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Université Mouloud MAMMERI de TIZI OUZOU

Faculté des sciences économiques, commerciales et sciences de gestion


Département des sciences financières et comptabilité
Master II finance d’entreprise
Module : Gouvernance de la finance internationale
Chapitre II : Les acteurs et les intervenants en finance internationale

Table des matières


Introduction ........................................................................................................................................... 1
1. Les acteurs privés de la finance internationale ........................................................................... 2
1.1. Les conglomérats bancaires .................................................................................................. 2
1.2. Les investisseurs institutionnels ........................................................................................... 3
1.2.1. Les banques et les compagnies d’assurance ................................................................ 3
1.2.2. Les fonds de pensions .................................................................................................... 3
1.2.3. Les hedge funds ............................................................................................................. 4
1.2.4. Les fonds souverains...................................................................................................... 5
1.3. Les agences de notation ......................................................................................................... 6
1.4. Les lobbies financiers ............................................................................................................ 7
1.5. Le bureau international des normes comptables ................................................................ 9
2. Les acteurs publics dans la finance internationale ................................................................... 10
2.1. Les banques centrales ......................................................................................................... 10
2.2. Le fond monétaire international ........................................................................................ 11
2.3. Le groupe banque mondiale ............................................................................................... 15
2.4. La banque des règlements internationaux ........................................................................ 15
2.5. Le conseil de stabilité financière ........................................................................................ 16
3. ........................................................................................................................................................ 19
Introduction

Selon la théorie néolibérale, la galaxie financière concilierait stabilité et expansion grâce à un


système de pouvoirs et contre-pouvoirs : les institutions de régulation et les banques centrales
contrebalanceraient le désir de puissance enfin « libéré » des forces de l’argent. Et les acteurs
publics résisteraient aux tentatives d’asservissement (ou « capture ») par les acteurs privés.

Figure 1 Acteurs de la finance internationale1


Cette confrontation entre acteurs publics désireux de régulation et acteurs privés exerçant une
pression afin de sauvegarder leur « liberté » d’action, tourne à l’avantage des libéraux qui aux

1
https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/crise-financiere-acteurs#&gid=1&pid=1 date de consultation le
12/02/2021.

1
suites du processus de globalisation, bénéficient d’une grande puissance de lobbying poussant
les acteurs publics à céder du terrain.

Nous allons dans ce chapitre essayer d’identifier ces groupes d’intérêt, de clarifier leurs rôles
sur les marchés et déterminer leurs zones d’influence et leurs poids.

1. Les acteurs privés de la finance internationale

Les acteurs privés opérant sur les marchés présentent des natures, des rôles et des objectifs
différents mais s’accordent à défendre un intérêt commun : celui de s’opposer à toute forme
de régulation des acteurs publics. Pour cela, ils usent de différents moyens afin de dissuader
ces derniers de promulguer des lois et mesures visant à restreindre leur indépendance sur les
marchés.

1.1. Les conglomérats bancaires

Les conglomérats bancaires sont des groupes bancaires et financiers multinationaux disposant
et gérant des volumes faramineux d’actifs. Les parts de marchés détenues par ces groupes
bancaires leurs confèrent le statut d’acteur majeur dans la finance international.

En fonction du total des actifs détenus, voici, dans ce qui suit, un tableau récapitulant les dix
plus grands groupes bancaires au monde (tableau réalisé sur la base des statistiques de janvier
2022) :

Nom du conglomérat Pays Total des actifs (en Capitalisation boursière


d’origine milliards USD) (en milliards USD)
Industriel and commercial Chine 5435 242
bank of China ICBC
China construction Bank Chine 4615 171
corporation CCB
Agricultural Bank Of Chine 4404 156
China ABoC
Bank of China Chine 4071 129
JP Morgan Chase USA 3758 496
Mitsubishi UFJ Financial Japan 3294 /
Group (MJUFG)
BNP PARIBAS France 3180 86

2
Bank Of America (BoA) USA 3085 387
HSBC Grande 2969 /
Bretagne
Crédit Agricole France 2454
Source : https://fr.fxssi.com/top-20-des-plus-grandes-banques

Comme le montre ce tableau, ces dix conglomérats détiennent des niveaux faramineux
d’actifs. Leur cumul s’élève en janvier 2022 approximativement à 37 265 milliards de dollars
américains. (37.265.000.000.000 USD). De ce fait, ces acteurs jouent un rôle central dans
toutes les opérations financières internationales.

1.2. Les investisseurs institutionnels

Les investisseurs institutionnels sont des organismes financiers qui, en raison de leur nature
ou de leurs statuts, sont tenus de placer une grande partie de ressources qu’ils collectent, en
instruments financiers.Selon F. Manin « les investisseurs institutionnels sont des structures
déterminées à placer l’argent d’autrui (aux fins de valorisation de ce dernier) ».

