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GESTION FINANCIERE

ANNEE D’ETUDE : 1 ERE ANNEE LBI


ENSEIGNANTE RESPONSABLE : MME BEN AISSIA WIEM
EMAIL : wiem.benaissa@fsegt.utm.tn/ benaissa.wiem@gmail.com / /benaissa.wiem@yahoo.fr

La gestion financière est la partie des sciences de gestion consacrée à l’étude des flux financiers
dans l’entreprise. Sa méthodologie procède selon deux étapes complémentaires :
- La première est l’analyse financière de l’entreprise ou le diagnostic financier, véritable état
des lieux à un moment donné ;
- La deuxième est la politique financière qui consiste à préparer et prendre les décisions
financières qui engagent l’avenir et influencent les valeurs de l’actif et du passif, les
résultats et la valeur de l’entreprise.

Objectifs de la gestion financière


- La maîtrise des équilibres financiers ;
- Le maintien du niveau des performances financières ;
- La maîtrise des risques financiers ;
- L’évaluation des projets de l’entreprise
- La Maximisation de la valeur de l’entreprise ;

Objectif et contenu du cours


Avant de prendre une décision qui engage l’entreprise, le financier doit porter un
diagnostic sur la situation de son entreprise. Ce diagnostic est établi sur la base des
documents financiers. Cette optique tente de s’adapter à la réalité économique de l’entreprise
puisque la présentation comptable est imprécise, incomplète voire trompeuse.
Ce cours sera consacré principalement à la présentation du bilan de l’entreprise selon
l’optique financière. Ainsi dans un premier chapitre on essayera d’abord de :
– Retraiter le bilan comptable.
– Présenter le bilan financier détaillé et le bilan de synthèse.
Dans un deuxième chapitre on analysera l’équilibre financier.
Chapitre I
LE BILAN FINANCIER

Le bilan financier permet de renseigner les actionnaires, les banquiers et les tiers sur : la
solvabilité réelle de l’entreprise, sur son degré de liquidité, sur la couverture de ses
investissements et sur son autonomie financière. Il est établi en termes de risque comme si
l’entreprise devait arrêter tout de suite ses activités. Le bilan financier est un document de base
nécessaire à toute négociation financière, sa construction repose sur :
-Une réévaluation des postes des actifs du bilan comptable afin de déterminer le montant
de l’actif réel.
-La détermination de la valeur réelle des fonds propres.
-La détermination des engagements réels et leurs reclassements selon leurs échéances.

I. Retraitements
I.1 L’actif à plus d’an

Les actifs de l’entreprise comprennent les moyens de production et les actifs circulants qui
vont permettre à l’entreprise d’accomplir son cycle d’exploitation. Pour corriger ces actifs il
convient :
-D’éliminer les non-valeurs.
-D’intégrer les plus et moins values non comptabilisées.
-De prendre en compte les engagements hors bilan.

I.1.1 Les immobilisations


Les actifs immobilisés doivent être évalués à leurs valeurs réelles et non pas à leur V.C.N
ou à la valeur brute comme le cas du bilan fonctionnel, il y a donc abandon du principe de coût
historique. Les actifs immobilisés sont composés :
- Des immobilisations incorporelle :Au niveau des immobilisations incorporelles il s’agit du fonds
commercial, du droit au bail, du logiciel, des concessions, brevets, marques …
Le fonds commercial ne figurent pas dans le bilan comptable s’ils sont crées par
l’entreprise. Sur le plan financier il faut évaluer ces derniers et les constater dans le bilan financier
tout en augmentant les réserves spéciales de réévaluation au niveau des capitaux propres.
- Des immobilisations corporelles : Les biens acquis en crédit-bail figurent parmi les
immobilisations corporelles. Dans le compte (24) : Immobilisations a Statut Juridique Particulier.
Comptablement, ils sont enregistrés à la valeur inférieure entre la VCN et la somme des loyers
différés actualisée plus la valeur résiduelle actualisée.

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- Des immobilisations financières:
– des titres de participation et les créances liées à des participations
– les autres immobilisations financières : titres immobilisés, prêts et des dépôts et
cautionnements etc...
Ces biens financiers ne peuvent être considérés comme immobilisés que si l’entreprise a
l’intention de les détenir pour une période supérieure à 12 mois. Une entreprise ne peut pas
considérer des actions achetées dans un objectif spéculatif comme des immobilisations
financières. Si l’échéance d’un prêt est devenue inférieure à une année un reclassement des
immobilisations financières deviendra nécessaire. De même, Certain titres de placement sont logés
en immobilisations financières et ce en a de manque de liquidité du marché.
Le comptable constate les écritures de provisions chaque fois que le cours baisse par rapport au
cours d’achat. Toutefois le bilan financier doit constater également la hausse du cours.
En ce qui concerne la réévaluation des titres :
– pour les titres cotes : il faut retenir le cours moyen du dernier mois
– pour les titres non cotés : il fau retenir la valeur intrinsèque ou la valeur probable de
négociation.
I.1.2 Les autres actifs à plus d’un an
– stock outil
– clients douteux à plus d’un an
– autres créances à plus d’un an
Le traitement des non-valeur : Les non-valeurs sont des emplois inscrits à l’actif du bilan
comptable, ils ont une incidence non immédiate sur le résultat de l’exercice. L’objectif comptable
vise :
-A échelonner leur impact sur le résultat (frais préliminaires).
-A différer la prise en compte de cet impact sur le résultat (prime de remboursement des
obligations).
-A tenir compte du caractère latent de la perte qu’ils représentent (écart de conversion des
actifs).
En terme de liquidité, les non-valeurs ne peuvent pas donner lieu à une rentrée de fonds
puisqu’elles sont des actifs fictifs créés pour les besoins d’une procédure comptable.
Retraitements
Emplois Ressources
Actifs non courants Capitaux propres
Autres actifs non courants 114 Réserve Spéciale De
X Réévaluation X(1-T)
 frais préliminaires
 charges à répartir
 frais d’émission et
prime de Passifs courants
remboursement Dettes fiscales et sociales X T
 écarts de conversion
Pour les immobilisations une réévaluation doit être faite de ces éléments tout plus value ou moins
value augmente ou diminue les actifs et la réserve spéciale de réévaluation.

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I. 2 L’actif à moins d’un an
I.2.1 Les valeurs d’exploitation (Les stocks)

– L’obsolescence de certains produits, le risque d’invendu peuvent causer la diminution de la


valeur des stocks. Le financier doit ainsi être vigilant pour constater l’effet de ce risque sur
les stocks et par suite diminuer la réserve spéciale de réévaluation dans l’objectif de
garder l’équilibre du bilan
– Les méthodes d’évaluation des stocks sont multiples, le système comptable tunisien laisse
le choix entre deux méthodes seulement à savoir le coût moyen unitaire pondéré et la
méthode premier entré premier sorti (FIFO). Toutefois d’autres méthodes peuvent être
étudiées telles que la méthode du dernier entré premier sorti (LIFO), la méthode des coûts
d’achats identifiés, la méthode des coûts de remplacement ou dite aussi méthode
économique…En période d’inflation, la méthode FIFO permet de dégager un bénéfice
supérieur aux autres méthodes. L’analyste financier doit être attentif aux modifications
intervenues dans la méthode d’évaluation pour ne pas gonfler ou réduire artificiellement un
bénéfice ou une perte. Le choix de la méthode doit être basé sur le souci de la
représentation d’une réalité économique.
– Stock outil: ce stock n’est pas fréquemment utilisé et donc il ne doit pas constituer un actif
circulant. Il s’agit plutôt du stock outil qui reste dans l’entreprise pour une longue période.
Ce stock est éliminé des actifs circulants et est classé au niveau des valeurs immobilisées.

