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DROIT FINANCIER

Introduction générale

Le droit bancaire et financier est communément appelé le « commerce de l’argent », qui se


définit comme un ensemble de règles et d’usages qui vont régir les activités exercées à titre
de profession habituelle par les établissements de crédit/financiers (banques).
Une personne effectuant une fois un prêt n’est pas considérée comme un banquier, il y a des
conditions européennes qui régissent ce métier.
Le droit financier est donc à la fois le droit des acteurs financiers (professionnels de la
finance) et le droit des activités financières (activités relatives aux opérations de banque).
Il va règlementer toutes les conditions d’accès et d’exercice des activités par l’obtention d’un
agrément, qui est délivré par les autorités de contrôle (l’AMF, autorité des marchés
financiers, et l’ACPR, qui elle, délivre tous les agréments aux établissements bancaires).
Les établissements financiers sont placés sous une étroite surveillance pour protéger la
clientèle et assurer la stabilité du système financier.
La loi va définir pour chaque établissement financier les opérations qui sont permises.
Ce droit se divise en 2 branches :
- droit privé
- droit public (quand cela concerne les autorités étatiques)
L’État est intervenu pour vérifier que tout se passe bien dans les établissements bancaires.
Ainsi, le droit bancaire est hybride, à mi-chemin entre le droit privé et le droit public. Il se
rattache au droit économique car l’État intervient dans le secteur financier en raison du rôle
prépondérant des établissements et des protections (de la clientèle) qui y sont attachées.
Les sources du droit = loi, textes de lois, codes applicables, jurisprudence...
Le code monétaire et financier (CMF) régit le droit bancaire

1. L’abrégé historique

Le droit bancaire et financier est l’une des branches du droit les plus anciennes
Les premières ébauches sont apparues dans le Code d’Hammurabi vers 177 avant JC, mais
en France, au Moyen-Âge avec la pratique du prêt à intérêt (bien que l’Église ait été contre)
La Banque de France a été créée au 18 e siècle sous l’initiative de Napoléon Bonaparte, qui a
eu le monopole de l’émission de la monnaie française.
Deux courants ont ensuite émergé : le capitalisme et le libéralisme, qui ont permis
l’apparition des banques d’affaires.
En 1929, le Krach boursier a provoqué l’effondrement et la faillite de nombreuses sociétés et
citoyens. À partir de ce moment-là, l’État est intervenu dans le système financier pour
moraliser la profession financière, règlementer le statut des banques et surtout pour
contrôler les opérations de crédit.
C’est dans les années 80 que les statuts récents du droit bancaire et financier sont apparus,
avec une intervention croissante de l’État et les mutations que connait toujours le marché
financier.
La loi de régulation bancaire en date du 26 juillet 2013 renouvelle et adapte les principes
fondamentaux de la profession bancaire.
2. L’actualité du droit bancaire et financier

Dans la finance, il y a 3 pôles importants :


- le pôle bancaire
- le pôle de l’investissement
- le pôle de l’assurance
Ces 3 métiers de la finance se coordonnent aujourd’hui, avec certains établissements qui
font les 3. Cette coordination est importante car elle a consacré l’unité des autorités de
contrôle. Cette unité n’a pas toujours existé, la crise de 2008 a fait repenser les autorités de
contrôle et le système juridique appliqué en la matière.

L’efficacité du droit bancaire et financier : Aujourd’hui, les autorités ont souhaité que le droit
bancaire et financier puisse accéder à une finance abordable, càd qu’elle soit accessible à
tous  phénomène de bancarisation de la société presque total, sous l’influence du
législateur. En résumé, personne ne peut se passer des banques. Le financier aujourd’hui est
le partenaire incontournable de tous les aspects de la vie courante, professionnelle,
financière. Ce phénomène de bancarisation concerne encore plus les professionnels car
lorsqu’on constitue une société et qu’on doit financer cette activité sociétale, on fait
automatiquement appel à un établissement bancaire, qui est le partenaire obligé du chef
d’entreprise.
Lorsqu’une société est en liquidation (passif plus grand que l’actif), il y a la cessation des
paiements, orchestrée par la banque. La banque a un certain pouvoir sur les sociétés car elle
peut permettre à une entreprise de se maintenir ou de rejeter les prélèvements. Le TC suivra
la décision de la banque dans 95% des cas.

Le phénomène de la dérégulation : Supprimer les réglementations en matière de prix et les


contraintes des EC d’un secteur économique donné afin de dynamiser le marché. Les États-
Unis se sont beaucoup adonnés à ces pratiques. Ce système a bcp été rejeté en France et
dans l’UE pendant un moment  aujourd’hui, on va essayer d’assouplir les règles mais
d’avoir toujours un point de contrôle, bien que ce soit très difficile dans la pratique. Le risque
est très fort, et peut entraîner une crise, ce qui explique pourquoi on ne sait pas s’il faut
privilégier une dérégulation ou la régulation puisqu’on ne peut pas supprimer toutes les
contraintes.

3. Les sources du droit bancaire et financier

- Les sources dérivées européennes : règles nationales conformes aux Directives


européennes
- Les sources professionnelles : relation forte entre le secteur financier et les pouvoirs
publics. Les relations entre les organismes publics et les représentants du secteur financier
ont développé un droit non étatique mais d’origine professionnelle (règles inhérentes aux
établissements).
En France, on a uniformisé nos règles (celles qu’on applique sont sensiblement les mêmes
qu’en Italie par ex. Comme un établissement a été agréé en France, il n’a pas besoin de
réaliser les mêmes démarches en Italie)
- Les sources internationales (qui se développent) : comité international (le comité de Bâle
est un des acteurs les plus importants, qui peut créer des conventions internationales),
convention internationale, idéal d’internationalisation de la finance (utopique car certains
pays n’accepteront pas ce qui concerne les paradis fiscaux, certaines règles ne s’appliquent
que dans certains pays...)
Synthèse
Le droit bancaire et financier concerne donc toutes les entreprises, les particuliers, les
organes publics et les établissements financiers
L’objectif est de maîtriser le droit de l’argent : celui des comptes, des paiements, des crédits
et des investissements
En découle ainsi la responsabilité des établissements et les droits des clients déclarés par la
jurisprudence

Partie I : Les professionnels du système bancaire et financier


Évoquer les financiers consiste à intégrer l’ensemble des professionnels qui font des
opérations de banque/financières.
Cette appellation n’est pas juridique mais permet de comprendre le droit bancaire et
financier dans sa globalité.
Cette partie concerne les établissements de crédit (EC), et nous conduit également à
analyser :
- les acteurs non-prestataires faisant des opérations financières (émetteurs et investisseurs)
- et ceux intervenants dans la finance (analystes financiers, agences de notation)
 droit restrictif pour les sociétés car celles-ci ne peuvent plus émettre librement des avis

CHAPITRE 1 : LES BANQUES

I. Les établissements de crédit

1. Les banques

Établissements assimilés aux banques font partie du système financier, bien que leur rôle
soit secondaire (ex : CDC = caisse des dépôts et des consignations...)
Le statut de banque, qui autorise à accomplir toute opération de banque, s’acquiert, se
maintient et se retire, selon une procédure administrative commune (cf. agrément) à toutes
les banques. Certaines banques ont par ailleurs des règles propres.

a) Section 1 : Les règles communes aux banques

Les opérations de banque


Il faut définir les opérations de banque effectuées à titre habituel et signaler leur sanction
quand une personne non autorisée les pratique.

La définition des opérations de banque


Elles caractérisent les établissements de crédit, et font partie intégrante de la notion de
monopole bancaire. Le code monétaire et financier définit le monopole bancaire comme le
monopole qui est réservé aux seuls établissements agréés, l’exclusivité des établissements
de crédit.
Les opérations de banque comprennent ainsi la réception de fonds du public (dépôts) et les
opérations de crédit (art 311-1 du CMF) :

 Les dépôts : « Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne
recueille d’un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer pour son
propre compte mais à charge pour elle de les restituer. » (312-2 du CMF)
De cet article ressortent les 3 éléments caractéristiques de l’opération de banque à
savoir :
- la remise de fonds
- le droit de disposer des sommes reçues
- l’obligation de restitution des fonds
Le CMF consacre ainsi le service des dépôts et le droit légal du banquier d’en disposer
pour son propre compte qui institue le jeu de la monnaie et du compte bancaire

 Les crédits : « Constitue une opération de crédit tout acte par lequel une personne
agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre
personne » (313-1 du CMF)

b) Le monopole bancaire

L’activité bancaire s’exerce dans un cadre monopolistique : seuls les établissements de crédit
bénéficient du monopole bancaire qui porte sur les opérations de banque. Ce monopole
bancaire poursuit un objectif, comporte parfois des exceptions et est assorti de sanctions.
Différence entre civil et pénal : peine d’emprisonnement à la clé

L’objectif du monopole
« Il est interdit à toute personne autre qu’un établissement de crédit d’effectuer des
opérations de banque à titre habituel » (L-511-5 du CMF).
Cela permet de protéger les déposants, qui ont confiance en leur établissement de crédit
pour ces opérations.
Ce monopole bancaire porte sur toutes les opérations de banque et se justifie par la
nécessaire protection des déposants qui doivent être assurés de la liquidité du marché et
également pour leur garantir de tout risque d’insolvabilité des établissements du secteur
financier. Ce monopole bancaire permet de collecter l’argent et permettre le contrôle de sa
distribution. L’État peut ainsi vérifier les opérations qui sont faites en matière financière.
Il faut savoir que ce monopole n’est pas absolu

Les exceptions au monopole (L 511-6 et L 511-7 du CMF)


Pour certaines situations, il n’y a pas violation du monopole bancaire
- Selon la qualité des parties : organismes sans but lucratif (motifs d’ordre social), accession à
la propriété (résidence principale uniquement), prêts aux salariés
- Selon la nature des opérations : faciliter les relations financières entre les entreprises :
crédits inter-entreprises (ex : une entreprise finance l’une de ses filiales en utilisant ses fonds
propres car c’est plus rapide et moins coûteux -> l’entreprise ayant avancé les fonds va
signer un effet de commerce = reconnaissance de dette)
c) Les sanctions de la violation de l’exclusivité bancaire

Article L 571-3 du CMF : amende maximale de 375 000€ et 3 ans d’emprisonnement


La personne ayant signé un contrat avec une personne de mauvaise foi lève la nullité du
contrat : elle ne rembourse plus la personne qui n’avait pas l’habilitation à octroyer des
crédits
Le monopole bancaire est uniquement une exclusivité des établissements de crédit
soulignée par une sanction pénale
Cette législation d’ordre public donne au secteur professionnel une forte identité
d’appartenir à la même communauté financière
Cette loi motive des actions devant le juge civil pour obtenir la nullité d’un contrat et des DI
Ainsi, dans l’hypothèse où un tiers a exercé irrégulièrement une activité bancaire, le client
poursuivi en paiement se défend ; en l’absence d’agrément, il sollicite la nullité du contrat de
prêt
La Cour de cassation prononçait des annulations automatiques mais la jurisprudence a
évolué
Désormais, le défaut d’agrément n’entraîne plus systématiquement la nullité des contrats
Arrêt de la Cour de Cassation du 4 juin 2005, N°03-11725
Les sanctions sont diffusées pour informer le public des malversations effectuées par
certaines sociétés

