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L’impôt sur les sociétés porte sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétaires et
personnes morales soumises à cet impôt. Le bénéfice imposable est déterminé selon des règles
semblables à celles applicables dans le cadre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
soumis à l’impôt sur le revenu pour l’entreprise individuelle (chapitres 7 à 13), mais aménagées
pour tenir compte de la distinction entre le patrimoine propre à la société et les patrimoines des
associés, de l’existence de règles fiscales spécifiques aux sociétés et de mesures fiscales propres
aux groupes de sociétés. En conséquence, toutes les règles sur la taxation des produits et la
déductibilité des charges étudiées dans les chapitres 9 à 11 (sous réserve de dispositions
particulières) peuvent être reprises en matière de bénéfices imposables à l’IS. Seules les
particularités applicables aux sociétés soumises à l’IS seront analysées dans ce chapitre,
concernant successivement l’imposition des produits puis la déductibilité des charges.
Les produits comptabilisés par une société soumise à l’IS sont normalement imposables. Les
règles sont le plus souvent identiques à celles des BIC. Les principales particularités sont
analysées ci-après.
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
Exemple : Une SA détient 20 % des droits sociaux d’une SNC, laquelle a réalisé au cours de
l’exercice N un bénéfice fiscal de 18 000 €. La SNC, qui n’a pas opté pour l’IS, a procédé en N à la
distribution du bénéfice de N–1 et la SA a perçu à ce titre 2 250 €.
Pour déterminer son bénéfice fiscal au titre de N, la SA devra procéder aux corrections
suivantes :
• réintégrer la part qui lui revient dans le bénéfice fiscal N de la filiale : 18 000 × 20 %, soit
3 600 €.
• déduire les 2 250 € de dividendes versés par la SNC au cours de l’année N, car ils
correspondent à des bénéfices antérieurs qui ont déjà été « remontés » vers la SA et ne doivent
pas être imposés une seconde fois.
Exemple : La société anonyme Vunier possède des participations dans deux sociétés :
- 15 % dans la société Duinou (société allemande) ;
- 20% dans la société Huron (société française).
Le bénéfice comptable avant imposition s’élève à 2 850 000 € incluant les dividendes de ses
filiales.
Hypothèse 1 : La société n’opte pas pour le régime spécial des mères et filiales
Les dividendes sont imposés et ne sont pas déduits du bénéfice, le résultat imposable est donc
égal au résultat comptable (2 850 000 €). Le crédit d’impôt de la société Duinou (11 700 €) est
déductible partiellement de l’impôt sur les sociétés (chapitre 18).
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
À réintégrer À déduire
Bénéfice comptable 2 850 000
Société Duinou
- Dividendes 66 300
- Quote-part de frais et charges 3 900
(66 300 + 11 700 = Dividendes bruts)*5%
Société Huron
- Dividendes 80 000
- Quote-part de frais et charges : 80 000*5% 4 000
Total 2 857 900 146 300
Résultat imposable : 2 857 900 – 146 300 = 2 711 600 €. Le crédit d’impôt ne peut pas être
déduit de l’IS correspondant car le législateur considère qu’il n’y a pas de double imposition à
compenser ici en raison de cette exonération (bien qu’elle ne soit que partielle).
Mais les écarts d’évaluations latents éventuellement constatés sur la plupart de ces titres sont
aussi, en principe, compris dans le résultat imposable à l’IS de l’entreprise.
Deux catégories de titres restent exonérées de l’imposition de ces plus-values latentes :
- les parts ou actions d’OPCVM dont la valeur de l’actif de l’OPCVM est représentée de
façon constante pour 90 % au moins d’actions ;
- les parts de fonds communs de placement à risques si l’entreprise a pris l’engagement
de les conserver pendant au moins 5 ans.
À la clôture de chaque exercice, l’entreprise doit comprendre dans ses résultats imposables
l’écart (positif ou négatif) constaté entre :
- la valeur liquidative des titres d’OPCVM à la clôture de l’exercice ;
- et la valeur liquidative de ces titres à l’ouverture de l’exercice, ou leur prix d’acquisition
si les titres ont été acquis au cours de l’exercice.
En cas d’écart négatif, l’entreprise comptabilise en principe une dépréciation pour tenir compte
de cette moins-value latente ; celle-ci n’est pas fiscalement déductible (car elle pourrait
entraîner une double déduction) et doit être réintégrée.
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
Exemple 1 : La société Loupier, dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile, a acheté
courant N des actions de SICAV pour 80 000 €. Les valeurs liquidatives sont les suivantes :
• au 31/12/N : 100 000 €
• au 31/12/N+1 : 75 000 €
Au 31/12/N, la société Loupier a intégré à son résultat imposable l’écart d’évaluation, soit :
100 000 – 80 000 = + 20 000 €.
Au 31/12/N+1, l’écart d’évaluation s’élève à 75 000 – 100 000 = –25 000 € ; cet écart négatif est
pris en compte pour la détermination du résultat fiscal.