I.2.2 Les valeurs réalisables (VR)


On peut distinguer VRE et VRHE
– les immobilisations à moins d’un an (part de prêt remboursable à –d’un an)
– les créances clients et comptes rattachés
– les autres créances à moins d’un an
– les valeurs mobilières de placements
– les effets escomptes non échus réintégrés au bilan (EENE)

Traitement des valeurs mobiliers de placement Les placements sont constitués, soit des titres de
propriété soit de titres de créances. L’entreprise dans ce cas n’a pas l’intention de détenir ces titres
à M.L.T, l’objectif recherché est spéculatif (rentabilité immédiate). D’un point de vue financier
ces titres peuvent être considérés :
– Soit des valeurs réalisables pour les titres ayant un degré de liquidité moins
important.
– Soit des valeurs disponibles, dans le cas où ces titres seraient très liquides (bons de
trésor)
Traitement des provisions pour dépréciation (justifiée/non justifiée) : Ces provisions viennent
en déduction des éléments d’actifs, dans la mesure où elles sont justifiées d’ailleurs même
comptablement les provisions sont considérées comme des actifs soustractifs. Toutefois si une
provision est constatée à tort (non justifiée), il y a lieu donc de redresser la situation en annulant la
provision et en augmentant la valeur de l’actif correspondant. Autrement :
– Si la provision est justifiée : elle est donc admise fiscalement et est donc déductible.
Donc lorsque le comptable a constaté la provision pour dépréciation elle été déduite de
l’etat de résultat donc on n’a pas payé les 35%, en cas de reprise il faut payer les 35%

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– Si la provision est non justifiée : elle est donc non admise fiscalement et elle est non
déductible
Ainsi, lorsque le comptable l’a déduit de l’état de résultat, il doit le réintégrer de
nouveau puisqu’elle pas admise fiscalement.
Traitement des charges constateés d’avance :

– Si la charge n’a pas de contre partie réelle (paiement de trois mois loyer
d’avance…)
Diminution charges constatés d’avance
Diminution CP 65%
Diminution dettes fiscales 35%
– Si la charge à une contre partie réelle (cas d’une facture payée relative à une
marchandise non encore livrée)
1. On reçoit une information sur la réception de la marchandise. Le traitement
financier consiste à faire un simple reclassement
Augmentation de stock de marchandises
Diminution de charges constatées d’avance
2. Si on reçoit l’information selon laquelle la marchandise a été endommagée et
ne sera pas livrée : on revient au cas où il n’y pas de contre partie

I.2.3 les valeurs disponibles


– Disponibilité
– VMP négociables (bons de trésor)

I.3 Les capitaux permanents


I.3.1 Les capitaux propres après affectation du résultat : corrigées par les +/- values nettes
latentes et les actifs fictifs

– Capital social – capital souscrit non appelé


– Réserves (légales, statutaire, facultatives)
– Résultats reportés
– Primes d’émission
– Réserves spéciales de réévaluations
– Subvention d’investissements

Retraitement du résultat d’exercice: Dans un bilan comptable avant répartition du résultat on


trouve la totalité du résultat de l’exercice au niveau des capitaux propres. D’un point de vue
financier, cette situation est paradoxale avec la réalité économique, en effet, le résultat sera dans
le court terme affecté : Une partie va rester dans les capitaux propres et une autre partie sera
distribuée, elle représentera donc des dettes à court terme hors exploitation.

La répartition des bénéfices obéit à des considérations légales, statutaires ainsi qu’aux décisions de
l’assemblée générale ordinaire des actionnaires.

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Article 287 (Modifié par l’art premier de la loi n° 2005-65 du 27 juillet 2005).- Le bénéfice
distribuable est constitué du résultat comptable net majoré ou minoré des résultats reportés des
exercices antérieurs, et ce, après déduction de ce qui suit : - une fraction égale à 5 % du bénéfice
déterminé comme ci-dessus indiqué au titre de réserves légales. Ce prélèvement cesse d’être
obligatoire lorsque la réserve légale atteint le dixième du capital social, - la réserve prévue par
les textes législatifs spéciaux dans la limite des taux qui y sont fixés, - les réserves statutaires.
Toute résolution prise en violation des dispositions du présent article est réputée nulle.

Si on schématise la répartition des bénéfices on aura le tableau suivant :


Eléments Résultat Réserve Réserve Réserve Dividendes
reporté légale statuaire facultative
Soldes avant répartition
Résultat brut de l’année N

-IS
= Résultat net de l’exercice
N
+/-Résultat reporté N-1
= base de calcul de la RL
-Réserves légal (5% de la
base sans dépasser le 10%
du capital social)

+ /- Résultat reporté

-Réserve statutaire

-Dividendes

- autres Réserve
(facultative)
= Report à nouveau N+1

Retraitement subvention d’investissement : La subvention d’investissement est généralement


accordée par l’Etat dans le but d’aider les entreprises à l’acquisition de biens d’équipement.

- Comptablement une subvention d’investissement constitue des capitaux propres,


une partie de la subvention sera annuellement incorporée dans le bénéfice
imposable de chaque exercice en fonction des amortissements effectivement
appliqués sur le bien acquis par l’intermédiaire de la dite subvention.
- D’un point de vue financier : La partie de la subvention transférée au résultat
augmente les bénéfices de l’entreprise et par suite l’impôt qui est proportionnel au
résultat.

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Le retraitement de ce poste vise à faire apparaitre au bilan la part de subvention qui reviendra aux
actionnaires et celle qi devra être payée à l’administration fiscale que ce soit à court moyen ou
long terme. L’analyste financier décompose donc la subvention en deux parts :
-Une part acquise par l’entreprise et qui est définitive et vient en augmentation effective
des capitaux propres. Cette partie est égale au : Montant de la subvention S*(1-T) avec T: taux
d’impôt
-Une part récupérée par l’Etat, représentant des impôts sur les bénéfices à payer les
années à venir S*(T). Il s’agit de D.C.T hors exploitation pour la partie à moins d’un an et de
D.M.L.T pour la partie à plus d’un an.
 Si le bien acquis est amortissable, on comptabilise chaque année les amortissements liés à
l’immobilisation d’une part et d’autre part, la réduction correspondante du poste
subvention laquelle est considéré comme un profit sur subvention
 Si le bien est non amortissable, la subvention esty répartie sur 10 exercices, chaque année
on comptabilise
 la réduction du poste subvention pour 1/10 en faveur du compte profit sur subvention.

Remarque :
VCN de la SI= SI- somme des amortissements
N : durée de vie restante ou nombre d’année restant à courir pour amortir la subvention

S*(1-T) : SI nette de la dette fiscale (parmi les capitaux propres)


S (VCN SI)
T*S*(N-1)/N dette fiscale LT (PNC)
Dette fiscale
T*S*/N dette fiscale CT (PC)

I.3.2 Les dettes à plus d’un an : tous les emprunts dont l’échéance est > à un an sauf les intérêts
courus non échus

Retraitement des provisions pour risque et charges :

 Provisions à caractère certain (justifiée) : si la provision de nature à couvrir un


risque réel, on dit qu’elle a un caractère de dette et par conséquent elle sera intégrée
au niveau du passif, en fonction de son échéance (si échéance >1 an : PNC et si
échéance < 1an la provision sera parmi les PC)

 Provision à caractère probable (NON justifiée) :si l’objet de la provision n’est


pas réel (probable , aléatoire…). On considère qu’elle a un caractère de réserve, par
conséquent elle devra intégrer les capitaux propres.
Au niveau du passif, le traitement financier de cette provision se fait comme suit :
Diminution de la provision pour risque et charge
Augmentation des capitaux propres (réserves)

I.4/ Les dettes à moins d’ 1 an (exploitation et hors exploitation)

– Dettes à CT liées au cycle d’exploitation corrigées par


+ Provisions pour risque et charges (échéance < 1an)
– Les dettes CT non lié au cycle d’exploitation
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Traitement des écarts de conversion passifs/ Actifs : les écarts de conversion actifs ou passifs
doivent être intégrer (à hauteur de 65% au sein des capitaux propres et 35% dettes fiscales (PC))
– ECA (perte) cas de dépréciation des créances ou appréciation des dettes :
Diminution ECA
Diminution CP 65%
Diminution dettes fiscales 35%
– ECP (gain) cas de dépréciation des dettes ou appréciation des créances:
Diminution ECP
Augmentation CP 65%
Augmentation dettes fiscales 35%

Traitement des produits constatés d’avance :


