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Fiscalité internationale et ses

implications sur les entreprises


tunisiennes
AMIN FAKHAR
Inspecteur en chef et Directeur à la DGI

20.02.2021
SOMMAIRE
1. Notions générales: Personnes soumises aux
Conventions - Notion de résidence – Impôts

2. Elimination des doubles impositions internationales

3. Imposition des bénéfices des entreprises

4. Les redevances ou les rémunérations techniques

5. Revenus des professions indépendantes

6. Gains en capital- salaires-RVM-RCM


2
3
Problématique de la double imposition

Dans certaines situations le revenu ou le bénéfice est soumis à l’imposition


deux fois: une première fois dans l’Etat de la source et une deuxième fois
dans l’Etat de la résidence du bénéficiaire.

D’où une interaction des législations fiscales des 2 Etats : l’Etat de la


résidence réclame l’imposition de la totalité des revenus ou bénéfices
réalisés par la personne qui y réside et l’Etat de la source qui réclame
l’imposition des revenus ou bénéfices réalisés sur son territoire.

Le problème serait plus grave si la personne risque d’être considéré comme


résident des deux Etats.

D’où l’importance des conventions de non double imposition.

4
Définition de la convention de non double imposition (CNDI) :

C’est un traité international conclu entre deux Etats ou plus qui une fois
ratifié par le pouvoir législatif aura une valeur juridique supérieure à la loi
interne.

Ce principe est consacré par l’article 2 du code de l’IRPP et de l’IS : « Sous


réserve des dispositions des conventions internationales et des accords
particuliers, l'impôt sur le revenu est dû au 1er janvier de chaque année, par
toute personne physique ayant en Tunisie une résidence habituelle sur
l'ensemble de ses bénéfices ou revenus réalisés pendant l'année
précédente. »

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D’où:

-En l’absence de CNDI, le revenu imposable est constitué par le revenu


global, y compris celui de source étrangère n’ayant pas été soumis au
paiement de l’impôt sur le revenu dans le pays d’origine,

-lorsqu’on est en présence d’une CNDI qui interdit à la Tunisie, en tant


qu’Etat de la résidence, l’imposition de certains revenus ou bénéfices, les
dispositions de la convention s’appliquent même si elles ont pour effet de
limiter le champ d’application de l’impôt sur le revenu.
Le Principe:

Le principe c’est que la CNDI ne bénéficient qu’aux personnes qui sont des
résidents des Etats contractants et ne s’appliquent qu’aux impôts qui sont
couverts par la convention.

D’où il faut s’assurer à l’avance que la personne intéressée est bien un


résident ou non de l’un des Etats ensuite s’assurer si l’impôt concerné est
visé ou non par la convention et enfin passer à la qualification du revenu
réalisé.

Ainsi, lorsqu’on est en présence de plusieurs articles de la CNDI qui


définissent le même revenu ou bénéfice : c’est le moins général qui
s’applique.

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Ensuite, une fois on a qualifié le revenu au niveau de la CNDI et qu’il s’avère
que ce revenu est exonéré en vertu du droit interne (Droit commun) :
aucune imposition n’aura lieu même si la CNDI en attribue l’imposition à la
Tunisie (Sauf si le droit commun renvoie à la CNDI).

Par contre, lorsque le droit commun permet l’imposition, il faut s’assurer


qu’une telle imposition est expressément prévue ou n’est pas interdite par
la CNDI : D’où les expressions:

- «Sont imposables dans cet Etat» ou

- «Ne sont imposables que dans cet Etat ».

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- Lorsque l’expression "sont imposables dans cet Etat" est utilisée pour
désigner l’Etat de la source, elle donne la priorité d’imposition à cet Etat,
mais n’interdit pas à l’Etat de la résidence le droit d’imposer également les
revenus considérés lorsque sa législation interne le permet car
naturellement le droit d’imposition revient de plein droit à l’Etat de la
résidence sauf interdiction expresse.

- L’expression "ne sont imposables que dans cet Etat" attribue le droit
exclusif d’imposition à un seul Etat et interdit en conséquence toute
imposition à l’autre Etat.

9
Les différences d’interprétation par les Etats d’un même
article de la CNDI :

Un même article est interprété parfois différemment. Toutes les CNDI


stipulent dans le cadre "des définitions", que "pour l’application de la
convention par un Etat contractant, toute expression qui n’est pas
autrement (clairement) définie : elle a le sens qui lui est attribuée par la
législation dudit Etat, régissant les impôts faisant l’objet de la convention.

Toutefois, un Etat n’est pas en mesure d’interpréter librement les


dispositions d’une CNDI lorsqu’elles sont rédigées de la même manière que
le texte original figurant dans l’un des modèles de convention de l’ONU
(depuis 1980) ou de l’OCDE –Organisation de Coopération et de
Développement Economique (Depuis 1963): Recours aux commentaires.

10
Personnes auxquelles s’appliquent les CNDI:

La CNDI s’applique aux résidents de la Tunisie et à ceux des autres Etats


signataires de la convention, indépendamment donc de leur qualité de
nationaux ou non de la Tunisie ou de ces autres Etats.

La CNDI considère une personne physique ou morale, comme un résident


d’un Etat "lorsqu’elle y est soumise à l’impôt en raison de son domicile, de
sa résidence, de son siège de direction ou de tout autre critère de nature
analogue.

DONC les personnes se situant en dehors du champ d’application de


l’impôt dans l’Etat où elles disposent de leur domicile ou de leur siège
social ne sont pas considérées comme des résidents de cet Etat et ne sont
pas de ce fait éligibles au régime de faveur prévu par les CNDI.

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- Notion de "résidence" pour les personnes physiques
Si par application simultanée des législations internes respectives de la
Tunisie et d’un autre Etat signataire d’une CNDI, une personne physique
est considérée à la fois comme un résident des deux Etats, les CNDI posent
des critères de rattachement de façon à ce que l’intéressée soit un résident
d’un seul Etat:

1- Le critère du foyer d’habitation permanent


L’Etat de la résidence sera selon la CNDI seulement celui où la personne
concernée dispose de son foyer d’habitation permanent.

C’est le lieu choisi par la personne physique pour sa résidence habituelle ce


qui exclut donc les résidences utilisées, même durablement, pour des
considérations d’affaires ou de travail.

12
Le critère de la permanence veut dire que la personne a aménagé le foyer
et l’a réservé à son usage d'une manière durable.

Dans ce cas, toute forme d'habitation peut être prise en considération


(maison ou appartement qui est la propriété de l'intéressé ou pris en
location, chambre meublée louée).

Mais la permanence de l'habitation est essentielle, ce qui signifie que


l'intéressé fait le nécessaire pour avoir le logement à sa disposition en tout
temps, d'une manière continue et pas occasionnellement pour effectuer
un séjour.

13
Rappel de la définition de la résidence pour une personne
physique selon le droit interne tunisien:

Article 2 du Code de l’IRPP et de l’IS:

Sont considérés comme ayant une résidence habituelle en Tunisie :

1- les personnes qui y disposent d'une habitation principale ;

2- les personnes qui, sans disposer d'habitation principale en


Tunisie, y séjournent pendant une période au moins égale à 183 Jours
d'une façon continue ou discontinue durant l'année civile ;

3- les fonctionnaires et agents de l'Etat exerçant leur fonction ou


chargés de mission dans un pays étranger dans la mesure où ils ne sont pas
soumis, dans ce pays, à un impôt personnel frappant l'ensemble de leur
revenu.
14
Une personne physique dont le foyer d'habitation permanent
est situé en Espagne, qui exploite personnellement en Tunisie,
une industrie de manière durable mais qui garde son foyer
d'habitation permanent en Espagne, ne sera pas considérée,
eu égard à la CNDI, comme un résident de Tunisie.

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2- Le critère du centre des intérêts vitaux

Au cas où le critère du "foyer d'habitation permanent" ne peut être


opérant pour déterminer l'Etat de la résidence (Une personne peut
disposer d'un foyer d'habitation permanent dans chacun des deux Etats
(conjoints et enfants, ...) ou ne dispose d'un foyer d'habitation permanent
dans aucun des deux Etats) , elle sera considérée comme un résident
seulement de l'Etat où se trouve le centre de ses intérêts vitaux, c'est-à-
dire l’Etat où sont situés ses liens personnels et économiques.

D'après le commentaire du modèle de convention de l'OCDE, ce critère


s'intéresse aux liens familiaux (parents...), aux intérêts économiques (lieu
à partir duquel les affaires sont administrées) et sociaux (lieu des activités
sociales et politiques...) de l'intéressé.

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Si une personne qui a une habitation dans un État « A » établit une 2ème
habitation dans un autre État « B » , tout en conservant la première, le fait
que l'intéressé conserve cette première habitation dans le milieu où il a
toujours vécu, où il a travaillé et où il garde sa famille et ses biens peut,
avec d'autres éléments, contribuer à démontrer qu'il a conservé le centre
de ses intérêts vitaux dans le premier État (Extrait du Modèle de
convention fiscale de l'OCDE).

17
3- Le critère du séjour habituel

Si la personne physique dispose d'un foyer d'habitation permanent dans


les deux Etats ou si elle ne dispose d'un foyer d'habitation permanent dans
aucun d’entre eux (Passe d’un hôtel à l’autre) ou que l'Etat où est situé le
centre des intérêts vitaux ne peut être déterminé.

La personne physique sera considérée comme un résident seulement de


l'Etat où elle séjourne habituellement, c'est-à-dire l'Etat où elle séjourne le
plus, même dans des endroits différents.

La convention ne précise pas sur quelle période doit avoir lieu la


comparaison. La comparaison doit porter sur une période suffisamment
longue pour permettre d'apprécier si la résidence dans chacun des deux
États est habituelle et d'apprécier aussi la périodicité des séjours (Extrait
du Modèle de convention fiscale de l'OCDE).

