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Section II : Les produits bruts imposables

Dans le temps, les produits sont nés aux exercices au cours desquels le bien est livré,
ou le service est accompli. Mais, lorsque les prestations sont exécutées de façon continue
ou de façon discontinue avec des échéances successives, les produits sont imposables au
fur et à mesure de leur exécution.
Et, pour les travaux d’entreprise donnant lieu à réception, les produits sont nés à la
date de réception, de la mise à la disposition, des factures de doit ou de décompte…
Dans le principe, tous les produits bruts d’une entreprise sont imposables. Mais
certains sont dispensés ou imposés de façon particulière. Ils peuvent être des produits
d’exploitation (§ I), des produits financiers (§ II), ou des plus-values (§ III).
§ I : Les produits d’exploitation
Les produits soumis à des règles particulières sont : les stocks (A), les dégrèvements
d’impôt (B) et les subventions (C).
A- Les stocks de biens
Les stocks de biens sont évalués au prix de revient ou au cours du jour de la clôture de
l’exercice si ce cours est inférieur au prix de revient. Mais, les travaux en cours sont
impérativement évalués au prix de revient
L’évaluation des stocks est d'autant obligatoire que leur variation agit négativement ou
positivement sur le bénéfice.
B- Les dégrèvements d’impôts
Un dégrèvement est une annulation, totale ou partielle, d’une imposition. C’est un
produit de l’exercice au cours duquel l’entreprise est avisée de la décision qui le lui
accorde. Mais, il n’est imposable que s’il porte sur un impôt déductible du bénéfice.
C- Les subventions
Les subventions sont impérativement imposables. Mais, leur mode de rattachement
aux exercices varie suivant la nature de la subvention.
Les subventions d’exploitation sont rattachées à l'exercice de leur encaissement.
Les subventions d’équipement sont réparties entre les exercices au cours desquels
l’équipement financé par ladite subvention sera utilisé. Ainsi :
- lorsque les équipements sont amortissables, la subvention est répartie sur leur durée
d’amortissement,

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- lorsque les équipements ne sont pas amortissables, la subvention est répartie sur leur
durée d’inaliénabilité ou, à défaut, sur une durée forfaitaire de dix exercices.
§ II : Les produits financiers et revenus assimilés
Il s’agit des produits de participation (A), des autres revenus de capitaux mobiliers
(B), des écarts de conversion-passif (C) et des abandons de créance (D).
A- La dispense totale ou partielle des produits de participation (dividendes)
Au paiement des produits de participation, la société versante doit opérer une retenue
de 10% sur le produit brut. Cette retenue n’est pas libératoire. Mais, chez la société
bénéficiaire, les produits sont exonérés s’ils viennent d’une filiale (1) ou sont perçus par
une holding (2). Sinon, ils sont imposés partiellement (3).
1. L’exonération totale des produits de participation dans une filiale
Une société est fiscalement une filiale d'une autre au respect de ces conditions :
- les deux sociétés doivent, quelle que soit leur forme, être imposables à l'IS,
- la société participante doit avoir son siège social au Sénégal,
- la société participante doit posséder, au moins, 10% du capital de l’autre société,
- les actions ou parts de la société participante doivent être souscrites ou attribuées à
l’émission,
- ces actions doivent être inscrites au nom de la société ou que celle-ci s’engage à les
conserver pendant, au moins, deux années consécutives sous la forme nominative.
Le respect de ces conditions emporte les conséquences suivantes :
- Le montant brut des dividendes provenant de la filiale est exonéré d'IS.
- Les frais de gestion des participations ne sont pas déductibles. Mais, le montant à
réintégrer est une quote-part fixée à 5% du produit brut des participations sans pouvoir
excéder le montant total des frais et charges exposés par la société participante (mère).
- La retenue opérée par la filiale n’est pas constitutive de crédit d’impôt.
2. L’exonération totale des produits reçus par une holding
Les produits bruts de participations reçus par une holding sont exonérés, selon les
modalités du régime filial, au respect des conditions suivantes :
- la société holding doit être de droit sénégalais,
- la société holding doit être sous forme de SA ou de SARL,
- l’actif immobilisé de la société holding doit être constitué, pour au moins deux
tiers, de participations (actions) répondant aux conditions du régime filial,