2. L’acquisition du statut de banque

Le statut s’obtient :
- avec l’obtention de l’agrément qui permet à la société de pratiquer les opérations de
banque
- l’agrément est une autorisation administrative préalable d’exercice de la profession
L’ACPR délivre l’agrément pour les banques, tandis que pour les sociétés de gestion de
portefeuille et d’investissement, c’est l’AMF
Cette formalité est indispensable car il faut en effet vérifier que l’entreprise requérante qui
souhaite exercer la profession bancaire réponde à des exigences strictes
Les EC sont désormais agréés par la BCE sur proposition de l’ACPR. Mais en réalité, c’est
l’ACPR qui décide, la BCE est seulement là pour apporter une certaine neutralité et
contresigne l’avis de l’ACPR (ou AMF)
On délivre cet agrément pour protéger le public et pour la stabilité du système financier afin
qu’on sache qui peut exercer et qui ne peut pas (toutes les sociétés sont répertoriées avec
l’agrément correspondant)

a) Les conditions requises pour obtenir l’agrément

La politique de l’UE, outre la sécurité et la stabilité du système financier, vise la sécurité des
clients et la sécurité de l’État car la défaillance d’un établissement financier est susceptible
d’entraver la vie économique d’un pays. Cette législation est donc d’ordre public et d’ordre
financier. Elle exige ainsi des conditions de deux types :
- des conditions relatives à l’entreprise
- des conditions relatives aux dirigeants (de la société qui va exercer)
Les conditions relatives à l’entreprise (L 511-10 du CMF)
- Conformité de l’activité envisagée avec l’objet de l’agrément demandé = il est interdit à un
établissement financier, sous peine de sanctions pénales, de laisser entendre qu’il appartient
à une catégorie autre que celle à laquelle il a obtenu son agrément. Cet établissement ne
doit surtout pas créer de confusion sur ce point (elle ne peut pas s’octroyer le droit de faire
tout type d’opérations financières)
- Adéquation de la forme juridique à l’activité d’établissements de crédit = le CMF rappelle
que seules des personnes morales peuvent être agréées mais il n’impose pas une forme
juridique particulière
- Moyens techniques et financiers solides = l’entreprise souhaitant obtenir un agrément se
doit d’avoir des moyens techniques et financiers solides : personnel expérimenté et
compétent (avoir les diplômes requis) pour mener à bien les opérations qui vont leur être
confiées. La structure doit également présenter en son sein un système de contrôle interne.
Aujourd’hui, les entreprises ont leur département qui va contrôler les opérations effectuées.
L’établissement financier doit avoir un capital social minimum, fixé chaque année par décret
ministériel. Il s’élevait à 5 millions d’€ (minimum légal mais les entreprises ont normalement
beaucoup plus). Avant de délivrer l’agrément, l’autorité de contrôle va maintenant vérifier la
provenance des fonds afin de lutter contre le blanchiment de capitaux.
Toutes ces conditions sont encore insuffisantes car il y a encore des conditions relatives aux
personnes physiques.

Les conditions relatives aux dirigeants


Deux dirigeants au minimum, qui doivent avoir 3 critères :
- ils doivent être expérimentés
- avoir des compétences reconnues
- honorabilité (ne pas avoir fait l’objet de condamnations judiciaires, pénales et dans certains
domaines  crimes, escroqueries, abus de confiance, recel, blanchiment, détournement de
biens, faux, falsifications, participation à une association de malfaiteurs, trafics de stups,
proxénétisme et fraude fiscale). Les dirigeants qui exercent leur fonction et qui sont
condamnés pendant celle-ci doivent cesser leur activité dans un délai d’un mois à compter
de la date à laquelle la décision de justice est devenue définitive (la procédure d’appel
permet de ne pas rendre une décision définitive. Elle devient définitive lorsqu’il n’y a plus de
voie de recours possible). Ce délai peut être augmenté, réduit ou supprimé par la juridiction.

b) Les décisions relatives à l’agrément

Soit on octroie l’agrément, soit on le refuse, soit il y a une modification dessus (mais en
général, cela arrive lorsqu’on l’a déjà obtenu).
L’agrément n’est pas octroyé facilement. Une fois obtenu, l’autorité de contrôle doit
obligatoirement indiquer la catégorie dans laquelle est classée l’établissement agréé. Les
autorités de contrôle bénéficient d’un large pouvoir d’appréciation et cette autorité de
contrôle va parfois prendre en compte la spécificité de certains établissements de crédit.
Souvent, l’autorité de contrôle va refuser l’agrément pour 2 causes principales :
- quand les dirigeants de la société ne remplissent par le critère d’honorabilité ou
d’expérience
- quand les dispositions proposées par la société ne sont pas conformes aux dispositions
européennes. Dans ce cas, l’autorité de contrôle peut donner un délai à la société pour se
conformer aux exigences européennes. On va lui faire une injonction pour que l’entreprise
ait le temps de présenter un organisme qui se plie aux conditions.
Si on refuse l’agrément à l’entreprise, ce refus peut faire l’objet d’un recours.
Les établissements de crédit et cet agrément ne sont pas figés dans le temps. L’autorité de
contrôle intervient pour certains changements de la société concernant la dénomination, le
programme d’activités...

Focus sur la portée de l’agrément


Une fois qu’il est acquis, l’agrément donne accès au marché français mais également au
marché européen (art. 511-8 du CMF). L’autorisation d’exploiter un établissement de crédit
accordée par les autorités compétentes d’un État membre de l’UE donne à l’établissement
concerné la possibilité d’exercer son activité sur l’ensemble du territoire européen : c’est le
système de l’agrément unique ou passeport européen, fondé sur le principe fondamental
de reconnaissance mutuelle des agréments, qui tend à harmoniser les conditions de
délivrance de l’agrément. Cela signifie qu’avec ce système d’agrément unique, un
établissement qui est par ex agréé en France peut profiter de la liberté d’établissement pour
créer une succursale ou implanter une agence dans un autre état membre avec comme
seule obligation de notifier ce projet à l’ACPR, qui doit simplement le transmettre à l’autorité
de contrôle compétente de l’État membre d’accueil. A contrario, les établissements de crédit
agréés dans un autre état membre de l’union européenne, qui souhaitent s’installer en
France bénéficient également des mêmes droits et peuvent s’installer librement et effectuer
des prestations en France. Dans cette hypothèse, l’autorité de contrôle doit être
préalablement informée par l’autorité de contrôle de l’état membre d’origine.

3. La perte du statut d’établissement de crédit

a) La perte du statut de banque

- Le retrait volontaire : l’établissement peut demander à l’autorité de contrôle de retirer


volontairement le statut d’EC par le retrait de l’agrément. Cela peut arriver lorsqu’une
société avait un projet qui a abouti, et donc l’agrément n’est plus nécessaire. Cette demande
est faite directement auprès de l’ACPR.
- Le retrait d’office (n’est pas une sanction) : celui-ci est demandé directement par une
autorité de contrôle si l’établissement ne remplit pas les obligations de son agrément (ex :
non-respect des normes en matière de blanchiment, de contrôle interne...)
- La radiation (sanction disciplinaire, degré supplémentaire) : les autorités de contrôle
estiment qu’une entreprise doit être radiée si elle a commis une infraction d’ordre pénal.
Mais elle n’entraîne pas immédiatement une liquidation, car les conséquences peuvent être
néfastes pour la sécurité financière, il y a des intérêts des clients à préserver pour qu’ils ne
subissent pas les conséquences néfastes de la société qui a fait l’objet d’une radiation.

b) Les recours

Pour les EC, procédure européenne :


- CAIR (commission administrative interne de réexamen) : peu utilisée car aucun pouvoir
contraignant  dans l’éventualité où elle déclare que la radiation est abusive, cela ne
change rien, c’est juste pour obtenir un avis externe
- CJUE (Cour de Justice de l’Union européenne) : ce recours a un pouvoir contraignant  si
elle juge que la radiation ou le retrait d’office n’est pas suffisamment justifié, cette décision
va primer sur celle qui a été prise par l’autorité de contrôle nationale

Section 2 : Les règles propres à certaines banques


A côté des banques, il existe des Caisses de Crédit municipal (CCM) et des banques
coopératives et mutualistes (BCM).
Ces établissements peuvent effectuer toutes opérations de crédit dans le respect de textes
qui leur sont propres.

1. Les Caisses de Crédit municipal (CCM)

Les articles L514-1 à 514-4 du CMF s’appliquent pour les CCM.


Celles-ci ont une origine différente des banques capitalistes, donc règles différentes.
Les CCM avant octroyaient des crédits à ceux qui n’avaient pas forcément les moyens,
contrairement aux capitalistes. Aujourd’hui, elles sont universelles même si elles sont régies
par des règles différentes

2. Les banques coopératives ou mutualistes (BCM)

Les articles L515-1 du CMF s’appliquent pour les BCM.


Elles ont aussi une origine historique différente, elles se distinguent des autres
établissements de crédit, mais elles se sont banalisées. Cette différence est tout de même
minime et tend même à disparaître. Ce sont les seules à pouvoir faire des prêts sur gages.

CHAPITRE 2 : LES ETABLISSEMENTS ASSIMILÉS

Section 1 : La caisse des dépôts et des consignations (CDC)

Article L. 518-2 du Code monétaire et financier :


« La Caisse des dépôts et consignations constitue un groupe public au service de l’intérêt
général et du développement économique du pays. Le Groupe remplit des missions d’intérêt
général en appui des politiques publiques conduites par l’État. [...] »

- Fonction principale : reçoit la consignation de toute nature qui résulte de l’application de la


loi et d’une décision judiciaire ou administrative (notion de séquestre judiciaire)
- La loi l’érige en « établissement spécial » chargé d’administrer les dépôts et les
consignations.
- Enjeu financier considérable puisque la CDC verse annuellement à l’État un pourcentage de
son résultat, qui est issu de son activité de consignation (s’assimile à des dividendes versés)
La CDC ne fait pas d’opérations de banque mais fait partie du paysage financier

Section 2 : La banque publique d’investissement


La loi appelle banque publique d’investissement (BPI) un groupe public complexe.
Résulte d’un montage légal issu de la loi du 31 décembre 2012 (2012-1559) qui comporte
l’essentiel de ses règles.
- missions publiques/principales : promouvoir et soutenir l’innovation, développement et
financement des petites et moyennes entreprises.
- pas d’opérations bancaires.
- agit au travers de ses filiales qui sont des banques agréées par l’ACPR :
• BPI France FINANCEMENT
• BPI France REGIONS
 on ne peut pas rentrer en contact directement avec les filiales de la BPI, on doit se
tourner vers notre banque si notre entreprise a un projet innovant. La BPI soutient
l’innovation de la société  cela profite à la banque traditionnelle et à la société, car la BPI
est un soutien fort.

Synthèse :
L’analyse des EC permet de comprendre les reformes qui ont pour objectif principal la
stabilité financière.
Ces changements (au niveau législatif) ne sont pas sans conséquence sur les procédures à
suivre avec un coût défavorable au financement.

CHAPITRE 3 : Les entreprises financières


D’autres personnes que les EC ont une activité financière importante.
La loi leur donne ainsi un statut et une appellation spécifique.