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4- Le critère de la nationalité

Si les critères précédents s'avèrent inopérants ou insuffisants pour


déterminer l'Etat de la résidence, la personne physique sera considérée
alors comme un résident seulement de l'Etat dont elle possède la
nationalité.

Et si la personne a la double nationalité ? ou si elle ne possède la


nationalité d'aucun des deux Etats?

Dans ce cas: les autorités compétentes des Etats contractants tranchent la


question d'un commun accord pour rattacher, du point de vue résidence,
la personne physique à l'un seulement des deux Etats, dans le cadre d'un
accord amiable.

19
- Notion de "résidence" pour les personnes morales:

Les CNDI tranchent la question en attribuant la qualité d’Etat de la


résidence à celui où est situé le siège de direction effective de
l’entreprise qui peut différer du siège statutaire ou de la nationalité de
la personne morale.

La doctrine fiscale tunisienne l’a défini par référence aux dispositions de


l’article 10 du code des sociétés commerciales:

« Les sociétés dont le siège social est situé sur le territoire tunisien sont
soumises à la loi tunisienne. Le siège social est le lieu du principal
établissement dans lequel se trouve l’administration effective de la
société. »

20
Cas particulier des sociétés de personnes et assimilées :

Elles ne sont pas soumises en tant que telles à l'impôt (L’imposition


s’effectue au niveau des associés) et à défaut de stipulation expresse
dans les CNDI, elles ne peuvent pas bénéficier des dispositions
avantageuses des CNDI.

Certains Etats proposent, dans la pratique, lorsque la CNDI ne fait pas


expressément état des sociétés de personnes comme étant des
résidents, d'étendre le bénéfice des dispositions des CNDI aux associés
desdites sociétés notamment en ce qui concerne l'application des taux
d'imposition réduits applicables aux dividendes, intérêts et redevances.

La Tunisie tient, dans le cadre des négociations des CNDI avec les autres
Etats, à inclure des clauses faisant des sociétés de personnes des
résidents de chacun des Etats, ou à défaut de la Tunisie seulement.

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Impôts auxquels s’appliquent les CNDI:

Toutes les CNDI conclues par la Tunisie traitent des impôts sur le revenu et
taxes assimilées, sauf les cas particuliers de la convention Tuniso-
Française qui traite, en plus, des droits d'enregistrement en raison de
l'importance du patrimoine immobilier Français en Tunisie.

Les CNDI couvrent:


- l'impôt sur le revenu ;
- l'impôt sur les sociétés ;
- la taxe de formation professionnelle ;
- la contribution au fonds de promotion des logements au profit des
salariés.

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Impôts auxquels s’appliquent les CNDI:

Dans le cas des impôts locaux, ils ne peuvent être couverts par les CNDI
que dans la mesure où ils revêtent les caractéristiques d'impôts sur le
revenu, comme c'est généralement le cas des prélèvements obligatoires
dans les Etats à structure fédérale (Etats-Unis, Canada, Suisse, etc.).

En Tunisie, la TCL ne peut être couverte par les CNDI du fait qu'elle ne
revêt pas les caractéristiques d'un impôt sur le revenu mais constitue
plutôt la contrepartie d'un service rendu.

Toutefois, certaines CNDI (Tuniso-Belge, Tuniso-Suédoise, Tuniso-


Omanaise) font expressément état de la TCL, voire même de la taxe sur
les immeubles bâtis dans certains cas comme étant des impôts sur le
revenu, dans ce cas seulement : ces taxes sont couvertes par les CNDI.

23
Elimination des doubles impositions
internationales

24
Elimination des doubles impositions internationales dans le
cadre du droit commun

- Pour les personnes physiques:

ARTICLE 36 du code de l’IRPP et de l’IS : « Les autres revenus sont constitués des
revenus de source étrangère n'ayant pas été soumis au paiement de l'impôt
dans le pays d'origine. ».

Si le revenu a subi l’impôt à l’étranger (quel que soit le taux d’imposition subi):
l’impôt payé à l’étranger est libératoire mais le revenu doit être déclaré.

ATTENTION: La doctrine considère que si l’impôt a été payé dans l’Etat de la source
quand bien même la CNDI ne le permet pas: il n’est pas considéré payé selon la
législation fiscale en vigueur et le revenu reste imposable en Tunisie comme
étant un revenu de source étrangère n’ayant pas subi l’impôt à l’étranger.
25
- Pour les personnes morales:

ARTICLE 47 du code de l’IRPP et de l’IS : « Les bénéfices passibles de l'impôt sur les
sociétés sont ceux réalisés dans le cadre d'établissements situés en Tunisie et
ceux dont l'imposition est attribuée à la Tunisie par une convention fiscale de
non double imposition. ».

REMARQUE: Sort d’un impôt payé à l’étranger en dehors d’un établissement sis à
l’étranger:

Pour une société résidente en Tunisie: Si elle subit un impôt dans un Etat avec
lequel la Tunisie a une CNDI sur des bénéfices réalisés en dehors d’exploitations
sises dans cet Etat : si ces bénéfices sont imposables en Tunisie : l’impôt ou la
retenue à la source subi à l’étranger est déductible de l’IS ou l’AP dû en Tunisie.

Pas d’imputation si l’impôt est subi dans un Etat avec lequel la Tunisie n’a pas une
CNDI.

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Exemple:
Soit une société qui a réalisé en 2017 un bénéfice imposable de 800.000 DT dont
40% provenant d’une d’exportation d’une étude technique réalisée pour une
société résidente en France et facturée pour 450.000DT et ayant subi en France
une RS de 15% selon l’article 19 de la CNDI tuniso-française.

Bénéfice imposable: ……………………………………………………………………….. 800.000 DT


Bénéfice provenant de l’export (40%) …………………………………………….. 320. 000 DT
IS dû : (320.000 x 10% ) + (480.000 x 25% ) = 152.000 DT
Déduction de la RS subie en France :

15% x 450.000 DT = 67.500 DT et dans la limite de l’impôt tunisien soit : (10% X


320.000 DT ) soit 32.000DT .
IS dû = 152.000 DT – 32.000 DT = 120.000 DT

Le différentiel de 35.500DT n’est ni imputable ni restituable pour la société


tunisienne.
Quel serait le sort de la RS si la société tunisienne avait effectué ce service durant
la période de déduction totale des bénéfices à l’export? Ou si l’étude a été
réalisé dans un Etat avec lequel la Tunisie n’a pas de CNDI.
27
Elimination des doubles impositions internationales dans le
cadre des conventions :
Soit à travers l’exonération soit à travers la déduction ou encore le crédit d’impôt
fictif.
1- L’exonération totale :
- C’est le cas des bénéfices réalisés en trafic international dont l’imposition revient
exclusivement à l’Etat de la résidence.

- Certaines CNDI prévoient qu’un revenu réalisé par un résident de Tunisie et


dont le droit d’imposition revient à l’Etat de la source, doit être exonéré de
l’impôt en Tunisie, c’est le cas de la convention conclue avec l’Arabie saoudite
et ce, quand bien même ce revenu n’a pas été imposé dans l’Etat de la source.

Ce dont il résulte que les revenus réalisés dans ce pays et ayant subi l’impôt
conformément à la convention, sont déductibles de l’assiette passible de l’IS
c’est le cas des dividendes, des intérêts, des jetons de présence….

28
2- La déduction:
- La déduction totale:
Déduire intégralement l'impôt payé dans l'Etat de la source de celui dû dans l'Etat
de la résidence.

- La déduction partielle:

Déduire de l'impôt dû, l'impôt payé dans l'Etat de la source dans la limite de l'impôt
dû dans l'Etat de la résidence sur les revenus de source étrangère.

La déduction =

impôt dû sur le revenu global x revenu de source étrangère


revenu global

Elle peut aboutir à une double imposition si les tarifs d’impôts dans l’Etat de la
source sont plus élevés que l’Etat de la résidence.

C’est la méthode la plus fréquente dans les CNDI conclues par la Tunisie.
29
3- Le crédit d’impôt fictif (Tax sparing):

Certains Etats qui ont des législations avantageuses en matière d’exonération des
bénéfices des investisseurs étrangers insistent lors de la conclusion des CNDI , à
insérer des dispositions relatives à l'octroi d'un crédit d'impôt fictif (Tax
sparing), considérant l’exonération comme étant un impôt payé qui sera
déduit de l'impôt dû dans l'Etat de la résidence.

- Le crédit d’impôt peut être accordé sans aucune condition (Emirats Arabes Unis,
Pakistan, Qatar, Liban , Syrie, Koweit, Arabie Saoudite, Malte, Grèce et Serbie)

- Le crédit d’impôt peut être subordonné à la satisfaction de conditions (il n’est


accordé que lorsque l’avantage est limité dans le temps ou lorsqu’il est prévu
par la législation incitative de l’autre Etat contractant (Exemple: Italie ,
Norvège, République tchèque, Chine , Iran, etc. )

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1ère EXCEPTION:
Un impôt payé ou supporté par une société résidente en Tunisie dans un
Etat qui a conclu une CNDI avec la Tunisie peut ne pas faire l’objet de
déduction en Tunisie:

 Pas de déduction en Tunisie d’un impôt payé à tort dans l’autre Etat.
En effet, le revenu est censé ne pas avoir subi l’impôt, il reste donc
soumis à l’IR conformément au droit commun pour les personnes
physiques et subit l’IS en Tunisie sans possibilité de déduction
de l’impôt payé à l’étranger pour les personnes morales.

 Pas de déduction pour la partie de l’impôt payé dans l’Etat de la


source et qui correspond à un taux qui dépasse le taux fixé par la CNDI.

