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Introduction
Les auteurs de droit dans leur grande majorité définissent le droit bancaire comme étant
l’ensemble des règles juridiques applicables aux opérations de banque et aux
établissements de crédit. Cette définition classique mais exhaustive dans sa teneur
met en relief les éléments essentiels qui composent le droit bancaire à savoir :
Les règles juridiques qui représentent les sources de droit bancaire
Les opérations de banque sur lesquelles portent ces règles juridiques
Les établissements de crédit soumis à ces règles
Le droit bancaire s’appuie sur des règles professionnelles : Comme toute autre activité
professionnelle , la banque est régie par des règles sacro-saintes telles que la loyauté, le
respect du secret professionnel, la gestion des avoirs de la clientèle en bon père de famille,
la transparence .Ces règles de bonne conduite trouvent pratiquement leur consécration dans
chaque acte lié à l’ opération de banque et la relation bancaire .
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
Le droit bancaire s’appuie sur le relationnel : La relation avec le client est la pierre
angulaire de l’activité bancaire qui table sur la fidélisation de la clientèle à travers la qualité
des services et la satisfaction aux besoins . L’importance de l’élément relationnel dans
l’activité bancaire se justifie par le fait que la banque est un partenaire financier qui gère les
avoirs du public et apporte des concours à l’économie en puisant dans les dépôts de la
clientèle .Cette mission très sensible et délicate implique la confiance mutuelle et la sécurité
et à ce titre, la loi a mis en place des mécanismes appropriés.
En conséquence, l’originalité de la réglementation bancaire réside dans sa diversité et son
caractère épars. Elle puise son origine dans plusieurs textes de lois et s’appuie sur des
dispositions de différentes natures et portées.
Le texte de base est la loi la loi n° 2016 - 48 en date du 11 juillet 2016 relative aux Banques
et Etablissements Financiers. A côté de cette loi, l’activité bancaire est soumise, à des
sources spécifiques, au droit commun et à la législation commerciale
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l’établissement de crédit.
La loi interdit à l’établissement de crédit de s’adonner directement et à titre habituel à des
opérations qui ne relèvent pas du domaine bancaire telles que la bourse, l’assurance ou
l’immobilier. Il ne peut s’y adonner qu’exceptionnellement, de façon limitée dans le
temps, ou indirectement à travers des filiales et des participations.
Ainsi, il est permis à la banque de procéder ponctuellement à la vente d’un fonds de
commerce lui appartenant, à l’acquisition, dans le cadre d’une opération de recouvrement,
d’un immeuble et sa revente au prix du marché. Il lui est également permis de créer des
filiales spécialisées dans des activités non bancaires telles que la bourse et l’assurance .
a) La banque universelle
Une banque universelle dite aussi « banque à tout faire » est celle qui est habilitée à
accomplir toutes les opérations de banque sans distinction ni restriction. Avant la
promulgation de la loi du 10 juillet 2001, les banques au moment de leur constitution devait
choisir entre le statut de banque de dépôt (banque commerciale) ou de banque de
développement (banque d’investissement). L’agrément qui leur était délivré diffère selon le
statut choisi. Suivant le type d’agrément sollicité elles ne pouvaient accomplir que les
activités qui leur étaient autorisées dans l’agrément et qui sont
- Pour le cas des banques de dépôt:
• la collecte des dépôts,
• l’octroi de crédit à court terme
• et sous certaines conditions l’octroi du crédit à moyen terme et la gestion des
crédits à long terme en vertu de conventions de rétrocession
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b) l’établissement financier
A côté de la banque universelle, l’établissement financier fait partie de la catégorie des
établissements de crédit. Mais à la différence de la banque, l’établissement n’est pas
autorisé à collecter les dépôts. Hormis cette restriction, il peut accomplir toute autre
opération de banque. «les établissements de crédit comprennent les banques et les
établissements financiers. Seules, les banques sont habilitées à recevoir du public des
dépôts».
Dans la pratique, il existe plusieurs types d’établissements financiers .Les plus connus sont:
• les compagnies de leasing qui sont spécialisées dans le crédit –bail
• les sociétés de factoring qui accordent des avances sur facture et prennent en
charge le suivi et le recouvrement des créances professionnelles.
• les banques d’affaires qui assurent principalement la gestion des actifs ,
l’ingénierie financière et l’assistance aux entreprises .
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En ce qui concerne les délais d’exécution des opérations de caisse, la Banque Centrale en
vertu de sa circulaire 91-22 du 17 décembre 1991 portant réglementation des conditions de
banque fixe des date- valeur applicables aux différentes opérations de débit et de crédit
Pour ce qui concerne les opérations de crédit, la circulaire de la BCT n° 2006-12 du 19
octobre 2006 sur la qualité des services bancaires prévoit des délais maximums de réponse
variant entre 5 et 20 jours selon la nature de la demande. Quant aux réclamations des
clients, la banque dispose d’un délai de 15 jours pour y répondre. Passé ce délai, le client
pourra saisir le médiateur.
Délivrer une décharge et répondre par écrit à toute demande reçue du client
La loi dispose que la banque doit délivrer une décharge et répondre par écrit à toute
demande provenant du client. Ces dispositions ont été expressément reprises dans le
cadre de la circulaire susvisée de la Banque Centrale de Tunisie.
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L’activité bancaire et financière est régie par des lois spéciales relatives à certaines
opérations bancaires dont il convient de citer :
Lexique spécifique :
♦ Notion de TEG :En vertu de l’article 2 de la loi du 15 juillet 1999, le taux effectif
global comprend à côté des intérêts, les commissions et les frais et toute rémunération au
titre du prêt.
♦ Notion de TEM :Les banques sont appelées à communiquer à la Banque Centrale de
Tunisie, à l’expiration de chaque semestre, les taux effectifs globaux qu’elles appliquent
aux différents types de prêts pour le semestre considéré . La moyenne arithmétique de ces
taux forme le TEM pour le semestre à venir et fait l’objet d un arrêté du ministre des
finances publié au Journal Officiel de la République Tunisienne ( JORT ).
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banquier est soumis à des obligations essentielles et spécifiques qui sont le respect du
secret professionnel, l’obligation d’information et le devoir de non ingérence.
Ces obligations se justifient en raison des caractéristiques des relations bancaires et de la
nature de la profession qui implique pour le banquier la discrétion, la diligence, et la
loyauté.
I- Le secret bancaire
Cette obligation n’est pas spécifique au banquier . Elle est impartie à tout professionnel qui
dans le cadre de ses activités se voit confier des informations secrètes. La divulgation de
ces informations constitue au sens de l’article 254 du code pénal un délit exposant la
personne qui l’aurait commis à des sanctions corporelles ( 6 mois d’emprisonnement ) et
des sanctions pécuniaires ( amende ) . En outre, l’auteur du délit s’expose à des
responsabilités civiles consistant à réparer le préjudice occasionné à la personne au
détriment de laquelle la faute a été commise.
Qualifiée aussi d’obligation de confidentialité et de devoir de discrétion, l’obligation de
respect du secret bancaire est un des soubassement de l’activité du banquier en raison
de la multitude des informations qu’il reçoit et qui lui parviennent sur le client, sa situation
professionnelle et financière, son patrimoine et bien d’autres informations personnelles et
sensibles dont la communication au public peut nuire à la personne et à son entourage .
D’autre part, la relation bancaire basée sur la confiance et la loyauté . Le banquier est
en même temps un bailleur de fonds et un partenaire financier qui apporte à son client le
soutien dont il a besoin et lui prodigue l’assistance et le conseil nécessaire . Ce serait trahir
la confiance du client que de divulguer les informations qui lui sont communiquées par ce
dernier et celles recueillies dans le cadre des relations professionnelles .
La sacralisation du secret bancaire s’est traduite par l’insertion d’une disposition spécifique
dans la réglementation bancaire rappelant l’obligation et les sanctions applicables en cas de
commission du délit de divulgation du secret bancaire .
A – Personnes concernées
Suivant l’article 30 de la loi du 10 juillet 2001 sur les Etablissements de crédit « Il est
interdit aux membres du conseil d’administration, aux dirigeants , mandataires, contrôleurs
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et salariés, de divulguer les secrets à eux communiqués ou dont ils ont pris connaissance du
fait même de leur profession , sauf dans les cas permis par la loi et sous les sanctions
prévues par l’article 254 code pénal » .
La particularité de ces dispositions par rapport à celles qui figurent dans l’article 254 du
code pénal est d’avoir cité les personnes qui sont tenues du respect du secret professionnel à
savoir :
- les administrateurs (membres du conseil d’administration ou de surveillance
- les dirigeants ( PDG, Directeurs généraux ou membres du Directoire )
- leurs mandataires ( les cadres disposant de pouvoirs spéciaux et les sous
traitants)
- leurs contrôleurs (particulièrement les commissaires aux comptes )
- les salariés ( indépendamment de leur position )
L’autre particularité des dispositions de l’article 30 de la loi sur les Etablissements de
crédit, en comparaison avec celles qui sont prévues dans le code pénal, est l’extension du
domaine du secret bancaire à toute information portée à la connaissance de ces personnes et
non seulement celles qui sont communiquées dans le cadre des relations bancaires. Et ce,
à la différence de l’article 254 du code pénal aux termes duquel le secret professionnel
concerne uniquement les informations communiquées par le client.
Hormis ces particularités, les dispositions de la réglementation bancaire et celles du code
pénal au sujet de l’obligation de respect du secret professionnel sont analogues en ce qui
concerne les caractères de l’information couverte par le secret professionnel et les
exceptions.
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confidentielle dont la divulgation est de nature à nuire aux personnes sur lesquelles elle est
détenue . Celle-ci doit rester confidentielle c’est à dire qu’elle ne doit pas faire l’objet de
communication au autrui ou de divulgation au public . Une information confidentielle est
une information personnelle qui n’est ni publiée ni susceptible de publication .
En revanche, les informations qui sont déjà portées à la connaissance du public soit en
vertu d’une obligation légale soit par la volonté de la personne concernée , ne sont pas
protégées par le secret professionnel .
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vis à vis de la banque . Il en est de même du conjoint et des proches quelle que soient les
relations parentales et intimes qu’ils peuvent avoir le client .
Les héritiers ne sont autorisés à accéder à la situation du compte et des engagements
que s’ils justifient leur qualité d’héritiers en vertu d’un acte officiel ( acte de notoriété après
décès délivré par l’autorité judiciaire ) .
Par ailleurs , l’établissement de crédit est délié de l’obligation de respect du secret
professionnel et doit communiquer l’information à l’autorité judiciaire et administrative
lorsque la loi l’y oblige .
Globalement, les exceptions à l’obligation du secret professionnel se présentent comme
suit:
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compte du client mais lui dispense un service qui rentre dans le cadre de ses activités
courantes . L’inadéquation du conseil prodigué dans ce domaine ne lui fait pas assumer de
responsabilités sauf dans les cas où elle aura garanti les résultats et dans les cas de fautes
lourdes et de dol de sa part . Mais en tout état de cause et quelle que soit l’étendue de la
responsabilité de la banque dans ce domaine , le conseil fourni ne rentre pas dans le cadre
de l’obligation d’information . En revanche, lorsque l’objet de la relation est la gestion de
patrimoine ou d’actif pour le compte du client, la banque agissant en tant que mandataire,
est soumise à l’obligation d’information .
L’obligation d’information ne se limite pas à la communication des données devant être
portées à la connaissance du client . Elle s’étend à l’exactitude de l’information
communiquée . Ainsi une fausse information communiquée au client , l’ayant induit en
erreur, est susceptible d’exposer la banque à des responsabilités civiles si par le fait de cette
information, le client , agissant de bonne foi, a pris des engagements à l’égard d’autrui (
émission d’un chèque sur la base du solde communiquée ) .
L’omission d’information constitue certes une faute de la part de la banque mais il est
difficilement envisageable dans la pratique que cette faute génère des responsabilités civiles.
le titulaire du compte qui a émis un chèque sans provision ne peut pas reprocher à la
banque le fait qu’il n’a pas reçu le relevé du compte puisqu’il lui incombe de s’assurer de
l’existence de la provision préalablement à l’émission du chèque . Le fait que le non
respect de l’obligation d’information n’est pas assortie de sanctions ni générateur de
responsabilités civiles à l’encontre de la banque, celle-ci s’est réduite dans la pratique à un
service que la banque doit dispenser aussi correctement que requis dans un intérêt purement
commercial. Si bien que dans les banques , l’information de la clientèle sur la situation du
compte en vertu de l’envoi périodique de relevés de compte est perçue dans le cadre de
l’amélioration de la qualité des services et de la fidélisation de la clientèle .
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banquier n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires de son client . Il ne peut pas lui
imposer une organisation, une restructuration ou une stratégie . Il ne peut pas non plus lui
imposer des formes de financement ni à plus forte raison l’obliger à effectuer des
opérations financières . Il a juste le droit de lui fournir le conseil quand il le juge utile et de
lui suggérer des solutions en fonction de sa situation financière et économique .
Dans la pratique, l’interdiction est contournée par les conditions contractuelles et des
pratiques détournées. La banque peut exiger des mesures avant la mise en place du crédit
(renforcement des fonds propres, restructuration de l’activité…. ) . De même et dans le
cadre de la surveillance du crédit, la banque se réserve le droit d’effectuer toute sorte de
contrôles et de vérifications pour s’assurer de la conformité de l’utilisation du crédit et de
l’évolution de l’activité.
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2/ Les acteurs
La nouvelle configuration des acteurs :
Les conditions d’accès à la profession pour l’exercice des opérations bancaires : Selon
l’article 24, l’agrément est nécessaire non seulement pour l’exercice des opérations
bancaires, mais, également pour les changements de catégorie (d’établissement financier à
banque par exemple) ou d’activité (du factoring au leasing ou à l’exercice d’une activité de
banque d’affaires ou d’établissement de paiement).
Le changement significatif de la structure financière est également soumis à agrément.
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L’agrément qui sous l’empire de la loi ancienne revêtait un caractère discrétionnaire et était
accordé par arrêté du ministre des Finances, sur rapport de la BCT (article 8 de la loi 2001-
65), est désormais de la compétence d’une commission des agréments présidée par le
Gouverneur de la BCT. (Articles 25, 26).
La composition de cette commission reflète une nouvelle politique législative marquée par
l’objectivité à travers la désignation de quatre membres indépendants désignés par le conseil
d’administration de la BCT parmi les experts intègres ayant une compétence éprouvée dans
le domaine bancaire, financier et économique. Le fonctionnement de cette commission est
entouré de certaines garanties. C’est ainsi qu’une obligation de motivation lui est imposée
en cas de refus d’agrément. La loi nouvelle consacre la mise en place d’une étape
d’agrément provisoire. En vertu de son article 30, cet agrément provisoire peut être délivré
au requérant, en attendant la réalisation des conditions requises pour l’obtention de
l’agrément définitif.
Concernant la forme de la société exigée, il s’agit toujours d’une société anonyme, mais la loi nouvelle a
augmenté le montant du capital minimum requis comme suit :
La nouvelle loi a crée aussi un registre des banques et des établissements financiers agréés.
Il s’agit d’une nouveauté tendant à instaurer une grande transparence en la matière. L’article
33 exige la tenue par la BCT d’un registre des banques et des établissements financiers
agréés. Ce registre qui doit être publié sur le site web de la BCT contient l’ensemble des
informations relatives aux établissements agréés (catégorie de l’établissement, siège social,
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liste des actionnaires, dirigeants sociaux etc…). Les banques et les établissements financiers
sont appelés à fournir à la BCT les informations et documents nécessaires pour
l’actualisation de ce registre. En outre, la loi n°2016-48 consacre les notions d’actionnaire
de référence et d’actionnaire principal. La notion d’actionnaire de référence existait déjà
dans la loi 2006-19 modifiant et complétant la loi 2001-65 (article 40). Selon l’article 27 de
la loi de 2016, l’agrément est soumis à l’appréciation de la qualité des actionnaires directs et
indirects et notamment de l’actionnaire de référence. De même, l’article 35 de la loi
nouvelle soumet à certaines conditions la cession totale ou partielle par l’actionnaire de
référence de ses actions. L’actionnaire de référence est défini dans l’article 102 comme étant
un ou plusieurs actionnaires liés par un pacte déclaré, détenant directement ou indirectement
une fraction du capital leur conférant la majorité des droits de vote ou le contrôle de la
banque ou de l’établissement financier. Quant à l’actionnaire principal qui est défini comme
étant celui qui détient au moins 10% du capital social (article 102 in fine), sa qualité est
également prise en considération tant lors de l’agrément que lorsque la situation financière
de la société appelle un soutien financier. Le gouverneur de la BCT peut lui enjoindre de
fournir un tel soutien, même si le manquement à cette obligation ne semble pas se traduire le
cas échéant par une exécution forcée sur son patrimoine.
Titre II : La gouvernance
La loi nouvelle prescrit aux banques et aux établissements financiers de se doter d’un
système de bonne gouvernance assurant leur stabilité et la protection des déposants, des
créanciers et des actionnaires. Les instruments juridiques mis en œuvre pour asseoir une
bonne gouvernance (Certaines règles relatives à la bonne gouvernance des établissements de
crédit sont actuellement régies par les dispositions de la circulaire BCT n° 2011-06. Les
établissements de paiement sont exclus de l’application des dispositions relatives à la
gouvernance des établissements financiers (article 20).) sont axés sur :
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généraux et aux directeurs généraux adjoints des banques et des établissements financiers
d’être membres du conseil d’administration. Cette interdiction n’exclut pas à notre avis leur
participation aux travaux du conseil sans droit de vote.
2/ Le contrôle externe
Les critères pour la nomination des CAC sont prévus dans l’article 95. La nomination du
CAC nécessite l’accord préalable de la BCT. Même en cas de démission du CAC, il faut
informer la BCT et lui fournir les motifs de sa démission. Il s’agit là d’une nouveauté qui
semble s’expliquer par le fait que la démission du commissaire aux comptes peut être
motivée par des considérations graves qui appellent de la part des autorités financières des
investigations particulières.
L’article 92 déroge au droit commun en matière de commissariat aux comptes6 en limitant à
un seul renouvellement le mandat de 3 ans pour les personnes physiques, comme pour les
personnes morales, fixe les mandats des CAC à 6 ans et le nombre des banques ou
établissements financiers contrôlés à deux au maximum.
La sécurité financière semble commander plus de rigueur que ce qui est normalement admis
dans les autres secteurs, même si le même commissaire aux comptes peut reprendre ses
fonctions dans la même banque ou le même établissement financier trois années après la
cessation de son mandat initial.
3/ Le contrôle de la BCT
C’est un contrôle très étendu qui traduit le caractère fort réglementé de la profession.
• Toute opération d’achat directe ou indirecte des actions et/ou droits de vote d’une banque
ou d’une institution financière via concert est soumise à un accord exprès de la BCT.
• Une autorisation préalable est requise pour tout nouveau produit, commission, tarification
ou service et toute modification des conditions de service, de la politique de rémunération
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1/ Le redressement
La BCT intervient pour soumettre la banque ou l’institution financière à un plan de
redressement. Elle peut appeler l’actionnaire de référence à apporter son soutien à la banque
ou l’institution financière en difficulté.