I. Les prestataires de services d’investissement

La loi utilise deux notions pour définir ces prestataires :


- l’une connue du droit bancaire, il s’agit des EC
- l’autre du droit financier, il s’agit des entreprises d’investissement
Le droit européen s’accorde à dire que les prestataires de services d’investissement (psi)
regroupent les entreprises d’investissement et les établissements de crédit qui ont reçu un
agrément pour fournir des services d’investissements.
- PSI sont issus de la loi MAF (modernisation des activités financières) du 2 juillet 1996
- On dénombre les banques ayant un agrément de PSI, et les entreprises d’investissement
qui en sont le cœur.
- Ces entités sont strictement règlementées
La loi interdit :
- à toute personne autre qu’un PSI de fournir à des tiers des services d’investissement à titre
de profession habituelle.
- D’utiliser une dénomination une publicité faisant croire qu’une entreprise est agréée en
tant que PSI
- De créer des confusions

1. L’agrément des PSI


Pour fournir des services d’investissement, les entreprises d’investissement et les EC
doivent obtenir un agrément délivré par l’ACPR.
Cas particulier pour les sociétés de gestion de portefeuille : agrément délivré par l’AMF.

a) L’agrément délivré par l’ACPR

Il faut distinguer l’agrément délivré :


- à une entreprise d’investissement
- à un établissement bancaire

Agrément délivré par l’ACPR à une entreprise d’investissement :


 Vérifications d’usage par l’ACPR :
L’autorité de contrôle prudentiel et de résolution va vérifier si :
- l’entreprise d’investissement a sa direction et son siège social en France exclusivement
- le capital est suffisant et les moyens financiers sont adaptés à l’activité envisagée
- il faut connaître l’identité et la qualité des actionnaires, ainsi que le montant de leur apport
- il faut vérifier, l’expérience, la compétence et l’honorabilité des dirigeants

 Art 322-1 : FGDR (= fonds de garantie des dépôts et de résolution), utile pour limiter le
risque d’une difficulté financière et d’un défaut de paiement  on garantit/indemnise les
investisseurs contre les risques financiers, notamment vis-à-vis des instruments
financiers. Ce plafond est limité (pour les instruments financiers), et est fixé à 70 000€
pour les portefeuilles proposés. Le FGDR intervient uniquement en cas de défaillance
d’ordre financier au niveau global du système financier, et non d’une mésentente entre
un particulier et un investisseur

Agrément délivré par l’ACPR à un établissement bancaire :


 Vérifications d’usage par l’ACPR
 FGDR
 Obligations de distinguer activités bancaires et service d’investissement

b) L’agrément délivré par l’AMF pour les sociétés de gestion de portefeuille

Définition - art L 532-9 du CMF :


La société de gestion de portefeuille (SGP) est une Entreprise d’investissement qui, à titre
principal, gère des portefeuilles individuels ou collectifs d’instruments financiers pour le
compte de clients.
Le droit de gérer un portefeuille pour le compte de tiers nécessite des aptitudes
professionnelles précises à l’exercice de cette activité. C’est le CMF qui est venu régir toutes
les activités et toutes les conditions d’accès d’exercice de ces activités.
- Rédaction d’un mandat écrit obligatoire
- Agrément de l’AMF : élément décisif pour avoir une industrie financière fiable et solide
L’AMF agrée et accompagne les SGP.

Procédure d’agrément propre :


- Présence de statuts : le dossier qui doit être remis à l’AMF doit contenir des statuts
détaillés, avec l’objet précis de la société, puisqu’il faut indiquer quels types d’activités
seront envisagés dans la société, quels instruments financiers vont être proposés aux clients.
Il y aura aussi la forme sociale de la société (art 312-2 du CMF). Son siège social doit être en
France et elle peut revêtir toute forme sociale sous réserve de l’examen de ses statuts. Ses
comptes devront faire l’objet d’un contrôle légal.
- Montant du capital social : la SGP doit disposer de moyens financiers adaptés et suffisants.
Son capital social doit être fixé à 125 000€ minimum. La société doit également posséder des
fonds propres, définis chaque année par des décrets.
- Direction : doit être dirigée par 2 dirigeants, qui doivent avoir les mêmes qualités
(compétents, expérimentés et honorables). Ils doivent être à la tête d’une société qui
possède des moyens humains, matériels et techniques suffisants. Ils doivent faire partie de la
société et en être actionnaires.
- Identité des apporteurs de capitaux : ils doivent être connus, tracés et vérifiés, pour
répondre aux législations contre la lutte du blanchiment
- Programme : la SGP doit présenter son programme, qui doit être précis et détaillé. L’AMF
ne délivre jamais d’agrément si le programme n’est pas clair et transparent pour savoir quel
agrément doit être délivré.
- Dossier : Le dossier doit être présenté à l’AMF, qui statue sur un délai de 3 mois.
- Agrément : Difficile d’obtenir l’agrément, mais il peut être retiré de manière volontaire,
d’office (lorsque les conditions légales ne sont plus remplies), ou faire l’objet d’une radiation
 Les SGF sont agréées par l’AMF et répondent à des conditions strictes

2. Les obligations des PSI

L’activité de PSI est une activité protégée par plusieurs monopoles :


- Monopole de l’appellation : le titre même de PSI est protégé (=exclusif)  seuls ceux qui
ont été agréés en qualité de PSI sont les seuls à pouvoir utiliser cette appellation
- Monopole des services : concerne tous les services d’investissement et les prestations qui y
sont liées
- Monopole de l’intermédiation : concerne les instruments financiers admis aux négociations
d’un marché règlementé

 Ces monopoles engendrent des obligations. Ces obligations sont très différentes les unes
des autres. Il peut s’agir d’obligations prudentielles et comptables, ou d’obligations de
conformité, de garantie des titres, et/ou d’obligations relatives à la lutte contre le
blanchiment

a) Les obligations prudentielles et comptables

- Normes prudentielles : elles désignent l’ensemble des normes de gestion destinées à


assurer la stabilité financière des établissements de crédit. Ces normes, issues des directives
européennes, garantissent la liquidité, la solvabilité et l’équilibre de la structure financière
des prestataires. La loi oblige les PSI à vérifier que les risques qui sont pris soient
suffisamment couverts par leurs fonds propres et suffisamment divisés. Cela signifie que les
PSI doivent se couvrir contre les risques de marché, notamment les risques liés aux
fluctuations de certains paramètres (taux d’intérêts, etc.), mais aussi contre les risques crédit
(défaillances du client)

- Normes comptables : elles réunissent tous les documents qui présentent la situation
financière des établissements de crédit. Les PSI doivent établir les comptes annuels, tous les
rapports de gestion et les courbes consolidées le cas échéant. Ces obligations sont de plus en
plus importantes et contraignantes pour les PSI.

- Il existe des organisations internationales qui sont intervenues, telles que le Comité de Bâle
et la réforme Bâle III (instaurée juste après la crise financière de 2008). Bale III a apporté des
changements pour les PSI, a sollicité et renforcé le niveau des fonds propres. Elle a
également créé des ratios de liquidité, et a renforcé toutes les normes prudentielles.

b) Les obligations de conformité

Les obligations de conformité sont des règles de bonne conduite pour garantir la régularité
des opérations effectuées + investisseurs.
Toutes ces règles sont établies par l’AMF. Ne pas les respecter entraine des sanctions.
25 juin 2013 : UBS France a été condamnée à une amende pécuniaire de 10M€ car elle
n’avait pas respecté les obligations de conformité.
- Loyauté : il faut qu’ils agissent avec équité, au mieux des intérêts de leurs clients et de
l’intégrité du marché. Le financier doit aujourd’hui trouver les solutions les plus adaptées
aux besoins du client, c’est maintenant une obligation de s’intéresser à l’environnement
financier du client. L’enjeu de cette connaissance est de savoir si on va appliquer de manière
plus ou moins renforcée cette obligation de loyauté. Si le client connaît bien le milieu
financier, c’est un client averti, la responsabilité du financier est moindre (ex du
questionnaire MIF : sert à définir le profil d’investisseur du client, et de cibler sa
connaissance du risque, ainsi que l’aptitude du client à réaliser des opérations financières 
engagement de la responsabilité)
- Conflit d’intérêts : les PSI doivent s’efforcer de les éviter, et doivent surtout vérifier que
leurs clients soient traités de manière équitable. Ces conflits interviennent principalement
entre le prestataire et ses clients, mais sont aussi susceptibles d’intervenir entre deux
clients. Quand cela se produit, le prestataire doit être débarqué du dossier (on le lui enlève)
- Secret des affaires : les PSI sont souvent présentés devant des informations confidentielles
et l’AMF est intervenue pour imposer aux professionnels d’avoir des procédures qui
évitent/empêchent la circulation des infos confidentielles : ce sont des barrières
d’informations, qui doivent être mises en place par les financiers, afin de ne pas divulguer les
infos confidentielles et les éventuels soupçons.

c) Les obligations de garantie

Les PSI ont l’obligation d’adhérer à un fonds de garantie dont le rôle est de garantir les
investisseurs contre les risques
Il peut intervenir :
- de manière préventive  avant
- dans une perspective curative  la défaillance est imminente donc le fonds de garantie
intervient pour éviter toute forme de faillite et que l’activité financière ne cesse pas et ne
mette pas à mal l’équilibre du système financier

d) Obligations relatives à la lutte contre le blanchiment

Blanchiment : Le système financier est utilisé pour laver de l’argent de provenance douteuse,
et l’utiliser pour acheter des produits financiers. On réintègre ces sommes déposées dans
des circuits différents, conférant aux fonds une apparence de légalité
Cette lutte contre le blanchiment est légiférée dans le CMF art. 561-1 à 564-3 : l’organisme
en France qui lutte contre cela = TRACFIN.
L’ordonnance 2009-104 vient transposer la directive européenne en la matière et qui va
renforcer toutes les obligations des financiers. Ces obligations concernent notamment
l’obligation de déclaration de soupçons aux opérations douteuses, et de vigilance du
banquier. Le droit va placer l’obligation de vigilance vis-à-vis du client (=il faut connaître son
client avant même l’entrée en relation, connaître son activité, la provenance de ses fonds,
etc.) avant même l’obligation de déclaration.
La déclaration de soupçon est très réglementée : art. 561-15 du CMF. C’est une déclaration
confidentielle : en aucun cas le client doit être mis au courant de cette déclaration de
soupçon effectuée par le financier à TRACFIN.

3. Les obligations liées au contrat conclu avec le client

Le PSI est lié à son client par un contrat. Ce contrat doit répondre à des règles définies par le
droit financier et par les dispositions classiques du droit commun. Mais le contrat doit avoir
des spécificités déontologiques en matière financière. Ces contrats doivent répondre à des
principes déontologiques. La jurisprudence et la doctrine mettent à la charge du PSI
plusieurs obligations, notamment des obligations de transparence et de loyauté. L’article
533-4 du CMF est explicite : il y est indiqué que les PSI doivent respecter des règles de bonne
conduite pour garantir la protection des investisseurs et la régularité des opérations. Le
débat de la responsabilité se concentre sur l’entrée en relation contractuelle et surtout sur
le comportement du financier vis-à-vis de son client pour que ce dernier ait un
consentement éclairé. Si le financier manque de transparence et tait les éléments à risques,
le financier engage sa responsabilité car le client n’aura pas eu un consentement éclairé :
cette notion de consentement éclairé du client est donc primordiale.

Focus sur l’obligation d’information :


C’est une création jurisprudentielle
Ce devoir varie en fonction de la nature de l’opération et du degré de qualification du co-
contractant  il faut s’adapter au profil du client, à son niveau de capacité à comprendre les
infos financières
Distinction entre les deux obligations
Quoi qu’il en soit, c’est une obligation de moyen (=une obligation par laquelle le financier
doit tout mettre en œuvre pour obtenir le résultat escompté ≠ obligation de résultat =
obligation attachée à un résultat défini à l’avance, obligation bcp plus lourde) qui repose sur
le financier
Important :
Si le financier doit faire tout son possible pour informer le client, c’est au client qu’il
appartient de tout mettre en œuvre pour parvenir au résultat qu’il escompte.
Dès lors qu’il s’agit d’une obligation de moyen, il appartient au client qui estime que son
conseiller a manqué à son devoir d’information de prouver la faute de celui-ci = charge de la
preuve

L’interprétation jurisprudentielle de l’obligation :


Obligation d’information doit intervenir en amont de la conclusion effective du contrat (= le
financier doit informer son client avant que le contrat soit conclu)
Article 314-11 du règlement de l’AMF précise les qualités de l’information : celle-ci doit être
exacte, suffisante et compréhensible.