– Si le produit n’a pas de contre partie réelle (encaissement prime d’assurance, loyer
d’avance…)
Diminution produits constatés d’avance
Augmentation CP 65%
Augmentation dettes fiscales 35%
– Si le produit à une contre partie réelle (encaissement montant facture de vente de
marchandises mais la marchandise n’est pas encore livrée)
1. Si la livraison va se faire en une semaine :
Diminution de stock de marchandises
Diminution de produits constatés d’avance
2. Si la marchandise a été endommagée et ne sera pas livrée : on revient au cas où
il n’y pas de contre partie

I.5/ La Trésorerie Passive

– Concours bancaire
– EENE

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II Présentation du bilan financier détaillé et du bilan de Synthèse
II.1 Présentation du bilan financier détaillé

Actifs Fonds propres et passifs


Actif a plus d’un an Capitaux permanents
Actif immobilisés à +d’un an Capitaux propres /Situation nette
Imm.incorporelles réelle (SNR)
Imm.corporelles Capital social-capital souscrit non appelé
Imm.financières Réserves (RL, RS, RF, RSR )
Autres Actifs à +d’un an Résultat reporté (N+1)
Stock outil Prime d’émission
Clients douteux et autres créances à + un an Provision pour risque et charges non justifiée
Subvention d’investissement : S (1 – T)
Actif à moins d’un an
Dettes à plus d’un an
Valeurs d’exploitation Emprunts obligataire
Stock de marchandises Emprunts au prés des établissements
Stock de produits finis financiers (sauf CBC)
Stock matières premières Emprunts et dettes financières divers (sauf
Stock de fournitures intérêts courus non échus)
Stock de produits consommables Provisions pour risques et charges + 1 an
justifiée
Valeurs réalisables d’exploitation Dettes fiscales à plus d’1 an (Subvention
Clients d’investissement S (N-1/N) T)
Clients douteux
Effets à recevoir Dettes à moins d’un an d’exploitation
Effets escomptés et non échus Fournisseurs et comptes rattachés
Crédit de TVA Effets à payer
Personnel rémunération dues
Valeurs réalisables hors exploitation Dettes fiscales et sociales
Prêt à moins d’un an
Titres de placement Dettes à moins d’un an hors exploitation
Débiteurs divers Emprunt à moins d’un an
Fournisseurs d’immobilisation
Valeurs disponibles Actionnaires dividendes à payer
Disponibilité Provisions pour R et C à moins d’un an
Effet à recevoir escomptable (justifiée)
Titres très liquides (bons de trésor…) Dette fiscale à moins d’1 an (Subvention
d’investissement (S t/n))
Créditeurs divers
Intérêts courus non échus

Trésorerie passive
Concours bancaires
Effets escomptés et non échus

Total des actifs Total des Fonds propres et passifs

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II.2 L’établissement du bilan financier condensé ou bilan de synthèse

Le bilan financier est en principe un bilan détaillé, mais pour faciliter l’analyse financière
on utilise souvent un bilan de synthèse dit bilan condensé. Ce bilan permet de regrouper les
nombreuses rubriques du bilan financier en grandes masses significatives afin de percevoir les
éléments caractéristiques de l’entreprise.

Bilan de Synthèse
Actifs Fonds propres et passifs
Actif a plus d’un an Fonds propres (Situation nette réelle (SNR))
Valeurs d’exploitation Dettes à plus d’1an
Valeurs réalisables d’exploitation Dettes à moins d’1 an d’exploitation
Valeurs réalisables hors exploitation Dettes à moins d’1 an hors exploitation
Valeurs disponibles Trésorerie passive
Total des actifs Total des fonds propres et passifs

La situation nette réelle correspond à la richesse réelle des actionnaires = Capital social et primes
d’émission + Réserves légales + Autres réserves + Résultat reporté + Plus ou moins value latents
(réserve spéciale de réévaluation)+ Provision à caractère de réserves+ Provision pour risques et
charges non justifiés + une partie de la subvention d’investissement.

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Chapitre II
L’ANALYSE DE L’EQUILIBRE FINANCIER

Pour assurer cette liquidité au sein de l’entreprise, un certain équilibre doit exister entre la durée
d’une opération à financer et la durée des moyens de financement correspondants.
Ainsi cette approche prévoit la nécessité d’avoir un équilibre entre le degré de liquidité des
éléments d’actif et celui d’exigibilité des éléments des passifs. Cela signifie que les emplois
doivent être financés par des ressources pouvant demeurer à la disposition de l’entreprise pour une
durée égale à la durée de vie de ces emplois. En effet, la règle selon laquelle une opération à
financer doit être couverte par un moyen de financement de même durée constitue une règle
minimum de sécurité à laquelle il n’est guère prudent de déroger. La notion de fonds de roulement
répond à cette règle de sécurité. Malgré son intérêt, ce concept s’avère trop flou et ne permet pas
de juger de façon suffisamment précise l’orthodoxie de l’entreprise en matière de liquidité. La
notion de besoin en fonds de roulement en faisant apparaître la valeur des besoins liés au cycle
d’exploitation de l’entreprise permettra d’apprécier plus précisément le degré du risque assumé
quotidiennement par l’entreprise.

I Les indicateurs de l’équilibre financier

I.1 Le Fonds de Roulement (FR)

I.1.1 Définition :Le fonds de roulement peut être défini comme étant la marge de sécurité
représentée par la fraction des capitaux permanents qui n’est pas utilisée pour le financement des
valeurs immobilisées, mais intervient dans le financement d’emplois lié à l’actif circulant et ce
pour faire face au décalage pouvant se produire entre les sorties et les entrées des fonds.

I.1.2 Calcul du fonds de roulement : Selon l’égalité comptable entre l’actif et le passif d’un
bilan, le fonds de roulement peut être calculé par le haut ou le bas de bilan.

 Par le haut de bilan: FR=Capitaux permanents- Valeurs Immobilisées ; cette formule


exprime l’origine du FR : Le montant du FR dépend des décisions à long terme qui
concernent la politique de financement (variation de capital, emprunt à LMT,
remboursement d’emprunt, bénéfices réinvestis…) et la politique d’investissement
(acquisition et cession d’équipements).

 Par le bas de bilan : FR= Actifs à moins d’un an (hors TA) - passifs à moins d’un an
(hors TP); c’est la partie des actifs circulants qui n’est pas financée par les dettes à court
terme mais par des capitaux permanents .Cette formule exprime l’utilisation du FR.

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Capitaux permenants
Actifs à plus d’un an

Actifs à moins d’un an

FR

passifs à moins d’un an

Le FR peut être divisé selon l’origine des ressources. On distingue le FR propre et le FR étranger.
FR = FR propre +FR étranger. D’où FR étranger = FR – FR propre = DLMT.

I.1.3 Interprétation du FR : L’existence d’un FR est une nécessité pour la quasi-totalité des
entreprises .Cette nécessité est expliquée par l’existence des risques aux niveaux des éléments du
bilan à moins d’un an :
 Le premier risque concerne les possibilités de ralentissement de la rotation des actifs à
moins d’un an : les ventes baissent temporairement et les stocks tournent plus
lentement, les clients paient avec un certain retard ou demandent des délais
supplémentaires qu’il faut leur accorder, sous peine de les voir passer à la concurrence
 Le second risque concerne les pertes de valeurs des actifs à moins d’un an : une partie des
stocks peut se révéler obsolète ; des créances clients peuvent se revêtir irrécouvrables.
 Il existe également un risque de voir s’accélérer la rotation des passifs à moins d’un an
lorsque des fournisseurs devenant plus exigeants, demandent à être plus rapidement payés.

De ce fait, l’absence du FR est généralement le signe d’une situation difficile. Celle-ci est
d’ailleurs d’autant plus difficile que les prêteurs ne consentent un crédit à l’entreprise que sous la
condition qu’elle reconstitue un fonds de roulement minimum.
Certaines entreprises cependant, mais elles sont très rares en réalité, peuvent avoir un FR négatif,
pourtant le risque d’insolvabilité n’est pas élevé. Cela veut dire que les dettes d’exploitations
(dettes de fonctionnement) financent une partie de l’actif immobilisé. Ça peut être le cas de
certaines entreprises commerciales qui ont un stock qui tourne très vite, bénéficiant de longs délais
de paiement auprès de leurs fournisseurs et dont la clientèle règle au comptant (cas des chaînes de
magasins).
Dans d’autres cas, la part la plus importante des DCT ne correspond pas à des décaissements réels
à leurs échéances, mais à des dettes qui sont renouvelés sans aucun paiement effectif. Ce sont des
dettes à court terme qui deviennent à long terme : elles ont le caractère de ressources permanentes.