L’impôt payé à tort ou l’excédent d’impôt payé à l’étranger est restituable


aux intéressés dans le pays de la source conformément aux procédures
en vigueur dans ledit Etat.

31
2ème EXCEPTION:
Cas de revenu non imposé dans l’Etat de la source et en Tunisie
aussi

Certaines CNDI prévoient qu’un revenu ne doit être imposé dans aucun des Etats
contractants c’est le cas des dividendes réalisés dans certains pays.

A cet effet, les dividendes réalisés par les résidents de Tunisie de leurs participations
au capital des sociétés résidentes dans les Etats en question sont exonérés de l’IR
pour les personnes physiques et sont déductibles de l’assiette de l’IS pour les
personnes morales: Il s’agit des Emirats Arabes Unis, du Sultanat d'Oman, du Qatar,
du Yémen, de la Syrie, du Maurice.

Pour la CNDI avec le Koweït : Les dividendes sont exonérés de l’impôt lorsqu’ils sont
payés au profit d’un gouvernement d’un Etat contractant, de toute entreprise
publique ou d’une entité de cet Etat.

32
Imposition des bénéfices des
entreprises : Le principe de
l’établissement stable

33
L’impôt est dû par les personnes non résidentes et non établies qui réalisent
des revenus de source tunisienne ou qui réalisent la plus-value immobilière
ou la plus value de cession des titres.

Si le bénéficiaire dispose d’un établissement stable (ES):


LE PRINCIPE:

Le traitement fiscal dépend de l’existence ou non d’un établissement stable


de la personne bénéficiaire de la rémunération.

34
«L’établissement stable» est toute installation fixe d'affaires par
l'intermédiaire de laquelle une entreprise exerce toute ou partie de son
activité (Source: Conventions de non double imposition).

A titre indicatif, constitue un établissement stable:


- un siège de direction;
- un point de vente ;
- une succursale;
- un bureau;
- une usine;
- un atelier;
- une mine, un puits de pétrole ou de gaz, une carrière ou tout autre lieu
d’exploration ou d’extraction des ressources naturelles.

35
Exploitations considérées comme ES après satisfaction de
certaines conditions:

Les chantiers de construction ou les opérations de montage et les


activités de surveillance s’y rattachant:

Convention avec la France :

- lorsque leur durée est supérieure à 6 mois ou


- lorsque les opérations de montage ou activités de surveillance faisant
suite à la vente de machines ou d'équipements ont une durée supérieure à
3 mois et que les frais de montage ou de surveillance dépassent 10% du
prix de ces machines ou équipements.

36
 Convention avec l’UMA: Durée est supérieure à 3 mois.
Convention avec Iles Maurice ou Soudan : Durée supérieure à 12 mois.
Burkina Faso : Durée supérieure à 9 mois.

Remarque:

Pour les exploitations des entreprises résidentes dans un Etat n’ayant pas
conclu une CNDI avec la Tunisie: Il y a établissement stable quelle que soit
la durée du chantier de construction ou des opérations de montage ou de
surveillance en Tunisie

37
Exploitations considérées comme ES après satisfaction de
certaines conditions:

L’ES est aussi une personne dépendante de l’entreprise non résidente


pour toutes les activités exercées pour le compte de ladite entreprise en
Tunisie lorsqu’elle est habilitée à conclure des contrats en son nom et à
l’engager.

La DGELF a considéré qu’une agence de voyage non résidente dispose d’un


ES du fait qu’elle a une personne en Tunisie habilitée à signer en son nom
des contrats d’allotement avec des entreprises touristiques résidentes en
Tunisie.

38
Exploitations considérées comme ES après satisfaction de
certaines conditions:

Entreprise d’assurance :
Existence d’ES en Tunisie si la société d’assurance y perçoit des primes ou
assure des risques qui y sont encourus par l’intermédiaire d’une personne
dépendante.

39
Pour les autres prestations de services :
- Convention de l’UMA:
Les prestations de services y compris les services des conseils fournis par
une entreprise exerçant son activité par l'intermédiaire de salariés ou de
fonctionnaires recrutés à cet effet confèrent la notion d’ES.

- Convention avec le Liban , Indonésie, Arabie Saoudite, Serbie ou Vietnam


Services, y compris les services de consultation par l'intermédiaire des
employés ou autres salariés engagés à ces fins dans l'autre Etat
contractant, à condition que les activités de l'entreprise elle-même, ou
d'une entreprise qui lui est dépendante ont une durée ou des durées
excédant les 6 mois (pour la convention avec l’Indonésie: 3 mois) durant
toute période de 12 mois confèrent la notion d’ES.

40
L’apport de la doctrine fiscale tunisienne

Pour les autres activités de services rendues, la doctrine fiscale considère qu’il
y a ES lorsque:

-Elles sont continues dans le temps (leur durée dépasse 6 mois)

Une société résidente en France fournissant des services d’administration et


de gestion à une société résidente en Tunisie pour une durée dépassant 6 mois
(DGELF n° 1289 en date du 19 août 2014).

41
- Elles sont multiples et dépendantes les unes des autres

Une société résidente aux USA fournissant des services à une société
tunisienne pour une période inférieure à 6 mois mais il y a une multiplicité
des services rendus : des études, des services d’ingénierie, élaboration de
plans, assistance technique au cours des différentes phases de montage
des équipements (supervision, contrôle) et formation du personnel (DGELF
n°26 en date du 07 janvier 2013).

- Elles nécessitent une installation fixe d’affaires : Exemple: les opérations


de forage des puits de pétrole SAUF exception prévue par la convention
avec les USA qui suppose que la durée doit dépasser 183 jours par période
de 365 jours.

42
-Elles forment un cycle commercial complet
Une société résidente aux Pays-Bas a organisé un tournoi de poker en
Tunisie pendant une semaine. Il y a une multiplicité des prestations et une
complémentarité de façon qu’elles forment un cycle commercial complet,
qui comprend le transport aérien international, la réservation et
l’assurance, le logement et l’hébergement, la participation au tournoi de
poker et l’organisation d’excursions et de réceptions (DGELF n°1497 en
date du 28 septembre 2012).

Remarque: Lorsque la durée du ou des services dépasse 6 mois la


société non résidente est considérée comme ayant un établissement
stable en Tunisie même s’il s’agit d’une seule prestation et ce, en
présence ou non d’une CNDI.

43
PRECISIONS
1/La doctrine administrative considère qu’une entreprise non résidente
dispose d’un établissement stable en Tunisie du simple fait de sa qualité
d’associé dans une société de personnes et assimilées (groupement).

2/ Une filiale en Tunisie d’une société non résidente non établie n’est pas
un établissement stable de celle-ci sauf si elle lui rend des services
multiples et continus dans le temps ou agit pour son compte exclusif
allant jusqu’à conclure des marchés en son nom (Note commune n°
2/2015).

3/ La mise à disposition du personnel sans intervenir sur les modalités de


sa gestion ou sur les résultats de ses travaux et dans le cadre d’une seule
opération ne confère pas la qualité d’établissement stable à la société
non résidente. Mais pour des opérations répétitives et continues dans le
temps quelle que soit la durée : c’est un cas d’établissement stable
(DGELF n° 1917 du 28/6/2016).

44
- L’idée générale est la suivante :il n’y a pas établissement
stable lorsque les activités exercées à partir d’une
installation sont des opérations préparatoires ou
auxiliaires par rapport à l’ensemble des activités de
l’entreprise ; les conventions conclues par la Tunisie
considèrent qu’il n’y pas établissement stable s’il s’agit
de :
- Usage d'installations aux seules fins de stockage,
Pas d'exposition ou de livraison de biens ou de
marchandises appartenant à l'entreprise,
d’ES - Conservation d'un stock de biens ou de marchandises
appartenant à l'entreprise aux seules fins de stockage,
d'exposition ou de livraison,
- Conservation d'un stock de biens ou de marchandises
appartenant à l'entreprise aux seules fins de
transformation par une autre entreprise,
- Vente de biens ou de marchandises appartenant à
l'entreprise exposés dans le cadre d'un marché ou d’une
foire saisonnière temporaire,
45
- Conservation d'une installation fixe d'affaires aux
seules fins d'acheter des biens ou des marchandises
ou de réunir des informations pour l'entreprise,

Pas - Usage d'une installation fixe d'affaires aux seules fins


d’ES de publicité,

- Conservation d'une installation fixe d'affaires aux


seules fins d'exercer, pour l'entreprise, toute autre
activité de caractère préparatoire ou auxiliaire.

46
Bénéfices imputables à l’établissement stable (ES)

Les bénéfices à rattacher à l’ES sont seuls ceux réalisés dans le cadre dudit
établissement et provenant de son activité principale ainsi que ceux
exceptionnels et accessoires.

Tout autre revenu réalisé par l’entreprise non résidente en Tunisie en dehors
de l’ES est traité comme un revenu réalisé par une entreprise non résidente
et non établie en Tunisie à condition que le revenu en question ne
provienne pas de l’exécution d’une partie de l’objet de l’ES.

47
EXCEPTION

-Force attractive partielle, on ne réintègre aux résultats de l’établissement


stable que les revenus réalisés par l’entreprise de l’exercice en Tunisie de
la même activité que celle de l’établissement stable (Conventions avec
Arabie Saoudite, Canada, Vietnam) ,

-Force attractive globale on réintègre aux résultats de l’établissement


stable tous les revenus réalisés de l’exercice d’activités en Tunisie par
l’entreprise nonobstant leur catégorie (Cameroun, Pakistan, Norvège,
Pologne, République Hellénique).

REMARQUE:
La force attractive ne s’applique que pour les revenus tirés d’activités
réalisées en Tunisie. Les revenus provenant de l’exercice d’activités à partir
de l’étranger ne peuvent pas être rattachés à l’établissement stable en
Tunisie.