Position de la jurisprudence :
- Arrêt BENEFIC
- Arrêt Caisse d’Épargne
 Jurisprudence « Bénéfic » / 19 septembre 2006 :
La Cour de Cassation par 5 arrêts s’est prononcée sur les obligations de conseil et
d’information du banquier vis à vis de son client en matière d’opération boursière.
Dans les cinq espèces, des particuliers avaient souscrit des parts d’un fonds commun de
placement (FCP) dénommé Bénéfic auprès de la Banque Postale.
Le document publicitaire de ce fonds a été remis aux clients sans fausse publicité avec
notamment les risques encourus (la Banque Postale n’avait pas pour intention de tromper
les clients)
Les 5 générations de Bénéfic ont toutes affiché des performances négatives de -12 à -35%.

Position de la Haute Juridiction :


Elle casse les jugements de première instance (qui donnaient raison aux particuliers).
Elle relève que la banque postale n’a pas manqué à son obligation de conseil ni à son
obligation d’information dès lors qu’elle avait remis aux particuliers un document
publicitaire au FCP Bénéfic qui présentait aux clients le risque encouru.
La Haute juridiction jugeait également que le souscripteur ne démontrait pas en quoi
l’information délivrée par la Banque postale aurait été incomplète, inexacte ou trompeuse.
L’AMF est intervenue car les particuliers l’ont saisie. Face aux nombreuses réclamations des
particuliers lésés, (la COB) devenue l’AMF a ouvert une enquête.
L’AMF dans une décision du 8 février 2006 a mis hors de cause la Banque Postale.
L’AMF relève que ces produits n’ont donné lieu à aucune promotion spécifique et qu’ils ont
été distribués à des clients de la Banque déjà titulaires d’un PEA. Autrement dit, les
épargnants étaient informés du risque du marché. La responsabilité de la BP n’a donc pas
été engagée.
Cette solution jurisprudentielle a été réaffirmée par un arrêt du 23 juin 2009.

 Jurisprudence « Caisse d’Épargne » :


Arrêt de la chambre commerciale du 24 juin 2008.
Faits : une cliente de la Caisse d’Épargne a assigné sa banque pour obtenir réparation de son
préjudice : elle avait investi 7 650€ dans le FCP « écureuil »
La plaquette publicitaire indiquait en ces termes précis : « Vous n’avez pas à vous inquiéter
des évolutions des marchés financiers »  le risque est nul lorsque l’on lit cette phrase
Résultat pour la cliente : perte de 1 300€
Position de la Cour d’appel de Paris : rejette la demande de Dommages et intérêts de la
cliente.
Pour les juges du fonds, la plaquette ne faisait certes pas référence aux risques encourus
mais ces risques figuraient sur la notice de l’AMF.
Position de la Haute juridiction : la Cour de cassation casse la décision des juges du fonds :
« Attendu que la publicité délivrée par la personne qui propose à son client de souscrire des
parts de FCP doit être cohérente avec l’investissement proposé et mentionner les
caractéristiques les moins favorables et les risques inhérents que l’obligation d’information
ne peut être considérée comme remplie par la remise de la notice par l’AMF lorsque la
publicité de l’établissement ne remplit pas à ces exigences. »
Autrement dit, la Cour de cassation rappelle que la publicité doit permettre au client
d’avoir clairement connaissance des risques inhérents à son investissement. A défaut, le
banquier engage sa responsabilité.
Cette solution jurisprudentielle est d’ailleurs conforme à l’article 533-12 du CMF qui impose
aux banques de communiquer : « les informations leur permettant raisonnablement de
comprendre la nature du service d'investissement et du type spécifique d'instrument
financier proposé ainsi que les risques y afférant, afin que les clients soient en mesure de
prendre leurs décisions d'investissement en connaissance de cause. »

Texte actuel :
L’ordonnance du 30 janvier 2009 consacre le principe du :
• Caractère exact, clair et non trompeur des informations communiquées, notamment pour
les informations à caractère publicitaire.
• Le financier doit avoir une bonne connaissance de son client connue sous le nom de «
profilage » du client.
• Instauration de ce devoir consacré par les articles 533-11 et 533-12 du CMF pour faire
preuve d’intégrité au maximum vis-à-vis des clients. D’une carence pratique, il naît une
disposition législative

CHAPITRE 4 : LES ANIMATEURS FINANCIERS


Sans réaliser d’opérations financières, ces intervenants animent la finance.
Il s’agit des agences de notation et des médias.

Section 1 : Les agences de notation (les analystes)

- Activité : les analystes vont procéder à l’analyse des données comptables et financières des
entreprises. Ces analyses sont attendues dans le monde financier car elles permettent
d’anticiper les évolutions du marché.
- Effets : elles déstabilisent ou favorisent tout émetteur ou investisseur car ces analyses sont
très fines, spécialisées dans le marché sur des entités qui sont cotées en bourse.
Ces agences de notation donnent des notes, elles se reposent sur celles-ci et sont connues
internationalement. Les investisseurs peuvent proposer d’investir dans certains produits en
fonction de ces notes grâce à l’évaluation de ces sociétés cotées. Elles donnent à
l’investisseur une opinion capitale dans le choix des investissements à faire.
- Responsabilité ? Elle peut être engagée si par exemple les informations données ont été
erronées. Cela dénigre la société (cas de LVMH c/ Morgan STANLEY), où LVMH a assigné
Morgan STANLEY car elle estime que les analyses qui ont été faites ont porté préjudice à
l’entreprise. Les juges ont donné raison à LVMH car le cours de LVMH a baissé lorsque ces
informations sont apparues.
Le rôle des agences de notation est extrêmement important, voire dangereux : pour cela,
leur responsabilité peut être engagée.

Section 2 : Le droit des médias (droit des journalistes)

- Liberté de la presse : très important car il faut prouver qu’il y a eu une volonté malveillante
de nuire, d’être de mauvaise foi  très difficile à caractériser car l’info doit être libre, liberté
de la presse constitutionnelle donc difficile d’amener la presse devant la justice (hors cas
violation de la vie privée)
- Droit à l’information et délits boursiers : les journalistes diffusent l’information à grande
échelle, et ont donc une influence sur le monde financier puisque tout le monde peut y avoir
accès.
Les journalistes interviennent beaucoup sur les délits boursiers et sur les conflits
Exemple de la communication financière de Apple avec le retrait de Steve JOBS à cause de sa
maladie  nouvelle capitale, et JOBS a décidé d’utiliser les médias pour contrôler cette
nouvelle, mais l’action Apple a quand même perdu 7%. Cela dit, JOBS a essayé de limiter au
max les pertes d’Apple par les médias en anticipant cette info pour en maîtriser les
conséquences en donnant des infos de manière progressive (d’abord info sur sa maladie,
annonce de son retrait, projets futurs de la société pour rassurer les investisseurs/le monde
financier). JOBS a donc permis à Apple d’anticiper son retrait et de mettre en avant la
transmission de la gérance de la société et d’être transparent sur le fait qu’il y a une certaine
pérennité, et que l’entreprise n’allait pas s’effondrer après son départ.

Rôle des médiateurs du secteur financier


Les médiateurs vont essayer de trouver une solution à un pb donné avant toute action
judiciaire  accord à l’amiable
Si le médiateur n’est pas saisi, pas de sanction mais est très souvent sollicité car il permet de
régler les pbs
Les médiateurs peuvent avoir des intérêts pour le gpe financier qui les fait intervenir  pas
vrmt objectif car il y a un conflit d’intérêt, qui n’est pas sanctionné

Partie II : La surveillance et la régulation du secteur bancaire


L’activité financière fait l’objet d’un encadrement strict de l’État.
Certaines institutions sont ainsi chargées :
- de la réglementation du secteur financier,
- du contrôle du secteur financier,
- d’autres organismes favorisent l’organisation de la profession.
CHAPITRE 1 : LES AUTORITÉS EUROPÉENNES COMPÉTENTES EN
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
Section 1 : L’État
1. Le ministre chargé de l’économie

Articles : 611-1 à 611-6 CMF


Attributions : fixe montant capital des EC, fixe conditions d’implantations des réseaux
bancaires, conditions des opérations que peuvent effectuer les EC
La loi de 2003 est venue instituer des pouvoirs importants au ministre, mais il ne le fait pas
seul : 2 organes consultatifs à côté du Ministre.

2. Les organismes consultatifs aux côtés du ministre

2 organes consultatifs qui constituent un rouage dans la prise de décisions


gouvernementales :
- Le comité consultatif du secteur financier (CCSF) : composé à la fois par des professionnels
du système financier (ex : directeurs de banques, membres de la cellule TRACFIN), mais aussi
des clients. La mission capitale du CCSF : chargé par le ministre d’étudier les questions en
relation avec les EC, les sociétés de gestion, d’assurances, et de proposer toutes mesures
adaptées et appropriées en ce domaine. Ce comité n’a pas de rôle contraignant, c’est un
organe consultatif.
- Le comité consultatif de la législation et de la réglementation financière (CCLRF) : présidé
directement par le ministre de l’économie. Il comporte 14 membres, tous professionnels. Ils
étudient les projets de lois et toutes les propositions de directives communautaires avant
que ces lois ne soient adoptées. Toute question peut être abordée (ex : modalités de
diffusion au public d’instruments financiers, question sur les assurances, etc.). Ce comité a
un pouvoir contraignant
 Ces 2 organes sont importants, et ont été institués par la loi n°2003-706 du 1er août 2003
de sécurité financière.
- L'article 614-1 du Code monétaire et financier consacré au CCSF
- L. 614-2 du code monétaire et financier consacré au CCLRF

Section 2 : Les régulateurs européens (élément incontournable)

La crise financière de 2008 : limites de la régulation et la nécessité d’une régulation


harmonisée à l’échelle européenne.
Rôle de la Commission européenne : mise en place d’un système de régulation uniformisé
d’un État membre à l’autre.
Est ainsi établi le 1er janvier 2011 : le Système Européen de Surveillance Financière (SESF)

Schema du SESF
Definition du SESF
Article 114 et 127 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE).
Réseau de plusieurs autorités micro prudentielles et macro prudentielles qui comprennent :
- Le Comité européen du risque systémique (CERS),
- Autorités européennes de surveillance (AES)
- Autorités nationales de surveillance (ACPR/AMF)
But : garantir une surveillance financière homogène et cohérente dans l’Union européenne.
Le SESF : système de surveillance micro prudentielle et macro prudentielle
Objectif de la surveillance micro prudentielle : superviser les différents établissements
financiers en limitant leurs éventuelles difficultés (protection des consommateurs)
 Mission réservée à l’ABE/ AEMF
Objectif de la surveillance macro prudentielle : limiter les difficultés du système financier
dans son ensemble afin de protéger l’économie générale.
 Mission du CERS

1. Les autorités européennes de surveillance (AES)

• La surveillance micro-prudentielle est confiée à 3 autorités européennes de supervision :


- Autorité bancaire européenne (ABE)
- Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles
- Autorité européenne des marchés financiers

L’autorité bancaire européenne (ABE)


Ref. lég. : règlement de l’UE N° 1093/2010
En France, c’est l’ACPR qui est en charge de la régulation des établissements de crédit. L’ABE
est un peu l’ACPR au niveau européen, elle contrôle les EC au niveau européen.
La crise financière de 2008 : difficultés d’une banque peuvent se transmettre à d’autres
banques par la relation d’interdépendance.
La Commission européenne : création de l’ABE en 2011 en complément des autorités
nationales sur l’activité des EC et des entreprises d’investissement.
Rôle : améliorer le fonctionnement du marché en permettant une surveillance appropriée et
harmonisée au niveau européen.
Principale mission : création d’un recueil réglementaire unique dans le secteur bancaire et
financier (base de données des établissements financiers)
But du recueil : fournir un ensemble unique de règles prudentielles harmonisées pour les
établissements financiers de l’UE pour offrir une protection élevée aux déposants et
investisseurs.
Missions secondaires : rapport d’évaluation du risque et simulation de crises (mais mitigé car
cela a un fort coût, et on ne sait pas si l’impact est assez bon par rapport à sa première
mission de surveillance).
Deux organes de gouvernance de l’ABE :
- Le Conseil des autorités de surveillance : organe décisionnel
- Le Conseil d’administration : vérifie l’activité de l’ABE.

Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP)


Ref. lég. : règlement de l’UE N° 1094/2010
Organe consultatif
Entreprises d’assurance, des institutions de retraite professionnelle (IRP).
Initie des tests de résistance pour évaluer la résilience du secteur des assurances.

L’autorité européenne des marchés financiers


Le Conseil ECOFIN (conseil des affaires économiques et financières, composé de tous les
ministres des finances des pays membres de l’UE) a institué une véritable supervision
européenne avec de réels pouvoirs contraignants
Particularité : autorité indépendante des autres autorités de l’UE (pas de comptes à rendre
sur une sanction qui pourrait être prise, ce qui permet de faire fonctionner librement les
marchés financiers)
But : améliorer la protection des investisseurs, promouvoir la stabilité et le bon
fonctionnement des marchés financiers.

Rôle de l’autorité européenne des marchés financiers sur les agences de notation
Etablit la liste des agences de notation qui ont le droit d'attribuer des notes sur le territoire
de l'Union Européenne.
Investi d’un pouvoir d’enquête, de contrôle sur place et de sanctions à l’égard des agences
de notation.
Peut prononcer une peine pécuniaire selon le degré de l’infraction.

2. Le Comité européen de risque systémique (CERS)

Ref. leg : Règl. UE n° 1096/2010


Surveillance macro prudentielle du système financier
En collaboration avec les autorités européennes de surveillance, statue sur la politique
macro prudentielle, alerte les autorités sur les risques à un stade précoce, compare les
évolutions macro- économiques et prudentielles et donne des orientations
Pallier l'exposition du système financier à des risques systémiques

3. La Banque centrale européenne (BCE)


Face à la crise, les dirigeants européens ont décidé lors du Conseil européen d’octobre 2012,
de réaliser une Union bancaire européenne avec la mise en place d’un mécanisme de
surveillance unique (MSU) des banques de la zone euro.
Le MSU est une entité récente : créée en 2014, dont le but est de permettre une surveillance
de tous les établissements de crédit de l’UE. Ce système a été intégré à la BCE pour
permettre d’effectuer un contrôle performant sur le secteur financier en mettant en avant
toutes les procédures européennes communes qui sont appropriées. Le MSU permet de
donner à la BCE de nouveaux pouvoirs de supervision.

Nouveaux pouvoirs de supervision de la BCE


La BCE devient ainsi le superviseur prudentiel central des établissements bancaires de la
zone euro (6000 banques) et des pays non euro qui décident de participer au MSU.
Le champ de compétence élargi, à côté de sa mission initiale de politique monétaire de la
zone euro.
Depuis novembre 2014, la supervision de la BCE s’exerce :
- soit directement, avec l’aide des autorités nationales de supervision, pour les
établissements jugés « importants ». Ces derniers se définissent comme ceux dont le total
d’actifs dépasse 30 milliards d’euros.
- soit indirectement, par l’intermédiaire des autorités nationales de supervision, sous
contrôle de la BCE pour les établissements jugés « moins importants ».

Rôle des autorités nationales de surveillance


Partie intégrante du MSU
Bien souvent, les autorités nationales sont privilégiées pour exercer l’activité de surveillance
Domaines spécifiques des autorités nationales : agrément, enquête, sanctions pécuniaires
Doivent toutefois suivre les instructions de la BCE

CHAPITRE 2 : LES AUTORITÉS FRANÇAISES COMPÉTENTES EN


CONTRÔLE BANCAIRE
Section 1 : L’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)

L. 612-1 du CMF
L’ACPR distribue l’agrément des établissements du secteur financier (soumis à la BCE) et
surveille tous les établissements.
Après la crise financière qui a montré une surveillance défaillante, une nouvelle régulation
s’imposait pour surveiller les EC et EI.
L’ACPR a été créée en mars 2010, c’est une institution récente. Elle vient en réponse aux
problèmes qui ont été constatés lors de la crise financière de 2008. Elle est issue d’une
fusion d’autorités de contrôles qui existaient auparavant. Elle a pour rôle de préserver la
stabilité financière et de protéger la clientèle. Son but est de prévenir les nouvelles crises
financières susceptibles d’intervenir.

Les collèges de l’ACPR


- Le collège de supervision
Examine toute question de portée générale commune au secteur de la banque et de
l’assurance et analyse les risques de ces secteurs en fonction de la situation économique
- Le collège de résolution
Mission : résolution des crises bancaires
Veille à la mise en œuvre des mesures de prévention et de résolution des crises bancaires
pour préserver la stabilité financière : pratique du « Stress TEST » = on met un établissement
financier en situation de crise, dont il n’a pas l’habitude de rencontrer avec par ex des ratios
négatifs, et voir quelles sont ses capacités à répondre à ce niveau d’aléa ? La difficulté : les
établissements ne sont pas en capacité de répondre réellement aux problèmes qui sont
rencontrés  question de le supprimer ou non
La loi impose d’élaborer des plans préventifs de résolution en amont des crises. C’est ce que
l’on appelle les « testaments bancaires »
Ce collège-là reçoit des critiques assez virulentes

Les pouvoirs de l’ACPR


• Ces pouvoirs sont mis en œuvre par le collège de supervision :
- Pouvoir d’agrément
- Pouvoirs de contrôle : l’ACPR va directement contrôler les établissements qu’elle a à sa
charge (elle peut se rendre directement dans les établissements bancaires (contrôles très
redoutés car complètement inopinés), elle vérifie comment cela se passe, elle peut
demander à vérifier des pièces comptables pour voir si les établissements sont en harmonie
avec ce que l’ACPR demande...)
- Pouvoirs de police administrative (commun au pouvoir de contrôle) : pouvoir encadré et
qui concerne les formalités administratives sur lesquelles l’EC doit être à jour
- Pouvoir de sanction, qui explique pourquoi l’ACPR est redoutée : elle peut prononcer de
sanctions, du blâme jusqu’à l’interdiction d’exercer la profession, et souvent assorti d’une
sanction pécuniaire. L’ACPR est dotée d’une commission de sanction et sanctionne les
manquements des établissements soumis au contrôle de l’ACPR. Cette commission est
indépendante des membres des collèges (ces derniers n’ont pas le droit de siéger aux 2),
parce que cette commission possède une fonction de poursuite, incompatible avec celle de
membre du collège. Cette commission est composée de 6 membres titulaires, 3
professionnels du droit (dont 2 conseillers d’État) + 3 choisis en fonction de leurs
compétences. Mandat renouvelable une fois, pendant 5 ans. Elle assure l’indépendance de
l’ACPR et assoit son pouvoir contraignant/disciplinaire.

Section 2 : L’autorité des marchés financiers

L ’AMF symbolise le phénomène de régulation financière par la surveillance quotidienne des


marchés. Elle intervient sur le domaine des investissements, de la finance... Elle contrôle et
surveille quotidiennement les opérations qui se déroulent sur les marchés.
• Créée par la Loi du 1er aout 2003 « loi sur la sécurité financière » :
• Missions fixées par l’art. 621-1 du CMF

1. Les pouvoirs de l’AMF

- POUVOIR REGLEMENTAIRE : pouvoir de faire la loi, pouvoir normatif = elle peut faire son
propre règlement général, qui va être validé par le ministre de l’économie. Ce règlement va
détailler tous les droits des acteurs financiers. L’AMF va surveiller les infos diffusées par les
sociétés = vérifie que l’information soit précise, véritable, exacte et diffusée de manière
homogène à toute la communauté financière.
- Pouvoir décisionnel : pouvoir prendre des décisions en matière financière = sanctionner les
sociétés qui sont mises à sa charge. C’est un pouvoir de répression à l’encontre des
entreprises qui seraient défaillantes. Il permet de se différencier par l’indépendance de
l’autorité, qui a le pouvoir de prononcer des sanctions lorsque des pratiques vont à
l’encontre de son règlement général (ex : réalisation d’un délit d’initié)
- Pouvoirs de surveillance : pouvoir contrôler les dispositions légales (et que le pouvoir
règlementaire s’applique bien aux sociétés)
- Pouvoir d’ester en justice : elle peut porter des affaires en justice par le biais de sa
commission des sanctions (qui comprend 12 membres, et qui est totalement indépendante,
ses membres ne peuvent pas avoir d’autres fonctions)

2. La commission de sanctions

Elle comprend 12 membres, totalement indépendants (de là dépend la force contraignante


de cette autorité). Il y a un équilibre entre les représentants des pouvoirs publics et les
professionnels du secteur financier
Elle va statuer sur les dossiers rapportés à l’AMF et dans lesquelles les sociétés n’ont pas
respecté les règles de l’AMF. Au même titre que l’ACPR, le mandat des membres n’est
renouvelable qu’une fois.
Toutes ces autorités de surveillance ont été instituées récemment, et répondent surtout à
une demande du législateur pour lutter contre les éventuelles défaillances et de la
survenance d’une autre crise.

Partie III : Le risque financier


Longtemps, les entreprises financières ont vécu avec pour seul dispositif de contrôle des
risques :
- une “direction des engagements” - un service d’inspection interne
- les contrôles annuels des commissaires aux comptes de la banque
- le contrôle de la commission bancaire
La culture bancaire et financière était orientée vers le seul risque crédit
Phénomène de la « dérèglementation » des marchés financiers : liberté financière primait
La crise de 2008 a remis en cause la maîtrise des risques
Identification de nouveaux risques et donc apparition de nouvelles règlementations
La gestion du risque est donc indispensable pour toute opération financière et notamment
celle du « risque de non conformité » (lutte anti blanchiment).

I. La gestion du risque

Pb pour le juriste car il est très difficile de gérer/limiter un risque, à moins de l’anticiper en
amont.

Section 1 : L’identification du risque


Les établissements financiers sont très sensibles à la maîtrise du risque. Ils ont ainsi
développé des dispositifs pour lutter contre le risque financier car ce souci de maîtriser le
risque est imposé par le législateur dans la mesure où l’activité financière repose sur la
notion de confiance :
- des déposants,
- des marchés (et donc des investisseurs)
 du système financier dans sa globalité
Ainsi, les autorités de contrôle et de surveillance ont ce souci de prévenir le risque en
instaurant des obligations légales en matière de gestion, de contrôle et d’habilitations (ex :
maintien d’un certain de niveau de liquidité, réalisation d’audits internes pour connaître la
situation d’un établissement à une certaine période).
Le législateur a réalisé une nomenclature des risques : il a essayé de définir les risques et de
les identifier un par un.
4 risques majeurs :
• Les risques concernent toute l’activité financière :
- Risque de crédit (= risque de contrepartie) : défaillance d’une contrepartie, càd lorsqu’une
partie est incapable de faire face à ses engagements  il est primordial de faire une bonne
découverte du client en entrée en relation (ouverture d’un compte) + lorsqu’il veut faire un
crédit. Il faut connaître son état financier et patrimonial, de la situation de l’emprunteur. On
ne peut pas tout à fait anticiper un risque de crédit mais la connaissance du client est
primordiale pour le limiter
- Risque de liquidité : provient d’une configuration d’un bilan/situation financière dans
laquelle l’établissement financier ne comporterait pas un volume d’actif mobilisable suffisant
pour faire face à une demande de remboursement des ressources qui proviendrait de la
clientèle. C’est pour cette raison que le législateur exige un capital min par ex, pour éviter le
risque de liquidité (ex : Grèce)
- Risque opérationnel : attaché à une défaillance imputable soit à une procédure (ex :
informatique), soit au personnel lui-même
• Les risques sur les instruments financiers :
- risque de marché : lorsqu’il y a une évolution défavorable du prix d’un actif. Dans le cas de
la France, le risque marché est décrit à l’article 5 du règlement du 21 juillet 1995 relatif à la
surveillance prudentielle des risques de marché. Ces risques sont limités aux opérations
concernant le portefeuille de négociation, à savoir les titres de transaction et de placement.