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I.1.4 Les limites de la notion du FR
 Un FR précis et fiable doit être calculé à partir d’un bilan financier où tous les
redressements ont été effectués. La difficulté de calcul du FR provient de la non
disponibilité du bilan financier et de la complexité de son établissement.
 La mesure du FR est généralement statique, puisque dans beaucoup d’entreprise elle ne
peut être réellement effectuée qu’une fois par an, à la clôture des comptes.
 Pendant longtemps, un FR négatif a été considéré comme un mauvais signe. Plusieurs cas
ont prouvé le contraire et le FR peut être négatif sans que la trésorerie soit en difficulté.
 Le FR calculé permet un constat, mais ne permet pas de porter un jugement sur la valeur
obtenue. Ce jugement ne pourra se faire que par référence au BFR.

I.2 Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

I.2.1 Définition : Le BFR est le besoin de financement résultant du décalage dans le temps
existant généralement entre les flux physiques (réels) et les flux monétaires engendrés par le
cycle d’exploitation. Les flux physiques représentent les opérations d’achat, de production et de
vente .Les flux monétaires représentant les règlements de ces opérations. Le cycle d’exploitation
se caractérise par une succession d’opérations de nature différentes (achat et stockage matières
premières ; production et stockage produits finis) dont le renouvellement est périodique.

I.2.2 Schéma général

Flux réel

Achat Stockage Matière 1èr Stockage des encours Stock pdts finis Vente

Délai de stockage Délai de fabrication

Flux monétaire

Décaissement BFR à financer Créance client Encaissements


Crédit fournisseur

Délai de règlement Délai de recouvrement

Généralement, les décaissements précèdent les encaissements et cela se traduit par un besoin de
financement des actifs circulants (AC). Le BFR est alors défini comme la part des besoins
cycliques non couverte par des ressources cycliques.
En effet, l’entreprise ne supporte pas l’ensemble des besoins liés à son cycle d’exploitation.
Lorsqu’elle obtient de ses fournisseurs la possibilité de ne les payer qu’avec un délai de 30 ou 60
jours, cela revient à dire que ses fournisseurs lui accordent, pendant cette période un crédit

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correspondant aux sommes dues. Dans ces conditions et dans la mesure où cette faculté est
accordée en permanence, elle bénéficie bien d’une ressource cyclique finançant une partie de ses
besoins cycliques. Il est ainsi de bonne politique ,pour une entreprise, d’obtenir de ses fournisseurs
des délais de crédit plus longs que ceux qu’elle accorde elle même ,à ses clients , ce qui lui permet
de financer tout ou partie de son crédit à l’aide de son crédit fournisseur.

I.2.3 Mode de Calcul


BFR = Emplois cycliques (courants) – ressources cycliques (courantes).
= (VE + VR) – DCT (non bancaires).
= Actifs Courants (hors trésorerie positive) – DCT (hors trésorerie négative)
BFR= BFRE + BFRHE

I.2.3.1 BFR d’exploitation : Si les quatre postes « stocks », « clients », « fournisseurs », « effets à
payer » constituent le « noyau dur » du BFRE, d’autres postes en font également partie.
Les spécialistes en finance font entrer :

Dans les besoins cycliques d’exploitation :


-Les stocks.
-Les avances et acomptes versés sur les commandes.
-Les créances clients et les comptes rattachés (effets à recevoir)
-Les charges constatées d’avance relatives à l’exploitation.
Dans les ressources cycliques :
- Les avances et acomptes reçus sur commandes en cours.
- Les dettes auprès des fournisseurs et les comptes rattachés.
- Les dettes fiscales et sociales (TVA et celles dues aux organismes sociaux)
- Les produits constatés d’avance relatifs à l’exploitation.

Le BFR d’exploitation sera donc égal à la différence entre l’ensemble des besoins et des
ressources cycliques d’exploitation. Ce calcul doit tenir compte de certaines corrections, qu’on a
jugé importantes .En effet, il serait plus pertinent de :
- Retirer du poste stocks la part de celui-ci volontairement excédentaire, l’entreprise aurait
peut être volontairement gonflé ses stocks de matières premières en période de forte inflation ou
de crise politique (lorsque l’approvisionnement dépend de l’étranger par exemple).
- Ne retenir du poste effets à recevoir que la partie non immédiatement mobilisable.
- Exclure du poste crédit fournisseur la part manifestement supérieure à celle
correspondant à une durée normale de crédit.

BFRE= (stocks + clients + effets à recevoir + débiteurs divers + fournisseurs A et A/Commande


+ TVA déductibles) - (fournisseurs + effets à payer + dettes courantes d’exploitation + dettes
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fiscales et sociales (hors impôt /les bénéfices)+ créditeurs divers + les avances reçues sur
commandes et encours + TVA collectées)
Il est à remarquer que la TVA affectant mensuellement les comptes de l’entreprise, doit en
conséquence, être logiquement considérée comme représentant des mouvements régulier de fonds.
Elle est donc liée au cycle d’exploitation et à ce titre, affecte le calcul du montant du BFR

I.2.3.2 BFR hors exploitation

BFRHE = Actifs courants hors exploitation - passifs courants hors exploitation.


 Actifs courants hors exploitation tels que les créances diverses, comptes de régularisation
actifs, placements et autres actifs financiers.
 Passifs courants hors exploitation tels que les comptes de régularisation du passif,
fournisseurs d’immobilisations(404) et autres créances diverses(405),dettes fiscales
relatives à l’impôt sur le bénéfices(434),etc.
Le BFRHE provient des postes acycliques par rapport à l’activité normale de l’entreprise et
notamment à son chiffre d’affaire.

I.2.4 Interprétation

Les BFR divergent selon la nature et l’activité de l’entreprise en fonction de la durée du cycle
d’exploitation, de commercialisation, etc. Ils varient aussi, pour une même entreprise, tout au long
de l’exercice en fonction de l’aspect plus ou moins saisonnier du cycle.
En effet, on note que les entreprises commerciales telles que les grands espaces, présentent des FR
de très faibles valeurs. Leurs BFR sont en effet très peu importants : Leur cycle de production est
nul puisque ces entreprises vendent les produits achetés sans transformation. Les rotations des
stocks des produits sont très rapides et les paiements des clients souvent effectués au comptant. On
note aussi qu’à l’intérieur d’un même exercice, il n’est pas rare de constater une évolution
erratique et saisonnière souvent du BFR.
Le BFR des entreprises soumises à ces variations saisonnières de l’activité ne représentent donc
pas une valeur constante tout au long de l’exercice. Suivant le cycle d’exploitation, ils seront
élevés pendant les périodes d’approvisionnement et de fabrication puis diminueront au fur et à
mesure de l’écoulement ultérieur des produits. Dans les industries telles que les conserveries ou
sucreries, les postes stocks, seront considérablement élevés au moment de la récolte et de la
fabrication. Ces entreprises devront alors établir un état mensuel de leurs besoins et de leurs
ressources qui fera apparaître des besoins nets très élevés pendant quelques mois.
Il est à noter enfin que le BFR peut avoir une valeur négative. Il est caractéristique des grands
espaces, hôtellerie, restaurant, café, les entreprises qui distribuent essentiellement des produits
alimentaires. Dans ces secteurs, la rotation des stocks est rapide (15j en moyenne), les clients
payent comptant mais leurs fournisseurs sont payés à 45j et plus du fait de l’importance des
marchandises demandées. Dans ce cas, l’encaissement des ventes précède le règlement des achats
aux fournisseurs d’où un BFR négatif : c’est une ressource de financement générée par le cycle
d’exploitation. Si les ressources à court terme sont constamment renouvelées, elles deviennent
stables et elles peuvent donc financer les investissements en immobilisations. Un BFR négatif peut
également exister dans les entreprises qui obtiennent de leurs clients des avances sur commandes

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supérieures aux montants des frais engagés .Exemples : les entreprises de travaux publics, la
presse par abonnement, etc.

