Vous êtes sur la page 1sur 8

I.

Introduction :
Le contexte financier et l’actualité financière de ces dix dernières années démontrent à quel point la
prévention et la maitrise des risques sont devenus nécessaires au bon fonctionnement et à la
pérennité des établissements financiers. En effet les récentes périodes de crises leur ont permis de
prendre conscience de l’impérativité et de l’urgence de la mise en œuvre de mesures de gestion des
risques liées à leur activité. Par risques, il faut notamment entendre les risques de fraude, de
corruption, de blanchiment ou d’abus de marché.

En réaction à divers scandales financiers, plusieurs pays ont promulgué des lois dites de sécurité
financière destinées à redonner confiance aux investisseurs et épargnants. Ces lois imposent aux
entreprises de nouvelles obligations favorisant la transparence et la stabilité financière. Elles
introduisent à ces fins des changements majeurs dans le domaine de la gouvernance d'entreprise.

D’abord Un risque financier est une probabilité de perdre de l’argent des suites d’une opération à
caractère financier ou d’une opération économique à incidence financière. Les opérations pouvant
comporter ou emporter des risques financiers sont aussi diverses que les risques eux-mêmes dans
leur nature et leur catégorie. 

La liste des risques liés aux finances n’est pas exhaustive. Mais au nombre des risques financiers il y a
les risques

 Les risques financiers liés au cours du marché économique : Le risque de change et Le risque
d’intérêt
 Les risques liés à l’activité courante de l’entreprise et aux flux financiers : Le risque
opérationnel
 Les autres risques financiers liés à des facteurs exogènes : les risques politique et
réglementaire.
II. La régulation financière internationale :

Le FMI suit l’évolution économique à l’échelle mondiale et nationale, apporte une


assistance financière aux pays confrontés à des problèmes de balance des
paiements et fournit une aide technique à ses pays membres. Un pays doit d’abord
devenir membre du FMI avant de pouvoir adhérer au Groupe de la Banque
mondiale.
Tableau 1
Normes et codes utiles aux opérations du FMI et de la Banque mondiale

But de la norme/du code


Diffusion des données Encourager la diffusion de données macroéconomiques
exactes et d'actualité, fondées sur des définitions qui
s'accordent d'un pays à l'autre.
Transparence des pratiques Encourager les administrations publiques à se montrer
budgétaires ouvertes quant à leurs structures et leurs fonctions, à leurs
intentions en matière de politique budgétaire, aux comptes
publics et aux prévisions budgétaires.
Transparence des politiques Encourager les pays membres à diffuser des informations
monétaires et financières sur les objectifs et les instruments de la politique monétaire
et financière et à éclaircir la responsabilisation dans ces
domaines.
Contrôle bancaire Renforcer le contrôle des systèmes bancaires et promouvoir
leur stabilité.
Contrôle des assurances Définir un cadre de réglementation et de contrôle des
assurances, et promouvoir la mise en place de systèmes
efficaces de réglementation et de contrôle des activités dans
ce secteur.
Réglementation des marchés Promouvoir une réglementation et un contrôle efficaces des
des valeurs marchés.
Systèmes de paiement Donner des orientations aux banques centrales et aux
organisations internationales dans les efforts qu'elles
déploient pour améliorer la sécurité et l'efficacité des
systèmes de paiement.
Gouvernement d'entreprise Améliorer le cadre juridique, institutionnel et réglementaire
du gouvernement d'entreprise.
Comptabilité Promouvoir l'adoption de normes comptables cohérentes et
appropriées pour favoriser les comparaisons internationales
et améliorer les décisions d'investissements.
Vérification des comptes Améliorer les normes de vérification externe des comptes
des banques et des sociétés non financières.
Insolvabilité et droits des Améliorer les procédures relatives aux entreprises en
créanciers difficulté et les régimes débiteur-créancier