Il existe d’autres risques prévus par le législateur :


- le risque pays : concerne les aléas de nature politique, catastrophique auquel est exposée
une zone d’activité avec lesquelles la clientèle travaille.
Les risques évoluent en fonction des cas de figure qui se présentent et permettent de
comprendre les éléments auxquels sont exposés les marchés financiers et la clientèle
- le risque systémique (risque de contagion) : peut mettre en danger tout le système

Section 2 : Le dispositif préventif

Concerne l’encadrement du risque dans le système financier. Le législateur appréhende le


risque par 2 types de normes :
Les normes prudentielles
Principal objectif du législateur = que les établissements financiers soient en permanence
solvables. Ils doivent ainsi à tout moment justifier que l’actif excède le passif d’un montant
au moins égal au capital social minimum. Les articles 511-40 du CMF fixent ces normes
prudentielles. Ces normes prudentielles ont pour objectif la solvabilité, mais aussi de garantir
la liquidité des établissements à l’égard des déposants. Contraintes au niveau des fonds
propres  le CMF met en avant plusieurs ratios = couverture des risques, division des
risques. Ces ratios permettent de limiter les risques.
- ratio de couverture : appelé souvent le coefficient de solvabilité, va en réalité mesurer le
rapport entre le montant des fonds propres d’un établissement et le montant de ses
engagements. Ce ratio a pour origine le Comité de Bâle et a été ensuite perfectionné au fur
et à mesure des assemblées.
- ratio de division des risques : il va apprécier le montant des engagements pris par un
établissement financier à l’égard d’un seul client par rapport au montant des fonds propres.
Il mesure le risque/les engagements qui sont pris par l’établissement de crédit, des
opérations effectuées par un client pour isoler le risque pris pour chacun des clients.
Il y a une volonté d’encadrer les risques.

Les normes comptables


Pour éviter que les établissements financiers ne prennent des risques excessifs ou ne
commettent des erreurs de gestion, le législateur a imposé le respect d’obligations
comptables, prévues aux art. 511-35 et 511-37 du CMF. Comme toute société commerciale,
ils doivent établir des docs comptables (bilans, comptes consolidés lorsque les
établissements possèdent des filiales). Ces docs comptables doivent être publiés dans les
conditions fixées par l’autorité (ACPR ou AMF), qui vérifie si les docs comptables sont bel et
bien publiés = qu’ils soient rendus publics. Ces obligations comptables viennent s’inscrire
dans un souci de transparence et de clarté du système financier pour que chaque déposant
connaisse la situation prudentielle, financière et comptable de l’organisme avec lequel il fait
des opérations financières.

Section 3 : Le dispositif curatif

Pour pallier la défaillance d’un établissement et que cela n’impacte pas les autres
établissements, le législateur a prévu le FGDR.

Le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR)


Organisme créé par le législateur par la loi n° 99-235 du 25 juin 1999 relative à l’épargne et à
la sécurité financière en application du droit européen.
Elle contraint tout établissement financier à adhérer à ce fonds de garantie avec pour
objectif d’indemniser les déposants en cas d’indisponibilité de leurs dépôts ou de leurs
autres investissements. Organisme d’intérêt général : protéger les clients des défaillances de
leur EC ou EI.
Ce fonds de garantie est une personne morale qui agit sous le contrôle des autorités de
surveillance. Ceux qui sont obligés d’adhérer à ce fonds le financent = financé par les
cotisations dues par les établissements adhérents (établissements financiers)
Article L 312-4 du CMF : tout établissement de crédit agréé en France est tenu d’adhérer au
fonds de garantie des dépôts.
Ce fonds a le mérite d’apporter une protection supplémentaire aux déposants et aux
investisseurs dans les opérations financières, mais ne permet pas un désintéressement total.

A la fin de l’année 2019, il y avait plus de 450 établissements qui adhéraient au FGDR et qui
cotisaient pour obtenir cette assurance/garantie. Le FGDR travaille également avec ses
homologues européens : dans chaque état membre, il y a un FGDR pour couvrir les clients
des filiales françaises des établissements qui auraient leur siège dans un pays membre de
l’UE. Il y a une véritable coopération européenne entre les différents FGDR.

Le FGDR traite trois garanties :


- la garantie des déposants : concerne tous les avoirs, toutes les sommes qui sont en compte
ou déposées sur des livrets. Couvre tous les déposants (majeurs & mineurs), tous les
contrats qui sont ouverts dans un EF. La limite de cette garantie = 100 000€/par
déposant/par établissement (ex : si je dépose 300k à la BNP et que le FGDR doit intervenir, je
ne serai remboursé que de 100k. or, si je dépose 100k à la BNP, 100k à HSBC, 100k à la BP, je
serai remboursé de tout)
- la garantie des titres : couvre tous les investisseurs quelle que soit la devise utilisée et
couvre les instruments financiers  limite = 70 000€/ client/ établissement.
Attention : Le FGDR n’intervient pas pour une mauvaise gestion des titres et du portefeuille
par le conseiller  le tribunal est compétent pour ce genre de conflits. Il n’intervient qu’en
cas de défaillance de la sécu des titres.
- la garantie des cautions (les EC doivent obligatoirement délivrer des cautions) : elle
s’applique pour les engagements de caution réglementés, qui sont délivrés et imposés par la
loi par un établissement financier pour le compte de certaines professions (souvent la
construction immobilière, promoteurs immobiliers) dans le but de garantir la bonne
exécution du projet qui a été confié par le client. En cas de faillite de l’établissement
financier qui s’est porté caution, le FGDR va venir pallier cette défaillance et va permettre de
réaliser le projet qui était garanti. Plafonné à 90% du dommage subi par le client.
Les contrats d’assurance-vie ne sont pas couverts par le FGDR et ne sont pas saisissables (par
un créancier).

II. Le risque de non-conformité

La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme


Le risque de non-conformité se définit comme un risque de sanction judiciaire, sanction
disciplinaire qui a pour origine le non-respect de dispositions propres aux activités
financières, qu’elles soient de nature législative, professionnelle ou déontologique.
Parmi ces thématiques du risque de non-conformité, on trouve principalement la lutte
contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Afin de lutter contre ce risque
aujourd’hui prépondérant, les établissements financiers ont mis en place des outils de
gestion pour se conformer à la loi. C’est ainsi qu’aujourd’hui, chaque établissement financier
a l’obligation de se doter d’un département de conformité (compliance) dont le rôle consiste
notamment à formaliser les procédures de contrôle du risque de non-conformité. Il a pour
obligation d’émettre un avis sur la conformité des produits proposés par un établissement,
de centraliser toutes les informations relatives au dysfonctionnement rencontré. Ce service
compliance doit également représenter l’établissement auprès des autorités de surveillance,
et plus largement surveiller toutes les opérations financières de l’établissement.
En complément de toutes ces mesures, chaque intervenant (collaborateur, financier) dispose
d’une faculté d’alerte = c’est lui qui donne l’alerte pour telle ou telle opération qui lui semble
suspicieuse.

Section 1 : Le cadre légal

1. Les textes

La lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme est un sujet qui remonte


principalement aux Travaux du comité de Bâle en 1970. Au sein de ce comité, l’action contre
le blanchiment d’argent vise toutes les infractions liées au blanchiment, qui ont une
répercussion sur le système financier. C’est ainsi que les législations pénales des différents
pays se sont rapprochées en établissant une infraction à caractère universel = participation
au groupe criminel organisé, blanchiment des produits du crime et entrave au bon
fonctionnement de la justice. Cette entente internationale a le mérite pour la 1 e fois de
définir des concepts essentiels d’infraction grave et de transnationalité de l’infraction 
essayer de créer une lutte internationale contre le blanchiment de capitaux.

Rapport présenté par le Groupe d’action financière (GAFI) en 1990


Ordonnance du 30 janvier 2009 – les principes sont les suivants :
- connaissance obligatoire et actualisée de la clientèle, connaissance du bénéficiaire de
l’opération (bénéficiaire effectif)
- vigilance du financier pendant toute la durée de la relation financière
- obligation de déclarer les opérations suspectes en cas de soupçon
- faculté pour les responsables des cellules anti-blanchiment de communiquer entre elles et
d’échanger des infos
- mise en place obligatoire d’une procédure de contrôle interne
Cette législation a trouvé sa place dans le CMF (articles L 561-1 et suiv.)

La France et l’Union européenne se sont ainsi dotées d’une législation pour lutter contre
l’utilisation des réseaux bancaires et financiers à des fins de blanchiment.
Mouvement législatif constant qui conduit à une extension du domaine des opérations et
des personnes concernées par cette lutte contre le blanchiment.
Conséquences : La contribution des EC et des EI conduit les financiers, pour des raisons
d’intérêt général, à s’introduire dans les affaires de leur client au détriment du principe de
non-ingérence et du secret des affaires.

2. L’obligation de vigilance des établissements financiers

Les établissements doivent adapter leur vigilance en fonction du profil de risque des clients
et des opérations.
L’ordonnance du 30 Janvier 2009 définit les obligations de vigilance à la charge des
établissements financiers durant toute la relation d’affaire.
Pratique du KYC (know your customer) : L’EC ou l’EI doit identifier le client et, s’il y a lieu, le
bénéficiaire effectif, avant l’entrée en relation d’affaires  les éléments primaires doivent
être vérifiés avant de commencer des opérations financières avec le prospect
Notion de bénéficiaire effectif (= tierce personne qui va bénéficier de l’opération fi) :
Les établissements financiers ont l’obligation de se renseigner sur l’identité véritable des
personnes avec lesquelles ils nouent une relation d’affaire dès lors qu’il apparaît que ces
personnes pourraient ne pas agir pour leur propre compte.
Si cela concerne les personnes morales :
- Impératif d’appréhender la structure de la société
- Déterminer la provenance des fonds et ceux qui disposent des fonds.
 Impératif de s’assurer de la COHERENCE entre l’objet social et l’activité réelle
Attention : les contrôles ne s’effectuent pas forcément sur des montants exorbitants, il n’y a
pas de montant minimum imposé par la loi, il faut être vigilant sur toutes les opérations.
Pratique de la surveillance du client :
- Obligation de vigilance constante
- Examen attentif des opérations effectuées par le client.

Section 2 : L’obligation de déclaration à TRACFIN

Si existence d’un simple doute ou de soupçons de blanchiment, l’établissement doit en


informer immédiatement la cellule interne LAB (=lutte anti-blanchiment)
La cellule LAB décide d’effectuer, après analyse, une déclaration de soupçon à TRACFIN.
TRACFIN (traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) :
cellule française de lutte anti-blanchiment, directement rattachée au Ministère de
l’Economie.

1. Type d’opérations déclarées

CMF : Toutes les sommes inscrites dans les livres de l’établissement ou toutes les opérations
qui portent sur des sommes dont les établissements savent ou soupçonnent qu’elles
proviennent d’une infraction ou participent au financement d’une activité illégale.
En France, outre ces opérations, les cas de fraude fiscale ou de soupçons de fraude fiscale
doivent être également déclarées à TRACFIN.

