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Art. 50- Il est établi au profit du budget de l’Etat un impôt sur les traitements et salaires
applicable aux traitements, salaires, indemnités, émoluments, rentes viagères et revenus
assimilés.
I- CHAMP D’APPLICATION
A - DEFINITION DES REVENUS IMPOSABLES
Art. 51- Les traitements et salaires imposables sont toutes les rémunérations (quelle que soit
leur dénomination : soldes, émoluments, appointements), perçues à l'occasion de l'exercice
d'une profession salariée publique ou privée. Leur forme, leur mode de calcul ou de versement
sont sans influence à cet égard.
Toutes ces rémunérations rentrent dans la catégorie des traitements et salaires dès lors que le
bénéficiaire les a perçues en qualité de salarié.
1) les traitements et salaires proprement dits, publics et privés, quelle que soit la situation de
leurs bénéficiaires au regard de la législation du travail ou de la législation sociale ;
3) les rémunérations accessoires et les indemnités diverses perçues en sus des traitements
proprement dits (heures supplémentaires, treizième mois, préavis) ;
Il en est ainsi en particulier :
- des allocations afférentes à la qualité du travail ou au statut du personnel dans l'entreprise
(notamment primes d'ancienneté, d'assiduité, de panier, de casier, kilométrique) ;
- des allocations afférentes aux conditions de travail notamment les primes ou indemnités
de sujétions, de risques, de pénibilité, de responsabilité, de caisse et de postes ;
- des allocations ou indemnités pour frais professionnels dès lors qu'elles ne répondent pas
aux conditions posées pour être exonérées ;
- des indemnités, remboursements et allocations forfaitaires pour frais versés aux dirigeants
de sociétés ;
- des avantages divers pouvant être accordés aux salariés (prise en charge par l'employeur
de cotisations sociales normalement à la charge du salarié, de primes d'assurances et
paiement direct par l'employeur de charges incombant personnellement au salarié par
exemple) ;
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- des commissions calculées généralement en proportion du chiffre d'affaires réalisé dès
lors qu'elles sont perçues dans l'exercice d'une profession salariée.
D'une manière générale, toutes les indemnités non citées qui ne rentrent pas dans la
constitution de la rémunération principale brute et ce quelle que soit leur nature.
5) les avantages en nature dont bénéficient les salariés : les rémunérations en nature consistent
en la concession gratuite au salarié d'un bien dont l'employeur est propriétaire ou locataire ou
dans la fourniture de prestations de services. Les avantages en nature sont évalués sur les
bases forfaitaires suivantes :
- logement : 20.000 francs CFA par pièce et par mois dans la limite du 1/3 de la
rémunération brute principale ;
- ameublement : 1/3 de la valeur du logement déterminée dans les conditions ci-
dessus ;
- électricité : 50.000 francs CFA par mois ;
- eau : 15.000 francs CFA par mois ;
- téléphone : 20.000 francs CFA par mois ;
- véhicule automobile : 20.000 francs CFA par véhicule et par mois ;
- domesticité : 20.000 francs CFA par domestique et par mois.
Par dérogation aux dispositions ci-dessus, les avantages en logement ne peuvent excéder :
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B - REVENUS EXONERES
1) les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l'emploi et
effectivement utilisées conformément à leur objet ;
S'agissant d'une exception au principe selon lequel toutes les sommes versées à l'occasion ou
en contrepartie d'un travail sont passibles de l'impôt, cette exonération est soumise aux
conditions suivantes :
- couvrir les dépenses strictement inhérentes à la fonction ou à l'emploi ;
- correspondre à des dépenses professionnelles spéciales ;
- correspondre à des dépenses effectives et à l'importance réelle de leur montant ;
- être utilisées conformément à leur objet.
