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FSJES Ain Sebaa

Fiscalité Internationale

Pr. M’hamed RANNANE


1
PLAN DU COURS
 Le champ d’application des conventions
internationales

 Territorialité de la TVA

 Méthodes d’élimination des doubles impositions

 Fiscalité des revenus passifs

 Notion d’établissement stable


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Références bibliographiques
 La fiscalisation des sociétés étrangères au Maroc, Edition: Edisoft, 2011,
BELKHEIRI, Mansour.

 La fiscalité internationale au service de l'entreprise, Edition: La Croisée des


Chemins, 2016, HARICI, Mourad. ISBN: 978-9954-1-0578-8

 Stratégies fiscales internationales, Edition Maxima, 2010, Rassat, Patrick;


Lamorlette, Thierry ; Camelli, Thibault.

 LE CODE GÉNÉRAL D’IMPÔTS. Version 2021. Institué par l’article 5 de la


loi de finances n° 43-06 pour l’année budgétaire 2007.

 Notes circulaires, 717 (2011),726 (2016), 727 (2017) et suivantes.


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INTRODUCTION
 Sur le plan fiscal, l’ensemble des règles applicables à
l’investissement étranger dans un pays IDE, aux
opérations des non résidents ainsi qu’aux opérations
des résidents avec le reste du monde relèvent en
général de ce que l’on peut résumer dans l’expression
de Droit fiscal international ou encore de fiscalité
internationale.

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 Dans un environnement international, l’entreprise
se trouve insérée dans une structure fiscale
spécifique qui comporte principalement trois
données:
 le système fiscal de l’Etat de résidence de l’entreprise,

 le système fiscal de l’Etat de la source et enfin

 les relations, formalisées ou non, entre ces deux systèmes,


c’est-à-dire le mécanisme ou la convention permettant
l’articulation des règles de chaque Etat concerné.

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Les sources du droit fiscal international

Ainsi le droit fiscal international est alimenté par


deux sources:
- Le droit interne des Etats dans ses incidences
internationales et qui émane de leur entière
souveraineté;

- Les conventions fiscales tenant à l’élimination


des doubles impositions.

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La double imposition

 Double imposition juridique


 Conflit de double résidence : l’imposition de la même
personne dans deux Etats pour son revenu intégral
 Conflit entre l’Etat de la résidence et l’Etat de la source

 Double imposition économique


 C’est l’imposition du même revenu dans les mains de
deux contribuables (dividendes)

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Le champ d’application des Conventions
Fiscales Internationales
 Définition:
 Une CFI est un traité international liant deux Etats
(souveraineté).
 Objectifs des CFI:
 Fixer les conditions et les règles d’impositions des
opérations internationales (afin d’éviter les doubles
impositions) ;
 Lutter contre les évasions et les fraudes fiscales (échange
de renseignements, assistance au recouvrement des
créances fiscales, …) ;
 Incitation au développement des échanges
internationales.
Caractéristiques des CFI:

 Le principe de supériorité des CFI sur les droits internes

 Le principe de réciprocité

 Principe de non aggravation de la situation fiscale


 Les personnes visées par les CFI:

 Les CFI s’appliquent aux personnes résidentes de l’un


ou des deux Etats contractants.

 Le terme personne dans les CFI comprend les


personnes physiques, les sociétés et les autres
groupements de personnes.

 Le terme société, au sens des CFI désigne toute


personne morale ou toute entité considérée comme
personne morale aux fins d’imposition.
 Définition de la résidence fiscale au sens des CFI:
 Cette notion est définie, d’abord par rapport au droit
interne et en suite par rapport à des critères de départage
en cas de double résidence:

 La convention franco-marocaine fait une exception à ce


titre en définissant la résidence par rapport aux seuls
critères conventionnelles:
 Siège social statutaire pour les personne morale;
 Siège de direction effective pour les groupements des
personnes physiques n’ayant pas la personnalité morale;
 Foyer permanent d’habitation pour les personne physiques.
Définition de la résidence fiscale en droit interne:
L’article 23 du CGI
II. Au sens du présent code, une personne physique a son
domicile fiscal au Maroc lorsqu’elle a au Maroc son:
- foyer d’habitation permanent;
- centre de ses intérêts économiques ;
- lorsque la durée continue ou discontinue de ses
séjour au Maroc dépasse 183 jours pour toute
période de 365 jours.

