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Chapitre 1:

Le bilan financier et le bilan fonctionnel

Le bilan comptable constitue l’outil de base de l’analyse financière. Toutefois, il présente


plusieurs lacunes :
- Il ne prend pas en considération plusieurs éléments ayant une valeur économique à l’instar
des ressources humaines.
- Il est particulièrement difficile d’estimer la valeur de revente des stocks, la durée de vie
utile des immobilisations et la valeur de recouvrement des créances. Aussi, l’augmentation
de la valeur des immobilisations n’est pas prise en compte pour calculer les amortissements
dans le bilan comptable.
Pour entreprendre une analyse financiere il convient de faire appel à d’autres supports en
l’occurce le bilan financier et le bilan fonctionnel.

Section I : Les imperfections des documents comptables

Un bilan comptable est établi sur la base, des règles, de présentation et d’évaluation
qui émanent d’un formalisme inhérent de la normalisation comptable. Si on veut détailler
encore plus les origines de la divergence ente les deux disciplines comptable et financière on
pourra se référer à quelques exemples :

1) L’inflation
Selon le principe du coût historique les actifs doivent être comptabilisés à leurs coûts
d’acquisition, la réévaluation n’est pas possible (principe du coût historique et principe de
prudence) ainsi la dépréciation monétaire n’est pas prise en compte et la valeur des actifs ne
représente pas la réalité économique.

2) La non prise en compte des données qualitatives

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Le bilan comptable ne prend en compte que des ressources quantitatives, or les
ressources qualitatives permettent en grande partie de réaliser des performances économiques
de l’entreprise.
Exemple
Deux entreprises peuvent avoir les mêmes actifs et passifs mais un résultat différent de fin
d'année. En fait, la qualification du personnel intervient.

3) Date d’arrêté des comptes


Cette date a des répercussions sur l’appréciation de la situation financière des
entreprises dont l’activité est saisonnière. Généralement en comptabilité la date d’arrêté des
comptes est le 31/12 de chaque année ceci peut ne pas coïncider avec les différentes phases du
cycle d’exploitation. L’analyste financier peut être donc induit en erreur.
Exemple : Imaginer que nous faisons notre analyse financière de la société « THALJA » sur
la base d’un bilan arrêté le 31/12. La société est spécialisée dans la vente de produits
frigorifiques, à cette date nous ne trouvons pas de stocks de produits finis, donc ce bilan n’est
pas représentatif de l’activité réelle de l’entreprise.

4) Les utilisateurs de l’information comptable


Le bilan comptable est destiné à plusieurs utilisateurs dont les objectifs sont divergents.
Exemple : le dirigeant de l’entreprise, afin de payer moins d’impôt sur le bénéfice, peut
décider une augmentation des charges pour diminuer le résultat de l’exercice. Ainsi une
méthode d’amortissement dégressif est plus recommandée dans cette situation puisque la
charge d’amortissement est plus importante les premières années. Ce choix donc n’est pas
tributaire des conditions d’utilisation réelle. D’où il est difficile de faire confiance à une
information donnée par un bilan comptable.

Ainsi, pour que le bilan comptable soit un support adéquat pour la conduite d’une analyse
financière crédible il doit être retraité. Le bilan redressé s’appelle bilan financier.

Section 2 : Le bilan financier

Le bilan financier permet de renseigner les actionnaires, les banquiers et les tiers sur : la
solvabilité réelle de l’entreprise, sur son degré de liquidité, sur la couverture de ses

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investissements et sur son autonomie financière. Il est établi en termes de risque comme si
l’entreprise devait arrêter tout de suite ses activités. Le bilan financier est un document de
base nécessaire à toute négociation financière.

La construction du bilan financier repose sur :


- Une réévaluation des postes des actifs du bilan comptable afin de déterminer le montant de
l’actif réel.
- La détermination des passifs réels et leurs reclassements selon leurs échéances.
- La détermination de la valeur réelle des fonds propres.

Le bilan financier donne une image de la valeur du patrimoine réel et actuel de l’entreprise. Il
constitue un indicateur du risque d’insolvabilité et de faillite de l’entreprise.

Il s’obtient généralement d’un bilan après répartition du résultat de l’exercice.


Les postes du bilan financier sont évalués à leur valeur réelle.

Le passage du bilan comptable au bilan financier nécessite le recours à quelques


retraitements. Les retraitements affectent les éléments d’actifs et des capitaux propres et
passifs.