48
Obligations fiscales des établissements stables tunisiens des entreprises
étrangères:

Obligation de payer l’IS:


Le résultat est déterminé sur la base d’une comptabilité conforme à la
législation en vigueur.

L’ES peut sur justification déduire :


-Les frais et charges directes engagées par le siège pour son compte
exclusif soit en Tunisie soit ailleurs et
- Une quote-part des frais généraux d’administration engagés par le siège
comme suit :

Frais généraux du siège X CA relatif à l’ES


CA global de l’entreprise non résidente.

49
Précisions supplémentaires:
Les frais généraux du sièges (Charges salariales, amortissements, autres
rémunérations de services, etc.) pris en compte ne doivent pas comprendre:
- les charges et les amortissements afférents aux éléments d’actif qui ne
génèrent pas de revenus à l’établissement stable,
- les charges directes engagées pour le compte exclusif de l’établissement
stable dès lors qu’elles sont totalement déductibles pour l’ES (pour éviter la
double déduction).
- tous les frais et charges qui n’ont aucune relation avec l’activité de
l’établissement stable situé à l’étranger,

Dans la pratique, les frais de siège font l’objet d’une note de débit envoyée
par le siège vers l’établissement stable à l’étranger.
50
 Les intérêts sur des sommes prêtés par la société du siège à son
établissement stable ne peuvent faire partie des frais de siège car
l’établissement stable est le prolongement de la société du siège (Sauf le
cas d’une banque: Convention avec Belgique, Autriche, Suède, Grande
Bretagne, Norvège, Danemark)

 Les frais financiers relatifs aux emprunts contractés dans l’intérêt exclusif
du siège ou d’un autre établissement stable ne peuvent faire partie des
frais de siège.

 Les intérêts sur des sommes prêtées par la société mère à sa filiale sont
des charges directes qui ne sont pas comprises dans les frais de sièges.

 Les charges financières communes représentant les intérêts alloués aux


capitaux empruntés à des tiers doivent être réparties entre les divers
établissements de la société non résidente.

51
 Cas particulier des actifs mis à la disposition de l’ES par la société
du siège :

- Si l’élément est inscrit à l’actif de l’ES: déduction des amortissements


selon le décret 2008-492.
La base des amortissements est constituée par la VCN telle qu’elle figure au
bilan du siège à la date du transfert du bien en Tunisie majorée de tous
les frais et charges engagés pour leur mise en exploitation (Transport,
assurance, droits de douanes) sauf si la valeur déclarée en douane est
inférieure à la VCN : auquel cas on adopte la valeur en douanes (DGELF
n° 853 du 23 mai 2007).

En cas de réexportation des éléments au siège à l’étranger : ils seront retirés


du bilan de l’ES sur la base de leur VCN figurant au bilan à la date de
réexportation (DGELF n° 351 du 8 mars 2012).

52
-Si l’élément n’est pas inscrit à l’actif de l’ES:

Dans ce cas toutes les charges engagées pour mettre l’élément à la


disposition de l’ES sont déductibles y compris les amortissements
comptabilisés par le siège et correspondant à la durée d’utilisation du bien
par l’ES: Ces amortissements sont déductibles même si l’annuité dépasse
celle calculée selon la législation fiscale.

REMARQUE:
Si l’entreprise non résidente dispose de plusieurs établissements stables en
Tunisie; le résultat fiscal est déterminé compte tenu des opérations réalisées
par tous les ES s’agissant d’une seule et unique entité (DGELF n° 2349 du
13/12/2013).

53
REMARQUE:
Les ES peuvent bénéficier du régime forfaitaire si toutes les conditions
requises par l’article 44bis du code de l’IRPP sont remplies.

Obligation de l’ES d’opérer la RS:


L’ES doit opérer toutes les RS imposées par la législation en tant qu’entité
établie en Tunisie.

Toutefois, aucune RS n’est applicable sur les sommes payées au siège au


titre de remboursement de frais en contrepartie de services que ce dernier
a rendu à l’ES objet de note de débit dans la limite des frais réels engagés.

La RS demeure exigible si le remboursement de frais correspond à des


services rendus par de tierces personnes autre que le siège.

54
Services rendus par une
tierce personne autre que
le siège.

RS selon les taux de droit RS selon la CNDI


commun

Si le prestataire du Si Le prestataire du service est


service est résident ou résident dans un Etat ayant
établi en Tunisie conclue une convention de non
double imposition avec la
Si le prestataire du service est Tunisie
résident dans un Etat n’ayant pas
conclu une convention de non
double imposition avec la Tunisie

55
PRECISION

La RS au titre de la TVA reste, dans tous les cas, due au taux de 100%
lorsque le prestataire du service est non résident non établi, et ce,
nonobstant son Etat de résidence.

La retenue à la source au titre de la TVA est due également sur les


sommes revenant au siège au titre de remboursement de frais
engagés pour des services qu’il a rendus à l’établissement stable
(DGELF n°184 du 29 janvier 2015).

56
Si malgré la satisfaction des conditions d’établissement
stable : la société non résidente refuse de régulariser sa
situation et de se déclarer l’existence fiscale : Quel est
l’impact fiscal ?

57
Législation en vigueur jusqu’au 31 Apports de l’art. 28 de la loi de
décembre 2015 finances 2016 à partir du 1/1/2016

Avant d’entamer son activité en Tunisie, Dépôt d’une


déclaration d’existence et tenue d’une comptabilité et Imposition des entreprises non
dépôt des déclarations fiscales exigibles. résidentes à une retenue à la
source libératoire au taux de 15%
Toutefois, les entreprises non résidentes dont la période des montants bruts leur revenant
d’exercice en Tunisie ne dépasse pas 6 mois peuvent opter
pour le non dépôt de la déclaration annuelle et seront lorsqu’elles exercent en Tunisie
soumises à une retenue à la source libératoire au taux de : dans le cadre d’établissements
stables sans déposer la
 5% de la rémunération des travaux de construction déclaration d’existence. En plus
 10% de la rémunération des travaux de montage,
de la RS de 100% de la TVA.
 15% de la rémunération des autres services.

Dans ce cas pas de comptabilité et pas de dépôt de Si ces entreprises non résidentes
déclaration annuelle mais respect de toutes autres régularisent leur situation, la
obligations fiscales. retenue à la source subie sera
déduite de l’impôt exigible ou
SINON : option de dépôt de déclaration annuelle lors du
dépôt de la déclaration d’existence. fera l’objet d’une restitution sur
demande (NC n° 6/2016).

58
Dérogation au principe d’imposition de
l’établissement stable

59
Bénéfices provenant du transport international maritime et aérien de biens
ou de personnes et des bénéfices exceptionnels et accessoires y afférents
(RCM provenant de placements des bénéfices provenant du trafic
international, bénéfices provenant de la location des moyens de transport
(aéronefs, bateaux et conteneurs) affectés au trafic international, plus-value
provenant de la cession de ces moyens, etc.)

Imposition exclusive dans le pays de la résidence de l’entreprise exerçant


l’activité du transport international soit l’Etat où le siège social (siège de
direction effective) de l’entreprise est situé selon les conventions de non double
imposition.

Si le siège de direction effective d'une entreprise de navigation maritime est à bord d'un
navire ou d'un bateau, ce siège est réputé situé dans l'Etat contractant où se trouve le
port d'attache de ce navire ou de ce bateau, ou à défaut de port d'attache, dans l'Etat
contractant dont l'exploitant du navire ou du bateau est un résident (NC n° 2/2015)
60
Les revenus réalisés par les non
résidents en dehors d’un
établissement stable en Tunisie

61
En absence d’ES situé en Tunisie, l’imposition est effectuée par voie de RS
libératoire:

- 20% des Revenus des capitaux mobiliers, à l'exception des intérêts des dépôts et
des titres en devises et en dinars convertibles qui sont exonérés en vertu du droit
commun,

- 20% des jetons de présence accordés aux membres du conseil d'administration ou


du conseil de surveillance des sociétés anonymes et des sociétés en commandite
par actions,

- 5% au titre des dividendes et revenus assimilés (distribués à partir du 1 er janvier


2015), ce taux est relevé à 10% à partir du 1er janvier 2018.

62
-5% au titre des Intérêts des prêts payés aux établissements bancaires non établis
en Tunisie, ce taux est relevé à 10% à partir du 1er janvier 2018.

-15% des Rémunérations et revenus servis aux non domiciliés ni établis et non
réalisés dans le cadre d'un établissement situé en Tunisie.

A partir du 1er janvier 2014:


Les taux susvisés sont relevés à 25% si le bénéficiaire des rémunérations est résident
ou établi dans des paradis fiscaux.

La liste des paradis fiscaux est fixée par le décret n° 3833 du 3 octobre 2014 (JORT
86 du 24/10/2014).

63
La liste des paradis fiscaux
(Décret n° 3833 du 3 octobre 2014)

- Delaware (États-Unis) - Anguilla (Royaume-Uni) - Bermudes (Royaume-Uni) - Îles


Caïmans (Royaume-Uni) - Gibraltar (Royaume-Uni) - Montserrat (Royaume-Uni) - Îles
Turques-et-Caïques (Royaume-Uni) - Îles Vierges britanniques (Royaume-Uni) -
Guernesey (Royaume-Uni) - Jersey (Royaume-Uni) - Saint-Martin (France) - Saint
Maartin (Pays-Bas) - Antilles néerlandaises (Pays-Bas) - Curaçao (Pays-Bas) - Îles
Cook (Nouvelle-Zélande) - Niue (Nouvelle-Zélande) - Antigua-et - Barbuda - Aruba -
Barbade - Belize - Costa Rica - Dominique - Grenade - Liberia - Îles Marshall - Nauru -
Panama – Philippines - Saint-Christophe-et -Niévès - Saint-Vincent-et-les Grenadines
- Sainte- Lucie - Samoa - Uruguay - Vanuatu - Djibouti.

