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Ecole Supérieure de Technologie, Meknès

Gestion et analyse financière


Pr Bouchra RAJOUANI
Email : b.rajouani@umi.ac.ma

03/11/2021 1
INTRODUCTION
La gestion financière regroupe l’ensemble des activités d’une
organisation qui visent à planifier et à contrôler l’utilisation des
liquidités (argent) et des avoirs (biens) qui sont possédés par l’entité
pour réaliser sa stratégie. Il s’agit donc d’un outil de gestion
prévisionnel à destination du gestionnaire.
La méthodologie de la gestion financière procède selon deux étapes
complémentaires :
➢ La première est l’analyse financière de l’entreprise ou le diagnostic
financier, véritable état des lieux à un moment donné ;
➢ La deuxième est la politique financière qui consiste à préparer et
prendre les décisions financières qui engagent l’avenir et influencent
les valeurs de l’actif et du passif, les résultats et la valeur de
l’entreprise.

03/11/2021 2
Chapitre I : L’analyse financière

L’analyse financière constitue


<<un ensemble de concepts, des méthodes et
d’instruments qui permettent de traiter des informations
comptables et d’autres informations de gestion afin de
porter une appréciation sur les risques présents,
passés et futurs découlant de la situation financière et
des performances d’une entreprise>>
•Pour mener à bien son analyse, l’analyste financier commence par la
collecte de l’information. Deux sources d’informations sont disponibles :

✓les informations internes qui regroupent données comptables et les


données extracomptables (engagements hors bilan, tableau de répartition
des bénéfices…)

✓les informations externes qui concernent toutes les études sectorielles ou


sur la branche d’activité, les documents de presse……

•Cette matière une fois réunie sert de base d’application des différents
outils d’analyse financière.

•Les données comptables constituent la base d’informations pour les


analystes financiers. Mais ces données sont souvent entachées de
considérations juridiques et fiscales que l’analyste doit écarter, afin
d’arriver à une information pertinente et réaliste en égard de ses objectifs.
Les acteurs de l’analyse financière
Cette analyse doit permettre aux différents partenaires de l’entreprise de
connaître la santé actuelle de l’entreprise et ses chances de pérennité afin de
prendre position sur un partenariat technique, commercial ou financier une fois
que cette analyse aura été effectuée.
Plusieurs partenaires de l’entreprise sont concernés par l’analyse financière pour
prendre la bonne décision :
✓ Les partenaires internes : L’actionnaire cherche à cerner la rentabilité et le
risque, le dirigeant à mener une bonne gestion et les salariés à s’assurer de la
pérennité de l’entreprise et d’une meilleure politique des salaires.
✓ Les partenaires externes : Le banquier cherche à apprécier la solvabilité, la
liquidité et la structure de financement ; le fournisseur à décider de sa
politique de crédit vis-à-vis de l’entreprise et l’État à tracer sa politique
économique, etc.
Les partenaires de l’entreprise ont des préoccupations différentes et multiples.
Pourtant, ils font appel à la même technique d’analyse financière pour éclairer
leurs décisions.
Les objectifs du diagnostic financier
L’analyse financière repose sur un ensemble de techniques visant à connaître la
santé financière de l'entreprise. Elle peut se résumer à apporter une réponse à
quatre questions fondamentales :

1- Equilibre :
✓ Quelle est la structure financière de l'entreprise ?
✓ Cette structure est-elle équilibrée ?
✓ Les rapports des masses de capitaux entre eux sont-ils harmonieux ?
✓ Ne suis-je pas trop endetté ?
2- Croissance :
✓Comment s'est comportée mon activité ?
✓Ai-je connu une croissance sur la période examinée ?
✓Quel a été le rythme de cette croissance ?
✓Est-elle supérieure à celle du secteur auquel j'appartiens ?
Les objectifs du diagnostic financier

3- Rentabilité :
✓Les moyens que j'ai employé sont-ils rentables ?
✓Sont-ils en conformité avec cette rentabilité ?
✓La croissance a-t-elle été accompagnée d'une rentabilité signifiante ?
4- Risque :
✓ Quels sont les risques que j'encours ?
✓ L'entreprise présente-t-elle des points de vulnérabilité ?
✓ Y a-t-il un risque prononcé ou non de connaitre une défaillance ?
I- Analyse du bilan et structure
financière de l’entreprise

II- Analyse de l’activité et de la rentabilité

III- Analyse des flux financiers de


l’entreprise
I- Analyse du bilan et structure financière
de l’entreprise

Pour l'analyse de l’équilibre financier, le


document central est le bilan. L'évaluation des «
grandes masses» du bilan et l'étude des relations qui
existent entre elles et entre leurs composantes
principales constituent l'analyse de la structure
financière. Cette analyse permet de porter un
jugement sur les équilibres financiers fondamentaux.
Cette analyse de l’équilibre financier dépend,
toutefois, de l’approche financière utilisée et des
objectifs visés. ( fonctionnelle et patrimoniale).
I- L’approche financière de l’équilibre financier
= L’approche liquidité - exigibilité
= L’approche patrimoniale

