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DROIT DE LA CONCURRENCE ET DE LA

CONSOMMATION
 Le droit de la consommation et de la concurrence peuvent être étudiés dans le
même cours car ils ont le même but : limiter les abus des entreprises dans le cadre
de leurs activités économiques.
-       En droit de la consommation les personnes protégées sont les consommateurs.
-       En droit de la concurrence, les entités protégées sont les concurrents.

Le droit de la consommation est l'ensemble des dispositions légales et


réglementaires destinées à la protection du consommateur dans ses relations avec
des professionnels. Le droit de la consommation a été compilé dans le Code de la
consommation par une loi du 26 juillet 1993. Voici le plan du cours :

PARTIE I LE DROIT DE LA CONCURRENCE

Titre Introductif : résumé du droit de la concurrence

Ch. 1 La conquête de la clientèle

Section 1.          Les règles générales d’exercice des activités économiques

I               La liberté du commerce et de l’industrie

A.           Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie

B.           L’application du principe aux étrangers

II             Les lieux de vente

A.           Les lieux de vente en gros

B.           Les lieux de vente au détail

Section 2.          La liberté des prix et de la concurrence

I               Au niveau national

II             Au niveau communautaire


Section 3.          Institutions assurant le respect du principe de la liberté de la concurrence

I               Le Conseil de la Concurrence

A.           Mission

B.           Composition, organisation et saisine


II             La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des
Fraudes)

A.           Mission de régulation


B.           Mission de surveiller la qualité des produits et services et loyauté des transactions

III            Les juridictions de droit commun

Ch. 2 La Concurrence Déloyale

Section 1.          Le fondement de la notion de concurrence déloyale

I               Le rapprochement avec la RCD (Responsabilité Civile Délictuelle

II             Le lien de concurrence et la faute

III            La concurrence déloyale et le droit pénal

Section 2.          Les comportements déloyaux

I               Le dénigrement

II             L’imitation, la confusion

III            La désorganisation de l’entreprise

IV           Le parasitisme

Ch. 3 Les Pratiques Anti-Concurrentielles

Section 1.          Les pratiques anti-concurrentielles susceptibles de fausser le marché

I               L’abus de position dominante et l’abus de dépendance économique

A.           L’abus de position dominante

B.           L’exploitation abusive de l’état de dépendance économique

C.           Les sanctions

II             Les ententes prohibées

A.           En droit français

B.           L’appréciation communautaire

C.           La sanction

III            Les concentrations contrôlées

IV           Les aides abusives


Section 2.          Les pratiques anticoncurrentielles liées à la commercialisation

I               La répression de l’appropriation de clientèle

A.           Le prix minimal imposé

B.           La revente à perte

C.           Les prix abusivement bas ou prix prédateurs

II             La discrimination

A.           Les pratiques discriminatoires

B.           Le refus de vente

III            La rupture abusive des relations commerciales

Titre 1 : La loyauté de la concurrence

Section 1 : La tarification

§1 : La fixation des prix


A-    L’interdiction de la revente à prix imposé
B-    L’interdiction de la revente à perte

§2 : L’obligation d’information

§3 : La facturation

Section 2 : L’action en concurrence déloyale

§1 : L’action en concurrence déloyale


A-    Les conditions de l’action en concurrence déloyale

La faute
1-     Le préjudice
2-     Le lien de causalité entre la faute et le préjudice
B-    Les sanctions de l’action en concurrence déloyale

§2 : Les agissements déloyaux


A-    La désorganisation
B-    Le dénigrement
C-    La confusion

Le parasitisme

Titre 2 : Le principe de la liberté de la concurrence

Section 1 : Les comportements restrictifs de la concurrence


§1 : Les comportements répréhensibles
A-    Les comportements discriminatoires non justifiés
B-    L’abus de dépendance
C-    La rupture brutale abusive

La violation de l’interdiction de revente hors réseau


D-    Les conditions de règlements abusifs

§2 : La sanction

La nullité des clauses


A-    La responsabilité civile

Section 2 : Les comportements anti concurrentiels

§1 : Les comportements répréhensibles


A-    Les ententes prohibées
1-     Le droit communautaire
2-     Le droit français
B-    L’abus de position dominante
1-     Le droit communautaire
2-     Le droit français

L’abus de dépendance économique

§2 : Les sanctions des comportements anti concurrentiels


A-    Les sanctions du droit communautaire

Les pouvoirs de prononcer des sanctions

La nature des sanctions


B-    Les sanctions en droit français
1-     Le conseil de la concurrence
2-     Les sanctions prononcées par les juridictions civiles et commerciales
3-     Les juridictions répressives

Section 3 : Les concentrations

§1 : La notion de concentration

Droit communautaire
1-     Droit français

§2 : Le contrôle des concentrations

Droit communautaire
1-     Droit français
2-     

PARTIE II : Le droit de la consommation

Titre Introductif. Un résumé du droit de la consommation

Ch. 1 Les Principales Institutions chargées de veiller aux Intérêts des Consommateurs
Section 1.  LA DGCCRF

I    La protection de la santé et de la sécurité des consommateurs

II  La protection économique des consommateurs

Section 2.  Le CNC (Conseil National de la Consommation)

Section 3.  La CSC (Commission de Sécurité des Consommateurs)

I   Composition et rôle

II  Saisine

Section 4.          Les associations de consommateurs

I    Les groupements de consommateurs

A.     Présentation des différents groupements

B.           Les actions en justice des associations de consommateurs

Section 7. L’INC (Institut National de la Consommation)

Ch. 2 La Protection du Consommateur lors de la Formation du Contrat

Section 1.          La protection précontractuelle du consommateur


-          I               L’information fournie par les professionnels
-          L’obligation d’informer
-          Les signes de qualité
-          II             L’information fournie par les associations de consommateurs et par l’INC

-          Les méthodes d’information

-          Les moyens de défense des professionnels


-          III            La publicité : pratique commerciale réglementée
-          La publicité trompeuse ou mensongère
-          La publicité comparative

Section 2.          La protection du consommateur contractant


-          I               Le délais de réflexion
-          II             La faculté de rétraction
-          III            Les pratiques commerciales réglementées : le démarchage à domicile
-          IV           Les pratiques commerciales prohibées

Section 3.       La protection du consommateur lors de l’exécution du contrat


-          I               L’abus de puissance économique : les clauses abusives
-          II             Les garanties

Titre I. L’organisation de la défense des consommateurs :

A. Les institutions :
B. Les associations de consommateurs :
Titre II. L’information du consommateur :

A.    La publicité :
B.    Les sanctions :
C.    Les organismes vérificateurs :
D.    L’information :

Titre III. La protection du consommateur :

Règles générales de protection :

Protection contre les clauses abusives :


 

PARTIE I LE DROIT DE LA CONCURRENCE


 
Le principe en droit français est celui de la liberté de la concurrence. Le livre IV
du code de commerce qui commence à l’article 410-1 et suivant, est intitulé « de la
liberté des prix et de la concurrence ». Il appartient à chaque commerçant de se
constituer une clientèle et de la garder par tous les moyens autorisés. Il est permis
de vendre moins cher que les autres commerçants, il est permis de s’établir
librement et de concurrencer les autres commerçants à condition qu’on ne commet
aucun acte déloyal, interdit par les règles. A partir de là, nous comprenons que le
principe de la liberté de la concurrence signifie que tout ce qui n’est pas interdit par le
législateur est autorisé. Cela signifie également que la concurrence doit être
réglementée, encadrée pour que la liberté de cette concurrence puisse se déployer
d’une manière positive. C’est la raison pour laquelle dans tous les pays du monde il y
a une réglementions de la concurrence, même pour les pays qui se considèrent
comme libéraux. Le Sherman Act de 1890 a posé le droit qui interdit les ententes en
vue de créer des monopoles au détriment des autres commerçants et au détriment
des consommateurs. En France le mouvement pour la réglementation de la
concurrence a commencé plus tard. On le fait remonté à un décret du 9 août 1953
qui cherchait à maintenir et à rétablir la concurrence. La loi du 19 juillet 1977 qui
portait sur le contrôle de la concentration économique, la répression des ententes
illicites et des abus de position dominante. En réalité cette loi ne faisait que traduire
dans le droit français les directives des articles 85 et 86 de l’ancien traité des
communautés européennes (traité de Rome dans sa version originaire). En fait, la
première œuvre d’ensemble est l’ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la
liberté des prix et de la concurrence codifiée aux articles 410-1 et suivants du Code
de commerce. La loi MRE du 15 mai 2001 modifie cette ordonnance.

La principale idée qui se dégage de cette réglementation est que la concurrence


doit être exercée loyalement. Une fois cette concurrence exercée loyalement, les
principes de la concurrence prennent leur valeur.
 

Titre Introductif : Résumé du droit de la concurrence


 

Ch. 1 La conquête de la clientèle

Section 1.  Les règles générales d’exercice des activités économiques

I.  La liberté du commerce et de l’industrie

A. Le principe de la liberté du commerce et de l’industrie

Décret d’Allard, 2 et 17 mars 1791. Valeur constitutionnelle. Limitations :


  Législateur peut apporter des limitations justifiées par l’intérêt général. La loi
peut : ériger une activité en monopole d’Etat (EDF-GDF) ; nationaliser une
entreprise ; interdire ce qui peut troubler l’ordre public ; réglementer une
profession en exigeant une déclaration ou une autorisation (permis, licence…).
  Autorités règlementaires ne peuvent concurrencer une entreprise privée ou
restreindre la liberté d’entreprendre une activité économique (sauf pour assurer
la protection de l’ordre public ou une gestion satisfaisante du domaine public).
Mais une collectivité territoriale peut ériger en service public une activité
économique si elle est défaillante dans le privé et si elle représente un intérêt
public local.
  professionnelles ne peuvent limiter l’accès à la profession mais la loi peut les
charger de surveiller cet accès (diplômes nécessaires…).

B.    L’application du principe aux étrangers

                1)    Aux ressortissants de l’UE

Libertés : d’établissement, des prestations de service, des échanges.

                2)    Aux ressortissants de l’Andorre, Monaco et Algérie

Egalement dispensés de carte.

                3)    Aux ressortissants des autres Etats

Posséder : soit une carte de résident ; soit un titre de séjour, une carte d’identité de
commerçant étranger et le principe de la réciprocité.

 
II   Les lieux de vente

A.   Les lieux de vente en gros

                1)    Les MIN (Marchés d’Intérêt National)

But : alléger circuit de distribution en diminuant le nombre d’intermédiaires entre le


producteur et l’acheteur.

                2)    Les foires et salons

Foires = produits diversifiés ; Salons = spécialisés dans un secteur en particulier.

« Manifestations commerciales constituées par le groupement périodique


d’exposants présentant aux acheteurs professionnels ou au public des échantillons
de produits ou de services dans l’intention d’en faire connaître les qualités et d’en
provoquer les commandes » (ordonnance du 11/09/45).

                3)    Les bourses de commerce

Lieux de vente de produits déterminés selon un mécanisme qui facilite la


concentration des offres et des demandes. Ventes = « marché de bourses », au
comptant sur la base d’échantillons (marchandise volumineuse entreposée dans des
magasins généraux). Il existe également des marchés à terme.

                4)    Les magasins généraux

Entrepôts pour stocker les marchandises, fréquemment gérés par les CCI.

B.    Les lieux de vente au détail

- ventes à la clientèle des consommateurs.

                1)    Les marchés municipaux

Ils sont sous la responsabilité des communes.

                2)    Les magasins des vendeurs

Ils sont isolés ou rassemblés dans un centre commercial.


-       Implantations sévèrement réglementées si >300m2 et font l’objet d’une enquête
publique si >6000m2. Autorisation d’exploitation commerciale délivrée par la
Commission Départementale d’Equipement Commercial.

Commerçants individuels peuvent se regrouper et bénéficier de services communs


(éclairage, chauffage…) sans déclaration ou autorisation, mais doivent être sous
forme de GIE (Groupement d’Intérêt Général) ou de Société Coopérative de
Commerçants. Règlement intérieur prévoit et aménage la concurrence.

                3)    La voie publique

= journaux, forains, camions-bazar et ventes ambulantes. Le Maire délivre les


autorisations. Les ventes effectuées irrégulièrement sont puni d’une amende
contraventionnelle (de 1500€ à 3000€ si récidive) par les agents de la DGCCRF.

                4)    Le domicile de l’acheteur

La loi protège les consommateurs des abus de faiblesse.

Section 2.   La liberté des prix et de la concurrence

Règles de droit garantissent aux opérateurs la liberté de fixer les prix et l’absence
d’abus de « puissance économique ».

