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SUJET DE MEMOIRE
Mesures
Mesuresd’adaptation
d’adaptationde
delala
fiscalité
fiscalitémarocaine
marocaineààlalapratique
pratique
du
ducommerce
commerceélectronique
électronique
octobre 2001
INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE
ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES
CASABLANCA
TITRE
MESURES D’ADAPTATION DE LA FISCALITE MAROCAINE
A LA PRATIQUE DU COMMERCE ELECTRONIQUE
JURY
PRESIDENT
Mr Mohamed HDID – Expert Comptable DPLE
DIRECTEUR DE RECHERCHE
Mr Abdelkader MASNAOUI – Expert Comptable DPLE
SUFFRAGANTS
Mr Rachid SEDDIK SEGHIR – Expert Comptable DPLE
Remerciements
Ce mémoire vient couronner une étape importante de ma vie qui a débuté en 1995, au
moment où j’ai décidé de me lancer dans la profession d’expertise comptable.
Je dois remercier particulièrement toutes les personnes qui m’ont encouragée tout au long
de mon cursus, principalement le corps enseignant de l’ISCAE des cycles normal et
supérieur. Qu’il me soit permis de leur traduire la reconnaissance que j’éprouve à leur
endroit.
J’exprime aussi ma gratitude et tout mon respect à mes parents, mon mari, ma famille et ma
belle-famille dont le soutien moral m’a été très précieux.
Enfin, mes remerciements vont à chacun des membres du jury, pour l’aide qu’ils m’ont
apportée et la confiance dont ils m’ont honoré.
Ils vont aussi aux personnes suivantes pour leurs précieux encouragements : Mme Aicha
MCHICH – Mlle Malak BENABDELJALIL – Mme Myriam BELGNAOUI - Mme Fatima
BARMAKI – Mme Nassima JIRARI – Mme Asma CHARKI – Mme Fadoua LAFTIMI - Mr
Abdou DIOP – Mr Hassan ABOUNAIM – Mr Naoufel EL KHATIB – Mr Mounaim AMRAOUI
– Mr Hatim ZAKI – Mr Réda RAISSOUNI – Mr Hassan ALLOUCH ainsi qu’à tous mes
collègues du Cabinet Masnaoui.
Sophia GUESSOUS
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
SOMMAIRE GENERAL
PREMIERE PARTIE :
PROBLEMATIQUE DU COMMERCE ELECTRONIQUE EN MATIERE FISCALE ........................17
DEUXIEME PARTIE :
REFLEXIONS SUR LA PROBLEMATIQUE AU NIVEAU INTERNATIONAL ...............................72
TROISIEME PARTIE :
RECOMMANDATIONS D'ADAPTATION DE LA FISCALITE MAROCAINE AUX SPECIFICITES
DU MARCHE ELECTRONIQUE ....................................................................................125
Annexes
Références Bibliographiques
Glossaire
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
SOMMAIRE DETAILLE
PREMIERE PARTIE :
PROBLEMATIQUE DU COMMERCE ELECTRONIQUE EN MATIERE FISCALE ........................17
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
DEUXIEME PARTIE :
REFLEXIONS SUR LA PROBLEMATIQUE AU NIVEAU INTERNATIONAL ...............................72
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
TROISIEME PARTIE :
RECOMMANDATIONS D'ADAPTATION DE LA FISCALITE MAROCAINE AUX SPECIFICITES
DU MARCHE ELECTRONIQUE ....................................................................................125
Annexes
Références Bibliographiques
Glossaire
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
INTRODUCTION
GENERALE
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Des deux termes clés du thème de ce mémoire, il est nul besoin de revenir sur
celui de la fiscalité dont les définitions existantes sont connues. On se
contentera de rappeler que la fiscalité a toujours été fondée sur un élément
territorial, car le droit de lever l’impôt est originellement un attribut de la
souveraineté nationale.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Ces opérations peuvent être réalisées entre les résidents d'un même pays ou des
résidents de pays différents.
- IBM annonce que ces chiffres grimperont à 1.000 milliards de dollars aux
alentours de 2010.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Par le plan quinquennal 1999-2003, notre pays s'est engagé à faire des
technologies de l'information un instrument de compétitivité de l'économie
nationale, de promotion des métiers et de modernisation.
A cet égard, plusieurs chantiers ont été ouverts par les pouvoirs publics,
dont principalement la promotion du commerce électronique.
1
Internet, réseau mondial ouvert, est constitué d'une multitude de réseaux informatiques reliés
entre eux par l'intermédiaire de lignes téléphoniques publiques et privées. Ces réseaux sont la
propriété d'organismes divers, agences gouvernementales, universités, sociétés privées et
organisations bénévoles, qui autorisent ainsi l'accès à leurs ordinateurs - appelés dans ce cas
serveurs - et aux informations qu'ils contiennent.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
peur que ceux qui ne se reliaient pas à Internet seraient vite dépassés et évincés
de ce marché prometteur.
L’Internet est un espace virtuel, village global qui ignore la notion de territorialité,
permet d’élargir la concurrence à un niveau planétaire où des acteurs
internationaux, tant publics que privés, fournissent des produits et des services
sans tenir compte ni des lois locales, ni de la distance à parcourir.
La mise en œuvre sécurisée du commerce électronique est une entreprise qui est
à 80% juridique et à 20% technique, c'est-à-dire que la solution juridique est un
préalable fondamental à l’utilisation des moyens électroniques de
transmission de données commerciales.
En effet, les études sur les aspects juridiques menées par les organisations
internationales concernées et les gouvernements nationaux ont démontré
que les règles juridiques actuelles concernant les transactions
commerciales internationales n’intègrent pas de manière suffisante la
réalité du commerce électronique.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
A ce titre :
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Il s’agit des 4 groupes de travail suivants : Groupe n° 1 : cadre juridique et réglementaire – Groupe
n° 2 : normalisation – Groupe n° 3 : promotion et projets pilots – Groupe n° 4 : administration
publique en tant qu’acteur du commerce électronique
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
C'est ainsi que la taxation des échanges commerciaux transitant par Internet
pose deux types de problèmes :
des problèmes pratiques qui font qu'il est difficile, voire impossible
d'appliquer la législation existante aux échanges électroniques ;
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physique dans un pays et sur la forme des produits, devront donc prendre
en compte cette nouvelle forme de commerce.
Dans le même temps, chaque Etat devra adopter une position claire sur la
question de la qualification des opérations et des revenus, qui déterminent
les règles de territorialité en matière d’impôts directs et indirects. Compte
tenu du formalisme inhérent au droit fiscal il faudra également s’interroger
sur la possibilité de s’affranchir de la matérialité et de la territorialité des
procédures d’imposition et de contrôle afin de parvenir à une imposition
effective des transactions qui échappent aujourd’hui à l’impôt. Ces divers
aspects sont à rattacher à l’étude du régime fiscal des échanges
électroniques.
3
Organisation de Coopération et de Développement Economiques
4
instituée par la loi n° 30-85 relative à la TVA (article 3)
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Le sujet doit être traité dans une perspective internationale car le commerce
électronique transcende potentiellement les frontières nationales, bien plus
que ne le font les formes traditionnelles du commerce …
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par référence à la conférence ministérielle internationale sur le commerce électronique qui s'est
tenue à Ottawa en octobre 1998.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Nous tenons à préciser que cette approche n'exclut pas de nouvelles mesures
administratives ou législatives concernant le commerce électronique, ou des
modifications des dispositions existantes, à condition que ces mesures soient
destinées à faciliter l'application des principes fiscaux en vigueur et ne visent pas
à imposer un traitement fiscal discriminatoire des transactions commerciales
électroniques.
Nous précisons au préalable que notre étude a pour objet de proposer des mesures
d'adaptation de la fiscalité marocaine pour assurer la taxation des transactions
électroniques ; elle ne traite pas par conséquent :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
PREMIERE PARTIE :
Problématique du commerce
électronique en matière fiscale
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Il est également requis de distinguer les différentes formes (4.) et catégories (5.) de
transactions sur le marché électronique, et ce en vue de pouvoir en apprécier
aisément le régime fiscal approprié.
Ce système est ultérieurement tombé dans le domaine public (durant les années
90), dans les universités qui en ont fait un lieu d’échanges d’information et de
savoir, et de communication. En effet, Arpanet a été l’embryon du réseau qui
allait devenir Internet dans les années 90 et donner lieu au démarrage d’une des
plus extraordinaires aventures du XXème siècle.
Dans les années 70, apparaissent les cartes de crédit. En 1978, la compagnie
VISA traitait près de 30.000 transactions électroniques par jour, ce qui marque
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Avec la création du support World Wide Web en 1991, des logiciels Mosaic et
Netscape en 1993, Internet s’est imposé comme le marché potentiel le plus
prometteur du commerce électronique avec, en 1995, plus de 50 millions de
personnes connectées dans le monde.
Au milieu des années 90, le Président Bill Clinton a déclaré que l'Internet allait
devenir une zone planétaire de libre-échange favorable aux transactions
commerciales. Ce jugement s'appuyait sur de nombreuses prévisions du chiffre
d'affaires réalisé sur l'Internet, un billion de dollars d'ici 2010 pour certains.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
L’Internet rassemble donc des applications diverses qui peuvent avoir un intérêt
en matière de commerce électronique. Le courrier électronique, le Web, les
forums de discussion, le transfert de fichiers, sont autant de moyens de rentrer en
contact et de développer des courants d’affaires.
Il y a plusieurs formes d’engagement des entreprises dans le commerce électronique
sur Internet :
la deuxième est l’offre de biens et services sur un site : la vente de biens par
Internet ressemble au commerce par correspondance. Comme un catalogue de
vente par correspondance, les produits proposés aux clients peuvent être
visualisés sur le site Web du commerçant pour être ensuite commandés à
distance.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les listes d’envoi ainsi que le courrier électronique peuvent être utilisés en vue du
démarchage des produits et services requis à la fabrication et de la négociation
des rapports qualité / prix recherchés.
Entrepôts automatisés
Transactions en ligne
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A. Accès à Internet
B. Achat de bande passante
C. Création de logiciels
D. Fourniture de système de paiement
E. Fourniture de contenus
F. Achat d'espaces publicitaires
G. Liaison au système d’information
Par conséquent, le pays dans lequel un fournisseur d’accès est établi ou le pays
dans lequel est située la société venderesse invoqueront un droit à imposer en
vertu du principe d’imposition au lieu de résidence alors que le pays dans
lequel est localisé un site Web ou un serveur pourra soutenir que la
maintenance d’un site ou la présence d’un serveur constitue un établissement
stable.
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B Flux de services
Bande
passante Revenu
Revenu
2. Fournisseur
A de services
Connexion (ISP)
à Internet
C
Revenu Revenu
3. Utilisateur 7. Architecte
de logiciel
4. Site Web
Produits Boutique
Internet Logiciel
Serveur
5. Fournisseurs
de moyens de F
paiement 8. Publicitaire
G E
D Argent ou
services
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
A Accès à Internet
- Souscription par le consommateur d'un abonnement auprès d'un
fournisseur d'accès à Internet, désigné sous le terme de prestataire de
services Internet (ISP - Internet Service provider)
- Obtention d'un accès à un certain nombre de services liés à Internet :
courrier électronique - accès au World Wide Web - hébergement de ses
pages Web personnelles sur un serveur appartenant au fournisseur de
services
- Possibilité de commander et d'acheter les produits proposés par des sites
commerciaux regroupant plusieurs enseignes (appelés généralement
magasins électroniques ou supermarché virtuels) - Le site auquel accède
le client est hébergé sur un serveur appartenant soit à l'entreprise elle-
même, soit à un prestataire de services Internet.
- Paiement des produits par des moyens traditionnels (chèque, carte
bancaire) ou en ayant recours à des systèmes de paiement spécifiques
(monnaie électronique mise à disposition par un organisme de crédit et
stockée sur un serveur, sur le disque dur de l'utilisateur ou sur une carte).
B Achat de bande passante
Le prestataire de services achète une certaine quantité de bande passante à
un fournisseur de réseau.
C Création de logiciels
Des sociétés informatiques créent des logiciels permettant la construction de
sites web ou la navigation sur le web, ainsi que des logiciels de commerce
électronique.
D Fourniture de système de paiement
Les fournisseurs de systèmes de paiement fournissent l'expertise et la
technologie nécessaires au fonctionnement des systèmes d'information
utilisés par les fournisseurs de moyens de paiement, qui leur versent en
contrepartie des redevances.
E Fourniture de contenus
Les produits vendus par l'intermédiaire du site commerçant peuvent soit
appartenir aux entreprises commerciales participantes, soit être achetées à
un fournisseur du contenu. Les responsables du site peuvent aussi acquérir
des droits sur les produits proposés.
F Achat d'espaces publicitaires
Des publicitaires achètent des espaces sur les sites Web. Les redevances
versées par les publicitaires ont un montant fixe ou un montant variable en
fonction de la fréquentation du site.
G Systèmes d'information
Le site commerçant est relié aux systèmes d'information qui effectuent la
mise à jour du site au niveau comptable, informatique et des stocks.
Les acheteurs
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Ils sont :
Les vendeurs
Les intermédiaires
Ce sont tous ceux qui, par l’intermédiaire des supports informatiques, facilitent ou
établissent le processus de transaction commerciale entre acheteurs et vendeurs.