L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) définit les


investisseurs institutionnels ou actionnaires institutionnels comme des institutions financières
qui investissent dans les marchés financiers les économies de particuliers ou d’entreprises non
financières. De nos jours, les investisseurs institutionnels sont des intermédiaires entre les
acheteurs et les vendeurs de titres financiers. Ils ont une place importante sur les marchés des
capitaux car ils permettent de canaliser les épargnes des particuliers vers les entreprises qui
peuvent augmenter leur valeur.

On dénombre plusieurs types d’investisseurs institutionnels parmi lesquels nous pouvons


trouver :

1.2.1. Les banques et les compagnies d’assurance

Le rôle des banques était traditionnellement de consentir des prêts grâce aux dépôts des
fournisseurs de capitaux (épargnants), mais au fil des années et avec la déréglementation dans
le secteur bancaire, ces derniers peuvent offrir de nouveaux produits financiers.

Les compagnies d’assurance acceptent des fonds sous une forme semblable à des dépôts et
consentent ensuite à des prêts.

1.2.2. Les fonds de pensions


3
Terme générique recouvrant les organismes gérant collectivement les retraites et l'épargne
salariale. Les fonds de pension sont alimentés par l'épargne des salariés, souvent complétée
par l'entreprise et dotée d'avantages fiscaux. Lors de sa retraite, le bénéficiaire reçoit une rente
viagère. Ces régimes de retraite surcomplémentaire organisés dans un cadre collectif par une
entreprise, une profession ou une collectivité, sont gérés en capitalisation. Ils disposent de
sommes investies largement en actions, ce qui leur donne un pouvoir d'intervention sur les
entreprises dans lesquelles ils investissent. Ces fonds existent depuis le début du siècle dans
les pays anglo-saxons et du nord de l'Europe. Ils ont pris une importance considérable sur les
marchés financiers. Les représentants des salariés sont souvent associés à la gestion des fonds.
Ils s'intéressent de près à la rentabilité des entreprises où ils investissent, le plus souvent sur
un horizon à long terme. Les plus grands fonds sont ceux des enseignants américains et des
fonctionnaires de l'Etat de Californie comme CalPERS le plus gros fond de pension
américain.

En France, le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) a été créé afin de compléter le système de
retraite par capitalisation. Il intègre pour partie des montants gérés selon la théorie de
l'Investissement Socialement Responsable (ISR)..

1.2.3. Les hedge funds

Les hedge funds, commodément appelés « fonds alternatifs », sont des fonds de placements
pratiquant une gestion alternative. Ils sont soumis à moins de régulations que les fonds
d’investissements, les fonds de pension ou les fonds d’assurances. Ils possèdent une liberté
d'action dans le choix de leurs objectifs de placement.En d'autres termes, ce sont
des fonds alternatifs qui investissent à leur tour sur d'autres fonds alternatifs. En effet,
ils investissent dans tous types d'actifs : œuvre d'art, matières premières, monnaies, etc.

Le hedge fund est géré par un gestionnaire, qui détient en général une part importante
du fonds. Car ces fonds attirent les meilleurs gestionnaires grâce à la liberté et la forte
rémunération qu'ils peuvent obtenir, l'objectif étant d'obtenir un rendement
absolu quelle que soit la tendance du marché. Ils spéculent sur l'évolution des marchés
par 3 principaux outils :

• Vente à découvert (ou short selling) : elle consiste à vendre un actif que vous ne
détenez pas, dans le but de le racheter plus tard à un prix inférieur afin de le rendre au
propriétaire ayant prêté le titre. Elle a un coût, car il faut rémunérer le prêteur et les
contraintes de liquidité sont importantes.

4
• L'arbitrage : ce sont des produits financiers dont le prix dérive du prix d’un actif
appelé "actif sous-jacent". Il s’agit d’exploiter les écarts de prix injustifiés.
• L'effet levier : l’intérêt est d’amplifier une exposition à un titre. Il se mesure en ratio,
qui est le rapport entre les actifs sous contrôle et la somme investie. Il permet une
liquidité supplémentaire et de démultiplier les gains.

Les hedge funds ne sont pas destinés au grand public. En général, le ticket d'entrée se situe à
500 000 dollars. Les clients de ces hedge funds sont des personnes fortunées ;des banques
;des Institutions financières ;des fonds de pension.

1.2.4. Les fonds souverains

Un fonds souverain est un fonds d’investissement détenu par un État. Cela concerne en
particulier les pays émergents, capables de dégager des excédents de liquidités à la suite de la
hausse du cours des matières premières. Ces fonds investissent dans des actifs étrangers,
levier pour diversifier leur activité économique. Si le premier d’entre eux, celui du Koweït
(Kuwait Investment Authority) date de 1953, les fonds souverains ont acquis une notoriété à
partir des années 2000 dans les pays pétroliers et les pays asiatiques, aux importantes réserves
de change (masse totale de réserves détenues).

Tour à tour perçus comme un facteur de stabilité financière ou comme un levier de


financement des économies des pays industrialisés, ils ont joué un rôle au début de la crise de
2008, apportant des milliards de dollars à des banques occidentales et participant à la
stabilisation du système bancaire.

