Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La liquidité d’une entreprise est définie comme étant sa capacité à faire face à ses
engagements financiers à court et à long termes.
Pour assurer cette liquidité au sein de l’entreprise, un certain équilibre doit exister entre la
durée d’une opération (à financer) et la durée des moyens de financement correspondants.
Ainsi cette approche prévoit la nécessité d’avoir un équilibre entre le degré de liquidité des
éléments d’actif et celui d’exigibilité des éléments de passifs. Cela signifie que les emplois
doivent être financés par des ressources pouvant demeurer à la disposition de l’entreprise pour
une durée égale à la durée de vie de ces emplois.
En effet, la règle selon laquelle une opération à financer doit être couverte par un moyen de
financement de même durée constitue une règle minimum de sécurité à laquelle il n’est
guère prudent de déroger. La notion de fonds de roulement répond à cette règle de sécurité.
Malgré son intérêt, ce concept s’avère trop flou et ne permet pas de juger de façon
suffisamment précise l’orthodoxie de l’entreprise en matière de liquidité.
La notion de besoin en fonds de roulement -en faisant apparaître la valeur des besoins liés au
cycle d’exploitation de l’entreprise -permettra d’apprécier plus précisément le degré du risque
assumé quotidiennement par l’entreprise.
FR négatif
Capitaux permanents (Dangereux)
Actifs non courants
Passifs courants
Actifs courants
FR nul
Actifs non courants Capitaux permanents (Idéal)
Actifs courants Passifs courants
3) Interprétation du FR
L’existence d’un FR est une nécessité pour la quasi-totalité des entreprises. Cette nécessité est
expliquée par l’existence des risques aux niveaux des éléments du bilan à moins d’un an :
Certaines entreprises cependant, mais elles sont très rares en réalité, peuvent avoir un FR
négatif, pourtant le risque d’insolvabilité n’est pas élevé :
Cela veut dire que les dettes d’exploitations (dettes de fonctionnement) financent une
partie de l’actif immobilisé. Ça peut être le cas de certaines entreprises commerciales qui ont
un stock qui tourne très vite, bénéficiant de longs délais de paiement auprès de leurs
fournisseurs et dont la clientèle règle au comptant (cas des chaînes de magasins).
Dans d’autres cas, la part la plus importante des DCT ne correspond pas à des
décaissements réels à leurs échéances, mais à des dettes qui sont renouvelés sans aucun
paiement effectif. Ce sont des dettes à court terme qui deviennent à long terme : elles ont le
caractère de ressources permanentes.
4) Les limites de la notion du FR
* Un FR précis et fiable doit être calculé à partir d’un bilan financier où tous les
redressements ont été effectués. La difficulté de calcul du FR provient de la non disponibilité
du bilan financier et de la complexité de son établissement.
* La mesure du FR est généralement statique, puisque dans beaucoup d’entreprises elle ne
peut être réellement effectuée qu’une fois par an, à la clôture des comptes.
* Pendant longtemps, un FR négatif a été considéré comme un mauvais signe. Plusieurs cas
ont prouvé le contraire et le FR peut être négatif sans que la trésorerie soit en difficulté.
* Le FR calculé permet un constat, mais ne permet pas de porter un jugement sur la valeur
obtenue. Ce jugement ne pourra se faire que par référence au BFR.
2 : Le besoin en fonds de roulement d'exploitation :
Le cycle d'exploitation d'une entreprise industrielle peut être schématisé comme suit :
Le problème qui se pose au cours du cycle d’exploitation des entreprises industrielles est le
décalage existant entre les délais accordés par les fournisseurs à l’entreprise et la variation des
délais stocks et clients.
Si les premiers sont inférieurs aux seconds le cycle d’exploitation se boucle sur un retard,
c’est à dire que les capitaux investis dans les stocks et dans les créances commerciales sont
plus importants que ceux procurés par les dettes commerciales, le cycle d’exploitation aboutit
à un manque de trésorerie temporel appelé : besoin en fonds de roulement d’exploitation.
A l’inverse, si les délais de règlement fournisseurs sont supérieurs aux délais stocks et clients,
le cycle d’exploitation se noue sur une avance et on dégage une ressource en fonds de
roulement d’exploitation.
