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DROIT BANCAIRE

LICENCE 3 LDA ISM


Dr Jean Baptiste Diouf
Contact : Jeandiouf84@gmail.com
Tel: 77 703 39 77
Plan du Cours

• INTRODUCTION
• CHAPITRE 1 : LE CADRE NORMATIF DE L’ACTIVITÉ
BANCAIRE
• Section 1 : Le cadre communautaire régissant l’activité bancaire
• Paragraphe 1 : la loi cadre portant réglementation bancaire
• Paragraphe 2 : Le champ d’application de la réglementation bancaire
• Section 2 : La mise en œuvre de l’activité bancaire
• Paragraphe 1 : L’exigence d’une autorisation préalable d’exercice
• Paragraphe 2 : La réglementation des établissements de crédit
Plan du cours
• Chapitre 2 : Le cadre institutionnel de l’activité bancaire
• Section 1 : Les autorités de contrôle Communautaire de l’activité bancaire
• Paragraphe 1 : La banque centrale
• Paragraphe 2 : La commission bancaire
• Section 2 : Les autorités nationales de contrôle de l’activité bancaire
• Paragraphe 1 : L’association professionnelle des banques et établissement
financiers
• Paragraphe 2 : Les missions de l’association professionnelle des banques et
établissements financiers
PLAN DU COURS
• CHAPITRE 3 : L’ACTIVITÉ BANCAIRE
• SECTION 1 : L’ATTRACTION DE LA CLIENTÈLE
• Paragraphe 1: Les règles communes applicables à tous les comptes
• Paragraphe 2 : Les règles particulières
• SECTION 2 : L’ACTIVITÉ BANCAIRE LIÉE AUX OPÉRATIONS DE
CRÉDIT
• Paragraphe 1 : La convention d’ouverture de crédit
• Paragraphe 2 : Les opérations de crédit
• LA REGLEMENTATION DES SYSTEMES FINANCIERS
DECENTRALISES ( SFD)

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
• Loi cadre portant réglementation bancaire ( bceao)
• Loi N° 2008-26 du 28 janvier 2008 portant réglementation bancaire au Sénégal
• Loi N° 2008-47 du 03 septembre 2008 portant réglementation des systèmes
financiers décentralisés au sénégal
• Loi N°2019-06 modifiant la loi N° 2008-47 du 03 septembre 2008 portant
réglementation des systèmes financiers décentralisés au sénégal
• Convention collective des banques et établissements financiers du Sénégal.
• Le décret n° 2008-1366 du 28 novembre 2008 portant en application de la loi
relative à la réglementation des SFD au Sénégal.
• Les instructions de la BCEAO
• Les Actes Uniformes de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit
des Affaires (OHADA), notamment celui sur le droit des sociétés commerciales et
du groupement
• Recueil des textes légaux et règlementaires régissant les systèmes financiers
décentralisés de l'UMOA, 2011.
INTRODUCTION GENERALE
• L’Origine des banques remonte vers plusieurs millénaires avec JC, dont la
base était fondée sur le commerce et les échanges.

• En Afrique, le secteur bancaire a connu son expansion vers les années 1960
où la banques Françaises ont tenté de mettre en place des banques locales de
nature commerciales au profit des Etats colonisés dans le but de maintenir
leurs économies.
• Aujourd’hui , le schéma bancaire est marqué par la forte présence de banques africaines
qui occupent une place importante dans le tissu économique: ex CBAO, UBA, BNDE,
ECOBANK ect.
• Au Sénégal , le secteur a connu une évolution avec la liquidation des banques qui étaient
en activité de 1960 à 1990 : BSK. USB, BNDS, SONAGA, SONABANQUE,
SOFISEDIT et ASSURBANK.
• L’ Etat du Sénégal a par la loi N° 91-21 du 16 février 1991 crée la société nationale de
recouvrement (SNR) pour remplacer les banques ci-dessus dans la restructuration du
Secteur bancaire.
• Aujourd’hui, l’essentiel du secteur bancaire au Sénégal est composé de
banques commerciales.
• On peut retenir dans une première approche que le droit bancaire est le
droit d’une activité économique (secteur bancaire) exercée par des
personnes particulières que sont les acteurs (banques, établissements
bancaires à caractère financier) et qui s’exprime par des opérations
particulières appelées « opérations de banque ».
• L’activité bancaire au Sénégal est composée de banques étrangères
traditionnelles et de plus en plus de banques d’origines diverses.

• Elles sont particulièrement des banques commerciales ou des banques


d’affaire, par opposition aux banques de développement.
• Le droit bancaire est alors un droit économique car il
s’intéresse aux activités professionnelles qui est la
somme des opérations de banques et les personnes qui les
exercent à titre professionnel.
• Le droit bancaire étant un droit professionnel, n’est pas
un droit autonome du fait qu’il regroupe des domaines du
droit privé et du droit public.
INTRODUCTION

• Le droit bancaire est aussi constitué de l’ensemble des règles


fixant le statut des banques.
• Les banques sont des entreprises fondées en vue de se livrer
à une nature déterminée d’activités à savoir les opérations de
banque (opérations de crédit, de dépôt, ouverture de
compte, etc.
• A Ce titre, les banques exercent une fonction: l’intermédiation

• INTERMÉDIATION BANCAIRE : Les opérations bancaires sont


constitutives d’intermédiation; les banques recueillent les dépôts des
épargnants en vertu d’un contrat de dépôt qu’elles redistribuent sous
forme de crédit tant aux entreprises qu’aux particuliers en vertu d’un
contrat de prêt ou de crédit.
• On voit dans cette définition, le rôle d’intermédiaires de la banque
entre d’un côté les épargnants et de l’autre côté les emprunteurs
ou en d’autres termes entre les agents économiques en excédant
de liquidité et ceux en déficit de liquidité.
• Commercialité de l’activité bancaire : les opérations de banque comme
actes de commerce par leur nature:
( Article 2 AUDCG : est commerçant celui qui fait de l’accomplissement d’actes
de commerce par nature sa profession
Art 3 AUDCG: actes de commerce : ex : les opérations de banques, de bourse,
de change, les contrats entre commerçant pour les besoins de leur commerce.
Les actes effectués par les sociétés commerciales
.
• Conséquences de la commercialité. Le caractère commercial des
opérations de banque en exclut la gratuité .

• Du caractère commercial de la profession de banquier résulte la conséquence


qu’elle reste interdite par la loi, les règlements ou l’usage, à certaines
catégories de personnes.
• Droit bancaire, branche du droit économique. Le droit bancaire est en étroite
relation avec le droit économique c’est-à-dire l’ensemble des règles édictées par l’Etat et
destinées à régir diverses opérations intéressant directement l’économie du pays. C’est un
système de règles conçues pour donner à l’Administration un pouvoir d’action sur une
économie foncièrement libérale où domine encore le secteur privé .