Mais ces fonds souverains nourrissent des stratégies de long terme, amenées à dépasser la
simple logique commerciale. Ils peuvent en effet être employés pour remplir des objectifs
politiques, en accédant au capital de grandes entreprises ou en investissant dans les secteurs
stratégiques d’un autre État. Les craintes en matière de menace de la souveraineté ont conduit
le FMI, en 2008, à adopter un code de bonne conduite, les Principes de Santiago, prônant des
règles de transparence.

Voici, sur le tableau suivant, la liste des plus grands fonds souverains au monde selon le
montant des actifs gérés (janviers 2022) :

Nom du fond souverain Pays d’origine Actifs gérés


Government pension fund-global Norvège 1402

5
China investment corporation Chine 1 222
Abu Dhabi investment authority E.A.U 829
SAFE investment Company Chine 813
GIC private limited Singapour 744
Kuwait investment Authority Koweit 693
Autorité Monétaire de Hong Kong portefeuille d’investissement (hong-kong) 587
National social security fund China 452
Qatar Investment Authority Qatar 445
Termasek Holdings Singapour 283
https://fr.statista.com/statistiques/571452/principaux-fonds-souverains-mondiaux-par-actifs-geres/

1.3. Les agences de notation

Les agences de notation financière sont des entreprises privées qui apprécient le risque de
solvabilité financière d’une entreprise, d’un État, d’une collectivité locale (communes,
départements, régions) ou d’une opération financière.

Aujourd’hui,la notation de crédit reflète l’opiniond’une agence à partir d’une analyse


financièreet opérationnelle. Elle se fonde surl’analyse des éléments quantitatifs et
qualitatifsrelatifs à la position actuelle et prévisiblede l’entrepriseL’activité principale des
agences de notationconsiste à donner des avis sur la qualitédu crédit, sur la capacité d’honorer
les obligationsfinancières d’un émetteur ou d’uninstrument financier.

Le rôle des agences de notation est donc de mesurer le risque de non remboursement des
dettes que présente l’emprunteur. Pour cela, elles construisent des scénarios financiers
prévisionnels et évaluent la probabilité que chacun de ces scénarios se réalise à partir de
l’examen de la structure future des coûts et des revenus de l’emprunteur.

Pour une entreprise, il s’agit des perspectives de développement commercial et financier. Pour
un État souverain, il s’agit à la fois de la croissance, de sa capacité à lever l’impôt et de
l’évolution prévisible de ses dépenses compte tenu de sa politique budgétaire.

La notation de crédit ou credit rating sedéfinit comme l’activité de publicationd’une


évaluation du risque de défaut d’unémetteur d’emprunts ou de dettes financières.Les notations
des agences sont un outil de plus en plus utile,pour la prise des décisions de la part
desinvestisseurs à la recherche d’informationspertinentes. Les agencesont donc un rôle de

6
traitement de l’informationpour les marchés financiers. De plus, larèglementation actuelle les
contraint à certifiercette information publiée.

La notation de crédit porteaussi bien sur une société (note dite de« référence ») que sur une
émission particulièreou encore sur un support de titrisationet tout type de dette financière. Elle
est engénéral sollicitée par l’émetteur de la dettemais elle peut aussi être fondée
uniquementsur des données publiques, par une notationnon sollicitée.

Les agences distinguent deux types denotes : à court et à long terme. La notationtraditionnelle
qui s’applique aux empruntsémis sur le marché et la notation de référencequi mesure le risque
de contrepartiepour l’investisseur représenté par cet émetteur.Les agences, lorsqu’elles
évaluent lerisque financier, tiennent compte toutd’abord des éléments purement financierstels
que la rentabilité financière globale, larentabilité des capitaux investis, le cashflow,le niveau
d’endettement, la flexibilitéfinancière et la liquidité. Elles intègrent deplus en plus dans leur
appréciation des élémentsnon quantitatifs tels que la gouvernance,la responsabilité sociale de
l’entrepriseou sa stratégie.

Chaque agence possède son système de notation. Schématiquement, les notes s’établissent de
A à D avec des échelons intermédiaires. Les notes peuvent être ainsi accompagnées d’un « +
» ou « – » ou encore d’un « 1 » ou « 2 ».

De manière générale, plus la note est élevée, plus le risque est faible. Les notes AAA
correspondent donc à une bonne solvabilité, les notes BBB définissent une solvabilité, les
CCC indiquent un risque très important de non remboursement. Enfin, la note D traduit une
situation de faillite de l’emprunteur.

Dans le cadre de la globalisation financière qui a accru le financement de marché et l’a


mondialisé, les investisseurs ne connaissent pas les émetteurs de titres. Les agences de
notation produisent pour eux une information indispensable, facile à interpréter et avec plus
de moyens que n’en ont la plupart d’entre eux. L’analyse du risque est ainsi déléguée à
moindre coût à quelques acteurs spécialisés dans cette activité.