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- la société holding ne doit, hors la gestion des participations, exercer d’autres
activités que :
o de direction, gestion, coordination et contrôle des sociétés du groupe,
o de recherche et de développement au seul profit du groupe,
o d’assurer la gestion de la trésorerie du groupe.
3. L’imposition partielle des produits de « simples » participations
Lorsque les conditions du régime filial ou du régime holding ne sont pas remplies, les
produits de participations dites « simples » sont imposés sur une quote-part de 40% de
leur montant brut. Et, seul 40% de la retenue effectuée constitue un crédit.
Mais cette règle ne s'applique pas aux participations dans des sociétés non soumises à
l’IS. Dans ce cas, les produits de participation ne sont pas fiscalement des produits. Alors,
la société participante doit comprendre dans son bénéfice imposable sa part du bénéfice
fiscal ou du déficit fiscal dans l’autre société.
B- Les autres revenus de capitaux mobiliers
L’imposition de certains de ces revenus dépend du caractère libératoire ou non de la
retenue (1). D’autres sont totalement exonérés (2).
1. L’imposition des revenus en fonction du caractère libératoire de la retenue
Les revenus de capitaux mobiliers sont soumis par le versant à une retenue. Quand
cette retenue n’est pas libératoire, le revenu correspondant est imposable à l’IS pour son
montant brut. Et la retenue constitue un crédit d’impôt. Il en est ainsi des :
- Revenus de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants qui, en principe,
sont soumis à une retenue de 16%. Le taux est réduit à 8% pour les revenus des comptes
de dépôt et comptes courants ouverts dans une banque, un établissement de banque, un
agent de change, un courtier en valeurs mobilières, un système financier décentralisé, une
société holding satisfaisant aux conditions du régime filial, la Caisse des Dépôts et
Consignations, ainsi que chez les comptables du Trésor.
- Revenus d’obligations, d’effets publics et de titres d'emprunts négociables d’une
durée inférieure à cinq ans : ils sont soumis à une retenu de 13%.
D’autres revenus de capitaux mobiliers sont soumis à une retenue libératoire. Par
conséquent, ils ne sont pas imposables à l’IS, et la retenue ne constitue pas un crédit
d’impôt. C’est le cas des :

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- Revenus d’obligations, d’effets publics et de titres d'emprunts négociables d’une
durée supérieure ou égale à cinq ans : ils sont soumis à une retenu de 6% libératoire.
- Revenus de bons de caisse : ils sont soumis à une retenue de 20% libératoire.
D’autres revenus de capitaux mobiliers sont exonérés de tout impôt.
2. L’exonération totale de revenus de créances, dépôts et cautionnements
Les articles 12 et 105 exonèrent de retenue et de tout impôt direct ces revenus :
- les revenus des titres d'emprunts émis par l’Etat et les collectivités locales,
- les revenus de comptes de dépôts ouverts dans la Banque de l’Habitat du Sénégal,
ainsi que des prêts et avances consentis à cet établissement,
- les intérêts des sommes inscrites sur les livrets d’épargne des personnes physiques,
servis par une banque, un système financier décentralisé, un établissement financier ou
une caisse d’épargne situés au Sénégal,
- les intérêts des prêts consentis aux coopératives ou unions des coopératives ou des
prêts qu’elles consentent,
- les intérêts des prêts consentis par la BCEAO,
- les intérêts des prêts consentis par l'Agence Française de Développement,
- les intérêts des prêts consentis à la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal,
- les revenus des prêts et avances consentis aux sociétés d’économie mixte qui ont pour
objet la promotion et le développement de la petite et moyenne entreprise,
- les revenus des emprunts contractés par la S.N.H.L.M et par les sociétés qui se
consacrent, avec l’agrément de l’Etat, au développement de l’habitat économique,
- les intérêts des valeurs d’état,
- les lots ainsi que les primes de remboursement rattachés aux bons et obligations
lorsqu’ils sont expressément exonérés,
- les revenus des prêts des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit
ou d’associations créées et fonctionnant conformément à la loi organique portant
réglementation des systèmes financiers décentralisés et à leur objet,
- les revenus que les systèmes financiers décentralisés susvisés servent à leurs clients
dans la limite des montants fixés par arrêté du Ministre chargé des finances.
- les revenus des fonds déposés en gestion, pour une durée minimale de trois (3) ans,
auprès des entreprises de capital risque,

