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Finance à CT – Mme. I.

KAMMOUN

Chapitre 3 :

DU BILAN COMPTABLE AU BILAN PATRIMONIAL ET ANALYSE DE LA LIQUIDITE

Introduction
Les informations présentées dans les états comptables donnent une image de l’entreprise de
nature conventionnelle. Ainsi, elles ne donnent pas d’informations détaillées sur ses activités
internes.
Les comptables se réfèrent à des principes pour garantir la sincérité et la fiabilité des
comptes. Toutefois, il peut y exister quelques contradictions entre les impératifs posés par les
principes comptables et l’image fidèle à une date de fin d’exercice.
Ainsi, l’information enregistrée à un instant donné, relative à un actif déterminé n’est pas
valable tout au long de la vie de cet actif.
Pour surmonter ces difficultés, on peut procéder à une réévaluation des postes de l’actif. La
réévaluation permet de traduire fidèlement la réalité et aboutit à l’établissement du bilan
financier. Ce dernier permet d’appréhender le fonctionnement de l’entreprise en termes de
stocks d’emplois (utilisation des capitaux investis) et de ressources (origine des capitaux
investis).
 Intérêt du bilan financier
L’analyste cherche à estimer la valeur de revente de l’entreprise ou la valeur réelle de son
patrimoine. L’analyste va apprécier si les moyens mis en œuvre (les ressources) sont
suffisamment stables par rapport à la durée des emplois auxquels ils sont affectés. C’est le
critère de liquidité ou de solvabilité qui est privilégié. Le bilan financier ou le bilan liquidité
est un bilan utilisé par les créanciers de l’entreprise. Il a pour but :
 d’évaluer le patrimoine de l’entreprise ;
 d’apprécier le risque de faillite à court terme.
Le bilan financier est un bilan dans lequel les actifs et les passifs sont évalués à leurs valeurs
réelles et classés selon leur degré de liquidité ou d’exigibilité. Ainsi, le bilanfinancier
privilégie la notion de prudence et se réfère, lors de l’évaluation de l’actif du bilan, à des
montants nets.
Les conditions de passage du bilan comptable au bilan financier font l’objet d’un relatif
consensus sur le plan pratique. Les retraitements correspondent à des recommandations
issues de l’expérience et ne sont pas des règles impératives. Ils sont généralement fonction de
l’objectif poursuivi par l’analyste.

1. La réévaluation de certains postes de l’actif


L’établissement du bilan financier repose sur le principe de la réévaluation des postes de
l’actif en vue de déterminer le montant de l’actif réel total. Le redressement des postes de
l’actif se traduit souvent par une différence entre la valeur réelle et la valeur comptable nette
appelée écart de réévaluation. Pour préserver l’équilibre entre les emplois et les ressources, il

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convient d’imputer l’écart de réévaluation dans un compte de capitaux propres du bilan :


144 réserves spéciales de réévaluation. Ce compte est crédité par les plus-values (VR>VC) et
débité par les moinsvalues.
L’évaluation de l’actif net corrigé suppose la connaissance de la valeur réelle des actifs. Pour
certains actifs, en particulier les terrains, la valeur réelle est souvent supérieure à la valeur
comptable. La situation inverse est cependant plus fréquente, notamment pour les stocks.
Schéma du tableau de réévaluation :
Valeur Réserves spéciales de
Désignation comptable nette Valeur réelle réévaluation Remarques
(-) value (+) value

Total
Plus ou moins-values de réévaluation : 70% à mettre dans situation nette réelle. Et 30% dans
le passif courant HE : dettes fiscales latentes. (Taux d'impôt 30%)
Si on dégage une moins-value de réévaluation, on constate un gain d’impôt qui viendra en
diminution des dettes fiscales latentes. Si on dégage une plus-value, ceci entraine une
imposition fiscale qui viendra augmenter les dettes fiscales latentes.
Les principales corrections portent sur les rubriques suivantes :

