leur gestion».
La distinction entre établissements de crédit
Les banques Les banques
au Maroc sont généralement soit des banques privées comme
Attijari Wafa Bank, soit des établissements bancaires à
caractère public ou semi-public comme le Crédit Agricole du
Maroc etc. La loi autorise toutes ces banques à exercer outre
les opérations de banque par nature (réception des fonds du

10
public, opérations des crédits, gestion et mise à disposition
des moyens de paiements), des opérations connexes et
annexes et procéder à des prises de participation. L’article 12
de la nouvelle loi n° 103.12 permet aux banques qui sont
seules à pouvoir être habilitées à recevoir du public des fonds
à vue ou d’un terme égal ou inférieur à deux ans, d’être
agréées en vue d’exercer toute ou partie des activités visées
aux articles 1, 71 et 162 .
Les sociétés de financement
Ce sont des sociétés soumises depuis 1993 au droit bancaire
marocain et au contrôle de Bank Al Maghrib dans le cadre du
principe de l’unification et de l’universalité. L’article 13 de la
nouvelle loi n°103.12 n’autorise les sociétés de financement à
exercer, parmi les activités visées à l’article premier et aux
paragraphes 2 a 5 de l’article 7, que celles précisées dans les
décisions d’agrément qui les concernent ou, éventuellement,
dans les dispositions législatives ou réglementaires qui leur
sont propres. Toutefois, selon les termes de l’article 14, par
dérogation aux dispositions de l’article 12, ces sociétés
peuvent être agréées, elles aussi, dans les formes et les
conditions prévues à l’article 34, à recevoir du public des
fonds d’un terme supérieur à un an. Il y a deux catégories de
sociétés de financement, celles dont les opérations sont
limitées par des dispositions législatives ou réglementaires
propres, ou celles dont l’activité est précisée dans leur
agrément.
Les sociétés de financement dont les opérations sont
limitées dans la décision d’agrément

11
Ce sont généralement des sociétés de crédit à la
consommation, de crédit-bail mobilier et immobilier, des
sociétés de cautionnement mutuel, d’affacturage, de crédits
d’équipement, de capital risque et d’investissement etc. Le
système de distribution du crédit au Maroc1 est tout à fait
semblable au système français. Les deux systèmes ont subi
presque les mêmes développements et les mêmes étapes
d’encadrement et de désencadrement depuis la seconde
guerre mondiale. Le marché du crédit est partagé entre les
banques de dépôt traditionnelles et les établissements
financiers spécialisés, dits sociétés de financement. Avant la
loi de 1993, aucun texte de caractère général n’a été consacré
aux sociétés de financement à part le décret royal portant loi
du 21 avril 1967 relatif à la profession bancaire et au crédit,
qui définit le cadre juridique de la réglementation des
intermédiaires financiers, mais qui n’évoque aucunement une
réglementation des sociétés de financement. Un contexte
juridique peu restrictif qui a favorisé la création effrénée des
sociétés de crédit. Leur nombre a doublé en quelques
années.2 Une atmosphère qui a permis à ces sociétés de
développer des habitudes professionnelles inspirées le plus
souvent de la réglementation du crédit en France. Des usages
qui sont respectés par ces sociétés du simple fait, qu’elles y
trouvent leur compte etparce que l’inobservation de ces
usages peut les exposer à un double risque, celui de la
réprobation du milieu professionnel et de la perte d’une partie
de la clientèle.1 Interdites d’avoir des guichets pour recueillir
les dépôts à l’image des banques, et donc d’ouvrir des
agences, les sociétés de crédit ont des représentants à travers

