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MARS

2024

FISCALITE DES VALEURS MOBILIERES

066 17 25 36
PLAN DU COURS
CHAPITRE 1 : LES PRODUITS D’ACTIONS ET DES PARTS SOCIALES ET REVENUS ASSIMILES

Section 1 : les produits d’actions et parts sociales

Section 2 : les revenus assimilés

Section 3 : exemptions et imposition

CHAPITRE 2 : LE REVENU DES OBLIGATIONS

Section 1 : Champ d’application

Section 2 : exemption

Section 3 : imposition

CHAPITRE 3 : LES REVENUS DES CREANCES DEPOTS ET CAUTIONNEMENT

Section 1 : détermination des revenus imposables

Section 2 : taxation et déclaration

CHAPITRE 4 : LES INTERETS DE BONS DE CAISSE

Section 1 : Exonérations

Section 2 : méthodes d’imposition

CHAPITRE 5 : LES PLUS VALUES

Section 1 : champs d’application

Section 2 : imposition

APPLICATIONS PRATIQUES ET SOLUTIONS

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CHAPITRE 1 : LES REVENUS DES VALEURS MOBILIERES
Titre financier négociable et fongible. Les deux grandes catégories des valeurs mobilières sont les
titres de capital (actions) et les titres de créance (obligations). Sont en outre considérées comme
valeurs mobilières assimilées, les fonds communs de placement, les parts de fonds de placements
collectifs en titrisation et les parts d'organismes de placement en capital risque.

Ces valeurs donnent accès, directement ou indirectement (OPCVM, options, etc.), à une partie du
capital de la personne morale les ayant émis (actions) ou à un droit de créance général sur son
patrimoine (obligations).

L’impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) est un impôt direct libératoire du paiement de
l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). Ce dernier est assis sur les revenus d'actions et
assimilés ainsi que les revenus occultes.

SECTION 1 : LES REVENUS IMPOSABLES (ART.97 CGI)

Selon la législation fiscale gabonaise, sont considérés comme revenus de capitaux mobiliers :

1. les produits des actions et parts sociales et revenus assimilés ;


2. les revenus des obligations ;
3. les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants, sauf disposition
expresse les exonérant ;
4. les intérêts de bons de caisse.
1. Les produits des actions et parts sociales et revenus assimilés ;

Les revenus assimilés sont :

Les dividendes, intérêts, arrérages, revenus et tous autres produits des actions de toute
nature et des parts de fondateurs ou bénéficiaires des sociétés, compagnies ou entreprise
quelconques, financières, industrielles, commerciales ou civiles, quelle que soit l’époque de
leur création, c’est-à-dire tous les bénéfices ou produits qui ne sont pas mis en réserve ou
incorporés au capital ;
Les intérêts, produits et bénéfices des parts d’intérêts et commandites dans les sociétés,
compagnies et entreprises dont le capital n’est pas divisé en action.

Comme revenus distribués, assimilables à des produits d’actions ou de parts sociales :

toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés, actionnaires ou porteurs de
parts et non prélevées sur les bénéfices, notamment:
à sauf preuve contraire, les sommes mises à la disposition des associés, directement ou
par personne ou société interposées, à titre d'avance, de prêts ou d'acomptes ; elles
viennent en déduction des revenus imposables lors de leur remboursement ;
à les sommes ou valeurs attribuées aux porteurs de parts bénéficiaires ou de parts de
fondateur au titre du rachat de ces parts ;
à les rémunérations et avantages occultes ;
à tous les bénéfices ou réserves incorporés ou non au capital à la dissolution de la
société ;

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à la fraction des rémunérations des associés des sociétés anonymes ou à responsabilité
limitée qui n'est pas déductible ;
à les rémunérations allouées à quelque titre que ce soit à l'administrateur unique d'une
société anonyme ;
à les tantièmes, jetons de présence et toutes autres rémunérations allouées aux
membres des conseils d'administration des sociétés anonymes, à quelque titre que ce
soit, à l'exclusion des salaires et des redevances de propriété industrielle ;
à les recettes non déclarées et les frais généraux non justifiés.

2. Les revenus des obligations

Les revenus des obligations sont constitués :

à Les intérêts, arrérages et tous autres produits des obligations, effets publics et tous
autres titres d'emprunt négociables émis par les Collectivités locales et établissements
publics gabonais, les associations de toute nature et les sociétés, compagnies et
entreprises quelconques, financières, industrielles, commerciales ou civiles gabonaises.
à Les lots et primes de remboursement payés aux porteurs des mêmes titres.
3. Les revenus des créances, dépôts (DAT) et cautionnement

Le Code Général des Impôts considère comme revenu de créances, dépôts et cautionnement,
lorsqu'ils ne figurent pas dans les recettes provenant de l'exercice d'une profession industrielle,
commerciale, non commerciale, artisanale ou agricole, ou d'une exploitation minière, les intérêts,
arrérages1 et tous autres produits :

Des créances hypothécaires2, privilégiées ou chirographaires3, à l'exclusion de celles


représentées par des obligations, effets publics et autres titres d'emprunt négociables,
entrant dans les prévisions de l'article 91 du CGI.
Des dépôts de sommes d'argent à vue ou à échéance fixe, quel que soit le dépositaire et
quelle que soit l'affectation du dépôt.
Des cautionnements en numéraire.
Des comptes courants.
4. Les intérêts de bons de caisse

Les intérêts des bons de caisse émis par une entreprise se livrant à une activité au Gabon.