1.1. Actifs non courants

Dans le cas où on constaterait une plus-value (ou moins-value) latente à l’actif, elle doit être
équilibrée par l’enregistrement d’un montant égal en augmentation (ou en diminution) des
capitaux propres.
 Les immobilisations corporelles : ces dernières sont comptabilisées à leur prix
d’acquisition minoréesdes amortissements cumulés. Le solde représente la VCN. Cependant,
pour les retraitements, il convient d’estimer leurs valeurs réelles qui pourraient être la valeur
probable de cession (valeur de marché).
 Les immobilisations incorporelles : principalement le fond de commerce. Ce dernier
dépend de la poursuite d’une exploitation rentable et peut voir sa valeur s’accroitre. Il
convient donc de prendre en considération la valeur de revente de cet élément.
 Les immobilisations financières : constituées par les titres de participation ou
immobilisés, enregistrés comptablement à la valeur d’acquisition. Si les titres sont
négociables et côtés en bourse, la valeur réelle correspondra à la valeur du marché boursier.
Si par contre les titres ne sont pas négociables, il convient de consulter un expert financier
qui estimera la valeur réelle de la participation en fonction de la situation financière de la
société émettrice.

1.2. Autres actifs non courants

Compte 27 : ce compte est utilisé pour enregistrer les frais préliminaires, les charges à
répartir, les frais d’émission et de remboursement des emprunts ainsi que les écarts de
conversion à porter à l’actif. Ces frais constituent essentiellement un actif fictif. Les autres
actifs non courants sont considérés comme des non-valeurs (VR = 0)et doivent être déduits

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de l’actif et parallèlement déduits des capitaux propres de l’entreprise.

Explication
Les frais préliminaires sont des frais rattachés à des opérations conditionnant l’existence, ou
le développement de l’entreprise, engagés au moment de la création de l’entreprise, ou
ultérieurement à cette création dans le cadre d’une extension, de l’ouverture d’un nouvel
établissement ou d’une modification de son capital.
Charges à répartir sur plusieurs exercices
Ce compte est destiné à recevoir les frais engagés au cours d’un exercice, dans le cadre
d’opérations spécifiques, ayant une rentabilité globale démontrée et dont la réalisation est
attendue au cours des exercices ultérieurs (Exemple : les frais de prospection, les frais de
publicité et les frais de formation professionnelle).
Frais d’émission et frais de remboursement des emprunts
Ce compte reçoit, comme son nom l’indique, les frais d’émission et la prime de
remboursement afférente aux emprunts accordés à l’entreprise.
Les frais d’émission sont tous les frais engagés en vue de l’obtention d’un emprunt indivis
ou obligataire. Il peut s’agir, à titre indicatif, des frais d’étude, de prospection, de
commissions accordées aux intermédiaires, etc.
La prime de remboursement correspond à la différence entre la valeur de remboursement
des obligations et leur prix d’émission (montant effectivement versé par les souscripteurs).
Ainsi, la prime de remboursement par obligation d’un emprunt obligatoire de valeur
nominale de 100 dinars émis au prix de 95 dinars et remboursable à 105 dinars est égale à :
105 dinars - 95 = 10 dinars.
Les primes de remboursement représentent des non-valeurs.
Ecart de conversion actif : (pertes de change potentiels)
Le compte 275 Ecarts de conversion est créé en vue de permettre le réajustement des dettes et
créances non courantes libellées en monnaies étrangères, au cours de change à la date de
clôture de l’exercice. Ce montant correspond à ce titre à un actif fictif qu’il convient de
retirer.

