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Remerciements ........................................................................................................................... 3
Liste des abréviations ................................................................................................................. 4
Introduction ................................................................................................................................ 5
Partie I : L’administration fiscale Marocaine, vers une dématérialisation des procédures ... 7
Chapitre 1 : Présentation de la Direction Générale des Impôts ............................................. 7
Section 1 : Généralités sur la DGI ..................................................................................... 7
Section 2 : La DGI en chiffres ......................................................................................... 11
Chapitre 2 : La dématérialisation de l’administration publique, un défi à gérer ................. 13
Section 1 : Concept de la dématérialisation ..................................................................... 13
Section 2 : Historique et tendances .................................................................................. 18
Chapitre 3 : La dématérialisation de la DGI : Stratégies et Réalisations ............................. 20
Section 1 : Stratégies du Maroc vers une numérisation avancée ..................................... 20
Section 2 : La dématérialisation de la DGI, des réalisations ........................................... 23
Partie II : La dématérialisation du recouvrement des créances publics, cas de la RAF ...... 27
Chapitre 1 : Le processus de recouvrement des créances publics ....................................... 27
Section 1 : Le cadre théorique et légal du recouvrement public ...................................... 27
Section 2 : Phases du recouvrement................................................................................. 29
Chapitre 2 : Les missions et procédures de la RAF ............................................................. 33
Section 1 : Missions ......................................................................................................... 33
Section 2 : Procédures ...................................................................................................... 33
Chapitre 3 : La RAF, une dématérialisation des procédures ............................................... 36
Section 1 : Déroulement du stage .................................................................................... 36
Objectifs attendus............................................................................................................. 37
Section 2 : Principaux constats ........................................................................................ 37
Conclusion générale ................................................................................................................. 40
Références ................................................................................................................................ 41
2
Remerciements
Monsieur El OUARDI Imad, chargé de la fiscalité des personnes physiques, pour son
enseignement et aide.
Enfin, mes remerciements à toute personne ayant contribué de loin ou de près à la réalisation
de ce travail.
3
Liste des abréviations
4
Introduction
Dans le contexte de la société 5.0, l’administration public s’engage dans le cadre des projets de
dématérialisation et numérisation en vue de moderniser l’expérience du citoyen, tout en
améliorant la traçabilité, la confidentialité et la sécurité des informations.
En plus, dans le cadre d’un état écologie fragile, d’un niveau de déforestation mondial alarmant,
d’une empreinte carbone lourde et d’un décalage entre les ressources naturelles et la demande
par le consommateur et le producteur, la dématérialisation, connu par générer un effet « zéro
papier » dans l’idéal, sert à soulager la pression sur les ressources en bois.
Le Maroc, dans le cadre de ses stratégies Maroc Numérique 2013 et Maroc Numérique 2020,
a pris des pas considérables dans le chemin de la dématérialisation au service de l’usager, au
sein de nombreuses administrations. Des résultats conséquents sont à nos portes, on prend
l’exemple de l’administration des douanes :
En 1er Janvier 2019, une dématérialisation totale du circuit de dédouanement des marchandises,
une automatisation de la déclaration et prise en charge des véhicules immatriculées à l’étranger
appartenant aux touristes.
Ce sont des exploits qui se répètent au niveau de l’Education nationale, de la Direction Générale
des Impôts, de l’Office des Changes, entre autres domaines et secteurs.
Or, on se demande sur la performance tirée de tels avancements, surtout dans le cas d’un
manque d’habilité technologique du citoyen et du gestionnaires à l’administration, ou encore
d’une faible harmonisation et interconnexion des ressources en ligne dans le but de facilité
l’accès à l’information dans le cadre de l’open government et de l’amélioration de la qualité
des services publics.
5
- Quel est le degré de la dématérialisation des procédures fiscales ?
- Quels avantages et limites du processus de dématérialisation administrative ?
- Quels avancements des stratégies de dématérialisation des procédures fiscales au
Maroc ?
Afin d’approcher cette problématique, à l’occasion de mon stage d’un mois (Août 2021),
j’observe les opérations de recouvrement dans le pôle Recouvrement et Assiette Fiscale (RAF),
propre à la Direction Provinciale des Impôts d’El Jadida, ainsi que les échanges internes et
externes et j’évalue l’avancement de la DGI dans le chemin de la dématérialisation face aux
autres administrations locales et face à d’autres pays pionniers du métier.
Au titre de la première partie, on présente la Direction Générale des Impôts Marocaine en étant
une structure organisationnelle à des valeurs et des visions stratégiques (Chapitre 1), ensuite
on encadre théoriquement la dématérialisation de l’administration publique (Chapitre 2), pour
traiter enfin la dématérialisation de la DGI en analysant et étudiants les écarts entre les
stratégies et les réalisations (Chapitre 3).
6
Partie I : L’administration fiscale Marocaine, vers une dématérialisation des
procédures
Chapitre 1 : Présentation de la Direction Générale des Impôts
La Direction Générale des Impôts, D.G.I. en sigle, est un service public déconcentré au sein du
Ministère des Finances, crée par Décret N° 17/2003 du 02 mars 2003 tel que modifié e complété
par le Décret N°011/43 du 22 novembre 2011. Elle est dotée d’une autonomie administrative
et financière.
Les principales missions de la DGI consistent à assoir les impôts de l'Etat, les recouvrer, veiller
à la bonne application de la loi et gérer pour le compte des collectivités locales l'assiette de
certains impôts locaux.1
L'assiette de l'impôt est une mission qui consiste à déterminer les bases sur lesquelles sont
prélevés :
• Les impôts d'Etat : la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), impôt sur les sociétés (IS), impôt
sur le revenu (IR), droits d'enregistrement et de timbre.
• Les impôts locaux : la taxe professionnelle, la taxe d'habitation et la taxe de services
communaux.
