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BUDGET DE TRESORERIE
AMAN-BROU/ 07 99 02 48
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SOMMAIRE
Introduction
CHAPITRE I : L’élaboration du budget de trésorerie
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Introduction générale
Connaître la situation future, actuelle de la trésorerie et adopter la
stratégie nécessaire, est l’équation que nombres d’acteurs de la vie économique
(dirigeants d’entreprise, collectivités, particuliers etc.) doivent résoudre. Il en est ainsi
afin d’éviter les risques liés à la surliquidité (trésorerie oisive), les risques liés au déficit
de trésorerie.
« La gestion de trésorerie » se propose donc d’apporter une réponse aux inquiétudes
des acteurs de la vie économique (entreprise, fournisseur, clients, ménages, etc.…
Dans ce présent manuel, un accent est mis sur l’élaboration du budget de trésorerie afin
d’aider le praticien à maîtriser cet outils important. Une fois élaborer nous étudions
successivement le financement à court terme, les relations techniques avec le banquier,
enfin la gestion optimale de la trésorerie.
INTRODUCTION
Le budget prévisionnel est un document de gestion interne qui prévoit pour une période donnée
les encaissements et les décaissements prévisibles et qui permet de déterminer la position future de
trésorerie nette de l’entreprise e les éventuels financements à court termes à mettre en place.
Le budget de trésorerie est le complément naturel du plan de financement. Il détaille dans un tableau
pluri mensuel les ressources et les emplois de ce plan. Il s’étudie à partir d’une situation réelle, le
dernier bilan connu, pour aboutir à une situation prévisionnelle : le bilan de la fin de l’année N + 1.
Le découpage temporel doit être adapté à l’entreprise. Il peut ainsi excéder une année pour les grands
travaux ou au contraire être réduit à une période plus courte si nécessaire.
L’information à la base de la prévision en valeur est constituée par l’information comptable. À partir
des hypothèses annuelles de l’activité d’exploitation, l’entreprise est décomposée selon les principales
fonctions. Chaque fonction devient un centre budgétaire.
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La réalisation du tableau s’effectue en 5 étapes :
À partir du dernier bilan connu (bilan initial), on solde les créances en inscrivant les
encaissements dans les mois correspondants aux règlements et on solde les dettes en inscrivant
les décaissements de la même manière.
On prépare un budget annexe et transversal : celui de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Lorsque les clients règlent leurs créances, ils le font TVA incluse. À l’identique, l’entreprise
paie ses fournisseurs TVA incluse. L’entreprise effectue mensuellement une déclaration de
TVA. Sur la déclaration, on mentionne la TVA collectée des clients et on retranche la TVA
payée aux fournisseurs. Le solde dit TVA à payer doit être reversé à l’État le mois suivant la
collecte.
La difficulté dans l’établissement d’un budget de trésorerie vient du fait que la collecte des
informations prévisionnelles provient de l’ensemble des fonctions de l’entreprise.
L’approche la plus simple consiste à reprendre les besoins de trésorerie constatés les années
précédentes et d’extrapoler en fonction des prévisions d’activité sur un horizon mensuel.
1. Le budget de TVA
total J F M A M J Bilan
TVA/vente
-TVA/achat
-TVA/immo
=TVA due
-crédit de TVA
=TVA à payer
Paiement TVA
2. Budget de l’AIRSI
total J F M A M J Bilan
AIRSI/vente
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-AIRSI/achat
-AIRSI/immo
=AIRSI dû
-crédit de
AIRSI
=AIRSI à
payer
Paiement
AIRSI
total J F M A M J Bilan
Vente
TTC+AIRSI
Autres recettes
Cession d’immo
Augmentation de
capital
Subvention reçue
Emprunt
Produits des titres
Total
total J F M A M J Bilan
Achat TTC+AIRSI
Frais d’exploitation(salaires,
loyers)
Acquisition d’immobilisations
AIRSI à payer
TVA à payer
Intérêt sur emprunt
Remboursement des emprunts
Total
5. Budget de trésorerie
total J F M A M J Bilan
Trésorerie initiale
+encaissements
-décaissements
=trésorerie finale
IV. Application
L’entreprise ABAS désire établir un budget de trésorerie pour les 5 premiers mois de l’année N+1 :
1. Ventes HT
Mois J F M A M
montants 9 000 000 7 000 000 8 000 000 10 000 000 11 000 000
Les clients règlent 75% au comptant, 25% à 2 mois
2. Achats HT de marchandises :
Mois J F M A M
montants 3 500 000 4 000 000 3 000 000 5 000 000 5 500 000
Les règlements s’effectuent 80% au comptant, 20% à 1 mois
3. Achat de matériel prévu le 1er février N+1, pour un montant de 1 000 000 F. Le matériel sera
amorti en linéaire sur 5 ans.