• Ce droit permet à l’Etat d’intervenir dans le secteur bancaire afin de fixer des règles
souvent impératives et d’ordre public dans un souci de stabilité monétaire et financière.
Ces règles sont évolutives et changent en fonction de la conjoncture économique.
INTRODUCTION

• Technologie bancaire: Le secteur bancaire n’a pas échappé au progrès informatique.


• De plus en plus, les banques offrent de nouveaux services alliant l’informatique et les
télécommunications, permettant d’accomplir certaines opérations bancaires non plus
sur support papier mais par voie de télécommunications .
L’informatique a révolutionné la pratique bancaire en adoptant les instruments anciens
aux ordinateurs
Ex, le distributeur automatique de billets, la banque à domicile, ou les terminaux de
paiement électronique.
Introduction
• Dans l’espace sous régional, l’UMOA définit des règles applicables en matière
d’activité bancaire à travers la loi cadre portant réglementation bancaire.
• Le système bancaire Sénégalais était régi par la loi N°90-06 du 26 juin 1990
portant réglementation bancaire. Aujourd’hui c’est la loi N°2008-26 du 28 juillet
2008 qui régit l’activité bancaire au Sénégal.
• Le traité de l’union est constitué de 8 Etats membres que sont le Bénin, le
Burkina Faso, la côte d’ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le
Togo.
Introduction
• L’activité bancaire telle qu’on peut la concevoir aujourd’hui à travers la pratique
comporte trois aspects essentiels.

• Le premier aspect :c’est la collecte de fonds, le deuxième c’est la distribution des


ressources c’est-à-dire le financement des investissements et le troisième aspect c’est
l’activité de conseil.
• La banque doit également restituer les fonds reçus en dépôt à la demande de
l ’épargnant.
• De plus en plus, le banques sont sollicitées en matière de conseils pour la gestion du
patrimoine de leurs clients.
Introduction
• Dans un souci de soumettre à un système de contrôle uniforme, le législateur
communautaire a défini la notion de banque délimitant du coup l’objet même de
l’activité bancaire.
• Le législateur communautaire a donc accordé un statut rigide aux banques.
• Il a ensuite défini leurs activités avant de leur accorder des monopoles qui
constituent les conséquences de la qualité de banques.
La Microfinance est un outil essentiel de lutte contre la pauvreté, et
de développement économique.
La nécessité de réguler et de superviser la microfinance s’impose avec
d’autant plus d’acuité qu’il se pose de manière générale dans ce secteur,
parmi autres, des problèmes de stabilité, de contrôle, de transparence de
certaines activités. D’où la réglementation des SDF.
Dans une telle perspective, l’on est en droit de se demander s’il est
pertinent d’y mettre en place un cadre réglementaire spécifique, ou s’il
convient d’y adapter les règles bancaires classiques.
La loi N° 2019 Modifiant la loi N°2008-47 du 03 septembre 2008 portant réglementation des systèmes
financiers décentralisés.
L’activité principale de la microfinance consiste à octroyer
aux populations exclues du système bancaire classique, des
prêts à court terme, soit pour la constitution d’un fonds de
roulement, soit pour le financement des microprojets centrés sur
des activités principalement hors du champ de l’économie
formelle.
La microfinance peut être considérée comme « […] l’octroi des
services financiers (généralement du crédit et/ou de l’épargne), à
des personnes développant une activité productive, le plus
souvent de l’artisanat et du commerce, et n’ayant pas accès aux
institutions financières commerciales en raison de leur profil
socioéconomique.
La vocation première d’une banque est de favoriser le
développement harmonieux d’une économie, et en particulier, elle
assure par la transformation, le lien entre prêteurs et emprunteurs.
En cas de perte de confiance, les déposants ont le droit de bénéficier
d’un dispositif public de garantie des dépôts.

Il conviendra de faire une étude du cadre normatif de l’activité


bancaire ( Chapitre 1 ) et du cadre institutionnel de l’activité
bancaire ( chapitre 2), l’activité bancaire ( chapitre 3).
CHAPITRE 1 : LE CADRE NORMATIF DE
L’ACTIVITE BANCAIRE
• L’activité bancaire est régie par un cadre juridique basé sur la législation
communautaire et des textes d’application internes.
• C’est dans ce sens que l’encadrement de l’activité bancaire suppose l’existence
préalable d’un cadre juridique communautaire (Section 1) et une mise en œuvre de
la réglementation bancaire (section 2).
• Section 1 : Le cadre juridique communautaire de l’activité bancaire.
• Dans le cadre de l’intégration en Afrique de l’ouest, le secteur bancaire est régi par
une loi uniforme à travers la loi cadre portant réglementation bancaire
(paragraphe 1) et les textes d’application de l’activité bancaire ( paragraphe
2).
SECTION 1 : Le cadre communautaire régissant
l’activité bancaire
Paragraphe 1 : La loi cadre portant réglementation bancaire

• La réglementation des banques dans l’UMOA renvoi à l’urgence de


mettre en place un dispositif tendant à renforcer la stabilité
financière dans la zone.

• Dans le souci d’harmoniser la réglementation bancaire, il est institué une


loi uniforme de référence pour tous les Etats membres de l’UMOA
dénommée loi cadre portant réglementation bancaire.
 Paragraphe 1 : La loi cadre portant réglementation
bancaire

• La loi cadre obéit au principe de la création d’une


zone continentale émergente en 2035 et en même
temps soutenir la coopération monétaire par une
intégration du secteur bancaire, adapter les
économies des Etats de l’Union aux profondes
mutations de l’économie contemporaine.
Paragraphe 1 : La loi cadre portant réglementation bancaire
• La loi cadre portant réglementaire bancaire repose sur
5 piliers:

L’acceptation par les pays membres d’un transfert explicite


de souveraineté monétaire au profit d’institution
supranationales communes.

La modestie financière et l’autonomie de financement des


organes communautaires.
 La promotion d’un cadre macroéconomique et
réglementaire favorable l’initiative privée et de la
concurrence.
 L’unification des espaces économiques nationaux à
l’effet d’apporter la confiance des investisseurs.

 La mise en œuvre dans ce cadre propice au


développement économique et social des Etats
membres.
Paragraphe 1 : La loi cadre portant réglementation
bancaire
• L’article 1 de la loi cadre portant réglementation bancaire
dispose que « la présente loi s’applique aux établissements
de crédit exerçant leur activité sur le territoire des états
membres de l’Union, quels que soient leurs statuts
juridiques, le lieu de leur siège social ou de leur principal
établissement dans l’Union monétaire Ouest Africaine, ci-
après dénommée UMOA, et la nationalité des
propriétaires de leur capital social ou de leurs dirigeants ».
Paragraphe 1 : La loi cadre portant réglementation
bancaire
Au Sénégal , nous notons un certain nombre de
textes:
• la loi N°2008-26 du 28 juillet 2008 qui régit l’activité
bancaire au Sénégal.
• Loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 portant protection des
données à caractère personnel
• Loi n° 2008-08 du 25 janvier 2008 portant sur les
transactions électroniques
Loi n° 2008-11 du 25 janvier 2008 portant lutte contre la
cybercriminalité

Règlement n° 15/2002/cm/uemoa relatif aux systèmes de


paiement
Paragraphe 2 : Les textes d’application de la loi portant
réglementation bancaire

• Les textes d’application de la loi portant


réglementation bancaire dérivent de la compétence du
gouverneur de le BCEAO.
• Ce dernier prend un certain nombre d’instructions et
d’avis pour la mise en œuvre de la loi cadre portant
réglementation bancaire.
INSTRUCTION N° 015-12/2010/RB fixant les conditions d'exercice
des activités d'intermédiaires en opérations de banque.