1.4. Les lobbies financiers

Le mot anglais lobby signifie littéralement vestibule ou couloir. Les premières


utilisationscourantes de ce terme dans un sens politique datent des années 1830, en Angleterre

7
et aux Etats-Unis. Le terme lobby désignait les couloirs de la Chambre des communes
britannique, où lesmembres de groupes de pression pouvaient venir discuter avec les Members
of Parliament. AuxEtats-Unis, le lobby désignait des pièces de la Maison Blanche accessibles
aux groupes d’intérêt.

« Le lobbying est une activité qui consiste à procéder à des interventions destinées
àinfluencer directement ou indirectement les processus d'élaboration, d'application
oud'interprétation de mesures législatives, normes, réglements et plus généralement,
detoute intervention ou décision des pouvoirs publics » (F.J. Farnel, Le lobbying :
stratégies ettechniques d'intervention, Éditions d'Organisation, 1994).

Le lobbying passe par deux activités classiques. Le lobbying interne est le lobbying
directpar des contacts avec des interlocuteurs à influencer (hauts fonctionnaires,
parlementaires,représentants du gouvernement qui participent à la production d’une
législation touchant auxintérêts du lobby) ; le lobbying externe comprend une gamme très
large de stratégiesutilisant d’autres acteurs pour faire pression sur les pouvoirs publics.
Ces acteurs peuventêtre l’opinion dans son ensemble ou un segment de la population identifié
comme important dans le cadre législatif visé.

Dans le domaine financier, le groupe nommé « the finacial services roundtable » est le plus
grand groupe de pression dans le domaine de la finance aux Etats-Unis.

La Financial Services Roundtable (FSR) représentait une centaine des plus grandes sociétés
de services financiers intégrés qui fournissent des produits/services bancaires, d’assurance et
d’investissement aux consommateurs américains. En 2018, la Financial Services Roundtable a
fusionné avec la Clearinghouse Association, une autre organisation de lobbying financier.

Les principales activités de l’organisation comprennent des efforts de lobbying à Washington,


D.C. pour soutenir les secteurs bancaire et financier, ainsi que des contributions politiques à
des candidats partageant les mêmes idées.

La Financial Services Roundtable a été créée au début de l’année 2000 lorsque les premiers
membres des secteurs des valeurs mobilières, des investissements et des assurances ont rejoint
leurs homologues du secteur bancaire (qui avaient été rassemblés auparavant sous le nom de
Bankers Roundtable) en tant que membres fondateurs de la Financial Services Roundtable.

La table ronde sur les services financiers a fonctionné avec quatre objectifs déclarés : 1. Être
le principal forum exécutif pour les dirigeants du secteur des services financiers ; 2. fournir un

8
puissant plaidoyer législatif et réglementaire ; 3. améliorer la réputation publique du secteur
financier ; 4. promouvoir les meilleures pratiques et une infrastructure technologique solide.

Par ailleurs, une association du genre existe également en Europe, appelée « European
financial services roundtable » et elle comporte les plus grands groupes bancaires et
compagnies d’assurance Européennes

1.5. Le bureau international des normes comptables

Plus connu sous son nom anglais de International Accounting Standards Board (IASB), est
l'organisme international chargé de l'élaboration des normes comptables internationales
IAS/IFRS. Il remplace, depuis 2001, l’International Accounting Standards Committee.

L’I.A.S.B. est un organisme privé dont le siège est à Londres. Cette structure est sous la
tutelle de l’I.A.S.C.F. (International Accounting Standards Committee Foundation) créé en
février 2001, sous la forme d'une entité à but non lucratif enregistrée dans l'État du Delaware
aux États-Unis. L'I.A.S.C.F. est composée de vingt-deux membres appelés trustees qui ont
pour fonction d'assurer la direction de l’I.A.S.B. ainsi que des entités qui lui sont associées.

Créé en 1973 par les instituts comptables de dix pays (Australie, Canada, France, Allemagne,
Japon, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Irlande et États-Unis), l'I.A.S.B. qui est le
successeur de l’I.A.S.C. (International Accounting Standards Committee) depuis 2001 a pour
principaux buts :

D’élaborer et de publier des normes comptables internationales pour la présentation


des états financiers ;
De promouvoir leur utilisation au niveau mondial ;
De publier des interprétations qui sont développées par l'International Financial
Reporting Standards Interpretations Committee - I.F.R.I.C.

Depuis le 1er avril 2001, les normes édictées par cet organisme se nomment International
Financial Reporting Standards ou I.F.R.S. Celles qui ont été élaborées avant cette date restent
intitulées International Accounting Standards ou I.A.S. Les normes et interprétations sont
publiées après un processus complexe et long (due process) dont l’une des étapes est
l’exposé-sondage (exposure draft) qui propose au public professionnel d’apporter des
commentaires au projet. Avant leur publication, les normes doivent être approuvées par huit
des quinze membres de l’I.A.S.B. (depuis la révision de la Constitution en juin 2005).

9
A ces groupes d’acteurs privés cités précédemment, s’ajoutent les médias qui jouent
un rôle dans la diffusion de l’information et donc influence de l’opinion publique
notamment pour le compte du lobbying, ainsi que les analystes financiers qui offrent
leur expertise financière et publient des rapports et des études diagnostics sur les
entreprises, pour le compte de clients qu’ils soient investisseurs, opérateurs
économiques les aidant dans leur prise de décision d’investissement.