4. Le loyer est de 750 000 F. il est réglé chaque fin de mois.
5. Les salaires sont de 1 000 000 F. ils sont payés chaque fin de mois.
6. Les charges sociales de 250 000 F sont réglées le 10 du mois suivant.
TAF :
1. Etablir le budget des ventes
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2. Etablir le budget des encaissements
3. Etablir le budget des achats de marchandises
4. Etablir le budget de la TVA
5. Etablir le budget de L’AIRSI
6. Etablir le budget des décaissements
7. Etablir le budget de Trésorerie
8. Etablir le compte de résultat prévisionnel
9. Etablir le bilan prévisionnel
I. ENCAISSEMENTS
a. Budget des ventes
II. DECAISSEMENTS
a. Budget des achats de marchandises
b. Budget de TVA
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c. Budget de l’AIRSI
V. BILAN PREVISIONNEL
EXERCICE 2 : BUDGETS
Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet
1 800 000 2 100 000 2 700 000 900 000 1 200 000 1 200 000 1 800 000 1 500 000 1 200 000 1 800 000
7) Le paiement des intérêts sur un emprunt de 300 000 F à 6 % se fait au début de chaque
trimestre.
8) Des impôts d’un montant de 600 000 F sont dus en Avril.
9) L’achat du matériel pour un montant de 180 000 F HT est prévu en Juin.
10) On supposera qu’au 31/12/99, il y a 600 000 F en caisse qui représente le niveau
minimum en caisse choisi par le Directeur Financier de la Société. Des emprunts peuvent
être souscrits à court terme par multiples de 30 000 F au taux annuel de 6 %. Les intérêts
sont payables au début de chaque mois à partir du mois suivant l’emprunt. La TVA est
taux normal,
11) Au cours de l’exercice, on a constaté une créance HAO de 22 200 F.et une amende
fiscale de 1141600F.
TRAVAIL A FAIRE :
1) Présenter un compte d’exploitation prévisionnel pour le 1 er semestre 2000 après avoir établi un budget de
trésorerie pour la même période.
Les stocks seront de 1 200 000 F au 31/12/99.
Les immobilisations sont amorties en linéaire sur 10 ans.
2) Etablir un bilan prévisionnel au 30/06/2000 à partir du bilan au 31/12/99 ci-dessous.