• Les gestionnaires chargés de l'assiette instruisent également les réclamations des
contribuables.
Le recouvrement est lié aux recettes de l'administration fiscale (RAF) qui sont chargées du
recouvrement de la taxe sur la valeur ajoutée, de l'impôt sur les sociétés, de l'impôt sur le revenu
au titre des profits fonciers et des droits d'enregistrement et de timbre.
Ensuite, la DGI s’en charge du contrôle fiscal, qui s’opère dans le cadre d’une procédure stricte
observant les garanties offertes aux assujettis.
Enfin, la Direction Générale des Impôts est ainsi chargée d'étudier et d'élaborer les projets de
textes législatifs et réglementaires à caractère fiscal. Elle élabore également, en concertation
avec les différents opérateurs économiques, les circulaires d'application relatives aux textes
fiscaux. En outre, la DGI étudie les questions d'interprétation des dispositions fiscales et
informe sur les réponses apportées.
1
Ministère de l’économie et des finances – Assiette et recouvrement : TGR, la DGI et l’ADII
7
Valeurs
La DGI porte 5 valeurs essentielles, respectés dans le cadre de l’exercice quotidien des missions
et de leur relation avec les usagers :
Vision stratégique
La Direction Générale des Impôts s’inscrit dans une stratégie de performance et d’innovation
pour assurer la mobilisation des ressources avec équité et garantir un service de qualité au
citoyen.
La Vision stratégique de la DGI exprime la détermination des femmes et des hommes qui la
composent, à relever de nouveaux défis. Elle dresse la feuille de route qui guide leurs priorités
et leurs actions. Elle consolide leur vocation de service au citoyen et les recentre sur les
impératifs de performance dans la collecte des ressources budgétaires.
La DGI est une structure divisionnelle par produit, organisée en Directions générales, divisions
et services autour de ses métiers et processus. Etant une grande structure qui couvre le territoire
Marocain, elle se base s’appuie sur une organisation territoriale déconcentrée regroupant 8
directions régionales des impôts.2
2
Intranet de la DGI
9
L’organigramme territorial : La DPI d’El Jadida
Au niveau territorial, la DGI est organisée par type et par taille de contribuable.
Ses services sont spécialisés pour gérer distinctement les dossiers des particuliers, des
professionnels, des personnes morales et des grandes entreprises, dans le but de fournir un
service de proximité adapté à chaque profil. Chaque contribuable s’adresse ainsi à un
interlocuteur unique polyvalent qui traite son dossier au titre de ses différents impôts.
Globalement, les Directions Régionales et Provinciales des Impôts sont organisées autour de
trois fonctions principales :
• L’assiette de l’impôt qui est gérée au niveau des subdivisions d’assiette spécialisées par
type de contribuables.
• Le recouvrement des impôts effectué au niveau des recettes de l’administration fiscale.
• Le contrôle fiscal accompli par les brigades de vérification.
10
Section 2 : La DGI en chiffres
Recettes
Au titre de l’année 2020, la DGI réalise des recettes globales nettes qui s’élèvent à 144.8
MMDH. Une performance qui correspond, selon le rapport d’activité de la DGI, à un taux de
réalisation de 106.5% de l’objectif cible de la Loi de Finances Rectificative.
Une ventilation des recettes brutes en 2020 est présentée comme suit :
95% de ces recettes ont été recouvré spontanément, soit 148 815 MDH, et 93% a été télé-payée,
soit 134 968 MDH, ou encore 7 293.58 opérations de télépaiement pendant 2020.
Dépenses
La DGI a décaissé des remboursements et restitutions évaluées à 11 181 MDH, soit une hausse
globale de 7% par rapport à 2019, et un taux de réalisation de 130% par rapport à la Loi de
Finances Rectificative de 2020.
11
La DGI a enregistré des évolutions en matière de dépenses, soit en détails :
• Les dépenses en matière d’IS ont atteint 546 MDH, enregistrant, ainsi, une réalisation
de 116% par rapport à l’enveloppe allouée par la LFR 2020 et une évolution de 31%
par rapport à 2019.
• Les prévisions de la Loi de Finances Rectificative en matière de restitutions d'IR ont
été réalisées à hauteur de 137%, soit une augmentation de 23% par rapport à 2019.
• Les réalisations en matière de TVA se sont établies à 131% des prévisions de la Loi de
Finances Rectificative de l’année 2020 soit une hausse de 6% par rapport à 2019, due
essentiellement à l’accroissement du remboursement et des subventions relatives au
logement social.
Dématérialisation
En effet, on enregistre une vraie avancée dans la numérisation, soit une évolution des opérations
dématérialisés de x5.3 entre 2016 et 2020, soit 2.65 millions d’opérations à 14.25 millions
d’opérations respectivement.
En plus du télépaiement, les opérations dématérialisés se répartissent entre les attestations, les
déclarations, les actes, les réclamations et les homologations LF.
Les télépaiements, déclarations et attestations couvrent la part de lion des opérations, soit 51%,
24% et 14% respectivement en 2020. 3
3
Voir Rapport d’activité de la DGI 2020, pp. 18
12
Chapitre 2 : La dématérialisation de l’administration publique, un défi à gérer
Section 1 : Concept de la dématérialisation
La dématérialisation, une définition
La deuxième définition se voit comme une partie de la première. En effet, supprimer le support
matériel, soit papier ou outil technique, est qu’il devient immatériel, rendant immatériel le
processus dans lequel il est utilisé.
La dématérialisation des documents est décrite par l’association des archivistes française tel
une « opération visant à ce que les documents gérés aujourd’hui sous forme papier le soit
demain sous forme électronique, soit par le biais d’une opération de numérisation, soit par la
révision des processus de production et de gestion de l’information ».