2. Les acteurs publics dans la finance internationale

En contre balancement aux opérateurs privés, les acteurs publics s’efforcent à exercer leur
rôle de régulateur et freiner l’ambition de capture et d’influence subies de la part des acteurs
privés.

Les acteurs publics jouent différents rôles à des niveaux différents (national, régional ou
international).

2.1. Les banques centrales

D’un point de vue sémantique, la banque centrale se définit comme l’institutionqui se situe au
centre des systèmes de paiement pour garantir les règlements etcontrôler l’expansion de la
masse monétaire. C’est l’institution considéréecomme apte à préserver la confiance dans la
monnaie d’un pays.Les banques les plus anciennes, Banque d’Angleterre (1694), Banque de
Suède(1666) ou plus récemment la Banque de France (1800) n’avaient pas étéconçues comme
des institutions centrales mais seulement comme des institutsd’émission des billets de banque
et d’escompte de lettres de change et de billetsà ordre, ces activités étant, pour partie, exercées
au profit de l’État.

Le statut, les fonctions et l’existence même de la banque centrale font appel à lathéorie
monétaire. Un large débat a toujours opposé les partisans du freebanking à ceux du central
banking. Pour les premiers, une banque centrale n’estpas nécessaire, la seule règle monétaire
essentielle étant la définition d’uneunité de compte. La centralisation est inutile, ne faisant que
déresponsabiliserles opérateurs bancaires, tandis qu’un système de free banking assure, du
faitde la concurrence, une monnaie stable et de bonne qualité, les mauvaisesbanques étant
éliminées du marché et les bonnes suscitant l’afflux de capitaux.

En fait, bien au contraire, c’est le modèle de la centralisation qui s’est imposé auterme d’un
long processus historique. Il a permis de dégager les fonctions d’unebanque centrale, de lui

10
donner de plus en plus fréquemment un statutd’indépendance à l’égard des pouvoirs publics,
voire de la « dénationaliser » etmême de la « régionaliser », comme il est prévu dans le cadre
de l’Unionmonétaire européenne. Il s’ensuit une mutation profonde dans le concept mêmede
banque centrale et ceci d’autant plus que son environnement est modifié parla globalisation
des marchés.

Au cours de cette longue quête du statut de banque centrale, nos banquesnationales ont
assumé des fonctions de plus en plus lourdes, jusqu’à accéder,pour la plupart d’entre elles, à
la responsabilité suprême, celle de diriger lapolitique monétaire.

La banque centrale assume, ainsi, de nos jours, de multiples rôles dont on peut citer :

La banque centrale, émetteur de billets de banqueet gestionnaire de moyens


scripturaux ;
La banque centrale, prêteur en dernier ressort
La banque centrale émetteur et régulateur de monnaie centrale
La banque centrale devenue indépendante, responsable de la politique monétaire

2.2. Le fond monétaire international

Le Fonds monétaire international (FMI) a été créé en juillet 1944 lors d’une conférence
internationale organisée à Bretton Woods. Sa création résultait de la volonté des 44 pays
fondateurs d’établir un cadre international de coopération économique.Aujourd’hui, le FMI
regroupe 189 pays. Dirigée entre 2011 et 2019 par la française Christine Lagarde qui avait
succédé à Dominique Strauss-Kahn, l’institution a maintenant à sa tête la bulgare Kristalina
Georgieva.

Le FMI a pour fonction première d’assurer la stabilité du système monétaire international


(SMI) et la gestion des crises monétaires et financières. A cette fin, il fournit des prêts aux
pays qui connaissent des difficultés financières mettant en péril la stabilité de leur système
financier.

Jusqu’en 1976, garant du bon fonctionnement du système de Bretton Woods. A l’origine, le


rôle du Fonds Monétaire International était de promouvoir la stabilité monétaire afin de
maintenir un contexte favorable à l’essor du commerce mondial tout en accordant des prêts à
certains pays en difficultés dans le contexte de la reconstruction d’après-guerre.

11
Depuis 1976, le FMI pompier monétaire. A partir de 1976, le rôle principal du FMI évolue. Il
consiste alors à soutenir les pays qui font appel à lui en raison des difficultés financières qu’ils
rencontrent en leur octroyant des prêts destinés à garantir leur solvabilité. L’objectif de cette
intervention est d’empêcher l’éclatement d’une crise financière et sa contagion à l’ensemble
du système financier mondial.

Le FMI joue en quelque sorte le rôle de prêteur de dernier ressort du système financier
international et apparaît ainsi comme la « banque centrale des banques centrales et des trésors
publics ».Dans le cadre des prêts qu’il accorde et de par ses statuts, le FMI se doit toutefois de
garantir la bonne utilisation des fonds alloués à tel ou tel pays. Les prêts sont en effet financés
sur les ressources provenant notamment des quotes-parts des pays membres. Il ne s’agit donc
pas seulement de retarder la crise par l’octroi d’une aide monétaire temporaire, mais de
profiter du répit pour engager les réformes qui permettront d’assurer la soutenabilité de la
dette.