1.3. Les actifs courants

Un actif est considéré comme courant s’il fait partie de l’exploitation et il est attendu qu’il
soit consommé ou réalisé dans le cours normal du cycle d’exploitation. Il est détenu
principalement à des fins de transaction pour une courte période et attendu qu’il soit réalisé
dans les 12 mois à partir de la date de clôture.
 Les stocks : Les stocks sont évalués comptablement à leur coût de revient (PF) ou à leur
valeur historique (MP) et ne sont pas réévalués en cas de hausse de prix. Il convient donc de
procéder à une réévaluation des stocks pour les enregistrer à leur valeur marchande. Les
provisions pour dépréciation des stocks doivent être vérifiées et corrigées selon le risque réel
de dépréciation (analyse de l’obsolescence des produits qui deviennent dépassés, etc.)
 Les créances : Les créances sont constituées par l’ensemble des dettes des clients à l’égard

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de l’entreprise. En fonction de la date de réalisation de chaque créance, il faut classer les


créances à (-) d’un an au niveau de l’actif courant et les créances à (+) d’un an au niveau des
actifs immobilisés. En plus, en fonction de l’insolvabilité de chaque client, il convient
d’éliminer les montants qui sont irrécupérables.
 Les charges constatées d’avance (471) : Il s’agit de charges comptabilisées au cours d’un
exercice, mais qui correspondent à des achats de biens ou services dont la fourniture ou la
prestation n’interviendra qu’au cours de l’exercice suivant. Il en est ainsi par exemple d’une
prime annuelle d’assurance payée au cours de l’exercice écoulée alors qu’une fraction
concerne l’exercice suivant. Les charges constatées d’avance constituent de véritables
créances. Certains les suppriment automatiquement, d’autres les suppriment seulement si
l’entreprise est en risque de liquidation.

2. Le reclassement des capitaux propres et passifs


2.1. Les subventions d’investissement

Ce compte est destiné à recevoir la valeur des apports en nature ou en numéraire faits par
l’Etat, les collectivités publiques et les tiers à l’entreprise sans contrepartie et portant sur des
valeurs immobilisées (apports en nature) ou destinés à financer des valeurs immobilisées
(apports en numéraire).
Le financement intégral ou partiel d’une immobilisation par une subvention
d’investissement donne lieu à une reprise de subvention portée au compte de résultat : 739 :
« quote part des subventions d’investissement inscrites au résultat de l’exercice ». De cette
manière, le montant des subventions d’investissement est réincorporé au bénéfice imposable
de chaque exercice à concurrence du montant des amortissements quel’entreprise a pratiqué
à la date de la clôture de l’exercice. La technique de réintégration du montant de la
subvention au bénéfice imposable dépend de la nature de l’équipement subventionné. Si
l’équipement n’est pas amortissable, le montant de la subvention doit être réintégré à
concurrence du 1/10 chaque année. Si l’équipement est amortissable, le montant de la
subvention est réincorporé à concurrence du montant des amortissements que l’entreprise a
pratiqué à la date de clôture de l’exercice.
Ainsi, quelle que soit la nature du bien subventionné, l’Etat récupère par le biais du système
d’imposition un certain pourcentage de la subvention d’équipement qu’il a accordé : cette
reprise donne lieu à une imposition.
Cet impôt représente une dette envers l’état et il convient de l’inclure dans les dettes. Etant
donné que les subventions d’investissement sont enregistrées dans les capitaux propres, le
retraitement consiste à soustraire de ces capitaux propres le montant de l’impôt et à l’inclure
dans les dettes de la manière suivante :
Soit S : le montant de la subvention inscrit au passif du bilan ; T : Le taux d’imposition sur les
bénéfices.
N : nombre d’année d’amortissement.
� La valeur S (1- T) est définitivement acquise par l’entreprise, elle restera dans les fonds de
l’entreprise. La valeur S*T sera payée à l’Etat sous forme d’impôt au cours des exercices à

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venir, elle représente donc une dette de l’entreprise vers l’Etat.


