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Un bilan comptable est établi sur la base, des règles, de présentation et d’évaluation
qui émanent d’un formalisme inhérent de la normalisation comptable. Si on veut détailler
encore plus les origines de la divergence ente les deux disciplines comptable et financière on
pourra se référer à quelques exemples :
1) L’inflation
Selon le principe du coût historique les actifs doivent être comptabilisés à leurs coûts
d’acquisition, la réévaluation n’est pas possible (principe du coût historique et principe de
prudence) ainsi la dépréciation monétaire n’est pas prise en compte et la valeur des actifs ne
représente pas la réalité économique.
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Le bilan comptable ne prend en compte que des ressources quantitatives, or les
ressources qualitatives permettent en grande partie de réaliser des performances économiques
de l’entreprise.
Exemple
Deux entreprises peuvent avoir les mêmes actifs et passifs mais un résultat différent de fin
d'année. En fait, la qualification du personnel intervient.
Ainsi, pour que le bilan comptable soit un support adéquat pour la conduite d’une analyse
financière crédible il doit être retraité. Le bilan redressé s’appelle bilan financier.
Le bilan financier permet de renseigner les actionnaires, les banquiers et les tiers sur : la
solvabilité réelle de l’entreprise, sur son degré de liquidité, sur la couverture de ses
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investissements et sur son autonomie financière. Il est établi en termes de risque comme si
l’entreprise devait arrêter tout de suite ses activités. Le bilan financier est un document de
base nécessaire à toute négociation financière.
Le bilan financier donne une image de la valeur du patrimoine réel et actuel de l’entreprise. Il
constitue un indicateur du risque d’insolvabilité et de faillite de l’entreprise.
Les actifs de l’entreprise comprennent les moyens de production et les actifs circulants qui
vont permettre à l’entreprise d’accomplir son cycle d’exploitation. Pour corriger ces actifs il
convient :
- D’éliminer les non-valeurs.
- D’intégrer les plus et moins values non comptabilisées.
- De prendre en compte les engagements hors bilan.
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- A différer la prise en compte de cet impact sur le résultat (prime de remboursement des
obligations).
- A tenir compte du caractère latent de la perte qu’ils représentent (écart de conversion des
actifs).
En termes de liquidité, les non-valeurs ne peuvent pas donner lieu à une rentrée de fonds
puisqu’elles sont des actifs fictifs créés pour les besoins d’une procédure comptable.
Le financier doit donc d’après cette analyse éliminer ces non-valeurs de l’actif total.
En éliminant les actifs fictifs, le bilan ne garde pas son équilibre c.a.d le total des emplois et
différent du total des ressources Y ≠ X. Ainsi il faut suivre cette opération par une diminution
d’un même montant au niveau des fonds propres (réserve spéciale de réévaluation).
Bilan financier
Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres
Autres actifs non courants Ainsi l’équilibre entre les emplois et les
frais préliminaires réserve spéciale de ressources est respecté, total des actifs =
charges à répartir réévaluation (Z) total des capitaux propres et passifs
frais d’émission et
prime de Passifs non courants
remboursement
écarts de conversion
3 Actifs courants Passifs courants
TOTAL Y TOTAL Y
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Les autres actifs non courants sont des non valeurs (actifs fictifs). Leur présence au bilan est
liée à des raisons de technique comptable et d’équilibre du bilan : ils doivent être éliminés du
bilan financier à l’actif et au niveau des capitaux propres.
Les charges à répartir sont considérées comme des non-valeurs. Elles sont donc éliminées de
l’actif du bilan financier. Pour le rééquilibrer, les ressources stables sont diminuées d’autant.
Bilan comptable
Prime de remboursement 100
Disponibilités 1000 Dette financière 1100
_____ _____
Total 1100 Total 1100
Les primes de remboursement des obligations sont considérées comme des non-valeurs. Elles sont
donc éliminées de l’actif du bilan financier. Pour le rééquilibrer, les ressources stables sont diminuées
d’autant.
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Au niveau des immobilisations incorporelles il s’agit du fonds commercial, du droit au bail,
du logiciel, des concessions, brevets, marques …
Le fonds de commerce créé par l’entreprise doit être évalué et inclut dans le bilan financier.
Le fonds commercial et le droit au bail ne figurent pas dans le bilan comptable s’ils sont crées
par l’entreprise (application de la convention de prudence).
Sur le plan financier il faut évaluer ces derniers et les constater dans le bilan financier tout en
augmentant les réserves spéciales de réévaluation au niveau des capitaux propres.
Afin de donner une évaluation réelle des actifs immobilisés de l’entreprise, l’analyste
financier doit procéder à la réévaluation des actifs immobilisés ainsi, toute plus-value latente
constatée sera équilibrée par l’augmentation de capitaux propres d’un montant égal.