Instruction n° 018-04/2011 établissant la liste des documents et


informations constitutifs du dossier de déclaration d'intention
d'installation dans le cadre de l'agrément unique.
Le droit bancaire regroupe les règles juridiques régissant
le commerce de l’argent c’est-à-dire l’ensemble des
dispositions juridiques qui réglementent aussi bien les
établissements de crédit que les activités exercées à titre
de profession habituelle par ceux-ci.

Il en découle que le droit bancaire est alors à la fois


un droit des acteurs et un droit des activités.
Paragraphe 2 : Les textes d’application de la loi portant
réglementation bancaire

• Ces instructions constituent des textes qui précisent les


règles à suivre selon l’objet de l’instruction.
• La liste des instructions et avis n’est pas exhaustives, les
autorités compétentes peuvent ajouter des instructions
nouvelles selon les circonstances.
• La réglementation bancaire exige également le respect
de certaines règles avant sa mise en œuvre.
SECTION 2 : LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACTIVITE
BANCAIRE

• L’activité bancaire suppose une autorisation préalable d’exercice


(Paragraphe 1) mais aussi la réglementation des établissements de
crédit (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : L’autorisation préalable d’exercice

• Dans le cadre de l’approfondissement de l’intégration financière au


sein de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), le Conseil des
Ministres de l’UMOA a institué en 1998, l’agrément unique des
banques et établissements financiers.
• L’agrément demeure une condition préalable d’exercice de l’activité
bancaire dans la zone UMOA.
Paragraphe 1 : L’autorisation préalable d’exercice
• La banque ne peut donc exercer une activité que si elle est
agréée et inscrite sur une liste officielle.
LA PROCEDURE D’OCTROI DES AGREMENTS :
• Les demandes d’agrément sont adressées au Ministère chargé des
Finances.
• Elle sont étudiés après déposées à la BCEAO La décision
d’agrément est prise par le ministre des finances sous formes
d’arrêté après avis conforme de la commission bancaire.
L’article 13 de la loi cadre portant réglementation bancaire
dispose que « Nul ne peut, sans avoir été préalablement agréé et
inscrit sur la liste des banques ou sur celle des établissements
financiers à caractère bancaire, exercer l’activité définie à l’article 2,
ni se prévaloir de la qualité de banque, de banquier ou
d’établissement financier à caractère bancaire……….. »
Paragraphe 1 : L’autorisation préalable d’exercice

• L’agrément unique confère à une banque ou un établissement financier,


dûment constitué, le droit d’exercer une activité bancaire ou financière
dans un Etat membre de l’Union et de s’établir ou d’offrir en libre
prestation, des services de même nature dans toute l’Union, sans être
obligé de solliciter de nouveaux agréments.
Paragraphe 1 : L’autorisation préalable d’exercice
• L'autorisation ou le refus d'installation est notifié dans un délai de
trois (3) mois à compter de la date de dépôt de la déclaration
d’intention et du dossier complet de demande d'établissement auprès
de la Banque Centrale.
• L’autorisation d’installation est constatée par l’inscription sur la liste
des banques dans les conditions définies à l’article 16.
Paragraphe 1 : L’autorisation préalable d’exercice

• Le retrait d'agrément, à la demande de l'établissement de crédit


intéressé ou lorsqu'il est constaté que ledit établissement de
crédit n'exerce aucune activité depuis au moins un (1) an, est
prononcé par arrêté du Ministre chargé des Finances, après avis
conforme de la Commission Bancaire.
Paragraphe 1 : L’autorisation préalable d’exercice

• Le retrait d'agrément ou d'autorisation d'installation est constaté


par la radiation de la liste des banques ou de celle des
établissements financiers à caractère bancaire.

• Le retrait de l’agrément d’un établissement de crédit s’étend


automatiquement aux succursales
Paragraphe 2 : La réglementation des établissements
de crédit
• Les établissements de crédits sont des personnes morales
qui effectuent, à titre de profession habituelles des
opérations de banque.
• Les établissements de crédit sont agréés en qualité de
banque ou d'établissement financier à caractère bancaire.
• La banque est un établissement de crédit qui a reçu un
agrément de la part de l’autorité de contrôle prudentiel et de
résolution.
Paragraphe 2 : La réglementation des établissements de crédit

• L’article 12 de la loi cadre portant réglementation bancaire du 03


décembre 2010 dispose que « Ne sont pas considérés comme
établissements de crédit:
• 1) les entreprises d’assurance, de réassurance et les organismes de
retraite ;
• 2) les notaires et les officiers ministériels dans le cadre de leurs
fonctions.
Paragraphe 2 : La réglementation des établissements de crédit

• La présente loi ne s'applique pas :


• 1) à la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest,
dénommée, ci-après, "la Banque Centrale" ;
• 2) au Trésor public ;
• 3) aux institutions financières internationales, ni aux
institutions publiques étrangères d'aide ou de coopération,
dont l'activité sur le territoire de ( ) est autorisée par des traités,
accords ou conventions internationales auxquels est partie
CHAPITRE 2 : LE CADRE INSTITUTIONNEL DE

L’ACTIVITE BANCAIRE

• La politique publique de régulation bancaire et financière répond à des


objectifs de sécurité et de stabilité du système financier
• Elle est mise en œuvre par des autorités de contrôle, destiné à garantir
une meilleure efficacité de l’action communautaire et nationale.
• Il sera question d’étudier les autorités communautaires de contrôle
de l’activité bancaire (section 1) et les autorités nationales de
contrôle de l’activité bancaire (section 2).
Section 1 : Les autorités communautaires de
contrôle de l’autorité bancaire

• Les organes de contrôle de l’activité bancaire dans l’espace UMOA sont la


banque centrale (paragraphe 1) et la commission bancaire (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La banque centrale des Etats de l’Afrique
de l’ouest
• La BCEAO est un établissement public international constitué entre les
Etats membres de l’UMOA. Elle est l’institution d’émission monétaire
de l’Union.
• En tant qu’organe de consultation, elle est aussi chargée d’assurer dans
chaque Etat l’application des dispositions légales et réglementaires
prises par les autorités nationales en vue de la réglementation relative à
l’exercice de la profession bancaire
• Elle peut procéder à des vérifications sur pièces ou par inspection de sa
propre initiative ou à la demande de la commission bancaire.
Paragraphe 2 : La commission bancaire