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 Cas de double résidence fiscale:

Personnes physiques:
 Le lieu du foyer permanent
 Le lieu du centre des intérêts vitaux
 Le lieu de séjour habituel
 Le pays de la nationalité
 Le règlement par accord amiable

Personnes morales:
 Le règlement des cas de double résidence s’effectue par le
recours au critère du siège de direction effective.
Les impôts visés par les CFI:
 Application aux impôts actuels :
Les CFI fixent leur champ d’application en ce qui concerne
les impôts perçus pour le compte des Etats, leurs
subdivisions politiques, ou leurs collectivités locales,
indépendamment de leur modes de perception

 Application aux impôts futurs :


Les CFI s’appliqueront aussi aux impôts futurs de nature
identique ou analogue qui s’ajouteraient aux impôts
actuels ou qui les remplaceraient
 Territoire fiscal dans les CFI:
La localisation du domicile fiscal du contribuable, de la
source de ses revenus ou d’un éventuel établissement
stable conditionne directement l’application d’une
convention.

Le terme "Maroc" désigne le Royaume du Maroc, et il


comprend:
i- le territoire du Royaume du Maroc,
ii- sa mer territoriale, et
iii- la zone maritime au-delà de la mer territoriale,
comportant le lit de mer et son sous-sol (plateau
continental) et la zone économique exclusive
Partie 1 : Territorialité de la TVA

la TVA dans les échanges internationaux

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Champ d’application
Une opération est imposable ou non au
Maroc en fonction des critères personnels et
matériels d’assujettissement, mais
également en fonction de la pertinence d’un
territoire fiscal et de règles liées aux
opérations transfrontalières.

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La règle de territorialité
 Lieu de livraison pour les biens
 Lieu d’utilisation pour les service (la preuve de
l’utilisation hors du Maroc est à la charge du prestataire)
 Exonération des transactions effectuée à l’intérieur des
zones d’accélération économique
 À l’import: imposable sauf régime douanier suspensif –
régime de transit ou admission temporaire-.

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 Redevable installé hors du Maroc:

 Toute personne physique ou morale qui n’a pas


d’établissement stable au Maroc est passible de la TVA
pour les opérations imposable qu’elle y effectue à titre
habituelle ou occasionnel (Art. 115)

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 Redevables installés hors du Maroc

Auto-liquidation

 Études
 Intérêts de prêts ayant servi à financer l’achat au Maroc ou
à l’étranger de biens ou marchandises
 Exploitation de brevets ou marques et location de matériel
 Assistance de navire dans les eaux territoriales (12 milles)

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 Application
 La société française Asistas envoi un technicien
spécialisé à son client marocain et qui sera affecté à
plein temps à son projet réalisé pour ce même client.
Les interventions de ce technicien sont facturées par la
société Asistas et cela dans le cadre d’un contrat
d’assistance technique au montant net transférable de
45 000 dhs par mois. Le contrat d’assistance est conclu
pour 3 mois.
 TAF : Analyser cette opération

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Les étapes de définition du mode d’imposition d’un revenu:

1. Déterminer si la convention fiscale est applicable

2. Qualification du revenu au regard de la CFI et /ou au


regard du droit interne

3. Déterminer le régime d’imposition suite à la


qualification du revenu

4. Définir les base et modes d’imposition (principe de


préservation des avantages/non-aggravation)
(1) Application d’une convention :

En présence d’une convention fiscale, la première question


à se poser est évidemment de savoir si elle est applicable au
cas d’espèce (principe de supériorité, entrée en vigueur,
réciprocité, dénonciation, ….).

Si les conditions d’application de la convention sont


satisfaits, le contribuable ou l’administration auront
intérêt à s’en prévaloir
(2) qualification du revenu: définition :

En cas de présence de CFI:


 Se référer d’abord à la définition donnée par la CFI
 Se limiter à cette définition
 Vérifier si la convention renvoie au droit interne pour la
définition d’un revenu

En cas d’absence de CFI


 Application du droit interne
(3) déterminer le régime d’imposition :

 Déterminer quel Etat a le pouvoir d’imposer

1. Le pays de la source exclusivement


2. Le pays de la résidence exclusivement
3. Le pays de la source et le pays de la résidence
(imposition partagée)
(4) déterminer la méthode retenu :

a) La méthode de l’exemption (exonération)

b) La méthode de l’imputation
3-METHODES D’ELIMINATION DES DOUBLE IMPOSITIONS

 1- la méthode l’exemption:
L’Etat de la résidence exempte, en principe, les revenus
imposable dans le pays de la source.
Cette exemption s’applique selon deux variante:
Exemption intégrale: le revenu imposable dans le pays de la
source n’est pas pris en compte dans le pays de la résidence pour
la détermination de l’impôt sur le reste des revenu.

