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LES FONDS D’INVESTISSEMENT ISLAMIQUES

ou Hedge Fund Islamiques

PROFESSEUR : Omar El KETTANI

Cours de finance alternative


ISCAE
Année universitaire 2016-2017

Dossier 8
PLAN

Introduction
Définitions
Légitimité
Caractéristiques
Les règles de gestion
Les hedge fund islamiques ou fonds islamiques négociés en bourse
Modalités de souscription aux fonds
La typologie des FII
La gestion des FII
La gouvernance des FIIs
Evolution des fonds d’investissement
Les opportunités offerts par les FII
Le marché des capitaux islamiques répond aux besoins
classiques d’un marché des capitaux :
- Pour financer les grands projets trop couteux pour les
banques (marché primaire) ;
- Pour répondre aux besoins de financement des entreprises
(marché secondaire en particulier);
- Pour optimiser l’allocation du facteur capital en accentuant sa
mobilité;
- Pour rendre productif les liquidités excédentaires des agents
économiques;
- Pour motiver le développement de l’épargne.
Comment répondre à ces objectifs en supprimant un
instrument de motivation capital : le taux d’intérêt ?
Il y a la formule des fonds d’investissement islamiques
• Définitions
• Le hedge fund est un fonds d’investissement privé à
caractère spéculatif administré généralement par des gérants
professionnels très peu ouvert au grand public.
• Ces gérants appartiennent à un organisme de placement
financier qui fait appel à des techniques d’arbitrage
sophistiquées.
• Les hedge funds contrairement aux fonds traditionnels
( SICAV ou OPCVM) ne peuvent prétendre à un benchmarck
ou à un indice de référence qui permette de comparer
directement leurs performances.
• Ces fonds ont été définis par l’Accounting and Auditing Organisation of
Islamic Financial Institutions (AAOIFI) comme
• « des véhicules d’investissement, qui sont financièrement
indépendants des institutions qui les établissent. Les fonds prennent
la forme de participation égale d’actions/parts des
actionnaires/porteurs d’actifs et de droit aux bénéfices ou pertes.
Les fonds sont gérés selon la mudaraba ou la wakalah (contrat
d’agence)». 1