Les outils d ’analyse :

Le Bilan financier

La relation d ’équilibre financier :


FRL - BFR = TN

et des ratios
Limites du Bilan comptable
Le Bilan comptable présente une situation patrimoniale qui ne correspond
que partiellement à la réalité économique de l’entreprise.:
- Il contient des actifs fictifs qui n’ont aucune valeur réelle:
immobilisations en non valeurs;
- L’amortissement calculé ne reflète souvent pas la dépréciation réelle
des immobilisations corporelles;
- L’application du principe du coût historique et de celui de prudence fait
que des immobilisations comme des terrains et le fonds de commerce
continuent à figurer sur le bilan pour leur valeur d’entrée sans tenir
compte des plus values potentielles qu’elles peuvent receler;
- Le bilan comptable ne renseigne pas sur l’échéance des créances et des
dettes.
L’analyste financier est amené à effectuer des retraitements et des
redressements sur le bilan comptable pour aboutir au bilan financier ou
bilan réel.
L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier

Le Bilan financier

Le bilan financier, également appelé bilan liquidité,


Bilan patrimonial, permet de mettre en évidence le
degrés d'exigibilité des éléments du passif et le degrés
de liquidité des actifs, en vue de dégager la valeur du
patrimoine réel de l ’entreprise et porter un jugement à
sa solvabilité.
L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier
Le Bilan financier

Actif Passif
Valeurs immobilisées Capitaux propres
Valeurs d’exploitations (1) Dettes à long et moyen terme
Valeurs réalisables (2) Dettes à court terme
Valeurs disponibles
(1) stocks à -1 an (2) créances à -1 an

Actif Passif

Actif réel à plus d'un an Passif à plus d'un an

Actif réel à moins d'un an Passif à moins d'un an


I- L’approche financière de l’équilibre financier
= L’approche liquidité - exigibilité
= L’approche patrimoniale
Cette approche a pour objectif d ’évaluer deux risques

Risque d ’insolvabilité Risque d ’illiquidité

Dettes réelles > Actif réel Cessation de paiement

ou ANCR < 0 Actif disponible < Passif exigible

Risques du préteur
Principales opérations permettant
le passage du bilan comptable au
bilan financier
Les principaux retraitements selon l’approche financière
Actif Passif
V.I V.E V.R V.D C.P DLMT DCT
Totaux comptables + + + + + + +
-(frais prél et -Primes de remb
Immobilisations en non- - charges à des oblig
valeurs répartir)

Plus-value / d’actif immob + + Net +I.S


Moins-value / d’actif immob - -
Créances immob à – 1 an - +
ECA durable (Non couvert - -
par provision)
Stock- outil + -
Stock rossignol - -
Plus-value / d’actif circulant + + Net +I.S
Moins-value /actif circulant - Ou - -

Créance de l’AC à + 1 an + -
TVP facilement négociable - +
TVP difficilement vendables + -
E. C.A momentané (Non - -
couvert par provision)
Analyse de solvabilité et de liquidité :
Le bilan financier permet de renseigner les dirigeants et les tiers, quant à la
solvabilité de l’entreprise, à sa liquidité et à son équilibre financier.

La solvabilité :

La solvabilité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements


financiers d’une manière générale et notamment en cas de liquidation.

La solvabilité est mesurée par l’actif net réel.


Actif net réel = Total actif – Total Dettes
Actif net réel = Total actif – (DMLT + DCT)
Actif net réel = Capitaux propres (CP)

Actif net réel est l’expression de ce qui reste pour les actionnaires.

Un actif net réel positif signifie pour les créanciers que les actifs permettent
d’assurer la couverture de tous les engagements de l’entreprise.
La liquidité

La liquidité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes à moins d’un
an (DCT) à l’aide de son actif circulant à moins d’un an.

La liquidité est mesurée par le fond de foulement liquidité (FRL).

FRL= AC – PC = (VE+VR+VD) – DCT

Le FRL constitue un indicateur de solvabilité et de risque d’illiquidité à court


terme de l’entreprise.