Il s’agit principalement :
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Fournisseur d’accès
Internaute (intermédiaire entre Fournisseur de
(usager) l’internaute et le Net) transport
Nœud
Réseau régional d’interconnexion
(distribue Internet) (échangeur de
données)
Messageries
Câble ou
réseau de News groups
Modems Routeur Serveur
téléphone
Proxy
Sites hébergés
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Chaque utilisateur dispose d'une adresse électronique, dont l'identité est assurée
par Internic au niveau international, qui délègue sa compétence à des Nic
nationaux. Le Nic France attribue ainsi des noms de domaine se terminant par
« fr », par l'entremise des fournisseurs d'accès. Internet s'est doté d'un organisme
Internet Society (Isoc), destiné à « promouvoir l'interconnexion ouverte des
systèmes et Internet ».
Le commerce électronique a fait ses premières armes dans la vente aux particuliers
(B2C), mais il a vite été rattrapé par les échanges commerciaux inter-entreprises
(B2B).
Définition
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
• Le site portail
Un portail peut être défini comme un site Web offrant des informations
générales (prévisions météorologiques, cotations boursières, trafic routier,
…), thématiques et des services, telle une galerie marchande qui réunit en
un seul lieu géographique différents commerçants de la boutique
spécialisée au grand magasin généraliste ; l'objectif étant de drainer du
trafic.
Ces sites font partie des nouveaux modèles ; les premiers contrairement
aux seconds n'ont pas vraiment rencontré le succès.
Les sites des communautés ont pour objectif d'héberger des sites Web
personnels, puis à proposer des services susceptibles de générer du trafic
et prétendre ainsi vendre l'espace publicitaire. Ils ont connu un succès
rapide. Parmi les plus connus, Geocities aux Etats-Unis et Multimimania en
France.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Mais, le véritable déclic est donné par l'arrivée d'Internet. Parmi les
premières initiatives de commerce électronique sur Internet, certaines ont
été très concluantes, l'activité s'étant développée de manière très
significative (Amazon).
Selon les produits et les secteurs d'activité, Internet est plus ou moins
adapté : la nature des produits et les habitudes des consommateurs
entrent en ligne de compte. On constate qu'acheter un livre sur Internet
paraît évident - mais que se ravitailler en produits frais ou faire une
demande de prêt bancaire l'est moins.
Définition
Le terme réseaux IP est plus général que celui d'Internet car nombre
d'entreprises vont sans doute être amenées à utiliser un réseau privé pour des
raisons de sécurité ou de fiabilité. Ces réseaux existent depuis longtemps,
mais ils ont été remis au goût du jour avec l'arrivée du protocole IP.
Le terme transaction doit être considéré dans son acception la plus large, c'est
à dire couvrant la totalité du cycle de la vente d'un produit ou d'un service. Il
inclut les échanges d'informations préalables comme les demandes d'achats
(Request for Purchasing) ou demande de cotations (Request for Quotes), les
commandes et leur suivi, les informations sur l'acheminement et la livraison
ainsi que le paiement.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les sites orientés achats ne sont pas nouveaux, les premiers ayant été mis
en place avec la naissance des technologies d’échanges de données
informatisées « EDI » (cf. ci-après).
Ces sites peuvent être pilotés par une seule entreprise ou par un ensemble
d'entreprises qui se sont regroupées à cette occasion pour mutualiser les
ressources et optimiser les bénéfices d'une telle organisation.
Une des grandes différences entre le B2B et le B2C tient au fait que la valeur
moyenne des achats entre entreprises est largement plus élevée que celle
effectuée entre entreprise et particuliers et que l'acte d'achat d'entreprise doit
suivre des règles précises, notamment se soumettre à différents niveaux
d'approbations qui dépendent du montant de la transaction.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les entreprises n'ont pas toujours une bonne maîtrise de leurs achats. Elles
savent allouer des budgets, mais ont ensuite parfois du mal à contrôler les
dépenses, à savoir si les fournisseurs auxquels il est fait appel sont autorisés.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Définition
Parmi les projets de B2A connus au Maroc, nous pouvons citer celui du
Centre Régional d’Investissement (CRI) de Casablanca, consistant en un site
Internet donnant la possibilité de communiquer des informations en vue de la
création de sociétés, via Internet.
Concernant les sites commerciaux, les biens les plus divers peuvent être trouvés sur
le réseau : livres – logiciels – musique – photographies – vidéo – …
Parmi les services offerts, on compte les réservations en ligne, les services
bancaires, la consultation de bases de données, le jeu d’argent, les enchères, les
conseils professionnels (avocats, experts comptables, …), les services médicaux, …
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
- les livres et autres produits de loisirs : musique et vidéo (1,3 milliards de dollars
en 1998).
Pour le marché français, le cabinet de conseil Roland Berger estime que plus du
quart des ventes de livres et de musique et des ventes de billets d’avions sera
effectué sur le Net en 2003, ainsi que 21% des ventes d’ordinateurs et de logiciels.
Pour les autres produits, le pourcentage de vente reste très faible, le maximum étant
de 5,3% pour les vêtements et la nourriture.
Préalables contractuels
Les rapports précontractuels, c'est-à-dire l’ensemble des faits ou actions qui auront
pour résultat la conclusion d’un contrat, sont la partie la plus délicate lorsqu’ils ont
pour terrain le réseau Internet, du fait de la distance et du manque de sécurisation du
réseau.
Les moyens mis à la disposition des commerçants pour rentrer en contact peuvent
aisément se rattacher à ceux qu’ils utilisent quotidiennement dans les rapports hors-
réseau, afin de se faire connaître ou inversement de rechercher un professionnel
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
particulier. Une palette assez large d’outils est mise à la disposition des
commerçants, notamment :
- les sites Web – le meilleur moyen de se faire connaître étant d’avoir son propre
site Internet ;
- les annuaires – le site Web créé doit figurer ou « être référencé » sur un
annuaire si son propriétaire veut s’assurer d’être facilement connu ;
- les bandeaux annonces – disponibles sur certains sites qui ont réserve une
partie de leur page d’écran à la publicité.
(a) La cryptologie
Cette technique repose sur le brouillage des données afin de rendre les données
envoyées illisibles à toutes personnes connaissant la clé, c'est-à-dire le « mot de
passe ».
Le rôle de la cryptographie est de rendre le contenu illisible pour tous les tiers
mais il permettra aussi de savoir que le message est resté intact et provient bien
de son correspondant. Passant sur de nombreux serveurs, le message a en
effet pu être l’objet d’intentions malveillantes qui ont pour objet ou pour effet de
dégrader le contenu du message ou alors, de prendre connaissance de son
contenu.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
- Soit qu’il assure des fonctions de confidentialité mais en reposant sur des
« conventions secrètes » gérées par des « organismes agréés ».
Tout l’enjeu juridique actuel repose sur la volonté du législateur de choisir son camp
entre la liberté totale de l’utilisation de la cryptologie permettant la confidentialité
totale des messages et la mise en place d’institutions, telles que celles des tiers
certificateurs.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Conclusion du contrat
Une fois les premiers contacts établis, et parfois même en l’absence de toute
correspondance préalable, les parties vont passer à la phase de la conclusion du
contrat.
Il s’agit des contrats passés en ligne, appelés « cybercontrats » du fait qu’ils sont
passés sur le « cyber-space », c'est-à-dire ceux qui ont pour support le réseau
Internet.
les lieu, date, intégrité et identification, du fait de la distance qui sépare les
cocontractants au moment de la signature du contrat – le moment et le lieu sont
d’un intérêt notable, surtout en cas de litige (le moment fixe la date du transfert
de propriété et la charge des risques en cas de perte de la chose vendue) ;
- un simple e-mail peut-il, s’il est suffisamment précis, valoir comme contrat ?
- peut-on considérer que l’en-tête d’un e-mail vaut signature ? que des
initiales ou le nom de l’expéditeur sont suffisants ?
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Ces problèmes évoqués n’ont rien de spécifique au réseau Internet. Leur spécificité
est celle de la numérisation, c'est-à-dire du support numérique qui va véhiculer le
contrat.
Les juridictions de fond ne semblent pas avoir pris parti pour l’une ou l’autre de
ces théories, même s’il semble que la majorité des décisions préfère la théorie de
l’émission.
Conséquences
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
loi compétente pour régir le contrat, celui-ci sera soumis à la loi du lieu où il a
été passé.
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- identification du signataire ;
- et manifestation de son consentement au contenu de l’acte.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Par contre, l’aspect sécurité a été bien finalisé pour garantir la confiance des
utilisateurs.
Exécution du contrat
L’exécution sur le réseau est sans doute la phase la plus sensible. Les notions de
distance, d’extra-territorialité, de recours, prennent alors un caractère inquitétant.
D’une part, la plupart des exécutions ont pour objet une prestation qui est
généralement « hors réseau ». Il s’agira pour l’une des parties de livrer les
marchandises ou de réaliser les services objets du contrat.
Il existe d’autre part, certains cas où l’exécution se fera sur le réseau. Tel est
l’exemple de remise à jour d’un site Web par une société. Celle-ci décide de
commander à un spécialiste la remise à jour du « design » de son site. Elle va donc
chercher sur un annuaire Internet les spécialistes qui correspondent à ses besoins.
La société X retient son attention et elle décide de lui confier la prestation. Celle-ci
dispose d’un système de « remise à jour » des sites en ligne.
On peut donc dire que toutes les prestations dont l’objet est susceptible d’être
réalisé au format numérique sont susceptibles d’exécution sur le réseau
Internet : texte – image – son – remise à jour d’une base de données – ajout
d’une application – … La livraison se fera par l’envoi ou la remise au
destinataire du document sur le réseau Internet.
Ces cas sont pour l’instant les moins nombreux ; les principales transactions
portent sur des obligations dont l’objet doit être réalisé « hors réseau ». Il en
est ainsi par exemple pour les livraisons de marchandises dont l’exécution ne
soulève que peu de problèmes provenant principalement de la localisation
dans le temps du point de départ du délai.
(a) Difficulté
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Pour permettre l’envoi d’un code de carte bleue, la solution la plus évidente
consiste à crypter le message. Le paiement à distance par carte bleue
suppose une relation tripartite entre l’organisme émetteur c'est-à-dire un
établissement de crédit, un commerçant et un client.
Il s’agit d’une opération plus novatrice dont le principe est que les utilisateurs
installent sur le disque dur de leur ordinateur un petit programme qui va jouer
en quelque sorte le rôle de porte-monnaie.
Pour original qu’il soit, ce système risque de ne pas trouver bon accueil
auprès des professionnels du commerce électronique :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Il est vrai qu’il serait question là encore de la création d’une norme unique qui
permettrait un système de porte-monnaie interbancaire.
Le client entre en contact avec le serveur vocal, décline son numéro de carte
bancaire et reçoit en échange un numéro d’identification personnel. Il adresse
ce numéro au cocontractant qui n’aura plus qu’à le retourner au tiers
certificateur avec l’ordre de paiement. Ce dernier peut demander alors au
client une confirmation de l’achat avant d’opérer la transaction.
Face à ces moyens de paiement dont on peut noter que pour l’instant, aucun
ne propose de système entièrement basé sur le réseau Internet, reste un
problème commun à tous : celui de la preuve électronique du paiement.
Par conséquent, vont s’appliquer ici les grands principes déjà évoqués, notamment
en ce qui concerne les modes de preuve recevables et la charge de la preuve.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les Etats devraient prendre des mesures concrètes visant à éliminer les
obstacles à la reconnaissance juridique des contrats électroniques.
Les règles de tenue des livres, de comptabilité et d’audit devront également être
adaptées au commerce électronique pour permettre par exemple les vérifications
électroniques sans support papier ou l’utilisation de factures électroniques. Dans
ce domaine, les règles nationales risquent en effet de tendre vers des directions
opposées et de menacer le développement du marché électronique.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
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Au Maroc
Les membres du groupe de travail institué par le Secrétariat d’Etat aux Postes et
Technologies des Télécommunication et de l’Information (SEPTTI) ont convenu
de commun accord d’adopter les principes suivants dans le cadre de leurs
travaux :
- l’équivalence fonctionnelle entre l’écrit sur support papier et l’écrit sous forme
électronique (message de données) ;
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les réunions de travail tenues à ce jour ont abouti à l’adoption des 2 projets de
loi ci-après :
o Equivalence entre l’écrit sous forme électronique et l’écrit sur papier. A cet
effet, et pour éviter des mises à jour, texte par texte, ce chapitre stipule
que, d’une manière générale, lorsque la législation en vigueur exige l’écrit,
le message de données remplit la même exigence. Cette équivalence
servira surtout pour la validation des actes dans le cadre des télé-
procédures dans les rapports de droit public (administration en ligne). Par
contre, pour les rapports entre les particuliers, il y aurait lieu d’amender le
DOC.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
En effet, taxer les échanges commerciaux transitant par Internet pose deux types de
problèmes :
des problèmes pratiques qui font qu’il est difficile, voire impossible, d’appliquer
la législation existante aux échanges électroniques ;
Raisonnablement, il n’y a pas de vide fiscal sur Internet mais une juxtaposition
de plusieurs règles fiscales à mettre en œuvre, en adoptant des modes de
pensée différents de ceux appliqués traditionnellement.