Exemption avec progressivité: le montant des revenus


imposés dans l’Etat de la source sont compris dans la base
imposable au niveau de l'Etat de résidence afin d'atteindre le
taux effectif ; ensuite l'impôt ainsi obtenu est réduit au prorata
des revenus de source étrangère ;
La fiscalité des revenus passifs
Revenu fiscal exonéré (source étrangère)
 Impôt à payer dans l’Etat de résidence= IF – (IF x )
Revenu global mondial imposable

Exemple:
Un contribuable dispose d’un revenu global de 80
000 DH dont 55 000 DH de source marocaine et
25 000 DH de revenus de source étrangère. Ledit
revenu étranger a été soumis à l’impôt dans l’Etat
de la source.
 2- la méthode de l’imputation:
Selon cette méthode, l’Etats de la résidence (domicile)
comprend le revenu de source étrangère dans la base
d’imposition et déduit ensuite de l’impôt qui lui est dû celui du
pays étranger.
Elle peut prendre deux formes:
L’imputation intégrale: l’Etat de la résidence accorde une
déduction correspondant à l’intégralité de l’impôt prélevé dans
le pays de la source.

L’imputation partielle: l'impôt étranger dont le paiement est


justifié par le contribuable est déduit de l'impôt local dans la limite de
la fraction de cet impôt correspondant au revenu de source étrangère.
(plafond du crédit d’impôt).
Exemple
Un contribuable, ayant son domicile fiscal au Maroc, a
bénéficié au cours de l’année 2020 des revenus et profits
suivants :
- revenu professionnel de source marocaine : 240 000
DH ;
- dividendes de source marocaine : 380 000 DH;
- dividendes de source étrangère : 203 000 DH;
- impôt étranger : 47 000 Dh.

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La fiscalité des revenus passifs
 Les redevances

 Les dividendes

 Les intérêts

 Les revenus fonciers


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La fiscalité des revenus passifs: les redevances
 Définition des redevances (modèle majoritaire du réseau
conventionnel marocain)
 Les rémunérations de toute nature payées pour:
1- l’usage ou le droit de l’usage :
-d’un droit d’auteur sur une œuvre littéraire, artistique ou scientifique,
y compris les films cinématographiques et de télévisions.
- d’un brevet, d’une marque de fabrique ou de commerce, d’un dessin
ou d’un modèle, d’un plan, d’une formule ou d’un procédé secret.
Le droit d’usage d’un équipement agricole, industriel, commercial ou
scientifique.
2- les informations ayant trait à une expérience acquise dans le
domaine agricole, industriel, commercial ou scientifique (savoir-faire).
3- les études économiques ou techniques.
Les redevance dans le droit interne
 Selon le droit interne (Art. 15 du CGI), sont qualifiées de redevances toutes les
rémunérations versées pour:
✓ L’usage ou le droit à usage de droit d’auteur ... :
✓ La concession de licence d’exploitation de brevet …. ;
✓ La fourniture d’informations scientifiques, techniques ou autre ;
✓ L’assistance technique ;
➢ La prestation de personnel mis à la disposition d’entreprises domiciliées ou
exerçant leur activité au Maroc ;
➢ L’exploitation, l’organisation ou l’exercice d’activités artistiques ou sportives et
autre rémunération analogue.
➢ La location d’équipement de toute nature ;
➢ Les intérêts de prêts et autre placement à revenu fixe ;
➢ Le transport routier de personnes ou de marchandises effectué au Maroc vers
l’étranger, pour la partie du prix correspondant au trajet parcouru au Maroc ;
➢ Les commissions et honoraires ;
➢ Les prestation de toute nature utilisées au Maroc.
 Les réserves du Maroc sur le modèle OCDE :
Le Maroc se réserve le droit de continuer d’inclure (même
rajouter) dans la définition des redevances :
- Les revenus tirés de la location d’équipement
industriel, commercial ou scientifique ainsi que de
conteneurs.
- Les rémunérations correspondant aux services ou à
l’assistance technique, aux études techniques et
économiques, ainsi qu’aux prestations de services de
toute nature.
- Les paiements pour transmissions par satellite, câble,
fibre optique ou par une technologie semblable.
 Principe d’imposition des redevances dans le
réseau conventionnel marocain:

C’est le principe de partage d’imposition qui est retenu


dans toutes les conventions conclues par le Maroc, à
l’exception de quelques conventions (le droit d’imposition
est attribué exclusivement soit au pays de la résidence soit
au pays de la source).