2/ Le sauvetage
La banque ou l’institution financière nécessitant un plan de sauvetage est celle dont la
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situation financière menace sa pérennité et expose les actionnaires et les créanciers aux
pertes, ou celle dont les mesures nécessaires pour le redressement de sa situation financière
difficile sont devenues non réalisables.
Le plan de sauvetage est établi et suivi par la commission de sauvetage.
3/ La liquidation
En cas de cessation de paiement et impossibilité de redressement, la commission de
sauvetage décide le transfert du dossier de la banque ou l'institution financière en difficulté
devant le tribunal de 1ère instance pour liquidation.
Le jugement de liquidation engendre la désignation d’un liquidateur et le retrait de
l’agrément de la banque ou l’institution financière en question.
Un classement des créanciers par ordre de priorité et de privilège, est prévu lors de la
distribution du produit de la liquidation.
La loi crée aussi le « fonds de garanties des dépôts bancaires » sous forme d’établissement
public doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière et administrative pour
la protection et l’indemnisation des déposants dans les limites d’un plafond fixé par décret.
Le fonds dont le capital est fixé à 5 millions de dinars, détenu par l’Etat et la BCT, est en
outre appelé à contribuer à la sécurité financière en apportant son soutien aux banques en
difficultés.
On sait que de grands débats ont eu lieu à l’ARP lors de l’institution de ce fonds qui a au
moins le mérite d’exister malgré le caractère apparemment modeste de ses ressources par
rapport aux risques qu’il est appelé à couvrir. Ceci explique les exclusions nombreuses que
la loi a prévu en la matière (dépôts de l’Etat et des entreprises publiques, dépôts de la BCT,
des banques et des établissements financiers, des actionnaires détenant plus de 5% du
capital, des investisseurs institutionnels etc…).
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elle neutre par rapport à la fiscalité des banques conventionnelles ? Comment être certain
que la concurrence entre les deux catégories de banque ne soit pas faussée par les règles de
droit fiscal ?
Dans l’absolu, deux solutions peuvent exister :
- un système juridique où toutes les banques doivent être des banques islamiques.
Dans une telle hypothèse, la législation d’un Etat est par définition adaptée à ce mode
d’exercice des activités bancaires.
- Un système juridique où coexistent des banques conventionnelles et des banques
islamiques (La dualité peut s’observer sur une échelle micro-économique. En effet, une
banque peut avoir deux métiers parallèles, en quelque sorte deux guichets. Il s’ajoutera dans
ce cas, des difficultés de l’organisation d’un cloisonnement des activités. Les banques
conventionnelles peuvent aussi créer des filiales pour s’adonner à des activités
de mourabaha ou ijara.). Dans cette hypothèse, les choses se compliquent lorsque le droit
positif n’est adapté qu’à un certain mode d’exercice, c’est-à-dire dans le cas où il n’y a pas
de dualité de règles les une dédiées aux banques conventionnelles, les autres aux banques
islamiques. Il arrive, en effet, qu’à un moment donné, surtout le moment des premières
expériences d’implantation des banques islamiques, la législation d’un Etat ne s’intéresse
qu’à l’exercice conventionnel de l’activité. Cela ne veut pas dire pour autant que cette
législation s’oppose à l’exercice non-conventionnel de l’activité. Plutôt elle s’en
désintéresse, ou mieux elle l’ignore comme un phénomène juridique spécifique. La banque
islamique existera comme un phénomène économique et social qui ne vit certainement pas
dans un vide juridique, car sa régulation, au sens général, se fera par le droit commun (On
pose par définition, le principe de la complétude juridique du droit positif. Il y aura
certainement un besoin d’adaptation, mais pas un problème de lacune au sens technique du
terme) et par l’autorégulation (FADI ACHI& ELISABETH FORGET, La gouvernance des
comités de charia, Revue de droit bancaire et financier n°2, mars 2011, étude 14. Les
comités de charia ont été créés au début des expériences des banques islamiques par
décision propre de la banque. Ainsi en Tunisie, la BEST-BANK (devenue AL BARKA)
établie en Tunisie comme banque islamique off shore avait comme un contrôleur charaïque,
en la personne de Cheikh Mokhtar Sellami, alors Mufti de la République. Son rôle était
d’attester de la conformité des modèles des contrats de la banque aux règles de la charia.
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Récemment, le législateur est intervenu par des textes spéciaux pour donner un cadre
juridique à l’institution de ces comités. L’article 27 de la loi n°2013 du 30 juillet 2013,
relative aux sukuk islamiques (voir infra) prévoit qu’ « un comité de contrôle charaïque est
nommé par la partie émettrice et se charge de décréter à propos de toutes les questions
charaïques relatives à l’opération d’émission des sukuk, de la fatwa et de l’audit
charaïque. » « Le ministère chargé des finances procède à la désignation d’un comité de
contrôle charaïque qui se charge de l’étude des questions charaïques, de la fatwa et de
l’audit charaïque des opérations de sukuk émis ou garantis par l’Etat ou émis par les
collectivités locales (article 28). » « Les décisions du comité de contrôle charaïque ont un
effet obligatoire (article 29). » La loi n° 2013-48 du 9 décembre 2013, relative aux fonds
d’investissement islamiques impose à chaque fonds de disposer d’un comité de contrôle
charaïque chargé de l’émission des fatwas et du contrôle pour s’assurer de la conformité des
transactions du fonds avec les normes charaïques. Les décisions dudit comité sont
exécutoires (article 3). » Cette loi encadre plus étroitement le fonctionnement du comité.)
Le droit positif tunisien consacre le principe de la liberté contractuelle. Ce principe est posé
à l’article 62 du Code des obligations et des contrats qui dispose que « sont dans le
commerce toutes les choses au sujet desquelles la loi ne défend pas expressément de
contracter ». Il faudra donc une loi spéciale pour interdire une obligation contractuelle. Forts
de ce principe, les acteurs économiques peuvent conclure tout contrat qu’ils jugent utile à
leur activité.
Lorsqu’un contrat reçoit une régulation particulière, législative (L’article 65 de la
Constitution de 2014 réserve à la Loi la matière des obligations civiles et commerciales. Les
règlements de toutes sortes ne peuvent fixer des règles aux obligations qu’en vertu d’une
délégation de la loi ou pour l’appliquer.), il est dit contrat nommé. Dans ce cas, la loi
détermine son régime juridique tant de point de vue de sa formation que de point de vue de
ses effets. Les dispositions légales régissant les conditions de formation d’un contrat sont
nécessairement impératives, car elles conditionnent la naissance même d’une obligation. Par
contre, les dispositions légales régissant ses effets peuvent, selon le cas, être impératives ou
supplétives de volonté. Il peut exister des difficultés à déterminer le caractère impératif
d’une règle de droit.
Lorsqu’un contrat ne reçoit pas une régulation particulière, il est dit contrat innommé(La
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Inversement, un contrat innommé peut devenir un contrat nommé. On dira qu’il est reçu par
le législateur. L’intervention du législateur est généralement motivée par des considérations
de politique sociale et économique. La liberté contractuelle totale cède alors la place à la
régulation. Notre droit positif a connu ce genre de phénomène (Par exemple, le contrat de
cession de jouissance d’immeuble à temps partagé (Loi n°2008-33 du 13 mai 2008), le
contrat de franchise (Loi n° 2009-69 du 12 août 2009, relative au commerce de distribution.
L’article 15 de cette loi renvoie à un décret d’application pour fixer les clauses minimales
du contrat de franchise. Il s’agit du décret n°2010-1501 du 21 juin 2001 portant fixation des
clauses minimales obligatoires des contrats de franchise ainsi que les données minimales du
document d’information l’accompagnant).). Le législateur peut s’arrêter à mi-chemin où
tout en reconnaissant l’existence pratique d’un contrat, il ne le réglemente pas dans tous ses
aspects (Par exemple, le contrat de leasing régi par loi 94-89 du 26 juillet 1994 relative au
leasing. A noter que la loi n°94-90 du 26 juillet 1994 prévoit des dispositions fiscales
relatives au leasing ; Le contrat de vente avec facilité des paiements à destination des
consommateurs régi par la loi n°98-38 du 2 juin 1998 relative à la vente avec facilités de
paiement.).
Tout chercheur qui veut étudier comment les contrats de banque islamique s’insèrent dans
un Etat à droit positif ne s’écarte pas de sa démarche générale dans l’étude de tout contrat.
Le premier travail est d’identifier le contrat, le qualifier pour savoir s’il est de la catégorie
des contrats nommés ou de la catégorie des contrats innommés. Si le contrat est rangé dans
la catégorie des contrats nommés, son insertion dans le système positif sera certainement
facilitée, car il y a lieu de lui appliquer les règles du droit positif qu’elles émanent de la loi
formelle ou de la jurisprudence. Si en revanche le contrat est innommé, la difficulté sera
plus sérieuse, car se posera la question de la médiation de l’article 243 du Code des
obligations et des contrats qui renvoie, quant à son exécution, à l’usage à l’équité et à la
nature des choses, c’est-à-dire à la raison.
La difficulté, dans le cas qui nous intéresse, provient du fait que les contrats de banque
islamique ne sont pas établis par rapport aux seuls référentiels du droit positif mais aussi du
droit musulman qui pose ses propres contraintes, ses propres exigences et limites à la liberté
contractuelle.
Si l’on veut modéliser les difficultés de ce dédoublement des référentiels normatifs on peut
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
les ramener à une cause première : le droit musulman n’est pas un droit positif, il n’est pas
également en Tunisie, contrairement à la législation de certains Etats arabes, une source
accessoire du droit positif. Certes le droit musulman a pu être, pour certaines disciplines par
une partie de la jurisprudence (En particulier en matière de statut personnel. MONIA BEN
JÉMIA, Le juge tunisien et légitimation de l’ordre juridique positif par la charia, in La Charia
aujourd’hui, usages de la référence au droit islamique, (sous-dir. Baudouin Dupret, La
Découverte Recherches 2012, p. 153.), même en droit des obligations (La discussion
doctrinale sur les sources de droit en Tunisie est très fournie lorsqu’il s’agit d’apprécier le
rapport du droit positif avec droit musulman. Les auteurs favorables à la thèse que le droit
musulman constitue une source de droit avancent l’argument des articles 1 et 38 de la
Constitution de 1959 (repris respectivement à l’article 1 et 74 de la Constitution de 2014).
En matière des obligations et des contrats, on ajoute que le Code des obligations et des
contrats peut être interprété, en cas d’ambiguïté, par référence aux règles
du fiqh principalement celui du rite hanafite. En effet, le Code des obligations et des
contrats serait une synthèse des règles de droit musulman et du droit occidental. De
même en cas de lacune et par application de l’article 535 du Code des obligations et des
contrats, il peut être fait appel aux principes généraux de droit, cette expression désignerait
alors les principes de droit musulman.
القان البحث "وحدة محاضرات مجموعة ،القضاء فقه أمام اإلسالمي الفقه ومكانة المصادر إشكالية ،الملولي الدين صالح
الن مركز نشر ،الدين شرف كمال محمد األستاذ إشراف تحت 2009-1959 ،القضاء فقه من عاما "خمسون ،"ونالمدني
بعدها وما 88 .ص ،2010 شرالجامعي.
Contra ALI MEZGHANI, Les rapports du Code statut personnel avec le droit musulman,
R.T.D. 1975, II, p. 46. L’auteur estime que le colonialisme est essentiellement économique.
L’Etat colonial a imposé l’application du droit économique occidental et a laissé perpétuer
le droit musulman classique pour régir le statut personnel.) , une source matérielle du droit
positif (Les juristes distinguent le droit musulman comme source matérielle et le droit
musulman comme source formelle. Si dans la majorité des cas, le droit musulman est
entendu par la jurisprudence comme une source matérielle, certains jugements l’appliquent
immédiatement comme source formelle, c’est-à-dire sans la médiation d’une loi positive.),
mais le phénomène de codification a créé une sorte de frontière entre le droit positif et le
droit musulman. Que faire si une norme de droit positif est contredite par une norme de droit
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
musulman ? Que faire en cas de lacune ? Doit-on la combler par référence au droit
musulman ? Comment le faire alors que l’article 243 du Code des obligations et des contrats
ne renvoie pour combler les lacunes d’un contrat qu’à la loi (entendu droit positif), l’usage
et à la nature des choses (Les articles 532 et 533 du Code des obligations et des contrats ne
laissent pas expressément une place au droit musulman.) ? Doit-on pour le faire, encore
qu’il faille une clause expresse, considérer que le droit musulman s’incorpore au contrat ?
Pouvons-nous le faire alors que le droit musulman ne renvoie pas à un système unitaire mais
à des principes appliqués différemment selon les rites Lorsque l’idée de codification du droit
musulman a fait jour dans les pays sous domination coloniale. On a cherché à faire
l’économie des divergences entre les rites. Ainsi, « lorsque le législateur tunisien a
réglementé les sociétés commerciales, il a repris dans le code des obligations et des contrats
la distinction fondamentale du droit musulman entre société et quasi-société, de même qu’il
a retenu toutes les formes de société abstraction faite des divergences qui opposent les
jurisconsultes musulmans. » SLAHEDDINE MELLOULI & SAMI FRIKHA, Les sociétés
commerciales, La Maison du livre 2013, p. 12. Un juriste algérien du début du
20e siècle,ABOUBAKER !ABDESSELAM BEN CHOAÏB, avait écrit un article sur la
problématique de la ‘’Codification du droit musulman’’ (et ce à l’occasion de la publication
de la première partie du projet de codification du droit musulman en Algérie). Il cite le
passage suivant de la Balance deCHÂRÂNI traduit par PERRON : « A aucune époque de
l’islamisme, les grands ulémas au hauts légistes n’ont inculpé le changement de rite au point
de vue de l’application. La raison est que tous les rites sont fondés sur les mêmes bases et
que l’application des données légales, sous les deux formes, est dans l’orthodoxie et la
vérité. » Revue du monde musulman, 1909, numéros 7-8, p. 454. ?
On saisira la portée de cette discussion à la lumière de l’étude des principaux contrats des
banques islamiques. On peut tenter un exercice juridique : ramener le contrat à une norme
de droit positif et exclusivement à cette norme (L’inverse est impossible en droit. On ne
peut pas ramener le contrat de banque islamique à une norme de droit musulman à
l’exclusion des normes étatiques.).
Les expressions ‘’banque’’ et ‘’établissement de crédit’’ et ‘’établissement financier’’ sont
des expressions juridiquement protégées (Article 14 de la même loi 2001-65 du 10 juillet
2001 relative aux établissements de crédit.). Leur emploi par une entreprise n’est possible
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
que si elle exerce l’activité bancaire telle que définie par la loi et d’une manière
conforme. Le droit tunisien n’emploie guère l’expression de banque islamique et encore
moins banque conventionnelle. Il ne reconnaît que les concepts établissement de crédit,
banque et établissement financier. Selon l’article 2 de la loi n°2001-65 du 10 juillet 2001,
relative aux établissements de crédit, « est considérée comme établissement de crédit, toute
personne morale qui exerce, à titre professionnel, les opérations bancaires.
Selon l’article 3 de la loi de 2001, « sont considérés comme dépôts reçus du public au sens
de la loi, les fonds que toute personne recueille d'un tiers à titre de dépôt ou autrement avec
le droit d'en disposer pour les besoins de l'exercice de son activité professionnelle, mais à
charge pour elle de lesrestituer à leurs titulaires. » La réception des fonds implique une
remise de monnaie. L’opération au terme de laquelle les fonds sont remis à la banque ne se
limite pas au dépôt. Les fonds peuvent être reçus par la banque autrement qu’à titre de
dépôt. Comme toute banque conventionnelle, la banque islamique reçoit certainement des
fonds du public à titre de dépôt. Mais la banque a la particularité de ne pouvoir rémunérer
les fonds reçus que s’ils lui sont remis à titre participatif. Cette remise est parfaitement
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
conforme à l’article 3 qui ne donne pas au contrat de dépôt une exclusivité dans la
mobilisation de l’épargne. Les fonds participatifs reçus par la banque islamique sont
librement employés par elle pour l’exercice de son activité professionnelle. La difficulté
provient cependant du fait que la banque ne se charge de restituer les fonds que dans la
mesure où il n’y a pas de pertes.
Selon l’article 4 de la loi, « constitue une opération de crédit au sens de la loi, tout acte par
lequel une personne, agissant à titre onéreux, met ou promet de mettre des fonds à la
disposition d'une autre personne ou prend, dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par
signature tel qu'un aval, un cautionnement ou toute autre garantie. Sont réputées des
opérations de crédit, les opérations de leasing et d'affacturage ». Le même article finit par
préciser que « ces dispositions ne sont pas applicables aux crédits consentis par les
entreprises commerciales à leurs clients pour fournitures ou prestations de services, ainsi
que les prêts des maisons mères en faveur de leurs filiales. » Le texte légal définit le crédit
par la remise de fonds à la disposition d’une autre personne. Il vise visiblement les
opérations d’avance de fonds, les prêts de sommes d’argent. Les auteurs ayant eu l’occasion
de commenter la même définition employée en droit français ont remarqué qu’elle ne cadre
pas exactement avec les opérations d’escompte, qui s’analysent en droit comme une
opération d’achat de créance. Les remises de fonds consenties le banquier au présentateur de
l’effet, n’est pas faite au titre d’une avance de fonds mais au titre de transfert de la créance.
Le crédit se reconnaît à la présence de trois critères : le facteur avantage, le facteur temps et
le facteur risque. C’est ce qui a permis au législateur d’énoncer que « les opérations de
leasingsont réputées des opérations de crédit ». Appliquées au cas d’une banque islamique,
les opérations de leasing et plus généralement les opérations de location assorties d’une
option d’achat sont réputées des opérations de banque.
La difficulté d’interprétation provient de l’énoncé de l’alinéa dernier de l’article 4 selon
lequel les dispositions de la loi « ne sont pas applicables aux crédits consentis par les
entreprises commerciales à leurs clients pour fournitures ou prestations de services ». La
banque islamique se comporte souvent comme une entreprise commerciale qui effectue des
fournitures à ses clients, à crédit. Une telle fourniture n’est pas considérée comme une
opération de banque.
En réalité, cette exclusion légale doit être interprétée a contrario lorsqu’elle est appliquée au
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cas d’une banque islamique. Si ce n’est cette disposition expresse de la loi, le crédit accordé
par les fournisseurs de biens serait constitutif d’une opération de banque. Or justement, la
banque islamique n’est pas une entreprise commerciale qui vend des biens spécifiques à
crédit mais une entreprise commerciale qui vend toute sorte de biens à crédit. Contrairement
à l’entreprise commerciale qui opère par définition dans un secteur d’activité
déterminé(L’article 6 de la loi n° 2009-69 du 12 août 2009, relative au commerce de
distribution impose au commerçant distributeur d’indiquer le secteur de son activité. Il ne
peut y avoir des commerçants opérant dans tous les secteurs d’activité. On perçoit la portée
de cette règle lorsque l’exercice du commerce de distribution est fait par une personne
morale. La nécessite que l’objet social soit déterminé implique que la société ne puisse se
contenter d’indiquer dans ses statuts qu’elle distribue tout type de produit.), (par exemple
distribution des chaussures, produits informatiques…), la banque islamique est une
entreprise commerciale universelle (A ne pas confondre avec l’expression ‘’banque
universelle’’.). Elle achète en vue de la revente tous les produits, mais elle opère dans un
secteur déterminé celui du crédit.