Nous présentons dans ce qui suit quelques exemples des principales difficultés que
les échanges sur Internet sont susceptibles de poser au regard de la fiscalité
classique marocaine :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
les premiers ont essentiellement pour but de faire naître un droit à imposer
dans l’Etat de production, par référence aux dispositions de la loi n° 24-86
instituant l’impôt sur les sociétés (IS) ;
la TVA est un impôt sur la consommation, dont les recettes doivent par
conséquent revenir à l’Etat du lieu de consommation, conformément à la loi
n° 30-85 ayant institué la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Les règles existantes restent valables mais doivent être complétées, pour s’adapter
aux spécificités du marché électronique.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Pour les économistes, la distinction établie entre biens et services a toujours été
claire dans la mesure où elle est fondée sur la théorie des secteurs économiques
(primaire – secondaire et tertiaire).
Les services peuvent alors se définir par la négative : il s’agit de tous les produits
qui ne sont ni industriels, ni primaires.
En pratique, les services ont longtemps été considérés comme non exportables.
En revanche, certains types de services sont facilement exportables, au premier
rang desquels les services immatériels : télécommunication – concession de droit
de propriété incorporelle – conseil – …
A s’en tenir à la forme des produits numérisés, il n’y a pas de différence entre un
produit et un service, puisqu’ils empruntent tous les deux la même forme.
Exemple :
En fait, les données qui sont véhiculées à travers les réseaux, certes sous forme
d’électrons, sont indépendantes du courant électrique qui les transporte et la
question de la qualification fiscale est de toute façon étrangère aux modalités
techniques d’acheminement des données.
Par conséquent, la forme importe peu et il n’y a pas lieu de raisonner par
analogie avec le cas de l’électricité dont la nature juridique a été soulevée dans le
temps et enfin considérée comme un bien meuble incorporel, au même titre que
le gaz, la chaleur et le froid.
- les impôts directs (IS) taxent les revenus, dont la qualification est rendue difficile
en matière de commerce électronique (a) ;
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Or, la numérisation brouille toutes ces distinctions ; les produits et les services
numérisés revêtant la même forme.
Exemples :
1. Un consommateur marocain qui achète un exemplaire matériel d’un livre n’est pas
en mesure de manipuler les données qui y figurent alors que l’acquéreur d’un livre
sous forme numérique peut en modifier la présentation, en manipuler les données,
… De plus, des copies peuvent être réalisées par l’utilisateur pour obtenir autant
d’exemplaires qu’il le souhaite, ce qu’il ne pouvait pas faire dans le commerce
traditionnel.
Ces mêmes biens risquent d’être soumis à des régimes juridiques différents
selon leur mode d’acquisition, le téléchargement s’assimilant à une
prestation de service et non pas à une vente de marchandises. S’agit-il de
redevances, de bénéfices commerciaux ou de rémunération de prestation de
services ?
Par ailleurs, rappelons qu’en vertu des conventions fiscales internationales de non-
double imposition conclues par le Maroc, par référence à la convention modèle
OCDE, les bénéfices commerciaux doivent être déclarés dans l’Etat du siège de
l’entreprise ou dans l’Etat dans lequel existe un établissement stable alors que les
autres revenus sont généralement imposables dans l’Etat de résidence du
bénéficiaire et éventuellement soumis à une retenue dans l’Etat de la source du
revenu. Il importe donc de connaître la nature de chaque revenu en vue
d’appliquer le régime fiscal qui lui est propre. Pourquoi ?
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Ces conventions imposent par conséquent d’opérer une distinction entre les
bénéfices industriels et commerciaux et les redevances, ainsi qu’entre les
redevances et les revenus de service, ces derniers étant imposés à un taux plus
élevé (35%) que les redevances (10%), si l’on se réfère par exemple à la
convention fiscale de non-double imposition conclue entre le Maroc et la France.
En outre, les revenus de services peuvent être imposés sur une base nette alors
que les redevances sont imposables sur une base brute.
Enfin, seules les redevances peuvent être soumises à une retenue à la source.
Il est à noter que ces distinctions sont artificielles ; ce qui entraîne un risque de
double imposition.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
contractuel entre la personne qui verse le revenu et celle qui le reçoit afin de
déterminer s’il s’agit de bénéfices industriels et commerciaux, de bénéfices non
commerciaux, de revenus de location, …
Au plan interne, les classifications des revenus varient d’un pays à un autre et les
régimes d’imposition sont multiples. Dans les conventions fiscales en revanche, la
qualification des revenus suit souvent un modèle unique (modèle OCDE) ; tel est le
cas pour les conventions de non-double imposition conclues par le Maroc.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
La fourniture de services en ligne porte sur des services qui présentent entre eux
des différences de régime au regard des règles de territorialité de l’impôt, des taux
applicables ou même de la détermination des règles d’assiette.
- tant pour le Maroc (ou le pays étranger) dont les recettes fiscales sont
menacées ;
Dans ce contexte, les règles fiscales ont fait l’objet d’une évolution récente
pour faire face à toutes ces questions nouvelles, à travers une adaptation
passant par une reclassification des services et des biens dématérialisés pour
pouvoir leur appliquer les règles de territorialité (cf. chapitre 1 – section 2).
2. Désintermédiation
- les industriels et les commerçants pour la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA).
Novembre 2003 56
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
La situation est alors comparable à celle d’un paiement occulte, que l’administration
fiscale marocaine ne pourra appréhender.
Les règles de territorialité de l’impôt, qui reposent sur la notion de présence physique
à l’intérieur du Maroc, s’accommodaient des échanges transfrontières tant qu’ils
étaient limités en nombre et laissaient des traces.
Dès lors, les systèmes fiscaux semblent fondés sur des concepts inadaptés au
monde virtuel car créés à une époque où le commerce n’était concevable que dans
une certaine proximité entre commerçant et client.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Novembre 2003 58
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Il est apparu très tôt, lors des négociations internationales visant à établir un système
équitable d’imposition des opérations internationales, que la répartition des recettes
fiscales entre les Etats devrait se fonder sur des concepts de source.
La règle d’imposition à la source peut se traduire de diverses manières, selon la nature des
revenus :
La source du revenu dépend donc de sa nature. Quelque soit cette source, il n’est
possible aujourd’hui de collecter l’impôt pour le compte du Maroc que :
Novembre 2003 59
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Par principe, pour que l’activité industrielle et commerciale d’une entreprise soit
taxable au Maroc, il faut qu’il soit considéré que le Maroc est le pays de source du
revenu ; et pour que cette activité constitue une assiette d’imposition, il faut :
- ou que cette activité, par la mise en œuvre de divers moyens locaux et l’existence
d’un centre de décision distinct constitue un « établissement stable », désignant
« une installation fixe d’affaires par l’intermédiaire de laquelle une entreprise
exerce tout ou partie de son activité » selon la définition de la convention-type de
l’OCDE pour prévenir les doubles impositions.
Savoir s’il y a ou non dans un pays un établissement stable est avant tout une
question de fait.
Les commentaires de l’OCDE interprétant ces dispositions ont pour rôle de permettre
de prévoir, dans tel ou tel cas de figure, l’existence ou non d’un établissement stable.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
La convention modèle OCDE donne une liste non limitative des installations qui
constituent traditionnellement un établissement stable. Selon l’article 5.2., un
établissement stable peut être, notamment :
a) un siège de direction ;
b) une succursale ;
c) un bureau ;
d) une usine ;
e) un atelier ;
Novembre 2003 61
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
f) et une mine, un puits de pétrole ou de gaz, une carrière ou tout autre lieu
d’extraction de ressources naturelles.
Ceci étant, la principale difficulté est de savoir si un site Web sur l’Internet
constitue un « établissement stable ».
Les activités exercées pour l’entreprise par l’intermédiaire d’une installation fixe
d’affaires ou d’un agent dépendant qui présentent un caractère préparatoire ou
auxiliaire ne peuvent donner lieu à un établissement stable.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
d) une installation fixe d’affaires est utilisée aux seules fins d’acheter des
marchandises ou de réunir des informations, pour l’entreprise.
Ces trois activités font partie des exemples d’activités qui, en soi, seraient
généralement considérées comme préparatoires ou auxiliaires selon l’OCDE,
tel que cela sera développé plus loin.
Le concept de résidence occupe une place importante dans le droit interne et dans
les conventions fiscales internationales.
Cette notion constitue au plan international le concept d’imposition des revenus par
défaut dans la mesure où :
- d’une part, l’article 21 de la convention OCDE prévoit que tout revenu non
spécifiquement visé par un article de la convention est considéré comme taxable
dans le pays de résidence du bénéficiaire des revenus ;
- et, d’autre part, même les revenus qui relèvent d’un article spécifique sont
souvent susceptibles d’être rattachés au lieu de résidence.
Dans les années 20, a été établi un compromis accordant une place au concept de
résidence et au concept de source afin de parvenir à un partage d’imposition entre
les Etats :
Novembre 2003 63
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
La distinction entre les revenus passifs et les revenus actifs, et le lien entre cette
distinction et les règles de territorialité de l’impôt, se justifient par une raison de
logique et d’efficacité : alors que les revenus passifs reviennent le plus à des
individus dont la résidence est aisée à déterminer, les revenus actifs en fiscalité
internationale, reviennent généralement à des sociétés multinationales, dont la
résidence est plus difficile à localiser.
En vertu de l’application des législations nationales, les résidents d’un Etat sont
généralement imposables sur une base mondiale. Le fait pour une personne
physique d’être domiciliée au Maroc entraîne pour elle une obligation fiscale illimitée,
ce qui signifie qu’elle sera imposable au Maroc sur l’ensemble de ses revenus de
source marocaine et étrangère.
Il peut arriver que les différences de définition de la résidence entre plusieurs Etats
conduisent à une dualité de résidence, que les conventions internationales ont
vocation à éliminer. En effet, l’article 4 de la convention modèle OCDE prévoit des
critères de résidence qui permettent de départager les Etats concernés en cas de
conflit de résidence. Ces critères, repris par les conventions fiscales internationales,
concernent aussi bien les personnes physiques que les personnes morales.
Néanmoins, c’est pour les personnes morales que les problèmes posés par le
commerce électronique sont les plus aigus.
Novembre 2003 64
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Rappelons qu’une retenue à la source est généralement prévue par le droit interne
ou le droit conventionnel concernant les revenus de non-résidents appartenant à
certaines catégories (dividendes – intérêts – salaires – redevances).
Les principaux critères servant à déterminer la source des revenus sont au nombre
de deux :
Le droit marocain fait application de ces deux critères et prévoit une retenue à la
source sur les prestations de services fournies au Maroc ou effectivement utilisées
au Maroc.
Tel que déjà évoqué plus-haut, la dématérialisation des flux financiers et de service
entre entités appartenant à des Etats différents entraîne mécaniquement une
allocation des revenus qui n’est pas la même que celle connue usuellement dans le
commerce traditionnel. Il en résulte des risques fiscaux :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
- tant pour les Etats dont les recettes fiscales sont menacées ;
- que pour les contribuables, incertains quant à leur situation fiscale.
L’implantation d’une entreprise étrangère au Maroc peut être réalisée par voie
d’investissement ou d’exportations. En cas d’investissement direct, la présence d’une
filiale ou d’une succursale fait généralement naître des obligations fiscales au Maroc,
selon les règles de droit commun.
La base de répartition est ainsi la question centrale qui sous-tend les règles
fiscales relatives aux prix de transfert.
L’obtention d’informations sur le contribuable ou sur les transactions n’est pas une
chose aisée car les échanges sur le réseau ne laissent pas autant de traces que
dans le commerce traditionnel. En revanche, l’administration fiscale marocaine
doit d’une part, savoir où est situé le contribuable et quelle est son identité (1) et,
d’autre part, avoir connaissance de l’existence des transactions et de certaines de
leurs caractéristiques (2).
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Or, il est parfois difficile d’identifier les transactions et les contribuables qui
peuvent se rendre indécelables ou anonymes sur le réseau Internet. Le rapport
de l’Australian Taxation Office (ATO) révèle que 15% des contribuables ayant
réalisé des opérations sur Internet ne pouvaient être identifiés.
Personne physique
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Personne morale
Personne physique
Personne morale
Les entreprises dont l’activité est liée au commerce électronique naissent de plus
en plus. Les fournisseurs d’accès et les éditeurs de sites Web en particulier
sont en constante augmentation à travers le monde. Ces sociétés n’ont pas de
statut particulier mais sont, dans certains pays, soumises à des obligations
déclaratives.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Concernant les sites Web, ils doivent être déclarés aux autorités dont relèvent les
noms de domaine. Les systèmes d’enregistrement mis en place doivent
présenter une fiabilité suffisante pour être d’un grand recours à
l’administration fiscale. Il n’y a pas de rapport systématique entre « l’identité
électronique » (nom de domaine ou adresse électronique) et la « raison sociale »
de la société qui utilise cette identité. D’où la difficulté à identifier le
propriétaire d’un site.
Aujourd’hui, les réseaux informatiques facilitent les échanges entre les individus et, à
ce titre, peuvent constituer une menace pour l’Etat marocain.
Sans parler de fraude, puisque les consommateurs ne sont pas souvent avertis
de la législation fiscale, on notera au passage que les achats effectués par
l’intermédiaire d’Internet supportent rarement la TVA.