• C’est un établissement supranational dont les compétences


recouvrent l’ensemble des pays composant l’union (UMOA).
• Les compétences dévolues à cette commission bancaire sont relatives
à la mission de contrôle, le pouvoir de sanction et le pouvoir
consultatif.
• Dans le cadre de sa fonction d’organe de contrôle du respect de la
réglementaire bancaire, la commission bancaire effectue des
contrôles sur pièces des documents comptables (bilan, compte de
résultat, situation périodique...) qui sont remis par l’intermédiaire de
la banque centrale ou au cours d’une mission ponctuelle.
La Commission Bancaire de l’Union Monétaire Ouest
Africaine (UMOA) créée par une convention signée par les Ministres des
Finances des Etats membres de l’UMOA le 24 avril 1990 à Ouagadougou,
a pour but de "contribuer à assurer une surveillance uniforme et plus
efficace de l’activité bancaire et une intégration de l’espace bancaire dans
l’UMOA". La commission de l’UMOA relève de la volonté des Autorités
de l’Union de confier le contrôle de l’activité bancaire à une structure
communautaire à laquelle ont été dévolus, par les Etats, les pouvoirs
nécessaires à l’exercice de ses attributions.
Les pouvoirs de la commission s’articulent autour de l’agrément et au
retrait d’agrément des établissements de crédit, au contrôle des
établissements de crédit et des systèmes financiers décentralisés, aux
mesures administratives et sanctions disciplinaires à l’encontre des
établissements assujettis ou des dirigeants responsables et à la
nomination d’administrateur provisoire ou de liquidateur
SECTION 2 : LE CONTROLE NATIONALE DE L’ACTIVITE
BANCAIRE
Paragraphe 1 : L’association professionnelle des banques et établissements
financiers (APBEF)
• L’APBEF est un acteur principal de la mise en œuvre d’une politique
active d’informations destinées à mieux faire connaître la profession
bancaire
• L’APBEF est un organe unique dans chaque Etat membre de l’Union
auquel les banques et établissements financiers inscrit doivent
obligatoirement adhérer.
En effet, selon l’article 59 de la loi bancaire « les banques et établissements
financiers doivent dans le mois qui suit leur inscription sur la liste des banques
ou sur celle des établissements financiers adhérer à l’APBEF.
L’AFBEF joue entre autre, un rôle d’organe de protection des intérêts
généraux de la profession. Ainsi, elle peut parfaitement ester en justice pour
poursuivre coupables d’exercice illégal de la profession de banquier ou d’usage
illicite des appellations de banque, banquier ou bancaire.
Paragraphe 1 : L’association professionnelle des banques et
établissements financiers (APBEF)

• L’APBEFS (association professionnelle des banques et établissements financiers


du Sénégal) a été créée en 1990 revue le 28/07/2008 sous la loi 2008-26 en son
article 55.
• Elle est régie par les dispositions de la loi n° 68-08 du 28/03/1968 relatives
aux associations.
Paragraphe 1 : L’association professionnelle des banques et
établissements financiers (APBEF)
• Il existe une APBEF dans chacun des 8 pays membres de l’UEMOA,
avec un chapeau qui est la Fédération des APBEF intitulée la
FAPBEF dont le siège est à Cotonou, au Bénin.

• L’APBEF constitue un interlocuteur privilégié pour la BCEAO et


avec les personnes publiques.
Paragraphe 2 : Les Missions de l’association professionnelle
des banques et établissements financiers

• La défense des intérêts de ses membres constitue une mission


essentielle de l’association car elle est même habilitée à intervenir en
justice lorsqu’elle estime que ces intérêts sont mis en jeu.
• Elle représente la profession auprès des pouvoirs publics et joue le
rôle de concertation et d’intermédiaire entre les banques et
ces pouvoirs publics pour toutes les questions intéressant l’exercice
de la profession.
Paragraphe 2 : Les Missions de l’association professionnelle des
banques et établissements financiers
• Elle organise la médiation entre ses membres en vue de la
résolution à l’amiable des conflits entre les banques et
établissements financiers et ses employés.

• L’APBEF est un acteur patronal du dialogue social car elle


assure la promotion des conditions sociales et veille à
développer de bonnes relations de travail dans les banques et
établissements financiers.
CHAPITRE 3 : L’ACTIVITE BANCAIRE

• Dans le cadre de sa mission, la banque est appelé à exercer


plusieurs activités comme l’activité d’attraction de la clientèle
(section 1) et l’activité bancaire liée aux opérations de crédit
(section 2).
• SECTION 1: L'ACTIVITÉ D'ATTRACTION DE LA
CLIENTÈLE

• Pour attirer la clientèle potentielle, il faut que les banques puissent entrer en
relation d'affaires avec les clients, qui se manifeste par l'ouverture d'un
compte mais aussi par divers services.
• La relation banquier et le client est par nature, une relation
contractuelle. Elle donne normalement lieu à la conclusion d’un
contrat.
• A travers le contrat, les parties peuvent effectuer des opérations
de banques : dépôt et retrait par exemple.
• Les clients peuvent être des personnes physiques et morales.
• Les banques et établissements financiers déterminent par leur
présence un rapport juridique qualifié de relation bancaire.
Nous avons les dispositions de promotion de l’utilisation des instruments scripturaux de

paiement du Règlement n° 15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement

dans les Etats membres de l’UEMOA « Toute personne physique ou morale établie dans

l’un des Etats membres, possédant un revenu régulier dont la notion est définie par une

instruction de la Banque Centrale, a droit à l’ouverture d’un compte auprès d’une

banque, telle que définie par l'article 3 de la Loi Cadre.


• En cas de refus d’ouverture de compte opposé par trois

établissements successivement, la Banque Centrale peut désigner

d’office une banque qui sera tenue d’ouvrir un compte donnant

droit à un service bancaire minimum (article 8) ».


SECTION 1: L'ACTIVITÉ D'ATTRACTION DE LA
CLIENTÈLE

PARAGRAPHE 1 : LES COMPTES BANCAIRES

• Le compte est une écriture comptable traduisant en chiffres l’état des opérations
créditrices ou débitrices effectuées entre la banque et son client comportant
l’inscription de chaque opération sous forme d’un article (article au crédit ou au débit
suivant que le client est créancier ou débiteur de la banque) au poste de l’une des deux
colonnes de compte, dites de débit ou de crédit et se liquidant par une balance finale
des deux colonnes qui fait apparaître un solde qui sera réglé à la clôture.
• La relation bancaire se matérialise par des flux
monétaires initiés par le client (dépôts, paiements) ou
encadrés par la banque.