La société Loupier a dû comptabiliser une dépréciation d’un montant de 80 000 – 75 000 = 5 000
€. Celle-ci doit être réintégrée (au plan fiscal, elle fait « double emploi » avec la prise en compte
de l’écart latent).
Lors de la cession des parts ou actions d’OPCVM, le résultat imposable est déterminé :
- à partir du prix d’acquisition ou de souscription,
- corrigé du montant des écarts d’évaluation déjà compris dans les résultats imposables.
Exemple 2 : La société Nurtel, dont l’exercice comptable coïncide avec l’année civile, a acheté
150 actions de SICAV le 01/09/N pour 140 € chacune. Les valeurs liquidatives sont les suivantes :
• au 31/12/N : 146 €
• au 31/12/N+1 : 155 €
La société Nurtel cède ses actions le 01/04/N+2 pour un prix unitaire de 158 €.
Les écarts suivants ont été pris en compte pour la détermination du résultat imposable :
• N : 150 × (146 – 140) = 900 €
• N+1 : 150 × (155 – 146) = 1 350 € ; soit un total de 2 250 €.
Les conditions de déductibilité des charges sont pour la plupart identiques à celles des sociétés
relevant de l’impôt sur le revenu (chapitres 10, 11 et 14) ; seules les spécificités sont ici
soulignées.
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
⇨ Remboursement des frais réels : ils sont normalement déductibles pour le calcul du résultat
fiscal de la société et exonérés pour le bénéficiaire (à condition qu’il choisisse la déduction
forfaitaire pour l’imposition du salaire perçu (cf. chapitre 21)) ;
⇨ Ou d’allocation forfaitaire pour frais : elle est déductible pour le calcul du résultat fiscal et
imposable entre les mains du bénéficiaire à l’impôt sur le revenu sur versé à un dirigeant
salarié car assimilé à un complément de rémunération, si versé à un dirigeant non salarié et
cadre possibilité d’exonération d’IR sous certaines conditions (cf. chapitre 21).
• Exception : Cette règle de non-cumul ne s’applique pas aux dirigeants salariés. Les dirigeants
salariés sont :
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
⇨ Le gérant non associé d’une société de personne qui opte pour l’IS.
Dans ce cas, les allocations sont imposables à l’IR, assimilé à un complément de rémunération.
⇨ Rémunération moyenne annuelle des rémunérations versées aux 5 salariés les mieux
rétribués : 480 000 / 5 = 96 000 €
⇨ Plafond de déduction : 0,05*8,25*96 000 = 39 000 €
⇨ Jetons de présence non déductibles à réintégrer au résultat fiscal : 50 600 – 39 600 = 11 000
€.
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
Les associés des sociétés soumises à l’IS peuvent laisser des sommes leur appartenant à la
disposition de la société.
Les intérêts de ces comptes courants sont déductibles du bénéfice imposable s’ils répondent
aux conditions suivantes :
⇨ Le capital doit être entièrement libéré ;
⇨ Le taux maximum des intérêts déductibles est égal à la moyenne des taux effectifs pratiqués
par des établissements de crédit pour des prêts à taux variables aux entreprises, d’une
durée initiale supérieure à deux ans.
Des règles particulières s’appliquent, en plus de la limitation du taux, aux intérêts versés entre
sociétés liées (cas des associés personnes morales soumises à l’IS), notamment pour lutter
contre l’évasion fiscale internationale. Elles ne sont pas développées au programme du DCG.
2.5 – Limite de déductibilité des charges financières des très grandes entreprises
Une limitation générale de la déductibilité des charges financières est également applicable. Les
sociétés ne peuvent pas déduire leur charge financière nette au-delà du plus élevé des deux
montants suivants :
- 3 M€ par exercice, le cas échéant ramené à 12 mois ;
- 30 % du résultat avant impôts, intérêts, dépréciations et amortissements (EBITDA fiscal).
La part non déductible pour la société mère peut être exonérée pour la filiale, si et seulement
si :
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Chapitre 16 : IS
Cours DCG – UE4
- la filiale bénéficie d’un abandon de créance consenti par une société mère (au sens du
régime mère-fille) ;
- et la filiale s’engage à augmenter son capital au profit de la société mère d’une somme
au moins égale au montant de la créance abandonnée, avant la clôture du second
exercice suivant celui au cours duquel l’abandon de créance est intervenu.
Exemple :
La société anonyme Bourniche possède une participation de 70 % dans sa filiale Veber. Cette
société réunit les conditions d’application du régime mère-fille. Aucune relation commerciale
n’unit les deux sociétés. La situation de la filiale Veber est la suivante :
• actif réel : 800 000 € ;
• passif réel : 900 000 € (dont 150 000 € dus à la société mère).
La société mère abandonne sa créance de 150 000 €.
Dans le cas général
L’abandon de créance à caractère financier n’est pas déductible pour la société Bourniche. Il
constitue un produit de 150 000 € imposable pour la société Veber, sauf si celle-ci s’engage à
augmenter son capital d’un montant au moins équivalent au profit de la société Bourniche dans
les 2 ans.
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Chapitre 16 : IS