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Chapitre 1 : Les capitaux propres NCT 02

Chapitre 1 :
Les capitaux propres (NCT 02)

INTRODUCTION :

« Les capitaux propres peuvent comporter certaines rubriques particulières pouvant


présenter des difficultés de traitement, de classement, ainsi que d'informations à leur
sujet. Ces difficultés concernent essentiellement certaines réserves (cas des
réserves pour réinvestissement exonéré, des réserves de réévaluation et des
réserves pour fonds social), ainsi que certaines opérations particulières portant sur
les rachats par une société de ses propres actions.
L'objectif de la présente norme est de définir les éléments des capitaux propres,
d'étudier le traitement de certaines opérations particulières ainsi que les informations
à fournir sur ces éléments. » (NCT02)

SECTION 1 : GENERALITES :

I/ DEFINITION :

La NCT 02 définit les capitaux propres comme étant l'intérêt résiduel dans les actifs
de l'entreprise après déduction de tous ses passifs.
Les capitaux propres constituent la richesse réelle des actionnaires. Ce sont les
ressources permanentes mises à la disposition de l’entreprise par ses actionnaires
constituant ainsi un engagement permanent envers eux.

II/ TERMINOLOGIE :

Les capitaux propres comportent les diverses catégories de capital, les


compléments d'apport, les réserves et équivalents, les résultats reportés et les
résultats positifs ou négatifs.
Les diverses catégories de capital visent les postes du capital pour les sociétés et
ceux des fonds de dotation pour les entreprises publiques, dont la propriété revient à
l'Etat.
Le fonds de dotation désigne l'apport en capital de l'Etat au profit des entreprises.
Les fonds accordés à des entreprises ou des établissements publics, par l'Etat ou les
établissements publics, et dont le caractère de subvention d'investissement n'est pas
suffisamment explicité, sont considérés comme des apports en capital.
Les compléments d'apport sont constitués notamment des primes d'émission, de
fusion et de toute autre prime liée au capital.
Les réserves désignent les montants des bénéfices affectés en tant que tels. Les
réserves sont de deux sortes :
a. les réserves légales, statutaires et contractuelles, affectées suite à une disposition
légale, statutaire, contractuelle (réserve légale pour certaines formes juridiques de
société, réserve pour réinvestissement exonéré, toute réserve prescrite par les
statuts ou par un contrat d'émission, ou par une disposition légale particulière) ; et
b. les réserves facultatives affectées suite à des décisions prises par les propriétaires
de l'entreprise (cas des réserves pour dépréciation éventuelle des stocks, des
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réserves pour éventualités, des réserves pour renouvellement des équipements des
réserves pour expansion, des réserves pour fonds social...).
Le terme "équivalent" désigne certaines réserves spécifiques, non constituées à la
suite des affectations des bénéfices, telles que les réserves de réévaluation ou les
provisions ayant le caractère de réserve et qui ne répondent pas aux critères définis
à la norme.

SECTION 2 : LES OPERATIONS SUR LES CAPITAUX PROPRES :

La NCT 02 prévoit toutes les opérations ayant trait à :

a. à toute variation du compte de capital, des comptes de compléments d'apport


(prime d'émission, de fusion, d'apport). Parmi ces opérations sont, notamment, citées
les opérations d'augmentation, de réduction, de remboursement du capital, de fusion,
de conversion des obligations en actions... ;
b. aux écarts relatifs à la constatation des effets de la variation des prix ;
c. aux dividendes, y compris ceux distribués en actions et ceux relatifs aux actions
de l'entreprise rachetées par elle-même ;
d. aux affectations des résultats négatifs aux postes de résultats reportés ;
e. au rachat par la société de ses propres actions en vue, soit de les revendre, soit
de les annuler ; et
f. à tout gain réalisé ou toute perte subie à la suite des opérations de rachat et de
revente ou de rachat et d'annulation.

Les opérations portant sur les capitaux propres sont inscrites dans des postes
séparés de la rubrique "capitaux propres".