12
tout le Maroc. Le marché marocain de la distribution du crédit
à la consommation réparti entre l’équipement domestique et
le crédit automobile2 , est monopolisé par quelques sociétés
comme la société Crédit-Eqdom, qui symbolise chez nombre
de familles marocaines l’acte du crédit lui-même. Elles la
confondent souvent avec les autres canaux et formes de
crédit, car elle a des représentants présents un peu partout
au Maroc. Cette société a pour objet toutes les opérations de
financement et de crédit, de nature à permettre ou faciliter le
paiement à terme de tout appareil, articles électroménagers,
mobilier et généralement des biens meuble etc.3 Etant
semblable au marché français, le marché marocain est lui
aussi affecté des mêmes défauts. A savoir, une concentration
excessive, puisque deux ou trois établissements spécialisés
assurent presque la totalité du crédit à la consommation.
S’ajoute à cela une absence de toute concurrence. Ces
établissements font en sorte d’éviter toute concurrence qui
peut nuire à leurs intérêts. Enfin on remarque l’existence de
quelques complications inutiles, dues au nombre élevé des
formes de crédit proposées. Sans oublier aussi la rigidité des
méthodes et des formules pratiquées, puisque la plupart des
prêts consentis sont caractérisés par la fixité des taux et de
la durée.4 Le travail des professionnels de la finance est
marqué par le manque de souplesse et de flexibilité et d’un
effet de sclérose des structures. Un système de distribution
de crédit qui se présente finalement comme comprenant de
nombreux archaïsmes.

13
Les sociétés de financement dont les opérations sont
limitées par les dispositions législatives ou
réglementaires propres
Ce sont des sociétés constituées sous forme d’une société
anonyme à capital fixe et qui doivent après la loi de 1993 être
agréées en tant que sociétés de financement. Parmi ces
sociétés on trouve surtout la Caisse Marocaine des Marchés,
créée par arrêté du Directeur des Finances du 29 aout 1950
modifié par arrêté du Ministre des Finances du 12 juin 1964,
comme une société anonyme de droit privé, et dont l’objet est
le financement des entreprises ayant des marchés publics de
travaux ou de fournitures.
Les activités des établissements de crédit

La réception de fonds du public


La réception de fonds du public est définie par l’article 2 de la
loi bancaire
Caractéristiques des fonds reçus du public Aux termes de
l'article 2 de la loi bancaire « sont considérés comme fonds
reçus du public les fonds qu'une personne recueille de tiers
sous forme de dépôt ou autrement, avec le droit d'en disposer
pour son propre compte, à charge pour elle de les restituer.
Dans le commerce de banque, selon la nature du bien déposé,
on distingue le dépôt de titres et le dépôt de fonds. Le dépôt
de titres, régit par les dispositions du code de commerce , a
revêtu une grande importance à l'époque où les valeurs
mobilières pouvaient être sous la forme au porteur, c'est-à-
dire sous la forme d'un écrit anonyme dans lequel étaient
incorporés les droits conférés par la valeur mobilière, de sorte

14
que ces droits étaient transférés par la tradition de l'écrit. La
définition de la notion de fonds reçus du public à titre de
dépôt se caractérise par la réunion de quatre éléments : la
réception de fonds, le public, le droit de disposer pour son
propre compte des sommes reçues et l’obligation de
restitution La réception de fonds : En fait, cette opération
implique une remise de monnaie peu importe les moyens ;
qu'ils le soient en dirham ou en monnaie étrangère ; que les
fonds soient remis sous forme d'espèces ou sous forme de
monnaie scripturale par le jeu d'un instrument quelconque
de transfert de monnaie scripturale ; la notion de remise est
parfaitement compatible avec cette forme de monnaie . Peu
importe enfin que les fonds soient remis par le déposant lui-
même ou par un tiers Le support juridique de cette remise est
défini par la loi qui vise les dépôts, alors même que la notion
de dépôt n’est pas clairement définie et dépasse largement le
seul contrat de dépôt envisagé par le DOC La jurisprudence
rendue en la matière est venue poser comme principe le fait
qu’en raison de la remise, le déposant perd la propriété des
sommes en question, mais devient titulaire d’un droit de
créance sur la banque on se référant à l'article 1937 du code
civil qui régit la restitution du dépôt . Quant au code de
commerce, il définit ce contrat, dans son article 509, comme
celui par lequel une personne dépose des fonds auprès d'un
établissement bancaire, quel que soit le procédé de dépôt, et
lui confère le droit d'en disposer pour son propre compte à
charge de les restituer dans les conditions prévues au contrat.
u côté de la banque, cette dernière reçoit les fonds. En
Acquiert-elle La propriété des fonds ? Cela est discuté.

