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2023/2024

Droit Banquier
Mr Hamadi Rayed

2éme année mastère de recherche en droit privé

Ilef Ben Turkia

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Référence : Hamadi Rayed, La responsabilité civile du banquier, Edition Latrach.

Introduction :

Le droit bancaire est une branche du droit commercial.


Le code de commerce : Article 670 -> 746
En droit Tunisien tout est règlementé par la loi contrairement au droit
Français où les solutions sont jurisprudentielles.
L’article 2 CC a rangé les opérations de la banque parmi les activités
de commerce par nature -> ces opérations obéissent au code de
commerce => il y a un lien certain entre le droit bancaire et le droit
commercial.
Par contre ce lien ne doit pas masquer la spéciéité du droit bancaire.
Ce dernier est un droit professionnel -> Le droit d’une profession dont
l’originalité est d’importance.
En fait c’est le commerce de l’argent -> activité très grave.
Les banques sont donc des commerçants mais elles sont soumises à
une réglementation stricte et rigoureuse, exercée directement ou par
l’intermédiaire de la banque centrale.
Le droit bancaire est à la fois le droit des opérations de la banque et
celui des professionnels du commerce du banque.
Tout comme le droit commercial, le droit bancaire est une branche qui
n’a pas choisi entre le système objectif et le système subjectif. C’est le
droit de la banque et opérations bancaires.
Les opérations des banquiers :
L’article 2 CC qui stipule que : “ Est commerçant, quiconque, à titre
professionnel, procède à des actes de production, circulation,
spéculation, entremise, sous réserve des exceptions prévues par la loi
“. Qualifie commerciales, les opérations de la banque sans les définir.
Elles sont des opérations qui se rattachent à la circulation de la
monnaie et à la distribution du crédit.

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Les opérations de la banque sont énumérées dans l’art 4 de la loi n°=
2016-48 du 11 juillet 2016 relative aux banques et aux
établissements financiers (La loi bancaire)
Aux termes de cet article, sont considérées opérations bancaires :
- Les opérations de réception de dépôt du public quelles qu’en
soient la durée et la forme.
- Les opérations d’octroi de crédit sous toutes leurs formes.
- Les opérations de leasing.
- Les opérations portant sur le service de gestion du crédit
“Factoring”.
- Les opérations bancaires islamiques.
- La mise à la disposition de la clientèle de moyens de paiement et
la prestation de service de paiement.
Cette classification est critiquable parce que les opérations de Leasing
et de Factoring sont des opérations de crédit et ne sont pas des
catégories à part.
Il faut ajouter que les banques et les établissements financiers peuvent
accomplir des opérations liées à leur activités.
Aux termes de l’article 4 alinéa dernier de la loi bancaire : “ Sans
préjudice de la législation financière spécifique en vigueur et dans la
limite des exceptions prévues par la présente loi, il peut être procédé à
l’exercice des opérations ci-après, liées aux opérations bancaires :
-Le conseil, l’assistance en matière de gestion financière et
l’ingénierie financière-Les services destinés à faciliter la création, le
développement et la restructuration des entreprises.
-La gestion de patrimoine et des actifs. “
Cette énumération n’est pas limitative, on peut ajouter à titre
d’exemple la location du coffre-fort.
Ces opérations ne sont pas des opérations de la banque. Elles sont
simplement liées à l’activité bancaire -> Elle ne peuvent pas elles
seules conférer la qualité de la banque ou d’établissement financier à
celui qui les exerce.

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Par application de l’article 83 de la loi bancaire : “ Les banques
doivent offrir des services bancaires de base dont la liste et les
conditions sont fixées par décret gouvernemental “
La liste de ce service jusqu’à présent est fixée par le décret n°=
2006-1880 du 10 juillet 2006.
• Les professionnels :
Les professionnels qui accomplissent les opérations de la banque sont
appelés par la loi : Les banques et les établissements financières. Il
découle de l’article 171 de la loi que la banque du droit Tunisien
est une banque universelle : elle peut accomplir toutes les opérations
de la banque. Ce n’est pas le cas des établissements financières.
Ces derniers peuvent accomplir les opérations de la banque à
l’exception des opérations du dépôt et la mise à la disposition de la
clientèle de moyens de paiement.
-> La banque fonctionne par les fonds déposés par les clients
contrairement aux établissements financiers.
La loi bancaire englobe deux catégories des établissements financiers
(Banques d’affaires, Etablissements de paiement)
Les banques et les établissements financiers jouissent d’un monopole
sur les opérations bancaires. Ils sont les seuls ayant pouvoir.
En revanche, les opérations liées à l’activité bancaire, les opérations
connexes, ne sont pas soumises au monopole.
Sous cette réserve, il y a donc un lien légalement établit entre les
activités et les acteurs : certaines activités sont réservées à certains
professionnels.
L’expression du droit bancaire est préférée à celle du droit de crédit
mise en lumière par certains auteurs. Elle est à la fois trop large et
trop étroite.

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Article 17 de la loi du 11 juillet 2016 : Est considérée banque, toute personne morale qui exerce, à titre
habituel, la collecte des dépôts au sens de l’article 5 de la présente loi et la mise, à disposition de la clientèle,
des moyens de paiement, en vue d’exercer les autres opérations bancaires visées à l’article 4 de la présente
loi.

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-> Elle est trop large parce qu’elle regroupe un ensemble des
opérations hétérogènes qui ne sont pas nécessairement liées à
l’activité du banque et d’établissement financier. C’est le cas surtout
de crédit interbancaire.
-> Elle est trop étroite parce qu’elle n’englobe pas toutes les
opérations de la banque.
De même, l’expression du droit bancaire doit être préférée à celle du
droit financier. Certes, les banques peuvent exercer les opérations
bancaires. C’est à dire liées au marché financier, mais celle- ci ne sont
pas au cœur de ……
Les sources du droit bancaire sont variées, la distinction se fait entre
les sources écrites (Codes, Textes spéciaux)
• Les codes : Le code de commerce a consacré une grande partie
de son livre V (“ des contrats spéciaux “) aux opérations, de la
banque les plus courantes.
Le chapitre 6 et suivant du code de commerce sont consacrés
successivement aux opérations suivantes : + Dépôt bancaires
+ Location du coffre-fort
+Opérations du crédit
+ Contrat du compte courant
+L’escompte
Le code de commerce a été promulgué 3 ans après l’indépendance,
c’est pour cette raison que les rédacteurs de ce code n’ont pas cherché
l’originalité et ont consacré essentiellement les solutions de la
jurisprudence française et surtout ils ont copié ou presque les textes
contenants dans un projet de code de commerce Français qu’il n’a pas
abouti.
Aujourd’hui, le code de commerce doit être révisé puisque sur ..…, il
est devenu dépassé.
• Le code des obligations et des contrats reste applicable faute de
texte spécial. C’est à dire le banquier mandataire et dépositaire
restent soumis aux articles du COC.

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• Le code de prestation de service financier aux non-résident
promulgué par la loi n°=2009-64 du 12 aout 2009.
Les textes spéciaux :
• Le décret n°200-462 du 200 fixent les modalités de calcul de
taux d’intérêt effectif global et moyen.
• Le décret n°= 2006-1879 du 10 juillet 2006 fixent la
composition et les règles d’organisation et de fonctionnement nt
de l’observatoire des services bancaires.
• Le décret n°= 2006-1880 du 10 juillet 2006 fixent la liste et les
conditions des services bancaires de base.
• Le décret n°= 2006-1881 du 10 juillet 2006 relatif aux
conditions d’exercice de l’activité de médiateur bancaire.
• Circulaires de banque centrale : on ne peut limiter qu’aux
quelques exemples :
1) circulaires aux banques n°= 87-47 de 23 décembre 1987
modifié par le circulaire n°=2003-4 du 11 juillet 2003 et le
circulaire n°= 2003-4 du 11 juillet 2003 et le circulaire contrôle
et de refinancement des crédits.
2) Circulaire du banque n°= 2003-11 du 15 septembre 2003 sur
le calcul des taux d’intérêts effectifs globaux et détermination du
taux d’intérêts effectifs moyens sur les crédits bancaires.
Le droit bancaire englobe deux parties, banques et établissements
(partie 2) et opérations bancaires (partie 1)

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Partie (1) : Les opérations bancaires

Dans leurs natures, les opérations bancaires sont des contrats


conclus entre le client (profane, généralement en position de
faiblesse) et son banquier (le professionnel).
Par conséquent, et pour assurer la protection du client qui est
généralement la partie la plus faible, il est généralement admis que le
banquier est soumis à des devoirs professionnels rigoureux2.
Les opérations bancaires peuvent être classées en 3 catégories :
(opérations de dépôt, opérations du crédit, opération de caisse)
On consacrera un titre à chacune de ces opérations. Mais, il faut noter
que l’une et l’autre de ces opérations nécessitent en principe
l’existence d’un compte ouvert au nom du client. C’est pour cette
raison qu’un titre 1er sera consacré aux comptes bancaires (Titre 1)

Titre (1) : Les comptes bancaires :


Outre les règles générales des comptes bancaires, il faut s’arrêter
sur chacun des deux grandes catégories du compte à savoir le compte
courant et le compte de dépôt.

Chapitre (I) : Les règles générales applicables aux comptes


bancaires
Il faut délimiter la notion du compte avant d’en (…) les
questions relatives à l’ouverture et au fonctionnement des comptes.
Quant à la clôture du compte elle sera étudiée avec les règles propres
à chaque compte.

Section (I) : La notion du compte


Parfois, les opérations bancaires sont faites par caisse. Il en est
ainsi lorsqu’elles sont isolées et font l’objet d’un règlement immédiat

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Hamadi Rayed, La responsabilité civile du banquier, Edition Latrach.

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en espèce. C’est le cas par exemple du paiement d’un chèque non
barré par le banquier tiré au porteur lorsque le chèque est barré il ne
peut être encaissé qu’au profit ……
Cette opération nécessite l’existence d’un compte bancaire dans la
même banque.
Les opérations par caisse appelées opérations de guichets.
Le plus souvent les opérations bancaires se réalisent dans le cadre
d’un compte. On dit qu’elles sont faites par compte c’est le cas
d’abord lorsque l’opération isolée n’est pas susceptible d’une façon
instantanée. Un compte élaboré ouvert spécialement pour cette
opération. Ce compte sera clos lorsque l’opération sera réalisée.
En pratique, on parle de “compte .…" ou “compte .…" ou “ compte
de passage” .
C’est le cas ensuite et surtout lorsque les opérations bancaires se
multiplient et impliquant une relation permanente entre le banquier et
son client. Un compte et alors ouvert dans lequel sont enregistrés les
différentes opérations.
Certaines notions …… des comptes doivent être précisés.
Quand une créance .….. l’entrée en compte d’une créance ne doit pas
être confondue son inscription.
Toutefois, il faut excepter la contre passation ..….. c’est l’écriture au
sens inverse (rectification, l’escompte (transmission de la propriété
des effets de commerce)
Le compte bancaire comporte généralement 3 colonnes l’une pour les
débits, l’autre pour les crédits. La 3ème pour la solde.
Lorsque les opérations entrées en compte augmentent du solde de
celui-ci, elle est portée au crédit, c’est l’escompte du dépôt lorsqu’au
contraire, elle diminue le solde elle est portée du débit. C'est lié du
chèque payé par le banquier tiré émis par le client au profit d’un tiers.
La convention du compte est un instrument de service bancaire parce
que le banquier qui a convenu à l’ouverture d’un compte doit accorder
à son prénom un service de caisse.

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Outre le décret 2006...1880 du 10 juillet 2006 les services qui doit
accorder le banquier à son client sont nommé par l’article 670 al 2
Code de commerce. Celui-ci lie le service de caisse au dépôt de fonds
: “ Sont considérés comme fonds reçus sous forme de dépôts, quel
qu'ait été le procédé de versement, tous fonds que la banque reçoit,
avec ou sans stipulation d'intérêts, de tout tiers, sur sa sollicitation ou
à la demande du déposant”
En réalité, le schéma doit être inversé et ce pour deux raisons, d’abord
parce que le dépôt ne peut lui avoir lieu que si un compte est déjà
ouvert au nom du client Ensuite parce que les opérations de la caisse
ne nécessitent pas toutes l’existence d’une provision. C’est le cas de
l’encaissement d’un chèque ou d’un effet de commerce.
La convention de compte est t’en outre, un instrument de règlement
de créance et de dette réciproque des parties ?
La réponse est certainement par le positive lorsqu'il s’agit d’un
compte courant l’entrée de la créance de la créance au compte courant
un effet extinctif, plus précisément à un effet innovative. La créance
disparait et devient un article de compte et participe à la formation.
Il semble difficile d’admettre la même solution lorsqu'il s’agit d’un
compte de dépôt. En effet, le code de commerce ne rattache l’effet
novatoire du compte courante courant. Dans un arrêt du 4 décembre
1990, la Cour de cassation française a mis en cause l’idée selon
laquelle le compte de dépôt a un effet de règlement ……. à celui.