II- 1: La détermination des actifs réels : Les retraitements de l’actif

Les actifs de l’entreprise comprennent les moyens de production et les actifs circulants qui
vont permettre à l’entreprise d’accomplir son cycle d’exploitation. Pour corriger ces actifs il
convient :
- D’éliminer les non-valeurs.
- D’intégrer les plus et moins values non comptabilisées.
- De prendre en compte les engagements hors bilan.

1) Le traitement des non-valeurs


Les non-valeurs sont des emplois inscrits à l’actif du bilan comptable, ils ont une incidence
non immédiate sur le résultat de l’exercice. L’objectif comptable vise :
- A échelonner leur impact sur le résultat (frais préliminaires).

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- A différer la prise en compte de cet impact sur le résultat (prime de remboursement des
obligations).
- A tenir compte du caractère latent de la perte qu’ils représentent (écart de conversion des
actifs).

En termes de liquidité, les non-valeurs ne peuvent pas donner lieu à une rentrée de fonds
puisqu’elles sont des actifs fictifs créés pour les besoins d’une procédure comptable.
Le financier doit donc d’après cette analyse éliminer ces non-valeurs de l’actif total.

Bilan comptable Bilan financier non équilibré


Emplois Ressources Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres Actifs non courants Capitaux propres
Autres actifs non Autres actifs non
courants courants
 frais préliminaires Passifs non courants  frais préliminaires Passifs non courants
 charges à répartir  charges à répartir
 frais d’émission et  frais d’émission et
prime de Passifs courants prime de Passifs courants
remboursement remboursement
 écarts de  écarts de conversion
conversion 2 Actifs courants
1 Actifs courants
TOTAL X TOTAL X TOTAL Y = X-Z TOTAL X

En éliminant les actifs fictifs, le bilan ne garde pas son équilibre c.a.d le total des emplois et
différent du total des ressources Y ≠ X. Ainsi il faut suivre cette opération par une diminution
d’un même montant au niveau des fonds propres (réserve spéciale de réévaluation).

Bilan financier
Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres
Autres actifs non courants Ainsi l’équilibre entre les emplois et les
 frais préliminaires  réserve spéciale de ressources est respecté, total des actifs =
 charges à répartir réévaluation (Z) total des capitaux propres et passifs
 frais d’émission et
prime de Passifs non courants
remboursement
 écarts de conversion
3 Actifs courants Passifs courants

TOTAL Y TOTAL Y

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Les autres actifs non courants sont des non valeurs (actifs fictifs). Leur présence au bilan est
liée à des raisons de technique comptable et d’équilibre du bilan : ils doivent être éliminés du
bilan financier à l’actif et au niveau des capitaux propres.

Les charges à répartir sont considérées comme des non-valeurs. Elles sont donc éliminées de
l’actif du bilan financier. Pour le rééquilibrer, les ressources stables sont diminuées d’autant.

Primes de remboursement des obligations :

Lorsqu’une émission obligataire est assortie d’une prime de remboursement, le montant à


rembourser, à l’échéance aux obligataires, est supérieur au montant effectivement prêté par
les obligataires à l’entreprise. L’écart entre la dette financière et le montant des disponibilités
procurées par l’emprunt obligataire correspond à la prime de remboursement.

Exemple : émission d’un emprunt obligataire de 1 000 D assorti d’une prime de


remboursement de 100 D.

Bilan comptable
Prime de remboursement 100
Disponibilités 1000 Dette financière 1100
_____ _____
Total 1100 Total 1100

Les primes de remboursement des obligations sont considérées comme des non-valeurs. Elles sont
donc éliminées de l’actif du bilan financier. Pour le rééquilibrer, les ressources stables sont diminuées
d’autant.

2) Les actifs immobilisés


Les actifs immobilisés doivent être évalués à leurs valeurs réelles et non pas à leur V.C.N ou
à la valeur brute comme le cas du bilan fonctionnel, il y a donc abandon du principe de coût
historique.
Les actifs immobilisés sont composés :
- Des immobilisations incorporelles
- Des immobilisations corporelles
- Des immobilisations financières

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Au niveau des immobilisations incorporelles il s’agit du fonds commercial, du droit au bail,
du logiciel, des concessions, brevets, marques …

Les investissements de recherches et développement sont des « non-valeurs » qu’il faut


retrancher de l’actif net.

Le fonds de commerce créé par l’entreprise doit être évalué et inclut dans le bilan financier.