• De fait, les comptes bancaires constituent les premiers supports


de la relation bancaire où s’inscrivent en débit ou crédit les
résultats des mouvements ou des opérations concernant le client.
• Les instruments de crédit et de paiement sont considérés comme
les accessoires de la relation bancaire car ils permettent de
disposer facilement des fonds déposés par le client.
Paragraphe 1 : Les comptes bancaires

• La clientèle d'une banque est appelée à effectuer des


opérations qui se matérialisent par l'ouverture d'un compte
approprié.
• Le banquier va lui ouvrir un compte de dépôts, un compte
courant ou un compte d'épargne.
• Un compte bancaire constitue, un tableau synoptique des
créances et des dettes réciproques de deux personnes, la
banque et son client.
• D'un côté, il y'a des retraits effectués par le client et d'autre part
tout ce qui est entre comme versement et qui est enregistré dans
la partie crédit.
• Le compte est une convention à l’occasion de laquelle le banquier promet de tenir
« comptablement » le compte et aussi de fournir à son client les prestations relevant
du service de caisse : le compte bancaire est une convention qui porte sur le mode
d’exécution d’opérations juridiques.

• Du point de vue juridique, le compte bancaire est une convention conclue


le jour de l'ouverture du compte et portant un certain nombre d'éléments


Paragraphe 1 : Les comptes bancaires
• Le 1e élément: c'est les règlements de créance et dettes réciproques.

• Le 2e élément :c’est les intérêts, les sûretés qui devront éventuellement garantir
un solde débiteur.
• Le 3e élément: c'est l’engagement du banquier à fournir à son client des
prestations ce qu'on appelle un service minimum ( la gestion du compte, la mise
à disposition d'au moins un instrument de paiement entouré de sécurité
nécessaires, la possibilité d'effectuer des virements (domiciliation, encaissement
et paiement) à partir de ce compte, la délivrance aux clients d'un relevé de
comptes trimestriels et à sa demande d'un relevé d'identité bancaire) prévu par
l'article 10 du règlement n°15.2002 de l'UEMOA.
Paragraphe 1 : Les comptes bancaires

• Le législateur communautaire impose aux banquiers une convention


d'ouverture de crédit qui doit être matérialisé d'une part l'ouverture effectue
du compte, le service bancaire minimum ainsi que toute les précisions
concernant l'usage du compte bancaire.
• Le rôle d'un compte bancaire:
En tant qu'instrument de comptable, le compte bancaire enregistre des
opérations ou articles et donne une position débitrice ou créditrice traduisant
un solde ou chiffre provisoire.
• Document comptable, le compte constate les opérations
intervenues entre les parties et en exprime le solde par des
chiffres. Chaque opération se traduit par un article de compte
(article au crédit ou au débit).
Paragraphe 1 : Les comptes bancaires

En tant qu'instrument de règlement, l'enregistrement d'un chiffre permet


le paiement d'une créance et en tant qu'instrument de garantie, le compte
bancaire couvre les risques liés aux créances grâce au mécanisme de
compensation entre article de crédit et article de débit
• A. Les règles communes applicables à tous les comptes
• B. Les règles particulières applicables aux comptes
A. Les règles communes applicables à tous les
comptes

1. L'ouverture d'un compte


• L'ouverture d'un compte marque en réalité la conclusion d'une
convention. C'est le point de départ des relations entre le banquier
et son client.
• L'ouverture se matérialise par un écrit soit des fiches d'ouverture
du crédit. Il faut un écrit, un versement d'un dépôt minimum, le
dépôt d'un spécimen de signature ou des mandataires habilités à
faire signer le compte.
• L'obligation pour certaines catégories d'ouvrir un compte comme les
commerçants qui sont au cœur des échanges commerciaux et de la
circulation de la monnaie fiduciaire obéissent à 2 catégories d'abord assurer
la transparence dans les opérations, ensuite réduire la circulation de la
monnaie fiduciaire c’est à dire les billets de banque ou les pièces de sorte que
les transactions passent par un compte bancaire.
• L’ouverture du compte s’exprime par la conclusion d’une convention
cadre entre la banque et le client . Cette convention vise à définir les
principales règles auxquelles seront soumises les opérations futures
effectuées par un ou plusieurs clients en vertu des multiples contrats
d’application à venir.
• Les caractères de la convention:
• La Convention est écrite: L’ouverture du compte est gouvernée par le
principe du consensualisme. Sa validité n’est donc soumise à aucun
formalisme. Il n’en demeure pas moins que cette convention s’exprime de
plus en plus de manière écrite.
• Ainsi, dans la pratique, la banque met à la disposition de son client virtuel ou
physique un document écrit pré-imprimé, la lettre d’ouverture de compte,
précisant les conditions générales de fonctionnement du compte (modalités,
nature, etc.). La personne qui désire entrée en relation avec la banque doit
signer ce document sans possibilité de négociation, la convention de compte
constitue en effet un contrat d’adhésion.
• LE CONSENTEMENT :
• Le contrat d’ouverture de compte se forme par le consentement de ses
parties, banquier et client. La question se pose de savoir si de part et d’autre
leur consentement est libre?
• Liberté du client : Pour la très grande majorité des personnes physiques ou
morales, l’ouverture d’un compte n’est qu’une commodité personnelle. Toute
personne est libre d’ouvrir le compte qu’elle entend auprès de l’établissement
bancaire qu’elle veut. En principe, la loi n’impose pas aux individus d’ouvrir
un compte bancaire. Exceptionnellement, le législateur oblige certaines
personnes à ouvrir un compte. Ainsi, certains salaires sont obligatoirement
versés sur un compte bancaire par virement bancaire ou postal ou par chèque
barré.
Liberté du banquier.
• La liberté du client d’ouvrir ou de ne pas ouvrir un compte n’a pas posé de
problèmes particuliers, en revanche, la liberté du banquier d’accepter ou de
refuser l’ouverture d’un compte bancaire a suscité d’abondantes controverses .
La légitimité d’une telle liberté se justifie par le caractère intuitu personae qui
caractérise nécessairement les relations de la banque avec sa clientèle, d’autant
plus qu’une telle relation suppose des relations durables et peut entraîner le
responsabilité du banquier. Aussi serait-il illogique et injuste de faire supporter à
ce dernier les méfaits d’une ouverture de compte sans lui donner la faculté de s’y
opposer.
A. Les règles communes applicables à tous les
comptes
• 2. Le fonctionnement du compte
• Le compte fonctionne lorsqu’il est alimenté c’est à dire lorsqu’il y’a des entrées de
créance. Il faut qu’il y’ait des entrées pour qu’il puisse avoir des retraits. Lorsqu’on parle
de fonctionnement, cela suppose que le compte est créditeur.
• S’agissant de la tenue du compte du compte, chaque opération qui passe dans le compte
comporte la date de l’opération, le montant du crédit ou du débit, du solde provisoire
c’est à dire la position créditrice ou débitrice et éventuellement ce qu’on appelle la date
de valeur.
• Lorsqu’il y’a un écriture erroné, on procède à ce que l’on appelle une compensation
c’est à dire une écriture inverse.
En principe, seul le client c’est-à-dire le véritable titulaire du compte en banque est
habilité à faire fonctionner son compte. Cependant, cette restriction n’est pas absolue: elle
ne semble concerner que les opérations de débit en ce qu’elle fait supporter les dettes aux
titulaires.
En revanche, il est admis qu’une personne tierce puisse effectuer les versements qu’elle
entend sans que le banque ne puisse lui opposer son défaut de qualité.
Vérification de la signature:
La vérification de la signature est effectuée par sa comparaison avec le
spécimen préalablement déposé à la banque par le client ou son mandataire.
Manuscrite, à la griffe, ou imprimé, cette signature est aussi électronique.
Ainsi en sera t-il en cas d’utilisation d’un code secret pour le paiement au
moyen d’une carte de crédit dans un magasin équipé d’un terminal
d’ordinateur .
Dans l’exécution de son obligation de vérification, le banquier n’est pas tenu
dans les mêmes termes qu’un expert, il doit simplement constater la «
conformité apparente » au spécimen de la signature.
La jurisprudence considère que la non-conformité de la signature ne peut être
reprochée à la banque que si elle est manifeste c’est-à-dire si elle est révélée au
premier regard . Il n’en demeure pas moins que certaines circonstances
appellent une meilleure vigilance du banquier à peine de responsabilité .
• Responsabilité : Le banquier qui ne procède pas à la vérification supporte le poids
du paiement effectué et voit sa responsabilité engagée sauf à se retourner contre le
tiers.
• L’information bancaire :
• C’est la matérialisation de l’obligation de renseignement qui figure dans tout
contrat : elle consiste dans le devoir positif de porter à la connaissance du
partenaire ce qui peut utilement contribuer à l’éclairer sur les circonstances
de l’opération, son économie, les variations ou compléments éventuels, ainsi
que sur la nature et la portée de ses engagements.
• Le secret bancaire
• L’activité bancaire appelle la discrétion, parce qu’on y parle d’argent. La vie des
affaires et même la vie familiale l’exigent. Aussi la profession bancaire se réclame-
t-elle d’une tradition de réserve.
• Le banquier est tenu au secret professionnel. Ce n’est pas tout, car le client déjà
protégé par le secret professionnel bénéficie également du devoir de non
ingérence, non immixtion dans ses affaires, qui pèse sur le banquier.
• non divulgation du secret et la non immixtion dans les affaires du client
• Par profession, le banquier est détenteur d’informations
confidentielles. La loi bancaire, art. 30 al 1 oblige les dirigeants et
les employés à ne point dénoncer les secrets qu’on leur confie en
ces termes : « Les personnes qui concourent à la direction, à
l’administration, à la gérance, au contrôle ou au fonctionnement
des banques et des établissements financiers, sont tenus au
secret professionnel, sous réserve des dispositions de l’art. 53
• L’obligation au secret ne concerne que les informations
confidentielles. Ces données confidentielles sont celles qui
présentent un caractère précis, notamment par les chiffres qui les
accompagnent : le contenu du bilan, le montant ou le mouvement
de compte, les montages financiers…
• Le banquier doit tenir le compte de son client et exécuter sa mission avec « ponctualité et
exactitude ».
• Pour chaque opération, il en inscrit la nature, la date, le montant du crédit ou de débit, le solde
provisoire qui s’en dégage, etc. Les créances et les dettes sont portées au compte dont elles
deviennent des articles de crédit ou de débit. Le banquier doit se conformer aux instructions
de son client et les exécuter sans retard ou omission sous peine de responsabilité, en cas de
dommage pour le client ou pour un tiers.
• « Le banquier ne peut intervenir, ni pour empêcher son client d’accomplir un acte irrégulier, ni
pour refuser d’exécuter les instructions données par son client au motif que celles-ci lui
paraissent inopportunes » et ce, sauf anomalies de fonctionnement que la banque doit relever
. Par conséquent, « le devoir de non ingérence interdit à l’établissement de crédit d’intervenir
pour empêcher son client d’accomplir un acte illicite » .
A. Les règles communes applicables à tous les comptes