Nous distinguons dans les développements qui suivent les opérations de réception des fonds
du public (Section première) et les opérations de financement (Section deuxième) opérées
par une banque islamique.
SECTION 1 : LA RÉCEPTION DES FONDS DU PUBLIC PAR UNE BANQUE ISLAMIQUE
La banque islamique reçoit des fonds des tiers. Généralement, le contrat la liant au client est
soit un contrat de dépôt (§1) soit un contrat de dépôt participatif (§2). Le premier contrat est
codifié dans le Code des obligations et des contrats. Le deuxième pose un problème de
qualification. Récemment, le législateur a introduit une nouvelle institution, développée par
les praticiens de la finance islamique. Il s’agit de la loi n°2013-30 du 30 juillet 2013,
relative auxsukuk islamiques. Il s’agit de titres, négociables, considérés comme des valeurs
mobilières. Même s’ils peuvent être émis par l’Etat, les établissements, les entreprises
publiques, les collectivités publiques locales, les entreprises du secteur privé, ils seront
vraisemblablement plus utilisés par les banques pour drainer l’épargne (§3).
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
Dans une banque conventionnelle, les fonds reçus de la clientèle le sont toujours dans le
cadre d’un dépôt à vue ou à terme. La banque contracte une obligation de restitution (Article
996 du Code des obligations et des contrats.). Son obligation est de résultat et le client ne
court, juridiquement, aucun aléa de perte.
Une banque islamique reçoit des dépôts à vue de sa clientèle de la même manière qu’une
banque conventionnelle. Cela lui permettrait de leur fournir des services de caisse. Elle agit
alors en qualité de mandataire pour effectuer paiement ou pour recevoir paiement. La
banque contracte une obligation de résultat pour restituer le solde disponible.
Cette ressemblance avec les banques conventionnelles a des limites justifiées par l’exclusion
du jeu des intérêts dans une banque islamique .
Tout d’abord, le contrat de compte d’une banque islamique prévoit qu’aucune possibilité de
découvert ou facilité de caisse n’est possible (Il est rappelé qu'en application de l'article 672
du Code de Commerce, le compte dépôt ne comporte pas la faculté de découvert. Toutefois,
si la banque a admis une ou plusieurs opérations qui ont rendu le compte débiteur, elle doit
en aviser, sans retard, le déposant qui est tenu de régulariser aussitôt sa situation. Ces
découverts donnent lieu à perception des intérêts et commissions prévus par la banque
[conventionnelle] pour les avances en comptes courants (Article 2 de la circulaire de la
Banque centrale de Tunisie n°91-22 du 17 décembre 1991 portant réglementation des
conditions de banque).). Le titulaire du compte ne doit émettre des titres de paiement sur le
compte que dans la limite du solde disponible. La banque est donc justifiée à rejeter pour
insuffisance de provision tous les ordres de paiement émis par le titulaire. Il est évident que
l’interdiction des intérêts ne s’étend pas aux commissions pour services rendus.
Ensuite, les comptes ne peuvent servir des intérêts créditeurs au profit de la clientèle (La
réglementation bancaire n’interdit pas aujourd’hui de rémunérer les dépôts à vue par des
intérêts, mais elle en fixe une limite. Le taux d'intérêt applicable aux comptes à vue en
dinars et à tout dépôt ou placement en dinars d'une durée inférieure à trois mois ne doit pas
excéder deux points de pourcentage (Article 1 de la circulaire de la Banque centrale de
Tunisie n°91-22 du 17 décembre 1991 portant réglementation des conditions de banque). La
perspective de recevoir une rémunération sous forme d’intérêts est de nature à encourager
les épargnants à placer des fonds chez les banques conventionnelles. En pratique, la
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
intérêts ne courent pas (En droit et sauf stipulation contraire du contrat de compte, la banque
islamique est en droit d’exiger le paiement des intérêts débiteurs, à charge pour elle de les
purifier en les reversant à des œuvres caritatives.).
La pratique des affaires dans les banques islamiques distingue entre le dépôt participatif
général et le dépôt participatif spécial. Les fonds remis à la banque dans un compte
participatif général, sont investis dans des différents projets de maturités différentes et
successives, initiés par la banque de manière continue. Les fonds remis dans un compte
participatif spécial sont affectés dans des projets établis d’une manière personnalisée, en
quelque sorte, définis par la convention des parties. Les fonds remis à la banque ne sont pas
garantis ni dans leur capital ni dans leur rémunération. C’est là leur différence essentielle
avec les dépôts à terme dans une banque conventionnelle. L’existence de ces deux comptes
d’investissement pose une difficulté spécifique pour le régulateur pour le calcul du ratio
prudentiel des banques islamiques. En droit privé, il faut chercher s’ils ressortent d’une
qualification juridique identique.
On peut classer le contrat participatif général dans la catégorie des contrats de commande
visé par les articles 1195 à 1225 (David Santillana, auteur du projet préliminaire du Code
civil et commercial tunisien note à la marge de l’article 1176 (l’actuel article 1195 du Code
des obligations et des contrats) la remarque suivante : « Le Kiradh, qu’on traduit à tort par
commandite, est l’ancien contrat de commande des statuts médiévaux en France et en Italie
(commenda) ; nous lui avons consacré un titre à part, afin de ne pas le confondre avec la
commandite moderne, dont il est d’ailleurs la forme primitive : il est assez curieux de le
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
retrouver, encore vivant, dans le droit arabe, et je ne suis pas décidé à fondre le deux
contrats. » Voir pour l’histoire de la pratique des contrats d’association Moudharaba et
charika, SADOK BOUBAKER, Négoce et enrichissement individuel à Tunis du XVIIe siècle
au début du XIXe siècle, Revue d'histoire moderne et contemporaine, T. 50e, No. 4 (Oct. -
Dec., 2003), p. 52. « En dehors de quelques grandes fortunes, les fonds de la plupart des
sociétés restent modestes et leur durée assez courte : elle est de vingt-sept mois à Sfax. Les
marchands préfèrent renouveler les associations ou les multiplier plutôt que de s'engager
dans des opérations lourdes et risquées. » A noter au passage que le contrat de commande
n’a pas été repris par le Code marocain des obligations et des contrats qui n’est qu’une copie
du Code tunisien des obligations et des contrats.). L’article 1195 le définit comme « le
contrat par lequel une personne, appelée bailleur de fonds, remet un capital déterminé à une
autre personne, dénommée gérant ou agent, lequel se charge d’employer ce capital dans le
commerce, en son propre nom, mais pour le compte du bailleur de fonds, moyennant une
quotité déterminée dans les bénéfices. »
Le Code des obligations et des contrats détermine les conditions de formation du contrat, ses
effets et son extinction. Sans s’attacher à l’étude de l’ensemble des dispositions légales,
nous nous arrêtons à celles qui sont les plus caractéristiques pour la pratique bancaire.
Au niveau des conditions de formation du contrat, la loi exige le consentement des parties et
la remise des fonds entre les mains du gérant (Article 1198 du Code des obligations et des
contrats). Le contrat est donc à la fois consensuel et réel. La capacité requise des deux
parties est celle de contracter société(Article 1197 du Code des obligations et des contrats.
Le projet préliminaire exige la capacité de donner et de recevoir mandat, ce qui n’est guère
justifié car le contrat de commande est une espèce de société.). Le capital remis par le
bailleur de fonds doit être déterminé (Article 1195 du Code des obligations et des
contrats.) et dans le commerce (Article 1218-3 du Code des obligations et des contrats.). La
part dans les bénéfices du gérant doit être déterminée (Article 1218-1 du Code des
obligations et des contrats. KAOUTHER TOUMI, op. cit., (note 38supra) , observe (p. 45) que
« la gestion des comptes d’investissement représente une préoccupation majeure pour les
banques islamiques. En pratique la banque islamique se trouve dans l’obligation de
s’engager dans un ensemble de pratiques qui servent à lisser les taux de rendement sur les
comptes d’investissement et ce, pour protéger leurs titulaires d’une variation défavorable
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
des revenus générés par les actifs financés par ces fonds d’investissement et leur payer une
rémunération comparable à celle des marchés. » Selon le même auteur, les techniques de
lissage sont au nombre de trois : « investir une part significative des comptes non rémunérés
dans des actifs à court terme de faible risque et de rendement certain » ; « rétention des
réserves à partir des profits attribuables aux titulaires des comptes d’investissement et aux
actionnaires » ; « faire varier le ratio Mudhareb Share. La part des profits de la banque
déterminée initialement est la part maximale, alors que la part distribuée réellement varie
d’une période à une autre en fonction du taux de rendement réel. ».) ; elle ne peut consister
en une somme fixée d’avance même si elle est prélevée sur les bénéfices (Article 1218-2 du
Code des obligations et des contrats.). La stipulation que les bénéfices appartiendront en
totalité au bailleur de fonds ou au gérant (Le contrat est également nul s’il est stipulé que les
bénéfices profiteront à un tiers.), annule le contrat en tant que contrat de commande, mais il
sera, selon le cas, qualifié soit un contrat de travail, soit un contrat de prêt (Art 1219 du
Code des obligations et des contrats. La nullité s’opère avec une requalification du contrat.
C’est une application d’une règle générale posée à l’article 328 du Code des obligations et
des contrats.). Le contrat est le plus souvent conclu pour une durée déterminée. Si l’arrivée
du terme y met naturellement fin, on peut se demander si le décès du bailleur du fonds
survenu en cours du contrat produit une fin anticipée. L’article 1224 du Code des
obligations et des contrats consacre une solution à mi-chemin entre la dissolution et la
poursuite du contrat. Il énonce que « le décès ou l’incapacité survenue du bailleur de fonds
ne dissout par la commande, et l’agent a le droit de continuer les opérations commencées,
mais il n’a pas le droit d’en entreprendre des nouvelles. » C’est une sorte de maintien de la
commande pour les besoins de la liquidation. La solution n’est certainement pas d’ordre
public. La convention des parties peut prévoir une solution qui permette au banquier de
continuer le contrat jusqu’à son terme initial en ayant au besoin le droit d’entreprendre de
nouvelles opérations.
Dans le contrat de commande, la banque a la qualité d’agent du bailleur du fonds pour
employer les fonds reçus. Cependant dans les rapports avec les tiers, la banque agit en son
nom. Les bailleurs de fonds n’entretiennent aucune relation contractuelle avec les tiers.
C’est pour cette raison que l’article 1195 du Code des obligations et des contrats précise que
le gérant ou l’agentse charge d’employer ce capital dans le commerce, en son propre nom
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
(La formule n’est pas sans rappeler le contrat de commission, avec cette différence qu’ici
l’agent est rémunéré par une part dans les bénéfices et non par une commission.).
L’examen des pouvoirs de la banque comme gérant doit être fait tant dans les rapports
bilatéraux avec chaque client que dans les rapports collectifs entre la banque et l’ensemble
des clients.
Dans les rapports individuels, les pouvoirs du gérant dans l’emploi des fonds sont très
étendus. Le législateur en tire plusieurs conséquences. L’agent a la gestion exclusive du
fonds qui lui a été confié (Article 1200 du Code des obligations et des contrats.). Le bailleur
de fonds ne peut stipuler qu’il prendra part à la gestion, ni par ailleurs pouvoir s’y opposer
(L’interdiction de l’immixtion dans la gestion. L’opposition est considérée en droit comme
une forme d’immixtion dans la gestion, elle est donc interdite.). La clause restreignant la
faculté d’action du gérant à certains cas déterminés, par exemple s’il n’autorise à traiter
qu’avec certaines personnes, ou dans un certain lieu, ou pendant un certain temps de
l’année, annule le contrat (Article 1218-6 du Code des obligations et des contrats.). Les
actes d’aliénation à titre gratuit sont cependant interdits au gérant (Article 1202 du Code des
obligations et des contrats.). Mais ce dernier peut accorder des réductions
et autres tolérances qui sont d’usage dans le commerce (La disposition est utile dans
l’application de la législation du redressement des entreprises en difficultés économiques.).
Cette restriction risque de poser une difficulté pour la banque islamique quand il s’agit de
consentir des abandons de créances à des débiteurs en difficultés économiques ayant reçu un
financement.
L’article 1205 du Code des obligations et des contrats régit les rapports que peut avoir le
gérant avec plusieurs bailleurs de fonds à la fois. Le gérant, énonce le texte, peut se charger
des affaires d’autres personnes, pourvu qu’il les tienne distinctes les unes des autres et s’il
n’y a préjudice pour les intérêts du premier bailleur. Il doit, en tous cas, en donner avis à ce
dernier. Cette disposition est en réalité le prolongement de la disposition qui la précède
selon laquelle, l’agent est autorisé à trafiquer pour son compte et avec ses propres capitaux.
En ce cas, il doit tenir une caisse distincte de celle de la commande (Article 1204 du Code
des obligations et des contrats.) sauf s’il y a un usage contraire. Cette dernière réserve d’une
possible fusion des fonds selon les usages n’existe pas à l’article 1205 quand il s’agit de
fonds remis à l’agent par plusieurs bailleurs. Interprété littéralement, l’article 1205 pose des
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difficultés pour une banque islamique. De première part, la nature des choses veut qu’elle
banque soit appelée à recevoir des fonds d’un ensemble indéterminé de bailleurs de fonds.
De seconde part -le plus souvent- les fonds reçus d’un seul client sont insuffisants à eux
seuls à assurer le financement d’une opération particulière. Enfin, une meilleure division des
risques impose que l’ensemble des fonds remis participent au financement des diverses
opérations de la banque. La règle du cloisonnement comptable à laquelle est astreinte une
banque islamique freine sa capacité d’intervention. A notre sens, Il n’est pas interdit de
raisonner par analogie avec la règle de l’article 1204 qui traite de l’hypothèse où l’agent
trafique aussi avec ses fonds propres sans être astreint à la tenue d’une comptabilité distincte
conformément aux usages ou la nature du contrat. On ne voit pas quelle est la différence
avec le cas d’un agent qui emploie les fonds des autres bailleurs de fonds ; il peut les
mélanger conformément aux usages ou la nature du contrat de commande passé avec une
banque islamique.
L’article 1214 du Code des obligations et des contrats impose au gérant toutes les
obligations du mandataire quant à la reddition des comptes et à la justification de ses
dépenses. Il n’y a pas de contradiction entre cette disposition et celle qui interdit au bailleur
de fonds de s’immiscer dans la gestion. La reddition des comptes se réalise en effet ex
post, après la gestion de l’agent, elle n’est donc pas une immixtion dans la gestion. La
reddition des comptes consiste pour l’agent de justifier les comptes de la commande, à la
fois dans ses dépenses, pertes et revenus (L’article 1136 du Code des obligations et des
contrats énonce que « tout mandataire doit rendre compte au mandant de sa gestion, lui
présenter le compte détaillé de ses dépenses et de ses recouvrements, avec toutes les
justifications que comporte l’usage ou la nature de l’affaire et lui faire raison de tout ce qu’il
a reçu par suite ou à l’occasion du mandat. »). Même si la loi est muette, l’on doit considérer
que la règle est d’ordre public et ne peut être écartée par la convention contraire. La
question se pose de savoir comment s’organise, à l’échelle de la pratique bancaire, la
reddition des comptes de la commande. La banque doit-elle traiter d’une manière
individuelle avec chaque client ou doit-elle le faire d’une manière collective avec
l’ensemble de ses clients ? Cette question est d’importance particulière pour la protection
des bailleurs de fonds (Les modalités de l’organisation de la protection méritent une
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réflexion. On peut proposer de créer une masse des déposants à l’image de la masse des
porteurs de certaines valeurs mobilières (actions à dividende prioritaire sans droit de vote,
certificat d’investissement, obligataires ou titres participatifs). La création d’une masse
ayant des intérêts collectifs nécessite une intervention de la loi. On peut se poser la question
si en l’état actuel des textes, le commissaire aux comptes peut jouer un rôle pour contrôler
les comptes de la commande. Le secret professionnel auquel est tenu le commissaire aux
comptes (article 270 du Code des sociétés commerciales) lui interdit de communiquer avec
les bailleurs de fonds. Comment par ailleurs être assuré que la banque n’ait pas commis de
faute de gestion ou de fraude aux droits des bailleurs de fonds ?).
§3) Les Sukuk islamiques
La loi définit les sukuk comme étant des « titres négociables (Les sukuk sont en outre
qualifiés de valeurs mobilières au sens de la loi relative à la dématérialisation des titres) qui
représentent des parts communes à valeur égale dans la propriété de biens, d’usufruit, de
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Le principe de partage de profits et de pertes évoqué dans la loi signifie que les titulaires
des sukuk ont droit à une partie des revenus générés par les actifs sous-jacents ainsi qu’à
une part des profits générés par la vente de ces actifs à terme (Les sukuk ne sont pas des
actions ou parts sociales dans la mesure où leurs titulaires n’ont pas vocation à participer
aux décisions relatives à la conduite de l’activité, l’administration du contrat ou la gestion
de l’actif sous-jacent. La loi ne prévoit cependant pas une expression collective des titulaires
des titres. Il n’y a pas une assemblée spéciale des souscripteurs.). Les revenus sont générés
grâce à un contrat passé par l’émetteur ayant pour objet l’actif sous-jacent considéré. Le
contrat en question doit respecter le droit musulman (finance islamique). Il s’agit
notamment des contrats de murabaha, ijara, istisna, salam, mudharaba, moucharaka,
mouazara, mousaquat, mougharasaa. Les sukuk peuvent être adossés sur un portefeuille
varié constitué de plusieurs transactions, un mélange au sens de l’article 1er de la loi du 20
juillet 2013.