I   Au niveau national

Droit de la concurrence est d’essence libérale : une ordonnance de 1986 pose le


principe de la libre détermination des prix. Le Livre V du CC, Art. L410.2 stipule :
« sauf les cas où la loi en dispose autrement, les prix des biens, produits et services
[…] sont librement déterminés par le jeu de la concurrence. ».

Les prix peuvent être réglementés par des décrets en raisons de difficultés durables
d’approvisionnement ou d’une situation de monopole.

Le gouvernement lutte contre les augmentations excessives de prix.

II    Au niveau communautaire

Art. 85 et 86 Traité de Rome  Art. 81 et 82 Traité d’Amsterdam : sanctionnent les


comportements affectant le marché européen. La Commission Européenne veille à
l’intérêt communautaire et sert de bouclier pour les entreprises européennes.

 
Section 3.  Institutions assurant le respect du principe de la liberté de
la concurrence

I   Le Conseil de la Concurrence

Crée par l’ordonnance du 1/12/1986. Veille au bon fonctionnement du marché.


A.  Mission

Institution indépendante spécialisée dans l’analyse et la régulation du


fonctionnement de la concurrence sur les marché. Assure l’ordre public en surveillant
et sanctionnant.
-       Rôle consultatif

- Rôle contentieux : n’intervient que si le mécanisme du marché est affecté.


Réprime les pratiques anti-concurrentielles dès que la concurrence sur un marché
est faussée.

B.  Composition, organisation et saisine

                1)    Composition

17 membres issus de 3 collèges : magistrats ; personnalités (compétentes en


matière économique) ; professionnels de la production, distribution, artisanat et prof
libérales.

Nommés pour 6 ans par décret du Président de la République sur proposition du


ministre chargé de l’économie. Membres permanents : président et 3 vice-présidents.

                2)    Organisation

Instructions des affaires par un rapporteur. Gouvernement représenté par un


commissionnaire : le directeur de la DGCCRF, il présente des observations mais n’a
pas le droit de vote.

                3)    Saisine

Peut être saisie : par toute autorité publique (fonction consultative) ; par le ministère
de l’économie, ou toute entreprise, ou toute collectivité professionnelle (fonction
contentieuse) ; peut se saisir d’office.

Notification des griefs à l’entreprise qui a 2 mois pour présenter des observations
écrites. CC choisi : procédure simplifiée (sanctions d’un montant maximum de
750.000€) ; recours devant la Cours d’Appel de Paris (peut faire l’objet d’un pourvoi
en cassation).

 
II    La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des Fraudes)

Exerce au sein du Ministère EFI (de l’Economie, des Finances et de l’Industrie) une
mission de régulation à l’égard de l’ensemble des acteurs économiques (entreprises,
conso et élu locaux) et veille au fonctionnement loyal et sécurisé des marchés.

Administration proche du public, implantation dans toute la France :


-       Administration centrale à Paris regroupe : DNECCRF (Direction Nationale
d’Enquête…), ENCCRF (Ecole Nationale…), direction des laboratoires, service
informatique.
-       directions territoriales : 22 régionales (DRCCRF), 71 départementales
(DDCCRF), 8 interrégionales (DICCRF).

A.           Mission de régulation

                1)    Respect de la concurrence

Lutte contre les ententes et abus de position dominante (pratiques anti-


concurrentielles) en les détectant, les analysant et en proposant au Ministère EFI de
saisir le Conseil de la Concurrence.

                2)    Contrôle des concentrations

Soucis de bon équilibre entre croissance externe des entreprises face à la


mondialisation et les exigences d’une concurrence saine.

                3)    Loyauté des relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs

Lutte contre les pratiques abusives (co-opérations commerciales). Autorités judiciaire


civile et/ou pénale pourra être saisie.

                4)    Accès équitable et transparent de la commande publique

Veille à la transparence des procédures de marché public. Détection des indices de


favoritisme.

 
B.  Mission de surveiller la qualité des produits et services et loyauté des
transactions

                1)    Garantie de la qualité

Détermine quelle qualité le consommateur est en droit d’attendre. Elabore des règles
d’étiquetage, de composition et de dénomination des marchandises. Contexte de
plus en plus communautaire ou mondial : Codex Alimentarius imposé à l’UE.

                2)    Valorisation de la qualité

Favorise le développement des dispositifs de valorisation de la qualité (normes,


labels…) avec administrations concernées et en concertation avec les
professionnels. Est garante des qualités supérieures annoncées.

                3)    Lutte contre les contrefaçons

Avec Douane, Police, Gendarmerie…


 

C.    Protection des consommateurs (cf. P II Ch.1 Section 1.)

III.  Les juridictions de droit commun

Tribunaux de commerce et juridictions répressives prononcent des sanctions et


réparent le préjudice.

Ch. 2 La Concurrence Déloyale


 

Section 1.     Le fondement de la notion de concurrence déloyale

I    Le rapprochement avec la RCD (Responsabilité Civile Délictuelle)

Théorie qui résulte des travaux de la doctrine et de la jurisprudence. Limite les


principes de la libre concurrence en sanctionnant des pratiques déloyales effectuées
par des commerçants qui violent les usages en vigueur dans leur profession ou
activité. Art. 1382 et 1383 du Code Civil : sanctionne les agissement ayant entraînés
un préjudice sur la base de la RCD. C’est donc une faute entraînant un dommage
pour le concurrent.

II             Le lien de concurrence et la faute

Les parties agissent sur les même marché vis-à-vis des même clients. La
concurrence déloyale englobe la concurrence déloyale « stricto sensu » (violation
des usages) et la concurrence illicite (sans intention de nuire). Il faut un lien entre la
faute (intentionnelle ou par négligence) et le dommage.

III      La concurrence déloyale et le droit pénal

Grande utilité dans les domaines non couverts par une réglementation spéciale.
Beaucoup de commerçant préfère la réparation civile (l’entreprise victime saisit le
Tribunal de Commerce, se porte partie civile et perçoit des dommages et intérêts en
réparation du préjudice subit), à la répression pénale. Le droit pénal sanctionne
indirectement certains comportements déloyaux comme la contrefaçon.
 

Section 2.  Les comportements déloyaux

I    Le dénigrement

Discréditer, porter atteinte à ses concurrents de manière volontaire et non fondée en


diffusant de fausses informations sur ses produits, sa personne. Le nom de la
compagnie n’est pas forcement prononcé mais elle reste identifiable.

II  L’imitation, la confusion

Imiter un concurrent, induire un consommateur en erreur, pour détourner la clientèle


en assimilant les produits ou en récupérant la réputation du concurrent (ex :
« costume façon Cardin).

III    La désorganisation de l’entreprise

Déstabiliser l’organisation interne d’une entreprise concurrente tant dans sa


production que dans la gestion de son personnel (ex : débaucher du personnel).
Jurisprudence sanctionne les actes de destruction ou de dégradation des moyens
publicitaires, le détournement de commande…

IV    Le parasitisme

Profiter de la notoriété d’une marque pour développer sa propre clientèle. Pas


d’imitation mais plutôt adoption d’un comportement qui correspond au savoir-faire
d’un concurrent.

Ch. 3 Les Pratiques Anti-Concurrentielles


 

Section 1.   Les pratiques anti-concurrentielles susceptibles de fausser le


marché
 

I     L’abus de position dominante et l’abus de dépendance économique

A.    L’abus de position dominante

Lorsqu’une entreprise ou un groupe d’entreprise profite de sa puissance économique


ou de son quasi monopole sur un marché pour s’imposer de manière abusive. Art.
L442 CC : « consiste en un refus de vente ou en condition de vente discriminatoire,
ainsi que la rupture de relation commerciale parce que le partenaire refuse de se
soumettre à des conditions commerciales injustifiées ».

                1)    Les critères de la position dominante

La position dominante doit être détenue soit par une entreprise, soit par un groupe
d’entreprise, qui jouit d’une situation de monopole, faussant les condition de l’offre
sur un marché donné.

Le Conseil de la Concurrence apprécie les limites de ce marché sur le plan


géographique (définit la nature régionale ou nationale d’un marché selon
confrontation offre/demande, déplacement à effectuer pour passer commande,
localisation des achats et de l’écoulement) et sur le plan du produit (degrés de
substituabilité).

                2)    Les critères de l’abus de position dominante

Art. 8 de l’ordonnance de 1986 : lorsque « les activités de l’entreprise ont pour objet
ou peuvent avoir pour effet d’empêcher, de restreindre, ou de fausser le jeu de la
concurrence »

                3)    Le lien de causalité entre la position dominante et l’effet produit par le
comportement prohibé

Lorsque les conditions de commercialisation sont verrouillées par une entreprise, les
concurrents sont tenu de s’aligner sur les conditions qu’elle leur impose.

                4)    L’appréciation de l’abus de position dominante en droit communautaire

L’abus doit être susceptible d’affecter le commerce entre Etats Membres. Tout
comportement pouvant limiter le libre jeu de la concurrence sur le marché européen.

B. L’exploitation abusive de l’état de dépendance économique


 

La loi du plus fort impose des conditions de commercialisation aux parties plus
faibles qui ne peuvent trouver de solution équivalente.

3 facteurs pour apprécier l’absence de choix : part du fournisseur dans le CA du


distributeur abusé ; notoriété de la marque ; impossibilité pour le distributeur d’obtenir
d’autres fournisseurs des produits d’équipement.

C. Les sanctions

 
-       Droit national et droit communautaire appliqués en parallèle. La Commission
Européenne peut dessaisir le Conseil de la Concurrence en ouvrant ses propres
procédures et prononce des sanctions allant de l’injonction à l’amende.
-       Le Conseil de la Concurrence peut, en marge des actions en dommages et
intérêts engagées par les victimes, infliger des sanctions pécuniaires
(maximum : 10% du CA annuel).
-       Art. L420.3 du CC prévoit que tout engagement, convention, ou clause
contractuelle qui se rapporte à l’abus de position dominante est nul.

II   Les ententes prohibées

A.   En droit français

1)    Le principe

Les actions concertées, les conventions, les ententes explicites ou tacites (pas d’acte
écrit) et les coalition, sont prohibées lorsqu’elles :
-       limitent l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence,
-       font obstacle à la libre fixation des prix du marché,
-       limitent ou contiennent production, débouchés, investissements, progrès
technique.

Elles peuvent être volontaires pour fausser délibérément la concurrence, ou passive.


Elles doivent se tenir sur un lieu de référence (échelle nationale, européenne, ou
mondiale). Les participants peuvent être des personnes physiques ou morales.

2)    Les dérogations exceptionnelles

Art. L420-4 du Code Commerce en prévoit deux :


-       Si la loi l’autorise. Par exemple en matière agricole si les ententes entre
producteurs bénéficient de « signe de qualité ».
-       Le Conseil de la Concurrence peut approuver les ententes visant à
l’amélioration de la gestion des PME, ayant pour objet d’assurer un progrès
économique.

B.   L’appréciation communautaire

Distinguer la bonne de la mauvaise entente qui a un effet réel sur la concurrence (en
droit français on parle d’effet éventuel), à l’échelle communautaire.

C.   La sanction

- Droit communautaire : Art. 81-2 « Accords ou décisions interdites sont nulles de


plein droit ». Amende allant de 1000€ à 10% du CA annuel.

- Droit interne :
-     Selon l’Art L423 tout acte qui relate une pratique prohibée est nul 
juridiction civile ou commerciale, dommages et intérêts.
-     Selon l’Art L464-2 le Conseil de la Concurrence peut mettre fin au pratiques
anti-concurrentielles et les sanctions pécuniaires sont proportionnelles à l’activité
de l’entreprise (jusqu’à 10% du CA réalisé au cours du dernier exercice).
-     L’Art L426 prévoit une peine d’emprisonnement de 4 ans et 75.000€
d’amende.

III  Les concentrations contrôlées

Tout acte qui entraîne le transfert de propriété ou de jouissance sur une partie ou sur
l’ensemble des biens d’une entreprise, ou tout acte qui permet à une entreprise
d’exercer une influence déterminante sur une autre entreprise. Il faut vérifier que ça
ne mette pas en risque la concurrence.

Ordonnance de 1986 : les concentrations sont soumises à l’autorisation du Conseil


de la Concurrence et du Ministère de l’Economie. Ils peuvent soit interdire la
concentration, soit demander aux entreprises concernées de revoir leur implantation
pour éviter des situations de monopoles sur certains marchés ou dans certaines
régions.

Formes de concentration susceptibles de contrôle : fusion ; acquisition d’entreprise ;


création d’une entreprise commune devenant une entité autonome.