• 3: La clôture du compte:
• Elle pt avoir deux types de cause. Elle peut être volontaire ou involontaire.
• La banque peut mettre fin à la convention de comptes sous réserve de ne pas
commettre un abus de droit, de ne pas clôturer brusquement le compte du client.
• La clôture peut être volontaire lorsque le client demande lui-même la clôture de son
compte.
• La clôture d’un compte peut être involontaire notamment dans le cas de procédures
collectives d’apurement du passif.
• La clôture entraîne l’ouverture de la liquidation qui permet d’établir le solde définitif.
Ainsi la banque procédera au paiement des chèques qui sont émis antérieurement à
la clôture pour autant qu’il ait de provision.
A. Les règles communes applicables à tous les
comptes

• Les rémunérations du banquier cessent d’être dues. C’est notamment le cas pour les
frais de tenue de comptes qu’on appelle fréquemment les agios, de même que les
intérêts cessent d’être calculés au taux contractuel.
• En conclusion, et concernant les règles générales prévues pour le compte courant, il
faut retenir les dispositions de l’article 15 du règlement instituant pour le client le
droit à l’information.
• En effet, selon ce texte, les conditions liées à l’usage du compte doivent être
clairement spécifiées au client au moment de l’ouverture du compte et mentionnées
expressément et en caractères lisibles dans la convention d’ouverture du compte
B. Les règles particulières applicables aux comptes

• 1. Le compte courant :
• Le compte courant est une convention d’affaires liant le banquier à son client qui dans la
plupart des cas est une personne morale.
• Le compte courant est un mécanisme de règlement simplifié des créances réciproques.

• Il s’opère dans une fusion de chaque créance certaine, liquide et exigible avec les autres
créances et il s’opère un règlement instantané en dehors de toute compensation et le solde
provisoire qui se dégage d’après chaque opération constitue une créance et disponible.
B. Les règles particulières applicables aux comptes

• Le compte courant serait la convention par la quelle deux personnes affectent toute la
créance réciproque à un mécanisme de règlement instantané par fusion en un solde
immédiatement disponible.
• Le compte courant est caractérisé par un élément intentionnel (l’intention des
correspondants (banquier et le client c’est-à-dire l’accord entre les deux). C’est ce qu’on
appelle les caractéristiques essentiels du compte courant (mécanisme de règlement et le
mécanisme de garantie).
• Le compte courant est caractérisé aussi par un élément objectif qui est de remises
réciproques aussi bien pour le banquier que pour le client.
• Une remise est la créance qui va être réglée en compte, la créance qui va entrer en compte.
La créance doit être liquide, certaine, exigible et fongible pour pouvoir passer au
disponible du compte.
B. Les règles particulières applicables aux comptes

• 2. Le compte de dépôt
• Au regard des caractéristiques du compte courant, le compte de dépôt enregistre les
opérations de caisse qui viennent en diminution ou en augmentation du dépôt initial.
• Le compte de dépôt comporte le même élément matériel qu’est la possibilité de remises
réciproques. Chacune des parties a la faculté de faire des remises réciproques en termes
de créance. On a le compte de dépôt ordinaire et le compte de dépôt à terme.
• Le compte de dépôt ordinaire : Il est en principe toujours créditeur et
n’enregistre que des dépôts et des retraits opérés au gré du titulaire du
compte.
• La pratique bancaire désigne les comptes ordinaires de dépôts par
l’expression « comptes de chèques ». Ils sont ouverts aux personnels
physiques non marchants et aux commerçants pour leurs opérations
personnelles
• Les comptes bancaires de dépôts à terme:
• C’est un compte en vertu duquel le titulaire s’engage à n’opérer des retraits
qu’à l’expiration d’un certain délai.
• Le compte de dépôt est un compte bancaire en principe toujours
créditeur, n’enregistrant que des dépôts et des retraits opérés au gré du
client et ouvert généralement aux particuliers non commerçants ou
aux commerçants pour leurs opérations personnelles.
• LES COMPTES PLURAUX.