15
Certains auteurs sont en faveur du transfert de propriété ,
quant à la jurisprudence la banque ne saurait, se comporter
comme un propriétaire à l’égard de la créance du déposant,
c’est-à-dire le solde créditeur de son compte en banque. À
défaut, le délit d’abus de confiance doit être caractérisé ,. Il
demeure néanmoins certain qu’elle peut s’en servir comme
elle l’entend. Notons, à ce propos, que l’article 2 de la loi
bancaire ne précise pas les emplois que les établissements de
crédit peuvent en faire. Ils sont en conséquence totalement
libres. C’est ainsi qu’en pratique les banques financent, au
moyen des dépôts de la clientèle, une part des crédits qu’elles
distribuent.
L'entreprise a le droit de disposer des fonds reçus du public
pour son propre compte. Cette notion fait obstacle au principe
selon lequel le dépositaire doit restituer la chose gardée en
l'état sans l'altérer ou en disposer librement.
Les banques sont donc habilitées à affecter ces fonds à leurs
propres opérations en respectant toutefois le ratio de liquidité
Droit de disposer des fonds pour son propre compte. Une fois
les fonds déposés, le banquier en dispose pour son propre
compte c’est-à-dire qu’il peut les employer comme bon lui
semble sans subir le moindre contrôle de quelque nature soit-
il de la part de son client déposant. C’est là un élément
constitutif de l’opération de banque sans lequel elle ne peut
exister. Tel ne serait pas le cas si les fonds sont greffés d’une
affectation particulière restreignant de la sorte les droits et
prérogatives de la banque en sa qualité de propriétaire. Si son
fondement juridique semble introuvable, sa raison
économique est bien connue. Elle tient au fait que c’est par le

16
biais des dépôts que les banques trouvent les fonds
nécessaires à leur activité professionnelle et tout
particulièrement à la réalisation des opérations de crédit.
Preuve du dépôt :
Le dépôt de fonds en banque a nécessairement la nature d'un
acte de commerce à l'égard du banquier ; contre ce dernier,
son existence et son montant peuvent donc être prouvés par
tous les moyens. À l'égard du déposant, le critère général
s'applique : le dépôt n'a la nature commerciale que lorsqu'il
est fait pour les besoins ou à l'occasion de son commerce.
Lorsqu'il n'en va pas ainsi, il ne peut, en principe, être prouvé
contre le déposant que dans les termes des dispositions du
DOC. Toutefois, ce principe est infléchi par le jeu d'une entrée
en compte qui donne lieu à l'envoi d'un relevé, combiné avec
la jurisprudence en vertu de laquelle la réception sans
protestation du relevé vaut approbation des écritures qui y
sont portées
Obligation de restitution :
La banque qui reçoit les dépôts est obligée de les restituer. La
remise des fonds s’effectue entre les mains du déposant lui-
même, de son représentant, ou de toute autre tierce personne
ayant reçu le pouvoir de ce dernier L'article 510 du code de
commerce, ajoute que « le dépositaire n'est pas libéré de son
obligation de restitution si, non, le cas de saisie, il paie sur
un ordre non signé par le déposant ou son mandataire... ». On
déduit que le banquier dépositaire est tenu en sa qualité de
professionnel, de ne restituer les fonds qu’à celui au nom
duquel le dépôt a été fait ou à celui qui a été indiqué pour les
recevoir Dès lors, en l’absence de faute du déposant ou d’un

17
préposé de celui- ci, et même s’il n’est pas lui-même fautif, le
banquier reste tenu envers le client qui lui a confié des fonds
quand il s’en est défait sur présentation d’un faux ordre de
paiement
Les opérations de crédit
Les Crédits : apanage des banques et des sociétés de
financement. L'octroi des crédits est un monopole qui est
accordé, pratiquement, à l'ensemble des établissements de
crédit, contrairement aux dépôts à moins de 2 ans dont les
banques ont l'exclusivité.
Dans le contexte bancaire marocain, La notion de crédit n’est
apparue qu’avec l’adoption de loi bancaire de 1993. Reprise
quasi-textuellement dans la loi de 2006, et celle de 2014.
Celle-ci dispose dans son article 3 ce qui suit :
Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux,
par lequel une personne
Met ou s'oblige à mettre des fonds à la disposition d'une autre
personne, à charge pour celle-ci de les rembourser
Ou prend, dans l'intérêt d'une autre personne, un
engagement par signature sous forme d'aval, de
cautionnement ou de toute autre garantie.
à lecture de cet article affirme du fait que le crédit ne repose
pas uniquement sur le prêt, mais que les techniques utilisées
par les banques en la matière sont spécialement diversifiées.
Si certaines d’entre elles impliquent une remise immédiate
des fonds, d’autres se caractérisent par une simple mise à
disposition éventuelle des fonds
Les opérations d'affacturage