L’émission des sukuk peut être directe ou indirecte. Elle est directe lorsque l’émetteur est
l’Etat, une collectivité publique locale ou une entreprise du secteur public (Lorsque
l’entreprise est publique l’émission des sukuk doit être autorisée par le ministre chargé des
finances. Il peut se trouver parmi les émetteurs des banques publiques. Elles sont soumises à
autorisation.) ou privé (Article 5 de la loi du 30 juillet 2013. Le fait que les sukuk soient
considérés comme des valeurs mobilières devrait avoir pour conséquence de limiter leur
émission à des sociétés par actions. Pour les entreprises du secteur privé, un décret devrait
fixer les conditions d’émission des sukuk. Ce décret n’est pas encore publié.). Elle est
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indirecte lorsque l’émetteur est un fonds commun de sukuk. Dans ce dernier cas, les parts du
fonds commun desukuk sont également considérées des sukuk. En principe, l’émission
desukuk est faite à travers un fonds commun de sukuk sauf si le comité de
contrôle charaïque n’en voit pas la nécessité[67]. Ceci n’est pas sans rappeler les techniques
de titrisation conventionnelle (Comparer avec l’article 35 du Code des organismes de
placement collectif. La titrisation des créances bancaires conventionnelles est faite par la
création d’un fonds commun de créances. C’est « une copropriété ayant pour objet unique
l'acquisition de créances saines détenues par les banques ou d'autres organismes prévus par
décret, en vue d'émettre des parts représentatives de ces créances. »). Le législateur tunisien
(En droit français, « la structuration des sukuk se fait selon le schéma suivant : une
entreprise qui souhaite acquérir un immeuble et se financer sur les marchés (ou obtenir un
financement adossé à tout ou partie de son patrimoine immobilier) crée une filiale ad
hoc (unspecial purpose vehicle ou SPV) qui émet des titres de créances qui seront qualifiés
de sukuk. Ces titres de créance sont souscrits par des investisseurs islamiques. Avec les
fonds ainsi levés le SPV acquiert un immeuble qu’il donne immédiatement en crédit-bail
(ijara) à une société opérationnelle de son groupe. Puis au terme d’une convention de
fiducie, le SPV transfère l’immeuble et le contrat d’ijara à un établissement de crédit (ou à
un SPV créé par celui-ci) agissant en tant que fiduciaire. Les redevances payées au titre de
l’ijara seront normalement appréhendées par le fiduciaire qui les affectera au
remboursement et à la rémunération des sukuks. Il en sera de même du prix de cession de
l’actif (en cas d’engagement de rachat, d’exercice d’une option d’achat ou de cession à un
tiers). » MATHIEU VIGNON ET ROMAIN PICHOT, Islamic bonds (sukuks), vers une solution
française ? Revue trimestrielle de droit financier, mai 2009 ; FRANÇOIS BARRIÈRE,
Propriété, fiducie et sukuk, JCP E n°10, p. 1203.) a calqué les solutions qu’il a retenues pour
la structuration d’un fonds commun de créances (Le fonds commun de sukuk n’a pas la
personnalité morale mais la technique permet de créer un patrimoine autonome ; les
dispositions de droit commun relatives à l’indivision ne lui sont pas applicables ; les
dispositions relatives à la société en participation ne lui sont pas applicables. Le fonds
commun de sukuk, à l’instar d’un fonds commun de créances, est constitué à l’initiative
conjointe d’une société de gestion et d’un dépositaire. La société de gestion doit être une
société anonyme pour objet unique la gestion du fonds commun de sukuk. Le dépositaire est
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conclure au préalable une promesse de vente avec son client donneur d’ordre ? N’est-il pas
mieux indiqué pour elle qu’elle conclue le contrat de vente avec le client avant même
qu’elle ne devienne propriétaire de la chose ?
Deux opinions opposées sont soutenues selon les rites.
1) Selon certains docteurs de droit musulman, une personne ne peut vendre un bien que si
elle en est propriétaire. La vente de la chose d’autrui serait nulle
(Les Chafféites et Hanbalites considèrent que la possession préalable de l’objet du contrat
par le vendeur est une condition sine qua non à la conclusion du contrat.). Appliquée à une
banque islamique cette règle l’expose à un aléa qu’elle se doit de prévenir par la conclusion
d’une promesse de vente, unilatérale voire même réciproque (La norme AAOIFI
(Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions) énonce que
l’acte constatant la promesse unilatérale d’achat du client ne doit pas comprendre une
promesse synallagmatique des deux parties (l’institution financière et le client).. Les
jurisconsultes musulmans reconnaissent le caractère contraignant de la promesse de vente,
mais cela n’entraîne qu’une obligation de faire (Dans ce système, la banque stipuler à son
profit un droit d’option pendant un délai déterminé. L’article 700 et suivant du Code des
obligations et des contrats régit la vente sous condition suspensive en faveur de l’une des
parties (vente à option).). Les deux parties doivent donc conclure le contrat définitif de
vente, une fois acquise la chose. De là sorte il y a au moins trois contrats qui se forment
successivement : une promesse de vente entre la banque et le donneur d’ordre, une vente du
fournisseur à la banque et une revente de la banque au client. Par ailleurs et dans la mesure
où la banque se limite à un simple rôle financier elle se décharge dans sa propre opération
d’achat sur un tiers ou sur le client qui, dans le même contrat de promesse de vente ou par
un acte séparé, joue le rôle de mandataire dans l’achat du bien. Le mandat peut s’étendre à
la délivrance de la chose mais non au paiement du prix de vente (Le paiement du prix est
fait directement par la banque au fournisseur. La norme AAOIF exige que l’institution
financière paye elle-même et ne doit pas déposer le prix d’achat sur le compte du client
mandataire. Elle doit obtenir du vendeur les pièces établissant la réalité de la vente.).
La conclusion d’une promesse de vente ne résout pas toujours les difficultés lorsque le droit
positif exige pour la perfection de la vente d’établir un acte formel, un instrumentum. Il y a
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risque de résistance du donneur d’ordre à passer l’acte définitif lorsque la banque lève
l’option de vente. Elle ne peut surmonter la difficulté qu’en actionnant le donneur d’ordre
(promettant) pour obtenir un jugement valant vente (MOHAMED MONCEF CHAFFAI, La
demeure du débiteur, thèse, Faculté de droit et des sciences économiques et politiques de
Tunis, 1984 (ronéotypé), p. 256. La norme AAOIFI énonce que l’institution financière ne
peut pas considérer que le contrat de murabaha pour le donneur d’ordre d’achat est conclu
automatiquement aussitôt qu’elle acquiert le bien, de même qu’elle ne peut pas contraindre
le client-donneur d’ordre d’achat à réceptionner le bien et à payer le prix de la
vente murabaha, s’il refuse de conclure le contrat murabaha. La violation de la promesse
donne lieu à une indemnisation du préjudice réel causé par le client et cela par la prise en
charge par ce dernier, de la différence entre le prix de revente de la chose à un tiers et le prix
de vente payé par l’institution au vendeur originaire.). Elle peut même être justifiée à
demander le paiement intégral du prix de vente en vertu d’une clause de déchéance du terme
insérée dans la promesse de vente (La banque ne peut, dans ce cas recourir, à la procédure
de l’injonction de payer. En effet, une promesse de vente ne peut créer une obligation de
somme. Il faudra attendre le jugement valant vente.).
En garantie de l’exécution de la promesse de vente, il n’est pas interdit à la banque de
recevoir des arrhes (Article 303 du Code des obligations et des contrats.) pour s’assurer
l’exécution de l’acheteur son engagement (FRANÇOIS GUERANGER, (Finance islamique, Une
illustration de la finance islamique, Dunod, 2009, p. 105) écrit que la banque peut demander
au client de la représenter auprès du fournisseur et de régler celui-ci directement, à charge
pour elle de le rembourser ensuite.). En cas, d’exécution du contrat de promesse, le montant
des arrhes sera porté en déduction de ce qui est dû par l’acheteur (Article 304 du Code des
obligations et des contrats.). Lorsque l’obligation ne peut être exécutée ou est résolue par la
faute de l’acheteur, la banque a le droit de retenir les arrhes et ne doit les restituer qu’après
la prestation des dommages alloués par le tribunal si le cas y échet (Article 305 du Code des
obligations et des contrats. La norme AAOIFI énonce que « l’institution peut recevoir de
son client une somme d’argent appelée hamich juddiya, mais il ne s’agit pas d’un arboun. »
Elle ajoute que « l’institution financière ne peut pas se saisir de cette somme en cas
d’inexécution du client de sa promesse ayant force obligatoire. Son droit se limite à
retrancher le montant du préjudice réel subi résultant de cette inexécution. Ce montant est
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2) Le droit tunisien, inspiré des règles de fiqh malékite ou hanafite (Mais les Hanafites et les
Malékites considèrent que la possession préalable n’affecte que l’exécution de la vente et
non sa validité.), consacre une autre solution qui permet de faire l’économie d’un montage
complexe et aléatoire. L’article 576 du Code des obligations et des contrats dispose, en
effet, que « la vente de la chose d’autrui est valable 1) si le maître la ratifie ; 2) si le vendeur
acquiert ensuite la propriété de la chose ». En vertu de cette disposition, la banque peut
conclure le contrat de vente avant même qu’elle n’achète le bien, mais le contrat de vente
comporte nécessairement un mandat par lequel le client agira au nom et pour le compte de
la banque pour acheter le bien et en prendre livraison.
Qu’il y ait une promesse de vente préalable ou une vente ferme avec le donneur d’ordre, la
banque pour déterminer justement le coût total de l’opération et sa marge se doit d’obtenir
une offre ferme du vendeur initial fixant les conditions essentielles du contrat.
b) Risques de rendement
1) La détermination du prix de revente doit être conforme à la chariaa. Si l’on pose cette
difficulté résolue, le paiement du prix à terme, échelonné ou en une seule fois, n’est pas
considéré comme un riba en droit musulman (Exemple dans le rite hanafite : ‘’Si, quelqu'un
ayant acheté au terme d'une année [non déterminée], le vendeur retenait (mana') la chose
vendue jusqu'à l'expiration [de l'année] et qu'en suite il la livrât, [l'acheteur] aurait droit au
terme d'une autre année [d'après l'imâm (1)]. Les deux disciples (2) professent l'opinion
contraire’’. Voir, IBRHIM IBN MOHAMMAD IBN IBRHIM AL HALABI, Droit musulman (rite
Hanafite), Le Moultaqa el abheur, avec commentaire abrégé duMadjma el anheur,
traduction H. SAUVAIRE, Marseille, TYP ET LITH BARLATIER-FETSSAT père et fils, 1882, p.
7.). « Le contrat peut comprendre une clause de déchéance du terme en cas d’échéance
impayée. A l’inverse, un paiement avant l’échéance ne peut entraîner de remise sur le prix.
Une banque peut faire une ristourne sur le prix de vente d’un bien qu’elle cède mais le
rabais ne doit pas être mentionné dans le contrat de cession. »
Selon l’opinion de certains auteurs impliqués dans la finance islamique, le taux de
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En droit strict, le critère de référence doit avoir un lien avec l’opération projetée, par
exemple le taux d’intérêt moyen applicable dans le marché monétaire. Nous nous
demandons s’il est possible pour une banque islamique de faire varier le prix en fonction
d’un critère objectif choisi par les parties. Si la variation du prix est possible, le critère peut-
il être celui du taux d’intérêt sur le marché bancaire conventionnel ou doit-il être tiré de la
variation du prix de la chose vendue sur un marché ? (L’article 579 du Code des obligations
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et des contrats dispose que « le prix de vente doit être déterminé. On ne peut en reporter la
détermination à un tiers ni acheter au prix payé par un tiers, à moins que le prix ne soit
connu des contractants. On peut, cependant, s’en référer au prix fixé dans une mercuriale,
ou tarif déterminé, ou à la moyenne des prix du marché, lorsqu’il s’agit de marchandises
dont le prix ne subit pas de variations. Lorsque ce prix est variable. Lorsque ce prix est
variable, les contractants sont présumés s’en être référés à la moyenne des prix pratiqués. »
La norme AAOIFI énonce que « le prix de vente ou la marge bénéficiaire ne doit en aucune
façon dépendre d’indices inconnus ou déterminables dans le futur tels que la conclusion
d’une vente dont la marge bénéficiaire serait indexée sur le taux LIBOR qui sera connu dans
le futur. Il n’y a pas d’inconvénient à désigner un indice parmi les indices connus, dans la
phase de la promesse, pour s’y référer dans la détermination du taux de bénéfice à condition
que la détermination de la marge bénéficiaire dans le contrat murabaha pour le donneur
d’ordre d’achat soit sur la base d’un pourcentage déterminé du coût de revient et que la
marge ne dépende pas du LIBOR ni du facteur temps. ») Une réponse est justifiée par
l’interdiction de l’aléa (gharar) en droit musulman.
2) Le taux de rendement obtenu par une banque islamique peut encore être déterminé en
fonction de deux autres risques :
1) Le risque que la banque perde le bien tant qu’elle le possède, et
2) risque que le bien soit retourné par l’acheteur à la banque suite à la découverte d’un vice
caché.
Le risque de perte du bien dans un système de promesse de vente, achat et revente, peut être
réduit par la limitation du temps séparant l’acquisition du bien par la banque et sa revente au
client. Quelques minutes ou quelques secondes peuvent séparer les deux ventes (La norme
AAOIFI énonce qu’il faut laisser écouler une période entre l’exécution du mandat et la
conclusion du contrat murabaha pour le donneur d’ordre d’achat par le biais de la
notification par le client de l’exécution du mandat et de la réalisation de la vente.
Voir NICOLAS HARDY, Finance islamique : les acteurs, les instruments, op. cit., p. 97 : « la
pratique bancaire s’est aussi orientée vers la limitation la plus grande possible, voire la
quasi-disparition, de la période intermédiaire durant laquelle se retrouve en risque. »). La
banque peut même conclure une assurance. Mais dans un système de vente de la chose
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(Article 247 du Code des obligations et des contrats.). L’exception d’inexécution peut être
opposée à tout moment sans subir la prescription, elle dite perpétuelle (Article 335 du Code
des obligations et des contrats.).
On mesure à la lumière de ces remarques relatives à la responsabilité du vendeur
professionnel, le danger couru par la banque islamique qui non seulement s’expose au
risque de non-recouvrement du prix de vente mais aussi au risque de réparation du préjudice
subi par l’acheteur en raison du vice de la chose.
On peut penser protéger la banque en insérant une clause de non-responsabilité pour les
vices cachés de la chose. L’article 670 du Code des obligations et des contrats permet en
effet de stipuler la non-responsabilité du vendeur. En réalité, pareille clause n’immunise pas
complètement la banque islamique pour deux raisons au moins :
- D’une part, dans les rapports avec les consommateurs, la clause qui limite ou qui
exclut la responsabilité du vendeur est nulle. La règle est consacrée à l’article 17 al. 1 de la
loi du 7 décembre 1992, relative à la protection des consommateurs.
- D’autre part, l’article 673 du Code des obligations et des contrats précise que la
clause limitative ou élusive de responsabilité est inopérante si le vendeur est de mauvaise foi
ou s’il est à l’origine du vice (A comparer avec l’article 244 du Code des obligations et des
contrats qui annule les clauses de non- responsabilité en cas de faute intentionnelle ou de
faute lourde.). Comme nous l’avons relevé plus haut, une jurisprudence établie considère de
mauvaise foi le vendeur professionnel (La jurisprudence publiée ne fait pas ressortir des
espèces où le litige a porté sur la validité d’une clause limitative ou élusive de
responsabilité. L’article 673 du Code des obligations et des contrats s’applique
indifféremment à la question des délais pour notifier la survenance du vice caché ou pour
agir en garantie et les clauses limitatives ou élusives de responsabilité.). Les acheteurs ne
trouveront donc pas un meilleur garant que la banque (Le recours contre la banque étant
économiquement plus intéressant, on fait ici l’économie de la solution qui consiste à dire
qu’en cas de cessions successives, le sous-acquéreur dispose en plus de l’action contre son
vendeur immédiat, acheteur précédent de la chose, d’une action en garantie contre le
vendeur antérieur, lequel est souvent le fabricant de la chose. (La jurisprudence française
admet en effet que la garantie contre les vices, née du contrat passé entre un vendeur et un
acheteur, se transmet avec la chose au sous-acquéreur ce qui permet à ce dernier, ayant
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cause à titre particulier de l'acheteur, d'agir par la voie contractuelle contre un vendeur
antérieur ou le vendeur initial, aussi bien qu'à l'encontre de son propre cocontractant (V.
Cass. 1re civ., 4 févr. 1963 : JCP 1963 GII, 13159, note SAVATIER ; RTD civ. 1963, p. 564,
obs. Cornu, véhicule automobile d'occasion. – Cass. 1re civ., 5 janv. 1972 : JCP 1973, II,
17340, note MALINVAUD, véhicule automobile d'occasion. – V. aussi Cass. civ., 12 nov.
1884 : S. 1886, 1, p. 149, et PHILIPPE RÉMY, obs. RTD civ. 1983, p. 756 : l'auteur considère
cette jurisprudence comme centenaire). Cette solution est fondée sur l'idée objective que la
garantie est un accessoire nécessaire de la chose, attaché à sa propriété). En Tunisie, l’article
17 al. 1 de la loi du 7 décembre 1992, consacre la règle de la transmission de la garantie au
consommateur sous-acquéreur d’un bien auprès d’un professionnel. La solution est soutenue
en droit commun. Voir, ABDELWAHEB REBAI, La vente d’immeuble à construire en droit
tunisien, LGDJ 2003, pp. 379-381.). C’est vainement que celle-ci conviendra dans le contrat
que l’acheteur (entendre le client de la banque) reconnaît avoir reçu la chose d’une manière
conforme et sans aucun vice et qu’il s’engage à ne pas demander garantie. Une telle
stipulation est selon la Cour de cassation sans effet. (ELYES JOUINI et OLIVIER PASTRÉ, op.
cit., p. 104. Les auteurs proposent pour la place de Paris de « prévoir que lorsque la revente
du bien financé intervient concomitamment au premier achat, le Financier revendeur puisse
être exonéré de la garantie des vices cachés (qui reposerait alors toute entière sur le vendeur
initial). »)
Pour éviter un tel fâcheux résultat, la banque peut obtenir du client (donneur d’ordre
d’achat) une garantie de bonne exécution des obligations du vendeur originaire à l’égard de
la banque consentie en nom propre et non en sa qualité de donneur d’achat ou de mandataire
de l’institution financière[124].
B) Al Ijara
Al ijara consiste à demander à une banque l’achat d’un bien ou son usufruit en vue de le
donner en location au client sur une période déterminée, avec ou sans option d’achat en fin
du contrat.
L’architecture du montage ne diffère pas fondamentalement de celle demourabaha et elle
n’est pas sans rappeler le contrat de leasing en droit positif tunisien avec cette différence que
ce dernier contrat n’est conçu que pour la location financières d’immeubles ou biens
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résiliation du bail dans les conditions de droit commun. Dans un contrat de leasing
conventionnel, il est souvent stipulé une clause pénale égale au montant du loyer restant à
courir sur la période initiale. Le droit musulman n’offre pas cette possibilité par souci
d’équité.
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
La banque peut exiger du client défaillant qu’il verse les intérêts de retard tout en les
reversant à une œuvre charitable. L’indemnité à verser acquiert une nature « répressive »,
elle joue comme une peine privée. Il est incontestable que dans les rapports créancier-
débiteur, cette pratique se recommande de l’application des règles de droit commun. Le fait
que la banque renonce aux intérêts de retard ou ‘’purifie’’ ses revenus en reversant les
intérêts de retard au profit d’une œuvre caritative ne nous concerne pas et ne relève pas de la
sphère juridique.
La banque demande au client, sur la base d’une clause du contrat, de verser une
compensation basée sur le taux de profit qu’elle réalise sur les comptes d’investissement. A
la différence de l’intérêt légal ayant un aspect forfaitaire la clause du contrat détermine
calcule les intérêts de retard en lui donnant un aspect indemnitaire aussi proche du préjudice
réel. Ce mode de réparation n’est pas de nature à exclure la qualification d’intérêts
moratoires car il s’agit toujours de réparer un préjudice lié au retard de paiement d’une
obligation de somme. La clause on l’a vu est valable au regard des règles de droit positif.