Rétrospective sur la crise financière : des vides législatifs importants


D’autres analyses insistent pour leur part sur les « trous » ou vides législatifs de
la régulation financière internationale (voir par exemple Dominique Plihon,
« Quelle régulation pour la finance internationale ? », Cahiers Français n°313).
Deux problèmes sont ainsi fréquemment soulevés :

Le problème du prêteur en dernier ressort international : il n’existe pas


de banque centrale supranationale capable de créer des liquidités
internationales. Le FMI qui n’est pas une banque ne peut actuellement jouer
ce rôle. La fonction de prêteur en dernier ressort est en fait remplie
aujourd’hui par les banques centrales nationales. La crise financière de
2007-2008 a donné lieu à une coordination importante des banques centrales
engagées dans des opérations massives et durables de sauvetage et de
fourniture de liquidités, mais la coordination des politiques monétaires reste
relative et le système est loin d’être optimal.

 L’élargissement du périmètre de la régulation : notamment aux fonds


alternatifs, à la question des paradis fiscaux, aux problèmes
de transparence des pratiques financières, à la coopération
internationale face à la globalisation financière.

III. Comment le Maroc fait face contre les risques financière ? :


La loi 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux prévoit les obligations en matière de
lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC-FT) qui concernent
notamment les mesures de vigilance et de veille interne à mettre en place par les assujettis des
secteurs financier et non financier, les déclarations de soupçons, les relations avec l’Autorité
Nationale du Renseignement Financier (ANRF), le rôle des autorités de contrôle et de supervision et
les sanctions applicables en cas de non-respect de ses dispositions.

Cette loi a été modifiée et complétée par la loi n°12-18, publiée en date du 2 septembre 2021, au
Bulletin Officiel et qui a permis le renforcement du dispositif national de LBC-FT aussi bien sur le plan
préventif que dissuasif.
Les principaux apports de ce texte concernent la révision du cadre institutionnel et le statut de
l’Unité de Traitement du Renseignement Financier (UTRF), la consolidation du cadre de supervision
des entreprises et professions non financières désignées (EPNFD), l’institutionnalisation du registre
central des bénéficiaires effectifs des personnes morales et constructions juridiques, l’adoption d’un
cadre juridique et procédural pour la mise en œuvre des sanctions financières ciblées prononcées par
le Conseil de Sécurité des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme et la prolifération des
armes de destruction massive ainsi que leur financement.

Les textes d’application des dispositions de cette loi, publiés au Bulletin Officiel en 2021, concernent :

L’organisation et le fonctionnement de l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF) ;

La Commission Nationale en charge de la mise en œuvre des sanctions financières ciblées contre le
terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ainsi que leur financement ;

La mise en place du Registre national des bénéficiaires effectifs des personnes morales et
constructions juridiques ;

Les circonscriptions des tribunaux spécialisés dans les affaires de blanchiment de capitaux
(Casablanca, Fès et de Marrakech aux côtés de celui de Rabat).

Loi 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux

Loi 12.18 modifiant et complétant le code pénal et la loi 43.05 relative à la lutte contre le
blanchiment des capitaux

Décret n° 2.21.484 fixant la composition de la commission nationale chargée de l'application des


sanctions du Conseil de Sécurité

Décret n°2.21.633 portant organisation de l'Autorité Nationale des Renseignements Financiers

Décret n° 2.21.708 relatif au registre public des bénéficiaires effectifs

Bank Al-Maghrib a finalisé plusieurs réformes relatives à la réglementation prudentielle du secteur


bancaire. Elles ont porté sur de nombreuses thématiques : solvabilité, risque de taux d’intérêt,
dation en paiement, titrisation synthétique…