I/ LE RACHAT DES ACTIONS PROPRES :

L'achat par une société de ses propres actions puis leur revente ou leur annulation,
sont considérés comme étant les deux étapes d'une seule et même opération, dont
la revente ou l'annulation est l'aboutissement.
Par conséquent, tant que les actions acquises sont détenues par la société, leur coût
d'acquisition doit figurer en déduction du total de l'avoir des actionnaires, par une
inscription dans une rubrique distincte jusqu'à la revente ou l'annulation desdites
actions (le compte 119 : Avoir des actionnaires » particulièrement dans le sous-
compte 1195 : « Actions propres »).

Remarque :
L'inscription de ces actions à l'actif de la société, même durant la période de leur
détention provisoire, ne doit pas être retenue étant donné que juridiquement une
société ne peut pas être propriétaire d'une partie d'elle-même.

Exemple 1 :
Soit la société X qui rachète le 02/10/N, 5000 de ses actions propres dont la valeur
nominale est de 10 D, à 12 D l’action.

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I.1 Annulation d’actions rachetées :

L’annulation des actions rachetées peut aboutir soit à un gain soit à une perte.

I.1.1 Traitement des gains réalisés à la suite du rachat de ses propres actions

Lorsqu’une société rachète ses propres actions puis annule ces actions ou celles
qu’elle a acquises précédemment, et que le coût d’acquisition est inférieur à la valeur
nominale de ces actions, ce coût est comptabilisé : a. par déduction du compte
capital, d’un montant égal à la valeur nominale de ces actions. B. le reliquat est
ajouté aux compléments d’apport sous une rubrique distincte.

Exemple 2 :

Soit la société Y qui rachète 5000 de ses actions propres dont la valeur nominale est
de 10 D, à 9 D l’action au comptant contre espèces.
Ces actions étaient toutes annulées.
Solution

I.1.2 Traitement des pertes réalisées à la suite du rachat de ses propres actions

Lorsqu’une société rachète ses propres actions puis annule ces actions ou celles
qu’elle a acquises précédemment, et que le coût d’acquisition est supérieur ou égal à
la valeur nominale de ces actions, ce coût est comptabilisé : (NCT 02 §10)

a. par déduction du compte capital, d’un montant égal à la valeur nominale de ces
actions ;

b. par déduction de ce qui reste, du complément d’apport (poste spécifique à cette


catégorie de complément), constitué par les excédents provenant de la revente ou
de l’annulation d’actions de même catégorie dont le prix de vente ou la valeur
d’annulation (nominale) étaient supérieurs au coût d’acquisition ;

c. par déduction de ce qui reste de la partie du complément d’apport (prime de


fusion, d’émission, de conversion d’obligations en actions) constituée lors de
l’émission d’actions de même catégorie et jusqu’à concurrence d’un montant
proportionnel au nombre d’actions rachetées ou annulées ; et

d. par déduction du reliquat, des bénéfices non répartis (réserves distribuables).


Dans le cas où le reliquat absorbe les bénéfices non répartis, l’excédent est à

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constater parmi les pertes exceptionnelles de l’exercice ou parmi les charges à


répartir sur plusieurs exercices, si les particularités de l’opération le permettent.

Exemple 3 :

Le 10/08/N une société Y a racheté 10 000 actions à 13 D l’une, ces actions ont été
émises dans le cadre d’une augmentation de capital effectuée en N-1 à la valeur
d’émission égale à 11 D (VN = 10 D).

TAF :

Sachant que les actions Y sont les mêmes actions Y de l’exemple 2, passer l’écriture
comptable relative au rachat et à l’annulation de ces actions.

Solution :

I.2 Revente d’actions rachetées :

Les gains réalisés ou les pertes subies à la suite de la revente par une société de
ses propres actions ne doivent pas être imputés aux résultats de l'exercice

I.2.1 Traitement des gains réalisés lors de la revente d’actions rachetés :

Lorsqu'une société revend ses actions et que le produit de la revente dépasse le coût
d'acquisition, l'excédent doit être crédité au complément d'apport.