Le fonds commercial et le droit au bail ne figurent pas dans le bilan comptable s’ils sont crées
par l’entreprise (application de la convention de prudence).

Sur le plan financier il faut évaluer ces derniers et les constater dans le bilan financier tout en
augmentant les réserves spéciales de réévaluation au niveau des capitaux propres.

Afin de donner une évaluation réelle des actifs immobilisés de l’entreprise, l’analyste
financier doit procéder à la réévaluation des actifs immobilisés ainsi, toute plus-value latente
constatée sera équilibrée par l’augmentation de capitaux propres d’un montant égal.
L’augmentation ou la diminution des capitaux propres se fait par la constitution d’une réserve
spéciale de réévaluation (positive ou négative).

3.2.3 Exemple
L’entreprise « 3S » a acheté le 01/01/2001 un terrain d’une superficie de 5 000 m2 au prix de
0,200 dinars le m2.
Le 31/12/2020, à cette région le m2 se vend à 50 dinars.
On demande à partir du bilan comptable d’établir le retraitement nécessaire pour déterminer le
bilan financier.

Bilan comptable au 31/12/2001 Bilan financier non équilibré


Emplois Ressources Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres Actifs non courants Capitaux propres

* Terrain 1000 * Terrain 250.000


Passifs non courants Passifs non courants

Passifs courants 5 Actifs courants Passifs courants


4 Actifs courants

TOTAL X TOTAL X TOTAL Y = X+249.000 TOTAL X

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Bilan retraité

Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres

Terrain 250.000
* réserve Ainsi l’équilibre entre les emplois et les
ressources est respecté total des actifs = total
spéciale de des capitaux propres et passifs
6 Actifs courants réévaluation
249.000

Passifs non courants

Passifs courants

TOTAL Y TOTAL Y

Pour les immobilisations financières, il s’agit des titres de participation, des prêts et des
dépôts et cautionnements. Ces biens financiers ne peuvent être considérés comme
immobilisés que si l’entreprise a l’intention de les détenir pour une période supérieure à 12
mois.
Une entreprise ne peut pas considérer des actions achetées dans un objectif spéculatif comme
des immobilisations financières. Si l’échéance d’un prêt est devenue inférieure à une année un
reclassement des immobilisations financières deviendra nécessaire.

3) Les stocks

Plusieurs problèmes peuvent se présenter à propos des stocks :


- L’obsolescence de certains produits, le risque d’invendu peuvent causer la diminution de la
valeur des stocks. Le financier doit ainsi être vigilant pour constater l’effet de ce risque sur les
stocks et par suite diminuer la réserve spéciale de réévaluation dans l’objectif de garder
l’équilibre du bilan.

Certaines entreprises dans leurs politiques d’approvisionnement fixent un stock appelé stock
de sécurité. La société n’a recours à ce stock que dans des cas rares (brusque accroissement
des besoins ou important dépassement des délais de livraison) pour ne pas arrêter la
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production. Ainsi la conclusion du financier, c’est que ce stock n’est pas fréquemment utilisé
et donc il ne doit pas constituer un actif circulant. Il s’agit plutôt du stock outil qui reste dans
l’entreprise pour une longue période. Ce stock est éliminé des actifs circulants et est classé au
niveau des valeurs immobilisées.

4) Les provisions pour dépréciation


Ces provisions viennent en déduction des éléments d’actifs, dans la mesure où elles
sont justifiées d’ailleurs même comptablement les provisions sont considérées comme des
actifs soustractifs. Toutefois si une provision est constatée à tort, il y a lieu donc de redresser
la situation en annulant la provision et en augmentant la valeur de l’actif correspondant.

5) Les placements courants


Les placements sont constitués, soit des titres de propriété soit de titres de créances.
L’entreprise dans ce cas n’a pas l’intention de détenir ces titres à M.L.T, l’objectif recherché
est spéculatif (rentabilité immédiate). D’un point de vue financier ces titres peuvent être
considérés :
- Soit des valeurs disponibles, dans le cas où ces titres seraient très liquides (bons de trésor)
- Soit des valeurs réalisables pour les titres ayant un degré de liquidité moins important.

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Pour résumer :
Elément Valeur réelle VCN +/- value
………………… ……………..

TOTAL
Solde Réserves spéciales de réévaluation

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c- Les actifs courants
Les plus-values et les moins-values non couvertes par les provisions relatives aux actifs
courants doivent aussi être équilibrées par la constitution d’une réserve spéciale de
réévaluation (positive ou négative).