Quand elles ont une dimension communautaire, elles sont surveillées et


réglementées par la Commission Européenne (surtout pour multinationales avec un
CA très élevés).

 
IV Les aides abusives

L’Etat peut être actionnaire au sein de sociétés et injecter des fonds publics pour
qu’elles honorent leurs engagement. Art. 87-1 du Traité de Rome condamne les
aides abusives qui faussent la concurrence et affecte les échanges au niveau
communautaire. La Commission Européenne peut autoriser les aides compatibles
avec les intérêts communautaires.

Section 2.   Les pratiques anti-concurrentielles liées à la commercialisation

= « pratiques restrictives » qui n’empêchent pas mais affectent le libre jeu de la


concurrence.

I   La répression de l’appropriation de clientèle

Ce sont les moyens mis en œuvre qui sont sanctionnés.

A.   Le prix minimal imposé

Droit interne, Art. L442-5 : fait pour toute personne d’imposer directement ou
indirectement un caractère minimal au prix de revient, puni d’une amende de
15.000€, car préjudiciable aux consommateurs. Droit communautaire : sanctionné
que dans la mesure où ça ne bénéficie pas aux consommateurs. Dans les deux cas :
toute clause d’un contrat imposant un prix minimal en nulle et entraîne la nullité du
contrat dans son ensemble.

B.   La revente à perte

Art. L442-2 « fait pour tout commerçant de revendre ou d’annoncer la revente […] à
un prix inférieur à son prix d’achat effectif ». Amende : 75.000€ à 375.000€ pour
personne morale.

Les dépenses publicitaire pour vanter le procédé sont punies d’une amende allant
jusqu’à la moitié des dépenses de publicité.

Ce n’est pas un délit pour : produits alimentaires dans un magasin <300 m2 (objectif
de s’aligner sur la concurrence voisine), produits périssables (mais pas de pub),
ventes volontaires ou forcées (motivées par la cessation ou le changement
d’activité), produits saisonniers (soldes).

C.   Les prix abusivement bas ou prix prédateurs

Art. L425 « sont prohibés les […] prix […] abusivement bas par rapport aux coûts
[…], objet ou […] effet d’éliminer […] une entreprise ». But : attirer la clientèle pour
éliminer les concurrents. Situations : entreprise ayant une forte implantation et une
force commerciale capable d’évincer les concurrents ; caractère suffisamment
permanent et étendu ; mais pas applicable aux produits revendus en l’état. Il faut un
abus. Conseil de la Concurrence compétent. Sanctions pécuniaires variables.
Juridiction pénales et civiles compétentes pour punir le délit et réparer le préjudice.

II  La discrimination

A. Les pratiques discriminatoires

Interdites lorsqu’elles entraînent un préjudice et qu’elles déséquilibrent le jeu de la


concurrence en créant un avantage ou un désavantage à l’égard d’un concurrent.
Certains clients et pas d’autres se voient proposer ou imposer des conditions de
vente particulières à prix spécifique. Art. L442.6 : pratiques illicites lorsque
discriminatoires et non justifiés par des contreparties réelles en créant de ce fait pour
le partenaire un désavantage ou un avantage dans la concurrence. L’auteur engage
sa RDC et peut aussi encourir des sanctions pénales.

B.  Le refus de vente

Autorisée d’un professionnel à un autre mais interdite de professionnel à


consommateur.

III   La rupture abusive des relations commerciales

Art. L442.6 « […] rompre brutalement même partiellement une relation commerciale
établie, sans préavis écrit, tenant compte de la durée de la relation commerciale
[…] »

 
Titre 1 : La loyauté de la concurrence
 

Section 1 : La tarification

La réglementation de la tarification se manifeste dans trois points de vue : dans


la fixation des prix, dans l’obligation d’information et enfin dans la facturation

 
§1 : La fixation des prix

Après la 2nd GM, le législateur a pratiqué une politique de contrôle des prix et
cette politique permettait au gouvernement de fixer les prix ou de les encadrer.
L’ordonnance du 1er décembre 1986 a mis fin a cette situation. Son article 1 devenu
article L410-2 du code de commerce énonce que sauf dans les cas où la loi en
dispose autrement les prix (des biens, produits, services) sont librement déterminés
par le jeu de la concurrence. Cette disposition est en harmonie avec le droit
communautaire. Celui-ci décide que si un Etat fixe d’une manière autoritaire les prix il
serait coupable d’une « restriction quantitative » puisqu’on estime qu’une telle
fixation pourrait empêcher le produit des autres Etats membres sur le territoire de
l’Etat qui prend la mesure. C’est de là que vient l’harmonie entre cette disposition et
le droit communautaire

L’article 410-2 prévoit que la loi peut en disposer autrement et il est vrai que le
législateur intervient dans un certain nombre de domaine pour fixer certains prix. Par
exemple, les loyers des baux commerciaux sont dans une certaine mesure
plafonnés. De même, certains prix agricoles sont fixés aussi par l’Etat. Ce qui est
encore plus significatif, c’est les prévisions de l’article 410-2. Dans son 2e alinéa il est
dit que dans les secteurs ou les zones où la concurrence par les prix est limité soit
en raison de situation de monopole ou de difficulté durable d’approvisionnement, soit
en raison de dispositions législatives ou réglementaires. Dans ce cas, un décret peut
réglementer les prix après consultation du conseil de la concurrence. Donc, une
possibilité d’intervention pour la réglementation des prix par le gouvernement dans
certains secteurs. A partir de là on relève l’existence de pareilles interventions dans
les secteurs les plus variés : médicaments, dans le domaine de la médecine
(honoraires), dans le secteur du gaz et de l’électricité (situation de monopole),
lorsqu’on se trouve dans une situation de crise l’Etat peut intervenir pour fixer les
prix : réclamations faites au gouvernement pour intervenir dans le domaine pétrolier
avec la hausse du prix du brut. Le gouvernement a refusé d’intervenir.

De même, le législateur intervient pour interdire les pratiques restrictives de


concurrence et deux mesures doivent être spécialement relevées : la mesure de
l’interdiction de la revente à prix imposé et la vente à perte.

 
C-   L’interdiction de la revente à prix imposé

L’article 442-5 du Code de commerce punit d’une amende (jusqu’à 15 000E) le


fait par toute personne d’imposer directement ou indirectement un caractère minimal
au prix de revente d’un produit ou d’un bien au prix d’une prestation de service ou à
une marge commerciale.

Pourquoi cette disposition ? On estime qu’une fixation d’un prix minimum peut
constituer un frein à la concurrence. Le revendeur ne pourra plus s’adapter aux
exigences du marché si on fixe un prix minimum car il sera tenu de pratiquer au
moins le prix minimum qui lui a été imposé. Par ailleurs, cette interdiction est
imposée par le législateur parce que si on généralise le recours à un prix minimum
on risque d’engendrer par la même une inflation.

Ce qui est interdit par le texte c’est la fixation d’un prix minimum ; il n’interdit pas
l’imposition d’un prix maximum ou encore le prix conseillé. Quand un grossiste vend
ses produits à un commerçant qui veut lui-même les revendre, et bien ce grossiste
peut dans ce cas fixer un prix maximum que le commerçant revendeur ne doit pas
dépasser. Ou bien, le grossiste fixe un prix conseillé et donc le commerçant, le
détaillant, peut suivre ce prix conseillé comme il peut ne pas le suivre. Généralement
il ne le vend pas à plus et donc la pratique des prix conseillés peut être source de
freiner là aussi l’inflation, la hausse des prix. Pourquoi tout ca ? Pour ne pas amener
le commerçant à ne pas revendre à perte car elle est elle aussi interdite

 
D-   L’interdiction de la revente à perte

L’article 442-2 du code de commerce punit d’une amende pouvant atteindre


75000E le fait pour tout commerçant de revendre ou d’annoncer la revente d’un
produit en l’état à un prix inférieur à son prix d’achat effectif. Qu’est ce prix d’achat
effectif ? C’est, d’après le texte, le prix unitaire qui figure sur la facture majoré des
taxes. De quelles taxes ? Il s’agit de la taxe sur le chiffre d’affaire, des taxes
spécifiques afférentes à la revente en question et le prix des transports. Donc
l’infraction est constituée si le prix de revente est inférieur au prix d’achat effectif.

Pourquoi le législateur condamne la revente à perte ? L’une des raisons est que
la revente à perte peut constituer l’instrument d’une politique commerciale agressive
que le petit ou le moyen commerçant ne peuvent se permettre. Seule la grande
distribution peut permettre de revendre à perte certains produits afin d’attirer la
clientèle. Cette grande distribution parviendra à évincer des concurrents qui ne
peuvent pas se livrer à de telles pratiques. C’est la raison pour laquelle le législateur
intervient pour interdire la revente à perte. Cette explication nous permet de
comprendre les dispositions de l’article 442-4 du Code de commerce.

Cet article justifie certaines pratiques qui ressemblent pourtant à la revente à


perte qui sont quant à elles autorisées par le législateur. L’article 442-4 décide que la
sanction ne s’applique pas lorsqu’il s’agit de vente volontaire ou forcée motivée par
la cessation d’une activité commerciale ou par le changement de l’activité
commerciale. Volontaire : le commerçant décide de cesser son activité ou décide de
changer de domaine -Forcée : le commerçant se trouve dans une situation financière
critique qui peut conduire à la faillite. Dans ce cas là, c’est le juge et les mandataires
judiciaires qui prennent la décision de vendre les produits. De même la revente à
perte est autorisée lorsque ces reventes portent sur les produits qui ont un caractère
saisonnier marqué. Le législateur précise : « à condition que cette revente intervient
dans la période terminale de la saison et dans l’intervalle compris entre deux saisons
de vente ». Exemple des maillots de bain : on peut les revendre à perte en
septembre.
 

On voit comment à travers cette fixation des prix notamment par ces
interdictions de revente à prix imposé, de revente à perte, comment le législateur
cherche à assurer une concurrence loyale. De même, le législateur cherche à
assurer cette concurrence loyale par une obligation d’information.

§2 : L’obligation d’information

La concurrence loyale suppose que les entreprises puissent connaître les


pratiques de leurs concurrents. A partir de là, le législateur impose une certaine
obligation de transparence sans pour autant la pousser trop loin. L’obligation
d’information ne doit pas être totale au risque de porter atteinte à la société.

L’article 441-6 du code de commerce fait obligation à toute une série de


personnes concernées (producteurs, prestataires de service, grossistes,
importateurs) de communiquer à tout acheteur de produit ou à tout prestataire de
service pour une activité professionnelle, le barème de prix et les conditions de
ventes. Il y a une peine (amende qui peut aller jusqu’à 15000E) qui peut être
prononcée au cas où celui qui détient l’information refuse de la communiquer. La loi
du 2 aout 2005 a élargi le domaine de l’obligation d’information et le texte décide
désormais que les informations comprennent les conditions de vente, le barème des
prix unitaires, la réduction de prix et les conditions de règlements.

§3 : La facturation

L’article 441-3 du code de commerce énonce que tout achat de produit ou toute
prestation de service pour une activité professionnelle doit faire l’objet d’une
facturation. Cette facturation est destinée à assurer une transparence tarifaire qui
permet surtout de vérifier s’il y a ou non une vente à perte. Le texte précise les
mentions que la facture doit comporter. La facture doit mentionner les noms des
parties, leurs adresses, la date de la vente ou de la prestation de service, la quantité,
la dénomination précise et le prix unitaire hors taxe des produits vendus. Pourquoi ce
détail de la réglementation ? Pour obliger le commerçant à se conformer aux
dispositions législatives et pour pouvoir le contrôler, pour que le commerçant ne se
livre pas à des activités interdites.

La loyauté de la concurrence est assurée par une action en justice qui cherche
à réprimer la déloyauté. L’action en question s’appelle justement l’action en
concurrence déloyale.
 

Section 2 : L’action en concurrence déloyale

Le principe est la liberté de la concurrence donc si par un exercice sein et loyal


de cette concurrence un commerçant s’approprie une partie de la clientèle d’un autre
commerçant, ici le jeu de la concurrence sera considéré comme normal. Il est
normal, il est régulier et le principe de la liberté de la concurrence a pour
conséquence que ce procédé n’est en aucun cas condamnable.

Par contre le comportement devient condamnable si l’un des concurrents se


livre à des manœuvres telles que précisément la concurrence devient déloyale, à ce
moment là une action en justice est destinée à déjouer une telle concurrence. Cette
action en justice est justement surnommée l’action en concurrence déloyale.