ACTIF PASSIF
Immobilisations 1 500 000 Capitaux propres 2 490 000
Stocks 1 200 000 Dettes financières 3 000 000
Clients 2 790 000 Passif circulant 600 000
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Disponible 6 00 000 total 6 090 000
Total 6 090 000
Calcul
TVA/Vente = Vente HT x 0.18 ; TVA/achat = achat HT x 0.18
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Bilan
TVA/Vente 162 000 216 000 216 000 324 000 270 000 216 000
TVA/Achat 172 800 172 800 259 200 216 000 172 800 259 200
TVA/Immob 32 400
TVA à payer -10 800 43 200 -43 200 108 000 97200 -75 600
CréditTVA -10 800 -43 200 - 75 600
reporté
TVA due 32 400 64 800 97 200
TVA à décaisser 32 400 - 64 800 97 200
Taux de marge brute : 20 % . Les achats font 80 % des ventes HT du mois suivant :
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Eléments Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Trésorerie initiale 600 000 1 686 250 2 036 050 1 521 550 755 500 1 129 000
Encaissements 2 415 550 1 734 600 1 469 100 1 566 450 1 823 100 1 752 300
Décaissements 1 329 300 1 384 800 1 983 600 2 332 500 1 449 600 2 230 800
Trésorerie finale 1 686 250 2 036 050 1 521 550 755 500 1 129 000 650 500
NOTA BENE : la dernière information sur les emprunts ne peut être utilisée puisque la trésorerie
finale sur les six mois est positive
COMPTE D’EXPLOITATION ET BILAN
Achats = 960 000 + 960 000 + 1 440 000 + 1 200 000 + 960 000 + 1 440 000 = 6 960 000 Ventes = 900
000 + 1 200 000 + 1 200 000 + 1 800 000 + 1 500 000 + 1 200 000 = 7 800 000
CAMV = 80 %* 7 800 000 = 6 240 000
CAMV = SI + Achats – SF 6 240 000 = 1 200 000 + 6 960 000 – SF SF = 1 920 000
Donc variation de stock = SI –SF = 1 200 000-1 920 000= -720 000 Attention : selon le
SYSCOHADA
Variation de stock = SF-SI en charge comme en produit. Cependant, dans les charges, elle est précédé du signe (-).
Compte d’exploitation prévisionnel
D C
Achats 6 960 000 Ventes 7 800 000
-Variation stock -720 000
Loyer 72 000 Perte 606 000
F/s de personnel. 1 410 000
Impôt 600 000
Frais financiers. 9 000
Dotation aux amortiss. 75 000
Actif Passif
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CHAPITRE II : LES FINANCEMENTS A COURT TERME
I- Stratégies de mobilisation de crédit
La facilité de caisse Ouvert à une entreprise pour De très courte durée.
des échéances difficiles (paie
du personnel).
Le découvert Crédit utilisé plus Utilisé sur une période plus
systématiquement que la longue (quelques mois).
facilité de caisse. Il se
matérialise par un solde
débiteur sur le compte.
Le crédit de campagne Sert à financer des besoins Durée déterminée par la
du cycle d’exploitation saisonnalité du cycle
saisonnier. L’objet est donc d’exploitation. Le
très précis. remboursement doit
intervenir en fin de
campagne.
Le crédit de trésorerie par Crédit à caractère général 30, 60, 90 jours
mobilisation d’effets sans garantie. Quand
financiers l’entreprise mobilise l’effet
financier auprès de la
banque, elle obtient de celle-
ci un crédit contre la remise
de l’effet. La banque crédite
le compte du montant de
l’effet puis le débite à
l’échéance.
Le crédit d’escompte Porte sur les effets de La durée du crédit
commerce dans lesquels sont correspond au délai entre la
précisés l’identité du client remise de l’effet à la banque
qui doit la facture à et son recouvrement effectif.
l’entreprise, la domiciliation, Le crédit d’escompte est
le montant et la date de directement remboursé par le
règlement (lettre de change dénouement de l’opération
ou billet à ordre). Le commerciale et dont la
banquier remet le montant de banque assure elle-même le
la traite moins un escompte recouvrement.
correspondant aux agios.
Le crédit de mobilisation des Est aussi un crédit sur Créances liées dans une
créances commerciales créances commerciales mais période de 10 jours minimum
(C.M.C.C) et le crédit des permet d’escompter non plus et ne peut excéder 90 jours,
créances nées sur l’étranger. des créances individualisées comme pour l’escompte.
mais tout un ensemble Pour le CMCE, la période
regroupé au sein d’un même peut aller jusqu’à 18 mois.
billet selon les besoins de
l’entreprise. Celle-ci remet à
la banque le billet mais elle
garde la propriété de la
créance et doit en assurer le
recouvrement.
La lettre de change relevé Moyen de règlement Echéances fixes : 5, 10, 15,
(LCR) informatisé compensé 20, 25 jours et fin de mois.
directement sur l’ordinateur
de compensation de la
banque centrale. Forme
moderne et peu coûteuse de
recouvrement de créances.
Le factoring ou l’affacturage Le factor achète les créances, Selon la durée du contrat
en assure le recouvrement et avec le factor.
court ainsi lui-même le
risque de non-paiement du
client. Cependant, le factor
sélectionne les créances qu’il
accepte d’acheter.