• Ils sont également considérés comme «l'une des institutions financières


islamiques qui collectent des fonds des investisseurs sous forme de
parts ou d’instruments de placement afin de les confier à des
spécialistes et des experts de gestion d’actifs pour les employer suivant
des formes d’investissement islamiques appropriées et dont les
résultats seront partagés conformément aux accords établis >>.
• Les FIIs sont soumis à la règlementation islamique, ainsi qu’aux lois, aux
décrets et aux règlements gouvernementaux non contradictoires à la loi
islamique» 2
Légitimité
• Pour la détermination juste des droits il est recommandé
dans le Coran de certifier par écrit tout accord :
• 282 ‫و ليكتب بينكم كاتب بالعدل سورة البقرة اآلية‬
• Des audits de conformité Charia doivent être effectués à
intervalles réguliers par un conseil de conformité
• Si une part des fonds perçus est non conforme ils peuvent
être purifiés sous forme de dons à des organismes caritatifs
• Si une transaction n’est pas honorée en temps voulu il ne peut
y avoir des majorations de retard.
Caractéristiques
• La personnalité morale indépendante des investisseurs
détenteurs de capitaux et de l’autorité chargée de la gestion
• Il est doté d’un statut juridique, d’une forme
organisationnelle, d’un cadre financier et d’une comptabilité
indépendante
• Il est basé sur le principe de la Moudaraba
• Il doit aussi être conforme aux règles de la lois et donc en tant
qu’organisme financier au contrôle de la BC
• Il est géré par une entité spécialisée sur la base d’un contrat
Wakala contrat de travail ou tout autre contrat répondant à
un objectif économique.
Les règles de gestion
• La diversité du portefeuille pour minimiser les risques
• La gestion professionnelle du portefeuille
• La liquidité pour les petits investissements coûte chère contrairement au cas
des fonds d’investissement p 51
• La possibilité aux petits épargnants d’y participer
• Les fonds sont investis directement ou indirectement selon les formules
islamiques d’investissement Moudaraba, Moucharaka, Ijara, Mourabaha,
Salam, Istisna’a ou toute autre contrat respectant la Charia.
• Les associés des fonds peuvent racheter la valeur de leurs contributions au
capital selon les termes et conditions précises et en fonction de leurs
continuités à investir afin de ne pas léser les petits investisseurs.
• ce qui implique une réévaluation des unités d’investissement sur des périodes
régulières pour faciliter la sortie éventuelle d’un souscripteur.
• Plusieurs acteurs sont liés aux FII : les fondateurs, les associés,
les responsables marketing et les secrétaires d’investissement et
de gestion
• D’où nécessité d’un contrôle permanent des comptes du fonds
par l’auditeur externe qui leur fournit un rapport sur les résultats
commerciaux et la situation financière.
• Les dividendes sont distribuées entre les parties concernées aux
principes des contrats moudaraba, wakala et de courtage selon
les normes Chariatiques et comptables adoptés par l’AAOIFI.
• De même ils présentent des conditions de
liquidité moins avantageuses  et offrent des
conditions de sortie des fonds plus
contraignantes (hebdomadaire, mensuel).
• Leur objectif est d’offrir une performance stable
dans le temps
• Parfois l’opération consiste schématiquement à
acheter des titres jugés sous évalués et à vendre
des titres jugés au contraire surévalués.
• Les FIIs sont soumis aux lois, aux décrets et aux règlements
gouvernementaux lorsqu’elles sont non contradictoires à la loi
islamique

• Les fonds d’investissement en finance conventionnel font


appel aux produits dérivés et options, aux transactions à
marge, à la vente à découvert, à l’effet de levier du fait de
leurs faibles contraintes réglementaires et des démarches de
spéculation.
• Or l’utilisation de ces techniques est prohibée par la Charia.

• Ces fonds ou hedge funds font appel à des stratégies dites


d’arbitrage sur toutes sortes de marchés financiers (actions,
obligations, taux de change).
Les hedge fund islamiques ou fonds islamiques négociés en bourse

• Un fonds islamique négocié en bourse est un organisme de


placements collectifs côté et négocié sur une bourse de
valeurs.
• Il cherche à être conforme à la Charia.
• Avantages : la négociabilité, et donc la liquidité, la
diversification en matière de construction de portefeuille
d’investissement, la faiblesse des coûts et la transparence.
• Ces placements peuvent être dans des entreprises étrangères
ayant des activités non interdites touchant : l’alcool, les jeux,
le spectacle, l’armement, le tabac, la viande de porc, les
services financiers usuraires ainsi que l’achat d’actifs
d’entreprises trop endettés ou trop créancières, ce qui revient
à l’achat d’une dette prohibé.
• L’interdiction concerne l’investissement dans des
sociétés dont l’endettement représente plus d’un
tiers des fonds propres ou dont l’actif est à plus de
45% constitué de créances sur la clientèle

• Les fonds d’investissement islamiques ou hedge


fund islamiques ont été lancés en 1999.

• Ces fonds sont gérés par des organismes de


placements collectifs côtés et négociés en bourse.
Modalités de souscription aux fonds
• Les souscripteurs à un fonds reçoivent un document
certifiant leur souscription et les désignant comme
bénéficiaires d’une partie des profits gagnés par le fonds.

• Les investissements peuvent être sous forme


commerciale  (Mourabaha) par l’achat et la revente de
matières premières,

• à condition que l’achat soit effectif entérinant la propriété


du bien, les ventes à découvert étant interdites.