§1 : L’action en concurrence déloyale

Cette action est fondée sur les articles 1382 et 1383 du Code civil. Il s’agit de
ces textes de droit commun de la responsabilité civile extra contractuelle. Ces textes
permettent de sanctionner celui qui par sa faute cause un préjudice à autrui.

 
C-   Les conditions de l’action en concurrence déloyale

L’article 1382 du code civil oblige à réparation celui par la faute duquel le
préjudice a été causé à autrui. L’article 1383 dit à peu près la même chose. Il suffit
de lire ces deux textes pour s’apercevoir qu’ils posent trois conditions. D’abord
l’existence d’une faute, ensuite l’existence d’un préjudice et enfin l’existence d’un lien
de causalité entre la faute et le préjudice.

 
3-    La faute

On n’a pas une définition de la faute de manière générale. Nous n’avons


aucune liste des procédés de concurrence qui sont considérés comme déloyaux. La
victime qui est le commerçant qui se plaint de la concurrence déloyale doit prouver
les actes constitutifs d’une telle concurrence et il doit établir leur caractère fautif.
Ainsi lorsqu’il s’agit d’un dénigrement, le commerçant victime doit établir le discrédit
qui est jeté sur ses produits, sur ses services ou encore sur sa personne. Pour
apprécier la faute, on porte un jugement in abstracto et non pas in concreto. Un
jugement in abstracto ça veut dire qu’on fait une appréciation en fonction d’un
standard, d’un modèle d’un commerçant moyen placé dans les circonstances
analogues à celles dans lequel se trouve celui qui se prétend victime.

Il n’est pas besoin de démontrer, de prouver que l’auteur de l’acte de


concurrence déloyale a agit de mauvais foi ou de manière intentionnelle.

 
4-    Le préjudice

La victime de la concurrence déloyale doit démontrer l’existence d’un préjudice


qu’elle aurait subi du fait de cet acte de concurrence. Exemple : elle doit démontrer
un transfert de clientèle de ce commerçant victime au profit de l’auteur de la
concurrence déloyale. Comme tout préjudice celui-ci aussi doit être direct et certain
c'est-à-dire que ce préjudice doit résulter des actes de concurrence. Le préjudice ne
peut pas être éventuel.

 
5-    Le lien de causalité entre la faute et le préjudice

Il faut que le préjudice soit directement lié au comportement fautif. L’examen


des décisions jurisprudentielles montre que la jurisprudence est très libérale dans
l’appréciation du lien de causalité. Il y a une explication à cela. Dans la pratique,
l’appréciation du lien de causalité s’avère très délicate, très difficile parce que on
peut toujours se demander si la perte de la clientèle a été provoquée vraiment par
l’acte de la concurrence déloyale ou pour d’autres raisons ? Supposons qu’on se
trouve une conjoncture économique peu favorable au développement économique à
laquelle vient se greffer un acte de concurrence déloyal. Ici on peut se demander si
la perte de la clientèle est du à l’acte de concurrence déloyale ou à cette situation
conjoncturelle. C’est pour cela que les tribunaux ne sont pas très rigoureux dans
l’appréciation de ce lien de causalité. En réalité les tribunaux se contentent de
relever une simultanéité de l’acte de concurrence déloyal et du préjudice. Si cette
simultanéité est relevée ils considèrent qu’il y a bien un lien de causalité entre la
faute et le préjudice.

 
D-   Les sanctions de l’action en concurrence déloyale

C’est la réparation du préjudice qui est subie. La première chose à faire c’est
d’évaluer ce préjudice. Comment évaluer ce préjudice ? La démarche la plus simple
consiste à vérifier la diminution du chiffre d’affaire pour prononcer une condamnation
en dommages et intérêts. La plupart du temps, les juges ne se contentent pas de
condamner l’auteur des agissements déloyaux à payer des dommages et intérêts. Ils
vont aussi obliger le concurrent à cesser le comportement déloyal ; par exemple si ce
commerçant se livre à un dénigrement de la victime, les juges vont lui arrêter ce
dénigrement et pour le contraindre, ils vont doubler leur sanction d’une astreinte si le
dénigrement n’a pas cessé. En plus, les juges peuvent prononcer la publication de
leur décision par voie de presse. C’est une sanction sévère car elle est de nature à
redonner à la clientèle une confiance en ce commerçant victime des agissements
déloyaux et va montrer que l’auteur des actes déloyaux est lui aussi déloyal.

§2 : Les agissements déloyaux

Traditionnellement on présente trois sortes d’agissements déloyaux : la


désorganisation, le dénigrement et la confusion. Plus récemment, la jurisprudence
retient un nouveau comportement considéré comme déloyal ou plutôt que l’on
rapproche du comportement déloyal : le parasitisme.

 
A-   La désorganisation

C’est l’un des actes de concurrence déloyal fréquent et qui consiste à se livrer à
une désorganisation interne de l’entreprise victime. Cette désorganisation elle-même
peut prendre plusieurs formes. Par exemple, une entreprise peut révéler les secrets
de fabrication d’une entreprise concurrente. C’est ce qu’on appelle l’espionnage
industriel. La désorganisation peut également prendre la forme du débauchage du
personnel. En lui-même le fait de débaucher le personnel d’un concurrent et le cas
échéant l’embaucher chez soi, n’est pas fautif, en vertu du principe de la liberté de
travail. Il arrive que le salarié soit lié à son employeur par une convention de non
concurrence : le salarié s’engage à ne pas travaillé au profit d’un concurrent en fin de
contrat de travail afin de protéger l’entreprise employeur contre la violation du secret.
La jurisprudence tempère cette clause parce que le salarié doit vivre donc doit
travailler. Le débauchage devient irrégulier si un commerçant aide le personnel d’un
autre commerçant à quitter l’entreprise alors qu’il y a une clause de non concurrence
ou sans respecter le délai de préavis.

Il peut y avoir aussi une désorganisation de l’activité ou des méthodes


commerciales. On voit un détournement des commandes.

 
B-   Le dénigrement

Il consiste à jeter le discrédit sur une entreprise ou sur ses produits. Il y a des
procédés qui peuvent ressembler à un dénigrement mais qui ne le sont pas : la
publicité comparative. Cela consiste à comparer les prix des produits identiques dans
les mêmes conditions chez deux commerçants différents. Cette comparaison
contribue à assurer la transparence d’un marché qui est soumis à la concurrence. Et
en ce sens elle ne constitue pas un acte de concurrence déloyal donc ce n’est pas
un dénigrement à proprement parlé. Mais dans le Code de la consommation il est
prévu que cette publicité comparative ne peut entrainer le discrédit ou le
dénigrement.

 
C-   La confusion

La concurrence déloyale peut résulter d’une confusion créée par l’utilisation


d’un signe de ralliement de la clientèle qui soit proche de celui d’un concurrent. La
déloyauté consiste à profiter indument de la notoriété ou du succès d’un autre. C’est
ce risque de confusion qui est analysé comme un agissement déloyal.

On peut utiliser une enseigne proche de celle d’un concurrent, on peut imiter la
marque du concurrent, le conditionnement des produits du concurrent. A nouveau la
jurisprudence rappelle que la confusion soit intentionnelle ou non.

 
D-   Le parasitisme

C’est le fait de tirer profit des initiatives des efforts de la réputation d’un
concurrent afin de concourir ou d’entamer sa clientèle. Le parasitisme ne doit pas
être assimilé à la confusion. La confusion consiste en un risque de méprise chez la
clientèle donc je chercher à tromper la clientèle ; alors qu’ici on se place dans le
sillage d’un autre commerçant pour profiter des retombés sans chercher réellement à
s’approprier le nom d’autrui, le produit d’autrui…

Un exemple de parasitisme retenu par les tribunaux. A Baccara la rue longeant


les cristalleries s’appelle la rue des cristalleries. Un verrier vient louer un local dans
la rue des cristalleries et qui met son nom en petit caractère. Il a été considéré
comme un parasite. Il a essayé de tirer profit des retombés de ces cristalleries de
Baccara.

Titre 2 : Le principe de la liberté de la concurrence

 
Ce principe s’exprime par l’interdiction et la condamnation de nature à mettre en
échec ce principe. Il peut s’agir de comportements qui tendent à restreindre le jeu de
la concurrence. Il peut s’agir de comportements anti concurrentiels (concentrations)

Section 1 : Les comportements restrictifs de la


concurrence
 

Cf. Infra : Interdiction de la vente à prix imposée, de la revente à perte… Ils


constituent aussi des comportements qui sont restrictifs de la concurrence.

L’article 442-6 du Code de commerce est issu de la loi du 3 janvier 2003. Ce


texte énumère un certain nombre de comportements, de pratiques et l’auteur de ces
comportements ou de ces pratiques engage sa responsabilité.

§1 : Les comportements répréhensibles

 
E-   Les comportements discriminatoires non justifiés

L’article 442-6 I- 1° les prévoie. Le législateur condamne tout producteur,


commerçant, industriel, artisan qui pratique à l’égard d’un partenaire économique ou
qui obtient de lui certains avantages (prix, délais de paiements, conditions de vente)
qui sont discriminatoires et qui ne sont pas justifiés par des contreparties réelles. Ces
comportements est répréhensible parce qu’ils sont de nature à créer un désavantage
ou un avantage dans la concurrence. Pour une opération promotionnelle, une grande
surface obtient de son grossiste un avantage. Le texte prévoit le fait de procurer un
avantage ou un désavantage dans la concurrence. Ce sont des comportements qui
sont mis sur un pied d’égalité car l’essentiel c’est pour le législateur qu’il n’y ait pas
de pratiques qui tendent à avantager ou à désavantager un partenaire dans le jeu de
la concurrence et ce sans qu’il y ait eu une contrepartie.

L’article 442-6-I-2°a) réprime le fait d’obtenir ou de tenter d’obtenir d’un


partenaire commercial un avantage quelconque qui ne correspond à aucun service
commercial effectivement rendu ; ou encore un service disproportionné par rapport à
l’avantage.

La législation française, la législation internationale et la législation


communautaire se télescopent.

De même le texte condamne le fait d’obtenir ou de tenter d’obtenir, sous la


menace d’une rupture brutale, totale ou partielle de l’activité commerciale, des prix,
des modalités de vente, des conditions de coopération commerciale qui sont tous
dérogatoire.

Ce qui est interdit c’est donc toute recherche ou l’obtention d’un avantage alors
qu’il y a en contrepartie aucun service réel. Le texte condamne tout rechercher ou
obtention d’un avantage qui soit manifestement disproportionné. Cela dit, parfois les
comportements discriminatoires peuvent être autorisée : la jurisprudence décide
qu’un traitement différencié ne constitue pas une pratique discriminatoire lorsque les
entreprises concernées opèrent sur des marchés distincts.

 
F-   L’abus de dépendance

L’article 442-6-I-2°b) réprime le fait d’abuser de la relation de dépendance dans


laquelle un producteur, un commerçant, un artisan, un industriel tient un partenaire
ou bien abuser de sa puissance d’achat ou de vente en le soumettant à des
conditions commerciales ou à des obligations injustifiées. Ici on arrive à obtenir des
obligations injustifiées en raison de la situation de dépendance dans laquelle on se
trouve

De plus, le texte énonce « Le fait de lier l’exposition à la vente de plus d’un
produit à l’octroi d’un avantage quelconque constitue un abus de puissance de vente
ou d’achat dès lors qu’il conduit à entraver l’accès des produits similaires des pts de
vente ».

 
G-   La rupture brutale abusive
 

L’article 442-6-I-2°5e réprime le fait de rompre brutalement même partiellement


une relation commerciale établie sans préavis qui tienne compte de la durée de la
relation commerciale et qui respecte la durée minimal de prévis. L’hypothèse est
celle d’une relation commerciale entre les parties peut importe qu’il y ait un contrat
écrit ou non. Ensuite l’une des parties met fin à cette relation de manière brutale.

 
H-   La violation de l’interdiction de revente hors réseau

L’article 442-6-I-6e condamne le fait de participer directement ou indirectement à


la violation de cette obligation de revente ou à la violation de l’exclusivité.

 
I-     Les conditions de règlements abusifs
 

L’article 442-6-I-7e réprime le fait de soumettre un partenaire à des conditions


de règlement manifestement abusives compte tenu des usages commerciaux et qui
s’écarte du créancier sans raison objective. Ce texte considère que le fait d’obtenir
des délais de paiement qui ne sont pas admis par l’usage, ce fait constitue en lui-
même une pratique qui est abusive et donc condamnée par les textes.