Sans cette trésorerie disponible, l’entreprise ne peut pas couvrir ses charges d’exploitation à
temps, elle ne peut pas acheter la matière première ou les éléments nécessaires pour vendre
ses produits finis et créer de la richesse. Bref, connaître son BFR est la base pour pouvoir
piloter son entreprise au quotidien.
2) Calcul du BFR
BFR = Emplois cycliques (courants) – Ressources cycliques (courantes).
= (V Exploitation + V Réalisables) – DCT (non bancaires).
= Actifs Courants (Hors trésorerie positive) – DCT (Hors trésorerie négative)
Si les quatre postes « Stocks », « Clients », « Fournisseurs », « Effets à payer » constituent le
« noyau dur » du BFR, d’autres postes en font également partie.
Les spécialistes en finance font entrer :
Le BFR d’exploitation sera donc égal à la différence entre l’ensemble des besoins et des
ressources cycliques d’exploitation.
* Actifs courants hors exploitation tels que les créances diverses, comptes de
régularisation actifs, placements et autres actifs financiers.
* Passifs courants hors exploitation tels que les comptes de régularisation du passif,
fournisseurs d’immobilisations(404) et autres créances diverses (405), dettes fiscales relatives
à l’impôt sur les bénéfices (434), etc.
3) Interprétation du BFR
Un besoin en fonds de roulement positif : BFR positif
Un BFR positif montre un besoin de financement à court terme. Cela signifie que vos
créances client et votre stock sont plus importants que vos dettes fournisseurs, c’est-à-dire que
vous payez vos fournisseurs avant d’être vous-même payé par vos clients.
Un BFR positif n’est pas forcément grave, mais il vous alerte sur le fonctionnement de votre
activité. Il vous faut alors revoir votre modèle pour diminuer au maximum votre BFR :
- augmenter les délais de paiement fournisseurs / raccourcir les délais de règlement client
- ou exiger un acompte à la conclusion de la vente,
- revoir vos dépenses courantes pour baisser certaines charges d’exploitation superflue,
- augmenter votre découvert autorisé auprès de votre banque,
- disposer de suffisamment de fonds de roulement, c’est-à-dire des ressources autres que le
chiffre d’affaires pour assurer votre cycle d’exploitation
- …
Si le calcul du Besoin en fonds de roulement (BFR) est positif, il faudra prévoir des
capitaux propres pour financer ce besoin via un apport en capital par exemple. Il faut être
conscient du fait que le BFR augmente mécaniquement avec le CA. En effet, lorsque
l’activité augmente, cela nécessite des stocks supplémentaires. Le BFR peut également
augmenter dans un premier temps de façon temporaire lors de difficultés car la baisse de
l’activité provoque l’augmentation des stocks. On peut également imaginer une diversification
de l’activité qui allonge le cycle d’exploitation. Ainsi il est nécessaire de financer
l’augmentation du BFR par de nouvelles ressources à long terme (apports, emprunts).
En bref :
- Un BFR positif : alerte
- Un BFR négatif : bonne santé financière
- Un fonds de roulement positif : bonne santé
- Un fonds de roulement négatif : alerte
En effet, les entreprises commerciales telles que les grands espaces, présentent des FR de
très faibles valeurs. Leurs BFR sont en effet très peu importants : Leur cycle de production
est nul puisque ces entreprises vendent les produits achetés sans transformation. Les rotations
des stocks des produits sont très rapides et les paiements des clients souvent effectués au
comptant.
Le BFR peut aussi avoir une valeur négative. Il est caractéristique des grands
espaces, hôtellerie, restaurant, café, les entreprises qui distribuent essentiellement des produits
alimentaires. Dans ces secteurs, la rotation des stocks est rapide (15j en moyenne), les clients
payent comptant mais leurs fournisseurs sont payés à 45 j et plus du fait de l’importance des
marchandises demandées.
Dans ce cas, l’encaissement des ventes précède le règlement des achats aux fournisseurs d’où
un BFR négatif : c’est une ressource de financement générée par le cycle d’exploitation. Si les
ressources à court terme sont constamment renouvelées, elles deviennent stables et elles
peuvent donc financer les investissements en immobilisations.
A l’intérieur d’un même exercice, il n’est pas rare de constater une évolution erratique
et saisonnière souvent du BFR. Le BFR des entreprises soumises à ces variations
saisonnières de l’activité ne représentent donc pas une valeur constante tout au long de
l’exercice. Suivant le cycle d’exploitation, ils seront élevés pendant les périodes
d’approvisionnement et de fabrication puis diminueront au fur et à mesure de l’écoulement
ultérieur des produits.