Le FMI est une institution financière internationale particulière. Elle se distingue en effet des
Banques de développement (Banque Mondiale, BERD, BAD,…) par le fait qu’elle ne peut
emprunter sur les marchés financiers. Elle ne peut donc compter que sur les pays membres
ainsi que sur ses ressources propres pour financer ses interventions.Par ailleurs, l’organisation
du FMI reste encore fortement marquée par la prépondérance des grands pays occidentaux, et
plus particulièrement des Etats-Unis, dans les prises de décisions.

Les ressources du FMI comprennent les quotes-parts des pays membres, le stock d’or qu’il
détient depuis sa création et les emprunts qu’il est habilité à effectuer auprès des pays
membres. Cette dernière source de revenus est au moins aussi importante que les quotes-parts.

Lorsqu’un pays adhère au FMI, il s’engage à le financer à concurrence d’un montant appelé «
quote-part » calculé en fonction de divers critères économiques ou financiers du pays qui ont
évolué au cours du temps. La formule actuellement en vigueur combine les indicateurs de
PIB, le degré d’ouverture de l’économie mesuré par les paiements courants et les flux de
capitaux et le montant des réserves officielles de change.

Pour chaque membre, la quote-part représente la limite maximale des sommes qu’il s’engage
à mettre à la disposition du FMI pour financer ses opérations.

12
Toutefois, le FMI ne mobilise qu’une partie seulement de la totalité des quotes-parts
quotes
disponibles.. En effet, celles des pays membres dont la position extérieure n’est pas jugée
suffisamment solide ou qui bénéficient de financements du FMI ne sont pas mobilisables.

Voici dans la figure suivante, les quotes-parts


quotes parts des principaux contributeurs du FMI
(statistiques
tistiques recueillies sur le site du fond monétaire international, dernière mise à jour, le
10/03/2022) :

Quote-part
part des principaux contributeurs du FMI

USA
Japon
17,43% Chine
Allemagne
France

6,47% Royaume Uni


44,85% Italie
Inde
6,40%
Russie
Canada
5,59%
Arabie Saoudite

4,23% Espagne

4,23% Reste du monde


2%
2,10% 3,16%
2,31% 2,75%
2,71%

Le DTS a été créé comme avoir de réserve international complémentaire dans le cadre du
système de parités fixes de Bretton Woods. L’effondrement du système de Bretton Woods en
1973 et le passage des principales monnaies à des régimes de change flottants ont réduit le
recours au DTS comme avoir de réserve international. Néanmoins, les allocations de DTS
peuvent être utiles pour fournir des liquidités et
et compléter les réserves officielles des pays
membres, comme ce fut le cas lors de la crise financière mondiale.

Le DTS est l’unité de compte du FMI et d’autres organisations internationales.

13
Le DTS n’est pas une monnaie et ne constitue pas non plus une créance sur le FMI. Il
représente plutôt une créance potentielle sur les monnaies librement utilisables des pays
membres du FMI. Les DTS peuvent être échangés contre ces monnaies.

Voici, d’après les données du fond monétaire international, le panier de composition


com d’un
DTS

Monnaie Nombre Fixe D’unités Monétaires Pour 5 Ans À Compter Du


1er Octobre 2016

Dollar américain 0,58252

Euro 0,38671

Yuan chinois 1,0174

Yen japonais 11,900

Livre sterling 0,085946

Voici enfin, la structure de la gouvernance au sein du FMI

14
2.3. Le groupe banque mondiale

La Banque mondiale est une institution internationale créée le 27 décembre 1945.


Complémentaire du Fonds monétaire international (FMI) créé en juillet 1944, elle avait pour
but d’aider l’Europe et le Japon à procéder à leur reconstruction à l’issue de la Seconde
Guerre mondiale.
A son origine, elle se confondait avec la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) qui est le nom qui lui avait été officiellement attribué à sa création.
Aujourd’hui, la Banque mondiale est un groupe qui réunit quatre autres institutions :
• la Société financière internationale, créée en 1956 ;
• l’Association internationale de développement, fondée en 1960 ;
• le Centre international de règlement des différends, établi en 1966 ;
• l’Agence multilatérale de garantie des investissements, mise sur pieds en 1988.
Le siège de la Banque mondiale se situe à Washington, aux Etats-Unis. Elle est dirigée depuis
2019 par l’américain David R. Malpass.
Aujourd’hui, le principal rôle de la Banque mondiale est de lutter contre la pauvreté
dans le monde. Pour remplir cette mission, elle dispose de moyens financiers importants et
d’une organisation spécifique. La Banque mondiale fait cependant l’objet de critiques,
notamment en raison des dommages que ses interventions ont pu faire subir aux populations
les plus pauvres.
2.4. La banque des règlements internationaux

La BRI a été fondée le 17 mai 1930, ce qui en fait la plus ancienne institution financière
internationale. Elle avait à l’origine la mission de gérer les modalités financières du plan
prévoyant les réparations de guerre dues par l’Allemagne en application du Traité de
Versailles de 1919.