Les obligations cautionnées L’administration fiscale joue Crédit de 2 à 4 mois.
le rôle de banquier en
accordant le report de
paiement des droits fiscaux :
TVA, droit de douane, etc…
contre paiement d’un intérêt
et demandant la caution
d’une banque.
Les produits permettant aux entreprises l’accès au marché monétaire sur les périodes courtes sont peu
importants et d’une création relativement récente. On étudiera successivement les « facilités de crédit à
options multiples » (MOFF) qui combinent à la fois du crédit à moyen terme et à court terme, et «les
billets de trésorerie ».
1
II /LES FACILITES DE CREDIT A OPTIONS MULTIPLES « MOFF »
Ces instruments de financement à court ou moyen terme sont apparus en 1986. Ils prennent la
forme de lignes de crédit accordées par un pool bancaire (nombre relativement limité) à une entreprise.
Celle-ci peut utiliser ces lignes, sous forme d’emprunts bancaires classiques, d’euro notes, de billets de
trésorerie et parfois d’euro obligations.
A partir d’un montant préalablement fixé, les MOFF peuvent être utilisées en devises ou en monnaie
locale sur une durée généralement de cinq(5) ans avec possibilité d’extension de cinq ans. Elles
permettent de mobiliser en quelques jours les fonds souhaités et offrent la sécurité d’un financement à
moyen terme et la souplesse d’un financement à court terme. Les conditions de ce dernier sont fixées par
l’entreprise.
Les billets de trésorerie sont des titres négociables qui permettent aux entreprises ayant besoin de
liquidité de trouver, par l’émission de tels billets, d’autres entreprises ayant un excédent de trésorerie à
placer. Il s’agit, pour ces dernières d’un placement à court terme. Ces billets sont directement inspirés de
la « euro-commercial paper » américain.
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1. Origine de l’Euro- Commercial Paper aux Etats-Unis
Il est inspiré du « commercial paper » qui est apparu pour la première fois en 1860 au Etats-Unis, lorsque
les sociétés commencèrent à emprunter auprès des organismes non bancaires de New York en faisant
appel à des intermédiaires non financiers (dealers). La restructuration de ce marché en 1970 a conduit à :
- Une vérification permanente de la liquidité des émetteurs,
- L’intervention d’organismes appelés « agences rating ou de notation » pour cotation.
En 1990, le commercial paper aux Etats Unis a connu un développement spectaculaire avec un encours de
160 milliards de dollars, entraînant également un élargissement de la marge entre les emprunts d’état
américain à trois mois et le commercial paper de bonne qualité.
2. Le Billet de Trésorerie
Le billet de trésorerie se présente sous la forme de billet à ordre matérialisé, par lequel un souscripteur
s’engage à payer au porteur, à terme fixe, une somme déterminée comportant le capital et la
rémunération.
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CHAPITRE III :
LA RELATION TECHNIQUE AVEC LE BANQUIER
Cette section n’a pas pour objet de présenter la négociation du crédit auprès du banquier, ni même
les techniques d’arbitrage entre par exemple l’escompte et le découvert. On se propose simplement de
présenter les outils qu’un gestionnaire de trésorerie doit connaître pour minimiser les coûts de ses
emprunts et maximiser la rentabilité de ses placements. Les entreprises, tout comme les particulier, ont
généralement du mal à se retrouver dans ce qu’on appelle communément les « conditions bancaires », qui
vont des taux appliqués aux opérations d’emprunt et de placement jusqu’aux jours de valeur. On
examinera successivement les diverses majorations de taux que les banquiers font jouer en cas d’emprunt,
les modalités temporelles d’enregistrement des opérations et les diverses commissions que les organismes
bancaires font supporter à leur clients.
Le taux définitif qui est appliqué à un client dans une opération de crédit est formé de deux éléments : un
taux de base servant de référence, plus diverses majorations.