Le FRL peut être déterminé à partir du haut du bilan

FRL= FP – VI = (CP+ DMLT) – VI


Le FRL correspond donc au montant des capitaux permanents (plus d’un an)
qui, après financement de l’actif immobilisé, demeure disponible pour financer
les besoins de l’actif circulant (moins d’un an).
L’équilibre financier :

L’équilibre financier peut être apprécier par l’étude de la relation entre le


fonds de roulement liquidité (FRL), le besoin en fonds de roulement (BFR)
et la trésorerie nette (TN)

FRL=(CP+DMLT) – VI

BFR= (VE+VR) – DCT(HT)

TN=FRL - BFR
L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier

Le fonds de roulement net


Valeurs immobilisées Capitaux propres
+
FRN
Dettes à long et moyen terme

Valeurs d’exploitations FRN


Valeurs réalisables
Dettes à court terme
Valeurs disponibles
L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier

Valeurs d’exploitations
Valeurs réalisables FRN

Valeurs disponibles Dettes à court terme

VE+VR+VD = DCT FRN = 0


VE+VR+VD > DCT FRN > 0
VE+VR+VD < DCT FRN < 0
L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier

Capitaux propres
Valeurs +
immobilisées Dettes à long et
moyen terme

VE Dettes à court
VR terme
VD

VE+VR+VD = DCT FRN = 0


Le FRN nul traduit une
tension sur la liquidité et correspond
à une certaine fragilité en terme de solvabilité
L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier
Capitaux
Valeurs
propres
immobilisées
+
Dettes à long
et moyen terme FRN > 0
VE
VR
VD Dettes à
court terme

VE+VR+VD > DCT FRN >0


Le FRN positif est un signe favorable en termes de liquidité.

Règle de l ’équilibre financier minimum est respectée


L’approche liquidité - exigibilité de
l’équilibre financier

Capitaux propres
Valeurs +
immobilisées Dettes à long et moyen
terme
FRN < 0
Dettes à
court terme
VE
VR
VD
VE+VR+VD < DCT FRN < 0
Le FRN négatif permet de prévoir des
difficultés pour l ’entreprise en
termes de liquidité et de solvabilité
L’analyse par les ratios
Il existe certaines règles à respecter au niveau du bilan financier, afin de porter
un jugement favorable sur la liquidité de l’entreprise :
Règle de l’équilibre financier minimum : FRL>0
(Ce que l’entreprise détient à CT > ce qu’elle doit à CT)

Ratio de liquidité générale :

le ratio calculé doit être supérieur à 1, le fonds de roulement financier est donc
positif. Plus ce ratio est > 1 et plus cela est bon. Cependant, quelque fois malgré
un ratio >1 l’entreprise peut se trouver dans une situation délicate dans le cas ou
l’échéance de ses exigibilités est plus courte que la durée de conversion de son
actif à court terme.
L’analyse par les ratios
Ratio de liquidité réduite : VR + VD/ DCT
Plus ce ratio est > à 1 et plus l’entreprise a la capacité d’honorer ses
échéances à travers ses valeurs réalisables et ses disponibilités.
Ratio de liquidité immédiate :VD/DCT
Si ce ratio > 1, alors il y a mauvais emploi des disponibilités
Règle de l’endettement maximum : Dettes supérieures à 1 an <
Capitaux Propres
Ce ratio mesure l’état de l’endettement financier de l’entreprise par
rapport à ses fonds propres
L’analyse par les ratios

• Règle du financement maximum : (pas uniquement du financement


externe pour financer l’investissement).

• Ce ratio permet de mesurer la capacité de l’entreprise de rembourser


l’intégralité de ses dettes (long et moyen et court terme) par la vente
de son actif net.
II- L’approche fonctionnelle de l’équilibre financier

Le bilan fonctionnel n’est autre que le bilan retenu par le Plan


Comptable Marocain.
Toutefois, pour certains auteurs et pour des fins d’analyse
financière, certains postes méritent plus particulièrement des
retraitements et reclassements d’où le recours à l’approche
fonctionnelle.
Le bilan fonctionnel, également appelé bilan économique, est
centrée sur le fonctionnement de l’entreprise.
L’élaboration du bilan fonctionnel suppose le classement des postes
en fonction de leur appartenance aux différents cycles :
d’investissement, de financements ou d’exploitation.
L’approche fonctionnelle de
l’équilibre financier
BILAN FONCTIONNEL CONDENSE AU ………….
Emplois Ressources
Emplois stables Ressources stables
Emplois d’exploitation Ressources d’exploitation
Emplois hors exploitation Ressources hors exploitation
Emplois de trésorerie Ressources de trésorerie