Section (II) : L’ouverture d’un compte


L'ouverture du compte est une convention qui présente certaines
particularités par rapport du droit commun des contrats. L’ouverture
du compte du banque, lorsqu’il s’agit de compte de dépôt doit être
constaté par écrit, c’est ce qu’on peut déduire doit être constaté par
écrit. C’est ce qu’on peut déduire de l’article 83 al 23 de la loi

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Article 87 de la loi de 2016 : Les banques doivent soumettre la gestion des comptes de dépôt des personnes
physiques et morales pour des besoins non professionnels à une convention écrite entre la banque et le client
qui comporte les conditions générales d’ouverture, de fonctionnement et de clôture du compte et les

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bancaire. En outre, le compte de dépôt doit préciser les conditions …
prévus par … circulaire 2006-2011 de 18 Octobre 2006.
Suite à l’ouverture du compte, le banquier doit mettre à la disposition
de son client un service de caisse du … et ce lui acquerra la qualité du
client ce qui lui permet surtout de mettre à son banquier des chèques
barrés à l’encaissement.
On se demandera si le banquier est tenu d’ouvrir un compte et on
s’arrêtera aux devoirs de vérification qui pèse sur le banquier avant …
ainsi que la pluralité des comptes et la publicité des titulaires.

Paragraphe 1 : L’obligation d’ouvrir un compte


Un … le banquier n’est pas tenu d’ouvrir un compte courant.
Celui-ci obéit d’un régime spécial de telle sorte qu’il ne peut jamais
être imposé au banquier.
Au contraire, par application de l’article 210 alinéa 1 er du Code de
commerce “Tout établissement bancaire doit ouvrir un compte de
chèque pour tout client qui lui demande”
Cet article énonce ainsi un droit de compte.
Le texte emploi le terme “pour tout client qui le demande”
Le terme client n’est pas auditoire parce qu’il est général admis que la
qualité du client ne peut être acquise qu’aprés l’ouverture de compte.
En réalité l’article 410 al 1 er CC4 consacre un véritable droit au
compte lié non à la qualité du client mais à la qualité de citoyen.
Au cours des discussions parlementaires, on a insisté sur le droit de
citoyen à l’ouverture d’un compte. On assiste aujourd’hui à une
véritable démocratisation des comptes bancaires.
Le compte que le banquier doit ouvrir pour tout client qui le lui
demande est le compte de chèque. Les termes employés ne sont pas
d’une parfaite et véritable exactitude terminologique. Par cette

conditions particulières relatives aux produits, services et moyens de paiement auxquels le compte donne lieu
ainsi que la liste et le montant des commissions applicables.
La banque centrale de Tunisie fixe les conditions générales et particulières minimales de la convention.
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Article 410 CC : Tout établissement bancaire doit ouvrir un compte de chèques pour tout client qui le lui
demande.

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expression le législateur vise le compte de dépôt surtout en pratique
on emploie indifféremment une autre expression. Or les termes
“compte de dépôt” sont plus commodes parce que non seulement le
compte de dépôt peut fonctionner sans la possibilité d’émettre des
chèques, mais aussi parce que l’émission de chèque n’est pas la
caractéristique exclusive du compte de dépôts. Le chèque peut être
tiré valablement sur le compte courant malgré la règle d’indivisibilité
du compte courant.
Un compte pour toute personne qui le lui demande ? (Si le banquier
est vraiment obligé d’ouvrir)
Comment consolider entre le devoir de vérification et le droit d’ouvrir
un compte ?

Paragraphe 2 : l’obligation de vérification


Le banquier est-il chargé de l’obligation de vérification avant
l’ouverture du compte ?
La réponse positive ne fait pas de doute. D’une part, on peut rattacher
l’obligation de vérification du devoir générale de vigilance. D’autre
part, cette obligation est prévue implicitement par l’article 410 in fine
du code de commerce qui dispose que l’établissement bancaire doit, à
défaut de régularisation dans le délai légal adresser pour chèque client
“ un dossier comportant le certificat de non-paiement, le procès-
verbal de notification et les indications relatives du tireur”
Il découle de cette disposition que le banquier doit réécrire toutes les
indications relatives au titulaire de compte.
La vérification doit, certes, porter sur l’identité, le domicile et la
profession du titulaire de compte (circulaire de 13 avril 1996)
C'est ainsi que le banquier doit s’assurer de la capacité de postulant.
Lorsqu'il ouvre un compte à un incapable, le banquier commet une
faute en créant une fausse concernant la capacité.
La vérification doit porter aussi sur l’étendue des pouvoirs du
postulant. Cette vérification s’impose chaque fois que celui-ci prétend
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agir ou non …... c’est ainsi que la responsabilité du banquier fait
retenu pour ne pas être l’assuré.
Qui s’étant …... comme fondé de pourvoir de l’acône et avait encaissé
grâce au compte qui a ouvert des chèques qui avait …....... ou
faussement en dossé à son non.
Avant d’ouvrir un compte à une société le banquier doit s’assurer que
le représentant de celle-ci a bien ….. agir ….
S'il n’effectue pas cette vérification, sa responsabilité peut être
engagée non seulement à l’égard de ….. mais aussi à l’égard des tiers.
De même lorsqu’il s’agit du commerçant, le banquier doit lui
demander de produire un extrait de registre de commerce pour savoir
s’il est déclaré de faillite ou soumis au règlement judiciaire.
Même si non admis que l’ouverture d’un compte à une personne qui
fait l’objet d’un règlement de procédure collectif, le banquier doit être
extrêmement pendant quart aux opérations effectuées aux comptes
ouverts à telles personne qui doit éviter que ces opérations ne portent
préjudice aux créancier extérieurs.
Il doit aussi vérifier si les opérations effectuées par le client ne sont
pas frappées par …
Lorsque le banquier ouvre un compté à une société en formation, il
doit effectuer à l’égard de chaque fondateur les mêmes vérifications
que ceux d’ouvrir que ceux d’ouvrir d’un compte pour leurs besoins
personnels. S’il en est ainsi c’est parce que les fondateurs sont
solidairement responsables des engagements de la société tant que
celle-ci ne les a pas repris.
En plus, le banquier doit s’assurer que le projet de formation n’est pas
…... et qu’on peut ….. que la banque
Le banquier n’a pas cependant, l’obligation de s’assurer de la
solvabilité ou de l'honorabilité et la moralité du personne morale ca il
n’en a pas moyen et il ne s’agit pas d’éléments stables dans la vie des
individus.
Le banquier peut-il ouvrir un compte au nom d’une personne illettrée
ou handicapée c’est à dire infirme ne peut signer ou aveugle ?
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Que sous la signature d’un mandataire.
Reste à savoir sur qui incombe la charge de la preuve en cas de litige
entre le banquier en cas de litige entre le banquier et la victime. Est-ce
que le banquier qui doit prouver qu’il a vérifié ou la victime qui doit
prouver la non vérification.
Il semble que la charge de la preuve pèse sur le banquier. La solution
peut être déduite des termes de circulaire précitée disposant que “la
banque doit au nom... de l’ouverture d’un compte porté sur un de
spécial les renseignements nécessaires à son identification”
Cette solution adoptée par la jurisprudence française et d’autant plus
défendable que la tierce victime dispose d’aucun moyen de connaître
le comportement du banquier à l’occasion de l’ouverture d’un compte
à laquelle il est tout à fait étranger.
Le préjudice …. faite de de banquier (défaut de vérification) peut
prendre plusieurs formes. Il peut consister dans l’émission de chèque
sans provisions, l’encaissement d’un chèque volé ou …. Lorsque le
chèque fraude de leurs émet encaissant la victime, la victime peut agir
sur la base de l’article 384 CC ou 83 COC .
Si la victime fonde l’action sur l’article 384 CC il lui suffit pour que
la RC du banquier soit engagée de démontrer que celui-ci a acquis le
chèque à un individu qui n’est pas client. Les dommages et intérêts ne
peuvent pas dépasser le montant de chèque l’article 38 CC
En revanche, si l’action est fondée sur l’article 83 COC, la victime
doit prouver outre la faute du banquier le lien entre la faute et le
préjudice.
Le lien de causalité est établi s’il apparaît que les vérifications
correctement effectuées auront permis au banquier de révéler la
malhonnêteté de …. et ne pas accepter l’ouverture du compte …. Si la
faute et le lien de causalité sont réalisées, la victime peut obtenir la
réparation.
Elle peut toutefois. Subir un partage de responsabilité (banque et
client)

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Lorsque le chèque fraude leur sont encaissée est un chèque non barré,
le lien de causalité entre le défaut de vérification …. et l’encaissent
frauduleux.
Parce que n’est pas nécessaire d’être client d’une banque pour
encaisser un chèque non barré.
Le préjudice peut naître aussi de l’encaissement d’un faux ordre de
virement.
En tout état de cause .. à l’article 90 CC imposent à l’ouverture de
compte et aux dispositions législatives qui imposent l’utilisation du
compte bancaire et la monnaie. La responsabilité du banquier pour
défaut de vérification ne peut être retenue qu’avec la plus grande
circonspection (prudence)

Paragraphe 3 : Pluralité des comptes et pluralité des titulaires


I) Comptes multiples
Une seule personne peut se faire ouvrir plusieurs comptes auprès de
même banquier. Une question de principe se pose
Les différents comptes sont-ils autonomes ?
-> La réponse est par le positive. Les comptes sont indépendants les
uns par rapport aux autres. Cette règle est prévue par l’article 676 CC5
disposant en cas de pluralité des comptes ouverts à une seule personne
dans une banque ou dans plusieurs agences d’une banque, Chacun des
comptes fonctionne indépendamment des autres.
Les règles de l’indépendance des comptes ….. de conséquences
-Pour apprécier la provision de chèque, il faut prendre en
considération l’ensemble des comptes mais le solde de compte sur
lequel le chèque est tué
-Si une saisie arrêt et pratiquée sur un compte créditeur ni le banquier
ni son client ne peut se prévaloir de l’existence d’un autre compte …..
débiteur.

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Article 676 CC : En cas de pluralité de comptes ouverts à la même personne dans une banque ou dans
plusieurs agences d'une même banque, chacun de ces comptes fonctionne indépendamment des autres.

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-Le calcul des intérêts et ajouts s’opère en fonction de la position de
chacun des comptes.
-En cas de règlement judiciaire et de faillite, la compensation ne peut
pas être faite ….. L’administrateur judiciaire ou le syndique peut
récupérer le solde créditeur d’un compte alors que le banquier doit
déclarer sa créance pour le solde débiteur du compte.
Mais a règle de l’indépendance des comptes n’est pas …
En pratique certaines conventions viennent rassurer l’unité des
comptes ouvertes au même personne :
-Compte de garantie : Les parties conviennent que le solde créditeur
de ce compte qui est généralement un compte bloqué est affecté au
gage à la garantie d’un autre compte. Les comptes demeurent distincts
et la garantie.
Il s’agit ici d’une sureté réelle, d’un gage, reste à savoir gage
d’espèces ou de créance ?
-La convention de compensation : appelée aussi lettre de fusion est
une convention par l’appelle le client autorise le banquier à
compenser quand il le veut le solde créditeur de l’un des comptes
avec le solde débiteur de l’un des comptes avec le solde débiteur
d’autre compte. Cette convention est stipulée dans l’intérêt exclusive
du banquier.
-La convention d’unité de comptes : appelée aussi lettre d’unité de
comptes implique que les différents comptes constituent ….. d’un
compte unique ….
Il n’y a donc jamais qu’une position et qu’un compte unique entre les
parties à l’égard des tiers.
I l faut noter cependant que les sous comptes dont l’unité est
convenue ne doivent pas être imcompatibles. C’est ainsi un compte
professionnel dont la loi impose l’ouverture ne peut être unis avec
d’autres comptes. De même un compte bloqué ne peut être unis à un
compte courant ou d’autres compte ….
La question se pose à propos d’un compte depôt et de … compte
courant si ces comptes sont-ils susceptibles de ….
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Il semble que la réponse est par la négative parce qu’ils sont de nature
différente.
Les deux premières conventions sont conclues dans l’intérêt exclusive
du banquier, quant à la 3ème elle profite les deux partie, le banquier et
son client.
Lorsqu’il y a une convention d’unité de la banque … l’existence de
… doit être appréciée sur la base de …...

II) Comptes ayant plusieurs titulaires : Comptes collectifs


Un seul compte peut être ouvert à plusieurs personnes par application
de l’article 677 CC “La banque peut ouvrir des comptes collectifs
avec ou sans solidarité “. Dans ce cas on distingue entre les comptes
indivis et les comptes joints.
*Comptes indivis : Ce sont des comptes qui ne peuvent fonctionner
que sous la signature de tous les titulaires.
Un ordre de virement peut-il être ordonné d’un seul titulaire ?
-> La banque n’est pas tenu de passer cet ordre.
-> C’est la même chose pour un chèque.
Pour pallier cet inconvénient, les cotitulaires peuvent donner mondât
à l’un d’eux ou même à un tiers pour faire fonctionner le compte. Le
mandat donné à l’un des titulaires est un mandat d’intérêt commun
qui ne peut être révoqué qu’avec l’accord du mandataire (L’article
1160 COC)
Un compte peut être indivis dès son ouverture, C’est le cas du compte
ouvert pour enregistrer les opérations d’une société en participation.
Comme il arrive qu’un compte initialement individuel devienne
indivis. C’est le cas d’un compte …. d’un de cujus qui devient indivis
entre les héritiers.
Lorsque le compte est débiteur, la banque peut être …. Contre toutes
les titulaires étaient commerçants (Solidarité présumée en matière
commerciale)
Dans ces deux cas elle peut recourir contre chacun des titulaires pour
la totalité du solde.
15
*Compte joints :
Ce sont des comptes collectifs assortis d’une solidarité mais cette
solidarité ne concerne que le rapport banque cotitulaire.
Elle est sans effets quant au rapport personnel des cotitulaires(entre
les cotitulaires les droits de chacun dépendent de la convention qui les
eu) et quant au rapport de ceux-ci avec les tiers.
La solidarité est à la fois active et passive.
-> Elle est active parce que les cotitulaires sont les créanciers
solidaires du banquier dépositaire : Chacun d’eux peut faire
fonctionner le compte sous sa seule signature.
-> De même, elle est passive parce que chacun des cotitulaires est
débiteur solidaire de l’intégralité du solde débiteur du compte.
Mais, les tiers ne peuvent pas invoquer à leur profit la convention du
compte joint. C’est ainsi que le bénéficiaire d’un chèque émis par l’un
des cotitulaires ne peut pas agir en paiement contre les autres.
Le banquier est tenu d’envoyer des relevés de compte à chacun des
cotitulaires de compte joint pourtant que cela lui a été demandé.
Le banquier doit-il respecter la saisie arrêt pratique par …. -> Le
créancier de l’un des cotitulaires du compte joint (ou d’un compte
indivis)
Si le banquier connait la part qui appartient dans le compte au titulaire
débiteur saisi, il est tenu de respecter la saisi dans cette part. Mais cela
n’est pas possible si le banquier ignore la part de chaque titulaire le
banquier doit alors respecter la saisie pour tout le compte et bloquer le
compte entier.