Fruit d’une large discussion entre Bank Al-Maghrib et le Ministère de l’Economie et des Finances, la
nouvelle loi bancaire, référencée loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés, a fait l’objet d’une nouvelle réforme, après celles de 1993 et 2006. Celle-ci a été adoptée
par le Parlement, le 24 novembre 2014 et a été publiée au Bulletin Officiel, le 22 janvier 2015. Ce
texte structurant a tenu compte des enseignements tirés de la crise financière et de la nécessité de
faire converger la législation marocaine vers le référentiel international. Il a défini notamment le
cadre légal pour l’exercice de la surveillance macro-prudentielle, tout en renforçant les mécanismes
de résolution de crise mis à la disposition de Bank Al-Maghrib. Il a introduit également les
fondements légaux visant à permettre l’émergence de nouveaux acteurs et services financiers,
notamment dans le domaine de la finance participative

Pour favoriser un meilleur développement des paiements électroniques et diversifier les acteurs sur
le marché de ces paiements, la loi a créé le statut d’établissement de paiement pour les entités non
bancaires qui seraient habilitées, après agrément, à fournir des services de paiement. Elle a introduit
le statut de conglomérat financier pour appréhender les risques qui peuvent peser sur le secteur
financier à travers les holdings qui contrôlent à la fois des banques et des institutions relevant des
autres compartiments de ce secteur. La loi assujettit ces conglomérats à des dispositions ayant trait à
la gouvernance, aux règles comptables, au contrôle interne et à la gestion des risques. Dans la
perspective du développement de la place financière de Casablanca et pour combler le vide juridique
concernant la fourniture des services d’investissement (gestion d’instruments financiers, conseil et
assistance en matière de gestion de patrimoine et de gestion financière, ingénierie financière, etc.),
la loi a défini les services qui peuvent être exercés soit, par les banques, soit par des institutions
spécialisées qui relèveraient du contrôle de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC).

. RENFORCEMENT DES RÈGLES RELATIVES À LA GOUVERNANCE

BANCAIRE

La loi a instauré l'obligation de doter les conseils d’administration des établissements de crédit de

membres indépendants. Elle prévoit également des dispositions permettant à Bank Al-Maghrib de

s’opposer à toute nomination d’une personne au sein des organes d’administration, de direction

ou de gestion d’un établissement de crédit, si elle estime que les mandats exercés dans d’autres

institutions peuvent entraver l’accomplissement normal de ses fonctions.

La loi consacre l'obligation de la mise en place des Comités d’audit chargés d’assurer l’évaluation des

dispositifs du contrôle interne ainsi que des comités chargés du suivi du processus d’identification

et de gestion des risques. Ces comités doivent être l’émanation du conseil d’administration ou du

conseil de surveillance, le cas échéant, et comporter des administrateurs indépendants.

NOUVEAU DISPOSITIF DE SURVEILLANCE MACRO-PRUDENTIELLE DES RISQUES SYSTÈMIQUES

Avec la nouvelle loi bancaire, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques,
qui remplace la commission de coordination des organes de supervision du secteur financier a vu ses
attributions et sa composition, élargis. Ce Comité est présidé par le Wali de Bank Al-Maghrib et
comprend, outre des membres représentant les régulateurs du système financier, le Ministère des
Finances. Il a pour missions, notamment :

• de coordonner les actions de ses membres en matière de supervision des établissements soumis à
leurs contrôles ;

• de coordonner la surveillance des organismes qui contrôlent les entités constituant un conglomérat
financier;
• de déterminer les établissements financiers ayant une importance systémique et de coordonner la
réglementation commune à ces établissements ;

• d’analyser la situation du secteur financier et d’évaluer les risques systémiques ;

• de veiller à la mise en œuvre de toutes mesures pour prévenir les risques systémiques et en
atténuer les effets ;

• de coordonner les actions de résolution de crises, affectant les établissements soumis à leur
contrôle et revêtant un risque systémique.

• et de coordonner la coopération et l’échange d’informations avec les instances chargées de


missions similaires à l’étranger. D’un autre côté, la loi habilite Bank Al-Maghrib à imposer des
exigences prudentielles plus contraignantes pour les banques d’importance systémique et à assujettir
ces dernières à l’obligation de présenter à la Banque centrale un plan de redressement ex-ante en
temps normal.