1. Le Taux de Référence
Au départ du calcul du taux affecté à un crédit, il y a les taux d’intérêt de référence. Ces taux représentent
le minimum exigé par les prêteurs de fonds. Ils seront ensuite majorés en fonction des conditions que le
banquier souhaite appliquer. Il y a deux grands taux principaux servant de référence au système bancaire :
- Le taux du marché interbancaire qui sert de base à la fixation des taux de crédit « spot », qui est le
taux de référence du banquier, basé sur l’évolution du taux du marché monétaire ;
- Le taux de « base bancaire » (TBB). C’est un taux de référence que fixe le banquier pour servir de
base à la négociation des crédits. Ce taux a pu faire penser, pendant longtemps, à un accord entre
différents établissements bancaires. C’est un taux qui est publié et dont les écarts entre les
différentes institutions restent très faibles.
La référence à ce taux tend toutefois à faiblir du fait de l’orientation de la demande vers les crédits spots.
Le taux effectif du crédit est calculé, pour un crédit spot, en ajoutant une prime de risque au taux de
référence et, pour les autres crédits, en ajoutant au TBB des majorations liées au type d’opération
(escompte, facilité de caisse, etc…) et d’autre part, au type de client (on appelle ces majorations
catégorielles).
Au taux de base sont appliquées des majorations liées à la nature du client et à la nature du crédit.
Les majorations liées à la nature du client
Concernant la majoration liée à la nature du client, une idée faussement répandue et entreprise par les
organismes bancaires est la liaison soit avec le chiffre d’affaires soit avec la capitalisation de l’entreprise.
Ainsi est fréquent de voir publier des tentatives de classification en fonction du chiffre d’affaires.
Bien que ces deux éléments interviennent dans l’appréciation du risque, ils ne sont pas pour autant les
seuls déterminants : la taille n’est pas forcément garantie de risque faible. Aussi, de plus en plus, l’analyse
du risque s’oriente-t-elle vers le risque réel représenté par le débiteur. Dans tous les cas, le calcul de base
pour une entreprise, même celle présentant le risque le plus faible, se fait à partir du taux de référence,
majoré de diverses rémunérations, commissions et taxes.
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Les organismes bancaires classent les entreprises par catégories de risque. Il peut exister autant de
classification que d’organismes financiers.
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1. L’Heure de Caisse
La définition de l’heure de caisse est essentielle puisqu’elle représente l’heure à laquelle le jour est
officiellement terminé pour toutes les remises d’espèces, chèques, effets, etc… Cette heure se situe entre
11 heures et 15 heures. Au-delà de cette heure, une nouvelle journée (celle du lendemain) commence pour
la banque.
Les jours de valeur appliqués dépendent de la nature de l’opération (l’espèce, chèques, effets, etc…). Les
effets classiques doivent être remis au moins 6 jours avant l’échéance. Dans ce cas ils sont crédités en
valeur quatre jours après l’échéance. S’ils sont à vue, ils auront au moment de l’opération +10 jours. Lors
de la remise d’effets à l’escompte, et dans la mesure où ces effets ne sont pas « brûlants », c’est-à-dire si
l’échéance est supérieure à 10 jours, les conditions de calcul sont les suivantes : (Jour d’échéance – jour
de remise) + 1 ou 2.
Tout comme dans le cadre d’opération d’encaissement, les jours de valeur appliqués au décaissement
dépendent de la nature de l’opération. Pour mémoire seront énumérées les natures d’opérations et les
jours appliqués en moyenne par les organismes financiers.
A partir des valeurs, les banques établissent des « échelles des nombres ». Ces dernières sont construites à
partir des comptes établis en valeur, en multipliant le solde en valeur d’une période par le nombre de jour
de valeur où ce solde reste constant. Elle permet donc, sur une base mensuelle ou trimestrielle, de calculer
les nombres débiteurs et/ou créditeurs de l’entreprise. Ces nombres débiteurs ou créditeurs servent au
calcul des rémunérations.
Ainsi, pour calculer les intérêts débiteurs, la banque appliquera la formule suivante : (NDx i)n/360 où ND
représente les nombres débiteurs
I le taux appliqué au découvert
N le nombre de jours (base trimestrielle ou mensuelle).