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- les produits, plus-values et transactions se rapportant aux titres émis par les Etats
membres de l’UEMOA en représentation des concours consolidés de la BCEAO.
C- Les écarts de conversion-passif
Suivant l'article 8. I. 5 du CGI, les écarts de conversion des devises ainsi que des
créances et dettes libellées en monnaies étrangères doivent être déterminés à la clôture de
chaque exercice en fonction du dernier cours de change.
Par suite, les gains probables sont imposables et doivent être réintégrés au bénéfice.
Les pertes probables sont déductibles et ne donnent lieu à aucune correction.
D- L’exonération des abandons de créances
Les abandons de créances constituent pour, la société débitrice, des produits
imposables. Mais, ils peuvent être exonérés provisoirement (A), et définitivement (B).
1. L’exonération provisoire des abandons de créances
Les abandons de créances sont provisoirement exonérés et déduits du bénéfice de
l’exercice au cours duquel ils ont lieu quand les conditions suivantes sont respectées :
- la société débitrice doit avoir le statut fiscal de filiale,
- les abandons ne doivent pas être des charges déductibles pour la société créancière,
- la société débitrice doit s’engager, par une lettre jointe à la déclaration de résultat, à
augmenter son capital selon les modalités prévues par la loi.
Mais, l’exonération n’est définitive et consolidée que si cet engagement est respecté.
2. L’exonération définitive des abandons de créances
Pour consolider, la société débitrice doit augmenter son capital selon ces modalités :
- l’augmentation doit être réalisée avant la clôture du second exercice suivant celui au
cours duquel les créances sont abandonnées.
- le montant de l’augmentation doit, au moins, être égal à celui des abandons,
- la société créancière doit être la seule bénéficiaire de l’augmentation de capital,
- l’augmentation doit être effectuée en numéraire ou par conversion de créance.
A défaut, les abandons doivent être rapportés au bénéfice imposable de l’exercice.
§ III : Les plus-values
Les plus-values constatées à la suite d’une évaluation, sont imposées à l'exercice de
constatation. Mais, celles constatées à la suite d’une réévaluation légale sont imposées et
rapportées au bénéfice en fonction de l’amortissement des biens réévalués.

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L’imposition des plus-values réalisées suite à la sortie d’une immobilisation varie
suivant qu'elles sont réalisées en cours d’exploitation (A) ou en fin d’exploitation (B).
A- L’imposition différée des plus-values réalisées en cours d’exploitation
En principe, l’imposition des plus-values est immédiate. Mais, elle peut être différée
en passant par l’exonération provisoire (1), la consolidation (2) et l’imputation (3).
1. L’exonération provisoire de la plus-value en cours d’exploitation
Le bénéfice de cette exonération est soumis aux conditions suivantes :
- la plus-value doit résulter d’une cession réalisée en cours d’exploitation,
- la cession doit porter sur une immobilisation. Mais, les valeurs mobilières ne sont
considérées comme immobilisation que si elles ont une ancienneté de cinq ans,
- le contribuable doit prendre, par lettre annexée à la déclaration de résultat, de
réinvestir la totalité de la plus-value.
Au respect total de ces conditions, la plus-value est exonérée et déduite du bénéfice de
l'exercice de réalisation. Mais l'exonération est provisoire et doit être consolidée.
2. L’exonération définitive de la plus-value
L’exonération est définitive quand le réinvestissement est effectué comme suit :
- le réinvestissement doit être effectué dans un délai de trois ans à compter de la clôture
de l’exercice au cours duquel la plus-value a été réalisée,
- le réinvestissement doit être effectué en immobilisations dans les entreprises installées
au Sénégal et dont le contribuable est propriétaire. Mais, les actions ne sont
considérées comme une immobilisation qu’en cas de souscriptions à des
augmentations de capital de sociétés à caractère industriel installées au Sénégal,
- le réinvestissement doit porter sur une somme au moins égale au prix de revient de
l’élément cédé augmenté de la plus-value,
- les fonds consacrés au réinvestissement doivent provenir soit des réserves, soit des
bénéfices réalisés. Le recours à l’emprunt est exclu.
Lorsqu’une de ces modalités n’est pas suivie, l’exonération est perdue. Et, la plus-
value qui avait été déduite du bénéfice doit être réintégrée immédiatement.
Mais quand toutes ces modalités sont suivies, l’exonération est consolidée. Et, la plus-
value exonérée n’est pas réintégrée. Elle fait l’objet d’une imputation.