Le siège de la BRI se situe à Bâle, en Suisse. Elle est actuellement présidée par Jens
Weidmann, le gouverneur de la Bundesbank. Depuis 2017, l’ancien secrétaire des Finances et
du Crédit public du Mexique, Agustín Carstens, assume quant à lui les fonctions de directeur
général de l’institution.

Aujourd’hui, le principal rôle de la BRI est de favoriser la coopération monétaire et financière


internationale et d’agir en tant que banque des banques centrales . Pour remplir cette mission,
elle dispose de moyens financiers propres et d’une organisation spécifique.

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La BRI favorise la coopération internationale entre les autorités monétaires et les autorités de
surveillance du secteur financier dans le cadre de réunions qu’elle organise à l’intention des
responsables de ces instances ainsi que dans le cadre du processus de Bâle qui consiste pour la
BRI à héberger des comités internationaux chargés d’élaborer des normes et d’œuvrer à la
stabilité financière.

Le comité le plus connu est le comité de régulation financière internationale dénommé


«comité de Bâle pour le contrôle bancaire ». Créé en 1974, il a pour mission de renforcer la
régulation des banques et de promouvoir et diffuser de meilleures pratiques bancaires.

La BRI exerce aussi une activité d’analyse économique et financière et fait office de banque
des banques centrales en les aidant dans la gestion de leurs réserves et en favorisant la
coopération internationale dans ce domaine. La BRI propose également ses services financiers
aux organisations financières internationales. Au 31 mars 2017, le total des dépôts de la
clientèle s’élevait à quelques 204 milliards de ,dont 95 % libellés en devises et 5 % en or.

Le capital de la BRI est composé d’actions appartenant à 60 banques centrales, les institutions
et personnes privées en ayant été exclues depuis 2000. Ce capital est divisé en600 000 actions
dont la moitié appartient aux banques centrales d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, de
France, d’Italie et des États-Unis.

Dotée d’un budget total de l’ordre de 275,4 millions de francs suisses en 2016/2017, et
employant 633 personnes provenant de 61 pays, la BRI dispose d’une structure de
gouvernance duale, avec un conseil d’administration qui détermine les grandes orientations
stratégiques ou politiques, et un directeur général qui a en charge la gestion de l’institution.

2.5. Le conseil de stabilité financière

Créé en 2009, le Conseil de stabilité financière (CSF) est un organisme international chargé
de surveiller et de faire des recommandations concernant le système financier mondial. Pour
cela, il coordonne les autorités financières nationales et les organismes internationaux
d'établissement des normes à mesure qu'ils cherchent à développer des politiques rigoureuses
en matière de réglementation, de supervision et d'autres politiques du secteur financier. Il
favorise des règles du jeu équitables en encourageant une mise en œuvre cohérente de ces
politiques dans différents secteurs et juridictions. Le CSF, travaillant par l'intermédiaire de ses
membres, cherche à renforcer les systèmes financiers et à accroître la stabilité des marchés
financiers internationaux. Les politiques développées dans le cadre de cet ordre du jour sont
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mises en œuvre par les juridictions et les autorités nationales. Le Charte du CSF a été
approuvée par les chefs d'État et le gouvernement du Groupe des 20.

Le CSF est le fondateur de la Global Legal Entity Identifier Foundation (GLEIF) et a nommé
le premier Conseil d'administration de la GLEIF.

Le FSB promeut la stabilité financière internationale ; Pour ce faire, il coordonne les autorités
financières nationales et les organismes internationaux de normalisation alors qu'ils œuvrent à
l'élaboration de solides politiques de réglementation, de surveillance et d'autres politiques du
secteur financier. Il favorise des règles du jeu équitables en encourageant la mise en œuvre
cohérente de ces politiques dans tous les secteurs et toutes les juridictions.

Le CSF, par l'intermédiaire de ses membres, cherche à renforcer les systèmes financiers et à
accroître la stabilité des marchés financiers internationaux. Les politiques élaborées dans la
poursuite de cet agenda sont mises en œuvre par les juridictions et les autorités nationales.

Plus précisément, le FSB a été créé pour :

• Évaluer les vulnérabilités affectant le système financier mondial ainsi qu'identifier et


examiner, en temps opportun et de manière continue dans une perspective macroprudentielle,
les mesures réglementaires, de surveillance et connexes nécessaires pour remédier à ces
vulnérabilités et à leurs résultats.
• Promouvoir la coordination et l'échange d'informations entre les autorités responsables
de la stabilité financière.
• Surveiller et conseiller sur les développements du marché et leurs implications pour la
politique réglementaire.
• Surveiller et conseiller sur les meilleures pratiques pour respecter les normes
réglementaires.
• Entreprendre des examens stratégiques conjoints des organismes internationaux de
normalisation et coordonner leurs travaux d'élaboration de politiques respectifs pour s'assurer
que ces travaux sont opportuns, coordonnés, axés sur les priorités et comblent les lacunes.
• Établir des lignes directrices pour la création et le soutien des collèges de surveillance.
• Soutenir la planification d'urgence pour la gestion des crises transfrontalières, en
particulier en ce qui concerne les entreprises d'importance systémique.
• Collaborer avec le Fonds monétaire international (FMI) pour mener des exercices
d'alerte précoce.