NB: dans le cas de la convention avec les Emirates arabes


unis , les gouvernements nationaux ou locaux ainsi que
certains établissements gouvernementaux sont exonérés
de l’imposition sur les redevances dans le pays de la source.
 Imposition des redevances de source marocaine:
 Existence d’une CFI:
Retenue à la source au taux de 10% du montant brut hors
TVA sous réserve de l’application des dispositions
conventionnelles
 Absence de CFI:
Retenue à la source au taux de 10% du montant brut hors
TVA (droit interne)
FAIT GENERATEUR:
Versement;
Mise à disposition;
Inscription en compte des personnes bénéficiaires.
 Principe d’imposition des dividendes dans le
réseau conventionnel marocain:

Le terme « dividendes » désigne généralement les revenus


provenant :
-d’actions, actions ou bons de jouissance, parts de
fondateur ou autres parts bénéficiaires à l’exception des
créances.
-ainsi que les revenus d’autres parts sociales soumis au
même régime fiscal que les revenus d’actions par la
législation de l’Etat dont la société distributrice est un
résident.
 Particularité du droit interne par rapport aux CFI :

- Revenus et autres rémunérations alloués aux membres


non résidents du conseil d’administration ou du
conseil de surveillance des sociétés passibles de l’IS ;

- Bénéfices distribués des établissements des sociétés


non résidentes ;

- Distributions occultes résultant des redressements


des bases d’imposition des sociétés passibles de l’IS.
 Principe d’imposition des dividendes:

 Les conventions fiscales consacrent le principe de


l’imposition des dividendes dans l’État de résidence
du bénéficiaire, sauf si le dividende est attribuable à
un établissement stable dans l’État de la source.

 Cette imposition n’interdit pas l’éventuelle retenue à la


source sur les flux transfrontaliers de dividendes.
 L’imposition des dividendes de source marocaine:

Les dividendes servis à des personnes non résidentes sont soumis à la


retenue à la source au taux de 15% du montant brut sous réserve de
l’application des dispositions conventionnelles.

Exonération quand ils sont versés par des E/ses installées dans les zones
franches d’exportation à des non-résidents

 L’imposition des dividendes de source étrangère:


 Personnes physiques résidentes: imposition du revenu brut au taux de
15% libératoire de l’IR.
 Personnes morales résidentes: revenu brut imposable avec abattement
de 100%.

FAIT GENERATEUR:
Versement;
Mise à disposition;
Inscription en compte des personnes bénéficiaires.
 Principe d’imposition des intérêts dans le réseau
conventionnel marocain:

Le terme « intérêt » désigne généralement les revenus


provenant:
 des créances de toute nature, assortie ou non de
garanties hypothécaires ou d’une clause de
participation aux bénéfices du débiteur, et notamment
les revenus des fons publics et des obligations
d’emprunt, y compris les primes et lots attachés à ces
titres.
 Toutefois, les pénalisations pour paiement tardif ne
sont pas considérées comme intérêts.
 Principe d’imposition des intérêts:

Les intérêts provenant d’un Etat contractant et payé à un


résident de l’autre Etat contractant sont imposables dans
cet autre Etat (pas d’exclusivité).

Toutefois, ces intérêts sont aussi imposables dans l’Etat


contractant d’où ils proviennent et selon la législation de
cet Etat, mais si le bénéficiaire effectif des intérêts est un
résident de l’autre Etat, l’impôt ainsi établi ne peut excéder
un certain pourcentage du montant brut des intérêts.
 L’imposition des intérêts de source marocaine:
les intérêts servis à des personnes non résidents sont soumis à la RAS
au taux de 10% sous réserves de l’application d’une convention fiscale
de non double imposition.