� La somme ST/N correspond au montant de l’amortissement et doit être considéré comme
une dette à court terme hors exploitation.
� La différence (ST – ST/N) doit figurer parmi les dettes à long et à moyen terme.
Application :
Une entreprise a acquis le 1/07/N un équipement industriel pour une valeur de 50000D. cet
équipement est amortissable selon la méthode linéaire sur cinq ans. L’entreprise a reçu une
subvention destinée au financement de la totalité de l’équipement.
En supposant que l’entreprise est imposée au taux de 30%, déterminez la part de la
subvention payée sous forme d’impôt et la part de la subvention conservée par l’entreprise.
Solution :
La subvention reçue par l’entreprise est destinée à financer un élément d’actif amortissable.
On réintègre dans le compte de résultat le montant de l’amortissement effectué à la fin de
chaque exercice.
Sur un plan purement comptable, le résultat est gonflé par un produit fictif correspondant au
montant de l’amortissement et fiscalement, cela génère un impôt sur la société égal au
montant de la quote-part de la subvention d’investissement virée au compte de résultat
multiplié par le taux d’impôt.
On peut constater dès le départ qu’il existait une dette fiscale différée dans le temps de
(5*10000*0,30) et que la partie de la subvention constituant une ressource propre est
seulement de (5*10000*0,7)

Retraitement de la subvention d’investissement

Année Quote-part des Subvention Montant payé sous Montant restant


subventions d’investissement forme d’impôt dans dans l’entreprise
d’investissement virée au fin année les années à venir
compte de résultat :
Amortissement

1/07/N 50000 15000 35000

N 5000 45000 13500 31500

N+1 10000 35000 10500 24500

N+2 10000 25000 7500 17500

N+3 10000 15000 4500 10500

N+4 10000 5000 1500 3500

N+5 5000 0 0 0

Supposons que l’analyse se situe à la fin de l’année N, le traitement de la subvention


d’investissement s’effectue comme suit :

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Le montant de la subvention d’investissement qui figure au bilan comptable de l’entreprise


au 31/12/N est de 45000 (5000 viré dans le compte de résultat). De ces 45000, l’entreprise
paiera de l’impôt pour un montant de 13500 pour les années à venir dont 3000 pour la
prochaine année. Ainsi, 3000 constituent un passif courant hors exploitation et 10500
constituent des dettes à long terme. Le reste, 31500 sera conservé dans l’entreprise en
augmentation des capitaux propres.
Si l’analyse se situe à la fin de l’exercice N+2, le montant de la subvention d’investissement
figurant au bilan comptable est de 25000. De ces 25000, l’entreprise paiera de l’impôt pour un
montant de 7500 pour les années à venir dont 3000 pour la prochaine année (passifs courants
hors exploitation). Le reste, 17500 est conservé dans l’entreprise en augmentation des
capitaux propres.

2.2. La répartition du résultat

L’analyse financière utilise le bilan après répartition des bénéfices pour distinguer la part
revenant à l’entreprise (qui vient augmenter les capitaux propres) et la part qui sera
distribuée aux actionnaires (qui vient augmenter les dettes à court terme hors exploitation).
Le résultat bénéficiaire « bénéfice net » est soumis à l’assemblée générale des actionnaires ou
associés appelée à examiner et approuver notamment le bilan, l’état de résultat et décider des
modalités de répartition des bénéfices.
Répartition du résultat :
Bénéfice net de l’exercice (n)
+ Résultat reporté (n-1) bénéficiaire
- Pertes antérieures reportées à nouveau
= Bénéfice à répartir
- Réserve légale (5% du bénéfice avant prélèvement de la réserve légale si le résultat reporté
est une perte, sinon 5% du bénéfice net)
- Réserves statutaires
- Réserves facultatives
= Bénéfice distribuable
- Distribution des dividendes aux actionnaires
= Résultat reporté (n)

2.3. Les provisions pour risques et charges

Les provisions pour risques et charges ont pour objet de couvrir des pertes ou des dettes qui
sont nettement précises quant à leur nature mais, à la date de clôture du bilan, sont ou
probables ou certaines mais indéterminées quant à leur montant ou quant à la date de leur
survenance. (Tels que les provisions pour litiges, pour perte de change, pour amandes et
pénalités, etc.)
� Si la réalisation du risque est seulement éventuelle, la provision a en fait un caractère de
réserves: Capitaux propres.