Section (III) : Le fonctionnement du compte


Un compte fonctionne lorsqu’il est alimenté en créance. A
défaut de créance passé au compte, le compte est réduit à un cas de
vide. Le fonctionnement de compte se traduit par une “tenue
matérielle”. Le compte est dans le milieu d’intérêt et de réception.

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Paragraphe 1 : La tenue matérielle du compte
Elle est prévue surtout par l’article 671 qui prévoit que : “Le
contrat de dépôt de fonds donne lieu à la tenue d’un compte dans
lequel la banque inscrit par crédit et débit les opérations traitées avec
le déposant ou pour lui avec les tiers” Plus clairement à propos de
chèque opération, plusieurs mentions sont portées au compte : La
nature de l’opération (dépôt/retrait) + Le montant de crédit/débit +Le
solde provision (≠ définitif ) qui se dégage après l’opération+ et
éventuellement la date de valeur.
Les créances du client à l’égard de la banque sont passées au crédit et
deviennent des articles de crédit, et les dettes ou retraits de client sont
portées au débit et deviennent des art.. Débit.
Après chaque opération, le solde provisoire indique si le client est
créancier (position créditrice) ou débiteur (position débitrice)
La tenue des comptes doit obéir à deux préoccupations :
La 1ère est l’exactitude
La 2ème est l’information le plutôt possible du client sur la position
du compte.
- Tout retard, toute erreur ou omission de la part du banquier
constitue une faute qui peut engager sa responsabilité s’il en
résulte un dommage pour un tiers ou pour le client.
- C’est ainsi qu’un banquier qui faute d’avoir enregistré quelques
remises, refuser l’accord de paiement d’un chèque pour absence
de … doit réparation au tireur de préjudice qu’il lui a causé en
suscitant les doutes sur sa solvabilité ou sa honorabilité.
- De même, le banquier peut engager sa responsabilité à l’égard
du porteur du chèque.
- Les erreurs doivent donner lieu à rectification mais le compte
doit être tenu son nature. L’écriture erronée portée en compte ne
peut être bouffée ou effacée. Elle doit être contrepassé c’est à
dire annulée comptablement par une écriture en sens inverse.
- La contre passation exprime ici la radiation comptable d’un écrit
une antérieur. Elle ne doit pas être confondu avec la contre
17
passation qui traduit un droit au remboursement du banquier,
comme c’est la contre passation suite au refus de paiement
d’une lettre de change escomptée.
- La contre passation, au sens de rectification, ne peut avoir lieu
qu’avec l’accord des deux parties. En pratique, les banques
débitent …. les comptes de leurs clients des créances litigieuses.
Ce qui est largement critiquable et peut être source de
responsabilité surtout que le client peut légitimement compter
sur la somme inscrite par erreur au crédit de son compte.
- La faute de la banque ne peut être une cause d’insolvabilité pour
l’action exercée par elle contre l’accipiens pour paiement de
l’indivis ou enrichissement sans cause.
- Cependant, l’obligation de réparer le préjudice dire à l’erreur
peut se compenser en totalité et en partie avec la créance de
restitution pour paiement de l’indivis.
- Il y a préjudice par exemple lors que l’accipiens se trouve dans
l’embarras de restituer immédiatement à la banque la somme
reçue après avoir … légitimement recevoir cette somme.
- La banque ne peut pas se prévaloir de la défectuosité des
techniques informatiques. Celle-ci n’est pas une cause
d’exonération parce qu’elle ne constitue pas un cas de force
majeure lors que l’erreur provient du client par exemple parce
qu’il n’a pas signé un chèque à la banque …. de sorte que la
machine a rejeté …le banquier ne peut être exonéré que s’il
avait pris de soins.
- Des clauses limitatives de responsabilité sont concevable. Elles
n’exonèrent le banquier que des fautes légères.
• Par application de l’article 674 alinéa 1er CC “ Tout compte de
dépôt) doit donner lieu à l’envoie au moins une fois par an et
plus fréquemment si l’usager ou la convention … d’une copie de
compte depuis le dernier arrêté et dégageant le solde à reporter à
nouveau “

18
La circulaire de la BCT n° 2006-11 du 18 octobre 2006 prévoit un
délai plus bref. Par application de l’article 2 de le dite circulaire.
La convention de dépôt de fonds doit préciser “ Les moyens par
lesquels le client est informé des opérations enregistrées sur son
compte. A cet égard, la convention doit prévoir que le client est tenu
informé chaque mois de toute les positions créditrices et débitrice de
son compte.
L'information du client peut avoir lieu au moyen de l’extrait mensuel
du compte.
De même en ce qui concerne le compte courant et par application de
l’article … al2 “ Sauf stipulation contraire, un extrait mensuel du
compte est adressé une fois par mois mentionnant les opérations
réalisées pendant la période …. et dégagent le solde à reporter dans le
compte ….
Il découle de ces dispositions que le défaut d’envoie des extraits
(relevés / copies) du compte ainsi que leur caractère ….... sont des
fautes qui peuvent engager la responsabilité civile du banquier.
Le client qui ne proteste pas après réception d’un relevé de compte
couvre-t-il les erreurs que ce relevé peut contenir ?
La réponse doit être donnée à partir des articles 672 al 2 et 73 al 3 CC.
Par application de ces deux dispositions le client peut contester les
écritures adaptées au compte par lettre recommandée avec l’accusé de
réception et ce au cours d’un délai de 3 ans à partir de la réception du
relevé.
Passer sur délai sans contestation, le compte est définitivement arrêté
et les écritures qui y figurent deviennent intangibles.
Le client peut-il contester la réception du relevé ?
-> La réponse est par la positive mais il ne peut le faire qu’en cours de
même délai par la forme.
Passer délai il est présumé non seulement avoir reçu le relevé mais
aussi accepté les écritures figurant au compte.

19
La solution est prévue expressément par l’article 67 al 2 CC en
matière de compte de dépôt. Elle doit être étendue par analogie au
compte courant.
Le droit tunisien ne reconnait pas la “révision” du compte. Les effets
de celle-ci sont de loin plus étendus que ceux d’une simple
rectification. Par la révision, tout le compte est remis en question est
remplacé par un compte nouveau sans que les données de l’ancien
compte soient prises en considération.
La rectification doit certes, être autorisée en cas d’erreurs matérielles
(Les cas d’erreurs prévus par l’article 674 CC à raison doit ajouter
aux cas d’erreurs les cas de fraude ou d’opérations illicites.
Puisqu’il s’agit de compte joint et en cas d’énonciation par l’un des
titulaires le banquier doit informer les autres cotitulaires. La
dénonciation entraîne un effet important : La solidarité active cesse et
le compte ne peut plus fonctionner qu’avec l’accord de toutes les
titulaires.

Paragraphe 2 : intérêts et conditions :

I) Intérêt :
Le solde provisoire du compte peut être producteur d’intérêt soit au
profit du client (créditeur) soit au profit de la banque (débiteur).
L’analyse doit porter sur la stipulation d’intérêt, le taux d’intérêt et la
capitalisation des intérêts.

A)La stipulation d’intérêt :


Une stipulation expresse d’intérêt n’est pas exigée pour le compte
courant. La règle est prévue par l’article 1097 COC “ Les intérêts des
sommes portées au compte courant sont dues de plein droit par celle
des parties au dépit de laquelle elle figue à partir du jour de …
constatée “

20
Une distinction s’impose lorsqu’il s’agit d’un compte de dépôt. Par
application de l’article 1096 al 2 COC. La stipulation d’intérêt est
présumée lorsque les contractants sont commerçants. Or la banque est
toujours commerçante et la règle s’applique évidemment lorsque son
client et aussi commerçant.
En revanche, elle ne doit pas s’appliquer lorsque le client n’est pas
commerçant. Dans ce cas il faut appliquer l’al 1er de l’article 1096
COC. “Les intérêts ne sont dues que lorsqu’ils sont stipulés par écrit.”

B) Le taux d’intérêt
Il faut remarquer au préalable que le point de départ de l'intérêt n’est
pas la date de l’opération qui modifie le solde provisoire mais une
date différente antérieure par les articles de débit et postérieure pour
les de crédit appelée date de valeur
Celle-ci est recommandée par les articles 27 et s de la circulaire de la
BCT n° 1991-22 du 17 décembre 1991 (règlement bancaire BCT)
La distinction s’impose entre les comptes de dépôt et les comptes
courants.
1) Comptes de dépôt
Les comptes de dépôt : il faut distinguer entre le compte à une, le
compte à terme et le compte.

a) Le compte de dépôt à vue


Pour le taux d’intérêts débiteur, il faut rappeler que par application de
l’article 672 CC, le compte de dépôt ne comporte pas la faculté de
découvert. Cependant, si le banquier a admis une ou plusieurs
opérations qui ont rendu le compte débiteur, il en doit aviser sans
retard le déposant qui est tenu de régulariser aussitôt sa situation.
Ces décours donnent lieu à la perception des intérêts et commission
prévus par la banque pour les avances du compte courant (article 2 de
la circulaire de la BCT n° 1999-22)

21
Pour les taux d’intérêts créditeur, le taux d’intérêt applicable au
compte à vue ne doit pas excéder 2%
En pratique, les comptes de dépôt ne donnent jamais un débiteur.

b) Compte de dépôt à terme :


(Le solde provisoire n’est disponible qu’après en terme)
Par définition, on ne peut parler à propos d’un compte à terme que de
taux d’intérêt créditeur. Celui-ci est libéré fixé par la banque (article
19 de la circulaire de BCT)

c) Compte sous livré


Le taux d’intérêt par définition, est toujours créditeur. Il est égal au
TMM du mois précédent -2%.

2) Comptes courants :
La solution est donnée par l’article 743 CC “Les remises produisent
intérêt plutôt fixés par les cornes pondant “

C) Capitalisation des intérêts :


Il y a capitalisation des intérêts lorsque les intérêts produisent eux
même intérêts. La distinction s’impose entre le compte du dépôt et le
compte courant, en plus il faut s’arrêter sur la date de la capitalisation.

1) En matière de compte de dépôt :


Faute de disposition spéciales, l’article 1099 al 1er COC s’applique
aux comptes de dépôt : La capitalisation des intérêts report avoir lieu
que si elle est stipulée par écrit.

2) En matière de compte courant :


Par application de l’article 737 dernière alinéa CC : « Sauf convention
contraire et jusqu’à la clôture du compte, les intérêts produisant eux
même intérêts » La même solution est consacrée par l’article 1099
22
COC aux termes duquel : « En matière du compte courant il y a
capitalisation des intérêts à moins qu’il n y ait une stipulation
contraire »

3) La date de la capitalisation :
Lorsque le compte est commercial, les intérêts arrivés à l’échéance et
non payés sont capitalisés avec la somme principale et produisant les
intérêts du jour de l’échéance à condition que le retard du paiement ne
soit pas dû au créancier (article 1099 al 3 COC)
Lorsqu’au contraire, le compte est civil, c’est-à-dire si le client n’a
pas la qualité de commerçant, les intérêts non payés ne peuvent être
capitalisés avec la somme de la principale qu’à la fin de chaque année
et à condition que le paiement ne reçoit pas due au créancier. (Article
1099 al 2 COC)

II) Commission
Les opérations sur lesquelles peuvent porter une commission sont
fixées par la BCT (annexe de la circulaire de BCT ). Cependant par
application de l’article 34 de cette circulaire, le niveau de
commissions sur les opérations bancaires est librement fixé par les
banques.

Paragraphe 3 : Saisie du compte


On vise ici la saisie arrêt pratiquée par les créanciers du client
sur son compte. Evidemment, ce sont les soldes créditeurs qui sont
susceptibles d’être saisis.
Est-ce que le compte courant est saisissable ?
(Le solde provisoire n’est pas une dette exigible, on ne peut pas
penser à la saisie lors du fonctionnement et du compte courant )
La saisissabilité du compte courant ……. En revanche celle du
compte courant est ….. largement discutée en droit Français en raison
de la règle de l’indivisibilité du compte courant : « Lors du

23
fonctionnement du compte, il n’y a pas de solde pouvant faire l’objet
d’une saisie.
En droit Tunisien, la question ne se pose pas. Pa rapport l’article 1639
CC, la saisie arrêt du compte courant est possible à tout moment sur la
position créditrice de ce compte.
Reste à savoir l’assiette de la saisie arrêt : sur quel solde doit porter la
saisie arrêt ?
➔ La réponse est donnée par l’article 333 CPCC
Il faut prendre en considération les opérations sur le compte.