4
La dématérialisation : Atout de performance pour les entreprises
13
- Dématérialisation Native : Les documents sont directement reçus en format
digital, générés via un système d’information.
Parmi les exemples de documents dématérialisés, sont les courriers, contrats, factures,
échanges, paiement des redevances bons de livraison, bons de commande, déclarations
sociales, bulletins de paies, entre autres.
La dématérialisation des processus métier tels que les validations des documents, les prises
de décisions entre départements, entre autres, sert à fiabiliser et rendre plus performant les
services d’une organisation : Achats, comptabilité, gestion commerciale, et j’en passes.
+ Avantages
5
AUDINOT Alexandre, GAUGRY Thierry, HURMAN Nicolas, PREVOSTO Gabriel, La dématérialisation,
quels enjeux pour le monde de demain, Mémoire académique, INSA de Rennes, 2013-2014
6
On trouve deux méthodes d’indexation : l’indexation par type, qui consiste à attribuer à chaque document des
métadonnées (titre, auteur, date…), et l’indexation par mots clés, qui permet d’associer à chaque document une
liste de mots le décrivant.
7
Selon Larousse, l’interopérabilité est « la capacité de matériels, de logiciels ou de protocoles différents à
fonctionner ensemble et à partager des informations. »
14
- Gestion plus aisée par l’implémentation des systèmes d’information, des PGI : On
parle d’une gestion automatisée de tous les processus et procédures de l’administration
sous un seul système d’information (ex. du système intégré de taxation adopté par la
DGI Marocaine). Cette harmonisation permet un contrôle plus efficace, une traçabilité
et une sécurité des informations.
– Enjeux et limites
15
des acteurs de la chaîne métier ne sont pas équipés techniquement ou préparés pour traiter des
documents électroniques. 8
Par exemple, même si une entreprise a mis en œuvre un PGI pour gérer ses flux financiers et
créer ses factures électroniques, les factures provenant des fournisseurs peuvent en partie ou
en totalité être sous forme papier, relativement à l’avancement de ceux-ci dans leurs projets de
dématérialisation, si commencés.
Un autre exemple, ou limite du zéro papier est la fatigue des yeux due à l’exposition à l’écran.
Un agent qui doit étudier de nombreux dossiers électroniques sera plus poussé à imprimer ces
dossiers, pouvant ainsi les manier confortablement.
D’où, on pense que la dématérialisation n’invoque pas nécessairement le « zéro papier », mais
plutôt une diminution de l’usage excessif et inefficace du papier, et encourager l’utilisation
nécessaire du papier, s’adaptant au degré d’avancement de la dématérialisation au niveau des
acteurs de la chaîne métier.
L’exemple donnée par l’auteur est le remplacement de l’éclairage au gaz des voies publiques
par l’éclairage électrique.
On peut facilement constater alors que la dématérialisation, qui utilise les NTICs et qui réponds
aux exigences du citoyens telles que la diminution du temps d’attente ou encore la
simplification des procédures, sera bien nécessaire à adopter, selon le principe de mutabilité.
8
Dimitri mouton, 2012, pp. 9-10.
9
Guglielmi Gilles, Introduction au droit des services publics – Paris LGDJ, collection “Systèmes”, 1994, 178
pages
10
Roux Laëtitia, « L'administration électronique : un vecteur de qualité de service pour les usagers ? »
Informations sociales, 2010/2 n° 158, p. 20-29
16
Selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE),
l’administration électronique est définie en étant l’usage des technologies de l’information et
de la communication (TIC) et en particulier de l’Internet en tant qu’outil visant à mettre en
place une administration de meilleure qualité envers les citoyens.
La conclusion mise en évidence par Roux est que l’e-administration est un outil visant à mettre
en place une administration satisfaisant les besoins explicits, implicites ou latents des usagers.
Information : Mettre un site internet à visée informative, évitant les déplacements pour
demandes d’information. Il entraîne une standardisation des règles applicables.
Interaction : Le site web offre à l’instar de cette phase un accès au contact en ligne avec
l’usager, soit courriels, ainsi que quelque téléservices12. En plus du recours à internet,
l’administration doit utiliser un autre outil de communication afin de garantir une meilleure
compréhension des courriers internet.
Transaction : Ajout des téléprocédures : La démarche est totalement faite en ligne par
l’usager. Le traitement est souvent personnalisé et non automatisé, maintenant ainsi un niveau
de confiance usager-téléprocédure.
Cette phase conduit la venée des services nécessitant les NTIC, ainsi qu’elle baisse encore les
demandes par téléphone ou guichet.
11
Saint-Amant G., 2005, « E-Gouvernement : cadre d’évolution de l’administration électronique », Systèmes
d’information et management, vol. 10, n° 1., cité par Roux L., 2010, p. 21-22
12
Un téléservice est différent de la téléprocédure, puisqu’il nécessite l’envoi d’un dossier papier.
17
Intégration : Tenir une organisation capable d’offrir des services flexibles en multipliant les
téléprocédures. L’étape consiste également à changer le paradigme dans la livraison du service
publique qui s’effectue en réseau.
Plusieurs pays sont arrivés à la phase d’intégration au niveau de leurs administrations, tels que
le Chile, la France et le Maroc. Or, il existe toujours des nuances entre leurs avancement à
déceler. Avant d’en traiter, on se demande quel est l’origine et les nouveautés de la
dématérialisation de l’administration publique.
D’après les définitions « à la mode » de la dématérialisation telle que celle qu’on a retenu par
BMCI, les origines de la dématérialisation ne peuvent que dater à l’origine des TIC. En effet,
13
Chezelles Gilles de. La dématérialisation des échanges. Paris : Lavoisier Hermes science publ., 2006. Print.
14
Ezio Puglia, 2018 pp. 114 à 120.