NB :
1- le bilan fonctionnel est établi dans une optique de continuité de l’exploitation.
2- le bilan fonctionnel est établi en valeurs brutes, avant répartition des résultats.
3- le bilan fonctionnel intéresse particulièrement les gestionnaires internes.
Principales opérations permettant le passage

du bilan comptable au bilan fonctionnel


Emplois Ressources
Emplois stables Ressources stables
Total actif immobilisé brut I/capitaux propres
_ Primes de remboursement des obligations II/ Capitaux propres assimilés
+ Bien acquis en crédit-bail (VEB) Total R13
_ECA durable (Augmentation des dettes de +Amort et prov de l’actif
financement) +prov du passif ()
_ECP durable (Augmentation des créances +amort théorique (bien en crédit-bail)
immobilisées) III/ dettes de financement
Total (R14 R17)
_ Primes de remboursement des
obligations
+VNA théorique du bien en crédit B
_ECA durable (Augmentation des dettes
de financement)
-ECP durable (Augmentation des créances
immobilisées)
- Provisions durables pour risques et
charges.
Total Total
Emplois d’exploitation Ressources d’exploitation
Total passif hors trésorerie
Total actif circulant hors trésorerie _ FRS débiteurs
_ FRS débiteurs _Clients créditeurs
_Clients créditeurs
_comptes d’associés créditeurs (passif)
_comptes d’associés débiteurs (actif) _Autres créanciers
_Autres débiteurs _Comptes de régularisation-passif
_Comptes de régularisation-actif _Etat créditeur (IS)
_TVP
_Autres provisions pour R&C
_ECA circulants (Augmentation des dettes
circulantes) _ECA circulants (Augmentation des dettes
_ECP circulants (Augmentation des circulantes)
créances circulantes) _ECP circulants (Augmentation des
créances circulantes)

Total Total
Emplois hors exploitation Ressources hors exploitation

+comptes d’associés (actif) +comptes d’associés (passif)


+Autres débiteurs +Autres créanciers
+Comptes de régularisation-actif +Comptes de régularisation-passif
+TVP +Etat créditeur (IS)

Total Total
Emplois de trésorerie Ressources de trésorerie
Trésorerie actif Trésorerie-passif
L’approche fonctionnelle de
l’équilibre financier

Le Bilan fonctionnel
Cette présentation du bilan fonctionnel permet de répondre à
deux questions :
1 - d’où est venu l’argent ? (origine des ressources)

2 - où est-il allé ? (nature des emplois)


L’approche fonctionnelle de
l’équilibre financier
La relation d'équilibre financier global
Sur la base des reclassements et des retraitements énoncés
précédemment, l’analyse fonctionnelle met en évidence 4 soldes
majeurs :
FRF - BFG (BFGE + BFGHE) = TN

Équilibre financier Équilibre financier


stable de trésorerie
Équilibre financier
cyclique
L’approche fonctionnelle de
l’équilibre financier
Fonds de roulement fonctionnel:
C’est la part des ressources stables disponibles après le financement des
emplois stables pour contribuer à couvrir les besoins de financements liés à
l’exploitation.

F.R.F. = Financement permanent - Actif immobilisé


= Ressources stables - Emplois stables

Le F. R. doit en principe être positif : lorsqu’il est négatif, cela veut dire que
l’entreprise ne finance pas la totalité de ses emplois stables avec les
ressources stables, ce qui constitue un déséquilibre.
L’intérêt du F.R.F réside pour l’essentiel, dans sa comparaison avec le
besoin en fonds de roulement.
Besoins en fonds de roulement ou besoin de financement global

•Il représente le besoin de financement généré par le cycle de


l’exploitation de l’entreprise.
•Un B.F.R positif signifie que les emplois circulants sont
supérieurs aux ressources circulantes, ce qui traduit un besoin
de financement.
•Un B.F.R négatif signifie que les ressources circulantes sont
supérieures aux emplois circulants, ce qui traduit une
ressource de financement.
B.F.R = Actif circulant hors trésorerie – Passif circulant hors trésorerie
= (Emplois d’exploitation+ Emplois HE) – (Ressources d’exploitation
+Ressources HE)
Ce B.F.R global peut être divisé en deux composantes :

- Un B.F.R. d’exploitation limitée aux éléments liés à l’activité


économique de l’entreprise ;

- et un B.F.R. hors exploitation regroupant les éléments hors


exploitation.

B.F.G.E = Emplois d’exploitation– Ressources d’exploitation


B.F.G.H.E = Emplois hors exploitation - Ressources hors exploitation
Trésorerie nette (T. N.) :

C’est l’excédent des liquidités sur les financements bancaires


courants :

T. N. = Trésorerie Active - Trésorerie Passive


Ou bien T. N. = F.R.F – B.F.G

Une TN positive constitue un emploi, et négative présente une


ressource.
L’analyse du FRN et du BFR peut donner lieu à six cas de
figure :
Le BFR est entièrement financé par le FRF dont
l’importance permet de dégager des disponibilités. Le BFR est financé par le FRF et les concours
L’analyste doit veiller à ce que cette situation ne bancaires.il faut chercher si le risque bancaire
cache pas un sous-emploi des capitaux. courant ne pose pas de graves problèmes.