 L’imposition des intérêts de source étrangère:

- Personnes physiques résidentes: imposition du revenu brut au


taux de 30% libératoire de l’IR ou de 20%.
- Personnes morales résidentes: les intérêts sont imposés dans les
conditions du droit commun sous réserve des dispositions des CFI.

FAIT GENERATEUR:
Versement;
Mise à disposition;
Inscription en compte des personnes bénéficiaires.
 Principe d’imposition des revenus fonciers dans
le réseau conventionnel marocain:

Généralement, les CFI définissent les revenus fonciers


comme étant:
- Les revenus des biens immobiliers;
- Les bénéficies des exploitations agricoles ;
- Les bénéficies des exploitations forestières.
 Principe d’imposition des revenus
immobiliers/conventions

 Imposition dans l’Etat dans lequel est situé le bien


immobilier qui produit ce revenu. Selon la règle du
« SITUS ».

 Les loyers générés par des biens immobiliers possédés à


l’étrangers sont hors champ d’application de l’IS/l’IR.
La notion d’établissement stable
L’intervention d’une société étrangère, dans un Etat
autre que celui de sa résidence, peut se faire selon
plusieurs formes:
- L’intervention directe ponctuelle
- La création d’une succursale.
- la création d’une filiale.
- L’intervention par le biais d’un établissement
stable.
 Principes généraux d’imposition en droit interne:

Selon l’article 5 du CGI, les sociétés qu’elles aient ou non un


siège au Maroc, sont imposable à l’IS à raison de l’ensemble des
produits , bénéfices et revenus :
- Se rapportant aux biens qu’elles possèdent, à l’activité qu’elles
exercent et aux opérations lucratives qu’elles réalisent au
Maroc, même à titre occasionnel.
- Dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des
conventions fiscales.

Les rémunérations perçues en contre partie des travaux exécutés


ou services rendus au Maroc par une succursale ou un
établissement stable au Maroc de la société non résidente,
sans l’intervention du siège étranger, sont comprises dans le
résultat fiscal de la succursale ou de l’établissement stable.
 Intérêt de la notion au niveau conventionnel:

La notion d’ES, consacrée par les CFI, permet de délimiter


l’Etat qui a le droit d’imposer les bénéfices réalisés par
une entreprise lorsqu’elle exerce son activité en dehors de
son Etat de résidence.
 Principe d’imposition des bénéfices des entreprises:

Le principe conventionnel pour l’imposition des bénéficies


des entreprises est le suivant :
- Les bénéfices d’une entreprise d’un Etat contractant ne
sont imposables que dans cet Etat, à moins que
l’entreprise n’exerce son activité dans l’autre Etat
contractant par l’intermédiaire d’un établissement
stable y est situé.

- « établissement stable" désigne une installation fixe


d’affaire par l’intermédiaire de laquelle une entreprise
exerce tout ou partie de son activité.
 Critères conventionnelles de détermination de l’ES:

3 conditions cumulatives sont nécessaires :

- L’existence d’une installation d’affaires ;


- Cette installation d’affaires doit être "fixe" ;
- L’exercice d’une activité.
 L’existence d’une « installation d’affaires » :

L’installation d’affaires suppose qu’il doit exister un local


ou, dans certains cas, des machines et outillages, qui sont à
la disposition de l’entreprise, abstraction faite qu’elle en
soit le propriétaire ou non.

Cette expression couvre donc tout local, matériel,


équipement ou installation utilisées pour l’exercice de
l’activité de l’entreprise.
 L’ installation d’affaires doit être "fixe" :
- L’existence d’un lien entre l’installation d’affaires et un
point géographique déterminé.

- L’installation doit avoir « un certain degré de


permanence ». Non temporaires.

Si une installation, créée en vue d’une certaine


permanence, est liquidée rapidement pour des raisons
diverses, elle ne perd pas normalement son caractère d’ES.
Inversement, une installation temporaire au départ, mais
dont l’activité se poursuit, devient rétroactivement un ES.
 L’exercice d’une activité.

il faut que l’entreprise y exerce tout ou partie de son activité. Un


atelier ou une usine désaffectés ne sont pas des lieux d’exercice
d’activités et ne constituent pas donc des ES.

En tout hypothèse, la référence à un critère « d’activité » implique


qu’un ES existe dès que l’entreprise commence à "travailler" au
moyen d’installation.

le point de départ est fixé au début de la période de « préparation »


des activité (l’OCDE).