15
Sylvie Faucheux, Christelle Hue, Olivier Petit, « NTIC et environnement, enjeux, risques et opportunités »,
Futuribles, n° 273, mars 2002 et « Recyclage des e-déchets », Newbiz, n° 19, mars 2002.
18
les TIC ont permis ou encouragé la dématérialisation de l'information, sa disponibilité, son
accessibilité, sa diversité, son indexation et son interactivité.16
Sur ce, on reprend l’histoire et l’évolution des TIC en premier lieu, en quelques dates 17 :
A noter que la convergence technologique décrit la manière dont les TIC sont utilisées pour
relier les moyens de communication tels que le téléphone, la radio ou la télévision sur une
plateforme unique soit Internet. C’est un processus qui a vu le jour après le développement des
systèmes de communications en ligne, ce dans les années 90s.
Cette évolution passe par deux révolutions industrielles essentielles, soit l’industrie 2.0 (fin du
19ème siècle), introduisant l’électricité et l’usage de nouvelles machines, ainsi que des
inventions en matière de technologies de communication, et l’industrie 3.0 (à partir de 1950),
correspondant au début de l’électronique, l’informatique, et de l’automatisation dans les usines.
Ces révolutions ont bâti une base technologique pour la venue de la quatrième révolution dans
les années 2000s, notamment l’industrie 4.0, qui implique une numérisation poussée des
échanges économiques et productifs.
En deuxième lieu, on jette un coup d’œil sur l’histoire de la numérisation, commençant par ses
trois phases :
16
Paul Luc, Technologies et systèmes d’information, capacités et avantages concurrentiels : Analyse inter cas des
courtiers d’assurance vie en France, présenté en thèse doctorat en administration des affaires, 2009
17
Frise chronologique réalisée sur la base de : Encyclopédie canadienne, William H.Melody, Technologies de
l'information et des communications
19
3. L’ère de l’intelligence artificielle (2000s- 2020) : Infrastructure pouvant résoudre
tâches complexes dotées d’un haut degré d'incertitude.
Ces trois ères ont vu l’invention de plusieurs appareils électroniques clés pour la numérisation :
Le contexte de la Covid19, parié avec les tendances technologiques mondiales dans ces
dernières décennies ne font qu’encourager le Maroc à continuer vers le chemin d’une
numérisation totale de l’économie et des administrations publiques, un chemin tracé par
concrétisation d’un nombre de stratégies. Avant de les entamer, il est nécessaire de présenter
un historique de la dématérialisation au Maroc.
20
Depuis 1995, à la venue des NTIC au Maroc, on peut parler d’un volontarisme politique
croissant envers une dématérialisation du service public à l’image des pays pionniers à
l’époque, soit la France par exemple.
De là, le Maroc a mis en place des secrétariat d’Etat (SEPTTI en 1998), des comités de
promotion et suivi des TIC (CSTI en 1998, Comité National e-Gov pour le développement de
l’administration électronique), des plans stratégiques (Plan quinquennal 1999-2003, Cyber-
Stratégie e-Maroc 2010, Maroc Numeric 2013, Maroc Numeric 2020), des projets de
développement de systèmes informatisés et d’intranet (Système informatique en 1983, Schéma
Directeur de l’information et des télécommunication 2003-2007, Système intégré de taxation
lancé en 200318), entre autres.
Les stratégies Maroc Numeric 2013 et Maroc Numeric 2020 ont également engagé des grands
enveloppes budgétaires et d’autres ressources pour promouvoir et opérationnaliser ces services.
A la venue de ces nouveaux services, la DGI, la structure qui va gérer les services Simpl-, a
entamé la réalisation d’un nouveau schéma directeur informatique et de télécommunications
pour moderniser son système d’information qui a été lancé en 1983 et actualisé en 1994.
La stratégie SDIT, lancé en 2003, est axée sur l'intégration des NTIC dans les procédures de
déclaration et de recouvrement et le renforcement du suivi des défaillants et d'audit. Il vise à
élargir le champ de l’assiette à plusieurs secteurs d’activités, simplifier la consolidation des
informations et le recoupement des données des redevables, se doter d’une connexion
Internet/Intranet, Consacrer à la DGI une infrastructure Internet indépendante de celle du
Ministère des Finances, Mise à la disposition des gestionnaires régionaux la base de données
de la brigade de recherche, adapter et améliorer l'organisation, des procédures, des règles et des
méthodes de codification, développer de nouveaux services en ligne et simplifiant les
18
OCDE, Maroc, Dimension: Politique et Administration Fiscales, p. 6
21
procédures, et assainir des bases de données et homogénéisation des tables de codification
actuelles et la mise en œuvre de l'identification IGR/TVA.
- L’identification du contribuable.
- Le recouvrement des impôts et des taxes.
- La restitution des impôts et des taxes.
- Le traitement des recettes et des dépenses.
- Gestion du contentieux.
Par rapport au système existant, basé sur des applications séparées et non intégrées, le SIT a
permis d'intégrer les innovations et les apports suivants :
22
• La transformation du système en un système de veille (alertes, recoupement, aide à la
décision, ...).
• Elargissement de la couverture fonctionnelle (remboursement, recouvrement forcé, ...).
• L'incorporation du comportement fiscal du contribuable et son scoring (respect des
échéances, irrégularités, ...).
• La construction du système autour d'une base de données nationale globale et
centralisée.
Grâce aux nouvelles technologies d'information et des possibilités qu'elles offrent dans le sens
de la puissance des traitements, de la capacité de stockage et des débits réseaux, le SIT
apportera également les bénéfices suivants :
En effet, l’un des principaux est la télédéclaration19 et télépaiement des impôts et taxes.
19
La téléprocédure est un système de télédéclaration et de télérèglement qui permet une dématérialisation totale
des déclarations et un télérèglement des droits dus.