2) les prestations familiales servies par la caisse nationale de sécurité sociale et les
allocations spéciales d'assistance à la famille qui peuvent être allouées par les pouvoirs
publics ou les collectivités territoriales ;
3) les majorations de traitements et salaires et des indemnités qui s'y rattachent attribuées en
considération de la situation ou des charges familiales dans la limite du 1/5 du salaire de
base ;
6) les allocations diverses qui peuvent s'attacher aux pensions de retraite et d'invalidité ;
7) les arrérages et allocations diverses qui peuvent être servis par des régimes de retraite
complémentaire ;
8) les rentes viagères et indemnités temporaires servies aux victimes d'accidents du travail ou
à leurs ayants droit, en exécution de la législation sur les accidents du travail ;
11) les pensions militaires servies par la République française ou les indemnités annuelles qui
les remplacent ;
12) les indemnités spéciales allouées aux militaires en sus de leur solde de base ;
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13) les remises et primes sur impôts, versées au personnel des administrations publiques, aux
collecteurs et aux percepteurs ;
14) Les indemnités légales perçues lors de leur départ, par les salariés qui ont perdu leur
emploi à la suite d’un licenciement pour motif économique ou pour départs volontaires
proposés par l’employeur ;
15) les indemnités de licenciement perçues en réparation d’un préjudice matériel ou moral,
constituant des dommages-intérêts, à condition qu’elles résultent d’une décision de
justice ;
16) les indemnités perçues, lors de leur départ, par les salariés mis à la retraite ;
17) les indemnités qui peuvent être allouées pour servir en zone désertique ;
18) les cadeaux en nature de faible valeur, attribués aux salariés à l'occasion d'évènements
familiaux ;
19) les appointements des ambassadeurs et agents diplomatiques, des consuls et agents
consulaires de nationalité étrangère en poste sur le territoire de la République du Niger,
sous réserve de réciprocité;
20) les appointements des représentants des organismes internationaux auxquels a adhéré la
République du Niger, dans la mesure où lesdits organismes comportent un statut fiscal
particulier, soit dans leur texte institutif, soit dans un accord postérieur ;
21) les appointements des principaux fonctionnaires des organismes internationaux dûment
désignés par les instances desdits organismes ;
22) les rémunérations des diplomates et membres des missions diplomatiques et consulaires
nigériens pour la part qui excède leur traitement indiciaire de présence au Niger ;
26) les avantages en nature dont bénéficient les salariés contraints de loger sur leur lieu de
travail ;
28) les primes d’objectif financier ou de production servies par les sociétés minières et
pétrolières ;
29) les indemnités allouées dans le cadre de la radio protection par les sociétés minières ;
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31) l’indemnité forfaitaire de judicature perçue par les magistrats en fonction dans leurs corps
d’origine.
C- CAS PARTICULIERS
2) les rémunérations perçues par les voyageurs, représentants, placiers (VRP) lorsqu'ils ne
font effectivement aucune opération commerciale pour leur compte personnel et qu'ils
sont liés à leur employeur par des engagements déterminant la nature des prestations de
services ou des marchandises offertes à la vente ou à l'achat, le taux de leurs
rémunérations ou la région dans laquelle ils exercent leur activité ;
3) Les rémunérations perçues par les journalistes professionnels, qu'ils soient rétribués
au mois ou à la pige, lorsqu'ils collaborent à différentes publications. Le journaliste
professionnel est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l'exercice
de sa profession dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques et qui
en tire le principal de ses ressources.
5) les produits de droits d'auteur perçus par les écrivains et compositeurs lorsqu'ils sont
intégralement déclarés par les tiers ;
D - PERSONNES IMPOSABLES
Art. 56- La qualité de salarié est reconnue à toute personne liée à un employeur par un contrat
de travail ou qui est tenue vis-à-vis de ceux qui utilisent ses services par des liens de
subordination ou d'étroite dépendance (notamment statut professionnel, discipline, échelles de
traitement).
Art. 57- Sous réserve de l'application de conventions, traités ou accords internationaux, sont
imposables au Niger, quel que soit leur statut ou leur nationalité :
1) les salariés qui y disposent d'une résidence habituelle ou qui y sont considérés comme
fiscalement domiciliés ;
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2) les salariés qui, sans y disposer d'une résidence habituelle ou d'un domicile fiscal,
perçoivent des revenus salariaux d'un employeur domicilié au Niger ;
3) les crédirentiers qui y disposent d'une résidence habituelle et perçoivent des allocations
servies à titre de rentes viagères ;
4) les crédirentiers qui, sans y disposer d'une résidence habituelle, perçoivent néanmoins des
allocations de rentes viagères de source nigérienne.