§2 : La sanction

Deux types de sanctions qui sont prévus par l’article 442-6 : la nullité de
certaines clauses ou la responsabilité civile de l’auteur des comportements
répréhensibles

 
B-   La nullité des clauses

Le grand II de l’article 442-6 déclare nulles les clauses par lesquelles une partie
cherche un avantage. De même l’avantage d’obtenir le paiement d’un droit d’accès
au référencement préalable à la passation de toute commande, ces clauses sont
frappées de nullité absolue. Autrement dit, ces comportements sont considérés
comme contraires à l’ordre public.

 
C-   La responsabilité civile
 

La responsabilité civile est consacrée par l’article 442-6. Dès le début de cet
article, le législateur énonce que « l’auteur des comportements répréhensibles
engage sa responsabilité ». Cette responsabilité est fondée sur le droit commun
c'est-à-dire la plupart du temps sur les articles 1382 et suivants du Code civil. Ces
textes sont ceux qui consacrent avec leurs conditions, leurs effets, toutes les règles
sur la responsabilité extra contractuelle. L’action en responsabilité va elle aussi être
exercée selon les conditions et règles du même droit commun. Par exemple, elle
sera portée devant la juridiction civile ou commerciale selon la qualité des parties en
présence. De même pourra exercer cette action toute personne qui justifie d’un
intérêt.

La loi du 15 mai 2001 a reconnu au ministère de l’économie et des finances la


possibilité d’agir lui-même en nullité ou en responsabilité pour comportement illicite.
Bien entendu, l’action peut également être exercée par le ministère public et même
par le président du conseil de la concurrence lorsque celui-ci constate une pratique
répréhensible
 

Section 2 : Les comportements anti concurrentiels

§1 : Les comportements répréhensibles

Trois séries de comportements considérés comme anti concurrentiels : les


ententes prohibées, l’abus de position dominante, l’abus de dépendance
économique. Ces notions sont très difficiles à cerner, voyons ce qu’elles
recouvrent…

 
C-   Les ententes prohibées

 
3-    Le droit communautaire
 

Elles ont été définies par le droit communautaire, notamment à l’article 81 du


traité qui a institué la communauté européenne : « sont incompatibles avec le
marché commun et interdits tous accords entre entreprises, toute décision
d’association d’entreprise et toutes pratiques concertées qui sont susceptibles
d’affecter le commerce entre Etats membres et qui ont pour objet ou pour effet
d’empêcher de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur du
marché commun ».

Ce même article 81 du traité nous donne un certain nombre de comportements


pour illustrer ce qu’il vise par ces ententes prohibées. Ainsi sont prohibés le fait de
fixer de façon directe ou indirecte des prix d’achat ou de vente ou d’autres conditions
de transaction ; prohibé aussi le fait de contrôler la production ; de même interdit de
limiter ou de contrôler les débouchés, le développement technique ou les
investissements ; il est interdit de répartir les marchés ou les sources
d’approvisionnement ; interdit d’appliquer des conditions inégales à des prestations
équivalente (cela fausse le jeu de la concurrence).

Ce qu’il faut retenir de ce texte c’est que cet article suppose pour l’entente soit
prohibée, la réunion de trois conditions : il faut un accord ou une pratique concertée ;
il faut ensuite que l’accord ait pour objet ou pour effet d’empêcher de restreindre ou
de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur du marché unique ; il faut que le
commerce entre les Etats membres soit affecté ou soit susceptible d’être affecté par
ces pratiques.

Il y a deux sortes d’ententes : les unes sont qualifiées d’ententes horizontales,


les autres sont qualifiées d’ententes verticales. L’entente est horizontale lorsqu’elle
réunit des concurrents qui veulent échapper aux lois du marché. L’entente est
verticale lorsqu’elle prend place entre non concurrents (ex. quand elle est instituée
entre des distributeurs et des fournisseurs : ce sont des partenaires et non des
concurrents). En tout cas, toujours l’entente, qu’elle soit verticale ou horizontale, si
elle est qualifiée de prohibée peut échapper à la sanction et cela en application du
principe du rachat.

L’article 81 énonce que ces dispositions qui interdisent ces ententes prohibées
peuvent être déclarées inapplicables si les accords ou les pratiques contribuent à
améliorer la production ou la distribution des produits ou bien à promouvoir le
progrès économique, technique tout en réservant aux utilisateurs une partie
équitable aux profits qui en résultent. L’entente cessera d’être prohibées (ex. dans
les circuits de distribution, on ne peut pas parler d’entente prohibée).

 
4-    Le droit français

Le droit français a suivi de très près cette définition communautaire. L’article


420-1 du code de commerce considère répréhensible toute entente qui a pour finalité
de limiter l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d’autres
entreprises qui a pour objet ou finalité de faire obstacle à la libre jeu du marché
artificiellement leur hausse ou leur baisse.

De même le texte prohibe le fait de limiter ou de contrôler la production, les


investissements, de contrôler les progrès techniques ou de répartir le marché ou les
sources d’approvisionnement.

L’entente suppose une pluralité d’entreprises qui vont se concerter entre elles
pour fausser le jeu de la concurrence. La preuve est libre. Elle peut résulter de
l’indice, de présomptions qui permettent d’établir l’existence d’une entente prohibée.

L’article 420-1 prévoie que certaines catégories d’accords ou certains accords


peuvent être reconnus comme satisfaisant. Ce texte nous donne l’exemple d’accords
qui ont pour objet d’améliorer la gestion des entreprises moyennes ou petites. Cela
signifie qu’en droit national, nous avons comme en droit communautaire, une
justification de l’entente qui est parfois retenue ; avec cette précision qu’il revient à
celui qui invoque cette amélioration d’en rapporter la preuve. On a eu un procès qui
était très intéressant à ce propos. C’était une entente entre un producteur de marque
de prêt-à-porter. C’était une franchise entre ce producteur et un franchisé. On a
démontré que cette entente, ce contrat de franchise permettait une présentation
soignée des entreprises, permettait de fournir aux clients de bons conseils, de
vendre les produits dans un environnement soigné ce qui a constitué un fait
justificatif.

L’entente quand elle existe doit affecter réellement le marché depuis


l’ordonnance du 25 mars 2004. Les ententes sont admises si elles n’affectent qu’une
partie minime du marché. L’article 464-6-1 prévoie que le conseil de la concurrence
peut décider qu’il n’y a pas lieu de poursuivre la procédure, donc de mettre en cause
la responsabilité des entreprises, si la part du marché cumulé détenue par les
entreprises qui ont participé à l’entente ne dépasse pas un certain seuil. Par exemple
celui de 10% sur l’un des marchés qui sont affectés par l’accord, par la pratique. Et
cela lorsqu’on est en présence d’entreprises concurrentes. On considère que
l’entente est normale parce qu’elle n’affecte pas directement le marché.
 D-   L’abus de position dominante
 3-    Le droit communautaire

 Exactement comme pour les ententes prohibées, l’abus de position dominante


a été consacré par le droit communautaire. L’article 82 du traité dispose : « est
incompatible avec le marché commun et donc interdit dans la mesure où le
commerce entre Etats membres est susceptible d’être affecté, le fiat pour une ou
plusieurs entreprises d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le
marché commun ou dans une partie substantielle de ce marché ». Et comme le fait
l’article 81, cet article 82 nous donne des illustrations de cette exploitation abusive de
la position dominante. Il cite le fait d’imposer directement ou indirectement des prix
d’achat ou de vente ou d’autres conditions de transaction, d’imposer de façon
abusive des conditions qui ne sont équitables. La limitation des débouchés, du
développement technique au détriment des consommateurs, l’application à l’égard
de partenaires commerciaux de conditions inégales alors qu’il s’agit de prestation
équivalente

Conditions pour qu’il y ait abus de position dominante : trois conditions :


l’existence d’une position dominante ; un abus auquel se livre celui qui est en
position dominante ; un effet, une incidence de ce comportement sur le commerce
entre les Etats membres de la communauté européenne.

La CJCE a rendu un certain nombre de décisions qui définissent la position


dominante de la manière suivante : il s’agit « du pouvoir de faire obstacle au maintien
d’une concurrence effective sur le marché en cause en lui fournissant la possibilité
de comportements indépendants dans une mesure appréciable vis-à-vis de ses
concurrents, de ses clients et finalement des consommateurs ». D’une façon moins
abstraite l’essentiel c’est qu’en raison de la position qu’un opérateur occupe sur le
marché, il va empêcher la possibilité même d’une concurrence effective sur ce
marché. De quel marché s’agit-il ? Ici on parle d’un « marché pertinent » : il s’agit
d’un marché qui est déterminé d’une manière concrète en référence à un territoire
déterminé et à des produits qui sont tout aussi déterminés. On va vérifier donc si sur
ce territoire, sur des produits particuliers identiques ou substituables les uns des
autres, s’il y a une véritable concurrence entre ces produits. C’est ainsi que l’on
arrive à l’abus. Est-ce qu’il y a un abus dans l’existence de cette position
dominante ? Qu’est-ce que l’abus ? Pour l’abus, il faut revenir à l’article 82 de ce
même traité : il s’agit de profiter de la position dominante pour obtenir des avantages
alors que dans une position non dominante on n’aurait pas pu obtenir ces mêmes
avantages.

 
4-    Le droit français

 L’article 420-2 du Code de commerce se réfère aux conditions prévues à


l’article 420-1 et réprime l’abus de position dominante. L’article 420-1 vise
l’hypothèse d’une entreprise qu’elle soit implantée en France ou non, qui se livre à
des actes qui ont pour objet de porter atteinte au jeu de la concurrence sur un
marché par l’intermédiaire d’actions concertées, de conventions ou encore
d’ententes. L’article 420-2 prohibe dans les mêmes hypothèses l’exploitation abusive
par une entreprise ou un groupe d’entreprises d’une position dominante sur le
marché intérieur (français) ou une partie substantielle de celui-ci. Ici aussi comme en
droit communautaire le texte nous donne des exemples de ce qu’il considère comme
un abus de position dominante. Ces abus peuvent consister en refus de vente ou
encore en une rupture des relations commerciales au seul motif que le partenaire
refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées. Exemple : un
producteur qui a une position dominante refuse de vendre ses produits à un circuit.
Le droit français rejoint le droit communautaire.

La loi du 2 aout 2005 prise en faveur des petites et moyennes entreprises a


ajouté d’autres exemples en particulier les accords de gammes. Ce sont ces accords
en vertu desquels le fournisseur consent une remise au distributeur si celui-ci
s’engage à mettre en rayon l’ensemble ou une partie substantielle des produits du
producteur.

Cela dit et le texte le prévoie, il arrive que le distributeur soit lui-même en


position dominante et donc qu’il soit tenté d’abuser de cette position dominante pour
obliger le fournisseur à vendre encore d’autres produits pour lesquels il n’aurait pas
pu prétendre (exemple dans les grandes chaînes de production).
E-   L’abus de dépendance économique

 Cet abus a été introduit en France par l’ordonnance du 1er décembre 1986 dans
le but de protéger les fournisseurs eux-mêmes contre la grande distribution. Nous
retrouvons cet abus de dépendance économique dans l’article 420-2 al2. Ce texte
prohibe l’exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises de l’état
de dépendance économique dans lequel se trouve à son égard une entreprise
cliente ou fournisseur. Ce n’est plus un secret pour personne que la grande
distribution est concentrée entre les mains de quelques opérateurs. Il suffit que cette
grande distribution refuse de vendre un produit pour porter préjudice au fournisseur.
La loi d’aout 2005 a donc ajouté que les abus de dépendance économique peuvent
notamment consister en un refus de vente.

Deux critères cumulatifs : le premier critère se réfère à la part de l’entreprise


dans le chiffre d’affaire de son partenaire ainsi que sa notoriété et son rôle sur le
marché. Le second critère est celui de l’existence ou non de solution alternative. En
vertu de ce critère il s’agit de vérifier si le fournisseur peut commercialiser ses
produits ailleurs que chez le distributeur incriminé. Si ces deux critères sont cumulés,
il y aura dépendance économique. Si c’est le cas, on vérifiera s’il y a abus. Les
tribunaux vérifient si le distributeur aurait pu se livrer à cette pratique si le fournisseur
n’était pas dans une situation de dépendance économique.