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• Promouvoir la mise en œuvre par les juridictions membres des engagements convenus,
des normes et des recommandations politiques, grâce au suivi de la mise en œuvre, à l'examen
par les pairs et à la divulgation.

La structure du CSF comprend un cadre pour l'identification du risque systémique dans le


secteur financier, pour l'élaboration des actions politiques du secteur politique qui peuvent
faire face à ces risques et pour la supervision de la mise en œuvre de ces réponses. La
structure du CSF comprend la Plénière en tant qu'unique organe décisionnel, un Comité
directeur chargé de faire avancer les travaux opérationnels entre les réunions Plénières et trois
Comités permanents, chacun ayant des responsabilités spécifiques mais complémentaires vis-
à-vis du processus ci-dessus :

Le Comité permanent d'évaluation des vulnérabilités (SCAV) , qui est le principal


mécanisme du FSB pour identifier et évaluer les risques dans le système financier.
Le Comité permanent de coopération en matière de surveillance et de
réglementation (SRC) , qui est chargé d'entreprendre une analyse de surveillance plus
approfondie ou d'élaborer une réponse politique en matière de réglementation ou de
surveillance à une vulnérabilité importante identifiée par SCAV.
Le Comité permanent sur la mise en œuvre des normes (SCSI) , qui est chargé de
surveiller la mise en œuvre des initiatives politiques convenues du FSB et des normes
internationales.

Les décisions du FSB ne sont pas juridiquement contraignantes pour ses membres -
l'organisation agit plutôt par la persuasion morale et la pression des pairs, afin d'établir des
politiques et des normes minimales convenues au niveau international que ses membres
s'engagent à mettre en œuvre au niveau national.

En tant qu'obligations d'adhésion, les membres du FSB s'engagent à poursuivre le maintien de


la stabilité financière, à maintenir l'ouverture et la transparence du secteur financier, à mettre
en œuvre les normes financières internationales (y compris les 15 normes et codes
internationaux clés ) et à accepter de se soumettre à des examens périodiques par les pairs . ,
en utilisant, entre autres, les rapports du Programme d'évaluation du secteur financier public
(PESF) du FMI et de la Banque mondiale.

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2.6. Le comité Européen du risque systémique

Le Comité européen du risque systémique (CERS) a été créé en 2010 pour surveiller le
système financier de l'Union européenne (UE) et prévenir et atténuer le risque systémique. En
savoir plus sur la mission et la création du CERS.

En réponse à la crise financière mondiale, la Commission européenne a chargé un groupe de


haut niveau, présidé par M. Jacques de Larosière, d’étudier les modalités d’un renforcement
de la surveillance financière en vue de mieux protéger les citoyens européens et de rétablir la
confiance dans le système financier. Le groupe de Larosière a souligné que le dispositif de
surveillance devait non seulement se concentrer sur la surveillance des établissements
financiers individuels mais également sur la stabilité du système financier dans son ensemble.

En 2009, le rapport du groupe de Larosière a recommandé la création d’un organisme, au


niveau de l’Union, ayant pour mission d’assurer la surveillance du risque au sein du système
financier. Le 16 décembre 2010, le règlement instituant le CERS est entré en vigueur. Un
nouveau règlement a été publié le 18 décembre 2019.

Le CERS est en charge de la surveillance macroprudentielle du système financier de l’UE et


de la prévention et de l’atténuation du risque systémique. Son large champ de compétences
couvre les banques, les assureurs, les gestionnaires d’actifs, le secteur bancaire parallèle, les
infrastructures des marchés financiers et autres établissements et marchés financiers.

Dans le cadre de son mandat macroprudentiel, la CERS contrôle et évalue les risques
systémiques et, le cas échéant, émet des alertes et des recommandations.

Le conseil général, présidé par la présidente de la BCE, Christine Lagarde, est l'organe de
décision du CERS. Il examine les évolutions macroprudentielles en cours et, le cas échéant,
émet des recommandations et des mises en garde. Le Comité de pilotage soutient
l'organisation des réunions du Conseil général. Il passe en revue les analyses présentées par
les organes consultatifs du CERS (comité technique consultatif et comité scientifique
consultatif) et discute de l'agenda de la politique macroprudentielle du CERS.Le comité
technique consultatif (ATC) fournit des conseils et une assistance sur les questions relatives
aux travaux du CERS. Le comité scientifique consultatif (CSC) mène des recherches pour
éclairer les décisions macroprudentielles du conseil général. Ses conclusions sont publiées
régulièrement dans les rapports ASC et ASC Insights. L'ASC gère également la série de
documents de travail du CERS et le prix de recherche Ieke van den Burg.

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