Les effets escomptés non échus sont des créances escomptées par l’entreprise. Auprès de sa
banque, avant échéance, en contre partie de liquidité immédiate. Ils constituent pour
l’entreprise, d’une part, une créance présentant un risque de non-paiement, et d’autre part une
forme de crédit consentie par la banque à l’entreprise pour une courte période, il faut par
conséquent intégrer ces effets à l’actif en tant que créances d’exploitation et au passif en tant
que dettes bancaires à court terme.

II-2 - Les retraitements des capitaux propres et des passifs


a- Le résultat de l’exercice
Les bénéfices réalisés par l’entreprise au cours de l’exercice seront imputés dans les capitaux
propres sauf la partie revenant aux propriétaires qui sera distribuée à ces derniers sous forme
de dividendes. Alors que les pertes doivent être déduites des capitaux propres.

La répartition des bénéfices prévoit la dotation des différentes réserves comme prévu par les
statuts de l’entreprise ou bien comme prévu par la loi.
- Les réserves légales : Les sociétés de capitaux et les sociétés mixtes ont l’obligation de
constituer des réserves légales égales à 5% du bénéfice net de l’exercice avec un plafond
de 10% du capital social libéré.

D’après l’article 287 du CSC, « un prélèvement obligatoire de 5% des bénéfices nets après
déduction des déficits reportables est alloué au titre de la réserve légale. Toutefois ce
prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque la réserve légale atteindra le 1/10 du capital
social. »

- Les dividendes : Fixés par les statuts de la société, et constituent une fraction
du bénéfice allouée à chaque action et part sociale.

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- Les réserves statutaires : Constituent des prélèvements annuels sur les bénéfices et décidées
par l’assemblée générale des actionnaires afin de se prémunir contre le risque d’éventuelles
dépenses futures.
- Le résultat reporté : Constitue l’excédent du bénéfice après déduction des réserves et des
dividendes.

Tableau d’affectation des bénéfices


Eléments Montants
Bénéfice net de l’exercice (N)
± Résultats reportés (N-1)
- Réserves légales
= Bénéfice distribuable
- Dividendes
- Réserves statutaires
- Réserves libres
- Autres réserves
= Reliquat
Résultat reporté (N)

Exemple
La société « 3S » a été créée le 01/01/2005 au capital de 300.000 DT. Le 30/06/2010 son
capital est passé à 400.000 DT, elle a réalisé depuis 2005 jusqu'à 2011 les résultats suivants :

Années 31/12/15 31/12/16 31/12/17 31/12/18 31/12/19 31/12/2121 31/12/21


Résultats 100.000 180.000 (20.000) 180.000 190.000 (10.000) 110.000
T.A.F :
Déterminer la dotation annuelle à la réserve légale et présenter le solde du compte réserve
légale annuelle.

Corrigé :
12/21
Années 1122 1122 1122 1122 1122 1111 1112
Résultats 100.000 180.000 (20.000) 180.000 190.000 (10.000) 110.000
(1) (2)
Dotation à la RL 5.000 9.000 0 8.000 9.500 0 5.000
en application du
taux de 5%

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(3)
Plafond 30.000 30.000 30.000 30.000 30.000 40.000 40.000
(4)
RL Cumulée 5.000 14.000 14.000 22.000 30.000 30.000 35.000
(1) 100.000 * 5% = 5.000 (3) 10% du capital = 300.000 * 10% = 30.000
(2) (180.000 – 20.000) * 0.05 = 8.000 (4) 22.000 + 9.500 > 30.000 donc on va
retenir 30.000 – 22.000 = 8.000

Exemple
La société « 3S » est une société anonyme au capital de 500.000 DT composé de 100.000
actions. Au bilan du 31/12/N on trouve les comptes suivants :
Réserve légale…………………….48.000
Réserve statuaire………………….24.000
Réserve facultative………………..40.000
Résultat de l’exercice……………100.000
Résultat reporté…………………….2.000
Les statuts prévoient que la dotation à la réserve statutaire représente toujours la
moitié de la dotation à la réserve légale.
La dotation à la réserve facultative est fixée par l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires à 10.000 DT et le dividende par action à 0,800 DT.
T.A.F
1) Présenter la répartition des bénéfices.
2) Quelle est son incidence sur le bilan financier ?