64
Dans une prise de position n° 2598 du 7 septembre 2016, la DGELF a précisé que

pour les ressortissants de l’Etat de « DELAWARE » qui est un Etat des Etats Unis

d’Amérique (USA) et malgré qu’il a été classé parmi la liste des paradis fiscaux au

niveau du décret n° 3833 du 3 octobre 2014 , on doit faire application des termes de

la convention de non double imposition entre la Tunisie et les USA lorsqu’elle

comporte des dispositions plus favorables que le droit commun .

65
Changement de la notion de paradis fiscaux par la notion de « Etat ou territoire dont
le régime fiscale est privilégié » (Art. 35 §2 LF 2019)
Apport de la loi de finances 2019
ccc

Changement de la notion de paradis fiscaux par la notion d’ « Etat ou


territoire dont le régime fiscale est privilégié » avec une nouvelle
définition:

Les personnes sont considérées résidentes ou établies dans un Etat ou un


territoire dont le régime fiscale est privilégié, lorsque l’impôt dû dans cet
Etat ou territoire est inférieur à 50 % de l’impôt sur le revenu ou l’impôt
sur les sociétés dû en Tunisie au titre de la même activité.

La liste des Etats ou territoires dont le régime fiscal est privilégié est fixée par
l’arrêté du ministre des finances en date du 25 Mars 2019 (Journal
Officiel de la République Tunisienne n° 27 du 02 Avril 2019)

66
Changement de la notion de paradis fiscaux par la notion de « Etat ou territoire
dont le régime fiscale est privilégié » (Art. 35 §2 LF 2019)
Les Etats ou les territoires ou l'impôt sur les sociétés est inférieur à :
5% pour les activités soumises au 12,5% pour les activités soumises au 17,5% pour les sociétés
taux de 10% en Tunisie taux de 25% en Tunisie soumises au taux de 35% en
Tunisie
Afghanistan pour les sociétés agricoles - -
- Albanie pour les sociétés de production Albanie
et de développement des logiciels
- Andorre Andorre

Anguilla Anguilla Anguilla

- - Antigua-et-Barbuda pour les


sociétés de télécommunication,
d'assurances et des banques
- Aruba pour les sociétés exerçant des Aruba pour les sociétés
activités dans les domaines de l'hôtellerie, d'assurances, de financement
du transport maritime et aérien et des autres que les banques, les
énergies renouvelables sociétés d'investissement et les
franchisés d'une marque ou
d'une enseigne commerciale
étrangère
Bahamas Bahamas Bahamas
Bahreïn Bahreïn Bahreïn à l'exception des
sociétés d'hydrocarbures 67
5% pour les activités soumises au 12,5% pour les activités soumises 17,5% pour les sociétés soumises
taux de 10% en Tunisie au taux de 25% en Tunisie au taux de 35% en Tunisie

Barbade Barbade Barbade

Bermudes Bermudes Bermudes

- La Bosnie-Herzégovine La Bosnie-Herzégovine

- - Botswana pour les sociétés de


services financiers internationaux
certifiées
- Bulgarie Bulgarie

- - Chypre

République du Congo pour les - -


sociétés agricoles et de pèche

Delaware Delaware Delaware

68
5% pour les activités soumises au 12,5% pour les activités soumises 17,5% pour les sociétés soumises
taux de 10% en Tunisie au taux de 25% en Tunisie au taux de 35% en Tunisie

Fidji pour les sociétés de transport Fidji pour les sociétés non
maritime non résidentes, de services résidentes dont le siège social ou
médicaux, du commerce de produits régional est à Fidji
agricoles, des énergies renouvelables
et du secteur audiovisuel

- - Géorgie

Guernesey Guernesey à l'exception des sociétés Guernesey à l'exception des sociétés


de services publics de services publics de
télécommunication

- - Hong Kong

Ile de Man Ile de Man Ile de Man

Iles Caïmans Iles Caïmans Iles Caïmans

Iles Marshall Iles Marshall Iles Marshall

69
5% pour les activités soumises au 12,5% pour les activités soumises 17,5% pour les sociétés soumises
taux de 10% en Tunisie au taux de 25% en Tunisie au taux de 35% en Tunisie

- Macédoine Macédoine
- - Maldives à l'exception des banques

- Moldavie Moldavie

- Monténégro Monténégro
- Nauru Nauru
Niue Niue Niue

- - Ouzbekistan à l'exception des


banques
Palau Palau Palau

- Paraguay Paraguay

- - Singapour

70
5% pour les activités soumises au 12,5% pour les activités soumises 17,5% pour les sociétés soumises
taux de 10% en Tunisie au taux de 25% en Tunisie au taux de 35% en Tunisie

- Timor oriental Timor oriental à l'exception des


sociétés d’hydrocarbures

- Turkménistan à l'exception des Turkménistan à l'exception des


sociétés publiques (dont la sociétés publiques (dont la
participation de l'État dans le capital participation de l'État dans le capital
dépasse 50%) dépasse 50%) et des sociétés des
hydrocarbures

Vanuatu Vanuatu Vanuatu

71
Si le Bénéficiaire est résident d’un Etat n’ayant pas
conclu avec la Tunisie une CNDI

RS au taux de
RS au taux de 25%
droit commun
si le Bénéficiaire est
si le Bénéficiaire n’est
résident
pas résident
dans un paradis fiscal
dans un paradis fiscal
Si le Bénéficiaire est résident d’un Etat ayant
conclu avec la Tunisie une CNDI

SI
Le revenu bénéficie
d’une exonération
en vertu du droit commun

Pas d’imposition et pas de Retenue à la source


Si le Bénéficiaire est résident d’un Etat ayant
conclu avec la Tunisie une CNDI

La définition de la prestation fournie est couverte par la convention

Non OUI

Pas d’imposition et Taux CNDI<Taux de La CNDI ne prévoit pas


pas de RS droit commun de taux ( Exp : Redevances
avec UMA)

OUI
Non

Application du taux de Application du taux de


la CNDI droit commun
CONSÉQUENCES EN CAS DE PRISE EN CHARGE DE L’IMPÔT

Si le bénéficiaire du revenu ne supporte pas la RS ou la supporte de manière


insuffisante:

L’impôt sera à la charge du débiteur des sommes au taux de droit commun


(t) calculé selon la formule de prise en charge soit :
(100 x t)
(100 – t)

En plus des pénalités de retard.

L’impôt pris en charge par l’entreprise tunisienne ne peut être déduit pour
la détermination du bénéfice imposable soumis à l’impôt direct (Charge non
déductible).

75
Exceptions au principe d’imposition des non résidents

Les rémunérations payés aux non résidents ne sont pas imposables en


Tunisie :
1/ du fait de leur exonération selon le droit commun,

2/ En vertu des conventions internationales de non double imposition

3/ du fait qu’elles sont en dehors du champ d’application de l’impôt :


exemples:

-cotisation et participation à des séminaires, congrès, conférences à


l’étranger,

- inscription pour études ou stages à l’étranger,

76
Exceptions au principe d’imposition des non résidents

-participation à des publications ou périodiques,

- participation à des appels d’offre internationaux,

- Frais de justice, amendes et impôts,

-certification auprès des organismes de certification internationaux,

- importation de marchandises, d’équipements ou de matériels,

- payement du principal des crédits aux entreprises ou aux banques établies


à l’étranger, etc.

77
Les redevances ou les rémunérations
techniques

78
Si le service rendu est couvert par le terme redevance ou
«rémunérations techniques» (souvent au niveau de l’article 12
des conventions de non double imposition).

OUI NON

Pas d’imposition  pas de RS en


Application de RS en matière matière d’impôt directs mais RS de
d’impôt direct et RS de 100% en 100% en matière de TVA
(Sauf si l’entreprise dispose d’une
matière de TVA
autorisation d’achat en suspension de la
79
TVA)
L’assistance technique : C’est le show-
how:

Assister une personne en lui fournissant des informations pratiques


relatives à une profession donnée par la mise à disposition de
personnel qualifié dans un domaine déterminé (Directement ou à
distance).
Exp: Assister au bon déroulement des opérations de production, de vente, de
surveillance, d’encadrement du personnel et de sa formation.
Remarque: La doctrine administrative a précisé que les opérations de formation à
distance (via internet) réalisées au profit des personnes résidentes en Tunisie sont
considérées comme étant des services consommés en Tunisie et sont, de ce fait,
soumises à la TVA en Tunisie (NC n° 17/2013).
Les conventions signées avec les Pays Bas, la Belgique, le Luxembourg, la République
Tchèque et les Etas Unis d’Amérique conditionne le droit d’imposition de la Tunisie par
la réalisation de l’assistance technique sur le territoire tunisien.
 Les conventions signées avec le Portugal et les Etas Unis d’Amérique limite le droit
d’imposition uniquement à l’assistance technique liée aux prestations fixées par la
définition du terme « redevances ».

80
L'usage ou la concession de l'usage d'un équipement agricole, industriel,
commercial ou scientifique

La doctrine fiscale suppose que les équipements soient mis à la


disposition du bénéficiaire du service et sous son contrôle et sa
gestion c’est-à-dire la possession physique du bien.

Si le bénéficiaire de l’usage bénéficie uniquement du service lié à son


utilisation, tels que les satellites artificiels, les bandes passantes, les
serveurs web, les fibres optiques

Ce n’est pas un cas d’usage ou de concession de l’usage d’un


équipement.

Qu’en est-il de la location de conteneurs dans le cadre du transport


maritime international?

81
L'usage ou la concession de l'usage d'un équipement agricole,
industriel, commercial ou scientifique :

Le principe c’est que la location des conteneurs est un accessoire de l’activité


du transport international maritime  Imposition exclusive dans le pays de la
résidence de l’entreprise exerçant l’activité du transport international soit
l’Etat où le siège social (siège de direction effective).