Poussé jusqu’à ses conséquences ultimes cette solution fait que si la banque ne réalise pas
de profit pendant la période de défaut, elle ne peut prétendre à aucune compensation. La
clause ne joue parfaitement que si la défaillance est individuelle ou le fait de certains clients
seulement. Si par contre la défaillance est généralisée s’étendant à tous les clients, ces
derniers ne paient paradoxalement rien. Ils profitent de leur défaillance qui est la cause de
la perte subie par les comptes d’investissement.
Ces pratiques nous interpellent à poser une question essentielle : le retard de paiement
pourrait-il justifier, au regard du droit musulman, la demande d’intérêts de retard ? Si
l’intérêt de retard est illicite au regard du droit musulman on ne comprend pas pourquoi la
banque islamique en réclame le paiement. Il y a, à notre sens, contradiction à admettre
l’illicéité des intérêts de retard et la possibilité d’en réclamer le paiement, même si leur
montant est reversé à des tiers. La contradiction n’est pas levée en soutenant que la banque
ne les garde pas pour elle et qu’elle les donne à une œuvre caritative. D’un point de vue
strictement juridique, c’est la banque qui perçoit les intérêts. L’usage qu’elle en fait par la
suite n’est pas pertinent pour l’analyse juridique. Le subterfuge juridique qui consiste à
réclamer le paiement des intérêts et à les donner à des œuvres caritatives montre, si besoin
est, que le problème est mal posé et que la solution donnée est maladroite. Il y a peut être
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Un financement exclusif par apport au capital comporte des risques de rendement. Il doit
être adossé à un financement par la dette pour assurer un rendement moyen satisfaisant avec
la même relation.
Notre propos ici est de ne traiter que de la pratique contractuelle du financement par apport
au capital suivie par les banques islamiques. Trois principales questions se posent à elle
quand elles décident de le faire. Dans quel type d’activité économique une banque islamique
peut-elle participer ? Sous quelle forme sociale prend-elle participation ? Quel rapport
contractuel (extrastatutaire) peut-elle avoir avec le fondateur, promoteur ou principaux
associés de la société pour s’assurer une sortie à terme ?
A) Les impératifs de droit musulman liés aux activités des sociétés cibles
Une banque islamique fait usage de sa liberté contractuelle pour décider du principe de sa
participation. Il va de soi que la sélection des sociétés cibles se fera en premier abord en
fonction de critères objectifs, de nature économique, et des critères subjectifs liés à la
moralité, le professionnalisme et la surface économique des partenaires sociaux. Sur ces
aspects, l’appréciation que fait une banque islamique du projet de participation ne se
distingue guère de celui poursuivie par une banque conventionnelle. Les mêmes règles de
l’art d’analyse financière sont suivies. Néanmoins, une banque islamique tient compte
d’autres impératifs spécifiques liés à des exigences de droit musulman. Certaines activités
économiques sont en effet prohibées et font qu’une banque islamique s’interdit d’y
participer. Les cas les plus topiques sont l’industrie et le commerce de l’alcool, de la viande
porcine, voire même du tabac. L’appréciation de cette interdiction de principe pose des fois
des problèmes de son extension. Une banque islamique peut-elle participer à une société
hôtelière qui distribue de l’alcool et la viande de porc dans son établissement (Nous
pouvons à titre d’exemple comparer avec la pratique suivie par la Société de promotion du
Lac de Tunis au capital de laquelle participe le groupe saoudien Al Baraka à hauteur de 50%
avec l’Etat tunisien pour la commercialisation des lots de terrains à bâtir. Il est requis des
établissements touristiques installés dans la zone du Lac de Tunis de ne pas commercialiser
l’alcool. La prescription de l’interdiction est consignée dans le cahier des charges du plan de
lotissement. Dans les faits l’interdiction est respectée.)? Peut-elle participer à une
compagnie aérienne qui distribue de l’alcool sur ses lignes ? (« L'existence de
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considéré que la question n’est tranchée ni dans le Coran ni dans la sunna, parole du
prophète, mais résulte de l’effort intellectuel des jurisconsultes. »), ne semblent pas être
admises comme véhicule des participations à des sociétés commerciales (Une opinion
doctrinale soutient que les sociétés à objet civil ne peuvent être constituées que sous l’une
des formes prévues par le Code des obligations et des contrats. Cf., SAMI FRIKHA,
Modernisation du droit des sociétés civiles (en arabe), inQuestions doctrinale de droit civil
contemporain (sous la dir. de) MOHAMED KAMEL
CHARFEDDINE, Regroupement LATRECH du Livre Spécialisé 2014. p.
383 ; ContraCHRISTINE LABASTIE-DAHDOUH et HABIB DAHDOUH, Droit commercial,
Volume 2, Entreprises sociétaires, Tome 1, règles communes, IHE Editions 2003, p. 23 :
« Sont ainsi des sociétés civiles, les sociétés soumises aux dispositions du Code des
obligations et des contrats mais aussi celles qui sont soumises au Code des sociétés
commerciales, qui ne sont pas commerciales par la forme mais qui sont civiles par l’objet,
c’est-à-dire les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple à objet
civil ». Mais ces deux auteurs indiquent en note de base de page que : « Le Code des
sociétés commerciales crée cependant un doute. En effet, l’intitulé du code indique que les
sociétés incluses dans le code sont des sociétés commerciales or ne sont commerciales par
leur forme que les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés de capitaux (par actions).
Pour justifier la présence des sociétés en nom collectif et des sociétés en commandite
simple, on pourrait être conduit à penser que ces sociétés ne peuvent être utilisées que pour
des activités commerciales. »). Au surplus, le droit musulman ne connaît pas la notion de
personnalité morale ce qui ne facilite guère une protection optimale de l’investissement. En
pratique et contrairement à l’enseignement de la doctrine qui estime que le contrat de
commandite ou le contrat de commande est l’instrument juridique de choix d’une
participation au capital par banque islamique, la société anonyme s’est largement imposée
unique véhicule (Un auteur suggère le recours à la société en participation. MEHDI BALI, Le
réveil de la société en participation par les finances éthiques,). Aucune différence n’existe
sur ce point entre une banque conventionnelle et une banque islamique. Le mode
d’administration collectif d’une société anonyme permet à la banque d’avoir droit à siéger
au conseil d’administration (ou le conseil de surveillance) et d’avoir ainsi un certain rôle
dans l’orientation et le contrôle de la gestion. Le taux de participation nécessairement
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minoritaire de la banque ne peut être contrebalancé que par le choix de cette forme de
société.
Le Code des sociétés commerciales autorise l’émission d’actions de priorité. Une règle
générale est consacrée à l’article 317. « Les actions peuvent conférer des droits différents à
leurs titulaires. » Cet article s’ajoute aux textes spéciaux régissant les actions à dividende à
prioritaire sans droit de vote (Article 346 du Code des sociétés commerciales.) et les
certificats d’investissement privilégié (Article 375 du Code des sociétés commerciales.). Les
règles de droit musulman s’opposent, semble-t-il, aux actions de priorité en ce qu’elles
rompent l’égalité entre associés (Ce dernier auteur cite une prise de position de
« l’Académie Fiqh de l’Organisation de la Conférence Islamique qui lors de sa septième
séance interdit l’émission d’actions préférentielles qui donnent à leurs détenteurs un droit
prioritaire vis-à-vis des actifs de la société ou le droit de bénéficier d’un dividende d’un
montant déterminé. »). Les banques islamiques exigent donc la suppression des actions de
préférence quand elles participent au capital des sociétés.
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
application d’un pourcentage cumulatif à la manière d’un taux d’intérêt dans une opération
de prêt. Sur un plan strictement juridique, il ne s’agit pas d’un prêt avec intérêt, mais une
opération de cession où l’on échange des titres de société en contrepartie d’un prix (En
pratique, les banques exigent la fourniture d’une sûreté pour garantir les obligations d’achat
et de paiement du prix.). Les éventuels dividendes mis en distribution par la société et
touchés par la banque sont déduits du prix définitif de vente. Le prix de cession ne tient
donc pas de la valeur de la société le jour de la réalisation de la cession définitive. La
banque est prémunie contre les risques de perte tout comme elle ne peut bénéficier d’un
meilleur prix au cas où la société réalise un résultat bénéficiaire important. L’opération est
appelée dans le jargon des praticiens portage d’actions.
La validité des contrats de portage a donné lieu à un contentieux fourni. Les promoteurs
quand la valeur vénale des titres est négative, par suite des pertes subies par la société
émettrice, rechignent à se porter cessionnaires des titres portés. Ils excipent de la nullité de
la convention de portage en ce qu’elle enfreint au principe de la répartition proportionnelle
des pertes et profits entre associés (Article 1300 du Code des obligations et des contrats.).
Une convention de portage qui détermine un prix de cession d’actions déconnecté de leur
valeur réelle des titres le jour de la cession prémunit la banque des risques de pertes et par
suite elle devient nulle.
Les premiers arrêts rendus par les tribunaux français, mais aussi tunisiens, ont prononcé la
nullité des conventions. Ils avaient considéré pendant longtemps que cette convention
cachait un pacte léonin puisque le cédant était exonéré de toute perte (Par réaction à cette
jurisprudence hostile, certaines banques tunisiennes et des sociétés d’investissement
(capital-risque) ont cru trouver une parade dans la stipulation des clauses compromissoires
dans les conventions de portage. On espérait que les arbitres soient plus sensibles aux
pratiques des affaires.). Mais par la suite, la jurisprudence tant tunisienne que française a
assoupli sa position concernant ces clauses non-statutaires en estimant qu’il ne s’agit pas là
d’une clause ayant une incidence sur la société, mais d’une convention de cession dont
l’objet est « d’assurer, moyennant un prix librement convenu, la transmission de droits
sociaux… ». Il a été surtout observé que dès lors que, « dans le portage, les dividendes sont
imputés sur le prix de sortie, le porteur ne retire aucun profit des actions. L’exonération du
risque de perte qui provient du caractère prédéterminé du prix de sortie, ne saurait à elle
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
seule établir le caractère léonin du portage. La clause léonine interdit de scinder le profit et
la charge. » Par ailleurs, la promesse de cession est synallagmatique. « L’obligation de céder
introduit en effet un aléa dans la situation du porteur car il ne peut plus alors
choisir. » Aujourd’hui les tribunaux tunisiens accueillent favorablement les actions des
banques tendant à déclarer des jugements tenant lieu d’acte de cession et à la condamnation
des contractants défaillants au paiement du prix de cession.
En réaction à cette pratique d’affaires, notamment de la part des capital-risqueurs, le
législateur tunisien a réagi par la loi n° 2008-78 du 28 décembre 2008 en imposant que
les conventions conclues par les sociétés d’investissement à capital-risque avec leurs
donneurs d’ordre fixant les modalités et les délais de la réalisation des rétrocessions ne
stipulent pas des garanties hors projet ou des rémunérations dont les conditions ne soient pas
liées aux résultats des projets (En pratique, certains promoteurs ont cherché à appliquer à la
nouvelle règle aux contrats de portage conclus antérieurement et dont l’exécution se
poursuit sous l’empire de la nouvelle loi.). Cette intervention du législateur n’est pas dictée
par le souci de faire respecter le principe de contribution des associés aux pertes, mais plutôt
pour faire respecter la vocation des sociétés de capital-risque d’autant plus qu’elles
bénéficient d’un régime fiscal de faveur. Dans le système du capital-risque, le prix de
cession des actions portées devient déterminable en fonction des critères objectifs fixés dans
la convention car en droit tunisien on ne peut s’en remettre à la détermination du prix de
vente à un expert. La règle est consacrée par l’article 579 du Code des obligations et des
contrats. Les critères fixés par la convention doivent avoir un lien avec les performances de
la société émettrice.
Le risque de nullité d’une promesse de cession à un prix simplement déterminable n’est
cependant pas à écarter soit parce que la comptabilité tenue par la société est irrégulière et
ne permet pas de s’assurer d’une correcte application des critères posés par la convention,
soit parce que les décisions prises par le dirigeant influencent considérablement le jeu de ces
critères qui deviennent ainsi potestatifs. Les rédacteurs des conventions de portage sont
conscients d’un tel danger et prévoient, à titre subsidiaire, des clauses pénales pour
sanctionner les déclarations mensongères de leurs cocontractants, relatives à la validité de la
convention, ou les fautes commises dans la tenue de la comptabilité (On prévoit même de
sanctionner les fautes de gestion commises par les dirigeants.).
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
La solution imposée par la loi de 2008 est cependant d’un champ d’application limité aux
sociétés d’investissement à capital-risque. Les banques et les sociétés d’investissement à
capital fixe ne sont pas visées et peuvent continuer à convenir d’un portage de titres avec un
prix déterminé d’avance ne tenant pas compte des résultats de la société émettrice.
Racem GASSARA
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
la maison alors que le client en détient 20%. Après avoir acheté la propriété en commun, le
client va payer un loyer au bailleur pour l’utilisation du bien (maison). Dans le même temps,
la part du financier est divisée en huit parts égales, chaque unité représentant la propriété de
10% de la maison. Le client s’engage auprès de la banque à acheter une part tous les
trimestres. » « En conséquence, après le premier terme (trois mois) il va procéder au rachat
d’une part au bailleur de fonds en payant 1/10 du prix de la maison. Il réduit ainsi la part du
bailleur de fonds de 80% à 70%. Le loyer exigible est réduit en conséquence. A la fin du
deuxième trimestre, il achète une autre unité et augmente sa part dans la propriété à 40%
etc. »
Dans ce montage, on trouve deux contrats parallèles : un contrat de société (des fois une
simple indivision par acquisition conjointe) et un contrat de location. Il a pour effet de
séparer le patrimoine immobilier et l’investissement d’entreprise (Pareil montage est
classique en matière de gestion patrimoniale. Souvent, la société immobilière prend la forme
d’une société civile).
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
extrinsèques.
2) La banque islamique et son client conviennent également d’une promesse
synallagmatique de vente des parts de la banque dans la société. Les bénéfices distribués par
celle-ci sont normalement affectés au paiement du prix de cession. Comment est alors fixé
le prix de cession ? Les auteurs ne sont pas éloquents sur cette question précise. La norme
de conformité n°12 de l’AAOIFI écrit ce qui suit : « l’associé acquiert sa part
progressivement sur la base d’un contrat de vente à la valeur du marché ou à une valeur
convenue au moment de l’achat. Il est interdit d’exiger la vente à leur valeur nominale. » On
comprend par là que le prix doit être déterminable en fonction de la valeur économique de la
société, mais le fait que celle-ci dispose d’un rendement fixe à travers la location le prix fixé
est en rapport avec le montant du loyer et du coup la banque est prémunie contre les risques
de perte.
La participation dégressive dans les banques islamiques participe dans son esprit du même
système d’un portage conventionnel avec un prix déterminé d’avance. La banque islamique
est assurée d’un rendement fixe qui la prémunit de la perte (Un auteur [MICHAËL MOATÉ,
op. cit., p. 109] a pu écrire que « la création de ce type de moucharakah est révélatrice de la
difficulté qu’on les banques islamique à développer un modèle basé sur l’association stricte.
Elle soulève de plus de nombreuses interrogation au regard du droit classique. Ainsi, en
entrant dans une relation de moucharakah dégressive, la banque et son client ne désirent pas
l’association en tant que telle, mais simplement un moyen licite d’emprunter à crédit. Ceci
est suffisamment éclairé par la nécessaire fixation préalable des revenus dégagés par le
projet, revenus dont le partage servira à désintéresser les deux partenaires et le fait que le
projet ne puisse pas dégager de perte autre le non-paiement du leasing par le client. » ). Mais
alors que dans un portage classique, la banque peut avoir un droit de regard sur la gestion de
la société puisqu’il n’y a pas de nécessité d’opérer une séparation patrimoniale entre bien
immobilier et biens d’entreprise, la banque islamique est mise à l’écart de la gestion de
l’entreprise.
Introduction
Parag.I : Notion et classification des assurances :
Racem GASSARA
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A- la notion d’assurance :
Le terme d’assurance à deux sens : un aspect juridique et selon un aspect technique.
Envisagé sous l’aspect juridique, l’assurance est considérée comme un pari رهانentre partie
deux parties contractante, l’assureur et l’assuré. Dans le contrat d’assurance, Une entreprise
s’engage en cas de réalisation de risque où aux termes fixée au contrat à fournir à un autre
personne une prestation en contre partie d’une rémunération (art.1 C.ASS.). En apparence,
l’assurance se présente comme un contrat qui n’intéresse que ses parties du contrat mais en
réalité d’assurance et toute autre chose.
Envisagé sous l’aspect technique, l’assurance est un moyen de lutte collective contre les
dommages. Ces derniers, au lieu d’être supporté individuellement, ils sont supportés
collectivement par voie de cotisation ou de prime d’assurance.
B- Classification des assurances :
Les opérations d’assurance se font l’objet de classification administrative en plusieurs
catégories1fixant la liste de catégorie d’assurance.
Les opérations d’assurance font l’objet d’autre classification qui intéresse le régime
juridique de contrat d’assurance. On trouve deux catégories fondamentales : L’assurance
maritime , assurance de dommages et des personnes
1- L’assurance maritime & assurance terrestre :
L’assurance maritime a pour objet le risque de mer qui peut atteindre le navire ou les
marchandises. D’ailleurs, l’assurance commence avec les risques que comportent les
voyages en mer et ce n’est que plus tard que l’assurance terrestre a fait son apparition.
L’assurance terrestre couvre tous les risques qui ne sont pas couvert par l’assurance
maritime. La dénomination d’assurance terrestre n’est pas exacte car l’assurance arienne est
soumise aux dispositions relatives aux assurances terrestres.
2- Distinction des assurances de dommages & des assurances des personnes :
a)Les assurances de dommages ont pour objet d’indemniser " عوض " عن خسارة l’assuré
pour les dommages qu’il subit personnellement dans son patrimoine ou bien d’un garanti ou
bien de garantie contre les conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile. Ces
assurances se subdivisent en deux catégories : les assurances de chose & les assurances de
responsabilité.
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Arrêt du minitre de finances du 2 Janvier 1993.
Racem GASSARA
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Les intermédiaires sont chargés de présenter les opérations d’assurance au public. Parmi les
intermédiaires les courtiers d’assurances, l’agent d’assurance et le producteur en assurance
sur la vie et les banques et la poste.
* les courtiers d’assurance : art.69-1 : c’est la personne qui met en rapport des preneurs
d’assurances et des entreprises d’assurance ou de réassurer a l’effet d’assurer ou de
réassurer des risques (art.69 1er). Le courtier d’assurance, c’est mondâtaire d’assuré il est
responsable envers lui.
* l’agent d’assurance : c’est la personne chargée en vertu d’un mondât de conclure des
contrats d’assurance au nom et pour le compte d’une ou de plusieurs entreprises
d’assurances. Ils exercent individuellement ou dans le cadre d’une société civile ou
commerciale. Art 69-2 C.ASS
* le producteur en assurance sur la vie : C’est la personne physique salarié ou non, mandaté
par une entreprise pratiquant les opérations d’assurances sur la vie.