Correction
Tableau de répartition du résultat )1

Résultat de l’exercice : 100 000


+ résultats reportés 2 000
-Réserves légales à prélever (1) 2 000
=Bénéfice à distribuer 100 000
-réserves statutaires 1 000
- réserves facultatives 10 000
-dividendes à payer 80 000
= Résultats reportés (nouveau) 9 000

Réserves légales à prélever :


1- 5% du bénéfice net = 100 000*5% = 5 000
2- 10% du capital social = maximum de la réserve légale totale = 50 000

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3- Réserves légales existantes+ 5% du bénéfice net = 48 000 +5 000 = 53 000
dépassent 10% du capital social.
Par conséquent, réserves légales à prélever = Maximim de la réserve légale –
Réserves légales existantes = 50 000 -48 000 = 2000

1) Incidences sur le bilan financier :

Bilan comptable
6.2.3

Bilan financier
Emplois Ressources Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres 714 000 Actifs non courants Capitaux propres 634 000
 Capital 500.000  Capital 500.000
 Réserve légale 48.000  Réserve légale 50.000
 Réserve statutaire 24.000  Réserve statutaire 25.000
 Réserve facultative 50.000 8 Actifs courants  Réserve facultative 50.000
7 Actifs courants  Résultat reporté 2.000  Résultat reporté 9.000
 Résultat 100.000
Passifs non courants Passifs non courants
Passifs courants
Passifs courants
 D.C.T hors.exp. 80.000
TOTAL X TOTAL X TOTAL X TOTAL X

Au bilan comptable on a capitaux propres 714 000


Au bilan financier on a capitaux propores 634 000. La différence 80 000 est au niveau des
dividendes payés.

b- Les subventions d’investissement


« Les subventions d’investissement sont destinées à permettre à l’entreprise bénéficiaire
d’acheter, de construire, de créer, ou de se rendre acquéreur par tout autre moyen d’actifs
immobilisés » (NC12).
Ces subventions peuvent revêtir une forme monétaire ou non monétaire (un transfert d’actif,
tel que terrain, par exemple)
Le compte 145 « subventions d’investissement » est destiné d’une part à faire apparaître au
bilan le montant des subventions jusqu’à ce qu’elles aient rempli leur objectif et d’autre part à
permettre aux entreprises subventionnées d’échelonner sur plusieurs exercices la constatation
de l’enrichissement provenant des subventions.

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Les subventions d’investissement sont reportées au résultat selon qu’elles se rapportent à des
biens amortissables ou non amortissables :
 Les subventions relatives à des biens amortissables sont à reporter aux résultats des
exercices pendant lesquels sont constatées les charges d’amortissement relatives aux
immobilisations. Ces subventions sont rapportées proportionnellement à ces charges
d’amortissement.
 Les subventions relatives aux biens non amortissables qui nécessitent au cas échéant,
l’accomplissement de certaines obligations sont à reporter aux résultats du ou des exercices
qui supportent le coût d’exécution de ces obligations. A titre d’exemple, la subvention
accordée pour l’acquisition d’un terrain, allouée à la condition d’y construire un immeuble est
à reporter aux résultats sur la base de la durée d’utilisation de l’immeuble.

Exemple
La société « 3S » a acheté le 30/06/N une machine pour 100.000 DT. L’Etat a subventionné
cet investissement à 50%. La méthode d’amortissements de la machine est linéaire sur 5 ans,
le taux d’impôt sur le bénéfice est de 35%
L’opération sur le plan comptable s’analyse ainsi

Compte de 30/06/N
capitaux 50.000
propres
Compte de trésorerie
1451 Subvention d’investissement 50.000
dito
2234 Matériel industriel 100.000
Compte de trésorerie 100.000
31/12/N
681 Dotation aux amortissements 100.000 x 1/2 x 1/5
281 Amortissement matériel industriel 10.000 10.000
31/12/N

Compte 1459 Sub.d’inves.inscrites au cpte de résultat 5.000


de 739 Quotes parts de sub.d’invest 5.000 50.000 x ½ x 1/5
produit inscrites au cpte de résultat.

Cette opération est faite annuellement jusqu' à ce que la subvention soit transférée en totalité
au compte de résultat.

D’un point de vue financier

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La partie de la subvention transférée au résultat augmente les bénéfices de l’entreprise et par
suite l’impôt qui est proportionnel au résultat.