Cette situation est déséquilibrée et extrêmement Le cycle d’exploitation génère d’importantes


dangereuse car les concours bancaires couvrent ressources qui viennent s’ajouter au fond de
non seulement les BFR et les disponibilités, mais roulement. Il faut se demander si les capitaux
également une partie des emplois stables. sont sous employés
On apprécier le risque en comparant le montant de
la trésorerie nette négative aux capitaux propres de
l’entreprise.
Si cette situation se perpétue, elle appelle une
restructuration de la situation financière de
l’entreprise.

Cette situation est totalement


Les ressources générées par le cycle d’exploitation déséquilibrée dans la mesure où les
financent les excédents de liquidités et une partie ressources stables ne couvrent qu’une
de l’actif immobilisé. Un refinancement du partie des emplois stables, cette
financement permanant est à envisager sauf si les insuffisance étant compensée par les
ressources de financement sont pérennes d’un ressources d’exploitation. La
exercice à l’autre. dépendance financière externe est forte
et appelle de repenser la structure
financière.
Ratio de fonds de roulement. Si ce dernier est supérieur à 1,
Ressources stables ceci implique que l’entreprise arrive à financer ses
Emplois stables immobilisations et qu’il lui reste une partie pour financer son
besoin de financement lié à l’exploitation. Situation saine
pour l’entreprise.
Total des dettes Ce ratio donne une information sur l’endettement global de
Total passif l’entreprise.
𝑨𝒎𝒐𝒓𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒄𝒖𝒎𝒖𝒍é𝒔/ Ratio de qualité des actifs : ce ratio traduit le degré de
𝑰𝒎𝒎𝒐𝒃𝒊𝒍𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒃𝒓𝒖𝒕𝒆𝒔 vieillissement de l’appareil productif. Ce ratio donne une
indication sur l’horizon de son renouvellement.
Ce ratio nous renseigne sur la structure de l’endettement.
Dettes de financement
Total des dettes

Charges financières Ce ratio met en relief le coût de l’endettement de l’entreprise.


Dettes totales
Capitaux propres Ratio d’autonomie financière, ce dernier doit être > 50 %. Plus
Financement permanent on se rapproche de ce seuil, plus l’entreprise aura des difficultés
pour recevoir de nouveaux crédits.
Capitaux propres Ce ratio est très important pour la détermination de la capacité
Dettes de financement de remboursement de l’entreprise. Il doit être > 1.
Ce ratio mesure la capacité de remboursement de l’entreprise.
Dettes de financement Les banquiers estiment que ce ratio ne devrait pas excéder un
C. A. F. seuil de 4 ou 5 fois, sinon, l’entreprise risque d’avoir des
difficultés pour rembourser ses dettes à terme.
II-Analyse des performances d’activité
L’analyse d’activité permet de répondre à plusieurs questions :
1.Le chiffre d’affaires réalisé sur les derniers exercices : est-il en croissance ou
en décroissance ? Comment expliquer son évolution ? quel est le seuil de
rentabilité ?
2.La marge de l’entreprise est-elle conforme aux moyennes du secteur ? A
défaut, quelles sont les raisons de cet écart ?
3.La masse salariale est-elle conforme à ce qui se pratique dans le secteur ?
Quelle est la productivité de la main d'œuvre ?
4. Quels sont les moyens utilisés par l’entreprise pour exercer son activité ?
5.Le compte de résultat est –il positif ou négatif ? Si le résultat est négatif, quels
sont les postes de charges qui en sont responsables et lorsqu’il est positif, c’est
grâce à quoi ?
6.Quelle relation entre la rentabilité économique et la rentabilité financière ?
7.Quel est le potentiel de développement de l’activité de l’entreprise ?
• Pour compléter et enrichir les observations et conclusions que
l’analyste peut avoir sur l’entité étudiée, à partir de l’analyse du bilan,
l’étude du Compte de Produits et Charges (CPC) constitue un passage
incontournable.
• L’étude du CPC permet d’apprécier l’activité et la rentabilité de
l’entreprise, notamment à l’aide de l’ESG.
• L’ESG permet de visualiser, au niveau des soldes de gestion,
comment l’entreprise a généré son résultat et sa capacité
d’autofinancement.
• L’ESG comporte deux tableaux :
• Le tableau de formation des résultats ;
• Le tableau de calcul de l’autofinancement.