L’ES cesse d’exister avec l’aliénation de l’installation ou avec la


cessation de toute activité par son intermédiaire (liquidation des
opérations commerciales courantes). Toutefois, une interruption
temporaire des opérations ne saurait être assimilée à une fermeture.
 Installations constitutives d’ES/conventions :
Les CFI conclues par le Maroc donne une liste, nullement
limitative, d’installations qui peuvent chacune constituer un ES.

Toutefois, une installation figurant au niveau des exemples


donnés par une convention fiscale ne constitue un ES que si elle
répond à la définition générale. Par exemple, si une
installation figurant sur la liste (une succursale ou un bureau)
ne fait pas d’affaires ou ne sert pas à l’exercice de l’activité de
l’entreprise, elle n’est pas constitutive d’un ES.

Inversement, une installation ne figurant pas au niveau de la


liste des exemples donnés par la convention fiscale peut
constituer un ES si elle répond aux critères de la définition
générale.
 Installations constitutives d’ES/conventions :
Les conventions donnent, en général, les exemples
suivants:
- Un siège de direction;
- Un bureau;
- Une succursale;
- Une usine ou un atelier;
- Un magasin de vente;
- Un lieu d’extraction de ressources naturelles;
- Un chantier de construction et de montage;
 Un siège de direction:

le siège de direction doit s’entendre d’un lieu où une


entreprise prend certaines décisions.

Dans les CFI conclues par le Maroc, le terme siège de


direction est cité distinctement du bureau.
 Un bureau:

La notion de bureau est évidemment très vaste: elle obéit


aux mêmes règles que le siège de direction ou succursale.

Au fond, le critère distinguant les bureaux qui sont des ES


de ceux qui ne le sont pas, réside dans le fait que les
premiers sont des centre de décision, alors que les
seconds ne le sont pas.
 Une succursale :
La notion de succursale n’est pas définie par les CFI. Il
convient donc de se référer au droit interne et d’appliquer
la définition générale de l’ES. Une succursale ne sera, a
priori, considérée comme un ES que si elle possède une
certaine fixité, permanence et une certaine autonomie
dans la prise de décision.

Une succursale qui ne servirait qu’à remplir des fonctions


d’exécution et dont le responsable n’aurait pas de pouvoir
de recrutement, de gestion du personnel, ni de gestion
financière ou commerciale, ne devrait pas être regardée
comme un ES.
 Un lieu d’extraction de ressources naturelles :
En général, une mine, un puits de pétrole ou de gaz,
carrière ou tout autre lieu d’extraction de ressources naturelles
(par exemple d’hydrocarbures, sur terre ou en mer) sont
considérés comme des ES.

À ce titre, il y a lieu de préciser que la quasi-totalité des CFI


conclues par le Maroc ne mentionnent que l’activité d’extraction
des ressources naturelles comme constitutives d’ES et non les
activité d’exploration et de prospection (forage de pétrole
par exemple), exception faites de la convention fiscale conclue
avec le Royaume Uni.

Notons par ailleurs, que le Maroc se réserve le droit d’insérer la


"prospection" des ressources naturelles au niveau des exemples
constitutifs d’ES, dans les CFI futures à conclure.
 Un chantier de construction et de montage :
 A) définition:
L’étendue de la notion de chantier est variable d’une
convention à l’autre, en fonction des intérêts du pays et du
résultat des négociations menées par les Etats. En général,
il s’agit d’installations destinées à réaliser un ouvrage
déterminé et qui disparaissent une fois l’ouvrage
achevé.

Généralement, les CFI visent les chantiers de


construction et/ou de montage. Cette expression
s’entend au sens le plus large selon le modèle de l’OCDE et
couvre outre la construction de bâtiments, celles de routes,
de ponts, de canaux, … , ainsi que le montage
d’installations techniques et de machines.
 Un chantier de construction et de montage :
 B) Durée:
Les CFI conclues par le Maroc retiennent des durées très variables
pour les chantiers de construction et de montage :
- Durée de 12 mois: c’est le cas des conventions conclues avec
l’Espagne ;
- Durée fixée à 8 mois : c’est le cas des conventions conclues avec la
Corée, les EAU, l’Inde, la Russie et le Liban.
- Durée fixée à 3 mois : c’est le cas de la convention conclue avec les
pays de l’UMA.
- Durée fixée à 183 jours : pour la convention conclue avec le
Royaume Uni.