L’activité de producteur est limitée à la présentation des contrats et éventuellement à
l’encaissement des primes. Le producteur en assurance sur la vie ne peut représenter
*Les banques : Les établissement bancaires sont chargées en vertu d’une convention de
conclure des contrats d’assurances au nom et pour le compte d’une ou de plusieurs
entreprises d’assurances quelle que soit sa forme et ce, pour les branches d’activité dont la
liste est fixée par arrêté du ministre chargé des finances.
* la poste : une convention était signée au début de l’année 2004 qui permet la
commercialisation les produits d’assurance à travers le réseau de la poste.
Cette convention a été signée par l’office national et l’association professionnelle des
entreprises d’assurance qui est des organismes professionnels (Les postes d’assurance).
C- les organismes professionnels :
Ces organismes sont deux : l’association professionnelle des entreprises d’assurance et le
conseil national d’assurance.
1/ l’association professionnelle des entreprises d’assurances :
Cette association regroupe les entreprises d’assurance et réassurance. Cette association est
appelé « le fédération Tunisien de société d’assurance » la FTUSA. Cette fédération est
habilitée à soumettre à l’autorité de la tutelle (le ministère de finances). Toute question
intéressant l’ensemble de la profession.
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2
Voir les articles 297 à 365 du CC maritime.
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A coté de code d’assurance, il y a ; d’abords ces textes d’application. Ces sont des textes à
caractère règlementaire (décret et arrêtés) publiés postérieurement au code d’assurances et
qui constituent une catégorie secondaire de textes.
Il y a ensuit plusieurs textes règlementaires et législatives antérieurs de code et qui se
rapportent à plusieurs au domaine de secteur de finance :
- Décret 14 Octobre 1940 réglementant le système d’assurance obligatoire applicable au
transport public terrestre.
- la loi N°60-24 du 30 Octobre 1960 relative à la réassurance obligatoire des entreprises
d’assurances.
- deux décrets de 24 Octobre 198 :1 l’un est relatif à l’obligation d’assurance contre
l’incendie pour les commerçants. L’autre concerne l’obligation d’assurance pour ce lui qui
procède à l’exploitation.
Parg.4 :
L’objet de droit d’assurance :
Il s’agit uniquement des assurances autres que maritime, le droit des assurances terrestre
comporte d’abord la relation d’assurance qui née du contrat d’assurances ou du sinistre. Le
2ème aspect, c’est l’activité d’assurance.
Partie I :
La relation des assurances
La relation d’assurance et apport juridique naissant d’une part un assureur, d’autre part, une
assuré où un tiers.
Cette relation régit le titre premier du CA, certaines dispositions communes à toutes
relations d’assurance.
Certaines dispositions sont commune au relation d’assurance d’autre spécifique a certaine
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Aspects de Droit Bancaire et du Droit des Assurance Tunisien 2017
relation d’assurance.
Titre I :
Dispositions communes aux relations d’assurance :
Les dispositions communes concernent d’une part, le contrat d’assurance, ensuite, le
sinistre, enfin, le contentieux engendré à la suite de ce sinistre.
Chapitre I : le contrat d’assurance
Le code a définie le contrat comme étant la convention par la quelle une entreprise
d’assurance s’engage en cas de réalisation de risque en dehors terme fixé le contrat à fournir
à une autre personne appelé assuré une prestation pécuniaire en contre partie d’une
rémunération appelé prime ou cotisation (art 1 CA)
Cette définition législative appelle deux remarques :
La 1ère, c’est une définition générale qui vise l’assurance de dommage et les assurances de
personne mais, elle ne s’applique pas à toutes les catégories d’assurance, plus précisément,
elle ne s’applique pas aux assurances à l’assurance assistance civil (art 33 CA).
Dans cette catégorie d’assurance, l’assureur s’engage non pas inverser un somme d’argent
mais « à mettre immédiatement d’une aide à la disposition des bénéficiaires d’un contrat
par suite d’un événement dans les cas et dans les conditions prévues par le contrat ».
La prestation de l’assureur n’est pas nécessairement fournit à l’assurée, elle peut être fournit
à un tiers Ainsi, dans l’assurance de responsabilité civile, l’assureur verse l’indemnité au
tiers lésé et non l’assuré.
Définition proposée pour le contrat d’assurance.
Le contrat d’assurance, c’est la convention par laquelle une entreprise d’assurance ou
assureur s’engage en cas de réalisation de risque en aux termes fixés au contrat à fournir
une prestation (pécuniaire et non pécuniaire) à l’assuré ou à un tiers en contre partie d’une
rémunération appelé prime ou cotisation.
Quels sont les caractères de contrat d’assurance ?
Le contrat d’assurance est un contrat nommé depuis le décret 1931. Il présente d’autre
caractère :
c’est un contrat d’adhésion
c’est un contrat consensuel
c’est un contrat bilatéral ou synallagmatique
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La police se présent sous forme d’un contrat type qui comporte deux catégories de clauses :
Il comporte d’abord, en ensemble des clauses commun à tous les contrats d’assurances
d’une même catégorie appelé « condition générale ». art.2 C.A.et c’est à propos de règles
générales qui ont qualifie le contrat d’assurance comme un contrat d’adhésion. C’est la
raison pour la quelle ces conditions ainsi que leurs modifications doivent obtenir la visa de
ministre chargé de finances préalablement à leur diffusion au près du public.
A coté des conditions générales, on trouve des conditions particulières qui individualisent le
contrat et qui permettent l’adoption du contrat à chaque assuré.
L’adoption consiste dans le fait d’apporter des dérogations aux conditions générales.
2) Le contenu de la police :
Les mentions de la police sont nombreuses. Il s’agit, essentiellement, la date de souscription
de l’identification de partie du contrat, le risque ou les risques assurés, le terme de
l’engagement, la chose ou la personne assurée, la valeur assuré et le montant de la
rémunération (prime / cotisation), la date de prix d’effet de contrat d’assurance ainsi que sa
durée (article 3).
L’art.5 ajoute le droit de résiliation " إلغاء " عقدpériodique de contrat par l’assuré.
3) L’apparence des clauses :
Parce que le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion, le législateur a établie des règles
qui ont pour but à avertir l’assuré de tous les exceptions qui peuvent lui être opposées en cas
de sinistre. C’est ainsi que le contrat d’assurance doit être rédigé en caractère apparent.
Art.2 du code.
En outre, pour certaine clause, la loi exige une apparence renforcée puisque ces clauses
doivent être mentionnées en caractère très apparent c'est-à-dire qui attire l’intention du
lecteur à première vue. Les clauses doivent mentionner en caractère particulier de lettres
gras ou majuscule soit en couleur différente ou encadré.
Ce sont les clauses qui édictent de nullité de contrat ou édictent la déchéance ou des
exclusions des garanties (art.12). L’attention de l’assuré doit être rigoureusement attitrée sur
ces clauses graves pour lui lorsque l’obligation d’apparence forcée n’est pas respectée, ces
clauses sont nulles.
La nullité ne s’applique aux autres clauses. Exp : la clause relative à la durée de contrat.
En pratique, on constate que si la condition de l’apparence est respectée, la clause est
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l’objet de libre accord de parties à ce contrat. Selon la loi, Les contrats d’assurance sont
conclus pour une durée déterminée. Si la duré fixé au contrat excède, l’assuré a, en principe,
de la liberté de partir fixe la durée du contrat n’est pas absolu par rapport la durée est
imposé par la loi. C’est le cas pour l’assurance construction (article 96 du CA). Ce texte
édicte une présomption de maintien de la garantie pour la durée de responsabilité de
l’entrepreneur, l’architecteur… qui est de 10 ans à compter de réception de travaux.
B-Effets de la fixation de la durée par les parties :
A l’expiration de la durée convenue, le contrat d’assurance s’éteint automatiquement c'est-à-
dire s’éteint en plein droit. Les parties se trouvent alors dégager de leurs obligations
réciproques.
Mais, les parties peuvent toujours, d’un commun accord, mettre fin au contrat par
anticipation initialement pris des parties peuvent contraire de promulguer ce contrat une
nouvelle durée ou par un accord expresse avant son expiration normale. Les parties ont pu
encore prévoir dans le contrat initial cette faculté de reconduction du contrat par une clause
dite « clause tacite reconduction ». شرط التجديد الضمني.
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Cette périodicité a connu une évolution qui est en faveur des assurés. Ceci est une
manifestation de l’influence de droit de consommation. En effet, la loi ancienne de 1930 ne
permettait qu’assez difficilement la résiliation pendant le contrat. Elle a accordé aux deux
parties (assuré ou assureur) une faculté de résiliation « tous les 10 ans ». art.5 de loi 1930.
Cette réalisation décennale est contraignante pour l’assuré car et elle lui enlève la liberté de
changer d’assureur. Pour mettre à cette situation, le législateur a réduit la périodicité de la
résiliation. Cette réduction a été apportée par ce code des assurances qui a prévu une faculté
d’une résiliation annuelle selon l’art.5 du code. Si la durée fixée au contrat excède une
année, l’assuré a le droit de résilier le contrat tous les ans à l’échéance du contrat.
L’échéance c’est la date anniversaire de prise d’effets du contrat. Cette règle renforce la
position de l’assuré à l’égard de l’assureur en permettant à la concurrence de louer
pleinement son rôle. Mais, la faculté de résiliation annuelle n’est qu’un principe qui souffre
des exceptions.
2)- Les exceptions à la de la périodicité de résiliation
Il existe trois exceptions :
1- Relative aux assurances sur la vie ; ces assurances sont résiliables à tous moment,
l’assuré peut y mettre fin dès qu’il n’y a plus intérêt.
2- Relative à l’assurance en matière de construction ; Il s’agit déjà que tout contrat
d’assurance en matière de construction est réputé, comporte une clause assurant le maintien
de la garantie de l’assureur pour la durée de la responsabilité de l’architecte de
l’entrepreneur et tout intervenant dans le chantier (art.96 C.A).
3- Relative à l’assurance à l’exportation ; art 5 de code.
B- Mention du droit de résiliation dans la police :
L’article 5 du CA dite l’obligation de mentionner la R.P. dans le contrat d’assurance c'est-à-
dire dans la police. La mention du droit de résilier le contrat chaque année à une portée
différente selon qu’il s’agisse de l’assuré ou de l’assureur.
En principe, cherchant à protéger l’assuré, le législateur ne s’est pas limité à reconnaître un
droit de résiliation annuelle. Il a mis à la charge de l’assureur, rédacteur de la police, une
obligation de lui rappeler ce droit à chaque année.
Cette obligation rentre dans le cadre de l’information du consommateur, car la résiliation
périodique déroge au droit commun c'est-à-dire à la force obligatoire de contrat. art.242
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C.O.C.
Pour l’assureur, la mention du droit de résiliation annuelle a une portée juridique plus
grande. Selon alinéa 2 art.5, elle est une condition d’existence et de validité de ce droit. Pour
l’assureur, la R.P. a une origine conventionnelle.
La différence de nature entre le droit de l’assuré et celui de l’assureur montre que la faculté
de résiliation annuelle a été édictée principalement dans l’intérêt de l’assuré pour lui garantir
la liberté de changer de cocontractant.
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Celui qui résilie le contrat doit prévenir son cocontractant au moins avant 60 jours avant
l’échéance du contrat. C’est un délai qui est long et souhaitable de leur porté à un mois
seulement.
Le délai de préavis peut être réduit par la police lorsque les conditions de la mise en œuvre
de la résiliation sont emplis, le contrat d’assurance prend fin à la date anniversaire de la
prise d’effet et par voies les conséquences des obligations réciproques des parties contractés,
se trouve éteinte.
Inversement, si les commissions ne sont pas remplis, la résiliation ne peut produire ses
effets. L’assureur n’est même pas tenu du répondre à une notification régulière, son silence
ne vaut se poursuivi et notamment l’assuré sera tenu de payer le prix et en contrepartie, il
convient en cas de sinistre.
Section II : Les éléments constitutifs du contrat d’assurance :
Définissant le contrat d’assurance, l’art.1 de code cite deux éléments du contrat à savoir les
risques garantis par l’assureur et la rémunération qui est due par l’assuré. Cette
rémunération appelée « prime ou cotisation » mais en pratique est appelée « prime ».
Ces deux éléments du contrat sont régies par le code des assurances sous le titre
« obligation de l’assuré et l’assureur » (7 à 12).
Sous section I : le risque :
Le risque constitue l’élément fondamental, l’acte essentiel de l’assurance, le risque à deux
sens :
Sens 1er : c’est l’événement incertain comme que le vol, l’incendie…
Sens 2ème : le risque évoque le dommage lui-même qui engendrée par l’événement la
garantie.
Le risque assurable doit présenter un certains nombre de caractères. En outre, pour que
l’assureur puisse apprécier et évaluer le risque qui lui a demandé de garantir, l’assuré est
tenu à une obligation de déclaration de risque. Enfin, l’objet de contrat d’assurance est
préciser et limité la garantie par l’exclusion de certains éléments ou certains dommages.
Parag.1 : les caractères des risques assurables :
L’événement mis en risque doit être licite (A), futur (B) et aléatoire (C) :
A- Risque licite :
La condition de la licéité est posée par l’art. 4 du C.A. selon lequel « tout intérêt légitime
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peut faire l’objet de contrat d’assurance ». Le risque doit être licite c’est à dire être
conforme à la loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs. C’est pour quoi est prohibe
l’assurance de la responsabilité d’une activité professionnelle interdite comme l’exercice
illégale de la médicine3.
De même, est prohibé l’assurance vie souscrite au profit de sa maîtresse non marié. Ainsi,
les assurances sur la vie étaient prohibés parce que contraire à l’ordre public et maintenant,
elles sont devenus licites.
B- Risque futur :
Le risque doit être futur, il n’est pas possible d’assurer un risque déjà réalisé, n’est pas
assurable. Egalement, le risque dit putatif c’est à dire celui qui est déjà réalisé lors de la
souscription du contrat et dont la réalisation était ignorée d’une partie contractante.
L’interdiction de l’assureur du risque putatif est énoncé par l’art.19 al.1 du C.A. aux termes
du quel «le contrat d’assurance est nul si la chose assuré a péri ou ne peut plus être exposé
aux risques lors de la conclusion du contrat ».
C- Risque aléatoire :
L’aléa est de l’essence même du contrat d’assurance. Pas d’aléa pas d’assurance. Le risque
doit être aléatoire c’est à dire doit être incertain et fortuit.
1- Le risque doit être incertain :
L’incertitude affecte ou bien la réalisation même de l’événement tel que la destruction d’un
immeuble à l’incendie ou la destruction du récolte la grêle ou bien le moment de la
survenance d’un événement lui-même certain (par exemple, dans l’assurance en cas de
décès, le décès est un événement certain alors que sa date n’est pas certain).
2- Le risque doit être fortuit :
Si la réalisation du risque dépend de la volonté de l’une ou de l’autre des parties, il n’aurait
plus d’aléa nécessaire au contrat d’assurance. Ainsi, l’assurance ne répond pas du dommage
qui résulte de la faute intentionnelle ou dolosive (L’art.4 al.2 C.A.)
Parag. 2 : La déclaration du risque :
Le code des assurances a imposé au souscripteur non seulement la déclaration du risque ou
des risques lors de la souscription du contrat, mais aussi la déclaration des circonstances
nouvelles intervenues au contrat qui modifie en effectuent le risque initial.
3
Cour de cassation Française le 5 Mai 1993 rapportée à la R.G.A.T. 1993 p.897.
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a- le délai de déclaration.
Le délai de la déclaration est très bref, il est de 8 jours à partir de moment où l’assuré a eu
connaissance de la survenance des circonstances nouvelles (Art. 7 al.3. du CA)
b- Modalité de déclaration :
L’art.7 3ème du code énonce que la déclaration doit être adressé par une lettre recommandée.
Cette forme est conçue dans l’intérêt de l’assuré puisque en cas de litige, elle lui fournit les
moyens de preuve de l’envoi et de la date de déclaration.
La lettre recommandée n’est pas une condition de forme mais, une simple exigence de
preuve. Elle peut être supplié à la lettre recommandée par la preuve que l’assureur a été
informé de l’aggravation de risque « de que manières que ce soit » (article 9 al.5 du CA).
Dés que l’assuré a fait déclaration, il est garanti pour la nouvelle situation en condition de
l’ancienne.
3- les options offertes à l’assureur :
L’assureur peut prendre l’une de ces 3 mesures :
a- La résiliation directe de contrat d’assurance :
La 1ère, c’est la résiliation directe du contrat d’assurance ;
La 2ème mesure, le maintien du contrat avec supprime.
a-1) La résiliation directe de contrat d’assurance (l’article 9 al.3)
L’assureur a la faculté directe de la résiliation sauf les assurances obligatoires. L’assureur
exercice ce droit de résiliation 30 jours à compter de la date de notification à l’assuré avec
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conforme à la présomption de bonne foi. En effet, au terme de l’art.558 C.O.C., « la bonne
foi se présume toujours tant que le contraire n’a pas prouvé ».
La simple exactitude de la déclaration ne constitue pas une preuve automatique de
l’intention de tremper l’assureur. Dans le doute, l’assuré sera réputé de bonne foi.
Pour la déclaration initiale de risque, la preuve de mauvaise foi doit être établie par les
réponses aux questionnaires et pour la déclaration au cours du contrat, la mauvaise foi est
établie par tous moyens.
La nullité de contrat d’assurance est encourue alors même que la réticence ou la fausse
déclaration intentionnelle a été sans influence sur le sinistre. (Art.8 al.1 infinie).
b) - Extension d’action en nullité
L’action en nullité s’éteint d’abord par la prescription, comme toute action qui dérive le
contrat d’assurance. L’action de nullité se prescrite par l’écoulement de délai 2 ans (article
14 du CA). Selon l’article 14, ce délai ne commence à courir que l’assureur a eu
connaissance de la réticence ou de fausse déclaration intentionnelle.
L’action en nullité s’éteint par la renonciation de l’assureur à l’exercer cette action. Cette
renonciation doit être claire, non équivoque. Ainsi, la résiliation de contrat par l’assureur sur
le fondement de texte relative à l’aggravation de risque (Art.9) ne peut être considérée
comme une renonciation à l’action en nullité pour réticence ou fausse déclaration
intentionnel.
c)- les effets de la nullité de contrat
La nullité entraîne à la disparition de la garantie due par l’assureur. Cette disparition est
rétroactive car la nullité a un effet rétroactif. (336 C.O.C.).
La rétroactivité de la nullité a pour effet l’obligation pour l’assuré de restituer à l’assureur
toute les sommes qu’il avait reçues au titre de sinistre antérieur et celle pour l’assureur de
restituer à l’assuré la totalité de prime en caisse au titre du contrat nul.
Sous l’empire de loi ancien, la nullité ne joue que l’encontre de l’assuré, les primes payées
demeurent acquises à l’assureur à titre de dommage intérêt. C’est une dérogation à l’effet
rétroactive de la nullité.
Pour la doctrine, une telle dérogation s’analyse en une peine privée destinée à lutter contre
la mauvaise foi. Le code d’assurances n’a pas repris cette dérogation mais, celle-ci peut être
insérée dans la police.