Par ailleurs, la gestion des patrimoines privés par informatique, qui se généralise
avec l’informatisation croissante des foyers, peut constituer une menace d’évasion
fiscale supplémentaire à l’avenir si l’administration fiscale ne parvient pas à
contrôler les informations qui transitent par les réseaux.
Les prélèvements de l’impôt sur la consommation, dit « taxe sur la valeur ajoutée –
TVA », sont payables au lieu de vente ou d’utilisation des biens ou services et non
au lieu de consommation.
Par contraste, les règles de territorialité de la TVA visent à faire naître un droit à
imposer dans l’Etat où les biens et services sont consommés, ce que réaffirme
notamment l’OCDE dans le contexte du commerce électronique.
La diversité des règles posées par la 6° di rective fait que le lieu de consommation
n’est pas défini simplement mais, au contraire, est déterminé par de nombreux
facteurs :
Pour les prestations de service, il s’agit d’une « fiction légale » reposant sur la
prise en compte de la localisation et de la qualité (assujetti ou non à la TVA) du
prestataire et du preneur, ainsi que de la nature du service ;
Novembre 2003 69
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Ces règles ont été élaborées à une époque où le prestataire était le plus
souvent situé à proximité du bénéficiaire du service ou de la livraison.
Novembre 2003 70
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Pour ces raisons, les Etats et les organismes internationaux ont cherché à
élaborer une nouvelle forme de fiscalité adaptée aux spécificités du
commerce électronique qui est vu comme la préfiguration des échanges
commerciaux du futur. Leur objectif étant clair : arriver à trouver un moyen
simple, efficace, léger, équitable, d’imposer les échanges commerciaux sur
Internet.
Novembre 2003 71
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
II
DEUXIEME PARTIE :
Réflexions sur la problématique au
niveau international
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Ces travaux ont donné lieu à la définition du cadre général et des principes
directeurs des politiques fiscales en matière de commerce électronique
(chapitre 1).
Sur la base de ces principes, des orientations précises ont été dégagées
concernant la fiscalité des transactions électroniques, en réponse aux
problématiques préalablement identifiées (chapitre 2).
Novembre 2003 73
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Par opposition aux Etats-Unis, partisans d'un libéralisme total, l'Europe et les Pays
en Voie de développement sont en faveur de l'imposition du commerce électronique
et ont mené une réflexion sur le sujet, principalement dans le cadre de l'OCDE.
Les réflexions conduites ont donné lieu à un consensus sur le cadre général
applicable au commerce électronique (section 1), ainsi qu’à la définition des
principes de base d’imposition des transactions électroniques (section 2).
Le système fiscal actuel devra probablement être réformé, car il est évident qu’à plus
ou moins long terme, les Etats ne laisseront pas cette nouvelle forme de commerce
en plein essor, amoindrir leurs recettes fiscales, dont dépend le niveau social,
économique et culturel de la société.
Date Evénement
21 novembre 1996 Rapport du département du Trésor américain « Selected Tax Policy
Implications of Global Electronic Commerce »
15 avril 1997 Livre vert de la commission européenne « Une initiative européenne
dans le domaine du commerce électronique »
1er juillet 1997 Rapport de l’administration Clinton « A framework for global
Electronic commerce »
6 juillet 1997 Conférence ministérielle européenne (Bonn) « les réseaux globaux
de l’information : réaliser le potentiel »
Août 1997 Rapport de l’Australian Taxation Office « Tax and the Internet »
6
Organisation de Coopération et de Développement Economiques
Novembre 2003 74
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Depuis la découverte des problèmes fiscaux posés par Internet, les instigateurs des
réformes ont engagé des réflexions. Ils sont favorables à une adaptation des
règles et principes plutôt qu’à un bouleversement du système fiscal
international. En effet, les concepts utilisés en fiscalité internationale sont
aujourd’hui rodés, acceptés au niveau international et connus des praticiens et
des théoriciens.
Le trésor américain et l’OCDE vont en ce sens, ainsi que la plupart des pays. Lors de
la conférence de Bonn, en 1997, il a été précisé que « les évolutions technologiques,
dont le monde prend connaissance avec le phénomène du commerce électronique,
ne sont pas compatibles avec les règles fiscales existantes ».
Les doutes sur la possibilité d’appliquer les impôts existants ont conduit des auteurs
à proposer des systèmes d’imposition spécifiques au commerce électronique :
Novembre 2003 75
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Sa base imposable est constituée par le nombre de bits transmis et non par la
valeur ou le coût de la communication ;
Cette taxe est fondée sur des raisons morales et sociologiques ; elle aurait
l’avantage de contribuer à résoudre les problèmes d’encombrement que
suscite la gratuité actuelle des échanges d’informations (argument en faveur
de la taxe) ;
Elle apparaît en revanche inutile car il existe déjà dans la plupart des pays
une taxe sur les services : la TVA et son introduction serait un facteur de
complication d’autant plus qu’elle aurait nécessité la mise en place d’une
comptabilité spéciale pour les bits avec des équipements de mesure du
volume des bits transmis. Enfin, cette taxe découragerait l’utilisation des
nouvelles technologies en incitant par exemple les entreprises à continuer à
utiliser les moyens traditionnels telles que les disquettes plutôt que les
réseaux.
Des prélèvements similaires à la taxe sur les bits ont été proposés. Ils présentent
des inconvénients majeurs comparables à ceux de la taxe sur les bits :
Taxe sur les flux financiers qui passent par Internet et autres services en
ligne.
Novembre 2003 76
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
- permettre aux gouvernements d’être plus proches des citoyens et de leur offrir de
meilleurs services.
A l’issue d’une série de réflexions (cf. supra), les Etats concernés sont parvenus à
mettre en place les principes essentiels en matière de commerce électronique.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
1. Principes de base
Neutralité
Sécurité
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les mesures doivent être concrètes et couvrir un certain laps de temps. La plus
grande menace pour la sécurité juridique des entreprises est peut-être une
réaction impromptue des administrations face à un phénomène qu’elles ne
maîtrisent pas encore.
Simplicité
Les règles fiscales doivent idéalement être simples. Il s’agit là d’une exigence
générale dépassant largement le cadre du commerce électronique.
2. Autres principes
Equité
Pour avoir une vision claire, l’équité doit être envisagée du point de vue des
contribuables, et du point de vue des Etats :
Un régime équitable est un régime qui n’impose pas de charges lourdes aux
contribuables. Par conséquent, les contribuables qui effectuent en
substance les mêmes opérations dans le commerce électronique et dans
le commerce traditionnel doivent en définitive supporter la même
charge.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
situation défavorable aux Etats de source, alors même que le système fiscal
actuel reposait jusqu’alors sur un consensus par lequel le droit d’imposer les
revenus était réparti équitablement entre l’Etat de source et de résidence.
Certes, économiquement, on peut arguer qu’il ne doit revenir aucun droit à
imposer à l’Etat de source car aucune richesse n’est créée sur son territoire
en l’absence d’établissement stable.
Efficience
Efficacité
Flexibilité
la fiscalité directe :
la fiscalité indirecte :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
En février 2000, un groupe de travail a publié un projet révisé destiné à clarifier les
commentaires sous l’article 5 du modèle de convention OCDE. Seules sont
examinées les conditions dans lesquelles un serveur peut être constitutif d’un
établissement stable.
Comme il a été développé ci-avant (cf. première partie – chapitre 2 – section 1), le
phénomène de la dématérialisation entraîne des changements profonds pouvant
avoir un impact sur la qualification des revenus pour les impôts directs et des
opérations en matière de TVA.
Les développements suivants font état des résultats des travaux menés par les
institutions internationales sur cette question, concernant la fiscalité directe (a) et la
fiscalité indirecte (b) :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Conflits de qualification
• Problématique
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
A chaque fois que l’intégralité des droits sur le logiciel n’est pas
transférée, le paiement ne s’analyse pas comme une redevance mais
comme un revenu commercial relevant de l’article 7 et 14 de la
convention OCDE.
Novembre 2003 84
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Du fait que les logiciels sont protégés par la loi sur le copyright et que les
droits conférés au titulaire du droit sont reconnus en vertu de la même loi,
ces propositions de règlements ont pour base et point de départ, l’analyse
des droits conférés en vertu de la loi américaine en matière de copyright.
Novembre 2003 85
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Les contrats sont interprétés par le juge fiscal par référence aux
principes de droit privé, et ce pour déterminer la nature fiscale d’un
contrat. Le juge n’hésite pas à restituer au contrat sa véritable nature
par une requalification appropriée et accorde ce droit à
l’administration. Il s’agit de faire prévaloir la véritable « substance »
du contrat sur la forme qui lui a été donnée par les parties pour, en
fait, éviter les abus de la part des contribuables.
Novembre 2003 86
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Selon cette proposition, seuls les revenus qui affectent la base imposable de
l’Etat à partir duquel ils sont versés feraient l’objet d’une retenue. A contrario, les
revenus non déductibles pour la personne située dans l’Etat de source ne
seraient pas soumis à cette retenue, dès lors qu’ils n’érodent pas la base
imposable de cet Etat.
Novembre 2003 87
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Exemple
Dans le premier cas, l’opération est une vente de 10 photos, faisant naître un
revenu de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux.
Dans le second cas, il y a une vente mais aussi une reproduction de 9 copies,
pour laquelle l’utilisateur de la photographie doit verser une redevance.
Les redevances donnent lieu généralement à une retenue à la source, qui n’est
pas prévue pour les bénéfices industriels et commerciaux.
Enfin, et d’une manière générale, les divers services rendus en ligne tels
que les groupes de discussion, courrier électronique, services financiers,
bancaires ou d’agences de voyages, journaux d’information,
téléchargement de logiciels, consultations par vidéoconférence ou
messagerie électronique peuvent a priori donner lieu tout aussi bien à des
revenus de services, à des loyers, à des redevances ou à des revenus
commerciaux. L’absence de directive claire et absolue concernant la
qualification fiscale de telle ou telle opération réalisée dans le commerce
électronique, peut entraîner une double imposition si les Etats ne
s’accordent pas sur la qualification à donner. Le rôle de l’OCDE et des
Etats est d’apporter les clarifications nécessaires.
En droit communautaire
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Critère de la 6° directive
En outre, l’opération de dédouanement n’est pas assurée par les services des
douanes sur les transmissions de données, faute de moyens techniques. Le
principe de l’absence de perception des droits de douane, consacré par
l’OMC, rend impossible la mise en œuvre des exigences relatives à la
perception de la TVA, normalement réclamée lors du dédouanement.
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
En droit interne
La loi
La jurisprudence
Cependant, les situations auxquelles le juge a été confronté ne sont pas celles
qui présentent des similitudes avec le commerce électronique de biens ou de
services entièrement dématérialisés. La nature particulière des opérations
relatives aux logiciels ou aux travaux photographiques tient à ce que des
prestations immatérielles s’intègrent sur un support matériel. Dans ces
conditions, il est difficile de distinguer la part des prestations de
services et celle de la livraison de biens :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
La doctrine administrative
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Novembre 2003 92
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Novembre 2003 94
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
2. Désintermédiation
La meilleure voie à expérimenter pour les autorités fiscales serait donc d’intégrer les
exigences de la législation fiscale dans les nouveaux circuits de paiement encore en
gestation.
Les premiers permettent le suivi des transactions car ils laissent une trace écrite ; les
seconds non seulement présentent les mêmes inconvénients pour l’administration
fiscale que la monnaie liquide, mais présentent en outre des inconvénients
supplémentaires liés à la possibilité pour le contribuable d’avoir accès à toutes les
facilités bancaires extraterritoriales du monde. Ces systèmes permettent des
transferts de fonds hors des contraintes matérielles habituelles qui limitaient la fraude
fiscale :
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Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Dans la généralité des cas envisagés, la banque conserve son rôle traditionnel
d’intermédiaire chargé d’effectuer une retenue à la source sur certains
revenus. Cependant, le rôle des banques sera relativement effacé à court terme
compte tenu de l’utilisation des cartes de crédit dans la majorité des
transactions qui prennent place dans le commerce électronique.
Au niveau international
Au niveau national
En droit allemand
En droit français
Il y a donc un risque certain de voir deux Etats, à partir de leurs territoires, l’un
compte tenu d’activités commerciales, fourniture de biens ou de services qu’il
Novembre 2003 96
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
La fiscalité directe sur les revenus, comme les impôts indirects, essaie néanmoins de
continuer à s’appuyer sur la notion de localisation. Ce n’est pas tant la dimension
mondiale d’Internet qui est dans ce cas en cause, mais la suppression de la
localisation que peut introduire Internet.
Cas n° 1
Si le serveur est hébergé par l’entreprise, ce qui suppose des moyens humains
nécessaires à son fonctionnement, il peut être considéré comme établissement
stable.
Cas n° 2
Cette définition, une fois clarifiée, l’imposition sur les bénéfices s’effectue sur les
profits réalisés par l’entreprise, là où se situe l’établissement stable.
De l’avis de la majorité des auteurs, la présence d’un serveur ou d’un site Web
sur un territoire ne constitue pas en eux-mêmes un établissement stable sur ce
territoire en l’état actuel des normes internationales. Les autorités fiscales
partagent généralement l’opinion de la doctrine.