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� A contrario, si la réalisation de la dépense est certaine, il s’agit d’une charge à payer. La


prudence conduit à analyser l’ensemble des provisions pour risques et charges comme des
dettes: DLMT ou DCTHE selon la date prévue de réalisation du risque ou de décaissement
de la charge.

3. La réintégration des engagements hors bilan : Effets escomptés non échus


Les effets escomptés non échus (notes aux états financiers) sont des effets à recevoir tirés des
clients qui ont été escompté auprès d’une banque et dont l’échéance n’est pas encore
intervenue. Ce sont donc des créances que l’entreprise a cédées à sa banque en contrepartie
de liquidités.
Traitement comptable: Les créances escomptées sont retirées du poste client à l’actif.
Cependant, les liquidités versées par la banque n’ont pas de contrepartie en crédit de
trésorerie (la banque n’est pas propriétaire des créances : en cas de difficultés, l’entreprise
devra assurer la défaillance de son client)
Retraitement financier:
� Réintroduire le montant des effets portés à l’escompte qui ne sont pas parvenus à échéance
dans le poste clients (incorporé aux créances de l’actif)
� Augmenter les crédits de trésorerie au passif du même montant: Addition du montant du
crédit d’escompte aux «concours bancaires courants »

4. Mise en évidence de la situation nette réelle


La situation nette réelle (capitaux propres retraités) correspond à la richesse réelle des
actionnaires (capital social et primes d’émission), les bénéfices laissés à la disposition de
l’entreprise au cours des années antérieures (réserves légales, facultatives et résultat reporté),
les plus ou moins-values latentes, les provisions à caractère de réserves, les provisions pour
risques et charges non justifiées et la part de la subvention d’investissement constituant des
capitaux propres.
Situation nette réelle= Capital social et primes d’émission
+ Réserves légales
+Autres réserves
+Résultat reporté
+Plus ou moins value latente (Réserve spéciale de réévaluation)
+Provisions à caractère de réserves
+Provisions pour risques et charges non justifiés
+Une partie de la subvention d’investissement

5. Etablissement du bilan financier


On parle de l’approche "liquidité" ou "financière" ou "patrimoniale". L’approche financière
répond à celle des banques, notamment pour apprécier la solvabilité immédiate des
entreprises.
L’objectif de l’approche liquidité est de diagnostiquer le risque de faillite, plus précisément le

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risque d’illiquidité et d’insolvabilité à court terme. Le bilan est donc présenté en termes
d’exigibilité et de liquidité croissantes.
Le critère de distinction entre haut et bas du bilan est l’échéance à un an. La différence entre
actif circulant et (ou à moins d’un an) et dettes à court terme (exigible à moins d’un an)
permet d’obtenir le fonds de roulement "patrimonial" (ou "liquidité") indicateur du risque de
faillite.

Bilan financier condensé


Actifs Capitaux propres et passifs

Actifs non courants Situation nette réelle


Stocks Passifs non courants
Créances d’exploitation Passifs courants d’exploitation
Créances hors exploitation Passifs courants hors exploitation
Liquidités Dettes bancaires à court terme

Total des actifs Total des capitaux propres et des passifs

6. La notion de ratios
Les actionnaires, les banquiers, les assureurs, les clients, les fournisseurs ou encore
l’administration fiscale vont se baser sur le bilan financier et l’état de résultat
(essentiellement les soldes intermédiaires de gestion), pour émettre un jugement sur la
rentabilité de l’entreprise, sa solvabilité et d’une manière générale sur le niveau de son
activité.
La méthode des ratios peut ainsi éclairer l’analyste sur la structure financière, les contraintes
de la gestion, le niveau de la liquidité, l’efficacité productive et la séquence de la rentabilité
d’exploitation, économique ou financière.
L’analyste rapproche deux données du bilan ou du compte de résultat dont le rapport
permet la mesure d’un critère (rentabilité, productivité, solvabilité...).
Ce qui importe dans le calcul d’un ratio c’est son évolution dans le temps,a position par
rapport aux performances des concurrents (Se référer aux banques de données sectorielles
existantes).
Le fonds de roulement net ou le fonds de roulement financier :
La notion de FRN peut être définie grâce à deux formulations équivalentes qui traduisent
respectivement une approche « par le haut du bilan » (1) et une approche « par le bas du
bilan » (2).
(1) FRN = Capitaux permanents - Actifs Immobilisés
(2) FRN= Actifs circulants - Dettes à court terme
 Selon une première formulation, le FRN est défini comme suit :
FRN = Capitaux permanents - Actifs immobilisés.