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Parag. 3 :
La délimitation de risque assuré
Après avoir prononcé le principe de l’assurabilité de tous risques, l’art.4 prévoit la
possibilité de l’exclusion de risque. Ce qui signifie que certains risques ne sont pas assurés.
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Cette exclusion résulte d’abord de la loi. Celle-ci interdit d’assurer les fautes intentionnelles
et dolosives de l’assuré ou de bénéficier de l’assurance et l’exclusion de risque peut résilier
d’une stipulation contractuelle.
A-Exclusion légale de risque :
Interdiction de l’assurance de la faute intentionnelle et dolosive.
L’art.4 al.2 du C.A. énonce la règle selon laquelle « l’assureur ne répond pas des dommages
résultants de la faute intentionnelle ou dolosive ». Celle signifie d’exclusion du garantir les
dommages volontaires. Cette solution se justifie par l’absence d’aléa.
La technique de l’assurance exige que le risque assuré soit un événement fortuit c'est-à-dire
un événement dont la réalisation ne dépend pas de la volonté de l’assuré ou de bénéficière
de contrat. Il y a lieu de s’interroger sur : d’abord, sur la notion de faute intentionnelle
dolosive, ensuite, l’étendue d’interdiction de l’assurance de la faute intentionnelle et
dolosive.
1- Notion de faute intentionnelle et dolosive :
La question qui se pose est de savoir si la faute dolosive est synonyme ou non à la faute
intentionnelle ?
Apparemment, la réponse est l’affirmative. En effet, selon le code des obligations et
contrats, le dol, autre que le vice du consentement, C’est le fait de causer volontairement et
sciemment un dommage à l’autrui. Voir l’art. 82, 107 et 278 C.O.C.
Selon ces deux articles (art.82, 107 du COC), le tribunal devra évaluer différemment les
dommages selon qu’il s’agit de la faute de débiteur ou de son dol. Mais, en faite, la faute
dolosive ne se confond pas avec la faute intentionnelle. Ceci apparaît par la lecture de
version officiel de texte c’est à dire en Arabe de l’art.4 al.2 :
.""و ال يتحمل المؤ ّمن نتائج الفعل القصدي و كذلك نتائج الفعل المرتكب على أساسي التغرير
Ce texte distingue deux hypothèses selon le moment où née l’intention de provoquer
volontairement le sinistre :
- Si cette intention existe au moment de la souscription du contrat, la faute est qualifie de la
dolosive.
- Si l’intention de provoquer le sinistre est née au cours de contrat de l’assurance, souscrit
de bonne foi, la faute est dite intentionnelle.
La bonne foi est présumée, elle appartient à l’assureur de prouver que le sinistre est
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volontaire. Si l’assureur n’arrive pas à rapporter cette preuve, il sera tenu de fournir la
prestation de la preuve de la faute intentionnelle ou dolosive est difficile car l’intention reste
cacher.
Par fois une condamnation pénale vient au secours de l’assureur tel est le cas de la
condamnation pour incendie volontaire.
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du fait d’autrui tel que l’assurance souscrite par les parents pour les dommages causés par
les enfants âgées de moins de 18 ans et habitant avec eux. (art.93 bis C.O.C.). C’est le cas
aussi de la responsabilité du commettant de fait de son proposé (245 du COC) en matière
contractuelle et 117 du code de la route en matière délictuelle).
L’assureur doit se garantir quelque soit la nature et la gravité de faute des personnes dont
l’assuré est civilement responsable. Ce dernier est bénéficié de la garantie même en cas de
faute intentionnelle de l’auteur de dommage. Si la faute intentionnelle de l’assuré lui-même
écarté le caractère aléatoire de risque et elle rend, ainsi, non assurable. Toutefois, même
intentionnelle d’une personne dont répond l’assuré constitue, pour celui-ci un véritable
risque.
Il faut remarquer que la garantie de l’assuré responsable de fait de dommage n’a causée
volontairement par les personnes dont il doit répondre n’exclue pas la responsabilité civile
et éventuellement pénale de ces personnes.
L’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance à la victime a en principe un recours
subrogatoire contre l’auteur de dommage volontaire (Art.21 du CA).
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Le suicide inconscient suppose une cause qui empêche l’assuré de juger clairement de la
portée et des conséquences de l’acte. Cette cause peut être une maladie (démence), un état
dépressif, état alcoolique, une passion…
La preuve de suicide incombe à l’assureur. C’est à lui de démontrer la volonté suicidaire.
Quant à la preuve de l’inconscience de suicide est à la charge de bénéficière de l’assurance
(Art.37). Il doit prouver par exemple que le suicide est le résultat d’un état de démence.
Les juges du fond ont un pouvoir souverain pour apprécier le caractère conscient ou
inconscient de suicide. Ainsi, il a été jugé qu’un suicide dû à un trouble profond causé par
une assignation au fin de divorce est un suicide inconscient4.
S’il est établi que l’assuré se donner volontaire et consciemment la mort, l’assuré en cas de
date serait « sans effet » quelle que soit la date de survenance du suicide, seulement la
portée d’exclusion de garantie n’est pas absolue. La sanction consiste dans la réduction de
l’obligation de l’assureur à la provision mathématique (art. 37 du CA).
L’assureur est tenu de payer aux ayants droits une somme égale de la provision
mathématique. Celle-ci correspond pour le souscripteur5 (l’assuré).
Il y a lieu d’observer à propos de la première utilisation de l’exclusion légale de risque pour
faute intentionnelle dans les assurances en cas de décès que rien l’assureur d’exclure
conventionnellement de garantir le suicide inconscient de l’assuré.
Une telle clause permet d’éviter toute distinction quant au caractère conscient ou
inconscient de suicide.
2- La mort de l’assuré occasionné volontairement par les bénéficières du contrat
d’assurance.
Cette illustration est prévue par l’art.38 du CA. Selon ce texte, « l’assurance en cas de décès
cesse d’avoir d’effet à l’égard du bénéficiaire qui a été condamné pour avoir occasionné
volontairement la mort de l’assuré ».
La preuve de cette mort voulue est rapportée par la décision condamnation pénale. C’est
l’assureur de rapporter de cette preuve pour bénéficier de la disposition de l’art.38.
Deux questions se posent ;
Les manifestations de la mort occasionné volontairement par le bénéficiaire ?
4?
Arrêt du 7 ami 1987.
Arrêt de Cour d’appel de Paris, 1988, jurisprudence, p.61.
5
Arrêt du 2 Janvier 1993 précise la méthode calculé la provision mathématique.
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2ème forme celle l’exclusion indirecte, on dit qu’il y a une formalisation indirecte et a
contrario des exclusions.
L’assureur énumère et définit avec précision des risques non mentionnés, se trouve exclus
d’office. Ainsi, en matière d’assurance R.C. automobile, la garantie de seules conducteurs
qui possèdent des certificats en cours de validité exigée pour la conduite des véhicules
suppose l’exclusion des conducteurs non munis de ces certificats (article 118 du code
d’ass.).
a-2- Le caractère très apparent de la clause d’exclusion :
La clause édictant des exclusions de risque doit être mentionnée au caractère très apparent
(Art.12 3ème) c'est-à-dire elles doivent être écrites dans une typographie particulière qui les
fonts rassortie par apport aux autres clauses de contrat afin d’attirer l’intention de l’assuré.
Elles sont ou bien rédigés en caractère gras ou bien en couleurs ou encadrés ou imprimés sur
le fonds de couleur différente.
Les clauses d’exclusion, qui n’y sont pas mentionnées en caractère très apparent, sont
nulles. (Art 12 3ème), d’une nullité absolue, nullité d’ordre public (arrêt du 5 Janvier 2004,
Bulletin de la Cour de cass., p.45)
La validité des clauses d’exclusion de risque est soumise aussi à une condition du fonds.
b- Condition de validité sur le plan du fond :
L’exclusion de garantie doit être clairement délimitée, défini et non équivoque. (L’art.4 1 er
infine).
Par cette condition, le législateur a voulu que l’assuré connaissance clairement les risques
pour lesquels il n’est pas garantie, ce qui ne permet pas une clause vague, ambigüe, trop
générale.
Cette exigence pose des difficultés en pratique et les juges doivent vérifier si l’exclusion et
ou non limitée. Ainsi, a été déclaré limitée dans deux exemples :
Le 1er exemple : l’exclusion des dommages parvenu lorsque le nombre des personnes
transportés par un automobiliste dépasse le nombre indiqué dans la police. Arrêt cassation
A.C. N°7707 rendre 16 Mars 1971, RJL 1972 p.61.
2ème exemple : L’exclusion du dommage survenue lorsque la personne tenant le volant ne
peut justifier être tutélaire d’un permis de conduite en état de validité. (Chambre réunie cour
de cassation 30 janvier 1976).
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En revanche, n’est pas valable car non limitée la clause d’exclusion du garantie pour
violation des lois et règlements ou bien pour violation d’une disposition quelconque du code
de la route.
2- Les effets des exclusions de risque :
Les effets des exclusions sont graves et énergique. Ils consistent dans la non assurance de
risque exclus. L’assureur ne doit aucune garantie et il ne doit rien que ce soit à l’assuré soit
aux tiers bénéficière l’exclusion convention est-elle opposable aux tiers lésé ?
Seulement, l’assureur qui en cas d’accident ayant causé des dommages corporelle et qui
veut invoquer l’exclusion de garantir, il doit aviser le Fonds de garantie de victime des
accidents de circulation et demander l’intervention de cette organisme. (art.120 C.A.). Si
l’assureur n’a pas avisé les fonds de garantie, il est déchu de son droit.
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prime nette.
prime total.
1- prime pure :
La prime pure correspond exactement à la part contributive de chaque assuré à la
mutualisation de risque. C’est cette prime qui permet à l’entreprise d’assurance de faire face
d’une manière solvable aux indemnités auxquels elle sera tenue.
2- la prime nette :
C’est prime pure augmentée des chargements qui sont l’ensemble de frais engendrées par le
contrat ainsi que la part de bénéfices de l’assureur lorsque l’entreprise est constituée sous
forme de société anonyme ainsi que la commission des intermédiaires.
3- Prime total :
La Prime nette augmentée des taxes au quels s’ajoutent la contribution au financement du
fonds de garantie des victimes des accidents de la circulation.
B-Le montant de prime :
Le montant de la prime d’assurance est soumis au contrôle de pouvoirs public car le contrat
d’assurance est un contrat d’adhésion.
Les entreprises d’assurance doivent communiquer au ministère chargé de finances les tarifs
de différentes catégories d’assurance avant leurs applications. (Art.47. du CA).
En outre, pour les assurances rendues obligatoires, le ministère chargé de finances peut fixer
le minimum et le maximum de tarification.(Art.45 du CA).
Le montant de la prime doit être mentionné dans la police (article 3). Il est souvent fixer
mais, il peut être fixé et variable c’est notamment dans l’assurance R.C. automobile, le
montant de prime peut varier en fonction de survenance et de non survenance d’un sinistre
imputable de l’assurance.
Parag. 2 : Les circonstances de paiement de la prime
A-le débiteur de la prime :
1- le débiteur initial
L’obligation de payer la prime pèse sur le souscripteur du contrat, c'est-à-dire signé la
police d’assurance ou la note de couverture, subit donc qui s’engage à payer les primes. Les
articles 7 et 11 C.A. désignent l’assuré comme le débiteur de la prime. C’est une formule
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qui est partiellement exacte car si l’assuré et le souscripteur sont le plus souvent la même
personne. Les deux qualités peuvent être distinctes, c’est le cas de l’assurance pour compte
(art.3) comme l’assurance d’une marchandise souscrite par le transporteur au bénéfice de
propriétaire. Ce dernière se bénéfice d’une stipulation pour autrui et a donc la qualité
d’assuré.
Lorsque l’assurance est contractée avec mandant (art.3 al.1), c’est le mandant qui est partie
du contrat qui a la qualité de souscripteur et le débiteur de la prime d’assurance. De même,
si le contrat d’assurance a été souscrit par le gérant d’une société pour le compte de cette
dernière, c’est elle qui débitrice des primes.
Il faut signaler que l’assurance en matière de construction, la prime d’assurance est payée
par le maître de l’ouvrage souscripteur. Mais, il retient sur les rémunérations revenantes à
chaque intervenant dans le chantier (architecte, l’entrepreneur, le bureau de contrôle,
l’ingénieur…), sa quotte part de la prime d’assurance après lui avoir remis une copie du
contrat d’assurance. (Art.95 C.A.).
2- Modification ultérieure et éventuel de la personne de débiteur
Le débiteur de la prime peut changer au cours du contrat notamment en cas de transmission
du contrat par suite de décès de l’assuré souscripteur ou d’aliénation de la chose assuré.
En principe, l’assurance contenue de plein droit au profit de l’héritière ou de l’acquéreur à
charge pour celui-ci d’exécuter toutes les obligations dont l’assuré était tenue vis-à-vis de
l’assureur et notamment l’obligation de paiement de la prime (art.22).
Le débiteur de la prime, ainsi, déterminé doit payer celle-ci selon les modalités remise.
B- Les modalités de paiement de la prime :
1)- Les moyens de paiement :
La possibilité d’effectuer le paiement de la prime en espèce par un mode bancaire ou
postale, le chèque, virement, paiement bancaire. Tous ces moyens sont connus sous mode de
paiement.
2)- Lieu de paiement :
L’art.6 C.A. pose une règle générale qui est celle la règle de portabilité de la prime mais elle
lui apporte des exceptions limitées.
a)- La règle de la portabilité de la prime :
Selon l’art.6, le lieu de paiement de la prime est le domicile de l’assureur ou du mandataire
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désigné par lui à cet effet tel que le bureau de l’agent d’assurance.
On dit que la prime est portable qui signifie que le débiteur « porte » son paiement et doit
donc supporter les frais de déplacement. En consacrant la règle de la portabilité de la prime,
le code d’assurance a innové en la matière car sous l’empire de la loi ancienne, la règle était
la quérabilité de la prime. L’art.16 de loi ancienne.
Le système de quérabilité a été écarté car il est compliqué et onéreux pour les assureurs.
D’ailleurs, en pratique, il était ineffectif car la police d’assurance l’écarte le plus souvent.
Le code des assurances a également consacré la règle supplétive admise en droit commun.
(art.62 C.O.C.). La règle de la portabilité n’est pas obstacle.
b)-Les exceptions de la potabilité de la prime : (article 6)
La prime d’assurance devient exceptionnellement quérable ; l’assureur doit rechercher la
prime.
La 2ème phrase de l’art.6 est claire dans ce sens « toute fois », la prime peut être payable au
domicile de l’assuré… ». Arrêté du 2 Janvier 1993 est venu préciser les personnes qui
bénéficient de la quérabilité de la prime. Selon l’art.1 de cet arrêté, la prime est payable au
domicile d’assuré pour les personnes physiques suivantes:
- les handicapés.
- Les personnes ayant atteint l’age de 70 ans.
Il appartient à l’assuré de demander le bénéfice de la quérabilité, l’handicapé ou les
personnes ayant âge de 70 ans, soit au moment de souscription du contrat soit
ultérieurement par une lettre recommandée. Le bénéficiaire de quérabilité doit informer
l’assureur de tout changement de domicile.
3- L’époque de paiement de la prime :
L’époque de paiement de la prime est fixée par les parties au contrat d’assurance. L’art.7
C.A. oblige l’assuré à payer la prime « aux époques convenues ».
En pratique, le paiement est à la fois anticipé et périodique.
Le paiement est anticipé : Signifie que la prime est payable d’avance. Ceci est conforme à
l’étymologie de terme prime qui signifie anticipé. Mais, le paiement peut ne pas être
anticipé. Mais, le paiement peut n’est pas être anticipé c’est le cas de l’assurance contre la
grêle où la prime est payable au terme échu, c’est un usage est consacré par la police dans
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3- concerne la garantie. C’est que la mise en demeure faite courir un délai pendant lequel le
Contrat ne peut être suspendu.
2-Maintien de garantie pendant 20 jours :
La lettre recommandée fait courir un délai de 20 jours au cours de laquelle la garantie de
l’assureur est maintenue. C’est le 20 jours est un délai de faveur que la loi accorde à
l’assuré.
Pendant cette durée, la garantie de l’assuré est maintenue, si un sinistre survient au cours de
20 jours, l’assureur doit le régler. Il est évident que le délai indiqué est soumis aux
dispositions du droit commun d’un côté, il n’est compté qu’à partir le lendemain (Art.140
C.O.C.).
Ainsi une lettre envoyé postée le 15/01, le délai court a daté de 16/01 pour expire le 4/02.
D’une autre coté, le délai de 20 jours peut être prolongé dès lors qu’il vient à l’expiration un
jour férié jusqu'au jour suivant non férié (article 143 du COC).
a- la phase de la suspension de la garantie :
La suspension signifie que l’assureur est à l’avenir dégagé de son obligation en cas de
survenance de sinistre. Il consiste en une suppression de garantie sans que l’assuré soit
dégagé de son obligation de payer la prime due. L’assuré reste tenu de payer la prime qu’il
est débiteur aussi bien celle qui a justifié la mise en demeure que celle à postérieur à cette
date.
La suspension prend effet à compter de délai de faveur 20 jours, elle a leir automatiquement
sans aucune formalité. Il est opposé à l’assuré à ces héritiers, au tiers bénéficiaires de
contrat et les tiers lésés titulaires d’une action directe contre l’assureur de responsabilité de
l’assuré (Article 120 C. ASS).
b)- phase postérieure à la suspension de la garantie
Le contrat suspendu peut reprendre ses effets à la suite de paiement de la prime arriérée. A
défaut de remise en vigueur de contrat, l’assureur a le droit ou de résilier le contrat ou de
poursuivre l’exécution en justice (article 11 al.3 du C. Ass.).
1- la remise en vigueur du contrat
La garantie qui est suspendue peut être mise en vigueur de fait de paiement des primes
arriérées متأخرةplus précisément, le contrat est mis en vigueur le lendemain de jours de
paiement de ces primes (Article 11 al 5 C d’ASS).
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Cette disposition vise à éviter la fraude sous le moment exacte de sinistre. L’assuré doit
avoir payé l’intégralité de sa dette à savoir le principal et l’intérêt fait courir depuis la mise
en demeure ainsi que le frais.
Le paiement d’un acompte est insuffisant sauf si l’assureur est renoncé d’une façon claire au
maintien de la suspension comme s’il a accordé à l’assuré un délai pour payer la prime.
2- la résiliation du contrat par l’assureur :
L’assureur a le droit de résilier le contrat d’assurance 10 jours après l’expiration du délai
patience qui est de 20 jours (Article 11 al. 3).
Ce délai de 10 jours est qualifie de délai d’espérance. Conformément au droit d’assurance,
la résiliation n’est pas judiciaire, il suffit à l’assureur d’adresser à l’assuré une lettre
recommandée avec accusé de réception, (Article 11 al. 4).
La résiliation qui n’a pas effet rétroactif, elle prend effet à la date d’envoie de la lettre
recommandée. Selon la jurisprudence, l’assureur ne peut pas notifier son intention de
résilier le contrat par une lettre recommandée de mise en demeure.