§2 : Les sanctions des comportements anti concurrentiels

 Deux séries de sanctions qui s’attachent à ces comportements anti


concurrentiels : sanctions consacrées par le droit communautaire – sanctions
consacrées par le droit français : les sanctions du droit national
 A-   Les sanctions du droit communautaire
1-    Les pouvoirs de prononcer des sanctions

 Actuellement un règlement défini ces pouvoirs de prononcer ces sanction : le


règlement n°1/2003 en date du 16 décembre 2002. Ce règlement a été complété à
plusieurs reprises par d’autres textes, en particulier par le règlement n°773/2004 en
date du 7 avril 2004. Auparavant c’était la commission européenne qui avait seul
pouvoir pour prononcer des sanctions. Actuellement, le règlement du 16 décembre
2002 et les textes complémentaires ont introduit une collaboration entre les autorités
communautaires et les autorités nationales. Ainsi l’article 3 du règlement énonce que
« les autorités nationales peuvent prendre des mesures aussi bien sur le fondement
des règles nationales que sur le fondement des articles 81 et 82 du traité ». En
d’autres termes, si les comportements répréhensibles anti concurrentiels intéressent
à la fois un Etat membre et les relations commerciales entre plusieurs Etats
membres, à ce moment là les autorités nationales peuvent intervenir aussi bien sur
le fondement du droit interne que du droit communautaire. Autrement dit, en France
le conseil de la concurrence peut prendre des mesures pour mettre fin aux pratiques
anticoncurrentielles ou pour constater qu’une pratique est conforme aux dispositions
des articles 81 et 82. Cela dit il y a aussi une coopération entre les autorités
nationales et communautaire en particulier la commission. Si les autorités des Etats
membres veulent prendre une décision à l’égard de certaines pratiques, elles devront
soumettre le projet à la commission qui exerce un contrôle a priori sur les décisions.
La commission dispose d’un pouvoir très étendu. Elle peut exiger des
renseignements, elle peut procéder à des inspections, à des interrogatoires, elle peut
mener des perquisitions, elle peut imposer des scellés et si les entreprises qui font
l’objet de ces mesures, s’y opposent, les Etats membres s’engagent à assister la
commission dans sa mission. En fin de compte, on voit que le droit communautaire
laisse à la commission le pouvoir central de décider des sanctions mais il fait
intervenir les autorités nationales en instaurant cette collaboration.

 
2-    La nature des sanctions

 Le règlement du 16 décembre 2002 complété par celui de 2004 les définit. Ces
règlements permettent à la commission de prononcer des amendes aux entreprises
si celles-ci commettent des infractions à l’article 81 ou 82. Le montant de l’amende
dépend de la gravité de l’infraction avec cette précision que cette amende ne doit
pas dépasser 10% du chiffre d’affaire total réalisé au cours de l’exercice précédent
l’infraction par chaque entreprise ayant participé à l’infraction. Parallèlement à
l’amende la commission dispose du pouvoir de contraindre les entreprises
contrevenantes à mettre fin aux infractions. Le procédé le plus courant consiste à
prononcer des astreintes.

 
D-   Les sanctions en droit français

En France trois pouvoirs ont qualité pour prononcer des sanctions contre les
entreprises anti concurrentielles : le conseil de la concurrence – juridictions civiles et
commerciales – juridictions pénales
1-    Le conseil de la concurrence
Articles 464-1 et suivants du code de commerce. L’article 464-1 nous dit
comment le conseil peut être saisi : à la demande du ministre de l’économie et à la
demande d’autres personnes qui sont mentionnées à l’article 462-1. Il s’agit des
entreprises elles-mêmes, il peut s’agir de toute collectivité territoriale, de toute
organisation professionnelle, de toute organisation syndicales, de toute organisation
de consommateurs agrées… A chaque fois on vérifie que la personne qui saisit le
conseil a intérêt à agir. Le conseil de la concurrence peut aussi se saisir lui-même s’il
a connaissance d’un comportement répréhensible.

L’article 464-1 décide que le conseil prend les mesures conservatoires qui lui
sont demandées ou sui lui paraissent nécessaires. Pour que ces mesures soient
prises, il faut que la pratique dénoncée porte une atteinte grave et immédiate à
l’économie générale ou à l’économie du secteur intéressé ou à l’intérêt des
consommateurs ou encore aux intérêts de l’entreprise plaignante. Le texte vise une
atteinte grave et immédiate. Exemple : les tribunaux décident que l’insertion dans un
contrat passé par une entreprise qui est en position dominante. L’insertion dans ce
contrat d’une clause d’exclusivité d’une durée d’un an avec une tacite reconduction,
peut justifier l’octroi de mesures conservatoires alors que cette pratique risque de
faire obstacle à l’ouverture du marché à de nouveaux entrants. Cependant, la même
jurisprudence décide qu’un éventuel manque à gagner pour une entreprise ne suffit
pas à lui seul pour caractériser l’atteinte grave et immédiate qui justifierait le
prononcé d’une mesure d’urgence. On voit apparaître ici une notion d’urgence qu’il
faut prendre en considération. Ces mesures conservatoires doivent être limitées à ce
qui est nécessaire pour faire face à l’urgence.

[Cet encadrement s’explique quand on sait que le principe est celui de la liberté
de la concurrence. L’atteint à cette liberté doit être strictement limitée et justifiée.
Cela explique ces textes, on parle de comportements répréhensibles mais on
encadre la sanction]

Le conseil peut adresser aux auteurs des actes répréhensibles des injonctions,
prononcer des sanctions.

L’art 464-2 énonce que le conseil de la concurrence peut ordonner aux


intéressés de mettre fin aux pratiques anticoncurrentiels dans un délai imposé. Des
injonctions peuvent être ordonnées : il peut lui ordonner de cesser de procéder à des
discriminations. Par ces injonctions le conseil de la concurrence sera amené à inciter
les entreprises à cesser la pratique répréhensible. Le même article ajoute que le
conseil peut accepter des engagements proposés par les entreprises ou par les
organismes de nature à mettre un terme aux pratiques antis concurrentielles. Si les
injonctions ne paraissent pas suffisantes ou si les engagements pris par les
entreprises ne sont pas respectés, le conseil de la concurrence peut aller jusqu’à
prononcer des sanctions pour l’essentiel d’ordre pécuniaire.

Les sanctions pécuniaires : l’article 464-2 décide que ces sanctions tiennent
compte d’un faisceau d’éléments : on doit tenir compte de la gravité des faits
reprochés, de l’importance du dommage causé à l’économie, de la situation de
l’organisme ou de l’entreprise sanctionnée, la réitération des pratiques prohibées…
Le texte précise que les sanctions doivent être déterminées individuellement pour
chaque entreprise ou organisme sanctionné et de façon motivée pour chaque
sanction. Le texte va encore plus loin en précisant le montant de la sanction. Il fait
une distinction selon que le contrevenant ait ou non une entreprise. Si le
contrevenant n’est pas une entreprise, le montant de la sanction ne peut pas
dépasser 3 millions d’euros. Si le contrevenant est une entreprise, le montant
maximum de la sanction est de 10% du montant du chiffre d’affaire mondial le plus
élevé réalisé au cours d’un des exercices clos depuis l’exercice qui a précédé celui
au cours duquel des comportements répréhensibles se sont réalisés. Ces sanctions
peuvent être complétées par d’autres sanctions. Le conseil de la concurrence peut
ordonner la publication, la diffusion ou l’affichage de sa décision selon certaines
modalités. Il peut également ordonner l’insertion de la décision ou un extrait de la
décision dans le rapport qui est établi sur les opérations de l’exercice par les
dirigeants de l’entreprise elle-même. Comme cela existe en droit communautaire, il y
a des mesures de clémence qui permettent au conseil de la concurrence d’atténuer
la sanction. Ainsi si un opérateur ne conteste pas la réalité des comportements
répréhensibles qui lui sont reprochés et s’il s’engage à modifier ces comportements
pour l’avenir, le conseil de la concurrence pourra en tenir compte et le montant
maximum de la sanction sera réduit de 50%. Les décisions du conseil de la
concurrence sont susceptibles de recours devant la cour d’appel de Paris (art 464-8
du code de commerce).

 
2-    Les sanctions prononcées par les juridictions civiles et commerciales

L’article 420-1 sanctionne par la nullité tout engagement, toute convention, toute
clause contractuelle qui se rapporte à une pratique prohibée par les articles 420-1 et
420-2. Ces textes prohibent tout accord ayant pour effet ou objet d’empêcher, de
restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché. Ils prohibent l’abus
de position dominante. Les juridictions civiles et commerciales doivent constater et
prononcer cette nullité. Ces juridictions peuvent être saisies par le ministère public,
par le ministre de l’économie et des finances ou par le conseil de la concurrence ou
encore par les victimes des comportements répréhensibles. S’il y a un préjudice subi
par l’un de ces demandeurs partiels, ce préjudice pourra être réparé par la juridiction
saisie qui réparera le préjudice sur le fondement des articles 1382 et suivants. Les
tribunaux ont le plus grand mal à chiffrer le préjudice.
3-    Les juridictions répressives

 L’article 420-6 punit d’un emprisonnement (max 4 ans) et d’une amende


(jusqu’à 75000E) le fait pour toute personne physique de prendre part
frauduleusement de manière déterminante dans la conception, dans l’organisation,
dans la mise en œuvre de ces pratiques répréhensibles.

Ce même article énonce que le tribunal peut ordonner que sa décision soit
publiée intégralement ou par extraits dans les journaux.

Section 3 : Les concentrations

Le droit des concentrations est dominé par deux textes : en France, la loi du 15
mai 2001 et en droit communautaire, le règlement n°139/2004 du 20 janvier 2004.
Ces deux textes nous permettent de cerner la notion de concentration.
 §1 : La notion de concentration

Aussi bien le règlement du 20 janvier 2004 que l’article 430-1 nous donnent une
définition de la concentration.
1-    Droit communautaire

L’article 430-1 énonce qu’une opération de concentration est réalisée lorsque


deux ou plusieurs entreprises antérieurement indépendantes fusionnent et lorsque
une ou plusieurs personnes détenant déjà le contrôle d’une entreprise au moins ou
lorsqu’une ou plusieurs entreprises acquièrent directement ou indirectement le
contrôle de l’ensemble ou de parties d’une ou plusieurs autres entreprises. On
retrouve les mêmes éléments dans le règlement du 20 janvier 2004.

Les mêmes textes en particulier l’article 430-1 nous disent que la


réglementation sur les concentrations s’applique aussi à ce qu’on appelle « les
entreprises communes ». Ce sont ces accords qui sont conclus entre plusieurs
partenaires en vue de réaliser une opération réalisée. Et bien les textes nous disent
qu’il peut y avoir concentration même dans une opération d’entreprise commune.
L’article 430-1 énonce que la création d’une entreprise commune accomplissant de
manière durable les fonctions d’identité économique, constitue une concentration. La
notion de concentration est donc assez large. Elle englobe pratiquement toutes les
opérations qui permettent de parvenir sous une forme ou sous une autre, à une prise
de contrôle de l’activité.

Cette concentration peut être à dimension communautaire, nationale ou


mondiale. C’est la raison pour laquelle on parle des concentrations nationales et
communautaires.

L’opération de concentration prend une dimension communautaire lorsque le


chiffre d’affaire total réalisé sur le plan mondial par l’ensemble des entreprises
concernées représente un montant supérieur à 5 milliards d’euros et lorsque le
chiffre d’affaire total réalisé individuellement dans l’UE par au moins deux des
entreprises concernées représente un montant supérieur à 250 millions d’euros. Si
ces seuils définis ne sont pas atteints, il faudra procéder quand même à d’autres
vérifications. Par exemple on sera dans une situation de concentration de dimension
communautaire si le chiffre d’affaire total réalisé sur le plan mondial représente un
montant supérieur à 2,5 milliards d’euros et qu’en même temps, dans chacun de trois
Etats membres, le chiffre d’affaire total réalisé par toutes les entreprises concernées
est supérieur à 100 millions d’euros.
2-    Droit français

En droit français on a une conception qui est très analogue à celle que se fait le
droit communautaire de la notion de concentration. L’art 430-2 du Code de
commerce décide que la réglementation des concentrations sera applicable lorsque
trois conditions sont réunies. 1- Il faut que le chiffre d’affaire total mondial de
l’ensemble des entreprises ou du groupe de personnes (physiques ou morales)
parties à la concentration soit supérieur à 150 millions d’euros. 2- Le chiffre d’affaire
total réalisé en France par au moins deux des entreprises ou bien du groupe de
personnes morales ou physiques concernés, soit supérieur à 50 millions d’euros. 3-
L’opération ne doit pas entrer dans le champ d’application du règlement sur le
contrôle des opérations de concentration entre les entreprises (règlement du 20
janvier 2004). Il ne faut pas que la même réglementation tombe sous le coup de la
réglementation communautaire sinon le droit français ne pourra pas la prendre en
charge (rôle du droit communautaire). Cela dit, dans certaines versions du texte,
l’article 430-2 continue à viser un règlement du 21 décembre 1989. Il faut remplacer
ce règlement par celui du 20 janvier 2004.