Années 31/12/N 31/12/N+1 31/12/N+2 31/12/N+3 31/12/N+4 31/12/N+5


Sub.d’invest inscrite au 45.000 35.000 25.000 15.000 5.000 0
bilan
Partie transférée au 5.000 10.000 10.000 10.000 10.000 5.000
résultat de l’exercice
Impôt sur le bénéfice 1.750 3.500 3.500 3.500 3.500 1.750
(35%)

De cette manière l’Etat va récupérer une partie de la subvention qu’il a accordée sous forme
d’impôt sur le bénéfice. L’analyste financier décompose donc la subvention en deux parts :
-Une part acquise par l’entreprise et qui est définitive et vient en augmentation
effective des capitaux propres. Cette partie est égale au :

Montant de la subvention X (1-t) avec t : taux d’impôt

-Une part récupérée par l’Etat, représentant des impôts sur les bénéfices à payer
les années à venir. Il s’agit de D.C.T hors exploitation pour la partie à moins d’un an et
de D.M.L.T pour la partie à plus d’un an.

Bilan comptable au 31/12/N Bilan retraité


Emplois Ressources Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres Actifs non courants Capitaux propres
 Sub. d’invest. 45.000  Sub. d’inves. 29.250
Actifs courants
Actifs courants Passifs non courants Passifs non courants
 D.M.L.T 12.250

Passifs courants Passifs courants


 D.C.T.H.exp 3.500
TOTAL X TOTAL X TOTAL X TOTAL X

c- Les provisions pour risques et charges :


Les provisions pour risques et charges sont des prélèvements sur les résultats destinés à faire
face à des risques et charges probables, précis quant à leur nature mais non totalement certains
quant à leur réalisation.

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D’un point de vue financier, ces provisions sont à considérer comme des fonds propres si leur
caractère est incertain et lointain (provision à caractère de réserve ou provision pour risques et
charges non justifiés) et comme des dettes si leur caractère est certain.

Retraitement du hors bilan :


1- Créances mobilisées
Lorsqu’une créance a été mobilisée sous forme d’escompte ou d’affacturage, elle a été sortie
du bilan et remplacée par des disponibilités avancées par la banque. Cet accroissement de
disponibilités a augmenté la trésorerie d’actif que l’analyse fonctionnelle se propose de
retraiter.

Ainsi, le montant de la créance est réintégré dans l’actif circulant d’exploitation et la


trésorerie de passif est augmentée d’autant. L’impact positif de la mobilisation de la créance
sur la trésorerie est alors neutralisé.

Exemple : escompte d’une créance de 100 €

Bilan comptable avant escompte


Créance 100 Capitaux propres 100
Disponibilités 0 0
_____ _____
Total 100 100

Bilan comptable après escompte


Créance 0 Capitaux propres 100
Disponibilités 100 0
_____ _____
Total 100 100

Bilan fonctionnel après escompte


Créance 100 Capitaux propres 100
Disponibilités = TA 100 Effets escomptés non échus = TP 100
_____ _____
Total 200 200

T = TA - TP = 0

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Les postes du bilan financier condensé
Actifs Capitaux propres et passifs
Actifs non courants Situation nette réelle
Stocks Passif non courant
Créances d’exploitation Passif courant d’exploitation
Créances hors exploitation Passif courant hors exploitation
Liquidités Dettes bancaires à CT
Total Total

Bilan financier détaillé


ACTIFS CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS
Actifs non courants Situation nette réelle
Immobilisations incorporelles Capital social
Immobilisations corporelles Réserves
Immobilisations financières Résultat reporté
Stocks Réserves spéciales de réévaluation

Matières premières Subvention d’investissement

Stocks et en-cours Passifs non courants


Créances d’exploitation Dettes à moyen et long terme

Clients et comptes rattachés Subvention d’investissement

Effets escomptés et non échus Provisions pour risques et charges

Etat TVA déductible Passifs courants d’exploitation


Avances versées aux fournisseurs Fournisseurs et comptes rattachés
Avances aux personnel Avances reçues des clients
Charges constatées d’avance d’exploitation Etat TVA collectée
Créances hors exploitation Rémunérations dûes

Créances diverses Sécurité sociale et autres organismes sociaux

Capital souscrit appelé non versé Produits constatés d’avance d’exploitation

Valeurs mobilières de placement Passifs courants hors exploitation


Liquidités Dettes diverses

Valeurs mobilières de placement transformables en Fournisseurs d’équipement

liquidité Dettes fiscales

Banque Dividendes à payer

CCP Dettes bancaires à court terme

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Caisse Dettes bancaires à court terme
Soldes créditeurs de banque et CCP
Effets portés à l’escompte et non échus
TOTAL TOTAL

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