• L’investissement peut être aussi sous les formes de


contrats Moudharaba ou Ijara.
• Avantages : la négociabilité, et par conséquent la
liquidité, de même la possibilité de diversifier le
portefeuille d’investissement et donc la diminution des
risques, de même la faiblesse des coûts (excepté les frais
de lancement) et la transparence.
• Difficultés :
• Les frais de lancement sont généralement élevés.
• Le poids et la qualité du gestionnaire, qui peuvent être
modestes.
• Les multiples conditions de conformité avec la Charia et la
difficulté de leur contrôle.
• La difficulté de maitrise de la gestion des fonds
d’investissement.
Typologie des FII
• Plusieurs catégories que Siagh (2007) résume comme suit :
• Equity funds ou fonds d’investissement dans des actions cotées sur les
places financières et jugées conformes à la Charia.
• Short Term Investment Funds Ce sont des fonds qui investissent à court
terme et qui financent des activités d’investissement spécialisés.
• Real Estate Funds ou fonds immobiliers qui s’intéressent aux propriétés
générant des revenus stables et qui nécessitent un investissement
important
• Leasing Funds : ces fonds proposent divers actifs en location.
• Commodity Funds ou fonds qui se caractérisent par une prise de risque
réelle sur les matières premières.
• Private Equity Funds qui s’intéressent aux sociétés non cotées conformes
à la Charia et qui présentent des potentialités de croissance importantes
La typologie des FII

• Il existe une panoplie de fonds d’investissement qui peuvent être gérés suivant les
principes de la loi islamique «la Chari’a» et que cela, soit par des institutions financières et
bancaires islamiques et/ou conventionnelles.
• A cet effet, les FIIs peuvent être classés suivant deux critères, à savoir le mode de leur
souscription et le type de l’activité d’investissement.
• Selon le mode de leur souscription, les FIIs peuvent être classées en deux
• catégories, à savoir :
• des fonds d‘investissement fermés et des fonds d’investissement ouverts
• , il s’agit d’une classification commune avec les fonds d’investissement
• conventionnels.
• En effet, les FIIs ne se différencient pas en termes de structure organisationnelle des
fonds conventionnels
• ; d’ailleurs leur création et leur gestion peuvent également s’effectuer par des institutions
financières conventionnelles.
• La seule différence s’aperçoit dans la soumission des FIIs aux principes de la loi islamique.
• 11
• .
• Il existe également d’autres types de FIIs, classés suivant le
type de l’activité d’investissement, qui peuvent être
commun avec les fonds conventionnels, tels que, les :

• fonds d’actions et les fonds de biens (avec une conformité


à la Chari’a),

• ou en alternative aux fonds conventionnelles


(considérés non conformes à la Chari’a), tels que, les
fonds moudaraba et les fonds mourabaha .
• Ainsi, pour la création d’entreprises ou pour une souscription au
capital de celles qui existent déjà, il est possible de faire appel au
fonds moudaraba et au fond moucharaka autrement dit, au fonds
d’actions ou de sukuk

• Il est cependant, interdit par la Chari’a d’investir dans des sociétés


à caractère illicite et dans des actions privilégiées

Si une société présente certains aspects interdits (tel que des


opérations entachées de riba), celle-ci doit estimer les revenus
illicites et les distribuer aux œuvres charitables.

• Des fonds de biens conformes à la Chari’a existent également, pour


le financement d’équipements, de terrains ou de matières
premières et dans lesquels la relation entre les investisseurs et les
gestionnaires est liée par un contrat de wakala.
• La plupart de ces fonds se dirigent vers les
marchés internationaux tels que les marchés de
matières premières (pétrole, cuivre, aluminium,
etc),

• Ces fonds ont la possibilité d’utiliser quatre


types d’instruments financiers islamiques, : le
fonds de mourabaha, le fonds d’ijara, le fonds
d’istisnâ et le fonds de salam
La gestion des FII
• La gestion des FIIs est réalisée suivant trois types de contrats : la
moudaraba, la moucharaka ou la wakala.