I.2.5 Financement en BFR

L’entreprise doit financer ces BFR soit par des capitaux permanents (capitaux propres et DLMT)
soit par des DCT. Généralement, le BFR peut être divisé en deux parties :

 Une partie stable correspondant à des besoins permanents de financement résultant de


l’activité régulière de l’entreprise (exp : stock outil, montant incompressible des crédits
clients).
 Une partie fluctuante : Correspondant aux variations du niveau de l’activité de
l’entreprise. Ces fluctuations revêtent une importance particulière pour les entreprises à
activité saisonnière.

La partie stable en BFR doit être financée par des capitaux permanents étant le Fret la partie
fluctuante peut être financée par des DCT (crédits bancaires à court terme, facilités de caisse,
escompte ou bien les crédits fournisseurs).Si une entreprise finance son BFR fluctuant, qui est par
définition conjoncturel et non durable dans le temps, par des capitaux permanents, elle doit payer
des frais financiers ou subir un coût d’opportunité, même lorsque ces fonds ne sont pas utilisés.

I.2.6 La gestion du BFR

Une bonne gestion en BFR consiste à essayer de le réduire en diminuant le besoin à financer et en
augmentant les ressources d’exploitation. ll faut agir sur les délais sans diminuer le niveau
d’activité :
 Augmenter la rotation des stocks : ce qui a pour effet de réduire leurs délais de
recouvrement (rotation =1 / délais d’écoulement) et de réduire le montant d’investissement
de stock et cela sans risque de rupture de stock.
 Réduire le montant du poste clients : en réduisant les délais de recouvrement des crédits
accordés aux clients et encourager le paiement comptant en accordant les escomptes de
règlement pour paiement anticipé.
 Augmenter le montant des crédits fournisseurs et allonger la durée de leur remboursement
sans que cela soit coûteux pour l’entreprise. Il faut avoir pour cela un bon pouvoir de
négociation.

I.3 La trésorerie nette

I.3.1 Définition : la trésorerie nette résulte de la comparaison entre le FDR et le BFR. Elle peut
être positive ou négative. Néanmoins, l’interprétation de la trésorerie nette n’est pas immédiate.
En effet, comme cette dernière est le résultat du solde du FDR et BFR, son signe peut être le
résultat de différentes combinaisons de ces deux étalons de mesure.

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I.3.2 Calcul : Le niveau de FR et celui du BFR déterminent l’excèdent ou l’insuffisance de
trésorerie.
TN = FR – BFR

Pour vérification TN =T Active – T Passive

 Trésorerie active : C’est le montant des disponibilités courantes dégagées par le


fonctionnement de l’entreprise. On y ajoute les bons et autres placements qui sont
remboursables à tout moment (valeurs mobilières de placement).
 Trésorerie passive : est représentée par les concours bancaires courants, les soldes
créditeurs de banques et les effets escomptés.

I.3.2 Interprétation

L’équation TN= FR - BFR; constitue la règle fondamentale de l’équilibre financier. La trésorerie


nette peut être positive, négative ou nulle.

 TN>0 : L’équilibre financier est atteint. En effet les VD >DCT bancaire. C’est un signe de
solvabilité de l’entreprise. Cependant, si la trésorerie est excessive, cela consistera dans
une trésorerie improductive/oisive/pléthorique.

 TN<0 :L’équilibre financier est non atteint .Cette situation est généralement considérée
comme mauvaise car l’entreprise a par exemple des BFR qui sont supérieurs au FR.=> Le
BFR ne peut être entièrement financé par des ressources à moyen et long terme,
l’entreprise est donc dépendante des ressources de trésorerie d’origine bancaire pour
assurer pour une partie la couverture des besoins de financement générés par le cycle
d’exploitation. Toutefois, si le déroulement normal du cycle d’exploitation permet de
justifier la reconduction des DCT bancaires, la solvabilité de l’entreprise ne semble devoir
être remise en cause par une trésorerie négative, cependant il y aura une dépendance de
l’entreprise à l’égard des banques qui fournissent ces DCT (risque de non renouvellement
des DCT, risque d’augmentation des taux d’intérêts et des frais annexes même si ce
renouvellement se réalise).

 TN=0 : L’équilibre financier atteint d’une manière parfaite : FR= BFR. C’est une situation
passagère (instable).Le maintien d’une trésorerie voisine de zéro, même si elle subit des
fluctuations à la hausse ou à la baisse, protège l’entreprise contre d’une part le risque de
dépendance à l’égard des banquiers prêteurs à court terme et d’autre part contre le risque
de maintien d’une trésorerie oisive.

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II. Typologie de l’équilibre financier
Synthèse des différents cas de figure possible, ils sont au nombre de six :

FDR>0 FDR<0

BFR>0 BFR<0 BFR>0 BFR<0

TN>0 Très bon Excellent Bon

TN<o Satisfaisant Très insuffisant Insuffisant

Très bon : le FDR et BFR sont positifs. Cependant, le FDR supérieur au BFR et TN est positive

 Excellente: l’entreprise génère suffisamment de ressources pour financer la partie stable


de ses actifs circulants et son cycle d’exploitation.

 Très bon : C’est le cas normal, l’entreprise dispose d’une marge de sécurité suffisante,
mais doit recourir au financement externe pour financer son cycle d’exploitation

 Bon : l’entreprise doit avoir recours aux dettes à court terme pour financer la partie
stable de ses actifs, mais dispose des ressources nécessaires pour finance son cycle
d’exploitation. C’est le cas d’entreprises disposant d’une position forte sur le marché

 Satisfaisante : C’est la cas d’entreprises générant un taux élevé de valeur ajoutée, mais
dont le cycle de production est long.

 Insuffisant : les trois mesures sont négatives

 Très insuffisant : Une situation révélant une incapacité de l’entreprise à maintenir une
marge de sécurité, alors que le BFR net est positif. Ceci met l’entreprise dans l’obligation
de recourir au financement externe pour financer son cycle d’exploitation ; en
conséquence, la trésorerie nette est négative.

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Chapitre III
L’ANALYSE FINANCIERE
PAR LA METHODE DES RATIOS

Les ratios sont des rapports entre de données chiffrées qui permettent aux gestionnaires ainsi
qu’aux analystes externes (actionnaires, banquiers…), de faire des rapprochements et de porter des
jugements sur des aspects essentiels de la vie de l’entreprise (activité, productivité, structure
économique et financière, politique d’investissement et de financement, rentabilité…). Outils de
diagnostic, ils constituent des instruments de pilotage précieux qui alimentent le tableau de bord
des responsables.

Il existe de nombreux ratios et il ne faut pas oublier que leur élaboration reste subjective,
dépendant largement de l’utilisation que souhaite en faire l’analyste.
Les ratios sont exprimés en pourcentage, durées, unités monétaires et calculés de telle sorte que
leur amélioration, d’une période à l’autre, traduise une meilleure santé économique de l’entreprise.

Démarche générale
Pour construire une batterie de ratios, il faut éviter d’avoir un trop grand nombre de ratios (afin de
conserver le caractère synthétique de la méthode), cependant il faut avoir suffisamment de ratios
(pour éclairer l’ensemble des aspects de la vie de l’entreprise et des performances de la gestion).
Un ratio n’a d’intérêt :
- que s’il est apte à traduire le phénomène étudié, à mettre en évidence des tendances ;
- que si les grandeurs rapprochés sont homogènes, liées par une logique économique ;
- Que s’il permet des comparaisons dans le temps (évolution du phénomène au sein de
l’entreprise), ou dans l’espace (comparaison à des normes sectorielles).

La littérature présente 3 catégories de ratios à s’avoir :

Les ratios de situation Les ratios de gestion Les ratios de rentabilité

Les ratios de Les ratios de synthèse Taux de marge


structure

Les ratios de Taux de rentabilité


financement

Les ratios d’autonomie


financière

Les ratios de liquidité

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I- Les ratios de situation

1- Les ratios de structure

1.1- Les ratios de structure de l’actif Ces ratios :

- comparent les différents postes d’actifs regroupés en grandes catégories et le total du bilan,
- Renseignent sur le degré de liquidité de l’actif,
- Dépendent du secteur d’activité, de la nature d’activité et de la taille de l’entreprise.