Dans les industries telles que les conserveries ou sucreries, les postes stocks, seront
considérablement élevés au moment de la récolte et de la fabrication. Ces entreprises devront
alors établir un état mensuel de leurs besoins et de leurs ressources qui fera apparaître des
besoins nets très élevés pendant quelques mois.
Un BFR négatif peut exister dans les entreprises qui obtiennent de leurs clients des
avances sur commandes supérieures aux montants des frais engagés. Exemples : les
entreprises de travaux publics, la presse par abonnement, etc.
4) Financement du BFR
L’entreprise doit financer ces BFR soit par des capitaux permanents (capitaux propres et
DLMT) soit par des DCT. Généralement, le BFR peut être divisé en deux parties :
- Une partie stable correspondant à des besoins permanents de financement résultant de
l’activité régulière de l’entreprise (Exemple : stock outil, montant incompressible des crédits
clients).
- Une partie fluctuante : Correspondant aux variations du niveau de l’activité de l’entreprise.
Ces fluctuations revêtent une importance particulière pour les entreprises à activité
saisonnière.
La partie stable en BFR doit être financée par des capitaux permanents étant le FR.
La partie fluctuante peut être financée par des DCT (crédits bancaires à court terme, facilités
de caisse, escompte ou bien les crédits fournisseurs).
Si une entreprise finance son BFR fluctuant, qui est par définition conjoncturel et non durable
dans le temps, par des capitaux permanents, elle doit payer des frais financiers ou subir un
coût d’opportunité lorsque ces fonds ne sont pas utilisés.
5) La gestion du BFR
Une bonne gestion en BFR consiste à essayer de le réduire en diminuant le besoin à financer
et en augmentant les ressources d’exploitation. Il faut agir sur les délais sans diminuer le
niveau d’activité :
- Augmenter la rotation des stocks : ce qui a pour effet de réduire leurs délais d’écoulement
(rotation =1 / délais d’écoulement) et de réduire le montant d’investissement de stock et cela
sans risque de rupture de stock.
- Réduire le montant du poste clients : en réduisant les délais de recouvrement des crédits
accordés aux clients et encourager le paiement comptant en accordant les escomptes de
règlement pour paiement anticipé.
- Augmenter le montant des crédits fournisseurs et allonger la durée de leur remboursement
sans que cela ne soit coûteux pour l’entreprise. Il faut avoir pour cela un bon pouvoir de
négociation.
TN = FR – BFR
Le bilan financier traduit un principe d’affectation des ressources aux emplois : l’équilibre de
financement de l’entreprise est respecté si un besoin de financement à court terme est
financé par une ressource de financement à court terme et si un BFR à long terme est financé
par une ressource de financement permanente.
Le respect de cet équilibre nécessite un FR positif montrant que les emplois de financement
stables ont été financés par les ressources de financement stables. De même pour les
entreprises générant un BFR structurellement positif, l’équilibre de financement est respecté
si le FR est supérieur au BFR.
Dans le cas contraire, l’entreprise est en déséquilibre financier.
Les entreprises ayant une TN négative sont vulnérables et se divisent en deux groupes :
Les entreprises ayant une TN négative par intermittence et qui doivent mieux gérer leurs
encaissements et leurs décaissements.
Les entreprises ayant une TN négative en permanence et qui sont :
Soit non rentables : Les capitaux propres sont en baisse à cause des pertes.
Soit sous-capitalisées : Les capitaux propres ne financent pas la totalité des actifs
immobilisés. Ces capitaux propres doivent être renforcés par une augmentation des apports
par l’institut de réserves libres, par le maintien des bénéfices réalisés au sein de l’entreprise).
(FR inférieurs à ZERO).
Soit des entreprises ne maîtrisant pas le développement de leurs activités d’exploitation
dans la mesure où elles n’ont pas de ressources suffisantes pour financer leurs BFR (FR
inférieurs aux BFR).
Dans les deux cas, il faudrait soit augmenter le FR (c’est- à- dire augmentation des capitaux
propres ou diminuer les actifs immobilisés) soit réduire le BFR en agissant sur les stocks, les
concours (créances) clients et en allongement les crédits fournisseurs.