Paragraphe 4 : La surveillance du compte


Le banquier n’a pas une obligation générale de surveillance des
comptes de son client -> Le principe de non-ingérence empêche la
responsabilité du banquier qui peut être encourue sauf disposition
contraire.

I) Le principe de non-ingérence :
Ce principe appelé encore le principe de non immixtion
imposé au banquier de ne pas intervenir dans les affaires de
son client. Ce n’est pas seulement indispence , elle est un
devoir qui pèse sur le banquier. Celui ne doit pas s’immixcer
dans les affaires de son client. Ce devoir s’explique
doublement. D’une part, parce que la surveillance de
fonctionnement du compte imposerait au banquier des
recherches compliquées et couteuses si non impossibles.
D’autre part et surtout parce qu’elle risqueraient de porter
atteintes ….. des affaires du client.
Par application de ce principe, le banquier ne doit pas
s’immixcer dans les opérations … par l’intermédiaire de
compte, il n’est tenu que de relever les anomalies apparentes
et il n’a pas à rechercher la raison où le but de règlement.

24
II) La responsabilité exceptionnelle du banquier :
Il ne faut pas croire que le banquier est toujours écarté de la
responsabilité en se retranchant de principe de non-ingérence.
Celui-ci n’est pas absolue. Il trouve son fondement et ses limites
dans le secret des affaires. Lorsque le banquier a la possibilité de
dévoiler la fraude sans trop de discrétion, il peut être déclaré
responsable.
D’abord, le banquier serait fautif en laissant subsister un compte
ayant enregistré des irrégularités ou révéler des interactions
bancaires ou cambiaires graves tel que …… . Il ne faut pas oublier
la règle d’ouvrir un compte pour toute personne -> il doit bien
soutirer sa décision.
De même, le banquier ne peut impunément laisser sans alimenter
son compte par les soldes provenant de la banque ou du commerce
illégale ou de manière générale.
C’est le cas du banquier qui conserve et restituent les composants
et fonds.
Enfin, le banquier pourrait engager sa responsabilité s’il ne dévoile
pas les fraudes alors que certains indices surtout l’allure du compte
auraient due révélées.
C’est ainsi qu’il doit relever non seulement les anomalies
apparentes mais aussi les anomalies intellectuelles.
Les exemples sont divers : répétition systématique d’opérations ….
Qui laissent percevoir la cavalerie (effets de complaisances ‫سندات‬
‫) المجاملة‬
Nombre important des titres au porteur présent du banquier par une
personne dont il connaissait la situation.
…… -> Mouvement bancaires anormaux de …..d’un
administrateur laissant soupçonner des détournements de fonds
sociaux.
…..-> Le compte présentant un crédit dont le titulaire demande
plusieurs chèques.

25
Il faut préciser que certains comptes nécessitent une surveillance
fortifiée de la part du banquier. C’est ainsi qu’une attention
particulière et demandée en ce qui concerne le fonctionnement des
comptes spéciaux tels que les comptes non-résidents. Le banquier ne
peut pas se désintéresser du fonctionnement de ces derniers comptes.
Ils lui incombent de s’assurer aux crédits et au débit correspondant
aux opérations licites à l’égard du règlement de l’échange.
De même, lorsqu’un compte est ouvert à une personne déclarée en
faillite son fonctionnement ……… au banquier une surveillance
particulière. C’est ainsi qu’il ne doit permettre par le biais de compte
les créances …… clôture du compte.

26
Chapitre II : Le compte courant
Le compte courant est une convention par laquelle deux
personnes (généralement le banquier et son client et ce n’est pas
nécessairement le cas) décident de porter réciproquement au compte
toutes les ……………. Qu’elles feront …….. qu’à la clôture du
compte par le paiement du solde. Thallér … qu’à la clôture de la
formule restée célèbre : « Le compte courant est un creuset où les
créances viennent se fondre pour laisser place au solde provisoire »
Celui qui est créancier et dont le montant de sa créance est inscrit au
son crédit est dénommé envoyeur ou émettant.
Quant à celui dont la même inscription est faute à son débit est
dénommé récepteur.
Le compte courant est un compte dan le quel doivent montrer les
plusieurs opérations ….. de l’appellation compte courant.
Le compte courant est dit simple ou « à découvert simple » lorsque
d’après la convention des parties la balance doit à n’importe quel
moment aboutir à une égalité des crédits ou à un solde créditeur qui
est toujours la même.
N’est …. De dépôt au compte courant : le solde du compte ne peut
jamais se trouver débiteur à la charge du client.
En revanche, lorsqu’il résulte de la convention quand le solde est
tantôt débiteur pour une partie et tantôt créditeur à la même partie.
Le plus souvent, le compte courant est utilisé dans les rapports entre
banque et clients ou dans les opérations.
Par application de l’article 631 CC : le compte courant est civil ou
commercial suivant la qualité des parties.
On étudiera les éléments essentiels du compte. Les effets de la mise
en compte et la clôture du compte courant.

27
Section I : Les éléments essentiels du compte courant :
Le …. Du compte courant est un contrat consensuel. D’une part
il peut exister indépendamment de toute forme rappelons que l’écrit
n’a été exigé que pour le compte de dépôt. D’autre part, il ne nécessite
pas l’accomplissement d’une opération matérielle analogue à celle
qu’exigent les contrats réels.
Le 1er élément essentiel du compte courant est l’élément intentionnel
auquel il faut ajouter les éléments matériels.

Paragraphe 1 : L’élément intentionnel


Le rôle de la volonté des parties pour l’ouverture du compte est
capital. Les conséquences produites par le compte courant sont trop
vagues pour qu’ils sont possibles de supposer qu’elles seront
appliquées entre les parties sans leur consentement.
La volonté des parties peut être simplement tacite, c’est ainsi que
lorsque tous les éléments matériels du compte courant se trouvent
réunis.
Le compte doit être qualifié du compte courant sauf s’il apparaît que
les parties ont choisis l’ouverture d’un compte qui ne soit pas un
compte courant.
Le plus souvent, les parties stipulent l’ouverture d’un compte courant
sans préciser les opérations qui doivent y figurer. Dans ces cas toutes
leurs remises seront en principe portées en compte.
La volonté des parties peut également intervenir pour modifier la
portée du compte pendant son fonctionnement : elle peut exclure du
compte certaines remises en leur donnant une affectation spéciale. De
même la volonté de « travailler en compte courant » peut disparaître
et l’origine juridique du compte courant doit alors cesser de
s’appliquer.

28
Paragraphe 2 : les éléments matériels
Par éléments matériels, on désigne les remises. La remise et la
créance de l’émettant contre le récepteur. Elle est dite matérielle si le
remettant remet matériellement au récepteur la somme d’argent qui
doit passer au compte. Elle est dite juridique lorsqu’elle correspond à
une créance que le remettant acquière contre le récepteur. C’est le cas
par exemple des sommes provenant d’effets réunies à l’encaissement.
Il faut noter que les deux catégories de remises produisent toujours les
mêmes effets.
La créance donne conséquence dés sa naissance et non seulement lors
de son encaissement.
La distinction s’impose entre les différentes parties du compte. De
même toutes les créances liant les correspondant doivent en principe
être passées aux comptes. C’est la règle de généralité du compte
courant.
Il faut ajouter que les remises doivent être réciproques.

I) Les différentes parties du compte


Il faut considérer l’entrée automatique de la créance en compte
courant (La règle de généralité) avec l’effet de règlement (La créance
entrée est censée avoir été payée)
Pour subir l’effet de règlement la créance doit remplir les conditions
nécessaires à tout payant : elle doit être certaine, liquide, exigible et
fongible. Mais puisque la règle de la généralité du compte exige que
toute créance entre en compte en toute hypothèse, on distingue en
pratique entre 2 parties dans le compte : Le diffère et le disponible.
Si la créance présente les 4 caractères requis pour subir l’effet de
règlement elle entre directement au disponible.
Dans le cas contraire la règle de la généralité du compte conduit à
faire entrer la créance dans le compte mais seulement au différé. Elle
reste en attente jusqu’à ce qu’elle devienne certaine, liquide, exigible

29
et fongible. Lorsqu’elle obtient les qualités nécessaires du paiement
elle rentre au disponible.

II) Généralité du compte courant


Cette condition est prévue expressément par l’article 729 CC selon
lequel « Toutes les créances, résultant des relations d'affaires de
correspondants et qui ne sont pas garanties par des sûretés légales ou
conventionnelles, font, de plein droit, l'objet de remises en compte
courant à moins que, par stipulations générales ou spéciales, il n'ait
été convenu d'en exclure certaines.
Les créances garanties par des sûretés conventionnelles, consenties
par l'un des correspondants ou par un tiers, peuvent cependant entrer
en compte courant en vertu d'une convention spéciale et formelle de
toutes les parties intéressées. »
Le principe de la généralité du compte encore appelée le principe de
l’affectation de la généralité des créances du compte postule que
chaque partie s’engage à faire entrer au compte les créances dont il est
titulaire à l’encontre de son contractant.
Ce principe est édicté dans l’intérêt commun des deux parties : il
renforce la garantie de chaque partie les dettes de chaque partie et en
garantie par ses propres créances.
De ce principe, il résulte d’abord que l’entrée d’une créance au
compte n’implique aucun accord spécial du créancier. Ensuite que le
créancier ne peut pas en principe supposer que l’inscription d’une
créance au compte et demander le paiement de dette ……….. compte
courant, le compte assortit de la faculté pour les parties d’exclure
unilatéralement n’importe quelle créance. Cependant, la règle de
généralité du compte était atténuée.
1- Par application de l’article 729 alinéa 1 er CC, les créances
assortis de suretés légales ou conventionnelles sont exclues de
compte. Le législateur cherche à protéger le créancier titulaire
de sureté sachant que l’entrée au compte fait perdre à la créance

30
son individualité et par conséquent la sureté dont elle est
assortie.
2- C’est par l’article 729 alinéa dernier CC que doit être fondé le
caractère facultatif de la contre passation. La contre passation
fait perdre au banquier escompteur (obligé de restituer l’effet
payé à son client) une créance dont le paiement est souvent
assorti de garantie ……………… en dossier.
En un mot, la contre passation fait perdre au banquier la
possibilité d’agir contre les garants (effet néfaste).
Cependant, en vertu de l’alinéa 2 de même texte ( 729 CC), les
créances garanties par des sûretés conventionnelles constituées
par un tiers peuvent entrer en compte courant en vertu d’une
convention spéciale et formelle de toutes les parties intéressées.
3 remarques doivent être faites à propos de cette disposition :
➔ 1) La règle ne concerne que les sûretés conventionnelles à
l’exclusion des sûretés légales.
➔ 2) Le texte n’a pas distingué entre les sûretés réelles et
personnelles.
➔ 3) L’entrée en compte d’une créance assortis de sûretés
nécessite une convention spéciale et formelle de toutes les
parties intéressées. La convention peut être spéciale c’est-à-dire
réservée spécialement à l’entrée de la créance en compte. Et
formelle c’est-à-dire explicite comme elle doit réunir toutes les
parties intéressées y compris le garant comme c’est le cas de la
caution.
(Selon la règle de généralité de compte, la contre passation est
obligatoire pour la banque)
3- Par application de l’article 729 alinéa 1er CC, le principe de la
généralité du compte peut être écarté par les parties qui peuvent
convenir lors de l’ouverture du compte ou pendant son
fonctionnement que certaines créances révérant une affectation
spéciale par exemple, les parties peuvent convenir que telle

31
créance est affectée à la provision d’un chèque ou que le produit
de l’escompte (le prix) servira à une opération déterminée.
L’acceptation du banquier est nécessaire mais elle peut être
tacite.
Lorsque l’affectation spéciale est édictée dans l’intérêt du client.
Le banquier qui ne va pas respecter engage :
Sa responsabilité contractuelle à l’égard de son client
Sa responsabilité délictuelle à l’égard des tiers
bénéficiaires de cette
affectation
4- Le principe de généralité du compte courant ne concerne selon
les termes de l’article 729 al 1er CC que les créances résultant
des relations d’affaires des correspondants.
Sont donc exclues toutes les créances qui ne relèvent pas de ces
relations.
Par exemple les créances de dommages et intérêts d’origines
délictuelle.