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Cette différence devant être positive, l’ANC doit être financé par les capitaux permanents. Le
FRN constitue l’excédent des capitaux permanents par rapport aux investissements.
Le FRN constitue une marge de sécurité permettant de maintenir le renouvellement des
stocks. Il contribue ainsi au financement du cycle d’exploitation.
Le ratio capitaux permanent/ANC traduit ainsi les conditions de financement d’une
immobilisation. Lorsqu’il est supérieur à 1, il signifie que les capitaux permanent permettent
non seulement de financer la totalité des investissements, mais aussi de doter l’entreprise
d’une marge de sécurité permettant de financer une partie des actifs courants.
 Selon la seconde formulation proposée, le FRN peut être également défini grâce à
l'expression suivante :
FRN = Actifs circulants - Dettes à court terme
Le FRN correspond à l'excédent des actifs circulants (ceux qui sont les plus liquides, c'est à
dire transformables en monnaie à moins d'un an) sur les dettes à court terme (celles qui sont
les plus exigibles, c'est-à-dire celles qui devront être remboursées à moins d'un an).
Ratios de liquidité:
La liquidité de l’entreprise est appréhendée à partir de sa capacité à dégager des flux
financiers suffisants pour faire face à ses obligations à court terme.

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Démarche d’analyse de la liquidité par les ratios

Questions Indicateurs Commentaires

Lesliquiditésdel’entreprisesper Ratiodeliquiditéimmédiate Ratiotrèsrestrictif.Savaleuresten


mettent-elles de faire généralfaible
faceauxdettesàcourt terme?

Lesliquiditésetlessommesatten Ratiodeliquiditéréduite Uneconfrontationdescréditsclie


dues des ntsetdesdettesfournisseurs
clientspermett permet
ent-elles de faire d’identifier
faceauxdettesàcourt terme? d’éventuels
problèmesde trésorerie

Ratiodeliquiditéglobale
Les actifs à court terme Ce ratio doit être supérieur à
del’entreprise permettent-ils 1.Danslecascontraire,l’entrepris
defaire face aux dettes à eseraconsidéréecommepeusolv
courtterme ableàcourtterme.

Le niveau de liquidité dépend du rythme de


production,desconditionsde commercialisation, de la politique de crédit clients et des
délais de règlements des dettes.Il dépend aussi du secteur d’activité, la nature de l’activité, la
taille de l’entreprise, les facteurs saisonniers etc.
La solvabilité va mesurer ainsi le niveau de liquidité potentiel de l’entreprise.
-L’objectif étant d’analyser dans quelle mesure l’activité permet de générer une trésorerie
susceptible de satisfaire la contrainte de solvabilité.
-La solvabilité se définit comme la capacité d’une entreprise à faire face à ses obligations:
paiement des salariés, règlement des fournisseurs, remboursement des dettes...

Ratio d’autonomie financière et mesure du risque de faillite :


Le risque de faillite est supposé d’autant plus élevé que l’endettement est important
(relativement aux capitaux propres), la plupart des organismes financiers exigent que
l’endettement à long et moyen terme soit inférieur au montant des capitaux propres. Le ratio

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d’autonomie financière qui rapporte le passif non courant aux capitaux propres doit par
conséquent être inférieur à un:
Autonomie financière = PNC/ capitaux propres <1
Cet indicateur constitue prioritairement un critère de diagnostic du risque de faillite.
L’autonomie financière représente l’aptitude d’une entreprise à s’autofinancer.

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