§2 : Le contrôle des concentrations


1-    Droit communautaire

 Le règlement du 20 janvier 2004 institue une coopération entre la commission


européenne et les autorités nationales. Ce règlement fait état de trois étapes pour
assurer le contrôle des concentrations :

 
-          Pré notification et notification :

 Les entreprises qui participent à une opération de concentration évidemment


de droit communautaire, peuvent si elles le souhaitent procéder à une pré
notification. Cette pré notification en elle-même n’est pas obligatoire mais rien
n’empêche que les entreprises qui le veulent, peuvent se livrer à l’opération. Elles
pourront de cette façon expliquer à l’avance leur projet. Ce qui est obligatoire c’est la
notification. Les mêmes entreprises doivent notifier à la commission toute opération
de concentration à laquelle elles participent ou elles comptent participer. L’art 7 du
règlement décide que l’opération de concentration ne peut être réalisée ni avant
d’être notifiée, ni avant d’avoir été déclarée compatible avec les objectifs impératifs
du marché commun. Cela veut dire que cette notification va avoir pour effet de
suspendre l’opération de concentration en attendant l’avis de la commission.

 
-          Contrôle :

La commission procède à l’examen de la notification et cet examen peut la


conduire à diverses solutions ou diverses conclusions. Soit elle constate par voie de
décision que la concentration ne relève pas du règlement (ex : le droit interne
français), soit elle constate que la concentration relève du règlement mais ne soulève
pas de doute sérieux quant à sa compatibilité avec le marché commun, soit elle
constate que la concentration relève bien du règlement et soulève des doutes
sérieux quant à sa compatibilité avec le marché commun, soit elle constate que
après modification apportée par les entreprises concernées, la concentration ainsi
modifiée ne soulève ou ne soulèvera plus de doutes sérieux et donc elle sera
compatible. Après ce premier contrôle, elle peut procéder à un second contrôle plus
approfondie : la commission peu diligenter une enquête, recueillir tous les
renseignements qui lui paraissent nécessaire, elle peut entendre les déclarations de
toute personne, peut procéder à des inspections auprès des entreprises… Toutes les
informations qu’elle recueille au cours de cette enquête ne peuvent pas être
divulguées, elles sont couvertes par le secret professionnel

 
-          Décision :
 Soit elle déclare la concentration compatible avec le marché commun, soit elle l’a
déclare incompatible avec le marché commun, soit elle ordonne la déconcentration
dans le cas où l’opération notifiée aurait déjà été réalisée avant même d’avoir l’avis
et la décision de la commission (entreprises pressées qui notifient et se livrent
directement à l’opération sans attendre l’avis ou la décision de la commission).

 
2-    Droit français

 On retrouve en droit interne, l’obligation de notification et ces questions sont


réglementées dans les articles 430-2 et 430-3. Les entreprises concernées par
l’opération de concentration doivent notifier le projet au ministre de l’économie et des
finances. Si l’opération a été réalisée sans avoir été notifiée, le ministère de
l’économie et des finances peut infliger une sanction pécuniaire qui peut atteindre
5% du chiffre d’affaire réalisé en France (pers morale), 1,5 million d’euros
(personnes physiques).

Une fois l’opération notifiée, le contrôle va se dérouler en deux phases. La


première phase consiste à examiner le dossier de l’opération et la seconde phase, le
contrôle approfondi. Au terme de cette procédure de contrôle une décision définitive
pourra être prise par le ministre de l’économie et des finances relativement à
l’opération elle-même. Les décisions prises par le ministre sont pratiquement les
mêmes que celles de la commission.

  

PARTIE
II : Le droit de la consommation
Depuis les années 70, la protection du consommateur s’est progressivement mise en
place. Un Code de la Consommation a était promulgué le 26 Juillet 1993. Il a était
modifié à plusieurs reprises.

 
  Qu’est-ce qu’un consommateur ?
 Le droit de la consommation concerne les règles applicables aux relations
entre professionnels et consommateurs. Mais le Code n’a pas défini le
consommateur. Depuis quelques années, la cours de Cassation refuse la
protection à celui qui conclu un contrat ayant un rapport direct avec l’exercice
de son activité professionnel. Ce rapport direct étant laisser à l’appréciation
des juges du fonds (= juges du 1er degré => TGI, TI,…).
 

Titre introductif – Résumé du droit de la consommation


 
Ch. 1 Les Principales Institutions chargées de veiller aux
Intérêts des Consommateurs
 

 Section 1.  LA DGCCRF

 I    La protection de la santé et de la sécurité des consommateurs

Elaboration de règles, souvent en partenariat avec d’autres administrations


concernées. Quand complexe, s’appuie sur les avis d’instance scientifique. Contrôles
à tous les niveaux, très rigoureux en matière alimentaire et dans les domaines à
risque. Si crise ou danger grave : interdit la commercialisation, assure le retrait de la
vente et impose des modifications de fabrication.

II  La protection économique des consommateurs

Consommateurs doivent être informés : règles d’affichage des prix, des conditions de
vente, des caractéristiques… Ils doivent être assurés de la loyauté des pratiques
commerciales comme la pub, VAD, soldes…Ils sont protégés contre les clauses
abusives. DGCCRF veille sur les variations inhabituelles de prix.

Section 2.  Le CNC (Conseil National de la Consommation)

Créé par décret du 27 mars 1997. Organisme consultatif placé auprès du Ministre de
la Consommation. Partenaire privilégié des pouvoir publics. DGCCRF en assure le
secrétariat. Composé de représentants des entreprises et des consommateurs.
Confrontation et concertation entre représentants des intérêts collectifs des
différents acteurs économique.

Section 3.  La CSC (Commission de Sécurité des Consommateurs)

 I   Composition et rôle

Organisme indépendant créé par loi du 21 juillet 1983. Composé de magistrats de la


Cours de Cassation et du Conseil d’Etat, de représentants des collèges
professionnels, et de consommateurs. Recense les incidents et risques. Emet des
avis. Informe le public par des communiqués de presse, campagnes de
communication…

II  Saisine
En cas d’accident ou de simple risque. Peut être saisie par toute personne physique
ou morale ou s’autosaisir. Procédure : adresser un courrier explicatif au Président de
la CSC. Autorité judiciaire peuvent demander son avis avant une décision de justice.

Section 4.          Les associations de consommateurs

 Loi Royer 27/12/73 : elles ont la possibilité d’agir en justice pour défendre l’intérêt
collectif de leurs adhérents.

Loi 5/01/88 : action préventive en matière de lutte contre les clauses abusives.

Loi 1992 : permet action conjointe entre associations et consommateurs lorsque


plusieurs consommateurs ont subi des préjudices du fait d’un même professionnel.

I    Les groupements de consommateurs

A.  Présentation des différents groupements

                1)    Les associations de consommateurs

18 associations agrées au plan national pour agir en justice (d’autres ont un


agrément local). Régies par loi du 1/07/1901. DGCCRF leur verse des subventions
de l’Etat.
-       Le courant familial protège l’intérêt des familles.
-       Le courant syndical défend les intérêts des salariés.
-       Le courant consumériste : représenté par l’UFC (Union Fédérale des
Consommateurs) qui regroupe 220 unions locales et qui est un groupe de
pression important.

                2)    Les centres techniques régionaux de la consommation

Loi 1901, représentent des associations de consommateurs locales ou


départementales.

                3)    Le BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs)

Créé en 1962. Représente auprès des institutions européennes les 25 associations


des 25 Etats membre. (l’UFC pour la France)

B.     Les actions en justice des associations de consommateurs


Doivent être agrées au plan national ou local.

                1)    L’action exercée dans l’intérêt collectif

Ministère public défend l’intérêt général, les victimes leurs intérêts personnels.
L’association de consommateurs peut se porter partie civile lorsque l’intérêt collectif
des consommateurs est concerné et demander des dommages et intérêts.

                2)    L’action en représentation conjointe

Les personnes physiques victimes donnent un mandat à l’association lui permettant


d’agir devant les juridictions civiles ou pénales au nom des consommateurs en
réparation des préjudices individuels subis.

Section 5. L’INC (Institut National de la Consommation)

Loi 1966. EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial) au service de tous


les consommateurs et de leurs associations, dont les ressources proviennent des
ventes de ses publications (60millions de consommateurs) et d’une subvention votée
par le parlement.

Information objective des consommateurs : études juridiques et économiques, essais


comparatifs de produits et services. Mission d’expertise et de développement
communautaire ; de documentation et recherches dans le domaine de la
consommation.

Ch. 2 La Protection du Consommateur lors de la Formation


du Contrat
Section 1.   La protection précontractuelle du consommateur

I    L’information fournie par les professionnels

A.    L’obligation d’informer

Renseigner l’autre contractant sur les caractéristiques principales du bien ou service


mais également sur les conditions du contrat (conditions générales de vente). Dans
certains cas la jurisprudence considère que le défaut d’information équivaut à un dol,
entraînant l’annulation du contrat assorti de dommages et intérêts.

Loi et règlements. Sanctions pénales. DGCCRF recherche et constate les infractions.


Le consommateur est informé par le vendeur ou l’étiquette ou affichage :
-       des caractéristiques essentielles du produit ou service : la qualité, l’utilité, la
composition, les conditions d’utilisation (mise en service, utilité), l’origine du
produit. Pour produits alimentaires l’étiquette doit également comportée :
quantité nette, date de péremption, conservation, coordonnées du fabricant ou
du conditionneur) ;
-       des prix et conditions de vente,
-       des mentions obligatoires de contrat dans certains cas : date limite de
livraison…,
-       du respect d’un contrat type pour les garanties et le SAV des appareils
domestiques.

Obligation d’utiliser la langue française et possibilité d’y ajouter une ou plusieurs


autres langues (décret 1/08/2002 pour respecter les règles communautaires).

B.            Les signes de qualité

Pas dans la loi. Message bref à l’attention des consommateurs qui atteste qu’un
produits présente des qualité. But promotionnel et informatif.
1)      Les signes de qualité en droit interne
-       Les appellations d’origine
-       Les labels et certifications des produits agroalimentaires
2)      Les signes de qualité en droit communautaire
-       Les appellations d’origine protégée
-       Le marquage CE
-       Le label écologique ou éco-label

II  L’information fournie par les associations de consommateurs et par l’INC

A.  Les méthodes d’information

             1)    Les revues mensuelles spécialisées

             2)    Les médias

             3)    Les essais comparatifs

B.   Les moyens de défense des professionnels

             13)    Le droit de réponse

             14)    Les actions en justice

III   La publicité : pratique commerciale réglementée


A.    La publicité trompeuse ou mensongère

Une information fausse de nature à induire en erreur le consommateur.

DGCCRF  procès verbal. Tribunal correctionnel peut ordonner : la cessation de la


pub, la diffusion d’annonces rectificatives, la publication de la décision en justice.

B.  La publicité comparative

Admise par la loi. Vise à améliorer l’information du consommateur. Conditions :


produits de même nature ; porte sur les caractéristique essentielles du produits que
le consommateur peut vérifier, dénigrement interdit, communiquée à l’entreprise
comparée avant diffusion.

Section 2.  La protection du consommateur contractant

 I   Le délais de réflexion

A.   Lorsque le délai est incompressible

Acceptation qu’après l’écoulement du délais.

B.  Lorsque le délai n’est pas incompressible

Acceptation pendant ou après l’écoulement du délais, pas au moment


obligatoirement au moment de l’offre.

II     La faculté de rétraction

Aucune partie du contrat ne peut mettre fin unilatéralement au contrat. Cependant la


loi prévoit pour le consommateur la faculté de rétraction (droit de repentir), pendant
un délais limité, et mettant fin au contrat, dans certains cas : démarchage à domicile ;
contrat de crédit à la consommation ; VAD ; non conformité de la livraison par rapport
à la commande.

III   Les pratiques commerciales réglementées : le démarchage à domicile

Contrat écrit et signé par le consommateur doit comporter : nom et adresse du


fournisseur, nature de la prestation, conditions d’exécution du contrat, prix global,
indication du droit de rétraction.

IV       Les pratiques commerciales prohibées


A.          L’abus de faiblesse (délit)

Suite à un démarchage, le consommateur n’est pas volontaire et donc pas prêt, pas
assez informé sur son achat.

B.           La vente forcée

Envois au consommateur de produits non commandé.

C.           Le refus de vente

L’article L121-1 du Code de la Consommation indique qu’il est interdit de refuser la


vente d’un produit ou d’un service, sauf dans 3 cas :
-          une demande anormale de l’acheteur (qui mettrait le vendeur en difficulté)
-          la rupture de stock
-          la concession exclusive (ex : un grossiste ne vend pas à un détaillant), la
vente réservée ou réglementée

Le refus de vente est également sanctionné par le Code Pénal (art. 225-1 à 225-4).
C’est considéré comme un délit, donc risque d’emprisonnement.