L’augmentation ou la diminution des capitaux propres se fait par la constitution d’une réserve
spéciale de réévaluation (positive ou négative).
3.2.3 Exemple
L’entreprise « 3S » a acheté le 01/01/2001 un terrain d’une superficie de 5 000 m2 au prix de
0,200 dinars le m2.
Le 31/12/2020, à cette région le m2 se vend à 50 dinars.
On demande à partir du bilan comptable d’établir le retraitement nécessaire pour déterminer le
bilan financier.
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Bilan retraité
Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres
Terrain 250.000
* réserve Ainsi l’équilibre entre les emplois et les
ressources est respecté total des actifs = total
spéciale de des capitaux propres et passifs
6 Actifs courants réévaluation
249.000
Passifs courants
TOTAL Y TOTAL Y
Pour les immobilisations financières, il s’agit des titres de participation, des prêts et des
dépôts et cautionnements. Ces biens financiers ne peuvent être considérés comme
immobilisés que si l’entreprise a l’intention de les détenir pour une période supérieure à 12
mois.
Une entreprise ne peut pas considérer des actions achetées dans un objectif spéculatif comme
des immobilisations financières. Si l’échéance d’un prêt est devenue inférieure à une année un
reclassement des immobilisations financières deviendra nécessaire.
3) Les stocks
Certaines entreprises dans leurs politiques d’approvisionnement fixent un stock appelé stock
de sécurité. La société n’a recours à ce stock que dans des cas rares (brusque accroissement
des besoins ou important dépassement des délais de livraison) pour ne pas arrêter la
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production. Ainsi la conclusion du financier, c’est que ce stock n’est pas fréquemment utilisé
et donc il ne doit pas constituer un actif circulant. Il s’agit plutôt du stock outil qui reste dans
l’entreprise pour une longue période. Ce stock est éliminé des actifs circulants et est classé au
niveau des valeurs immobilisées.
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Pour résumer :
Elément Valeur réelle VCN +/- value
………………… ……………..
TOTAL
Solde Réserves spéciales de réévaluation
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c- Les actifs courants
Les plus-values et les moins-values non couvertes par les provisions relatives aux actifs
courants doivent aussi être équilibrées par la constitution d’une réserve spéciale de
réévaluation (positive ou négative).
Les effets escomptés non échus sont des créances escomptées par l’entreprise. Auprès de sa
banque, avant échéance, en contre partie de liquidité immédiate. Ils constituent pour
l’entreprise, d’une part, une créance présentant un risque de non-paiement, et d’autre part une
forme de crédit consentie par la banque à l’entreprise pour une courte période, il faut par
conséquent intégrer ces effets à l’actif en tant que créances d’exploitation et au passif en tant
que dettes bancaires à court terme.
La répartition des bénéfices prévoit la dotation des différentes réserves comme prévu par les
statuts de l’entreprise ou bien comme prévu par la loi.
- Les réserves légales : Les sociétés de capitaux et les sociétés mixtes ont l’obligation de
constituer des réserves légales égales à 5% du bénéfice net de l’exercice avec un plafond
de 10% du capital social libéré.
D’après l’article 287 du CSC, « un prélèvement obligatoire de 5% des bénéfices nets après
déduction des déficits reportables est alloué au titre de la réserve légale. Toutefois ce
prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque la réserve légale atteindra le 1/10 du capital
social. »
- Les dividendes : Fixés par les statuts de la société, et constituent une fraction
du bénéfice allouée à chaque action et part sociale.
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- Les réserves statutaires : Constituent des prélèvements annuels sur les bénéfices et décidées
par l’assemblée générale des actionnaires afin de se prémunir contre le risque d’éventuelles
dépenses futures.
- Le résultat reporté : Constitue l’excédent du bénéfice après déduction des réserves et des
dividendes.
Exemple
La société « 3S » a été créée le 01/01/2005 au capital de 300.000 DT. Le 30/06/2010 son
capital est passé à 400.000 DT, elle a réalisé depuis 2005 jusqu'à 2011 les résultats suivants :
Corrigé :
12/21
Années 1122 1122 1122 1122 1122 1111 1112
Résultats 100.000 180.000 (20.000) 180.000 190.000 (10.000) 110.000
(1) (2)
Dotation à la RL 5.000 9.000 0 8.000 9.500 0 5.000
en application du
taux de 5%
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(3)
Plafond 30.000 30.000 30.000 30.000 30.000 40.000 40.000
(4)
RL Cumulée 5.000 14.000 14.000 22.000 30.000 30.000 35.000
(1) 100.000 * 5% = 5.000 (3) 10% du capital = 300.000 * 10% = 30.000
(2) (180.000 – 20.000) * 0.05 = 8.000 (4) 22.000 + 9.500 > 30.000 donc on va
retenir 30.000 – 22.000 = 8.000
Exemple
La société « 3S » est une société anonyme au capital de 500.000 DT composé de 100.000
actions. Au bilan du 31/12/N on trouve les comptes suivants :
Réserve légale…………………….48.000
Réserve statuaire………………….24.000
Réserve facultative………………..40.000
Résultat de l’exercice……………100.000
Résultat reporté…………………….2.000
Les statuts prévoient que la dotation à la réserve statutaire représente toujours la
moitié de la dotation à la réserve légale.