Par exemple, le Trésor américain estime qu’un serveur situé aux Etats-Unis entre
dans les exceptions à l’établissement stable visées par l’article 5.4.a) de la
convention modèle de l’OCDE (usage d’installations aux seules fins de stockage,
d’exposition ou de livraison de marchandises appartenant à l’entreprise). Cela a pour
conséquence que les Etats dans lesquels sont situés de tels équipements ne
peuvent invoquer un droit à imposer les bénéfices nés des transactions réalisées par
Novembre 2003 97
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Novembre 2003 98
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Le site Web
Il est certain que le commerce électronique ne peut être réalisé sans une
infrastructure et un certain nombre d’éléments incorporels qui possèdent une
valeur économique propre.
Ces deux éléments ont retenu l’attention des fiscalistes. Cependant, la notion
d’établissement stable étant liée à l’existence d’éléments matériels sur un
territoire plutôt qu’à l’existence d’éléments immatériels, plus facilement
délocalisables, le serveur est plus souvent étudié que le site Web qui, par son
caractère volatil ne semble pas un bon élément de référence.
Pourtant, il y a des raisons de penser que le site Web est plus révélateur de la
présence commerciale d’une entreprise que le serveur car il « présente en
réalité pour l’entreprise beaucoup plus de fonctionnalités que le serveur
physique ». Le site Web assure en fait les fonctions autrefois dévolues au
« représentant dépendant » au sens de l’article 5.5. de la convention modèle
OCDE.
En réalité, les deux sont étroitement liés. On remarque d’ailleurs que certains
auteurs utilisent le terme « serveur matériel » comme synonyme de
« serveur » et celui de « serveur virtuel » comme synonyme de « site Web ».
Novembre 2003 99
Mesures d’adaptation de la fiscalité marocaine à la pratique du commerce électronique
Le serveur
Mais, un serveur est un outillage automatique d’un genre différent de celui des
machines rudimentaires n’ayant qu’un champ d’opération limité
territorialement. La différence essentielle entre les appareils automatiques
classiques et un serveur tient justement à la possibilité d’accéder à distance à
ce dernier.
Notion de fixité
A s’en tenir au sens précis des mots, le terme « place » suggère une localisation
géographique, alors que l’idée d’un lien physique avec le sol semble absente de
l’expression française. Cette fâcheuse différence de vocabulaire paraît avoir une
influence diffuse sur l’interprétation qui est faite, dans divers pays, d’un concept
pourtant unique : des pays francophones ou ayant adopté la formulation française
(par exemple le Norvège) ou influencés par la culture française (Canada) auraient
utilisé une approche dite de la « délimitation spatiale », d’après laquelle une
installation peut constituer un établissement stable bien qu’elle se déplace à
l’intérieur d’une aire ou entre plusieurs zones. Les commentaires de l’OCDE font
néanmoins constamment référence à la nécessité d’une localisation
géographique précise. Au-delà des différences de vocabulaire, on doit conclure
que la condition de fixité géographique demeure essentielle dans l’esprit de la
convention. Toute la difficulté est de savoir à partir de quel moment la
dimension géographique et temporelle de la notion de fixité sont réunies.
Fixité géographique
- dans une approche encore plus radicale, le fait qu’une installation soit en
mouvement ne serait pas incompatible avec la condition de permanence
dès lors qu’une activité d’affaires est exercée par l’intermédiaire de
l’installation – le fait qu’un outillage qui demeure dans un endroit particulier
puisse constituer un établissement stable selon les commentaires de
l’OCDE pourrait venir à l’appui de cette théorie.
Fixité temporelle
Une question importante en pratique est celle de la longueur du temps qui doit
effectivement s’écouler pour que l’activité ne soit pas considérée comme
temporaire. Aucun chiffre précis n’a été retenu dans le cadre des conventions
fiscales internationales, si bien que cette durée doit être appréciée au cas par
cas.
Une activité exercée par l’intermédiaire d’un serveur ou d’un site web
Dans une transaction réalisée entre une entreprise utilisant les réseaux de
télécommunication et un client (particulier ou autre entreprise) intervient un
intermédiaire qui est un fournisseur d’accès à Internet. Le serveur consulté par le
client peut appartenir soit à l’entreprise commerçante, soit à une société qui
héberge sur son serveur le site de l’entreprise. Cette société est un prestataire de
services qui est souvent le fournisseur d’accès à Internet.
Nous envisageons donc le cas d’une entreprise dont l’activité principale est la
mise à disposition d’emplacements sur le disque dur d’un serveur lui appartenant
et celui d’une entreprise dont l’activité principale est la vente de biens ou de
services à distance.
Dans l’hypothèse la plus absurde, une entreprise pourrait ainsi disposer d’un
établissement stable dans un Etat sans le savoir, si elle a recours à un
fournisseur qui héberge son site Web sur un serveur localisé dans cet Etat.
Pour se prémunir contre un tel risque, la société devrait prévoir
contractuellement que son site ne devrait pas être hébergé sur un serveur
situé dans tel ou tel pays. Fort heureusement, le Comité des affaires fiscales
de l’OCDE a sur ce point une interprétation rassurante : lorsque le site Web
d’une entreprise est hébergé sur le serveur d’un fournisseur d’accès, il
est exclu que cette entreprise puisse posséder un établissement stable
car, ainsi qu’il a déjà été présenté, un site Web ne peut constituer un
établissement stable.
Mais que l’entreprise possède ou non le serveur qu’elle utilise, les chances
pour qu’un établissement stable soit reconnu paraissent minimes :
b) Agent dépendant
On peut dès lors s’interroger avec la doctrine, sur la situation du serveur ou des
prestataires de services par rapport au paragraphe 5 de l’article 5 avant
d’envisager les conséquences fiscales de l’hébergement d’un site Web par un
agent dépendant de la société.
Le serveur
Ce sont en fait les programmes mis en œuvre par les ordinateurs qui leur
confèrent leurs capacités.
Des agents logiciels agissent pour le compte de l’utilisateur. Ils ne sont donc
pas nécessairement attachés à une machine puisqu’il existe aussi bien des
agents statiques (résidant sur un ordinateur principal) que des agents
dynamiques (qui peuvent être envoyés à un endroit distant pour accomplir leur
tâche). Les agents intelligents peuvent apprendre et assimiler les préférences
de l’utilisateur. L’apprentissage s’effectue par entraînement et éventuellement,
coopération avec un autre agent intelligent ou un autre utilisateur. Ils peuvent
également prendre des décisions par rapport à une situation déterminée : les
logiciels appelés smart software sont capables d’accepter des commandes, et
dans une certaine limite, de négocier ; ils sont donc en mesure d’assurer les
activités des salariés.
Il a été suggéré par certains Etats aux Etats-Unis, que les fournisseurs
d’accès pourraient jouer le rôle d’agents représentant les sociétés qui utilisent
Internet car ils disposent d’informations sur les personnes qui passent par leur
intermédiaire. Une telle proposition ne pouvait être retenue car elle ferait
supporter trop de charges aux fournisseurs d’accès. Le rapport du Trésor
américain confirme d’ailleurs qu’il n’y a pas entre le fournisseur d’accès et son
client de lien de dépendance, même s’il est concevable que le fournisseur
d’accès soit un agent du client.
Le rapport juridique qui les unit peut donc être analysé comme un contrat de
courtage.
En toute hypothèse, afin d’éviter que l’activité déployée à partir d’un Etat et
offerte ou rendue au profit d’un résident d’un autre Etat ne constitue un
établissement stable, il reste la possibilité pour l’entreprise d’avoir recours à
un tiers indépendant tel qu’un fournisseur de services ou toute autre société
indépendante juridiquement et économiquement (pour assurer, par exemple
un service après vente dans l’Etat du client).
Les activités exercées pour l’entreprise par l’intermédiaire d’une installation fixe
d’affaires ou d’un agent dépendant qui présentent un caractère préparatoire ou
auxiliaire ne peuvent donner lieu à un établissement stable. Ce principe a été
énoncé par l’article 5.4.e) de la convention OCDE.
d) une installation fixe d’affaires est utilisée aux seules fins d’acheter des
marchandises ou de réunir des informations, pour l’entreprise.
Concrètement, une entreprise dont l’activité est limitée à la publicité par Internet,
par exemple, alors que les ventes seront réalisées par des moyens classiques,
n’aura certainement pas une activité de nature à faire naître un établissement
stable en vertu de l’alinéa a) de ce paragraphe.
Quant aux pages Web, elles ne constituent que des informations ou une forme
de publicité.
D’autres activités qui ne peuvent être accomplies par l’intermédiaire d’un serveur
ne présentent pas, a priori, un caractère auxiliaire ou préparatoire :
Il ajoute que si les fonctions du serveur incluent des activités qui constituent en
elles-mêmes une « part essentielle et significative » de l’activité commerciale de
l’entreprise, et si les autres conditions de l’installation fixe d’affaires sont
remplies, le serveur pourra constituer un établissement stable.
Le critère utilisé pour juger l’importance relative d’une activité est l’objet de
l’entreprise7 et non, par exemple, le chiffre d’affaires réalisé. L’ATO en a déduit
que l’entrepôt à partir duquel sont livrés des biens matériels commandés par
Internet constituerait un établissement stable si l’activité principale de l’entreprise
était la commercialisation de produits par Internet.
Il trouve son fondement dans l’article 209-I du code général des impôts qui ne
prévoit que ne sont imposables en France que les bénéfices réalisés par les
entreprises exploitées en France ou ceux dont l’imposition est attribuée à la
France par une convention internationale relative aux doubles impositions. Cela
signifie pour les entreprises françaises, une imposition en France limitée aux
bénéfices rattachables à l’activité du siège et, pour les entreprises étrangères,
une imposition en France à raison des seuls bénéfices rattachables à une activité
rattachable à une exploitation sur le territoire français.
Ce concept de droit interne est proche de celui d’établissement stable utilisé dans
les conventions fiscales internationales.
7
une installation fixe d’affaires dont l’objet général est identique à celui de l’ensemble de l’entreprise
n’exerce pas une activité préparatoire ou auxiliaire
Etablissement autonome
Représentant dépendant
La condition de régularité des opérations ne doit pas non plus être négligée. Il
faut que les opérations soient réalisées à titre habituel ou, à tout le moins,
régulier. Pour les opérations commerciales, cela se traduit par la répétition des
opérations, par opposition aux opérations purement occasionnelles.
Enfin, un cycle complet d’opérations est constitué par des activités distinctes
par leur nature ou par leur mode d’exécution des opérations réalisées par
l’entreprise dans l’Etat de son siège :
- pour que des opérations soient détachables par leur nature, il faut que
l’activité exercée par une entreprise dans un Etat soit différente de celle à
laquelle elle se livre sur le territoire de l’Etat où est situé son siège – le cas
échéant, il convient de procéder à une ventilation des résultats afférents à
chaque activité ;
- alors que la rationalité des critères utilisés pour déterminer la résidence des
personnes morales semble atteinte par les possibilités nouvelles de
communication à distance.
d’une part, la répartition des frais généraux qui ne sont pas en relation
avec certains produits ;
et d’autre part, la ventilation du résultat global entre les entités du
groupe.
C’est cette deuxième méthode qui est préconisée par l’OCDE dans le cadre des
conventions de double imposition.
Localisation du contribuable
Personne physique
Personne morale
Identification du contribuable
Personne physique
Il est à noter surtout que les adresses des utilisateurs ne leur appartiennent pas en
propre. Il s’agit en effet « d’adresses dynamiques », à la différence des « adresses
statiques », attribuées de façon définitive aux entreprises qui disposent d’un site. Ce
qui signifie que les particuliers qui accèdent à Internet se voient attribuer par leur
fournisseur d’accès une nouvelle adresse à chaque connexion.
Personne morale
Pour ces raisons, l’OCDE engage les gouvernements à « exiger que les entreprises
qui participent au commerce électronique se fassent connaître auprès des autorités
fiscales selon des modalités comparables à celles qui s’appliquent aux entreprises
effectuant des transactions commerciales conventionnelles dans le même pays »8.
Un moyen de repérer à des fins fiscales les entreprises qui possèdent un site serait
l’enregistrement des numéros IP.
Avant de pouvoir constater une infraction, il faut cibler les transactions suspectes.
On sait que les contrôles sont souvent déclenchés par les erreurs, omissions ou
inexactitudes révélées par recoupement des déclarations des contribuables. Les
données collectées par des tiers, principalement des établissements financiers,
sont particulièrement utiles pour découvrir des revenus non déclarés. MAIS,
Internet élargit l’accès aux banques off-shore dont les comptes ne peuvent être
connus de l’administration fiscale.
sur Internet) des transactions qui échappent aux douanes en aval (c'est-à-dire au
niveau du contrôle des colis).
A ce titre, la rapport du comité des affaires fiscales de l’OCDE fixant les conditions
cadre pour l’imposition du commerce électronique, dispose qu’il faudrait donc
« parvenir à un consensus international sur les circonstances dans lesquelles les
biens ou services sont considérés comme consommés dans un pays donné ».
Derrière les divergences des règles de territorialité qui existent entre les législations
des différents Etats, se profilent de double imposition ou de non-imposition,
entraînant respectivement des distorsions de concurrence au détriment des
fournisseurs étrangers ou à leur profit.