1
L'arrérage est une somme d'argent versée périodiquement à un créancier (généralement par un organisme
social ou une compagnie d'assurance) sous forme d'intérêts au titre d'une rente ou d'une pension.

2
Un crédit hypothécaire est un crédit qui est garanti par une hypothèque.

3
Une créance chirographaire est une créance ordinaire, sans garantie particulière, autre que le droit de gage de son
propriétaire.

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Toutefois, les intérêts des bons de caisse émis par les banques sont assujettis à un prélèvement
libératoire de 15% dans les conditions fixées par l'ordonnance n° 20/73 du 13 avril 1973.

a. Exonérations :

Sont exonérés de l’IRPP dans la catégorie des bons de caisse émis par une entreprise se livrant à une
activité au Gabon :

àLes revenus des valeurs mobilières appartenant à l’Etat ou aux collectivités locales ;
àLes revenus des parts d’intérêts ou des obligations des caisses locales de crédit
agricole ; associations agricoles et sociétés de coopératives agricoles ;
à Les parts d’intérêts ou actions, emprunts ou obligations des sociétés de toute nature
dites de coopération, de consommation ou de crédit des sociétés de secours mutuel ;
à Les intérêts, arrérages et tous autres produits des emprunts représentés par des titres
négociables, émis directement dans le public par une société de crédit foncier agréée
et les caisses d’épargnes ;
à Les plus values résultant de l’attribution gratuite d’actions, de parts bénéficiaires, de
parts sociales et d’obligations, à la suite de fusions de sociétés anonymes ou à
responsabilité limitée.
b. MODALITES DE CALCUL DE L’IRPP POUR LES BENEFICIAIRES DE REVENUS DES CAPITAUX
MOBILIERS

Le fait générateur de l’impôt est constitué soit par la mise en paiement des revenus, soit par leur
inscription au compte individuel des bénéficiaires.

L’IRPP pour les bénéficiaires des revenus des capitaux mobiliers est déterminé en appliquant un
prélèvement libératoire dont le taux est fixé à 20%.

Par exception aux précédentes dispositions :

à Les intérêts et bons de caisse émis par les banques sont assujettis à un prélèvement
libératoire aux taux de 15%. De même, lorsque le bénéficiaire des RCM est une
personne morale, ses revenus sont soumis à un prélèvement de 15%. Ce prélèvement
est libératoire de toute imposition à l’IS ;
à Les revenus des obligations à échéance d’au moins cinq ans émis au Gabon sont
soumis à la retenue à la source de 10% libératoire de tous autres impôts. Ce même
taux s’applique aux sociétés mères et filiales.

Toutefois, le régime des sociétés mères et filiales s’applique lorsqu’une société par actions ou SARL
possède soit des actions nominatives d’une société par actions, soit des parts d’intérêts s’une SARL.
Dans ce cas, le taux de prélèvement est fixé à 10%. Ce prélèvement est libératoire de toute
imposition à l’IS.

Le bénéfice de cette disposition n’est applicable qu’à la condition :

à Que les actions ou parts d’intérêt possédées par la société mère représentent au
moins 25% du capital de la société filiale ;
à Que les sociétés mères et leurs filiales aient leur siège dans le territoire de la CEMAC ;

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à Que les actions ou parts d’intérêts attribuées à l’émission soient toujours restées
inscrites au nom de la société participante et que celle-ci prenne l’engagement de les
conserver pendant deux années consécutives au moins sous la forme nominative.

L’établissement payeur, qu’il s’agisse d’établissements bancaires ou financiers, de sociétés, de


collectivités locales ou d’établissements publics, effectue d’office, avant la mise en paiement, la
retenue à la source des prélèvements libératoires.

SECTION 2 : LES PLUS VALUES PERÇUES PAR DES PARTICULIERS

a. Définition

Les plus values effectivement réalisées par des personnes physiques ou des sociétés de personnes
lors de la cession à titre onéreux de biens ou de droits de toute nature sont passibles d’un impôt
libératoire.

Il s’agit notamment :

à Des personnes physiques (particuliers) dans le cadre de la gestion de leur patrimoine


privé ;
à Des sociétés de personnes n’ayant pas opté pour l’IS, lorsqu’elles exercent une activité
autre qu’industrielle, agricole ou non commerciale ;
à Des contribuables soumis au régime l’ISL (réalisant un CA ne dépassant pas
30 000 000FCFA) qui cessent leur activité.