Font partie de ces ratios : Ratio d’immobilisation = valeurs immobilisées / total actif

Ce ratio mesure le degré d’immobilisation de l’actif. Il traduit le poids des capitaux fixes dans le
patrimoine de l’entreprise. Ce ratio fait partie des indicateurs de sécurité de l’entreprise car une
immobilisation excessive fait courir à l’entreprise un risque de non liquidité. Il atteint les valeurs
les plus élevées pour les entreprises appartenant à des branches d’activité qui requièrent la mise en
œuvre d’infrastructure importante ou d’équipements coûteux. Il atteint ainsi des valeurs élevées
pour les industries lourdes et pour des activités exigeant d’importants investissements
immobiliers. La comparaison de ces ratios par rapport au passé et par rapport à entreprises
similaires permet d’avoir une idée sur la politique d’investissement de l’entreprise et sur le degré
de liquidité.

Pour mesurer cette liquidité, on cherche à connaitre approximativement pendant combien d’années
les immobilisations se transforment en liquidité, c’est le ratio : VCN des immobilisations /
annuités d’amortissements qui permet de faire ce calcul.

Ou encore le ratio d’amortissement des immobilisations : Ratio d’amortissement des


immobilisations = Amortissements cumulés / valeur immobilisées brutes amortissables. A partir
de l’évolution de ce ratio, on juge de la politique d’investissement de l’entreprise .En effet, il
mesure le degré de vieillissement des immobilisations productives, c’est l’état de vétusté des
moyens de production .on considère généralement qu’un ratio > à 80% signale le vieillissement
des installations productives et l’incapacité d’y faire face à cause de l’importance des frais de
réparation et d’entretien.

1.2- Les ratios de structure des capitaux propres et passifs

Ces ratios nous permettent de connaitre l’origine de chaque source de financement pour avoir une
idée sur le degré d’exigibilité des passifs. On distingue les capitaux permanents et les passifs
courants à travers les deux ratios suivants :

Capitaux permanents/ total des passifs ou Passifs courants/ Total des passifs

2- Les ratios de synthèse


Les ratios de structure déterminent la proportion des éléments d’actif et du passif, mais ne nous
renseignent en rien sur les conditions de l’équilibre financier. En effet, ce dernier résulte d’une
confrontation permanente entre la liquidité de l’actif et l’exigibilité du passif. Trois séries de ratios
permettent d’apprécier l’aptitude de l’entreprise à faire face aux échéances de sa dette :

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 les ratios de financement,
 les ratios d’autonomie financière,
 les ratios de liquidité.

2.1- Les ratios de financement

2.1.1- Les ratios de financement des immobilisations

Ces ratios visent à rapprocher les grandes masses des capitaux propres et passifs et celle de l’actif
afin d’apprécier les conditions d’équilibre et d’exprimer le FDR :

– Le ratio de fonds de roulement : Le ratio de couverture des emplois stables =


Ressources stables /emplois stables = Capitaux permanents /valeurs immobilisées.

Ce ratio doit être ≥ 1, si non une partie des immobilisations est financée par des dettes à court
terme. Le fonds de roulement est alors négatif. Toutefois, il important que ce ratio ne soit assez
élevé cela est synonyme d’une mauvaise gestion (une situation ou le FDR est non exploité : cout
d’opportunité).
Les emplois stables doivent être financés par des ressources stables. En effet, les valeurs
immobilisées sont des biens durables qui ne se transforment en liquidités, pour rembourser leur
prix d’acquisition, qu’après plusieurs années. Leurs financement doit être assuré par des
ressources financières, elles-mêmes remboursables après plusieurs années.

– Le ratio de couverture des capitaux investis =Ressources stables / (emplois stables


+BFRE). Il est prudent de financer, par des ressources stables, non seulement les valeurs
immobilisées mais aussi le BFRE au moins pour sa composante stable.

2.1.2- Les ratios de financement de l’actif circulant

* Le ratio de financement stable des actifs circulants = FDR/ Actif courant :


Ce ratio permet d’apprécier l’évolution du taux couverture de l’actif courant par le FDR, plus le
degré de liquidité de l’actif circulant est faible plus ce ratio doit être élevé. Si ce ratio est > à celui
du secteur ceci signifie que l’entreprise utilise beaucoup plus des capitaux permanents pour fiancer
son actif circulant. Cette situation augmente le degré de solvabilité de l’entreprise mais diminue en
même temps sa rentabilité. Si ce ratio est < à celui secteur, la solvabilité est affaiblie et la
rentabilité va augmenter.

* Le ratio de financement des stocks = FDR/ Stock :


Ce ratio doit être proche de 1. Il est appelé aussi ratio de couverture des stocks car il permet de
voir la partie des stocks financée par les capitaux permanents.

2.2- Les ratios d’autonomie financière

Il est facile de comprendre que un prêteur le risque augmente avec la durée du prêt. Il est moins
risqué de prêter pour 1 jour que pour 5 ans. De son côté, bien sûr, l’entreprise souhaite disposer
d’un certain montant de ressources durables (ou stables) pour financer certains besoins,
notamment ses immobilisations. Les capitaux propres sont, par essence des ressources durables

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mais ils peuvent ne pas suffire. L’entreprise sollicite alors des tiers, et seul un banquier pourra ici
s’engager.

En général, l’engagement durable (à moyen et long terme) du banquier sera directement lié à celui
des actionnaires, chacun participant pour la moitié.

On définit alors le ratio d’autonomie financière :

Ratio d’autonomie financière = capitaux propres / dettes à moyen et long terme

Il doit, en théorie, être > à 1 ou encore, ce qui revient au même,

Ratio d’autonomie financière = capitaux propres/capitaux permanents (càd CP + DMLT)>


1/2.

Lorsque le premier ratio est inférieur à 1 (ou le second est inférieur à 0.5), on peut dire que
l’entreprise a peu ou n’a pas de capacité d’endettement à terme. Elle devra soit augmenter ses
capitaux propres, soit se contenter de financements à court terme, moins sécurisants car plus
instables.

En dessous de ces seuils, la capacité d’emprunt de l’entreprise est donc saturée. Par principe, le
banquier ne veut pas s’engager plus que l’actionnaire.

On peut également calculer : Ratio d’autonomie financière élargie = Capitaux propre/


(capitaux propres +passifs) ≥ 1/3.

Ou inversement, Ratio d’endettement global = Dettes totales/ (capitaux propres +passifs) ≤


2/3.

Le ratio d’endettement global exprime la dépendance financière de l’entreprise et donne le


pourcentage des capitaux étrangers ou externes engagés dans l’entreprise. Une entreprise peut
avoir une bonne autonomie financière (capitaux propres > D.M.L.T.) tout en étant fortement
endettée (son endettement provient des dettes à C.T). Elle compense son insuffisance de capitaux
permanents par des dettes C.T. Cette situation peut se révéler dangereuse.

On utilise aussi : Le ratio de la capacité de remboursement des dettes structurelles (D.L.M.T)


qui mesure le délai de remboursement des dettes à moyen et long terme et qui est calculé
par : DLMT/ CAF

Pour ne pas tomber en faillite, pour pouvoir emprunter davantage, l’entreprise doit disposer d’une
capacité de remboursement. Celle-ci est notamment essentielle pour les financements à moyen et
long terme pour lesquels l’incertitude est grande. Pour rapprocher cette capacité de
remboursement, les banquiers considèrent la trésorerie effective ou potentielle dégagée par les
activités courantes de la firme à savoir la capacité d’autofinancement (CAF). C’est cette capacité
qui permettra, entre autres destinations, de rembourser les annuités d’emprunt (plus précisément le
capital des emprunts, puisque les intérêts sont déjà déduits de la CAF).

On peut donc rapprocher la CAF annuelle du montant total de l’endettement à moyen et long
terme. En général, il est souhaitable que le délai de remboursement des dettes à moyen et long
terme= DMLT/CAF annuelle soit ˂ à 3 à 4 ans.