23
o SIMPL-Compte fiscal : Accès à la situation fiscale en temps réel, notamment
les déclarations, les remboursements et restitutions et les restes à payer.
o SIMPL -Attestation.
o SIMPL -Réclamation.
o SIMPL -Remboursement.
o SIMPL -homologation : Récupération de l’homologation des liasses qui
accompagnent la déclaration du revenu global.
o Paiement multicanal des impôts : Paiement des impôts et taxes via les sites e-
banking et mobile banking, les guichets automatiques bancaires (GAB) et les
agences bancaires.
o SIMPL -Recherche Entreprise.
o SIMPL-Enregistrement et Timbre.
o SIMPL- Fiscalité locale.
o SIMPL-Adhésion : pour l’adhésion en ligne aux services SIMPL-.
En effet, lancé dès 2015, la télédéclaration via Simpl- est obligatoire pour toutes les entreprises
qui génèrent un CA supérieur à 50 MDH. À partir du 1er janvier de 2016, les entreprises au
CA supérieur à 10MDH ont été tenues par la même obligation, pour qu’enfin, l’année 2017
annonce une généralisation et obligation pour l’usage des téléprocédures fiscales, à l’exception
des contribuables assujettis à l’impôt sur le revenu selon le régime du bénéfice forfaitaire.20
Le cadre légal vient pour encadrer la téléprocédure fiscale et la sécurité de l’usager, dans le
cadre de solidifier la confiance vis-à-vis aux nouveaux portails :
Téléprocédures
20
Telquel, Ce qu’il faut savoir sur la télédéclaration fiscale, Décembre 2016, Url :
https://telquel.ma/2016/12/29/ce-quil-faut-savoir-sur-la-teledeclaration-fiscale_1529122
24
o Article 187 bis. Sanctions pour infraction aux dispositions relatives à la
télédéclaration
o Article 208 bis. - Sanctions pour infraction aux dispositions relatives au
télépaiement
- La loi 55.19 relative à la simplification des procédures et formalités administratives.
Ces exploits sont chiffrés par la DGI dans ses rapports de services. On analyse les avancées de
numérisation dans ces trois dernières années.
- Le nombre des services en ligne liées aux déclarations a progressé de 139% entre 2017
et 2020.
- Le nombre des déclaration IS, IR et TVA s’élève à 3,36 millions en 2020, en
progressant de 21% par rapport à 2017.
- Le nombre de services pour les opérations télé-payées a évolué de 270% entre 2016 et
2020, soit de 17 services dématérialisés en 2016 jusqu’à 63 services gérés par la DGI.
- Le nombre des attestations disponibles en ligne a été multiplié par 14 entre 2016 et
2020, soit 3 attestations mis en disposition en ligne en 2016 à 43 attestations en 2020.
1,93 million des attestations ont été délivrées en ligne en 2020 contre 16 850 en 2016,
un volume qui s’est multiplié par 114 en 4 années.
25
Ensuite, les télépaiements :
Le nombre d’opérations télé-payées en 2020 s’élève à 7.29 millions contre 2.47 millions en
2016, soit une progression de 195%.
Par rapport au système intégré de taxation, il s’actualisent à peu près annuellement, en suivant
de nouvelles dispositions légales et fiscales, et généralement en ajoutant quelques
fonctionnalités : On prend l’exemple du recouvrement, la nouveauté pour l’année 2020 est,
entre autres, une dématérialisation paiement Multicanal (MTC) des titres et ordres de recette,
ou encore pour le recouvrement forcé, un déploiement de 18 nouvelles fonctionnalités relatives
à la saisie conservatoire et exécutoire.
Ces réalisations sont parlantes, dans la mesure où les gestionnaires de la DGI sont formés
continuellement à les appliquer et à les utiliser à 100%.
21
Massar Moudaris pour les enseignants, Massar Waliye pour les parents et tuteurs d’élèves, Massar Moutamadris
pour les élèves.
26
système de gestion des dotations personnelles en devise, est
disponible dès le 19 Juillet 2021.
Santé Liqahona Plateforme digitale pour prise de rendez-vous pour la
vaccination contre la Covid-19.
Commerce Portnet Un guichet unique de commerce extérieur permettant de
extérieur « simplifier et accélérer les procédures et formalités pour
l’entrée ou la sortie des marchandises, […] ainsi qu’un
dédouanement accéléré et une transparence dans les
relations Entreprises-Administrations ».22
L’évolution en matière de digitalisation est très intéressante, surtout en matière des services
lancés en ligne, sauf que le vrai développement de l’usage des TIC par les citoyens et
l’administration doit provenir de l’interne, en changeant et adaptant la mentalité des gens, et
en améliorant la confiance envers les TICs, et ce en investissant des sommes considérables sur
un projet de généralisation des matériels informatiques dernier cri dans les administrations, et
favoriser l’achat par le citoyen en finançant une partie de l’investissement (ex. Compensation)
par exemple.
Il reste louable néanmoins que le volontarisme politique du Maroc par rapport à la numérisation
du service public est assez fortement positif.
Il s’agit de l’article premier de la loi n°15-97 formant code de recouvrement des créances
publiques « Le recouvrement s’entend de l’ensemble des actions et opérations entreprises pour
obtenir des redevables envers l’état, les collectivités locales et leurs groupements et les
établissements publics, le règlement des créances mises à leur charge par les lois et règlements
en vigueur ou résultant de jugements et arrêts ou de conventions »23
22
ANP, PORTNET : un Guichet Unique National pour faciliter les procédures du commerce extérieur
23
Code de recouvrement des créances publiques, Edition 2013
27
Régi jusqu'au 30 septembre 2000 par les dahirs de 1924, 1925 et 1935, le recouvrement
des créances publiques vient de connaître après la promulgation de la loi n°15-97, une réforme
importante dictée aussi bien par un besoin de codification et de normalisation des procédures
au niveau des comptables qui en ont la charge que par le souci de les doter d'un instrument
juridique garantissant à leur action toute l'efficacité nécessaire.