En dehors de cette prise en compte temporelle, d’autres éléments doivent être connus du trésorier : il
s’agit des commissions.
Les opérations bancaires entraînent très souvent le paiement de commissions : c’est le cas des opérations
de change, d’ouverture de dossier, de mise en place de crédit, etc… On ne pourra, par soucis de clarté,
être exhaustif en la matière. Seules seront abordées, pour exemple, les commissions les plus connues,
celles de plus fort découvert et de mouvement.
Elle est la base de la somme du plus fort découvert de chaque mois sur une base trimestrielle. Elle est
égale à 0,05% du montant trouvé et peut être négociée. La limite de cette commission est plafonnée à ½
des intérêts débiteurs et négociables au 1/4. Cette commission n’est pas soumise à la TVA.
2. La Commission de Mouvement
La commission de mouvement s’applique sur tous les mouvements débiteurs du compte à l’exception :
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- Du débit d’agios (intérêts et commissions),
- De la régularisation d’erreurs,
- Du débit de billets de mobilisation de crédit,
- De remboursement d’emprunt, etc…
Sont exonérés tous les mouvements qui incorporent déjà dans leur taux des commissions. La base de la
commission de mouvement est l’ensemble des mouvements débiteurs. Son taux est égal à 0,025 des
mouvements et peut être négocié.
Dans certains cas, cette commission de mouvement peut être annulée. On compare alors la rémunération
des nombres créditeurs, qui est interdite à un taux très faible (1 à 3%) au montant des intérêts débiteurs. Si
la rémunération fictive des nombres créditeurs est supérieure au montant des nombres débiteurs, la
différence entre ces deux sommes est déduite de la commission. Dans le cas contraire (intérêts débiteurs
supérieurs aux intérêts créditeurs), la commission ne sera pas touchée.
Disposant maintenant des outils nécessaires, on pourra les mettre en œuvre afin de construire les
prévisions à court terme des emplois et des ressources de l’entreprise.
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CHAPITRE III
LA GESTION OPTIMALE DE LA TRESORERIE
Ce domaine de la trésorerie mériterait de larges développements si l’on voulait aborder le détail de
placement et d’emprunt. On se propose ici de fixer quelques lignes directrices en précisant le concept de
trésorerie zéro, en faisant référence au modèle de gestion de l’encaisse et en décrivant quelques
possibilités de placement.
I /TRESORERIE ZERO
Les conjonctures actuelles se sont caractérisées par des coûts élevés d’utilisation des moyens de
financement. Même si ces dernières doivent baisser, ils restent pour l’instant d’un coût réel relativement
élevé. Plus que jamais l’entreprise doit rester vigilante en ce qui concerne sa trésorerie :
Elle doit limiter le montant des agios et profiter au maximum des rémunérations offertes sur ses
placements. La trésorerie zéro est une application de ces recommandations. Son principe consiste à
s’efforcer de rendre les soldes de chaque banque aussi voisins de zéro que possible, sachant que le
découvert coûte et que le surdimensionnement ne rapporte rien.
Pour une telle gestion le trésorier doit :
- Avoir à chaque instant une bonne connaissance des soldes en valeur de chaque banque,
- Ajuster son recours au mode de financement le plus adéquat, par exemple éviter les mobilisations
inutiles,
- Détecter les encaisses oisives et les supprimer par des procédures de placement adaptées.
Les premiers modèles de gestion de trésorerie ont été inspirés de la gestion des stocks. Au départ, se
situant dans un contexte d’univers certain, ils ont rapidement intégré le monde de l’incertitude en
supprimant progressivement des hypothèses restrictives. A l’heure actuelle, des modèles aussi
sophistiqués que ceux de la gestion des stocks sont utilisés par les trésoriers d’entreprise.
1. Principe du Modèle
En cas d’imprécision dans les encaissements et les décaissements, le modèle suppose la définition de
limites supérieure et inférieure de liquidité à détenir, jugées raisonnables.