Il ne peut pas envoyer une seule lettre recommandée avec une mise en demeure d’un avis de
résiliation.
Selon l’expression d’un auteur français, l’assureur doit actionner deux fois une signal
d’alarme.
L’opposabilité de la résiliation est-elle identique à celle la suspension§. Article 11 et 20
3- Action en paiement de la prime :
L’article 11 al. 3 autorise à l’assureur à résilier le contrat ou d’en poursuivre l’exécution en
justice c'est-à-dire contraindre l’assuré au paiement de la prime. Cette action doit être
exercée pendant 30 jours à compter de renvoi de LR de MD.
Cette lettre est nécessaire non seulement pour la suspension de garantie mais aussi pour
l’action en paiement des primes arrières.
C- Phase postérieure à la suspension de la garantie
Le contrat suspendu peut reprendre ses effets à la suite de paiement de la prime arriérée. A
défaut de remise en vigueur de contrat, l’assureur a le droit soit de résilier le contrat ou d’en
poursuivre l’exécution en justice (article 11-3 du CA).
1- la remise en vigueur du contrat
La garantie qui est suspendue peut être mise en vigueur de fait de paiement. Les primes
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quittance pour prouver le paiement de prime ou des primes. Cette solution est discutable car
l’attestation présumé à la fois la garantie et le paiement.
Chap. II :
Le sinistre : الحادث
Le sinistre est défini comme étant la réalisation d’un risque pris en charge par l’assureur
(exp : L’incendie, le vol, la perte de la récolte…). Plus précisément, il y a sinistre lorsque
l’événement dommageable prévu dans un contrat valable et encours de l’exécution se réalise
en prenant la garantie de l’assureur le sinistre ainsi que définit fait naître des obligations à la
charge de l’assuré et les obligations à la charge de l’assureur.
Section 1er : obligation de l’assuré après le sinistre :
Le code des assurances impose à l’assuré une seule obligation après sinistre qui est celle de
déclarer ce sinistre à l’assureur dans un certain délai. Art.7 al.4. C’est une obligation de
l’assuré peut être conventionnellement tenu à d’autres obligations certaines sont très
habituelles comme l’obligation de sauvegarde dans l’assurance contre l’incendie. C’est les
obligations consiste à prévenir et atténué les conséquences de sinistre.
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Cour de cass. F, 25 mai 1976, bulletin 1ère partie, n°1999, RGAT, 1977, p.190.
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des parties.
Selon l’art.7, 4ème, le délai légal de la déclaration de sinistre est en principe de 5 jours ouvrés
c’es à dire 5 jours de travail. Ce délai légal ne comprend ni les jours fériés, ni le jour
chaumés (samedi et dimanche).
La notion de jours ouvrés a été introduite par le C.A. En effet, selon la loi ancienne, le délai
de déclaration est de 5 jours. Mais la règle selon laquelle le délai n’a pas absolue, il y a des
délais particuliers :
1er exception : le délai est également réduit pour 2 catégories d’assurance qui sont le vol et la
mortalité des bétails de grêle de 5 jours est ramenée en cas de vol et à 24 heures de mortalité
de bétail.
2ème exception : Les différentes délais peuvent être conventionnelle allongées d’un commun
accord entre l’assureur et le souscripteur. (Art.7 al.2 du CA).
Une question est de savoir que les différents délais peuvent être conventionnellement
réduits ?
Le code des assurances est muet à cette hypothèse contrairement à l’ancienne loi qui lui
prohibait expressément la réduction de délai. Mais, Il semble que la protection de l’assuré
suppose à la réduction du délai.
Il y a lieu de préciser que quelque soit le délai la déclaration doit être faite au cours de ce
délai peut importe qu’elle ne parvienne à l’assureur qu’après son expiration.
En principe, le délai de déclaration de sinistre commence à courir le lendemain de jour où
l’assuré a eu connaissance de sinistre. (Art.7.4ème C.A, art. 140 C.O.C.).
Parag. II : La déchéance pour déclaration tardive au sinistre :
La déchéance ()سقوط حق المؤمن له, c’est un moyen de défense qui permet à l’assureur bien que
le sinistre prévue au contrat, se soit réalisé de refuser sa garantie à raison de l’inexécution
par l’assuré de l’une de ces obligations après sinistre.
En d’autre terme, la déchéance signifie que l’assuré a privé de droit à la garantie de
l’assureur. C’est une sanction conventionnelle, l’assureur ne peut l’opposer à l’assureur que
s’il est prévu par une clause de la police.
Etant une sanction dangereuse pour les assurés, la déchéance n’est pas laissée à la discrétion
de l’assureur, auteur de la police. Ce ci se vérifier à travers d’abord, le domaine de
déchéance. Ensuite, par les conditions de validité de déchéance et enfin, les causes
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d’inefficacité de la déchéance.
A- Domaine de la déchéance :
La déchéance n’est pas toujours licite. L’art.12 qui régit les clauses de déchéance prévoit 3
fautes qui ne peuvent être sanctionné par la déchéance c'est-à-dire 3 cas où la clause
déchéance n’est pas prohibée. Ces cas sont les suivantes :
1er cas : la violation de la loi et des règlements :
Au terme de l’art.12, sont nulles toutes clauses garanties frappant la déchéance l’assuré en
cas de violation des lois ou du règlement. Ce texte comtient une confusion terminologique
comme d’ailleurs de l’art.24 de la loi ancien de 1930, l’expression déchéance employée par
deux textes est inappropriés. En effet, nous savons que la déchéance se définie comme la
perte de droit à la garantie du l’assureur édictée par la convention à l’encontre de l’assuré
qui n’a pas exécuté ses obligations en cas de sinistre. Or, dans l’hypothèse de l’art.12 1 er la
nullité de la clause de déchéance ne vise pas une des obligations de l’assuré après sinistre, il
ne s’agit pas de déchéance.
En faite, le texte vise un cas d’exclusion de garantie. Il est l’écho de l’art.4 du code qui
n’admet l’exclusion de risque que si elle est limitée, ce qui interdit précisément les
exclusions générales spécialement en cas de violation de la loi et des règlements.
L’art.12 réaffirme ce qui a été édicté l’art.4 al. 1 er in fine du code, il y a une redite mais, qui
était voulu la raison et d’éviter que les assureurs ne puissent sous le couvert « de
déchéance » imposé aux assuré des clauses générales de l’exclusion de risque (Chamb.
Réunies du 30 Janvier 1976, RTD 1977, n°1, p.133.
2ème cas : le simple retard dans la déclaration de sinistre aux autorités :
Il arrive que l’assuré soit tenu de déclarer le sinistre aux autorités, en cas de vol en plainte
doit être déposée au ministère public ou à la police…
L’art.12 annule toute clause « frappant de déchéance l’assuré à raison de simple retard
apporté par lui à la déclaration de sinistre aux autrui ».
D’après ce texte, le retard ne peut être sanctionné que par « le droit » pour l’assureur de
réclamer une indemnité proportionnel ou dommage que ce retard lui a causé.
D’autre part, l’absence de production de documents peut être sanctionnée par la déchéance
s’il a été prévu par une clause expresse et si elle la remplit des conditions de validité.
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pour le compte d’une personne déterminé. Ce dernier bénéficiaire d’une stipulation pour
autrui, la qualité d’assuré et la déchéance.
b)- L’effet de la déchéance entre l’assureur et le tiers lésé
La déchéance est donc opposable aux victimes des accidents de circulation et exercé une
action directe contre l’assureur. La solution s’applique aussi bien aux victimes direct ou la
victime par ricochet et on sera la déchéance se distingue de la nullité et de l’exclusion de
garantir qui sont opposable aux tiers lésés.
L’inopposabilité de la déchéance est consacrée consacrée par l’art.119 al.1 er b du C.Ass.
L’assureur est donc tenu de payer l’indemnité au tiers lésé pour le compte de l’assuré, il
joue ainsi d’un garant légal de ce dernier contre le quel il aura ensuite un recours mais dont
il supportera éventuellement l’insolvabilité.
2)- les causes d’inefficacité de déchéance :
On les appelle aussi les obstacles à l’application de la déchéance, lorsque l’assureur invoque
la déchéance, l’assuré peut lui opposer l’une ou des exceptions, qui sont soit l’impossibilité
de faire la déclaration dans le délai et la deuxième, la renonciation de l’assureur.
Pour la 1er cause d’inefficacité ; l’avant dernier al. de l’art.7 du code dispose expressément
que la déchéance ne peut être opposer à l’assuré « qui justifié qu’il a été, par suite d’un cas
fortuit ou de force majeurs, dans l’impossibilité de faire se déclaration dans le délai de
l’imparti ».
Cette solution est une application de l’adage « à l’impossible nulle n’est tenu ». C’est pour
cela si cette exception est susceptible de jouer principalement admise à l’égard de toutes les
obligations imposé à l’assuré en cas de sinistre spécialement des obligations devant être
exécuté dans un délai.
Mais, si la règle énoncé par l’art.7 n’a pas douteuse peut avoir en controverse sur
l’hypothèse susceptible de constituer un cas fortuit ou une force majeur et considère comme
de force majeur ayant met l’assureur dans l’impossibilité de faire la déclaration dans le
délai ; l’état comateux dans le quel il se trouve à la suite d’un accident et qui s’est prolongé
jusqu’à son décès. (Arrêt de cour de cassation Française du 15 -12-1909).
la renonciation de l’assureur au bénéfice de la déchéance : Cette renonciation doit être non
équivoque et elle est également tacite, elle résulte de l’attitude de l’assureur qui participe à
la désignation des expert ou fait des offres de règlement de sinistre à la victime ou à
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l’assuré. Mais, le seul fait par l’assureur d’accusé réception d’une déclaration tardive de
sinistre ne révèle son intention de renoncer à la déchéance.
Section II : les obligations de l’assureur après sinistre :
L’assureur peut être tenu par une clause de police a assumé d’un certain nombre des
obligations. Ces derniers relèvent de la liberté contractuelle qui est une conséquence de
l’autonomie de la volonté. L’exemple d’obligation contractuelle de l’assureur en cas de
sinistre consiste dans l’assurance de responsabilité civil a dirigé la défense de l’assuré dans
le procès intenté contre lui (assuré) par tiers lésé. Outre ces obligations contractuelles,
l’assureur a une obligation légale après sinistre qui est celle à fournir la prestation convenue.
L’art.10 C.A. édicte l’obligation de payer l’indemnité ou la somme fixée au contrat dans
l’assurance des personnes.
Il y a lieu d’envisager successivement la nature et montant de la prestation (parag.1).
Ensuite, le délai de règlement de sinistre (parag.2) et enfin, les créanciers de la prestation
(parag.3)
Parag. I : Nature et montant de la prestation :
A-Nature de la prestation :
La prestation due par l’assureur en cas de sinistre est essentiellement pécuniaire c’est à dire
que cet assureur verse d’une somme d’argent au créanciers. (Art.1 C.A.) Mais, la prestation
peut ne pas être pécuniaire ainsi dans l’assurance assistante, l’assureur s’engage à mettre
immédiatement une aide à la disposition de bénéficiaire du contrat lorsque celui-ci se trouve
en difficulté par suite d’événement fortuit dans les cas et dans les conditions prévus par le
contrat. Il s’agit donc d’une prestation en nature.
B-le montant de la prestation :
Lorsque la prestation est pécuniaire, le montant de la somme due est déterminé d’une
manière radicalement différente dans l’assurance des dommages et de l’assurance de
personne. (Art.10.)
Pour les assurances de dommage ou assurance à caractère indemnitaire, elles sont soumises
à deux sortes de limitations :
- Une limitation indemnitaire ; qui suppose une évaluation de dommage subit par
évaluation fait par expert judiciaire.
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- Une limitation contractuelle ; qui sont diverses : Les limitations prévu dans la police :
somme assuré, plafond de garantie, le franchise et les découverts obligations ….
Pour les assurances des personnes, ils sont des assurances à caractère forfaitaire, c’est le
contrat qui fixé la somme assuré (article 34 du CA). Dans le même sens, l’article 10 édicte
l’obligation pour l’assureur la somme fixé au contrat.
L’assureur ne peut être tenu au-delà de la somme assuré. Art.10 in fine. Mais, il peut être
tenu un dommage intérêt moratoire.
Parag. II : Délai de règlement de sinistre :
Selon l’art.10, le paiement de la prestation doit avoir lieu « dans le délai convenu ». Ce délai
est parfois fixé par la loi. C’est le cas en matière d’assurance construction, ce délai est de
100 jours à compter de la date de la constatation de dommages faite par l’expert. (Art.98
al.2).
C’est le cas aussi pour le R.C. auto lorsque l’indemnité est fixée pour transaction, l’assureur
doit payer le montant de l’indemnité dans un délai maximum de 30 jours. (Art.160).
Ce délai est parfois fixé par le juge notamment dans l’assurance de responsabilité. Si
l’assureur ne paye pas l’indemnité dans le délai imparti, il sera tenu d’une obligation
secondaire consistant dans le paiement des intérêts moratoires.
Selon l’art.10 al.2 « les sommes non versées produisent intérêts de plein droit au taux de
l’intérêt légal tel qu’il est fixé par la législation en vigueur, à compter de la date à la quelle
ces sommes sont devenues exigibles jusqu’au paiement intégrale ».
Parag. III : les créanciers de règlement du sinistre :
Le créancier de règlement d’un sinistre est généralement l’assuré, souscripteur du contrat
d’assurance, c’est notamment le cas d’assurance de la chose (assurance Incendie, assurance
grêle, aussi vol) et en assurance contre les accidents corporels et les assurances en cas de
vie.
En cas de transfert de propriété de la chose assuré, le créancier de règlement de sinistre est
en principe le nouveau propriétaire de la chose (l’hériter, l’acquéreur de l’assuré) art.22.
D’autres personnes, que l’assuré, peut avoir droit de l’indemnité bien qu’il soit une personne
tierce. Il s’agit principalement :
D’abord, des bénéficiaires de l’assurance sur la vie en cas de décès (la personne désigné par
le souscripteur).
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Il s’agit aussi de tierce victime dans les assurances de responsabilité civile, titulaire d’une
action directe.
Il s’agit aussi de créancier privilégié ou hypothécaire. Ces derniers doivent informer
l’assureur de leur droit avant le règlement de l’indemnité. Art.20.
Il convient de remarquer que l’assureur doit verser les sommes entre les mains des
bénéficiaires ou de leurs mandataires dûment autorisé tel que le mandataire, l’avocat.
(Art.250 C.O.C.).
Chap. III :
Le contentieux d’assurances :
Le contentieux concerne particulièrement l’exécution de contrat d’assurances la quelle
soulève beaucoup de difficultés. Ce contentieux est soumis à des règles du code de PCC et
le COC et des règles particulières édictées par le code d’assurance. Ces règles sont relatives
à la prescription biennale (2 ans) et à la compétence juridictionnelle des actions nées du
contrat d’assurance.
Section I : la prescription biennale :
En droit commun, les actions résultantes d’une obligation sont prescrites en principe par 15
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ans. Ce délai est jugé trop long en matière d’assurance. La loi de 1930 a édicté une
prescription de 2 ans.
Cette prescription biennale est maintenue par le code d’assurances, elle est régit par les
articles 14 et 15. Ces articles soulèvent des problèmes relatifs :
1- A son domaine: quelles sont les actions touchées par cette prescription ?
2- De point de départ de délai.
3- A l’interruption de la prescription.
Parag. I : Le domaine de la prescription biennale :
La prescription biennale s’applique à toutes les actions qui dérivent d’un contrat d’assurance
qu’il s’agit d’assurance de dommages ou l’assurance des personnes. Mais, il ne concerne
que cas d’action. Les actions qui ne dérivent pas d’un contrat d’assurance sont soumises à la
prescription prévue par le COC ou CC.
En raison de la généralité de la formule « action dérivant d’un contrat d’assurance». Le
domaine de la prescription biennale a donné lieu à des contentieux abondant notamment en
France.
Nous verrons : d’abord, les illustrations d’actions dérivant de contrat d’assurance. Ensuite,
Celles qui ne sont pas considérés comme actions dérivants du contrat d’assurance.
A- Actions dérivant du contrat d’assurances :
Les actions dérivant d’un contrat visent aussi bien sa formation que son exécution. Elles
sont assez nombreuses. On ne peut que citer quelques exemples les actions qui sont exercés
par l’assureur, les actions exercées par l’assuré.
1)- Les actions de l’assuré :
Parmi ces actions, on trouve :
-L’action en nullité du contrat d’assurance pour réticence au fasse de risque, aussi bien pour
la déclaration initiale de risque que de la déclaration encours d’exécution d contrat (art. 8, 1-
6) (art. 14, p.1 du CA).
L’action au paiement de la prime (art.15 du CA) ;
Action au paiement d’une surprime (jugement de tribunal de 1er instance de Tunis, 24
Janvier 1972).
L’action récursoire contre l’assuré déchu ;
2)- Les actions intentées par l’assuré
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- L’action de l’assureur contre son agent de d’assurance qui est son mandataire (C.C. F. du
04 décembre 1968, Bull., 1er partie, n°308, p.233).
- L’action de l’assureur contre le courtier d’assurance que le mandataire de l’assuré
On constate que le domaine de prescription biennale constitue une source de contentieux en
matière d’assurance.
Parag. II : Le point de départ de délai de prescription :
Le siège de la matière, c’est l’art. 14 qui pose un principe et lui apporte des limites et des
exceptions.
A-le principe posé par l’art.14 :
Aux termes de l’art.14, « toutes actions dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites à
compter de l’évènement qui y donne naissance ».
Selon les cas, il s’agit, d’abord, le jour de l’échéance pour l’action du paiement de la prime :
- le sinistre pour l’action en règlement de sinistre.
- l’indemnisation de la victime pour le recours de l’assureur contre l’assuré déchu.
Après avoir énoncé le principe, l’art.14 a prévu des limites, c’est le ca où le point de départ
de délai de prescription se trouve retardé.
B- Les limites apportées par l’art.14.
L’art.14 a apporté des précisions et des limites concernant la détermination de point de
départ de délai dans 3 hypothèses.
1- Hypothèse d’irrégularité dans la déclaration régulière de risque :
Lorsque l’action est fondée sur la réticence ou sur la déclaration inexacte i du risque, la
prescription de 2 ans ne court que de jours où l’assureur en a eu connaissance de la réticence
ou de fausse déclaration (l’art.14).
Cette hypothèse concerne, donc, l’irrégularité de déclaration de risque par l’assuré et dont la
sanction varie selon que l’assuré de bonne ou de mauvaise foi. (Art.8. du CA).
La règle de l’art14-1 s’applique à l’action de réduction proportionnelle de l’indemnité qu’à
l’action de nullité de contrat l’action
Pour l’action en nullité de contrat, la solution est édicté par l’art.14 est inspiré de l’action en
rescision ( )دعوى الفسخde convention pour erreur ou dol. En effet, l’art. 331 C.O.C. retard le
point de départ de délai de prescription (d’une année) au jour où l’erreur ou le dol a été
découvert.
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