18
Selon l’article 5 de la loi 103-12, l’affacturage est la
convention par laquelle un établissement de crédit s’engage à
recouvrer et à mobiliser des créances commerciales, soit en
acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du
créancier avec, dans ce dernier cas, une garantie de bonne
fin.
Les opérations de vente à réméré d'effets et de valeurs
mobilières et les opérations de pension.
La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de
paiement, ou leur gestion.
La révolution technologique et informatique a permis aux
banquiers et aux professionnels du crédit d’utiliser et de
proposer de nouveaux instruments de paiement1 plus
sophistiqués et permettant une rapidité sans précédant dans
certaines opérations devenues aujourd’hui indispensables
pour les entreprises et les particuliers. Les banquiers voulant
ainsi améliorer les services rendus aux clients et réduire en
même temps les coûts de gestion des moyens de paiement.
On parle désormais de la monétique ou de monnaie
électronique qui est un ensemble de techniques
informatiques, magnétiques, Selon l’article 6 de la loi 103.12
« Sont considérés comme moyens de paiement, tous les
instruments qui, quel que soit le support ou le procédé
technique utilisé, permettent à toute personne de transférer
des fonds. ». La monnaie électronique est considérée
également comme un moyen de paiement. L’article 6 la définit
comme étant toute valeur monétaire représentant une
créance sur l'émetteur, qui est: - stockée sur un support
électronique ; - émise contre la remise de fonds d'un montant

19
dont la valeur n'est pas inférieure à la valeur monétaire émise
; - et acceptée comme moyen de paiement par des tiers autres
que l'émetteur de la monnaie électronique. En consacrant ces
nouveaux moyens de paiement depuis 1993, le législateur
marocain a voulu suivre les développements rapides de ces
moyens de paiement et en même temps contrôler l’évolution
de ces opérations et leurs risques afin de protéger les
déposants. L’outil favori de la monétique est ce qu’on appelle
une carte bancaire, qui peut être une carte de crédit, de
paiement, de retrait etc. Au début symbole de l’appartenance
à une certaine classe, la carte bancaire semble aujourd’hui
plus généralisée surtout avec le souci de la bancarisation et
de l’accès aux services financiers pour tout le monde.
L’utilisation de plus en plus des cartes bancaires1 a nécessité
l’ouverture de centaines de guichets automatiques à travers
tout le pays et ceci avant même que le législateur marocain
n’intervient pour réglementer cette technique profitant au
début d’un vide législatif et réglementaire inquiétant.
Rappelons enfin, concernant les activités des établissements
de crédit, qu’il est interdit aux termes de l’article 18 de la loi
103.12, à toute personne non agréée en qualité
d'établissement de crédit ou d’établissement de paiement
d'effectuer, à titre de profession habituelle, ces mêmes
opérations. Toutefois, toute personne peut pratiquer les
opérations suivantes sans être considérée comme un
établissement de crédit: - consentir à ses contractants, dans
l’exercice de son activité professionnelle, des délais ou des
avances de paiement, notamment sous forme de crédit
commercial; - conclure des contrats de location accession à