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Remarque : Il s’agit bien d’années puisque l’on divise une somme pluriannuelle par une CAF
annuelle.

2.3- Les ratios de liquidité

Il s’agit de savoir dans quelle mesure l’entreprise peut faire face à ses engagements à court terme.
Une entreprise rentable peut être mise en faillite si le niveau de sa trésorerie ne lui permet pas de
régler ses paiements qui arrivent à échéance. On distingue 3 ratios :

2.3.1- Le ratio de liquidité générale = actifs circulants /dettes à C.T

Ce ratio permet de répondre à la question suivante : En vendant ses stocks, en encaissant ses
créances clients en plus de ses liquidités, l’entreprise parvient-elle à régler demain ses dettes à
court terme ?
Ce ratio doit être supérieur à 1 surtout pour les entreprises industrielles car le F.R doit être positif.

2.3.2- Le ratio de liquidité restreinte ou réduite : (Valeurs Réalisables + Valeurs Disponibles)


/DCT

Ce ratio permet de mesurer la capacité de l'entreprise à faire face aux dettes à court terme avec ses
valeurs réalisables et ses valeurs disponibles. Les stocks sont exclus car en cas d'urgence, il peut
être difficile de vendre la totalité des stocks sans les brader (les vendre avec perte).

2.3.3- Le ratio de liquidité immédiate : VD/DCT

Il exprime la capacité (ou la difficulté) qu’aurait l’entreprise à rembourser ses dettes à court terme
avec ses seules liquidités, si tous ses fournisseurs exigeaient un paiement immédiat. Avec ses
disponibilités, quelle part des dettes à court terme l'entreprise peut-elle régler ? Ce ratio semble
présenter un intérêt opérationnel limité du fait de son ambiguïté. Les créanciers de l'entreprise ont
intérêt à ce que ce ratio soit le plus élevé possible, ce qui est en contradiction avec une bonne
gestion interne de trésorerie qui doit viser la trésorerie zéro. Ce ratio est généralement très
inférieur à 1 (très faible) pour éviter le risque d'avoir une trésorerie oisive.

II- Les ratios de gestion (de rotation ou d’activité)


Le ratio de rotation mesure le nombre de fois dans l'année le poste de l'actif ou du passif «tourne ».
Le ratio de rotation est l'inverse du délai d’écoulement. Le délai d'écoulement mesure la durée de
stockage de chacun des articles dans l’entreprise, la durée du crédit clients et la durée du crédit
fournisseurs : Délai d'écoulement = (1 / ratio de rotation) *360 j

1- La rotation des capitaux engagés


L’analyste peut chercher à mesurer :

 La vitesse de rotation des actifs = Chiffre d’affaires (H.T) /actif total


 La vitesse de rotation des capitaux propres = Chiffre d’affaires (H.T) /
capitaux propres

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Ces ratios ont pour objet de valider la plus ou moins efficacité dans l’utilisation des ressources
mises à la disposition des gestionnaires. Ils traduisent l’aptitude de l’entreprise à générer du
chiffre d’affaires à partir d’un montant de fonds propres donné ou d’actifs utilisés. A priori,
il est souhaitable d’améliorer la vitesse de rotation des capitaux engagés donc de les faire
« tourner » (tout comme un stock) le plus rapidement possible au cours d’un exercice.

2- Délai de remboursement des dettes à long terme


Le remboursement des emprunts s'effectue grâce à la capacité d'autofinancement dégagé par
l'entreprise.

Délai de remboursement des dettes à long terme = dettes à + d'un 1 an / CAF

Ce ratio exprime, en nombre d’années, le délai théorique de remboursement des dettes à + d'un an
grâce au financement généré par l'activité de l'entreprise. Ce ratio doit être le plus faible possible
(ratio cité à la page 4).

3- La rotation des stocks


Les stocks constituent un encours dont le renouvellement est assuré grâce à des entrées
correspondant aux approvisionnements (matières premières, encours, marchandises) ou à la
production effectuée (produits finis), à des sorties correspondant soit à l'absorption des
consommations intermédiaires dans la production (matières premières, encours), soit à des ventes
(produits finis, marchandises). Il est important de surveiller la vitesse de rotation des stocks car un
alourdissement des stocks se répercute directement au niveau de la trésorerie.

La vitesse de rotation des stocks, calculée par Vitesse = 360 / Délai, exprime le nombre de fois
où le stock est renouvelé pendant l’année.

A ce niveau, il faut distinguer entre les entreprises commerciales et les entreprises industrielles.

3.1- Cas d'une entreprise commerciale

Ratio de rotation des stocks de marchandises = coût d'achat des marchandises vendues
/stock moyen de marchandises.

Avec : le stock moyen = (S.I +S.F) /2


Coût d'achat des marchandises vendues = prix d'achat +frais sur achats + (S.I- S.F)

Ce ratio mesure le nombre de fois que le stock a été renouvelé pendant la période.
Temps d'écoulement des stocks de marchandises = (stocks moyen / coût d'achat des
marchandises vendues) * 360.

Ce ratio, exprimé en nombre de jours, correspond au délai de stockage des marchandises.

3.2- Cas d'une entreprise industrielle

Ces entreprises détiennent différentes catégories de stocks : matières premières, encours, produits
finis.

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Temps d'écoulement des stocks de M.P = (stock moyen M.P/coût d'achat des M.P
consommées.) * 360.
Temps d’écoulement des produits finis = (stock moyen des P.F/coût de production des P.F
vendus) *360

Temps d’écoulement des encours = (stock moyen des encours / coût de production des
encours) *360

Les ratios de rotation des stocks mesurent l'efficacité de l'entreprise dans sa gestion des stocks. En
principe, plus les stocks tournent vite dans l'année et plus cela traduit une bonne gestion. La
rotation des stocks est généralement plus lente pour les entreprises industrielles que pour les
entreprises commerciales.

4- Le délai de recouvrement des créances clients ou durée de crédits- clients :


Le délai de recouvrement des créances clients, exprimé en nombre de jours, est calculé ainsi :
(clients et comptes rattachés /CA TTC) *360

Avec clients et comptes rattachés =clients +clients douteux +effets à recevoir +E.E.N.E -
clients, avances et acomptes.

Rappelons que les créances clients figurent au bilan pour leur montant en TTC, ce qui impose de
calculer au dénominateur le CA en TTC.

Un délai de recouvrement élevé indique une politique commerciale libérale et encourage les
ventes. Cependant, le risque d'insolvabilité des clients devient grand et la liquidité de l'entreprise
est faible. Un délai faible indique une politique commerciale sévère et donc dégradation des
ventes.
– Une durée optimale peut résulter de l'arbitrage entre la minimisation du risque et la
maximisation de la rentabilité (résultante de la maximisation des ventes).

– La politique de crédit clients dépend :


 du type de client : les entreprises ont tendance à accorder de longs délais aux clients
importants.
 de la croissance du secteur : l’entreprise à croissance élevée accorde des délais longs.
 de la concurrence au sein du secteur.
 de la situation financière de l'entreprise : une entreprise en difficulté financière est
amenée à réduire ses délais de recouvrement.
5- Le délai de règlement des dettes fournisseurs
Le délai de paiement des fournisseurs, exprimé en nombre de jours, est calculé ainsi :
Fournisseurs et comptes rattachés /achats TTC) *360

Avec Fournisseurs et comptes rattachés= Fournisseurs + Effets à payer - Fournisseurs,


avances et acomptes.

Tout comme celle du ratio clients, l’analyse du ratio fournisseurs doit se mener avec prudence. Un
allongement du délai, certes favorable à la trésorerie, peut signifier un pouvoir commercial accru

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auprès des fournisseurs, mais aussi des difficultés de paiement. À l’inverse, une réduction peut
cacher un raidissement des fournisseurs, ou un choix délibéré de l’entreprise pour obtenir de
meilleures conditions d’achat. On peut dire de manière générale, qu’un délai supérieur à 90 jours
est plutôt défavorable.

À partir des deux ratios clients et fournisseurs, il est possible de mettre en évidence le délai
commercial = délai du crédit clients – délai du crédit fournisseurs.