Exemple 4 :

Le 05/03/N, rachat de 20 000 actions à 9 D l’une, la valeur nominale : 10 D.

Ces actions ont été revendues le 02/05/N à 9,750 D l’une.

TAF : Passer les écritures comptables

Solution :

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I.2.2 Traitement des pertes réalisées lors de la revente d’actions rachetés :

Si le produit de la vente est inférieur au coût d’acquisition, la perte doit être


comptabilisée :

a. par déduction du complément d’apport, constitué par les excédents provenant de


la revente ou de l’annulation d’actions de même catégorie (s’il existe un reliquat
après la déduction prévue au paragraphe 10) ; (voir I.1.2)

b. par déduction du reliquat des bénéfices non répartis (réserves distribuables). Dans
le cas où le reliquat absorbe les bénéfices non répartis, l’excédent est à constater
parmi les pertes exceptionnelles de l’exercice, ou parmi les charges à répartir sur
plusieurs exercices, si les particularités de l’opération le permettent.

Exemple 5 :

Rachat au 06/05/N de 10 000 actions à 12 D l’une.

Le 06/06/N revente de ces mêmes actions à 10 D l’une.

TAF :

Passer les écritures comptables

Solution :

I.2.3 Traitement des dividendes rattachés aux actions rachetées :

Les dividendes distribués par une société et revenant à ses propres actions
rachetées, ne doivent pas être inclus parmi les revenus de l’exercice.

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Lorsqu’une société acquiert ses propres actions et qu’elle ne les annule pas, tout
dividende auquel donneraient droit lesdites actions, doit être constaté dans un
compte de résultats reportés parmi les capitaux propres.

II/ TRAITEMENT DES RESERVES POUR FONDS SOCIAL :

La réserve pour fonds social, allouée à la suite d’une affectation de résultat décidée
par les propriétaires d’une entreprise, est, généralement, destinée à financer des
opérations remboursables telles que l’octroi des prêts au personnel…

Lors de l’affectation du résultat, le compte « 1181 Réserve pour fonds social » est
crédité du montant de l’affectation décidée par l’assemblé générale ordinaire des
actionnaires par le débit du compte résultat de l’exercice.

II.1 Les opérations remboursables financées par la réserve pour fonds social

Ces opérations doivent être inscrites à l’actif de la société et le montant utilisé de


cette réserve doit être porté au niveau des notes aux états financiers. Les
rémunérations rattachées à ces opérations doivent venir en augmentation de la
réserve pour fonds social.

Exemple 6 :

Le 02/07/N la société Z a procédé à l’octroi de prêts au profit de certains membres


de son personnel pour une somme de 100 000 D.
Ces prêts sont remboursables sur 5ans et sont productifs d’un intérêt au taux de 8%
l’an.
TAF :

Enregistrer les écritures nécessaires les 02/07/N ; 31/12/N et 02/7/N+1.

Solution :

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II.2 Les opérations non remboursables financées par la réserve pour fonds
social :
Ces opérations doivent venir en déduction de cette réserve et la nature de chaque
catégorie d’opérations doit être portée au niveau des notes aux états financiers.

Exemple 7 :
A l’occasion de la rentrée scolaire de l’année N, la société X a octroyé à son
personnel la somme de 5 000 D.
Solution :

III / LES SUBVENTIONS D’INVESTISSEMENT : (NCT 12)

Les subventions d’investissement sont les subventions destinées à permettre à


l’entreprise bénéficiaire d’acheter, de construire, de créer ou de se rendre acquéreur,
par tout autre moyen, d’actifs immobilisés.

III.1/ Conditions générales de prise en compte des subventions :

Les subventions, y compris celles en nature évaluées à leur valeur de réalisation, ne


doivent être prises en compte que lorsqu'il existe une assurance raisonnable que :
a. l'entreprise pourra se conformer aux conditions attachées aux subventions ;
b. les subventions seront perçues par l'entreprise.