III) La réciprocité et l’enchevêtrement des remises


Cette condition est exigée par l’article 728 CC. Il s’agit d’une
règle capitale qu’entre dans la définition même de compte courant.
Les remises doivent d’abord être réciproques. Elles doivent être
effectuées par l’un et par l’autre correspondant. Cela signifie que
chaque partie tantôt remettant tantôt récepteur.
Si les remises ne sont effectuées que d’un seul côté de telle sorte
que l’une des parties sont toujours remettant et l’autre sera toujours
récepteur, le compte ne peut pas constituer un compte courant.
En droit Français, dés 1990, la Cour de cassation a pris une
position manquée par une grande souplesse : Il suffit que la
réciprocité des remises soit possible c’est-à-dire que la convention
ne l’exclut pas « attendue que, le contrat intervenu n’exclut pas la

32
réciprocité des remises et dont aucune clause n’empêche chacun
des correspondant d’être alternativement créancier et débiteur »
Toutefois, un compte cesse d’être un compte courant si l’un des
correspondant marque son intention de ne plus faire des remises
parce que le caractère de réciprocité disparaît.
La réciprocité n’est pas à elle seule suffisante, il faut encore que les
remises soit enchevêtrées (728 al 1er CC), c’est-à-dire que les
remises de l’une des parties ne commencent pas seulement lorsque
les remises de l’autre partie sont terminées.
En d’autres termes, il faut que les remises alternent du telle sorte
que les remises de l’une des parties se trouvent chronologiquement
entourées par les remises de l’autre.
Ainsi, lorsque pendant 6 mois un banquier consomme des avances
succession à son client sans remises réciproques et qu’à la fin de se
soumettre la situation se trouve renversée, le client effectue seul
des versement …
➔ Il n’y a pas de compte courant à défaut d’enchevêtrement.
➔ Le compte est un compte que la pratique comptable connait sous
le nom du compte d’avance.
Au contraire, le compte est un compte courant si l’emprunteur
ayant d’abord prélevé la totalité de la somme remise l’a restitué
ensuite en tout ou en partie pour effectuer de prélèvement en tout
ou partiel suivi eux même de nouveau remboursement jusqu’à la
date fixée pour la clôture des opérations.
En droit Français, il établit qu’un enchevêtrement effectif n’est pas
nécessaire. Il suffit comme la position de la réciprocité de remises,
que l’enchevêtrement ait possible.

33
Section II : Les effets de la remise en compte
Le code de commerce exprime deux règles essentielles : L’effet
novatoire et l’indivisibilité

Paragraphe 1 : L’’effet novatoire


Suite à la remise, la créance de l’envoyeur contre le récepteur
devient un article du compte. La créance se trouve donc transformé
-> Elle perd son autonomie juridique.
C’est ce qu’on peut déduire de l’article 737 CC « Les créances
entant en compte cessent d’être soumises aux règles qui leur sont
propres en matière de prescription et d’intérêts »
C’est ce qu’on peut déduire aussi de l’article 735 CC qu’énonce
une règle selon laquelle « L’effet de la sureté attaché
originairement à une créance entrée en compte courant est reporté à
due concurrence sur le solde éventuel de ce compte, sans égard aux
variations pouvant subvenir dans la position dudit compte jusqu’à
sa clôture. »
La transformation de la créance entrée au compte est généralement
justifiée par la technique de novation. Mais le recours à la novation
n’est pas satisfaisant parce que l’obligation disparue n’est pas
remplacée par une autre mais par un article de compte. C’est pour
cela que certains auteurs de quasi- novation et d’autres parlent
d’une certaine novation.
La novation entrave la disparition de la créance primitive.
On constatera cependant que certains liens outre la créance
primitive et l’article de crédit sont maintenus.

I) La novation entraîne la disparition de la créance primitive


Tout se passe comme si la créance entrée, en compte est payée.
Le créancier est dés l’entrée en compte de la créance, considéré
comme désintéressé. L’effet novatoire est acquis indépendamment
de tout compensation avec un solde intérieur en sens inverse. Ce

34
qui condamne la conception selon laquelle le mécanisme de
compte courant s’explique par un jeu de compensations
successives entre les remises.
De la novation découlent les conséquences suivantes :
1) La prescription extinctive cesse. Seul que se prescrit le solde
du compte dans lequel est- elle … la créance.
2) Les intérêts cessent d’être produits. Mais désormais l’article
de compte portera intérêt même si la créance entre en compte.
3) L’action en paiement est éteinte. Et le bénéfice de titre
exécutoire est perdu. La banque ne peut plus agir en paiement
du solde effectif.
4) Les sûretés personnelles ou réelles cessent de garantir la
créance entrée en compte. Mais elles ne sont pas éteintes. Elles
se trouvent reportés sur le solde éventuel à la clôture du compte
sauf si les parties ont prévu le contraire dans la convention
permettant l’entrée en compte de la créance garantie. (735 al 1er
CC)
Par l’effet novatoire, l’effet contre passé est censé avoir été payé et
par conséquent, le banquier doit restituer son client même si le
compte est débiteur -> il perd la possibilité d’agir contre les garants.
C’est pour cette raison qu’il établit que la contre passation est
facultative.
Le banquier peut conserver l’effet et agir contre son client et les
autres signataires de l’effet.

II) Le maintien de certains liens entre la créance primitive et


l’article de crédit
La passation de la créance dans le compte n’a pas pour effet de
rendre totalement les liens entre l’article de crédit et la créance
dont il est ……
C’est ainsi que l’entrée d’une créance dans un compte courant ne
couvre pas la nullité de cette créance. Ne suppose pas à sa
35
disparition par l’effet d’une résolution de l’acte qui lui a donné
naissance ou à une réduction de ce montant.
Dans ces hypothèses un redressement de compte doit avoir lieu au
moyen du contre passation totale ou partielle. C’est ce qui est
prévu par l’article 734 CC « lorsqu’une créance ayant fait l’objet
d’une remise en compte courant vient à disparaître ou à être réduite
par suite d’un événement postérieur à l’inscription de cette remise
en compte, l’article correspondant au compte doit être annulé ou
réduit dans la même mesure et le compte rectifié en conséquence. »

Paragraphe 2 : L’indivisibilité
L’indivisibilité veut dire qu’il n’y a pas d’exigibilité immédiate
mais il y a un avoir en faveur d’une partie

I) Il n’y a pas d’exigibilité immédiate


Cela veut dire que le solde provisoire n’est pas une dette
exigible. Cette règle peut être déduite de l’article 728 CC : la
convention du compte courant donnera lieu à un règlement unique
devant porter sur le seul solde du compte lors de sa clôture.
Autrement dit que quel que soit la position du compte courant en
cours de fonction, il n’appartient pas à l’égard de son
correspondant un droit qu’elle puisse faire valoir immédiatement.
L’absence d’exigibilité fait obstacle du jeu de la prescription de
solde provisoire tel qu’il apparait à un moment quelconque de
fonctionnement du compte.
Par la même raison, est impossible la compensation entre le solde
provisoire et une créance entre les mêmes parties restées en dehors
du compte.
Etant donné que le solde provisoire n’est pas une dette exigible, la
remise en compte ne peut pas s’analyser en un paiement d’une
créance résultant du compte.

36
Il en découle que la remise dans la période de suspecte n’est pas
sanctionnée par la nullité de droit prévue par les articles 446 al 1er
et 494 CC. En revanche elle est soumise aux dispositions des
articles 446 al 2 et 495 relatifs à la nullité facultative et
applicables aux actes à titre onéreux.
Le solde provisoire ne représente pas donc une créance exigible
mais au contraire, il présente une créance disponible.

I) Existence d’un avoir en faveur d’une partie


Contrairement au droit Français où la question de savoir si la
position créditrice que présente le compte en faveur d’une partie à
des conséquences indiquées immédiates à …., le droit Tunisien est
claire sur cette division.
En effet, l’article 733 CC dispose que « Sauf convention contraire,
chaque correspondant à la libre disposition, à tout moment de
crédit que la position du compte fait apparaître en sa faveur »
Ce texte consacre clairement la règle de la disponibilité du solde
provisoire du compte. Cette règle n’est pas d’ordre public -> Les
parties peuvent prévoir le contraire par application du texte précité
(733 CC). De cette règle découle les deux conséquences suivantes :
➔ D’une part, le titulaire du compte peut disposer du solde
provisoire en émettant le chèque ou en utilisant d’autres
moyens de paiement tel que le virement.
➔ D’autre part, le solde provisoire du compte courant est
saisissable, cette règle qui n’a été consacrée par la jurisprudence
française qu’à partir de 1993 est consacrée par l’article 739 al 1er
CC.
Mais, il faut remarquer que cette règle qui consiste à ce coup
« Cette saisie-arrêt ne doit pas préjudicier aux droits que le
correspondant du débiteur saisi peut avoir cette position
créditrice en vertu d’une stipulation retirant à ce dernier la libre

37
disposition à tout moment du montant de cette position »
(Article 739 al 2 CC)
Cette règle est logique, parce que le solde provisoire peut être
indisponible en totalité ou en partie par ce qu’il sert à garantir au
banquier….
Il faut en outre réserver les droits des créanciers et débiteurs qui
sont nés avant la saisie-arrêt, c’est le cas par exemple du
bénéficiaire du chèque émis avant la saisie.

Section III : La clôture du compte courant


Il faut commencer par l’étude des causes de la clôture
(Paragraphe 1) et il faut ensuite s’arrêter sur les questions portant
sur le solde du compte courant (Paragraphe 2) et sur les effets
spécifiques en cas de clôture pour cause de faillite(Paragraphe 3 ).

Paragraphe 1 : Les causes de la clôture


La distinction peut être faite entre les causes prévues par l’article
732 CC (I) et les causes non prévues par cet article (II)

I) Les causes prévues par l’article 732 CC


On peut distinguer entre les causes volontaires (A) et les causes
involontaires (B)

A) Les clauses volontaires :


Par application de l’article 732 al 1er CC « Si le compte courant
est à terme (ouvert pour une durée fixe), sa clôture est due avant ou
le jour même de son échéance en vertu de l’accord des deux parties
(Anticipation d’un commun accord entre les correspondants)»
➔ Il en découle que le compte est clôturé à l’arrivée du terme sauf
reconduction expresse ou tacite.

38
Le compte ne peut être clôturé avant l’arrivé du terme qu’en
vertu de l’accord des parties.
Toutefois, il est admis en doctrine que lorsque l’un des
correspondants n’est plus digne de confiance ; l’autre peut
mettre fin à la convention du compte.
Dans la majorité des cas, la convention du compte est à durée
indéterminée -> dans ce cas par application de l’article 732 al
2CC le compte courant est clos à tout moment par la volonté de
l’un des correspondants sous réserve de délai des préavis
convenu ou à défaut des délais de préavis d’usage.
Le banquier ne doit pas donc procéder à une clôture brutale, il
doit respecter un délai de préavis.
De même, il ne doit procéder à une clôture abusive. Mais, il
n’est pas tenu de motiver cette décision.
La clôture peut être tacite. (Olfa Attia, La clôture tacite du
compte courant.)
Plusieurs décisions jurisprudentielles considèrent que le compte
est clôturé en cas de cessation de remise. Quant à la doctrine et
la jurisprudence Française, elle considère que la cessation de
remises n’est pas suffisante pour établir la clôture tacite. « Il faut
que d’autres éléments caractérisent la volonté de mettre fin à la
possibilité de remise réciproque : absence de relevés de compte,
assignation du paiement, retrait de tout solde créditeur. »

B) Les causes involontaires :


La clôture du compte courant peut résulter d’événement
indépendant de la volonté des parties.
Par application de l’article 732 al 3 CC « Dans tous les cas, le
compte courant sera clôturé en cas du décès de l’une des parties,
son interdiction, son insolvabilité ou sa faillite (de l’un ou de
l’autre des correspondants. »

39
Lorsque le titulaire de compte courant est une personne morale,
le compte est clôturé par la survenance de sa dissolution.
Le compte courant est-il clôturé lorsque le titulaire de compte
est soumis au règlement judiciaire ?
➔ Certains arguments permettent une réponse par la négative.
On peut citer d’abord l’argument tiré de l’article 732. Celui-ci
ne cite pas le règlement judiciaire comme une cause de clôture
du compte courant.
De même, la réponse par la négative peut être fondée sur
l’article 451 CC qui impose sans distinction la continuation des
contrats en cours lors de l’ouverture de la période d’observation.
Il faut constater que la doctrine dominante n’admet pas la
distinction entre les contrats intuitu-personae et les contrats qui
ne sont pas intuitu-personae.
Il faut ajouter que l’article 445 CC alinéa 3 exige la déclaration
du solde de provisoire à la date d’ouverture de la période
d’observation.
➔ L’expression « Solde provisoire » implique que le compte n’est
pas clôturé.
Toutefois, les arguments favorables à la clôture du compte
courant ne manquent pas.
D’abord, on peut répliquer en disant que c’est par oublie que
l’article 732 CC n’a pas cité le règlement judiciaire comme
cause de clôture.
Un autre argument peut être tiré des règles gouvernant la nullité
des opérations conclues.
Au cours de la période d’observation plus précisément l’article
738 CC.
Le problème se pose à propos de l’hypothèque ou du gage
constitué au cours de la période suspecte pour garantir le solde
éventuel du compte courant.
➔ Cette sûreté est nulle de pleine droit lorsque le solde a été
débiteur lors de la constitution de la sûreté.
40
Pour l’excédent (C’est-à-dire la différence entre le solde
définitif et le solde provisoire) lors de la clôture du compte, la
sûreté produit ses effets sauf si le banquier était de mauvaise foi.
Dans ce cas la sûreté est sanctionnée par la nullité facultative.
Le texte vise la clôture du compte courant à cause de l’ouverture
de la procédure collective sans distinction entre la faillite et le
règlement judiciaire.
Evidemment, on ne peut pas penser à la clôture au cours de la
procédure parce que la période suspecte cesse dés l’ouverture de
la procédure.
D’autre part, la continuation du compte courant, se concilie
male avec certaines règles qui gouvernent soit le règlement
judiciaire, soit le compte courant lui-même.
On doit constater d’abord que le compte courant n’est pas
conciliable avec la règle de l’interdiction de paiement des
créances antérieures qui empêchent la fusion dans le compte
des créances postérieures.
Cette règle portait nécessairement atteinte à la continuité du
compte qui devait être clôturé au jugement d’ouverture de la
procédure.
De même, le fonctionnement du compte courant n’est pas
conciliable avec l’obligation de déclaration des créances.
La déclaration des créances est considérée comme une action en
justice.
Déclarer une créance :
-> C’est donc demander le paiement du solde autrement que le
mécanisme de règlement propre au compte.
-> C’est sortir du contrat du compte courant en ignorant
complétement le report d’exigibilité de la créance.
-> ça signifie aussi la clôture du compte courant.
Il faut noter enfin que la prétendue continuation du compte
courant place le banquier dans une mauvaise situation et ce pour
deux raisons :
41
• D’abord, parce que la règle selon laquelle les créances entrant
en compte sont payés par fusion aboutirait à priver des créances
postérieures des bénéfices de l’article 450 CC -> Ce qui est
inconcevable.
• Ensuite, parce que le banquier se trouve dans une situation
défavorable vis-à-vis de la caution de débiteur au règlement
judiciaire : dés lors que le solde du compte n’est pas exigible
puisqu’on le qualifie provisoire (445 CC al 3)
• La caution peut opposer au banquier la non exigibilité du solde.