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3. L’imputation de la plus-value exonérée définitivement
La consolidation de l’exonération entraîne une diminution fiscale du prix de revient
des immobilisations réinvesties par le montant de la plus-value exonérée.
Cette diminution est destinée à réduire les amortissements déductibles au titre des
immobilisations réinvesties. Elle sert aussi à augmenter la plus-value imposable, ou à
réduire la moins-value déductible, en cas de cession desdites immobilisations.
Ainsi, la plus-value naguère déduite est progressivement reprise dans les bénéfices.
L’exonération consiste seulement à différer l’imposition de la plus-value.
Par ailleurs, en cas de cession d’activité ou de cessation d’entreprise au cours du délai
de réinvestissement, les plus-values non encore réinvesties suivent le régime des plus-
values réalisées en fin d’exploitation.
B- L’imposition des plus-values réalisées en fin d’exploitation
Deux régimes coexistent : l’imposition partielle et le transfert d’imposition.
1. Le régime de l’imposition partielle
Les modes d’imposition partielle dépendent de la durée de vie de l’entreprise :
- si la fin d'exploitation a lieu moins de cinq (5) ans après la création ou l’achat de
l’entreprise, les plus-values sont imposables pour la moitié de leur montant,
- si la fin de l'exploitation a lieu cinq (5) ans au moins après la création ou l’achat
de l’entreprise, les plus-values sont imposables pour le tiers de leur montant.
Mais, certaines plus-values réalisées en fin d’exploitation peuvent être exonérées.
2. Le régime de l'imposition transférée (art. 20 du CGI)
Les plus-values en fin d'exploitation sont exonérées au respect de ces conditions :
- les plus-values doivent provenir de la cession d'éléments de l’actif immobilisé,
- la cession doit résulter de fusion, d’une scission ou d’un apport partiel d’actif,
- ces opérations doivent concerner des sociétés sous forme de SA ou SARL,
- la société bénéficiaire de l’apport doit avoir son siège social au Sénégal,
- l’acte de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actifs doit mentionner l’obligation
pour la société bénéficiaire de calculer les amortissements ainsi que les plus-values
relatifs aux biens apportés sur la base de leur valeur nette comptable au jour de
l’apport (et non de leur valeur d’apport). Le respect de cet engagement entraîne le
transfert de l’imposition de la plus-value à la société bénéficiaire de l’apport.