Certaines procédures prévues par le code de recouvrement demeurent cependant
soumises d’autres textes législatifs ou réglementaires dont :
• Le code de procédure civile, en ce qui concerne la saisie et la vente des immeubles ;
• Le code de procédure pénale, en ce qui concerne la contrainte par corps en matière
d'amendes et condamnations pécuniaires ;
• Le code des obligations et contrats, en ce qui concerne la compensation et la
prescription des créances autres que les impôts et taxes, les droits de douanes, les droits
d'enregistrement et de timbre ;
• Le code de commerce, en ce qui concerne notamment la saisie et la vente des fonds de
commerce et la responsabilité des associés ;
• Le code de commerce maritime, en ce qui concerne la saisie et la vente des navires ;
• Le code des douanes, en ce qui concerne les délais d’exigibilité et le calcul des intérêts
et majorations de retard applicables aux droits de douane et impôts indirects recouvrés
par les receveurs de douanes ;
• Le code de l'enregistrement et du timbre, en ce qui concerne les délais d’exigibilité et
le calcul des intérêts et majorations les concernant ;
• Les lois instituant les impôts et taxes payables sur déclaration, en ce qui concerne les
délais d’exigibilité et de réclamation les concernant ;
• La loi sur la fiscalité locale, en ce qui concerne les délais d’exigibilité et le calcul des
majorations de retard relatives aux impôts et taxes locaux ;
• Le dahir réglementant la vente à crédit des véhicules automobiles ;
• Les dahirs sur l'immatriculation des immeubles et sur les immeubles immatriculés, en
ce qui concerne la définition des immeubles et les garanties et procédures qui s’y
attachent ;
• La loi relative à certains titres de créances négociables, en ce qui concerne les garanties
susceptibles d'être constituées par les redevables ;
• Le dahir sur la responsabilité des comptables publics ;
Champs d’application
L’article 2 de la loi n°15-97 énumère, comme suit les différentes catégories de créances
publiques auxquelles elle s’applique :
- Les impôts directs et taxes assimilées de l’Etat ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée,
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désignés dans la suite du code de recouvrement « impôts et taxes »
- Les droits et taxes de douane
- Les droits d’enregistrement et de timbre et taxes assimilées
- Les produits et revenus domaniaux, notamment :
• Les droits d’occupation temporaire
• Les revenus des immeubles domaniaux (loyers)
• Les aliénations d’immeubles
• Les ventes de meubles, épaves et matériel réformé
• Les concessions et affermages.
- Le produit des exploitations et des participations financières de l’Etat
- Les amendes et condamnations pécuniaires, dont :
• Les débets prononcés par les juridictions financières
• Les amendes et condamnations pécuniaires prononcées par les juridictions du
Royaume
• Les confiscations ainsi que les décisions afférentes aux successions vacantes.
- Les impôts et taxes des collectivités locales et de leurs groupements et toutes créances
de l’Etat, des collectivités locales et de leurs groupements et des établissements publics
dont la perception est confiée aux comptables chargés du recouvrement
Modes de recouvrement
Sur l’avis d’imposition, sont indiqués, la date de la mise en recouvrement, la date d’exigibilité
ainsi que la nature de la créance et le montant à payer. La procédure de recouvrement des droits
émis s’opère en deux phases : une phase de recouvrement amiable et une phase de
recouvrement forcé.
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Recouvrement spontané, ou amiable
Cette phase correspond au délai qui expire à la date d’exigibilité indiquée dans l’avis
de paiement.
Durant cette phase, le Receveur informe le redevable des droits mis à sa charge par l’envoi
d’un avis de paiement comportant la date d’exigibilité, la date de mise en recouvrement, la
nature et le montant de l’impôt à payer.
Le Receveur est tenu d’envoyer, au courant de ce délai, un dernier avis sans frais invitant le
redevable à s’acquitter de ses dettes.
Celui-ci dispose, après la date d’exigibilité, d’un délai supplémentaire de 30 jours avant
l’engagement de l’action en recouvrement forcé.
Recouvrement forcé
Le Receveur est tenu d’engager l’action en recouvrement forcé à l’encontre du redevable qui
ne s’est pas acquitté de sa dette dans le délai supplémentaire visé ci-dessus.
Le redevable qui conteste les sommes mises à sa charge peut introduire une requête de sursis
de paiement auprès du Receveur. Ce dernier, après instruction et à la lumière des motifs
invoqués, peut accorder des facilités de paiement en contrepartie de garanties qui peuvent
revêtir la forme de dépôts consignés auprès du Trésor, de titres représentatifs de droits de
créance, d’effets publics ou autres valeurs mobilières, de cautions bancaires, de créances sur le
Trésor, de nantissement de fonds de commerce ou d’affectation hypothécaire…
En outre il a la possibilité d’agir par voie d’inscription d’hypothèque sur les biens immeubles
des redevables récalcitrants ayant un passif fiscal d’au moins 20.000 DHs.
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Les actions devant être engagées par le Receveur dans le cadre de la procédure de recouvrement
forcé sont, par ordre de priorité, le commandement, la saisie et la vente.
- Commandement
Le commandement est le premier acte de recouvrement forcé avec frais. IL ne peut être notifié
qu’après l’expiration de 30 jours à compter de la date d’exigibilité et au moins 20 jours après
l’envoi du dernier avis sans frais.