2. Le contenu de la déclaration de soupçon

- Identité des personnes concernées


- Identification des opérations suspectes
- Origine et la destination des fonds
- Exposé du soupçon qui doit être justifié, détaillé et documenté.
Déclaration strictement confidentielle : l’établissement et le conseiller ne doivent pas en
faire état et surtout pas auprès du client soupçonné car cela peut entraver la suite de la
procédure.
Confidentialité obligatoire, sous peine de sanctions pénales.
AUCUNE ACTION EN RESPONSABILITÉ CIVILE ne peut être intentée par la personne
soupçonnée, ni contre l’établissement, son dirigeant ou un simple collaborateur qui ont fait
de bonne foi une déclaration de soupçon.
Informée, la cellule TRACFIN rassemble toutes les informations propres à établir l’origine
véritable des fonds ou la nature des opérations faisant l’objet de la déclaration.
Lorsque la preuve est suffisamment rapportée du blanchiment d’une infraction, TRACFIN
saisit le Parquet (Procureur) aux fins d’éventuelles poursuites (561-23 CMF) lequel peut
procéder à un classement sans suite (561-24 CMF).
ATTENTION : TRACFIN n’a pas la compétence de poursuivre en justice, elle n’instruit que le
dossier. L’opportunité des poursuites appartient exclusivement au Parquet (procureur)

3. Sanctions

La méconnaissance des obligations professionnelles est sanctionnée sur le plan disciplinaire


par l’ACPR ou l’AMF (L 561-40 CMF) et surtout sur le plan pénal (L 574-1 CMF)
Pour les EC ou les EI qui seraient tentées d’apporter leur concours à une opération de
blanchiment ou qui utiliseraient les facilités que procure l’exercice de leur activité
professionnelle, elles encourent 5 à 10 ans d’emprisonnement.
Pour celles qui ne respecteraient pas l’interdiction de divulgation de déclaration de soupçon,
elles risquent une poursuite pour complicité et 22 500 EUR d’amende (= amende si on
informe le client qu’on l’a poursuivi).

Récapitulatif :

1- Obligation de vigilance
L’obligation de vigilance est définie par l’article L 565-5 CMF : « Avant d'entrer en relation
d'affaires avec leur client ou de l'assister dans la préparation ou la réalisation d'une
transaction, les personnes (financiers) :
- Identifient leur client et, le cas échéant, le bénéficiaire effectif au sens de l'article L. 561-2-2
- Vérifient ces éléments d'identification sur présentation de tout document écrit à caractère
probant ( les financiers ne doivent pas se contenter d’éléments déclaratifs mais doivent
avoir des docs écrits qui vont justifier les dires des clients). »
Concrètement, il s’agit des obligations relatives à la connaissance du client et à la
surveillance des opérations de ces derniers.

1ERE ÉTAPE du KYC = vérifier :


- l’identité des personnes,
- leur profession,
- patrimoine,
- la situation de risque (par exemple : qualité de non-résident), le type d’opérations...

Connaissance client : « Clé de voûte » indispensable pour apprécier si les transactions sont
cohérentes avec l’activité et les avoirs du client.
Permet ainsi de détecter si les opérations n’étaient justement pas cohérentes, justifiant des
soupçons et donc des déclarations de soupçons si ces doutes ne seraient pas levés à la suite
d’échanges avec le client concerné.

2- Déclaration de soupçon

Article L 561-15 du CMF


La déclaration doit être faite de « bonne foi » : la déclaration doit être établie pour une
bonne application de la législation.
Le soupçon doit être étayé et documenté.
La déclaration est confidentielle.

Partie IV : Les abus de marché


Les abus de marché sont des comportements, des intervenants sur un marché, illégaux
sanctionnés par l’AMF. Ils portent également atteinte à la transparence et à l’intégrité du
marché sur lequel ils opèrent.
Volonté de dicter des règles communes sur l’ensemble du territoire européen et donc des
Etats membres, pour rendre homogène cette infraction juridiquement à l’échelle
européenne. Ainsi, le règlement du Parlement européen du 16 avril 2014 sur les abus de
marché vient à nouveau mettre en évidence l’importance d’un marché financier intègre,
efficace et transparent.
Sur les Marchés, les informations permettent de connaître les conséquences positives ou
négatives pour l’entreprise et donc l’orientation du cours du titre. L’utilisation de
l’information est centrale. Les abus de Marché peuvent reposer sur cette information,
privilégiée ou manipulée.
La loi interdit donc à ceux qui disposent d’informations précises et confidentielles, les initiés
(professionnels), de les utiliser pour en tirer profit. L’abus de marché est donc l’utilisation
illégale de cette information dans le but d’en tirer profit.
Le même but amène à interdire de manipuler le marché, notamment par de fausses
informations, donnant des cours déformés ou encore, d’entraver son jeu libre et régulier.
Ces interdits, proches mais nuancés, sont des délits pénaux dans le CMF et des infractions
administratives (manquements) dans le RGAMF.
Ainsi, pour satisfaire aux impératifs d’équité et de transparence des marchés financiers, le
législateur réprime un certain nombre de comportements relatifs aux titres cotés en Bourse.
Ces comportements proscrits reposent sur deux piliers fondamentaux : le délit d’initié et la
manipulation de marché.
Répondre aux impératifs d’équité et de transparence des Marchés.

I. Le délit d’initié

Section 1 : Définition

Toute personne qui dispose d’informations privilégiées à titre professionnel, les utilise de
manière illicite en réalisant ou permettant sciemment de réaliser sur le marché, directement
ou par personne interposée, une ou plusieurs opérations avant que le public n’ait
connaissance de ces informations.
Le détenteur de cette information a donc une obligation de confidentialité jusqu'à ce que
l'information soit connue de tous.

Section 2 : Les éléments constitutifs (=qui caractérisent) de l’infraction

1. Condition préalable : l’information privilégiée


L’information n’est pas définie par le Législateur : la Loi ne donne pas de définition au sens
strict de l’information privilégiée.
Toutefois, il est établi par la jurisprudence que l’information privilégiée est celle qui porte
sur les perspectives d’un émetteur dont les titres sont négociés sur le marché, ou sur
l’évolution d’un instrument financier admis sur un marché.
 Info privilégiée = info précise qui n’a pas été rendue publique, connue par quelques
personnes (en général personnes dirigeantes) et qui concerne plusieurs instruments
financiers et qui serait susceptible d’avoir une influence sur le cours des instruments
financiers. Elle est confidentielle et ne doit pas être utilisée avant que le public en ait
connaissance. Ainsi, en la divulguant, on commet une infraction.

2. L’élément matériel

Pour qu’il y ait infraction, il faut qu’il y ait un élément matériel et un élément moral. S’il en
manque un, l’infraction n’est pas reconnue.

Le délit d’initié est constitué de deux façons :


- soit par l’exploitation de l’information privilégiée
- soit par la communication de l’information privilégiée (pour que cette personne puisse en
bénéficier et qu’in fine, on en profite aussi).

3. L’élément moral (intentionnel)

Element moral : le + simple à prouver car intentionnel


Le délit d’initié est incontestablement une infraction intentionnelle/volontaire peu importe
le mode de transmission de l’information.
L’élément moral est acquis à l’esprit du juge pénal puisqu’il s’agit d’une infraction dans le
domaine des affaires  les personnes susceptibles de commettre ce délit d’initié sont des
personnes averties, initiées au domaine des affaires et qui sont parfaitement au courant de
l’existence de cette infraction.
Les professionnels (les financiers) sont spécialement avertis de ce risque :
- Dans leur contrat de travail
- Dans les règles déontologiques
- Dans le règlement intérieur de l’entreprise financière.
- Les financiers sont astreints au devoir de confidentialité.

Section 3 : La répression

La loi énumère expressément les personnes qui peuvent être poursuivies pour délit d’initié.
Trois cercles sont ainsi définis :

Le premier cercle d’initiés : les initiés directs


Personnes qui sont le plus souvent poursuivies pour délit d’initié (fonction dirigeante) : le
président, les directeurs généraux, les membres du directoire, les personnes physiques ou
morales exerçant dans la société des fonctions d’administrateur ou de membre du conseil de
surveillance, les dirigeants  toute personne qui participe à la direction
Pour ces catégories de personnes, l’élément moral de l’infraction, au regard des fonctions
exercées, est acquis. Impossibilité d’invoquer l’absence d’élément moral de l’infraction.

Le deuxième cercle d’initiés : les initiés indirects


Toute personne disposant d’informations privilégiées à l’occasion de l’exercice de leur
profession ou de leur fonction. À la diff du 1er cercle, la connaissance de l’information doit
être démontrée. Cela concerne les personnes qui travaillent avec l’équipe dirigeante, qui
sont au courant de certaines infos (ex : membres de la famille, collaborateurs, etc.)
Dans ce cas, les responsabilités de celui qui a communiqué l’info + celle de celui qui s’est
servi de l’info sont engagées.

Le troisième cercle d’initiés : les autres initiés indirects


Issue de la loi du 5 novembre 2001 : toute personne étrangère aux premier et second cercle
d’initiés et disposant d’informations privilégiées.
La loi a souhaité viser toutes les personnes susceptibles d’avoir cette info (dirigeant, non
dirigeant, tiers)
Article 465-1 du CMF : « Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 100 millions d'euros
d'amende,..., le fait, par le directeur général, le président, un membre du directoire, le
gérant, un membre du conseil d'administration ou un membre du conseil de surveillance
concerné par une information privilégiée ou par une personne qui exerce une fonction
équivalente, par une personne disposant d'une information privilégiée à l'occasion de sa
profession ou de ses fonctions ou par toute autre personne disposant d'une information
privilégiée, de faire usage de cette information privilégiée en réalisant, pour elle-même ou
pour autrui, soit directement, soit indirectement, une ou plusieurs opérations sur les
instruments financiers concernés par ces informations privilégiées. »

Focus sur le rôle du Parquet et de l’AMF :


Dans la mesure où les mêmes faits constituent à la fois un délit pénal et un manquement
administratif, l’autorité de régulation collabore avec le Parquet.
L’AMF, en raison de sa surveillance permanente des Marchés, est souvent la première à
connaître des faits illicites.
Jusqu’en 2014, le cumul des poursuites et des sanctions était validé par le Législateur. Avant,
celui qui commettait le délit d’initié était en puni 2 fois : une fois poursuivi par l’AMF et une
fois poursuivi par le Parquet. Les deux procédures pouvaient donc se cumuler et débuter
conjointement. Or, le cumul (double peine) a été interdit en France car déclaré
anticonstitutionnel. (Cass. crim. 22 janvier 2014 12-83579)

La nouvelle organisation pour la répression des abus de marché


La loi du 21 juin 2016 portant sur la réforme du système de répression des abus de marché
est instaurée.
La répression des abus de marché est désormais répartie entre la juridiction pénale et l’AMF.
Fin de l’ancien système au nom du principe « non bis in idem » (=pas 2 fois) par
l’intervention du Conseil constitutionnel : décision du 18 mars 2015.
Nouvelle organisation : système d’orientation des dossiers soit vers l’AMF, soit vers le pénal.

Décision du Conseil constitutionnel du 18 mars 2015


QPC (question prioritaire de constitutionnalité) = le droit pour tout justiciable de soutenir
qu'une disposition législative est contraire aux principes des droits et libertés fondamentales
garantis par la Constitution
DOSSIER EADS : concerne 7 dirigeants de ce groupe aéronautique, soupçonnés de délit
d’initié en 2005-2006 car on leur reprochait d’avoir découvert le retard de certains
programmes sur les moteurs. Cela allait engendrer des difficultés financières pour le gpe. Ils
ont donc décidé de revendre leurs titres et ont eu de belles plus-values de la compagnie
grâce à la cession de ces titres. Mais contre toute attente, l’AMF a déclaré un non-lieu. A ce
moment, le cumul des poursuites étaient possibles, donc le Parquet attendait de pouvoir
saisir l’affaire. Mais, les avocats des dirigeants qui ont commis le délit d’initié ont soulevé
une QPC = le droit de soutenir qu’une disposition légale à la Constitution, au principe des
droits et des libertés fondamentales. QPC soulevée : Peut-on poursuivre une seconde fois la
même personne pour des faits identiques ? Le Conseil constitutionnel a tranché : non cumul,
donc les dirigeants n’ont pas pu être poursuivis par le Parquet et ont été blanchis.