Rappelons que la règle de base en matière de TVA est que les exportations sont
exonérées alors que les importations sont imposables ; mais pour des raisons
pratiques, les importations ne supportent pas toujours la TVA.
La loi fiscale prévoit l’exonération de la TVA sur les livraisons de biens à destination
de pays étrangers, que l’expédition ou le transport soit assuré par le vendeur ou pour
son compte, ou par l’acheteur ou pour son compte.
Les règles de territorialité de la TVA relatives aux prestations de services sont plus
complexes que celles qui concernent les livraisons de biens corporels car il faut
prendre en compte la localisation du fournisseur, la localisation du preneur, son
statut (assujetti à la TVA ou non) et le lieu d’exécution ou d’utilisation du service.
L’exemption de TVA sur les services rendus par des prestataires étrangers est
doublement néfaste car elle conduit à des pertes de recettes fiscales pour l’Etat du
client.
Le lieu du bénéficiaire est déterminé par référence au siège de son activité, au lieu
de l’établissement stable lui appartenant auquel le service a été rendu ou, à défaut,
au lieu de son domicile ou de sa résidence habituelle.
Par ailleurs, la localisation du lieu d’utilisation des services, soulève des difficultés
dans le commerce électronique. Dans le monde « réel », le trois critères possibles de
rattachement territorial (lieu de réalisation du service – lieu de réception du service
par le bénéficiaire – lieu d’utilisation du service) désignent habituellement un seul et
unique lieu et le droit d’imposer les revenus est, par conséquent, rattaché à un seul
territoire. La nature de certains services permettrait déjà une exécution à plusieurs
endroits ou une utilisation à un autre endroit que celui où ils étaient rendus. La
dématérialisation des rapports commerciaux non seulement accroît les
possibilités de disjonction entre ces divers lieux mais rend aussi plus difficile
leur détermination. Les lieux d’exécution ou d’utilisation du service sont difficiles à
déterminer car le véritable bénéficiaire n’est pas nécessairement celui qui est
désigné dans la transaction.
III
TROISIEME PARTIE :
Recommandations d'adaptation de la
fiscalité marocaine aux spécificités du
marché électronique
Ce chapitre a pour objet d'indiquer les modes d'imposition au Maroc des opérations
de commerce électronique, par application combinée du droit interne et des
conventions fiscales internationales, le cas échéant.
Après un rappel des principes d’imposition d’une activité au Maroc (1.), nous
examinerons le statut fiscal des intervenants dans une transaction électronique, et ce
selon qu’une convention fiscale de non-double imposition existe (2.) ou non (3.).
Au Maroc, l’imposition des sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés suit les
règles de territorialité (article 3 de la loi n° 24-86 relative à l’IS).
En effet, l’impôt sur les sociétés frappe uniquement les bénéfices réalisés dans les
entreprises exploitées au Maroc, ainsi que ceux dont l’imposition est attribuée au
Maroc par une convention internationale de non-double imposition.
Il en résulte que les sociétés étrangères sont soumises à l’impôt sur les sociétés
marocain à raison de leurs exploitations au Maroc ou si une convention réserve au
Maroc le droit d’imposer un produit. Cette règle s’applique, de manière réciproque,
du côté marocain, à une société marocaine qui exerce une activité à l’étranger.
Dans ce cas, la société étrangère n’est passible de l’impôt sur les sociétés marocain
que si elle dispose au Maroc d’un établissement stable ou si elle perçoit des revenus
de source marocaine dont le droit d’imposer est également attribué au Maroc.
Les règles relatives aux établissements stables étant connues (cf. supra), il convient
alors de les appliquer à une activité de services ou de ventes de marchandises sur
Internet.
Si une entreprise marocaine (Etat A), offre par l’entremise d’Internet un service
ou un produit à un internaute situé à l’étranger (Etat B), l’administration de l’Etat
du visiteur (B) peut-elle considérer que tout ou partie de la marge de ce service
ou de ce produit doit être soumise à l’impôt sur les sociétés dans l’Etat B ?
Nous tentons dans ce qui suit de fournir la réponse à ces questions, selon 2
hypothèses, selon que l’entreprise marocaine dispose de son propre serveur au
Maroc ou non :
ETAT A ETAT B
ENTREPRISE
INTERNAUTE
(client)
SERVEUR
Dans ce cas, le serveur est situé dans le même Etat que l’entreprise et la
question de l’établissement stable ne se pose pas.
Dès lors, l’activité d’offrir des produits et services, déployée par une entreprise à
partir du Maroc et offerte ou rendue au profit d’un résident d’un autre Etat ne doit
pas pouvoir être considérée comme constitutive d’un établissement stable. Il en
résulte qu’un site Web ne devrait pas être constitutif d’un établissement stable,
dans ce cas.
Cette approche est la plus répandue au plan international. Elle est confirmée
par le groupe de travail OCDE, dans son projet révisé de clarification des
commentaires sous l’article 5 de la convention modèle OCDE.
- d’un bureau ;
- d’un salarié qui pourrait venir régulièrement visiter des clients potentiels (dès
lors qu’il aurait un pouvoir de négociation, peu importe la personne qui signe
les contrats) ;
- ou encore d’une agence ou d’un agent indépendant.
Il ne faudrait pas non plus qu’un service après-vente (SAV) soit assuré
directement par l’entreprise A, car le résultat attribuable au service après-vente
serait lui, a priori, constitutif d’un établissement stable. Dans cette hypothèse, il
est préférable que l’entreprise A fasse appel à un tiers indépendant (au plan
juridique et économique) pour assurer le service après-vente (SAV)
indépendamment des questions commerciales.
En synthèse
- soit il s’agit d’un accès à une information et l’entreprise ne doit pas être
considérée comme disposant d’un établissement stable dans l’Etat B ;
En revanche, si A invite B à traiter et s’il dispose à cet effet d’un agent dans l’Etat
B – ou encore d’un SAV –, il peut être considéré comme disposant d’un
établissement stable, sous réserve d’examiner les rapports juridiques mis en
place et les modalités de cette mise en œuvre.
En pratique, les entreprises doivent examiner le régime juridique qu’elles ont mis
en place pour appliquer le régime fiscal approprié.
Dans ce cas, l’entreprise marocaine A transite par un serveur dans l’Etat étranger
B, comme suit :
ETAT A ETAT B
INTERNAUTE
(client)
ENTREPRISE
SERVEUR
Dans cette hypothèse, deux cas doivent être examinés selon les prérogatives
conférées au serveur, et plus précisément :
(a) Premier cas – le serveur situé à l’étranger assure des fonctions de transit et
de stockage de l’information
Si, par exemple, le serveur est conçu de telle façon que l’entreprise B y
domicilie activement ses offres de traiter ou bien s’il assure des services
comme la livraison ou l’exécution des commandes, l’établissement stable est
caractérisé dans l’Etat où il est installé sauf à considérer que l’élément
essentiel, la présence physique, manque pour caractériser l’établissement.
En énumérant les différentes activités qu’un serveur peut exercer sans pour
autant être considéré comme un établissement stable, dans la mesure où ces
activités sont préparatoires et auxiliaires, la distinction posée par le projet
révisé recouvre en réalité le rôle passif ou actif du serveur.
le fait de relayer des informations à l’aide d’un serveur miroir à des fins de
sécurité et d’efficience ;
la fourniture d’informations.
Si l’entreprise est résidente au Maroc (Etat A) qui n’est pas lié à l’Etat B par une
convention, chaque Etat sera en droit d’appliquer sa propre législation sans
atténuation.
Sur la base de ce qui précède, nous dressons dans ce qui suit un tableau de
synthèse de l’imposition de chacune des principales transactions effectuées sur le
Net, aussi en ce qui concerne l’impôt sur les sociétés (IS) que la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) :
Les tableaux synoptiques suivants indiquent pour chacune des activités, désormais
possibles et connues en matière de commerce électronique, le mode d’imposition
applicable au revenu, en matière d’impôt sur les sociétés.
de services
- Consultation de données Qualification en tant que IS :
en ligne par référence à prestation de services ; le Revenu considéré comme
un serveur : moteur de recherche redevance à soumettre à la
- Accès à une base de apporte une « valeur retenue à la source dans les
données ajoutée » à travers conditions de droit commun
- Accès à des groupes l’identification et
/ forums de l’organisation des données
discussion
- Abonnements en
ligne
- Transfert de logiciels Vente de bien si l’acheteur IS :
reçoit un droit de Revenu considéré comme
reproduire, de créer des bénéfice commercial
droits dérivés, de distribuer imposable dans les
le logiciel à des tiers ou de conditions de droit commun
l’utiliser personnellement
pour ses besoins
professionnels
Prestation de service si IS :
l’intégralité des droits sur le Revenu considéré comme
logiciel n’est pas transférée redevance à soumettre à la
retenue à la source dans les
conditions de droit commun
Interprétation du contrat IS :
par le juge fiscal pour Bénéfices commerciaux
déterminer sa nature imposables dans l’Etat du
fiscale, par référence à vendeur, en l’absence
l’intention des intéressés d’établissement stable dans
l’Etat de l’acheteur
NB :
De même qu’en ce qui concerne l’impôt sur les sociétés, nous présentons ci-après le
régime applicable en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aux opérations
courantes réalisées sur le Net :
(service immatériel)
- Transmission Livraison de biens si un TVA :
d’informations droit peut naître sur cette Applicable selon le régime
information de livraison des biens
A cet effet, des adaptations de la législation marocaine s’imposent (section 1), mais
dont l’application devrait s’accompagner de mesures concrètes (section 2) afin de
permettre un fonctionnement homogène du système, à la fois pour l’administration
fiscale et les contribuables.
Les principaux amendements que nous avons identifiés sont présentés ci-après,
respectivement concernant l’impôt sur les sociétés (1.) et la taxe sur la valeur ajoutée
(2.), que nous énumérons tout en proposant le texte de l’argumentaire
accompagnant chaque amendement demandé.
A notre avis, concernant l’impôt sur les sociétés (IS), la mise en application d’une
fiscalité adéquate appelle une adaptation de la fiscalité actuelle, dans le sens
(1) d’inclure l’ensemble des revenus générés par une activité de commerce
électronique, ayant le caractère de « redevance » par référence aux
commentaires de l’OCDE précités, parmi les produits bruts perçus par les
sociétés étrangères, énumérés à l’article 12 de la loi n° 24-86 relative à l’IS, et
passibles d’une imposition au Maroc par voie de retenue à la source ;
(2) d’identifier les personnes pouvant désormais être chargées par l’administration
fiscale d’effectuer et de verser la retenue à la source sur les redevances
précitées, dans un contexte de « désintermédiation » et de paiement par voie
électronique, entraînant la suppression des intermédiaires classiques chargés de
cette obligation ;
A cet effet, une proposition d’amendement de la loi n° 24-86 relative à l’impôt sur les
sociétés (IS) devrait être suggérée aux pouvoirs publics, afin d’initier une refonte de
la fiscalité actuelle, dans le sens de son adaptation à la pratique du commerce
électronique.
Dans le cadre de notre étude, nous proposons ci-après une rédaction de projet
d’amendement.
Les amendements envisagés doivent être présentés au Ministère des Finances par
le Ministère de tutelle et les professionnels du secteur, accompagnés d’un
argumentaire indiquant :
- le contexte actuel ;
- l’objet des mesures proposées ;
- l’impact des mesures proposées ;
- ainsi que les modalités d’aménagement de la législation actuelle.
A cet effet, et dans le cadre de cette étude, nous suggérons un projet d’argumentaire
pour chacun des amendements proposés :
Amendement n° 1 -
Impôt sur les sociétés (IS) - Imposition des redevances pour des prestations
rendues dans le cadre de transactions électroniques
1. Contexte actuel
La mesure proposée a pour objet de soumettre les produits perçus par les
sociétés étrangères non établies au Maroc, revêtant la forme de
« redevance » dans le cadre d’une transaction électronique, à une
imposition à l’IS sur le territoire marocain.
Il reste entendu que la double imposition sera évitée, en cas d’existence d’une
convention fiscale internationale de non-double imposition entre le Maroc et le
pays de résidence du prestataire de services.
Cet amendement de l’impôt sur les sociétés (IS) sur les redevances des
prestations électroniques aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
Les produits bruts visés au II de l’article 3 ci-dessus sont ceux perçus par les
sociétés étrangères à titre :
1°-
…..
10°- de redevances en contrepartie de pr estations de services effectuées
dans le cadre de transactions électroniques.
La liste des redevances passible de cette imposition est fixée par voie
réglementaire.
Les redevances perçues par les sociétés étrangères non établies au Maroc,
en contrepartie de prestations de services effectuées dans le cadre de
transactions électroniques, sont désormais passibles d’une retenue à la
source au Maroc, par référence aux dispositions de l’article 12 de la loi n° 24-
86 relative à l’impôt sur les sociétés, tel que modifié et complété.
Amendement n° 2 -
Impôt sur les sociétés (IS) – Désignation d’intermédiaires chargés d’effectuer
la retenue à la source en cas de paiement électronique
1. Contexte actuel
Cet amendement de l’impôt sur les sociétés (IS) aura pour impact de faire face
aux conséquences de la « désintermédiation » comportant le risque d’une
réduction des recettes fiscales.