RENFORCEMENT DU REGIME DE TRAITEMENT DES DIFFICULTES BANCAIRES

Sur le plan du traitement des difficultés des établissements de crédit, la nouvelle loi confère à Bank
Al-Maghrib le pouvoir, en cas d’urgence et lorsque des circonstances menaçant la stabilité du
système bancaire l’exigent, d’exercer des mesures exceptionnelles notamment de :

• nommer directement un administrateur provisoire ;

• décider directement de l’application d’une ou plusieurs des mesures de résolution prévues par la
loi.

IV. Loi de Finances marocain 2023 :

La Loi de Finances 2023 a été préparée dans un contexte particulier et difficile. D'une part, il
fallait prendre en compte la conjoncture internationale, notamment l'impact de la guerre
entre la Russie et l’Ukraine sur l'économie nationale. D’autre part, le gouvernement s’est
engagé dans plusieurs chantiers de grande envergure qui nécessitent des budgets importants,
à savoir la relance de l’économie pos-Covid-19, l’encouragement de l’investissement par le
secteur privé, ou encore la généralisation de la couverture médicale. Ainsi, pour générer des
recettes permettant de relever les grands défis, les mesures fiscales de la Loi des Finances
pour l’année budgétaire 2023 ont apporté de nouvelles dispositions qui touchent
pratiquement tous les contribuables, personnes physiques et morales.

le gouvernement s’est engagé dans plusieurs chantiers de grande envergure qui nécessitent des
budgets énormes, à savoir la relance de l’économie surtout après le Covid-19, l’encouragement de
l’investissement par le secteur privé, ou encore la généralisation de la couverture médicale.
Par ailleurs, les mesures fiscales de la Loi des Finances pour l’année budgétaire 2023 s’inscrivent dans
la cadre de la poursuite de la mise en œuvre des objectifs fixés par la loi-cadre par l’édiction des
mesures prioritaires en rapport avec les orientations stratégiques de l’État qui visent :

 La convergence progressive vers un taux unifié en matière d’impôt sur les sociétés à l’horizon
de 2026.

 L’amélioration de la contribution, en matière d’impôt sur les sociétés, des établissements et


entreprises publics et des sociétés.
 La baisse progressive du taux de la cotisation minimale.

 La convergence progressive du principe de l’imposition du revenu global des personnes


physiques.

Globalement, quels sont les secteurs gagnants et


les perdants ?
Les grands gagnants de la Loi des Finances 2023 sont les entreprises qui
réalisent un bénéfice net entre 1.000.000 et 100.000.000 DH. Ces sociétés sont
actuellement imposées à un taux de 31% et 28% pour les sociétés exerçant une
activité industrielle. Avec la nouvelle Loi des Finances, et à l’horizon de 2026, ces
mêmes entreprises seront imposées à un taux de 20%.

Par ailleurs, les entreprises perdantes seront celles qui réalisent :

. Un bénéfice net inférieur à 300.000 DH qui sont actuellement imposées à un


taux de 10%. Ces dernières seront imposées à un taux de 20% à l’horizon de
2026 et constituent une bonne partie du tissu économique marocain.

. Un bénéfice net supérieur à 100.000.000 DH qui sont actuellement imposées à


un taux de 31% (28% si activité industrielle). Ces dernières seront imposées à un
taux de 35% à l’horizon de 2026. Mais en réalité, très peu de sociétés
marocaines qui font ce résultat.

Nous pouvons également qualifier les banques et les établissements de crédit


parmi les secteurs perdants, car ils seront imposés à un taux de 40% contre 35%
actuellement.

webographie :
 le site web du FMI : http://www.imf.org/external/standards/agency.htm
 Société Marocaine de Gestion des Fonds de Garantie des Dépôts Bancaires | SGFG:
https://www.sgfg.ma/fr
 https://www.ammc.ma
 https://www.finances.gov.ma

Vous aimerez peut-être aussi