• A. LES COMPTES COLLECTIFS.


• Un compte bancaire peut appartenir à plusieurs personnes comme
le compte indivis et le compte joint .
• 1. Un compte indivis

• Le compte collectif a vocation à être considéré comme un compte indivis


entre ses cotitulaires c’est-à-dire que toute opération n’est régulièrement
ordonnée qu’à l’unanimité des cotitulaires. La Signature de tous les titulaires
est indispensable sauf désignation d ’un mandataire commun.
• 2 : Le compte joint
• C’est un compte collectif dans lequel, les co-titulaires conviennent tant
qu’entre eux qu’à l’égard du teneur du compte, non seulement d’une
solidarité passive (pour le cas de clôture du compte en position débitrice)
mais aussi et surtout d’une solidarité active qui les fait apparaître chacun
sinon comme propriétaire de l’intégralité des actifs en compte.
• B. LES COMPTES MULTIPLES.
• Une personne physique ou morale peut être titulaire de plusieurs comptes
dans le même établissement de crédit.
• Cette multiplicité vise en général à la séparation des opérations relatives à des
activités différentes ou à des marchés indépendants
Paragraphe 2 : Les services de caisse

• Le banquier est le cassier du client c’est-à-dire celui qui reçoit ses fonds en
dépôt. En effet, en ouvrant un compte bancaire, votre 1e souci est de pouvoir
mettre ses fonds en sécurité mais aussi et éventuellement de faire fructifier
ces fonds.
• Le banquier c’est aussi pour le client celui qui fait ses paiements à son profit
ou au profit d’un tiers sur ordre du client mais aussi c’est lui qui fait des
encaissements pour son client
• L’ ouverture d’un compte s’accompagne de l’enregistrement d’une première
opération par le dépôt d’une certaine somme dont le but est de donner au
compte une existence comptable.
• A ce premier dépôt, les banques exigent souvent un complément, le dépôt
d’un spécimen de la signature du titulaire pour l’identification du client.
• A : LA RÉCEPTION DE FONDS
• La vocation du banquier est de recevoir des fonds à charge de les restituer à la demande
du déposant à savoir le client.
• Les fonds déposés chez le banquier se traduisent par le solde créditeur du compte.
• Les fonds qui sont ainsi déposés chez le banquier sont pour le banquier des fonds dont
il peut disposer lui-même sous quelque forme qu’il soit, soit en les prêtant à d’autres
clients, soit en les conservant dans ses coffres. Mais le banquier est redevable de ces
fonds à l’égard du client déposant. Ainsi, en cas de besoin, le client déposant peut
demander la restitution dès lors que ces fonds sont disponibles et il y’a plusieurs
modalités de restitution de ces fonds lorsque la provision existe et parmi lesquelles le
retrait. C’est la remise de fonds au client titulaire du compte.
• Vous pouvez également donner l’ordre à votre banquier d’effectuer un paiement par
votre compte.
• B .Le service d’encaissement et de paiement
• Le virement et la compensation sont les modalités qui permettent d’effectuer les opérations
d’encaissement et de paiement et pour effectuer valablement ces opérations, le banquier va

recevoir mandat de son client. Le banquier joue ici un rôle d’exécutant.

• Le virement : c’est un procédé scriptural. Il s’agit d’un mouvement qui est réalisé par le débit d’un
compte et le crédit d’un autre.

• Le banquier ne doit pas vérifier l’origine des fonds. Le principe est que le banquier en tant que
mandataire n’a pas à vérifier l’origine des fonds et l’importance des fonds, à mener des
investigations sur l’origine et l’importance des mouvements.

• Cependant, la directive n°07-2002 -CM UEMOA a mis à la charge du banquier ce que l’on appelle une déclaration de
soupçon.
• L’article 26 de la directive dispose que « les personnes visées à l’article 5
parmi lesquelles les institutions financières, les banques sont tenues de
déclarer à la cellule nationale de traitement des informations
financières dans les conditions fixées par la présente directive selon un
modèle de déclaration les sommes d’argent et tous autres bien qui sont en
leur possession lorsque ceux-ci pourraient provenir du blanchiment de
capitaux.
• Pour que l’ordre de virement puisse être exécuté, il faut que le solde soit
suffisant et disponible.
SECTION 2 : L’ACTIVITE BANCAIRE LIEE
AUX OPERATIONS DE CREDIT

• On étudiera la convention d’ouverture de crédit (Paragraphe 1) et les


opérations de crédit à court terme (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La convention d’ouverture de
crédit

• A. Caractères de la convention d’ouverture de crédit


• L’ouverture de la convention est une promesse du banquier d’accorder un
crédit déterminé à son client.
• La doctrine le qualifie de contrat sui generis qui signifie qu’il appartient à son
propre genre qui n’est réductible à aucune catégorie de contrat, autrement dit
une promesse qui a un objet spécifique qui est le crédit consenti.
• L’ouverture de crédit a un caractère en ce sens que si le banquier est tenu
d’apporter le crédit qu’il a promis, le client n’est pas tenu de demander
l’exécution de cette promesse.
• Si l’ouverture de crédit a un caractère unilatéral, on peut également dire
qu’elle a un caractère synallagmatique.
• En effet, il arrive souvent que dès la conclusion de la convention le client soit
tenu de payer une commission appelée commission d’engagement ou de
confirmation.
• B . Lecontenu de la convention d’ouverture de
crédit
• En principe, elle précise les conditions dans lesquelles le crédit
va être accordé ainsi que son utilisation.