20
la propriété immobilière; - procéder à des opérations de
trésorerie avec des sociétés ayant avec elle, directement ou
indirectement, des liens de capital conférant à l’une d’elles un
pouvoir de contrôle effectif sur les autres sociétés ; - émettre
des valeurs mobilières ainsi que des titres de créances
négociables sur un marché réglementé ; - consentir des
avances sur salaires ou des prêts à ses salariés pour des
motifs d’ordre social ; - émettre des bons et des cartes
délivrées pour l’achat, auprès d’elle, de biens ou de services
déterminés dans les conditions et suivant les modalités fixées
par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib, après avis du
comité des établissements de crédit ;électroniques et
télématiques qui permettent l’échange de fonds sans support
papier et implique une relation tripartite entre les banques,
les commerces et les consommateurs.
prendre ou mettre en pension des valeurs mobilières inscrites
à la cote de la bourse des valeurs, des titres de créances
négociables ou des valeurs émises par le Trésor ; - remettre
des espèces en garantie d’une opération de prêt de titres régie
par les dispositions de la loi n° 45- 12 relative au prêt de titres
Les organismes assimilés
Selon l’article 11 de la loi 103.12, les établissements de
paiement, les associations de micro-crédit1 , les banques
offshore2 , les conglomérats financiers3 , les compagnies
financières4 , la Caisse de Dépôt et de Gestion et la Caisse
Centrale de Garantie sont désormais considérés comme
organismes assimilés aux établissements de crédit. Les
établissements de paiement introduits la première fois par la
nouvelle loi, sont selon les articles 15 et 16, ceux qui offrent

21
un ou plusieurs des services de paiement suivants5 : - les
opérations de transfert de fonds ; - les dépôts et les retraits
en espèces sur un compte de paiement ; - l’exécution
d’opérations de paiement par tout moyen de communication
à distance, à condition que l’opérateur agisse uniquement en
qualité d’intermédiaire entre le payeur et le fournisseur de
biens et services ; - l’exécution de prélèvements permanents
ou unitaires, d’opérations de paiement par carte et l’exécution
de virements, lorsque ceux-ci portent sur des fonds placés sur
un compte de paiement qui est tout compte détenu au nom
d’un utilisateur de services de paiement et qui est
exclusivement utilisé aux fins d’opérations de paiement. Ces
établissements peuvent aussi, dans le respect des
dispositions législatives et réglementaires en vigueur, exercer
les opérations de change. Toutefois, ne sont pas soumis aux
dispositions de la nouvelle loi selon l’article 23 : - Bank Al-
Maghrib ; - la Trésorerie générale du Royaume ; - le Service
de Mandats Postaux ; - les entreprises d’assurances et de
réassurance régies par la loi n°17-99 portant code des
assurances et les organismes de prévoyance et de retraite ; -
les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur
mission et pour des raisons d’ordre social, accordent sur leurs
ressources propres des prêts à des conditions préférentielles
aux personnes qui peuvent en bénéficier en vertu des statuts
de ces organismes ; - le Fonds Hassan II pour le
développement économique et social régi par la loi n° 36-01 ;
- les institutions financières internationales et les organismes
publics de coopération étrangers autorisés par une
convention conclue avec le gouvernement du Royaume du

22
Maroc à exercer une ou plusieurs opérations visées à l’article
1.
Les banques participatives
Aux termes de l’article 54, sont considérées comme banques
participatives les personnes morales habilitées1 à exercer à
titre de profession habituelle les activités suivantes : Les
activités de l’article 1 : - la réception de fonds du public ; -les
opérations de crédit ; - la mise à la disposition de la clientèle
de tous moyens de paiement, ou leur gestion. Les activités de
l’article 55 : - recevoir du public des dépôts d’investissement
dont la rémunération est liée aux résultats des
investissements convenus avec la clientèle. Les dépôts
d’investissement étant des fonds recueillis par les banques
participatives auprès de leur clientèle en vue de leur
placement dans des projets et selon des modalités convenus
entre les parties. Les activités de l’article 58 : - procéder au
financement de la clientèle à travers divers produits qui
appartiennent à la finance islamique dont la Mourabaha,
l’Ijara etc. Les caractéristiques techniques de ces produits
ainsi que les modalités de leur présentation à la clientèle sont
fixées par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib, après avis
du comité des établissements de crédit et avis conforme du
Conseil supérieur des Ouléma visé à l’article 62. Toutefois ces
activités et opérations ne doivent pas impliquer la perception
et / ou le versement d’intérêt.