IL doit comporter les indications suivantes :
- L’identification du contribuable et de la créance objet du commandement, (références
du titre de recette, la date d’émission et d’exigibilité, la nature et le montant de la
créance) ;
- La formule de la certification de la notification valant ordre de payer dans un délai de
30 jours à dater de la notification de l’acte, sous peine d’y être contraint par toutes les
voies de droits (saisie et vente notamment)
- Les références aux textes juridiques applicables aux droits et taxes objet du
recouvrement, ainsi que les dispositions régissant le recouvrement forcé.
- Saisie :
La saisie est soit exécutoire, soit conservatoire.
La saisie exécutoire :
A l’expiration d’un délai de 30 jours après la notification du commandement, et si le redevable
ne règle pas ses dettes à l’égard du Trésor, le Receveur peut procéder à la saisie et à la vente
des biens meubles du redevable jusqu’à l’apurement de la dette.
En cas d’insuffisance des biens meubles, le Receveur peut recourir à la saisie et à la vente des
biens immeubles du redevable. La saisie et la vente des immeubles sont effectuées par les
agents de notification et d’exécution, conformément aux dispositions du Code de Procédure
Civile.
Le Receveur n’a donc pas qualité pour procéder lui-même à la saisie et à la vente immobilière.
Il doit néanmoins veiller à ce que la procédure se déroule dans les formes et délais prescrits par
la loi. Toutefois, en application de dispositions de l’article 46 du Code du Recouvrement, les
immeubles ne sont pas tous susceptibles de saisie pour le recouvrement des créances publiques.
Ainsi ne peuvent faire l’objet de saisie immobilière, outre les immeubles appartenant aux
organismes publics, l’immeuble destiné à l’habitation principale du redevable et de sa famille
à condition que sa valeur ne dépasse pas 200.000 DHs.
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La Saisie conservatoire : Cas particulier du redressement fiscal :
Lorsqu’un redevable fait l’objet d’une procédure de redressement fiscal, le Receveur doit
prendre des mesures conservatoires sur les biens du redevable sans qu’il soit en possession
d’un titre exécutoire et sans que la créance soit exigible.
Cette mesure et prise sur la base d’un avis de redressement en cours, émis par le service
compétent et adressé au Receveur après avis du Directeur Régional, Inter préfectoral ou
Préfectoral.
Cet avis doit contenir les éléments permettant l’identification du redevable et indiquer
l’estimation du montant de la créance qui sera émise ultérieurement.
Les mesures conservatoires que le Receveur peut prendre sont les suivantes :
• Requérir, au vu de l’avis de redressement, la pré notation d’une hypothèque sur
l’immatriculation des immeubles ;
• Procéder à la saisie conservatoire des biens meubles et immeubles du redevable.
Les mesures conservatoires ne doivent en aucun cas entraver l’activité normale de l’entreprise.
Ainsi, en cas de saisie conservatoire, par dérogation aux dispositions du Code de procédure
civile, le saisi reste en possession de ses biens jusqu’à conversion de la saisie conservatoire en
une saisie exécutoire. Il peut en jouir et s’en approprier les fruits.
Avant de recourir à cette procédure, le Receveur doit s’assurer que les créances devant faire
l’objet de l’avis à tiers détenteur sont exigibles et que les fonds sont effectivement la propriété
du débiteur.
L’ATD est notifié dans les mêmes formes et conditions que le commandement. Les tiers
détenteurs ou dépositaires peuvent être contraints, par les mêmes moyens que les redevables
eux-mêmes, à l’exception du recours à la contrainte par corps, de verser les sommes détenues
par eux et appartenant aux redevables.
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Chapitre 2 : Les missions et procédures de la RAF
Section 1 : Missions
Les recettes de l’administration fiscale (RAF) sont chargées du recouvrement de la taxe sur la
valeur ajoutée, de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu au titre des profits fonciers
et des droits d’enregistrement et de timbre.
Les recettes fiscales brutes sont les recettes que percevrait l’État en excluant l’ensemble des
mesures fiscales dont bénéficient les contribuables. Elles correspondent aux recettes qui
seraient perçues si aucune niche fiscale n’était appliquée (déduction d’impôt, réduction d’impôt
ou crédit d’impôt).
Les recettes fiscales nettes sont les recettes que l’État perçoit lorsque l’on prend en comptes les
obligations fiscales (déductions d’impôt, réductions d’impôt et crédits d’impôt au bénéfice des
contribuables) ainsi que les décisions fiscales (baisses des recettes résultant de décisions de
l’administration concernant des contribuables spécifiques).
La TVA fait toutefois exception à cette dernière définition. En effet, pour la TVA, les
obligations fiscales sont constituées des crédits que les redevables (les entreprises) constituent
lorsque la taxe qu’ils collectent est inférieure à la taxe déductible.
Section 2 : Procédures
D’après le manuel des procédures de la DGI24, les procédures du recouvrement sont classifiées
en quatre catégories essentielles :
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Intranet de la DGI
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- Recouvrement spontanée, contenant l’encaissement des paiements
spontanés, des droits de timbres, entre autres.
D’après le diagramme ci-dessous, on remarque que les acteurs de cette opération sont :
L’opposition à mutation du véhicule veut dire que le véhicule est gagé par la DGI, et qu’il n’est
pas vendable par le contribuable.
Le comptable collecte les informations sur les véhicules du redevables, et ce sur en envoyant
une demande de renseignement au centre d’immatriculation, et en cherchant l’immatricule ou
le nom du contribuable sur le SIT. Ainsi, après avoir des renseignements sur les propriétés des
véhicules, le comptable établit et envoie une déclaration d’opposition à mutation au centre
d’immatriculation, et une lettre d’information au contribuable.
Une main levée est établie par le comptable dans le cas du règlement des créances, décision de
justice ou dégrèvement/annulation. Une copie signée par le comptable sera envoyée au
contribuable et présenté par celui-ci au centre d’immatriculation concerné pour opérer la
radiation.
Enfin, l’autre copie signée par le comptable et le contribuable sera classé dans les archives et
enregistrée dans un registre.