Les critères tenant à la nationalité, au statut ou au domicile fiscal du débiteur sont sans
incidence au regard de l'appréciation du lieu d'imposition de la personne qui perçoit les
revenus ou les rentes viagères.
Art. 58- D'une manière générale est imposable au Niger, à raison de ses revenus de source
salariale, tout ressortissant d'un Etat étranger avec lequel le Niger a signé des accords
particuliers lui reconnaissant, d'une manière expresse, le droit de l’imposer sur son territoire.
En ce qui concerne les rentes viagères, le revenu imposable est constitué par le montant des
arrérages perçus au cours de la période d’imposition.
Art.60 – Le revenu global soumis à l’impôt sur les traitements et salaires est constitué par
l’ensemble des revenus imposables tel que défini à l’article 52, déduction faite, dans l’ordre
suivant :
Par rémunération principale brute, il faut entendre le salaire de base y compris les
congés payés ;
3) d’un abattement plafonné à 20 000 francs CFA pour les primes d’assurance visées
à l’article 12-1)-e ;
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III - CALCUL DE L'IMPOT
Art. 61- L'impôt sur les traitements et salaires est calculé sur la base d'un revenu net mensuel
arrondie au millier de francs inférieur.
Art. 62- Une dérogation est accordée aux contribuables qui, au cours d'un mois déterminé,
perçoivent un revenu n'ayant pas le caractère d'appointements fixes telles que primes de
rentabilité, remises occasionnelles de fin d'année, primes de bilan.
Dans ce cas, pour le calcul de l’impôt, le revenu exceptionnel est imposé séparément au titre
du mois de perception sur un bulletin de paie complémentaire. Toutefois, le nombre des
bulletins complémentaires ne peut excéder un (1) par an et par salarié.
Art. 63- L'impôt porte sur la totalité des allocations mensuelles versées au titre des rentes
viagères.
Dans la mesure où les arrérages sont mis à la disposition du crédirentier d'une manière
occasionnelle (trimestrielle, semestrielle ou annuelle), il convient de les partager en fractions
mensuelles égales par rapport à la période couverte.
Art. 64- Pour la détermination du revenu net imposable, il sera tenu compte d’un abattement
pour charges de famille dans la limite de sept (7) personnes à charge par ménage qui peut être
composé de plusieurs contribuables.
Par ménage, il faut entendre l’époux, la ou les épouses et les enfants à charge.
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Art. 65-Les charges de famille définies à l’article 64 donnent droit aux abattements suivants :
0 charge 0%
1 charge 5%
2 charges 10%
3 charges 12%
4 charges 13%
5 charges 14%
6 charges 15%
7 charges 30%
Un imprimé de répartition des charges d’un modèle établi par l’Administration fiscale doit
être rempli par les conjoints et déposé auprès de leur employeur respectif.
Art.66. - L’impôt sur les traitements, salaires et revenus assimilés est un impôt progressif
calculé par tranches mensuelles comme suit :
De 0 A 25 000 1%
De 25 001 A 50 000 2%
De 50 001 A 100 000 6%
De 100 001 A 150 000 13%
De 150 001 A 300 000 25%
De 300 001 A 400 000 30%
De 400 001 A 700 000 32%
De 700 001 A 1 000 000 34%
Au-delà De 1 000 000 35%
Art. 67- Quelle que soit la qualification qui puisse leur être donnée notamment commissions,
courtages, ristournes, gratifications, les rémunérations figurant dans les charges comptables
des employeurs et qui sont versées à des tiers dont l’identité n’a pas été révélée à
l’Administration fiscale sont considérées comme des revenus distribués et imposables à ce
titre à l’impôt sur les traitements et salaires au nom de la partie versante au taux maximal
prévu et sans abattement.
L’impôt ainsi mis à la charge du contrevenant n’est pas déductible de la base imposable à
l’impôt sur les bénéfices.
Art. 68- Des modalités spécifiques de calcul et de recouvrement de l'impôt sur les traitements
et salaires peuvent exister au profit de certains ressortissants de pays étrangers avec lesquels
le Niger a passé des accords particuliers.
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