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Outre les corrections relatives aux charges et aux produits, le bénéfice peut subir
d’autres déductions extracomptables non liées à ces charges et produits.
Section III : Les déductions extracomptables (hors charges et produits)
Il s’agit des reports déficitaires (§ I) et des avantages fiscaux incitatifs (§ II).
§ I : Les reports déficitaires
Le déficit fiscal d’un exercice doit être imputé sur les bénéfices ultérieurs. Mais, le
délai d’imputation varie suivant le contenu du déficit. Celui-ci est constitué de :
- la part correspondant aux amortissements comptabilisés : les amortissements réputés
différés (ARD) qui sont imputables de façon illimitée,
- la part ne correspondant pas aux amortissements : le déficit ordinaire imputable sur
une durée de trois exercices suivant le terme de l’exercice déficitaire.
La différence de délai fait que l’imputation du déficit ordinaire prime sur celle des
amortissements réputés différés, que l’imputation du déficit le plus ancien est prioritaire.
§ II : Les avantages fiscaux incitatifs
Ce sont l'aide fiscale à l'investissement (A), le crédit d'impôt pour investissements (B)
et la réduction d'impôt pour exportation (C).
A- L'aide fiscale à l'investissement (art. 229 du CGI)
Cet avantage profite aux entreprises qui ont procédé, sur les exercices 2012 à 2014, à
la réévaluation légale des immobilisations amortissables inscrites à l'actif du bilan clos en
2012 (art. 226 à 228 du CGI).
Le bénéficiaire de l’aide fiscale peut, au titre de chacun des cinq exercices suivant
l'exercice de réévaluation, déduire un montant égal à 15% de l’investissement net réalisé
sans dépasser le montant de la provision spéciale de réévaluation.
L'investissement net est égal à l’excédent de la valeur des immobilisations corporelles
amortissables créées ou acquises neuf (sauf véhicules de tourisme et constructions à usage
d'habitation) figurant au bilan de clôture sur la valeur des mêmes immobilisations figurant
au bilan d'ouverture.
B- Le crédit d’impôt pour investissements au Sénégal
Le crédit bénéficie aux entreprises investissant dans les conditions suivantes :
- les investissements doivent être supérieurs ou égaux à 100 000 000 F CFA,

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- les investissements doivent tendre à la création ou l'extension d'établissements dans
des secteurs déterminés tels que l'agriculture, la pêche, la production, le tourisme, à
l’exclusion des reventes en l’état,
- les investissements doivent être des biens mobiliers neufs à usage professionnel,
matériels neufs, ainsi que des terrains à usage professionnel et biens immatériels.
Au respect de ces conditions, le crédit correspond à la déduction d’un montant égal à
40% des investissements pour les entreprises nouvelles, et à 30% pour les entreprises
procédant à une extension. La déduction est limitée à 50% du bénéfice imposable. Ce
plafond est de 70% du bénéfice si l'entreprise est implantée hors de la région de Dakar.
La déduction débute à l'exercice suivant la clôture du programme d'investissements et
peut s'étaler sur cinq exercices successifs. L'étalement est porté à dix exercices pour les
investissements excédant 250 milliards de francs. Et le reliquat non imputé au terme de la
période est définitivement perdu.
C- La réduction d’impôt pour exportation
Seules les entreprises industrielles, agricoles et de télé-services exportant au moins
80% de leur production peuvent bénéficier de cette réduction.
La réduction se traduit par la déduction d’un montant égal à 50% dudit bénéfice.
Il faut préciser que la déduction du cumul des avantages fiscaux dont bénéficie une
entreprise est limitée à 50% du bénéfice imposable. Alors, le reliquat peut être déduit sans
limitation de durée.
Après avoir calculé le bénéfice net imposable, on peut liquider l'impôt à payer.
Chapitre III : La liquidation et le recouvrement de l’impôt
Liquider l'impôt sur les sociétés dû, c'est calculer son montant en multipliant le
bénéfice imposable arrondi au millier de franc inférieur par le taux de 30%. Mais, les
entreprises admises au régime du réel simplifié et adhérentes à un centre de gestion agréé
bénéficient d'un abattement de 15% du bénéfice imposable.
En effet, une entreprise est soumise au régime du réel normal lorsque son chiffre
d'affaires annuel TTC est supérieur à 100 millions F CFA, ou lorsqu'elle réalise des
opérations immobilières. A défaut, l’entreprise est soumise au régime du réel simplifié,
avec la possibilité d’opter pour le régime du réel normal.
Pour obtenir l’impôt à payer, il faut diminuer l’impôt dû des crédits d’impôt attachés
aux revenus de capitaux mobiliers et des acomptes provisionnels (section II).