D.           La vente à la boule de neige

Section 3  La protection du consommateur lors de l’exécution du contrat

I   L’abus de puissance économique : les clauses abusives

La plupart des contrats signés par les consommateurs sont des contrats d’adhésion (
pas à négocier par le consommateur) et le professionnel aura naturellement
tendance à protéger ses intérêts dans ce type de contrats  clauses abusives.

Caractéristiques : le consommateur est victime d’un abus de position, et un avantage


excessif ne soit pas conféré au professionnel.

Suppression des clauses abusives du contrat. Ce type de clause peut entraîner une
nullité partielle ou totale du contrat.

   

II   Les garanties

A.           La garantie légale

             1)    Le domaine de la garantie légale


Article 16-41 du Code Civil = Il y a vice caché lorsqu’on suppose que l’acheteur
n’aurait pas acheté le bien ou en aurait diminué le prix s’il avait eu connaissance de
ce vice.

Le vice caché est : antérieur à la vente (le vendeur détenait la chose au moment de
la création du défaut) ; il est non apparent et non connu de l’acheteur (l’acheteur ne
peut se prévaloir d’un défaut qu’il connaissait) ; il est suffisamment important (le vice
caché rend la chose inutilisable) : le défaut doit faire obstacle à une utilisation
normale pour l’acquéreur de la chose vendue

             2)    L’origine de la garantie légale

L’acheteur qui est victime d’un vice caché devra se retourner contre le vendeur dans
un bref délais (5 jours à 2 ans). La jurisprudence donne un délais moyen de 3 mois
pour se retourner contre le vendeur. 2 cas de figure :

- le vendeur est un particulier et si le vice caché est avéré et que le délais est
respecté, il devra rembourser tout ou partie du bien (sans dommages et intérêts)

- le vendeur est un professionnel : il pèse sur lui une présomption irréfragable


(il ne peut méconnaître ou supposer ignorer le vice). Il devra rembourser le bien et
de plus verser des dommages et intérêts.

B.           La garantie conventionnelle ou garantie du distributeur

Elles sont accordées par le vendeur, mais ne sont pas obligatoires. Elles sont mises
en place pour 2 raisons : raisons commerciales = argument de vente (garantir le bon
fonctionnement en assurant la bonne réparation des pannes) ; pour éviter les
problèmes liés à l’obligation de garanties légales

Les garanties conventionnelles ne peuvent être inférieures aux garanties légales.


Elles sont gratuites, clairement indiquées sur le contrat (durée et extension de la
garantie). Elles peuvent être payantes en cas de prolongement de la garantie.

TIRE I. L’organisation de la défense des


consommateurs :
 
 A.  Les institutions :

 
Un ministère ou un secrétariat d’état est chargé depuis 1976 des intérêts des
consommateurs. Un comité interministériel de la consommation a était créé.
Un conseil national de la consommation organise la concertation entre
l’administration, les consommateurs et les producteurs.
L’Institut National de la Consommation (INC) joue un tripe rôle :
-          Il procède à des expertises techniques avec le laboratoire d’essai.
-          C’est un centre d’information et de documentation par ses
publication (ex : 60 millions de consommateurs)
-          C’est un organe de réflexion.

 
B.  Les associations de consommateurs :

 
Nombreuses, elles sont un contre-pouvoir vis-à-vis des entreprises. Il existe
deux grandes catégories :
-          Les associations à vocation généraliste.
-          Les association spécialisé (ex : défense des locataires).

 
Dix-huit associations sont actuellement agréées sur le plan national. Seul les
association agréée :
- Peuvent saisir le conseil de la concurrence.
- Sont représentés dans différents organismes officiels (dont l’INC)
- Peuvent agir en justice en exercent une action Civile devant les
tribunaux répressifs (ex : Elles pourront demander la suppression
d’une clause illicite dans un contrat ; demander la réparation d’un
préjudice subi par plusieurs consommateurs).
- Par l’action en représentation conjointe qui permet à l’association
d’agir au nom d’au moins deux consommateur victime (art. 422-1 du
Code de la Consommation).

TITRE II. L’information du consommateur :


 
A.  La publicité :
 
La publicité commerciale est libre, cependant certain type de publicité sont
réglementé ou interdites :
-          Interdiction de certaines publicités (art. L 121-15 du Code de la
Consommation) :
Certaines opérations commerciales sont interdites si une déclaration
n’a pas était faite au préalable, par exemple pour tout ce qui
concerne la cessation d’activité ou le changement d’activité.
Egalement certaines opération commerciale sont interdite si elles ne
sont pas soumissent à une autorisation administrative (ex :
Liquidation d’une société).
 
-          Publicité réglementée :
Une réglementation très stricte est imposé pour des produits dont
l’abus peut-être dangereux (ex : Alcool, médicaments, …)
 
-          Publicité trompeuse (L 121-1 du Code de la Consommation) :
Une publicité trompeuse est une publicité comportant des
« allégations, indications ou présentation fausse ou de nature à
induire en erreur ». Cette publicité trompeuse constitue un délit.
Celui-ci est constitué même si l’intention mensongère n’est pas
prouvée et il n’est pas non plus nécessaire que le consommateur ai
était réellement en erreur (ex : Sera considéré comme trompeuse
une publicité pour des confitures présenté comme une recette
familiale alors qu’elle est de nature industrielle).
Certains agents dont ceux de la DGCCRF (Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la Répression des
Fraudes) sont habilités à dresser certains procès verbaux ils
transmettent ensuite au procureur de la république.
 
-          Publicité comparative :
Elle a était autorisée en France par une loi de 1992 mais elle a était
soumise à de nombreuses exigences formulées par une ordonnance
du 23 août 2001.
Cette publicité est licite à condition :
o   De ne pas être trompeuse ou de nature à induire en erreur
o   Porter sur des biens ou des services répondants aux mêmes
besoins ou ayant le même objectif.
o   Comparer objectivement une ou plusieurs caractéristiques
essentiels, pertinente, vérifiables et représentatives de ces
biens et services dont le prix peut en faire parti.
o   Ne pas tirer indûment profit de la notoriété d’une marque, d’un
n om commerciale ou de toute autre signe distinctifs.
o   Ne pas entraîner le discrédit ou le dénigrement ou engendrer
la confusion avec un concurrent.
o   Ne pas présenter des biens ou des services comme une
imitation ou une reproduction d’un bien ou d’un service
bénéficiant d’une marque ou d’un nom commerciale protégé.

 
-          Publicité en ligne par télécopieur ou mobile (loi du 21 juin
2004) :
Trois conditions :
o   Elle doit rendre clairement identifiable la personne physique ou
morale pour le compte de laquelle elle est réalisée.
o   Est interdite la prospection utilisant les coordonnées d’une
personne physique qui n’a pas exprimé son consentement
préalable à recevoir des prospections directes par ces
moyens.
o   Le destinataire doit se voir offrir la possibilité de s’opposer
sans frais à l’utilisation de ses coordonnées.

 
B.  Les sanctions :

 
1.    Pénales :
 
Amande de 37 500€, le maximum peut-être porté à 50% des dépenses
de la publicité.

Le tribunal peut ordonner la cessation de la publicité au frais de


l’entreprise.

 
2.    Civiles :

Le ou les victimes pourront obtenir des dommages et intérêts.

 
C.  Les organismes vérificateurs :
 
-          Le BVP (Bureau de Vérification de la Publicité) : association crée
en 1953, exerce un contrôle préventif.
-          Le CSA (Conseil supérieur de l’Audiovisuel) institué en 1989,
exerce un  contrôle à posteriori sur les publicités à la télévision.

 
D.  L’information :
 
Le commerçant doit renseigner de façon très précise le client :
 
1.    Sur les produit :
 
Par un étiquetage informatif :
o   poids
o   Composition
o   Conditions de conservation
o   Date de fabrication et de péremption, …
La loi du 15 mai 2001 précise que l’étiquetage d’un produit vendu
sous marque de distributeur doit mentionner le nom et l’adresse du
fabricant. Elle précise également que pour certains produits la
mention relative à l’origine est inscrite en caractère d’une taille égale
à celle de l’indication du prix.
 
2.    Sur le prix :
 
Il doit être mentionné par marquage, étiquetage ou affichage. Le prix
à l’unité de vente doit être indiqué. Quand des annonces de
réduction de prix (promotions) sont faite, l’annonce doit fixer une
période ou un nombre de produit et le vendeur est tenu de satisfaire
toutes les demandes pendant la période annoncée aussi longtemps
que le nombre publié n’a pas était atteint.
 
3.    Sur les délais de livraison :
 
Ces obligations d’information sont étendues aux prestataire de
services.
Le professionnel à également une obligation de conseil.
Cette obligation de conseil comme l’obligation d’information du
professionnel est de plus en plus retenu par la jurisprudence et
découle de l’obligation générale de loyauté dans le contrat (Article
1134 du Code Civile).
Les conseils vont varier selon l’objet du contrat et les besoins du
consommateur.

 
4.    Dans le cas de contrats tacitement reconductibles  :
 
Depuis la loi du 8 janvier 2005, le professionnel prestataire de
services doit informer le consommateur par écrit de la faculté qu’il a
à ne pas renouveler son contrat au plus tôt 3 mois et au plus tard 1
mois avant le terme initialement prévu par la résiliation. A défaut
d’information le consommateur peut mettre fin gratuitement au
contrat à tout moment à compter de la date de reconduction du
contrat. Les avances effectuées après la dernière date de
reconduction doivent être remboursé dans un délai de 30 jours.

 TITRE III. La protection du consommateur :


 
A.   Règles générales de protection :
 
Ces règles sont édictés pour défendre le plus faible et sont dérogatoire
(exception) du droit commun.

 
1.    Protection dans les contrats :
 
Les clauses des contrats doivent êtres présentés de façon claire et
compréhensives et s’interprètent en cas de doute dans un sens
favorable au consommateur.
Le refus de vente et sanctionné pénalement quand il est exercé à
l’encontre d’un consommateur.
Certains procédés de vente sont interdis ou réglementés (ex : Les
soldes => Ne peuvent avoir lieu que deux fois par an et ne peuvent
excédés 6 semaines par période).

 
2.    Le consommateur bénéficie dans certains contrats d’un délai  :
 
Délais de réflexion avant la conclusion d’un contrat de 10 jours, mais il
bénéficie aussi d’un délais de rétractation de 7 jours après la signature
du contrat.
Le non respect de ces délais par les professionnel entraîne des
sanctions pénales.

 
3.    Le fabricant ou le vendeur sont également tenu :
 
D’une obligation de sécurité si la chose objet du contrat cause des
dommages.

 
B.   Protection contre les clauses abusives :
 
Dans le relations entre professionnels et consommateur, on est presque
toujours en présence de contrat d’adhésion. Donc, le législateur a souhaité
intervenir des 1978 pour sanctionner la pratique des clauses abusives.
 
1.    Définition de la clause abusive et champ d’application  :
 
Art L132-1 du Code de la Conso : « sont abusives les clauses qui
ont pour objet de créer au détriment du non professionnel un
déséquilibre significatif ». La loi précise que ce caractère s’apprécie
en se référent à toutes les circonstances qui entourent la conclusion
du contrat et aux autres clauses du contrat.
La question s’est posé de savoir si on pouvait assimilé à un
consommateur, un professionnel qui n’est pas de la même
spécialité que son co-contractant (ex : Un maçon qui achète de
tuiles ; Un agent immobilier qui fait l’acquisition d’un système
d’alarme ;…)
Dans un premier temps la jurisprudence a adopté une conception
large en adoptant la protection contre les clauses abusives au
professionnels qui pour le bien ou le service considéré « se trouvent
dans le même état d’ignorance que n’importe qu’elle autre
consommateur ».
Désormais la jurisprudence a une conception plus étroite si le
contrat a « un rapport directe avec l’activité du professionnel, la
protection est écarté ».

 
2.    Lutte contre les clauses abusives :
 
La commission de clauses abusives est chargé d’analyser ces
contrats types proposés au consommateur et peut émettre des
recommandations. Bien sur ces recommandation n’ont pas de
valeur contraignante mais elles conduite souvent les professionnel à
modifier eux même leurs contrats. Si les professionnels ne change
pas cette clause d’eux même, les associations de consommateur
peuvent saisir les tribunaux pour demander la suppression de la
clause abusive contenu dans le contrat type

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