SAUF que certaines conventions considèrent les rémunérations payées en


contre partie de la location de conteneurs comme un cas de redevance.

D’où: la doctrine administrative tunisienne a posé le principe de la réciprocité:

Donc Pas d’imposition comme redevance sur présentation d’une attestation


délivrée par les autorités fiscales de l’Etat de résidence du bénéficiaire des
rémunérations justifiant leur non imposition s’ils sont payées à des résidents
de la Tunisie.

Le même principe s’applique pour les surestaries payées en cas de restitution


hors délais des conteneurs ( NC n° 13/2015).
82
La fourniture d’informations ayant trait à une expérience acquise dans
le domaine industriel, commercial ou scientifique C’est le know-how :

Cette fourniture d’informations résulte d’une certaine expérience. Le


prestataire n’intervient pas dans la modalité de leur utilisation et n’est pas
responsable de leur utilisation et de leurs conséquences.

La doctrine fiscale n’a pas considéré comme cas de redevance : les


rémunérations payées par une entreprise tunisienne à une entreprise non
résidente pour la fourniture d’informations concernant la solvabilité des
clients à l’étranger (DGELF n° 1189 du 24/7/2014).

La doctrine fiscale a précisé que les opérations de prospection et de recherche


de marchés étrangers revêtent les caractéristiques d’études économiques qui
sont à l’origine de la prise de décision par le bénéficiaire des services, résident
ou établi en Tunisie, pour accéder ou non auxdits marchés (Considérés d’ailleurs
comme services utilisés en Tunisie et donc soumis à la TVA; NC n° 17/2013).

83
Les logiciels et les licences d’exploitation des logiciels :

La doctrine fiscale considère que lorsqu’il s’agit d’acquisition d’une licence


d’exploitation : c’est l’usage de droits d’auteurs relatifs à une œuvre scientifique
 C’est un cas de redevance.

La mise à jour du logiciel est un cas de redevance (DGELF n° 1899 du 12/9/2013).

En revanche, l’acquisition de logiciel qui fera partie de l’actif de l’entreprise,


 N’est pas un cas de redevance mais plutôt une importation d’un bien (DGELF
n° 1296 du 19/8/2014).

84
Les commissions:

Les commissions ne sont pas un cas de redevance (Exemple: commission en


contre partie de la recherche de clientèle ou tout autre acte d’intermédiation).

Exception: La Convention Tuniso-Roumaine prévoit que les commissions


provenant d'un Etat contractant et payées à un résident de l'autre Etat
contractant sont imposables dans cet autre Etat contractant. En revanche, ces
commissions sont aussi imposées dans l'Etat contractant d'où elles proviennent
et l'impôt ainsi établi ne peut excéder 4% du montant brut des commissions (Art.
12 de la convention Tuniso-Roumaine).

Remarque: Dans la mesure où les commissions ou les courtages sont payés en


contrepartie d’un service d’intermédiation relatif à une opération d’exportation
de produits ou de services à l’étranger ou à la mise en relation de non résidents
non établis ou en contrepartie d’une opération de négoce international, ils ne
sont pas soumis à la TVA en Tunisie (NC n° 17/2013)

85
La mise à disposition du personnel

La mise à disposition de la main d’oeuvre est l’opération de mise du


personnel à la disposition du demandeur de l’assistance sans être
responsable des modalités d’intervention de ladite main d’oeuvre et
des résultats des prestations accomplies par ce personnel.

Les montants payés dans ce cadre ne sont classés ni comme redevances


ni comme des montants en contrepartie de prestations techniques.
Ainsi, ils ne sont soumis ni à l’impôt ni à la RS à ce titre.

La TVA reste exigible par voie de RS libératoire au taux de 100% sauf si le


débiteur des sommes facturées bénéficie de la suspension de la TVA au
titre de services concernés (NC n° 26/2012).

86
Modalités pratiques d’imposition des redevances et des
rémunérations techniques selon les termes des conventions

Pour transférer la rémunération par une personne résidente en Tunisie à une


personne résidant dans un Etat ayant conclu une CNDI avec la Tunisie, le
débiteur des sommes doit présenter une demande au service fiscal compétent
pour avoir une attestation de régularisation de la situation fiscale ou une
attestation d’exonération (NC n° 14/2013).

Pour cela, il faut présenter:

-une attestation de résidence fiscale du bénéficiaire de la rémunération délivrée


par les autorités fiscales compétentes de l’Etat de résidence.

- Pour le cas de La convention tuniso-néerlandaise (Pays-Bas):Les redevances de


source tunisienne payées à un résident des Pays-Bas sont soumises à l’impôt en
Tunisie par RS libératoire au taux de 11% . Le taux de 11% est réduit à 7.5% si le
bénéficiaire présente une attestation justifiant l’exonération aux Pays-Bas des
redevances revenant à des résidents de Tunisie.

87
Exemple : (Fourni par la NC n° 2/2015)
Soit une entreprise résidente en France qui aurait facturé la somme
de 80.000D hors TVA à une entreprise établie en Tunisie en
contrepartie de la location d’un équipement commercial.

Dans ce cas, la retenue à la source a lieu au taux de 15% prévu par


l’article 52 du code de l’IRPP et de l’IS du fait qu’il est inférieur au
taux de 20% prévu par l’article 19 de la convention conclue entre la
Tunisie et la France, la retenue a lieu comme suit :

- Retenue à la source au titre de l’IS :


80.000 D x 1.18 x 15% = 14.160 D
- retenue à la source de 100% au titre de la TVA :
80.000D x 18% = 14.400D.

88
Revenus des professions
indépendantes

89
En dehors d’un établissement stable (appelé base fixe) : une personne
physique exerçant une profession indépendante en Tunisie est imposée en
Tunisie:

Si la rémunération dépasse un seuil fixé ou le séjour dépasse une


certaine durée:

Exemples:
-L’Italie (7.000 USD pendant l'année fiscale considérée),
- Le Canada (183 jours ou trois mille dollars canadiens ($ 3 000) ou
l'équivalent en dinars tunisiens),
- Les Etats Unis d’Amérique (183 jours ou 7500 Dollars U.S. ou leur
équivalent en Dinars Tunisiens),
-Pour les résidents au Luxembourg : si la durée de leur séjour est égale ou
supérieure à 90 jours.

90
La doctrine fiscale considère que les personnes physiques non
résidentes qui exercent une activité indépendante en Tunisie dans le
cadre d’une base fixe sont soumises à l’impôt sur le revenu sur la base
d’une assiette forfaitaire égale à 80% des recettes brutes avec
possibilité d’option pour la tenue d’une comptabilité .

91
Cas relevant à la fois des professions indépendantes, des redevances
et des bénéfices des établissements stables

Soit un ingénieur résident en Italie qui aurait réalisé en Tunisie des études
techniques facturés pour 3000DT TTC.
a/ En vertu des dispositions de l’article 7 (Bénéfices des entreprises) de la CNDI
avec l’Italie : l’intéressé n’est pas soumis à l’impôt en Tunisie au titre de cette
rémunération du fait qu’elle est réalisée en dehors du cadre de l’établissement
stable.
Seule la TVA est exigible par RS de 100%:
3000/113 x 13 = 345,133 DT

b/ En vertu des dispositions de l’article 12 (Redevances) l’intéressé est passible de


l’impôt en Tunisie du fait que la rémunération est prévue par la définition du
terme redevances.

- RS au titre de l’IR : 3000 x 12% = 360DT


- RS de 100% de la TVA :
3000/113 x 13 = 345,133 DT
92
c/ En vertu des dispositions de l’article 14 de la convention (Professions
indépendantes) : l’intéressé n’est pas passible de l’impôt en Tunisie du fait que
sa rémunération n’a pas dépassé l’équivalent de 7000 USD.

Donc Seule la TVA est exigible par RS de 100%:


3000/113 x 13 = 345,133 DT

Dans ce cas les dispositions de l’article 12 sont applicables et ce, nonobstant


les dispositions des articles 7 et 14 de la convention.

Qu’en est-il si la rémunération était de 25.000 DT en contrepartie d’une


assistance technique?

93
Les gains en capital

94
Les gains en capital

Il s’agit de cession de biens immeubles ou de titres et des droits y relatifs et qui


ne font pas partie d’un actif professionnel.

1/ POUR LES BIENS IMMOBILIERS ET LES DROITS Y RELATIFS :


Le droit d’imposer la plus-value provenant de la cession d’immeubles sis en
Tunisie et des droits y relatifs  revient à la Tunisie (Selon toutes les conventions).
Droit commun s’applique (car absence de modalités d’imposition au niveau des
conventions) :
-Pour les personnes physiques : C’est la plus-value immobilière prévue par
l’article 27 du code de l’IRPP et de l’IS. L’imposition de la plus value immobilière
a lieu conformément à l’art 44 du code IRPP et IS au taux de
-15%lorsque la cession intervient durant la période de 5 ans à partir de la date
de possession
-10%lorsque la cession intervient après la période de 5 ans à partir de la date
de possession

95
Les gains en capital

-pour les personnes morales : la cession d’immeuble fait l’objet d’une RS au


taux de 10 % du prix de cession avec option pour une imposition sur la plus
value réalisé selon le taux d’IS en vigueur 15 % ( dans ce cas la retenue est
imputable )

Si la cession a fait l’objet d’une RS de 2,5% pour les personnes


physiques, cette retenue est déductible de l’impôt dû sur la plus-value
et l’excédent est restituable à l’intéressé sur demande.