• Ainsi, la société de gestion sera rémunérée suivant son statut, c’est-à-dire


• 1) Par une marge de profit variable (si la gestion du fonds a été réalisée
sur une base de mudaraba ou de moucharaka et le gestionnaire agissant
comme moudarib ou moucharik/actionnaire)

• 2)ou par un dispositif de redevance fixe(si la gestion du fonds a été
réalisée sur une base de wakala et le gestionnaire agissant comme wakil).

• Toutefois, dans certains cas, une combinaison de ces deux méthodes est
utilisée, de sorte que le gestionnaire reçoit une rémunération annuelle de
base plus une commission de performance
La gouvernance des FIIs

• Elle porte sur «le suivit, le contrôle et


l’évaluation de toutes les opérations réalisées
par ces fonds pour s’assurer de leur
conformité aux dispositions et aux principes
de la loi islamique et de la règlementation
gouvernementale, et ce par l’établissement de
rapports réguliers»3
La gouvernance (suite)
• La gouvernance des FIIs porte sur plusieurs opérations, principalement la
gouvernance :

• des opérations de moudaraba et de la moucharaka, afin de s’assurer que les


termes des contrats soient conformes à la Chari’a avant la signature de ces contrats;

• des dépôts et de s’assurer qu’ils ne comportent pas d’éléments à l’encontre de la


Chari’a;
• des opérations d’achat de titres, de la composition des portefeuilles et des
• opérations de leurs investissement pour s’assurer qu’elles soient conformes à la
Chari’a;
• des rapports portant sur les valeurs des parts d’investissement et de vérifier qu’ils
sont conformes aux normes comptables islamiques, notamment celles établies par
l’AAOIFI ;

• des opérations de détermination et de calcul des pertes et des profits résultant de


ces fonds et de veiller à ce que leur distribution soient en conformité de la Chari’a et
suivant les termes des contrats
• ;
• des revenus afin de s’assurer qu’ils ne comportent pas de
gains illicites, dans le cas contraire ces gains doivent être
distribués aux personnes nécessiteuses et/ou organismes
charitables;

• des décisions administratives et des politiques stratégiques de


ces fonds pour vérifier et s’assurer de leur conformité à la loi
islamique;

• et des ressources humaines.


Evolution des fonds d’investissement

• Les fonds d’investissement Charia sont passés d’environ 200 fonds en 2003  à
680 fonds à la fin du premier trimestre de 2009

• après la crise financière mondiale de 2007 et la chute du marché de


l’immobilier Il fallait trouver une alternative à la fois à l’excès des
disponibilités financières des pays du Golfe, et au besoin de disponibilités
liquides des banques.

• Les banques islamiques qui ont récemment démarré ou qui ont dès le départ
accordé beaucoup d’importance à leur gestion d’actif ont commencé à lancer
des hedge fund islamiques.

• Ces fonds restent plutôt de taille moyenne: plus de 50% des fonds
d’investissement Charia au niveau mondial ont recueilli isolément moins de 20
millions de $, d’avoir sous gestion.

• La réussite de ces fonds est due à deux éléments : la bonne performance et la


bonne résistance face à la grande crise financière de 2007.
• Selon un rapport du Kuwait Finance House, le nombre de
fonds d'investissement islamiques à travers le monde a
atteint 876 fonds pour un volume d’actifs de 58 milliards de
dollars en 2011.pour atteindre 1029 fonds en 2012

• 2014 1161 fonds et 1030 en 2015 (source islamic fund


industry 2015 review&outlook).
• Et les actifs ont atteint en 2014 75,8 milliards et ont baissés à
60,2 en 2015.

• Cette baisse est due à la baisse du prix du pétrole.


Les opportunités offerts par les FII
• Les FIIs peuvent constituer des groupes de managers
qualifiés, qui, par leur expertise et leur savoir faire, par la
pertinence de leurs analyses des business plans proposés par
les investisseurs et des opportunités offertes par le marché,
permettront un meilleur choix de projets prometteurs.