44
Tableau de Formation des Résultats (TFR)
Éléments Exercice N Exercice N-1
• Ventes de marchandises (en l’état) 711
- • Achats revendus de marchandises 611
I = Marge brute sur vente en l’état (A)
+ Production de l’exercice
•Ventes de biens et services produits 712
II •Variation des stocks de produits 713
•Immo. produites par l’E /se pour elle-même 714
- Consommation de l’exercice
III •Achats consommés de matières et fournitures 612
•Autres charges externes 613/614
= Valeur ajoutée (I+II-III)
+ • Subvention d’exploitation 716
IV - • Impôts et taxes 616
- • Charges de personnel 617
V = Excédent brut d’exploitation (EBE) ou Insuffisance brute
d’exploitation (IBE)
+ • Autres produits d’exploitation 718
- • Autres charges d’exploitation 618
+ • Reprises d’exploitation : transfert des charges 719
- • Dotations d’exploitation 619
VI = Résultat d’exploitation (+ ou -)
VII + ou - Résultat financier
VIII = Résultat courant
IX + ou - Résultat non courant
- Impôts sur les résultats
= Résultat net de l’exercice 45
Signification des différents soldes de gestion
Marge commerciale =
ventes de marchandises en l’état, diminuées des RRRA
– achats revendus de marchandises nets des RRRO

• La MC, ou marge brute, intéresse essentiellement les entreprises commerciales ou de


négoce.
• La marge commerciale s’apprécie à travers les deux ratios suivants :
• Le taux de marque : (marge commerciale / vente de marchandises HT) * 100.
Ce ratio mesure l’évolution de la performance de l’activité commerciale de l’entreprise.
• Et le taux de marge : (marge commerciale / achats revendus de m/ses HT) * 100.

Ce ratio mesure l’évolution de la performance de la politique des approvisionnements de


l’entreprise.

46
Production de l’exercice = Ventes de biens et services produits
+/- variation de stock
+ immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même.

• C’est un indicateur hétérogène :


• La production vendue est évaluée au prix de vente ;

• La production stockée et celle immobilisée sont évaluées au coût de production.

• Ce qui risque de fausser les comparaisons dans l’espace.

• La variation de la production est un bon indicateur du taux de croissance interne

de l’entreprise.

47
Valeur ajoutée = marge commerciale
+ production de l’exercice
– consommation de l’exercice (Achats consommés de matières +
autres charges externes).

• La valeur ajoutée mesure la richesse créée par l'entreprise, lui permettant de


rémunérer tous ceux qui y ont participé (personnel, État, bailleurs de fonds et
actionnaires) et de renouveler les investissements.
• La VA permet d’évaluer le poids économique de l'entreprise. Ainsi, la VA
d’une entreprise commerciale sera faible comparativement à une entreprise
industrielle.
• Elle permet aussi de mesurer la contribution de l’entreprise à l'économie du
pays (la somme des VA de toutes les entreprises permet de dégager le PIB).

48
• Taux de croissance de la valeur ajoutée :
VA n – VA n-1

VA n-1
Le taux de croissance de la valeur ajoutée est un indicateur de mesure de la
croissance, plus significatif que le taux de croissance du chiffre d’affaires.
• Taux d’intégration : VA
CA HT ou Production de l’exercice

Plus une entreprise sous-traite, plus ses consommations intermédiaires


augmentent et sa VA diminue.

• Taux de rendement du capital et de la main d’oeuvre :

VA/Capitaux investis VA/Effectif


Ces ratios sont des indicateurs du nombre de DH de VA créée par DH de
capitaux investis et par tête d’employé.
49
Excédent brut d’exploitation = VA
+ subvention d’exploitation
– impôts et taxes – charges de personnel.

• L’EBE constitue la première ressource potentielle qu'obtient l'entreprise du


seul fait de ses opérations d'exploitation.
• C’est le premier résultat de la performance industrielle et commerciale de
l'entreprise.
• C’est un solde indépendant :
✓ de la politique d'investissement (pas de dotations aux
amortissements dans le calcul du solde) ;
✓de la politique de financement (pas de charges financières dans le
calcul du solde) ;
✓ de la forme juridique (pas d'incidence de la fiscalité).
• C’est donc un bon indicateur qui permet de faire des comparaisons inter-
entreprises, particulièrement au sein du même secteur.

50
• Poids de l’endettement : Charges d’intérêts /EBE

Il mesure le poids de l’endettement de l’entreprise.


•Taux de marge brute ou rentabilité de l’activité ou taux de profitabilité :

EBE/CA HT Ou EBE/ Production


Il mesure la capacité de l’entreprise à générer une rentabilité à partir
du chiffre d’affaires.
•Taux de rentabilité économique :

EBE/ Actif économique ou capitaux investis


Il mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser ses investissements.
L’actif économique
= les immobilisations nettes d’exploitation + le BFR.
= capitaux propres +dettes financières 51
Résultat d’exploitation = EBE
+ autres produits d’exploitation – autres charges d’exploitation
– dotations d’exploitation + reprises d’exploitation

• C’est le résultat des opérations correspondant au « métier de base » de


l'entreprise.
• Il constitue un bon indicateur de performance pour l’entreprise.
Le résultat d’exploitation, qui tient compte des dotations aux
amortissements, permet de donner une idée sur la politique
d’investissement de l’entité étudiée.