Même si le premier est exprimé en jours de ventes et le second en jours d’achats, cette différence
donne une indication sur le délai qui reste à financer par l’entreprise du fait de ses conditions
commerciales. Un délai négatif sera bien évidemment favorable à la trésorerie.

Ainsi, le délai de recouvrement des créances clients doit être, en moyenne, inférieur au délai de
règlement des fournisseurs. Dans le cas contraire, l'entreprise sera confrontée à des problèmes de
trésorerie.

L’équilibre de la trésorerie résultera d'une bonne synchronisation des trois ratios, à savoir : la
rotation des stocks, le délai de recouvrement des créances clients et le délai de règlement des
dettes fournisseurs.

III- Les ratios de rentabilité


Les ratios de rentabilité permettent l'appréciation des performances de l'entreprise et donnent une
idée sur l'efficacité de sa gestion. Ces ratios résultent d'une confrontation entre un indicateur de
résultat et un indicateur relatif aux moyens mis en œuvre pour dégager le résultat considéré.

Rentabilité = résultat/moyens mis en œuvre

Pour les indicateurs de résultat, on peut avoir : la valeur ajoutée, l'excédent brut d'exploitation, le
résultat d'exploitation, le résultat net, la capacité d'autofinancement, l'autofinancement, les
dividendes, etc.

Pour les indicateurs des moyens mis en œuvre, on peut avoir : l’actif total, les immobilisations, les
capitaux propres, les capitaux permanents, etc.

Seules quelques combinaisons résultat/moyens sont significatives. En effet, il faut toujours


comparer le résultat qui permet de rémunérer telle catégorie de moyens et non pas à une autre.
Les ratios retenus pour l'analyse de la rentabilité dépendent de l'objectif de l'analyste financier.
Ainsi, les dirigeants qui cherchent à mesurer les performances industrielles et commerciales de
l'entreprise sont concernés par les résultats sur lesquels ils peuvent agir (excédent brut
d'exploitation, résultat d'exploitation, résultat courant, capacité d'autofinancement...). L'Etat
concerné par la richesse créée par l'entreprise privilégie la notion de valeur ajoutée. Les
actionnaires, en tant que propriétaires de l'entreprise, sont sensibles à l'enrichissement de celle-ci
et donc aux bénéfices.

La rentabilité s'appréhende à trois niveaux selon les objectifs de l'analyse. Il s'agit de :

 la rentabilité commerciale ou rentabilité des ventes.


 la rentabilité économique ou rentabilité des biens économiques utilisés.

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 la rentabilité financière ou rentabilité des capitaux engagés.
1- La rentabilité commerciale (taux de marge)
La rentabilité commerciale est appréciée par des ratios de marge. Elle renseigne sur la politique
des prix de l'entreprise et sur la marge que l'entreprise prélève sur le prix de revient des biens
vendus. Trois ratios sont généralement calculés :

1.1- Le ratio de marge nette = Résultat net / chiffre d'affaires hors taxes
Ce ratio exprime la marge prélevée par l'entreprise après déduction de toutes les charges. Le ratio
de marge nette permet de déterminer, pour chaque unité monétaire de vente, ce qui reste à
l'entreprise une fois tous les frais déduits.

1.2- Le ratio de marge commerciale = marge commerciale / chiffre d'affaires hors taxes.
Ce ratio est une mesure de la marge prélevée sur le coût d'achat des marchandises vendues. Il est
calculé pour les entreprises commerciales, qui achètent des marchandises pour les revendre en
l’état, afin d'analyser l'évolution de leur performance commerciale. Il peut être également calculé
pour les entreprises mixtes.
Le ratio de marge commerciale permet de déterminer ce que rapporte à l'entreprise la stricte
opération achat/vente de marchandise.

2- La rentabilité économique
L'entreprise a besoin de l'ensemble de ses actifs pour générer des bénéfices. Il apparaît donc
important de mesurer la rentabilité qu'elle génère sur ses investissements. La mesure de la
rentabilité économique permet de déterminer l'efficacité des moyens mis en œuvre par l'entreprise.
La rentabilité économique est la capacité de l’entreprise à dégager un résultat sans tenir compte de
ses décisions financières. On compare donc ce que l’entreprise a investi et le résultat économique
(ou d’exploitation) obtenu.
Elle est appréciée de différentes manières :

2.1- Du point de vue de l’entreprise

Elle peut être mesurée essentiellement par les ratios suivants :

Le ratio de rendement sur actif = Résultat net ou Résultat d'exploitation /actif total.
Ce ratio est appelé par les américains Return On Asset : ROA

L'efficacité de l'exploitation de l'entreprise se mesure également par le ratio suivant : Rentabilité


économique brut = EBE / Actif total

Ce ratio permet de bonnes comparaisons entre des entreprises différentes par leur taille, leur
nationalité ou leur statut car il n'est pas affecté par la politique d'investissement de l'entreprise, ni
par sa politique de financement ou de distribution.
On peut aussi calculer un autre ratio : CAF / Actif total

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2.2- Du point de vue des bailleurs de fonds (les prêteurs à long terme et les actionnaires) :

On peut calculer le ratio suivant : Résultat d'exploitation / capitaux permanents. Ce ratio


permet de mesurer la performance économique à long terme de l'entreprise ainsi que son aptitude
à attirer de nouveaux moyens de financement.
Remarque : La rentabilité économique est un résultat économique rapporté à un actif
économique.

Une décomposition de la rentabilité, et plus particulièrement du ratio exprimant le rendement sur


actif (ROA), est possible :

Résultat net / actif total = (Résultat net /CA hors taxes)*(CA hors taxes/actif total)
Ainsi, la rentabilité économique =taux de marge * taux de rotation des actifs.

La relation entre la rentabilité économique, le taux de marge et le taux de rotation des actifs fait
apparaître qu’une même rentabilité peut être obtenue par deux politiques commerciales différentes
:
 une politique de bas prix, avec une faible marge, mais une rotation des ventes
importantes (taux de rotation élevé ou faible intensité capitalistique). C'est le cas
des entreprises commerciales,
 une politique de qualité des produits dégageant une forte marge mais une faible
rotation des ventes (taux de rotation des actifs faible ou forte intensité
capitalistique). C'est le cas des entreprises industrielles.
=> Une entreprise peut donc améliorer sa rentabilité économique, soit en cherchant à augmenter sa
marge (c’est à dire agir sur les prix et les coûts), soit en cherchant à augmenter la rotation de ses
actifs en développant son chiffre d'affaires par rapport à l'actif investi.

3- La rentabilité financière
D'un point de vue financier, seul la rentabilité des capitaux propres investis par les actionnaires de
l'entreprise est significative.

Rentabilité financière = Résultat net /capitaux propres

Ce ratio est également appelé dans la littérature américaine « Return On Equity» : ROE. Ainsi la
rentabilité financière mesure le bénéfice obtenu sur les fonds apportés par les actionnaires. Elle
permet de déterminer ce que rapporte à l'entreprise une unité monétaire de capital. La rentabilité
financière mesure, en effet, l'efficacité avec laquelle l'entreprise utilise les capitaux mis à sa
disposition par les actionnaires. Si ce ratio est faible et surtout s'il est inférieur au taux de
rémunération de l'argent sur le marché monétaire, l'entreprise aura des difficultés à attirer de
nouveaux actionnaires avec des perspectives de rendement aussi faibles et disposera donc de peu
de fonds propres pour financer ses investissements. Le ratio de la rentabilité financière (rentabilité
des capitaux propres) est décomposé de la façon suivante :

Résultat net /capitaux propres = (Résultat net /CA hors taxes)*(CA hors taxes /actif
total)*(actif total /capitaux propres)

Rentabilité financière = taux de marge *taux de rotation des actifs *taux d'endettement.
=rentabilité économique * taux d'endettement.

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Cette relation traduit l'incidence sur la rentabilité financière :
- du taux de marge.
- de la rotation des actifs.
- et de la structure financière (l'endettement) de l’entreprise.
Cet enchainement explique comment une entreprise peut améliorer la rentabilité financière de ses
capitaux propres :
- en améliorant sa marge bénéficiaire,
- en développant son chiffre d’affaires,
- en augmentant ses ressources financières (par l’augmentation de l’endettement externe).

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