4. Modalités d’aménagement
Pour que cette disposition soit applicable, il s’avère opportun de prévoir d’élargir
le champ d’application des articles 37 de la loi n° 24-86 relative à l’IS.
I.-
II.-
III.- Lorsqu’il s’agit d’une transaction payée par voie électronique, l’impôt
retenu à la source est dû par les établissements intervenant dans le circuit du
paiement, et dont la liste est fixée par voie réglementaire.
Amendement n° 3 -
Impôt sur les sociétés (IS) – Reconnaissance de la facture électronique
transmise par la voie de l’EDI
1. Contexte actuel
Le transfert des factures par voie électronique est un enjeu national, mais aussi
européen et international à l’heure où il n’existe pas encore de reconnaissance
des factures électroniques, transmises en pratique par la voie de l’EDI. A ce titre,
la Commission européenne considère que «la facturation électronique
dématérialisée sera une caractéristique du commerce électronique et doit être
autorisée pour l’établissement de la TVA applicable aux opérations ».
A cet effet, la facture électronique doit être prévue et considérée comme pièce
probante de justification des recettes / dépenses des sociétés, sous réserve de
comporter un ensemble de mentions obligatoires.
Cet amendement de l’impôt sur les sociétés (IS) sur les pièces justificatives des
opérations aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
Le résultat fiscal …
Les sociétés sont tenues de délivrer ou de transmettre par la voie de l’EDI
en cas de transaction électronique, à leurs acheteurs ou clients assujettis à
l’impôt sur les sociétés, à la taxe sur la valeur ajoutée ou à l’impôt général sur
le revenu au titre des revenus professionnels et agissant dans le cadre de
leurs activités professionnelles, des factures ou mémoires conformément aux
dispositions de l’article 37 de la loi n° 30-85 relative à la taxe sur la valeur
ajoutée.
Par document en tenant lieu, ou tout autre pièce probante on entend tout écrit
dressé par une personne physique ou morale pour constater les conditions de
vente des produits, denrées ou marchandises et des services rendus. Ces
écrits sont authentifiés et valent factures ; ils doivent être établis en double
exemplaire; l'original est remis à la société cliente et le double est conservé
par le vendeur ou le prestataire de services.
Lorsque des factures électroniques sont émises par la voie de l’EDI, elles
doivent, pour être valables :
NB
Il est important de noter qu’à la date du 1er juillet 2003, est entrée en vigueur la
directive européenne conférant la valeur juridique et fiscale à la facture
électronique, échangée sous forme de fichier signé en complément à la facture
dématérialisée via l’EDI.
Amendement n° 4 -
Impôt sur les sociétés (IS) – Elargissement du droit de communication de
l’administration
1. Contexte actuel
- des livres et documents dont la tenue est rendue obligatoire, par les lois en
vigueur, pour les personnes physiques ou morales exerçant une activité
passible des impôts directs ;
lesquels s’avèrent insuffisants dans le cadre d’un contrôle portant sur des
transactions électroniques.
Cet amendement de l’impôt sur les sociétés (IS) portant sur le droit de
communication aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
Concernant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les principaux amendements qui
s’imposent à notre avis consistent à :
(2) élargir les règles de facturation pour y inclure la possibilité d’émettre une facture
par voie électronique, respectant un formalisme et des conditions précises ;
(4) introduire des mesures de sanction à l’égard des sociétés étrangères, intervenant
au Maroc à travers des transactions électroniques, et ne procédant pas à la
désignation d’un représentant fiscal.
A cet effet, une proposition d’amendement de la loi n° 30-85 relative à la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA) est à soumettre aux pouvoirs publics, afin d’initier une refonte
de la fiscalité actuelle, dans le sens de son adaptation à la pratique du commerce
électronique.
Dans le cadre de notre étude, nous proposons ci-après une rédaction de projet
d’argumentaire.
De même que pour l’impôt sur les sociétés (cf. supra), les amendements envisagés
doivent être présentés au Ministère des Finances par le Ministère de tutelle et les
professionnels du secteur, accompagnés d’un argumentaire indiquant :
- le contexte actuel ;
- l’objet des mesures proposées ;
- l’impact des mesures proposées ;
- ainsi que les modalités d’aménagement de la législation actuelle.
A cet effet, et dans le cadre de cette étude, nous suggérons un projet d’argumentaire
pour chacun des amendements proposés :
Amendement n° 1 -
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) – Exercice du droit à déduction en cas de
paiement électronique
1. Contexte actuel
Cet amendement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
1° - …
2° - …
3° - Le droit à déduction prend naissance à l’expiration du mois qui suit celui
de l’établissement des quittances de douane ou de paiement partiel ou
intégral des factures ou mémoires établis au nom du bénéficiaire.
En cas de transaction électronique, la déduction est autorisée sur la base d’un
justificatif, émanant des services d’un organisme spécialisé, et prouvant le
règlement effectif.
La liste des organismes spécialisés sera fixée par voie réglementaire.
Amendement n° 2 -
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) – Reconnaissance et modalités de la
facturation électronique
1. Contexte actuel
En effet, l’article 37 de la loi n° 30-85 relative à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
prévoit l’obligation d’émettre des factures ou mémoires prénumérotés et tirés
d’une série continue sur lesquels des mentions obligatoires doivent apparaître.
Cet article gagnerait à prévoir la facturation dans sa forme électronique.
Cet amendement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
Article 37 – Facturation
Amendement n° 3 -
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) – Elargissement du droit de communication
de l’administration
1. Contexte actuel
- des livres et documents dont la tenue est rendue obligatoire, par les lois en
vigueur, pour les personnes physiques ou morales exerçant une activité
passible des impôts directs ;
lesquels s’avèrent insuffisants dans le cadre d’un contrôle portant sur des
transactions électroniques.
Cet amendement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) portant sur le droit de
communication aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
Amendement n° 4 -
Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) – Sanctions en cas de non désignation d’un
représentant fiscal de sociétés étrangères
1. Contexte actuel
MAIS, par exception, le client doit payer la TVA pour le compte du prestataire
lorsque celui-ci est établi hors du Maroc, alors que le client est assujetti à la TVA
marocaine. Ce système est celui de l’autoliquidation.
Il faut néanmoins noter ici que le prestataire est solidairement tenu du paiement
de la TVA avec le client. En cas de non-paiement par le preneur, le recouvrement
de la taxe sera poursuivi auprès du preneur ou, à défaut, du prestataire, qui devra
alors désigner un représentant fiscal.
Le prestataire peut donc choisir de payer lui-même la TVA par l’intermédiaire d’un
représentant fiscal. En effet, en application des règles de territorialité de la TVA,
les entreprises étrangères qui réalisent au Maroc des opérations imposables
doivent désigner un représentant fiscal, et de conformément aux dispositions de
l’article 57 de la loi n° 30-85 relative à la TVA.
Cependant, en pratique, cette obligation n’est pas assortie d’une sanction et peut
ne pas être respectée, notamment en présence d’une transaction électronique.
Ainsi, et en l’absence de désignation d’un représentant fiscal, la TVA et le cas
échéant les pénalités qui s’y rapportent, sont dues par le destinataire de
l’opération imposable.
A chaque fois que cette technique est admise, le contribuable n’a pas d’intérêt à
ne pas déclarer la TVA ou à choisir une voie qui lui permet d’y échapper, sauf s’il
n’est que partiellement assujetti.
Cet amendement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aura pour impact :
4. Modalités d’aménagement
Article 49 quater –
Ainsi, en matière de TVA par exemple, et dans tous les cas d’imposition au Maroc, la
délivrance de la facture est obligatoire. En particulier, les vendeurs marocains
doivent facturer la TVA à leurs clients non assujettis.
Le problème est que les prix sont parfois présentés TTC indépendamment de la
localisation du client. Les règles de territorialité de la TVA sont souvent ignorées ;
d’où un manque de crédibilité de ces sites au plan international, et surtout un
manque de compétitivité par rapport aux sites étrangers, lesquels affichent des prix
HT.
Il est donc urgent d’adapter ces sites de manière qu’ils prennent en compte les
règles de territorialité de la TVA afin que :
d’une part, les clients qui ne doivent pas la payer n’y soient pas assujettis ;
et, d’autre part, de généraliser le paiement de la TVA lorsque cela est nécessaire
en vertu de ces règles.
Mais, le client de son côté, peut fausser les règles du jeu s’il se présente comme un
assujetti ou un résident d’un pays tiers, échappant ainsi à la facturation TTC sans
qu’il soit possible de vérifier ses dires. Se pose alors le problème de la vérification de
l’identité, de la qualité et de la localisation du client.
- les systèmes de paiement compte tenu du rôle que sont appelés à jouer les
moyens de paiement sur Internet et qui constituent une condition essentielle
de l’essor du commerce électronique dans les années à venir. De même, la
maîtrise par le fisc des flux financiers qui passent par les réseaux, est un
élément important du contrôle des transactions à des fins fiscales.
En outre, les factures doivent porter les mentions énumérées par la législation
fiscale pour être considérées comme valables.
En règle générale, les seules factures qui peuvent justifier un droit à déduction
sont celles qui ont été régulièrement délivrées à l’entreprise par son
fournisseur, directement ou par l’intermédiaire d’un représentant agissant en
son nom.
Le transfert des factures par voie électronique est un enjeu national, mais
aussi européen et international. Il n’existe pas encore de reconnaissance
des factures électroniques, transmises en pratique par la voie de l’EDI.
Bien que combattu par plusieurs législations pour des raisons stratégiques, le
cryptage est devenu un facteur clé de développement du commerce électronique. Il
se définit comme « toute prestation visant à transformer à l’aide de conventions
secrètes des informations ou signaux clairs, en informations ou signaux inintelligibles
pour des tiers qui n’ont pas la clé ou à réaliser l’opération inverse, grâce à des
moyens matériels ou logiciels connus à cet effet ».
Parmi les informations dont ils disposent, il serait utile pour l’administration fiscale de
pouvoir obtenir les coordonnées réelles (nom, adresse, …) de personnes suspectées
de fraude à partir de références virtuelles trouvées sur Internet (pseudonyme,
adresse électronique, …).
Enfin, il apparaît :
Ces actions combinées ont pour finalité commune la lutte contre la fraude
et l’évasion fiscale et la mise en place d’un cadre fiscal approprié au
développement de cette nouvelle forme de commerce.
CONCLUSION
GENERALE
Conclusion générale
Les réseaux télématiques, parce qu’ils brisent le lien ancestral entre territoire et
commerce, et parce que les transactions laissent peu de traces, peuvent devenir des
circuits de fraude et d’évasion fiscale.
Ceci requiert un effort collectif des professionnels du secteur et des pouvoirs publics,
avec le concours d’experts comptables en tant que conseillers à la proposition et la
mise en œuvre de mesures appropriées, en cohérence avec l’environnement
juridique et fiscal marocain.
ANNEXES
Annexe 1
Projet de loi relatif aux messages de données
Annexe 2
Projet de loi sur la protection des personnes physiques à l’égard du
traitement automatisé et l’échange de données nominatives
Annexe 1
Projet de loi relatif aux messages de données
ARTICLE 1 :
Les dispositions de la présente loi s’appliquent aux messages de données tels que définis à
l’article 2-1 ci-dessous. Elles ne sont toutefois pas applicables aux messages de données
relatifs aux :
a) aux actes de la procédure d’immatriculation foncière conformément à la
réglementation en vigueur ;
b) aux actes soumis aux formalités d’enregistrement conformément à la réglementation
en vigueur régissant l’enregistrement et timbre ;
c) aux actes relevant du statut personnel ;
d) …… ;
e) ……
ARTICLE 2 :
7) Système d’information : procédé fiable, utilisé pour créer, envoyer, recevoir, conserver
ou traiter des messages de données ;
10) Organisme certificateur : toute personne morale [physique] autorisée qui crée et gère
pour le compte de tiers, des conventions secrètes de cryptologie et délivre des certificats ou
tout autre service lié aux signatures électroniques.
ARTICLE 3 :
Lorsque la législation et/ou la réglementation exige qu'une information soit sous forme
écrite, ou lorsqu’elle prévoit simplement certaines conséquences si l’information n’est pas
sous forme écrite, un message de données satisfait à cette exigence si l'information qu'il
contient est accessible pour être consultée ultérieurement.
ARTICLE 4 :
ARTICLE 5 :
Lorsque la législation et/ou la réglementation exige que les documents soient conservés,
cette exigence est satisfaite dans le cas de message de données conservé, à condition que :
- le message de données soit accessible pour être consulté ultérieurement, et que ;
- le message de données soit conservé sous la forme dans laquelle il a été crée, envoyé
ou reçu ;
ARTICLE 6 :
ARTICLE 7 :
Lorsque la législation exige une signature [légalisée] [authentifiée], cette exigence est
satisfaite par la signature électronique certifiée selon les modalités et conditions qui seront
fixées par voie réglementaire.
ARTICLE 8 :
Sauf preuve contraire, la signature électronique certifiée est présumée être celle du
signataire.
ARTICLE 9 :
Sauf preuve contraire, une signature électronique certifiée, apposée sur un message de
données, présume que ledit message n'a pas été modifié depuis sa transmission par son
signataire.
ARTICLE 10 :
ARTICLE 11 :
ARTICLE 12 :
ARTICLE 13 :
Sauf stipulations contractuelles contraires, le message de données est réputé avoir été
expédié du lieu où l'expéditeur a son établissement, et est réputé avoir été reçu au lieu où le
destinataire a son établissement.