On laisse la trésorerie évoluer à l’intérieur de ces limites. Si les sommes atteignent la limite, le
responsable prend une décision de placement de manière à ramener la liquidité à un niveau intermédiaire
jugé raisonnable, se situant entre le plafond et le plancher. Lorsque la fluctuation atteint le plancher, c’est
bien entendu une décision de vente de valeurs mobilières de placement qui doit être retenu pour revenir à
l’équilibre.
Ainsi, on autorise la liquidité à fluctuer dans le cadre des limites indiquées, qui sont déterminées par le
compromis. Ce dernier est conditionné par l’ampleur des fluctuations quotidiennes et les coûts liés à
l’acquisition et à la cession de valeurs. Les fluctuations sont importantes et les coûts de transaction élevés,
l’écart entre les limites de fluctuation sera grand et inversement.
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III /LE PLACEMENT DES EXCEDENTS
Favoriser par le décloisonnement des différents marchés et par le développement des organismes de
placements collectifs, le placement des excédents pourra prendre plusieurs formes ; le placement géré par
les organismes bancaires, le placement géré par des organismes de placements collectifs et le placement
direct.
C’est assurément le type de placement le plus traditionnel pour le trésorier d’entreprise, c’est aussi le plus
ancien. Il peut se trouver sous forme de blocage de compte à terme, ou d’achat de bons de caisse : les
produits ont suffisamment évolué pour être adaptés à la demande du gestionnaire (rémunération et
montant).
Le placement à terme ou dépôts à terme sont depuis 1989 librement négociés ave le banquier. Si leur
durée est au moins égale à un mois, les bons de caisse sont, lorsqu’ils sont émis par les banques, des titres
négociables et sont généralement d’une durée qui se situe entre un mois et cinq ans. Ils peuvent être à
échéance fixe ou à intérêt progressif.
Les organismes de placement collectifs en valeurs mobilières sont des instruments collectifs d’épargne
dont l’objectif est de faciliter l’accès au marché financier pour les épargnants. On distingue dans ces
organismes les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) et les fonds communs de placement
(FCP).
Créées en 1963, les SICAV n’ont connu le succès qu’à partir du 13 juillet 1978, grâce à la loi monory :
elles sont dites à (capital variable) car celui-ci n’évolue qu’en fonction de l’évolution des souscriptions
des particuliers. Elles possèdent la personnalité morale et doivent justifier d’un capital minimum de
50MF.
Les parts de SICAV ne sont pas cotées en bourse, mais elles font l’objet d’une évaluation journalière, à
partir de la valeur de leurs actifs.
La typologie des SICAV que l’on peut trouver sur le marché est très spécifique quant à la répartition des
actifs et offre au trésorier une palette importante de choix adaptable à ses besoins :
- SICAV valeurs diversifiées,
- A obligations diversifiées,
- A valeurs spécialisées,
- A obligations étrangères,
- A actions étrangères,
- Foncières et immobilières,
- Court terme sensibles,
- Court terme (trésorerie)
Les fonds communs de placement ont été créés en 1967 dans le cadre de la loi sur la participation : ils
n’ont connu le succès, comme SICAV, qu’en 1979 date à laquelle ils ont été ouverts au public. Les FCP
ont pour objet de constituer et de gérer un portefeuille de valeurs mobilières et sont soumis à certaines
règles.
Le capital minimum requis est de 2,5 MF, tandis que le maximum ne peut dépasser 500 MF contrairement
aux SICAV, aucun quota d’obligation n’est requis. Par contre la valeur des parts d’un FCP n’est
communiquée que chaque quinze jours, voire chaque semaine, ils sont définis comme étant une structure
souple, généralement très spécialisées, permettant aux investisseurs de cibler avec beaucoup de finesse
leurs placements.
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3. Le Placement Direct sur le Marché
Le trésorier peut également chercher à gérer lui-même ses excédents en composant son portefeuille. Il
achètera donc sur le marché secondaire, sur des périodes courtes, indifféremment des titres financiers à
long (comme les obligations), moyen ou court terme (billet de trésorerie, titre de créance négociables). Le
risque encouru peut rester faible s’il est combiné avec une couverture des risques sur les marchés dérivés,
ou lorsqu’il a une opération de réméré.
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