52
Résultat financier = produits financiers – charges financières
• C’est le solde découlant des produits et des charges relatifs aux
décisions financières de l’entreprise. C’est un résultat qui permet
d’apprécier la performance de l’entreprise quant à sa politique de
financement.

53
Résultat courant = Résultat d'exploitation
+ Produits financiers
– Charges financières
• Le résultat courant résulte des opérations ordinaires ou habituelles de l'entreprise sur un
plan industriel, commercial et financier, exclusion faite des éléments non courants et de
l'incidence fiscale de l’impôt sur les résultats.

Résultat non courant = produits non courants – charges non courantes


• Résultat ayant un caractère non répétitif et donc exceptionnel.

Résultat Net = Résultat courant + Produits non courants


– Charges non courantes – Impôts sur les résultats

• C’est le résultat qui fera l’objet d’une affectation par les associés réunis en assemblée
générale ordinaire annuelle.

54
• Taux de marge nette :

Résultat net
CA HT
• Il mesure la capacité de l’entreprise à générer un bénéfice net à partir du chiffre
d’affaires.
• Taux de rentabilité financière :

Résultat net
Capitaux propres

• Il mesure la capacité de l’entreprise à rentabiliser les fonds propres apportés par les
associés.
• La rentabilité financière va permettre d’apprécier la bonne composition du
financement à travers l’effet de levier.
55
La capacité d’autofinancement
• La CAF est un indicateur qui permet d’apprécier la capacité de l’entreprise à dégager
les ressources internes de financement de sa propre activité. Le montant de la CAF
mesure la possibilité qu’aura l’entreprise de rembourser ses dettes.
• Elle joue un rôle essentiel pour l’entreprise dans la mesure où elle lui permet de
financer : l’augmentation du besoin en fonds de roulement, les investissements, le
remboursement des dettes et la rémunération des capitaux apportés par les associés.
• L'autofinancement est la part de la CAF consacrée au financement de l'entreprise.
C'est la ressource interne disponible après rémunération des associés.

Autofinancement = CAF – Dividendes distribués


• La CAF peut être calculée de deux manières :
• Par la méthode additive
• Par la méthode soustractive

56
Méthode additive : à partir du résultat net de l’exercice
EXERCICE EXERCICE
PRECEDENT
1 Résultat net de l'exercice

2 + Dotations d'exploitation (1)


3 + Dotations financières (1)
4 + Dotations non courantes (1)
5 - Reprises d'exploitation (2)
6 - Reprises financières (2)
7 - Reprises non courantes (2) (3)
8 - Produits des cessions (2)
9 + Valeurs nettes d'amortissement d'immob
cédées
= CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT
(CAF)
10 - Distribution des bénéfices
= AUTOFINANCEMENT

(1) : A l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie : Il s’agit donc des dotations aux
amortissements et des dotations aux provisions sur actif immobilisé, des dotations aux provisions durables et aux provisions
réglementées.
(2) : A l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie.

(3) : Y compris reprises sur subventions d’investissement.


57
Méthode soustractive : à partir de l’EBE
Signe Mode de calcul
+ ou – Excédent Brut d’Exploitation ou Insuffisance Brute d’Exploitation
-
Charges décaissables :
−dotations d’exploitation sur actif circulant,
−autres charges d’exploitation,
−charges financières (sauf dot. sur actif immobilisé. et financement permanent),
−charges non courantes (sauf VNA des immobilisations cédées et dotations sur
actif immobilisé et financement permanent),
- impôt sur le résultat.
+ Produits encaissables :
+ reprises d’exploitation sur actifs circulants,
+ transferts de charges d’exploitation,
+ autres produits d’exploitation,
+ produits financiers (sauf reprises sur provisions réglementées ou sur
provisions durables et reprises sur amortissement),
+ produits non courants (sauf produits de cession des immobilisations, reprises
sur subventions d’investissement et reprises sur provisions durables ou
réglementées).
= Capacité d’autofinancement
- Distribution des dividendes
= Autofinancement
58
Les retraitements du CPC

• L’ESG, tel qu’il a été proposé par le plan comptable


marocain, présente un intérêt notoire pour l’analyse
des composantes du résultat.
• Toutefois, certains de ses soldes ne sont pas
toujours appropriés pour, d’une part, établir des
comparaisons inter-entreprises de manière
pertinente, et, d’autre part, analyser de façon
significative l’exploitation de l’entreprise sur
plusieurs périodes.