- Absence de critères de durée pour les chantiers de


construction et une durée de 6 mois pour les chantiers de
montage : c’est le cas notamment des conventions conclues avec la
France, le Canada et l’Allemagne.
 B) Durée (suite)
lorsque la condition de la durée est fixée, le décompte des
jours d’activités du chantier obéit notamment aux règles suivantes :
- Date à partir de laquelle le chantier est considéré comme
existant : à compter de la date à laquelle l’entrepreneur
commence son activité y compris les travaux préparatoires
exécutés dans le pays où la construction doit être édifiée.
- Date de fin du chantier : le chantier continue d’exister jusqu’à
ce que les travaux soient terminés ou définitivement
abandonnés. Le chantier ne doit pas être considéré comme ayant
cessé ses activités si les travaux ont été momentanément
interrompus.
- Chantiers successifs : à ce titre, le critère de la durée s’applique
à chaque chantier pris à part. Ainsi, d’après les commentaires de
l’OCDE, il ne faut pas tenir compte du temps que l’entrepreneur
a déjà passé sur d’autres chantiers qui n’ont aucun lien avec le
premier
 EXEPTIONS A LA DEFINITION GENERALE D’ES :
Les CFI bilatérales conclues par le Maroc énumèrent un certain
nombre d’activités qui sont considérées comme des exceptions à la
définition générale et qui ne constituent pas, donc des ES, même si
l’activité est exercée dans une installation fixe d’affaires ou par
un agent dépendant. Le nombre et la portée de ces exceptions sont
variables mais concernent, en principe, des activités de nature
préparatoire ou auxiliaire.

Les exemples d’installations ne constituant pas un ES, généralement


citées par les CFI marocaines sont:
- Installation utilisée aux seules fins de stockage, d’exposition ou de
livraison de marchandises appartenant à l’entreprise ;
- marchandises appartenant à l’entreprise entreposées aux seules fins
de transformation par une autre entreprise ;
- Installation utilisée aux seules fins d’acheter des marchandises ou
de réunir des informations pour l’entreprise ;
- Installation dont les activités n’ont qu’un caractère préparatoire ou
auxiliaire
 Agents dépendants :
Même en l’absence d’installation fixe d’affaires, une
entreprise étrangère peut avoir un ES dans l’Etat où elle est
représentée par une personne (physique ou morale), autre
qu’un agent indépendant, qui agit pour son compte (de
l’entreprise) et qui est habilité à traiter des contrats en son
nom (de l’entreprise).

Dans ce cas, on considère cette personne comme un "agent


dépendant". Et du fait qu’il dispose de pouvoir suffisant
lui permettant de conclure des contrat ayant trait aux
opérations constituant les activités propre de l’entreprise,
celle-ci dispose d’un ES pour toutes les opérations
engagées par cet agent dépendant.
 Agents dépendants :
 Les critères donc retenues sont en nombre de trois:
- Dépendance/la société ;
- Pouvoir pour conclure des contrats au nom de la société ;
- Exercice d’activité propre de la société (et non pas des
activités préparatoires ou auxiliaires).

Une entreprise qui effectue des opérations commerciales par


l’intermédiaire d’un courtier, d’un commissionnaire général ou
de tout autre agent jouissant d’un statut indépendant ne peut
être imposée dans l’autre Etat contractant à raison de ces
opérations si l’agent agit dans l’exercice normal de ses
activités. Dans ce cas, l’entreprise étrangère ne peut être
considérée comme ayant un Es à travers l’agent indépendant.
Les taux et barèmes d’imposition Art. 73

Tranches de revenu en DH Taux Sommes à déduire

Annuelles Mensuelles (en %) Annuelles Mensuelles

0 à 30.000 0 à 2.500 0 0 0
30.001 à 50.000 2.501,00 – 4.166,66 10% 3.000 250,00

50.001 à 60.000 4.166,67 – 5.000,00 20% 8.000 666,67

60.001 à 80.000 5.001,00 – 6.666,67 30% 14.000 1 166,67

80.001 à 180.000 6.666,68 – 34% 17.200 1.433, 33


15.000,00
Au delà de Au-delà de 38% 24.400 2.033,33
180.000 15.000,00

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