IMPORTANT :
Aujourd’hui, Le procureur de la République financière ne peut mettre en mouvement
l’action publique pour ces faits sans en informer l’Autorité des marchés financiers (AMF)
Inversement, l’AMF ne peut procéder à la notification des griefs (=reproches que l’on fait à
une personne) à une personne à l’encontre de laquelle sans en informer le procureur de la
République financier. Il faut que ces deux institutions d’informent et se tiennent au courant
de l’avancée des dossiers. Pour cela, un aiguillage est fait : l’AMF prend le dossier et
communique avec le Parquet. Un représentant de chaque institution va se concerter avec
l’autre pour décider qui prend en charge ce dossier. En cas de désaccord, c’est le premier
président de la cour d’appel de Paris tranchera (mais c’est rare). L’AMF et le Parquet
avancent et travaillent ensemble, ce ne sont pas du tout 2 organismes en concurrence.
Seulement, ils ne travaillent plus en même temps sur le même dossier, il y a répartition de
ces dossiers.
Il existe donc deux types de sanctions pour remettre en cause des pratiques d’initiés :
• Un texte d’origine administrative, le RGAMF : c’est dans ce cas un manquement d’initié
• Un texte pénal du CMF : c’est dans ce cas le délit d’initié.

II. Les manipulations de cours

En 1810, avec l’apparition du Code Pénal, cette « spéculation de mauvais aloi » était
considérée comme un délit d’altération sur les prix sur le Marché.
Aujourd’hui, cette infraction est connue sous le nom de manipulation de cours = le fait
d’effectuer sciemment des opérations ou d’émettre des ordres qui donnent ou sont
susceptibles de donner des indications fausses ou trompeuses sur l’offre, la demande d’un
titre. C’est donc la propagation active d'informations fausses ou trompeuses.
Délit puni par les mêmes sanctions qu’un délit d’initié.

Section 1 : Les éléments constitutifs

Deux preuves à rapporter :


- les manœuvres délictueuses,
- le fait qu’elles induisent autrui en erreur.
Important : les manœuvres doivent porter sur le Marché. Ce délit nécessite donc une
intervention directe sur le Marché.
Comportement actif sur les marchés : on intervient activement sur le marché, ce qui induit
autrui en erreur. C'est ce qui la distingue de la fausse information ou de l'information
trompeuse.
Il faut donc des manœuvres, et c'est ce que vise directement l'article L. 465-3-1 du code
monétaire et financier.
Exemple : réaliser une opération, passer un ordre ou adopter un comportement qui donne
ou est susceptible de donner des indications trompeuses sur l'offre, la demande ou le cours
d'un instrument financier ou qui fixe ou est susceptible de fixer à un niveau anormal ou
artificiel le cours d'un instrument financier.

Section 2 : L’élément moral

Il faut une volonté de nuire au marché. L’infraction nécessite donc un dol : manœuvre
frauduleuse. Ici, il s’agit d’un dol spécial au regard de l’objet des manœuvres (fausser le jeu
normal du Marché).

Section 3 : Répression

Article 465-2 CMF : « Est puni des peines prévues au premier alinéa article L. 465-1 le fait,
pour toute personne, d'exercer ou de tenter d'exercer, directement ou par personne
interposée, une manœuvre ayant pour objet d'entraver le fonctionnement régulier d'un
marché en induisant autrui en erreur. »

III. Le délit d’information fausses ou trompeuses

Est constitutif d’un délit d’information fausses ou trompeuses le fait de transmettre, en


toute connaissance de cause, des données ou des informations fausses ou trompeuses pour
calculer le cours d’un instrument financier.
NB : Pour répondre aux obligations de la Directive et pour assurer une efficacité maximale à
la remontée des opérations potentiellement constitutives d’une opération d’initié ou d’une
manipulation de cours :
- Mise en place d’un dispositif de détection, axé sur la surveillance des ordres et
transactions,
- Formation des collaborateurs concernés
Au même titre que la déclaration de soupçon pour la lutte contre le blanchiment, il existe la
possibilité de faire une déclaration de soupçon en matière d’abus de marché à TRACFIN.

Partie V : Le secret des affaires et les financiers


Objectif : Les établissements financiers sont soumis, dans l'exercice de leur profession, à une
obligation de confidentialité dont la méconnaissance et la violation sont pénalement
sanctionnables et sanctionnés.
Quels sont les limites et le degré de confidentialité que doit avoir un financier dans l’exercice
de sa profession ?
Textes :
- C. mon. fin., art. L. 511-33 sv.
- C. mon. fin., art. L. 571-4
- C. pén., art. 226-13

Section 1 : Le principe du secret des affaires

1. Le principe

a) Les personnes concernées

Les personnes soumises au secret des affaires (ex : financiers, médecins, avocats, notaires...)
La loi du 24 janvier 1984 impose le principe du secret bancaire aux établissements, aux
financiers et prévoit une répression pénale. Avant cette loi, il y avait simplement un devoir
de discrétion et pouvait être porté en justice mais d’un pdv civil (dommages et intérêts à la
limite)
L’art. 571-4 du CMF précise que le fait de méconnaître le secret professionnel est sanctionné
par les peines prévues à l’art. 226-13 du Code Pénal, qui prévoit un emprisonnement d’une
année.
On a souhaité protéger le secret des affaires avec la clientèle dans un but de protection, de
confiance de la relation que le client noue avec le financier.
 Personnes soumises au secret des affaires : Il s’agit donc de tous les dirigeants et les
employés d’un établissement financier, et à titre plus large, toutes les personnes qui
participent à la gestion et à la direction d’un établissement financier, et qui sont employés
par cet établissement, sont astreintes à ce secret professionnel. Dans un 2 nd temps, toutes
les personnes et intervenants qui participent de près ou de loin à l’activité des
établissements financiers et qui peuvent recueillir des infos confidentielles dans l’exercice de
leur fonction (ex : personnel de l’AMF/ACPR) sont aussi soumises au secret des affaires

Les personnes protégées par le secret des affaires


Il s’agit donc essentiellement des clients du banquier, avec cette particularité que les clients
peuvent parfois renoncer à cette protection et demander à ce que cette protection soit
levée. Ainsi, il autorise le banquier à communiquer des informations confidentielles. Il peut
lever cette interdiction lorsqu’il y trouve un intérêt (ex : pour écarter sa responsabilité en cas
de soupçons de manœuvres frauduleuses, d’infos erronées...)
Le secret professionnel est opposable aux tiers. En pratique, ce principe crée des difficultés
d’application. La personne sollicitant des infos est-elle un tiers ou le secret ne lui est-il pas
opposable car il s’agit d’un ayant droit (donc on peut lui dévoiler des infos couvertes par le
secret) ?

Principe de la continuation de la personne du défunt : ce principe exige que le financier


dévoile des infos relatives aux avoirs du défunt uniquement aux personnes qui prouvent leur
qualité d’héritier, soit par un certificat d’hérédité délivré par la mairie, ou par notaire
(obligatoire par notaire si la succession dépasse 5 300€)
Une procuration prend fin au moment du décès de la personne.
b) Les informations protégées

Les informations confidentielles


Seule l’information confidentielle est couverte par le secret professionnel.
Information confidentielle = Information précise et chiffrée.

Les informations non confidentielles


Informations généralisées qui donnent un avis sur une situation donnée

Le financier ne peut pas communiquer des infos détaillées sur la situation financière d’un
client. Il peut par exemple indiquer la situation d’une société (si sa santé financière est plutôt
solide ou fragile), renseigner des infos sur un particulier pour savoir s’il va s’acquitter
régulièrement de ses crédits mais ne peut communiquer les chiffres d’une société par ex.
Il existe bien entendu des exceptions sur le secret des affaires.

2. Les dérogations au secret bancaire

a) Au bénéfice de certaines autorités

Personnes auxquelles le Cadre limitatif dans lequel Renseignements à


secret ne peut pas être elles agissent communiquer
opposé
-L’Autorité de contrôle Investigations dans le cadre Tous les renseignements
prudentiel et de de leurs missions de contrôle demandés sur le client
Résolution (ACPR) ou de discipline. concerné.

-Banque de France
Administration fiscale Vérifications opérées par les Operations enregistrées sur
agents du fisc sur la situation le compte de l’intéressé.
des contribuables. Position des comptes
Recouvrement des impôts monétaires de l’intéressé.
Uniquement la position des
comptes
AMF Investigations dans le cadre Tous les renseignements
des manquements à la demandés
déontologie des marchés
financiers et contrôle
TRACFIN Déclarations dans le cadre de Sommes ou opérations
la lutte contre le blanchiment soumises à obligation de
de capitaux et de déclaration de soupçon.
financement du terrorisme.

Huissier de justice (doit Saisie-attribution Tous les soldes de comptes


présenter sa carte Sur demande du juge monétaires, mais il n’a pas
professionnelle et un titre accès aux soldes sur les
exécutoire = décision de contrats d’assurance-vie par
justice définitive) pour ex. car ce compte est
avoir accès aux infos de insaisissable.
soldes de compte.
Héritiers du client décédé Inventaire du patrimoine du Les éléments patrimoniaux
défunt par le notaire uniquement, au notaire de
préférence, sinon aux
héritiers qui doivent faire la
preuve de leur qualité (il faut
prouver qu’on intervient
dans la succession).

b) Dans le cadre de certaines procédures

Justice pénale Réquisition de la police judiciaire Tous les renseignements


dans le cadre d’enquêtes demandés sur le client concerné
(pas de restrictions).
Justice civile Investigations du juge aux affaires Tous les renseignements
familiales, uniquement dans les demandés sur le client
affaires de divorce concerné.
Justice A la demande du Président du Information sur la situation
commerciale T.Com dans les Procédures économique exacte du
collectives débiteur.
Actualités sur le secret des affaires
Il y a de plus en plus d’atteintes au secret des affaires au profit de ces autorités et de l’état.
On demande de plus en plus aux financiers d’être transparents sur la situation financière de
certains de leurs clients. La transparence financière assassine-t-elle le principe du secret
professionnel ?
Cass. com 29 novembre 2017 n° 16-22060

Conclusion/Réflexion

Dépositaires des fonds du public, les établissements financiers sont nécessairement soumis à
des obligations légales exigeantes en matière de fonds propres, de solvabilité, et de contrôle
des opérations.
En pratique, c’est au service Conformité que revient la mission de disposer des outils et
moyens de contrôle nécessaires à l’application des règles prudentielles.

Chaque financier est aujourd’hui individuellement acteur actif du dispositif prudentiel.


Le financier devra notamment respecter, en toutes circonstances, les élements essentiels qui
fondent le risque de non- conformité :
- Le devoir de vigilance
- La connaissance de son client (KYC)
- Les dispositifs qui fondent la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme
Sur un plan plus général, et selon les derniers rapports de l’ACPR et de l’AMF, ces dernières
années ont été des étapes clés dans le renforcement européen de la supervision des
secteurs de la banque et de la finance.
L’ACPR et L’AMF sont désormais parties prenantes d’une supervision bancaire intégrée, sous
le contrôle de la BCE.

Au lendemain de la crise financière de 2008, le droit financier a été restructuré aussi bien à
l’échelle nationale (renforcement des sanctions de l’ACPR et AMF) qu’au niveau européen
(MIFID 2, PRIIPS, SESF...)
Pour rétablir la confiance, il s’agit en réalité pour le législateur de rendre les marchés
financiers plus efficaces, plus transparents et de renforcer la protection de investisseurs.
Le renforcement des pouvoirs des régulateurs a pour but de détecter des crises futures et
d’y faire face rapidement.
Poursuite absolue de la transparence ? A quel prix ?

Aujourd’hui, le droit financier contemporain est profondément lié (si ce n’est soumis) au
droit européen dans la mesure où il est principalement issu de la transposition des directives
européennes permettant ainsi une coordination intracommunautaire efficiente et, dit-on, un
traitement global et efficace des crises... sans surprises ?

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