La dotation à la réserve facultative est fixée par l’assemblée générale ordinaire des
actionnaires à 10.000 DT et le dividende par action à 0,800 DT.
T.A.F
1) Présenter la répartition des bénéfices.
2) Quelle est son incidence sur le bilan financier ?
Correction
Tableau de répartition du résultat )1
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3- Réserves légales existantes+ 5% du bénéfice net = 48 000 +5 000 = 53 000
dépassent 10% du capital social.
Par conséquent, réserves légales à prélever = Maximim de la réserve légale –
Réserves légales existantes = 50 000 -48 000 = 2000
Bilan comptable
6.2.3
Bilan financier
Emplois Ressources Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres 714 000 Actifs non courants Capitaux propres 634 000
Capital 500.000 Capital 500.000
Réserve légale 48.000 Réserve légale 50.000
Réserve statutaire 24.000 Réserve statutaire 25.000
Réserve facultative 50.000 8 Actifs courants Réserve facultative 50.000
7 Actifs courants Résultat reporté 2.000 Résultat reporté 9.000
Résultat 100.000
Passifs non courants Passifs non courants
Passifs courants
Passifs courants
D.C.T hors.exp. 80.000
TOTAL X TOTAL X TOTAL X TOTAL X
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Les subventions d’investissement sont reportées au résultat selon qu’elles se rapportent à des
biens amortissables ou non amortissables :
Les subventions relatives à des biens amortissables sont à reporter aux résultats des
exercices pendant lesquels sont constatées les charges d’amortissement relatives aux
immobilisations. Ces subventions sont rapportées proportionnellement à ces charges
d’amortissement.
Les subventions relatives aux biens non amortissables qui nécessitent au cas échéant,
l’accomplissement de certaines obligations sont à reporter aux résultats du ou des exercices
qui supportent le coût d’exécution de ces obligations. A titre d’exemple, la subvention
accordée pour l’acquisition d’un terrain, allouée à la condition d’y construire un immeuble est
à reporter aux résultats sur la base de la durée d’utilisation de l’immeuble.
Exemple
La société « 3S » a acheté le 30/06/N une machine pour 100.000 DT. L’Etat a subventionné
cet investissement à 50%. La méthode d’amortissements de la machine est linéaire sur 5 ans,
le taux d’impôt sur le bénéfice est de 35%
L’opération sur le plan comptable s’analyse ainsi
Compte de 30/06/N
capitaux 50.000
propres
Compte de trésorerie
1451 Subvention d’investissement 50.000
dito
2234 Matériel industriel 100.000
Compte de trésorerie 100.000
31/12/N
681 Dotation aux amortissements 100.000 x 1/2 x 1/5
281 Amortissement matériel industriel 10.000 10.000
31/12/N
Cette opération est faite annuellement jusqu' à ce que la subvention soit transférée en totalité
au compte de résultat.
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La partie de la subvention transférée au résultat augmente les bénéfices de l’entreprise et par
suite l’impôt qui est proportionnel au résultat.
De cette manière l’Etat va récupérer une partie de la subvention qu’il a accordée sous forme
d’impôt sur le bénéfice. L’analyste financier décompose donc la subvention en deux parts :
-Une part acquise par l’entreprise et qui est définitive et vient en augmentation
effective des capitaux propres. Cette partie est égale au :
-Une part récupérée par l’Etat, représentant des impôts sur les bénéfices à payer
les années à venir. Il s’agit de D.C.T hors exploitation pour la partie à moins d’un an et
de D.M.L.T pour la partie à plus d’un an.
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D’un point de vue financier, ces provisions sont à considérer comme des fonds propres si leur
caractère est incertain et lointain (provision à caractère de réserve ou provision pour risques et
charges non justifiés) et comme des dettes si leur caractère est certain.
T = TA - TP = 0
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Les postes du bilan financier condensé
Actifs Capitaux propres et passifs
Actifs non courants Situation nette réelle
Stocks Passif non courant
Créances d’exploitation Passif courant d’exploitation
Créances hors exploitation Passif courant hors exploitation
Liquidités Dettes bancaires à CT
Total Total
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Caisse Dettes bancaires à court terme
Soldes créditeurs de banque et CCP
Effets portés à l’escompte et non échus
TOTAL TOTAL
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