La clientèle
Le droit au compte

23
Il y a actuellement un important débat au sein de l’Union
Européenne sur cette notion de « droit au compte » et sur ce
qu’on appelle l’exclusion du droit au compte ou « exclusion
financière ». Le droit à un compte bancaire pour le plus grand
nombre de citoyens, répond et s’accorde bien avec l’objectif
annoncé dans chaque pays qui modernise et démocratise son
système financier, à savoir, la bancarisation. Au Maroc, le
droit à un compte bancaire43 est prévu depuis 2006 (article
112). Un droit que reprend l’article 150 de la nouvelle loi
103.12 qui confère à toute personne qui ne dispose pas d’un
compte bancaire et qui s’est vue refuser son ouverture par
plusieurs établissements de crédit, de demander à Bank Al-
Maghrib de désigner un établissement bancaire auprès
duquel elle pourra se faire ouvrir ce compte. Cet
établissement est alors tenu de s’exécuter sous peine de
sanctions. Cependant, rien n’oblige l’établissement de crédit
à accorder au client en question tous les services d’habitude
liés à l’ouverture d’un compte. Généralement cet
établissement acceptera cette ouverture mais limitera les
services aux opérations de caisse seulement : des versements,
des virements, des recouvrements etc.
Le droit à l’information
L’information des clients sur les conditions pratiquées par
un établissement de crédit est devenue obligatoire grâce aux
lois bancaires et au code de commerce. Ainsi selon l’article
154, les conditions appliquées par les établissements de
crédit à leurs opérations, notamment en matière de taux
d’intérêt débiteurs et créditeurs, de commission et de régime
de dates de valeur, doivent être portées à la connaissance du

24
public selon les modalités fixées par circulaire du Wali de
Bank Al-Maghrib, après avis du comité des établissements de
crédit, et convention type précisant les clauses minimales de
la convention de compte doit édictée par circulaire du Wali de
Bank Al-Maghrib, après avis du comité des établissements de
crédit (art 151). L’article 159 de la nouvelle loi bancaire
103.12 permet à toute personne qui s’estime lésée du fait d’un
manquement par un établissement de crédit aux dispositions
de la loi et des textes pris pour son application dans une ou
plusieurs opérations réalisées, de saisir de Bank AlMaghrib44
qui réservera à la demande la suite qu’elle juge appropriée.
Une disposition, qui, malgré son côté positif, nous parait
insuffisante, contrairement à l’obligation d’information que
doivent respecter les dirigeants des établissements de crédit,
sous peine de sanctions importantes, envers le ministre des
finances, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib et le Conseil
d’administration ou le Conseil de surveillance de
l’établissement en question, qui doit les informer de toute
anomalie ou événement grave survenu dans l’activité ou la
gestion de l’établissement et susceptible d’en compromettre la
situation ou de porter atteinte au renom de la profession.
Certes, l’article 157 impose aux établissements de crédit de
se doter d’un dispositif interne permettant un traitement
efficace et transparent des réclamations formulées par leur
clientèle, adapté à leur taille, leur structure et la nature de
leurs activités. Les modalités de traitement de ces
réclamations sont arrêtées par circulaire du Wali de Bank Al-
Maghrib, après avis du comité des établissements de crédit.
Les établissements de crédit doivent aussi selon l’article 158

25
adhérer à un dispositif de médiation bancaire visant le
règlement à l’amiable des litiges qui les opposent à leurs
clients. Les modalités de fonctionnement de ce dispositif sont
aussi arrêtées par circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib,
après avis du comité des établissements de crédit. Les
banquiers et les professionnels du crédit sont supposés
partager avec leurs clients, entreprises et particuliers, une
obligation d’informer et un devoir de s’informer. L’inégalité
foncière de ces deux parties contractantes justifie cette
obligation précontractuelle de renseignement qui pèse
d’abord sur les professionnels et qui découle du fait que le
professionnel détient souvent des informations dont le client
ne dispose pas et surtout parce que l’ignorance du client est
le plus souvent légitime45. Les professionnels ont instauré
des pratiques rigoureuses qui leur permettent d’être
suffisamment éclairés sur la situation financière, la
solvabilité et le sérieux du client. Les clients sont souvent
invités à fournir un dossier très complet, et répondre à un
questionnaire qui va au-delà des données personnelles et de
la vie privée.

26

Vous aimerez peut-être aussi