Paragraphe 2 : Le solde du compte courant


Par application de l’article 732 al 4 CC , la clôture du compte
courant transforme en solde la position du compte existant au jour de
cette clôture.
Ce solde est en principe immédiatement exigible. Toutefois deux
précisions doivent être faites :
-D’une part, cette règle n’est pas d’ordre public -> L’article 732
al 4 CC donne la possibilité aux parties de prévoir le contraire.
-D’autre part ; et surtout, le plus souvent à la clôture du compte
s’ouvre une période au cours de laquelle doivent être liquidées les
opérations : Période de liquidation.
C’est à la fin de cette période que s’établit le solde définitif.
En effet, par application de l’article 732 al 4 CC précité, le solde est
immédiatement exigible à moins que certaines opérations ayant donné
lieu à remises et non encore terminées ne soient de nature à modifier
le solde.
➔ La règle se justifie aisément : la période de liquidation permet
aux créances qui figurent au différé passent au disponible et
contribuent à la formation du solde définitif.
Les créances qui figurent au différé sont les créances qui ne sont
pas encore certaines, liquides, exigibles et fongibles.

42
Au cours de la période de liquidation, le fonctionnement du compte
est altéré.
L’effet de règlement perd son fondement.
Le passage au disponible au cours de cette période ne produit pas
automatiquement l’effet de règlement (l’effet novatoire)
Il n’y aura paiement que s’il y a une véritable compensation au
sens du droit civil. Les créanciers non compensés conservent leur
individualité et leur sûreté.
C’est pour cette raison que se suite la contre passation le solde est
toujours débiteur, le banquier escompteur conserve la propriété de
l’effet et peut agir contre les garants.
(La contre passation reste toujours facultative même après la
clôture.)
A dessus de la liquidation, se forme le solde définitif du compte.
Le solde définitif peut être créditeur ou débiteur.
Dans ce dernier cas, une importante question se pose :
Quel est le taux d’intérêt applicable au solde débiteur résultant de
la clôture du compte ?
Est-ce le taux légal ou le taux généralement supérieur qui
s’applique à la position débitrice du compte en cours de
fonctionnement c’est-à-dire le taux conventionnel ?
➔ La jurisprudence Tunisienne est hésitante.
Quant à la jurisprudence Française, elle considère que les
intérêts des comptes clôturés pour le taux légal en absence de
toute convention contraire.
La capitalisation des intérêts admise au cours de fonctionnement
du compte courant ne peut plus avoir lieux après la clôture du
compte (Article 737 CC)

43
Paragraphe 3 : Les effets de la clôture pour cause de la faillite ou
règlement judiciaire
Ces effets concernant les banques, la constitution de sûreté au cours
de la période de suspecte, et ensuite la contre passation des effets
impayés.

I) La constitution des sûretés au cours de la période suspecte


La sûreté consentie par une partie au cours de la période suspecte
en garantie d’un compte courant peut-elle être déclarée nulle par
application des articles 446, 494 et 495 CC.
En d’autres termes dans quelle mesure le syndic ou l’administrateur
acteur judiciaire peuvent contester la sûreté consentie postérieurement
à la date de cessation de paiement et dans les 18 mois ayant précédé le
jugement déclaratif de faillite ou ouvrant la procédure de règlement
judiciaire.
Période de suspecte
hypothèque

01/03

Cessation de Solde provisoire Ouverture de procédure


Paiement 7000 collective (faillite/ règlement
Judiciaire)
Solde définitif = 1000

L’hypothèque pour garantir une dette préexistante (Solde provisoire)


➔ Nullité de plein droit pour garantie du solde provisoire (7000)
->‫بطالن وجوبي‬
➔ Quant au solde définitif hypothèque nulle pour 7000
A priori hypothèque est valide
pour 3000
Possibilité d’annulation si les
conditions sont réunies (‫)بطالن اختياري‬

44
La question ne peut concerner que la clôture du compte suite à
l’ouverture de règlement judiciaire.
La réponse est donnée par l’article 738 CC qui distingue entre
l’hypothèse lorsque le solde de provisoire…..
La sûreté est sanctionnée par la nullité obligatoire.
Et pour l’excédant du solde débiteur du compte au jour de sa clôture
comparé à la position débitrice lors de la constitution de la sûreté,
celle-ci produit ses effets sauf si l’autre correspondant généralement
le banquier a été de mauvaise foi lors de la constitution de la sûreté.
Dans ce cas la sûreté est sanctionnée par la nullité facultative.
Par exemple : Si la position débitrice du compte au moment de
la constitution de la sûreté est de 7 000 dt et si le solde débiteur au
moment de la clôture est de 10 000dt, la sûreté est sanctionnée par la
nullité obligatoire pour le montant de 7 000 dt.
En revanche elle est valable pour l’excédent : 10 000 – 7 000 = 3 000
sauf si l’autre correspondant a été de mauvaise foi (au moment de
cessation de paiement) lors de la constitution de la sûreté. Dans ce cas
la sûreté sera sanctionnée par la nullité facultative.

II) La contrepassation des effets impayés :


La contre passation des effets impayés est possible avant comme
après la clôture du compte.
Si la contre passation est effectuée avant la clôture du compte, elle
produit un effet très grave : La créance étant éteinte par l’effet
novatoire de la remise (contre passation), le porteur pratiquement le
banquier escompteur cesse d’être propriétaire de l’effet et doit donc
de restituer au remettant de l’effet.
Il perd ainsi la possibilité d’agir contre les garants et se trouve …..
désarmé si le solde du compte clôturé se revête débiteur.
➔ C’est pour cette raison que la C.P est facultative.

45
Même après la faillite de remettant, la contre passation est
facultative mais elle produit des effets favorables au banquier -> Il
n’est pas tenu de restituer l’effet escompté.
Par application de l’article 741 al 2 « Si après la contre-passation,
le solde du compte courant est créditeur au profit du remettant en
état de faillite, le récepteur est tenu de restituer les effets contre-
passés. Si après la contre-passation, le solde du compte courant est
débiteur à la charge du remettant en état de faillite, le récepteur est
autorisé à conserver les effets quelle qu'en soit la date d'échéance et
il peut cumuler les sommes qu'il encaissera postérieurement des
coobligés par suite de l'exercice des droits et sûretés attachés aux
effets contre-passés, avec le dividende de faillite qu'il recueillera
pour le solde débiteur de son compte arrêté après contre-passation,
sous réserve cependant de l'application des dispositions de l'article
742 ci-après. »
➔ La banque a doit au cumul des sommes.
Mais, il faut noter que le droit de ne pas restituer l’effet est limité
au cas où le solde du compte après la contre passation est débiteur
à la charge de l’émettant.
Dans le cas contraire, c à dire si après la contre passation le solde
du compte courant est créditeur au profit du client en état de
faillite, la banque est tenue de restituer les effets au remettant.

46
Chapitre III : Compte de dépôt
On distinguera entre le compte ordinaire de dépôt, dit aussi
compte de chèque, et les comptes spéciaux.

Section I : Comptes ordinaires de dépôt


Paragraphe 1 : Généralités
Pour le banquier, les fonds déposés constituent des ressources
pour alimenter les opérations de crédit (La doctrine et la
jurisprudence imposent des obligations)
Pour le client, il s’agit, généralement de somme destinée à assurer
des règlements soit d’un capital ….
Justifier soit enfin le produit d’une vente de marchandises ou de
prestation de services.
Le banquier devient propriétaire de fonds déposés à charge de le
restituer soit au client soit à la personne désignée par celui-ci pour

Si l’on se limite aux termes de l’article 670 CC le service de caisse
que le banquier doit assurer à son client est la contrepartie de dépôt
de fonds.
Mais comme on l’a déjà précisé, le droit d’un service de caisse
minimum est rattaché non pas au dépôt de fonds mais à l’ouverture
d’un compte qu’il soit un compte de dépôt ou un compte courant.
Le compte de dépôt est un compte à vue (lorsque le client peut
disposer à tout moment du chèques) qui donne à son titulaire la
faculté d’émettre du chèque.
Mais cela ne vaut pas dire que l’ouverture du compte donne
automatiquement le droit d’émettre le chèque : Le banquier n’est
pas obligé de délivrer à son client un carnet de chèques. Par
application de l’article 410 dernier alinéa « L'établissement
bancaire peut refuser de délivrer au titulaire des formules de
chèques autres que celles utilisables pour un retrait direct ou pour
un retrait à provision certifiée. »

47
Ce la ne vaut pas dire d’autre part que l’émission de chèque n’est
possible que pour un compte de dépôt. Le chèque peut être
valablement émis sur un compte courant.
Le compte de dépôt peut être alimenté par des opérations diverses :
- Le versement d’espèces effectuée par le titulaire de compte lui-
même ou par un tiers à son profit.
- Le montant du virement au bénéfice du titulaire de compte.
- Effet de commerce et chèque remis au banquier soit à
l’escompte soit à l’encaissement.
Le titulaire de compte peut, sauf stipulation contraire, disposer à
tout moment du crédit de son compte (L’article 673 al 1er CC)
C’est ainsi qu’il peut effectuer directement des retraits de fonds
quant aux remises d’un chèque tiré par lui-même à son nom. Il peut
effectuer de virement.
Il peut aussi émettre de chèque au profit des tiers comme il peut
régler des effets par la technique de la domiciliation.
Contrairement au compte courant, le compte de dépôt n’est ni
mécanisme de règlement ni un mécanisme de garantie.
D’abord, le compte de dépôt n’est pas un mécanisme de
règlement :
Si l’hésitation est permise en droit français à cause de l’absence du
texte, en droit tunisien la solution est incontestable
➔ L’effet de règlement n’est prévu qu’en matière de compte
courant. On dit que la créance dont le banquier est titulaire n’est
pas automatiquement payée par sa seule entrée en compte. Elle
est éteinte par compensation.
Si le solde est déjà débiteur, il n’y a pas lieu à compensation et la
créance demeure avec toutes ses caractéristiques et son régime
propre.
Ensuite, le compte de dépôt n’est pas un mécanisme de garantie :
Les conséquences qui en matière de compte courant découlent de
l’idée de garantie ne se trouvent pas pour le compte de dépôt :
48
➔ La réciprocité de remises n’est pas un élément de la convention
de compte de dépôt.
De même, il n’y a pas d’affectation de l’ensemble des créances en
compte (pas de règle de généralité)
Le créancier peut à son grès … laisser sa créance hors de compte
… et exprime sa volonté de la faire entrer au compte. Le débiteur
peut refuser son entrée en compte.
Les parties peuvent stipuler que telle créance à naître est affectée
en compte. C’est ainsi que …. Sous réserve d’endossement affecté
au compte la créance.
Cambiaire ….. au banquier escompteur et la créance du banquier
qui …… une avance sur effet à anticiper …..
Vue créance ne peut entrer en compte que si elle est certaine,
liquide, exigible et fongible. Le compte de dépôt ne comporte pas
de différé. A la clôture du compte une exception faite de créances
affectées en compte, les créances résultant d’opération en cours
mais qu’ils ne sont pas certaines, liquides, exigibles et fongibles
ne peuvent pas être entrée en compte après la clôture.

Paragraphe 2 : La clôture du compte de dépôt


Le législateur n’a pas prévu une réglementation particulière pour
la clôture du compte de dépôt. La distinction s’impose entre les
causes et les effets.

I) Les causes de la clôture


Il faut s’arrêter sur les causes volontaires avant de passer aux
causes involontaires

A) Causes volontaires
Si le compte est à durée déterminée, il est clôturé à l’arrivée du
terme et la résiliation antérieure ne peut avoir lieu soit dans …… d’un

49
commun accord soit comme manquement de l’une des parties à son
obligation.
Si le compte est à durée déterminée, chaque correspondant peut par
volonté unilatérale résilier le compte sous réserve d’un délai de
préavis convenue ou à défaut le délai de préavis d’usage.
La clôture doit cependant être motivée par le banquier eu égard au
droit de compte tel que précisé précédent.
A plus forte raison, la clôture ne doit pas être motivé par une intention
de nuire.
Il n’est pas nécessaire que la clôture soit expresse. C’est ainsi qu’il est
admis que le compte soldé( le compte est soldé en cas de retrait de
tout le solde créditeur) est tacitement clôturé.