59
Les redevances de crédit-bail :
• Le redressement vise à permettre la comparaison entre entreprise locataire
des immobilisations et une autre entreprise propriétaire de ses
immobilisations. C’est pourquoi le crédit-bail est traité par les analystes
financiers comme une opération d’investissement financée par voie
d’endettement.
• La redevance de crédit-bail payée est déduite des autres charges externes,
puis éclatée en deux parties :
6193 : dotations d’exploitation aux
amortissements des immobilisations
corporelles
6132 : Redevances de crédit-bail
6311 : intérêts des emprunts et
dettes

60
Les charges du personnel extérieur :
• Ce redressement permet de faire une comparaison entre la situation d’une
entreprise qui dispose de son propre personnel et celle d’une entreprise qui
recourt au personnel intérimaire.

• Le personnel extérieur à l’entreprise contribue par son travail à la formation de la


valeur ajoutée. C’est pourquoi, il est convient de retrancher les rémunérations du
personnel extérieur des autres charges externes et de les ajouter aux charges du
personnel. Le même traitement est à consacrer au personnel détaché ou prêté à
l’entreprise.
• Ce reclassement induit également la réduction des consommations intermédiaires
et, par conséquent, une amélioration de la valeur ajoutée.

6135: Rémunérations du 6171: Rémunération du


personnel extérieur à l’entreprise personnel

61
Les subventions d’exploitation :

• Le plan comptable marocain exclut du calcul de la valeur ajoutée


les subventions d’exploitation. Or, ces subventions sont accordées
à l’entreprise pour compenser une insuffisance du prix de vente ;
elles doivent donc être considérées comme un supplément du
chiffre d’affaires.
• Ce reclassement des subventions d’exploitation, permet d’accroitre
la production et par conséquent la VA de l’entreprise.

62
Les charges de sous-traitance :

• Le retraitement des charges de sous-traitance vise à permettre


la comparaison entre une entreprise qui recourt à la sous-
traitance et une entreprise dont les activités sont totalement
intégrées.
• Le reclassement consiste alors à retrancher les charges de
sous-traitance des autres charges externes et de les reclasser :
❖ En achats, pour la part des matières,
❖ En charges du personnel pour la part de la main d’œuvre.

• La valeur ajoutée se trouve en conséquence augmentée à due


concurrence.

63
L’analyse des flux financiers
Le Tableau de Financement

La loi comptable définit le tableau de financement comme


suit :

« Le tableau de financement met en évidence l’évolution


financière de l’entreprise au cours de l’exercice en décrivant
les ressources dont elle a disposé et les emplois qu’il en a
effectué ».
Le Tableau de Financement
Quatre objectifs principaux peuvent être tirés de cette
définition :
- le TF doit recenser les emplois nouveaux et les ressources nouvelles ;

- il doit permettre d'analyser les variations du patrimoine de l'entreprise


et notamment d'expliquer ces variations;

- il doit permettre d'expliquer le passage entre deux bilans successifs;

- il permet d'expliquer enfin les liens existants entre les différents flux
financiers, le niveau de l'actif et la trésorerie de l'entreprise.

Apprécier l ’évolution de la politique de financement et


et d ’investissement de l ’entreprise
Principe d ’élaboration du Tableau de financement

Emplois Ressources

 Actif  Passif

 Passif  Actif
Synthèse des Masses des Bilans (SMB)
Exercices Variations
Exercice Exercice Emplois Ressources
précédent

Financement permanent

Actif immobilisé

Fonds de roulement Fonctionnel (FRF)

Actif circulant (HT)

Passif circulant (HT)

Besoins de Financement Global (BFG)


Trésorerie Nette (TN)
Tableau des Emplois et Ressources (TER)
Exercice
Emplois Ressources
Autofinancement
Capacité d'autofinancement
Distribution de bénéfices
Cessions d'immobilisations
Cessions d'immobilisations incorporelles
Cessions d'immobilisations corporelles
Cessions d'immobilisations financières
récupérations sur créance immobilisées
Augmentation des capitaux propres et assimilés
Augmentation de capital, apports
subventions d'investissement
Augmentation des dettes de financement
Total des ressources stables
Emplois stables de l'exercice
Acquisitions et augmentations d'immobilisations
Acquisitions d'immobilisations incorporelles
Acquisitions d'immobilisations corporelles
Acquisitions d'immobilisations financières
Augmentations des créances immobilisées
Rembourrement des capitaux propres
Remboursement des dettes de financement
Emplois en non valeurs
Total des emplois stables
Variation du besoin de financement global (BFG)
Variation de la trésorerie nette (TN)
Total général

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