• Ceci est également profitable pour les nouveaux


investisseurs ou ceux qui recherchent à développer leurs
entreprises, en bénéficiant de l’expertise et de la réputation
de ces fonds pour mener à bien leurs projets.
• Pour ce qui est des projets de construction, de fabrication et de
technologie, les contrats istisnâ sont les plus adaptés pour
intervenir dans les FIIs.

• Ces fonds peuvent par mesure de sécurité mettre en place des


unités spécialisées d’istisnâ et des experts qui superviseront
l’accomplissement des obligations relatifs aux contrats.

• Quant au contrat salam, celui-ci permet de financer les activités


agricoles, commerciales et industrielles.

• Il est également adapté, pour financer les micro-entreprises


(producteurs et artisans) en finançant les inputs nécessaires à la
production en contrepartie de commodités à vendre sur le
marché, à travers les contrats de mourabaha
• Les FIIs peuvent également, financer des projets d’infrastructures
en adoptant la mourabaha et l’istisnâ, et bénéficier ainsi des
différentes opportunités offertes par ce type de financement,
• comme lorsque le secteur privé investi directement dans le
développement des infrastructures, réduisant ainsi la dette
publique
• ou encore lorsque le BOT islamique crée des opportunités pour le
privé local etl’emploi, et l’attractivité des IDE
• ainsi que, la création de richesse,l’ amélioration de la production
• de la productivité, de la performance et de la compétitivité.

• Le BOT (Build, Operate, Transfer) consiste à faire financer les


projets d’investissement – notamment en matière
d’infrastructures reconnues d’utilité publique – par des sociétés
promotrices qui en sont adjudicataires, à charge pour elles de
récupérer leur investissement en gérant le projet pendant un
certain nombre d’années.
• Le fonds Zakat, peut également faire objet d’une
souscription dans les FIIs et être utilisés dans la
création des sociétés d’investissement, dont les actions
seront les propriétés des bénéficiaires de la Zakat.

• Un contrat de moucharaka entre le fonds de la Zakat et


le fonds du Waqf, pour la création d’entreprises au
profit des personnes pauvres peut également être
conclu et lancé par les FIIs
.
Conclusion

• A l’instar des banques et des Sukuk les FIIS


sont appelés à connaître une forte croissance.
• Le Maroc peut bénéficier des FIIS à la fois
grâce à l’épargne interne qu’au financement
proposé par les banques islamiques du Golfe.
• 1) Shehata Hussein Hussein
• ; «Le caractère distinctif de fonds d'investissement islamiques»; Série d'études en économie islamique; p 6; cité
par Bouyahiaoui Ouendi Et Nasser Lynda colloque ‫ت البتكار و ا لهندسة ا لما لية‬
‫ منتجاتو ت طبيقا ا‬ISRA in:
http://www.darelmashora.com
• 2) idem
• 3) Beraq. M et Quman. M; «La performance des fonds d'investissement socialement
responsables et des fonds d'investissement islamiques»; 1ercolloque international sur
«L’économie islamique : Etat des lieux et les défis de l’avenir»; Université de Ghardaia-Algérie;
23-24 février 2011; p11-12. cité par Bouyahiaoui Ouendi Et Nasser Lynda colloque ‫منتجاتو‬
‫ت البتكار و ا لهندسة ا لما لية‬
‫ ت طبيقا ا‬ISRA in: http://www.darelmashora.com
• 4) Shehata Hussein Hussein «
• Proposition d’approche de contrôle Chari’a des opérations des fonds d’investissement islamiques»; Série
d'études en économie islamique p 13-14; in: http://www.darelmashora.com cité par Bouyahiaoui Ouendi Et Nasser Lynda colloque‫منتجات‬
‫ت البتكار و ا لهندسة ا لما لية‬
‫ و ت طبيقا ا‬ISRA in: http://www.darelmashora.com

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