L'encaissement d'une subvention ne permet pas en lui-même de conclure que les


obligations, attachées à la subvention, ont été respectées ou le seront.

L'octroi d'une subvention ou aide peut être assorti d'une condition qui peut être
suspensive ou résolutoire. Lorsqu'elle est :
a. suspensive, la subvention ne devient acquise par une entreprise que si la
condition se réalise ;
b. résolutoire, la subvention devient acquise dès la signature de l'accord ou la
notification de son octroi ; si la condition résolutoire se réalise, l'entreprise se trouve
dans l'obligation de rembourser la subvention.
Si la subvention est accordée sous conditions résolutoires, elle est acquise et
constatée en comptabilité dès la signature de l'accord indépendamment de son
encaissement. Toute éventualité relative à cette subvention doit être traitée
conformément à la Norme Comptable "éventualités et événements postérieurs à la
date de clôture".
Si la subvention est accordée sous conditions suspensives, elle ne pourra être
enregistrée tant que ces conditions n'auront pas été réalisées.
Un prêt non remboursable, accordé à une entreprise sous certaines conditions, est
traité comme une subvention, s'il existe une assurance raisonnable que l'entreprise
remplira ses conditions.

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Chapitre 1 : Les capitaux propres NCT 02

III.2/ Traitement comptable des subventions d’investissement :

II.2.1 Amortissement des subventions d’investissement :

a) Subventions d’investissement relatives à des biens amortissables :


Les subventions d'investissement relatives à des biens amortissables sont à
rapporter aux résultats des exercices pendant lesquels sont constatées les charges
d'amortissement relatives à ces immobilisations. Ces subventions sont rapportées
proportionnellement à ces charges d'amortissement.

Exemple 8 :
La société w a reçu le 1ier Janvier N un matériel de transport à titre gratuit. Le
matériel dont la valeur est estimée à 100 000 D est amortissable linéairement au
taux de 20%.
TAF :
Quelles sont les écritures qui doivent être enregistrées en N et en N+1 ?
Solution :

Chaque 31/12 on passe les mêmes écritures jusqu’au 31/12/N+4.


Le 31/12/N+4, la subvention est totalement amortie. On peut donc enregistrer
l’écriture suivante :

b) Subventions d’investissement relatives à des biens non amortissables :

Les subventions relatives à des biens non amortissables qui nécessitent, le cas
échéant, l’accomplissement de certaines obligations, sont à rapporter aux résultats
du ou des exercices qui supportent le coût d’exécution de ces obligations.
A titre d’exemple, la subvention accordée pour l’acquisition d’un terrain, allouée sous
la condition d’y construire un immeuble, est à rapporter aux résultats en fonction de
la durée d’utilisation de l’immeuble.
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Exemple 9 :
La société XYZ a acquis le 1 ier Janvier N pour 500 000 D. Elle a encaissé à la même
date une subvention d’investissement de 100 000 D correspondant à la valeur du
terrain.
TAF :
Quelles sont les écritures qui doivent être enregistrées depuis l’acquisition jusqu’à
l’amortissement intégral de la construction ? (La durée d’utilisation de la construction
est estimée à 10 ans).
Solution :

Ainsi, le 31/12/N+9, le bâtiment sera totalement amorti. Il en est de même de la


subvention d’investissement finançant l’acquisition du terrain. L’écriture suivante doit
donc être enregistrée :

III.2.2 Traitement des remboursements des subventions d’investissement :

Le remboursement d'une subvention, en raison du non-respect de certaines


obligations, doit être traité comptablement comme un changement de méthode
comptable et imputé dans l'exercice au cours duquel les conditions entraînant le
remboursement se matérialisent. Il ne doit pas faire l'objet d'un redressement
d'éléments sur exercices antérieurs.
Le remboursement d'une subvention d'investissement doit être comptabilisé en
déduction du solde de la subvention inscrite au bilan et non encore rapporté au
résultat. Dans le cas où le remboursement excède le solde de la subvention, ou si ce
solde est nul, le remboursement doit être comptabilisé directement en charges de
l'exercice.
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