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Annexes :
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Chapitre 3 : La RAF, une dématérialisation des procédures
Section 1 : Déroulement du stage
Le déroulement du stage de perfectionnement au sein de la DPI d’El Jadida a commencé par
un processus de familiarisation et d’observation, chez l’assiette des personnes physique en
premier lieu, et ensuite chez le service du recouvrement.
Au sein de l’assiette des personnes physiques, j’ai traité des dossiers de la main levée au niveau
des intérêts des prêts pour logement principal, et je me suis adapté à la procédure et rapidement
opérationnalisé.
Les difficultés que j’ai relevées pendant ce stage concerne l’usage du jargon que auquel j’ai
pris du temps à s’adapter, mais dans un esprit d’opérationnalisation, cet obstacle a été
facilement dépassé.
- Traitement des dossiers de restitution de l’IR sur les intérêts des prêts engagés pour une
habitation principale.
- Identification des contribuables sur le SIT.
- Traitement des dossiers de main levée d’hypothèque sur logement social à titre de la TVA.
- Classement des mains levée d’hypothèque sur logement social datant 2015 et avant.
- Archivage et enregistrement sur classeur électronique et physique des mains levées
d’hypothèque sur logement social, d’opposition sur mutation des véhicules et d’autres
éléments probants.
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Objectifs attendus
Ce stage a pour objectifs de :
On constate que la majorité de ces procédures sont dématérialisés, ou suivent une démarche
qui passe par le SIT, la télédéclaration, l’envoi du courrier électronique. Néanmoins, on
remarque que l’archivage reste primitif, on dépense un temps précieux sur le classement des
dossiers et l’enregistrement des codes de références des dossiers et documents dans des
registres papier.
On ne stipule guère que le zéro papier sera une réalité dans un contexte administratif pur, mais
on remarque qu’il y a des gains à saisir quand on implémente des systèmes de gestion
d’archivage électronique par exemple.
Le registre papier peut facilement être remplacé par une fiche qui automatise le processus de
génération de code référence, de l’indexation des documents.
Le cloud peut remplacer les parafeurs, entres autres supports physiques de stockage. Cela
stipule la nécessité d’un projet d’habilitation des DPI de numériser les dossiers papiers, en
fournissant des scanners, et en standardisant une procédure simple et pratique pour le faire.
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Le projet de la dématérialisation native avec la signature électronique doit aussi être pris en
considération pour un lancement vers les prochaines années. La signature électronique permet
plus de sécurité, une facilité et rapidité de traitement et une traçabilité avancée.
Hormis ces points, le degré d’automatisation des procédures est en évolution : Prenons le cas
des relances, dans le cadre du recouvrement forcé. D’après le Rapport d’activité de la DGI
2018, les relances qui ont été estimées à 1.6 millions ont été automatisées, commençant par
l’identification des défaillants :
Le SIT offre de vraies simplifications du processus de gestion de l’impôt, mais elles doivent
être dument expliqué aux gestionnaires, avec un encouragement d’utiliser les nouvelles
fonctions par le top management. Des réunions hebdomadaires peuvent avoir lieu avec la
direction pour un échange par rapport aux lacunes en connaissances et compétences (besoins
de formations), aux besoins en matériels informatiques ou logiciels, entre autres soucis.
La dématérialisation ne peut réussir que lorsque le personnel est totalement impliqué, ainsi
qu’il y a une confiance des TIC de la part du citoyen et une habilité d’utilisation d’internet et
de matériels informatiques.
Analphabétisme informatique de l’usager : Pour gérer cet enjeu, la DGI a produit des guides
pour faciliter l’utilisation des téléservices, ainsi qu’elle a ouvert son centre d’information
téléphonique afin de traiter les demandes d’assistance (soit 155 096 demandes traitées en
2020), ainsi qu’elle répond les questions via les réseaux sociaux (soit 8249 questions
répondues).
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Risque de perte de données ou bug du serveur : Le souci de sécurité, de solidité du système
et du matériel reste omnipotent. La DGI lance constamment des projets à des ingénieurs
réseaux pour améliorer les serveurs et ajouter de nouvelles fonctionnalités, il faut en faire de
même pour la cybersécurité et la restauration des changements faits sur le SIT en cas de
problème matériel. On peut penser à la synchronisation vers un espace protégé cloud des
documents et des opérations sur SIT.
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Conclusion générale
La dématérialisation est un avantage concurrentiel entre les pays du monde, surtout dans un
contexte sanitaire complexe.
L’usage des NTIC dans l’administration publique donne alors confiance à la population, du fait
qu’il rétrécit les distances géographiques et temporelles entre citoyen et administration,
facilitant la distanciation sociale, paramètre clé de la prévention contre la Covid19 et ses
variantes.
Le Maroc, reconnaissant ses avantages s’est inscrit dès les années 1980 et 1990 dans une vision
stratégique d’informatisation, de virtualisation et de dématérialisation, dans le contexte public
et privé.
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Références
Chezelles Gilles de. La dématérialisation des échanges. Paris : Lavoisier Hermes science publ.,
2006. Print.
Guglielmi Gilles, Introduction au droit des services publics – Paris LGDJ, collection
“Systèmes”, 1994, 178 pages
Intranet de la DGI
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Rapport d’activité de la DGI 2019
Sylvie Faucheux, Christelle Hue, Olivier Petit, « NTIC et environnement, enjeux, risques et
opportunités », Futuribles, n° 273, mars 2002 et « Recyclage des e-déchets », Newbiz, n° 19,
mars 2002
Telquel, Ce qu’il faut savoir sur la télédéclaration fiscale, Décembre 2016, Url :
https://telquel.ma/2016/12/29/ce-quil-faut-savoir-sur-la-teledeclaration-fiscale_1529122
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