ARTICLE 14 :
La validité, la force probante, l’effet juridique ou la force exécutoire d’une information ou d’un
acte ne peuvent être déniés au seul motif que cette information ou cet acte existe sous forme
de message de données.
ARTICLE 15 :
« Art.417 bis / le message de données, tel que définit par la loi N° …du … sur les
messages de données, est admis en preuve au même titre que l’écrit sur support
papier, sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane et
qu’il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité. »
« Art. 417 ter / le message de données a la même force probante que l’écrit sur
support papier »
« Art. 417 quater/ lorsque la loi n’a pas fixé d’autres principes, et à défaut de
convention valable entre les parties, le juge règle les conflits de preuve en
déterminant par tous moyens le titre le plus vraisemblable quel qu’en soit le support.
La force probante des messages de données s’apprécie notamment eu égard à la
fiabilité du système d’information, du dispositif de création et de vérification de
signatures utilisées et à tout autre critère pertinent »
ARTICLE 16 :
ARTICLE 17 :
Les dispositions ci-après, prises sous formes d’arrêté ministériel, pourraient constituer les
lignes directrices du futur cahier des charges :
- délivrer, dans les conditions prévues dans la présente loi, les certificats de signature
électronique lorsque demande lui en est faite ;
- garantir que la clef publique et la clef privée du détenteur de la signature constituent une
paire de clefs opérationnelle ;
•
ou, pour ne pas privilégier les ICP,
deuxième version : garantir qu'une paire de clefs n'est attribuée qu'à un seul signataire
- garantir, qu'à la date d'émission du certificat, la clef privée est celle du détenteur de la
signature indiquée dans le certificat ;
- prévoir la procédure selon laquelle le détenteur de la signature et le signataire exécuteront
les obligations qui leur incombent en vertu de l'article 27 ci-dessous.
- ne pas publier un certificat au registre de certificats s'il n'a pas été accepté par le détenteur
de la signature ;
- suspendre les certificats dans le respect des conditions prévues à l'article 24 ci-dessous;
- révoquer les certificats dans les conditions prévues à l'article 25 ci-dessous ;
- garantir que toutes les informations communiquées par le détenteur de la signature soient
fidèlement reprises dans le certificat ;
- tenir et assurer la mise à jour d’un registre des certificats émis, accessible au public et
contenant les informations prévues à l'article 22 ci-dessous.
ARTICLE 18 :
Les organismes certificateurs autorisés sont astreints, pour eux-mêmes et pour leurs
employés, au respect du secret professionnel, sous peine des sanctions prévues par la
réglementation en vigueur.
Les organismes certificateurs autorisés doivent conserver les clefs qu'ils utilisent et sont
tenus, sur mandat du procureur de SA MAJESTE, de les remettre aux autorités judiciaires, et
ce dans les conditions prévues par la législation en vigueur ; dans ce cas, les organismes de
certification informent les utilisateurs.
ARTICLE 19 :
Les organismes certificateurs autorisés s'engagent à ne recueillir auprès de leurs clients que
les données nominatives nécessaires à la délivrance de certificats. La collecte et les
traitements de ces données pour d'autres fins doivent s'effectuer dans les conditions prévues
par la réglementation en vigueur relative au traitement des données nominatives.
ARTICLE 20 :
ARTICLE 21 :
L'organisme certificateur autorisé est, à l'égard des tiers se fiant de bonne foi aux certificats,
responsable des dommages causés à ces derniers du fait de l'inexécution des obligations
découlant de la présente loi et des clauses du cahier des charges.
Chapitre VI : DE LA CERTIFICATION
ARTICLE 22 :
ARTICLE 23 :
ARTICLE 24 :
- dès qu'il prend connaissance du décès du détenteur de la signature si ce dernier est une
personne physique ;
- dès qu'il prend connaissance de la cessation des activités du détenteur de la signature
si ce dernier est une personne morale ;
- sur demande du détenteur de la signature ou d'une personne agissant pour son compte.
ARTICLE 25 :
ARTICLE 26 :
La date d'effet de la suspension d'un certificat de signature prend effet immédiatement après
la mesure de suspension.
A l'égard des tiers, la suspension ou l'annulation de certificat de signature prend effet à partir
de sa publication au registre des certificats.
ARTICLE 27 :
- de prendre toutes les mesures raisonnables afin d'éviter l'utilisation non autorisée de sa
signature ;
- d'avertir immédiatement les personnes intéressées s'il a des raisons sérieuses de croire
que son dispositif de création ou de vérification de signature a été compromis ;
- de demander à l'organisme certificateur la suspension de délivrance de certificats dès
qu'il apprend que sa clef privée a été perdue ou que la confidentialité de sa signature a
été compromise ;
- d'informer de bonne foi l'organisme certificateur de tout fait pertinent devant figurer dans
le certificat ;
- de s'assurer, lorsque le certificat lui est transmis par l'organisme certificateur pour
approbation, que les informations figurant dans le certificat sont exactes et complètes ;
- de tenir l'organisme certificateur informé de toute modification relative aux informations,
et ce dans le délai maximum de 3 jours ouvrables.
ARTICLE 28 :
En cas de non respect des obligations visées à l'article 27-1 et 27-2 ci-dessus, le détenteur
de la signature et le signataire sont, chacun en ce qui le concerne, responsables des
dommages causés aux tiers se fiant de bonne foi à la signature.
ARTICLE 29 :
Annexe 2
Projet de loi sur la protection des personnes physiques à l’égard du traitement
automatisé et l’échange des données nominatives
ARTICLE PREMIER :
1) Données nominatives
ARTICLE 2 :
Hormis les cas où elle est créée par des dispositions législatives spécifiques, la mise en
œuvre d'une base de données nominatives est soumise, selon le cas, soit à déclaration
préalable assortie d’engagement, soit à déclaration préalable simplifiée auprès de la
Commission prévue à l’article…ci-dessous.
ARTICLE 3 :
ARTICLE 4 :
Lorsque la base de données nominatives répond à ces normes, une déclaration simplifiée de
conformité est déposée auprès de la Commission qui délivre au déclarant un accusé de
réception. Le responsable de la base peut mettre en œuvre le traitement dès réception du
récépissé. Ce dernier n'exonère pas le déclarant de ses responsabilités.
ARTICLE 5 :
ARTICLE 5 BIS :
Les déclarants sont tenus de payer une redevance dont le montant et modalités de paiement
seront fixés par voie réglementaire.
ARTICLE 6 :
A l'exception des bases de données autorisées en vertu de la loi, toute personne physique a
le droit de s'opposer à ce que des données nominatives la concernant fassent l'objet, en tout
ou en partie, d'un traitement.
ARTICLE 7 :
Les personnes dont les données nominatives sont collectées aux fins de traitement doivent
être informées :
- des destinataires des données recueillies ;
- de l'existence d'un droit d'accès et de rectification ;
- la finalité du traitement envisagé.
ARTICLE 8 :
En cas de cession d’une base de données, le cessionnaire est tenu de remplir les formalités
de déclaration prévues par la présente loi.
ARTICLE 9 :
A l’exception des bases de données crées par la loi, tel que prévu à l’article 2 ci-dessus,
toute personne physique justifiant de son identité a le droit d'interroger le responsable de la
base de données en vue de savoir si des données nominatives la concernant ont fait l’objet
de traitement et, le cas échéant, d'en obtenir communication.
ARTICLE 10 :
ARTICLE 11 :
ARTICLE 12 :
ARTICLE 13 :
ARTICLE 14 :
Il est créé une Commission Nationale de Protection des Données Nominatives chargée de
veiller au respect des dispositions de la présente loi.
ARTICLE 15 :
La Commission est composée de …membres, nommés par Dahir pour une durée de 6 ans
et pour la durée de leurs mandats pour les membres élus :
La Commission prend ses décisions à la majorité des voix. En cas de partage égal des voix,
celle du président est prépondérante.
ARTICLE 16 :
ARTICLE 17 :
Les membres de la Commission et ses agents sont astreints au secret professionnel pour les
informations qu'ils acquièrent à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, et ce, pour une
durée de 5 ans même après la fin de l’exercice de leurs fonctions.
ARTICLE 18 :
ARTICLE 19 :
La Commission présente chaque année au Premier ministre et aux Présidents des chambres
du parlement un rapport annuel rendant compte de ses activités.
ARTICLE 20 :
ARTICLE 21 :
Sans préjudice de la responsabilité civile à l’égard de personnes ayant subi des dommages
du fait de l’infraction, sera puni d’amende de 100.000 à 500.000 DH, toute personne ayant
mis en œuvre une base de données nominatives sans la déclaration prévue aux articles 3 et
4 ci-dessus.
Les jugements sont publiés aux frais des contrevenants dans au moins un à deux journaux
désignés par le juge.
ARTICLE 22 :
Sera puni d’une amende de 10.000 à 100.000 DH toute personne ayant exploité des
données nominatives à des fins autres que celles déclarées.
ARTICLE 23 :
Sera puni d’une amende de 10.000 et 100.000 DH par infraction , tout responsable de base
de données refusant le droit d’accès ou de rectification prévues aux articles 13 et 14 ci-
dessus.
ARTICLE 24 :
ARTICLE 25 :
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A titre indicatif, nous présentons ci-après les références bibliographiques
exploitées pour la préparation du présent mémoire
I- OUVRAGES
9
Organisation de Coopération et de Développement Economiques
10
Secrétariat d'Etat chargé de la Poste et des Technologies des Télécommunications et de l'Information
11
Secrétariat d'Etat chargé de la Poste et des Technologies des Télécommunications et de l'Information
12
Association des Professionnels des Technologies de l'Information
13
Ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
14
Organisation de Coopération et de Développement Economiques
15
Commission des Nations Unies pour le Développement du Commerce International
Impôt sur les sociétés (IS) - Loi n° 24/86 instituant l'impôt sur les sociétés
- Instruction générale de l'impôt sur les
sociétés (IS)
Taxe sur la valeur ajoutée - Loi n° 30/85 instituant la taxe sur la valeur
(TVA) ajoutée
- Instruction générale de la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA)
Convention fiscale de non - Texte intégral de la convention du 29 mai
double-imposition 1970 entre la France et le Maroc, telle que
modifiée par l'avenant du 18 août 1989
Signature électronique - Projet de décret n° 2-00-272 relatif à la
signature électronique
Réglementation du secteur - Loi n° 24/96 relative à la poste et aux
des télécommunications télécommunications
Commerce électronique - Une nouvelle loi-type sur le commerce
électronique (CNUDCI)
Droit de la concurrence - Loi n° 06/99 relative à la liberté des prix et de
la concurrence
IIX- DICTIONNAIRES
GLOSSAIRE
Terminologie du commerce électronique en 50 mots
Terme Désignation
1. Agent intelligent Logiciel utilisant une technique dérivée de la technique de
programmation par objets et pouvant naviguer dans un réseau
et être exécuté sur le parcours
2. Application Logiciel destiné à une tâche précise (par exemple traitement
de texte, tableur, …).
3. ARPANET Réseau développé en 1969 par le département de la Défense
américaine, précurseur d'Internet
4. Authentification Procédé matériel ou électronique visant à établir de manière
formelle et intangible l'identification des parties à un échange
ou une transaction électronique. Ce procédé implique que les
parties confirment et valident leur identification par des
moyens techniques, tels que le mot de passe, le code secret
ou encore la signature électronique. C'est également une
opération d'habilitation et de reconnaissance d'une carte à
mémoire par un serveur de sécurité.
5. Autorité de Son rôle est de produire et de gérer des certificats de clés
certification publiques utilisées pour la signature numérique. L'objectif d'un
certificat est de garantir à une personne qui utilise une clé
publique pour vérifier une signature que cette clé publique
appartient bien à qui elle est censée appartenir (non-
usurpation d'identité).
6. Bande passante Débit maximum utilisable sur une liaison, exprimée en bits par
seconde, ou ensemble des fréquences que permet de
transporter, sans altération importante, un canal de
transmission.
7. Bit (contraction des Unité élémentaire d'information codée sous la forme de 0 ou
mots anglais Binary de 1. Un caractère est codé à l'aide de 8 bits (octet ou «byte»
Digit) en anglais).
8. CD - Compact DISC Disque optique compact, support privilégié des programmes
multimédias, dans différents types d'applications,
professionnelles ou grand public.
9. CD-ROM - Compact D'abord utilisé comme mémoire auxiliaire d'ordinateur,
Disc Read only constitue maintenant un support d'édition grand public. C'est
Memory un disque de lecture dans lequel on ne peut inscrire
d'informations.
10. Codage Mode de représentation d’une information.
11. Commerce Commande et livraison électronique de biens et de services
électronique direct en ligne sur le réseau.
12. Commerce Commande électronique de biens matériels.
électronique indirect
13. Courrier électronique Service de transmission de documents numérisés, permettant
(E-mail en anglais) d’échanger à distance sur les réseaux des messages et des
informations éventuellement multimédia (sons, images, vidéo)
stockés dans des boîtes aux lettres électroniques à des
adresses assignées aux utilisateurs.
14. Cryptage Transformation des données dans un code secret afin de
protéger leur confidentialité.
Cf. ci-après