96
Les gains en capital

Attention
L’enregistrement des actes portant mutation de la propriété des immeubles et des
droits y relatifs entre des non résidents est subordonné à la présentation d’une
attestation délivrée par les services des impôts compétents attestant le paiement
par le cédant de l’impôt dû sur la plus-value réalisée (art 92 de la loi de finances
pour l’année 2014).

2- POUR LES TITRES:

Aucune imposition en Tunisie au titre de la plus value provenant de la cession des


titres par les résidents des pays suivants:

97
1. Les pays de l’UMA 19. Le royaume Unis et l’Irlande du nord
2. Les Emirats Arabes Unis 20. Roumanie
3. Pakistan 21. Suède
4. Sultanat d’Oman 22. Suisse
5. Liban 23. Luxembourg
6. Yémen 24. Portugal
7. Kuweit 25. République Tchèque
8. Soudan 26. Pologne
9. Afrique du sud 27. Hongrie
10. Mali 28. Malte
11. Ethiopie 29. Grèce
12. Les îles Maurice 30. Les Etats Unis d’Amérique
13. Autriche 31. Coré de Sud
14. Danemark 32. Chine
15. Espagne 33. Indonésie
16. France 34. Iran
17. Italie
35. Burkina Faso
18. Norvège

98
Les gains en capital ( PV de cession des titres)

Pour les autres pays l’imposition en Tunisie a lieu selon les conditions prévues
par la convention de non double imposition. Ainsi, l’imposition a lieu sur la plus-
value provenant de la cession:

- Des actions ou des parts sociales dans le capital de sociétés uniquement et ce


pour les résidents de l’Allemagne, de Belgique, des Pays Bas, de la Syrie et du
Sénégal et sous réserve des autres conditions. Donc pas d’imposition sur la plus
value des parts des fonds.

- De tous les titres (actions, parts sociales et parts des fonds) pour les résidents
de Turquie, du Canada, de la Jordanie, du Qatar, de l’Egypte et du Cameroun.

99
Les gains en capital ( PV de cession des titres)

Convention avec le CANADA:


Les gains provenant de l'aliénation des titres par une personne physique résidente
du Canada et qui a été un résident de la Tunisie à un moment quelconque au cours
des 5 années précédant immédiatement l'aliénation des titres en question sont
imposable en Tunisie.

Convention avec la Turquie :


Les gains provenant de l'aliénation des titres sont imposables en Tunisie si les délais
limites n'excèdent pas une année entre l'acquisition et l'aliénation des titres en
question.

Convention avec le Sénégal:


Les gains provenant de l'aliénation d'actions représentant une participation ≥ 25%
du capital d'une société résidente en Tunisie sont imposables en Tunisie et selon sa
législation.

100
Les gains en capital

Modalités d’imposition :

Le droit commun est applicable.


L’imposition a lieu par voie de RS au taux de :

- 10% de la plus-value avec un maximum de 2,5% du prix de cession pour


les personnes physiques,

- 15% de la plus-value avec un maximum de 5% du prix de cession pour


les personnes morales.

101
Les gains en capital

La RS n’est pas due sur les :

- opérations de cession d’actions cotées à la Bourse des Valeurs


Mobilières de Tunis (BVMT) dégageant une moins value (NC n° 16/2011)

- opérations de cession des titres dont la plus value y relative est


exonérée de l’impôt conformément à la législation en vigueur (Exemples:
cession d’actions cotées à la BVMT soit acquises ou souscrites avant le 1er janvier
2011 soit acquises ou souscrites à partir du 1er janvier 2011 et cédées après
l’expiration de l’année suivant celle de leur acquisition ou de leur souscription. )

102
Les personnes concernées ont toujours la possibilité d’opter pour le dépôt de la
déclaration fiscale de la plus value mobilière à la recette des finances dont
relèvent, territorialement, les sociétés ou les sociétés de gestion des fonds
émetteurs des titres objet de cession au plus tard le :

-25 février de l’année qui suit celle de la cession en ce qui concerne les personnes
physiques.

-25 mars de l’année qui suit celle de la cession en ce qui concerne les personnes
morales.

Dans ce cas, la RS subie est déductible de l’impôt liquidé sur la plus value.
L’excédent d’impôt provenant de la RS , peut faire l’objet de restitution.

Remarque :
Pour les cas de cession entre des non résidents, la distribution de dividendes au
nouvel acquéreur est subordonnée à la justification du paiement de l’impôt sur la
plus value par le cédant ou de son non exigibilité (art 92 de la loi de finances pour
l’année 2014).

103
Exemple : (Fourni par la NC n° 5/2012)
Soit une société de leasing cotée à la bourse des valeurs mobilières de Tunis qui
procède le 7 septembre 2011 à une augmentation de capital à raison d’une
action nouvelle pour deux actions anciennes. Le prix d’émission fixé est de 8 D
dont 3 D représentent la prime d’émission.

Le titre a détaché un droit préférentiel de souscription (DPS) qui a été coté à la


bourse des valeurs mobilières de Tunis le 9 septembre 2011 à 1 DT.

A la même date, un investisseur personne physique résidente au Royaume


d’Arabie Saoudite, a souscrit à l’augmentation de capital de ladite société pour
500.000 actions nouvelles.

Ainsi, il a acheté le 9 septembre 2011, 1.000.000 DPS à 1.000.000 D


(1D×1.000.000 droits).

104
Les frais prélevés par la BVMT et par l’intermédiaire en bourse chargé de la
transaction, s’élèvent à 1% du montant de l’acquisition soit :
1% ×1.000.000 D = 10.000 D
Le coût des DPS s’élève alors à 1.000.000 D + 10.000 D = 1.010.000 D

Dans ce cas, le prix de revient suite à la souscription de l’investisseur dans


500.000 actions nouvelles s’élève à 5.010.000 D, (8 D × 500.000 actions
+1.010.000 D).
L’investisseur a décidé en date du 20 juin 2012, de céder la totalité de ses
actions, le cours de la bourse s’élève à cette date à 15D.

Dans ce cas, la RS due au titre de la plus value réalisée est calculée comme suit :

105
- Détermination de la plus value imposable
* Le prix de cession des titres
· Le produit de cession brut : 15D × 500.000 = 7.500.000 D
· Les frais prélevés par la BVMT et par l’intermédiaire en bourse chargé
de la transaction : 1% de la valeur de la cession : 1% × 7.500.000 D = 75.000 D

· Le produit net de la cession : 7.500.000 D - 75.000 D = 7.425.000D

* la plus value réalisée : 7.425.000 D –5.010.000 D = 2.415.000 D

- La retenue à la source due :


2.415.000 D × 10% = 241.500 D

- Plafond de retenue à la source


7.500.000D × 2.5% = 187.500 D

Dans ce cas, la RS due est de : 187.500 D au lieu de 241.500 D.

106
Revenus de valeurs mobilières

107
Revenus de valeurs mobilières

Les bénéfices ou revenus distribués à partir du 1 er janvier 2015 par les sociétés
résidentes en Tunisie et par les fonds sont soumis à une RS libératoire au taux de :

- 10% lorsqu’ils sont distribués à des personnes non résidentes physiques ou


morales (Avant 2018, le taux était de 5%).

- 25% lorsqu’ils sont distribués à des personnes résidentes dans des paradis fiscaux
tels que fixés par la liste annexée au décret n°2014-3833 du 3 octobre 2014.

Pour les personnes physiques non résidentes, la retenue à la source susvisée est
déductible de l’impôt sur le revenu annuel ou est restituable, et ce, si leurs revenus
distribués ne dépassent pas 10.000D annuellement.

Les mêmes exonérations applicables aux personnes physiques résidentes seront


applicables aux personnes non résidentes.
108
Sort fiscal des Bénéfices réalisés par les établissements stables tunisiens
des sociétés non résidentes en Tunisie

Les bénéfices réalisés en Tunisie par les établissements tunisiens des sociétés
étrangères sont considérés comme revenus distribués au profit des associés non
résidents en Tunisie .

Ces revenus devaient donc être imposés en Tunisie au taux de 15%


antérieurement à 2015 mais cela n’avait pas été appliqué du fait que les
dividendes étaient exonérés.

(Source: Paragraphe II de l’article 29 du code de l’IRPP et de l’IS).

109
Revenus de valeurs mobilières

DONC
A partir du 1/1/2015 les bénéfices des établissements stables tunisiens des
sociétés étrangères considérés distribués au profit des associés non résidents en
Tunisie sont imposables au taux de 5% et au taux de 10% à partir du 1/1/2018
ou de 25% lorsque les bénéficiaires sont des personnes résidentes dans des
paradis fiscaux.

Si la société étrangère est résidente dans un pays ayant conclu une convention
de non double imposition avec la Tunisie : Il faut que ladite convention accorde à
la Tunisie le droit de prélever un impôt sur les bénéfices des établissements
stables présumés distribués : l’Autriche, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis
d’Amérique, la France, l’Indonésie, le Norvège, le Suède, le Sénégal.

Le payement s’effectue lors du dépôt de la déclaration de l’impôt sur les sociétés


dû sur leurs bénéfices réalisés en Tunisie.
110
Revenus de valeurs mobilières

Pour les conventions avec l’Espagne, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande


du Nord et avec le Cameroun : l’impôt n’est dû que lorsque les distributions sont
effectivement réalisées à l’étranger.

L’assiette de l’impôt de 5% (ou 25%)= BÉNÉFICE COMPTABLE – IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

Si la société mère à l’étranger est imposée au titre de tous ses bénéfices distribués,
certaines conventions prévoient la répartition de l’assiette de l’impôt dû sur les
bénéfices réputés distribués desdits établissements stables entre la Tunisie et le pays
concerné, afin d’éviter la double imposition ( la France, le Norvège, le Sénégal).