• En général, les conditions fixées sont les suivantes


• La promesse du banquier d’accorder le dit crédit
• L’objet de l’engagement du banquier
• Le montant du contrat ou encours maximum
• Le caractère renouvelable ou non du crédit ; ce renouvellement pouvant
être automatique dans le cadre d’un crédit revolving ou alors devra être
renégocié.
• La limite du crédit dans le temps ou la rémunération du banquier
• Les éventuelles sûretés destinées à garantir le remboursement du
crédit
• Les modalités de remboursement : cache ou par tranches mais
également en fonction des périodicités
• C : La portée de l’engagement du banquier

• Plus particulièrement la portée de l’engagement du banquier à l’égard des tiers c’est-


à-dire ceux –là même qui sont étrangers à la convention d’ouverture de crédit.
• En principe, les tiers qui sont étrangers à cette convention concernant le banquier et
son client ne peuvent pas exiger leur exécution à leur profit.
• D : La responsabilité du banquier liée à l’ouverture du crédit
• La responsabilité du banquier peut être engagée dans d’autres domaines d’activité de
la banque dès lors que le banquier commis une faute, dès lors qu’il y’a eu un
dommage et qu’il est établi un lien de causalité.
• Il s’agit ici de la responsabilité du banquier dans le domaine de l’octroi du crédit.
1 : La responsabilité du banquier vers les
créanciers
• Le banquier ne doit pas permettre par ses concours l’exercice d’une activité
illicite ou de manière illicite : Exemple financer l’achat de la drogue.
• Le banquier ne doit pas financer entreprise qui n’aucune consistance
économique qui est sans fonds propres qui est objectivement voué à l’échec.
• Le banquier ne doit pas procurer à client un crédit qui a un caractère ruineux
et qui entraine pour son client des charges financières excédant ses véritables
capacités actuelles et prévisibles.
• 2. La responsabilité du banquier envers le client
• Cette responsabilité est en générale recherchée en cas de manquement par le
banquier à son devoir de conseil. C’est l’octroi de financement disproportionné au
regard des moyens financiers du client ou du petit professionnel
• 3 . La responsabilité pénale du banquier
• Il s’agit d’un comportement qu’on qualifie de banqueroute comme le recours à des
moyens ruineux pour éviter ou retarder l’ouverture des procédures collectives :
ARTICLE 228 de l’acte uniforme de l’OHADA portant organisation des
procédures collectives d’apurement du passif.
• 4 . La responsabilité de l’Etat
• Les banquiers pourront invoquer comme moyen de défense que leur décision
d’apporter ou de maintenir leur soutien à une entreprise n’a pas été libre parce que
les pouvoirs publics ont exercé sur elles une contrainte.
• La responsabilité de l’Etat ne dépendra que du degré de pression exercé par les
autorités par conséquent le banquier ne peut pas s’abriter derrière les pressions pour
dégager facilement sa responsabilité.
Paragraphe 2 : Les opérations de crédit à court
terme

• Les prêts personnels :


• Ils sont accordés par les banquiers à des particuliers qui sont soit des
salariés soit des fonctionnaires voire des retraités pour financer l’achat
d’un bien de consommation ou d’équipement
• Les prêts immobiliers
Qu’en est –il de LA RÉGLEMENTATION DES
SFD
Le « Système financier décentralisé » est l’ institution dont l’objet principal est
d’offrir des services financiers à des personnes qui n’ont généralement pas accès aux
opérations des banques et établissements financiers tels que définis par la loi portant
réglementation bancaire et habilitée aux termes de la présente loi à fournir ces
prestations.
Le SFD s’intéresse également aux activités des opérateurs économiques qui sont
dans le secteur informel.
Le système financier décentralisé est également appelé mircrofinance qui regroupe
les mutelles d’épargne et de crédit( PAMECAS, CMS, Microcred,IMCEC, CAURI
ect).
• La microfinance est l`octroi de services financiers (généralement du crédit
et/ou de l`épargne), à des personnes développant une activité économique
productive, le plus souvent de l`artisanat, de l’agriculture ou du commerce, et
n`ayant pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leur
profil socio-économique (il s`agit des personnes, sans revenus fixes, qui
n`offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires
commerciales).
• L’aspect le plus connu de la microfinance demeure le microcrédit ;
il se définit par l’attribution de prêts de faibles montants à des
entrepreneurs, artisans, commerçants ou exploitants agricoles
exclus du système bancaire traditionnel.
• Grâce à ces prêts, ils répondent à leur besoin en fonds de
roulement ou en investissement et créent et développent leur
propre micro-entreprise.
• Le Sénégal s’est doté en janvier 2009 d’un nouveau cadre légal et
réglementaire en adoptant la loi n° 2008-47 du 3 septembre 2008 portant
réglementation des Systèmes Financiers Décentralisés et le décret n° 2008-
1366 du 28 novembre 2008 pris en application de ladite loi qui va contribuer
à assainir le secteur.
• La loi 2008-47 en son article 6 distingue deux types de SFD : les institutions
qui collectent des dépôts et accordent des prêts et celles qui accordent des
prêts sans exercer l’activité de collecte de dépôts.
• Le cadre institutionnel est constitué de la direction de la microfinance, du
Comité National de Coordination des activités de microfinance (CNC), de la
Direction de la Réglementation et de la Supervision des SFD, de
l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés
(AP/SFD) et des partenaires techniques et financiers du secteur.
• Les instances de régulation et de supervision sont la direction de la
microfinance et la direction de la réglementation et de la surveillance des
Systèmes financiers décentralisés, de la banque centrale des états de l’Afrique
de l’Ouest (BCEAO) et de la commission bancaire de l’union économique et
monétaire ouest africaine (UEMOA)
CONCLUSION
• La réglementation bancaire renvoi à l’ensemble des règles juridiques qui
définissent et déterminent les règles applicables à toute l’activité bancaire.
• Elle fixe également l’uniformisation des règles juridiques applicables dans le
secteur bancaire de l’union monétaire ouest Africaine.
• La réglementation bancaire est la règlementation qui concerne les activités du
secteur bancaire. Elle vise à soutenir la solidité et l'intégrité des établissements
de crédit.
BIBLIOGRAPHIE

• Ch. Gavalda et J. Stoufflet, Droit bancaire, 3é éd. Litec, p. 1, n° 2)


• Voir Christian Dupin de Saint Cyr, conditions bancaires. Analyse, contrôle et
négociation, Economica 1996, p.10.)
• Christian Gavalda et Jean Stoufflet, Droit bancaire. Institutions-Comptes-
Opérations-
• Services. Litec, Lexis-Nexis, 8ème édition, 2010.
• Thierry Bonneau, Droit bancaire, Montchrestien-Lextenso éditions, 10ème édition,
• 2013.
• Philippe Neau-Leduc, Droit bancaire, 4ème édition, Dalloz, 2010.
• Jean Pierre Mattout, Droit bancaire international, Revue Banque Edition,
4ème édition, 2009.
• - Eric A. Caprioli, Pascal Agosti, Isabelle Cantero, IlèneChoukri,
François Coupez, La banque en ligne et le droit, Revue Banque édition,
2014.
• R. Renaudin, Porte - monnaie électronique et monétique, thèse, Paris I, 1996.
• Règlement n° 15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement dans
les Etats membres de l’UEMOA
• Loi cadre portant réglementation bancaire UMOA du 3 décembre 2010
• Loi N°2008-26 du 28 juillet 2008 portant réglementation bancaire du Sénégal
• COCC
• Acte Uniforme OHADA
• www.bceao.int

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