B) Causes involontaires
Le compte bancaire étant un contrat intuitu personae, tout
évènement qui porte atteinte à la personne ou au rapport de confiance
entraîne la clôture du compte même si la convention du compte est à
durée déterminée.
*Lorsque le titulaire de compte est une personne physique, le
compte est clôturé désodé.. (sauf s’il reste un cotitulaire dans le
compte joint) son incapacité, son insolvabilité ou sa faillite.
*Lorsque le titulaire de compte est une personne morale, le
compte est clôturé par la survenance de sa …., de sa insolvabilité ou
de sa faillite.

L’article 451 CC relatif à la continuation des comptes en cours au


cours de la période d’observation, s’applique au compte de dépôt et
par conséquent le compte de dépôt n’est pas clôturé par …………

II) Les effets de la clôture


La clôture du compte ouvre une période de liquidation à la fin
de laquelle s’établit le solde définitif.
50
Pour le compte de dépôt, la liquidation consistera
essentiellement à payer les chèques émis par le titulaire du
compte avant la clôture du compte.
Le banquier serait fautif, s’il refusait de payer de tel chèque. La règle
s’explique par le transfert de la provision (‫ )رصيد‬au porteur de chèque.
En revanche, le banquier n’a pas à payer le chèque émis après la
clôture même si le crédit est suffisant parce qu’il ne doit plus obéir
aux services de caisse assurés au titulaire de compte.
La même règle s’applique au paiement déjà engagés par carte
bancaire.
L’ordre de payer donné par moyen de carte de paiement est
irrévocable. En revanche, les ordres de virement ne doivent plus être
exécutifs.

Section II : (A ne pas étudier)

51
Partie (1) : Les opérations de crédit

La notion opération de crédit est une notion économique qui


couvre diverses opérations économiques : Prêt, avance, découvert,
escompte … On distinguera entre les opérations de crédit internes
(chapitre I) et les opérations de crédit internationaux (chapitre II)

Chapitre I : Les opérations de crédit interne


On va commencer par la promesse de crédit connue sous
l’appellation « l’ouverture de crédit ». Les opérations de crédit
proprement dites sont généralement lassées en fonction de la durée de
crédit consenti.
On distinguera alors entre les opérations de crédit à court terme et les
opérations de crédit à long ou moyen terme.

Section I : l’ouverture de crédit : le schéma classique


Aux termes de l’articles 705 CC : « L'ouverture de crédit a
pour objet de mettre directement ou indirectement à la disposition du
bénéficiaire des moyens de paiement à concurrence d'une certaine
somme d'argent. »
Il s’agit d’une convention par laquelle un banquier s’engage à mettre
à la disposition de son client pour une durée déterminée ou
indirectement un certain crédit dont le client usera à sa guise.
Le crédit est donc promis mais il ne sera accordé que si le client le
demande.
Du côté de banquier, il y a un engagement fiable quant au client, il
n’est pas obligé de se servir de crédit ouvert.
L’ouverture de crédit pose des problèmes concernant ses modalités, sa
preuve ainsi que sa révocation.

52
I) Modalités :
La convention précise généralement les différentes modalités de
l’ouverture de crédit et de son utilisation.
C’est ainsi que le banquier fixe tout d’abord le montant de crédit
appelé « ligne du crédité ».
Parfois, l’ouverture de crédit est renouvelable automatiquement
et il est dit alors selon l’expression anglo-saxonne « revoling ».
Ce renouvellement automatique est l’une des caractéristiques de
l’ouverture de crédit en compte courant.
L’engagement du banquier est généralement limité dans le
temps lorsque la durée de l’ouverture du crédit est limitée dans
le temps.
Lorsque la durée est illimitée dans le temps, le banquier a le
droit à la révocation unilatérale.
La convention de l’ouverture de crédit précise les opérations de
crédit à venir : prêt, découvert en compte, escompte…
Le client ne doit exiger du banquier l’octroi d’un crédit sous une
forme non prévue par le contrat.

II) Preuve :
La preuve de l’ouverture de crédit ne pose pas des problèmes
lorsqu’elle est constatée par écrit. Mais en pratique les banques
refusent de s’engager par écrit pensant à ……. que l’absence de
l’écrit permet d’atténuer la force de l’engagement.
La charge de la preuve incombe au client qui doit prouver
l’existence et le contenu de l’ouverture du crédit.

A) La preuve de l’existence de l’ouverture du crédit :


L’ouverture de crédit doit-elle être constatée par écrit
Surtout que la BCT a par deux circulaires exigés des banques la
notification par écrit l’ouverture du crédit.

53
• Circulaire n° 5 – 1976 du 6 février 1976
• Circulaire n°15-1979 du 23 mai 1979
La réponse est par la négative, l’ouverture du crédit est un contrat
commercial, le banquier a toujours la qualité du commerçant.
➔ La preuve est toujours libre par application des articles 598 CC
et 475 COC (jurisprudence : cour d’appel de Medenine n° 2916
du 06 février 1996, RJ2 avril 1996, p81)
Ces deux articles ne peuvent pas être contredits par des textes qui
lui sont inférieurs : des circulaires de la BCT.
L’ouverture de crédit verbale peut être prouvée par tout moyens et
notamment par présomptions.
Il faut constater toutefois que certaines décisions jurisprudentielles
exigent la preuve par écrit de l’ouverture de crédit par application
des deux circulaires de la BCT (Cas pénale, arrêt n° 6981 du 4 mai
1983, bulletin cour de cassation pénale 1984, p278, RJL n°2 p100)
Pour couper court à tout hésitation, la loi n° 96-28 du 3 avril 1996
modifiant et complétant certaines dispositions du code de
commerce, a ajouté à l’article 411 la disposition suivante : « Est
puni d’une amende …. Tout établissement bancaire qui refuse le
paiement d’un chéque émis par le tireur …. de facilités de caisse
que cet établissement bancaire a pris l’habitude de lui consentir
pour des montants dont la moyenne et au moins égale du montant
du chèque ou …. Des dites facilités. »
A cette disposition, le législateur a certes voulu protéger le client
contre les mauvaises surprises. Mais la distinction qui est faite
entre les facilités de caisse que l’établissement bancaire a pris
l’habitude de consentir à son client et l’ouverture du crédit est
contestable. On ne peut pas nier l’existence d’un contrat
d’ouverture de crédit liant le banquier à son client lorsque celui-ci a
pris l’habitude de lui consentir des facilités de caisse (Cour d’appel
de Tunis, arrêt inédit, n°18425 du 12 janvier 1991)

54
… a pu souligner lors des travaux de la commission de réforme du
code de commerce que l’ouverture du crédit « est une convention
entre le banquier et son client qui est indépendante de moyens par
lesquels, elle se réalisera tel que prêt, avance sur titres, crédit
d’acceptation crédit documentaire, découvert, facilités de caisse. »
Ce n’est donc que par inadvertance que les rédacteurs de la loi de
03 avril 1996 ont distingué entre les facilités de caisse que le
banquier a pris l’habitude de consentir à son client et l’ouverture du
crédit.
Il faut constater, en outre, que le législateur n’a résolu le problème
que partiellement car la question reste posée pour les découverts
bancaires qui différent nettement des facilités de caisse.
De même, concernant les facilités de caisse le législateur n’a pris
en compte que l’émission de chéque et la question reste passée
pour les restes moyens de paiement tel que les virements.
Parfois, dans le but d’échapper de toute responsabilité, le banquier
stipule dans le contrat de crédit que les sommes sont mises à la
disposition de crédité à titre de ……
Cette qualification ne doit pas lier aux juges qui ne doit pas
participer à tell détournement de la loi.
….les fluctuations crédités du solde créditeur du compte sont
généralement considérés comme l’indice d’une ouverture du crédit.
De même la perception d’une commission d’engagement est pour
certaines auteurs un signe sûr de l’ouverture de crédit.
Il faut constater toutefois que généralement les commissions ne
sont perçues que dans l’état l’ouverture formelle de crédit.
Lorsque l’existence du crédit n’est pas discutable.
Il faut remarquer d’autre part que la commission peut être reçue
avec retard et se rattacher donc à un crédit déjà octroyé.
Comme elle peut être reçue pour un crédit occasionnel. La preuve
de l’existence de l’ouverture de crédit n’est pas elle seule suffisante
car il faut en outre prouver son contenu.

55
B) La preuve de contenu de l’ouverture de crédit
C’est le client qui doit prouver le contenu de l’ouverture de
crédit. Il doit prouver s’il s’agit d’un crédit ponctuel ou d’un crédit
renouvelable. Il doit prouver en 2eme lieu l’objet de la promesse :
l’opération d’escompte, découvert, facilités de caisse … Il doit surtout
prouver le montant du crédit promis.
Ce montant peut, dans certains cas, être précisé par référence à
l’importance de la commission de l’engagement ou de la sûreté
constituée (par garantir)
Lorsque la preuve de l’ouverture de crédit, résulte de la répétition…
accordées, il y a 2 méthodes possibles pour la fixation de montant de
crédit promis.
• La méthode dite « du plus fort découvert » : selon cette
méthode, le client a droit au plus fort découvert antérieur.
Cette méthode est … critiquable « considéré que le banquier qui
a toléré une pointe exceptionnelle a consenti en permanence un
droit apparaît découvert constitue une extrapolation juridique
assez hardie »
• La méthode de « découvert moyen ». Elle consiste pour
l’essentiel à écarter les pointes exceptionnelles de découvert qui
sont subies et non voulues par le banquier et cet écart une fois
opéré à retenir le plus fort découvert.

Le législateur tunisien adopte dans l’article 411 CC une 3éme


méthode. Ce texte utilise les termes suivants : « … de facilité de
caisse dont la moyenne est égale au montant de chèque ou de …. De
la provision »
Le juge doit donc selon cette méthode calculer la moyenne
arithmétique des facilités de caisse. Outre qu’elle est présente, cette
méthode est très défavorable au client et donc inéquitable puisque
celui-ci peut légitiment compter sur les forts découverts c’est-à-dire
les découverts qui dépassent la moyenne des découverts tolérés par …
56
C’est pour cette raison apparemment que la cour de cassation dans un
arrêt inédit a adopté la méthode du plus fort découvert.

III) La révocation de l’ouverture de crédit :


La distinction s’impose entre l’ouverture du crédit à durée
indéterminée (A) et l’opération de crédit à durée déterminée (B)

A) L’ouverture du crédit à durée indéterminée :


Le droit à la révocation est prévu clairement par l’article 705 CC
qui dispose que « l’ouverture du crédit à durée indéterminée est
révocable à la volonté du banquier » et le même texte ajoute que
« toute stipulation contraire est réputée non écrite ».
Il s’agit d’une consécration de l’idée selon laquelle nul ne peut être
tenu contractuellement à vie.
Le banquier peut donc révoquer à tout moment une aventure de crédit
à durée indéterminée sans engager sa responsabilité. Il n’est même
pas tenu de motiver sa décision.
Mais ce droit à la révocation ne peut être régulièrement exercé que si
le banquier a respecté les formalités de la révocation exigées par la loi
et n’a pas abusé de son droit à mettre fin du contrat de l’ouverture de
crédit.
1) Les formalités de la révocation :
Par application de l’article 705 CC, la révocation de l’opération
de crédit à durée indéterminée doit être notifiée au crédité par une
lettre recommandée. L’ouverture de crédit ne prend fin qu’après
l’expiration d’un délai de 8 jours à partir de la notification. Il
appartient au banquier d’établir qu’il a remplis les formalités de la
révocation.
Certes …. , le préavis présente un certain danger pour le banquier et il
est soutenu par la justification solide.

57
D’abord, il est indispensable pour permettre au client de trouver
ailleurs les crédits nécessaires. En effet, beaucoup d’entreprises même
parmi les plus jouissantes dépendent largement de crédit pour leur
survie et leur développement parce que leurs fonds propres sont
insuffisants et qu’elles ne disposent d’une marge réduite d’auto-
financement.
On peut même dire que ce délai est assez bref par rapport à ce qui est
pratiqué dans l’autre pays.
Ensuite, il est le prix de la liberté que le banquier entendait se
conférer de couper le crédit à tout moment sans avoir à fournir la
moindre justification.
Enfin, par l’exigence d’un préavis, le législateur a voulu éviter toute
discussion sur le caractère brutal de la révocation toutes les fois où le
délai de préavis a été …. Respecté. La révocation peut être brutale.
Au contraire lorsqu’il n’a pas été respecté la révocation est brutale.
L’exigence d’un préavis se trouve-t-elle justifiée dans toutes les cas ?
➔ La réponse est par la négative. Les événements prévus par
l’article 706 CC qui permettent la révocation avant l’arrivée du
terme doivent permettre la révocation sans l’observation du
délai de préavis.
L'ouverture de crédit qu'il soit à durée déterminée ou
indéterminée est un contrat intuitu personae et par conséquent il
prend fin automatiquement par le décès de crédité. De même,
l'ouverture de crédit prend fin à partir de la survenance de
l'incapacité de client. Lorsque le crédité a commis une faute
lourde dans l'utilisation de crédit qui lui a été consenti, il ne peut
pas ....... à une protection.
Enfin, en cas de cessation notoire des paiements de client à
l'exepytion de cas de celui-ci est soumis au règlement judiciaire
le banquier non seulement peut mais aussi doit instantanément
révoquer l'ouverture de crédit, sinon il risque d'engager sa
responsabilité.