Sont soumises à l’impôt, les plus values réalisées par les particuliers dans le cadre de la gestion de
leur patrimoine privé, à l’occasion notamment de la vente, de l’échange, du partage, de
l’expropriation, de l’apport en société ou de la liquidation d’une société, sur des biens mobiliers ou
sur les droits de toute nature.

Sont assimilés aux gains immobiliers les plus values réalisées sur cession à titre onéreux de valeurs
mobilières ou de droits sociaux de sociétés dont l’actif est principalement constitué d’immeubles ou
de droits portant sur lesdits biens.

Lorsqu’un associé, actionnaire, commanditaire ou porteur de parts bénéficiaires, cède à un tiers,


pendant la durée de la société, tout ou partie de ses droits sociaux, l’excédent du prix de cession sur
le prix d’acquisition de ces droits est taxé exclusivement à l’IRPP au taux de 20%.

Toutefois, l’imposition de la plus value ainsi réalisée est subordonnée à deux conditions :

à Que l’intéressé ou son conjoint, ses ascendants ou descendants exercent ou aient


exercé au cours de cinq dernières années des fonctions d’administrateur ou de gérant
dans la société et que les droits des mêmes personnes dans les bénéfices sociaux aient
dépassé ensemble 25% de ces bénéfices au cours de la même période ;
à Que le montant de la plus value réalisée dépasse 500 000FCFA.

Ces dispositions ne sont pas applicables aux associés en nom collectifs et aux gérants des associés en
commandite simple qui sont imposable chaque année à raison de la quotte part leur revenant dans
les bénéfices sociaux correspondant à leurs droits dans la société.

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b. Exonération (art.123 CGI) : dispense temporaire à l’impôt

Sont affranchis :

à Les plus values lors de la cession de la résidence principale du contribuable ;


à Les plus values résultant de la cession d’immeubles, réalisées par les contribuables imposés
d’après le régime de base, à condition que la cession ou la cessation d’activité intervienne
plus de cinq ans après la création ou l’achat de fonds de commerce, de l’office ou de la
clientèle et que l’immeuble ait servi d’habitation principale pour le propriétaire ;
à Les plus values résultant de la cession d’immeubles acquis au moins quinze ans pour les
propriétés bâties et vingt ans pour les propriétés non bâties ;
à Les gains nets résultant de la vente ou cession :
à De meubles meublants, des appareils ménagers ou des voitures automobiles ;
à Des terrains à usage agricole ou forestier ;
à Les plus values résultant de l’encaissement des indemnités d’assurance consécutives à un
sinistre partiel ou total sur un bien personnel ;
à Les plus values immobilières réalisées à la suite d’une déclaration d’utilité publique
prononcée en vue d’une expropriation n’entraînant aucune taxation, à condition que le
propriétaire prenne l’engagement de remploi de l’indemnité dans l’achat d’un ou plusieurs
biens de même nature dans un délai d’un an à compter du paiement.
c. Détermination et imposition de la plus value (art.124 CGI)

La plus value imposable est constituée par la différence entre le prix de cession ou la valeur vénale
du bien considéré et le prix d’acquisition par le cédant.

Le prix de cession est diminué du montant des frais supportés par le vendeur à l’occasion de cette
cession.

Le prix d’acquisition est majoré des frais afférents à l’acquisition. Le cas échéant, le prix d’acquisition
est majoré des dépenses de construction, de reconstruction, d’agrandissement, de rénovation ou
d’amélioration, réalisées depuis l’acquisition, lorsque celles-ci n’ont pas été déjà déduites de revenu
imposable et qu’elles ne présentent pas le caractère de dépenses locatives.

Un abattement de 15% est opéré sur le montant imposable des plus values réalisées au cours d’une
même année, après application éventuelle des moins values.

Le montant de la plus value est soumis à un impôt libératoire de toute autre imposition dont le taux
est fixé à 20% du montant net des plus-values.

CHAPITRE 2 : MODALITES DE RECOUVREMENT DE L’IRVM


SECTION 1 : MODALITES DE RECOUVREMENT
a. Plus values

L’impôt sur les plus values est payé spontanément avant le 30 avril de l’année qui suit la réalisation
de la plus value par le contribuable qui a réalisé la plus value taxable à la recette du centre des
impôts dont il dépend.

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b. Les revenus des valeurs mobilières (RVM)

Le prélèvement effectué par l’établissement payeur est reversé spontanément à la recette du CDI
dont il dépend dans les trente jours qui suivent la mise en paiement des revenus concernés ou leur
mise à disposition aux bénéficiaires.

Le paiement du solde, déterminé par le service après dépôt des déclarations, interviendra dans les 20
jours de la notification de l’avis de mise en recouvrement (AMR, art. P911 LPF).

L’AMR rendu exécutoire par le chef du CDI territorialement compétent, est pris en charge par le
receveur des impôts qui le notifie le jour même au contribuable.

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