Cette répartition a lieu en appliquant aux bénéfices comptables du ou des


établissements stables tunisiens le ratio suivant :

111
BÉNÉFICE CORRIGÉ = BÉNÉFICE COMPTABLE DE L’ÉTABLISSEMENT X (A/B)

Avec :
« A » : Bénéfices ou résultats comptables provenant de l’ensemble des
établissements stables situés en Tunisie et relevant de la société résidente dans
l’autre pays,

« B » : Bénéfices ou résultats comptables totaux de la société résidente dans l’autre


pays.

Si « B » est nul ou déficitaire : soit on applique les bases de l’exercice antérieur ou


une quotité fixée par commune entente entre les autorités fiscales des 2 pays.

Pour la convention avec le Cameroun , ledit ratio est déterminé compte tenu du chiffre
d’affaires hors taxe du ou des établissements stables tunisiens et celui de la société
résidente au Cameroun.

112
Revenus de capitaux mobilières

113
II-6 Revenus de capitaux mobiliers

A- Si le bénéficiaire est résident d’un Etat n’ayant pas conclu une convention de
non double imposition avec la Tunisie:

RS libératoire de :

-20% sur les revenus des capitaux mobiliers, à l'exception des intérêts des
dépôts et des titres en devises et en dinars convertibles qui sont exonérés en
vertu du droit commun.

- 5% au titre des Intérêts des prêts payés aux établissements bancaires non
établis en Tunisie, ce taux est relevé à 10% à partir du 1/1/2018 en vertu de
l’article 47 de la LF2018.

A partir du 1er janvier 2014, les taux susvisés sont relevés à 25% lorsqu’il s’agit
de rémunérations ou revenus servis à des personnes résidentes ou établies dans
des paradis fiscaux.

114
Revenus de capitaux mobiliers :

B- Si le bénéficiaire est résident d’un Etat ayant conclu une convention de non
double imposition avec la Tunisie:

Principe: Les intérêts provenant d'un Etat contractant et payés à un résident de


l'autre Etat contractant sont imposables dans cet autre Etat.

Exception: Ces intérêts peuvent être imposés dans l'Etat contractant d'où ils
proviennent mais l'impôt ainsi établi ne peut excéder un certain pourcentage du
montant brut des intérêts variant entre 10% et 15% (10% Allemagne, 12% France,
15% Canada, etc.).

115
Revenus de capitaux mobiliers :

En cas d’existence de relation spéciales entre le débiteur et le créancier (sociétés


mères et filiales, sociétés sous contrôle commun, etc.) ayant entrainé le
payement d’intérêts excessif par rapport aux relations ordinaires :

Le taux prévu par la convention ne s’applique que sur le montant jugé normal, le
montant excédentaire reste soumis à l’impôt selon le droit commun et selon la
formule de prise en charge.

116
Revenus de capitaux mobiliers :

Exemple : (NC n° 2/2015)

Soit une entreprise résidente en Chine qui aurait mis à la disposition d’une
société résidente en Tunisie un montant de 1MD.

Supposons que les 2 sociétés fassent partie du même groupe et qu’elles aient
convenu que cette mise à disposition de fonds soit rémunérée à un taux d’intérêt
de 12%.

Si on suppose que le taux d’intérêt pratiqué sur le marché est de 8% et que la


société résidente en Tunisie ait effectué la RS sur les intérêts payés selon le taux
de la convention de non double imposition entre la Tunisie et la Chine (10%)
comme suit :

117
Montant des intérêts servis :
1 MD X 12% = 120.000D

RS au titre de l’impôt sur les sociétés selon la convention (10%) :


120.000D X 10% = 12.000D

RS au titre de la TVA :
(120.000D/1,06) X 6% = 6792,452 D
Le risque fiscal:

La situation serait redressée comme suit :

Intérêts soumis à la RS selon le taux conventionnel :


1MD X 8% = 80.000D

Montant des intérêts excédentaires à soumettre au taux de droit commun :


120.000D -80.000D = 40.000D

118
Taux de la retenue à la source appliquée : 10%
Taux de droit commun : 20%

Différentiel de taux (20% - 10 % = 10%)

Différentiel de taux selon la formule de prise en charge :


(100XT) / (100- T) avec T = 10 soit 11,11%

Insuffisance de retenue à la source exigible :

40.000D X 11,11% = 4.444D majorée des pénalités de retard.

Remarque : Si la société résidente en Chine avait des participations au capital de


la société tunisienne, le montant excédentaire serait qualifié de revenu de
valeurs mobiliers soumis à la retenue à la source au taux de 15%.

119
Jetons de présence

120
Jetons de présence:

A- Si le bénéficiaire est résident d’un Etat n’ayant pas conclu une convention de
non double imposition avec la Tunisie:

RS de 20% des jetons de présence accordés aux membres du conseil


d'administration ou du conseil de surveillance des sociétés anonymes et des
sociétés en commandite par actions.

A partir du 1er janvier 2014, les taux susvisés sont relevés à 25% lorsqu’il s’agit de
rémunérations ou revenus servis à des personnes résidentes ou établies dans des
paradis fiscaux.

121
Jetons de présence:

B- Si le bénéficiaire est résident d’un Etat ayant conclu une convention de non
double imposition avec la Tunisie:

Selon les convention, les tantièmes, jetons de présence et autres rétributions


similaires qu'un résident d'un Etat reçoit en sa qualité de membre du conseil
d'administration ou de surveillance d'une société qui est un résident de l'autre
Etat contractant sont imposables dans cet autre Etat.

A défaut d’indication du taux de la RS applicable, le taux du droit interne tunisien


de 20% s’impose.

122
Traitements et salaires du secteur
privé

123
Traitements et salaires du secteur privé

Lorsqu’un résident d’un Etat ayant conclu avec la Tunisie une convention de non double
imposition perçoit une rémunération au titre d’un emploi salarié exercé en Tunisie : il
sera imposable en Tunisie uniquement au titre de cette rémunération.

MAIS il ne sera imposable que dans son pays d’origine si les 3


conditions cumulatives suivantes sont remplies

Le salarié séjourne La rémunération n’est


en Tunisie pendant pas supportée par un La rémunération est
une période < à 183 établissement stable que payée par un employeur
jours durant possède l’employeur en qui n’est pas résident
l’année fiscale Tunisie. en Tunisie.
considérée

124
Donc il suffit que l’une des conditions ne soit pas remplie pour que l’imposition de
ces rémunérations revienne à la Tunisie.

Au niveau de la convention avec le CANADA, il suffit aussi que la rémunération


servie à un salarié canadien ayant exercé en Tunisie soit supérieure à 3.000 dollars
canadiens pour qu’il soit imposable en Tunisie.

Cette mesure couvre les salariés non résidents qui exercent en Tunisie dans le cadre
d’un contrat de mise à disposition de la main d’œuvre.

Modalités d’imposition:
1/ Imposition selon le barème de l’IRPP :

La base est le montant annuel brut de la rémunération y compris les avantages en


nature après déduction :

- Des retenues obligatoires effectuées par l’employeur en vue de la constitution de


rentes, de pensions de retraite ou pour la couverture de régimes obligatoires de
sécurités sociales au profit d’une caisse sociale tunisienne,

- De 10% de frais professionnels.


125
Toutefois, aucune déduction pour situation et charges de famille n’est admise
s’agissant de non résident.

L’impôt annuel doit être payé par voie de déclaration annuelle et la retenue est
déductible de l’impôt annuel. En cas d’excédent, il est soit imputable sur l’impôt
des années ultérieures soit restituable sur demande.

Si le salarié perçoit son salaire de l’étranger, il sera tenu d’effectuer sa propre


retenue à la source et de la reverser au Trésor dans les délais fixés à cet effet.

126
Traitements et salaires du secteur privé

2/ Imposition selon le taux forfaitaire de 20%


- Salariés dont le séjour en Tunisie ne dépasse pas 6 mois :
Les rémunérations de source tunisienne payées à un salarié non résident dont le
séjour en Tunisie ne dépasse pas 6 mois sont imposables par voie de RS
libératoire de 20% de leur montant brut majoré des primes et indemnités et des
avantages en nature selon leur valeur réelle.

Si le salarié dépasse 6 mois, il doit déposer sa déclaration annuelle et imputer la


RS de 20%.

127
-Salariés étrangers éligibles à l’imposition au taux de 20% :

Les investisseurs étrangers ou à leurs représentants étrangers chargés de la


gestion de l’entreprise ainsi que le personnel étranger recruté par :
-les entreprises totalement exportatrices ou
- les entreprises établies dans les parcs d’activité économiques ou
- les banques off-shore ou
-les entreprises pétrolières .

Ce revenu fait l’objet d’une retenue à la source de 20% qui n’est pas libératoire
dans le sens où les intéressés restent tenus de déposer la déclaration annuelle de
l’impôt sur le revenu et de régulariser leur situation fiscale (NC n°2/2015).

PRECISION:
Les rémunérations au titre d'un emploi salarié exercé à bord d'un navire ou d'un
aéronef exploité en trafic international ne sont imposables en Tunisie que si le siège
de la direction effective de l'entreprise est situé en Tunisie.

128
Les artistes et les sportifs et les
bénéficiaires de pensions

129
Les artistes et les sportifs

Sous réserve des exonérations prévues par certaines conventions, les artistes et
les sportifs sont soumis à l’impôt en Tunisie lorsque l’activité est exercée en
Tunisie. Dans ce cas, il est fait application des dispositions relatives au salaire
lorsqu’ils ont la qualité de salariés, sinon on applique les dispositions relatives aux
professions indépendantes. SAUF pour le cas des résidents des USA où l’impôt
n’est dû en Tunisie que lorsque la rémunération excède 7500 dollars USA.

Les pensions

Les pensions et autres rémunérations similaires, payées à un résident en Tunisie au


titre d'un emploi antérieur, ne sont imposables que en Tunisie.
130
131
Merci Pour Votre
attention

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