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La convention liant le banquier à son client peut-elle prévoir des cas
de dispense de préavis ?
➔ La réponse est par la négative, après avoir exiger un préavis de
8 jours, l'article 705 al 2 CC ajoute que "toute stipulation
contraire est non écrite".
Lorsque l'ouverture de crédit consiste dans des facilités de caisse
que le banquier a pris l'habitude de consentir à son client, la loi
n'exige aucun délai de préavis.
Dans cette deuxième hypothèse la banque n'est pas obligée de
consentir un délai de préavis.
➔ La révocation doit toutefois être notifiée au client (article 411
infine cc). Le banquier qui refuse le crédit alors qui n'arrive pas
à rapporter la preuve de la notification à son client de la
révocation des facilités de ... engage sa responsabilité comme
sur le plan pénal (en cas de refus de paiement d'un chéque émis
par le client) que sur le plan civil (à l'égard de client ->
responsabilité contractuelle / de tiers-> responsabilité
délictuelle)
La loi n'exige aucune formalité quant à la révocation et donc
celle-ci peut être verbale encore faut- il que le banquier puisse
établir la notification.
Le banquier peut engager sa responsabilité même s’il a respecté
les formalités de révocation. L’abus de droit est un correctif
indispensable.

2) L’abus de droit
Comme à propos de tout autre contrat, la possibilité de
résiliation unilatérale doit être confirmée dans des sages limites. Le
droit du banquier à la révocation est susceptible d’abus. Il y a
évidemment abus de droit lorsque la révocation est justifiée par
l’intention de nuire.

59
De même, l’abus de droit peut résulter des circonstances dans
lesquelles la révocation a eu lieu quoi qu’elle soit faite conformément
aux dispositions de l’article 707 CC.
C’est le cas par exemple lorsque le client prouve que la révocation n’a
en réalité lieu que parce qu’il a chargé ….. l’idéologie ou position
politique.

B) L’ouverture de crédit à durée déterminée


Lorsque l’opération de crédit est à durée déterminée, le banquier
doit continuer de l’octroi de crédit promis jusqu’au terme fixé. Il ne
peut révoquer le crédit avant l’arrivée du terme sans qu’il engage sa
responsabilité à l’égard de son client et même à l’égard des tiers.
Cependant, certaines atténuations à ce principe sont prévues par
l’article 706 CC, d’autres peuvent être cherchées ailleurs.

1) Les causes de révocation prévues par


l’article 706 CC
L’article 706 CC dispose que « L'ouverture de crédit peut être
révoquée de plein droit avant le terme convenu, en cas de décès du
bénéficiaire, de survenance chez lui d'une cause d'incapacité, de
cessation notoire de ses paiements même non constatée par jugement,
et de faute lourde commise dans l'utilisation du crédit qui lui a été
consenti. »
Dans tous les cas de révocation prévus par cet article, le banquier
n’est tenu à aucune formalité : il n’est tenu ni de notifier la révocation
ni de respecter un délai de préavis. L’ouverture de crédit est révoquée
de plein droit.
La survenance de l’incapacité mise à part parce qu’elle ne soulève pas
de problèmes ….., les autres causes de révocation nécessitent les
réflexions.
Le décès de client est une cause de révocation de l’ouverture de
crédit. Cette solution est une application pure et saine de l’article 241
60
COC qui dispose que les obligations ont effets non seulement entre
les parties elles-mêmes mais aussi entre les héritiers à moins que le
contraire ne résulte de la nature de l’obligation.
➔ L’ouverture de crédit est un contrat intuitu personae où la
personne de crédité est largement prise en considération et donc
il ne peut que prendre fin par le décès de client. Du décès d’une
personne physique, il faut assimiler les disparitions d’une
personnalité morale par des solutions.
La 3éme cause de révocation prévue par l’article 706 CC est la
cessation notoire des paiements du crédités s’il a non la qualité de
commerçant.
Par cessation notoire de paiement, il faut entendre situation des
espèces et sans issues. (La cour d’appel de Medenine, arrêt n°2916 de
06 février 1996, RJL 2016)
Lorsque le client est en cas de cessation de paiement au sens de
l’article 434 al 2 CC, le banquier n’a pas droit à révocation. D’ailleurs
lorsque le client est soumis au règlement judiciaire. La constitution du
contrat s’impose par application de l’article 451 CC.
La dernière cause de révocation est la faute lourde commise par le
client dans l’utilisation de crédit qui lui a été consenti.
Si l’en…. Tient au sens du texte, la faute commise doit être « une
faute dans l’utilisation du crédit » -> telle utilisation de crédit pour
financer une opération illicite ou le non-respect de la destination de
crédit.
Au contraire, ne constitue pas une faute dans l’utilisation du crédit
l’établissement par le crédité d’une attestation mensongère dans sa
situation financière. De même ne constitue pas une faute dans
l’utilisation de crédit le fait par le client de ne pas fournir les garanties
promises ou l’anéantir les garanties déjà existantes.
La cour d’appel de Medenine semble donner dans son arrêt précité un
sens général à l’expression « faute dans l’utilisation du crédit » en

61
affirmant que cette faute peut consister dans l’inexécution par le client
de ses obligations dans l’intention de nuire au banquier.
L’opération de crédit ne peut pas être révoquée pour toute faute dans
l’utilisation du crédit. Encore faut-il que cette faute soit une faute
lourde, c’est-à-dire une faute qu’une faute dans la position du client
n’aurait pas dû commettre.
On se demande toutefois s’il ne faut pas perdre ou considération toute
faute dénote la diloyalité du client.

2) Les causes de révocation non prévues par


l’article 706 CC
Evidemment l’exception d’inexécution permet au banquier de
repas octroyer le crédit promis. De même, le contrat l’ouverture de
crédit peut énumérer les événements qui autorisent la révocation
anticipé tel que l’émission d’un chèque sans provision, le protêt d’un
effet important, la cessation d’activité…
On peut même permettre au banquier de révoquer l’ouverture du
crédit parce que le crédité ne mérite plus sa confiance. Le client doit
en effet mériter la confiance de son banquier par sa conduite lors de
l’ouverture de crédit et au cours de son fonctionnement.
L’octroi du crédit peut être subordonnée à certains conditions
particulières. Si ces conditions sont plus remplies, le banquier n’est
plus tenu d’octroyer le crédit promis. Peut-on ranger parmis ces
conditions la situation financière de l’entreprise et les données
économiques générales ?
➔ La réponse est certainement par la négative en ce qui concerne
les données économiques générales…… de la dégradation de la
situation financière de l’entreprise.
➔ La réponse est par la négative sauf si la situation financière est
devenue irrémédiablement compromise.

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Si la révocation est irrégulière le banquier est tenu de réparer les
conséquences dommageables de cette révocation mais il faut
prouver le préjudice.

Paragraphe 2 : Modalités particulières : Les lettres de crédit


Les lettres de crédits sont appelées aussi « accréditifs » ou
encore « lettres de crédits stand-by ». Il y a 3 types :
-Le banquier peut sur l’ordre de son client s’engager à l’égard d’un
tiers -> lettre de crédit commerciale. Elle constitue une garantie
importante pour le tiers : Celui-ci a pour débiteur le banquier et non
plus seulement le donneur. Le banquier peut s’engager à payer une
somme d’agent ou accepter une lettre de change tirée sur lui par le
tiers.
-Le banquier demande à l’un de ses correspondants de
mettre du fonds ou d’ouvrir un crédit à son client.
-> Lettre de crédit touristique
Elle peut être circulaire appelés encore « open » c’est-à-dire a dressée
à plusieurs correspondants dont la liste est remise au client. Elle est
dite individuelle lorsque le client ne peut s’adresser qu’à un seul
correspondant nommément désigné.
Circulaire ou individuelle, la lettre de crédit peut être avisée : Le
banquier émetteur avise ….. correspondantes de l’émission du titre.
-Parfois ces deux formes se combinent -> lettre de crédit commerciale
peut être remise par un banquier émetteur -< lettre de crédit
confirmée.
=> Ces différents types de crédit son surtout utilisés dans les relations
internationales.

Section II : Les opérations de crédit à court terme


Les opérations bancaires terme ont généralement la même
fonction économique. Elles sont destinées s’a apporté une aide de
trésorerie à l’entreprise pour un délai qui ne dépasse pas 2 ans. Les

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techniques juridiques utilisées pour la réalisation de ce crédit sont
diverses. On peut citer surtout les prêts à court terme, les crédits
mobilisant une créance commerciale et les crédits par signature.

Paragraphe 1 : Les prêts à court terme


Sur le plan technique le contrat de prêt peut se traduire escompte
soit par une écriture au crédit soit par le fait que le banquier laisse le
compte devenir débiteur.
En pratique, on distingue à « plusieurs variétés dont la dénomination
n’est pas nettement fixée. (Ripert et Rebot, traité de droit
commerciale, Tom II, 16éme édition, LGDJ)
- Le crédit de courrier est une aide de très courte durée de l’ordre
de 24 à 48 h. Il permet à l’entreprise d’effectuer un règlement
avant une centrée imminente. Le plus souvent, il est pratiqué
entre banquiers.
- Les facilités de caisse sont des concours d’une durée légèrement
plus longue de l’ordre de quelques jours. Elles sont accordées
aux entreprises pour assurer les échéances de fin de mois. C’est
pourquoi qu’on les appelle aussi crédit de calendrier.
- Le découvert est un concours d’une durée plus longue de la
facilité de caisse de l’ordre de quelques mois. Il peut parfois
atteindre un an. Il peut à une entreprise de faire face à
l’insuffisance de son fond de roulent.
- Le crédit relais est un découvert particulier accordé à une
entreprise dans l’attente de la rentrée très exceptionnelle.
- Les crédits de compagne qui sont accordés pour le financement
d’une activité saisonnière.

Paragraphe 2 : Les crédits mobilisant une créance commerciale


Ces crédits offrent pour le banquier plus de ses crédités que ses
découverts. Le banquier verse à son client le montant d’une créance

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doit le recouvrement ultérieur assure le remboursement de crédit. On
se limitera à l’escompte au factorage et à leur pension livrée.
I) L’escompte

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Sommaire

Introduction
Partie 1 : Les opérations bancaires
Titre 1 : Les comptes bancaires
Chapitre I : Les règles générales applicables aux comptes bancaires
Section I : La notion du compte
Section II : L’ouverture d’un compte
Paragraphe 1 : L’obligation d’ouvrir un compte
Paragraphe 2 : l’obligation de vérification
Paragraphe 3 : Pluralité des comptes et pluralité des titulaires
I) Comptes multiples
II) Comptes ayant plusieurs titulaires : Comptes collectifs
Section III : Le fonctionnement du compte
Paragraphe 1 : La tenue matérielle du compte
Paragraphe 2 : intérêts et conditions :
I) Intérêt :
A)La stipulation d’intérêt :
B) Le taux d’intérêt
1) Comptes de dépôt
a/ Le compte de dépôt à vue
b/Compte de dépôt à terme :
c/ Compte sous livré
2) Comptes courants :
C)Capitalisation des intérêts :
1) En matière de compte de dépôt :
2) En matière de compte courant :
3) La date de la capitalisation :
II) Commission
Paragraphe 3 : Saisie du compte

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Paragraphe 4 : La surveillance du compte
Chapitre II : Le compte courant
Section I : Les éléments essentiels du compte courant :
Paragraphe 1 : L’élément intentionnel
Paragraphe 2 : les éléments matériels
I)Les différentes parties du compte
II)Généralité du compte courant
III) La réciprocité et l’enchevêtrement des remises
Section II : Les effets de la remise en compte
Paragraphe 1 : L’’effet novatoire
I) La novation entraîne la disparition de la créance primitive
II) Le maintien de certains liens entre la créance primitive et l’article
de crédit
Paragraphe 2 : L’indivisibilité
I) Il n’y a pas d’exigibilité immédiate
II) Existence d’un avoir en faveur d’une partie
Section III : La clôture du compte courant
Paragraphe 1 : Les causes de la clôture
I) Les causes prévues par l’article 732 CC
A) Les clauses volontaires :
B) Les causes involontaires :
Paragraphe 2 : Le solde du compte courant
Paragraphe 3 : Les effets de la clôture pour cause de la faillite ou
règlement judiciaire
I) La constitution des sûretés au cours de la période suspecte

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II) La contrepassation des effets impayés

Chapitre III : Compte de dépôt


Section I : Comptes ordinaires de dépôt
Paragraphe 1 : Généralités
Paragraphe 2 : La clôture du compte de dépôt
I) Les causes de la clôture
A) Causes volontaires
B) Causes involontaires
II) Les effets de la clôture

Partie 2 : Les opérations de crédit


Chapitre I : Les opérations de crédit interne
Section I : l’ouverture de crédit : le schéma classique
Section I : l’ouverture de crédit : le schéma classique
I) Modalités
II) Preuve
A) La preuve de l’existence de l’ouverture du crédit
B) La preuve de contenu de l’ouverture de crédit
III) La révocation de l’ouverture de crédit
A) L’ouverture du crédit à durée indéterminée
1) Les formalités de la révocation
2) L’abus de droit
B) L’ouverture de crédit à durée déterminée
1) Les causes de révocation prévues par l’article 706 CC
2) Les causes de révocation non prévues par l’article
706 CC
Paragraphe 2 : Modalités particulières : Les lettres de crédit
Section II : Les opérations de crédit à court terme
Paragraphe 1 : Les prêts à court terme

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Paragraphe 2 : Les crédits mobilisant une créance commerciale
I) L’escompte

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