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Mais, l’impôt n’est dû que si la société réalise un bénéfice imposable minimum. A
défaut, la société est redevable de l’Impôt Minimum Forfaitaire (section I).
Section I : L’Impôt Minimum Forfaitaire sur les sociétés (IMF)
Il faut voir le champ d’application (§ I) avant la liquidation et le paiement (§ II).
§ I : Le champ d’application de l’IMF
L’IMF est dû par les personnes soumises à l’IS et dont les résultats :
- sont déficitaires,
- ou ne permettent pas de générer un montant d’IS supérieur au tarif de l’IMF.
Toutefois, sont exonérées de l’IMF :
- les sociétés qui ont commencé leurs opérations à l’année précédant celle de
l’imposition et qui ont clos leur premier bilan à cette année,
- les sociétés ayant cessé toute activité professionnelle avant l’année d’imposition,
- les sociétés ayant pour objet exclusif l’édition, l’impression ou la vente de feuilles
périodiques,
- les titulaires de permis d'exploitation ou de concession minière ou pétrolière, pendant
une période de trois ans à compter de la date de délivrance de ce permis.
§ II : La liquidation et le paiement de l’IMF
En principe, le montant de l’IMF est égal à 0,5% du chiffre d’affaires hors taxes
réalisé l’année précédant celle d’imposition. Mais, il ne peut être inférieur à 500 000 F, ni
supérieur à 5 000 000 F. L'IMF est payé à l’occasion des acomptes provisionnels.
Section II : Les acomptes
Il s'agit des acomptes provisionnels (§ I) et de l'acompte sur les importations (§ II).
§ I : Les acomptes provisionnels
Par exception au régime des impôts directs payables sur rôle, le paiement de l’impôt
sur les sociétés passe par le versement :
- d’un premier acompte exigible au plus tard le 15 février de chaque année,
- d’un deuxième acompte exigible au plus tard le 30 avril de chaque année,
- et du solde de l’IS exigible au plus tard le 15 juin de la même année,
Chacun des deux acomptes est égal au tiers de l’impôt dû l’année précédente sur le
bénéfice du dernier exercice imposé. Mais, le premier acompte ne peut être inférieur au
montant de l’IMF. Le solde à payer est égal à la différence entre, d’une part, l’IS dû et,
d’autre part, la somme des crédits d’impôt et des acomptes.

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Le contribuable est tenu de calculer et de verser spontanément les acomptes et le
solde. Mais, il peut se dispenser de verser le deuxième acompte quand il estime que le
montant du premier acompte versé est égal ou supérieur à l’impôt dû. Alors, il remet au
Chef du Bureau du recouvrement, au plus tard le 30 avril, une lettre datée et signée.
Aussi, quand le contribuable estime que le total du premier acompte, des acomptes sur
les importations versés et du montant du deuxième acompte en cours excède l'IS dû, il
peut se dispenser de verser cet excédent en remettant la même lettre au 30 avril.
Lorsque l’impôt mis en recouvrement est inférieur au total des acomptes versés,
l’excédent est imputé sur les années suivantes ou remboursé si le redevable cesse son
activité, quitte le Sénégal ou si l’exploitation reste déficitaire pendant deux exercices
consécutifs d’au moins 12 mois. Aussi, l’excédent peut être utilisé pour le paiement de
tout autre impôt direct ou taxes assimilées dont le contribuable est redevable.
§ II / L'acompte sur les importations
Les importations de produits de consommation fixés par arrêté du Ministre chargé des
finances sont soumises à un acompte égal à 3% de la valeur en douane majorée des droits
d'entrée et à l'exclusion de la TVA, des droits d'enregistrement et de timbre.
Conclusion : les obligations déclaratives (art. 30 à 33 du CGI)
Les sociétés et personnes morales passibles de l’IS sont tenues de déclarer leur résultat
fiscal de l’année au plus tard le 30 avril de l’année suivante. En outre, elles sont tenues de
fournir les documents comptables prévus par le SYSCOA.
Les assujettis doivent aussi produire un relevé des amortissements et des provisions
indication précisément leur objet, ainsi qu’un relevé détaillé des frais généraux.
Les sociétés dont le siège social est situé hors du Sénégal remettent, en plus des
documents sus visés, un exemplaire de leur bilan général.
Les sociétés vendant en gros ou demi-gros sont tenues de fournir la liste des clients
avec lesquels ils ont réalisé un chiffre d’affaires d’au moins 1 000 000 F.

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